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Sursum Corda

La foi : Sursum Corda 05

La foi : Sursum Corda 05

27min |05/01/2025|

3765

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Description

Dans cet épisode, nous montrons que la foi est un acte de l'intelligence et de la volonté, et non pas d'abord une question de sentiment ou de ressenti.

il s'ensuit que la foi ne peut pas être en contradiction avec la science.

Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sourcum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique. L'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps. à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute dès le dimanche midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 5, la foi. Nous nous étions quittés la semaine dernière en parlant de la révélation de Dieu à l'homme. Nous avons vu que Dieu s'adresse aux hommes de différentes façons, Dieu s'est adressé aux hommes de différentes façons dans l'histoire, depuis Abraham, Moïse, les prophètes, et évidemment, finalement, en Jésus-Christ. Et nous avons vu que cette... révélation de Dieu à l'homme, nous est accessible à nous aujourd'hui, sur tous les continents, de tous les temps et de tous les lieux, par ce qu'on appelle la tradition apostolique, c'est-à-dire la tradition de l'Église, cette coutume de transmettre fidèlement la foi de génération en génération, et la Bible, c'est-à-dire le récit écrit qui vient comme confirmer cet enseignement de l'Église, cet enseignement de la tradition. de l'Église. Et nous avons vu que le moyen d'accéder à cet enseignement, à cette révélation, c'est à travers l'Église catholique. Alors, une fois que cette révélation est donnée, quelle est la réponse de l'homme à Dieu ? Eh bien, cette réponse de l'homme à Dieu, c'est ce qu'on appelle précisément la foi. Je vous lis le numéro 25 de cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI. Quelle est la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle ? Soutenu par la grâce divine, l'homme répond à Dieu par l'obéissance de la foi, qui consiste à se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité en tant qu'elle est garantie par Dieu, qui est la vérité même. Cette réponse me fait penser à une courte prière que je vous recommande vivement. de connaître et de réciter chaque jour éventuellement, qu'on appelle l'acte de foi, et qui se dit ainsi Mon Dieu, je crois fermement en toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous êtes la vérité même et que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Alors, la réponse que je viens de lire, de même que cet acte de foi que je viens de réciter, eh bien, m'amène à plusieurs réflexions. Premièrement, cet acte de foi, donc la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle, est d'abord une question de confiance. Vous voyez, dans la vie, nous faisons sans arrêt confiance à un tas de gens. Si j'appelle ma mère qui me dit qu'il est en train de pleuvoir en Bretagne, eh bien, j'ai de bonnes raisons de la croire. Si je croise un ami qui me parle de réalités scientifiques qu'il a étudiées, qui me récite un théorème de mathématiques, J'ai de bonnes raisons de le croire. Si j'allume la radio et que j'entends un reportage sur les kangourous en Australie, j'ai de bonnes raisons de croire qu'il y a bien des kangourous en Australie. Vous voyez, on peut appeler à chaque fois cela des actes de foi, de foi naturelle évidemment, c'est-à-dire qu'on fait confiance à quelqu'un qui s'adresse à nous. Pourquoi est-ce que je fais confiance à ma mère, à cet ami, et même aux journalistes qui parlent à la radio ? Eh bien, parce que finalement, j'ai de bonnes raisons de les croire. Parce qu'ils n'ont pas de raison de me tromper. Donc vous voyez que l'acte de foi est toujours dépendant de la qualité ou des qualités de la personne qui témoigne, de la personne qui révèle quelque chose, qui me révèle quelque chose, qui me donne à connaître quelque chose que je ne connaissais pas. Et si on réfléchit, finalement la majorité des choses en lesquelles nous croyons, en lesquelles nous adhérons, sont l'œuvre de cette foi naturelle, d'une confiance naturelle. J'ai expérimenté finalement peu de choses dans ma vie. Et la majorité des choses auxquelles j'adhère, auxquelles je crois fermement, ne me sont transmises que par le témoignage de quelqu'un d'autre. Alors tout ça c'est bien sûr de la foi naturelle, puisque les réalités sur lesquelles quelqu'un a témoigné sont des réalités d'ordre naturel. Et bien il en va de même par analogie avec les vérités surnaturelles, à savoir les vérités qui concernent Dieu et l'action de Dieu dans le monde. Qui nous témoigne ? Qui vient révéler ses vérités sur Dieu ? Eh bien, c'est là tout le mystère de la foi, c'est Dieu lui-même qui se révèle lui-même. Et donc vous voyez que dans ce cas, la qualité du témoin est bien plus grande que n'importe quelle autre personne. Ma mère pourrait se tromper, ou elle pourrait vouloir me tromper pour me faire plaisir, pour me dire qu'il fait beau. pour je ne sais pas quelle raison, le journaliste pour essayer de monter un complot politico-australien au sujet des kangourous. Mais Dieu, il est la vérité même. Dieu n'a aucune raison de tromper les hommes, puisqu'il est l'auteur de tout l'univers, puisqu'il est l'auteur de mon intelligence, et parce que s'il se révèle, et ce qu'il me révèle, c'est parce qu'il veut que je l'utilise et que je le sache. Donc, le motif de la foi, c'est la confiance que nous avons en Dieu parce que Dieu garantit, Dieu se porte garant de ce qu'il nous révèle. Parce que Dieu est la vérité même. Il y a un autre élément que je souligne dès maintenant, qui me semble fondamental dans la question de la foi, et j'y reviendrai un peu plus tard, c'est la question de la nature de cet acte de foi. Vous voyez qu'il n'est nulle part question, ici, il n'a été nulle part question de sentiments ou de ressentis. Je me souviens d'une brave fille, une jeune fille, une étudiante, quand j'étais étudiant à Paris, une conférence qui avait crié comme ça dans la conférence, mais la foi c'est quand on vibre. Eh bien non, ça ça s'appelle éventuellement le sentiment ou l'amour, et c'est très beau sûrement, mais la foi est du domaine de l'intelligence et de la volonté. La foi c'est l'adhésion volontaire de mon intelligence à ce que Dieu nous a révélé. C'est un acte qui, bien sûr, s'il est accompagné de sentiments et même de ressentis personnels, de vibrations, tant mieux pour vous, et tant mieux pour celui qui les ressent, mais ce n'est pas le motif formel de la foi. La foi c'est d'abord un mouvement de l'intellect, c'est d'abord un mouvement volontaire. Je sais que Dieu me dit cela. J'ai confiance en Dieu parce qu'il est la vérité même, et donc je veux croire ce qu'il me dit. Même si, puisque ce sont des vérités surnaturelles, ces vérités dépassent mon intelligence, elles me semblent parfois difficiles à croire, mais je fais confiance à Dieu, comme je fais confiance à beaucoup d'autres gens. Alors, pourquoi j'insiste sur ce point ? Parce qu'il me semble qu'il y a une erreur qui est très répandue de nos jours, dans tous les milieux, et j'ai beaucoup de croyants, qui est celle de vouloir réduire... Inconsciemment, la foi a une adhésion du sentiment. Combien de fois j'ai entendu cette remarque ? Je n'ai plus la foi, je ne ressens plus rien. Eh bien, c'est lorsqu'on ne ressent plus rien, précisément, qu'on est dans la foi. Et qu'on n'est plus dans le sentiment ou dans la recherche d'une consolation. Ces consolations sont des dons de Dieu, des grâces dont il faut profiter, évidemment. Mais c'est comme les cadeaux. que la personne que l'on aime nous offre. Les cadeaux sont beaux, mais l'amour ne consiste pas à aimer les cadeaux. L'amour consiste à aimer la personne qui nous offre les cadeaux. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard. Alors, continuons notre lecture avec le numéro 26. Dans la Sainte Écriture, quels sont les principaux témoins de l'obéissance de la foi ? Il y a de nombreux témoins, et particulièrement deux. D'abord, Abraham, qui, mis à l'épreuve, eut foi en Dieu. dit l'épître romain, chapitre 4, verset 3, et qui a toujours obéi à son appel. C'est la raison pour laquelle, dit encore l'épître romain, il est devenu le père de tous ceux qui croiraient. Abraham est appelé le père des croyants. Il est le modèle, l'image de celui qui croit, de ceux qui croient. Parce que, malgré les épreuves, toutes les épreuves qu'il a traversées, il a toujours eu confiance en Dieu face aux promesses et à la toute-puissance de Dieu. C'est peut-être là, Abraham est une figure peut-être un peu difficile à suivre. Abraham, vous savez, c'est celui qui est appelé par Dieu, qui quitte son pays d'Our en Chaldée et à qui Dieu promet d'avoir une descendance, une multitude aussi nombreuse que les grains de sable sur la... sur la plage et aussi nombreuses que les étoiles qui brillent dans le ciel. Abraham est donc le père des croyants parce qu'il a été éprouvé dans sa foi. Vous vous souvenez évidemment du sacrifice d'Isaac, de son fils. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac. Évidemment, au dernier moment, l'ange de Dieu intervient et empêche ce sacrifice. Mais c'est la foi d'Abraham qui a été testée jusqu'au dernier moment. Es-tu prêt à sacrifier jusqu'à ton propre fils pour l'amour de Dieu ? Alors, on pourrait faire toute une discussion, il y a tout un tas de discussions chez les théologiens. Est-ce que ça aurait été moral ? Est-ce que Dieu peut demander à quelqu'un de faire quelque chose d'aussi immoral que de tuer son fils ? Alors, il faut répondre à cette objection. Il me semble que c'est un cas absolument particulier. C'est-à-dire qu'Abraham avait la certitude que c'est Dieu qui lui demandait d'aller dans cette voie. Et il savait que Dieu ne pouvait pas lui demander quelque chose d'absurde. Et donc, il ne savait pas comment Dieu allait faire, mais il savait que Dieu allait intervenir. Et c'est le contenu de sa foi, justement. Et de même, je veux dire, oui j'avais commencé en disant, Abraham est peut-être une figure un peu difficile à connaître et à suivre, mais finalement, est-ce que nous ne sommes pas un peu tous, comme Abraham, le père des croyants, parfois Dieu nous demande de sacrifier un certain nombre de choses, de demander, de renoncer à un certain nombre de choses, lorsqu'il nous demande de renoncer à notre santé si on tombe malade, de renoncer à telle ou telle personne que l'on aime qui décède, par exemple, de vieillesse, on perd sa grand-mère ou... ou dans un accident, ou par maladie, ce qui peut être encore plus rude évidemment, et bien à chaque fois ce sont des épreuves, nous sommes éprouvés oui, et nous sommes éprouvés mais la foi, comme celle d'Abraham, doit nous aider, nous permettre de garder confiance en Dieu, parce que Dieu est bon, Dieu sait ce qu'il fait, et même ce qui nous semble une épreuve, une difficulté, quelque chose de dramatique, et bien gardons confiance toujours en Dieu, Dieu sait ce qu'il fait, il veut notre bien, et... Et tout ce qu'il permet, y compris le mal, est toujours pour un plus grand bien, qu'on ne voit pas toujours, mais dont la foi nous garantit l'existence. C'est le mystère du mal, évidemment, on pourrait parler de beaucoup de choses ici, mais je n'insiste pas, j'y reviendrai plus tard, évidemment, quant à la question du mal. Alors, revenons à notre texte. Le catégisme dit ici qu'il y a deux témoins principaux de la foi, Abraham et deuxièmement... La Vierge Marie. La Vierge Marie qui, pendant toute sa vie, a réalisé, de la façon la plus parfaite, l'obéissance de la foi. Et on peut citer ici, évidemment, cette phrase de l'évangile selon Saint Luc, Fiat micis secundum verbum tuum Qu'il ne soit fait selon ta parole C'est le fameux fiat de la Sainte Vierge, qu'il en soit ainsi J'ajoute d'ailleurs que c'est ce que l'on répète chaque jour dans l'Angélus, dans la prière de l'Angélus, encore une prière que je vous conseille de réciter trois fois par jour, traditionnellement le matin, le midi et le soir, qui répète cette révélation de la venue de Dieu dans le monde, l'acceptation de la Sainte Vierge au nom de toute l'humanité finalement. et puis la