- Speaker #0
Bonjour, aujourd'hui on se penche sur une actualité vraiment majeure pour le secteur médico-social. Après 20 ans d'attente, enfin la reconnaissance légale des infirmières coordinatrices en ECHPAD, les fameuses IDEC. Une petite révolution on peut dire.
- Speaker #1
Ah oui, tout à fait. C'est la fin d'un long combat pour 6 000, 8 000 professionnels. Elles travaillaient un peu dans un flou juridique, c'est vrai. Notre analyse, elle se base sur un article tout récent de SOS Ehpad qui décortique bien cette loi. Adoptée le 10 juin 2025, c'est une loi hyper importante face au défi du vieillissement.
- Speaker #0
20 ans, c'est fou quand on y pense. C'est une génération entière de soignantes qui a bossé sans ce cadre officiel. L'article d'ailleurs, il soulignait un truc, l'adoption au Parlement était super rapide.
- Speaker #1
Et unanime, 142 voix pour, zéro contre à l'Assemblée. C'est rare ce genre de consensus politique. Ça montre bien l'urgence que tout le monde ressentait. Le cœur de la loi, en fait, c'est l'article premier, BIS-A. C'est lui qui inscrit, noir sur blanc, la fonction d'infirmier-coordinateur dans le Code de l'Action sociale et des familles, dans le personnel des échepades. Et ça, ça met fin à ce que l'article appelle une asymétrie réglementaire. C'est assez étonnant quand même. Oui,
- Speaker #0
c'est vrai ça. Parce que le médecin-coordinateur, lui, il avait son statut depuis 1997. Mais alors, concrètement, cette asymétrie, ça se traduisait comment sur le terrain ? Et qu'est-ce que la loi change vraiment dans la collaboration entre l'IDC et le médecin co ?
- Speaker #1
Concrètement, sans statut clair, une IDC pouvait hésiter à prendre certaines initiatives managériales, par exemple. Ça pouvait compliquer la délégation, l'autorité. La loi, elle clarifie ça. L'IDC exerce en collaboration avec le médecin co... Et sous sa responsabilité hiérarchique, bon, ça structure l'équipe de soins. C'est plus formel et sans doute plus efficace.
- Speaker #0
Et surtout, ça légitime enfin les missions qu'elle faisait déjà , en fait. L'article en liste 5, je crois, coordination des soins, management.
- Speaker #1
Oui, management d'équipe, démarche qualité, projet d'accompagnement personnalisé. Et puis tout le rôle d'interface, de lien. Exactement. Et ce qui est intéressant, c'est que reconnaître ces missions, ça change la donne opérationnelle. Avant, une IDC qui prenait une décision managériale, bon, elle était un peu en zone grise. Maintenant, c'est écrit que c'est son rôle. Ça devrait fluidifier les choses. Et le besoin est là . L'article cite la Croix-Rouge. 93% des IDC formés trouvent un job en moins de six mois. C'est énorme.
- Speaker #0
Il y a eu aussi la commission mixte paritaire, la CMP là , qui a affiné le texte sur des points techniques, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Sept modifications techniques, je crois, pour que la loi soit vraiment applicable sur le terrain. Des trucs sur la terminologie, genre éducation à la santé, les futurs négo-collectifs, la définition précise du rôle, mais aussi l'évaluation des compétences si on arrête de travailler un temps, l'harmonisation des indemnités kilométriques, la pénibilité. Et même, il prévoit de demander l'avis de l'académie de médecine sur la prescription par les IDC. C'est pas rien.
- Speaker #0
Du côté des syndicats comme le SNPI et de l'ordre infirmier, d'après l'article, c'est clairement une victoire, un tournant historique.
- Speaker #1
Oui, une réaction logique après 20 ans de revendications. Et puis... vu le contexte démographique, on attend presque 5 millions de personnes de plus de 85 ans en 2050. Il fallait bien bouger.
- Speaker #0
C'était indispensable même.
- Speaker #1
Indispensable, oui. Mais attention, cette reconnaissance légale, c'est super, mais ça ne règle pas tout. Loin de là . Les défis restent immenses. L'article le dit bien. Le premier, et c'est le nerf de la guerre, le recrutement.
- Speaker #0
Ah oui, trouver les bonnes personnes, c'est ça le défi. Il faut des gens qui soient bons cliniquement, mais aussi en management. Est-ce qu'on a les moyens de les attirer, ces profils ?
- Speaker #1
C'est la question clé. L'article parle d'une pénurie de candidats, c'est aggravé par le manque de formation diplômante vraiment reconnue jusqu'à maintenant, et puis les salaires, souvent jugés pas très attractifs, entre 30 000 et 55 000 euros brut par an, c'est large comme fourchette, mais bon. Et l'image des EHPD qui reste à améliorer, clairement.
- Speaker #0
Sans candidats motivés, la loi aura du mal à faire effet, c'est sûr.
- Speaker #1
C'est ça.
- Speaker #0
L'article mentionne aussi un impact au-delĂ des EHPAD. Pour les services de soins infirmiers Ă domicile, les SSIAD.
- Speaker #1
Oui, il y a une transformation un peu en parallèle qui se met en place pour eux aussi. Les SSIAD vont avoir une nouvelle tarification avec une dotation de coordination. Et ce n'est pas symbolique, 229 millions d'euros en plus d'ici 2027. Les missions des IDC en SSIAD sont aussi élargies. Pour mieux évaluer les besoins à domicile, mieux coordonner les parcours, c'est logique.
- Speaker #0
Bon, maintenant que la loi est là , le cadre est posé. La question, c'est la mise en œuvre. Le calendrier, les décrets d'application, c'est quoi les prochaines étapes ?
- Speaker #1
Alors ? Les textes réglementaires, les décrets, l'arrêté ministériel, on les attend avant fin janvier 2026. C'est demain, c'est là qu'on aura les détails, les compétences précises, les conditions pour exercer, la formation nécessaire, peut-être même la liste des produits de santé qu'elles pourront prescrire. Et puis, il y a les négociations conventionnelles avec les partenaires sociaux, ça, ça devrait commencer dès l'automne 2025. Pour parler salaire, conditions de travail, le concret quoi.
- Speaker #0
Et la formation, j'imagine, va devoir s'adapter sérieusement ?
- Speaker #1
Ah oui, forcément. On va sûrement vers une standardisation des prérequis pour devenir EDC. Peut-être même une spécialisation dès la formation initiale d'infirmier, qui sait ? Et plus de passerelles vers les fonctions de cadre de santé. L'idée, c'est vraiment de professionnaliser la fonction. C'est essentiel pour répondre au vieillissement, mais aussi à la pénurie de médecins en EHPD et au manque général d'infirmiers.
- Speaker #0
Donc, en résumé, c'est une avancée législative historique. Vraiment. Ça comble un vide, ça structure les soins pour les personnes âgées en France.
- Speaker #1
Oui, une avancée indéniable. Après son succès, ça va dépendre énormément de la qualité des décrets, de l'argent qu'on mettra sur la table et de l'effort sur la formation et l'attractivité du métier. C'est pas gagné d'avance.
- Speaker #0
Ce qui nous laisse avec une question pour la suite peut-être. Au-delà du statut juridique, est-ce que cette reconnaissance va suffire à revaloriser vraiment le métier ? Suffira-t-elle à attirer les nouveaux professionnels dont on a désespérément besoin ? Et au final, à améliorer la qualité des soins pour nos aînés, que ce soit en EHPAD ou à domicile, c'est tout l'enjeu des années à venir.
- Speaker #1
Tout Ă fait. C'est lĂ que tout va se jouer.