Speaker #0Surprises interculturelles Intercultural surprises Surprises interculturelles Surprises interculturelles Surprises interculturelles Bonjour et bienvenue dans Surprises interculturelles, le podcast qui vous fait voyager et mieux comprendre les cultures du monde. Je suis Charlotte Courtois, conférencière en diversité culturelle et fondatrice de l'ONG Konstelacio. Je vous propose de vous raconter des histoires et anecdotes de voyages où j'ai été surprise par des réactions ou des coutumes d'ici et d'ailleurs. Le but ? Découvrir ensemble ce qui est à la base de ces surprises pour savoir comment décoder, comment réagir et comment anticiper tout ça. Allez, je vous laisse découvrir l'épisode du jour. Bonne écoute ! J'ai beaucoup réfléchi avant de vous dire dans quel pays se passe l'anecdote que je vais vous raconter aujourd'hui. Oui, parce qu'il se passe dans une zone connue du monde entier, mais commune à plusieurs pays. Techniquement, cette histoire se déroule au Pérou, Et je dis techniquement parce qu'en réalité, elle se passe à quelques kilomètres de la Colombie et quelques kilomètres du Brésil aussi. Vous l'aurez peut-être deviné, je vous emmène en Amazonie, où j'ai découvert une particularité culturelle que je n'avais jamais rencontrée avant, malgré des voyages dans 25 pays différents. Si vous avez suivi mes récentes aventures et mes épisodes précédents, vous savez que je suis allée deux fois en Colombie cette année, sur des séjours plutôt longs, à savoir de un mois et demi et de deux mois. La première fois, j'ai entamé une découverte du pays en long, en large et en travers. J'ai découvert les rues colorées de Bogota et de Medellín, le lieu sacré de Teyuna dans la Sierra Nevada, ou encore les palmiers de cire à Salento. Une merveille. Un voyage éblouissant. Mais... Mais j'avais pas pu aller en Amazonie. Et ça, c'était incontournable pour moi. C'était une opportunité qu'on ne rencontre pas très souvent dans une vie, et j'étais pas vraiment prête à tirer une croix là-dessus. D'où mon second voyage, en mai-juin de cette année. Avec un objectif principal en tête, aller en Amazonie avec mon papa. Mon dieu, je sais même pas par où commencer tellement on en a pris plein les yeux. En plus cette expression franchement ne fait même pas honneur à cette expérience. J'ai envie d'y mettre les plus jolis mots, qu'ils vous transmettent la poésie du lieu. Et au fond de moi, je sais aussi que même en y mettant tout l'amour que j'ai en moi, les mots ne suffisent réellement pas à décrire la magie de l'Amazonie. J'ai presque envie de laisser Pocahontas l'exprimer pour moi. Peux-tu peindre aux mille couleurs l'air du vent... Parce que c'est ça en fait que fait l'Amazonie. Nous sommes partis tous les deux 4 jours sur place. Ma maman n'avait que moyennement envie de se battre avec Moustique et Tarantule donc elle est restée à Bogota et je la comprends un peu aussi. Notre vol arrivait à Laetitia qui, comme je le laissais entendre en introduction de l'épisode, se trouve exactement à la frontière entre Colombie, Pérou et Brésil. Cette zone c'est un condensé de diversité culturelle. Mais finalement... Pas tant à cause des trois cultures nationales, plutôt grâce à la multitude de communautés indigènes qui y résident. Et c'est justement dans une de ces communautés que nous étions hébergés les quatre jours, à environ une heure et demie de pirogue de Laetitia, la communauté Gamboa. Alors attention, pas d'image d'épinal ici, de l'indigène avec sa coiffe en plume et ses vêtements cousus humains, même si ça existe également. Je vous parle d'une communauté indigène, avec ses traits culturels, sa langue natale, ses plats traditionnels à base de fruits et légumes. inconnus au bataillon pour le commun des mortels que nous sommes, mais des personnes qui ont un téléphone portable, des vêtements industriels classiques, la télé, etc. Mais bon, quand même, les conditions de vie, par contre, sont celles de peuples isolés dans la forêt tropicale. Donc bon, la douche, la vaisselle, la lessive, elles se font dans l'eau du fleuve. L'électricité, c'est pas en continu. Bref, c'est différent et en même temps pas tant que ça. Et en même temps, c'est très différent quand même. Dans la communauté, j'ai remarqué dès les premiers instants les petites