- Philippe Guillaume
Bonjour à tous et bienvenue sur le podcast des techniques douces tissulaires. Je suis Philippe Guillaume, kinésithérapeute et biokinergiste. Dans cette saison de podcast, je partage avec vous des approches innovantes qui ont vraiment façonné ma pratique. Aujourd'hui, je reçois Marc Damoiseau. Marc Damoiseau est un ostéopathe qui a particulièrement développé l'embryologie au sein de l'ostéopathie biodynamique. Ce qui est remarquable... câbles avec Marc, c'est qu'il a développé une façon d'enseigner l'embryologie qui la rend vraiment accessible, compréhensible et vivante. Alors Marc, bonjour.
- Marc Damoiseaux
Bonjour Guillaume.
- Philippe Guillaume
Comment tu vas ?
- Marc Damoiseaux
Je vais bien, très heureux de partager ce podcast avec toi.
- Philippe Guillaume
Plaisir hautement partagé. Pour commencer, est-ce que tu peux présenter ton approche ?
- Marc Damoiseaux
Donc mon approche est une étude d'abord de l'embryologie en mouvement. C'est la morphodynamique. C'est une dynamique qui permet de comprendre comment le corps se développe à partir d'une petite cellule dans un processus de croissance et de voir comment ça peut s'impliquer dans notre pratique.
- Philippe Guillaume
Qu'est-ce qui t'a amené vers le soin ?
- Marc Damoiseaux
Je pense que c'est quelque chose que j'ai toujours eu, que j'ai toujours voulu. Je ne sais pas l'expliquer, mais c'est quelque chose qui fait partie de ma qualité d'être. Vers l'âge de 10-12 ans, j'ai eu la chance d'avoir eu mal au dos. Mon père... où ma maman, je ne me souviens plus exactement, m'ont amené chez un ostéopathe. Et quand je suis sorti de cette séance d'ostéopathie, j'ai encore cette vision sur la route où tout d'un coup j'ai eu un moment lumineux, et je me suis dit un jour je serai ostéopathe. C'était devenu clair. Après, une fois que tu as ce choix qui s'est fait, tout s'est organisé pour que ça se mette sur mon chemin. Très vite, j'ai pu rencontrer des personnes adéquates. J'ai commencé d'abord par faire la kinésithérapie. Ça s'enseigne à l'université en Belgique, en six ans.
- Philippe Guillaume
Qu'est-ce que tu en as tiré de tes études de kinésithérapie ?
- Marc Damoiseaux
La découverte de la main, la découverte de la base. La kiné nous amène aussi à un traitement merveilleux, mais on travaille avec les mouvements majeurs, tandis que l'ostéopathie nous amène à traiter les mouvements mineurs. Et ça, c'est très important parce que c'est les mouvements mineurs qui, fondamentalement, vont permettre la dynamique. du mouvement majeur. Et donc, ça allait retraiter parfois simplement une articulation ou un point spécifique, afin de redonner la fluidité du mouvement. Donc la grande différence avec l'approche ostéopathique, c'est qu'elle m'a amené à découvrir des choses de plus en plus fines et plus précises, parce que ça, ça prend du temps.
- Philippe Guillaume
Je crois d'ailleurs que tu as fait une rencontre qui, pour toi, a tout changé.
- Marc Damoiseaux
J'ai eu la chance de rencontrer un mentor, ou mon maître en ostéopathie, qui s'appelle Patrick Van Den Heide.
- Philippe Guillaume
Patrick, il enseignait quoi exactement en ostéopathie ?
- Marc Damoiseaux
Lui, il enseignait le viscéral. J'ai découvert que c'était tout à fait passionnant et que j'ai compris vraiment l'impact que ça pouvait avoir sur la structure. Libérer, par exemple, un oesophage au niveau du diaphragme.
- Philippe Guillaume
Je crois d'ailleurs que Patrick avait une particularité dans son enseignement.
- Marc Damoiseaux
Tout commençait par l'embryologie. Il m'avait donné une espèce de carte de travail en me disant dans un premier temps, tu vas comprendre ce que c'est l'embryologie, qui peut servir à comprendre comment se construit l'anatomie. Et puis de là, j'ai compris que la base de l'anatomie c'est l'embryologie. L'atomie c'est un mouvement embryonnaire. Et donc ça t'amène déjà à comprendre qu'il y a un mouvement et ce mouvement te permet petit à petit de comprendre qu'il y a aussi une physiologie. Mais qu'il y a une physiologie donné par le mouvement. Dans les facultés où on apprend l'anatomie, on commence par la structure dense, on commence par étudier l'os, auquel on va rajouter les ligaments, les muscles, les vaisseaux, etc. Mais si on regarde comment s'est construit réellement l'anatomie, on voit que l'os, en fait, c'est quelque chose qui apparaît plus tard, et qui est presque une finalité de l'embryologie. Si on regarde depuis le début, on se rend compte qu'on est construit presque de façon fluidique, Et même... Si on va plus loin et qu'on accepte ça, on est presque construit sur des champs électriques, des champs de polarité. Et donc tout le travail que j'ai fait, c'est de comprendre comment un individu se construit, de trouver les lignes de force, les directions, la croissance. Et ça m'a donné une représentation mentale d'une anatomie qui est différente de ce qu'on m'a enseigné lorsque j'étais en kiné. C'est une anatomie qui est en perpétuel mouvement. Ce mouvement, c'est un mouvement encore qui a été lancé par la force embryonnaire. En médecine, ils ne l'étudient pas. Ça ne fait pas partie de leur cursus. J'ai même commencé mon premier cours avec Patrick avant de commencer l'ostéo. Et donc moi, je me suis retrouvé en études d'ostéo avec Patrick, que je pouvais suivre dans tous ces cours, toute cette façon de voir. Et je me rendais compte, je me dis, mais ici, je suis un peu en décalage. Ils n'apprennent pas du tout comme ça, en fait.
