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Dépendance : la France au bord du gouffre ? cover
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🎙️ SOS Ehpad – Le podcast des pros du médico-social

Dépendance : la France au bord du gouffre ?

Dépendance : la France au bord du gouffre ?

06min |09/06/2025|

11

Play
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Description

La bombe démographique est amorcée : natalité en chute libre, vieillissement massif, et EHPAD en sous-effectif chronique. Dans cet épisode choc, SOS EHPAD décrypte les chiffres alarmants, les prévisions glaçantes et les solutions urgentes pour éviter l’effondrement du système de prise en charge des aînés.


Pourquoi allons-nous manquer de soignants ? Que va devenir la génération des +80 ans ? Faut-il repenser tout le modèle ?


Un épisode incontournable pour comprendre les enjeux d’une crise silencieuse… qui nous concerne tous.


🎧 Écoutez, partagez, et réagissez. Le futur se joue maintenant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue. Alors aujourd'hui, on plonge dans un sujet, un sujet au cœur de notre société, les défis démographiques et la prise en charge de nos aînés en France.

  • Speaker #1

    Oui, un sujet essentiel.

  • Speaker #0

    On s'appuie sur une analyse de SOS EHPAD qui parle d'un vrai cocktail explosif. L'idée, c'est de décrypter un peu tout ça, la baisse de la natalité, le vieillissement, la dépendance qui grimpe et puis le manque de personnel soignant.

  • Speaker #1

    Exactement. Un ensemble de facteurs qui s'additionnent.

  • Speaker #0

    Alors, on décortique ça. Pour commencer, le constat, il est assez direct. La France vit un double choc démographique. D'un côté, la natalité qui s'effondre. L'indice de fécondité, il est passé de plus de deux enfants par femme en 2010 à moins de 1,7 en 2023.

  • Speaker #1

    Moins de 1,7, c'est bas. Oui,

  • Speaker #0

    et concrètement, ça veut dire qu'on est passé de 830 000 naissances par an à…

  • Speaker #1

    Moins de 680 000. C'est énorme. Comme baisse. Début 2024, on était même sous les 2000 bébés par jour.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. Ça marque comme chiffre.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté, la population vieillit très très vite.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un Français sur 4 a plus de 60 ans. Et attention, ce sera près d'un sur trois en 2040.

  • Speaker #0

    Un sur trois ?

  • Speaker #1

    Oui. Et regardez les centenaires. 1000 en 1970, 30 000 en 2020 et on attend plus de 200 000 en 2070. C'est fou. La pyramide des âges, elle s'inverse quoi.

  • Speaker #0

    Moins de jeunes en bas, plus de seigneurs en haut. L'équation est simple, mais les conséquences ?

  • Speaker #1

    Elles sont directes, j'imagine. Tout à fait. Ce qui est frappant ici, c'est pas juste le vieillissement en soi, mais la vitesse à laquelle l'équilibre actif-inactif bascule. Moins de naissances aujourd'hui, c'est mathématique, moins de cotisants, moins d'aidants, moins de soignants demain. Logique. Voilà. Et ça pour une population âgée qui, elle, continue de grandir. Prenez le fameux ratio de dépendance démographique.

  • Speaker #0

    C'est-Ă -dire ?

  • Speaker #1

    En gros, combien de seniors de 65 ans et plus pèsent, entre guillemets, sur 100 personnes en âge de travailler ? Dans l'Union européenne, on va passer de 34 seniors pour 100 actifs en 2019 à presque 57 en 2050.

  • Speaker #0

    Waouh, de 34 Ă  57 !

  • Speaker #1

    Oui, ça veut dire qu'on passe d'environ 3 actifs pour soutenir un senior à même pas 2 actifs par senior. En à peine 30 ans, c'est un changement structurel majeur pour notre modèle social.

  • Speaker #0

    Et là, on touche au... cœur du problème. Cette pression démographique, elle fait exploser les besoins liés à la dépendance. L'article parle de

  • Speaker #1

    « tounamie » . C'est le mot, oui. Les chiffres donnent le vertige. On était à 2,5 millions de seniors en perte d'autonomie en 2015. L'INSEE projette qu'on pourrait arriver à 4 millions d'ici 2050.

