- Speaker #0
Il y a une disparance de vie qui diminue. Une personne sur huit dans le monde a des problématiques de santé mentale. Ces thématiques sont taboues. Vos patients que vous recevez au cabinet, il y en a entre 20 et 50% selon les études, qui ont des troubles psychiques. Quand même, la première cause d'une morbidité et d'incapacité dans le monde.
- Speaker #1
Pourquoi tu te lances aussi sur les réseaux ?
- Speaker #0
Bonjour à tous, c'est le premier épisode du podcast Sit, Stand and Repeat, un podcast dédié à la kinéthérapie, à la rééducation, aux mouvements et aux soins. Et aujourd'hui, je suis avec Raph, qui est... Bonjour Max. Raphaël, qui ne connaît pas grand-chose en kiné.
- Speaker #1
Non, pas encore,
- Speaker #0
parce qu'il faut qu'on apprend. Donc, il va m'interroger sur... différentes choses on va voir c'est un peu la terreau surprise c'est pas si je suis prêt et on va parler de différentes choses un peu un peu déjà mon parcours pour qu'on connaissait un peu plus de parler de kinésithérapie forcément moi j'ai choisi de parler un petit peu sur ce premier podcast du lien entre la kiné et la santé mentale et la psychiatrie à un sujet que vous allez voir qui a tout son intérêt en tout cas dans notre dans notre système de santé Je te laisse la parole pour m'interroger, ça fait tout le hasard de me laisser la main comme ça. Non je t'en prie
- Speaker #1
Max, moi je pense que c'est très bien d'amener les choses, ça va être je pense très pertinent. Et pour des gens qui ne connaissent rien et qui veulent avoir un lien vis-à-vis de la santé, pour mieux aussi comprendre leur parcours de soins, ils vont voir un kiné. Tout à fait, je pense que ce podcast est fait pour ça et il a tout intérêt à exister.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Bon du coup Maxime, on va commencer par le commencement, même s'il y a un peu de répétition dans ma phrase. On va faire en sorte que tu te présentes. Les gens qui ne te connaissent pas te découvrent un petit peu et comprennent aussi toutes les intentions qu'il y a derrière ce podcast. D'accord.
- Speaker #0
Donc moi, c'est Maxime Fougené Brassard. Je suis kinésithérapeute diplômé depuis 2015 à l'école d'Orléans. Je suis avant tout un kiné libéral parce que j'ai exercé 8 ans en cabinet libéral avec une pratique surtout concentrée sur du musculo-squelettique, sur du neuromusculaire, surtout maladie de Parkinson. Et puis très rapidement, ça s'est orienté sur une prise en charge de la douleur chronique et de cas un peu plus complexes là-dessus. J'ai aussi exercé en structure pédiatrique, à l'UEM Charlemagne à Malenmiray. J'ai eu quelques expériences un peu variées avant tout dans le côté kiné du sport. J'ai travaillé au CREPS de Vichy. Le CREPS, c'est un centre de ressources et d'expertise en performance sportive. C'est donc une structure qui accueille des sportifs. de haut niveau ou en tout cas qui souhaitent le devenir pour en tout cas performer. Et là dessus j'ai encadré un effet des sportifs sur de l'handi-natation et sur du basket. Donc voilà ça m'a permis de découvrir un peu ce monde et finalement avec le recul de me dire c'est peut-être pas ça ce que je souhaite comme pratique. Et évidemment je suis allé creuser d'autres sujets après derrière. Sur la situation de handicap au sens large, à partir de ce moment là à la sortie du CREPS, je me suis dit qu'il fallait que j'aille chercher des personnes qui avaient besoin de notre expertise en tant que profession de kiné sur l'activité physique, mais sur des populations plus vulnérables. Et puis, c'était ajouté la notion d'enseignement avec des cours que j'ai donnés dans différents instituts, jusqu'en 2020, où j'ai commencé à enseigner à l'université d'Orléans. À l'époque, c'était encore un institut. de kinésithérapie puis ça a basculé sur l'école universitaire de kinésithérapie composante de l'université d'Orléans. Là-bas j'ai travaillé cinq ans avec une envie vraiment de transmettre, une volonté de transmettre des savoir-être et une posture professionnelle aux étudiants. La connaissance c'est bien, le savoir-faire c'est très important mais le savoir-être m'apparaissait aussi capital. dans une formation initiale. Alors après j'ai fait quelques autres activités associatives diverses et variées, je ne vais pas forcément rentrer dans le détail. Pour moi, en tout cas, la kinésithérapie, ça reste un métier passion. J'y ai consacré beaucoup de temps dans ma vie, comme beaucoup sans doute d'entre vous si vous m'écoutez en tant que kinésithérapeute, et puis je pense en tant qu'rééducateur dans le sens large, et voilà.
