- Speaker #0
Bonjour, bonjour et bienvenue sur le podcast de TechInnov 2024. Alors pour cette 18e édition, l'unique rendez-vous business annuel dédié à l'innovation en France a décidé de donner la parole aux acteurs de l'innovation eux-mêmes. Dans cette série de podcasts, startups, grands groupes, investisseurs et acteurs institutionnels se succèdent au micro de la CCI Essonne et de la CCI Paris-Ile-de-France, les organisateurs de l'événement. Dans cet épisode, nous allons parler de Sportech qui est, je le rappelle, rappelle l'une des nouveautés de l'édition 2024 de TechInnov, un clin d'œil évidemment à l'année olympique mais également à l'organisation par la France de la coupe du monde de rugby l'an dernier. Mais au-delà de l'actualité et des événements sportifs, l'écosystème de l'innovation autour du sport est en pleine ébullition et nous allons en parler aujourd'hui avec Bruno Rivet. Bruno Rivet il est directeur associé chez Seven Partners, bonjour Bruno.
- Speaker #1
Bonjour.
- Speaker #0
Et avec Damien Cuoc qui est fondateur. d'InnoWide. Bonjour. Bonjour Damien. Alors quand on pense Sportech, bien évidemment on pense tout de suite aux montres connectées, aux applications de coaching, ce sont évidemment les applications les plus connues, mais la Sportech c'est bien plus que ça. De quoi parle-t-on par exemple Bruno Rivet ?
- Speaker #1
Alors la Sportech en fait ça définit l'utilisation de tout type de technologies appliquées au sport et donc ça fait très très large. Le sport c'est évidemment des clubs sportifs, c'est des amateurs, c'est également des fans. qui vont regarder les épreuves sportives. Et donc, pour toutes ces catégories-là, on peut, c'est une sport santé également, et donc pour toutes ces catégories-là, on peut imaginer des applications, des logiciels, des matériels de la nutrition, beaucoup de choses qui permettent de créer des entreprises innovantes autour du sport.
- Speaker #0
D'accord. Donc, on parle aussi même d'intelligence artificielle, ce genre de choses, c'est ça ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. En fait, à partir de ces applications, on peut intégrer beaucoup d'innovations, beaucoup de technologies. vu que la France est riche en technologies diverses et variées appliquées au sport.
- Speaker #0
D'accord, alors je me tourne vers vous Damien. Chez InnoWide, au départ, vous me le disiez, vous n'êtes pas spécialiste de la sport tech. Néanmoins, vous êtes maintenant sur ce marché. Expliquez-nous le parcours d'InnoWide.
- Speaker #2
Très bien, tout à fait. InnoWide, on est une agence hard tech qui va développer des solutions technologiques pour des grands groupes industriels, des corporate ou des startups qui sont en phase d'accélération. Et la Sportec, on l'a dit, intègre de la technologie. Et en plus, je suis passionné de sport, je suis très à tête depuis plus d'une quinzaine d'années. Et c'est la rencontre avec un sportif de haut niveau qui maintenant est chez nous en tant que data scientist qui a déclenché le projet. On a un startup studio où on imagine des solutions, des solutions propres. Et donc, on travaille actuellement sur une solution et un projet que l'on appelle Sport Elevate, donc un projet en incubation. et qui sera une spin-off et une start-up dans quelques mois si les marques d'intérêt et le product market fit est là et c'est ce qu'on recherche aujourd'hui à travers des contacts sur TechInnov
- Speaker #0
2024 sur TechInnov 2024,
- Speaker #2
voilà tout à fait et donc Sport Elevate c'est on accompagne les sportifs à améliorer leur performance par de la mesure biométrique et de l'intelligence artificielle pour gérer leur fatigue et s'entraîner toujours sur le fil pour créer le phénomène de compensation sans jamais passer en surentraînement, sans jamais tomber dans du surmenage qui nuit aux performances.
- Speaker #0
Donc on est vraiment effectivement dans l'innovation, la technologie au service du sport, c'est bien ça. Justement avant de rentrer dans ce détail de la Sportech et notamment en termes de financement, puisqu'on est sur TechInnov 2024, on parle évidemment de financement, j'aimerais me tourner vers vous Bruno pour faire un point global sur la filière sport en France. Quel est son point ? de poids dans l'économie française au monde.