  • Speaker #0

    4 millions ?

  • Speaker #1

    Oui. Et le rythme s'accélère. Plus 20 000 personnes dépendantes chaque année jusqu'en 2030. Puis ça double. Plus 40 000 par an après.

  • Speaker #0

    Ça pose une sacrée question sur les structures d'accueil.

  • Speaker #1

    Exactement. Comment on absorbe ce choc ? Si on veut maintenir le taux actuel de personnes qui vont en ESPAD, ces établissements spécialisés, il faudrait augmenter les capacités de 20% d'ici 2030. Ça fait environ 100 000 lits de plus.

  • Speaker #0

    100 000 ?

  • Speaker #1

    De plus qu'en 2015. C'est colossal. Donc le choix, c'est un peu. Soit on ouvre massivement des places, soit on repense complètement la prise en charge à domicile.

  • Speaker #0

    Mais dans tous les cas, il y a un obstacle majeur, c'est ça, le personnel.

  • Speaker #1

    Voilà, on se heurte au même mur, le manque de bras. C'est le fameux goulot d'étranglement.

  • Speaker #0

    Et là aussi, les chiffres sont inquiétants.

  • Speaker #1

    Très. Déjà en 2018, une étude de l'adresse montrait que presque la moitié des échepades avaient du mal à recruter.

  • Speaker #0

    La moitié ?

  • Speaker #1

    Oui. On parlait de 60 000 postes non pourlus dans tout le secteur médico-social en 2019. C'est souvent pire en zone rurale d'ailleurs. Il y a même des établissements qui sont obligés de limiter leur capacité d'accueil faute de personnel.

  • Speaker #0

    C'est fou ça. Mais pourquoi ces métiers n'attirent pas ?

  • Speaker #1

    Ou plus ? Les raisons sont assez connues malheureusement. Des salaires souvent jugés trop bas par rapport à la pénibilité physique et aussi psychologique.

  • Speaker #0

    La charge mentale ?

  • Speaker #1

    Oui, le manque de reconnaissance, les horaires compliqués. Du coup, il y a une forte rotation du personnel, ce qu'on appelle le turnover.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu des rapports, comme le rapport LIBO en 2019, qui a fait des propositions. Il suggérait par exemple de créer 80 000 postes de plus d'ici 2024. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est déjà ça,

  • Speaker #1

    mais suffisant. Face aux projections de besoin, certaines estimations parlent de plus d'un million d'emplois nécessaires, rien qu'en EHPD en 2040, pour avoir un bon ratio d'encadrement. On voit bien que 80 000 postes, c'est une goutte d'eau, quoi. Le compte n'y est pas encore. Donc,

  • Speaker #0

    si je résume un peu... On a une demande de soins et d'accompagnement qui explose à cause de la démographie. C'est ça. Et en face, une offre de personnel qui... Bah, qui n'arrivent pas du tout à suivre.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce manque criant de personnel, attention, c'est pas juste un problème de gestion des ressources humaines.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça nous amène à une question beaucoup plus profonde. Le risque d'une véritable crise du care. C'est-à-dire, notre capacité collective à prendre soin, à fournir l'accompagnement nécessaire à nos aînés.

  • Speaker #0

    Une crise du soin.

  • Speaker #1

    Voilà. La question clé pour notre société, au-delà même des retraites, c'est bien celle-là. Comment on va faire pour... pour prendre soin dignement de nos aînés dépendants. Si on ne fait rien de fort, le système risque tout simplement de ne pas tenir.

  • Speaker #0

    En somme, une tension majeure vraiment entre des besoins qui grimpent en flèche et une pénurie critique de celles et ceux qui peuvent y répondre.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et ça nous laisse avec une question en suspens pour tout le monde. Face à cette vague de fond, cette méga tendance du vieillissement et de la dépendance, comment est-ce qu'on va s'organiser collectivement ? Sans vrai choix politique. courageux pour revaloriser ces métiers qui sont essentiels pour adapter tout notre système qui s'occupera de nos aînés demain de nous mêmes d'ailleurs c'est toute la question de la solidarité entre les générations qui est posée avec le risque d'une fracture si on ne trouve pas de solution globale c'est une vraie question

Description

La bombe démographique est amorcée : natalité en chute libre, vieillissement massif, et EHPAD en sous-effectif chronique. Dans cet épisode choc, SOS EHPAD décrypte les chiffres alarmants, les prévisions glaçantes et les solutions urgentes pour éviter l’effondrement du système de prise en charge des aînés.


