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Sursum Corda

Le Mystère de l'Eglise : Sursum Corda 25

Le Mystère de l'Eglise : Sursum Corda 25

26min |25/05/2025|

534

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Description

L'Eglise est avant tou une réalité mystique, c'est à dire surnaturelle, invisible.

Elle est le dessein de Dieu de toute éternité, qui vise à se constituer un Peuple dont le christ est le chef.

Elle réunit par la foi et la charité les hommes de tous les temps et de tous les lieux.


Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


#Mystere #Surnaturelle #Realite #Dieu #Eternite #Peuple #Christ #Foi #Charite #Hommes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sursum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique, l'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute le dimanche à midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 25, l'Église, corps mystique du Christ. Nous avons donc ici l'affirmation du crédeau qui dit « Je crois à la Sainte Église catholique » . Et comme nous allons le voir dans cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI, la partie sur l'Église est étonnamment développée. Et cela va nous donner donc l'occasion d'approfondir ce mystère. Et ce qui est tout à fait étonnant, j'allais dire, ou remarquable en tout cas, c'est que cet exposé théologique sur l'Église commence par un exposé... de nature mystique. Donc, avant d'aborder les questions plus pratiques, en sachant la hiérarchie dans l'Église, le rôle de chacun, qui appartient à l'Église, qui peut être exclu de l'Église, etc., ce dont nous parlerons dans le prochain épisode, ici, aujourd'hui, nous allons étudier plutôt l'aspect surnaturel du mystère de l'Église. Cette partie s'appelle « L'Église dans le dessein de Dieu » . Commençons, abordons cette question d'abord par le sens du mot « Église » . Que signifie le mot « Église » ? Réponse à cette question numéro 147. Il désigne le peuple que Dieu convoque et rassemble de tous les confins de la terre pour constituer l'assemblée de ceux qui, par la foi et par le baptême, deviennent fils de Dieu, membres du Christ. temples de l'Esprit-Saint. Alors, je vous avais dit que c'était une approche mystique, et qui commence déjà depuis cette première question. Ce peuple convoqué par Dieu, rassemblé par Dieu de tous les confins de la terre, pour constituer l'assemblée de ceux qui par la foi et le baptême deviennent fils de Dieu, membres du Christ et temples de l'Esprit-Saint. J'insiste sur la notion de fils de Dieu, dans le sens où, qu'est-ce qu'on appelle le fils d'un homme ? C'est celui qui a reçu Merci. La vie de cet homme, dont la vie a été transmise. Alors la vie déjà est un mystère, on a déjà eu l'occasion d'en parler. La vie c'est quelque chose qui échappe complètement aux humains, on ne sait pas créer la vie. On ne peut pas créer la vie en laboratoire, tout ce qu'on peut faire c'est la transmettre d'un vivant à un autre vivant. Aussi bien on est capable de dire quand quelque chose est vivant ou quand quelque chose est mort, aussi bien c'est quelque chose qui nous échappe. et qui est très difficile à définir biologiquement ou philosophiquement. Mais, donc je disais, le fils de quelqu'un, c'est celui qui a reçu la vie de son père. Eh bien, lorsqu'on dit que nous sommes, que les chrétiens, que l'Assemblée, les membres de l'Église sont fils de Dieu, eh bien, je pense qu'il faut l'entendre au sens strict, c'est dire que nous avons reçu la vie de Dieu, reçu une certaine vie, et cette vie, c'est... cette vie donnée par la foi et par le baptême. Cette vie, comme on va le voir, c'est la vie surnaturelle, c'est la vie de la grâce, au sens où Dieu véritablement nous communique ce qui le fait vivre, ce qui fait de lui un vivant, pour nous faire participer à cette grâce, à cette vie nouvelle qui nous donne par les sacrements. Et c'est en ce sens, évidemment, que nous sommes frères de Jésus-Christ. parce que de même que Dieu le Père de toute éternité donne la vie, transmet la vie à son Fils, à son Fils éternel, de façon plénière, de façon parfaite, de façon totale, en nous, il nous la transmet de façon participée, de façon partielle. Et puisque la seconde personne de la Trinité reçoit cette vie divine de façon totale, non seulement nous sommes frères de Jésus-Christ parce que nous avons la même vie que lui a reçue, mais nous sommes même membres, participants de la vie. que le Christ, comme personne, la seconde personne de la Trinité, reçoit en plénitude. Et c'est en ce sens, nous allons le voir, que nous sommes membres du Christ, c'est-à-dire membres du corps du Christ. Nous avons la même vie que le Christ qui circule dans l'ensemble des hommes qui sont liés par ce mystère de la grâce, de la même façon que les différents membres d'un corps, ma main, mon pied, ma jambe, sont dits vivants parce qu'ils sont rattachés à l'ensemble du corps qui est vivant. De la même façon, nous disons que nous sommes membres du Christ, parce que c'est le Christ qui est le vivant de toute éternité, qui a reçu la vie de Dieu, qui reçoit la vie de Dieu de toute éternité. Et par le mystère de l'incarnation, de la rédemption, etc., nous devenons des membres de ce corps vivant de la vie de Dieu, parce qu'il nous est donné la possibilité d'y participer. Vous voyez que ce mystère de l'Église, finalement, récapitule, réconcilie ou... ou résume l'ensemble des mystères de la foi. On peut dire d'une certaine façon que l'Église, c'est vraiment le point central, le gond autour duquel tous les autres mystères s'organisent. Puisque ce que je dis est tout à fait banal, puisque comme on le verra, comme je viens de le dire, l'Église c'est le corps du Christ, donc le Christ étant le centre et le foyer de toute l'économie du salut, et bien il est tout à fait logique qu'il en aille de même pour l'Église. Alors, continuons cette étude du nom de l'Église. Dans la Bible, dit la question 148, quels sont les autres noms et images qui désignent l'Église ? Dans la Sainte Écriture, nous trouvons de nombreuses images qui mettent en évidence les différents aspects du mystère de l'Église. Car oui, ce mystère est complexe et on a besoin de différentes images pour en comprendre la profondeur, pour en comprendre la hauteur, la largeur et la... et la profondeur, comme dit Saint Paul, du mystère du Christ, nous avons besoin de différentes images qui chacune vont apporter un éclairage sur un aspect distinct. L'Ancien Testament privilégie les images liées au peuple de Dieu. Alors évidemment, le peuple de Dieu, c'est le peuple hébreu qui a été choisi par Dieu. Dieu s'est choisi un peuple, il lui a donné une loi, il lui a donné un roi, il lui a donné des prophètes, il lui a donné un rituel, il lui a donné des prêtres. Il lui a donné tout ce qui constitue un peuple comme tel pour en faire un peuple tout à fait différent des autres, parce que c'est le peuple élu, le peuple choisi, le peuple qui est fait pour servir Dieu, pour servir les desseins divins, en particulier dans l'Ancien Testament, pour servir le dessein d'accueillir, de donner naissance dans le monde, dans la matière, dans la chair, dans l'humanité, à la seconde personne de la Trinité. Et alors justement... Je vous invite à relire l'Ancien Testament avec cette idée du peuple de Dieu. C'est vraiment Dieu qui se constitue un peuple. D'abord avec une petite poignée de gens, de familles, et puis avec un enseignement qui est répété à travers les générations. La loi de Moïse et l'ensemble des aventures, des événements du peuple hébreu, la captivité, la libération. le passage dans le désert, puis la conquête de la terre promise. Tous ces événements, évidemment, ils ont un sens historique, mais ils n'ont pour nous chrétiens, et ils ont surtout pour nous chrétiens, un sens d'image, un sens mystique. C'est-à-dire qu'ils veulent signifier quelque chose de l'ordre du mystère qui concerne l'Église et donc le peuple des chrétiens. Mais le fait que Dieu se soit constitué historiquement un peuple, dans l'Ancien Testament, a pour but de nous enseigner, quant au mystère de l'Église, que nous aussi, chrétiens, nous, participants, membres de l'Église, nous sommes un peuple, évidemment un peuple mystique, nous n'avons pas la même origine de sang, mais nous avons la même origine de vie surnaturelle. En d'autres termes, le peuple élu, le peuple élu aujourd'hui, depuis la venue du Christ, ce sont les membres de l'Église. Ce sont tous les chrétiens, tous ceux qui vivent de l'unité de la foi et de la grâce, donc du baptême, des sacrements. Voilà le véritable peuple élu, dont le peuple élu de l'Ancien Testament n'était qu'une préparation, une image matérielle qui annonçait le véritable peuple élu, qui est le peuple, encore une fois, des membres de l'Église. D'où toute l'ambiguïté de la religion juive actuelle. puisque, au sens strict, pour un chrétien, le peuple juif actuel n'a plus de rôle théologique, n'a plus de rôle dans l'économie du salut, puisqu'ils ne peuvent plus revendiquer le nom de peuple élu de Dieu. Ensuite, les autres images de l'Église. Le Nouveau Testament utilise les images, privilégie les images qui se rattachent au Christ comme tête de ce peuple, qui est son corps, comme je l'ai expliqué précédemment. Elles sont tirées, et ça c'est très intéressant, de la vie pastorale, par exemple la bergerie, le troupeau, les brebis, de la vie rurale, le champ, les oliviers, la vigne, de l'habitat, la demeure, la pierre, le temple, de la famille. épouse, mère, famille. Donc vous voyez, il y a toute cette diversité, effectivement. Alors il y a le fameux évangile du bon pasteur, au chapitre 10 de Saint Jean, qui évidemment me touche particulièrement, puisque comme vous le savez, je fais partie de l'institut du bon pasteur, donc un institut dans le charisme et l'imitation du Christ comme bon pasteur. Et donc le rôle du Christ, c'est celui de mener le troupeau des brebis jusqu'à la bergerie. Donc le lieu jusqu'à l'église, jusqu'à la demeure, là où demeurent assemblés, là où sont assemblés ceux qui suivent fidèlement le pasteur qui est le Christ. Je suis le bon pasteur, dit le Christ. Il y a aussi l'image de la vigne, comme je l'ai dit, de l'olivier, des champs, etc. Alors c'est très intéressant que la Sainte Écriture prenne ces images si classiques de la vie quotidienne pour nous parler de cette réalité surnaturelle. Question suivante. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Alors, je trouve magnifique parce que je vous laisse quelques secondes pour réfléchir à comment vous auriez répondu à cette question. Et vous allez voir, vous allez être sans doute assez étonné de la réponse. