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Tant que le café est encore chaud

#4 Le café créatif de Maximilien Schmitt, Acteur

#4 Le café créatif de Maximilien Schmitt, Acteur

28min |17/06/2025
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#4 Le café créatif de Maximilien Schmitt, Acteur

#4 Le café créatif de Maximilien Schmitt, Acteur

28min |17/06/2025
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Description

Dans cet épisode, on tend le micro à Maximilien, acteur en devenir, rêveur assumé et écrivain en construction. Entre une formation à Londres, un tournage indépendant à New York et deux projets d’écriture en cours, il partage avec nous ce que signifie vivre mille vies en une seule.

On parle de théâtre et de cinéma, de lâcher-prise, de doutes (beaucoup), de processus créatif par l’observation, de textes qu'on apprend par cœur et de rôles qui nous emmènent loin de nous-mêmes. Max raconte aussi son parcours singulier : d’étudiant en droit à jeune comédien déterminé à trouver sa voix, à écrire, à jouer, à vivre intensément.

Une conversation sur le désir d’être vrai, sur l’envie de raconter, sur l’art de faire confiance au moment 🎭


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Donc le café est encore chaud est un podcast pour celles et ceux qui créent, transforment, inventent ou bousculent. Le temps d'une conversation intime, on explore la créativité comme manière d'être au monde. Son titre, librement inspiré du roman de Ausha Kawaguchi, est lui aussi une invitation à regarder en soi avant de vouloir changer le cours des choses.

  • Speaker #1

    Salut Max ! Salut Margot ! Ça va ? Et toi ?

  • Speaker #0

    Oui ! Je suis hyper contente que tu sois là. C'est moi. Ça fait vraiment plaisir de poser plein de questions à un acteur.

  • Speaker #1

    Plein de questions ?

  • Speaker #0

    Ouais. Bah attends, je vais te poser plein de questions, j'espère que t'es prête. Ouais, je suis prête. Non, parce que dans ce podcast, comme tu sais, on aime mettre en avant des profils pluriels qui parlent de leur créativité. Parce qu'on part du principe que tout le monde est créatif, qu'il n'y a pas de profil type. Pour être créatif, tu es malade ?

  • Speaker #1

    Non, ça va.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et qu'il y a surtout plein de différentes formes de créativité, notamment la créativité connective intellectuelle, qui est la capacité à générer des nouvelles idées, des solutions. Il y a aussi la créativité artistique et aussi la créativité sociale ou la créativité entrepreneuriale. Bref, il y a plein de créativités différentes et il y a plein de types de profils créatifs. Toi, tu es acteur. Tu rentres de Londres d'une formation sur le théâtre classique anglais, donc le théâtre de Shakespeare, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Shakespeare et un autre truc aussi. Au milieu du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu pars tourner un film indépendant aux Etats-Unis cet été.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est où aux Etats-Unis ?

  • Speaker #1

    À New York.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es aussi sur l'écriture de deux projets. Ouais. Il va falloir que tu nous parles de ça parce que ça a l'air super intéressant. Ça marche. Est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit j'ai envie de devenir acteur ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais en droit à l'époque. Ok. J'ai fait du droit pendant deux ans et demi. Et à un moment donné, je n'en avais pas marre. Je trouvais ça très intéressant. Mais j'avais l'impression qu'il me fallait un truc à côté de base. Je ne cherchais pas un nouveau métier, je me disais juste je ne peux pas passer juste ma journée en cours, puis demain au bureau et après rentrer chez moi, regarder un film ou aller boire un verre avec des potes. Je n'avais pas forcément de hobby. J'en avais, mais pas dans lequel je pratiquais vraiment. Je faisais du sport un peu, mais voilà. Et donc je me dis, je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, je ne sais pas peindre. Par contre, je sais à peu près exister, donc je devrais pouvoir le faire sur une scène ou devant un autre truc. Et donc, du coup, par le contact d'un pote, bref, j'appelle ce prof de théâtre et je le contacte. Et lui, ce qui était étonnant, c'est qu'il faisait des cours en one-to-one, donc en individuel. Il me disait comment on peut faire du théâtre tout seul. Donc bref, tout un process hyper intéressant de réapprendre comment apprendre, même par cœur et tout. Enfin, toute une qui a commencé sur plein de choses. C'est marrant que tu parles de cognitif, d'ailleurs, dans ce que tu disais avant, parce qu'un lien avec tout ça. Mais bref, et donc, du coup, ça a commencé là. J'avais 21 ans, je voulais trouver quelque chose de nouveau. Je commence ces cours. Et au bout d'un an et demi, je pars à New York, je reste cinq jours, et je fais le tour des écoles de théâtre avec un pote, parce que lui, il était avec moi dans le cours de théâtre, mais lui, il voulait en faire sa vie. Et je réalise qu'il y a un vrai business, que tu peux apprendre, que même si moi, je ne viens pas du tout de ce milieu-là, tu peux découvrir des trucs, tu peux rencontrer du monde à travers des grandes écoles, des grands trucs. Et je ne sais pas, le fait de me dire, je peux peut-être voyager avec, un jour venir à New York en tant qu'aspirant acteur, ça m'a fait kiffer. Je suis rentré un mardi matin. L'après-midi, j'avais un télé de droit constitutionnel et je ne suis jamais allé. C'est parti.

  • Speaker #0

    Et ça a commencé l'aventure. Ok, trop bien. J'adore. J'adore cette histoire. C'est très marrant. Et du coup, à partir de ce moment-là, tu es rentré dans une école à Paris. Parce que je sais qu'il y a beaucoup de gens qui parlent des cours Florent. C'est quoi ton parcours, en fait ? Tu as fait d'autres parcours ? Tu es allé dans d'autres écoles ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai commencé avec ce prof-là qui s'appelait Vincent Fernandel. Un homme exceptionnel. C'est le premier qui m'a fait découvrir ce que c'était. Je suis hyper heureux d'être là. Je le remercie vraiment énormément pour tout ce qu'il m'a appris. Je ne suis pas allé dans les cours Florent parce que je suis resté dans ce truc-là. On était 10 pendant deux ans, donc c'était vraiment exceptionnel d'être un peu comme ça. Le seul truc que je pourrais regretter, c'est que les cours Florent, c'est quand même vachement bien pour rencontrer du monde aussi. Quand tu es entouré de 400 personnes qui font ce que tu fais, forcément, ce n'est pas la même chose que quand tu es 10 pendant deux ans. Ensuite, je suis parti à New York faire une école, l'Istrasberg. Super aussi, pendant un an. Je suis rentré à Paris, donc entre ça, il y a des périodes où je passe des castings, je fais des shows, je fais des courts-métrages, des choses comme ça. Et là, du coup, la dernière formation, c'est à Londres.

  • Speaker #0

    OK. Quand tu bosses comme ça avec des gens qui sont acteurs, est-ce qu'il y a des profs type d'acteurs ? Est-ce que tout le monde a un peu les mêmes rêves ? Ou est-ce qu'il y en a qui veulent, par exemple, faire plus du théâtre, d'autres du cinéma ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde est hyper différent. Je pense que c'est une profession qui est tellement incertaine que... 95% des gens qui font cette profession font d'autres professions à côté. Donc forcément ça te transforme aussi. Non, je pense qu'il y a autant de rêves que de personnes qui existent, c'est hyper subjectif. Je pense qu'il y a des gens qui veulent faire du théâtre, d'autres qui veulent faire du cinéma, d'autres qui veulent faire les deux.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as voulu faire les deux, c'est ça ? Non, initialement, tu voulais faire du cinéma.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais beaucoup plus intéressé par la caméra au départ. Parce que je pense que j'arrivais dans ce truc-là avec des rêves de grandeur. Et forcément, le cinéma, c'est un truc... Encore une fois, je viens d'un milieu où on allait au théâtre très rarement. Moi, j'y suis allé peut-être un peu plus en grandissant, puisque c'était un truc qui m'intéressait. Mais du coup, je n'avais pas forcément ce rapport et je ne comprenais pas ce qu'était ce monde du théâtre. C'est-à-dire que pour moi... Ça ne voulait rien dire d'être un acteur de théâtre connu, alors qu'être un acteur de cinéma connu, ça veut dire quelque chose pour tout le monde, parce que c'est beaucoup du mainstream. Et donc du coup, au départ, moi pas du tout, mais aujourd'hui, je trouve que c'est peut-être... C'est tout aussi intéressant les deux. Je rêverais de pouvoir faire les deux, franchement. Le seul avantage du cinéma, c'est que tu tournes pendant des périodes courtes et tu changes vite de projet, là où le théâtre, tu t'engages pour plus longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu disais que justement, avec ton expérience à Londres, tu es resté trois mois.

  • Speaker #1

    Je suis resté 3 mois et demi, donc 4 mois.

  • Speaker #0

    Tu disais que toi, ce que t'aimais beaucoup, c'est être au contact des vrais gens.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un truc hyper cool dans le fait d'avoir un retour direct. Parce que que ce soit les faire rire, les toucher, en fait, je sais pas, même juste le fait d'arriver. On jouait pas forcément devant beaucoup de gens, il devait y avoir 60 personnes dans la salle quand on a fait cette représentation. Ouais, et t'arrives dans ce truc-là, et je sais pas, il y a une chaleur. Bon, forcément, t'as 60 personnes dans une même pièce, donc il y a une chaleur. Mais t'as une espèce, le focus, le fait d'avoir 60 personnes qui te fixent. J'avais deux monologues et donc tu te retrouves tout seul sur scène pendant cinq minutes. Et c'est tout aussi stressant que ça te sert à rester complètement concentré. Du coup, tu te dis, si je sors de ma ligne et de ma zone, je vais me rendre compte qu'il y a des gens qui me fixent. Ça va être super bizarre. Et donc, en fait, tu restes dans ton truc. Et ouais, j'ai redécouvert ça parce que ça faisait quelques années que je n'étais pas forcément monté sur scène. Et j'ai adoré. Et donc, ouais, grave, franchement, hâte de remonter sur scène et de refaire du taf.

  • Speaker #0

    T'as le track ?

  • Speaker #1

    Avant de monter sur scène ? Les jours avant, ça va. Du coup, je me jette dans le travail et je me dis que le plus je serai prêt, le moins je l'aurai. Mais avant de monter sur scène, je suis un peu comme ça. Je sens que je... Tu es là pour tout le monde. Oui, grave. Et puis, je trouve que si tu n'es pas stressé, c'est que peut-être que tu... Bon, non, il n'y a pas de règle. En tout cas, moi, c'est parce que je prends très à cœur tout ça et même ça me donne une énergie, une impulse avant d'y aller, tu vois. Donc, c'est cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu utilises ta créativité quand tu joues ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est une question particulière. Ça poserait la grande question de qu'est-ce qu'est la créativité. Et on n'a pas assez de temps. Mais non, je pense qu'il y a un truc de créativité avant, où là où tu prépares ton rôle, là où tu travailles ton texte, tu l'apprends, tu discutes avec le metteur en scène, avec le réalisateur, tu discutes avec les autres acteurs. Mais une fois que tu vas sur scène, tu te jettes un peu. Mais est-ce que c'est pas créatif aussi que de lâcher prise et que de laisser parler tout ce que t'as préparé avant ? C'est comme un peintre, est-ce qu'il est créatif avant, quand il dessine les croquis avant de se jeter sur la toile ? Ou est-ce que le moment où il laisse parler son... Je pense que oui, mais pas de la même manière qu'on pourrait le concevoir, en mode, comment on crée ? C'est plus un, tu te jettes d'une falaise.

  • Speaker #0

    Et quand on démarre, on doute, tu as déjà eu envie de tout arrêter, toi ?

  • Speaker #1

    Ouais, une fois par jour à peu près, je pense.

  • Speaker #0

    Je trouve hyper intéressant justement d'avoir ton retour par rapport à ça, parce que tout le monde doute, même dans toutes les professions. Je pense que dans ta vie, tout le monde doute à plein de moments sur plein de sujets différents.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que ça a de la valeur que si tu passes au-dessus du doute. C'est-à-dire que ce serait, bon ce serait pas gênant que ce soit trop facile, mais ce serait peut-être un peu trop easy si tu doutais jamais et c'était certain. C'est-à-dire que la force d'une passion et d'une vraie envie, c'est certainement de se dire je vais tenir et je tiens malgré tout. Tu vois ce que je veux dire ? Donc oui, j'ai déjà douté, j'ai passé des nuits blanches, des trucs, mais ça fait partie du truc, je crois. Parce que c'est la même chose pour un entrepreneur, j'imagine que des gens qui ont des postes, même dans des entreprises où ils n'ont pas forcément des postes à responsabilité, ils doivent avoir des doutes aussi, mais peut-être qu'ils aiment certainement ce qu'ils font. En tout cas, quand tu aimes ce que tu fais et que tu as fait le choix de faire ce que tu fais, je suis sûr qu'il y a des moments de doute, mais que quand tu les dépasses, tu t'accomplis.

  • Speaker #0

    Et toi, ce qui te fait un peu tenir, c'est des objectifs que tu t'es donnés ? C'est des rêves que tu aimerais atteindre ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de pouvoir vivre de ce que je fais déjà. Pour le moment, ce n'est pas encore le cas. C'est déjà l'objectif. Le reste, c'est du bonus. Avoir un premier rôle dans un long métrage, être au cinéma. Pour le moment, j'ai beaucoup plus de castings ou de choses comme ça, ou des projets pour la télé. Le cinéma, ça reste un truc... qui, forcément, c'est un peu... Voilà, quoi. Et... Mais non, ouais, les objectifs, c'est de vivre de ça, c'est d'essayer de faire des grandes choses, mais ça veut pas forcément dire être connu mondialement, ça veut surtout dire me sentir heureux d'avoir fait ce que j'ai fait, écrire des films, raconter des histoires. Et même peut-être d'autres choses, à un moment donné. Je pense que c'est ça que j'aime aussi. Dans le fait d'être acteur, ce qui est cool, c'est de vivre un peu mille vies en une. C'est un truc que j'écrivais tout le temps dans mes lettres de motivation pour les écoles et les trucs. Et c'est vrai, c'est l'idée de me dire que je peux jouer un médecin, puis un avocat, puis un drug addict, peu importe. Et ça te permet de vivre mille vies. Et peut-être que même au milieu de celle-ci, je prendrais une pause pendant deux ans et j'irais cultiver du café au Mexique.

  • Speaker #0

    Mais c'est hyper intéressant ce que tu dis avec cette notion de mille vies. C'est que du coup, être acteur pour toi, c'est voyager, changer.

  • Speaker #1

    J'ai envie que ce soit ça, grave. Je rêve de l'idée de devoir voyager pour aller tourner, de partir dans d'autres pays, de pratiquer une autre langue, jouer en anglais. Je l'ai beaucoup fait parce que je pense qu'il y a un rapport hyper intéressant au fait de ne pas jouer dans sa langue maternelle. Et en même temps, y retourner, c'est hyper agréable parce que forcément, t'as une aisance quand t'es né avec qui est différente. Mais ouais, l'idée de découvrir des cultures, découvrir des gens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Pas rester bloqué dans son truc. Il y a des moments dans ma vie où je suis resté bloqué dans mon truc. Et c'était cool parce que du coup, tu creuses en toi-même. Mais aller voir ailleurs, c'est cool aussi. En fait, je crois que mon incapacité à choisir a fait que j'ai choisi ce métier-là. Comme ça, je peux tout faire.

  • Speaker #0

    Tu peux tout faire à la fois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Je ne saurais pas te dire. J'avance pas à pas et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Tu ne te mets pas spécialement d'objectifs inatteignables ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Si c'est des awards ou des trucs comme ça. Oui, c'est ça. Non, évidemment. Demain, je suis sélectionné au César ou aux choses comme ça. Je serai plus qu'heureux. Mais c'est pas un truc auquel je suis accroché. J'ai pas de réponse précise. J'ai des trucs dans ma tête, genre je me dis j'aimerais bien tourner dans ce TV show-là, j'aimerais bien tourner avec ce réalisateur-là. Et c'est quoi alors ? Tout bête, par exemple, j'adorerais être dans The White Lotus, tu vois, on a tous ce kéké hyper truc. Oui, j'adore. Ils ont tourné en Italie, peut-être qu'un jour ils tourneront en France, si jamais. Oui, si jamais.

  • Speaker #0

    Franchement.

  • Speaker #1

    Mais non, ouais, il y a des trucs comme ça un peu que j'ai adoré regarder et dans lequel je... J'adorerais jouer, mais des objectifs clairs, je pense que c'est surtout pouvoir faire ce que j'aime le plus au quotidien.

  • Speaker #0

    Il y a un acteur qui t'inspire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui m'impressionnent énormément. J'ai été voir, il y a deux jours, Partir un jour, avec Juliette Armanet et Bastien Bouillon.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #1

    Et Bastien Bouillon, que j'avais vu dans le conte de Montecristo, que je ne connaissais pas beaucoup. dans le cours de Monte Cristo, il est super. Mais dans ce film, il m'a impressionné. Parce que c'est un film qui est un peu comédie musicale, donc Juliette Armanet qui est chanteuse, forcément. Et elle joue super bien. Trop forte.