réalisation du mystère de l'incarnation. Alors pourquoi est-ce que cette parole est tout à fait importante pour nous, croyants ? Pourquoi est-ce que par cette acceptation, par ce fiat, la Sainte Vierge devient modèle des croyants ? Et bien précisément parce qu'elle s'abandonne à Dieu. L'ange, l'ange Gabriel, vient lui annoncer qu'elle serait la mère de l'enfant Jésus, du Messie, tant attendu. Elle accepte totalement. J'ajoute d'ailleurs que cette acceptation n'est pas une acceptation irrationnelle. Parce que, si vous vous souvenez de ce récit, elle pose une question à l'ange. Elle lui dit Comment cela se fera-t-il, vu que je ne connais point d'homme ? Puisqu'elle était mariée avec Saint Joseph, mais ils avaient fait l'un et l'autre vœu de chasteté. Alors, c'est très intéressant, parce que notre foi, même si elle est un abandon total à Dieu, elle n'est pas une femme. pourtant pas un abandon irrationnel. Il faut bien qu'il y ait des motifs de notre foi. Et c'est notre rôle, comme on va le dire bientôt, c'est notre rôle, le rôle de notre intelligence humaine, de comprendre pourquoi cet acte de foi est rationnel, est raisonnable. Évidemment, il porte sur des objets qui dépassent notre intelligence. Je ne peux pas comprendre la Trinité. Je ne peux pas comprendre que Dieu se fasse homme. Je le sais parce que Dieu me l'a dit. Je ne l'aurais pas découvert par ma propre intelligence. Personne n'aurait pu le faire. Mais ce que Dieu me révèle n'est pas absurde. Et pour le savoir, je dois... Comme la Sainte Vierge pose une question à l'archange Gabriel, je dois moi-même interroger ma foi, en me formant, en lisant le catéchisme, en étudiant la foi, en essayant de comprendre le lien entre les mystères, en voyant, en comprenant, et ça mon intelligence peut le faire, que ces mystères sont intimement cohérents et qu'ils sont profondément intelligents. Vous voyez, la foi n'est pas une adhésion à l'absurde. La foi est une adhésion au contraire... à quelque chose qui dépasse mon intelligence, mais dont je vois que c'est quelque chose de profondément intelligent, de profondément raisonnable. Même si encore, évidemment, ça dépasse mon intelligence. Je fais une distinction entre l'objet qui dépasse mon intelligence et par contre le fait que mon intelligence puisse voir que ce n'est pas absurde. Donc la Sainte Vierge interroge l'archange Gabriel, elle fait une confiance totale à Dieu, elle s'abandonne à lui. Alors qu'elle est une petite jeune fille de Palestine, qui évidemment n'a a priori aucun rôle à jouer dans le mystère du salut, et bien Dieu l'a choisie. C'est ainsi que la Sainte Vierge est modèle de notre foi, puisque nous aussi, de la même façon, nous sommes des individus autant que nous sommes. Chacun d'entre nous, nous sommes des individus anonymes et Dieu nous a pourtant choisis, chacun d'entre nous, pour réaliser notre part dans l'œuvre de la rédemption. Auprès, par exemple, celui qui est père ou mère de famille, Dieu l'a choisi pour transmettre la foi à ses enfants, pour apporter le salut, la nouvelle en tout cas, de Jésus-Christ aux enfants que Dieu vous donnera. Ou bien... pour une foule d'autres événements, une rencontre fortuite chaque jour, ou même des choses bien plus importantes, par exemple dans la vie politique, dans la vie de la cité, ou encore plus évidemment dans la vocation religieuse ou sacerdotale. Mais donc, quelle que soit la volonté de Dieu sur nous, nous devons, comme la Sainte Vierge, répondre que votre volonté soit faite, qu'il me soit fait selon ta parole Fiat Miki, Secundum Verbum Tu. Dans le numéro suivant, il est question de plus en détail de cet acte de foi. Que signifie concrètement pour l'homme de croire en Dieu ? Alors cela signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées parce que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint. Donc, vous voyez ce développement qui confirme ce que je disais plus haut, ce qu'on a déjà vu plus haut, à savoir concrètement, croire signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées. C'est un peu l'étape suivante. Je crois en Dieu, mais je crois en Dieu et donc je crois aussi à tout ce que Dieu m'enseigne. Donc, je crois aux vérités de la foi que nous étudierons la semaine prochaine dans le Credo. Nous verrons cet exposé général des vérités de la foi, et puis nous les étudierons bien sûr l'une après l'autre. Quelles sont les caractéristiques de la foi ? La foi, don gratuit de Dieu, est accessible à ceux qui la demandent avec humilité, et la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. Vous voyez, premier aspect de la foi, la foi est un don gratuit, une vertu surnaturelle, c'est-à-dire donnée par Dieu. L'acte de foi est un acte humain, c'est-à-dire un acte de l'intelligence de l'homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. Alors là, il y a beaucoup de choses. Je dirais premièrement, il y a confirmation de ce que nous disions plus haut, c'est-à-dire que la foi est un acte de l'intelligence humaine sous la motion de la volonté. Je veux croire. Premièrement... Néanmoins, ici, le fait de préciser que l'acte de foi est un acte humain, c'est très important. Parce qu'on a dit tout à l'heure que c'est une grâce surnaturelle, ce qu'on appelle la vertu surnaturelle de foi, qui d'une certaine façon est donnée à certains et pas à d'autres. Mais la vertu surnaturelle de foi est donnée à certains en fonction de ceux qui posent l'acte humain de croire. Vous voyez, je me souviens d'un ami, quand j'étais étudiant, avant d'entrer au séminaire, nous étions partis en stop en Roumanie tous les deux en été comme ça pour se baigner dans la mer Noire puis on est rentrés en France je me souviens d'une longue discussion que nous avions sur la religion il m'avait dit J'aimerais croire, mais je n'y arrive pas. Et j'avais beaucoup réfléchi sur cette phrase, savoir ce qu'elle pouvait signifier. Et un jour, j'étais venu vers lui, je lui ai dit Tu te souviens de ce que tu m'as dit ? En fait, je crois que tu as la foi. Celui qui veut croire, eh bien en fait, il croit déjà. Puisque la foi, vu ce qu'on vient de dire, est un acte de la volonté. de l'intelligence qui est mue par la volonté. Donc celui qui veut croire, c'est ça, adhérer à Dieu. Il ne faut pas attendre de ressentir quelque chose, comme je disais tout à l'heure, il ne faut pas attendre que ma vie ou ma vision des choses soit totalement modifiée parce que j'ai décidé de croire. Non, croire c'est, d'accord, je fais confiance à Dieu, et donc, et c'est peut-être là où cet ami manquait d'actes humains, d'actes de foi, et bien je dois, par mon intelligence, étudier, connaître. chercher à connaître l'objet de cette foi. Mais si j'ai confiance en Dieu, alors ce qu'il me dit est vrai. Donc, vous voyez, beaucoup me disent aujourd'hui encore, je n'ai pas la foi, mais j'aimerais l'avoir. J'aimerais bien avoir la foi comme vous. Eh bien, faites-le, tout simplement. C'est un acte intérieur de la volonté. Je veux croire. Et ensuite, j'écoute l'enseignement de Dieu et j'y adhère. Parce que, par principe, j'ai mis ma confiance en Dieu qui se révèle. Il y a un autre élément ici, rapidement, que je souligne, puisque le catégisme ajoute l'acte de foi, donc c'est un acte humain, qui donne librement son adhésion à la vérité divine. Ça, c'est un autre élément très important. La foi ne contraint pas la liberté. C'est-à-dire que je ne suis pas moins libre parce que j'ai décidé de croire en Dieu et de devenir chrétien. Beaucoup me diraient, comme sur les réseaux sociaux, on me dit toujours, oui, il faut mieux profiter de la vie, faire ce qu'on veut, etc. Mais est-ce que faire ce qu'on veut, c'est bien la liberté ? Ce n'est pas parce que, au contraire, plus je connais quelque chose, plus je suis libre. Celui qui s'engage sur un chemin dans lequel il y a des dangers, où il y a des trous, dans lequel il risque sa vie, eh bien, il sera plus libre si on l'a prévenu des dangers. Plutôt que s'il s'engage sur le chemin en étant ignorant des dangers qu'il va courir au cours du chemin. Puisque s'il tombe dans le premier trou venu, ou il se fait manger par la première bête sauvage venue, eh bien sa liberté n'aura aucun sens. Cette liberté, l'ignorance, ce qu'il aura appelé sa liberté n'étant rien d'autre que l'ignorance, eh bien elle aura duré assez peu de temps. Vous voyez, c'est une question philosophique très complexe. Mais la vérité... La vérité... Et ce qui nous rend libre, justement. La vérité, c'est ce qui me permet d'exercer la liberté. L'ignorance n'est jamais une liberté. C'est ce que dit Saint Paul. La vérité vous rendra libre. Donc lorsque je crois, lorsque j'adore, lorsque j'adhère à l'enseignement de Dieu, eh bien, je suis libre. Ce sont ceux qui n'ont pas la foi qui sont esclaves. Qui sont esclaves de leur ignorance. Parce qu'ils ne connaissent pas, ils ne savent pas la direction. Vous voyez, c'est comme si on disait, le train perd sa liberté lorsqu'il suit les rails. Évidemment, il ne peut pas aller à droite et à gauche, il doit suivre absolument les rails. Mais s'il n'y avait pas de rails, il n'irait nulle part. Bien, je continue par la dernière... Alors, je continue cette question. En outre, la foi est certaine, car elle est fondée sur la parole de Dieu. Elle est agissante par la charité. Elle grandit en permanence, grâce en particulier à l'écoute de la parole de Dieu et à la prière. Dès à présent, elle donne l'avant-goût de la joie du ciel. Lorsque l'on rentre dans la foi, on n'a jamais fini... d'avancer vers cette perfection de l'infinité de Dieu, et on découvre sans arrêt un monde qui est d'une profondeur, d'une dimension incroyable, comme dit Saint Paul, la longueur, la largeur, la profondeur, la hauteur de l'amour de Dieu. Enfin, dernière question, pourquoi n'y a-t-il pas contradiction entre la foi et la science ? Une question fondamentale qui est très chère à Benoît XVI, évidemment pendant tout son pontificat, il a beaucoup insisté là-dessus. Même si la foi est au-dessus de la raison, puisque son objet est plus élevé, évidemment, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre la foi et la science. Pourquoi ? Parce que l'une et l'autre ont Dieu pour origine. C'est Dieu lui-même qui donne à l'homme la lumière de la raison et la foi. Ça c'est... Comme je disais, Benoît XVI a beaucoup insisté là-dessus, mais on trouve ça en particulier chez saint Thomas d'Aquin. Il ne peut pas y avoir de contradiction entre la foi et la science. Parce que l'auteur de la nature, celui qui nous a donné, notre créateur, qui nous a donné l'intelligence capable de comprendre le monde et l'univers, est le même que celui qui se révèle en Jésus-Christ et dans la foi. Donc il ne peut pas y avoir de contradiction. Et si je semble voir une contradiction, c'est que soit je suis un mauvais croyant, soit je suis un mauvais scientifique. On reviendra sur cette question évidemment à plusieurs reprises, mais il me semble fondamental, et c'est une chose qui a été oubliée malheureusement ces derniers temps, on a l'impression que beaucoup pensent que ceux qui croient c'est parce qu'ils sont ignorants. C'est exactement le contraire. D'ailleurs, il y a des grands scientifiques qui sont aujourd'hui et qui ont été de grands croyants, même l'auteur que je préfère, c'est évidemment le... celui qui a inventé la théorie du Big Bang, j'espère qu'il faudrait mieux le connaître, Georges Lemaitre, le scientifique qui a inventé la théorie du Big Bang, était un prêtre, un chanoine belge, très pieux, un très bon prêtre, et évidemment il ne voyait aucune contradiction entre ce que la science lui disait et ce que la foi lui enseignait. Comme toujours, prions le Saint-Esprit de nous éclairer pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprits saints, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre Esprit Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Ô Dieu qui avez instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous pour votre fidélité, pour votre écoute attentive de cet épisode. Il nous reste à faire rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Et surtout, n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. Amen. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcetoum Corp.