- Speaker #1
C'est une présentation tout à fait convenable, assez fournie, et je pense que ça me donnera plein d'éléments pour détailler un peu juste après. Est-ce que, puisque tu me parles de kinésithérapie, tu peux détailler aux gens qui nous écoutent ce que c'est ? Parce qu'effectivement, je pense qu'avec nos auditeurs, nous aurons des professionnels de santé, voire des étudiants, mais je pense qu'il y a plusieurs mouvances, la manière dont tu m'en expliques, avec qui... Peut-être que le mot n'est pas bon, et tu me le réjouis juste après, mais des choses à expliquer avec des nuances qui seraient bon de mettre en évidence.
- Speaker #0
Alors, je ne vais pas non plus rentrer dans... trop dans le détail parce que sinon on prend tout le temps de podcasts là-dessus. Mais avant tout, la kinésithérapie, c'est se concentrer sur le mouvement. la personne qui est en face de nous et de voir ce qui pose problème parce qu'il y a des altérations de mouvements, que ce soit au niveau articulaire, que ce soit au niveau musculaire, que ce soit au niveau aussi nerveux, des difficultés à se mouvoir dans une activité et donc de pallier à ça. On peut pallier à ça avec un ensemble de techniques, mais on est aujourd'hui plus à s'orienter non plus sur un rôle de technicien en soi, mais plutôt d'ingénieur où on réfléchit les techniques à avancer dans le... dans le cadre du patient et non pas avec quelque chose de très descendant, c'est toujours sous prescription médicale évidemment, mais avec un choix de nos techniques de notre côté, une réflexion autour de la situation du patient. Ça ne fait pas très longtemps que le Collège National des Universités, un collège qui s'est créé pour la rééducation et la réadaptation, dont on fait partie, et donc il y a aussi une dynamique qui va jusqu'au doctorat là-dessus. ce qui est finalement assez récent dans notre profession. On pourrait parler de des différents dilemmes, mouvances qu'il y a dans notre profession, mais encore une fois ça prendrait beaucoup de temps. Moi en tout cas je choisirais dans ce podcast de parler de kinésithérapie, ce qui semble pour moi plus me décrire en tant que profession.
- Speaker #1
Comme je pense nos auditeurs ont pu l'observer, tu es quand même quelqu'un qui est beaucoup dans le développement, tu as donc été enseignant et tu le seras peut-être à nouveau à l'avenir. Et du coup j'aimerais que tu développes sur le fait de pourquoi tu enseignes, pourquoi tu formes, parce que tu n'en as pas vraiment parlé mais tu as commencé à mettre des prémices et on voit que c'est quelque chose qui t'anime et on peut le percevoir je pense à la caméra sur le fait que c'est assez fluide lorsqu'il s'agit d'émettre une explication. Donc est-ce que tu peux nous en dire plus ?
- Speaker #0
Alors j'aime bien dire que je suis plutôt un facilitateur d'apprentissage parce que c'est aussi ça ce qui m'anime, c'est d'apprendre aussi des autres et potentiellement d'étudiants. parce qu'en fait les étudiants ont d'autres choses aussi à m'apporter. Et cet aller-retour de transmission de connaissances, de facilitation d'un cadre d'apprentissage et puis de l'autre côté, tiens, tu réfléchis comme ça, c'est pas comme j'aurais pensé. Ça c'est super enrichissant. Et il y a ce côté équilibre que je trouve dans le fait d'enseigner et de pratiquer à côté, de pouvoir à la fois transmettre à d'autres personnes. ce que j'ai pu vivre en termes de pratique, et puis inversement, ce que j'apprends dans l'enseignement, le réappliquer dans ma pratique clinique. Donc c'est un peu cet aller-retour qui m'anime et qui me donne de l'énergie pour avancer sur cette voie. C'est magnifique ! Et puis c'est tellement beau d'enseigner et de transmettre, c'est un super beau métier, et ça c'est quelque chose qui m'anime.