- Philippe Guillaume
Tu as connu Patrick avant de faire de l'ostéopathie ?
- Marc Damoiseaux
En kiné, j'étais amené à travailler dans un hôpital. Et là, il y avait Françoise, Françoise Girond, qui est devenue une très grande amie, qui était mon maître de stage et qui, en fait, était en études d'ostéopathie. Elle a commencé à m'expliquer en me disant, tu sais, il existe une espèce de mouvement qu'on appelle le mouvement respiratoire primaire. Je ne connaissais absolument pas ça. Est-ce que tu veux le sentir ? Elle s'est mise au niveau de mon crâne, elle a déposé ses mains. J'ai perçu quelque chose de différent. Ensuite, elle m'a demandé de déposer les mains sur son crâne. J'ai perçu un autre mouvement que je ne connaissais pas, qui était comme simplement quelque chose qui pouvait se gonfler ou se dégonfler. Voilà, c'était juste ça, ma première approche sur le crâne. Tout d'un coup, j'ai senti qu'il y avait une vague, un souffle qui traversait, mais qui était fluctuant. J'ai terminé mes études de kiné, et puis je voulais commencer tout de suite l'ostéopathie. Et là-dessus, mon ami Françoise m'a dit, si tu veux, tu peux aller suivre un cours avec lui. Je lui ai dit, mais je ne suis pas ostéo. Non, mais il t'accède, tu vas te retrouver avec tous les anciens ostéos. Et là, j'ai commencé mon chemin avec Patrick. qui n'est pas encore fini. Et c'est là où l'impulse de l'étude de l'embryologie, de vouloir comprendre l'embryologie, est venue. Et Patrick nous a fait goûter un petit peu à une osteopathie plus énergétique, comment fonctionnait la médecine chinoise, comment fonctionnait la médecine hérédique, le prana, etc. Que tout ça, ça s'intégrait dans une pratique de thérapeute, si tu veux.
- Philippe Guillaume
Pour mieux se connaître, en fait.
- Marc Damoiseaux
Pour apprendre à bien se connaître, il faut apprendre à méditer. Donc très vite, il nous a enseigné la méditation. Et la méditation, c'est apprendre à développer une qualité de l'attention, une qualité de vigilance et surtout une qualité de présence. Parce qu'en fait, qu'est-ce qu'on peut offrir réellement à nos patients ? C'est notre présence. Ça, c'est fondamental. Parce que la plupart du temps, les gens cherchent des techniques. Mais s'il n'y a pas une présence, qualité de présence de la technique, elle ne va pas servir à grand-chose. Donc c'est cette association. Et donc Patrick nous a...
- Philippe Guillaume
Dès le début.
- Marc Damoiseaux
Dès le début. J'ai été plongé dans la pratique de la méditation et de l'embryologie, et puis toute cette approche énergétique que j'ai pu apprendre avec lui.
- Philippe Guillaume
Tu es en train de faire un chemin complètement inverse par rapport à ce qui se fait traditionnellement, car un élève va souvent apprendre une ostéopathie mécanique, va améliorer sa gestuelle pour avoir une ostéopathie plus fine. Dans certains cas... Certains vont évoluer vers l'énergétique pour avoir un champ d'application plus large, des suites opératoires, des problèmes psychosomatiques. Et certains qui vont buter à avoir un problème d'efficacité ou être en résonance avec le patient, vont devoir modifier leur posture et faire un travail personnel. Mais apprendre la méditation Depuis le début, c'est très très rare. Et surtout, cette approche énergétique que tu fais d'entrée de jeu, puisque l'embryologie, on part d'une polarité. Donc c'est très très riche cet enseignement que tu as.
- Marc Damoiseaux
C'est comme ça que ça s'est présenté à moi en fait.
- Philippe Guillaume
Et tu l'as accepté tout de suite.
- Marc Damoiseaux
Dans mes études de kiné, j'étais passionné par les arts martiaux. Et je pense que les arts martiaux m'ont très vite amené à comprendre qu'en fait, on doit d'abord apprendre à voir comment on fonctionne soi-même. Et donc, tout cette approche un peu dite énergétique, entre guillemets, je l'ai découvert très tôt aussi par un maître chinois, taoïste, où je voulais apprendre à savoir me battre. Et en fait, j'avais pu aller chez lui, c'était un tout vieux maître, Kochi, je crois. Il m'a mis assis, il m'a dit, je vais t'apprendre d'abord à respirer. Et je vais t'apprendre à sentir ton centre de gravité. Et ça a pris des jours et des semaines et des mois d'apprentissage jusqu'à ce que tout d'un coup, j'ai découvert qu'est-ce que ça voulait dire être dans son centre de gravité. Et là, j'ai compris qu'il y avait une circulation d'énergie dans le corps.
- Philippe Guillaume
Bien avant de faire l'oséopathie ?
- Marc Damoiseaux
Oui, bien avant.
- Philippe Guillaume
Donc quand tu as retrouvé Patrick, du coup ?
- Marc Damoiseaux
C'était dans la suite, tu vois. C'est un homme qui a une espèce de puits de science comme ça. plusieurs domaines avec une qualité d'écoute et une qualité de présence qui rien que quand il rentre dans la pièce, la pièce s'ouvre.