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Dans cet épisode, nous montrons que la foi est un acte de l'intelligence et de la volonté, et non pas d'abord une question de sentiment ou de ressenti.

il s'ensuit que la foi ne peut pas être en contradiction avec la science.

Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

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  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sourcum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique. L'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps. à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute dès le dimanche midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 5, la foi. Nous nous étions quittés la semaine dernière en parlant de la révélation de Dieu à l'homme. Nous avons vu que Dieu s'adresse aux hommes de différentes façons, Dieu s'est adressé aux hommes de différentes façons dans l'histoire, depuis Abraham, Moïse, les prophètes, et évidemment, finalement, en Jésus-Christ. Et nous avons vu que cette... révélation de Dieu à l'homme, nous est accessible à nous aujourd'hui, sur tous les continents, de tous les temps et de tous les lieux, par ce qu'on appelle la tradition apostolique, c'est-à-dire la tradition de l'Église, cette coutume de transmettre fidèlement la foi de génération en génération, et la Bible, c'est-à-dire le récit écrit qui vient comme confirmer cet enseignement de l'Église, cet enseignement de la tradition. de l'Église. Et nous avons vu que le moyen d'accéder à cet enseignement, à cette révélation, c'est à travers l'Église catholique. Alors, une fois que cette révélation est donnée, quelle est la réponse de l'homme à Dieu ? Eh bien, cette réponse de l'homme à Dieu, c'est ce qu'on appelle précisément la foi. Je vous lis le numéro 25 de cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI. Quelle est la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle ? Soutenu par la grâce divine, l'homme répond à Dieu par l'obéissance de la foi, qui consiste à se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité en tant qu'elle est garantie par Dieu, qui est la vérité même. Cette réponse me fait penser à une courte prière que je vous recommande vivement. de connaître et de réciter chaque jour éventuellement, qu'on appelle l'acte de foi, et qui se dit ainsi Mon Dieu, je crois fermement en toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous êtes la vérité même et que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Alors, la réponse que je viens de lire, de même que cet acte de foi que je viens de réciter, eh bien, m'amène à plusieurs réflexions. Premièrement, cet acte de foi, donc la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle, est d'abord une question de confiance. Vous voyez, dans la vie, nous faisons sans arrêt confiance à un tas de gens. Si j'appelle ma mère qui me dit qu'il est en train de pleuvoir en Bretagne, eh bien, j'ai de bonnes raisons de la croire. Si je croise un ami qui me parle de réalités scientifiques qu'il a étudiées, qui me récite un théorème de mathématiques, J'ai de bonnes raisons de le croire. Si j'allume la radio et que j'entends un reportage sur les kangourous en Australie, j'ai de bonnes raisons de croire qu'il y a bien des kangourous en Australie. Vous voyez, on peut appeler à chaque fois cela des actes de foi, de foi naturelle évidemment, c'est-à-dire qu'on fait confiance à quelqu'un qui s'adresse à nous. Pourquoi est-ce que je fais confiance à ma mère, à cet ami, et même aux journalistes qui parlent à la radio ? Eh bien, parce que finalement, j'ai de bonnes raisons de les croire. Parce qu'ils n'ont pas de raison de me tromper. Donc vous voyez que l'acte de foi est toujours dépendant de la qualité ou des qualités de la personne qui témoigne, de la personne qui révèle quelque chose, qui me révèle quelque chose, qui me donne à connaître quelque chose que je ne connaissais pas. Et si on réfléchit, finalement la majorité des choses en lesquelles nous croyons, en lesquelles nous adhérons, sont l'œuvre de cette foi naturelle, d'une confiance naturelle. J'ai expérimenté finalement peu de choses dans ma vie. Et la majorité des choses auxquelles j'adhère, auxquelles je crois fermement, ne me sont transmises que par le témoignage de quelqu'un d'autre. Alors tout ça c'est bien sûr de la foi naturelle, puisque les réalités sur lesquelles quelqu'un a témoigné sont des réalités d'ordre naturel. Et bien il en va de même par analogie avec les vérités surnaturelles, à savoir les vérités qui concernent Dieu et l'action de Dieu dans le monde. Qui nous témoigne ? Qui vient révéler ses vérités sur Dieu ? Eh bien, c'est là tout le mystère de la foi, c'est Dieu lui-même qui se révèle lui-même. Et donc vous voyez que dans ce cas, la qualité du témoin est bien plus grande que n'importe quelle autre personne. Ma mère pourrait se tromper, ou elle pourrait vouloir me tromper pour me faire plaisir, pour me dire qu'il fait beau. pour je ne sais pas quelle raison, le journaliste pour essayer de monter un complot politico-australien au sujet des kangourous. Mais Dieu, il est la vérité même. Dieu n'a aucune raison de tromper les hommes, puisqu'il est l'auteur de tout l'univers, puisqu'il est l'auteur de mon intelligence, et parce que s'il se révèle, et ce qu'il me révèle, c'est parce qu'il veut que je l'utilise et que je le sache. Donc, le motif de la foi, c'est la confiance que nous avons en Dieu parce que Dieu garantit, Dieu se porte garant de ce qu'il nous révèle. Parce que Dieu est la vérité même. Il y a un autre élément que je souligne dès maintenant, qui me semble fondamental dans la question de la foi, et j'y reviendrai un peu plus tard, c'est la question de la nature de cet acte de foi. Vous voyez qu'il n'est nulle part question, ici, il n'a été nulle part question de sentiments ou de ressentis. Je me souviens d'une brave fille, une jeune fille, une étudiante, quand j'étais étudiant à Paris, une conférence qui avait crié comme ça dans la conférence, mais la foi c'est quand on vibre. Eh bien non, ça ça s'appelle éventuellement le sentiment ou l'amour, et c'est très beau sûrement, mais la foi est du domaine de l'intelligence et de la volonté. La foi c'est l'adhésion volontaire de mon intelligence à ce que Dieu nous a révélé. C'est un acte qui, bien sûr, s'il est accompagné de sentiments et même de ressentis personnels, de vibrations, tant mieux pour vous, et tant mieux pour celui qui les ressent, mais ce n'est pas le motif formel de la foi. La foi c'est d'abord un mouvement de l'intellect, c'est d'abord un mouvement volontaire. Je sais que Dieu me dit cela. J'ai confiance en Dieu parce qu'il est la vérité même, et donc je veux croire ce qu'il me dit. Même si, puisque ce sont des vérités surnaturelles, ces vérités dépassent mon intelligence, elles me semblent parfois difficiles à croire, mais je fais confiance à Dieu, comme je fais confiance à beaucoup d'autres gens. Alors, pourquoi j'insiste sur ce point ? Parce qu'il me semble qu'il y a une erreur qui est très répandue de nos jours, dans tous les milieux, et j'ai beaucoup de croyants, qui est celle de vouloir réduire... Inconsciemment, la foi a une adhésion du sentiment. Combien de fois j'ai entendu cette remarque ? Je n'ai plus la foi, je ne ressens plus rien. Eh bien, c'est lorsqu'on ne ressent plus rien, précisément, qu'on est dans la foi. Et qu'on n'est plus dans le sentiment ou dans la recherche d'une consolation. Ces consolations sont des dons de Dieu, des grâces dont il faut profiter, évidemment. Mais c'est comme les cadeaux. que la personne que l'on aime nous offre. Les cadeaux sont beaux, mais l'amour ne consiste pas à aimer les cadeaux. L'amour consiste à aimer la personne qui nous offre les cadeaux. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard. Alors, continuons notre lecture avec le numéro 26. Dans la Sainte Écriture, quels sont les principaux témoins de l'obéissance de la foi ? Il y a de nombreux témoins, et particulièrement deux. D'abord, Abraham, qui, mis à l'épreuve, eut foi en Dieu. dit l'épître romain, chapitre 4, verset 3, et qui a toujours obéi à son appel. C'est la raison pour laquelle, dit encore l'épître romain, il est devenu le père de tous ceux qui croiraient. Abraham est appelé le père des croyants. Il est le modèle, l'image de celui qui croit, de ceux qui croient. Parce que, malgré les épreuves, toutes les épreuves qu'il a traversées, il a toujours eu confiance en Dieu face aux promesses et à la toute-puissance de Dieu. C'est peut-être là, Abraham est une figure peut-être un peu difficile à suivre. Abraham, vous savez, c'est celui qui est appelé par Dieu, qui quitte son pays d'Our en Chaldée et à qui Dieu promet d'avoir une descendance, une multitude aussi nombreuse que les grains de sable sur la... sur la plage et aussi nombreuses que les étoiles qui brillent dans le ciel. Abraham est donc le père des croyants parce qu'il a été éprouvé dans sa foi. Vous vous souvenez évidemment du sacrifice d'Isaac, de son fils. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac. Évidemment, au dernier moment, l'ange de Dieu intervient et empêche ce sacrifice. Mais c'est la foi d'Abraham qui a été testée jusqu'au dernier moment. Es-tu prêt à sacrifier jusqu'à ton propre fils pour l'amour de Dieu ? Alors, on pourrait faire toute une discussion, il y a tout un tas de discussions chez les théologiens. Est-ce que ça aurait été moral ? Est-ce que Dieu peut demander à quelqu'un de faire quelque chose d'aussi immoral que de tuer son fils ? Alors, il faut répondre à cette objection. Il me semble que c'est un cas absolument particulier. C'est-à-dire qu'Abraham avait la certitude que c'est Dieu qui lui demandait d'aller dans cette voie. Et il savait que Dieu ne pouvait pas lui demander quelque chose d'absurde. Et donc, il ne savait pas comment Dieu allait faire, mais il savait que Dieu allait intervenir. Et c'est le contenu de sa foi, justement. Et de même, je veux dire, oui j'avais commencé en disant, Abraham est peut-être une figure un peu difficile à connaître et à suivre, mais finalement, est-ce que nous ne sommes pas un peu tous, comme Abraham, le père des croyants, parfois Dieu nous demande de sacrifier un certain nombre de choses, de demander, de renoncer à un certain nombre de choses, lorsqu'il nous demande de renoncer à notre santé si on tombe malade, de renoncer à telle ou telle personne que l'on aime qui décède, par exemple, de vieillesse, on perd sa grand-mère ou... ou dans un accident, ou par maladie, ce qui peut être encore plus rude évidemment, et bien à chaque fois ce sont des épreuves, nous sommes éprouvés oui, et nous sommes éprouvés mais la foi, comme celle d'Abraham, doit nous aider, nous permettre de garder confiance en Dieu, parce que Dieu est bon, Dieu sait ce qu'il fait, et même ce qui nous semble une épreuve, une difficulté, quelque chose de dramatique, et bien gardons confiance toujours en Dieu, Dieu sait ce qu'il fait, il veut notre bien, et... Et tout ce qu'il permet, y compris le mal, est toujours pour un plus grand bien, qu'on ne voit pas toujours, mais dont la foi nous garantit l'existence. C'est le mystère du mal, évidemment, on pourrait parler de beaucoup de choses ici, mais je n'insiste pas, j'y reviendrai plus tard, évidemment, quant à la question du mal. Alors, revenons à notre texte. Le catégisme dit ici qu'il y a deux témoins principaux de la foi, Abraham et deuxièmement... La Vierge Marie. La Vierge Marie qui, pendant toute sa vie, a réalisé, de la façon la plus parfaite, l'obéissance de la foi. Et on peut citer ici, évidemment, cette phrase de l'évangile selon Saint Luc, Fiat micis secundum verbum tuum Qu'il ne soit fait selon ta parole C'est le fameux fiat de la Sainte Vierge, qu'il en soit ainsi J'ajoute d'ailleurs que c'est ce que l'on répète chaque jour dans l'Angélus, dans la prière de l'Angélus, encore une prière que je vous conseille de réciter trois fois par jour, traditionnellement le matin, le midi et le soir, qui répète cette révélation de la venue de Dieu dans le monde, l'acceptation de la Sainte Vierge au nom de toute l'humanité finalement. et puis la réalisation du mystère