  • Speaker #0

    Je me posais la question, justement, parce que moi, j'adore Juliette Armanet. Je l'ai vue en concert, je suis une grande fan.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément.

  • Speaker #0

    Non, vraiment, je l'ai en cou. Et je me posais la question, quand j'ai vu la bande-annonce, ça rend quoi, en fait, d'être...

  • Speaker #1

    Trop forte. Et je suis d'accord avec toi, parfois, bah... Mais non, trop forte. Et lui, un charisme. quand il chante, une aisance. Alors qu'il y a des moments, ça pourrait être un peu cringe, weird, parce qu'il se met à chanter en plus des chansons des années 2000, et ça marche super bien. Et du coup, lui, honnêtement, une nouvelle inspi, tu vois. Il y a bien sûr DiCaprio, Daniel Deleuze, des monstres du cinéma, Robert De Niro, tu vois, que tu te dis, waouh, oui, ils ont un focus, Matthew McConaughey, physiquement impressionnant. Et je parle pas du fait que je sais pas, il est sportif, mais je parle d'une... D'une assise, d'une façon de se tenir, d'une façon d'approcher les rôles hyper physiques que j'adore. Mais il y a des gens en France que je trouve incroyables. Pierre Ninet, d'une précision dans son jeu, tu sens qu'il vient du théâtre. Tu le vois dans le conte de Monte Cristo. Enfin, c'est peut-être moi qui... Mais t'as l'impression que tu vois les coutures de son jeu. En plus, il passe d'un personnage à l'autre, donc c'est hyper intéressant. Donc non, on a des gens super forts en France qui sont géniaux. Aux Etats-Unis, pareil. Et c'est pour ça que je rêve de pouvoir faire les deux. en anglais, en français,

  • Speaker #0

    de ouf moi aussi j'adore Pierre Ninet il est trop fort j'avoue Pierre Ninet mais en même temps qui ne l'aime pas qu'est-ce que t'aimerais qu'on retienne de toi plus tard en tant qu'acteur que j'étais vrai ta sincérité, ton authenticité aujourd'hui je te donnerai cette réponse là et si tu devais donner un conseil au toi de 21 ans Tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Écoute ton intuition, arrête d'écouter ton cerveau, enfin, sur certaines décisions, mais continue. Genre, continue comme ça, lâche rien, ça va finir par fonctionner. Et pourtant, je ne sais pas si je dirais aujourd'hui que ça a fonctionné, mais continue comme ça. Je ne réécrirai rien, je ne changerai rien. Je lui dirai juste « trust yourself » .

  • Speaker #0

    Tu parlais de projets d'écriture, de deux projets. C'est quoi exactement ces projets-là d'écriture ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas donner. de détail détail. C'est secret. C'est pas que c'est secret. Je ne fais pas... Mais en tout cas, c'est une série et un long-métrage. Et donc, il y a une série que j'écris avec deux personnes et un long-métrage que j'écris en collaboration avec une autre personne. Ce qui est très intéressant pour ces deux projets-là, c'est que ce ne sont pas des idées qui sont venues de moi. Ce sont des gens qui m'ont approché en me disant j'ai une idée, je cherche quelqu'un pour écrire. Est-ce que ça te tente ? Et c'est fascinant de travailler avec quelqu'un d'autre sur son idée. Ça m'a demandé de mettre mon égo de côté de fou. parce que j'ai pas la décision finale donc il y a des moments où c'était frustrant mais en même temps mais il y a une méthodologie quand t'écris à plusieurs on a découvert ça ensemble on est tous les trois assez jeunes on a à peu près le même âge et on a découvert ce que c'était on a commencé à écrire après on s'est rendu compte qu'il n'y avait plus d'autres règles on apprend en le faisant et c'est certainement la même chose C'est la manière qui marche le mieux pour moi. Et donc, c'est cool, franchement.

  • Speaker #0

    Mais en fait, ça m'intrigue d'écrire à plusieurs parce que tout le monde a un peu son style d'écriture, sa façon d'écrire, les mots qu'il utilise. Il y a des personnes qui font des phrases beaucoup plus courtes. Il y a des personnes qui aiment mettre beaucoup plus d'adjectifs, d'écrire, rentrer dans le détail. Comment est-ce que vous faites pour vous mettre d'accord ?

  • Speaker #1

    Les forces de chacun s'appliquent à chacun. Il y a des moments où ta force va être bien pour ce... partirait du projet. Par exemple, tu dois écrire un arc d'un personnage, donc tu décris un petit peu qui il est, comment il ressent les choses. Là, tu vois, si tu es plus fort en détails, en adjectifs, là, toi, plutôt là-dessus. Moi, je sais que... En tout cas, j'aime bien être assez concis, froid, précis. Pas concis, froid, précis, mais quelqu'un qui m'a inspiré dans l'écriture. Je ne dis pas du tout que j'écris comme lui, mais c'est quelque chose dont j'aimerais m'approcher, c'est Hemingway. Très cash, c'est brut, c'est rugueux, parfois c'est sale. Et j'aime bien ça. Le côté très poétique, c'est un truc qui me parle moins. Et donc du coup, je vais être, je pense, meilleur en résumé. Parce que je vais plus vite au truc. Je ne vais pas mettre des petits fleurilèges, des petits adjectifs jolis, des trucs qui riment. Ça ne me parle pas. D'accord. Sauf quand j'écris de la poésie.

  • Speaker #0

    Tu écris de la poésie ?

  • Speaker #1

    Parfois.

  • Speaker #0

    Dans quel contexte ?

  • Speaker #1

    Par amour. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Ça arrivait quelques fois.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est peindre, mais c'était marrant.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, ça change.

  • Speaker #1

    Oui, grave.

  • Speaker #0

    Ça change de Inge, Tinder. Non, tu n'écris pas sur Inge des poèmes.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été sur une appétite contre.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Girls, si vous regardez ce pop. Tu me fatigue. Ok.

  • Speaker #1

    Revenons. Oui, revenons à nos motons. Ouais.

  • Speaker #0

    Quand tu écris ou quand tu joues, est-ce qu'il y a des choses dans ta vie qui t'inspirent dans ton jeu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Mais parfois, c'est plus inconscient qu'autre, que conscient. Mais non, oui, il y a des gens que je rencontre, des films que je regarde.

  • Speaker #0

    Tu as envie de redécrire des personnages, par exemple. Imaginons que tu dois inventer un personnage. Est-ce que tu vas, par exemple, prendre un peu des caractéristiques et des personnalités de personnes qui sont autour de toi ?

  • Speaker #1

    Je pense, et puis je pense qu'au-delà de dans mon art, mais même dans ma vie de manière générale, il y a des gens qui m'inspirent énormément. Moi, par exemple, pendant des années, on m'a dit, et moi-même j'ai pensé être très mental. Donc les gens qui étaient très physiques, très plantés dans le sol, qui avaient vraiment un rapport plus... Je reviens du Mexique. J'ai été passer un peu de temps au Mexique. Et c'est intéressant, c'est une culture. Les gens sont très passionnés, partout. Dans une conversation, quand ils dansent, quand ils jouent de la musique. Tu sens que tout a un rapport. presque charnelle, même dans un... Je ne parle pas du tout de quoi que ce soit de sexuel, mais même dans la vie quotidienne, les gens sont là physiquement. Pour moi, c'est fascinant de rentrer de cette culture-là et de revenir en France, où on est beaucoup plus dans notre tête, on discute beaucoup plus, on sourit moins, on a une espèce d'honnêteté. C'est-à-dire que ça ne va pas, on va le faire convoire à tout le monde. Il n'y a pas de fil. Alors que... Donc voilà, je pense que les cultures différentes, comme on disait tout à l'heure, les voyages, les gens dans mon quotidien... Par exemple, ça se trouve pendant cette interview, il y a des moments où tu as fait des choses. Peut-être qu'un jour, je rentrerai par ordre et je me dirai « Ah, c'est vrai que Margot, elle fait tout le temps ça avec ses cheveux ou ce truc. Comment est-ce que je peux utiliser ça ? » Je pense que c'était Vincent Lindon. qui disait qu'il était tout le temps en train de travailler, d'une certaine manière, parce qu'il était tout le temps en train de voler des petites rutes à droite à gauche. Je trouve que c'est vrai. Tu es presque tout le temps en train de regarder s'il n'y a pas quelque chose que tu vas pouvoir faire. Tu vas le transformer, tu vas le rendre à toi.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ce n'est pas ça un peu aussi, toi, ton processus créatif ? L'observation ?

  • Speaker #1

    Si, grave.

  • Speaker #0

    Voilà, on m'a trouvé.

  • Speaker #1

    On a trouvé la réponse, ça y est.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu utilises ta créativité un peu tous les jours en observant et tu vas prendre et digérer certaines informations pour les retranscrire ensuite, soit au travers de ton jeu, soit au travers de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. L'écriture, c'est marrant beaucoup plus consciemment parce que je vais voir une situation qui va peut-être m'interloquer et là, je vais l'écrire. Alors que... L'acting, c'est différent. Je vais voir un petit geste, je vais me dire « Oh, marrant, qu'est-ce que... » Peut-être que je ne l'utiliserai jamais, mais ça m'a marqué à un moment donné. Peut-être que ça reviendra au moment où je prépare quelque chose ou pas. Mais effectivement, c'est carrément beaucoup, beaucoup, beaucoup d'observations.

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir un peu sur la question que je t'ai posée. Quel conseil tu donnerais à ton toi de... Tu es un an.

  • Speaker #1

    Si, il y en a un.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est lâche prise, genre let go. Oui,

  • Speaker #0

    mais let go, mais... Peut-être pas un coup de moi si je n'ai pas raison, mais let go, mais aussi sois proactif. Parce que j'imagine que dans ce genre de métier, il faut être extrêmement proactif parce que si tu es là à attendre chez toi que les choses viennent à toi, il ne se passe rien.

  • Speaker #1

    Si on parle toujours de moi qui parle à moi de 21 ans, je ne peux pas lui reprocher de ne pas comprendre comment ça fonctionnait. Genre le fait d'aller rencontrer des directeurs de casting, d'aller... avec des machins. Non, je pense que tu peux le comprendre, Jeanne, mais il et je venaient de... C'est un peu le phénix, je ne sais pas. Non, je venais d'un milieu où tout ça, c'était... Je ne comprenais rien à tout ça. J'ai découvert ce que ça voulait dire. Moi, de base, j'allais faire soit du business, soit du droit, ou j'en sais rien, autre chose. Et du coup, ça, je ne pourrais plus lui conseiller, voilà, va rencontrer machin, fait ci, appelle truc et tout, OK. Mais c'est normal que ça ait pris du temps, que je pense. Et d'ailleurs j'aurais... Et ton réseau... Ouais, et j'aurais pas été prêt à l'époque. Genre on m'aurait vraiment mis trop vite devant une caméra, devant un truc, je pense que je me serais effondré parce que je comprenais rien à tout ça. Et au-delà de comprendre intellectuellement encore une fois, même physiquement, c'était pas clair.

  • Speaker #0

    Nous on apprend quoi à l'école ?

  • Speaker #1

    De théâtre ? Ouais. Enfin, les écoles d'acting et tout. Il y a toute une partie technique, vocale, physique, tout ça.

  • Speaker #0

    Comment on positionne notre corps dans l'espace, l'utilisation de notre voix. Tu apprends à chanter aussi un peu.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait quelques cours de chant. Ce n'est pas encore ça, mais on va y arriver. Un peu de danse quand même, ça c'est cool, j'aime beaucoup. Je reviens sur cette histoire de lâcher prise, parce que je pense que c'est le nœud de mon truc à moi en tout cas. C'est cette histoire d'avant, je pensais que tu jouais. pendant que tu étais sur scène. Alors qu'en fait, quand tu es sur scène, vraiment, c'est lâché prise. C'est ce truc comme dans la vie où tu prépares, tu prépares, tu prépares, tu prépares. C'est comme l'avocat. L'avocat, il n'est pas en train de préparer quand il est en train de faire sa plaidoirie. L'avocat, il prépare tout avant. Il a toutes les informations en tête et il fait confiance à son cerveau, à sa mémoire et à ses petits papiers devant lui pour dire je suis devant le juge. Maintenant, j'ai de quoi défendre mon client. Eh bien, moi, j'ai de quoi défendre mon personnage sans avoir besoin de le conscientiser à chaque instant.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu joues... et que tu apprends par cœur, il y a un vrai travail avec la mémoire. Est-ce que parfois, tu oublies certaines parties et tu le refais un peu à ta sauce ? Ça peut t'arriver ? Ou toi, généralement, tu es du style à vraiment apprendre quelque chose par cœur ?

  • Speaker #1

    Non, l'idée, c'est d'apprendre par cœur le mieux possible parce que ce serait dommage de ne pas profiter des opportunités que j'ai de jouer. pour ne pas les faire bien et le texte c'est comme une partition de musique. Donc disons que peut-être qu'il y a des textes où c'est ok d'improviser un peu, mais pas parce que tu ne connais pas ton texte, mais peut-être parce que ça, ça sonne moins bien que ça. Mais non, l'idée c'est quand même d'apprendre parce que c'est ton premier outil en fait. Et c'est comme aller, je ne sais pas, c'est comme un chirurgien qui reste en son scalpel et qui dit « je veux voir si ça marche avec mes doigts aujourd'hui » . Il y a des moments aussi, des trucs ont été écrits et qu'ils ont été bien faits. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais une autre analogie. C'est comme le jazz et la musique classique. C'est-à-dire que tu as des réalisateurs qui vont dire, nous, aujourd'hui, on fait du jazz. Donc, c'est d'abord, tu joues un peu toi, puis l'autre va jouer. on improvise un peu et on voit où ça va. Je crois que c'est Maïwen, je ne suis pas sûr de cette information, mais qui travaille beaucoup en impro. Alors que tu as d'autres gens, je crois que c'est Valérie Lemercier qui demande à ce qu'on ait vraiment le texte au cordeau. Je suis peut-être en train de donner des informations complètement erronées, mais en tout cas, j'adore faire ça. Mes potes me répètent tout le temps que parfois je donne des infos. De toute façon,

  • Speaker #0

    qui aura la réponse ?

  • Speaker #1

    Personne.

  • Speaker #0

    Si, peut-être. Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #1

    Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #0

    Vous pouvez aller chercher cette information sur Google.

  • Speaker #1

    Sur la toile.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est quoi tes rêves, tes objectifs ? Je sais que tu vas partir aux États-Unis pour faire un film autour du sujet de l'avortement, où tu joues l'homme qui a mis enceinte la femme. Et le but, c'est de trouver ensemble la femme enceinte et le mec. Le monde à faire. Voilà, exactement. Trouve une solution pour avorter.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est une amie à moi qui est brésilienne, qui habite à New York, qui a écrit ce projet. Et c'est un sujet que je trouve important. Surtout quand on voit que cette question est reposée alors qu'elle était entendue, que les femmes avaient le droit de choisir. Ce qui paraît étonnant.

  • Speaker #0

    Donc, c'est en fait, c'est politique.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle l'a écrit politiquement ou si c'est pour des raisons personnelles. Mais en tout cas, moi, je suis heureux de pouvoir faire partie de ce projet parce que c'est quelqu'un que j'aime beaucoup et j'adore comment elle travaille. Et moi, ça va me demander d'être un peu éloigné de ce que je suis. Je sais qu'ils vont me grimer un peu, je sais qu'ils vont me mettre des tatouages, qu'ils vont me couper les cheveux de manière un peu bizarre. Je dois jouer un drag addict, un peu du Queens. C'est un peu éloigné de moi et c'est ça qui est très excitant. C'est d'aller loin de moi. Donc ça, c'est le prochain objectif, le prochain truc. Et après, peut-être retourner à Londres à partir de septembre. C'est en question, c'est en réflexion. Et puis, continuer à écrire, essayer de faire que les deux projets d'écriture soient produits, rencontrer du monde. En tout cas,

  • Speaker #0

    tu as plein de beaux projets à l'avenir. Et on te souhaite tout le bonheur du monde. Et on te souhaite beaucoup de réussite. Et que ce soit un succès, je n'en doute absolument pas. Et merci beaucoup pour ton temps.

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous dans un an pour reparler de tous ces projets. On va où ils en sont.

  • Speaker #0

    Exactement, on fait le point dans un an. Et j'en suis sûre que tu auras plein d'autres projets.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Merci Max.

  • Speaker #1

    Merci Margot.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir pris ce moment avec nous, tant que le café était encore chaud. Si cet épisode vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser quelques étoiles ou un mot doux sur votre plateforme d'écoute préférée. Pour continuer la conversation, rendez-vous sur notre Instagram. Tant que, tirez du bas... Le café est encore chaud. Et d'ici le prochain épisode, prenez soin de votre créativité. Elle est bien plus vivante que vous ne le croyez. À très vite !

Description

Dans cet épisode, on tend le micro à Maximilien, acteur en devenir, rêveur assumé et écrivain en construction. Entre une formation à Londres, un tournage indépendant à New York et deux projets d’écriture en cours, il partage avec nous ce que signifie vivre mille vies en une seule.