- Philippe Guillaume
Comment il te l'a fait comprendre au début de l'embryologie ?
- Marc Damoiseaux
Si par exemple, on parlait d'un estomac ou on parlait du foie, il expliquait d'abord l'origine embryologique.
- Philippe Guillaume
L'embryologie, on peut la dater, c'est de quand à quand exactement ?
- Marc Damoiseaux
Il y a déjà des choses qui se préparent pour ça. La période préconceptuelle, le moment crucial, ce sera le moment de fécondation, un allumage dans la future forme, dans la morphodynamique. Déjà là, il y a une impulsion de vie qui est très importante et qui va créer au sein de l'ovocyte Un mouvement calcique qui va créer presque déjà ce qu'on appelle un pré-paterne sur lequel l'individu va se construire. Il n'y a pas encore de forme ou de structure, mais il y a déjà un impulse dans la direction dans laquelle ça va se construire.
- Philippe Guillaume
Ça nous amène à combien de... on va dire 3-4 mois, c'est ça ?
- Marc Damoiseaux
Le premier trimestre, on peut dire que toutes les structures nobles déjà sont construites. Après, c'est de la maturité. Il faut vraiment pouvoir penser croissance. Parce que le fait qu'on pense croissance va nous donner des bons points d'appui. Lorsqu'on étudie dans un livre, on ne voit pas la croissance. C'est important de pouvoir presque se l'imaginer et comprendre que ce phénomène-là est fondamental, qu'il y a une force, qu'il y a une puissance dans l'individu.
- Philippe Guillaume
Mouvement et croissance.
- Marc Damoiseaux
Et puissance. C'est comprendre l'origine du tissu, comprendre l'origine d'un organe. On savait qu'il existe trois tissus embryonnaires, et on se rend compte que chaque fois qu'il y a l'apparition d'un tissu embryonnaire, et à l'apparition d'une cavité. Quand il y a une deuxième cavité qui va apparaître, par exemple la cavité viteline, on va voir qu'il y a un deuxième tissu qui commence à se mettre en place. Donc on se construit autour de cavités et pas spécialement d'un tissu. Et donc on se rend compte tout de suite que ça prend une globalité. Et donc tout de suite, ça m'a amené, quand je touche un individu, à comprendre que je touche un espace ouvert, si tu veux. Et donc ça, c'était quelque chose qui m'a tout de suite été enseigné.
- Philippe Guillaume
Une cavité, un champ énergétique, la matière, l'énergie, l'information.
- Marc Damoiseaux
Tout ça va ensemble, c'est pas séparé en fait.
- Philippe Guillaume
C'est assez bien de prendre ça dès le début dans un enseignement.
- Marc Damoiseaux
C'était un peu la chance que j'ai eue. Je sentais que c'était juste, tu comprends ce que je veux dire ? Je sentais qu'elle me disait « bah oui » . Et puis je me suis dit « il faut en fait que je comprenne ça » . Une grande chance que j'ai eue, c'est que très vite, j'ai été amené à enseigner. Donc quand j'ai terminé mes études d'ostéopathie, J'ai pu commencer à donner cours. Et je dirais que si vous écoutez quelqu'un, en général, vous allez retenir 3-4%. Si vous le réécoutez, vous allez augmenter un petit peu. Si vous l'enregistrez, vous le réécoutez encore, vous allez encore aller un petit peu plus loin. Par contre, si vous l'enseignez, vous allez le retenir et vous allez l'apprendre. La chance que j'ai eue... C'est d'être tombé un peu dans l'enseignement très tôt. Ça s'est mis sur mon chemin. Le fait de l'expliquer, vous commencez à comprendre. Donc je dirais comme Paolo Coelho, si tu veux comprendre quelque chose, enseigne-le-le. Mon étude s'est faite sur l'embryologie, de l'anatomie, de la physiologie, de la physiopathologie, de la psychologie, de la philosophie et de la spiritualité. Si je décide d'étudier un organe, je fais une étude linéaire. Je prends un bouquin. d'embryologie, d'anatomie, de physiologie, et je les superpose. Parce que quand tu comprends bien l'embryologie, tu comprends les différents tissus, et tu comprends les différentes qualités, tu vois qu'en fait, tu dois rentrer dans ce qu'on appelle l'étude de listologie. Donc tu comprends, qu'on pourrait résumer, ça a presque deux grands types de tissus, un tissu épithélial et un tissu conjonctif. Et donc avec tout le vocabulaire qui va se mettre, tu vas pouvoir te mettre en biochimie, En physiologie pure ou bien en anatomie, tu connais les tissus, tu sais où ils sont. Ça revient à la même chose. Donc tu sais que tu es sur un ectoderme, tu sais que tu es sur un épithélial, tu sais que tu es sur une structure nerveuse.
- Philippe Guillaume
Tout à fait, et je rajoute à cela que cela va changer complètement ce que l'on a dans les mains au niveau du ressenti. Lorsqu'on travaille sur un tissu de limite épithélial, on ne sera plus à même de travailler dans la tensegrité comme pour remettre une articulation en place. en douceur, tandis que si l'on travaille sur ce fameux tissu de confort, le tissu conjonctif, on sera plutôt dans un travail de type fluidique, d'échange, voire énergétique. D'ailleurs Marc, lorsque tu fais cours, quelle est la première chose que tu vas essayer de faire sentir à tes élèves ?