de l'incarnation. Alors pourquoi est-ce que cette parole est tout à fait importante pour nous, croyants ? Pourquoi est-ce que par cette acceptation, par ce fiat, la Sainte Vierge devient modèle des croyants ? Et bien précisément parce qu'elle s'abandonne à Dieu. L'ange, l'ange Gabriel, vient lui annoncer qu'elle serait la mère de l'enfant Jésus, du Messie, tant attendu. Elle accepte totalement. J'ajoute d'ailleurs que cette acceptation n'est pas une acceptation irrationnelle. Parce que, si vous vous souvenez de ce récit, elle pose une question à l'ange. Elle lui dit Comment cela se fera-t-il, vu que je ne connais point d'homme ? Puisqu'elle était mariée avec Saint Joseph, mais ils avaient fait l'un et l'autre vœu de chasteté. Alors, c'est très intéressant, parce que notre foi, même si elle est un abandon total à Dieu, elle n'est pas une femme. pourtant pas un abandon irrationnel. Il faut bien qu'il y ait des motifs de notre foi. Et c'est notre rôle, comme on va le dire bientôt, c'est notre rôle, le rôle de notre intelligence humaine, de comprendre pourquoi cet acte de foi est rationnel, est raisonnable. Évidemment, il porte sur des objets qui dépassent notre intelligence. Je ne peux pas comprendre la Trinité. Je ne peux pas comprendre que Dieu se fasse homme. Je le sais parce que Dieu me l'a dit. Je ne l'aurais pas découvert par ma propre intelligence. Personne n'aurait pu le faire. Mais ce que Dieu me révèle n'est pas absurde. Et pour le savoir, je dois... Comme la Sainte Vierge pose une question à l'archange Gabriel, je dois moi-même interroger ma foi, en me formant, en lisant le catéchisme, en étudiant la foi, en essayant de comprendre le lien entre les mystères, en voyant, en comprenant, et ça mon intelligence peut le faire, que ces mystères sont intimement cohérents et qu'ils sont profondément intelligents. Vous voyez, la foi n'est pas une adhésion à l'absurde. La foi est une adhésion au contraire... à quelque chose qui dépasse mon intelligence, mais dont je vois que c'est quelque chose de profondément intelligent, de profondément raisonnable. Même si encore, évidemment, ça dépasse mon intelligence. Je fais une distinction entre l'objet qui dépasse mon intelligence et par contre le fait que mon intelligence puisse voir que ce n'est pas absurde. Donc la Sainte Vierge interroge l'archange Gabriel, elle fait une confiance totale à Dieu, elle s'abandonne à lui. Alors qu'elle est une petite jeune fille de Palestine, qui évidemment n'a a priori aucun rôle à jouer dans le mystère du salut, et bien Dieu l'a choisie. C'est ainsi que la Sainte Vierge est modèle de notre foi, puisque nous aussi, de la même façon, nous sommes des individus autant que nous sommes. Chacun d'entre nous, nous sommes des individus anonymes et Dieu nous a pourtant choisis, chacun d'entre nous, pour réaliser notre part dans l'œuvre de la rédemption. Auprès, par exemple, celui qui est père ou mère de famille, Dieu l'a choisi pour transmettre la foi à ses enfants, pour apporter le salut, la nouvelle en tout cas, de Jésus-Christ aux enfants que Dieu vous donnera. Ou bien... pour une foule d'autres événements, une rencontre fortuite chaque jour, ou même des choses bien plus importantes, par exemple dans la vie politique, dans la vie de la cité, ou encore plus évidemment dans la vocation religieuse ou sacerdotale. Mais donc, quelle que soit la volonté de Dieu sur nous, nous devons, comme la Sainte Vierge, répondre que votre volonté soit faite, qu'il me soit fait selon ta parole Fiat Miki, Secundum Verbum Tu. Dans le numéro suivant, il est question de plus en détail de cet acte de foi. Que signifie concrètement pour l'homme de croire en Dieu ? Alors cela signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées parce que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint. Donc, vous voyez ce développement qui confirme ce que je disais plus haut, ce qu'on a déjà vu plus haut, à savoir concrètement, croire signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées. C'est un peu l'étape suivante. Je crois en Dieu, mais je crois en Dieu et donc je crois aussi à tout ce que Dieu m'enseigne. Donc, je crois aux vérités de la foi que nous étudierons la semaine prochaine dans le Credo. Nous verrons cet exposé général des vérités de la foi, et puis nous les étudierons bien sûr l'une après l'autre. Quelles sont les caractéristiques de la foi ? La foi, don gratuit de Dieu, est accessible à ceux qui la demandent avec humilité, et la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. Vous voyez, premier aspect de la foi, la foi est un don gratuit, une vertu surnaturelle, c'est-à-dire donnée par Dieu. L'acte de foi est un acte humain, c'est-à-dire un acte de l'intelligence de l'homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. Alors là, il y a beaucoup de choses. Je dirais premièrement, il y a confirmation de ce que nous disions plus haut, c'est-à-dire que la foi est un acte de l'intelligence humaine sous la motion de la volonté. Je veux croire. Premièrement... Néanmoins, ici, le fait de préciser que l'acte de foi est un acte humain, c'est très important. Parce qu'on a dit tout à l'heure que c'est une grâce surnaturelle, ce qu'on appelle la vertu surnaturelle de foi, qui d'une certaine façon est donnée à certains et pas à d'autres. Mais la vertu surnaturelle de foi est donnée à certains en fonction de ceux qui posent l'acte humain de croire. Vous voyez, je me souviens d'un ami, quand j'étais étudiant, avant d'entrer au séminaire, nous étions partis en stop en Roumanie tous les deux en été comme ça pour se baigner dans la mer Noire puis on est rentrés en France je me souviens d'une longue discussion que nous avions sur la religion il m'avait dit J'aimerais croire, mais je n'y arrive pas. Et j'avais beaucoup réfléchi sur cette phrase, savoir ce qu'elle pouvait signifier. Et un jour, j'étais venu vers lui, je lui ai dit Tu te souviens de ce que tu m'as dit ? En fait, je crois que tu as la foi. Celui qui veut croire, eh bien en fait, il croit déjà. Puisque la foi, vu ce qu'on vient de dire, est un acte de la volonté. de l'intelligence qui est mue par la volonté. Donc celui qui veut croire, c'est ça, adhérer à Dieu. Il ne faut pas attendre de ressentir quelque chose, comme je disais tout à l'heure, il ne faut pas attendre que ma vie ou ma vision des choses soit totalement modifiée parce que j'ai décidé de croire. Non, croire c'est, d'accord, je fais confiance à Dieu, et donc, et c'est peut-être là où cet ami manquait d'actes humains, d'actes de foi, et bien je dois, par mon intelligence, étudier, connaître. chercher à connaître l'objet de cette foi. Mais si j'ai confiance en Dieu, alors ce qu'il me dit est vrai. Donc, vous voyez, beaucoup me disent aujourd'hui encore, je n'ai pas la foi, mais j'aimerais l'avoir. J'aimerais bien avoir la foi comme vous. Eh bien, faites-le, tout simplement. C'est un acte intérieur de la volonté. Je veux croire. Et ensuite, j'écoute l'enseignement de Dieu et j'y adhère. Parce que, par principe, j'ai mis ma confiance en Dieu qui se révèle. Il y a un autre élément ici, rapidement, que je souligne, puisque le catégisme ajoute l'acte de foi, donc c'est un acte humain, qui donne librement son adhésion à la vérité divine. Ça, c'est un autre élément très important. La foi ne contraint pas la liberté. C'est-à-dire que je ne suis pas moins libre parce que j'ai décidé de croire en Dieu et de devenir chrétien. Beaucoup me diraient, comme sur les réseaux sociaux, on me dit toujours, oui, il faut mieux profiter de la vie, faire ce qu'on veut, etc. Mais est-ce que faire ce qu'on veut, c'est bien la liberté ? Ce n'est pas parce que, au contraire, plus je connais quelque chose, plus je suis libre. Celui qui s'engage sur un chemin dans lequel il y a des dangers, où il y a des trous, dans lequel il risque sa vie, eh bien, il sera plus libre si on l'a prévenu des dangers. Plutôt que s'il s'engage sur le chemin en étant ignorant des dangers qu'il va courir au cours du chemin. Puisque s'il tombe dans le premier trou venu, ou il se fait manger par la première bête sauvage venue, eh bien sa liberté n'aura aucun sens. Cette liberté, l'ignorance, ce qu'il aura appelé sa liberté n'étant rien d'autre que l'ignorance, eh bien elle aura duré assez peu de temps. Vous voyez, c'est une question philosophique très complexe. Mais la vérité... La vérité... Et ce qui nous rend libre, justement. La vérité, c'est ce qui me permet d'exercer la liberté. L'ignorance n'est jamais une liberté. C'est ce que dit Saint Paul. La vérité vous rendra libre. Donc lorsque je crois, lorsque j'adore, lorsque j'adhère à l'enseignement de Dieu, eh bien, je suis libre. Ce sont ceux qui n'ont pas la foi qui sont esclaves. Qui sont esclaves de leur ignorance. Parce qu'ils ne connaissent pas, ils ne savent pas la direction. Vous voyez, c'est comme si on disait, le train perd sa liberté lorsqu'il suit les rails. Évidemment, il ne peut pas aller à droite et à gauche, il doit suivre absolument les rails. Mais s'il n'y avait pas de rails, il n'irait nulle part. Bien, je continue par la dernière... Alors, je continue cette question. En outre, la foi est certaine, car elle est fondée sur la parole de Dieu. Elle est agissante par la charité. Elle grandit en permanence, grâce en particulier à l'écoute de la parole de Dieu et à la prière. Dès à présent, elle donne l'avant-goût de la joie du ciel. Lorsque l'on rentre dans la foi, on n'a jamais fini... d'avancer vers cette perfection de l'infinité de Dieu, et on découvre sans arrêt un monde qui est d'une profondeur, d'une dimension incroyable, comme dit Saint Paul, la longueur, la largeur, la profondeur, la hauteur de l'amour de Dieu. Enfin, dernière question, pourquoi n'y a-t-il pas contradiction entre la foi et la science ? Une question fondamentale qui est très chère à Benoît XVI, évidemment pendant tout son pontificat, il a beaucoup insisté là-dessus. Même si la foi est au-dessus de la raison, puisque son objet est plus élevé, évidemment, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre la foi et la science. Pourquoi ? Parce que l'une et l'autre ont Dieu pour origine. C'est Dieu lui-même qui donne à l'homme la lumière de la raison et la foi. Ça c'est... Comme je disais, Benoît XVI a beaucoup insisté là-dessus, mais on trouve ça en particulier chez saint Thomas d'Aquin. Il ne peut pas y avoir de contradiction entre la foi et la science. Parce que l'auteur de la nature, celui qui nous a donné, notre créateur, qui nous a donné l'intelligence capable de comprendre le monde et l'univers, est le même que celui qui se révèle en Jésus-Christ et dans la foi. Donc il ne peut pas y avoir de contradiction. Et si je semble voir une contradiction, c'est que soit je suis un mauvais croyant, soit je suis un mauvais scientifique. On reviendra sur cette question évidemment à plusieurs reprises, mais il me semble fondamental, et c'est une chose qui a été oubliée malheureusement ces derniers temps, on a l'impression que beaucoup pensent que ceux qui croient c'est parce qu'ils sont ignorants. C'est exactement le contraire. D'ailleurs, il y a des grands scientifiques qui sont aujourd'hui et qui ont été de grands croyants, même l'auteur que je préfère, c'est évidemment le... celui qui a inventé la théorie du Big Bang, j'espère qu'il faudrait mieux le connaître, Georges Lemaitre, le scientifique qui a inventé la théorie du Big Bang, était un prêtre, un chanoine belge, très pieux, un très bon prêtre, et évidemment il ne voyait aucune contradiction entre ce que la science lui disait et ce que la foi lui enseignait. Comme toujours, prions le Saint-Esprit de nous éclairer pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprits saints, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre Esprit Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Ô Dieu qui avez instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous pour votre fidélité, pour votre écoute attentive de cet épisode. Il nous reste à faire rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Et surtout, n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. Amen. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcetoum Corp.