Pourquoi allons-nous manquer de soignants ? Que va devenir la génération des +80 ans ? Faut-il repenser tout le modèle ?


Un épisode incontournable pour comprendre les enjeux d’une crise silencieuse… qui nous concerne tous.


🎧 Écoutez, partagez, et réagissez. Le futur se joue maintenant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue. Alors aujourd'hui, on plonge dans un sujet, un sujet au cœur de notre société, les défis démographiques et la prise en charge de nos aînés en France.

  • Speaker #1

    Oui, un sujet essentiel.

  • Speaker #0

    On s'appuie sur une analyse de SOS EHPAD qui parle d'un vrai cocktail explosif. L'idée, c'est de décrypter un peu tout ça, la baisse de la natalité, le vieillissement, la dépendance qui grimpe et puis le manque de personnel soignant.

  • Speaker #1

    Exactement. Un ensemble de facteurs qui s'additionnent.

  • Speaker #0

    Alors, on décortique ça. Pour commencer, le constat, il est assez direct. La France vit un double choc démographique. D'un côté, la natalité qui s'effondre. L'indice de fécondité, il est passé de plus de deux enfants par femme en 2010 à moins de 1,7 en 2023.

  • Speaker #1

    Moins de 1,7, c'est bas. Oui,

  • Speaker #0

    et concrètement, ça veut dire qu'on est passé de 830 000 naissances par an à…

  • Speaker #1

    Moins de 680 000. C'est énorme. Comme baisse. Début 2024, on était même sous les 2000 bébés par jour.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. Ça marque comme chiffre.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté, la population vieillit très très vite.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un Français sur 4 a plus de 60 ans. Et attention, ce sera près d'un sur trois en 2040.

  • Speaker #0

    Un sur trois ?

  • Speaker #1

    Oui. Et regardez les centenaires. 1000 en 1970, 30 000 en 2020 et on attend plus de 200 000 en 2070. C'est fou. La pyramide des âges, elle s'inverse quoi.

  • Speaker #0

    Moins de jeunes en bas, plus de seigneurs en haut. L'équation est simple, mais les conséquences ?

  • Speaker #1

    Elles sont directes, j'imagine. Tout à fait. Ce qui est frappant ici, c'est pas juste le vieillissement en soi, mais la vitesse à laquelle l'équilibre actif-inactif bascule. Moins de naissances aujourd'hui, c'est mathématique, moins de cotisants, moins d'aidants, moins de soignants demain. Logique. Voilà. Et ça pour une population âgée qui, elle, continue de grandir. Prenez le fameux ratio de dépendance démographique.

  • Speaker #0

    C'est-Ă -dire ?

  • Speaker #1

    En gros, combien de seniors de 65 ans et plus pèsent, entre guillemets, sur 100 personnes en âge de travailler ? Dans l'Union européenne, on va passer de 34 seniors pour 100 actifs en 2019 à presque 57 en 2050.

  • Speaker #0

    Waouh, de 34 Ă  57 !

  • Speaker #1

    Oui, ça veut dire qu'on passe d'environ 3 actifs pour soutenir un senior à même pas 2 actifs par senior. En à peine 30 ans, c'est un changement structurel majeur pour notre modèle social.

  • Speaker #0

    Et là, on touche au... cœur du problème. Cette pression démographique, elle fait exploser les besoins liés à la dépendance. L'article parle de

  • Speaker #1

    « tounamie » . C'est le mot, oui. Les chiffres donnent le vertige. On était à 2,5 millions de seniors en perte d'autonomie en 2015. L'INSEE projette qu'on pourrait arriver à 4 millions d'ici 2050.

  • Speaker #0

    4 millions ?