On parle de théâtre et de cinéma, de lâcher-prise, de doutes (beaucoup), de processus créatif par l’observation, de textes qu'on apprend par cœur et de rôles qui nous emmènent loin de nous-mêmes. Max raconte aussi son parcours singulier : d’étudiant en droit à jeune comédien déterminé à trouver sa voix, à écrire, à jouer, à vivre intensément.

Une conversation sur le désir d’être vrai, sur l’envie de raconter, sur l’art de faire confiance au moment 🎭


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Donc le café est encore chaud est un podcast pour celles et ceux qui créent, transforment, inventent ou bousculent. Le temps d'une conversation intime, on explore la créativité comme manière d'être au monde. Son titre, librement inspiré du roman de Ausha Kawaguchi, est lui aussi une invitation à regarder en soi avant de vouloir changer le cours des choses.

  • Speaker #1

    Salut Max ! Salut Margot ! Ça va ? Et toi ?

  • Speaker #0

    Oui ! Je suis hyper contente que tu sois là. C'est moi. Ça fait vraiment plaisir de poser plein de questions à un acteur.

  • Speaker #1

    Plein de questions ?

  • Speaker #0

    Ouais. Bah attends, je vais te poser plein de questions, j'espère que t'es prête. Ouais, je suis prête. Non, parce que dans ce podcast, comme tu sais, on aime mettre en avant des profils pluriels qui parlent de leur créativité. Parce qu'on part du principe que tout le monde est créatif, qu'il n'y a pas de profil type. Pour être créatif, tu es malade ?

  • Speaker #1

    Non, ça va.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et qu'il y a surtout plein de différentes formes de créativité, notamment la créativité connective intellectuelle, qui est la capacité à générer des nouvelles idées, des solutions. Il y a aussi la créativité artistique et aussi la créativité sociale ou la créativité entrepreneuriale. Bref, il y a plein de créativités différentes et il y a plein de types de profils créatifs. Toi, tu es acteur. Tu rentres de Londres d'une formation sur le théâtre classique anglais, donc le théâtre de Shakespeare, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Shakespeare et un autre truc aussi. Au milieu du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu pars tourner un film indépendant aux Etats-Unis cet été.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est où aux Etats-Unis ?

  • Speaker #1

    À New York.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es aussi sur l'écriture de deux projets. Ouais. Il va falloir que tu nous parles de ça parce que ça a l'air super intéressant. Ça marche. Est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit j'ai envie de devenir acteur ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais en droit à l'époque. Ok. J'ai fait du droit pendant deux ans et demi. Et à un moment donné, je n'en avais pas marre. Je trouvais ça très intéressant. Mais j'avais l'impression qu'il me fallait un truc à côté de base. Je ne cherchais pas un nouveau métier, je me disais juste je ne peux pas passer juste ma journée en cours, puis demain au bureau et après rentrer chez moi, regarder un film ou aller boire un verre avec des potes. Je n'avais pas forcément de hobby. J'en avais, mais pas dans lequel je pratiquais vraiment. Je faisais du sport un peu, mais voilà. Et donc je me dis, je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, je ne sais pas peindre. Par contre, je sais à peu près exister, donc je devrais pouvoir le faire sur une scène ou devant un autre truc. Et donc, du coup, par le contact d'un pote, bref, j'appelle ce prof de théâtre et je le contacte. Et lui, ce qui était étonnant, c'est qu'il faisait des cours en one-to-one, donc en individuel. Il me disait comment on peut faire du théâtre tout seul. Donc bref, tout un process hyper intéressant de réapprendre comment apprendre, même par cœur et tout. Enfin, toute une qui a commencé sur plein de choses. C'est marrant que tu parles de cognitif, d'ailleurs, dans ce que tu disais avant, parce qu'un lien avec tout ça. Mais bref, et donc, du coup, ça a commencé là. J'avais 21 ans, je voulais trouver quelque chose de nouveau. Je commence ces cours. Et au bout d'un an et demi, je pars à New York, je reste cinq jours, et je fais le tour des écoles de théâtre avec un pote, parce que lui, il était avec moi dans le cours de théâtre, mais lui, il voulait en faire sa vie. Et je réalise qu'il y a un vrai business, que tu peux apprendre, que même si moi, je ne viens pas du tout de ce milieu-là, tu peux découvrir des trucs, tu peux rencontrer du monde à travers des grandes écoles, des grands trucs. Et je ne sais pas, le fait de me dire, je peux peut-être voyager avec, un jour venir à New York en tant qu'aspirant acteur, ça m'a fait kiffer. Je suis rentré un mardi matin. L'après-midi, j'avais un télé de droit constitutionnel et je ne suis jamais allé. C'est parti.

  • Speaker #0

    Et ça a commencé l'aventure. Ok, trop bien. J'adore. J'adore cette histoire. C'est très marrant. Et du coup, à partir de ce moment-là, tu es rentré dans une école à Paris. Parce que je sais qu'il y a beaucoup de gens qui parlent des cours Florent. C'est quoi ton parcours, en fait ? Tu as fait d'autres parcours ? Tu es allé dans d'autres écoles ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai commencé avec ce prof-là qui s'appelait Vincent Fernandel. Un homme exceptionnel. C'est le premier qui m'a fait découvrir ce que c'était. Je suis hyper heureux d'être là. Je le remercie vraiment énormément pour tout ce qu'il m'a appris. Je ne suis pas allé dans les cours Florent parce que je suis resté dans ce truc-là. On était 10 pendant deux ans, donc c'était vraiment exceptionnel d'être un peu comme ça. Le seul truc que je pourrais regretter, c'est que les cours Florent, c'est quand même vachement bien pour rencontrer du monde aussi. Quand tu es entouré de 400 personnes qui font ce que tu fais, forcément, ce n'est pas la même chose que quand tu es 10 pendant deux ans. Ensuite, je suis parti à New York faire une école, l'Istrasberg. Super aussi, pendant un an. Je suis rentré à Paris, donc entre ça, il y a des périodes où je passe des castings, je fais des shows, je fais des courts-métrages, des choses comme ça. Et là, du coup, la dernière formation, c'est à Londres.

  • Speaker #0

    OK. Quand tu bosses comme ça avec des gens qui sont acteurs, est-ce qu'il y a des profs type d'acteurs ? Est-ce que tout le monde a un peu les mêmes rêves ? Ou est-ce qu'il y en a qui veulent, par exemple, faire plus du théâtre, d'autres du cinéma ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde est hyper différent. Je pense que c'est une profession qui est tellement incertaine que... 95% des gens qui font cette profession font d'autres professions à côté. Donc forcément ça te transforme aussi. Non, je pense qu'il y a autant de rêves que de personnes qui existent, c'est hyper subjectif. Je pense qu'il y a des gens qui veulent faire du théâtre, d'autres qui veulent faire du cinéma, d'autres qui veulent faire les deux.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as voulu faire les deux, c'est ça ? Non, initialement, tu voulais faire du cinéma.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais beaucoup plus intéressé par la caméra au départ. Parce que je pense que j'arrivais dans ce truc-là avec des rêves de grandeur. Et forcément, le cinéma, c'est un truc... Encore une fois, je viens d'un milieu où on allait au théâtre très rarement. Moi, j'y suis allé peut-être un peu plus en grandissant, puisque c'était un truc qui m'intéressait. Mais du coup, je n'avais pas forcément ce rapport et je ne comprenais pas ce qu'était ce monde du théâtre. C'est-à-dire que pour moi... Ça ne voulait rien dire d'être un acteur de théâtre connu, alors qu'être un acteur de cinéma connu, ça veut dire quelque chose pour tout le monde, parce que c'est beaucoup du mainstream. Et donc du coup, au départ, moi pas du tout, mais aujourd'hui, je trouve que c'est peut-être... C'est tout aussi intéressant les deux. Je rêverais de pouvoir faire les deux, franchement. Le seul avantage du cinéma, c'est que tu tournes pendant des périodes courtes et tu changes vite de projet, là où le théâtre, tu t'engages pour plus longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu disais que justement, avec ton expérience à Londres, tu es resté trois mois.

  • Speaker #1

    Je suis resté 3 mois et demi, donc 4 mois.

  • Speaker #0

    Tu disais que toi, ce que t'aimais beaucoup, c'est être au contact des vrais gens.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un truc hyper cool dans le fait d'avoir un retour direct. Parce que que ce soit les faire rire, les toucher, en fait, je sais pas, même juste le fait d'arriver. On jouait pas forcément devant beaucoup de gens, il devait y avoir 60 personnes dans la salle quand on a fait cette représentation. Ouais, et t'arrives dans ce truc-là, et je sais pas, il y a une chaleur. Bon, forcément, t'as 60 personnes dans une même pièce, donc il y a une chaleur. Mais t'as une espèce, le focus, le fait d'avoir 60 personnes qui te fixent. J'avais deux monologues et donc tu te retrouves tout seul sur scène pendant cinq minutes. Et c'est tout aussi stressant que ça te sert à rester complètement concentré. Du coup, tu te dis, si je sors de ma ligne et de ma zone, je vais me rendre compte qu'il y a des gens qui me fixent. Ça va être super bizarre. Et donc, en fait, tu restes dans ton truc. Et ouais, j'ai redécouvert ça parce que ça faisait quelques années que je n'étais pas forcément monté sur scène. Et j'ai adoré. Et donc, ouais, grave, franchement, hâte de remonter sur scène et de refaire du taf.

  • Speaker #0

    T'as le track ?

  • Speaker #1

    Avant de monter sur scène ? Les jours avant, ça va. Du coup, je me jette dans le travail et je me dis que le plus je serai prêt, le moins je l'aurai. Mais avant de monter sur scène, je suis un peu comme ça. Je sens que je... Tu es là pour tout le monde. Oui, grave. Et puis, je trouve que si tu n'es pas stressé, c'est que peut-être que tu... Bon, non, il n'y a pas de règle. En tout cas, moi, c'est parce que je prends très à cœur tout ça et même ça me donne une énergie, une impulse avant d'y aller, tu vois. Donc, c'est cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu utilises ta créativité quand tu joues ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est une question particulière. Ça poserait la grande question de qu'est-ce qu'est la créativité. Et on n'a pas assez de temps. Mais non, je pense qu'il y a un truc de créativité avant, où là où tu prépares ton rôle, là où tu travailles ton texte, tu l'apprends, tu discutes avec le metteur en scène, avec le réalisateur, tu discutes avec les autres acteurs. Mais une fois que tu vas sur scène, tu te jettes un peu. Mais est-ce que c'est pas créatif aussi que de lâcher prise et que de laisser parler tout ce que t'as préparé avant ? C'est comme un peintre, est-ce qu'il est créatif avant, quand il dessine les croquis avant de se jeter sur la toile ? Ou est-ce que le moment où il laisse parler son... Je pense que oui, mais pas de la même manière qu'on pourrait le concevoir, en mode, comment on crée ? C'est plus un, tu te jettes d'une falaise.

  • Speaker #0

    Et quand on démarre, on doute, tu as déjà eu envie de tout arrêter, toi ?

  • Speaker #1

    Ouais, une fois par jour à peu près, je pense.

  • Speaker #0

    Je trouve hyper intéressant justement d'avoir ton retour par rapport à ça, parce que tout le monde doute, même dans toutes les professions. Je pense que dans ta vie, tout le monde doute à plein de moments sur plein de sujets différents.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que ça a de la valeur que si tu passes au-dessus du doute. C'est-à-dire que ce serait, bon ce serait pas gênant que ce soit trop facile, mais ce serait peut-être un peu trop easy si tu doutais jamais et c'était certain. C'est-à-dire que la force d'une passion et d'une vraie envie, c'est certainement de se dire je vais tenir et je tiens malgré tout. Tu vois ce que je veux dire ? Donc oui, j'ai déjà douté, j'ai passé des nuits blanches, des trucs, mais ça fait partie du truc, je crois. Parce que c'est la même chose pour un entrepreneur, j'imagine que des gens qui ont des postes, même dans des entreprises où ils n'ont pas forcément des postes à responsabilité, ils doivent avoir des doutes aussi, mais peut-être qu'ils aiment certainement ce qu'ils font. En tout cas, quand tu aimes ce que tu fais et que tu as fait le choix de faire ce que tu fais, je suis sûr qu'il y a des moments de doute, mais que quand tu les dépasses, tu t'accomplis.

  • Speaker #0

    Et toi, ce qui te fait un peu tenir, c'est des objectifs que tu t'es donnés ? C'est des rêves que tu aimerais atteindre ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de pouvoir vivre de ce que je fais déjà. Pour le moment, ce n'est pas encore le cas. C'est déjà l'objectif. Le reste, c'est du bonus. Avoir un premier rôle dans un long métrage, être au cinéma. Pour le moment, j'ai beaucoup plus de castings ou de choses comme ça, ou des projets pour la télé. Le cinéma, ça reste un truc... qui, forcément, c'est un peu... Voilà, quoi. Et... Mais non, ouais, les objectifs, c'est de vivre de ça, c'est d'essayer de faire des grandes choses, mais ça veut pas forcément dire être connu mondialement, ça veut surtout dire me sentir heureux d'avoir fait ce que j'ai fait, écrire des films, raconter des histoires. Et même peut-être d'autres choses, à un moment donné. Je pense que c'est ça que j'aime aussi. Dans le fait d'être acteur, ce qui est cool, c'est de vivre un peu mille vies en une. C'est un truc que j'écrivais tout le temps dans mes lettres de motivation pour les écoles et les trucs. Et c'est vrai, c'est l'idée de me dire que je peux jouer un médecin, puis un avocat, puis un drug addict, peu importe. Et ça te permet de vivre mille vies. Et peut-être que même au milieu de celle-ci, je prendrais une pause pendant deux ans et j'irais cultiver du café au Mexique.

  • Speaker #0

    Mais c'est hyper intéressant ce que tu dis avec cette notion de mille vies. C'est que du coup, être acteur pour toi, c'est voyager, changer.

  • Speaker #1

    J'ai envie que ce soit ça, grave. Je rêve de l'idée de devoir voyager pour aller tourner, de partir dans d'autres pays, de pratiquer une autre langue, jouer en anglais. Je l'ai beaucoup fait parce que je pense qu'il y a un rapport hyper intéressant au fait de ne pas jouer dans sa langue maternelle. Et en même temps, y retourner, c'est hyper agréable parce que forcément, t'as une aisance quand t'es né avec qui est différente. Mais ouais, l'idée de découvrir des cultures, découvrir des gens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Pas rester bloqué dans son truc. Il y a des moments dans ma vie où je suis resté bloqué dans mon truc. Et c'était cool parce que du coup, tu creuses en toi-même. Mais aller voir ailleurs, c'est cool aussi. En fait, je crois que mon incapacité à choisir a fait que j'ai choisi ce métier-là. Comme ça, je peux tout faire.

  • Speaker #0

    Tu peux tout faire à la fois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Je ne saurais pas te dire. J'avance pas à pas et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Tu ne te mets pas spécialement d'objectifs inatteignables ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Si c'est des awards ou des trucs comme ça. Oui, c'est ça. Non, évidemment. Demain, je suis sélectionné au César ou aux choses comme ça. Je serai plus qu'heureux. Mais c'est pas un truc auquel je suis accroché. J'ai pas de réponse précise. J'ai des trucs dans ma tête, genre je me dis j'aimerais bien tourner dans ce TV show-là, j'aimerais bien tourner avec ce réalisateur-là. Et c'est quoi alors ? Tout bête, par exemple, j'adorerais être dans The White Lotus, tu vois, on a tous ce kéké hyper truc. Oui, j'adore. Ils ont tourné en Italie, peut-être qu'un jour ils tourneront en France, si jamais. Oui, si jamais.

  • Speaker #0

    Franchement.

  • Speaker #1

    Mais non, ouais, il y a des trucs comme ça un peu que j'ai adoré regarder et dans lequel je... J'adorerais jouer, mais des objectifs clairs, je pense que c'est surtout pouvoir faire ce que j'aime le plus au quotidien.

  • Speaker #0

    Il y a un acteur qui t'inspire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui m'impressionnent énormément. J'ai été voir, il y a deux jours, Partir un jour, avec Juliette Armanet et Bastien Bouillon.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #1

    Et Bastien Bouillon, que j'avais vu dans le conte de Montecristo, que je ne connaissais pas beaucoup. dans le cours de Monte Cristo, il est super. Mais dans ce film, il m'a impressionné. Parce que c'est un film qui est un peu comédie musicale, donc Juliette Armanet qui est chanteuse, forcément. Et elle joue super bien. Trop forte.

  • Speaker #0

    Je me posais la question, justement, parce que moi, j'adore Juliette Armanet. Je l'ai vue en concert, je suis une grande fan.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément.

  • Speaker #0

    Non, vraiment, je l'ai en cou. Et je me posais la question, quand j'ai vu la bande-annonce, ça rend quoi, en fait, d'être...

