- Speaker #0
Bonjour à toutes et à tous et bienvenue sur Tarani le podcast. Tarani a été créé par Julia et Kashi afin de mettre en valeur l'histoire, la culture et l'art africain au travers de Foulard en soi. En plus d'être une marque, Tarani c'est aussi une aventure humaine que nous allons prendre plaisir à vous raconter dans chacun des épisodes. Allez, c'est parti ! Bonjour Julia, bonjour Kashi, bienvenue ! Merci, je suis ravie de pouvoir échanger avec vous,
- Speaker #1
nous aussi.
- Speaker #0
Vous êtes les deux fondatrices de la marque Tarani, une marque de foulard en soie principalement, qui s'inspire de l'histoire, de la culture et de l'art africain. Alors aujourd'hui, on va faire connaissance et tenter de découvrir qui vous êtes. Ils nous évoqueront sans doute Tarani, mais on en reparlera une prochaine fois de manière détaillée, si vous le voulez bien. Alors pour démarrer, j'aimerais vous demander de vous présenter en deux, trois phrases, comme vous le souhaitez.
- Speaker #2
Vas-y, Julia.
- Speaker #1
Et moi qui lui tends la main Personne n'a vu ta main Alors moi je suis Julia Je suis née au Sénégal à Dakar, j'ai grandi à Abidjan jusqu'à mes 18 ans et puis quand j'ai eu mon bac je suis arrivée en France et je pense qu'on pourra développer tout à l'heure
- Speaker #2
Et moi c'est Kashi née en France, originaire du Nigeria Et voilà, j'ai beaucoup voyagé pendant mes études et j'ai atterri au Luxembourg où j'ai rencontré Julia.
- Speaker #0
Alors justement, comment vous vous êtes connue ?
- Speaker #2
Grâce au mari de Julia, au travail, je travaille avec lui.
- Speaker #0
Par le biais professionnel.
- Speaker #2
Exactement. Et du coup, je ne me souviens pas quand c'était.
- Speaker #1
C'était il y a 10 ans.
- Speaker #2
Déjà, il ne faut pas dire des choses comme ça. 2015, je ne sais pas quand c'était exactement. Je ne sais plus, c'était via Afrolia ?
- Speaker #1
Oui, c'était par le biais du boulot. Et puis oui, je pense que vous avez sympathisé. Et puis on a sympathisé comme ça aussi.
- Speaker #0
Très bien. Si vous êtes d'accord, j'aimerais qu'on reparte un tout petit peu en arrière et vous demander... D'où vous venez ? Où est-ce que vous avez grandi ? Si c'était plutôt la campagne, la ville ? Si vous avez beaucoup voyagé, je crois que Kachy, tu as pas mal voyagé. Tu nous l'as dit tout à l'heure.
- Speaker #2
Alors moi, je suis née en ville, à Grenoble. Ensuite, on a déménagé à la campagne, donc un peu plus isolée des banlieues, tout ça. Où j'ai grandi avant ça. J'ai fait mes études à Grenoble. Ensuite, j'ai fait... pas à l'école d'ingé à Lyon. Une année de césure à Boston, une dernière année d'école d'ingé à Glasgow. Ensuite, j'ai fait un an en Angleterre. Ensuite, un an à Paris. Et ensuite, je suis arrivée. Je ne peux même pas me bouger.
- Speaker #1
Je n'ai pas fait autant l'autour du globe.
- Speaker #0
Et toi, Julia, l'enfance, elle était où ?
- Speaker #1
Alors, mon enfance, d'abord, a commencé à Dakar, donc en ville. Ensuite, j'ai habité 14 ans à Abidjan, donc en ville encore. Je suis citadine, même si j'aspire quand même à être un peu au calme, un peu à la campagne, mais je suis quand même citadine. Donc, il faut qu'il y ait une ville pas très loin en général. Ensuite, après mon bac, effectivement, je suis partie. Je suis allée vivre en France, à Annecy. Je ne suis pas restée très longtemps. Après Annecy, j'ai fait Toulouse. Après Toulouse, je suis restée trois ans, quatre ans, je ne me souviens plus, à Paris pour faire mes études. Et ensuite, j'ai atterri à Luxembourg. Donc, c'était plutôt... J'ai pas trop tourné, je suis restée autour de... Autour de l'Hexagone, pardon.
- Speaker #0
Qu'est-ce que vous aimiez faire quand vous étiez petite ?
- Speaker #2
Bah, fou ! Moi, j'étais très timide et très réservée, alors j'en savais pas grand-chose, pour être honnête. Donc c'est que là, depuis que je suis au Luxembourg, que je m'épanouis, que je fais beaucoup de choses. Mais c'est vrai que petite, je ne faisais pas de sport. Enfin, j'essayais, mais je ne restais pas au sport. Je ne faisais pas de musique, pas d'instruments de musique. Je n'étais pas grand-chose. Garder mes petits frères et petites sœurs.