  • Speaker #1

    Oui. Et le rythme s'accélère. Plus 20 000 personnes dépendantes chaque année jusqu'en 2030. Puis ça double. Plus 40 000 par an après.

  • Speaker #0

    Ça pose une sacrée question sur les structures d'accueil.

  • Speaker #1

    Exactement. Comment on absorbe ce choc ? Si on veut maintenir le taux actuel de personnes qui vont en ESPAD, ces établissements spécialisés, il faudrait augmenter les capacités de 20% d'ici 2030. Ça fait environ 100 000 lits de plus.

  • Speaker #0

    100 000 ?

  • Speaker #1

    De plus qu'en 2015. C'est colossal. Donc le choix, c'est un peu. Soit on ouvre massivement des places, soit on repense complètement la prise en charge à domicile.

  • Speaker #0

    Mais dans tous les cas, il y a un obstacle majeur, c'est ça, le personnel.

  • Speaker #1

    Voilà, on se heurte au même mur, le manque de bras. C'est le fameux goulot d'étranglement.

  • Speaker #0

    Et là aussi, les chiffres sont inquiétants.

  • Speaker #1

    Très. Déjà en 2018, une étude de l'adresse montrait que presque la moitié des échepades avaient du mal à recruter.

  • Speaker #0

    La moitié ?

  • Speaker #1

    Oui. On parlait de 60 000 postes non pourlus dans tout le secteur médico-social en 2019. C'est souvent pire en zone rurale d'ailleurs. Il y a même des établissements qui sont obligés de limiter leur capacité d'accueil faute de personnel.

  • Speaker #0

    C'est fou ça. Mais pourquoi ces métiers n'attirent pas ?

  • Speaker #1

    Ou plus ? Les raisons sont assez connues malheureusement. Des salaires souvent jugés trop bas par rapport à la pénibilité physique et aussi psychologique.

  • Speaker #0

    La charge mentale ?

  • Speaker #1

    Oui, le manque de reconnaissance, les horaires compliqués. Du coup, il y a une forte rotation du personnel, ce qu'on appelle le turnover.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu des rapports, comme le rapport LIBO en 2019, qui a fait des propositions. Il suggérait par exemple de créer 80 000 postes de plus d'ici 2024. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est déjà ça,

  • Speaker #1

    mais suffisant. Face aux projections de besoin, certaines estimations parlent de plus d'un million d'emplois nécessaires, rien qu'en EHPD en 2040, pour avoir un bon ratio d'encadrement. On voit bien que 80 000 postes, c'est une goutte d'eau, quoi. Le compte n'y est pas encore. Donc,

  • Speaker #0

    si je résume un peu... On a une demande de soins et d'accompagnement qui explose à cause de la démographie. C'est ça. Et en face, une offre de personnel qui... Bah, qui n'arrivent pas du tout à suivre.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce manque criant de personnel, attention, c'est pas juste un problème de gestion des ressources humaines.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça nous amène à une question beaucoup plus profonde. Le risque d'une véritable crise du care. C'est-à-dire, notre capacité collective à prendre soin, à fournir l'accompagnement nécessaire à nos aînés.

  • Speaker #0

    Une crise du soin.

  • Speaker #1

    Voilà. La question clé pour notre société, au-delà même des retraites, c'est bien celle-là. Comment on va faire pour... pour prendre soin dignement de nos aînés dépendants. Si on ne fait rien de fort, le système risque tout simplement de ne pas tenir.

  • Speaker #0

    En somme, une tension majeure vraiment entre des besoins qui grimpent en flèche et une pénurie critique de celles et ceux qui peuvent y répondre.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et ça nous laisse avec une question en suspens pour tout le monde. Face à cette vague de fond, cette méga tendance du vieillissement et de la dépendance, comment est-ce qu'on va s'organiser collectivement ? Sans vrai choix politique. courageux pour revaloriser ces métiers qui sont essentiels pour adapter tout notre système qui s'occupera de nos aînés demain de nous mêmes d'ailleurs c'est toute la question de la solidarité entre les générations qui est posée avec le risque d'une fracture si on ne trouve pas de solution globale c'est une vraie question

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La bombe démographique est amorcée : natalité en chute libre, vieillissement massif, et EHPAD en sous-effectif chronique. Dans cet épisode choc, SOS EHPAD décrypte les chiffres alarmants, les prévisions glaçantes et les solutions urgentes pour éviter l’effondrement du système de prise en charge des aînés.