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Eh bien, puisqu'on parle de l'Église au sens mystique, voilà la réponse. L'Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l'ancienne alliance par l'élection d'Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l'action de Jésus-Christ, elle s'est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s'est manifestée ensuite comme mystère de salut par l'effusion de l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés. Je ne sais pas si vous avez été étonné par cette réponse, mais moi-même j'ai été étonné quand j'ai préparé cette émission. Parce que je ne m'attendais pas à ça. En général, on répond que l'Église est née du côté du Christ qui meurt sur la croix, ou elle est née au moment de l'incarnation, elle est achevée par la Pentecôte et la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, et l'enseignement des apôtres jusqu'à la mort du dernier apôtre où la révélation est close. Eh bien, ici, l'Église est envisagée, encore une fois, comme une réalité. mystique, surnaturelle, dans l'ensemble de l'économie du salut. Et donc, elle a son commencement et son enchaînement dans l'éternité de Dieu. Tout simplement. Elle a toujours existé et elle existera toujours. Parce que l'Église ici n'est pas entendue simplement comme l'Église fondée par... si fondée par le Christ, oui, mais non pas comme l'Église visible de l'Assemblée des croyants, mais comme l'Église, comme la... l'assemblée de tous ceux qui ont adhéré au salut apporté, donné par Dieu, depuis toute éternité. Donc, aussi bien préparé par l'ancienne alliance, signe du rassemblement futur de toutes les nations, comme je l'expliquais tout à l'heure, puis l'action de Jésus-Christ qui s'est accomplie dans sa mort et sa résurrection, ensuite manifestée comme mystère de salut par l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Et elle s'achèvera avec eux. comme l'assemblée céleste de tous les rachetés. Donc ça c'est ce qu'on lit par exemple dans l'Apocalypse, l'ensemble de tous les élus de tous les temps qui seront réunis en un seul corps, en un seul troupeau, dans un unique bercail, que sera le paradis et l'amitié et l'amour partagé avec Dieu. Voilà donc cette réalité mystique qu'est l'Église. Question suivante, quelle est la mission de l'Église ? La mission de l'Église... et d'annoncer et d'instaurer au milieu de toutes les nations le royaume de Dieu inauguré par Jésus-Christ. Elle constitue sur la terre le germe et le commencement de ce royaume du salut. Alors évidemment, il y aurait un tas de discussions autour de la question de l'articulation entre ce royaume de Dieu constitué, commencé sur terre et... les nations, les royaumes naturels de nos sociétés civiles. Mais justement, je crois que ça, on est vraiment au cœur, non seulement du mystère de l'Église, mais d'un problème de compréhension dans l'éclésiologie moderne. Le but de l'Église n'est pas de remplacer les sociétés civiles, les sociétés naturelles. La prédication du Christ, l'enseignement du Christ et l'établissement de l'Église dans le monde est une réalité surnaturelle qui ne vient pas détruire les réalités naturelles, mais qui vient les surélever et leur donner une nouvelle dimension qui est cette dimension de salut. De la même façon, on pourrait dire qu'une famille catholique, lorsqu'on est une famille catholique, ça ne veut pas dire qu'on est une famille différente des autres. Ça ne veut pas dire qu'on aurait un mode de vie. qui devraient être absolument différents des autres. Ça veut dire que la préoccupation spirituelle surnaturelle, bien sûr, est au centre, au cœur de la vie familiale, par la prière en famille, par le fait d'aller à la messe en famille, etc., par la considération, la pensée sur la vie, sur la mort, sur les sacrements, le baptême, etc., l'importance que l'on donne à tout ça. Mais évidemment, ça a aussi des conséquences morales sur la façon d'agir, la façon de penser. Mais extérieurement, Dieu ne demande pas, lorsqu'il dit qu'il faut quitter son père et sa mère, ça ne veut pas dire que le chrétien devrait abandonner ses parents. Ça veut dire que, bien sûr, il faut placer Dieu avant toute chose, et l'amour de Dieu avant toute chose, et être sans doute prêt à sacrifier un certain nombre de choses, à renoncer à un certain nombre de choses, en particulier ceux qui sont appelés à une vie de renoncement plus radicale. Mais... encore une fois, la foi chrétienne ne vient pas supprimer les réalités naturelles. Donc de la même façon, en ce qui concerne la société civile, la politique, au sens noble évidemment, du soin de la cité, de la police, de la communauté, la foi chrétienne ne vient pas par exemple, cette phrase quand Saint-Paul dit qu'il n'y aura plus ni juifs ni grecs, ni païens, ça ne veut pas dire que L'Église vient supprimer les identités, les nationalités, les cultures, les coutumes, etc. Ça veut dire qu'au ciel, bien sûr, tout cela sera totalement secondaire par rapport à notre foi. Et ça veut dire qu'ici-bas, puisque l'Église est le commencement de ce royaume, il faut bien sûr placer Dieu à la première place et être prêt à renoncer, à sacrifier les réalités naturelles qui viendraient s'opposer, qui viendraient empêcher ou contredire. Notre foi chrétienne est l'œuvre de la charité. C'est ce que nous enseignent tous les martyrs de l'histoire de l'Église. Si le culte de l'empereur au temps des Romains exige de sacrifier aux idoles, eh bien il faut mieux renoncer à l'empereur, renoncer à son poste, y compris renoncer à sa propre vie, plutôt que de renier le Christ et de renier la foi chrétienne. C'est vrai encore aujourd'hui. Je parle des Romains, mais on pourrait parler des martyrs de la... de la Révolution française, ou aujourd'hui d'autres formes de concessions que l'on tente de nous imposer dans des sociétés civiles qui sont de plus en plus éloignées de ce royaume de Dieu. Et c'est exactement ça que, quand le Christ dit « mon royaume n'est pas de ce monde » , c'est exactement ça qu'il dit, il n'est pas un conquérant humain qui vient imposer son royaume. Il est un conquérant divin, spirituel, surnaturel, qui vient proposer à tous les hommes, quel que soit leur royaume, quelle que soit leur appartenance sociale et politique, d'être membre de ce nouveau royaume spirituel. Alors, je ferme cette parenthèse et je reviens à mes questions. En quel sens l'Église est-elle mystère ? L'Église est mystère parce que, dans sa réalité visible, elle représente et accomplit une réalité spirituelle, divine, qui se perçoit uniquement avec les yeux de la foi. Voilà, dit de façon beaucoup plus élégante que ce que je vous disais tout à l'heure par rapport à la famille, par exemple, la réalité d'une vie chrétienne, de l'appartenance à l'Église, est évidemment invisible parce qu'elle est mystique, parce qu'elle est spirituelle. Donc, voilà, c'est ce que je voulais dire en disant que le chrétien n'est pas quelqu'un qui va vivre différemment ou s'habiller différemment ou se comporter différemment. si ce n'est évidemment dans les conséquences de cette vérité de la foi et dans ce que cela implique aussi bien de corporel et de visible. Mais la réalité elle-même, elle est spirituelle, elle est dite spirituelle, elle est dite surnaturelle parce qu'elle n'est pas visible par les yeux de la foi. De la même façon que dans le sacrement, par exemple, du baptême, on voit un signe qui est l'eau qui coule sur le front de l'enfant. Mais la réalité qui se réalise dans son âme, évidemment, est une réalité invisible. Que signifie pour l'Église être sacrement universel du salut ? L'Église comme sacrement, c'est un terme qu'on trouve chez les pères de l'Église. Alors évidemment, ce n'est pas dans le sens immédiat des sept sacrements. Il y a un lien, comme on va le voir. ce n'est pas dans le sens des sept sacrements. La réponse est la suivante. Cela signifie qu'elle est le signe et instrument de la réconciliation et de la communion de toute l'humanité avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain. Voilà ce que signifie cette belle expression, l'Église comme sacrement, c'est-à-dire sacrement universel du salut. Qu'est-ce qu'un sacrement ? Ça, on l'a appris au catéchisme. Enfin, on l'apprendra parce que c'est dans une prochaine saison. dans la prochaine saison, puisque la deuxième section du catéchisme porte sur les sacrements de l'Église. Et donc, on verra cette définition du sacrement. Le sacrement, c'est un signe sensible d'une réalité invisible, d'une réalité surnaturelle. Eh bien, c'est exactement en ce sens, donc au sens large, que l'Église est un sacrement. Elle est le signe visible d'une réalité invisible. Et ce signe, évidemment, dans le sacrement, c'est le signe d'une réalité invisible, mais le signe... accomplit la réalité. Comme je disais tout à l'heure, c'est quand l'eau coule sur le front de l'enfant avec les paroles du prêtre, qu'est accompli, qu'est réalisé. En théologie, on dit ex opere operato, par l'œuvre même qui est accomplie, est réalisée de façon invisible une vérité de grâce dans l'âme de celui qui reçoit le sacrement. Et bien de la même façon, l'Église donc est signée et instrument. Parce que c'est l'Église qui réalise cette réconciliation de tout le genre humain avec Dieu, et donc de toute l'humanité avec Dieu, et donc de l'unité du genre humain unie à Dieu. Dans la fin de cette partie, on se pose la question dans le catéchisme au sujet de la définition de l'Église comme peuple de Dieu, comme corps du Christ, et comme temple de l'Esprit-Saint. Alors pourquoi l'Église est-elle le peuple de Dieu ? L'Église est le peuple de Dieu parce qu'il a plu à Dieu de sanctifier et de sauver les hommes, non pas séparément, mais en les constituant en un seul peuple, rassemblés dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint. Quelles sont les caractéristiques du peuple de Dieu ? Ce peuple, dont on devient membre par la foi au Christ et par le baptême, a pour origine Dieu le Père, pour chef Jésus-Christ, pour condition la dignité et la liberté des fils de Dieu, pour loi... le commandement nouveau de l'amour, pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde, pour fin le royaume de Dieu, déjà commencé sur la terre. Vous voyez, c'est un peuple dynamique, un peuple qui a une mission, un peuple qui avance, qui a un chef sous les ordres de Jésus-Christ et qui a pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde et sa fin, c'est d'être accompli, de s'accomplir dans ce royaume de Dieu, déjà commencé par la grâce sur la terre. En quel sens le peuple de Dieu prend-il part aux trois fonctions du Christ, sacerdotale, prophétique et royale ? Alors ça c'est une citation de l'épître Saint-Pierre qui dit « Vous êtes un peuple de prêtres, prophètes et rois » . Alors qu'est-ce que ça signifie ? Le peuple de Dieu prend part à la fonction sacerdotale du Christ parce que les baptisés sont consacrés par l'Esprit-Saint pour offrir des sacrifices spirituels. Alors évidemment, tout sacrifice spirituel est une certaine forme de sacerdoce que les chrétiens jouent. Évidemment, ce n'est pas la même chose que le sacerdoce ministériel. Ça participe de la même réalité sacerdotale, qui est une participation au Christ. Comme on le verra, le Christ est l'unique prêtre, évidemment. Mais les ministres, le sacerdoce ministériel, est bien différent, parce que certains dans le peuple sont dédiés, sont dévoués à cette fonction sacerdotale, à la fonction du sacrifice en particulier, le sacrifice de la messe. Mais tous les baptisés participent d'une certaine façon à cette... œuvre de l'offrande des sacrifices spirituels que sont les prières en particulier. Le peuple de Dieu ensuite participe à sa fonction prophétique, parce que grâce au sens surnaturel de la foi, il s'attache de manière indéfectible à la foi, il en approfondit l'intelligence et il en devient témoin. Nous sommes tous des prophètes, appelés à être prophètes, déjà pour notre propre intelligence, mais aussi pour ceux qui nous entourent, et en ce sens être missionnaires au milieu du monde. Il participe enfin à sa fonction royale, par le service. imitant le Christ Jésus, roi de l'univers, qui s'est fait serviteur de tous, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent. Parce que, être... Être roi, c'est être au service du corps dont on est la tête. Alors, voilà pour cette première partie. Il y a encore d'autres questions d'ordre spirituel, mais je les garde pour la prochaine fois, à savoir la description de l'Église comme corps du Christ, comme je l'ai déjà évoqué, mais on verra plus en détail ce que signifie que l'Église est... corps du Christ, avec une tête avec le Christ, à sa tête. Comme toujours, prions le Saint-Esprit pour qu'il nous éclaire, afin de mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle, et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous, comme d'habitude, de votre fidélité et de votre écoute de cet épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Surtout n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcum Corda.

