Speaker #0Salut, c'est Arnaud, et bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, je vous invite à prendre la route avec moi sur les traces de John Crowley, un réalisateur britannique qui, film après film, fait de la délicatesse et de l'humanité une signature. Nous allons marcher ensemble dans les pas de trois de ses œuvres, Boy A, Le Chardonnery et le tout récent We Live in Time, sorti en France sous le titre L'Amour au Présent. Ces trois films tissent entre eux des liens profonds, la question du passé, du pardon, du deuil et ce miracle fragile qu'est la Renaissance. Je commence ce voyage avec Boy A. Dès la première scène, On sent que John Crowley a choisi de filmer la vie à hauteur d'homme, sans artifice, avec une pudeur qui en dit long. Boy A est sorti en 2007 et met en scène Jack, un jeune homme tout juste sorti de prison après avoir commis un crime dans son enfance. Le décor, le nord de l'Angleterre, ses briques rouges, ses rues humides, l'atmosphère à la fois rugueuse et étrangement pleine de promesses. Le film saisit par sa justesse, son refus de la facilité et la façon dont il nous met face à cette question. Peut-on être autre chose que son passé ? Le casting y est magistral, Andrew Garfield, dans le rôle de Jack, fait preuve d'une intensité qui n'a pas fini de me bouleverser. Si Boy A lui a valu le BAFTA du meilleur acteur, il n'a cessé depuis de briller dans des rôles majeurs. The Social Network, où il campe Eduardo Severin face à Jesse Eisenberg, Never Let Me Go, The Amazing Spider-Man, Silence de Martin Scorsese, Under the Silver Lake, Tick Tick Boom, Mainstream, et récemment We Live in Time, qui boucle merveilleusement notre parcours aujourd'hui. À ses côtés, Peter Mulan, dans le rôle du mentor Terry, impose une humanité brute. Acteur et réalisateur écossais, Mulan a connu mille et une vies avant de percer sur les écrans. On se souvient de lui dans My Name is Joe, Palme en Interprétation à Cannes, Trainspotting, Session 9, The Magdalene Sister, qu'il a également réalisé, Children of Men, Tyrannosaure, Harry Potter et les Reliques de la Mort, et la série Ozark où il est inoubliable. Boy A c'est d'abord la question du pardon. Peut-on pardonner l'impardonnable ? Peut-on se reconstruire, être aimé, quand on a tout perdu ? Crowley ne donne jamais une réponse toute faite. Mes films à la fragilité, la peur, l'élan vital qui pousse Jack à s'accrocher à la vie. Ce qui me bouleverse, c'est cette capacité à capter les moments suspendus, ces petits miracles de gentillesse humaine. Le film, par sa sobriété, fait écho à nos propres questions intimes et Garfield, par la justesse de son jeu, rend Jack universel. Nous quittons les rues de Manchester pour New York, Las Vegas et l'Europe avec le Chardonnay, adaptation du roman-fleu de Donald Hart, sorti en 2019. C'est l'histoire de Théo. Adolescent dont la vie bascule lors d'un attentat au Metropolitan Museum, il y perd sa mère, gagne un tableau volé et embarque dans un voyage entre errance et reconstruction. Le film ciné-crolet déploie un éventail de décors. Appartements feutrés de Manhattan, vastes étendues désolées du Nevada, salons feutrés et galeries d'art européennes. Dans le rôle du théo adulte, Antoine Elgort, il débute avec Nos étoiles contraires, explose dans Baby Driver, puis se diversifie dans Carrie, Divergent, Men, Women and Children, November Criminals, Billionaire Boy Club, West Side Story de Steven Spielberg, The Divergent et The Goldfinch, bien sûr. Nicole Killman, en rôle secondaire, est à la hauteur du récit. Le chardonnerie, c'est le deuil, la culpabilité et le pouvoir ambigu de l'art. Théo, balotté d'un foyer à l'autre, d'un chagrin à l'autre, ne sait que faire de cette beauté arrachée au chaos. Peut-on survivre au passé ? Peut-on aimer alors qu'on se sent coupable d'être encore vivant ? Crolet capte les regards perdus, les mains tremblantes et les solitudes partagées. Pour notre dernière étape, place au plus contemporain, We Live in Time, ou L'amour au présent. Ce film sorti en 2024 raconte la rencontre et la traversée du temps de deux êtres blessés, Almuth et Tobias, à l'heure où tout va vite, crelés par le contre-pied. Filme le quotidien, les silences, l'urgence d'aimer, mais aussi la lenteur de la perte, la maladie, la reconstruction. Dans le rôle d'Almuth, Florence Pugh, née à Oxford, elle a déjà une carrière impressionnante. Les dîmes impèsent, Midsommar, les filles du docteur March, Fighting with my family. Don't Worry Darling, Black Widow, The Wonder et Dune. Face à elle, Andrew Garfield, notre fil rouge, livre une prestation habitée. On l'a dit, The Social Network, Boy A, The Amazing Spider-Man, Silence, Tick Tick Boom, Under the Silver Lake, Mainstream, We Live in Time. We Live in Time est sans doute le film le plus poignant sur la finitude, sur le temps qui file et la nécessité de saisir chaque instant. Le pardon ici, ce n'est plus seulement le pardon du passé, mais l'acceptation de ce qu'on ne contrôle pas, la maladie, le départ, le manque de temps. Garfield et Pugh, dans leur duo, incarnent la tendresse la révolte, le désir de laisser une trace, aussi infime soit-elle. Jamais une scène de petit-déjeuner n'a semblé aussi cruciale. La preuve qu'au cinéma, comme dans la vie, tout commence souvent par un simple morceau de pain. Ce que y nie Boy A, Le Chardonnery et We Live in Time, c'est cette obsession du temps, du passé à porter, du pardon à s'accorder, de la beauté à retrouver. Chez Crowley, les personnages cherchent toujours à réparer. Réparer une faute, une perte, une vie fragmentée. Mais la société, la famille, le regard des autres ne facilitent jamais la tâche. Ce sont des films sur la reconstruction, la possibilité de recommencer. de choisir à nouveau, même quand il ne reste presque plus rien à choisir. Pour moi, ce sont des œuvres qui rappellent que tout n'est jamais perdu, tant qu'on aime, tant qu'on marche, tant qu'on essaie, fût-ce maladroitement. Voilà, t'es arrivé au bout du chemin avec moi. Trois films, trois destins, trois variations sur le pardon, le deuil, la rédemption et l'audace d'aimer. John Crowley, film après film, nous rappelle que le chemin n'est jamais rectiligne, mais qui vaut la peine d'être parcourue fut sa petit pas. Merci d'avoir cheminé avec moi. Si tu as aimé ce format, laisse une note de 6 étoiles, abonne-toi, partage. A bientôt sur mon chemin, je vous embrasse.