Pourquoi allons-nous manquer de soignants ? Que va devenir la génération des +80 ans ? Faut-il repenser tout le modèle ?


Un épisode incontournable pour comprendre les enjeux d’une crise silencieuse… qui nous concerne tous.


🎧 Écoutez, partagez, et réagissez. Le futur se joue maintenant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue. Alors aujourd'hui, on plonge dans un sujet, un sujet au cœur de notre société, les défis démographiques et la prise en charge de nos aînés en France.

  • Speaker #1

    Oui, un sujet essentiel.

  • Speaker #0

    On s'appuie sur une analyse de SOS EHPAD qui parle d'un vrai cocktail explosif. L'idée, c'est de décrypter un peu tout ça, la baisse de la natalité, le vieillissement, la dépendance qui grimpe et puis le manque de personnel soignant.

  • Speaker #1

    Exactement. Un ensemble de facteurs qui s'additionnent.

  • Speaker #0

    Alors, on décortique ça. Pour commencer, le constat, il est assez direct. La France vit un double choc démographique. D'un côté, la natalité qui s'effondre. L'indice de fécondité, il est passé de plus de deux enfants par femme en 2010 à moins de 1,7 en 2023.

  • Speaker #1

    Moins de 1,7, c'est bas. Oui,

  • Speaker #0

    et concrètement, ça veut dire qu'on est passé de 830 000 naissances par an à…

  • Speaker #1

    Moins de 680 000. C'est énorme. Comme baisse. Début 2024, on était même sous les 2000 bébés par jour.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. Ça marque comme chiffre.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté, la population vieillit très très vite.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un Français sur 4 a plus de 60 ans. Et attention, ce sera près d'un sur trois en 2040.

  • Speaker #0

    Un sur trois ?

  • Speaker #1

    Oui. Et regardez les centenaires. 1000 en 1970, 30 000 en 2020 et on attend plus de 200 000 en 2070. C'est fou. La pyramide des âges, elle s'inverse quoi.

  • Speaker #0

    Moins de jeunes en bas, plus de seigneurs en haut. L'équation est simple, mais les conséquences ?

  • Speaker #1

    Elles sont directes, j'imagine. Tout à fait. Ce qui est frappant ici, c'est pas juste le vieillissement en soi, mais la vitesse à laquelle l'équilibre actif-inactif bascule. Moins de naissances aujourd'hui, c'est mathématique, moins de cotisants, moins d'aidants, moins de soignants demain. Logique. Voilà. Et ça pour une population âgée qui, elle, continue de grandir. Prenez le fameux ratio de dépendance démographique.

  • Speaker #0

    C'est-Ă -dire ?

  • Speaker #1

    En gros, combien de seniors de 65 ans et plus pèsent, entre guillemets, sur 100 personnes en âge de travailler ? Dans l'Union européenne, on va passer de 34 seniors pour 100 actifs en 2019 à presque 57 en 2050.

  • Speaker #0

    Waouh, de 34 Ă  57 !

  • Speaker #1

    Oui, ça veut dire qu'on passe d'environ 3 actifs pour soutenir un senior à même pas 2 actifs par senior. En à peine 30 ans, c'est un changement structurel majeur pour notre modèle social.

  • Speaker #0

    Et là, on touche au... cœur du problème. Cette pression démographique, elle fait exploser les besoins liés à la dépendance. L'article parle de

  • Speaker #1

    « tounamie » . C'est le mot, oui. Les chiffres donnent le vertige. On était à 2,5 millions de seniors en perte d'autonomie en 2015. L'INSEE projette qu'on pourrait arriver à 4 millions d'ici 2050.

  • Speaker #0

    4 millions ?

  • Speaker #1

    Oui. Et le rythme s'accélère. Plus 20 000 personnes dépendantes chaque année jusqu'en 2030. Puis ça double. Plus 40 000 par an après.