Chapters

  • Introduction à l'Église, corps mystique du Christ

    00:06

  • Définition et nature de l'Église dans le catéchisme

    00:44

  • L'Église comme assemblée des croyants

    02:07

  • Images et noms de l'Église dans la Bible

    06:33

  • Commencement et achèvement de l'Église

    11:59

  • Mission de l'Église dans le monde

    14:27

  • L'Église comme mystère et sacrement universel

    19:12

  • L'Église comme peuple de Dieu et ses caractéristiques

    22:26

Description

L'Eglise est avant tou une réalité mystique, c'est à dire surnaturelle, invisible.

Elle est le dessein de Dieu de toute éternité, qui vise à se constituer un Peuple dont le christ est le chef.

Elle réunit par la foi et la charité les hommes de tous les temps et de tous les lieux.


Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


#Mystere #Surnaturelle #Realite #Dieu #Eternite #Peuple #Christ #Foi #Charite #Hommes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sursum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique, l'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute le dimanche à midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 25, l'Église, corps mystique du Christ. Nous avons donc ici l'affirmation du crédeau qui dit « Je crois à la Sainte Église catholique » . Et comme nous allons le voir dans cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI, la partie sur l'Église est étonnamment développée. Et cela va nous donner donc l'occasion d'approfondir ce mystère. Et ce qui est tout à fait étonnant, j'allais dire, ou remarquable en tout cas, c'est que cet exposé théologique sur l'Église commence par un exposé... de nature mystique. Donc, avant d'aborder les questions plus pratiques, en sachant la hiérarchie dans l'Église, le rôle de chacun, qui appartient à l'Église, qui peut être exclu de l'Église, etc., ce dont nous parlerons dans le prochain épisode, ici, aujourd'hui, nous allons étudier plutôt l'aspect surnaturel du mystère de l'Église. Cette partie s'appelle « L'Église dans le dessein de Dieu » . Commençons, abordons cette question d'abord par le sens du mot « Église » . Que signifie le mot « Église » ? Réponse à cette question numéro 147. Il désigne le peuple que Dieu convoque et rassemble de tous les confins de la terre pour constituer l'assemblée de ceux qui, par la foi et par le baptême, deviennent fils de Dieu, membres du Christ. temples de l'Esprit-Saint. Alors, je vous avais dit que c'était une approche mystique, et qui commence déjà depuis cette première question. Ce peuple convoqué par Dieu, rassemblé par Dieu de tous les confins de la terre, pour constituer l'assemblée de ceux qui par la foi et le baptême deviennent fils de Dieu, membres du Christ et temples de l'Esprit-Saint. J'insiste sur la notion de fils de Dieu, dans le sens où, qu'est-ce qu'on appelle le fils d'un homme ? C'est celui qui a reçu Merci. La vie de cet homme, dont la vie a été transmise. Alors la vie déjà est un mystère, on a déjà eu l'occasion d'en parler. La vie c'est quelque chose qui échappe complètement aux humains, on ne sait pas créer la vie. On ne peut pas créer la vie en laboratoire, tout ce qu'on peut faire c'est la transmettre d'un vivant à un autre vivant. Aussi bien on est capable de dire quand quelque chose est vivant ou quand quelque chose est mort, aussi bien c'est quelque chose qui nous échappe. et qui est très difficile à définir biologiquement ou philosophiquement. Mais, donc je disais, le fils de quelqu'un, c'est celui qui a reçu la vie de son père. Eh bien, lorsqu'on dit que nous sommes, que les chrétiens, que l'Assemblée, les membres de l'Église sont fils de Dieu, eh bien, je pense qu'il faut l'entendre au sens strict, c'est dire que nous avons reçu la vie de Dieu, reçu une certaine vie, et cette vie, c'est... cette vie donnée par la foi et par le baptême. Cette vie, comme on va le voir, c'est la vie surnaturelle, c'est la vie de la grâce, au sens où Dieu véritablement nous communique ce qui le fait vivre, ce qui fait de lui un vivant, pour nous faire participer à cette grâce, à cette vie nouvelle qui nous donne par les sacrements. Et c'est en ce sens, évidemment, que nous sommes frères de Jésus-Christ. parce que de même que Dieu le Père de toute éternité donne la vie, transmet la vie à son Fils, à son Fils éternel, de façon plénière, de façon parfaite, de façon totale, en nous, il nous la transmet de façon participée, de façon partielle. Et puisque la seconde personne de la Trinité reçoit cette vie divine de façon totale, non seulement nous sommes frères de Jésus-Christ parce que nous avons la même vie que lui a reçue, mais nous sommes même membres, participants de la vie. que le Christ, comme personne, la seconde personne de la Trinité, reçoit en plénitude. Et c'est en ce sens, nous allons le voir, que nous sommes membres du Christ, c'est-à-dire membres du corps du Christ. Nous avons la même vie que le Christ qui circule dans l'ensemble des hommes qui sont liés par ce mystère de la grâce, de la même façon que les différents membres d'un corps, ma main, mon pied, ma jambe, sont dits vivants parce qu'ils sont rattachés à l'ensemble du corps qui est vivant. De la même façon, nous disons que nous sommes membres du Christ, parce que c'est le Christ qui est le vivant de toute éternité, qui a reçu la vie de Dieu, qui reçoit la vie de Dieu de toute éternité. Et par le mystère de l'incarnation, de la rédemption, etc., nous devenons des membres de ce corps vivant de la vie de Dieu, parce qu'il nous est donné la possibilité d'y participer. Vous voyez que ce mystère de l'Église, finalement, récapitule, réconcilie ou... ou résume l'ensemble des mystères de la foi. On peut dire d'une certaine façon que l'Église, c'est vraiment le point central, le gond autour duquel tous les autres mystères s'organisent. Puisque ce que je dis est tout à fait banal, puisque comme on le verra, comme je viens de le dire, l'Église c'est le corps du Christ, donc le Christ étant le centre et le foyer de toute l'économie du salut, et bien il est tout à fait logique qu'il en aille de même pour l'Église. Alors, continuons cette étude du nom de l'Église. Dans la Bible, dit la question 148, quels sont les autres noms et images qui désignent l'Église ? Dans la Sainte Écriture, nous trouvons de nombreuses images qui mettent en évidence les différents aspects du mystère de l'Église. Car oui, ce mystère est complexe et on a besoin de différentes images pour en comprendre la profondeur, pour en comprendre la hauteur, la largeur et la... et la profondeur, comme dit Saint Paul, du mystère du Christ, nous avons besoin de différentes images qui chacune vont apporter un éclairage sur un aspect distinct. L'Ancien Testament privilégie les images liées au peuple de Dieu. Alors évidemment, le peuple de Dieu, c'est le peuple hébreu qui a été choisi par Dieu. Dieu s'est choisi un peuple, il lui a donné une loi, il lui a donné un roi, il lui a donné des prophètes, il lui a donné un rituel, il lui a donné des prêtres. Il lui a donné tout ce qui constitue un peuple comme tel pour en faire un peuple tout à fait différent des autres, parce que c'est le peuple élu, le peuple choisi, le peuple qui est fait pour servir Dieu, pour servir les desseins divins, en particulier dans l'Ancien Testament, pour servir le dessein d'accueillir, de donner naissance dans le monde, dans la matière, dans la chair, dans l'humanité, à la seconde personne de la Trinité. Et alors justement... Je vous invite à relire l'Ancien Testament avec cette idée du peuple de Dieu. C'est vraiment Dieu qui se constitue un peuple. D'abord avec une petite poignée de gens, de familles, et puis avec un enseignement qui est répété à travers les générations. La loi de Moïse et l'ensemble des aventures, des événements du peuple hébreu, la captivité, la libération. le passage dans le désert, puis la conquête de la terre promise. Tous ces événements, évidemment, ils ont un sens historique, mais ils n'ont pour nous chrétiens, et ils ont surtout pour nous chrétiens, un sens d'image, un sens mystique. C'est-à-dire qu'ils veulent signifier quelque chose de l'ordre du mystère qui concerne l'Église et donc le peuple des chrétiens. Mais le fait que Dieu se soit constitué historiquement un peuple, dans l'Ancien Testament, a pour but de nous enseigner, quant au mystère de l'Église, que nous aussi, chrétiens, nous, participants, membres de l'Église, nous sommes un peuple, évidemment un peuple mystique, nous n'avons pas la même origine de sang, mais nous avons la même origine de vie surnaturelle. En d'autres termes, le peuple élu, le peuple élu aujourd'hui, depuis la venue du Christ, ce sont les membres de l'Église. Ce sont tous les chrétiens, tous ceux qui vivent de l'unité de la foi et de la grâce, donc du baptême, des sacrements. Voilà le véritable peuple élu, dont le peuple élu de l'Ancien Testament n'était qu'une préparation, une image matérielle qui annonçait le véritable peuple élu, qui est le peuple, encore une fois, des membres de l'Église. D'où toute l'ambiguïté de la religion juive actuelle. puisque, au sens strict, pour un chrétien, le peuple juif actuel n'a plus de rôle théologique, n'a plus de rôle dans l'économie du salut, puisqu'ils ne peuvent plus revendiquer le nom de peuple élu de Dieu. Ensuite, les autres images de l'Église. Le Nouveau Testament utilise les images, privilégie les images qui se rattachent au Christ comme tête de ce peuple, qui est son corps, comme je l'ai expliqué précédemment. Elles sont tirées, et ça c'est très intéressant, de la vie pastorale, par exemple la bergerie, le troupeau, les brebis, de la vie rurale, le champ, les oliviers, la vigne, de l'habitat, la demeure, la pierre, le temple, de la famille. épouse, mère, famille. Donc vous voyez, il y a toute cette diversité, effectivement. Alors il y a le fameux évangile du bon pasteur, au chapitre 10 de Saint Jean, qui évidemment me touche particulièrement, puisque comme vous le savez, je fais partie de l'institut du bon pasteur, donc un institut dans le charisme et l'imitation du Christ comme bon pasteur. Et donc le rôle du Christ, c'est celui de mener le troupeau des brebis jusqu'à la bergerie. Donc le lieu jusqu'à l'église, jusqu'à la demeure, là où demeurent assemblés, là où sont assemblés ceux qui suivent fidèlement le pasteur qui est le Christ. Je suis le bon pasteur, dit le Christ. Il y a aussi l'image de la vigne, comme je l'ai dit, de l'olivier, des champs, etc. Alors c'est très intéressant que la Sainte Écriture prenne ces images si classiques de la vie quotidienne pour nous parler de cette réalité surnaturelle. Question suivante. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Alors, je trouve magnifique parce que je vous laisse quelques secondes pour réfléchir à comment vous auriez répondu à cette question. Et vous allez voir, vous allez être sans doute assez étonné de la réponse. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Eh bien, puisqu'on parle de l'Église au sens mystique, voilà la réponse. L'Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l'ancienne alliance par l'élection d'Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l'action de Jésus-Christ, elle s'est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s'est manifestée ensuite comme mystère de salut par l'effusion de l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés. Je ne sais pas si vous avez été étonné par cette réponse, mais moi-même j'ai été étonné quand j'ai préparé cette émission. Parce que je ne m'attendais pas à ça. En général, on répond que l'Église est née du côté du Christ qui meurt sur la croix, ou elle est née au moment de l'incarnation, elle est achevée par la Pentecôte et la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, et l'enseignement des apôtres jusqu'à la mort du dernier apôtre où la révélation est close. Eh bien, ici, l'Église est envisagée, encore une fois, comme une réalité. mystique, surnaturelle, dans l'ensemble de l'économie du salut. Et donc, elle a son commencement et son enchaînement dans l'éternité de Dieu. Tout simplement. Elle a toujours existé et elle existera toujours. Parce que l'Église ici n'est pas entendue simplement comme l'Église fondée par... si fondée par le Christ, oui, mais non pas comme l'Église visible de l'Assemblée des croyants, mais comme l'Église, comme la... l'assemblée de tous ceux qui ont adhéré au salut apporté, donné par Dieu, depuis toute éternité. Donc, aussi bien préparé par l'ancienne alliance, signe du rassemblement futur de toutes les nations, comme je l'expliquais tout à l'heure, puis l'action de Jésus-Christ qui s'est accomplie dans sa mort et sa résurrection, ensuite manifestée comme mystère de salut par l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Et elle s'achèvera avec eux. comme l'assemblée céleste de tous les rachetés. Donc ça c'est ce qu'on lit par exemple dans l'Apocalypse, l'ensemble de tous les élus de tous les temps qui seront réunis en un seul corps, en un seul troupeau, dans un unique bercail, que sera le paradis et l'amitié et l'amour partagé avec Dieu. Voilà donc cette réalité mystique qu'est l'Église. Question suivante, quelle est la mission de l'Église ? La mission de l'Église... et d'annoncer et d'instaurer au milieu de toutes les nations le royaume de Dieu inauguré par Jésus-Christ. Elle constitue sur la terre le germe et le commencement de ce royaume du salut. Alors évidemment, il y aurait un tas de discussions autour de la question de l'articulation entre ce royaume de Dieu constitué, commencé sur terre et... les nations, les royaumes naturels de nos sociétés civiles. Mais justement, je crois que ça, on est vraiment au cœur, non seulement du mystère de l'Église, mais d'un problème de compréhension dans l'éclésiologie moderne. Le but de l'Église n'est pas de remplacer les sociétés civiles, les sociétés naturelles. La prédication du Christ, l'enseignement du Christ et l'établissement de l'Église dans le monde est une réalité surnaturelle qui ne vient pas détruire les réalités naturelles, mais qui vient les surélever et leur donner une nouvelle dimension qui est cette dimension de salut. De la même façon, on pourrait dire qu'une famille catholique, lorsqu'on est une famille catholique, ça ne veut pas dire qu'on est une famille différente des autres. Ça ne veut pas dire qu'on aurait un mode de vie. qui devraient être absolument différents des autres. Ça veut dire que la préoccupation spirituelle surnaturelle, bien sûr, est au centre, au cœur de la vie familiale, par la prière en famille, par le fait d'aller à la messe en famille, etc., par la considération, la pensée sur la vie, sur la mort, sur les sacrements, le baptême, etc., l'importance que l'on donne à tout ça. Mais évidemment, ça a aussi des conséquences morales sur la façon d'agir, la façon de penser. Mais extérieurement, Dieu ne demande pas, lorsqu'il dit qu'il faut quitter son père et sa mère, ça ne veut pas dire que le chrétien devrait abandonner ses parents. Ça veut dire que, bien sûr, il faut placer Dieu avant toute chose, et l'amour de Dieu avant toute chose, et être sans doute prêt à sacrifier un certain nombre de choses, à renoncer à un certain nombre de choses, en particulier ceux qui sont appelés à une vie de renoncement plus radicale. Mais... encore une fois, la foi chrétienne ne vient pas supprimer les réalités naturelles. Donc de la même façon, en ce qui concerne la société civile, la politique, au sens noble évidemment, du soin de la cité, de la police, de la communauté, la foi chrétienne ne vient pas par exemple, cette phrase quand Saint-Paul dit qu'il n'y aura plus ni juifs ni grecs, ni païens, ça ne veut pas dire que L'Église vient supprimer les identités, les nationalités, les cultures, les coutumes, etc. Ça veut dire qu'au ciel, bien sûr, tout cela sera totalement secondaire par rapport à notre foi. Et ça veut dire qu'ici-bas, puisque l'Église est le commencement de ce royaume, il faut bien sûr placer Dieu à la première place et être prêt à renoncer, à sacrifier les réalités naturelles qui viendraient s'opposer, qui viendraient empêcher ou contredire. Notre foi chrétienne est l'œuvre de la charité. C'est ce que nous enseignent tous les martyrs de l'histoire de l'Église. Si le culte de l'empereur au temps des Romains exige de sacrifier aux idoles, eh bien il faut mieux renoncer à l'empereur, renoncer à son poste, y compris renoncer à sa propre vie, plutôt que de renier le Christ et de renier la foi chrétienne. C'est vrai encore aujourd'hui. Je parle des Romains, mais on pourrait parler des martyrs de la... de la Révolution française, ou aujourd'hui d'autres formes de concessions que l'on tente de nous imposer dans des sociétés civiles qui sont de plus en plus éloignées de ce royaume de Dieu. Et c'est exactement ça que, quand le Christ dit « mon royaume n'est pas de ce monde » , c'est exactement ça qu'il dit, il n'est pas un conquérant humain qui vient imposer son royaume. Il est un conquérant divin, spirituel, surnaturel, qui vient proposer à tous les hommes, quel que soit leur royaume, quelle que soit leur appartenance sociale et politique, d'être membre de ce nouveau royaume spirituel. Alors, je ferme cette parenthèse et je reviens à mes questions. En quel sens l'Église est-elle mystère ? L'Église est mystère parce que, dans sa réalité visible, elle représente et accomplit une réalité spirituelle, divine, qui se perçoit uniquement avec les yeux de la foi. Voilà, dit de façon beaucoup plus élégante que ce que je vous disais tout à l'heure par rapport à la famille, par exemple, la réalité d'une vie chrétienne, de l'appartenance à l'Église, est évidemment invisible parce qu'elle est mystique, parce qu'elle est spirituelle. Donc, voilà, c'est ce que je voulais dire en disant que le chrétien n'est pas quelqu'un qui va vivre différemment ou s'habiller différemment ou se comporter différemment. si ce n'est évidemment dans les conséquences de cette vérité de la foi et dans ce que cela implique aussi bien de corporel et de visible. Mais la réalité elle-même, elle est spirituelle, elle est dite spirituelle, elle est dite surnaturelle parce qu'elle n'est pas visible par les yeux de la foi. De la même façon que dans le sacrement, par exemple, du baptême, on voit un signe qui est l'eau qui coule sur le front de l'enfant. Mais la réalité qui se réalise dans son âme, évidemment, est une réalité invisible. Que signifie pour l'Église être sacrement universel du salut ? L'Église comme sacrement, c'est un terme qu'on trouve chez les pères de l'Église. Alors évidemment, ce n'est pas dans le sens immédiat des sept sacrements. Il y a un lien, comme on va le voir. ce n'est pas dans le sens des sept sacrements. La réponse est la suivante. Cela signifie qu'elle est le signe et instrument de la réconciliation et de la communion de toute l'humanité avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain. Voilà ce que signifie cette belle expression, l'Église comme sacrement, c'est-à-dire sacrement universel du salut. Qu'est-ce qu'un sacrement ? Ça, on l'a appris au catéchisme. Enfin, on l'apprendra parce que c'est dans une prochaine saison. dans la prochaine saison, puisque la deuxième section du catéchisme porte sur les sacrements de l'Église. Et donc, on verra cette définition du sacrement. Le sacrement, c'est un signe sensible d'une réalité invisible, d'une réalité surnaturelle. Eh bien, c'est exactement en ce sens, donc au sens large, que l'Église est un sacrement. Elle est le signe visible d'une réalité invisible. Et ce signe, évidemment, dans le sacrement, c'est le signe d'une réalité invisible, mais le signe... accomplit la réalité. Comme je disais tout à l'heure, c'est quand l'eau coule sur le front de l'enfant avec les paroles du prêtre, qu'est accompli, qu'est réalisé. En théologie, on dit ex opere operato, par l'œuvre même qui est accomplie, est réalisée de façon invisible une vérité de grâce dans l'âme de celui qui reçoit le sacrement. Et bien de la même façon, l'Église donc est signée et instrument. Parce que c'est l'Église qui réalise cette réconciliation de tout le genre humain avec Dieu, et donc de toute l'humanité avec Dieu, et donc de l'unité du genre humain unie à Dieu. Dans la fin de cette partie, on se pose la question dans le catéchisme au sujet de la définition de l'Église comme peuple de Dieu, comme corps du Christ, et comme temple de l'Esprit-Saint. Alors pourquoi l'Église est-elle le peuple de Dieu ? L'Église est le peuple de Dieu parce qu'il a plu à Dieu de sanctifier et de sauver les hommes, non pas séparément, mais en les constituant en un seul peuple, rassemblés dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint. Quelles sont les caractéristiques du peuple de Dieu ? Ce peuple, dont on devient membre par la foi au Christ et par le baptême, a pour origine Dieu le Père, pour chef Jésus-Christ, pour condition la dignité et la liberté des fils de Dieu, pour loi... le commandement nouveau de l'amour, pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde, pour fin le royaume de Dieu, déjà commencé sur la terre. Vous voyez, c'est un peuple dynamique, un peuple qui a une mission, un peuple qui avance, qui a un chef sous les ordres de Jésus-Christ et qui a pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde et sa fin, c'est d'être accompli, de s'accomplir dans ce royaume de Dieu, déjà commencé par la grâce sur la terre. En quel sens le peuple de Dieu prend-il part aux trois fonctions du Christ, sacerdotale, prophétique et royale ? Alors ça c'est une citation de l'épître Saint-Pierre qui dit « Vous êtes un peuple de prêtres, prophètes et rois » . Alors qu'est-ce que ça signifie ? Le peuple de Dieu prend part à la fonction sacerdotale du Christ parce que les baptisés sont consacrés par l'Esprit-Saint pour offrir des sacrifices spirituels. Alors évidemment, tout sacrifice spirituel est une certaine forme de sacerdoce que les chrétiens jouent. Évidemment, ce n'est pas la même chose que le sacerdoce ministériel. Ça participe de la même réalité sacerdotale, qui est une participation au Christ. Comme on le verra, le Christ est l'unique prêtre, évidemment. Mais les ministres, le sacerdoce ministériel, est bien différent, parce que certains dans le peuple sont dédiés, sont dévoués à cette fonction sacerdotale, à la fonction du sacrifice en particulier, le sacrifice de la messe. Mais tous les baptisés participent d'une certaine façon à cette... œuvre de l'offrande des sacrifices spirituels que sont les prières en particulier. Le peuple de Dieu ensuite participe à sa fonction prophétique, parce que grâce au sens surnaturel de la foi, il s'attache de manière indéfectible à la foi, il en approfondit l'intelligence et il en devient témoin. Nous sommes tous des prophètes, appelés à être prophètes, déjà pour notre propre intelligence, mais aussi pour ceux qui nous entourent, et en ce sens être missionnaires au milieu du monde. Il participe enfin à sa fonction royale, par le service. imitant le Christ Jésus, roi de l'univers, qui s'est fait serviteur de tous, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent. Parce que, être... Être roi, c'est être au service du corps dont on est la tête. Alors, voilà pour cette première partie. Il y a encore d'autres questions d'ordre spirituel, mais je les garde pour la prochaine fois, à savoir la description de l'Église comme corps du Christ, comme je l'ai déjà évoqué, mais on verra plus en détail ce que signifie que l'Église est... corps du Christ, avec une tête avec le Christ, à sa tête. Comme toujours, prions le Saint-Esprit pour qu'il nous éclaire, afin de mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle, et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous, comme d'habitude, de votre fidélité et de votre écoute de cet épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Surtout n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcum Corda.