- Marc Damoiseaux
La perception qu'on a dans les mains, c'est quelque chose qui évolue dans le temps. Je ne perçois pas la même chose au début. et maintenant ça fait 30 ans d'expérience quand je touche un corps Je sais qu'il faut du temps, qu'il faut une maturité pour pouvoir faire la distinction, qu'il faut comprendre ce que c'est la chaleur, qu'est-ce que c'est un mouvement, etc. On peut dire que, quelque part, l'ostéopathie s'intéresse à l'énergie aussi. Ça intéresse presque à la quantité disponible de cette énergie. On peut dire aussi que le corps, il a une capacité de régénération. Cette force qui génère, l'hypothèse qu'on sous-tend, c'est que la force embryonnaire, c'est la même force. Donc elle est toujours présente, de façon différente, mais pour permettre au corps de se régénérer, de se soigner, de s'auto-guérir. Donc c'est très important que cette régulation de cette énergie, petit à petit, ça permet de soigner, de prévenir aussi peut-être les maladies. Donc ce que je fais dans un premier temps, j'aime bien leur apprendre à leur faire sentir s'il y a une fluctuation longitudinale. Quand on met les mains au niveau des jambes, par exemple, c'est un peu subtil à décrire, mais c'est comme une fluctuation qui descend, qui est liée un petit peu à la gravité. Est-ce que je suis bien les pieds sur terre ? La première chose, c'est est-ce que je suis ancré ou pas ? Parce que beaucoup, beaucoup de problèmes viennent d'un mauvais ancrage, donc on reste trop dans le mental, par exemple. Donc j'apprends déjà à essayer de leur faire sentir si c'est une fluctuation longitudinale. Le deuxième plan... c'est est-ce qu'à partir de là, je peux percevoir si la personne est dans son axe ou pas ? Est-ce qu'elle est dans son axe de façon visuelle ou dans son axe de façon perceptuelle ? C'est deux choses. Je peux la regarder, voir qu'elle est déviée, ou je peux sentir une déviation au travers des mains, par des tensions qui sont différentes. Le troisième plan, je vais essayer de percevoir cette qualité d'énergie dans le corps. Et cette qualité d'énergie, je la ressens sous forme comme d'une... c'est comme une vibration. Comme un petit vombrissement dans les mains. Est-ce que c'est fort, pas fort ? Est-ce que c'est éteint ? Et la quatrième chose, quand quelqu'un est à sa place, il est lumineux. Quand il est bien dans son niveau d'énergie. Parfois, il y a des gens, ou parfois nous, on est avec quelqu'un qui nous éteint. On est parfois avec quelqu'un d'autre qui nous allume. Et donc, c'est sentir un peu ce côté-là, si tu veux, parce que mind, body, spirit, tout ça, c'est une unité. Je ne peux pas concevoir le corps. que comme un modèle mécanique. Il y a une âme, il y a une émotion, il y a un mental qui est là. J'intègre tout ça dans une unité. Donc je ne le sépare pas, ça apparaît plus ou moins en fonction des personnes. Parfois il y a des gens où je sens que c'est vraiment de la structure, et bien je vais aller dans la structure. Il y a des gens chez qui, peut-être, il faut d'abord parler, libérer des non-dits aussi. Donc je pense que tout ça c'est une globalité. Donc fondamentalement, l'ostéopathie... utilise quand même de l'énergie, enfin l'énergie entre guillemets, il faut comprendre, un mouvement, c'est l'énergie, la quantité qui est disponible, l'utilisation et la régulation de ça afin que ça circule bien. On peut se poser la question, c'est comment on peut aider le processus ? En fait, le corps est super puissant, c'est simplement en lui redonnant peut-être certains points d'appui que le système peut trouver sa meilleure physiologie, donc sa meilleure homéostasie. Et là, il y a quatre choses qui sont très importantes. Parce que qu'est-ce que c'est le principe énergétique ? On doit le résumer quand même de façon claire. C'est d'abord avoir une bonne qualité de sommeil. Une bonne qualité de sommeil, ça vous donne une bonne énergie. Vous n'êtes pas bien, vous allez dormir, vous allez aller mieux. Donc si après un traitement ostéopathique, les gens dorment mieux, c'est un bon travail. Deuxième chose, c'est bien manger. La diète, quelle qualité de nourriture. Ça, c'est l'essence, c'est fondamental. Et je dirais que... Si on regarde la chronologie d'apparition des systèmes de communication, le système endodermique est très primaire. Ça veut dire que ce qu'on va manger va nous définir. Donc cette qualité-là, c'est aussi important. Et je voudrais rajouter dans quelque chose de manger correctement, c'est buvez suffisamment d'eau. On est dans une société de gens qui sont déshydratés. Il faut boire au moins 3 à 4 litres d'eau par jour, et pas d'un coup comme un chameau. La journée, il faut s'hydrater doucement. On a besoin d'eau. La bonne physiologie a besoin d'eau. Et c'est une eau, ce qu'on appelle une eau structurée, qui se met autour ce qu'on appelle des coquilles d'hydratation moléculaire. Troisième chose, c'est comment je respire. Cette qualité-là est fondamentale, parce que vous ne pouvez pas tenir 5 minutes sans respirer. J'ai parlé de Patrick, j'ai aussi eu l'occasion de rencontrer M. Marc Vufray, qui est ostéopathe suisse, et qui lui, au départ... et biologiste. Il s'est tellement intéressé à tout ça qu'il amène même, lui, le niveau moléculaire dans l'ostéopathie. Parce que la plupart du temps, les gens confondent la respiration avec la ventilation. Mais la respiration, c'est quelque chose qui va dans la profondeur et qui se fait sur le plan cellulaire, sur le plan d'une mitochondrie. Il y en a beaucoup de mitochondries et c'est ça où se passe la respiration. Et on se rend compte que c'est là, l'énergie subtile est donnée en ATP ou en autre. Ce qui est aussi intéressant à concevoir et observer, c'est que le développement d'un embryon, dans ses phases initiales, c'est la même phase que le développement d'un cancer. Alors je ne dis pas qu'on se développe comme un cancer, mais on se développe dans les mêmes processus de fermentation. Au début, il n'y a pas beaucoup d'oxygène, mais on se développe par fermentation. La recherche, si elle va petit à petit sur le plan mitochondriel, va donner des effets très intéressants sur la compréhension de beaucoup de choses, parce que c'est là où... J'ai la transformation de mon oxygène et de mon alimentation en énergie pure pour redonner de l'ATP, redonner de l'énergie pour les protéines, et pour redonner la régénération, parce que c'est là où ça se passe. Et la quatrième chose qui est fondamentale, qui est aussi de l'énergie, c'est comment je bouge, c'est le mouvement. Donc ça c'est quelque chose qui est très important, c'est ramener les gens à bien manger. qualité de sommeil, qualité de mouvement, qualité respiratoire. Si après un traitement, vous améliorez ça, vous allez grandement aider la personne. Parce que le mental peut se poser.