  • Speaker #0

    Ça pose une sacrée question sur les structures d'accueil.

  • Speaker #1

    Exactement. Comment on absorbe ce choc ? Si on veut maintenir le taux actuel de personnes qui vont en ESPAD, ces établissements spécialisés, il faudrait augmenter les capacités de 20% d'ici 2030. Ça fait environ 100 000 lits de plus.

  • Speaker #0

    100 000 ?

  • Speaker #1

    De plus qu'en 2015. C'est colossal. Donc le choix, c'est un peu. Soit on ouvre massivement des places, soit on repense complètement la prise en charge à domicile.

  • Speaker #0

    Mais dans tous les cas, il y a un obstacle majeur, c'est ça, le personnel.

  • Speaker #1

    Voilà, on se heurte au même mur, le manque de bras. C'est le fameux goulot d'étranglement.

  • Speaker #0

    Et là aussi, les chiffres sont inquiétants.

  • Speaker #1

    Très. Déjà en 2018, une étude de l'adresse montrait que presque la moitié des échepades avaient du mal à recruter.

  • Speaker #0

    La moitié ?

  • Speaker #1

    Oui. On parlait de 60 000 postes non pourlus dans tout le secteur médico-social en 2019. C'est souvent pire en zone rurale d'ailleurs. Il y a même des établissements qui sont obligés de limiter leur capacité d'accueil faute de personnel.

  • Speaker #0

    C'est fou ça. Mais pourquoi ces métiers n'attirent pas ?

  • Speaker #1

    Ou plus ? Les raisons sont assez connues malheureusement. Des salaires souvent jugés trop bas par rapport à la pénibilité physique et aussi psychologique.

  • Speaker #0

    La charge mentale ?

  • Speaker #1

    Oui, le manque de reconnaissance, les horaires compliqués. Du coup, il y a une forte rotation du personnel, ce qu'on appelle le turnover.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu des rapports, comme le rapport LIBO en 2019, qui a fait des propositions. Il suggérait par exemple de créer 80 000 postes de plus d'ici 2024. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est déjà ça,

  • Speaker #1

    mais suffisant. Face aux projections de besoin, certaines estimations parlent de plus d'un million d'emplois nécessaires, rien qu'en EHPD en 2040, pour avoir un bon ratio d'encadrement. On voit bien que 80 000 postes, c'est une goutte d'eau, quoi. Le compte n'y est pas encore. Donc,

  • Speaker #0

    si je résume un peu... On a une demande de soins et d'accompagnement qui explose à cause de la démographie. C'est ça. Et en face, une offre de personnel qui... Bah, qui n'arrivent pas du tout à suivre.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce manque criant de personnel, attention, c'est pas juste un problème de gestion des ressources humaines.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça nous amène à une question beaucoup plus profonde. Le risque d'une véritable crise du care. C'est-à-dire, notre capacité collective à prendre soin, à fournir l'accompagnement nécessaire à nos aînés.

  • Speaker #0

    Une crise du soin.

  • Speaker #1

    Voilà. La question clé pour notre société, au-delà même des retraites, c'est bien celle-là. Comment on va faire pour... pour prendre soin dignement de nos aînés dépendants. Si on ne fait rien de fort, le système risque tout simplement de ne pas tenir.

  • Speaker #0

    En somme, une tension majeure vraiment entre des besoins qui grimpent en flèche et une pénurie critique de celles et ceux qui peuvent y répondre.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et ça nous laisse avec une question en suspens pour tout le monde. Face à cette vague de fond, cette méga tendance du vieillissement et de la dépendance, comment est-ce qu'on va s'organiser collectivement ? Sans vrai choix politique. courageux pour revaloriser ces métiers qui sont essentiels pour adapter tout notre système qui s'occupera de nos aînés demain de nous mêmes d'ailleurs c'est toute la question de la solidarité entre les générations qui est posée avec le risque d'une fracture si on ne trouve pas de solution globale c'est une vraie question

Description

La bombe démographique est amorcée : natalité en chute libre, vieillissement massif, et EHPAD en sous-effectif chronique. Dans cet épisode choc, SOS EHPAD décrypte les chiffres alarmants, les prévisions glaçantes et les solutions urgentes pour éviter l’effondrement du système de prise en charge des aînés.


