- Speaker #0
Bonjour à tous, aujourd'hui on plonge dans un sujet clé, l'évaluation HAS des EHPAD. Un passage obligé, on le sait, c'est même dans le Code de l'action sociale et ça pèse lourd sur la réputation.
- Speaker #1
Tout à fait, et notre objectif c'est de voir ce que ça implique vraiment cette évaluation, surtout depuis que les règles se sont durcies en 2022. On va explorer ça en s'appuyant sur des infos tirées de SOS EHPAD pour comprendre comment s'y préparer et quels sont les enjeux.
- Speaker #0
Justement, ce nouveau référentiel de 2022, on entend partout qu'il est bien plus costaud. 216 pages, ça t'a une idée ?
- Speaker #1
Ah oui, clairement. Il est structuré en trois grands axes. La notation, ça va de 1 à 4. Mais le point vraiment crucial, c'est la différence entre les critères standards et surtout les impératifs. C'est là que la pression monte d'un cran.
- Speaker #0
Ces fameux critères impératifs, qu'est-ce qui les rend si critiques ?
- Speaker #1
C'est simple. Une seule non-conformité sur un de ces critères et hop, plan d'action obligatoire à envoyer aux autorités. Et ce n'est pas juste anecdotique, les chiffres de la H de 2023 montrent que 35% des échepades évaluées avaient au moins un critère impératif dans le rouge.
- Speaker #0
35% ? Ah oui, quand même, ça montre que c'est un vrai sujet.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Ça suggère que ce n'est pas qu'une question de procédure isolée, mais peut-être un défi plus profond sur certains points précis.
- Speaker #1
D'accord. Alors, regardons ces trois axes. Le premier, c'est la personne, le résident. Comment on évalue cet aspect fondamental ?
- Speaker #0
Alors là , on utilise la méthode de l'accompagné traceur. En gros, on suit le parcours d'un résident pour voir concrètement comment ça se passe sur sept thèmes clés. La bientraitance, les droits, le projet personnalisé. Les évaluateurs parlent directement avec les résidents, ceux qui sont volontaires bien sûr, oui, et les HPA de les jardins de Provence. a été cité en exemple là -dessus. Ils avaient fait des entretiens tests en interne apparemment. Une bonne pratique pour anticiper.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et le deuxième axe, les professionnels, comment ça se passe ?
- Speaker #1
Là , c'est le traceur ciblé. On va interroger les équipes sur leurs pratiques, voir s'ils maîtrisent bien les protocoles, etc. Et un point faible qui ressort souvent, c'est la traçabilité des soins.
- Speaker #0
Ah, la traçabilité.
- Speaker #1
Oui, une étude de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, l'an dernier, pointait des soucis chez 68% des EHPD. C'est beaucoup. 68%.
- Speaker #0
C'est énorme. C'est dû à quoi ? Aux outils ? Au temps ?
- Speaker #1
C'est souvent un peu de tout en fait. Des outils pas toujours parfaits, le manque de temps bien sûr, ça joue énormément. Mais aussi parfois une culture de l'écrit, de la documentation systématique qui, disons, pourrait être plus ancrée au quotidien.
- Speaker #0
Logique. Et le troisième axe alors ? L'organisation ? L'établissement lui-même ?
- Speaker #1
Bon, là c'est un audit plus classique du système. La gouvernance, les RH, la gestion des risques, le circuit de l'information. Le gros enjeu, c'est la cohérence et la qualité de tout. toute la paperasse, si on peut dire.
- Speaker #0
La documentation.
- Speaker #1
Voilà . L'Espad, résidence du parc par exemple, a tout revu son système documentaire et ils ont eu une super note, genre 3,8 sur 4 sur ces points. C'est un vrai travail de fond.
- Speaker #0
Ça nous amène à la préparation. SOS-Espad propose 5 phases. Quelles sont vraiment les étapes cruciales ?