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Description

Dans cet épisode, nous montrons que la foi est un acte de l'intelligence et de la volonté, et non pas d'abord une question de sentiment ou de ressenti.

il s'ensuit que la foi ne peut pas être en contradiction avec la science.

Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sourcum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique. L'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps. à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute dès le dimanche midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 5, la foi. Nous nous étions quittés la semaine dernière en parlant de la révélation de Dieu à l'homme. Nous avons vu que Dieu s'adresse aux hommes de différentes façons, Dieu s'est adressé aux hommes de différentes façons dans l'histoire, depuis Abraham, Moïse, les prophètes, et évidemment, finalement, en Jésus-Christ. Et nous avons vu que cette... révélation de Dieu à l'homme, nous est accessible à nous aujourd'hui, sur tous les continents, de tous les temps et de tous les lieux, par ce qu'on appelle la tradition apostolique, c'est-à-dire la tradition de l'Église, cette coutume de transmettre fidèlement la foi de génération en génération, et la Bible, c'est-à-dire le récit écrit qui vient comme confirmer cet enseignement de l'Église, cet enseignement de la tradition. de l'Église. Et nous avons vu que le moyen d'accéder à cet enseignement, à cette révélation, c'est à travers l'Église catholique. Alors, une fois que cette révélation est donnée, quelle est la réponse de l'homme à Dieu ? Eh bien, cette réponse de l'homme à Dieu, c'est ce qu'on appelle précisément la foi. Je vous lis le numéro 25 de cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI. Quelle est la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle ? Soutenu par la grâce divine, l'homme répond à Dieu par l'obéissance de la foi, qui consiste à se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité en tant qu'elle est garantie par Dieu, qui est la vérité même. Cette réponse me fait penser à une courte prière que je vous recommande vivement. de connaître et de réciter chaque jour éventuellement, qu'on appelle l'acte de foi, et qui se dit ainsi Mon Dieu, je crois fermement en toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous êtes la vérité même et que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Alors, la réponse que je viens de lire, de même que cet acte de foi que je viens de réciter, eh bien, m'amène à plusieurs réflexions. Premièrement, cet acte de foi, donc la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle, est d'abord une question de confiance. Vous voyez, dans la vie, nous faisons sans arrêt confiance à un tas de gens. Si j'appelle ma mère qui me dit qu'il est en train de pleuvoir en Bretagne, eh bien, j'ai de bonnes raisons de la croire. Si je croise un ami qui me parle de réalités scientifiques qu'il a étudiées, qui me récite un théorème de mathématiques, J'ai de bonnes raisons de le croire. Si j'allume la radio et que j'entends un reportage sur les kangourous en Australie, j'ai de bonnes raisons de croire qu'il y a bien des kangourous en Australie. Vous voyez, on peut appeler à chaque fois cela des actes de foi, de foi naturelle évidemment, c'est-à-dire qu'on fait confiance à quelqu'un qui s'adresse à nous. Pourquoi est-ce que je fais confiance à ma mère, à cet ami, et même aux journalistes qui parlent à la radio ? Eh bien, parce que finalement, j'ai de bonnes raisons de les croire. Parce qu'ils n'ont pas de raison de me tromper. Donc vous voyez que l'acte de foi est toujours dépendant de la qualité ou des qualités de la personne qui témoigne, de la personne qui révèle quelque chose, qui me révèle quelque chose, qui me donne à connaître quelque chose que je ne connaissais pas. Et si on réfléchit, finalement la majorité des choses en lesquelles nous croyons, en lesquelles nous adhérons, sont l'œuvre de cette foi naturelle, d'une confiance naturelle. J'ai expérimenté finalement peu de choses dans ma vie. Et la majorité des choses auxquelles j'adhère, auxquelles je crois fermement, ne me sont transmises que par le témoignage de quelqu'un d'autre. Alors tout ça c'est bien sûr de la foi naturelle, puisque les réalités sur lesquelles quelqu'un a témoigné sont des réalités d'ordre naturel. Et bien il en va de même par analogie avec les vérités surnaturelles, à savoir les vérités qui concernent Dieu et l'action de Dieu dans le monde. Qui nous témoigne ? Qui vient révéler ses vérités sur Dieu ? Eh bien, c'est là tout le mystère de la foi, c'est Dieu lui-même qui se révèle lui-même. Et donc vous voyez que dans ce cas, la qualité du témoin est bien plus grande que n'importe quelle autre personne. Ma mère pourrait se tromper, ou elle pourrait vouloir me tromper pour me faire plaisir, pour me dire qu'il fait beau. pour je ne sais pas quelle raison, le journaliste pour essayer de monter un complot politico-australien au sujet des kangourous. Mais Dieu, il est la vérité même. Dieu n'a aucune raison de tromper les hommes, puisqu'il est l'auteur de tout l'univers, puisqu'il est l'auteur de mon intelligence, et parce que s'il se révèle, et ce qu'il me révèle, c'est parce qu'il veut que je l'utilise et que je le sache. Donc, le motif de la foi, c'est la confiance que nous avons en Dieu parce que Dieu garantit, Dieu se porte garant de ce qu'il nous révèle. Parce que Dieu est la vérité même. Il y a un autre élément que je souligne dès maintenant, qui me semble fondamental dans la question de la foi, et j'y reviendrai un peu plus tard, c'est la question de la nature de cet acte de foi. Vous voyez qu'il n'est nulle part question, ici, il n'a été nulle part question de sentiments ou de ressentis. Je me souviens d'une brave fille, une jeune fille, une étudiante, quand j'étais étudiant à Paris, une conférence qui avait crié comme ça dans la conférence, mais la foi c'est quand on vibre. Eh bien non, ça ça s'appelle éventuellement le sentiment ou l'amour, et c'est très beau sûrement, mais la foi est du domaine de l'intelligence et de la volonté. La foi c'est l'adhésion volontaire de mon intelligence à ce que Dieu nous a révélé. C'est un acte qui, bien sûr, s'il est accompagné de sentiments et même de ressentis personnels, de vibrations, tant mieux pour vous, et tant mieux pour celui qui les ressent, mais ce n'est pas le motif formel de la foi. La foi c'est d'abord un mouvement de l'intellect, c'est d'abord un mouvement volontaire. Je sais que Dieu me dit cela. J'ai confiance en Dieu parce qu'il est la vérité même, et donc je veux croire ce qu'il me dit. Même si, puisque ce sont des vérités surnaturelles, ces vérités dépassent mon intelligence, elles me semblent parfois difficiles à croire, mais je fais confiance à Dieu, comme je fais confiance à beaucoup d'autres gens. Alors, pourquoi j'insiste sur ce point ? Parce qu'il me semble qu'il y a une erreur qui est très répandue de nos jours, dans tous les milieux, et j'ai beaucoup de croyants, qui est celle de vouloir réduire... Inconsciemment, la foi a une adhésion du sentiment. Combien de fois j'ai entendu cette remarque ? Je n'ai plus la foi, je ne ressens plus rien. Eh bien, c'est lorsqu'on ne ressent plus rien, précisément, qu'on est dans la foi. Et qu'on n'est plus dans le sentiment ou dans la recherche d'une consolation. Ces consolations sont des dons de Dieu, des grâces dont il faut profiter, évidemment. Mais c'est comme les cadeaux. que la personne que l'on aime nous offre. Les cadeaux sont beaux, mais l'amour ne consiste pas à aimer les cadeaux. L'amour consiste à aimer la personne qui nous offre les cadeaux. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard. Alors, continuons notre lecture avec le numéro 26. Dans la Sainte Écriture, quels sont les principaux témoins de l'obéissance de la foi ? Il y a de nombreux témoins, et particulièrement deux. D'abord, Abraham, qui, mis à l'épreuve, eut foi en Dieu. dit l'épître romain, chapitre 4, verset 3, et qui a toujours obéi à son appel. C'est la raison pour laquelle, dit encore l'épître romain, il est devenu le père de tous ceux qui croiraient. Abraham est appelé le père des croyants. Il est le modèle, l'image de celui qui croit, de ceux qui croient. Parce que, malgré les épreuves, toutes les épreuves qu'il a traversées, il a toujours eu confiance en Dieu face aux promesses et à la toute-puissance de Dieu. C'est peut-être là, Abraham est une figure peut-être un peu difficile à suivre. Abraham, vous savez, c'est celui qui est appelé par Dieu, qui quitte son pays d'Our en Chaldée et à qui Dieu promet d'avoir une descendance, une multitude aussi nombreuse que les grains de sable sur la... sur la plage et aussi nombreuses que les étoiles qui brillent dans le ciel. Abraham est donc le père des croyants parce qu'il a été éprouvé dans sa foi. Vous vous souvenez évidemment du sacrifice d'Isaac, de son fils. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac. Évidemment, au dernier moment, l'ange de Dieu intervient et empêche ce sacrifice. Mais c'est la foi d'Abraham qui a été testée jusqu'au dernier moment. Es-tu prêt à sacrifier jusqu'à ton propre fils pour l'amour de Dieu ? Alors, on pourrait faire toute une discussion, il y a tout un tas de discussions chez les théologiens. Est-ce que ça aurait été moral ? Est-ce que Dieu peut demander à quelqu'un de faire quelque chose d'aussi immoral que de tuer son fils ? Alors, il faut répondre à cette objection. Il me semble que c'est un cas absolument particulier. C'est-à-dire qu'Abraham avait la certitude que c'est Dieu qui lui demandait d'aller dans cette voie. Et il savait que Dieu ne pouvait pas lui demander quelque chose d'absurde. Et donc, il ne savait pas comment Dieu allait faire, mais il savait que Dieu allait intervenir. Et c'est le contenu de sa foi, justement. Et de même, je veux dire, oui j'avais commencé en disant, Abraham est peut-être une figure un peu difficile à connaître et à suivre, mais finalement, est-ce que nous ne sommes pas un peu tous, comme Abraham, le père des croyants, parfois Dieu nous demande de sacrifier un certain nombre de choses, de demander, de renoncer à un certain nombre de choses, lorsqu'il nous demande de renoncer à notre santé si on tombe malade, de renoncer à telle ou telle personne que l'on aime qui décède, par exemple, de vieillesse, on perd sa grand-mère ou... ou dans un accident, ou par maladie, ce qui peut être encore plus rude évidemment, et bien à chaque fois ce sont des épreuves, nous sommes éprouvés oui, et nous sommes éprouvés mais la foi, comme celle d'Abraham, doit nous aider, nous permettre de garder confiance en Dieu, parce que Dieu est bon, Dieu sait ce qu'il fait, et même ce qui nous semble une épreuve, une difficulté, quelque chose de dramatique, et bien gardons confiance toujours en Dieu, Dieu sait ce qu'il fait, il veut notre bien, et... Et tout ce qu'il permet, y compris le mal, est toujours pour un plus grand bien, qu'on ne voit pas toujours, mais dont la foi nous garantit l'existence. C'est le mystère du mal, évidemment, on pourrait parler de beaucoup de choses ici, mais je n'insiste pas, j'y reviendrai plus tard, évidemment, quant à la question du mal. Alors, revenons à notre texte. Le catégisme dit ici qu'il y a deux témoins principaux de la foi, Abraham et deuxièmement... La Vierge Marie. La Vierge Marie qui, pendant toute sa vie, a réalisé, de la façon la plus parfaite, l'obéissance de la foi. Et on peut citer ici, évidemment, cette phrase de l'évangile selon Saint Luc, Fiat micis secundum verbum tuum Qu'il ne soit fait selon ta parole C'est le fameux fiat de la Sainte Vierge, qu'il en soit ainsi J'ajoute d'ailleurs que c'est ce que l'on répète chaque jour dans l'Angélus, dans la prière de l'Angélus, encore une prière que je vous conseille de réciter trois fois par jour, traditionnellement le matin, le midi et le soir, qui répète cette révélation de la venue de Dieu dans le monde, l'acceptation de la Sainte Vierge au nom de toute l'humanité finalement. et puis la réalisation du mystère de l'incarnation. Alors pourquoi est-ce que cette