Speaker #0Bienvenue dans l'émission Sursum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique. L'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast vous est proposé chaque dimanche sur Radio Courtoisie, puis disponible sur toutes les plateformes d'écoute. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 1. Foi et raison. Bienvenue donc dans ce nouveau podcast et ce premier épisode. J'aimerais commencer d'abord par vous expliquer pourquoi j'ai choisi le nom Sursum Corda, ce qui signifie en latin haut les cœurs les cœurs vers le haut Il me semble que cette expression, qui est tirée de la liturgie catholique traditionnelle, ça fait partie du dialogue qui précède la préface lors de la messe, la préface étant le début du canon, c'est-à-dire le cœur du sacrifice eucharistique, eh bien, on dit cette expression élevons nos cœurs, élevons nos âmes vers Dieu Et donc, il me semble que cette expression reflète le sentiment que je veux transmettre dans cet enseignement du catéchisme. à savoir que la foi chrétienne élève nos âmes, non seulement parce qu'elle nous instruit, donc elle élève nos intelligences, mais elle élève aussi nos volontés, puisque c'est par la connaissance de Dieu que l'on apprendra à l'aimer. Alors, ô les cœurs, voguons en haute mer pour élever nos âmes vers Dieu. Alors, pendant ces épisodes, ces différents épisodes, j'aimerais parcourir avec vous, tout simplement, Le catéchisme de l'Église catholique. Alors le catéchisme de l'Église catholique, c'est un gros ouvrage qui fait plusieurs centaines de pages, qui est assez indigeste et difficile à lire. Je vous encourage évidemment à l'étudier au calme, un crayon à la main. Mais j'aimerais utiliser plutôt l'abrégé du catéchisme de l'Église catholique, qui a été rédigé par le pape Benoît XVI, qui avait été le responsable de la rédaction du catéchisme en 1992. Donc c'est la dernière édition. du catéchisme, il y a eu bien sûr plusieurs catéchismes dans l'histoire de l'Église. En 2005, donc Benoît XVI ayant déjà été élu pape, il fait éditer cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique, qui a deux particularités. Premièrement, il est fidèle à l'enseignement de la foi, mais de façon plus brève, de façon plus synthétique. Et deuxièmement, il est sous forme de questions et réponses. Il me semble que ce choix est tout à fait judicieux, que c'est tout à fait important. Donc c'est ce que nous allons faire, nous allons lire les questions et les réponses de ce catéchisme. Pourquoi ? Parce que la foi catholique est un enseignement. C'est un enseignement et si on veut avancer dans la foi, il faut avoir des réponses claires. Et donc ce découpage en questions et réponses est beaucoup plus traditionnel, ça ressemble aux catéchismes qui ont été édités par l'Église après le Concile de Trente, par exemple, au XVIIe siècle, et puis le catéchisme de Saint-Pédis aussi au début du XXe siècle, le catéchisme du Concile de Trente. le catéchisme de Saint-Pédis et de très nombreux catéchismes diocésains et de diverses circonstances qui, traditionnellement, étaient sous cette forme de questions et réponses. Alors, comment allons-nous procéder ? Bien sûr, si vous souhaitez écouter ces épisodes de podcast avec l'abrégé du catéchisme de l'Église catholique sous les yeux, je vous encourage à le faire, mais ce n'est pas obligatoire. Vous pouvez écouter ces podcasts... en voiture, dans le train, dans le métro ou que sais-je, je lirai en fait, lors de chaque session, chaque épisode, je lirai un certain nombre de questions du catéchisme avec les réponses et je les commenterai au fur et à mesure autour d'un thème qui sera le thème de chacun des épisodes. Alors, avant de commencer, il faut avoir bien en tête que le catéchisme, traditionnellement dans l'Église, est divisé en quatre parties. Premièrement, ce qu'on appelle la profession de la foi, c'est-à-dire le dogme. Deuxièmement, la