- Speaker #0
C'est déjà pas mal.
- Speaker #1
Et donc moi, je ne pouvais pas garder de petits frères et de petites soeurs parce que j'ai fait unique. Mais en fait, ma maman, elle était secrétaire comptable. Et en fait, à côté de son travail, elle avait une activité de décoration. Et donc, elle avait un tailleur. Alors, ce n'est pas un tailleur. Oui, il y avait un tailleur, mais il y avait un... Je ne me souviens plus du nom de ce métier. Un tapissier, voilà. Elle avait un tapissier qui travaillait aussi pour elle et donc il y avait tout le temps des machines à la maison. Mais en même temps, quand je dis plan cela en parlant, il y a toujours eu des machines autour de moi parce que même quand j'étais à Dakar, dans la maison de ma grand-mère, il y avait un petit espace qu'elle louait où il y avait en fait un tailleur qui était là en fait. Donc je passais beaucoup de temps là et ce tailleur avait un neveu qui était un petit légèrement plus âgé que moi. Et je lui donnais mes poupées pour qu'il me fasse des vêtements.
- Speaker #0
Ah, c'est drôle !
- Speaker #1
Et donc, ma mère avait des machines à la maison avec ce tapissier et ce tailleur. Et j'apprenais à coudre des vêtements, toujours pour mes poupées. Donc, j'étais un peu dans ce côté. J'ai eu ce truc-là que j'aimais bien faire. Et comme elle faisait pas mal de décorations, je la suivais un petit peu dans tous ses périples de déco, d'achat, de tout ce qu'il fallait faire. Donc ça, c'était quelque chose que j'aimais beaucoup faire quand j'étais petite. J'aimais beaucoup cuisiner aussi. J'ai fait un petit peu de sport, j'ai fait un peu de basket, mais je n'ai pas poussé trop loin. C'était juste histoire d'avoir une activité physique. Et qu'est-ce que j'aimais d'autre ? J'aimais bien être avec mes copines, en fait. Je pense que mon adolescence et mon enfance, c'était vraiment ça. Et puis, le fait d'avoir grandi en Afrique, au soleil. C'était aussi pareil, la plage tous les week-ends. Ça, c'était chouette aussi.
- Speaker #0
Oui, sympa. Une âme artistique quand même.
- Speaker #1
Un petit peu, oui.
- Speaker #0
Tu en avais conscience ?
- Speaker #1
Oui, j'en ai pris conscience il n'y a pas très longtemps. Mais oui, effectivement, même le fait d'avoir une activité salariée à côté d'une activité créative. Oui, j'ai compris d'où ça venait.
- Speaker #0
C'est marrant. Si on parle brièvement de vos familles. dans quel univers vous avez grandi ? Est-ce que vous aviez des parents déjà entrepreneurs ? Est-ce que c'est quelque chose que vous avez côtoyé depuis que vous étiez enfant ? Ou pas forcément ?
- Speaker #2
Pour ma part, ma mère est entrepreneur. Mon père aussi, au début. Et elle avait un salon de coiffure et une épicerie africaine. Donc, en fait, j'ai grandi dans ça tout le temps. J'avais travaillé là-bas. toutes les vacances, les stages d'été, j'étais tout le temps là-bas, après l'école aussi souvent. Donc j'ai toujours vu ma mère dans l'entrepreneuriat. Et mon père aussi, puis ce côté informatique, il était consultant à son compte au début, et ensuite salarié, mais du coup je l'ai vu aussi dans ses projets, dans ses missions. Et encore aujourd'hui, il a toujours cette fibre-là, il veut toujours créer, développer, essayer. Donc je sais d'où ça vient, pour ma part.
- Speaker #0
Julia ?
- Speaker #1
Oui. Alors, comme je disais tout à l'heure, ma mère était secrétaire comptable à l'époque et elle avait cette activité de décoration à côté. Donc, j'ai baigné vraiment dans ça. Dans la semaine, elle était dans son travail de salarié. Puis le week-end, c'était vraiment dédié à son activité de décoration. Donc, j'ai vraiment baigné dans ce... dans ce secteur-là. Et puis après, de l'autre côté, je passais souvent des vacances en France, chez ma tante, qui, elle, est créatrice de bijoux, et son mari, antiquaire d'art, donc d'art africain, ce qui faisait qu'effectivement, les figures d'adultes que j'avais autour de moi, avaient en tout cas cette fibre un peu entrepreneuriale, enfin un peu, beaucoup, et donc oui, je pense que ça a forcément eu un impact.