  • Speaker #1

    Trop forte. Et je suis d'accord avec toi, parfois, bah... Mais non, trop forte. Et lui, un charisme. quand il chante, une aisance. Alors qu'il y a des moments, ça pourrait être un peu cringe, weird, parce qu'il se met à chanter en plus des chansons des années 2000, et ça marche super bien. Et du coup, lui, honnêtement, une nouvelle inspi, tu vois. Il y a bien sûr DiCaprio, Daniel Deleuze, des monstres du cinéma, Robert De Niro, tu vois, que tu te dis, waouh, oui, ils ont un focus, Matthew McConaughey, physiquement impressionnant. Et je parle pas du fait que je sais pas, il est sportif, mais je parle d'une... D'une assise, d'une façon de se tenir, d'une façon d'approcher les rôles hyper physiques que j'adore. Mais il y a des gens en France que je trouve incroyables. Pierre Ninet, d'une précision dans son jeu, tu sens qu'il vient du théâtre. Tu le vois dans le conte de Monte Cristo. Enfin, c'est peut-être moi qui... Mais t'as l'impression que tu vois les coutures de son jeu. En plus, il passe d'un personnage à l'autre, donc c'est hyper intéressant. Donc non, on a des gens super forts en France qui sont géniaux. Aux Etats-Unis, pareil. Et c'est pour ça que je rêve de pouvoir faire les deux. en anglais, en français,

  • Speaker #0

    de ouf moi aussi j'adore Pierre Ninet il est trop fort j'avoue Pierre Ninet mais en même temps qui ne l'aime pas qu'est-ce que t'aimerais qu'on retienne de toi plus tard en tant qu'acteur que j'étais vrai ta sincérité, ton authenticité aujourd'hui je te donnerai cette réponse là et si tu devais donner un conseil au toi de 21 ans Tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Écoute ton intuition, arrête d'écouter ton cerveau, enfin, sur certaines décisions, mais continue. Genre, continue comme ça, lâche rien, ça va finir par fonctionner. Et pourtant, je ne sais pas si je dirais aujourd'hui que ça a fonctionné, mais continue comme ça. Je ne réécrirai rien, je ne changerai rien. Je lui dirai juste « trust yourself » .

  • Speaker #0

    Tu parlais de projets d'écriture, de deux projets. C'est quoi exactement ces projets-là d'écriture ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas donner. de détail détail. C'est secret. C'est pas que c'est secret. Je ne fais pas... Mais en tout cas, c'est une série et un long-métrage. Et donc, il y a une série que j'écris avec deux personnes et un long-métrage que j'écris en collaboration avec une autre personne. Ce qui est très intéressant pour ces deux projets-là, c'est que ce ne sont pas des idées qui sont venues de moi. Ce sont des gens qui m'ont approché en me disant j'ai une idée, je cherche quelqu'un pour écrire. Est-ce que ça te tente ? Et c'est fascinant de travailler avec quelqu'un d'autre sur son idée. Ça m'a demandé de mettre mon égo de côté de fou. parce que j'ai pas la décision finale donc il y a des moments où c'était frustrant mais en même temps mais il y a une méthodologie quand t'écris à plusieurs on a découvert ça ensemble on est tous les trois assez jeunes on a à peu près le même âge et on a découvert ce que c'était on a commencé à écrire après on s'est rendu compte qu'il n'y avait plus d'autres règles on apprend en le faisant et c'est certainement la même chose C'est la manière qui marche le mieux pour moi. Et donc, c'est cool, franchement.

  • Speaker #0

    Mais en fait, ça m'intrigue d'écrire à plusieurs parce que tout le monde a un peu son style d'écriture, sa façon d'écrire, les mots qu'il utilise. Il y a des personnes qui font des phrases beaucoup plus courtes. Il y a des personnes qui aiment mettre beaucoup plus d'adjectifs, d'écrire, rentrer dans le détail. Comment est-ce que vous faites pour vous mettre d'accord ?

  • Speaker #1

    Les forces de chacun s'appliquent à chacun. Il y a des moments où ta force va être bien pour ce... partirait du projet. Par exemple, tu dois écrire un arc d'un personnage, donc tu décris un petit peu qui il est, comment il ressent les choses. Là, tu vois, si tu es plus fort en détails, en adjectifs, là, toi, plutôt là-dessus. Moi, je sais que... En tout cas, j'aime bien être assez concis, froid, précis. Pas concis, froid, précis, mais quelqu'un qui m'a inspiré dans l'écriture. Je ne dis pas du tout que j'écris comme lui, mais c'est quelque chose dont j'aimerais m'approcher, c'est Hemingway. Très cash, c'est brut, c'est rugueux, parfois c'est sale. Et j'aime bien ça. Le côté très poétique, c'est un truc qui me parle moins. Et donc du coup, je vais être, je pense, meilleur en résumé. Parce que je vais plus vite au truc. Je ne vais pas mettre des petits fleurilèges, des petits adjectifs jolis, des trucs qui riment. Ça ne me parle pas. D'accord. Sauf quand j'écris de la poésie.

  • Speaker #0

    Tu écris de la poésie ?

  • Speaker #1

    Parfois.

  • Speaker #0

    Dans quel contexte ?

  • Speaker #1

    Par amour. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Ça arrivait quelques fois.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est peindre, mais c'était marrant.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, ça change.

  • Speaker #1

    Oui, grave.

  • Speaker #0

    Ça change de Inge, Tinder. Non, tu n'écris pas sur Inge des poèmes.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été sur une appétite contre.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Girls, si vous regardez ce pop. Tu me fatigue. Ok.

  • Speaker #1

    Revenons. Oui, revenons à nos motons. Ouais.

  • Speaker #0

    Quand tu écris ou quand tu joues, est-ce qu'il y a des choses dans ta vie qui t'inspirent dans ton jeu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Mais parfois, c'est plus inconscient qu'autre, que conscient. Mais non, oui, il y a des gens que je rencontre, des films que je regarde.

  • Speaker #0

    Tu as envie de redécrire des personnages, par exemple. Imaginons que tu dois inventer un personnage. Est-ce que tu vas, par exemple, prendre un peu des caractéristiques et des personnalités de personnes qui sont autour de toi ?

  • Speaker #1

    Je pense, et puis je pense qu'au-delà de dans mon art, mais même dans ma vie de manière générale, il y a des gens qui m'inspirent énormément. Moi, par exemple, pendant des années, on m'a dit, et moi-même j'ai pensé être très mental. Donc les gens qui étaient très physiques, très plantés dans le sol, qui avaient vraiment un rapport plus... Je reviens du Mexique. J'ai été passer un peu de temps au Mexique. Et c'est intéressant, c'est une culture. Les gens sont très passionnés, partout. Dans une conversation, quand ils dansent, quand ils jouent de la musique. Tu sens que tout a un rapport. presque charnelle, même dans un... Je ne parle pas du tout de quoi que ce soit de sexuel, mais même dans la vie quotidienne, les gens sont là physiquement. Pour moi, c'est fascinant de rentrer de cette culture-là et de revenir en France, où on est beaucoup plus dans notre tête, on discute beaucoup plus, on sourit moins, on a une espèce d'honnêteté. C'est-à-dire que ça ne va pas, on va le faire convoire à tout le monde. Il n'y a pas de fil. Alors que... Donc voilà, je pense que les cultures différentes, comme on disait tout à l'heure, les voyages, les gens dans mon quotidien... Par exemple, ça se trouve pendant cette interview, il y a des moments où tu as fait des choses. Peut-être qu'un jour, je rentrerai par ordre et je me dirai « Ah, c'est vrai que Margot, elle fait tout le temps ça avec ses cheveux ou ce truc. Comment est-ce que je peux utiliser ça ? » Je pense que c'était Vincent Lindon. qui disait qu'il était tout le temps en train de travailler, d'une certaine manière, parce qu'il était tout le temps en train de voler des petites rutes à droite à gauche. Je trouve que c'est vrai. Tu es presque tout le temps en train de regarder s'il n'y a pas quelque chose que tu vas pouvoir faire. Tu vas le transformer, tu vas le rendre à toi.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ce n'est pas ça un peu aussi, toi, ton processus créatif ? L'observation ?

  • Speaker #1

    Si, grave.

  • Speaker #0

    Voilà, on m'a trouvé.

  • Speaker #1

    On a trouvé la réponse, ça y est.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu utilises ta créativité un peu tous les jours en observant et tu vas prendre et digérer certaines informations pour les retranscrire ensuite, soit au travers de ton jeu, soit au travers de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. L'écriture, c'est marrant beaucoup plus consciemment parce que je vais voir une situation qui va peut-être m'interloquer et là, je vais l'écrire. Alors que... L'acting, c'est différent. Je vais voir un petit geste, je vais me dire « Oh, marrant, qu'est-ce que... » Peut-être que je ne l'utiliserai jamais, mais ça m'a marqué à un moment donné. Peut-être que ça reviendra au moment où je prépare quelque chose ou pas. Mais effectivement, c'est carrément beaucoup, beaucoup, beaucoup d'observations.

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir un peu sur la question que je t'ai posée. Quel conseil tu donnerais à ton toi de... Tu es un an.

  • Speaker #1

    Si, il y en a un.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est lâche prise, genre let go. Oui,

  • Speaker #0

    mais let go, mais... Peut-être pas un coup de moi si je n'ai pas raison, mais let go, mais aussi sois proactif. Parce que j'imagine que dans ce genre de métier, il faut être extrêmement proactif parce que si tu es là à attendre chez toi que les choses viennent à toi, il ne se passe rien.

  • Speaker #1

    Si on parle toujours de moi qui parle à moi de 21 ans, je ne peux pas lui reprocher de ne pas comprendre comment ça fonctionnait. Genre le fait d'aller rencontrer des directeurs de casting, d'aller... avec des machins. Non, je pense que tu peux le comprendre, Jeanne, mais il et je venaient de... C'est un peu le phénix, je ne sais pas. Non, je venais d'un milieu où tout ça, c'était... Je ne comprenais rien à tout ça. J'ai découvert ce que ça voulait dire. Moi, de base, j'allais faire soit du business, soit du droit, ou j'en sais rien, autre chose. Et du coup, ça, je ne pourrais plus lui conseiller, voilà, va rencontrer machin, fait ci, appelle truc et tout, OK. Mais c'est normal que ça ait pris du temps, que je pense. Et d'ailleurs j'aurais... Et ton réseau... Ouais, et j'aurais pas été prêt à l'époque. Genre on m'aurait vraiment mis trop vite devant une caméra, devant un truc, je pense que je me serais effondré parce que je comprenais rien à tout ça. Et au-delà de comprendre intellectuellement encore une fois, même physiquement, c'était pas clair.

  • Speaker #0

    Nous on apprend quoi à l'école ?

  • Speaker #1

    De théâtre ? Ouais. Enfin, les écoles d'acting et tout. Il y a toute une partie technique, vocale, physique, tout ça.

  • Speaker #0

    Comment on positionne notre corps dans l'espace, l'utilisation de notre voix. Tu apprends à chanter aussi un peu.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait quelques cours de chant. Ce n'est pas encore ça, mais on va y arriver. Un peu de danse quand même, ça c'est cool, j'aime beaucoup. Je reviens sur cette histoire de lâcher prise, parce que je pense que c'est le nœud de mon truc à moi en tout cas. C'est cette histoire d'avant, je pensais que tu jouais. pendant que tu étais sur scène. Alors qu'en fait, quand tu es sur scène, vraiment, c'est lâché prise. C'est ce truc comme dans la vie où tu prépares, tu prépares, tu prépares, tu prépares. C'est comme l'avocat. L'avocat, il n'est pas en train de préparer quand il est en train de faire sa plaidoirie. L'avocat, il prépare tout avant. Il a toutes les informations en tête et il fait confiance à son cerveau, à sa mémoire et à ses petits papiers devant lui pour dire je suis devant le juge. Maintenant, j'ai de quoi défendre mon client. Eh bien, moi, j'ai de quoi défendre mon personnage sans avoir besoin de le conscientiser à chaque instant.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu joues... et que tu apprends par cœur, il y a un vrai travail avec la mémoire. Est-ce que parfois, tu oublies certaines parties et tu le refais un peu à ta sauce ? Ça peut t'arriver ? Ou toi, généralement, tu es du style à vraiment apprendre quelque chose par cœur ?

  • Speaker #1

    Non, l'idée, c'est d'apprendre par cœur le mieux possible parce que ce serait dommage de ne pas profiter des opportunités que j'ai de jouer. pour ne pas les faire bien et le texte c'est comme une partition de musique. Donc disons que peut-être qu'il y a des textes où c'est ok d'improviser un peu, mais pas parce que tu ne connais pas ton texte, mais peut-être parce que ça, ça sonne moins bien que ça. Mais non, l'idée c'est quand même d'apprendre parce que c'est ton premier outil en fait. Et c'est comme aller, je ne sais pas, c'est comme un chirurgien qui reste en son scalpel et qui dit « je veux voir si ça marche avec mes doigts aujourd'hui » . Il y a des moments aussi, des trucs ont été écrits et qu'ils ont été bien faits. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais une autre analogie. C'est comme le jazz et la musique classique. C'est-à-dire que tu as des réalisateurs qui vont dire, nous, aujourd'hui, on fait du jazz. Donc, c'est d'abord, tu joues un peu toi, puis l'autre va jouer. on improvise un peu et on voit où ça va. Je crois que c'est Maïwen, je ne suis pas sûr de cette information, mais qui travaille beaucoup en impro. Alors que tu as d'autres gens, je crois que c'est Valérie Lemercier qui demande à ce qu'on ait vraiment le texte au cordeau. Je suis peut-être en train de donner des informations complètement erronées, mais en tout cas, j'adore faire ça. Mes potes me répètent tout le temps que parfois je donne des infos. De toute façon,

  • Speaker #0

    qui aura la réponse ?

  • Speaker #1

    Personne.

  • Speaker #0

    Si, peut-être. Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #1

    Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #0

    Vous pouvez aller chercher cette information sur Google.

  • Speaker #1

    Sur la toile.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est quoi tes rêves, tes objectifs ? Je sais que tu vas partir aux États-Unis pour faire un film autour du sujet de l'avortement, où tu joues l'homme qui a mis enceinte la femme. Et le but, c'est de trouver ensemble la femme enceinte et le mec. Le monde à faire. Voilà, exactement. Trouve une solution pour avorter.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est une amie à moi qui est brésilienne, qui habite à New York, qui a écrit ce projet. Et c'est un sujet que je trouve important. Surtout quand on voit que cette question est reposée alors qu'elle était entendue, que les femmes avaient le droit de choisir. Ce qui paraît étonnant.

  • Speaker #0

    Donc, c'est en fait, c'est politique.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle l'a écrit politiquement ou si c'est pour des raisons personnelles. Mais en tout cas, moi, je suis heureux de pouvoir faire partie de ce projet parce que c'est quelqu'un que j'aime beaucoup et j'adore comment elle travaille. Et moi, ça va me demander d'être un peu éloigné de ce que je suis. Je sais qu'ils vont me grimer un peu, je sais qu'ils vont me mettre des tatouages, qu'ils vont me couper les cheveux de manière un peu bizarre. Je dois jouer un drag addict, un peu du Queens. C'est un peu éloigné de moi et c'est ça qui est très excitant. C'est d'aller loin de moi. Donc ça, c'est le prochain objectif, le prochain truc. Et après, peut-être retourner à Londres à partir de septembre. C'est en question, c'est en réflexion. Et puis, continuer à écrire, essayer de faire que les deux projets d'écriture soient produits, rencontrer du monde. En tout cas,

  • Speaker #0

    tu as plein de beaux projets à l'avenir. Et on te souhaite tout le bonheur du monde. Et on te souhaite beaucoup de réussite. Et que ce soit un succès, je n'en doute absolument pas. Et merci beaucoup pour ton temps.

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous dans un an pour reparler de tous ces projets. On va où ils en sont.

  • Speaker #0

    Exactement, on fait le point dans un an. Et j'en suis sûre que tu auras plein d'autres projets.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Merci Max.

  • Speaker #1

    Merci Margot.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir pris ce moment avec nous, tant que le café était encore chaud. Si cet épisode vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser quelques étoiles ou un mot doux sur votre plateforme d'écoute préférée. Pour continuer la conversation, rendez-vous sur notre Instagram. Tant que, tirez du bas... Le café est encore chaud. Et d'ici le prochain épisode, prenez soin de votre créativité. Elle est bien plus vivante que vous ne le croyez. À très vite !

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Description

Dans cet épisode, on tend le micro à Maximilien, acteur en devenir, rêveur assumé et écrivain en construction. Entre une formation à Londres, un tournage indépendant à New York et deux projets d’écriture en cours, il partage avec nous ce que signifie vivre mille vies en une seule.

On parle de théâtre et de cinéma, de lâcher-prise, de doutes (beaucoup), de processus créatif par l’observation, de textes qu'on apprend par cœur et de rôles qui nous emmènent loin de nous-mêmes. Max raconte aussi son parcours singulier : d’étudiant en droit à jeune comédien déterminé à trouver sa voix, à écrire, à jouer, à vivre intensément.

Une conversation sur le désir d’être vrai, sur l’envie de raconter, sur l’art de faire confiance au moment 🎭


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Donc le café est encore chaud est un podcast pour celles et ceux qui créent, transforment, inventent ou bousculent. Le temps d'une conversation intime, on explore la créativité comme manière d'être au monde. Son titre, librement inspiré du roman de Ausha Kawaguchi, est lui aussi une invitation à regarder en soi avant de vouloir changer le cours des choses.