célébration du mystère chrétien, c'est-à-dire la liturgie et les sacrements. Troisièmement, ce qui est appelé ici la vie dans le Christ, c'est-à-dire la morale chrétienne. Et puis quatrième partie, la prière chrétienne. Donc ces quatre parties, dogme, sacrement, morale, prière. Ce sont vraiment les quatre piliers de la connaissance de notre foi catholique. Et bien tout simplement, nous allons suivre ce découpage tout à fait traditionnel, et dans cette première saison, nous allons étudier le dogme de la foi, c'est-à-dire le contenu de la foi chrétienne, l'enseignement de la profession de la foi. Alors, en guise d'introduction, dans ce premier épisode, nous allons, comme le bon sens l'exige, commencer par le début, c'est-à-dire... par le premier chapitre de cette partie Je crois, nous croyons c'est-à-dire la profession de la foi, et lire ensemble les cinq premières questions de cette abrégée. Commençons sans plus tarder. Première question qui, d'une certaine façon, va résumer l'ensemble du contenu de cet ouvrage, et donc l'ensemble de ce que nous allons étudier ensemble, quel est le dessein de Dieu sur l'homme ? Réponse qui est assez complexe, vous allez voir, mais qui contient en elle l'ensemble du mystère de la foi. Infiniment parfait et bienheureux en lui-même, Dieu, dans un dessein de pure bonté, a librement créé l'homme pour le rendre participant de sa vie bienheureuse. Lorsque les temps furent accomplis, Dieu le Père a envoyé son Fils comme rédempteur et sauveur des hommes tombés dans le péché. pour les appeler dans son Église et pour leur donner d'être ses fils adoptifs par l'action de l'Esprit-Saint et les héritiers de son éternité bienheureuse. Alors nous avons là l'ensemble de ce qu'on appelle l'économie du salut. L'économie du salut, c'est-à-dire toute l'action de Dieu dans le monde et la réponse des hommes à Dieu. Cette économie du salut, vous l'avez peut-être noté, se déroule comme en deux phases. Il y a d'abord la phase de la création, c'est-à-dire la production, Dieu qui agit. Dans le monde, Dieu créateur, Dieu en lui-même qui va d'une certaine façon s'extérioriser, et ensuite, deuxième étape, après le péché qui a séparé l'homme de Dieu, eh bien ce sera le retour de l'homme vers Dieu. Alors ces deux phases, je me permets une petite digression philosophique, c'est ce que les théologiens médiévaux appelaient exitus reditus, c'est-à-dire sortie et retour. Selon cette idée que la perfection d'un mouvement, consiste à ce que ce qui est en mouvement revienne vers ce qui a été l'origine de son mouvement. C'est une idée qui vient de la philosophie grecque d'ailleurs, que le mouvement circulaire est bien plus parfait que le mouvement en ligne droite. Déjà parce que le mouvement en ligne droite, quand vous avez plusieurs objets qui voyagent en ligne droite, ils risquent de se rencontrer et donc de créer des accidents dus à la contingence. Alors que dans le monde céleste des Grecs, lorsqu'ils observent Le ciel, ils observent les astres qui sont en mouvement. Les astres qu'ils observent doivent être en mouvement circulaire. C'est-à-dire qu'ils gravitent autour de leur orbite, ils ne se croisent pas. Et c'est la garantie qu'il n'y a pas de contingence dans le ciel. Il n'y a que des choses éternelles, absolues, immuables. Alors, évidemment, ça ne correspond pas à ce que l'on sait aujourd'hui du... du ciel et des mouvements des planètes. Mais c'est très important, il me semble, de comprendre cette idée fondamentalement grecque, qu'on trouve au fondement de la philosophie grecque, qu'il y a dans les mouvements des astres et des choses parfaites, des mouvements parfaits qu'il faut observer, qu'il faut contempler, pour essayer de les reproduire dans notre vie, nous qui sommes soumis à la contingence. Alors pourquoi j'insiste là-dessus ? C'est parce que je pense que nous vivons aujourd'hui dans cette... Le monde moderne sous le