- Philippe Guillaume
Et surtout, c'est un cours qui peut être donné à la fois à un étudiant, à un patient et à un professionnel de santé, quel que soit son niveau. On aborde la base, la compréhension du vivant.
- Marc Damoiseaux
C'est simple en fait.
- Philippe Guillaume
Autre chose encore, avant de revenir à l'embryologie ?
- Marc Damoiseaux
Oui, tout à fait. Ce qui est important, c'est de bien se rendre compte que l'individu est construit sous forme de sphère. Ce sont des volumes, en fait. Donc, vous avez la zone urogenitale, la zone métabolique péritonéale, la zone rythmique cardio-respiratoire et la zone neurosensorielle. Et finalement, ce sont des volumes. Donc, il y a une pression négative. Au niveau pulmonaire, une pression positive au niveau péritonéal, une pression négative au niveau urogénital, et une pression, on va dire, de type positif au niveau cérébral. Le système fonctionne sur l'équilibre de volumique, de juste pression. Très souvent, chez les personnes âgées, qui peuvent avoir des fuites urinaires ou des pertes au niveau du petit bassin, c'est souvent un déséquilibre qui se fait au niveau d'un déséquilibre pulmonaire. On peut rattraper ça de nouveau par la respiration. Donc, redonner une bonne respiration, c'est permettre justement de rééquilibrer ses volumes. C'est par là que le système de pression négative au niveau des poumons peut nous redonner une bonne fonction métabolique. Même nos pensées peuvent être des réactions de volume. Par exemple, un stress qui peut provoquer un changement au niveau de l'aldostérone et modifier des comportements dans des sites particuliers au niveau cérébraux et vous donner des façons de penser. Donc n'oubliez pas la sphère urogenitale qui est reliée... Au membre inférieur, qui est le règne minéral, sur lequel on doit s'appuyer, notre réalité, la matrice, la matière, la terre. Et puis le règne digestif, l'humus, l'humeur, l'humain. Retrouver un peu d'humanité, c'est se rendre compte que la force vitale, elle est aussi à l'extérieur de nous et pas qu'à l'intérieur de nous. Et puis la zone cardiopulmonaire, qui est une zone rythmique très importante. Et puis la zone neurosensorielle, qui est typique à l'être humain, qui doit nous redonner un discernement et pas un jugement. Donc on doit revenir à... discerner les choses. On reste justement dans la qualité de l'environnement, tandis qu'on juge, on sépare les choses. Donc, discernons, mangeons bien, respirons, faisons du sport.
- Philippe Guillaume
En ce qui me concerne, ce que j'aime expliquer aux patients avant même la toute première séance, c'est les principes de l'homéostasie et que les meilleures régulations se passent entre l'éveil et le sommeil. Et c'est là qu'ensemble, nous allons harmoniser les rythmes qu'ils connaissent. le rythme cardiaque, respiratoire et digestif.
- Marc Damoiseaux
Tous ces rythmes, fondamentalement, sont reliés à l'axe de la santé. Se rassembler, se réunifier pour que tout ça fonctionne de façon unifiée. Le mouvement embryonnaire, l'étude de ce mouvement embryonnaire, permet de comprendre cette voie d'unification.
- Philippe Guillaume
Justement à ce propos, pour bien comprendre l'intérêt de cet apprentissage d'embryologie biodynamique, nous allons devoir redéfinir... La notion de pattern et de juste fonction en ostéopathie.