  • Speaker #1

    Salut Max ! Salut Margot ! Ça va ? Et toi ?

  • Speaker #0

    Oui ! Je suis hyper contente que tu sois là. C'est moi. Ça fait vraiment plaisir de poser plein de questions à un acteur.

  • Speaker #1

    Plein de questions ?

  • Speaker #0

    Ouais. Bah attends, je vais te poser plein de questions, j'espère que t'es prête. Ouais, je suis prête. Non, parce que dans ce podcast, comme tu sais, on aime mettre en avant des profils pluriels qui parlent de leur créativité. Parce qu'on part du principe que tout le monde est créatif, qu'il n'y a pas de profil type. Pour être créatif, tu es malade ?

  • Speaker #1

    Non, ça va.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et qu'il y a surtout plein de différentes formes de créativité, notamment la créativité connective intellectuelle, qui est la capacité à générer des nouvelles idées, des solutions. Il y a aussi la créativité artistique et aussi la créativité sociale ou la créativité entrepreneuriale. Bref, il y a plein de créativités différentes et il y a plein de types de profils créatifs. Toi, tu es acteur. Tu rentres de Londres d'une formation sur le théâtre classique anglais, donc le théâtre de Shakespeare, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Shakespeare et un autre truc aussi. Au milieu du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu pars tourner un film indépendant aux Etats-Unis cet été.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est où aux Etats-Unis ?

  • Speaker #1

    À New York.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es aussi sur l'écriture de deux projets. Ouais. Il va falloir que tu nous parles de ça parce que ça a l'air super intéressant. Ça marche. Est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit j'ai envie de devenir acteur ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais en droit à l'époque. Ok. J'ai fait du droit pendant deux ans et demi. Et à un moment donné, je n'en avais pas marre. Je trouvais ça très intéressant. Mais j'avais l'impression qu'il me fallait un truc à côté de base. Je ne cherchais pas un nouveau métier, je me disais juste je ne peux pas passer juste ma journée en cours, puis demain au bureau et après rentrer chez moi, regarder un film ou aller boire un verre avec des potes. Je n'avais pas forcément de hobby. J'en avais, mais pas dans lequel je pratiquais vraiment. Je faisais du sport un peu, mais voilà. Et donc je me dis, je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, je ne sais pas peindre. Par contre, je sais à peu près exister, donc je devrais pouvoir le faire sur une scène ou devant un autre truc. Et donc, du coup, par le contact d'un pote, bref, j'appelle ce prof de théâtre et je le contacte. Et lui, ce qui était étonnant, c'est qu'il faisait des cours en one-to-one, donc en individuel. Il me disait comment on peut faire du théâtre tout seul. Donc bref, tout un process hyper intéressant de réapprendre comment apprendre, même par cœur et tout. Enfin, toute une qui a commencé sur plein de choses. C'est marrant que tu parles de cognitif, d'ailleurs, dans ce que tu disais avant, parce qu'un lien avec tout ça. Mais bref, et donc, du coup, ça a commencé là. J'avais 21 ans, je voulais trouver quelque chose de nouveau. Je commence ces cours. Et au bout d'un an et demi, je pars à New York, je reste cinq jours, et je fais le tour des écoles de théâtre avec un pote, parce que lui, il était avec moi dans le cours de théâtre, mais lui, il voulait en faire sa vie. Et je réalise qu'il y a un vrai business, que tu peux apprendre, que même si moi, je ne viens pas du tout de ce milieu-là, tu peux découvrir des trucs, tu peux rencontrer du monde à travers des grandes écoles, des grands trucs. Et je ne sais pas, le fait de me dire, je peux peut-être voyager avec, un jour venir à New York en tant qu'aspirant acteur, ça m'a fait kiffer. Je suis rentré un mardi matin. L'après-midi, j'avais un télé de droit constitutionnel et je ne suis jamais allé. C'est parti.

  • Speaker #0

    Et ça a commencé l'aventure. Ok, trop bien. J'adore. J'adore cette histoire. C'est très marrant. Et du coup, à partir de ce moment-là, tu es rentré dans une école à Paris. Parce que je sais qu'il y a beaucoup de gens qui parlent des cours Florent. C'est quoi ton parcours, en fait ? Tu as fait d'autres parcours ? Tu es allé dans d'autres écoles ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai commencé avec ce prof-là qui s'appelait Vincent Fernandel. Un homme exceptionnel. C'est le premier qui m'a fait découvrir ce que c'était. Je suis hyper heureux d'être là. Je le remercie vraiment énormément pour tout ce qu'il m'a appris. Je ne suis pas allé dans les cours Florent parce que je suis resté dans ce truc-là. On était 10 pendant deux ans, donc c'était vraiment exceptionnel d'être un peu comme ça. Le seul truc que je pourrais regretter, c'est que les cours Florent, c'est quand même vachement bien pour rencontrer du monde aussi. Quand tu es entouré de 400 personnes qui font ce que tu fais, forcément, ce n'est pas la même chose que quand tu es 10 pendant deux ans. Ensuite, je suis parti à New York faire une école, l'Istrasberg. Super aussi, pendant un an. Je suis rentré à Paris, donc entre ça, il y a des périodes où je passe des castings, je fais des shows, je fais des courts-métrages, des choses comme ça. Et là, du coup, la dernière formation, c'est à Londres.

  • Speaker #0

    OK. Quand tu bosses comme ça avec des gens qui sont acteurs, est-ce qu'il y a des profs type d'acteurs ? Est-ce que tout le monde a un peu les mêmes rêves ? Ou est-ce qu'il y en a qui veulent, par exemple, faire plus du théâtre, d'autres du cinéma ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde est hyper différent. Je pense que c'est une profession qui est tellement incertaine que... 95% des gens qui font cette profession font d'autres professions à côté. Donc forcément ça te transforme aussi. Non, je pense qu'il y a autant de rêves que de personnes qui existent, c'est hyper subjectif. Je pense qu'il y a des gens qui veulent faire du théâtre, d'autres qui veulent faire du cinéma, d'autres qui veulent faire les deux.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as voulu faire les deux, c'est ça ? Non, initialement, tu voulais faire du cinéma.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais beaucoup plus intéressé par la caméra au départ. Parce que je pense que j'arrivais dans ce truc-là avec des rêves de grandeur. Et forcément, le cinéma, c'est un truc... Encore une fois, je viens d'un milieu où on allait au théâtre très rarement. Moi, j'y suis allé peut-être un peu plus en grandissant, puisque c'était un truc qui m'intéressait. Mais du coup, je n'avais pas forcément ce rapport et je ne comprenais pas ce qu'était ce monde du théâtre. C'est-à-dire que pour moi... Ça ne voulait rien dire d'être un acteur de théâtre connu, alors qu'être un acteur de cinéma connu, ça veut dire quelque chose pour tout le monde, parce que c'est beaucoup du mainstream. Et donc du coup, au départ, moi pas du tout, mais aujourd'hui, je trouve que c'est peut-être... C'est tout aussi intéressant les deux. Je rêverais de pouvoir faire les deux, franchement. Le seul avantage du cinéma, c'est que tu tournes pendant des périodes courtes et tu changes vite de projet, là où le théâtre, tu t'engages pour plus longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu disais que justement, avec ton expérience à Londres, tu es resté trois mois.

  • Speaker #1

    Je suis resté 3 mois et demi, donc 4 mois.

  • Speaker #0

    Tu disais que toi, ce que t'aimais beaucoup, c'est être au contact des vrais gens.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un truc hyper cool dans le fait d'avoir un retour direct. Parce que que ce soit les faire rire, les toucher, en fait, je sais pas, même juste le fait d'arriver. On jouait pas forcément devant beaucoup de gens, il devait y avoir 60 personnes dans la salle quand on a fait cette représentation. Ouais, et t'arrives dans ce truc-là, et je sais pas, il y a une chaleur. Bon, forcément, t'as 60 personnes dans une même pièce, donc il y a une chaleur. Mais t'as une espèce, le focus, le fait d'avoir 60 personnes qui te fixent. J'avais deux monologues et donc tu te retrouves tout seul sur scène pendant cinq minutes. Et c'est tout aussi stressant que ça te sert à rester complètement concentré. Du coup, tu te dis, si je sors de ma ligne et de ma zone, je vais me rendre compte qu'il y a des gens qui me fixent. Ça va être super bizarre. Et donc, en fait, tu restes dans ton truc. Et ouais, j'ai redécouvert ça parce que ça faisait quelques années que je n'étais pas forcément monté sur scène. Et j'ai adoré. Et donc, ouais, grave, franchement, hâte de remonter sur scène et de refaire du taf.

  • Speaker #0

    T'as le track ?

  • Speaker #1

    Avant de monter sur scène ? Les jours avant, ça va. Du coup, je me jette dans le travail et je me dis que le plus je serai prêt, le moins je l'aurai. Mais avant de monter sur scène, je suis un peu comme ça. Je sens que je... Tu es là pour tout le monde. Oui, grave. Et puis, je trouve que si tu n'es pas stressé, c'est que peut-être que tu... Bon, non, il n'y a pas de règle. En tout cas, moi, c'est parce que je prends très à cœur tout ça et même ça me donne une énergie, une impulse avant d'y aller, tu vois. Donc, c'est cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu utilises ta créativité quand tu joues ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est une question particulière. Ça poserait la grande question de qu'est-ce qu'est la créativité. Et on n'a pas assez de temps. Mais non, je pense qu'il y a un truc de créativité avant, où là où tu prépares ton rôle, là où tu travailles ton texte, tu l'apprends, tu discutes avec le metteur en scène, avec le réalisateur, tu discutes avec les autres acteurs. Mais une fois que tu vas sur scène, tu te jettes un peu. Mais est-ce que c'est pas créatif aussi que de lâcher prise et que de laisser parler tout ce que t'as préparé avant ? C'est comme un peintre, est-ce qu'il est créatif avant, quand il dessine les croquis avant de se jeter sur la toile ? Ou est-ce que le moment où il laisse parler son... Je pense que oui, mais pas de la même manière qu'on pourrait le concevoir, en mode, comment on crée ? C'est plus un, tu te jettes d'une falaise.

  • Speaker #0

    Et quand on démarre, on doute, tu as déjà eu envie de tout arrêter, toi ?

  • Speaker #1

    Ouais, une fois par jour à peu près, je pense.

  • Speaker #0

    Je trouve hyper intéressant justement d'avoir ton retour par rapport à ça, parce que tout le monde doute, même dans toutes les professions. Je pense que dans ta vie, tout le monde doute à plein de moments sur plein de sujets différents.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que ça a de la valeur que si tu passes au-dessus du doute. C'est-à-dire que ce serait, bon ce serait pas gênant que ce soit trop facile, mais ce serait peut-être un peu trop easy si tu doutais jamais et c'était certain. C'est-à-dire que la force d'une passion et d'une vraie envie, c'est certainement de se dire je vais tenir et je tiens malgré tout. Tu vois ce que je veux dire ? Donc oui, j'ai déjà douté, j'ai passé des nuits blanches, des trucs, mais ça fait partie du truc, je crois. Parce que c'est la même chose pour un entrepreneur, j'imagine que des gens qui ont des postes, même dans des entreprises où ils n'ont pas forcément des postes à responsabilité, ils doivent avoir des doutes aussi, mais peut-être qu'ils aiment certainement ce qu'ils font. En tout cas, quand tu aimes ce que tu fais et que tu as fait le choix de faire ce que tu fais, je suis sûr qu'il y a des moments de doute, mais que quand tu les dépasses, tu t'accomplis.

  • Speaker #0

    Et toi, ce qui te fait un peu tenir, c'est des objectifs que tu t'es donnés ? C'est des rêves que tu aimerais atteindre ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de pouvoir vivre de ce que je fais déjà. Pour le moment, ce n'est pas encore le cas. C'est déjà l'objectif. Le reste, c'est du bonus. Avoir un premier rôle dans un long métrage, être au cinéma. Pour le moment, j'ai beaucoup plus de castings ou de choses comme ça, ou des projets pour la télé. Le cinéma, ça reste un truc... qui, forcément, c'est un peu... Voilà, quoi. Et... Mais non, ouais, les objectifs, c'est de vivre de ça, c'est d'essayer de faire des grandes choses, mais ça veut pas forcément dire être connu mondialement, ça veut surtout dire me sentir heureux d'avoir fait ce que j'ai fait, écrire des films, raconter des histoires. Et même peut-être d'autres choses, à un moment donné. Je pense que c'est ça que j'aime aussi. Dans le fait d'être acteur, ce qui est cool, c'est de vivre un peu mille vies en une. C'est un truc que j'écrivais tout le temps dans mes lettres de motivation pour les écoles et les trucs. Et c'est vrai, c'est l'idée de me dire que je peux jouer un médecin, puis un avocat, puis un drug addict, peu importe. Et ça te permet de vivre mille vies. Et peut-être que même au milieu de celle-ci, je prendrais une pause pendant deux ans et j'irais cultiver du café au Mexique.

  • Speaker #0

    Mais c'est hyper intéressant ce que tu dis avec cette notion de mille vies. C'est que du coup, être acteur pour toi, c'est voyager, changer.

  • Speaker #1

    J'ai envie que ce soit ça, grave. Je rêve de l'idée de devoir voyager pour aller tourner, de partir dans d'autres pays, de pratiquer une autre langue, jouer en anglais. Je l'ai beaucoup fait parce que je pense qu'il y a un rapport hyper intéressant au fait de ne pas jouer dans sa langue maternelle. Et en même temps, y retourner, c'est hyper agréable parce que forcément, t'as une aisance quand t'es né avec qui est différente. Mais ouais, l'idée de découvrir des cultures, découvrir des gens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Pas rester bloqué dans son truc. Il y a des moments dans ma vie où je suis resté bloqué dans mon truc. Et c'était cool parce que du coup, tu creuses en toi-même. Mais aller voir ailleurs, c'est cool aussi. En fait, je crois que mon incapacité à choisir a fait que j'ai choisi ce métier-là. Comme ça, je peux tout faire.

  • Speaker #0

    Tu peux tout faire à la fois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Je ne saurais pas te dire. J'avance pas à pas et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Tu ne te mets pas spécialement d'objectifs inatteignables ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Si c'est des awards ou des trucs comme ça. Oui, c'est ça. Non, évidemment. Demain, je suis sélectionné au César ou aux choses comme ça. Je serai plus qu'heureux. Mais c'est pas un truc auquel je suis accroché. J'ai pas de réponse précise. J'ai des trucs dans ma tête, genre je me dis j'aimerais bien tourner dans ce TV show-là, j'aimerais bien tourner avec ce réalisateur-là. Et c'est quoi alors ? Tout bête, par exemple, j'adorerais être dans The White Lotus, tu vois, on a tous ce kéké hyper truc. Oui, j'adore. Ils ont tourné en Italie, peut-être qu'un jour ils tourneront en France, si jamais. Oui, si jamais.

  • Speaker #0

    Franchement.

  • Speaker #1

    Mais non, ouais, il y a des trucs comme ça un peu que j'ai adoré regarder et dans lequel je... J'adorerais jouer, mais des objectifs clairs, je pense que c'est surtout pouvoir faire ce que j'aime le plus au quotidien.

  • Speaker #0

    Il y a un acteur qui t'inspire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui m'impressionnent énormément. J'ai été voir, il y a deux jours, Partir un jour, avec Juliette Armanet et Bastien Bouillon.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #1

    Et Bastien Bouillon, que j'avais vu dans le conte de Montecristo, que je ne connaissais pas beaucoup. dans le cours de Monte Cristo, il est super. Mais dans ce film, il m'a impressionné. Parce que c'est un film qui est un peu comédie musicale, donc Juliette Armanet qui est chanteuse, forcément. Et elle joue super bien. Trop forte.

  • Speaker #0

    Je me posais la question, justement, parce que moi, j'adore Juliette Armanet. Je l'ai vue en concert, je suis une grande fan.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément.

  • Speaker #0

    Non, vraiment, je l'ai en cou. Et je me posais la question, quand j'ai vu la bande-annonce, ça rend quoi, en fait, d'être...