mythe du progrès. On nous fait croire, mais on vit dans cette idéologie du progrès selon laquelle nous serions placés sur une ligne du temps infinie et qui ne cesserait d'avancer vers un monde meilleur. C'est ainsi qu'on regarde le passé avec mépris, qu'on regarde le Moyen-Âge comme un temps absurde où les gens du Moyen-Âge sont toujours représentés avec les dents pourries. Les hommes des cavernes étaient des espèces d'animaux qui vivaient tout nus dans une grotte. Et puis est arrivée l'époque des Lumières et la Révolution et puis on avance vers un futur meilleur. Il y a cette espèce d'illusion d'un futur meilleur qui sera toujours meilleur que le passé qui lui doit être méprisé et rejeté. Cette idée est tout à fait moderne. Et elle est loin du christianisme, parce que la perfection, pour un chrétien, consiste à être réuni à Dieu, c'est-à-dire retrouver l'unité avec Dieu, qui était l'unité dont nous venons, puisque Dieu est notre créateur. Alors, vous voyez, ce sont deux conceptions du monde et de la vie totalement différentes. Je reviens à ce dessin de Dieu sur l'homme, pour souligner deux choses sur lesquelles, évidemment, on reviendra par la suite. Premièrement, Dieu est infiniment parfait et bienheureux en lui-même. Dieu est absolument parfait, c'est un pur esprit, on y reviendra évidemment. Il n'a pas besoin de nous. Dieu n'a pas besoin de ses créatures. Dieu crée l'univers pour donner à d'autres la chance de participer à son bonheur. Vous voyez, c'est une vision du monde qui est radicalement opposée au matérialisme et à l'individualisme ambiant, où l'homme ne cesse de se révolter contre Dieu en disant Pourquoi Dieu a créé ? Pourquoi Dieu laisse faire le mal ? Pourquoi Dieu laisse ceci ? Le point de départ de la foi chrétienne, c'est que Dieu est infiniment bon, infiniment parfait, et qu'il nous a créés pour nous faire participer à son bonheur et à sa joie, à sa perfection dans l'éternité. Voilà quel est le dessin de Dieu sur les hommes. Voilà quel est le but de notre vie, c'est de vivre de cette vie bienheureuse, de participer à cette vie bienheureuse, c'est ce qu'on appelle la béatitude éternelle, c'est-à-dire le paradis. Alors, il y a cette phase de création, et puis il y a ce moment dû au péché où l'homme s'est séparé de Dieu, et donc Dieu a promis un rédempteur, Dieu a promis d'intervenir dans le monde, c'est-à-dire d'envoyer son fils unique, son fils éternel. la seconde personne de la Trinité, c'est-à-dire de devenir lui-même, de se faire homme, pour sauver les hommes tombés dans le péché, et donc pour les réconcilier avec le Père. Voilà quelle est toute l'œuvre de l'Église, voilà quelle est l'œuvre du Christ, voilà ce que l'Église nous enseigne, et voilà pourquoi est-ce que nous étudions le catéchisme, parce que tout le but de la foi chrétienne, c'est de comprendre comment... et nous sommes à comprendre intellectuellement, mais de mettre en œuvre notre réconciliation avec le Père. Et on pourrait développer, évidemment, on pourrait enseigner l'ensemble du catéchisme sur cette simple première phrase, mais j'ajoute ce qui est très intéressant, c'est que comment est-ce que le Christ réconcilie les hommes avec Dieu, non pas en venant donner un enseignement, non pas en nous donnant une loi, non pas en nous donnant un code moral, Mais en nous donnant d'être fils adoptif de Dieu par l'action de l'Esprit Saint et donc les héritiers de Dieu et de son éternité bienheureuse. Qu'est-ce que ça signifie ? Ça veut dire que ce que nous donne le Christ, c'est la vie divine. Et en nous faisant participants de la vie divine, nous devenons enfants de Dieu, puisque l'enfant c'est celui qui reçoit la vie de son père. Et nous recevons cette vie divine et donc... bénéficiaires de cette vie divine par le baptême, par les sacrements, par la grâce. Nous sommes réconciliés avec Dieu. Et donc, la vie de la grâce ici-bas, sur terre, est le commencement