- Marc Damoiseaux
L'important c'est de remettre un peu dans l'axe vital, dans la fonction vitale. Si un sacrum est bloqué, par exemple, la personne peut se mettre de travers et créer des dysfonctions, même que ce soit sur le plan viscéral ou autre chose. Je vais prendre un exemple d'un enfant qui vient d'arriver. qui a une naissance, je pose la question au niveau de la naissance, comment s'est passé l'accouchement par exemple ? Si on regarde un bébé, en général, il vient pour deux grands types de pathologies, soit des problèmes de régurgitation, soit des problèmes digestifs, on va dire au début, pour simplifier. Dans les deux cas, c'est assez lié. Admettons qu'on ait une naissance qui est un peu difficile, et on doit tirer sur la tête. On la met en extension et on... On tire, on tire, il reste bloqué. Et le gynéco doit tirer, la femme pousse, elle fait tout ce qu'elle peut, mais on tire, on tire, on tire. Donc on met une hypertension, déjà sur toute la zone antérieure au niveau de l'œsophage. Ce qui fait que ça peut juste se manifester jusqu'à une perturbation, on va dire purement mécanique, au niveau de la jonction cardio-tubérositaire, donc au niveau de l'œsophage et de l'estomac. Avec tout ce que ça peut engendrer comme... Comme problème, on sait par exemple que dans tous les problèmes ORL, dans tout ce qui est IT, otite, rhinite, allergique, etc., très fréquemment, on constate qu'il y a des secrétions de peptides, donc on montre qu'il y a une acidité presque qui vient de l'estomac qui peut perturber tous ces fonctionnements-là. Dans la grande partie, c'est ça en fait. En regardant cet enfant, quelque part, il a quitté un peu le juste pattern, la juste fonction, parce qu'il a quitté... un petit peu par une hyper tension, une hyper traction, il est déstabilisé. Et donc le travail que j'ai fait, c'est essayer de le remettre petit à petit, par des techniques très douces, des techniques où on comprend ce qui se passe, des techniques tissulaires ou des techniques d'écoute, de pouvoir recréer la juste fonction possible, par exemple au niveau de l'estomac et du diaphragme. Donc c'est comme si on avait quitté, si tu veux, un peu une ligne dans laquelle on doit aller, avec tout ce que ça peut engendrer. Et le fait de reconnaître ça, de restabiliser, de refaire une descente légère au niveau de l'estomac par exemple, de rééquilibrer la base du crâne, parce que si on regarde l'osophage, il est suspendu à la base du crâne par les membranes péripharyngiennes, etc. Jusqu'au niveau du sacrum aussi, par l'axe crânio-sacré, de redonner de nouveau une bonne fonction, si tu veux. Et donc de le ramener dans le pattern original, c'est entre guillemets. Donc c'est là où... Le juste patron, le juste paterne, c'est là où la santé peut s'exprimer dans son plein potentiel. Je donne un autre exemple, quelqu'un qui a subi un accident de voiture, un gros choc, qui est tombé sur les fesses, qui s'est donné un grand coup sur la tête. On constate qu'il y a comme une dysfonction entre le crâne et le sacrum. Que normalement, si vous voulez que je simplifie, c'est comme si on avait un petit bébé dans les bras, avec la tête ici et le bassin ici, que je peux bercer comme ça, simplement. Là, c'est une bonne fonction. Mais si tout d'un coup, par une chute, ce système n'est plus fonctionnel, et que ce n'est plus un enfant qu'on berce, mais c'est comme un enfant qui se tord, il a quitté un petit peu son pattern original. L'idée, c'est de ramener là où la fonction est la plus subtile et la plus régénératrice pour aider le corps. Parce que là, on quitte les processus, et c'est là où la compréhension de l'embryologie donne tout de suite une compréhension globale dans le corps, la compréhension de l'anatomie, la compréhension des facteurs perturbants. Comme cette naissance, comme un accident peut perturber, là nous on peut avoir un accès. On peut relancer le processus crânio-sacré pour qu'il soit de nouveau comme un bébé qui balance, si tu veux. Et au niveau aussi du système cardio-tuberositaire, il faut savoir qu'une grande partie de nos soucis, c'est très fréquemment ce système digestif qui est perturbé dans la grande majorité des gens. Et ça se manifeste par des douleurs qui peuvent aller jusqu'au niveau de l'épaule, au niveau dorsal, au niveau cervical, au niveau digestif. et même c'est Au niveau mental, parce que ça perturbe finalement un peu votre fonctionnement, dans le sens que vous êtes peut-être plus agressif, puisque c'est désagréable.
- Philippe Guillaume
Tu viens de dire que la plupart du temps, c'est à cause de problèmes digestifs. Et tout à l'heure, tu as parlé de l'endoderme. Est-ce qu'il y aurait une relation avec une fonction qui aurait souffert au niveau de l'embryologie de ce tissu ?
- Marc Damoiseaux
Ce qui est très important, c'est que le bébé n'a pas de cognition au début. Il ne réfléchit pas. Il ne va pas dire, tiens, on ne m'a pas amené mon biberon, je n'ai pas reçu ceci. Il prend ce qui vient et ça va lui donner un sentiment, on va dire, de bien-être ou de mal-être. Reconnaître la personne là où elle veut bien être reconnue et pas là où on veut nous la reconnaître. Je ne sais pas si vous avez déjà remarqué, dans la vie, on a des contraintes. Parfois, on réagit à ça sous forme de frustration. Si on voit un bébé, il va naître, il va recevoir le sein de sa maman. Il était nourri comme il voulait, à l'un de seconde par le cordon ombilical. Prenons sur cette étape-là que l'allaitement ou le fait de donner le biberon ne se passe pas bien. L'enfant va sentir un sentiment désagréable au niveau de son ventre, par exemple, et il va sentir que...
- Philippe Guillaume
Il va développer une petite frustration, dire si je crie, si je pleure bien fort, on vient tout d'un coup s'occuper de moi. Des fois, de savoir ce qui s'est passé peut être libérateur. Dans l'écoute tissulaire, c'est quelque chose qui apparaît, de façon parfois même intuitive, comme si on recevait un tas d'informations et puis tout d'un coup on a comme une pensée créatrice. Peut-être que c'est là qu'on doit retravailler. Donner l'information. Et là, le corps peut reconnaître, ou l'individu peut reconnaître. Ce côté de gestion de la frustration... C'est très intéressant aussi à comprendre. Ça s'explique déjà dans le tissu, ça se marque dans le tissu, mais aussi dans nos comportements. C'est pour ça que c'est une unité. On ne doit pas séparer mind, body, spirit, cet ensemble.