  • Speaker #1

    Trop forte. Et je suis d'accord avec toi, parfois, bah... Mais non, trop forte. Et lui, un charisme. quand il chante, une aisance. Alors qu'il y a des moments, ça pourrait être un peu cringe, weird, parce qu'il se met à chanter en plus des chansons des années 2000, et ça marche super bien. Et du coup, lui, honnêtement, une nouvelle inspi, tu vois. Il y a bien sûr DiCaprio, Daniel Deleuze, des monstres du cinéma, Robert De Niro, tu vois, que tu te dis, waouh, oui, ils ont un focus, Matthew McConaughey, physiquement impressionnant. Et je parle pas du fait que je sais pas, il est sportif, mais je parle d'une... D'une assise, d'une façon de se tenir, d'une façon d'approcher les rôles hyper physiques que j'adore. Mais il y a des gens en France que je trouve incroyables. Pierre Ninet, d'une précision dans son jeu, tu sens qu'il vient du théâtre. Tu le vois dans le conte de Monte Cristo. Enfin, c'est peut-être moi qui... Mais t'as l'impression que tu vois les coutures de son jeu. En plus, il passe d'un personnage à l'autre, donc c'est hyper intéressant. Donc non, on a des gens super forts en France qui sont géniaux. Aux Etats-Unis, pareil. Et c'est pour ça que je rêve de pouvoir faire les deux. en anglais, en français,

  • Speaker #0

    de ouf moi aussi j'adore Pierre Ninet il est trop fort j'avoue Pierre Ninet mais en même temps qui ne l'aime pas qu'est-ce que t'aimerais qu'on retienne de toi plus tard en tant qu'acteur que j'étais vrai ta sincérité, ton authenticité aujourd'hui je te donnerai cette réponse là et si tu devais donner un conseil au toi de 21 ans Tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Écoute ton intuition, arrête d'écouter ton cerveau, enfin, sur certaines décisions, mais continue. Genre, continue comme ça, lâche rien, ça va finir par fonctionner. Et pourtant, je ne sais pas si je dirais aujourd'hui que ça a fonctionné, mais continue comme ça. Je ne réécrirai rien, je ne changerai rien. Je lui dirai juste « trust yourself » .

  • Speaker #0

    Tu parlais de projets d'écriture, de deux projets. C'est quoi exactement ces projets-là d'écriture ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas donner. de détail détail. C'est secret. C'est pas que c'est secret. Je ne fais pas... Mais en tout cas, c'est une série et un long-métrage. Et donc, il y a une série que j'écris avec deux personnes et un long-métrage que j'écris en collaboration avec une autre personne. Ce qui est très intéressant pour ces deux projets-là, c'est que ce ne sont pas des idées qui sont venues de moi. Ce sont des gens qui m'ont approché en me disant j'ai une idée, je cherche quelqu'un pour écrire. Est-ce que ça te tente ? Et c'est fascinant de travailler avec quelqu'un d'autre sur son idée. Ça m'a demandé de mettre mon égo de côté de fou. parce que j'ai pas la décision finale donc il y a des moments où c'était frustrant mais en même temps mais il y a une méthodologie quand t'écris à plusieurs on a découvert ça ensemble on est tous les trois assez jeunes on a à peu près le même âge et on a découvert ce que c'était on a commencé à écrire après on s'est rendu compte qu'il n'y avait plus d'autres règles on apprend en le faisant et c'est certainement la même chose C'est la manière qui marche le mieux pour moi. Et donc, c'est cool, franchement.

  • Speaker #0

    Mais en fait, ça m'intrigue d'écrire à plusieurs parce que tout le monde a un peu son style d'écriture, sa façon d'écrire, les mots qu'il utilise. Il y a des personnes qui font des phrases beaucoup plus courtes. Il y a des personnes qui aiment mettre beaucoup plus d'adjectifs, d'écrire, rentrer dans le détail. Comment est-ce que vous faites pour vous mettre d'accord ?

  • Speaker #1

    Les forces de chacun s'appliquent à chacun. Il y a des moments où ta force va être bien pour ce... partirait du projet. Par exemple, tu dois écrire un arc d'un personnage, donc tu décris un petit peu qui il est, comment il ressent les choses. Là, tu vois, si tu es plus fort en détails, en adjectifs, là, toi, plutôt là-dessus. Moi, je sais que... En tout cas, j'aime bien être assez concis, froid, précis. Pas concis, froid, précis, mais quelqu'un qui m'a inspiré dans l'écriture. Je ne dis pas du tout que j'écris comme lui, mais c'est quelque chose dont j'aimerais m'approcher, c'est Hemingway. Très cash, c'est brut, c'est rugueux, parfois c'est sale. Et j'aime bien ça. Le côté très poétique, c'est un truc qui me parle moins. Et donc du coup, je vais être, je pense, meilleur en résumé. Parce que je vais plus vite au truc. Je ne vais pas mettre des petits fleurilèges, des petits adjectifs jolis, des trucs qui riment. Ça ne me parle pas. D'accord. Sauf quand j'écris de la poésie.

  • Speaker #0

    Tu écris de la poésie ?

  • Speaker #1

    Parfois.

  • Speaker #0

    Dans quel contexte ?

  • Speaker #1

    Par amour. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Ça arrivait quelques fois.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est peindre, mais c'était marrant.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, ça change.

  • Speaker #1

    Oui, grave.

  • Speaker #0

    Ça change de Inge, Tinder. Non, tu n'écris pas sur Inge des poèmes.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été sur une appétite contre.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Girls, si vous regardez ce pop. Tu me fatigue. Ok.

  • Speaker #1

    Revenons. Oui, revenons à nos motons. Ouais.

  • Speaker #0

    Quand tu écris ou quand tu joues, est-ce qu'il y a des choses dans ta vie qui t'inspirent dans ton jeu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Mais parfois, c'est plus inconscient qu'autre, que conscient. Mais non, oui, il y a des gens que je rencontre, des films que je regarde.

  • Speaker #0

    Tu as envie de redécrire des personnages, par exemple. Imaginons que tu dois inventer un personnage. Est-ce que tu vas, par exemple, prendre un peu des caractéristiques et des personnalités de personnes qui sont autour de toi ?

  • Speaker #1

    Je pense, et puis je pense qu'au-delà de dans mon art, mais même dans ma vie de manière générale, il y a des gens qui m'inspirent énormément. Moi, par exemple, pendant des années, on m'a dit, et moi-même j'ai pensé être très mental. Donc les gens qui étaient très physiques, très plantés dans le sol, qui avaient vraiment un rapport plus... Je reviens du Mexique. J'ai été passer un peu de temps au Mexique. Et c'est intéressant, c'est une culture. Les gens sont très passionnés, partout. Dans une conversation, quand ils dansent, quand ils jouent de la musique. Tu sens que tout a un rapport. presque charnelle, même dans un... Je ne parle pas du tout de quoi que ce soit de sexuel, mais même dans la vie quotidienne, les gens sont là physiquement. Pour moi, c'est fascinant de rentrer de cette culture-là et de revenir en France, où on est beaucoup plus dans notre tête, on discute beaucoup plus, on sourit moins, on a une espèce d'honnêteté. C'est-à-dire que ça ne va pas, on va le faire convoire à tout le monde. Il n'y a pas de fil. Alors que... Donc voilà, je pense que les cultures différentes, comme on disait tout à l'heure, les voyages, les gens dans mon quotidien... Par exemple, ça se trouve pendant cette interview, il y a des moments où tu as fait des choses. Peut-être qu'un jour, je rentrerai par ordre et je me dirai « Ah, c'est vrai que Margot, elle fait tout le temps ça avec ses cheveux ou ce truc. Comment est-ce que je peux utiliser ça ? » Je pense que c'était Vincent Lindon. qui disait qu'il était tout le temps en train de travailler, d'une certaine manière, parce qu'il était tout le temps en train de voler des petites rutes à droite à gauche. Je trouve que c'est vrai. Tu es presque tout le temps en train de regarder s'il n'y a pas quelque chose que tu vas pouvoir faire. Tu vas le transformer, tu vas le rendre à toi.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ce n'est pas ça un peu aussi, toi, ton processus créatif ? L'observation ?

  • Speaker #1

    Si, grave.

  • Speaker #0

    Voilà, on m'a trouvé.

  • Speaker #1

    On a trouvé la réponse, ça y est.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu utilises ta créativité un peu tous les jours en observant et tu vas prendre et digérer certaines informations pour les retranscrire ensuite, soit au travers de ton jeu, soit au travers de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. L'écriture, c'est marrant beaucoup plus consciemment parce que je vais voir une situation qui va peut-être m'interloquer et là, je vais l'écrire. Alors que... L'acting, c'est différent. Je vais voir un petit geste, je vais me dire « Oh, marrant, qu'est-ce que... » Peut-être que je ne l'utiliserai jamais, mais ça m'a marqué à un moment donné. Peut-être que ça reviendra au moment où je prépare quelque chose ou pas. Mais effectivement, c'est carrément beaucoup, beaucoup, beaucoup d'observations.

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir un peu sur la question que je t'ai posée. Quel conseil tu donnerais à ton toi de... Tu es un an.

  • Speaker #1

    Si, il y en a un.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est lâche prise, genre let go. Oui,

  • Speaker #0

    mais let go, mais... Peut-être pas un coup de moi si je n'ai pas raison, mais let go, mais aussi sois proactif. Parce que j'imagine que dans ce genre de métier, il faut être extrêmement proactif parce que si tu es là à attendre chez toi que les choses viennent à toi, il ne se passe rien.

  • Speaker #1

    Si on parle toujours de moi qui parle à moi de 21 ans, je ne peux pas lui reprocher de ne pas comprendre comment ça fonctionnait. Genre le fait d'aller rencontrer des directeurs de casting, d'aller... avec des machins. Non, je pense que tu peux le comprendre, Jeanne, mais il et je venaient de... C'est un peu le phénix, je ne sais pas. Non, je venais d'un milieu où tout ça, c'était... Je ne comprenais rien à tout ça. J'ai découvert ce que ça voulait dire. Moi, de base, j'allais faire soit du business, soit du droit, ou j'en sais rien, autre chose. Et du coup, ça, je ne pourrais plus lui conseiller, voilà, va rencontrer machin, fait ci, appelle truc et tout, OK. Mais c'est normal que ça ait pris du temps, que je pense. Et d'ailleurs j'aurais... Et ton réseau... Ouais, et j'aurais pas été prêt à l'époque. Genre on m'aurait vraiment mis trop vite devant une caméra, devant un truc, je pense que je me serais effondré parce que je comprenais rien à tout ça. Et au-delà de comprendre intellectuellement encore une fois, même physiquement, c'était pas clair.

  • Speaker #0

    Nous on apprend quoi à l'école ?

  • Speaker #1

    De théâtre ? Ouais. Enfin, les écoles d'acting et tout. Il y a toute une partie technique, vocale, physique, tout ça.

  • Speaker #0

    Comment on positionne notre corps dans l'espace, l'utilisation de notre voix. Tu apprends à chanter aussi un peu.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait quelques cours de chant. Ce n'est pas encore ça, mais on va y arriver. Un peu de danse quand même, ça c'est cool, j'aime beaucoup. Je reviens sur cette histoire de lâcher prise, parce que je pense que c'est le nœud de mon truc à moi en tout cas. C'est cette histoire d'avant, je pensais que tu jouais. pendant que tu étais sur scène. Alors qu'en fait, quand tu es sur scène, vraiment, c'est lâché prise. C'est ce truc comme dans la vie où tu prépares, tu prépares, tu prépares, tu prépares. C'est comme l'avocat. L'avocat, il n'est pas en train de préparer quand il est en train de faire sa plaidoirie. L'avocat, il prépare tout avant. Il a toutes les informations en tête et il fait confiance à son cerveau, à sa mémoire et à ses petits papiers devant lui pour dire je suis devant le juge. Maintenant, j'ai de quoi défendre mon client. Eh bien, moi, j'ai de quoi défendre mon personnage sans avoir besoin de le conscientiser à chaque instant.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu joues... et que tu apprends par cœur, il y a un vrai travail avec la mémoire. Est-ce que parfois, tu oublies certaines parties et tu le refais un peu à ta sauce ? Ça peut t'arriver ? Ou toi, généralement, tu es du style à vraiment apprendre quelque chose par cœur ?

  • Speaker #1

    Non, l'idée, c'est d'apprendre par cœur le mieux possible parce que ce serait dommage de ne pas profiter des opportunités que j'ai de jouer. pour ne pas les faire bien et le texte c'est comme une partition de musique. Donc disons que peut-être qu'il y a des textes où c'est ok d'improviser un peu, mais pas parce que tu ne connais pas ton texte, mais peut-être parce que ça, ça sonne moins bien que ça. Mais non, l'idée c'est quand même d'apprendre parce que c'est ton premier outil en fait. Et c'est comme aller, je ne sais pas, c'est comme un chirurgien qui reste en son scalpel et qui dit « je veux voir si ça marche avec mes doigts aujourd'hui » . Il y a des moments aussi, des trucs ont été écrits et qu'ils ont été bien faits. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais une autre analogie. C'est comme le jazz et la musique classique. C'est-à-dire que tu as des réalisateurs qui vont dire, nous, aujourd'hui, on fait du jazz. Donc, c'est d'abord, tu joues un peu toi, puis l'autre va jouer. on improvise un peu et on voit où ça va. Je crois que c'est Maïwen, je ne suis pas sûr de cette information, mais qui travaille beaucoup en impro. Alors que tu as d'autres gens, je crois que c'est Valérie Lemercier qui demande à ce qu'on ait vraiment le texte au cordeau. Je suis peut-être en train de donner des informations complètement erronées, mais en tout cas, j'adore faire ça. Mes potes me répètent tout le temps que parfois je donne des infos. De toute façon,

  • Speaker #0

    qui aura la réponse ?

  • Speaker #1

    Personne.

  • Speaker #0

    Si, peut-être. Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #1

    Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #0

    Vous pouvez aller chercher cette information sur Google.

  • Speaker #1

    Sur la toile.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est quoi tes rêves, tes objectifs ? Je sais que tu vas partir aux États-Unis pour faire un film autour du sujet de l'avortement, où tu joues l'homme qui a mis enceinte la femme. Et le but, c'est de trouver ensemble la femme enceinte et le mec. Le monde à faire. Voilà, exactement. Trouve une solution pour avorter.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est une amie à moi qui est brésilienne, qui habite à New York, qui a écrit ce projet. Et c'est un sujet que je trouve important. Surtout quand on voit que cette question est reposée alors qu'elle était entendue, que les femmes avaient le droit de choisir. Ce qui paraît étonnant.

  • Speaker #0

    Donc, c'est en fait, c'est politique.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle l'a écrit politiquement ou si c'est pour des raisons personnelles. Mais en tout cas, moi, je suis heureux de pouvoir faire partie de ce projet parce que c'est quelqu'un que j'aime beaucoup et j'adore comment elle travaille. Et moi, ça va me demander d'être un peu éloigné de ce que je suis. Je sais qu'ils vont me grimer un peu, je sais qu'ils vont me mettre des tatouages, qu'ils vont me couper les cheveux de manière un peu bizarre. Je dois jouer un drag addict, un peu du Queens. C'est un peu éloigné de moi et c'est ça qui est très excitant. C'est d'aller loin de moi. Donc ça, c'est le prochain objectif, le prochain truc. Et après, peut-être retourner à Londres à partir de septembre. C'est en question, c'est en réflexion. Et puis, continuer à écrire, essayer de faire que les deux projets d'écriture soient produits, rencontrer du monde. En tout cas,

  • Speaker #0

    tu as plein de beaux projets à l'avenir. Et on te souhaite tout le bonheur du monde. Et on te souhaite beaucoup de réussite. Et que ce soit un succès, je n'en doute absolument pas. Et merci beaucoup pour ton temps.

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous dans un an pour reparler de tous ces projets. On va où ils en sont.

  • Speaker #0

    Exactement, on fait le point dans un an. Et j'en suis sûre que tu auras plein d'autres projets.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Merci Max.

  • Speaker #1

    Merci Margot.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir pris ce moment avec nous, tant que le café était encore chaud. Si cet épisode vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser quelques étoiles ou un mot doux sur votre plateforme d'écoute préférée. Pour continuer la conversation, rendez-vous sur notre Instagram. Tant que, tirez du bas... Le café est encore chaud. Et d'ici le prochain épisode, prenez soin de votre créativité. Elle est bien plus vivante que vous ne le croyez. À très vite !

Description

Dans cet épisode, on tend le micro à Maximilien, acteur en devenir, rêveur assumé et écrivain en construction. Entre une formation à Londres, un tournage indépendant à New York et deux projets d’écriture en cours, il partage avec nous ce que signifie vivre mille vies en une seule.

On parle de théâtre et de cinéma, de lâcher-prise, de doutes (beaucoup), de processus créatif par l’observation, de textes qu'on apprend par cœur et de rôles qui nous emmènent loin de nous-mêmes. Max raconte aussi son parcours singulier : d’étudiant en droit à jeune comédien déterminé à trouver sa voix, à écrire, à jouer, à vivre intensément.

Une conversation sur le désir d’être vrai, sur l’envie de raconter, sur l’art de faire confiance au moment 🎭


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Donc le café est encore chaud est un podcast pour celles et ceux qui créent, transforment, inventent ou bousculent. Le temps d'une conversation intime, on explore la créativité comme manière d'être au monde. Son titre, librement inspiré du roman de Ausha Kawaguchi, est lui aussi une invitation à regarder en soi avant de vouloir changer le cours des choses.

  • Speaker #1

    Salut Max ! Salut Margot ! Ça va ? Et toi ?

  • Speaker #0

    Oui ! Je suis hyper contente que tu sois là. C'est moi. Ça fait vraiment plaisir de poser plein de questions à un acteur.

  • Speaker #1

    Plein de questions ?

  • Speaker #0

    Ouais. Bah attends, je vais te poser plein de questions, j'espère que t'es prête. Ouais, je suis prête. Non, parce que dans ce podcast, comme tu sais, on aime mettre en avant des profils pluriels qui parlent de leur créativité. Parce qu'on part du principe que tout le monde est créatif, qu'il n'y a pas de profil type. Pour être créatif, tu es malade ?