- Speaker #1
Tu sens porter une attention toute particulière aux soins et à la relation thérapeutique, est-ce que tu peux nous en dire plus ? et à te montrer quelques petits liens qu'on ne voyait pas forcément en se disant « bon, je vais juste voir un kiné, il va me remettre le genou en place, puis il me dit d'exercice et ça arrête là » . Ce qui me semble en fait pas vraiment être le cas, c'est un peu plus que ça. Oui, oui.
- Speaker #0
Je crois que depuis que j'ai commencé à exercer, je ne suis pas le seul à être animé par cette volonté, mais de ne plus considérer un patient pour le problème auquel il est fléché vers nous. Le patient qui vient, ce n'est pas un genou, ce n'est pas une entorse de cheville, ce n'est pas une épaule. C'est quelqu'un dans sa globalité avec d'autres problématiques, potentiellement d'autres comorbidités, on va en parler un peu plus tard. Forcément, une adaptation du soin qui est liée à ça. On peut être très expert sur une rééducation du genou, mais passer à côté finalement de ce pas de recul qui nous amène à réfléchir sur la personne qui est en face de nous et mieux l'accompagner finalement. Ça me paraît très important d'associer ce côté-là de compréhension de l'autre. de compréhension de l'autre qui passe forcément par le meilleur moyen pour comprendre l'autre, c'est la communication. C'est la relation thérapeutique qu'on peut avoir. Et il y a énormément d'informations qui passent dans ces moments-là et auxquelles des fois on ne porte pas forcément attention parce qu'on est sur notre mobilisation encore une fois du genou. Je ne fais pas de formation sur le genou, je vous rassure. Mais voilà, sur le côté il faut à tout prix que j'aille chercher mes amplitudes et j'écoute pas forcément le patient qui est en train de me dire que peut-être pas forcément la question de la douleur mais que dans sa vie il y a quelque chose qui cloche et qui est totalement en lien avec le genou je vous parle pas de faire de de la psychologie, de comptoir ou de ce genre de choses ou de s'orienter sur un champ de compétences qui est pas le vôtre mais juste de prendre en considération des éléments qui vont influencer la consommation de substances qui peuvent potentiellement retarder la cicatrisation. Donc, regarder comment le patient se comporte quand il arrive en séance. Ça peut être aussi de se dire, le patient n'est plus motivé en ce moment. Pourquoi il n'est plus motivé ? Est-ce qu'il y a de la même façon un trouble psychique associé ? Ou tout simplement, il est préoccupé avec un stress psychosocial associé, avec un deuil, une situation compliquée au niveau... financière, au niveau de l'employeur, c'est des choses comme ça qui nous permettent de vraiment de compléter notre vision du patient. Et c'est pas spécifique à la kinésithérapie mais on peut parfois le perdre sur cette attention trop soutenue portée sur sur la pathologie du patient.
- Speaker #1
Je rebondis un peu sans transition. Vous verrez, Max a une particularité importante, c'est qu'il fait beaucoup de jeux de mots. Et je vous jure, vous y ferez, ça va bien se passer.
- Speaker #0
Oui, et puis ça, c'est assez classique dans l'associatif, ce petit geste, rebondir.
- Speaker #1
Je découvre. Mais effectivement, tu as développé un petit peu sur l'état du patient, comment avoir cette relation saine entre le soignant et le patient, mais développe un petit peu, effectivement, parce que sur la notion de santé mentale, tu l'as un peu évoqué, et il y a certaines choses aussi peut-être pour les étudiants qui t'écoutent, ça peut sembler quelque chose de pertinent à développer si tu veux.