Chapters

  • Introduction à l'Église, corps mystique du Christ

    00:06

  • Définition et nature de l'Église dans le catéchisme

    00:44

  • L'Église comme assemblée des croyants

    02:07

  • Images et noms de l'Église dans la Bible

    06:33

  • Commencement et achèvement de l'Église

    11:59

  • Mission de l'Église dans le monde

    14:27

  • L'Église comme mystère et sacrement universel

    19:12

  • L'Église comme peuple de Dieu et ses caractéristiques

    22:26

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Description

L'Eglise est avant tou une réalité mystique, c'est à dire surnaturelle, invisible.

Elle est le dessein de Dieu de toute éternité, qui vise à se constituer un Peuple dont le christ est le chef.

Elle réunit par la foi et la charité les hommes de tous les temps et de tous les lieux.


Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


#Mystere #Surnaturelle #Realite #Dieu #Eternite #Peuple #Christ #Foi #Charite #Hommes


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sursum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique, l'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute le dimanche à midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 25, l'Église, corps mystique du Christ. Nous avons donc ici l'affirmation du crédeau qui dit « Je crois à la Sainte Église catholique » . Et comme nous allons le voir dans cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI, la partie sur l'Église est étonnamment développée. Et cela va nous donner donc l'occasion d'approfondir ce mystère. Et ce qui est tout à fait étonnant, j'allais dire, ou remarquable en tout cas, c'est que cet exposé théologique sur l'Église commence par un exposé... de nature mystique. Donc, avant d'aborder les questions plus pratiques, en sachant la hiérarchie dans l'Église, le rôle de chacun, qui appartient à l'Église, qui peut être exclu de l'Église, etc., ce dont nous parlerons dans le prochain épisode, ici, aujourd'hui, nous allons étudier plutôt l'aspect surnaturel du mystère de l'Église. Cette partie s'appelle « L'Église dans le dessein de Dieu » . Commençons, abordons cette question d'abord par le sens du mot « Église » . Que signifie le mot « Église » ? Réponse à cette question numéro 147. Il désigne le peuple que Dieu convoque et rassemble de tous les confins de la terre pour constituer l'assemblée de ceux qui, par la foi et par le baptême, deviennent fils de Dieu, membres du Christ. temples de l'Esprit-Saint. Alors, je vous avais dit que c'était une approche mystique, et qui commence déjà depuis cette première question. Ce peuple convoqué par Dieu, rassemblé par Dieu de tous les confins de la terre, pour constituer l'assemblée de ceux qui par la foi et le baptême deviennent fils de Dieu, membres du Christ et temples de l'Esprit-Saint. J'insiste sur la notion de fils de Dieu, dans le sens où, qu'est-ce qu'on appelle le fils d'un homme ? C'est celui qui a reçu Merci. La vie de cet homme, dont la vie a été transmise. Alors la vie déjà est un mystère, on a déjà eu l'occasion d'en parler. La vie c'est quelque chose qui échappe complètement aux humains, on ne sait pas créer la vie. On ne peut pas créer la vie en laboratoire, tout ce qu'on peut faire c'est la transmettre d'un vivant à un autre vivant. Aussi bien on est capable de dire quand quelque chose est vivant ou quand quelque chose est mort, aussi bien c'est quelque chose qui nous échappe. et qui est très difficile à définir biologiquement ou philosophiquement. Mais, donc je disais, le fils de quelqu'un, c'est celui qui a reçu la vie de son père. Eh bien, lorsqu'on dit que nous sommes, que les chrétiens, que l'Assemblée, les membres de l'Église sont fils de Dieu, eh bien, je pense qu'il faut l'entendre au sens strict, c'est dire que nous avons reçu la vie de Dieu, reçu une certaine vie, et cette vie, c'est... cette vie donnée par la foi et par le baptême. Cette vie, comme on va le voir, c'est la vie surnaturelle, c'est la vie de la grâce, au sens où Dieu véritablement nous communique ce qui le fait vivre, ce qui fait de lui un vivant, pour nous faire participer à cette grâce, à cette vie nouvelle qui nous donne par les sacrements. Et c'est en ce sens, évidemment, que nous sommes frères de Jésus-Christ. parce que de même que Dieu le Père de toute éternité donne la vie, transmet la vie à son Fils, à son Fils éternel, de façon plénière, de façon parfaite, de façon totale, en nous, il nous la transmet de façon participée, de façon partielle. Et puisque la seconde personne de la Trinité reçoit cette vie divine de façon totale, non seulement nous sommes frères de Jésus-Christ parce que nous avons la même vie que lui a reçue, mais nous sommes même membres, participants de la vie. que le Christ, comme personne, la seconde personne de la Trinité, reçoit en plénitude. Et c'est en ce sens, nous allons le voir, que nous sommes membres du Christ, c'est-à-dire membres du corps du Christ. Nous avons la même vie que le Christ qui circule dans l'ensemble des hommes qui sont liés par ce mystère de la grâce, de la même façon que les différents membres d'un corps, ma main, mon pied, ma jambe, sont dits vivants parce qu'ils sont rattachés à l'ensemble du corps qui est vivant. De la même façon, nous disons que nous sommes membres du Christ, parce que c'est le Christ qui est le vivant de toute éternité, qui a reçu la vie de Dieu, qui reçoit la vie de Dieu de toute éternité. Et par le mystère de l'incarnation, de la rédemption, etc., nous devenons des membres de ce corps vivant de la vie de Dieu, parce qu'il nous est donné la possibilité d'y participer. Vous voyez que ce mystère de l'Église, finalement, récapitule, réconcilie ou... ou résume l'ensemble des mystères de la foi. On peut dire d'une certaine façon que l'Église, c'est vraiment le point central, le gond autour duquel tous les autres mystères s'organisent. Puisque ce que je dis est tout à fait banal, puisque comme on le verra, comme je viens de le dire, l'Église c'est le corps du Christ, donc le Christ étant le centre et le foyer de toute l'économie du salut, et bien il est tout à fait logique qu'il en aille de même pour l'Église. Alors, continuons cette étude du nom de l'Église. Dans la Bible, dit la question 148, quels sont les autres noms et images qui désignent l'Église ? Dans la Sainte Écriture, nous trouvons de nombreuses images qui mettent en évidence les différents aspects du mystère de l'Église. Car oui, ce mystère est complexe et on a besoin de différentes images pour en comprendre la profondeur, pour en comprendre la hauteur, la largeur et la... et la profondeur, comme dit Saint Paul, du mystère du Christ, nous avons besoin de différentes images qui chacune vont apporter un éclairage sur un aspect distinct. L'Ancien Testament privilégie les images liées au peuple de Dieu. Alors évidemment, le peuple de Dieu, c'est le peuple hébreu qui a été choisi par Dieu. Dieu s'est choisi un peuple, il lui a donné une loi, il lui a donné un roi, il lui a donné des prophètes, il lui a donné un rituel, il lui a donné des prêtres. Il lui a donné tout ce qui constitue un peuple comme tel pour en faire un peuple tout à fait différent des autres, parce que c'est le peuple élu, le peuple choisi, le peuple qui est fait pour servir Dieu, pour servir les desseins divins, en particulier dans l'Ancien Testament, pour servir le dessein d'accueillir, de donner naissance dans le monde, dans la matière, dans la chair, dans l'humanité, à la seconde personne de la Trinité. Et alors justement... Je vous invite à relire l'Ancien Testament avec cette idée du peuple de Dieu. C'est vraiment Dieu qui se constitue un peuple. D'abord avec une petite poignée de gens, de familles, et puis avec un enseignement qui est répété à travers les générations. La loi de Moïse et l'ensemble des aventures, des événements du peuple hébreu, la captivité, la libération. le passage dans le désert, puis la conquête de la terre promise. Tous ces événements, évidemment, ils ont un sens historique, mais ils n'ont pour nous chrétiens, et ils ont surtout pour nous chrétiens, un sens d'image, un sens mystique. C'est-à-dire qu'ils veulent signifier quelque chose de l'ordre du mystère qui concerne l'Église et donc le peuple des chrétiens. Mais le fait que Dieu se soit constitué historiquement un peuple, dans l'Ancien Testament, a pour but de nous enseigner, quant au mystère de l'Église, que nous aussi, chrétiens, nous, participants, membres de l'Église, nous sommes un peuple, évidemment un peuple mystique, nous n'avons pas la même origine de sang, mais nous avons la même origine de vie surnaturelle. En d'autres termes, le peuple élu, le peuple élu aujourd'hui, depuis la venue du Christ, ce sont les membres de l'Église. Ce sont tous les chrétiens, tous ceux qui vivent de l'unité de la foi et de la grâce, donc du baptême, des sacrements. Voilà le véritable peuple élu, dont le peuple élu de l'Ancien Testament n'était qu'une préparation, une image matérielle qui annonçait le véritable peuple élu, qui est le peuple, encore une fois, des membres de l'Église. D'où toute l'ambiguïté de la religion juive actuelle. puisque, au sens strict, pour un chrétien, le peuple juif actuel n'a plus de rôle théologique, n'a plus de rôle dans l'économie du salut, puisqu'ils ne peuvent plus revendiquer le nom de peuple élu de Dieu. Ensuite, les autres images de l'Église. Le Nouveau Testament utilise les images, privilégie les images qui se rattachent au Christ comme tête de ce peuple, qui est son corps, comme je l'ai expliqué précédemment. Elles sont tirées, et ça c'est très intéressant, de la vie pastorale, par exemple la bergerie, le troupeau, les brebis, de la vie rurale, le champ, les oliviers, la vigne, de l'habitat, la demeure, la pierre, le temple, de la famille. épouse, mère, famille. Donc vous voyez, il y a toute cette diversité, effectivement. Alors il y a le fameux évangile du bon pasteur, au chapitre 10 de Saint Jean, qui évidemment me touche particulièrement, puisque comme vous le savez, je fais partie de l'institut du bon pasteur, donc un institut dans le charisme et l'imitation du Christ comme bon pasteur. Et donc le rôle du Christ, c'est celui de mener le troupeau des brebis jusqu'à la bergerie. Donc le lieu jusqu'à l'église, jusqu'à la demeure, là où demeurent assemblés, là où sont assemblés ceux qui suivent fidèlement le pasteur qui est le Christ. Je suis le bon pasteur, dit le Christ. Il y a aussi l'image de la vigne, comme je l'ai dit, de l'olivier, des champs, etc. Alors c'est très intéressant que la Sainte Écriture prenne ces images si classiques de la vie quotidienne pour nous parler de cette réalité surnaturelle. Question suivante. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Alors, je trouve magnifique parce que je vous laisse quelques secondes pour réfléchir à comment vous auriez répondu à cette question. Et vous allez voir, vous allez être sans doute assez étonné de la réponse. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Eh bien, puisqu'on parle de l'Église au sens mystique, voilà la réponse. L'Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l'ancienne alliance par l'élection d'Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l'action de Jésus-Christ, elle s'est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s'est manifestée ensuite comme mystère de salut par l'effusion de l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés. Je ne sais pas si vous avez été étonné par cette réponse, mais moi-même j'ai été étonné quand j'ai préparé cette émission. Parce que je ne m'attendais pas à ça. En général, on répond que l'Église est née du côté du Christ qui meurt sur la croix, ou elle est née au moment de l'incarnation, elle est achevée par la Pentecôte et la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, et l'enseignement des apôtres jusqu'à la mort du dernier apôtre où la révélation est close. Eh bien, ici, l'Église est envisagée, encore une fois, comme une réalité. mystique, surnaturelle, dans l'ensemble de l'économie du salut. Et donc, elle a son commencement et son enchaînement dans l'éternité de Dieu. Tout simplement. Elle a toujours existé et elle existera toujours. Parce que l'Église ici n'est pas entendue simplement comme l'Église fondée par... si fondée par le Christ, oui, mais non pas comme l'Église visible de l'Assemblée des croyants, mais comme l'Église, comme la... l'assemblée de tous ceux qui ont adhéré au salut apporté, donné par Dieu, depuis toute éternité. Donc, aussi bien préparé par l'ancienne alliance, signe du rassemblement futur de toutes les nations, comme je l'expliquais tout à l'heure, puis l'action de Jésus-Christ qui s'est accomplie dans sa mort et sa résurrection, ensuite manifestée comme mystère de salut par l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Et elle s'achèvera avec eux. comme l'assemblée céleste de tous les rachetés. Donc ça c'est ce qu'on lit par exemple dans l'Apocalypse, l'ensemble de tous les élus de tous les temps qui seront réunis en un seul corps, en un seul troupeau, dans un unique bercail, que sera le paradis et l'amitié et l'amour partagé avec Dieu. Voilà donc cette réalité mystique qu'est l'Église. Question suivante, quelle est la mission de l'Église ? La mission de l'Église... et d'annoncer et d'instaurer au milieu de toutes les nations le royaume de Dieu inauguré par Jésus-Christ. Elle constitue sur la terre le germe et le commencement de ce royaume du salut. Alors évidemment, il y aurait un tas de discussions autour de la question de l'articulation entre ce royaume de Dieu constitué, commencé sur terre et... les nations, les royaumes naturels de nos sociétés civiles. Mais justement, je crois que ça, on est vraiment au cœur, non seulement du mystère de l'Église, mais d'un problème de compréhension dans l'éclésiologie moderne. Le but de l'Église n'est pas de remplacer les sociétés civiles, les sociétés naturelles. La prédication du Christ, l'enseignement du Christ et l'établissement de l'Église dans le monde est une réalité surnaturelle qui ne vient pas détruire les réalités naturelles, mais qui vient les surélever et leur donner une nouvelle dimension qui est cette dimension de salut. De la même façon, on pourrait dire qu'une famille catholique, lorsqu'on est une famille catholique, ça ne veut pas dire qu'on est une famille différente des autres. Ça ne veut pas dire qu'on aurait un mode de vie. qui devraient être absolument différents des autres. Ça veut dire que la préoccupation spirituelle surnaturelle, bien sûr, est au centre, au cœur de la vie familiale, par la prière en famille, par le fait d'aller à la messe en famille, etc., par la considération, la pensée sur la vie, sur la mort, sur les sacrements, le baptême, etc., l'importance que l'on donne à tout ça. Mais évidemment, ça a aussi des conséquences morales sur la façon d'agir, la façon de penser. Mais extérieurement, Dieu ne demande pas, lorsqu'il dit qu'il faut quitter son père et sa mère, ça ne veut pas dire que le chrétien devrait abandonner ses parents. Ça veut dire que, bien sûr, il faut placer Dieu avant toute chose, et l'amour de Dieu avant toute chose, et être sans doute prêt à sacrifier un certain nombre de choses, à renoncer à un certain nombre de choses, en particulier ceux qui sont appelés à une vie de renoncement plus radicale. Mais... encore une fois, la foi chrétienne ne vient pas supprimer les réalités naturelles. Donc de la même façon, en ce qui concerne la société civile, la politique, au sens noble évidemment, du soin de la cité, de la police, de la communauté, la foi chrétienne ne vient pas par exemple, cette phrase quand Saint-Paul dit qu'il n'y aura plus ni juifs ni grecs, ni païens, ça ne veut pas dire que L'Église vient supprimer les identités, les nationalités, les cultures, les coutumes, etc. Ça veut dire qu'au ciel, bien sûr, tout cela sera totalement secondaire par rapport à notre foi. Et ça veut dire qu'ici-bas, puisque l'Église est le commencement de ce royaume, il faut bien sûr placer Dieu à la première place et être prêt à renoncer, à sacrifier les réalités naturelles qui viendraient s'opposer, qui viendraient empêcher ou contredire. Notre foi chrétienne est l'œuvre de la charité. C'est ce que nous enseignent tous les martyrs de l'histoire de l'Église. Si le culte de l'empereur au temps des Romains exige de sacrifier aux idoles, eh bien il faut mieux renoncer à l'empereur, renoncer à son poste, y compris renoncer à sa propre vie, plutôt que de renier le Christ et de renier la foi chrétienne. C'est vrai encore aujourd'hui. Je parle des Romains, mais on pourrait parler des martyrs de la... de la Révolution française, ou aujourd'hui d'autres formes de concessions que l'on tente de nous imposer dans des sociétés civiles qui sont de plus en plus éloignées de ce royaume de Dieu. Et c'est exactement ça que, quand le Christ dit « mon royaume n'est pas de ce monde » , c'est exactement ça qu'il dit, il n'est pas un conquérant humain qui vient imposer son royaume. Il est un conquérant divin, spirituel, surnaturel, qui vient proposer à tous les hommes, quel que soit leur royaume, quelle que soit leur appartenance sociale et politique, d'être membre de ce nouveau royaume spirituel. Alors, je ferme cette parenthèse et je reviens à mes questions. En quel sens l'Église est-elle mystère ? L'Église est mystère parce que, dans sa réalité visible, elle représente et accomplit une réalité spirituelle, divine, qui se perçoit uniquement avec les yeux de la foi. Voilà, dit de façon beaucoup plus élégante que ce que je vous disais tout à l'heure par rapport à la famille, par exemple, la réalité d'une vie chrétienne, de l'appartenance à l'Église, est évidemment invisible parce qu'elle est mystique, parce qu'elle est spirituelle. Donc, voilà, c'est ce que je voulais dire en disant que le chrétien n'est pas quelqu'un qui va vivre différemment ou s'habiller différemment ou se comporter différemment. si ce n'est évidemment dans les conséquences de cette vérité de la foi et dans ce que cela implique aussi bien de corporel et de visible. Mais la réalité elle-même, elle est spirituelle, elle est dite spirituelle, elle est dite surnaturelle parce qu'elle n'est pas visible par les yeux de la foi. De la même façon que dans le sacrement, par exemple, du baptême, on voit un signe qui est l'eau qui coule sur le front de l'enfant. Mais la réalité qui se réalise dans son âme, évidemment, est une réalité invisible. Que signifie pour l'Église être sacrement universel du salut ? L'Église comme sacrement, c'est un terme qu'on trouve chez les pères de l'Église. Alors évidemment, ce n'est pas dans le sens immédiat des sept sacrements. Il y a un lien, comme on va le voir. ce n'est pas dans le sens des sept sacrements. La réponse est la suivante. Cela signifie qu'elle est le signe et instrument de la réconciliation et de la communion de toute l'humanité avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain. Voilà ce que signifie cette belle expression, l'Église comme sacrement, c'est-à-dire sacrement universel du salut. Qu'est-ce qu'un sacrement ? Ça, on l'a appris au catéchisme. Enfin, on l'apprendra parce que c'est dans une prochaine saison. dans la prochaine saison, puisque la deuxième section du catéchisme porte sur les sacrements de l'Église. Et donc, on verra cette définition du sacrement. Le sacrement, c'est un signe sensible d'une réalité invisible, d'une réalité surnaturelle. Eh bien, c'est exactement en ce sens, donc au sens large, que l'Église est un sacrement. Elle est le signe visible d'une réalité invisible. Et ce signe, évidemment, dans le sacrement, c'est le signe d'une réalité invisible, mais le signe... accomplit la réalité. Comme je disais tout à l'heure, c'est quand l'eau coule sur le front de l'enfant avec les paroles du prêtre, qu'est accompli, qu'est réalisé. En théologie, on dit ex opere operato, par l'œuvre même qui est accomplie, est réalisée de façon invisible une vérité de grâce dans l'âme de celui qui reçoit le sacrement. Et bien de la même façon, l'Église donc est signée et instrument. Parce que c'est l'Église qui réalise cette réconciliation de tout le genre humain avec Dieu, et donc de toute l'humanité avec Dieu, et donc de l'unité du genre humain unie à Dieu. Dans la fin de cette partie, on se pose la question dans le catéchisme au sujet de la définition de l'Église comme peuple de Dieu, comme corps du Christ, et comme temple de l'Esprit-Saint. Alors pourquoi l'Église est-elle le peuple de Dieu ? L'Église est le peuple de Dieu parce qu'il a plu à Dieu de sanctifier et de sauver les hommes, non pas séparément, mais en les constituant en un seul peuple, rassemblés dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint. Quelles sont les caractéristiques du peuple de Dieu ? Ce peuple, dont on devient membre par la foi au Christ et par le baptême, a pour origine Dieu le Père, pour chef Jésus-Christ, pour condition la dignité et la liberté des fils de Dieu, pour loi... le commandement nouveau de l'amour, pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde, pour fin le royaume de Dieu, déjà commencé sur la terre. Vous voyez, c'est un peuple dynamique, un peuple qui a une mission, un peuple qui avance, qui a un chef sous les ordres de Jésus-Christ et qui a pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde et sa fin, c'est d'être accompli, de s'accomplir dans ce royaume de Dieu, déjà commencé par la grâce sur la terre. En quel sens le peuple de Dieu prend-il part aux trois fonctions du Christ, sacerdotale, prophétique et royale ? Alors ça c'est une citation de l'épître Saint-Pierre qui dit « Vous êtes un peuple de prêtres, prophètes et rois » . Alors qu'est-ce que ça signifie ? Le peuple de Dieu prend part à la fonction sacerdotale du Christ parce que les baptisés sont consacrés par l'Esprit-Saint pour offrir des sacrifices spirituels. Alors évidemment, tout sacrifice spirituel est une certaine forme de sacerdoce que les chrétiens jouent. Évidemment, ce n'est pas la même chose que le sacerdoce ministériel. Ça participe de la même réalité sacerdotale, qui est une participation au Christ. Comme on le verra, le Christ est l'unique prêtre, évidemment. Mais les ministres, le sacerdoce ministériel, est bien différent, parce que certains dans le peuple sont dédiés, sont dévoués à cette fonction sacerdotale, à la fonction du sacrifice en particulier, le sacrifice de la messe. Mais tous les baptisés participent d'une certaine façon à cette... œuvre de l'offrande des sacrifices spirituels que sont les prières en particulier. Le peuple de Dieu ensuite participe à sa fonction prophétique, parce que grâce au sens surnaturel de la foi, il s'attache de manière indéfectible à la foi, il en approfondit l'intelligence et il en devient témoin. Nous sommes tous des prophètes, appelés à être prophètes, déjà pour notre propre intelligence, mais aussi pour ceux qui nous entourent, et en ce sens être missionnaires au milieu du monde. Il participe enfin à sa fonction royale, par le service. imitant le Christ Jésus, roi de l'univers, qui s'est fait serviteur de tous, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent. Parce que, être... Être roi, c'est être au service du corps dont on est la tête. Alors, voilà pour cette première partie. Il y a encore d'autres questions d'ordre spirituel, mais je les garde pour la prochaine fois, à savoir la description de l'Église comme corps du Christ, comme je l'ai déjà évoqué, mais on verra plus en détail ce que signifie que l'Église est... corps du Christ, avec une tête avec le Christ, à sa tête. Comme toujours, prions le Saint-Esprit pour qu'il nous éclaire, afin de mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle, et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous, comme d'habitude, de votre fidélité et de votre écoute de cet épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Surtout n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcum Corda.