parole est tout à fait importante pour nous, croyants ? Pourquoi est-ce que par cette acceptation, par ce fiat, la Sainte Vierge devient modèle des croyants ? Et bien précisément parce qu'elle s'abandonne à Dieu. L'ange, l'ange Gabriel, vient lui annoncer qu'elle serait la mère de l'enfant Jésus, du Messie, tant attendu. Elle accepte totalement. J'ajoute d'ailleurs que cette acceptation n'est pas une acceptation irrationnelle. Parce que, si vous vous souvenez de ce récit, elle pose une question à l'ange. Elle lui dit Comment cela se fera-t-il, vu que je ne connais point d'homme ? Puisqu'elle était mariée avec Saint Joseph, mais ils avaient fait l'un et l'autre vœu de chasteté. Alors, c'est très intéressant, parce que notre foi, même si elle est un abandon total à Dieu, elle n'est pas une femme. pourtant pas un abandon irrationnel. Il faut bien qu'il y ait des motifs de notre foi. Et c'est notre rôle, comme on va le dire bientôt, c'est notre rôle, le rôle de notre intelligence humaine, de comprendre pourquoi cet acte de foi est rationnel, est raisonnable. Évidemment, il porte sur des objets qui dépassent notre intelligence. Je ne peux pas comprendre la Trinité. Je ne peux pas comprendre que Dieu se fasse homme. Je le sais parce que Dieu me l'a dit. Je ne l'aurais pas découvert par ma propre intelligence. Personne n'aurait pu le faire. Mais ce que Dieu me révèle n'est pas absurde. Et pour le savoir, je dois... Comme la Sainte Vierge pose une question à l'archange Gabriel, je dois moi-même interroger ma foi, en me formant, en lisant le catéchisme, en étudiant la foi, en essayant de comprendre le lien entre les mystères, en voyant, en comprenant, et ça mon intelligence peut le faire, que ces mystères sont intimement cohérents et qu'ils sont profondément intelligents. Vous voyez, la foi n'est pas une adhésion à l'absurde. La foi est une adhésion au contraire... à quelque chose qui dépasse mon intelligence, mais dont je vois que c'est quelque chose de profondément intelligent, de profondément raisonnable. Même si encore, évidemment, ça dépasse mon intelligence. Je fais une distinction entre l'objet qui dépasse mon intelligence et par contre le fait que mon intelligence puisse voir que ce n'est pas absurde. Donc la Sainte Vierge interroge l'archange Gabriel, elle fait une confiance totale à Dieu, elle s'abandonne à lui. Alors qu'elle est une petite jeune fille de Palestine, qui évidemment n'a a priori aucun rôle à jouer dans le mystère du salut, et bien Dieu l'a choisie. C'est ainsi que la Sainte Vierge est modèle de notre foi, puisque nous aussi, de la même façon, nous sommes des individus autant que nous sommes. Chacun d'entre nous, nous sommes des individus anonymes et Dieu nous a pourtant choisis, chacun d'entre nous, pour réaliser notre part dans l'œuvre de la rédemption. Auprès, par exemple, celui qui est père ou mère de famille, Dieu l'a choisi pour transmettre la foi à ses enfants, pour apporter le salut, la nouvelle en tout cas, de Jésus-Christ aux enfants que Dieu vous donnera. Ou bien... pour une foule d'autres événements, une rencontre fortuite chaque jour, ou même des choses bien plus importantes, par exemple dans la vie politique, dans la vie de la cité, ou encore plus évidemment dans la vocation religieuse ou sacerdotale. Mais donc, quelle que soit la volonté de Dieu sur nous, nous devons, comme la Sainte Vierge, répondre que votre volonté soit faite, qu'il me soit fait selon ta parole Fiat Miki, Secundum Verbum Tu. Dans le numéro suivant, il est question de plus en détail de cet acte de foi. Que signifie concrètement pour l'homme de croire en Dieu ? Alors cela signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées parce que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint. Donc, vous voyez ce développement qui confirme ce que je disais plus haut, ce qu'on a déjà vu plus haut, à savoir concrètement, croire signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées. C'est un peu l'étape suivante. Je crois en Dieu, mais je crois en Dieu et donc je crois aussi à tout ce que Dieu m'enseigne. Donc, je crois aux vérités de la foi que nous étudierons la semaine prochaine dans le Credo. Nous verrons cet exposé général des vérités de la foi, et puis nous les étudierons bien sûr l'une après l'autre. Quelles sont les caractéristiques de la foi ? La foi, don gratuit de Dieu, est accessible à ceux qui la demandent avec humilité, et la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. Vous voyez, premier aspect de la foi, la foi est un don gratuit, une vertu surnaturelle, c'est-à-dire donnée par Dieu. L'acte de foi est un acte humain, c'est-à-dire un acte de l'intelligence de l'homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. Alors là, il y a beaucoup de choses. Je dirais premièrement, il y a confirmation de ce que nous disions plus haut, c'est-à-dire que la foi est un acte de l'intelligence humaine sous la motion de la volonté. Je veux croire. Premièrement... Néanmoins, ici, le fait de préciser que l'acte de foi est un acte humain, c'est très important. Parce qu'on a dit tout à l'heure que c'est une grâce surnaturelle, ce qu'on appelle la vertu surnaturelle de foi, qui d'une certaine façon est donnée à certains et pas à d'autres. Mais la vertu surnaturelle de foi est donnée à certains en fonction de ceux qui posent l'acte humain de croire. Vous voyez, je me souviens d'un ami, quand j'étais étudiant, avant d'entrer au séminaire, nous étions partis en stop en Roumanie tous les deux en été comme ça pour se baigner dans la mer Noire puis on est rentrés en France je me souviens d'une longue discussion que nous avions sur la religion il m'avait dit J'aimerais croire, mais je n'y arrive pas. Et j'avais beaucoup réfléchi sur cette phrase, savoir ce qu'elle pouvait signifier. Et un jour, j'étais venu vers lui, je lui ai dit Tu te souviens de ce que tu m'as dit ? En fait, je crois que tu as la foi. Celui qui veut croire, eh bien en fait, il croit déjà. Puisque la foi, vu ce qu'on vient de dire, est un acte de la volonté. de l'intelligence qui est mue par la volonté. Donc celui qui veut croire, c'est ça, adhérer à Dieu. Il ne faut pas attendre de ressentir quelque chose, comme je disais tout à l'heure, il ne faut pas attendre que ma vie ou ma vision des choses soit totalement modifiée parce que j'ai décidé de croire. Non, croire c'est, d'accord, je fais confiance à Dieu, et donc, et c'est peut-être là où cet ami manquait d'actes humains, d'actes de foi, et bien je dois, par mon intelligence, étudier, connaître. chercher à connaître l'objet de cette foi. Mais si j'ai confiance en Dieu, alors ce qu'il me dit est vrai. Donc, vous voyez, beaucoup me disent aujourd'hui encore, je n'ai pas la foi, mais j'aimerais l'avoir. J'aimerais bien avoir la foi comme vous. Eh bien, faites-le, tout simplement. C'est un acte intérieur de la volonté. Je veux croire. Et ensuite, j'écoute l'enseignement de Dieu et j'y adhère. Parce que, par principe, j'ai mis ma confiance en Dieu qui se révèle. Il y a un autre élément ici, rapidement, que je souligne, puisque le catégisme ajoute l'acte de foi, donc c'est un acte humain, qui donne librement son adhésion à la vérité divine. Ça, c'est un autre élément très important. La foi ne contraint pas la liberté. C'est-à-dire que je ne suis pas moins libre parce que j'ai décidé de croire en Dieu et de devenir chrétien. Beaucoup me diraient, comme sur les réseaux sociaux, on me dit toujours, oui, il faut mieux profiter de la vie, faire ce qu'on veut, etc. Mais est-ce que faire ce qu'on veut, c'est bien la liberté ? Ce n'est pas parce que, au contraire, plus je connais quelque chose, plus je suis libre. Celui qui s'engage sur un chemin dans lequel il y a des dangers, où il y a des trous, dans lequel il risque sa vie, eh bien, il sera plus libre si on l'a prévenu des dangers. Plutôt que s'il s'engage sur le chemin en étant ignorant des dangers qu'il va courir au cours du chemin. Puisque s'il tombe dans le premier trou venu, ou il se fait manger par la première bête sauvage venue, eh bien sa liberté n'aura aucun sens. Cette liberté, l'ignorance, ce qu'il aura appelé sa liberté n'étant rien d'autre que l'ignorance, eh bien elle aura duré assez peu de temps. Vous voyez, c'est une question philosophique très complexe. Mais la vérité... La vérité... Et ce qui nous rend libre, justement. La vérité, c'est ce qui me permet d'exercer la liberté. L'ignorance n'est jamais une liberté. C'est ce que dit Saint Paul. La vérité vous rendra libre. Donc lorsque je crois, lorsque j'adore, lorsque j'adhère à l'enseignement de Dieu, eh bien, je suis libre. Ce sont ceux qui n'ont pas la foi qui sont esclaves. Qui sont esclaves de leur ignorance. Parce qu'ils ne connaissent pas, ils ne savent pas la direction. Vous voyez, c'est comme si on disait, le train perd sa liberté lorsqu'il suit les rails. Évidemment, il ne peut pas aller à droite et à gauche, il doit suivre absolument les rails. Mais s'il n'y avait pas de rails, il n'irait nulle part. Bien, je continue par la dernière... Alors, je continue cette question. En outre, la foi est certaine, car elle est fondée sur la parole de Dieu. Elle est agissante par la charité. Elle grandit en permanence, grâce en particulier à l'écoute de la parole de Dieu et à la prière. Dès à présent, elle donne l'avant-goût de la joie du ciel. Lorsque l'on rentre dans la foi, on n'a jamais fini... d'avancer vers cette perfection de l'infinité de Dieu, et on découvre sans arrêt un monde qui est d'une profondeur, d'une dimension incroyable, comme dit Saint Paul, la longueur, la largeur, la profondeur, la hauteur de l'amour de Dieu. Enfin, dernière question, pourquoi n'y a-t-il pas contradiction entre la foi et la science ? Une question fondamentale qui est très chère à Benoît XVI, évidemment pendant tout son pontificat, il a beaucoup insisté là-dessus. Même si la foi est au-dessus de la raison, puisque son objet est plus élevé, évidemment, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre la foi et la science. Pourquoi ? Parce que l'une et l'autre ont Dieu pour origine. C'est Dieu lui-même qui donne à l'homme la lumière de la raison et la foi. Ça c'est... Comme je disais, Benoît XVI a beaucoup insisté là-dessus, mais on trouve ça en particulier chez saint Thomas d'Aquin. Il ne peut pas y avoir de contradiction entre la foi et la science. Parce que l'auteur de la nature, celui qui nous a donné, notre créateur, qui nous a donné l'intelligence capable de comprendre le monde et l'univers, est le même que celui qui se révèle en Jésus-Christ et dans la foi. Donc il ne peut pas y avoir de contradiction. Et si je semble voir une contradiction, c'est que soit je suis un mauvais croyant, soit je suis un mauvais scientifique. On reviendra sur cette question évidemment à plusieurs reprises, mais il me semble fondamental, et c'est une chose qui a été oubliée malheureusement ces derniers temps, on a l'impression que beaucoup pensent que ceux qui croient c'est parce qu'ils sont ignorants. C'est exactement le contraire. D'ailleurs, il y a des grands scientifiques qui sont aujourd'hui et qui ont été de grands croyants, même l'auteur que je préfère, c'est évidemment le... celui qui a inventé la théorie du Big Bang, j'espère qu'il faudrait mieux le connaître, Georges Lemaitre, le scientifique qui a inventé la théorie du Big Bang, était un prêtre, un chanoine belge, très pieux, un très bon prêtre, et évidemment il ne voyait aucune contradiction entre ce que la science lui disait et ce que la foi lui enseignait. Comme toujours, prions le Saint-Esprit de nous éclairer pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprits saints, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre Esprit Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Ô Dieu qui avez instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous pour votre fidélité, pour votre écoute attentive de cet épisode. Il nous reste à faire rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Et surtout, n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. Amen. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcetoum Corp.