affiches qui prônaient le dialogue entre les cultures. Manifestement, ça fait vraiment partie de leur vie de tous les jours. Je pourrais vous raconter pendant des heures les lucioles volantes, les perroquets, les toucans, les araignées gigantesques, et compagnie. Mais là n'est pas l'objectif de cet épisode. Donc si ça vous intrigue, je vous encourage à aller écouter les épisodes spéciaux de cet été, les Uncuts, où chaque jour en Amazonie, je vous partageais mes impressions et ce que nous avions fait. Je vous mets les liens... en description de l'épisode, comme d'habitude. Ce dont je voulais vous parler, c'est quelque chose qui m'a vraiment surprise. Le fait que les locaux semblaient très frileux à l'heure de partager leur culture. J'ai l'habitude de questionner les gens et qu'ils soient heureux de me partager leur tradition, mais là, j'étais un peu face à un mur. Pour la première fois, j'ai découvert des personnes qui semblaient craindre de partager qui ils ou elles sont. J'appellerais ça une certaine pudeur culturelle. D'autres appelleront ça de la méfiance, sans doute. Quand je lui posais des questions... L'assistant de notre guide les détournait, soit par des blagues, soit par des mensonges qu'ils tournaient au jeu. Ça m'a décontenancée. Et puis, honnêtement, un peu vexée aussi, je dois dire. J'avais du mal à comprendre. Vous voyez, finalement, même quand on a vraiment l'habitude de ne pas connaître, on peut se retrouver surpris et chamboulé dans ses habitudes. Ce que ça m'a appris, c'est que partager sa culture n'est pas toujours facile ou évident. Même quand la personne en face se montre sincèrement curieuse ou curieuse. Mes échanges avec notre guide principal, Celson, étaient plus simples. Et j'ai l'impression que notre lien étant plus fort, il y avait plus de confiance. Je n'ai pas encore la clé totalement. Mais je pense que dans ces situations, il est important de respecter aussi que ça fait partie de la culture de l'autre. Il faut être patient, observer pour comprendre comment gagner sa confiance. Parfois, ça peut être en partageant certains aspects de notre propre culture. Parfois, juste en passant du temps ensemble, sans être intrusif avec trop de questions. Et apprendre à sentir quand le moment est propice à l'échange. Parfois, c'est aussi en proposant son aide sur les tâches de tous les jours. ou sur le travail de la personne. Gagner la confiance de l'autre, c'est la première clé. La deuxième, évidemment, c'est se montrer à la hauteur de celle-ci, en ne portant pas de jugement, ou en ne montrant pas son jugement sur des pratiques que l'on ne cautionnerait pas dans notre propre environnement. Finalement, les peuples indigènes ont souvent été critiqués, méprisés, marginalisés, ne serait-ce que par leurs propres gouvernements nationaux. Et à l'inverse, ils ont aussi beaucoup été idéalisés. C'est aussi pour ça que je vous parlais d'images d'épinales au début de l'épisode. Combien de touristes sommes-toutes... bien intentionnés, viennent observer ces indigènes qui vivent dans un autre monde et sont déçus s'ils ne respectent pas à la lettre leurs savoirs ancestraux. Je n'en suis qu'au tout début de la compréhension de cette thématique de la pudeur culturelle. Peut-être qu'un jour je referai un épisode parce que j'aurai des éléments supplémentaires à vous partager. J'aimerais bien. Je ne sais pas si vous l'avez vécu, vous, dans certaines cultures. Pas forcément indigènes, d'ailleurs. Si c'est le cas, s'il vous plaît, envoyez-moi un petit message pour m'en raconter. Ou réagissez sur Instagram ou sur LinkedIn pour partager votre expérience. Ça serait vraiment super. Allez, on va laisser là l'Amazonie et ses multiples cultures autochtones pour aujourd'hui. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines pour un épisode spécial Noël. À très vite ! Merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout, j'espère qu'il vous a plu. En cette fin d'année, je vous invite à soutenir l'ONG Constellatio dont je suis fondatrice. qui éduque les enfants à la paix et à la beauté de notre diversité culturelle depuis bientôt 14 ans. Découvrez ce que nous faisons et faites un don sur le lien dans la description de cet épisode. A dans deux semaines pour un nouvel épisode de surprises interculturelles.