- Speaker #1
Alors, pour moi, il y en a deux qui sont vraiment critiques. D'abord, la phase 2, le diagnostic interne, l'auto-évaluation. Il faut être honnête avec soi-même. Certains groupes, comme Corian, ont même des outils pour ça.
- Speaker #0
D'accord, l'autodiagnostique.
- Speaker #1
Et ensuite, la phase 3, la mise en conformité. Là , il faut mettre le paquet sur les critères impératifs. C'est la priorité absolue. La formation, c'est souvent la clé. Les Ausha de Saint-Joseph ont beaucoup investi là -dessus et ça a payé.
- Speaker #0
Et les autres phases, rapidement ?
- Speaker #1
Phase 1, c'est maîtriser le référentiel, le connaître sur le bout des doigts. Phase 4, c'est la préparation logistique de la visite, préparer le CVS aussi. Et la 5, hyper importante... L'après. Utiliser le rapport pour s'améliorer en continu. Faut pas que ça s'arrête une fois les évaluateurs partis.
- Speaker #0
D'accord. Et qu'est-ce qui fait vraiment la différence pour réussir cette évaluation ? Les facteurs clés de succès ?
- Speaker #1
Il y a trois choses qui ressortent vraiment. Un, la traçabilité. Pouvoir prouver ce qu'on dit, ce qu'on fait. Le numérique aide. 78% ont un dossier résident informatisé. Mais l'outil seul ne suffit pas.
- Speaker #0
Il faut bien l'utiliser.
- Speaker #1
Exactement. Deux super. L'implication de toutes les équipes. Vraiment, tout le monde, y compris la nuit. La résidence des chaînes en Gironde était citée comme exemple là -dessus.
- Speaker #0
Et le troisième point ?
- Speaker #1
Savoir mettre en avant ses points forts, ses innovations. Le référentiel a même une petite étoile, une cotation cuteuse. Pour les pratiques remarquables, par exemple la médiation animale à la Villa Médicis. C'est un moyen de se démarquer.
- Speaker #0
Valoriser l'innovation, c'est une bonne idée. Mais est-ce que c'est facile quand les équipes sont déjà sous pression ?
- Speaker #1
C'est un défi, c'est sûr. Mais c'est aussi un investissement qui peut payer. Montrer une démarche innovante, bien documentée, ça peut vraiment jouer sur la perception globale.
- Speaker #0
Au-delà de l'évaluation elle-même, Comment ces notes sont utilisées après ?
- Speaker #1
Les établissements qui performent bien, ils intègrent vraiment la cotation HAS dans leur pilotage qualité au jour le jour. Ça devient un outil de management. La moyenne nationale en 2023, c'était autour de 2,8 sur 4.
- Speaker #0
Pas si haut finalement.
- Speaker #1
Non. Et ceux qui dépassent 3,5, on voit souvent un combo formation continue, une bonne maturité numérique et puis un vrai engagement de la direction. Ça tire tout le monde vers le haut.
- Speaker #0
Donc en résumé, Cette évaluation HAS, c'est sûr, c'est une contrainte, mais on voit bien que c'est aussi une opportunité pour s'améliorer, dans un secteur où la qualité, c'est crucial. Les clés, si on résume, bien se préparer, mobiliser les équipes et pouvoir tout prouver.
- Speaker #1
C'est exactement ça, et il faut rester vigilant. On attend une révision du référentiel pour 2025. Ça parlera sans doute encore plus de prévention de la maltraitance, de qualité de vie au travail, donc l'adaptation, ça doit être permanent.
- Speaker #0
Et pour finir... Une question un peu plus large peut-être. Au-delà de cocher les cases et passer l'évaluation, comment faire pour que l'esprit de cette démarche se focus sur le résident, sur les bonnes pratiques, sur l'amélioration, infuse vraiment la culture de l'établissement tous les jours, bien après que les évaluateurs soient repartis ? C'est peut-être ça le vrai défi, non ?