  • Speaker #1

    Non, ça va.

  • Speaker #0

    Ok, d'accord. Et qu'il y a surtout plein de différentes formes de créativité, notamment la créativité connective intellectuelle, qui est la capacité à générer des nouvelles idées, des solutions. Il y a aussi la créativité artistique et aussi la créativité sociale ou la créativité entrepreneuriale. Bref, il y a plein de créativités différentes et il y a plein de types de profils créatifs. Toi, tu es acteur. Tu rentres de Londres d'une formation sur le théâtre classique anglais, donc le théâtre de Shakespeare, c'est ça ?

  • Speaker #1

    Shakespeare et un autre truc aussi. Au milieu du XXe siècle.

  • Speaker #0

    Ok. Là, tu pars tourner un film indépendant aux Etats-Unis cet été.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    C'est où aux Etats-Unis ?

  • Speaker #1

    À New York.

  • Speaker #0

    Ok. Et tu es aussi sur l'écriture de deux projets. Ouais. Il va falloir que tu nous parles de ça parce que ça a l'air super intéressant. Ça marche. Est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit j'ai envie de devenir acteur ?

  • Speaker #1

    Ouais. J'étais en droit à l'époque. Ok. J'ai fait du droit pendant deux ans et demi. Et à un moment donné, je n'en avais pas marre. Je trouvais ça très intéressant. Mais j'avais l'impression qu'il me fallait un truc à côté de base. Je ne cherchais pas un nouveau métier, je me disais juste je ne peux pas passer juste ma journée en cours, puis demain au bureau et après rentrer chez moi, regarder un film ou aller boire un verre avec des potes. Je n'avais pas forcément de hobby. J'en avais, mais pas dans lequel je pratiquais vraiment. Je faisais du sport un peu, mais voilà. Et donc je me dis, je ne sais pas chanter, je ne sais pas danser, je ne sais pas peindre. Par contre, je sais à peu près exister, donc je devrais pouvoir le faire sur une scène ou devant un autre truc. Et donc, du coup, par le contact d'un pote, bref, j'appelle ce prof de théâtre et je le contacte. Et lui, ce qui était étonnant, c'est qu'il faisait des cours en one-to-one, donc en individuel. Il me disait comment on peut faire du théâtre tout seul. Donc bref, tout un process hyper intéressant de réapprendre comment apprendre, même par cœur et tout. Enfin, toute une qui a commencé sur plein de choses. C'est marrant que tu parles de cognitif, d'ailleurs, dans ce que tu disais avant, parce qu'un lien avec tout ça. Mais bref, et donc, du coup, ça a commencé là. J'avais 21 ans, je voulais trouver quelque chose de nouveau. Je commence ces cours. Et au bout d'un an et demi, je pars à New York, je reste cinq jours, et je fais le tour des écoles de théâtre avec un pote, parce que lui, il était avec moi dans le cours de théâtre, mais lui, il voulait en faire sa vie. Et je réalise qu'il y a un vrai business, que tu peux apprendre, que même si moi, je ne viens pas du tout de ce milieu-là, tu peux découvrir des trucs, tu peux rencontrer du monde à travers des grandes écoles, des grands trucs. Et je ne sais pas, le fait de me dire, je peux peut-être voyager avec, un jour venir à New York en tant qu'aspirant acteur, ça m'a fait kiffer. Je suis rentré un mardi matin. L'après-midi, j'avais un télé de droit constitutionnel et je ne suis jamais allé. C'est parti.

  • Speaker #0

    Et ça a commencé l'aventure. Ok, trop bien. J'adore. J'adore cette histoire. C'est très marrant. Et du coup, à partir de ce moment-là, tu es rentré dans une école à Paris. Parce que je sais qu'il y a beaucoup de gens qui parlent des cours Florent. C'est quoi ton parcours, en fait ? Tu as fait d'autres parcours ? Tu es allé dans d'autres écoles ?

  • Speaker #1

    Du coup, j'ai commencé avec ce prof-là qui s'appelait Vincent Fernandel. Un homme exceptionnel. C'est le premier qui m'a fait découvrir ce que c'était. Je suis hyper heureux d'être là. Je le remercie vraiment énormément pour tout ce qu'il m'a appris. Je ne suis pas allé dans les cours Florent parce que je suis resté dans ce truc-là. On était 10 pendant deux ans, donc c'était vraiment exceptionnel d'être un peu comme ça. Le seul truc que je pourrais regretter, c'est que les cours Florent, c'est quand même vachement bien pour rencontrer du monde aussi. Quand tu es entouré de 400 personnes qui font ce que tu fais, forcément, ce n'est pas la même chose que quand tu es 10 pendant deux ans. Ensuite, je suis parti à New York faire une école, l'Istrasberg. Super aussi, pendant un an. Je suis rentré à Paris, donc entre ça, il y a des périodes où je passe des castings, je fais des shows, je fais des courts-métrages, des choses comme ça. Et là, du coup, la dernière formation, c'est à Londres.

  • Speaker #0

    OK. Quand tu bosses comme ça avec des gens qui sont acteurs, est-ce qu'il y a des profs type d'acteurs ? Est-ce que tout le monde a un peu les mêmes rêves ? Ou est-ce qu'il y en a qui veulent, par exemple, faire plus du théâtre, d'autres du cinéma ?

  • Speaker #1

    Je pense que tout le monde est hyper différent. Je pense que c'est une profession qui est tellement incertaine que... 95% des gens qui font cette profession font d'autres professions à côté. Donc forcément ça te transforme aussi. Non, je pense qu'il y a autant de rêves que de personnes qui existent, c'est hyper subjectif. Je pense qu'il y a des gens qui veulent faire du théâtre, d'autres qui veulent faire du cinéma, d'autres qui veulent faire les deux.

  • Speaker #0

    Et toi, tu as voulu faire les deux, c'est ça ? Non, initialement, tu voulais faire du cinéma.

  • Speaker #1

    Oui, j'étais beaucoup plus intéressé par la caméra au départ. Parce que je pense que j'arrivais dans ce truc-là avec des rêves de grandeur. Et forcément, le cinéma, c'est un truc... Encore une fois, je viens d'un milieu où on allait au théâtre très rarement. Moi, j'y suis allé peut-être un peu plus en grandissant, puisque c'était un truc qui m'intéressait. Mais du coup, je n'avais pas forcément ce rapport et je ne comprenais pas ce qu'était ce monde du théâtre. C'est-à-dire que pour moi... Ça ne voulait rien dire d'être un acteur de théâtre connu, alors qu'être un acteur de cinéma connu, ça veut dire quelque chose pour tout le monde, parce que c'est beaucoup du mainstream. Et donc du coup, au départ, moi pas du tout, mais aujourd'hui, je trouve que c'est peut-être... C'est tout aussi intéressant les deux. Je rêverais de pouvoir faire les deux, franchement. Le seul avantage du cinéma, c'est que tu tournes pendant des périodes courtes et tu changes vite de projet, là où le théâtre, tu t'engages pour plus longtemps.

  • Speaker #0

    Oui, c'est ça. Tu disais que justement, avec ton expérience à Londres, tu es resté trois mois.

  • Speaker #1

    Je suis resté 3 mois et demi, donc 4 mois.

  • Speaker #0

    Tu disais que toi, ce que t'aimais beaucoup, c'est être au contact des vrais gens.

  • Speaker #1

    Ouais, il y a un truc hyper cool dans le fait d'avoir un retour direct. Parce que que ce soit les faire rire, les toucher, en fait, je sais pas, même juste le fait d'arriver. On jouait pas forcément devant beaucoup de gens, il devait y avoir 60 personnes dans la salle quand on a fait cette représentation. Ouais, et t'arrives dans ce truc-là, et je sais pas, il y a une chaleur. Bon, forcément, t'as 60 personnes dans une même pièce, donc il y a une chaleur. Mais t'as une espèce, le focus, le fait d'avoir 60 personnes qui te fixent. J'avais deux monologues et donc tu te retrouves tout seul sur scène pendant cinq minutes. Et c'est tout aussi stressant que ça te sert à rester complètement concentré. Du coup, tu te dis, si je sors de ma ligne et de ma zone, je vais me rendre compte qu'il y a des gens qui me fixent. Ça va être super bizarre. Et donc, en fait, tu restes dans ton truc. Et ouais, j'ai redécouvert ça parce que ça faisait quelques années que je n'étais pas forcément monté sur scène. Et j'ai adoré. Et donc, ouais, grave, franchement, hâte de remonter sur scène et de refaire du taf.

  • Speaker #0

    T'as le track ?

  • Speaker #1

    Avant de monter sur scène ? Les jours avant, ça va. Du coup, je me jette dans le travail et je me dis que le plus je serai prêt, le moins je l'aurai. Mais avant de monter sur scène, je suis un peu comme ça. Je sens que je... Tu es là pour tout le monde. Oui, grave. Et puis, je trouve que si tu n'es pas stressé, c'est que peut-être que tu... Bon, non, il n'y a pas de règle. En tout cas, moi, c'est parce que je prends très à cœur tout ça et même ça me donne une énergie, une impulse avant d'y aller, tu vois. Donc, c'est cool.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu utilises ta créativité quand tu joues ?

  • Speaker #1

    Ouais, c'est une question particulière. Ça poserait la grande question de qu'est-ce qu'est la créativité. Et on n'a pas assez de temps. Mais non, je pense qu'il y a un truc de créativité avant, où là où tu prépares ton rôle, là où tu travailles ton texte, tu l'apprends, tu discutes avec le metteur en scène, avec le réalisateur, tu discutes avec les autres acteurs. Mais une fois que tu vas sur scène, tu te jettes un peu. Mais est-ce que c'est pas créatif aussi que de lâcher prise et que de laisser parler tout ce que t'as préparé avant ? C'est comme un peintre, est-ce qu'il est créatif avant, quand il dessine les croquis avant de se jeter sur la toile ? Ou est-ce que le moment où il laisse parler son... Je pense que oui, mais pas de la même manière qu'on pourrait le concevoir, en mode, comment on crée ? C'est plus un, tu te jettes d'une falaise.

  • Speaker #0

    Et quand on démarre, on doute, tu as déjà eu envie de tout arrêter, toi ?

  • Speaker #1

    Ouais, une fois par jour à peu près, je pense.

  • Speaker #0

    Je trouve hyper intéressant justement d'avoir ton retour par rapport à ça, parce que tout le monde doute, même dans toutes les professions. Je pense que dans ta vie, tout le monde doute à plein de moments sur plein de sujets différents.

  • Speaker #1

    J'ai l'impression que ça a de la valeur que si tu passes au-dessus du doute. C'est-à-dire que ce serait, bon ce serait pas gênant que ce soit trop facile, mais ce serait peut-être un peu trop easy si tu doutais jamais et c'était certain. C'est-à-dire que la force d'une passion et d'une vraie envie, c'est certainement de se dire je vais tenir et je tiens malgré tout. Tu vois ce que je veux dire ? Donc oui, j'ai déjà douté, j'ai passé des nuits blanches, des trucs, mais ça fait partie du truc, je crois. Parce que c'est la même chose pour un entrepreneur, j'imagine que des gens qui ont des postes, même dans des entreprises où ils n'ont pas forcément des postes à responsabilité, ils doivent avoir des doutes aussi, mais peut-être qu'ils aiment certainement ce qu'ils font. En tout cas, quand tu aimes ce que tu fais et que tu as fait le choix de faire ce que tu fais, je suis sûr qu'il y a des moments de doute, mais que quand tu les dépasses, tu t'accomplis.

  • Speaker #0

    Et toi, ce qui te fait un peu tenir, c'est des objectifs que tu t'es donnés ? C'est des rêves que tu aimerais atteindre ?

  • Speaker #1

    J'ai envie de pouvoir vivre de ce que je fais déjà. Pour le moment, ce n'est pas encore le cas. C'est déjà l'objectif. Le reste, c'est du bonus. Avoir un premier rôle dans un long métrage, être au cinéma. Pour le moment, j'ai beaucoup plus de castings ou de choses comme ça, ou des projets pour la télé. Le cinéma, ça reste un truc... qui, forcément, c'est un peu... Voilà, quoi. Et... Mais non, ouais, les objectifs, c'est de vivre de ça, c'est d'essayer de faire des grandes choses, mais ça veut pas forcément dire être connu mondialement, ça veut surtout dire me sentir heureux d'avoir fait ce que j'ai fait, écrire des films, raconter des histoires. Et même peut-être d'autres choses, à un moment donné. Je pense que c'est ça que j'aime aussi. Dans le fait d'être acteur, ce qui est cool, c'est de vivre un peu mille vies en une. C'est un truc que j'écrivais tout le temps dans mes lettres de motivation pour les écoles et les trucs. Et c'est vrai, c'est l'idée de me dire que je peux jouer un médecin, puis un avocat, puis un drug addict, peu importe. Et ça te permet de vivre mille vies. Et peut-être que même au milieu de celle-ci, je prendrais une pause pendant deux ans et j'irais cultiver du café au Mexique.

  • Speaker #0

    Mais c'est hyper intéressant ce que tu dis avec cette notion de mille vies. C'est que du coup, être acteur pour toi, c'est voyager, changer.

  • Speaker #1

    J'ai envie que ce soit ça, grave. Je rêve de l'idée de devoir voyager pour aller tourner, de partir dans d'autres pays, de pratiquer une autre langue, jouer en anglais. Je l'ai beaucoup fait parce que je pense qu'il y a un rapport hyper intéressant au fait de ne pas jouer dans sa langue maternelle. Et en même temps, y retourner, c'est hyper agréable parce que forcément, t'as une aisance quand t'es né avec qui est différente. Mais ouais, l'idée de découvrir des cultures, découvrir des gens.

  • Speaker #0

    C'est hyper intéressant.

  • Speaker #1

    Pas rester bloqué dans son truc. Il y a des moments dans ma vie où je suis resté bloqué dans mon truc. Et c'était cool parce que du coup, tu creuses en toi-même. Mais aller voir ailleurs, c'est cool aussi. En fait, je crois que mon incapacité à choisir a fait que j'ai choisi ce métier-là. Comme ça, je peux tout faire.

  • Speaker #0

    Tu peux tout faire à la fois.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Vraiment, je ne sais pas. Je ne saurais pas te dire. J'avance pas à pas et voilà.

  • Speaker #0

    Ok. Tu ne te mets pas spécialement d'objectifs inatteignables ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas. Si c'est des awards ou des trucs comme ça. Oui, c'est ça. Non, évidemment. Demain, je suis sélectionné au César ou aux choses comme ça. Je serai plus qu'heureux. Mais c'est pas un truc auquel je suis accroché. J'ai pas de réponse précise. J'ai des trucs dans ma tête, genre je me dis j'aimerais bien tourner dans ce TV show-là, j'aimerais bien tourner avec ce réalisateur-là. Et c'est quoi alors ? Tout bête, par exemple, j'adorerais être dans The White Lotus, tu vois, on a tous ce kéké hyper truc. Oui, j'adore. Ils ont tourné en Italie, peut-être qu'un jour ils tourneront en France, si jamais. Oui, si jamais.

  • Speaker #0

    Franchement.

  • Speaker #1

    Mais non, ouais, il y a des trucs comme ça un peu que j'ai adoré regarder et dans lequel je... J'adorerais jouer, mais des objectifs clairs, je pense que c'est surtout pouvoir faire ce que j'aime le plus au quotidien.

  • Speaker #0

    Il y a un acteur qui t'inspire au quotidien ?

  • Speaker #1

    Il y a des gens qui m'impressionnent énormément. J'ai été voir, il y a deux jours, Partir un jour, avec Juliette Armanet et Bastien Bouillon.

  • Speaker #0

    Je ne l'ai pas vu.

  • Speaker #1

    Et Bastien Bouillon, que j'avais vu dans le conte de Montecristo, que je ne connaissais pas beaucoup. dans le cours de Monte Cristo, il est super. Mais dans ce film, il m'a impressionné. Parce que c'est un film qui est un peu comédie musicale, donc Juliette Armanet qui est chanteuse, forcément. Et elle joue super bien. Trop forte.

  • Speaker #0

    Je me posais la question, justement, parce que moi, j'adore Juliette Armanet. Je l'ai vue en concert, je suis une grande fan.

  • Speaker #1

    Ah oui, carrément.

  • Speaker #0

    Non, vraiment, je l'ai en cou. Et je me posais la question, quand j'ai vu la bande-annonce, ça rend quoi, en fait, d'être...