Pourquoi allons-nous manquer de soignants ? Que va devenir la génération des +80 ans ? Faut-il repenser tout le modèle ?


Un épisode incontournable pour comprendre les enjeux d’une crise silencieuse… qui nous concerne tous.


🎧 Écoutez, partagez, et réagissez. Le futur se joue maintenant.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue. Alors aujourd'hui, on plonge dans un sujet, un sujet au cœur de notre société, les défis démographiques et la prise en charge de nos aînés en France.

  • Speaker #1

    Oui, un sujet essentiel.

  • Speaker #0

    On s'appuie sur une analyse de SOS EHPAD qui parle d'un vrai cocktail explosif. L'idée, c'est de décrypter un peu tout ça, la baisse de la natalité, le vieillissement, la dépendance qui grimpe et puis le manque de personnel soignant.

  • Speaker #1

    Exactement. Un ensemble de facteurs qui s'additionnent.

  • Speaker #0

    Alors, on décortique ça. Pour commencer, le constat, il est assez direct. La France vit un double choc démographique. D'un côté, la natalité qui s'effondre. L'indice de fécondité, il est passé de plus de deux enfants par femme en 2010 à moins de 1,7 en 2023.

  • Speaker #1

    Moins de 1,7, c'est bas. Oui,

  • Speaker #0

    et concrètement, ça veut dire qu'on est passé de 830 000 naissances par an à…

  • Speaker #1

    Moins de 680 000. C'est énorme. Comme baisse. Début 2024, on était même sous les 2000 bébés par jour.

  • Speaker #0

    Ah oui, quand même. Ça marque comme chiffre.

  • Speaker #1

    Et de l'autre côté, la population vieillit très très vite.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, un Français sur 4 a plus de 60 ans. Et attention, ce sera près d'un sur trois en 2040.

  • Speaker #0

    Un sur trois ?

  • Speaker #1

    Oui. Et regardez les centenaires. 1000 en 1970, 30 000 en 2020 et on attend plus de 200 000 en 2070. C'est fou. La pyramide des âges, elle s'inverse quoi.

  • Speaker #0

    Moins de jeunes en bas, plus de seigneurs en haut. L'équation est simple, mais les conséquences ?

  • Speaker #1

    Elles sont directes, j'imagine. Tout à fait. Ce qui est frappant ici, c'est pas juste le vieillissement en soi, mais la vitesse à laquelle l'équilibre actif-inactif bascule. Moins de naissances aujourd'hui, c'est mathématique, moins de cotisants, moins d'aidants, moins de soignants demain. Logique. Voilà. Et ça pour une population âgée qui, elle, continue de grandir. Prenez le fameux ratio de dépendance démographique.

  • Speaker #0

    C'est-Ă -dire ?

  • Speaker #1

    En gros, combien de seniors de 65 ans et plus pèsent, entre guillemets, sur 100 personnes en âge de travailler ? Dans l'Union européenne, on va passer de 34 seniors pour 100 actifs en 2019 à presque 57 en 2050.

  • Speaker #0

    Waouh, de 34 Ă  57 !

  • Speaker #1

    Oui, ça veut dire qu'on passe d'environ 3 actifs pour soutenir un senior à même pas 2 actifs par senior. En à peine 30 ans, c'est un changement structurel majeur pour notre modèle social.

  • Speaker #0

    Et là, on touche au... cœur du problème. Cette pression démographique, elle fait exploser les besoins liés à la dépendance. L'article parle de

  • Speaker #1

    « tounamie » . C'est le mot, oui. Les chiffres donnent le vertige. On était à 2,5 millions de seniors en perte d'autonomie en 2015. L'INSEE projette qu'on pourrait arriver à 4 millions d'ici 2050.

  • Speaker #0

    4 millions ?

  • Speaker #1

    Oui. Et le rythme s'accélère. Plus 20 000 personnes dépendantes chaque année jusqu'en 2030. Puis ça double. Plus 40 000 par an après.

  • Speaker #0

    Ça pose une sacrée question sur les structures d'accueil.