- Speaker #1
Oui, tout à fait. Donc, on ne le sait pas forcément, mais en fait, l'économie du sport au sens large, c'est 2,5% du PIB, donc c'est énorme. Ça représente une multitude d'acteurs privés, publics. Et donc, c'est Manchampartin, on est un capitaine investisseur dans l'innovation, mais on fait partie du groupe BPCE, et donc je vous invite à aller voir l'observatoire BPCE. C'est aussi de BPCE qui fait une étude régulièrement sur l'économie du sport. Et en fait, c'est vraiment une multitude d'acteurs. Donc, ce qui est spécifique, c'est qu'on a évidemment des formations, on a évidemment des très grands groupes français qui rayonnent à l'international autour du sport. Évidemment, c'était Décathlon, je crois que c'est plus de 15 milliards de chiffre d'affaires. Des acteurs plus spécialistes comme Aubut dans les boules de pétanque, In Cornillo dans les tables de ping-pong qui sont des acteurs français, mais qui rayonnent à l'international à base de technologies. Alors des technologies qui ne sont peut-être pas celles dont on parle aujourd'hui d'innovation digitale ou de santé, mais qui ont vraiment fait partie de la Sportec première génération. et donc l'économie du sport c'est vraiment beaucoup beaucoup de choses et donc à partir de là cet écosystème permet des interventions L'interaction entre les startups, entre les acteurs privés, entre les acteurs publics, avec peut-être un poids du public qui est supérieur à d'autres types d'activités, une partie du sport étant faite de manière associative.
- Speaker #0
Oui, donc justement, aujourd'hui, qu'est-ce qu'on pourrait dire sur cet écosystème de la Sportec ? Est-ce qu'on est plutôt sur un marché très atomisé avec des petits ? Quel est un petit peu le marché de la Sportec en France aujourd'hui ?
- Speaker #1
Je pense qu'en fait, cette richesse-là, ça apporte une forme de complexité. Parce que pour une société, notamment une jeune société, s'adresser à des acteurs publics, ce n'est pas forcément simple. C'est une très disparate et miettée peut-être dans le territoire. Ce n'est pas évident. En revanche, ça apporte aussi une capacité à aller sur tous les territoires. Donc il y a aussi un côté local dans la sport tech qui est peut-être supérieur à d'autres types de secteurs, comme le digital ou la santé, qui sont peut-être un peu plus centralisés. Donc ça permet aussi de créer des sociétés bien réparties au niveau français. Mais c'est assez complexe en fait et c'est pour ça qu'on pense que créer une filière a beaucoup de vertus parce qu'en mettant ensemble les compétences et les expériences, ça permettra aux nouveaux acteurs de mieux manœuvrer dans cet écosystème.
- Speaker #0
Et c'est pour cette raison que chez CBC Venture Partners, vous avez vraiment dédié je crois un fond spécifique à la Sportec, c'est bien ça ?
- Speaker #1
Tout à fait, en fait nous on est des acteurs dans les deux verticales historiques du capital risque, les sciences de la vie, santé, nutrition. et digitales, et on avait identifié que beaucoup de dossiers dans ces deux secteurs-là pouvaient être apparentés à de la Sportec. Et donc on a créé une verticale dédiée pour justement essayer d'avoir des bonnes pratiques entre les dirigeants et de pouvoir bénéficier entre eux d'expériences positives.
- Speaker #0
Absolument. Alors je me retourne vers vous, Damien Kioch. Est-ce que vous êtes d'accord avec cette analyse ? Est-ce que pour vous, le marché de la Sportec, en en est qu'à ses bambussiments, reste à développer ?
- Speaker #2
Oui, on est complètement sur un marché émergent qui est en train de se structurer. Peut-être grâce au JO, effectivement, ça crée une dynamique très forte actuellement. Aujourd'hui, sur TechInnov 2024, on voit que cette verticale, ce thème Sportex, il fait son entrée cette année. Donc, on est sur quelque chose qui est en devenir. Donc, c'est plutôt intéressant. Ça veut dire que ça va se structurer. Évidemment, c'est complexe, atomisé. Mais ça laisse l'opportunité à plein de technos d'émerger. plein de nouveaux acteurs d'énergie et de proposer des choses qui sont utiles pour le sport business, pour le sport santé, pour le sport loisir, tout ça.
- Speaker #0
Donc c'est pour tout le monde, ce n'est pas que pour les professionnels du sport ?
- Speaker #2
Non, certainement que les professionnels du sport et nous par exemple, notre solution on l'adresse dans un premier temps aux professionnels du sport, parce que ça paraît logique, mais ensuite l'idée c'est d'aller vers du sport santé, c'est d'aller vers du sport loisir, c'est d'aller aussi vers... Du sport qui est plutôt travaillé avec des métiers où la condition physique est essentielle, qui s'appartient à du sport, en son militaire,
- Speaker #0
le
- Speaker #2
Rennes, le GIGN, les copiers, tout ça va se structurer et ces technologies pourront effectivement aider de façon plus large que le sport professionnel.
- Speaker #0
Exactement, et alors justement, à propos d'aider, on dit souvent que la collaboration startup avec les grands groupes, demeurent quand même essentielles pour le développement des uns, pour l'agilité des autres. Vous allez nous expliquer ça. Est-ce que dans la Sportec, on va également voir émerger ce genre de dispositif ?