- Speaker #0
C'est l'une et l'autre au final. C'est devenu naturel pour vous du coup. Au niveau de vos études, qu'est-ce que vous avez fait comme études ? Est-ce que c'était réfléchi avec à l'époque une idée d'avenir professionnel en tête ? Qu'est-ce que vous avez fait ?
- Speaker #2
Alors moi j'ai un diplôme d'ingénieur en chimie. Alors ça a commencé ma passion pour la chimie avec les experts. à la télé. Voilà, je voulais être comme ça, je voulais être une experte. Police scientifique, tout ça, ça m'intéressait. Et donc, je me suis lancée dans ça. D'ailleurs, ma dernière année à Glasgow, j'ai fait un master recherche en recherche scientifique. Donc, justement, tout ce qui est lié à la police scientifique, c'était passionnant, vraiment. Et après ça, j'ai cherché du travail dans ce domaine-là, mais très compliqué de rentrer. En Angleterre, Très compliqué en France, il fallait passer par la police scientifique pour pouvoir faire ça. J'ai dit, je ne veux pas. Donc, je me suis réorientée vers l'industrie pharmaceutique. Et donc, j'ai travaillé dans l'industrie pharmaceutique pendant deux ans. Et ensuite, en arrivant ici, je n'ai pas trouvé. Donc, j'ai dû me réorienter dans l'informatique. Alors ça, c'était par défaut. Il fallait faire quelque chose. Ce n'était pas un cri du cœur. Ce n'était pas quelque chose qui me... parler plus que ça. Et donc, c'est pour ça, je pense que j'ai commencé à regarder, faire quelque chose à côté qui pouvait m'aider à m'épanouir.
- Speaker #0
Qui te plaise.
- Speaker #2
Vraiment.
- Speaker #1
Et alors, moi, j'ai fait des études de gestion, management, à Paris. Et pardon, c'était quoi la question ?
- Speaker #2
Tes études ?
- Speaker #1
Oui,
- Speaker #0
mais si tu avais déjà une idée.
- Speaker #1
Alors, non, ce n'était pas du tout à la base ce que je voulais faire. J'ai été un peu déchantée. Je vais vous faire une révélation. Je pense que je ne le dis pas souvent aux gens. Chouette. Mais en fait, je voulais être... Je n'ose même pas le dire.
- Speaker #2
C'est trop tard. C'est obligé.
- Speaker #1
Ça reste entre nous. En fait, je voulais être médecin légiste. Et j'ai très vite déchanté. J'ai très vite déchanté. Quand j'ai commencé à être dans les classes un peu plus avancées au collège, parce que je regardais un peu qu'elles devaient être là.
- Speaker #2
Je peux t'interrompre ? Oui,
- Speaker #1
pourquoi ? La question qu'on se pose tous,
- Speaker #2
c'est pourquoi ?
- Speaker #1
Parce que je pense que c'était... Je crois qu'il y avait le mystère de la vie et le mystère de la mort que j'étais... très curieuse de ça, en fait. Mais c'est quelque chose que j'ai développé un peu plus maintenant avec la spiritualité, mais je pense qu'à l'époque, je ne savais pas ce que c'était la spiritualité et tout ça. Donc, pour moi, déceler ce mystère-là, c'était être médecin légiste, en fait, tu vois. Et en fait, je m'étais dit, en fait, ouais, médecin légiste, c'est pas mal. Et puis, en plus, ça te permet un peu de voir de quoi on est constitué. Enfin, c'était vraiment ce que je voulais faire. Mais c'est vrai qu'avec du recul, je me dis que c'est un peu bizarre quand même.
- Speaker #2
Oui, il en faut.
- Speaker #1
Bon, après, il en faut. Mais bon, voilà. Et donc, j'ai très vite déchanté parce que j'ai vu qu'il fallait être très bon. Il fallait déjà avoir un bac S. Moi, ce n'était pas du tout mon profil. Et puis, il fallait faire des études de médecine, etc. Et donc, je me suis dit, ça ne va pas être pour moi. Donc, j'ai continué vers l'économie et donc j'ai fait des études de management et avec beaucoup de droits aussi. Et ensuite, pourquoi j'ai fait ça ? Je pense qu'il y avait un petit peu aussi le fait que je n'étais pas totalement littéraire et que j'aimais bien les maths. Donc, en y réfléchissant, je me suis dit bon, ça peut être pas mal effectivement de faire... de faire du management, de faire de la gestion. Et puis bon, ça sert toujours. Donc oui, je pense que je me suis plus dirigée vers cette voie-là pour ces raisons-là, mais pas forcément parce que c'était quelque chose qui me passionnait.