Chapters

  • Introduction à l'Église, corps mystique du Christ

    00:06

  • Définition et nature de l'Église dans le catéchisme

    00:44

  • L'Église comme assemblée des croyants

    02:07

  • Images et noms de l'Église dans la Bible

    06:33

  • Commencement et achèvement de l'Église

    11:59

  • Mission de l'Église dans le monde

    14:27

  • L'Église comme mystère et sacrement universel

    19:12

  • L'Église comme peuple de Dieu et ses caractéristiques

    22:26

Description

L'Eglise est avant tou une réalité mystique, c'est à dire surnaturelle, invisible.

Elle est le dessein de Dieu de toute éternité, qui vise à se constituer un Peuple dont le christ est le chef.

Elle réunit par la foi et la charité les hommes de tous les temps et de tous les lieux.


Que Dieu vous bénisse !

Abbé Matthieu Raffray


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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans l'émission Sursum Corda, le podcast qui vous fait redécouvrir les trésors de la foi chrétienne, semaine après semaine. Je suis l'abbé Mathieu Raffray, prêtre et théologien, et je vous propose à chaque épisode de plonger ensemble dans le catéchisme de l'Église catholique, l'occasion d'éclairer les grands problèmes de notre temps, les grandes questions de tous les temps, à la lumière de l'enseignement de l'Église. Ce podcast est proposé chaque jeudi à 17h30 sur Radio Courtoisie, puis il est disponible sur toutes les plateformes d'écoute le dimanche à midi. Soutenez-le, faites-le connaître autour de vous. Épisode 25, l'Église, corps mystique du Christ. Nous avons donc ici l'affirmation du crédeau qui dit « Je crois à la Sainte Église catholique » . Et comme nous allons le voir dans cet abrégé du catéchisme de l'Église catholique par le pape Benoît XVI, la partie sur l'Église est étonnamment développée. Et cela va nous donner donc l'occasion d'approfondir ce mystère. Et ce qui est tout à fait étonnant, j'allais dire, ou remarquable en tout cas, c'est que cet exposé théologique sur l'Église commence par un exposé... de nature mystique. Donc, avant d'aborder les questions plus pratiques, en sachant la hiérarchie dans l'Église, le rôle de chacun, qui appartient à l'Église, qui peut être exclu de l'Église, etc., ce dont nous parlerons dans le prochain épisode, ici, aujourd'hui, nous allons étudier plutôt l'aspect surnaturel du mystère de l'Église. Cette partie s'appelle « L'Église dans le dessein de Dieu » . Commençons, abordons cette question d'abord par le sens du mot « Église » . Que signifie le mot « Église » ? Réponse à cette question numéro 147. Il désigne le peuple que Dieu convoque et rassemble de tous les confins de la terre pour constituer l'assemblée de ceux qui, par la foi et par le baptême, deviennent fils de Dieu, membres du Christ. temples de l'Esprit-Saint. Alors, je vous avais dit que c'était une approche mystique, et qui commence déjà depuis cette première question. Ce peuple convoqué par Dieu, rassemblé par Dieu de tous les confins de la terre, pour constituer l'assemblée de ceux qui par la foi et le baptême deviennent fils de Dieu, membres du Christ et temples de l'Esprit-Saint. J'insiste sur la notion de fils de Dieu, dans le sens où, qu'est-ce qu'on appelle le fils d'un homme ? C'est celui qui a reçu Merci. La vie de cet homme, dont la vie a été transmise. Alors la vie déjà est un mystère, on a déjà eu l'occasion d'en parler. La vie c'est quelque chose qui échappe complètement aux humains, on ne sait pas créer la vie. On ne peut pas créer la vie en laboratoire, tout ce qu'on peut faire c'est la transmettre d'un vivant à un autre vivant. Aussi bien on est capable de dire quand quelque chose est vivant ou quand quelque chose est mort, aussi bien c'est quelque chose qui nous échappe. et qui est très difficile à définir biologiquement ou philosophiquement. Mais, donc je disais, le fils de quelqu'un, c'est celui qui a reçu la vie de son père. Eh bien, lorsqu'on dit que nous sommes, que les chrétiens, que l'Assemblée, les membres de l'Église sont fils de Dieu, eh bien, je pense qu'il faut l'entendre au sens strict, c'est dire que nous avons reçu la vie de Dieu, reçu une certaine vie, et cette vie, c'est... cette vie donnée par la foi et par le baptême. Cette vie, comme on va le voir, c'est la vie surnaturelle, c'est la vie de la grâce, au sens où Dieu véritablement nous communique ce qui le fait vivre, ce qui fait de lui un vivant, pour nous faire participer à cette grâce, à cette vie nouvelle qui nous donne par les sacrements. Et c'est en ce sens, évidemment, que nous sommes frères de Jésus-Christ. parce que de même que Dieu le Père de toute éternité donne la vie, transmet la vie à son Fils, à son Fils éternel, de façon plénière, de façon parfaite, de façon totale, en nous, il nous la transmet de façon participée, de façon partielle. Et puisque la seconde personne de la Trinité reçoit cette vie divine de façon totale, non seulement nous sommes frères de Jésus-Christ parce que nous avons la même vie que lui a reçue, mais nous sommes même membres, participants de la vie. que le Christ, comme personne, la seconde personne de la Trinité, reçoit en plénitude. Et c'est en ce sens, nous allons le voir, que nous sommes membres du Christ, c'est-à-dire membres du corps du Christ. Nous avons la même vie que le Christ qui circule dans l'ensemble des hommes qui sont liés par ce mystère de la grâce, de la même façon que les différents membres d'un corps, ma main, mon pied, ma jambe, sont dits vivants parce qu'ils sont rattachés à l'ensemble du corps qui est vivant. De la même façon, nous disons que nous sommes membres du Christ, parce que c'est le Christ qui est le vivant de toute éternité, qui a reçu la vie de Dieu, qui reçoit la vie de Dieu de toute éternité. Et par le mystère de l'incarnation, de la rédemption, etc., nous devenons des membres de ce corps vivant de la vie de Dieu, parce qu'il nous est donné la possibilité d'y participer. Vous voyez que ce mystère de l'Église, finalement, récapitule, réconcilie ou... ou résume l'ensemble des mystères de la foi. On peut dire d'une certaine façon que l'Église, c'est vraiment le point central, le gond autour duquel tous les autres mystères s'organisent. Puisque ce que je dis est tout à fait banal, puisque comme on le verra, comme je viens de le dire, l'Église c'est le corps du Christ, donc le Christ étant le centre et le foyer de toute l'économie du salut, et bien il est tout à fait logique qu'il en aille de même pour l'Église. Alors, continuons cette étude du nom de l'Église. Dans la Bible, dit la question 148, quels sont les autres noms et images qui désignent l'Église ? Dans la Sainte Écriture, nous trouvons de nombreuses images qui mettent en évidence les différents aspects du mystère de l'Église. Car oui, ce mystère est complexe et on a besoin de différentes images pour en comprendre la profondeur, pour en comprendre la hauteur, la largeur et la... et la profondeur, comme dit Saint Paul, du mystère du Christ, nous avons besoin de différentes images qui chacune vont apporter un éclairage sur un aspect distinct. L'Ancien Testament privilégie les images liées au peuple de Dieu. Alors évidemment, le peuple de Dieu, c'est le peuple hébreu qui a été choisi par Dieu. Dieu s'est choisi un peuple, il lui a donné une loi, il lui a donné un roi, il lui a donné des prophètes, il lui a donné un rituel, il lui a donné des prêtres. Il lui a donné tout ce qui constitue un peuple comme tel pour en faire un peuple tout à fait différent des autres, parce que c'est le peuple élu, le peuple choisi, le peuple qui est fait pour servir Dieu, pour servir les desseins divins, en particulier dans l'Ancien Testament, pour servir le dessein d'accueillir, de donner naissance dans le monde, dans la matière, dans la chair, dans l'humanité, à la seconde personne de la Trinité. Et alors justement... Je vous invite à relire l'Ancien Testament avec cette idée du peuple de Dieu. C'est vraiment Dieu qui se constitue un peuple. D'abord avec une petite poignée de gens, de familles, et puis avec un enseignement qui est répété à travers les générations. La loi de Moïse et l'ensemble des aventures, des événements du peuple hébreu, la captivité, la libération. le passage dans le désert, puis la conquête de la terre promise. Tous ces événements, évidemment, ils ont un sens historique, mais ils n'ont pour nous chrétiens, et ils ont surtout pour nous chrétiens, un sens d'image, un sens mystique. C'est-à-dire qu'ils veulent signifier quelque chose de l'ordre du mystère qui concerne l'Église et donc le peuple des chrétiens. Mais le fait que Dieu se soit constitué historiquement un peuple, dans l'Ancien Testament, a pour but de nous enseigner, quant au mystère de l'Église, que nous aussi, chrétiens, nous, participants, membres de l'Église, nous sommes un peuple, évidemment un peuple mystique, nous n'avons pas la même origine de sang, mais nous avons la même origine de vie surnaturelle. En d'autres termes, le peuple élu, le peuple élu aujourd'hui, depuis la venue du Christ, ce sont les membres de l'Église. Ce sont tous les chrétiens, tous ceux qui vivent de l'unité de la foi et de la grâce, donc du baptême, des sacrements. Voilà le véritable peuple élu, dont le peuple élu de l'Ancien Testament n'était qu'une préparation, une image matérielle qui annonçait le véritable peuple élu, qui est le peuple, encore une fois, des membres de l'Église. D'où toute l'ambiguïté de la religion juive actuelle. puisque, au sens strict, pour un chrétien, le peuple juif actuel n'a plus de rôle théologique, n'a plus de rôle dans l'économie du salut, puisqu'ils ne peuvent plus revendiquer le nom de peuple élu de Dieu. Ensuite, les autres images de l'Église. Le Nouveau Testament utilise les images, privilégie les images qui se rattachent au Christ comme tête de ce peuple, qui est son corps, comme je l'ai expliqué précédemment. Elles sont tirées, et ça c'est très intéressant, de la vie pastorale, par exemple la bergerie, le troupeau, les brebis, de la vie rurale, le champ, les oliviers, la vigne, de l'habitat, la demeure, la pierre, le temple, de la famille. épouse, mère, famille. Donc vous voyez, il y a toute cette diversité, effectivement. Alors il y a le fameux évangile du bon pasteur, au chapitre 10 de Saint Jean, qui évidemment me touche particulièrement, puisque comme vous le savez, je fais partie de l'institut du bon pasteur, donc un institut dans le charisme et l'imitation du Christ comme bon pasteur. Et donc le rôle du Christ, c'est celui de mener le troupeau des brebis jusqu'à la bergerie. Donc le lieu jusqu'à l'église, jusqu'à la demeure, là où demeurent assemblés, là où sont assemblés ceux qui suivent fidèlement le pasteur qui est le Christ. Je suis le bon pasteur, dit le Christ. Il y a aussi l'image de la vigne, comme je l'ai dit, de l'olivier, des champs, etc. Alors c'est très intéressant que la Sainte Écriture prenne ces images si classiques de la vie quotidienne pour nous parler de cette réalité surnaturelle. Question suivante. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Alors, je trouve magnifique parce que je vous laisse quelques secondes pour réfléchir à comment vous auriez répondu à cette question. Et vous allez voir, vous allez être sans doute assez étonné de la réponse. Quel est le commencement et l'achèvement de l'Église ? Eh bien, puisqu'on parle de l'Église au sens mystique, voilà la réponse. L'Église a son commencement et son achèvement dans le dessein éternel de Dieu. Elle a été préparée dans l'ancienne alliance par l'élection d'Israël, signe du rassemblement futur de toutes les nations. Fondée sur la parole et sur l'action de Jésus-Christ, elle s'est accomplie surtout par sa mort rédemptrice et sa résurrection. Elle s'est manifestée ensuite comme mystère de salut par l'effusion de l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Elle aura son achèvement à la fin des temps comme assemblée céleste de tous les rachetés. Je ne sais pas si vous avez été étonné par cette réponse, mais moi-même j'ai été étonné quand j'ai préparé cette émission. Parce que je ne m'attendais pas à ça. En général, on répond que l'Église est née du côté du Christ qui meurt sur la croix, ou elle est née au moment de l'incarnation, elle est achevée par la Pentecôte et la descente du Saint-Esprit sur les apôtres, et l'enseignement des apôtres jusqu'à la mort du dernier apôtre où la révélation est close. Eh bien, ici, l'Église est envisagée, encore une fois, comme une réalité. mystique, surnaturelle, dans l'ensemble de l'économie du salut. Et donc, elle a son commencement et son enchaînement dans l'éternité de Dieu. Tout simplement. Elle a toujours existé et elle existera toujours. Parce que l'Église ici n'est pas entendue simplement comme l'Église fondée par... si fondée par le Christ, oui, mais non pas comme l'Église visible de l'Assemblée des croyants, mais comme l'Église, comme la... l'assemblée de tous ceux qui ont adhéré au salut apporté, donné par Dieu, depuis toute éternité. Donc, aussi bien préparé par l'ancienne alliance, signe du rassemblement futur de toutes les nations, comme je l'expliquais tout à l'heure, puis l'action de Jésus-Christ qui s'est accomplie dans sa mort et sa résurrection, ensuite manifestée comme mystère de salut par l'Esprit-Saint à la Pentecôte. Et elle s'achèvera avec eux. comme l'assemblée céleste de tous les rachetés. Donc ça c'est ce qu'on lit par exemple dans l'Apocalypse, l'ensemble de tous les élus de tous les temps qui seront réunis en un seul corps, en un seul troupeau, dans un unique bercail, que sera le paradis et l'amitié et l'amour partagé avec Dieu. Voilà donc cette réalité mystique qu'est l'Église. Question suivante, quelle est la mission de l'Église ? La mission de l'Église... et d'annoncer et d'instaurer au milieu de toutes les nations le royaume de Dieu inauguré par Jésus-Christ. Elle constitue sur la terre le germe et le commencement de ce royaume du salut. Alors évidemment, il y aurait un tas de discussions autour de la question de l'articulation entre ce royaume de Dieu constitué, commencé sur terre et... les nations, les royaumes naturels de nos sociétés civiles. Mais justement, je crois que ça, on est vraiment au cœur, non seulement du mystère de l'Église, mais d'un problème de compréhension dans l'éclésiologie moderne. Le but de l'Église n'est pas de remplacer les sociétés civiles, les sociétés naturelles. La prédication du Christ, l'enseignement du Christ et l'établissement de l'Église dans le monde est une réalité surnaturelle qui ne vient pas détruire les réalités naturelles, mais qui vient les surélever et leur donner une nouvelle dimension qui est cette dimension de salut. De la même façon, on pourrait dire qu'une famille catholique, lorsqu'on est une famille catholique, ça ne veut pas dire qu'on est une famille différente des autres. Ça ne veut pas dire qu'on aurait un mode de vie. qui devraient être absolument différents des autres. Ça veut dire que la préoccupation spirituelle surnaturelle, bien sûr, est au centre, au cœur de la vie familiale, par la prière en famille, par le fait d'aller à la messe en famille, etc., par la considération, la pensée sur la vie, sur la mort, sur les sacrements, le baptême, etc., l'importance que l'on donne à tout ça. Mais évidemment, ça a aussi des conséquences morales sur la façon d'agir, la façon de penser. Mais extérieurement, Dieu ne demande pas, lorsqu'il dit qu'il faut quitter son père et sa mère, ça ne veut pas dire que le chrétien devrait abandonner ses parents. Ça veut dire que, bien sûr, il faut placer Dieu avant toute chose, et l'amour de Dieu avant toute chose, et être sans doute prêt à sacrifier un certain nombre de choses, à renoncer à un certain nombre de choses, en particulier ceux qui sont appelés à une vie de renoncement plus radicale. Mais... encore une fois, la foi chrétienne ne vient pas supprimer les réalités naturelles. Donc de la même façon, en ce qui concerne la société civile, la politique, au sens noble évidemment, du soin de la cité, de la police, de la communauté, la foi chrétienne ne vient pas par exemple, cette phrase quand Saint-Paul dit qu'il n'y aura plus ni juifs ni grecs, ni païens, ça ne veut pas dire que L'Église vient supprimer les identités, les nationalités, les cultures, les coutumes, etc. Ça veut dire qu'au ciel, bien sûr, tout cela sera totalement secondaire par rapport à notre foi. Et ça veut dire qu'ici-bas, puisque l'Église est le commencement de ce royaume, il faut bien sûr placer Dieu à la première place et être prêt à renoncer, à sacrifier les réalités naturelles qui viendraient s'opposer, qui viendraient empêcher ou contredire. Notre foi chrétienne est l'œuvre de la charité. C'est ce que nous enseignent tous les martyrs de l'histoire de l'Église. Si le culte de l'empereur au temps des Romains exige de sacrifier aux idoles, eh bien il faut mieux renoncer à l'empereur, renoncer à son poste, y compris renoncer à sa propre vie, plutôt que de renier le Christ et de renier la foi chrétienne. C'est vrai encore aujourd'hui. Je parle des Romains, mais on pourrait parler des martyrs de la... de la Révolution française, ou aujourd'hui d'autres formes de concessions que l'on tente de nous imposer dans des sociétés civiles qui sont de plus en plus éloignées de ce royaume de Dieu. Et c'est exactement ça que, quand le Christ dit « mon royaume n'est pas de ce monde » , c'est exactement ça qu'il dit, il n'est pas un conquérant humain qui vient imposer son royaume. Il est un conquérant divin, spirituel, surnaturel, qui vient proposer à tous les hommes, quel que soit leur royaume, quelle que soit leur appartenance sociale et politique, d'être membre de ce nouveau royaume spirituel. Alors, je ferme cette parenthèse et je reviens à mes questions. En quel sens l'Église est-elle mystère ? L'Église est mystère parce que, dans sa réalité visible, elle représente et accomplit une réalité spirituelle, divine, qui se perçoit uniquement avec les yeux de la foi. Voilà, dit de façon beaucoup plus élégante que ce que je vous disais tout à l'heure par rapport à la famille, par exemple, la réalité d'une vie chrétienne, de l'appartenance à l'Église, est évidemment invisible parce qu'elle est mystique, parce qu'elle est spirituelle. Donc, voilà, c'est ce que je voulais dire en disant que le chrétien n'est pas quelqu'un qui va vivre différemment ou s'habiller différemment ou se comporter différemment. si ce n'est évidemment dans les conséquences de cette vérité de la foi et dans ce que cela implique aussi bien de corporel et de visible. Mais la réalité elle-même, elle est spirituelle, elle est dite spirituelle, elle est dite surnaturelle parce qu'elle n'est pas visible par les yeux de la foi. De la même façon que dans le sacrement, par exemple, du baptême, on voit un signe qui est l'eau qui coule sur le front de l'enfant. Mais la réalité qui se réalise dans son âme, évidemment, est une réalité invisible. Que signifie pour l'Église être sacrement universel du salut ? L'Église comme sacrement, c'est un terme qu'on trouve chez les pères de l'Église. Alors évidemment, ce n'est pas dans le sens immédiat des sept sacrements. Il y a un lien, comme on va le voir. ce n'est pas dans le sens des sept sacrements. La réponse est la suivante. Cela signifie qu'elle est le signe et instrument de la réconciliation et de la communion de toute l'humanité avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain. Voilà ce que signifie cette belle expression, l'Église comme sacrement, c'est-à-dire sacrement universel du salut. Qu'est-ce qu'un sacrement ? Ça, on l'a appris au catéchisme. Enfin, on l'apprendra parce que c'est dans une prochaine saison. dans la prochaine saison, puisque la deuxième section du catéchisme porte sur les sacrements de l'Église. Et donc, on verra cette définition du sacrement. Le sacrement, c'est un signe sensible d'une réalité invisible, d'une réalité surnaturelle. Eh bien, c'est exactement en ce sens, donc au sens large, que l'Église est un sacrement. Elle est le signe visible d'une réalité invisible. Et ce signe, évidemment, dans le sacrement, c'est le signe d'une réalité invisible, mais le signe... accomplit la réalité. Comme je disais tout à l'heure, c'est quand l'eau coule sur le front de l'enfant avec les paroles du prêtre, qu'est accompli, qu'est réalisé. En théologie, on dit ex opere operato, par l'œuvre même qui est accomplie, est réalisée de façon invisible une vérité de grâce dans l'âme de celui qui reçoit le sacrement. Et bien de la même façon, l'Église donc est signée et instrument. Parce que c'est l'Église qui réalise cette réconciliation de tout le genre humain avec Dieu, et donc de toute l'humanité avec Dieu, et donc de l'unité du genre humain unie à Dieu. Dans la fin de cette partie, on se pose la question dans le catéchisme au sujet de la définition de l'Église comme peuple de Dieu, comme corps du Christ, et comme temple de l'Esprit-Saint. Alors pourquoi l'Église est-elle le peuple de Dieu ? L'Église est le peuple de Dieu parce qu'il a plu à Dieu de sanctifier et de sauver les hommes, non pas séparément, mais en les constituant en un seul peuple, rassemblés dans l'unité du Père, du Fils et de l'Esprit-Saint. Quelles sont les caractéristiques du peuple de Dieu ? Ce peuple, dont on devient membre par la foi au Christ et par le baptême, a pour origine Dieu le Père, pour chef Jésus-Christ, pour condition la dignité et la liberté des fils de Dieu, pour loi... le commandement nouveau de l'amour, pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde, pour fin le royaume de Dieu, déjà commencé sur la terre. Vous voyez, c'est un peuple dynamique, un peuple qui a une mission, un peuple qui avance, qui a un chef sous les ordres de Jésus-Christ et qui a pour mission d'être le sel de la terre et la lumière du monde et sa fin, c'est d'être accompli, de s'accomplir dans ce royaume de Dieu, déjà commencé par la grâce sur la terre. En quel sens le peuple de Dieu prend-il part aux trois fonctions du Christ, sacerdotale, prophétique et royale ? Alors ça c'est une citation de l'épître Saint-Pierre qui dit « Vous êtes un peuple de prêtres, prophètes et rois » . Alors qu'est-ce que ça signifie ? Le peuple de Dieu prend part à la fonction sacerdotale du Christ parce que les baptisés sont consacrés par l'Esprit-Saint pour offrir des sacrifices spirituels. Alors évidemment, tout sacrifice spirituel est une certaine forme de sacerdoce que les chrétiens jouent. Évidemment, ce n'est pas la même chose que le sacerdoce ministériel. Ça participe de la même réalité sacerdotale, qui est une participation au Christ. Comme on le verra, le Christ est l'unique prêtre, évidemment. Mais les ministres, le sacerdoce ministériel, est bien différent, parce que certains dans le peuple sont dédiés, sont dévoués à cette fonction sacerdotale, à la fonction du sacrifice en particulier, le sacrifice de la messe. Mais tous les baptisés participent d'une certaine façon à cette... œuvre de l'offrande des sacrifices spirituels que sont les prières en particulier. Le peuple de Dieu ensuite participe à sa fonction prophétique, parce que grâce au sens surnaturel de la foi, il s'attache de manière indéfectible à la foi, il en approfondit l'intelligence et il en devient témoin. Nous sommes tous des prophètes, appelés à être prophètes, déjà pour notre propre intelligence, mais aussi pour ceux qui nous entourent, et en ce sens être missionnaires au milieu du monde. Il participe enfin à sa fonction royale, par le service. imitant le Christ Jésus, roi de l'univers, qui s'est fait serviteur de tous, surtout des pauvres et de ceux qui souffrent. Parce que, être... Être roi, c'est être au service du corps dont on est la tête. Alors, voilà pour cette première partie. Il y a encore d'autres questions d'ordre spirituel, mais je les garde pour la prochaine fois, à savoir la description de l'Église comme corps du Christ, comme je l'ai déjà évoqué, mais on verra plus en détail ce que signifie que l'Église est... corps du Christ, avec une tête avec le Christ, à sa tête. Comme toujours, prions le Saint-Esprit pour qu'il nous éclaire, afin de mieux comprendre, mieux intégrer dans notre vie cet enseignement de l'Église. Venez, Esprit-Saint, remplissez les cœurs de vos fidèles et allumez en eux le feu de votre amour. Envoyez votre esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle, et vous renouvellerez la face de la terre. Prions. Au Dieu qui avait instruit les cœurs de vos fidèles par la lumière du Saint-Esprit, donnez-nous par ce même esprit de comprendre et d'aimer ce qui est bien, afin de jouir sans cesse de ces divines consolations par Jésus-Christ notre Seigneur. Ainsi soit-il. Merci à tous, comme d'habitude, de votre fidélité et de votre écoute de cet épisode. Faisons rayonner autour de nous ces belles vérités de la foi catholique. Surtout n'oublions pas de prier les uns pour les autres. Priez pour moi, je prie pour vous. Et que Dieu vous bénisse. C'était l'abbé Mathieu Raffray. Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour un nouvel épisode de Sourcum Corda.

Chapters

  • Introduction à l'Église, corps mystique du Christ

    00:06

  • Définition et nature de l'Église dans le catéchisme

    00:44

  • L'Église comme assemblée des croyants

    02:07

  • Images et noms de l'Église dans la Bible

    06:33

  • Commencement et achèvement de l'Église

    11:59

  • Mission de l'Église dans le monde

    14:27

  • L'Église comme mystère et sacrement universel

    19:12

  • L'Église comme peuple de Dieu et ses caractéristiques

    22:26

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