- Speaker #0
J'ai déjà parlé du fait que quand on prend en considération un patient, Il y a forcément des comorbidités associées qui peuvent être physiques, mais on oublie parfois, ou en tout cas on peut avoir la tendance en kiné à se dire « c'est pas de notre ressort et on le laisse de côté » , plutôt de côté de la santé mentale ou de la psychiatrie. Pourquoi ce focus plus important ? Il faut savoir déjà qu'il y a une personne sur huit dans le monde qui ont des problématiques de santé mentale ou de psychiatrie. C'est quand même assez important. Que dans ces troubles psychiques, il y en a 80% qui ont des troubles somatiques. Parler de kinésithérapie et dire qu'on ne s'occupe pas de patients avec une assonté mentale, c'est une proportion qui est énorme, 80% de ces patients-là. Alors ce chiffre, forcément, il augmente quand on croise aussi avec certaines pathologies. Je peux vous donner pas mal de détails là-dessus. Dans tous les cas, il y a une espérance de vie qui est diminuée. Donc ça, c'est aussi notre rôle de réduire le temps de vie en incapacité et finalement prolonger un peu l'espérance de vie chez nos patients. en tant que soignant et en tant que kiné, en tout cas sur la version incapacité, je vais parler tout d'abord des troubles de l'humeur. Les troubles de l'humeur, c'est quand même la première cause de morbidité et d'incapacité dans le monde. Les troubles dépressifs exactement. Un trouble dépressif, c'est une variation de l'humeur qui est toujours plutôt dans une valance dite négative, donc plutôt triste, plutôt dans ce registre-là, associé avec une perte d'énergie. une difficulté à initier des activités, à ne pas confondre dans les troubles de l'humeur, il y a les troubles dépressifs, et puis il y a les troubles bipolaires, qui sont une autre entité, où là, il y a une fluctuation, des phases où la personne va être en phase dite maniaque, où elle va se sentir qu'elle est en capacité de faire plein de choses, voire même se mettre en danger à cause de ça, et puis d'autres phases où elle est en phase dépressive. Sur ces troubles de l'humeur, comme je vous le disais, plus précisément sur les troubles dépressifs, on a encore une fois... La maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la maladie de la malad psychothérapique donc psychothérapique c'est d'aller voir un psychologue ou un psychiatre qui va initier un travail de psychologie par rapport à la problématique ou un traitement sur les formes légères à modérer. C'est de se dire aujourd'hui on a notre place pour parler de ça alors qu'en plus c'est un problème de santé publique. 82% des personnes qui ont des troubles adjectifs présentent des douleurs Pareil, avec des complications cardio-pulmonaires, cardio-vasculaires exactement, pulmonaires et puis neurologiques. Donc c'est quand même assez important. Et là aussi, l'activité physique, elle permet de diminuer les symptômes de sevrage, elle permet de diminuer ce phénomène de craving. Donc pareil, là on a notre rôle. Le craving, c'est la sensation de manque.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Qui s'opère dans une addiction avec substance ou sans. Déjà, je vous ai abordé deux grands éléments, troubles de l'humeur et troubles addictifs, mais on pourrait parler de plein d'autres troubles, troubles psychotiques, troubles de personnalité, où dans ces deux cas-là, il y a une expression de la douleur qui est un peu particulière. Si on ne s'adapte pas là-dessus en tant que professionnel de santé, on est en capacité potentiellement de faire du sous-diagnostic par rapport à une douleur vécue, non exprimée mais vécue, ou au contraire de se dire la personne théâtralise et donc on passe à côté d'une douleur réellement perçue mais qui est exagérée selon le patient. Dans tous les cas, ces troubles-là, où il y a une altération de la perception de ce qui nous entoure, c'est une psychose selon le... les thymologies qu'on pouvait employer auparavant, les troubles psychotiques, on a aussi une altération du mouvement, une altération de l'expérience corporelle. Là aussi, un kiné, il a toute sa place. Je vais vous donner aussi deux choses, parce que là, je vous ai parlé de troubles psychiques pour aller vers des problématiques de kinésithérapie, de rééducation, mais on pourrait faire le chemin inverse. Vos patients que vous recevez au cabinet, qui ont des douleurs