Description

Dans cet épisode, nous montrons que la foi est un acte de l'intelligence et de la volonté, et non pas d'abord une question de sentiment ou de ressenti.

il s'ensuit que la foi ne peut pas être en contradiction avec la science.

Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sourcum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique. L'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps. à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute dès le dimanche midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 5, la foi. Nous nous étions quittés la semaine dernière en parlant de la révélation de Dieu à l'homme. Nous avons vu que Dieu s'adresse aux hommes de différentes façons, Dieu s'est adressé aux hommes de différentes façons dans l'histoire, depuis Abraham, Moïse, les prophètes, et évidemment, finalement, en Jésus-Christ. Et nous avons vu que cette... révélation de Dieu à l'homme, nous est accessible à nous aujourd'hui, sur tous les continents, de tous les temps et de tous les lieux, par ce qu'on appelle la tradition apostolique, c'est-à-dire la tradition de l'Église, cette coutume de transmettre fidèlement la foi de génération en génération, et la Bible, c'est-à-dire le récit écrit qui vient comme confirmer cet enseignement de l'Église, cet enseignement de la tradition. de l'Église. Et nous avons vu que le moyen d'accéder à cet enseignement, à cette révélation, c'est à travers l'Église catholique. Alors, une fois que cette révélation est donnée, quelle est la réponse de l'homme à Dieu ? Eh bien, cette réponse de l'homme à Dieu, c'est ce qu'on appelle précisément la foi. Je vous lis le numéro 25 de cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI. Quelle est la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle ? Soutenu par la grâce divine, l'homme répond à Dieu par l'obéissance de la foi, qui consiste à se confier pleinement à Dieu et à accueillir sa vérité en tant qu'elle est garantie par Dieu, qui est la vérité même. Cette réponse me fait penser à une courte prière que je vous recommande vivement. de connaître et de réciter chaque jour éventuellement, qu'on appelle l'acte de foi, et qui se dit ainsi Mon Dieu, je crois fermement en toutes les vérités que vous nous avez révélées et que vous nous enseignez par votre Église, parce que vous êtes la vérité même et que vous ne pouvez ni vous tromper, ni nous tromper. Alors, la réponse que je viens de lire, de même que cet acte de foi que je viens de réciter, eh bien, m'amène à plusieurs réflexions. Premièrement, cet acte de foi, donc la réponse de l'homme à Dieu qui se révèle, est d'abord une question de confiance. Vous voyez, dans la vie, nous faisons sans arrêt confiance à un tas de gens. Si j'appelle ma mère qui me dit qu'il est en train de pleuvoir en Bretagne, eh bien, j'ai de bonnes raisons de la croire. Si je croise un ami qui me parle de réalités scientifiques qu'il a étudiées, qui me récite un théorème de mathématiques, J'ai de bonnes raisons de le croire. Si j'allume la radio et que j'entends un reportage sur les kangourous en Australie, j'ai de bonnes raisons de croire qu'il y a bien des kangourous en Australie. Vous voyez, on peut appeler à chaque fois cela des actes de foi, de foi naturelle évidemment, c'est-à-dire qu'on fait confiance à quelqu'un qui s'adresse à nous. Pourquoi est-ce que je fais confiance à ma mère, à cet ami, et même aux journalistes qui parlent à la radio ? Eh bien, parce que finalement, j'ai de bonnes raisons de les croire. Parce qu'ils n'ont pas de raison de me tromper. Donc vous voyez que l'acte de foi est toujours dépendant de la qualité ou des qualités de la personne qui témoigne, de la personne qui révèle quelque chose, qui me révèle quelque chose, qui me donne à connaître quelque chose que je ne connaissais pas. Et si on réfléchit, finalement la majorité des choses en lesquelles nous croyons, en lesquelles nous adhérons, sont l'œuvre de cette foi naturelle, d'une confiance naturelle. J'ai expérimenté finalement peu de choses dans ma vie. Et la majorité des choses auxquelles j'adhère, auxquelles je crois fermement, ne me sont transmises que par le témoignage de quelqu'un d'autre. Alors tout ça c'est bien sûr de la foi naturelle, puisque les réalités sur lesquelles quelqu'un a témoigné sont des réalités d'ordre naturel. Et bien il en va de même par analogie avec les vérités surnaturelles, à savoir les vérités qui concernent Dieu et l'action de Dieu dans le monde. Qui nous témoigne ? Qui vient révéler ses vérités sur Dieu ? Eh bien, c'est là tout le mystère de la foi, c'est Dieu lui-même qui se révèle lui-même. Et donc vous voyez que dans ce cas, la qualité du témoin est bien plus grande que n'importe quelle autre personne. Ma mère pourrait se tromper, ou elle pourrait vouloir me tromper pour me faire plaisir, pour me dire qu'il fait beau. pour je ne sais pas quelle raison, le journaliste pour essayer de monter un complot politico-australien au sujet des kangourous. Mais Dieu, il est la vérité même. Dieu n'a aucune raison de tromper les hommes, puisqu'il est l'auteur de tout l'univers, puisqu'il est l'auteur de mon intelligence, et parce que s'il se révèle, et ce qu'il me révèle, c'est parce qu'il veut que je l'utilise et que je le sache. Donc, le motif de la foi, c'est la confiance que nous avons en Dieu parce que Dieu garantit, Dieu se porte garant de ce qu'il nous révèle. Parce que Dieu est la vérité même. Il y a un autre élément que je souligne dès maintenant, qui me semble fondamental dans la question de la foi, et j'y reviendrai un peu plus tard, c'est la question de la nature de cet acte de foi. Vous voyez qu'il n'est nulle part question, ici, il n'a été nulle part question de sentiments ou de ressentis. Je me souviens d'une brave fille, une jeune fille, une étudiante, quand j'étais étudiant à Paris, une conférence qui avait crié comme ça dans la conférence, mais la foi c'est quand on vibre. Eh bien non, ça ça s'appelle éventuellement le sentiment ou l'amour, et c'est très beau sûrement, mais la foi est du domaine de l'intelligence et de la volonté. La foi c'est l'adhésion volontaire de mon intelligence à ce que Dieu nous a révélé. C'est un acte qui, bien sûr, s'il est accompagné de sentiments et même de ressentis personnels, de vibrations, tant mieux pour vous, et tant mieux pour celui qui les ressent, mais ce n'est pas le motif formel de la foi. La foi c'est d'abord un mouvement de l'intellect, c'est d'abord un mouvement volontaire. Je sais que Dieu me dit cela. J'ai confiance en Dieu parce qu'il est la vérité même, et donc je veux croire ce qu'il me dit. Même si, puisque ce sont des vérités surnaturelles, ces vérités dépassent mon intelligence, elles me semblent parfois difficiles à croire, mais je fais confiance à Dieu, comme je fais confiance à beaucoup d'autres gens. Alors, pourquoi j'insiste sur ce point ? Parce qu'il me semble qu'il y a une erreur qui est très répandue de nos jours, dans tous les milieux, et j'ai beaucoup de croyants, qui est celle de vouloir réduire... Inconsciemment, la foi a une adhésion du sentiment. Combien de fois j'ai entendu cette remarque ? Je n'ai plus la foi, je ne ressens plus rien. Eh bien, c'est lorsqu'on ne ressent plus rien, précisément, qu'on est dans la foi. Et qu'on n'est plus dans le sentiment ou dans la recherche d'une consolation. Ces consolations sont des dons de Dieu, des grâces dont il faut profiter, évidemment. Mais c'est comme les cadeaux. que la personne que l'on aime nous offre. Les cadeaux sont beaux, mais l'amour ne consiste pas à aimer les cadeaux. L'amour consiste à aimer la personne qui nous offre les cadeaux. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard. Alors, continuons notre lecture avec le numéro 26. Dans la Sainte Écriture, quels sont les principaux témoins de l'obéissance de la foi ? Il y a de nombreux témoins, et particulièrement deux. D'abord, Abraham, qui, mis à l'épreuve, eut foi en Dieu. dit l'épître romain, chapitre 4, verset 3, et qui a toujours obéi à son appel. C'est la raison pour laquelle, dit encore l'épître romain, il est devenu le père de tous ceux qui croiraient. Abraham est appelé le père des croyants. Il est le modèle, l'image de celui qui croit, de ceux qui croient. Parce que, malgré les épreuves, toutes les épreuves qu'il a traversées, il a toujours eu confiance en Dieu face aux promesses et à la toute-puissance de Dieu. C'est peut-être là, Abraham est une figure peut-être un peu difficile à suivre. Abraham, vous savez, c'est celui qui est appelé par Dieu, qui quitte son pays d'Our en Chaldée et à qui Dieu promet d'avoir une descendance, une multitude aussi nombreuse que les grains de sable sur la... sur la plage et aussi nombreuses que les étoiles qui brillent dans le ciel. Abraham est donc le père des croyants parce qu'il a été éprouvé dans sa foi. Vous vous souvenez évidemment du sacrifice d'Isaac, de son fils. Dieu demande à Abraham de sacrifier son fils Isaac. Évidemment, au dernier moment, l'ange de Dieu intervient et empêche ce sacrifice. Mais c'est la foi d'Abraham qui a été testée jusqu'au dernier moment. Es-tu prêt à sacrifier jusqu'à ton propre fils pour l'amour de Dieu ? Alors, on pourrait faire toute une discussion, il y a tout un tas de discussions chez les théologiens. Est-ce que ça aurait été moral ? Est-ce que Dieu peut demander à quelqu'un de faire quelque chose d'aussi immoral que de tuer son fils ? Alors, il faut répondre à cette objection. Il me semble que c'est un cas absolument particulier. C'est-à-dire qu'Abraham avait la certitude que c'est Dieu qui lui demandait d'aller dans cette voie. Et il savait que Dieu ne pouvait pas lui demander quelque chose d'absurde. Et donc, il ne savait pas comment Dieu allait faire, mais il savait que Dieu allait intervenir. Et c'est le contenu de sa foi, justement. Et de même, je veux dire, oui j'avais commencé en disant, Abraham est peut-être une figure un peu difficile à connaître et à suivre, mais finalement, est-ce que nous ne sommes pas un peu tous, comme Abraham, le père des croyants, parfois Dieu nous demande de sacrifier un certain nombre de choses, de demander, de renoncer à un certain nombre de choses, lorsqu'il nous demande de renoncer à notre santé si on tombe malade, de renoncer à telle ou telle personne que l'on aime qui décède, par exemple, de vieillesse, on perd sa grand-mère ou... ou dans un accident, ou par maladie, ce qui peut être encore plus rude évidemment, et bien à chaque fois ce sont des épreuves, nous sommes éprouvés oui, et nous sommes éprouvés mais la foi, comme celle d'Abraham, doit nous aider, nous permettre de garder confiance en Dieu, parce que Dieu est bon, Dieu sait ce qu'il fait, et même ce qui nous semble une épreuve, une difficulté, quelque chose de dramatique, et bien gardons confiance toujours en Dieu, Dieu sait ce qu'il fait, il veut notre bien, et... Et tout ce qu'il permet, y compris le mal, est toujours pour un plus grand bien, qu'on ne voit pas toujours, mais dont la foi nous garantit l'existence. C'est le mystère du mal, évidemment, on pourrait parler de beaucoup de choses ici, mais je n'insiste pas, j'y reviendrai plus tard, évidemment, quant à la question du mal. Alors, revenons à notre texte. Le catégisme dit ici qu'il y a deux témoins principaux de la foi, Abraham et deuxièmement... La Vierge Marie. La Vierge Marie qui, pendant toute sa vie, a réalisé, de la façon la plus parfaite, l'obéissance de la foi. Et on peut citer ici, évidemment, cette phrase de l'évangile selon Saint Luc, Fiat micis secundum verbum tuum Qu'il ne soit fait selon ta parole C'est le fameux fiat de la Sainte Vierge, qu'il en soit ainsi J'ajoute d'ailleurs que c'est ce que l'on répète chaque jour dans l'Angélus, dans la prière de l'Angélus, encore une prière que je vous conseille de réciter trois fois par jour, traditionnellement le matin, le midi et le soir, qui répète cette révélation de la venue de Dieu dans le monde, l'acceptation de la Sainte Vierge au nom de toute l'humanité finalement. et puis la réalisation du mystère de l'incarnation. Alors pourquoi est-ce que cette parole est tout à fait importante pour nous, croyants ? Pourquoi est-ce que par cette acceptation, par ce fiat, la Sainte Vierge devient modèle des croyants ? Et bien