- Marc Damoiseaux
Lorsque tu travailles sur les patterns, dans les choses que tu enseignes, il y a des axes et il y a des niveaux. Tu peux nous parler de cette progression, de la première chose qu'on apprend ?
- Philippe Guillaume
Petit à petit, il est possible d'identifier, dans la mise en place embryonnaire, Des trajets, des directions qui ont une quantité d'énergie aussi, une certaine puissance dans la main. Ce mouvement qui a permis cette croissance, c'est comme si tu avais une empreinte qui était marquée dans le tissu. Et d'ailleurs, si on regarde bien le mouvement du cœur, ou un mouvement de l'estomac, ou un mouvement du foie, il suit un mouvement embryonnaire dans sa phase de développement. La façon dont on va mettre ses mains, on va regarder s'il est libre dans cette fonction de développement. Si je prends le mouvement du cœur, on voit que quelque part, le cœur, dans son mouvement, il répète son mouvement embryonnaire. Il monte et il descend. C'est une phase de sa phase embryonnaire. Si je regarde le mouvement du foie ou de l'estomac, on voit que dans sa fonction, dans comment il va se mettre en place avec l'arrière-cavité des épiplons, et bien ça reste... respecte aussi dans sa dynamique ce mouvement embryonnaire. Donc s'il n'est pas libre, quelque part la fonction, la physiologie va être un peu perturbée. Et donc nous on tente de rétablir cette surface de glissement, mais pas n'importe comment, avec une écoute où on connaît les lignes de force embryonnaires, où on connaît l'empreinte, et ça devient quelque chose qui est un peu subtil à sentir parce que ce n'est pas juste un grand mouvement. Vous savez, il existe le mouvement classique, je bouge mon bras, puis vous avez aussi la motricité. Et puis on a aussi ce qu'on appelle la motilité. Et puis il y a un mouvement pur dans le tissu, comme ça, qui est là. C'est un mouvement physiologique. C'est pas quelque chose, je peux pas dire à mon cœur, arrête-toi. Je peux peut-être, par la méditation, un peu le calmer. Mais il va répéter ce mouvement et lui redonner tout son espace. Et là vient quelque chose de très important. Quand on grandit, on a besoin d'espace. On doit prendre son juste espace. Pour qu'il y ait la juste croissance. Et le conflit, souvent, c'est un problème de territoire, c'est un problème d'espace. Tu vas sur mon territoire, que ce soit un foie ou un estomac ou un autre organe qui perd son espace. C'est redonner le bon espace, mais comprendre comment cet espace s'est développé, quel est l'espace qu'il a besoin.
- Marc Damoiseaux
C'est encore un mouvement mineur d'un mouvement mineur.
- Philippe Guillaume
C'est la même façon dont on va travailler. Je peux donner un mouvement induit, j'induis un mouvement dans le tissu. Ok, très bien. Manipulation directe, par exemple, un trust. Ou bien je peux suivre le mouvement. Je vois que le tissu est balancé à la gauche, qui va vers un point de tension, et je cherche un point d'équilibre pour qu'il se relâche et pour qu'il puisse repartir. Ou alors, et c'est là où on rentre dans ce qu'on appelle l'ostéopathie biodynamique, elle ne va pas induire un mouvement. Elle ne va pas suivre un mouvement. Elle va écouter un mouvement. Et là, c'est une autre approche qui s'ouvre petit à petit, où on commence à... derrière peut-être des directions spécifiques qui sont ces mouvements donnés par le mouvement de développement embryonnaire. C'est là où le lien un petit peu qui peut se faire. Mais on a accès à ces mouvements pas en faisant un trust, pas en faisant une technique fonctionnelle où je suis un point de balance etc. Non c'est je dépose les mains et je n'impose pas mais j'écoute et je vois ce qui se passe. Et là Il y a peut-être un mouvement spontané qui va apparaître pour aider la correction par exemple. J'ai eu la chance de rencontrer Véronique Evrard, avec qui j'ai pu faire l'enseignement de tout ce long cursus, qui est de la voir travailler avec les enfants. Et je pense que l'ostéopathie biodynamique, je l'ai apprise en fait en pédiatrie. C'est là où tout d'un coup j'ai compris qu'on touchait les bébés, qu'on ne peut pas toucher de la même façon qu'un adulte au départ, c'est un toucher beaucoup plus précis, les bébés vous amènent. Aller dans le mouvement présent. Si t'es pas juste, ils prennent ta main et la mettent autre part. Je pense que cette Ausha avec les enfants a été ma vraie découverte de l'embryologie biodynamique et de l'ostéopathie biodynamique et de vraiment comprendre l'application et la puissance. de ce que ça avait.
- Marc Damoiseaux
Une anecdote pour appuyer ce que tu racontes ?
- Philippe Guillaume
J'étais jeune enseignant, je donnais cours déjà dans l'embryologie, et puis on m'a demandé de faire un rééquilibrage, parce qu'il y avait quelqu'un qui, après un traitement, n'était pas bien. En ostéopathie biodynamique, on insiste beaucoup pour faire ce qu'on appelle le rebalancing, le rééquilibrage des fluides. Il faut prendre du temps et comprendre. Et pour la première fois, au moment où j'ai mis les mains, Je me suis dit, il faut que j'arrive à faire ce rebalancing, fais bien tes étapes, trouve ton neutre, etc. Et tout d'un coup, j'ai eu accès, pour la première fois vraiment, de façon très précise, très puissante, ce que c'était l'effectuation dans le corps. Qu'est-ce que c'était cette énergie, toi ? Et là, j'ai tout d'un coup vraiment perçu, et là je me suis dit, ok, je l'ai, je sais que je le reconnais, et que le système, si tu le reconnais, c'est se rééquilibrer. Si tu reconnais que tu es en colère, ta colère peut passer. si tu reconnais la lésion peut passer. Et ça, c'est vraiment un moment important parce que ça ne m'a pas quitté. C'est apparu comme ça. C'est un long apprentissage, l'ostéopathie, et surtout l'ostéopathie biodynamique, parce que ça vous oblige à découvrir ce qu'on appelle le neutre. C'est la rencontre des deux neutres qui permet l'émergence de l'originalité, qui permet la force créatrice de traverser et de faire son chemin.