chroniques, Il y en a entre 20 et 50% selon les études qui ont des troubles psychiques. C'est énorme. Maladie de Parkinson, je prends les deux cas qui sont un peu plus dans mon expertise, on a entre 30 et 50% de troubles d'humeur chez ces patients-là, et entre 20 et 40% de troubles psychotiques. Donc si on ne s'occupe pas de ça, on s'occupe finalement d'une moitié de patients. Encore une fois, on ne se focalise que sur la partie de sa pathologie. Et dans tous les cas, il y a cette réflexion à se dire, le patient qui est chronique se retrouve rapidement avec une difficulté à trouver des solutions par rapport à sa pathologie. Et le fait de ne pas trouver d'alternative dans le système de santé le pousse potentiellement à avoir des comportements stéréotypés de consommation de substances, de conduite potentiellement violente, agressive. et voire même de crises psychiques pour aller jusqu'au suicide. Puisque le suicide, c'est quoi ? C'est plus du tout d'alternative pour le patient. Et là aussi, on a notre rôle à jouer de détecter tout ça. Alors, on n'est pas les seuls, forcément, sur des patients chroniques. Il y a cette réflexion qui est pluridisciplinaire autour du patient pour faire en sorte de repérer tout ça. Si on est un minimum sensibilisé, non seulement on a cette capacité de réorientation précoce, et aussi d'adaptation de notre soin. Donc finalement, si je devais résumer, pour moi, il y a vraiment ce côté, encore une fois, réorientation, des patients qui ont des troubles, pour essentiellement dire, là, il y a quelque chose qui cloche, là, j'ai un patient en face de moi qui est en crise maniaque, qui, en fait, fait de l'activité physique de manière excessive et n'est plus consciente de ses propres capacités. Dans un épisode vraiment maniaque, c'est une urgence médicale. On appelle le 15. De la même façon, l'adaptation du soin, On parle de réorientation, on parle aussi d'adaptation du soin, en se disant, je suis face à un patient cassé comme morbidité, qu'est-ce que je fais pour avoir un soin le plus adapté ? Et pour finir, comment je réagis s'il se passe quelque chose pendant ma séance ? Une situation de crise psychique qui peut arriver, qui est souvent très troublante à gérer, quand c'est la première fois.
- Speaker #1
Très bien Max, je pense que c'est une explication qui est assez détaillée. En ne connaissant pas grand-chose, je pense mieux te retrouver. N'hésitez pas à nous le dire dans les commentaires. sous la vidéo youtube si jamais vous avez des questions on y répondra avec grand plaisir ou même sur instagram par contre effectivement il y a un élément à prendre en compte c'est que soyez rassurés pour tous les mots qui sont un peu techniques on fera apparaître au niveau du montage ou alors on donnera en sorte qu'il y ait des sources pour qu'on puisse s'y retrouver et appuyer ton propos je pense que ça peut être une bonne idée mais rebondissant sur ce que tu disais concrètement comment ça se traduit un petit peu dans ton soin ? Tu l'as un peu évoqué.
- Speaker #0
Je l'ai un peu évoqué, mais je peux aller un peu plus loin en effet. Il y a déjà cette considération du patient tel qu'il est. On peut souvent avoir cette appréhension de ces thématiques sont taboues. Et si j'en parle avec le patient, il va me regarder avec des yeux ronds en me disant « En fait, ça ne me concerne pas. » Ou « Vous l'avez vu chez moi ? Vous avez vu quelque chose chez moi ? » Ou voire même la question qu'on se dit des fois en tant que professionnel, ça serait bien que ce patient aille voir un psychologue ou un psychiatre. Et là... patient qui réagit en disant mais je suis fou ou je suis pas fou plus exactement donc il ya vraiment ce stigmatisation auto stigmatisation qui est déjà présente dans le soin je trouve que en connaissant tout ça donc vraiment dans un premier temps c'est des connaissances des savoirs ça permet déjà de fragiliser on va dire cette stigmatisation en tant que professionnel et puis en se sentant le transmettant aux patients ce qui va pouvoir mieux se repérer dans un système de santé qui accepte les différentes facettes de son être. Donc ça, ça me paraît capital et c'est ça ce que... Ce que ça m'a apporté, en tout cas cette réflexion vers la santé mentale. On va continuer en termes plutôt de savoir-faire. Là on pourrait se dire, en fait, il n'y a pas tant que ça en termes de savoir-faire, en