précisément parce qu'elle s'abandonne à Dieu. L'ange, l'ange Gabriel, vient lui annoncer qu'elle serait la mère de l'enfant Jésus, du Messie, tant attendu. Elle accepte totalement. J'ajoute d'ailleurs que cette acceptation n'est pas une acceptation irrationnelle. Parce que, si vous vous souvenez de ce récit, elle pose une question à l'ange. Elle lui dit Comment cela se fera-t-il, vu que je ne connais point d'homme ? Puisqu'elle était mariée avec Saint Joseph, mais ils avaient fait l'un et l'autre vœu de chasteté. Alors, c'est très intéressant, parce que notre foi, même si elle est un abandon total à Dieu, elle n'est pas une femme. pourtant pas un abandon irrationnel. Il faut bien qu'il y ait des motifs de notre foi. Et c'est notre rôle, comme on va le dire bientôt, c'est notre rôle, le rôle de notre intelligence humaine, de comprendre pourquoi cet acte de foi est rationnel, est raisonnable. Évidemment, il porte sur des objets qui dépassent notre intelligence. Je ne peux pas comprendre la Trinité. Je ne peux pas comprendre que Dieu se fasse homme. Je le sais parce que Dieu me l'a dit. Je ne l'aurais pas découvert par ma propre intelligence. Personne n'aurait pu le faire. Mais ce que Dieu me révèle n'est pas absurde. Et pour le savoir, je dois... Comme la Sainte Vierge pose une question à l'archange Gabriel, je dois moi-même interroger ma foi, en me formant, en lisant le catéchisme, en étudiant la foi, en essayant de comprendre le lien entre les mystères, en voyant, en comprenant, et ça mon intelligence peut le faire, que ces mystères sont intimement cohérents et qu'ils sont profondément intelligents. Vous voyez, la foi n'est pas une adhésion à l'absurde. La foi est une adhésion au contraire... à quelque chose qui dépasse mon intelligence, mais dont je vois que c'est quelque chose de profondément intelligent, de profondément raisonnable. Même si encore, évidemment, ça dépasse mon intelligence. Je fais une distinction entre l'objet qui dépasse mon intelligence et par contre le fait que mon intelligence puisse voir que ce n'est pas absurde. Donc la Sainte Vierge interroge l'archange Gabriel, elle fait une confiance totale à Dieu, elle s'abandonne à lui. Alors qu'elle est une petite jeune fille de Palestine, qui évidemment n'a a priori aucun rôle à jouer dans le mystère du salut, et bien Dieu l'a choisie. C'est ainsi que la Sainte Vierge est modèle de notre foi, puisque nous aussi, de la même façon, nous sommes des individus autant que nous sommes. Chacun d'entre nous, nous sommes des individus anonymes et Dieu nous a pourtant choisis, chacun d'entre nous, pour réaliser notre part dans l'œuvre de la rédemption. Auprès, par exemple, celui qui est père ou mère de famille, Dieu l'a choisi pour transmettre la foi à ses enfants, pour apporter le salut, la nouvelle en tout cas, de Jésus-Christ aux enfants que Dieu vous donnera. Ou bien... pour une foule d'autres événements, une rencontre fortuite chaque jour, ou même des choses bien plus importantes, par exemple dans la vie politique, dans la vie de la cité, ou encore plus évidemment dans la vocation religieuse ou sacerdotale. Mais donc, quelle que soit la volonté de Dieu sur nous, nous devons, comme la Sainte Vierge, répondre que votre volonté soit faite, qu'il me soit fait selon ta parole Fiat Miki, Secundum Verbum Tu. Dans le numéro suivant, il est question de plus en détail de cet acte de foi. Que signifie concrètement pour l'homme de croire en Dieu ? Alors cela signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées parce que Dieu est la vérité. Cela signifie croire en un seul Dieu en trois personnes, le Père, le Fils et l'Esprit-Saint. Donc, vous voyez ce développement qui confirme ce que je disais plus haut, ce qu'on a déjà vu plus haut, à savoir concrètement, croire signifie adhérer à Dieu lui-même en se confiant en lui et en donnant son assentiment à toutes les vérités qu'il a révélées. C'est un peu l'étape suivante. Je crois en Dieu, mais je crois en Dieu et donc je crois aussi à tout ce que Dieu m'enseigne. Donc, je crois aux vérités de la foi que nous étudierons la semaine prochaine dans le Credo. Nous verrons cet exposé général des vérités de la foi, et puis nous les étudierons bien sûr l'une après l'autre. Quelles sont les caractéristiques de la foi ? La foi, don gratuit de Dieu, est accessible à ceux qui la demandent avec humilité, et la vertu surnaturelle nécessaire pour être sauvé. Vous voyez, premier aspect de la foi, la foi est un don gratuit, une vertu surnaturelle, c'est-à-dire donnée par Dieu. L'acte de foi est un acte humain, c'est-à-dire un acte de l'intelligence de l'homme qui, sous la motion de la volonté mue par Dieu, donne librement son adhésion à la vérité divine. Alors là, il y a beaucoup de choses. Je dirais premièrement, il y a confirmation de ce que nous disions plus haut, c'est-à-dire que la foi est un acte de l'intelligence humaine sous la motion de la volonté. Je veux croire. Premièrement... Néanmoins, ici, le fait de préciser que l'acte de foi est un acte humain, c'est très important. Parce qu'on a dit tout à l'heure que c'est une grâce surnaturelle, ce qu'on appelle la vertu surnaturelle de foi, qui d'une certaine façon est donnée à certains et pas à d'autres. Mais la vertu surnaturelle de foi est donnée à certains en fonction de ceux qui posent l'acte humain de croire. Vous voyez, je me souviens d'un ami, quand j'étais étudiant, avant d'entrer au séminaire, nous étions partis en stop en Roumanie tous les deux en été comme ça pour se baigner dans la mer Noire puis on est rentrés en France je me souviens d'une longue discussion que nous avions sur la religion il m'avait dit J'aimerais croire, mais je n'y arrive pas. Et j'avais beaucoup réfléchi sur cette phrase, savoir ce qu'elle pouvait signifier. Et un jour, j'étais venu vers lui, je lui ai dit Tu te souviens de ce que tu m'as dit ? En fait, je crois que tu as la foi. Celui qui veut croire, eh bien en fait, il croit déjà. Puisque la foi, vu ce qu'on vient de dire, est un acte de la volonté. de l'intelligence qui est mue par la volonté. Donc celui qui veut croire, c'est ça, adhérer à Dieu. Il ne faut pas attendre de ressentir quelque chose, comme je disais tout à l'heure, il ne faut pas attendre que ma vie ou ma vision des choses soit totalement modifiée parce que j'ai décidé de croire. Non, croire c'est, d'accord, je fais confiance à Dieu, et donc, et c'est peut-être là où cet ami manquait d'actes humains, d'actes de foi, et bien je dois, par mon intelligence, étudier, connaître. chercher à connaître l'objet de cette foi. Mais si j'ai confiance en Dieu, alors ce qu'il me dit est vrai. Donc, vous voyez, beaucoup me disent aujourd'hui encore, je n'ai pas la foi, mais j'aimerais l'avoir. J'aimerais bien avoir la foi comme vous. Eh bien, faites-le, tout simplement. C'est un acte intérieur de la volonté. Je veux croire. Et ensuite, j'écoute l'enseignement de Dieu et j'y adhère. Parce que, par principe, j'ai mis ma confiance en Dieu qui se révèle. Il y a un autre élément ici, rapidement, que je souligne, puisque le catégisme ajoute l'acte de foi, donc c'est un acte humain, qui donne librement son adhésion à la vérité divine. Ça, c'est un autre élément très important. La foi ne contraint pas la liberté. C'est-à-dire que je ne suis pas moins libre parce que j'ai décidé de croire en Dieu et de devenir chrétien. Beaucoup me diraient, comme sur les réseaux sociaux, on me dit toujours, oui, il faut mieux profiter de la vie, faire ce qu'on veut, etc. Mais est-ce que faire ce qu'on veut, c'est bien la liberté ? Ce n'est pas parce que, au contraire, plus je connais quelque chose, plus je suis libre. Celui qui s'engage sur un chemin dans lequel il y a des dangers, où il y a des trous, dans lequel il risque sa vie, eh bien, il sera plus libre si on l'a prévenu des dangers. Plutôt que s'il s'engage sur le chemin en étant ignorant des dangers qu'il va courir au cours du chemin. Puisque s'il tombe dans le premier trou venu, ou il se fait manger par la première bête sauvage venue, eh bien sa liberté n'aura aucun sens. Cette liberté, l'ignorance, ce qu'il aura appelé sa liberté n'étant rien d'autre que l'ignorance, eh bien elle aura duré assez peu de temps. Vous voyez, c'est une question philosophique très complexe. Mais la vérité... La vérité... Et ce qui nous rend libre, justement. La vérité, c'est ce qui me permet d'exercer la liberté. L'ignorance n'est jamais une liberté. C'est ce que dit Saint Paul. La vérité vous rendra libre. Donc lorsque je crois, lorsque j'adore, lorsque j'adhère à l'enseignement de Dieu, eh bien, je suis libre. Ce sont ceux qui n'ont pas la foi qui sont esclaves. Qui sont esclaves de leur ignorance. Parce qu'ils ne connaissent pas, ils ne savent pas la direction. Vous voyez, c'est comme si on disait, le train perd sa liberté lorsqu'il suit les rails. Évidemment, il ne peut pas aller à droite et à gauche, il doit suivre absolument les rails. Mais s'il n'y avait pas de rails, il n'irait nulle part. Bien, je continue par la dernière... Alors, je continue cette question. En outre, la foi est certaine, car elle est fondée sur la parole de Dieu. Elle est agissante par la charité. Elle grandit en permanence, grâce en particulier à l'écoute de la parole de Dieu et à la prière. Dès à présent, elle donne l'avant-goût de la joie du ciel. Lorsque l'on rentre dans la foi, on n'a jamais fini... d'avancer vers cette perfection de l'infinité de Dieu, et on découvre sans arrêt un monde qui est d'une profondeur, d'une dimension incroyable, comme dit Saint Paul, la longueur, la largeur, la profondeur, la hauteur de l'amour de Dieu. Enfin, dernière question, pourquoi n'y a-t-il pas contradiction entre la foi et la science ? Une question fondamentale qui est très chère à Benoît XVI, évidemment pendant tout son pontificat, il a beaucoup insisté là-dessus. Même si la foi est au-dessus de la raison, puisque son objet est plus élevé, évidemment, il ne pourra jamais y avoir contradiction entre la foi et la science. Pourquoi ? Parce que l'une et l'autre ont Dieu pour origine. C'est Dieu lui-même qui donne à l'homme la lumière de la raison et la foi. Ça c'est... Comme je disais, Benoît XVI a beaucoup insisté là-dessus, mais on trouve ça en particulier chez saint Thomas d'Aquin. Il ne peut pas y avoir de contradiction entre la foi et la science. Parce que l'auteur de la nature, celui qui nous a donné, notre créateur, qui nous a donné l'intelligence capable de comprendre le monde et l'univers, est le même que celui qui se révèle en Jésus-Christ et dans la foi. Donc il ne peut pas y avoir de contradiction. Et si je semble voir une contradiction, c'est que soit je suis un mauvais croyant, soit je suis un mauvais scientifique. On reviendra sur cette question évidemment à plusieurs reprises, mais il me semble fondamental, et c'est une chose qui a été oubliée malheureusement ces derniers temps, on a l'impression que beaucoup pensent que ceux qui croient c'est parce qu'ils sont ignorants. C'est exactement le contraire. D'ailleurs, il y a des grands scientifiques qui sont aujourd'hui et qui ont été de grands croyants, même l'auteur que je préfère, c'est évidemment le... celui qui a inventé la théorie du Big Bang, j'espère qu'il faudrait mieux le connaître, Georges Lemaitre, le scientifique qui a inventé la théorie du Big Bang, était un prêtre, un chanoine belge, très pieux, un très bon prêtre, et évidemment il ne voyait aucune contradiction entre ce que la science lui disait et ce que la foi lui enseignait. Comme toujours, prions le Saint-Esprit de nous éclairer pour mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprits saints, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre Esprit Seigneur, il se fera une création nouvelle et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Ô Dieu qui avez instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, Donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous pour votre fidélité, pour votre écoute attentive de cet épisode. Il nous reste à faire rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Et surtout, n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. Amen. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcetoum Corp.

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