de l'éternité bienheureuse, d'union avec Dieu, d'union d'intimité avec Dieu, que nous visons après la mort pour l'éternité. Alors, un dernier mot sur cette première question. Ce qui est très important, c'est que, vous voyez, le point de départ de la foi chrétienne, Ce n'est pas du tout un code moral. Être chrétien, ce n'est pas faire ceci, faire cela, ou éviter ceci, éviter cela. Bien sûr, il y a une morale, on y viendra, on parlera des dix commandements, on parlera des vertus, etc. Mais le but de la vie chrétienne, ce n'est pas de se conformer d'abord à une liste de choses, à une loi, et à, comme si Dieu voulait nous soumettre à une façon de faire. Être chrétien, c'est d'abord... recevoir de Dieu lui-même le salut qui est entré dans le monde. C'est-à-dire être sauvé, sauvé du mal, du péché, de la mort, pour atteindre le bonheur et la béatitude dans l'éternité. Vous voyez, j'aimerais pouvoir dire ça à tous les hommes. Souvent, on me dit, enfin ceux qui sont opposés à la foi, ceux qui sont opposés à l'Église, disent, vous n'avez qu'à plutôt profiter de la vie, pourquoi ? Pourquoi suivre une morale ? Pourquoi vous embêter à aller à la messe le dimanche ? Autant jouir de la vie. Eh bien, le chrétien, ce n'est pas celui qui se conforme à une morale et à un code par conformisme, justement. Au contraire, c'est celui qui vise bien plus haut que cela, celui qui vise l'éternité, et celui qui reçoit cet enseignement incroyable de la foi, qui nous permet de comprendre que nous sommes appelés à cette vie bienheureuse dans l'éternité. Et que l'Église, parce que l'Église c'est là où se trouve le Christ aujourd'hui, eh bien le Christ nous donne les moyens de cette union à Dieu. Alors... Continuons avec ce premier point du catéchisme qui nous explique que l'homme est capable de Dieu. L'expression en latin c'est capax dei l'homme est capable de Dieu. Alors, de deux façons. Au numéro 2 est posée la question Pourquoi y a-t-il en l'homme le désir de Dieu ? Réponse En créant l'homme à son image, Dieu lui-même a inscrit dans son cœur le désir de le voir. Même si un tel désir est ignoré de l'homme, Dieu ne cesse d'attirer l'homme à lui pour qu'il vive et trouve en lui la plénitude de vérité et de bonheur qu'il ne cesse de chercher. Nous avons ici, je m'interromps pour commenter, nous avons ici encore une vérité très importante qui montre, qui insiste sur la cohérence entre notre nature humaine et le destin éternel auquel l'homme est appelé. C'est une vérité sur laquelle nous reviendrons souvent, qui est exprimée par saint Thomas d'Aquin à plusieurs reprises de la façon suivante. Il dit que le Dieu qui a créé l'homme est le même que le Dieu qui s'est révélé dans l'Église, en Jésus-Christ évidemment, et même dans l'Ancien Testament. C'est-à-dire que le Dieu qui nous parle, le Dieu de la religion, Et le Dieu qui est créateur, on en conclut immédiatement qu'il ne peut pas y avoir de contradiction entre la science et la foi. Il ne peut pas y avoir de contradiction entre une connaissance vraie de la nature et la connaissance vraie de la révélation de ce que Dieu a dit aux hommes. Et là encore, je fais une parenthèse pour les temps modernes, je pense que la plus grande tromperie... des temps modernes, c'est celle d'avoir fait croire aux hommes, la majorité des hommes aujourd'hui ont cette opinion erronée, qu'il y aurait une contradiction entre la foi et la raison. Que la religion serait faite pour les hommes ignorants, qui n'ayant pas la science, seraient obligés de se contenter de réponses magiques, surnaturelles, qui viendraient combler leur manque de connaissances. Comme si la science... Comme si la science, finalement, éloignait les frontières du divin en nous donnant une connaissance que la religion n'a donc plus besoin de venir combler. C'est une vision de contradiction, comme s'il y avait une incompatibilité entre la foi et la raison. La foi