termes d'habilité gestuelle. Il y a quelques éléments qui nous permettent par exemple de faire du diagnostic différentiel quand on se trouve face à un patient qui évoque des douleurs, par exemple dans le cas d'un trouble asymptomatologique fonctionnel, ou aussi appelé, enfin c'est une sous-catégorie, trouble neurofonctionnel. Là, c'est des termes un peu techniques, mais je vous le décris assez simplement, c'est quelqu'un qui va avoir des signes dans la trouble neurofonctionnelle, des signes neurologiques avérés d'un point de vue clinique, mais qui ne sont pas confirmés par de l'imagerie, ou en tout cas de l'imagerie en dehors de l'imagerie fonctionnelle. Et donc, l'importance est de proposer dans ces cas-là, ce que je n'ai pas précisé dans ma présentation, c'est qu'aujourd'hui je travaille à l'hôpital à Bretonneau, et entre autres en service... en service de neurologie. Dans ces services-là, l'important c'est de bien flécher le patient s'il se retrouve avec une pathologie qui est vraiment un AVC, une situation avérée d'un point de vue structurel, ou s'il y a quelque chose qui cloche, mais plutôt sur le versant du fonctionnement du patient, et plus exactement son fonctionnement quotidien, et qui peut être associé là aussi à des troubles de santé mentale ou non. Il faut faire attention à ça. Donc là, vous voyez ce... Déjà, cette notion, je retourne là-dessus, de savoir-faire, de cette capacité aussi de diagnostic différentiel. Et je dirais ce savoir-faire aussi dans le versant plutôt dans les compétences de communication, qui peuvent être un peu plus rapprochées à des savoir-être, là cette fois-ci. Cette capacité d'accompagner le patient, de le faire verbaliser, à lui faire changer de comportement, à potentiellement lui faire prendre conscience qu'il a une... une gestion de son émotion qui est compliquée, une croyance par rapport à sa pathologie, une croyance par rapport aux soins et finalement de l'accompagner là-dessus. Donc il y a plein d'outils qui sont très souvent inspirés des psychothérapies, entretien motivationnel, thérapie cognitive ou comportementale, hypnose, j'en passe. Et ça aussi c'est des choses qui sont très utiles, qui touchent à la fois le savoir-faire et le savoir-être. C'est ça aussi ce qui a changé je pense dans mon soin. depuis quelques années.
- Speaker #1
Et comment c'est perçu, parce que tu parlais évidemment de ça en mettant en avant ces bonnes pratiques, mais comment c'est perçu parfois par certains de tes confrères ou consoeurs, je sais que tu es parfois en discussion vive à ce sujet, le but encore une fois ce n'est pas de stigmatiser la profession, mais de peut-être amener ça sur la table pour qu'il y ait un sujet qui avance.
- Speaker #0
Je pense qu'il y a une volonté de reconnaissance de la profession pour une certaine expertise dans notre capacité, plutôt à expertise on va dire même biomédicale. d'être très précis sur notre capacité à dire c'est telle structure qui pose problème, ou d'être plus précis avec tout ce qui est formation, d'échographie, d'écoscopie exactement, là-dessus qui peuvent être un peu poussées, ou de reconnaissance de nos compétences de triage sur de l'accès direct. Ça c'est des choses qui sont très implantées, et cette volonté elle est tout à fait louable, mais je pense qu'il faut aussi diversifier nos visions. Et se centrer sur un kiné qui serait avant tout expert, spécialisé, nous enlève cette part de soins et de soignants qui nous permet aussi de faire partie du système de santé au-delà de la dernière intention ou de la première intention en terme de triage. D'être aussi dans une logique de première intention dans du triage qui ne relève pas forcément que de notre expertise. Et je pense en tout cas que c'est ça ce qui crée un petit peu d'émulation quand on parle de ça, associé à, je pense... encore une fois, une vision taboue de ce domaine qui est la comorbidité de santé mentale et de psychiatrique. Et en tant qu'idée, je caricature, mais je suis là pour faire marcher mon patient. Pourquoi je lui poserais la question, quel est son état mental du moment ? En fait, si, ça a tout son sens quand on fait un pas de recul, mais quand on est dans le métier, on peut avoir tendance à se dire, il faut être efficace et efficient, plus exactement, pour arriver à notre objectif. Et encore une fois, cette reconnaissance de la profession.