- Speaker #0
Oui. Et du coup, tu as travaillé dans cette voie-là, j'imagine, ensuite ?
- Speaker #1
Oui. Alors après, au lieu de totalement continuer vers le management, j'ai bifurqué un petit peu plus vers la comptabilité.
- Speaker #0
Oui.
- Speaker #1
Alors, oui, les premiers temps, ça me plaisait plutôt parce que c'est rigolo de faire des comptes. C'est rigolo de faire des comptes, mais ça dure. Non, mais je n'ai pas fini. C'est rigolo de faire des comptes, mais ça dure juste trois ans. Et puis après, non. Mais c'est toujours bien de savoir les lire. Mais donc, voilà, j'ai choisi, j'ai fait ce choix-là. Si ça était à refaire aujourd'hui, je pense que je ne l'aurais pas fait, même si je suis quand même très contente de voir aussi où ça m'a mené. Mais si ça avait été à refaire, je pense que j'aurais fait quelque chose de beaucoup plus créatif. Parce que faire de la comptabilité créative, c'est très compliqué. Et puis, en plus, ce n'est pas légal.
- Speaker #2
Et toi,
- Speaker #0
Kashi, du coup ? L'expérience professionnelle avant ta rani, tu as aimé ?
- Speaker #2
Mes collègues vont m'écouter.
- Speaker #0
Ça t'a forcément apporté quelque chose.
- Speaker #2
Ça m'a apporté quelque chose, clairement. Et moi, j'aime bien apprendre. Donc, le métier de DBA, donc Database Administrator, au début, il me plaisait énormément parce que j'apprenais tous les jours. Et à la fin, je suis un peu lassée. Donc là, j'ai demandé à changer. Donc ça, c'est une bonne chose. Vers quelque chose de un peu moins technique, parce qu'en fait, le technique, ça ne me plaisait pas tant que ça. Et donc, je m'y retrouve aujourd'hui. Je suis contente. Et clairement, ça m'a apporté, je ne regrette pas du tout ce choix au final. Mais si c'était à refaire... D'un point de vue études, comme Julia disait, je partirais sur quelque chose d'un peu plus créatif aussi. Complètement même.
- Speaker #0
Alors du coup, c'est intéressant. Avec le recul que vous avez, qu'est-ce que vous diriez à la petite Julia et à la petite Kashi de 5-6 ans, avec tout le bagage que vous avez aujourd'hui ?
- Speaker #1
Tu peux y aller. Je pense que je lui dirais vraiment de croire en elle, d'avoir confiance en elle, mais surtout de ne pas avoir peur. parce que je pense que la peur, en fait, nous paralyse beaucoup. Dans pas mal d'actions qu'on veut mener, on a des idées, mais en fait, on n'ose pas pour plein d'idées, de plein de raisons. Et je pense que, oui, vraiment, je pense que je lui dirais de ne pas avoir peur et de tenter. Si tu n'y arrives pas, ce n'est pas très grave. Tu apprendras de ton échec. Et si tu arrives, tant mieux. Donc, crois en toi, fonce, fais ce que tu as envie de faire. Si tu veux être médecin légiste, vas-y.
- Speaker #0
Donne-toi les moyens.
- Speaker #1
donc voilà oui je pense que c'est je dirais ça à la petite Julia de 5-6 ans moi je dirais pareil aussi crois en toi et confiance en toi écoute toi et n'aie pas peur du regard des autres parce que je me rends compte qu'en fait j'étais
- Speaker #2
réservée et timide c'est parce que j'avais peur de ce qu'on pouvait penser de moi donc en fait voilà n'aie pas peur et fonce quoi et euh Et il y a d'autres choses qu'être pharmacien, médecin ou avocat. Il y a d'autres métiers, très très bien. Et explore en fait. N'aie pas peur de...
- Speaker #0
Sois curieuse. Exactement.
- Speaker #2
De développer cette curiosité.
- Speaker #0
Très bien. Vous avez donc co-créé la marque Tarani, toutes les deux. Nous allons découvrir l'origine de cette jolie aventure et cette marque avec vous lors de prochains épisodes. L'épisode d'aujourd'hui touche à sa fin. Julia Cachy, je vous remercie beaucoup d'avoir partagé ce moment ensemble et d'avoir accepté de vous dévoiler un peu pour nous. Merci à toutes et à tous pour votre écoute. Cet épisode est maintenant terminé. Si l'épisode vous a plu et que vous souhaitez nous aider, vous pouvez le partager à votre entourage et nous laisser un commentaire. Cela nous sera très utile pour progresser et faire connaître le podcast. Je vous dis à très bientôt pour un nouvel épisode.