Speaker #1Salut, c'est Arnaud, et bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, je voudrais te parler d'une série de culte qui a profondément redéfini la télévision. Les Sopranos, créé par David Chase. Première grande production dramatique de HBO à la fin des années 90, elle n'a pas seulement popularisé le format des séries longues pour adultes, elle a littéralement ouvert la voie à l'âge d'or des séries dont nous profitons encore aujourd'hui. Nous sommes à Newark dans la New Jersey. Tony Soprano, chef de famille mafieuse, consulte en secret une psychiatre en raison de violentes crises d'angoisse. Mais c'est cette audace narrative combinant thérapie et mafia qui est l'une des forces principales de la série. On y suit Tony, dans son double rôle de chef de famille auprès de sa femme et de ses enfants et parrain entouré de ses hommes de main, comme son conseil à Silvio, dans l'arrière-salle du Badabing. James Condonfini qui incarne Tony est magistral. Sous ses airs de gros nounours charismatiques, se casse un personnage capable d'actes violents et implacables. On n'est jamais sûr de la façon dont il va réagir, ce qui rend chaque scène très palpitante. Mais Sopran traite pas seulement de la mafia. La série parle aussi de la famille, d'identité, de santé mentale et du poids des traditions. Elle aborde les questions de l'American Dream sous un angle de l'illégalité et de la violence, tout en proposant une réflexion sur la culpabilité, la loyauté et la nécessité de s'adapter. Les crises de panique de Tony sont un révélateur social. Le parrain traditionnel n'a pas le droit d'être vulnérable, pourtant, Tony l'est. Cette dimension psychologique et sociale a bouleversé le code du genre, jusque-là plus focalisée sur la violence que sur la remise en question des personnages. C'est grâce au Soprano que HBO a pu asseoir sa réputation de chaîne de séries ambitieuse et audacieuse. C'est aussi elle qui a lancé la mode des anti-héros torturés. Sans Tony Soprano, on n'aurait sans doute pas eu le droit à Walter White dans Breaking Bad, à Don Draper dans Mad Men, à Nucky Thompson dans Boardwalk Empire, ou même à certains aspects de la série Ozark, où Marty se trouve piélé dans un univers criminel tout en essayant de protéger sa famille. On peut aussi évoquer le parallèle avec Gang of London, qui reprend la mécanique d'une famille criminelle en guerre de pouvoir, dont le registre plus social, The Wire, conçu par David Simon, approfondit la complexité des dynamiques urbaines et criminelles, tandis que Son of Anarchy, explore le sens de la loyauté et de la violence au sein d'un club de motards. L'héritage des Sopranos se trouve aussi dans la prolifération des personnages principaux imparfaits et volant dans un univers moralement ambigüe, comme dans Weeds ou Fargo. Les Sopranos ont ainsi marqué un tournant. D'un côté, la qualité de la production rivalisée avec celle du cinéma, avec des acteurs remarquables, des scénarios bien ficelés et une ambiance ultra réaliste. De l'autre, David Chase et HBO ont réussi à aborder des sujets jusque-là considérés comme des tabous en prime time, notamment la santé mentale d'un gangster ou la violence domestique. On ne peut pas nier l'importance de ce show dans la manière dont la télévision aborde désormais la mafia, la société américaine et la psychologie des personnages. Bref, Les Sopranos, c'est bien plus qu'une simple histoire de mafia, c'est un reflet de la société américaine, de la complexité des rapports familiaux et une plongée dans la tête d'un homme tourmenté. Si tu ne l'as pas encore vu, ou si ça fait longtemps, n'hésite pas à y jeter un coup d'œil. C'est une œuvre qui a durablement influencé toutes les séries de gangsters et anti-héros qui ont suivi, d'Ozark à Breaking Bad en passant par Gang of London à Boardwalk Empire. Voilà, c'était mon voyage dans l'univers de Newark aux côtés de Tony. Merci d'avoir écouté, j'espère t'avoir donné envie de découvrir ou redécouvrir ce chef-d'oeuvre télévisuel qui demeure un des jalons majeurs de la fiction contemporaine. N'oublie pas de t'abonner, je t'embrasse.