- Speaker #2
Ça a fait ses preuves sur plein de thématiques, mais dans la Sportech ça suivra. Effectivement, une startup a de l'idée, a du dynamisme, il va aller vite parce qu'elle reste agile, elle a besoin par contre de trouver un marché, elle a besoin d'être accompagnée en termes de ressources, et donc l'association avec un grand groupe, c'est évident. Donc ça se fera dans la Sportech, après quel va être le grand groupe, l'acteur, est-ce que ce seront des privés, des publics ?
- Speaker #0
Ça reste à voir. En tout cas, ça reste très positif aussi pour ce marché-là. Dans ce cadre-là, Bruno, quel est le rôle d'un investisseur comme Seven Job Partners ?
- Speaker #1
L'intérêt pour des startups ou des grands groupes d'avoir un investisseur qui donne le jeu, ça permet en fait d'aider les sociétés à se structurer. Donc pour les grands groupes, ça permet d'avoir face à eux peut-être des sociétés avec une gouvernance plus forte, des fonds propres aussi plus significatifs, donc d'être capable de répondre aux besoins des grands groupes. Et côté dirigeants de startups, en fait, ils sont parfois effrayés de se confronter au grand groupe. Ça peut être dangereux aussi, parce que les décisions ne sont pas forcément aussi agiles que les technologies des startups. Et donc, ça leur donne en fait des réserves, des ressources pour être capable de prendre les bonnes choses dans les grands groupes, mais sans se mettre trop à risque. Donc, on est une pièce intermédiaire, mais qui permet de mettre de l'huile dans les rouages dans ce rapport startup.
- Speaker #0
Grand groupe. Exactement. Et donc, également, c'est ce qu'on disait à l'instant avec Damien, également avec le secteur public. On le rappelle quand même un gros pourvoyeur d'argent frais quelque part dans le secteur du sport. Donc on pense évidemment à l'État mais également aux collectivités territoriales qui sont très impliquées, également à la sécurité sociale, notamment dans le cadre de la prévention du sport santé. Aujourd'hui donc finalement, comment ça peut se passer entre le public ? et ces startups privées, quel est le rôle de tous ces gens-là ?
- Speaker #2
Dans le cadre du sport santé, effectivement, les acteurs publics en seront les premiers financeurs de ces développements de technologies. Avec le sport santé et le sport sur ordonnance, on se dit que des technologies pourront être financées. Le sportif lui-même, le particulier qui va pouvoir bénéficier de ces technologies, suivre ses entraînements, s'assurer que le sport santé est une réalité, qu'il améliore sa santé sans la dégrader, c'est quand même l'objectif. Donc voilà, et après effectivement la difficulté c'est là où un investisseur essaie de pouvoir aider dans les temps qui sont un peu différents, les échelles de temps sont différentes. La start-up doit aller vite, les acteurs publics ont peut-être des échelles de temps un peu plus longues parce que les décisions se prennent à plus haut niveau et sont plus complexes à prendre. Donc tout ça doit maturer. Et donc tout le monde a sa place et ça va être un dispositif assez complémentaire.
- Speaker #0
Là vous êtes d'accord effectivement Bruno. Là aussi, comme avec les grands groupes privés, vous aussi vous servez à ce moment-là de courroie de transmission entre ces deux marchés qui n'ont pas tout à fait la même temporalité.
- Speaker #1
Complètement. Et le sport santé pour rebondir là-dessus, c'est vraiment très important parce que c'est très vertueux évidemment pour l'ensemble de... On peut noter qu'en France, il y a quand même un rapport au sport qui est un peu particulier par rapport à d'autres territoires. À la fois une passion pour beaucoup de sports, mais une place du sport qui parfois est un peu, pas délaissée, mais moins bien vue que dans d'autres pays. Et donc, sport santé, c'est peut-être une manière de remettre en haut de la pile la qualité du sport dans l'éducation, dans la santé, pour l'ensemble des personnes.
- Speaker #0
Alors vous m'offrez une parfaite transition puisque vous parliez des autres pays. Là on est resté très focalisé sur la France, mais une start-up, son territoire peut aussi aller au-delà de ses frontières. Donc dans la Sportech, quel est le rôle de l'international finalement ? Ou l'avenir de l'international, je ne sais pas qui peut prendre la parole.
- Speaker #2
Le sport est une valeur universelle, même si à chaque pays il y a un peu sa culture, mais c'est une valeur universelle, forcément ce qui fonctionne en France fonctionne en Europe et fonctionne dans le monde. Donc le terrain de jeu d'une start-up, c'est le monde. Voilà, ça doit être international et ce sera international.