  • Speaker #1

    Trop forte. Et je suis d'accord avec toi, parfois, bah... Mais non, trop forte. Et lui, un charisme. quand il chante, une aisance. Alors qu'il y a des moments, ça pourrait être un peu cringe, weird, parce qu'il se met à chanter en plus des chansons des années 2000, et ça marche super bien. Et du coup, lui, honnêtement, une nouvelle inspi, tu vois. Il y a bien sûr DiCaprio, Daniel Deleuze, des monstres du cinéma, Robert De Niro, tu vois, que tu te dis, waouh, oui, ils ont un focus, Matthew McConaughey, physiquement impressionnant. Et je parle pas du fait que je sais pas, il est sportif, mais je parle d'une... D'une assise, d'une façon de se tenir, d'une façon d'approcher les rôles hyper physiques que j'adore. Mais il y a des gens en France que je trouve incroyables. Pierre Ninet, d'une précision dans son jeu, tu sens qu'il vient du théâtre. Tu le vois dans le conte de Monte Cristo. Enfin, c'est peut-être moi qui... Mais t'as l'impression que tu vois les coutures de son jeu. En plus, il passe d'un personnage à l'autre, donc c'est hyper intéressant. Donc non, on a des gens super forts en France qui sont géniaux. Aux Etats-Unis, pareil. Et c'est pour ça que je rêve de pouvoir faire les deux. en anglais, en français,

  • Speaker #0

    de ouf moi aussi j'adore Pierre Ninet il est trop fort j'avoue Pierre Ninet mais en même temps qui ne l'aime pas qu'est-ce que t'aimerais qu'on retienne de toi plus tard en tant qu'acteur que j'étais vrai ta sincérité, ton authenticité aujourd'hui je te donnerai cette réponse là et si tu devais donner un conseil au toi de 21 ans Tu lui dirais quoi ?

  • Speaker #1

    Je lui dirais... Écoute ton intuition, arrête d'écouter ton cerveau, enfin, sur certaines décisions, mais continue. Genre, continue comme ça, lâche rien, ça va finir par fonctionner. Et pourtant, je ne sais pas si je dirais aujourd'hui que ça a fonctionné, mais continue comme ça. Je ne réécrirai rien, je ne changerai rien. Je lui dirai juste « trust yourself » .

  • Speaker #0

    Tu parlais de projets d'écriture, de deux projets. C'est quoi exactement ces projets-là d'écriture ?

  • Speaker #1

    Je ne peux pas donner. de détail détail. C'est secret. C'est pas que c'est secret. Je ne fais pas... Mais en tout cas, c'est une série et un long-métrage. Et donc, il y a une série que j'écris avec deux personnes et un long-métrage que j'écris en collaboration avec une autre personne. Ce qui est très intéressant pour ces deux projets-là, c'est que ce ne sont pas des idées qui sont venues de moi. Ce sont des gens qui m'ont approché en me disant j'ai une idée, je cherche quelqu'un pour écrire. Est-ce que ça te tente ? Et c'est fascinant de travailler avec quelqu'un d'autre sur son idée. Ça m'a demandé de mettre mon égo de côté de fou. parce que j'ai pas la décision finale donc il y a des moments où c'était frustrant mais en même temps mais il y a une méthodologie quand t'écris à plusieurs on a découvert ça ensemble on est tous les trois assez jeunes on a à peu près le même âge et on a découvert ce que c'était on a commencé à écrire après on s'est rendu compte qu'il n'y avait plus d'autres règles on apprend en le faisant et c'est certainement la même chose C'est la manière qui marche le mieux pour moi. Et donc, c'est cool, franchement.

  • Speaker #0

    Mais en fait, ça m'intrigue d'écrire à plusieurs parce que tout le monde a un peu son style d'écriture, sa façon d'écrire, les mots qu'il utilise. Il y a des personnes qui font des phrases beaucoup plus courtes. Il y a des personnes qui aiment mettre beaucoup plus d'adjectifs, d'écrire, rentrer dans le détail. Comment est-ce que vous faites pour vous mettre d'accord ?

  • Speaker #1

    Les forces de chacun s'appliquent à chacun. Il y a des moments où ta force va être bien pour ce... partirait du projet. Par exemple, tu dois écrire un arc d'un personnage, donc tu décris un petit peu qui il est, comment il ressent les choses. Là, tu vois, si tu es plus fort en détails, en adjectifs, là, toi, plutôt là-dessus. Moi, je sais que... En tout cas, j'aime bien être assez concis, froid, précis. Pas concis, froid, précis, mais quelqu'un qui m'a inspiré dans l'écriture. Je ne dis pas du tout que j'écris comme lui, mais c'est quelque chose dont j'aimerais m'approcher, c'est Hemingway. Très cash, c'est brut, c'est rugueux, parfois c'est sale. Et j'aime bien ça. Le côté très poétique, c'est un truc qui me parle moins. Et donc du coup, je vais être, je pense, meilleur en résumé. Parce que je vais plus vite au truc. Je ne vais pas mettre des petits fleurilèges, des petits adjectifs jolis, des trucs qui riment. Ça ne me parle pas. D'accord. Sauf quand j'écris de la poésie.

  • Speaker #0

    Tu écris de la poésie ?

  • Speaker #1

    Parfois.

  • Speaker #0

    Dans quel contexte ?

  • Speaker #1

    Par amour. Non, c'est vrai.

  • Speaker #0

    C'est pas vrai.

  • Speaker #1

    Ça arrivait quelques fois.

  • Speaker #0

    Ah ouais ?

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si c'est peindre, mais c'était marrant.

  • Speaker #0

    Mais tu vois, ça change.

  • Speaker #1

    Oui, grave.

  • Speaker #0

    Ça change de Inge, Tinder. Non, tu n'écris pas sur Inge des poèmes.

  • Speaker #1

    Je n'ai jamais été sur une appétite contre.

  • Speaker #0

    Ah d'accord. Girls, si vous regardez ce pop. Tu me fatigue. Ok.

  • Speaker #1

    Revenons. Oui, revenons à nos motons. Ouais.

  • Speaker #0

    Quand tu écris ou quand tu joues, est-ce qu'il y a des choses dans ta vie qui t'inspirent dans ton jeu ?

  • Speaker #1

    Oui, tout le temps. Mais parfois, c'est plus inconscient qu'autre, que conscient. Mais non, oui, il y a des gens que je rencontre, des films que je regarde.

  • Speaker #0

    Tu as envie de redécrire des personnages, par exemple. Imaginons que tu dois inventer un personnage. Est-ce que tu vas, par exemple, prendre un peu des caractéristiques et des personnalités de personnes qui sont autour de toi ?

  • Speaker #1

    Je pense, et puis je pense qu'au-delà de dans mon art, mais même dans ma vie de manière générale, il y a des gens qui m'inspirent énormément. Moi, par exemple, pendant des années, on m'a dit, et moi-même j'ai pensé être très mental. Donc les gens qui étaient très physiques, très plantés dans le sol, qui avaient vraiment un rapport plus... Je reviens du Mexique. J'ai été passer un peu de temps au Mexique. Et c'est intéressant, c'est une culture. Les gens sont très passionnés, partout. Dans une conversation, quand ils dansent, quand ils jouent de la musique. Tu sens que tout a un rapport. presque charnelle, même dans un... Je ne parle pas du tout de quoi que ce soit de sexuel, mais même dans la vie quotidienne, les gens sont là physiquement. Pour moi, c'est fascinant de rentrer de cette culture-là et de revenir en France, où on est beaucoup plus dans notre tête, on discute beaucoup plus, on sourit moins, on a une espèce d'honnêteté. C'est-à-dire que ça ne va pas, on va le faire convoire à tout le monde. Il n'y a pas de fil. Alors que... Donc voilà, je pense que les cultures différentes, comme on disait tout à l'heure, les voyages, les gens dans mon quotidien... Par exemple, ça se trouve pendant cette interview, il y a des moments où tu as fait des choses. Peut-être qu'un jour, je rentrerai par ordre et je me dirai « Ah, c'est vrai que Margot, elle fait tout le temps ça avec ses cheveux ou ce truc. Comment est-ce que je peux utiliser ça ? » Je pense que c'était Vincent Lindon. qui disait qu'il était tout le temps en train de travailler, d'une certaine manière, parce qu'il était tout le temps en train de voler des petites rutes à droite à gauche. Je trouve que c'est vrai. Tu es presque tout le temps en train de regarder s'il n'y a pas quelque chose que tu vas pouvoir faire. Tu vas le transformer, tu vas le rendre à toi.

  • Speaker #0

    Mais est-ce que ce n'est pas ça un peu aussi, toi, ton processus créatif ? L'observation ?

  • Speaker #1

    Si, grave.

  • Speaker #0

    Voilà, on m'a trouvé.

  • Speaker #1

    On a trouvé la réponse, ça y est.

  • Speaker #0

    Donc en fait, tu utilises ta créativité un peu tous les jours en observant et tu vas prendre et digérer certaines informations pour les retranscrire ensuite, soit au travers de ton jeu, soit au travers de l'écriture.

  • Speaker #1

    Oui, carrément. L'écriture, c'est marrant beaucoup plus consciemment parce que je vais voir une situation qui va peut-être m'interloquer et là, je vais l'écrire. Alors que... L'acting, c'est différent. Je vais voir un petit geste, je vais me dire « Oh, marrant, qu'est-ce que... » Peut-être que je ne l'utiliserai jamais, mais ça m'a marqué à un moment donné. Peut-être que ça reviendra au moment où je prépare quelque chose ou pas. Mais effectivement, c'est carrément beaucoup, beaucoup, beaucoup d'observations.

  • Speaker #0

    J'aimerais juste revenir un peu sur la question que je t'ai posée. Quel conseil tu donnerais à ton toi de... Tu es un an.

  • Speaker #1

    Si, il y en a un.

  • Speaker #0

    C'est quoi ?

  • Speaker #1

    C'est lâche prise, genre let go. Oui,

  • Speaker #0

    mais let go, mais... Peut-être pas un coup de moi si je n'ai pas raison, mais let go, mais aussi sois proactif. Parce que j'imagine que dans ce genre de métier, il faut être extrêmement proactif parce que si tu es là à attendre chez toi que les choses viennent à toi, il ne se passe rien.

  • Speaker #1

    Si on parle toujours de moi qui parle à moi de 21 ans, je ne peux pas lui reprocher de ne pas comprendre comment ça fonctionnait. Genre le fait d'aller rencontrer des directeurs de casting, d'aller... avec des machins. Non, je pense que tu peux le comprendre, Jeanne, mais il et je venaient de... C'est un peu le phénix, je ne sais pas. Non, je venais d'un milieu où tout ça, c'était... Je ne comprenais rien à tout ça. J'ai découvert ce que ça voulait dire. Moi, de base, j'allais faire soit du business, soit du droit, ou j'en sais rien, autre chose. Et du coup, ça, je ne pourrais plus lui conseiller, voilà, va rencontrer machin, fait ci, appelle truc et tout, OK. Mais c'est normal que ça ait pris du temps, que je pense. Et d'ailleurs j'aurais... Et ton réseau... Ouais, et j'aurais pas été prêt à l'époque. Genre on m'aurait vraiment mis trop vite devant une caméra, devant un truc, je pense que je me serais effondré parce que je comprenais rien à tout ça. Et au-delà de comprendre intellectuellement encore une fois, même physiquement, c'était pas clair.

  • Speaker #0

    Nous on apprend quoi à l'école ?

  • Speaker #1

    De théâtre ? Ouais. Enfin, les écoles d'acting et tout. Il y a toute une partie technique, vocale, physique, tout ça.

  • Speaker #0

    Comment on positionne notre corps dans l'espace, l'utilisation de notre voix. Tu apprends à chanter aussi un peu.

  • Speaker #1

    Oui, j'ai fait quelques cours de chant. Ce n'est pas encore ça, mais on va y arriver. Un peu de danse quand même, ça c'est cool, j'aime beaucoup. Je reviens sur cette histoire de lâcher prise, parce que je pense que c'est le nœud de mon truc à moi en tout cas. C'est cette histoire d'avant, je pensais que tu jouais. pendant que tu étais sur scène. Alors qu'en fait, quand tu es sur scène, vraiment, c'est lâché prise. C'est ce truc comme dans la vie où tu prépares, tu prépares, tu prépares, tu prépares. C'est comme l'avocat. L'avocat, il n'est pas en train de préparer quand il est en train de faire sa plaidoirie. L'avocat, il prépare tout avant. Il a toutes les informations en tête et il fait confiance à son cerveau, à sa mémoire et à ses petits papiers devant lui pour dire je suis devant le juge. Maintenant, j'ai de quoi défendre mon client. Eh bien, moi, j'ai de quoi défendre mon personnage sans avoir besoin de le conscientiser à chaque instant.

  • Speaker #0

    Est-ce que quand tu joues... et que tu apprends par cœur, il y a un vrai travail avec la mémoire. Est-ce que parfois, tu oublies certaines parties et tu le refais un peu à ta sauce ? Ça peut t'arriver ? Ou toi, généralement, tu es du style à vraiment apprendre quelque chose par cœur ?

  • Speaker #1

    Non, l'idée, c'est d'apprendre par cœur le mieux possible parce que ce serait dommage de ne pas profiter des opportunités que j'ai de jouer. pour ne pas les faire bien et le texte c'est comme une partition de musique. Donc disons que peut-être qu'il y a des textes où c'est ok d'improviser un peu, mais pas parce que tu ne connais pas ton texte, mais peut-être parce que ça, ça sonne moins bien que ça. Mais non, l'idée c'est quand même d'apprendre parce que c'est ton premier outil en fait. Et c'est comme aller, je ne sais pas, c'est comme un chirurgien qui reste en son scalpel et qui dit « je veux voir si ça marche avec mes doigts aujourd'hui » . Il y a des moments aussi, des trucs ont été écrits et qu'ils ont été bien faits. Oui,

  • Speaker #0

    c'est sûr.

  • Speaker #1

    Pardon, je fais une autre analogie. C'est comme le jazz et la musique classique. C'est-à-dire que tu as des réalisateurs qui vont dire, nous, aujourd'hui, on fait du jazz. Donc, c'est d'abord, tu joues un peu toi, puis l'autre va jouer. on improvise un peu et on voit où ça va. Je crois que c'est Maïwen, je ne suis pas sûr de cette information, mais qui travaille beaucoup en impro. Alors que tu as d'autres gens, je crois que c'est Valérie Lemercier qui demande à ce qu'on ait vraiment le texte au cordeau. Je suis peut-être en train de donner des informations complètement erronées, mais en tout cas, j'adore faire ça. Mes potes me répètent tout le temps que parfois je donne des infos. De toute façon,

  • Speaker #0

    qui aura la réponse ?

  • Speaker #1

    Personne.

  • Speaker #0

    Si, peut-être. Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #1

    Les gens peuvent aller chercher.

  • Speaker #0

    Vous pouvez aller chercher cette information sur Google.

  • Speaker #1

    Sur la toile.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est quoi tes rêves, tes objectifs ? Je sais que tu vas partir aux États-Unis pour faire un film autour du sujet de l'avortement, où tu joues l'homme qui a mis enceinte la femme. Et le but, c'est de trouver ensemble la femme enceinte et le mec. Le monde à faire. Voilà, exactement. Trouve une solution pour avorter.

  • Speaker #1

    Oui, exactement. C'est une amie à moi qui est brésilienne, qui habite à New York, qui a écrit ce projet. Et c'est un sujet que je trouve important. Surtout quand on voit que cette question est reposée alors qu'elle était entendue, que les femmes avaient le droit de choisir. Ce qui paraît étonnant.

  • Speaker #0

    Donc, c'est en fait, c'est politique.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas si elle l'a écrit politiquement ou si c'est pour des raisons personnelles. Mais en tout cas, moi, je suis heureux de pouvoir faire partie de ce projet parce que c'est quelqu'un que j'aime beaucoup et j'adore comment elle travaille. Et moi, ça va me demander d'être un peu éloigné de ce que je suis. Je sais qu'ils vont me grimer un peu, je sais qu'ils vont me mettre des tatouages, qu'ils vont me couper les cheveux de manière un peu bizarre. Je dois jouer un drag addict, un peu du Queens. C'est un peu éloigné de moi et c'est ça qui est très excitant. C'est d'aller loin de moi. Donc ça, c'est le prochain objectif, le prochain truc. Et après, peut-être retourner à Londres à partir de septembre. C'est en question, c'est en réflexion. Et puis, continuer à écrire, essayer de faire que les deux projets d'écriture soient produits, rencontrer du monde. En tout cas,

  • Speaker #0

    tu as plein de beaux projets à l'avenir. Et on te souhaite tout le bonheur du monde. Et on te souhaite beaucoup de réussite. Et que ce soit un succès, je n'en doute absolument pas. Et merci beaucoup pour ton temps.

  • Speaker #1

    On se donne rendez-vous dans un an pour reparler de tous ces projets. On va où ils en sont.

  • Speaker #0

    Exactement, on fait le point dans un an. Et j'en suis sûre que tu auras plein d'autres projets.

  • Speaker #1

    Trop bien.

  • Speaker #0

    Merci Max.

  • Speaker #1

    Merci Margot.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir pris ce moment avec nous, tant que le café était encore chaud. Si cet épisode vous a inspiré, n'hésitez pas à le partager autour de vous, à laisser quelques étoiles ou un mot doux sur votre plateforme d'écoute préférée. Pour continuer la conversation, rendez-vous sur notre Instagram. Tant que, tirez du bas... Le café est encore chaud. Et d'ici le prochain épisode, prenez soin de votre créativité. Elle est bien plus vivante que vous ne le croyez. À très vite !

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