chrétienne, au contraire, affirme que foi et raison sont totalement cohérents parce qu'ils ne portent pas sur le même niveau. Je vous fais remarquer d'ailleurs que... La science ne consiste pas à diminuer, lorsqu'on apprend, ça ne consiste pas à diminuer le champ du savoir. Plus la science avance, selon cette vision, moins il devrait y avoir de choses à connaître, puisqu'on connaît de plus en plus de choses. Or c'est tout à fait faux. N'importe quel scientifique vous dira que plus on connaît, plus on découvre de choses à connaître. Donc la science ne résout pas, elle résout un certain nombre de problèmes et explique un certain nombre de choses, évidemment, mais la science ne met pas un terme à la connaissance de la nature. Plus on avance dans l'infiniment petit ou dans l'infiniment grand, plus on découvre de choses compliquées, d'une incroyable complexité, et que notre intelligence est capable, petit à petit, avec des efforts, avec le travail des scientifiques à travers le monde, et avec beaucoup de temps, de comprendre de mieux en mieux. Mais la science explique donc le comment des choses, et jamais le pourquoi des choses. Ça c'est une chose très importante, il me semble, de mettre au point dès le début, être religieux. Croire en Dieu ne signifie pas du tout être ignorant et refuser la science. Ça consiste au contraire à être cohérent et à voir que la raison humaine découvre dans la nature une foule de choses incroyables, mais que la raison humaine n'est pas capable d'aller au terme de sa connaissance du monde et qu'elle a besoin sans cesse de se référer à l'auteur de la nature qui est aussi l'auteur de la foi. Alors... Comme je viens de le lire, même si un tel désir est ignoré de l'homme, Dieu ne cesse d'attirer l'homme à lui. C'est dit d'une autre façon, comme disait Aristote, tout homme désire par nature le bonheur. Tout homme cherche le bonheur. Le bonheur est la fin que vise tout homme. Même celui qui est très éloigné de Dieu, même celui qui refuse Dieu, cherche d'une certaine façon le bonheur. Dieu va guider l'homme vers ce bonheur qu'il lui propose, même si l'homme n'en veut pas. Vous savez, dans la vie de prêtre, dans la vie de chrétien, vous avez sans doute fait la même expérience, on rencontre parfois des gens qui sont très opposés à la foi, qui ont une espèce de haine envers tout ce qui est religieux, envers Dieu, envers l'Église, envers les prêtres. Mais l'expérience prouve que ces gens-là, cette haine est souvent, le plus souvent l'expression d'une souffrance intérieure, parfois enfouie, parfois évidente, et que cette souffrance finalement elle est aussi la recherche d'un absolu, la recherche du bonheur, la recherche du vrai, la recherche de ce que Dieu vient nous apporter. Et donc souvent les plus grands opposants à la foi, lorsqu'ils réalisent que ce qu'ils cherchent finalement Dieu vient leur donner, et bien ils deviennent de grands chrétiens. et parfois très pieux. Alors vous voyez, par nature et par vocation, je poursuis la lecture du point numéro 2, par nature et par vocation, l'homme est donc un être religieux, capable d'entrer en communion avec Dieu. Ce lien intime et vital avec Dieu confère à l'homme sa dignité fondamentale. Question numéro 3, peut-on connaître Dieu avec la seule lumière de la raison ? À partir de la création, c'est-à-dire du monde et de la personne humaine, l'homme, par sa seule raison, peut avec certitude connaître Dieu comme origine et fin de l'univers, comme souverain bien et comme vérité et beauté infinie. C'est une vérité de la foi, c'est un dogme de foi énoncé au Concile Vatican I, que l'homme peut démontrer l'existence de Dieu par la simple raison. C'est-à-dire sans la révélation, sans la Bible, sans la parole de l'Église, l'homme peut... par sa réflexion, comme l'ont fait de nombreux philosophes au cours de l'histoire, l'homme peut démontrer l'existence de Dieu, comme un souverain