Speaker #0Salut, c'est Arnaud, bienvenue sur mon chemin. Aujourd'hui, une série aussi déroutante que divertissante. Hit and Miss est une mini-série britannique créée en 2012 par Paul Abbott et diffusée sur Sky Atlantic. Oui, Paul Abbott, ce scénariste visionnaire derrière Shameless, State of Play, et tant d'autres bijoux de la télévision anglaise. Le pitch, c'est l'histoire de Mia, une tueuse à gages redoutable et une femme transgenre, incarnée par l'iconique Chloé Sevigny. Au détour d'un contrat, elle apprend qu'elle a un fils biologique, Ryan, qu'elle n'a jamais connu. La mère de l'enfant vient de mourir et Mia doit soudainement endosser un nouveau rôle, celui de parent de substitution pour Ryan et ses trois demi-frères et sœurs. Double vie, double identité, tension permanente entre l'ombre et la lumière, la série va loin, elle explore l'identité, le genre, la parentalité et la rédemption. mais elle ne cède jamais à la facilité et c'est là sa force. Ethan Meese doit beaucoup à son casting. Au sommet, Chloe Sevigny, actrice caméléon et muse du cinéma indépendant américain. A ses côtés, deux autres révélations. Peter White, dans le rôle d'Eddie, le menteur de Mia, figure paternelle trouble et touchante. Carla Crome, dans le rôle de Riley, l'aînée des enfants, à la fois méfiante et vulnérable. L'ambiance visuelle est brute, minérale, et la pluie omniprésente. La musique, cinéma ou guai, vient souligner les failles et la mélancolie, tout en laissant place à des moments de grâce. Chloe Sevigny. Mia, elle explose sur la scène cinématographique avec le film de Larry Clark, Kids. Elle enchaîne des rôles singuliers dans Boy Don't Cry, Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle, American Psycho et la série Big Love sur HBO. Fidèle à l'underground, Sévigné incarne les marginaux, les incompris, avec une vérité qui dérange autant qu'elle fascine. Dans Hit and Miss, elle relève le défi d'incarner une femme transgenre, performance saluée, mais aussi source de débat qu'on dévore pas le plus loin. Les visites LGBT à l'écran n'est pas un simple effet de mode, c'est une fenêtre ouverte sur des vies... trop longtemps marginalisé ou invisibilisé. La fiction, en particulier la série télé, a ce pouvoir rare, celui de normaliser, de rendre familier, de faire aimer ce qui est perçu comme étrange ou menaçant. Ethan Meese, en plaçant une femme transgenre au centre de son récit, a ouvert une brèche dans le paysage audiovisuel en 2012. A l'époque, peu de séries, presque aucune, osait offrir un rôle principal à un personnage transgenre, et encore moins le traiter avec cette complexité. Certes, la décision de confier le rôle à une actrice cisgenre, aussi talentueuse et engagée que Chloé Sevigny, a été vivement discutée et a raison. Mais il serait injuste de nier l'effet accélérateur que la série a eu, en mettant en lumière la nécessité d'aller plus loin et de donner la parole et les rôles aux personnes concernées. C'est aussi donner aux autres, à ceux qui ne se sentent pas concernés, la chance de découvrir la diversité humaine, de sortir du préjugé, de l'ignorance, du rejet. Aujourd'hui, grâce à des oeuvres comme Hit and Miss, mais aussi Transparent, Pause, Euphoria, Heartstopper, Sense8, Orange is the New Black ou encore Sex Education, la donne a changé. Les personnes LGBT, et en particulier transgenres, ne sont plus seulement des figures tragiques ou secondaires, ils sont des héros. des anti-héros, des parents, des amis, des amants, des êtres humains. La représentation, c'est la première étape vers l'acceptation. Et si la télévision n'a pas encore gagné toutes ces batailles, elle avance. Donner à voir une palette de genres, de couleurs de peau, d'orientation sexuelle, ce n'est pas du militantisme de façade, c'est un geste de vérité. La fiction façonne nos désirs, nos peurs. nos modèles, un enfant qui se rêve différent, qui doute, qui ne se voit nulle part, grandi avec une blessure invisible. La diversité, ce n'est pas la charité, c'est la réalité. La Grande Bretagne a toujours été en avance. Queer as Folk, en 1999, fut une révolution. Montré sans filtre des hommes gays dans le Manchester de l'époque, c'était plus qu'un choix artistique, c'était un acte politique. Russell T. Davis a continué son œuvre avec Doctor Who, Years and Years, It's a Sin. Chacune de ses séries a repoussé les frontières de la représentation. Elles ont fait entrer dans la culture populaire des récits, des amours, des tragédies qui, jusque-là, étaient relégués à la marge. Hit and Miss s'inscrit pleinement dans cette filiation. Celle d'une télévision courageuse, inventive, qui ose voir la réalité en face, qui refuse la caricature ou l'effacement. Alors voilà, si le ciel de Manchester vous a paru soudain moins gris, c'est sans doute que Mia, avec son flingue, son secret et sa tendresse, est passée par là. Ou c'est juste un problème de pollution. Qui sait ? Merci d'avoir cheminé avec moi au cœur de la série Hit and Miss. Si tu as aimé, laisse une note de 6 étoiles, abonne-toi et partage. A bientôt sur mon chemin. je vous embrasse pas si je viens pour toi d'abord.