- Speaker #0
Oui, c'est l'idée. Autrement, ce seront les étrangers qui viendront nous apporter leur propre technologie sur le territoire français, c'est ce que vous dites. Donc on doit être dans l'autre sens.
- Speaker #2
Je pense qu'en France, on a le savoir-faire, on a les technos. Et peut-être, grâce encore une fois aux Jeux Olympiques, ça crée une dynamique. Il faut profiter de cette dynamique et montrer qu'on sait transformer des technologies en cas d'usage, en proposition de valeur pour les clubs, pour les sports.
- Speaker #0
Et c'est là aussi le rôle d'un investisseur, d'accompagner aussi au-delà de l'argent, mais d'accompagner peut-être les startups vers l'international.
- Speaker #1
Oui, la plupart des sociétés qu'on accompagne en vocation, elles sont assez vite à l'international, parce qu'elles font dans le digital et dans la santé, dans la sportive, c'est la même chose. C'est même peut-être amplifié, et juste pour rebondir, la France a beaucoup d'atouts, donc il faut aussi être très positif. Beaucoup d'atouts aussi géographiques, c'est-à-dire que la richesse de la France en termes de géographie permet d'avoir des startups dans un grand nombre de sports, qui sont pratiquées partout ailleurs. Des sports de mountaineering, des sports de mer, des sports collectifs, évidemment. Et donc ça, ça permet d'avoir une multitude de sociétés qui vont pouvoir se déployer à l'international. Donc ça, c'est très vertueux. La deuxième chose aussi, c'est qu'on a beaucoup de beaux ingénieurs en France, de très belles écoles d'ingénieurs. Donc on a des qualités aussi pour développer des produits très différenciants qui sont appréciés par les sociétés étrangères, mais qui permettent aussi de créer des champions français qui s'expandent. Et enfin, c'est un secteur attractif. C'est peut-être plus simple pour un développeur. C'est des métiers en tension. Un développeur à qui on dit tu vas travailler sur les données de joueurs de foot, c'est peut-être plus simple de le convaincre et de le payer à un prix raisonnable que si on lui propose de faire un logiciel de comptabilité par exemple. Donc il y a une capacité d'attirer des talents qui est assez simple en fait dans ce monde-là et donc qui permet peut-être de booster encore plus rapidement ces sociétés.
- Speaker #0
Oui, donc ça c'est plutôt une bonne nouvelle. Alors nous approchons de la fin de cette émission. En conclusion, j'aimerais en revenir à TechInnov 2024. Donc je m'adresse à vous Damien finalement. Qu'attendez-vous d'une journée comme TechEnov et que pourriez-vous dire à vos pairs qui viendraient pour les prochaines éditions 2025-2026 pour rencontrer le reste de l'écosystème ?
- Speaker #2
Finalement, TechEnov met en avant la Sportech, qui est quand même une...
- Speaker #0
C'est la première fois, c'est ça ?
- Speaker #2
C'est la première fois. C'est récent, ne serait-ce que la notion, le nom Sportech. On connaît la Deeptech, on connaît la Supertech. Et donc ça permet de mettre en visibilité ce domaine, ce thème et ça permet de mettre en visibilité les startups aujourd'hui qui sont présentes et de, j'espère, trouver des collaborations et des contacts intéressants. L'INSEP est présent, les investisseurs sont présents, c'est important.
- Speaker #0
C'est l'objectif de la journée.
- Speaker #2
On est à deux pas de l'INSEP ici donc effectivement c'est déjà un signal.
- Speaker #0
Exactement. Voilà et alors Bruno Rivet, je me tourne vers vous pour le mot de la fin. Vous, en tant qu'investisseur, quelles sont vos projections en matière de Sportec dans les prochaines années ?
- Speaker #1
Sans avoir de boule de cristal, on peut au contraire regarder en arrière et on se rend compte que la Sportec va suivre très probablement la même dynamique que d'autres verticales du capital innovation, que ce soit les sciences de la vie ou le digital, et donc va profiter à la fois de ce qui a été fait dans ces autres verticales, avec une porosité entre elles quand même sur la manière de grandir, tout en ayant ces spécificités dont on a parlé ces dernières minutes. Donc le fait que TechInnov est une première partie Sportech cette année, je pense que ça démontre aussi que c'est une tendance de fond qui va s'accroître et que c'est vraiment une... Très belle verticale dans laquelle il faut investir. Les dirigeants doivent créer des sociétés, les grands groupes s'y intéresser pour que tout cela soit vertueux et très dynamique.
- Speaker #0
C'est une belle conclusion pleine d'optimisme. C'est la fin de cet épisode du podcast de TechInnov 2024. Merci à tous les deux. Merci Bruno, merci Damien. Et merci à tous de nous avoir suivis. Et surtout, restez à l'écoute de cette série de podcasts TechInnov 2024. A bientôt.
- Speaker #1
Sous-tit