- Speaker #1
Merci pour toutes ces explications, Max. Je trouve que c'est vraiment hyper pertinent. Moi, ce que j'aimerais que tu développes un petit peu, c'est pourquoi tu te lances aussi sur les réseaux. Je trouve que c'est quelque chose qui est important, sachant que, pour rien vous cacher, je connais Max d'une manière plus prévue, puisqu'on est amis. Mais il faut quand même reconnaître que Max est très axé sur le droit à la déconnexion, sur tout ce qui est parfois limité des réseaux sociaux dans son existence. Et je pense que c'est quelque chose qui est important de développer.
- Speaker #0
C'est un chemin un peu... Un peu difficile pour moi d'aller sur ce genre de réseau, tout en sachant que l'objectif était depuis quelques années, moi de mon côté, de limiter. La tension portait déjà de mon côté dessus. Et puis une vigilance aussi, ça a été un sujet que j'ai aussi beaucoup approfondi, de l'impact de l'information sur... En public, on a eu pas mal de sujets d'actualité ces derniers temps qui attestent qu'il y a besoin de garde-fous sur cette information qui circule des fois trop rapidement et avec forcément de la désinformation. Avec ce contexte-là, c'est vrai que c'est un peu paradoxal d'aller sur ces plateformes. Ce qui m'a fait le déclic, c'est de me dire que c'est aussi utiliser ces outils-là pour aller à l'encontre de cette désinformation. Proposer du contenu, en tout cas c'est mon objectif et j'espère qu'en commentaire vous préciserez si en effet il y a des éléments qui ne sont pas suffisamment précis. Mais l'objectif c'est de donner de l'information la plus claire possible et que les personnes dans le système de santé fassent leur choix de manière libre et éclairée et pas finalement biaisé par les algorithmes ou par des volontés d'influence là-dessus. C'est une forme d'influence que je transmets quand même, mais qui en tout cas, je vais essayer de garder tout au long de ce petit parcours, un petit, on verra, ce parcours, pour en tout cas m'assurer de transmettre de l'information la plus juste possible, si ça existe, en termes de santé, et d'accompagner à la fois des professionnels de santé qui, je pense... en tout cas dans ma profession, ont cette démarche d'esprit critique qui est quand même assez bien implantée. Mais au-delà de ça, dans d'autres filières, où je ne suis pas même de juger aujourd'hui, et dans tous les cas dans le grand public. Je pense que c'est ça ce qui m'anime, d'essayer de transmettre un maximum de choses là-dessus. Et puis, on a quand même cette efficacité qu'on peut avoir avec ces réseaux, de pouvoir quand même transmettre de l'information. Il faut jouer là-dessus.
- Speaker #1
Tout à fait. Pour, comme tu le dis, apporter les bonnes choses aux bonnes personnes. C'est ça. développer cette fenêtre critique. De quoi te, Max ? Je pense que c'était quelque chose de très instructif. Dis-nous un petit peu ce que tu as ressenti, qu'est-ce que tu penses un petit peu de l'ordre de la chose.
- Speaker #0
Bah, le premier podcast, waouh ! À la fois, je n'étais pas prêt et je ne suis toujours pas prêt, on va dire. Il y a beaucoup de choses dans mon esprit. C'est à la fois super stimulant comme aventure, et puis cette petite appréhension du résultat fini, sacrée aventure.
- Speaker #1
Exactement. Merci à tous de nous avoir écoutés. Merci à vous. Merci Max. Et on se retrouve pour le prochain épisode d'ici quelques temps de
- Speaker #0
Sit, Stand and Repeat.
- Speaker #1
Maxime Fougenet Brassard.
- Speaker #0
C'était ça ce que tu voulais dire. Donc oui, c'est la fin du premier épisode de mon podcast Sit, Stand and Repeat. J'espère que vous serez contents de ce contenu. Et l'objectif, c'est d'en faire d'autres. Allez, à bientôt.