  • Speaker #1

    Exactement. Comment on absorbe ce choc ? Si on veut maintenir le taux actuel de personnes qui vont en ESPAD, ces établissements spécialisés, il faudrait augmenter les capacités de 20% d'ici 2030. Ça fait environ 100 000 lits de plus.

  • Speaker #0

    100 000 ?

  • Speaker #1

    De plus qu'en 2015. C'est colossal. Donc le choix, c'est un peu. Soit on ouvre massivement des places, soit on repense complètement la prise en charge à domicile.

  • Speaker #0

    Mais dans tous les cas, il y a un obstacle majeur, c'est ça, le personnel.

  • Speaker #1

    Voilà, on se heurte au même mur, le manque de bras. C'est le fameux goulot d'étranglement.

  • Speaker #0

    Et là aussi, les chiffres sont inquiétants.

  • Speaker #1

    Très. Déjà en 2018, une étude de l'adresse montrait que presque la moitié des échepades avaient du mal à recruter.

  • Speaker #0

    La moitié ?

  • Speaker #1

    Oui. On parlait de 60 000 postes non pourlus dans tout le secteur médico-social en 2019. C'est souvent pire en zone rurale d'ailleurs. Il y a même des établissements qui sont obligés de limiter leur capacité d'accueil faute de personnel.

  • Speaker #0

    C'est fou ça. Mais pourquoi ces métiers n'attirent pas ?

  • Speaker #1

    Ou plus ? Les raisons sont assez connues malheureusement. Des salaires souvent jugés trop bas par rapport à la pénibilité physique et aussi psychologique.

  • Speaker #0

    La charge mentale ?

  • Speaker #1

    Oui, le manque de reconnaissance, les horaires compliqués. Du coup, il y a une forte rotation du personnel, ce qu'on appelle le turnover.

  • Speaker #0

    D'accord.

  • Speaker #1

    Alors, il y a eu des rapports, comme le rapport LIBO en 2019, qui a fait des propositions. Il suggérait par exemple de créer 80 000 postes de plus d'ici 2024. Mais bon,

  • Speaker #0

    c'est déjà ça,

  • Speaker #1

    mais suffisant. Face aux projections de besoin, certaines estimations parlent de plus d'un million d'emplois nécessaires, rien qu'en EHPD en 2040, pour avoir un bon ratio d'encadrement. On voit bien que 80 000 postes, c'est une goutte d'eau, quoi. Le compte n'y est pas encore. Donc,

  • Speaker #0

    si je résume un peu... On a une demande de soins et d'accompagnement qui explose à cause de la démographie. C'est ça. Et en face, une offre de personnel qui... Bah, qui n'arrivent pas du tout à suivre.

  • Speaker #1

    Exactement. Et ce manque criant de personnel, attention, c'est pas juste un problème de gestion des ressources humaines.

  • Speaker #0

    Non, bien sûr.

  • Speaker #1

    Ça nous amène à une question beaucoup plus profonde. Le risque d'une véritable crise du care. C'est-à-dire, notre capacité collective à prendre soin, à fournir l'accompagnement nécessaire à nos aînés.

  • Speaker #0

    Une crise du soin.

  • Speaker #1

    Voilà. La question clé pour notre société, au-delà même des retraites, c'est bien celle-là. Comment on va faire pour... pour prendre soin dignement de nos aînés dépendants. Si on ne fait rien de fort, le système risque tout simplement de ne pas tenir.

  • Speaker #0

    En somme, une tension majeure vraiment entre des besoins qui grimpent en flèche et une pénurie critique de celles et ceux qui peuvent y répondre.

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça. Et ça nous laisse avec une question en suspens pour tout le monde. Face à cette vague de fond, cette méga tendance du vieillissement et de la dépendance, comment est-ce qu'on va s'organiser collectivement ? Sans vrai choix politique. courageux pour revaloriser ces métiers qui sont essentiels pour adapter tout notre système qui s'occupera de nos aînés demain de nous mêmes d'ailleurs c'est toute la question de la solidarité entre les générations qui est posée avec le risque d'une fracture si on ne trouve pas de solution globale c'est une vraie question

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