bien, comme origine et fin de l'univers, et comme vérité et beauté infinies. Ensuite, beaucoup d'hommes n'acceptent pas la conclusion, et beaucoup rejettent la conclusion, et s'inventent un tas d'arguments plus ou moins fallacieux pour refuser cette démonstration, mais la foi chrétienne affirme, la foi catholique affirme que l'on peut démontrer avec certitude l'existence de Dieu. Ceux qui disent le contraire, ceux qui essayent de réduire la foi, parce que si on ne peut pas démontrer l'existence de Dieu, alors Dieu n'est rien d'autre que le fruit de mon sentiment, le fruit de mon désir, d'un désir peut-être légitime et peut-être beau, mais ce n'est pas du tout l'objet d'une vérité extérieure que l'on peut se partager. Numéro 4, suffit-il de la lumière de la raison pour connaître le mystère de Dieu ? La réponse est non, c'est-à-dire que la lumière de la raison est insuffisante pour connaître le mystère de Dieu. On peut accéder à l'existence de Dieu, mais non pas entrer dans l'intimité du mystère divin. C'est la raison pour laquelle Dieu a voulu éclairer l'homme par sa révélation, non seulement sur les vérités qui dépassent la compréhension humaine, mais aussi sur les vérités religieuses et morales, qui, tout en étant elles-mêmes accessibles à la raison, peuvent ainsi être connues de tous sans difficulté, avec une ferme certitude et sans risque d'erreur. Cela signifie que ce qui est inscrit dans le cœur de l'homme, correspond à ce que Dieu nous enseigne. Les vérités de la révélation, premièrement ça veut dire que Dieu doit se révéler à l'homme, puisqu'il y a beaucoup de choses du mystère divin qui sont inaccessibles à la simple raison. L'existence de Dieu peut se démontrer par la simple raison, mais la Trinité, la Création, la Rédemption, les sacrements, l'Église, tout ça, évidemment, on ne les connaît que parce que Dieu s'est adressé aux hommes, leur a parlé pour leur annoncer, pour se révéler à eux. Mais ce que Dieu révèle aux hommes, n'est pas en contradiction avec ce qui est inscrit dans le cœur de l'homme, à la nature humaine. Le meilleur exemple, on y reviendra bien sûr par la suite, ce sont les dix commandements. Lorsque Dieu donne les dix commandements, eh bien ces dix commandements ne sont pas des décisions arbitraires que Dieu aurait données pour l'homme. Les dix commandements correspondent à la règle la plus intime, ce qu'on appelle la loi naturelle, la loi de la nature humaine, c'est-à-dire aux rails qui sont nécessaires pour l'homme pour accéder... à son bonheur, à la perfection de sa nature. En d'autres termes, il n'y a pas de bonheur en dehors des dix commandements parce qu'il n'y a pas de bonheur en dehors de la règle propre à la nature humaine et à ce qui correspond au bien de la nature humaine. Alors le numéro 5, dernière question pour aujourd'hui, comment parler de Dieu ? On peut parler de Dieu à tous les hommes et avec tous les hommes, à partir des perfections de l'homme et des autres créatures qui sont un reflet, bien que limité, de la perfection infinie de Dieu. Il faut donc sans cesse purifier notre langage en ce qu'il a d'imagé et d'imparfait, en sachant que l'on ne pourra jamais exprimer pleinement l'infini mystère de Dieu. Je vous propose de terminer cet épisode, comme nous le ferons pour les prochains, par une prière à l'Esprit-Saint, pour demander au Saint-Esprit de nous éclairer, de nous aider à méditer ces enseignements que nous venons d'entendre. Venez Esprit-Saint ! Remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Ô Dieu qui avais instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous de votre fidélité et de votre écoute attentive de ce premier épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Et surtout, n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Je prie pour vous, priez pour moi et que Dieu vous bénisse. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcouncord.