- Speaker #0
Bienvenue pour cette nouvelle exploration. Aujourd'hui, on se penche sur un sujet vraiment essentiel. La sécurité incendie dans les échappades. On a deux documents intéressants. Un guide très pratique sur les gestes concrets et puis une fiche de la Haute Autorité de Santé sur les normes. Oui. L'idée, c'est de voir comment on assure la sécurité tout en gardant un lieu de vie agréable.
- Speaker #1
Tout à fait. C'est un équilibre délicat mais crucial. On parle de personnes souvent vulnérables. Donc l'enjeu est double. Bien réagir en cas d'urgence et puis créer un environnement sûr mais humain en amont.
- Speaker #0
Exactement. Alors par où on commence ? La prévention j'imagine, le B.A.B.A.
- Speaker #1
Oui, le guide pratique insiste beaucoup là-dessus. Des règles simples mais vitales. Par exemple, ne jamais bloquer une porte coupe-feu. Jamais. Ah oui,
- Speaker #0
ça paraît évident mais…
- Speaker #1
Et pourtant, pareil pour les trappes de désenfumage. Elles doivent rester accessibles, fonctionnelles. C'est ce qui permet d'évacuer les fumées, qui sont souvent le plus dangereux.
- Speaker #0
Donc un simple chariot de ménage mal placé, ça peut avoir des conséquences graves ?
- Speaker #1
Exactement. Ou une cale sous une porte, soi-disant pour aérer. Non, il faut aussi faire attention aux objets qui encombrent les couloirs, les accès aux extincteurs. Oui,
- Speaker #0
ou un extincteur qui aurait été dégoupilé par jeu ou par accident.
- Speaker #1
C'est ça. Et puis, les sources de feu classiques, les mégots, attention où on les jette. Les appareils électriques un peu défectueux, les multiprises surchargées, les produits inflammables mal stockés, la vigilance de tous les instants. Bon,
- Speaker #0
et mettons que malgré tout, l'alarme se déclenche. Là, quelle est la marche à suivre immédiate ?
- Speaker #1
Alors, la première chose, c'est pas de paniquer, mais de localiser. Où est le problème ? Via la centrale incendie, les petits tableaux en étage, l'accueil. Il faut savoir d'où vient l'alerte.
- Speaker #0
Pour vérifier si c'est un vrai départ de feu ou une fausse alerte.
- Speaker #1
tout de suite après, même si on a un doute, l'appel au pompier. Le 18 ou le 112. C'est la priorité absolue.
- Speaker #0
D'accord. Donner des infos claires, l'adresse, l'étage.
- Speaker #1
Oui. Et ne surtout pas raccrocher en premier. Laissez l'opérateur poser toutes ses questions.
- Speaker #0
Et ensuite seulement, on pense aux extincteurs.
- Speaker #1
Le guide en parle. Oui.
- Speaker #0
Ensuite, et seulement si le feu est tout petit, vraiment au début, et si on peut intervenir sans aucun risque pour soi.
- Speaker #1
S'en prendre le bon extincteur aussi. Eau pulvérisée avec additifs, pour les feux de papier, bois, tissus, enfin les solides et liquides. Le CO2, c'est plutôt pour l'électrique. Et la poudre, pour le gaz ou la polyvalente abaissée.
- Speaker #0
Et on vise où ?
- Speaker #1
Toujours la base des flammes. Et on le vide d'un coup, pas par petites giclées. Et si jamais il y a de la fumée ? Oui. On ne traverse pas. Jamais. On se baisse, l'air frais est près du sol. Et on essaie de sortir ou de se confiner.
- Speaker #0
Justement, l'évacuation. Le guide parle de transfert horizontal. C'est quoi exactement ?
- Speaker #1
C'est une méthode adaptée aux EHPD. Plutôt que d'essayer de descendre des étages par les escaliers, ce qui est souvent impossible avec des personnes à mobilité réduite, on déplace les résidents horizontalement, vers une autre zone du même étage. Une zone qui est protégée par une porte coupe-feu fermée.
- Speaker #0
Ah d'accord, une sorte de mise à l'abri temporaire.
- Speaker #1
C'est exactement ça. En attendant l'arrivée des secours. Et, point important, désigner quelqu'un pour accueillir les pompiers, les guider. Ça leur fait gagner un temps précieux.
- Speaker #0
C'est très clair sur le côté opérationnel. Maintenant, l'autre document, celui de la AHS sur les normes, comment ça s'articule avec la vie quotidienne, la personnalisation des chambres ?
- Speaker #1
Alors là, on touche à la complexité réglementaire. La fiche AHS explique bien la différence entre les établissements de type J et ceux de type U.
- Speaker #0
Type J, type U ?
- Speaker #1
Oui. En gros, le type J, c'est souvent pour les bâtiments plus récents, après 2002. Les exigences sur la réaction au feu du mobilier personnel de la litterie sont moins fortes. Le type U, ça concerne les établissements de soins ou des EHP des plus anciens qui sont restés sous ce régime. Et là, les contraintes sont plus strictes, notamment sur les revêtements muraux, certains meubles intégrés et la litterie. Elle doit être conforme à une norme spécifique, la NFEN ISO 12952.
- Speaker #0
On teste la résistance à la cigarette, ce genre de choses.
- Speaker #1
C'est ça, cigarette et petite flamme. Donc, c'est un impact direct sur ce que les résidents peuvent amener pour se sentir un peu chez eux.
- Speaker #0
Donc, en type J, on est plus libre de décorer sa chambre, d'amener ses propres meubles.
- Speaker #1
Beaucoup plus, oui. En type J, en général, les meubles perso, la déco murale, même la literie perso, c'est admis sans exiger de classement au feu spécifique. On peut même fermer sa porte à clé si le personnel a un pass.
- Speaker #0
Et en type U, c'est plus limité.
- Speaker #1
C'est plus encadré. Attention, ça ne veut pas dire qu'on ne peut rien faire. Le mobilier courant, comme une chaise, une petite table, tant que ça ne bloque pas le passage, il faut 1,42 m libre, en général ça passe.
- Speaker #0
Ah oui, ok.
- Speaker #1
Par contre, pour des grands revêtements muraux ou des éléments de litterie particuliers, là il faudra souvent prouver qu'ils sont M2 ou M3, c'est-à-dire difficilement ou moyennement inflammables. Les portes aussi sont plus larges en U qu'en J.
- Speaker #0
On sent bien la tension entre sécuriser et permettre de vivre. La fiche AS donne quand même des pistes pour aménager. Ah oui,
- Speaker #1
oui. Elle montre qu'il y a des marges de manœuvre, même en type U. On peut mettre des cadres, des photos, des posters, jusqu'à 20% de la surface des murs, sans classement feu. Une lampe de chevet perso, c'est possible. Les multiprises mobiles aussi, si elles sont bien utilisées, pas en cascade.
- Speaker #0
Donc il faut que la direction connaisse bien ses règles pour guider les résidents et les familles.
- Speaker #1
C'est essentiel. Pour trouver le bon équilibre, un lieu sûr, mais qui reste un chez-soi.
- Speaker #0
Pour résumer, on a d'un côté des gestes de prévention, des réactions en cas d'urgence, qui sont l'affaire de tous au quotidien. C'est la formation, la vigilance.
- Speaker #1
Exactement.
- Speaker #0
Et de l'autre, un cadre réglementaire un peu technique, avec ses petits peu G et U, qui fixe les contraintes sur le bâtiment, les matériaux, mais qui cherche quand même à laisser une place à l'humain, à la personnalisation.
- Speaker #1
C'est tout l'enjeu. Articulez les deux. La sécurité maximale, oui. Mais sans déshumaniser. Ça passe par la connaissance des règles pratiques par tout le monde et une application intelligente des normes par les gestionnaires.
- Speaker #0
Pour nous laisser sur une réflexion au-delà des textes et des procédures, comment on fait pour que cette culture de la sécurité, cette vigilance nécessaire, soit vécue positivement, partagée par le personnel, les résidents, les familles, sans que ça devienne une source d'anxiété permanente ou que ça transforme les HPA en lieu froid et juste fonctionnel. Bonne question.