- Marc Damoiseaux
Quand tu dis les deux neutres ?
- Philippe Guillaume
Le neutre du patient et le neutre du thérapeute. Le meeting point.
- Marc Damoiseaux
D'ailleurs... À ce propos, je vous réfère au podcast où je me suis entretenu avec Pascal Ancelin, où on retrace le parcours de l'élève qui apprend l'ostéopathie biodynamique, où on retrouve les différents termes, où on les explique. Je parle du neutre, de l'allumage, de la double attention du praticien et aussi de la marée. D'ailleurs Marc, tu as beaucoup travaillé en ostéopathie biodynamique sur le tout venant. sur les bébés, comme tu viens de nous l'expliquer, mais aussi sur les enfants handicapés, je crois.
- Philippe Guillaume
Il y a quelques années, j'ai eu l'occasion de travailler en Inde, dans une école qu'on appelait la Sakya School, et de travailler avec des enfants qui étaient fortement handicapés. Il y avait plusieurs ostéopathes, et ce qui était assez génial, c'est qu'on travaillait toujours à deux, deux ostéopathes sur un enfant, donc il y avait déjà un échange, une coordination, un feeling qu'on pouvait partager, et puis on faisait des groupes d'échange, qu'est-ce qu'on avait perçu et ressenti. Tout d'un coup, quelqu'un dans le groupe dit « tiens c'est comique, vous avez remarqué, il n'y a pas de fluctuation longitudinale chez la plupart » . Je me dis « tiens, effectivement, il n'y a qu'une fluctuation transversale qui est très forte » . Et c'est là où on s'est rendu compte que ces enfants avaient besoin de cette force embryonnaire qui était absente, ou diminuée, qui n'arrivait pas à se redresser. Ils étaient un peu comme des légumes avec des infirmateurs cérébraux très importants. Et le fait de les travailler, de retonifier, relancer cette fluctuation gestionnale, on a eu en fait des résultats assez étonnants de ce qui s'est passé autour de tous ces enfants, donc avec des retours, en se disant « mais qu'est-ce que vous avez fait ? » Et en fait c'était ce groupe d'échange, et ce groupe que tu l'as dans la main ou tu l'as pas, tu peux l'avoir dans la tête, des explications, mais c'est une expérience en fait, c'est une expérience dans le moment présent.
- Marc Damoiseaux
Quand tu parles de flux... Longitudinal, tu parles de quel pattern ?
- Philippe Guillaume
Cette force embryonnaire où le corps s'allonge, la puissance de la croissance qu'elle a, qui est une force de gravité aussi, qui te permet de tenir debout. Ça se manifeste dans la croissance, mais ce n'est pas la croissance. Tu comprends ? C'est une subtilité, ce n'est pas je sens la croissance. Non, c'est une force qui s'exprime aussi par la croissance.
- Marc Damoiseaux
C'est la santé.
- Philippe Guillaume
C'est la santé, exactement.
- Marc Damoiseaux
Comment, à ce moment-là, s'intègre ce mouvement développemental embryonnaire à l'intérieur de cette santé, de cette émergence. Parce que quelqu'un qui fait de l'ostéopathie biodynamique, il ne maîtrise pas forcément les mouvements embryonnaires.
- Philippe Guillaume
Non, mais il devrait, je pense. Parce qu'on retrouve des mouvements analogues qui sont observés dans les traitements osteopathiques biodynamiques, certains mouvements analogues qu'on retrouve dans le développement embryonnaire. C'est dans ce sens-là que c'est intéressant. Donc c'est pour ça qu'il n'est pas exagéré de dire que la force à l'origine du mouvement embryonnaire est identique aux forces régénératrices utilisées pour se guérir. Et là, on appelle ça, nous, dans notre jargon, on utilise des mots comme ça assez forts, on dit que c'est un peu le souffle de vie qui te traverse. On parle de la puissance, on parle du neutre, on parle de l'allumage.
- Marc Damoiseaux
Est-ce que l'allumage, c'est la remise en fonction du pattern ?
- Philippe Guillaume
Oui, redonner cette flamme.
- Marc Damoiseaux
Moi, ce que j'aime beaucoup quand on étudie tes cours, c'est que ça donne du concret dans les mains. C'est-à-dire que... Autant on peut avoir une sensibilité énergétique, une sensibilité intuitive, une relation au champ énergétique, autant là, avec l'embryologie, on a l'impression finalement de rester dans le corps. Lorsqu'on sent ces patterns qui vont émerger, qui vont de nouveau être actifs, on sent comment le tissu s'est construit et à travers le tissu vient reprendre la suite. du mouvement inhérent que l'on avait dans les mains. Donc ça apporte une crédibilité à la perception initiale de laquelle on pouvait peut-être douter.
- Philippe Guillaume
Souvent, les étudiants me disent, tiens, vos explications confirment ce que je ressens. Je pense que l'embryologie, comme je l'apprends, permet de confirmer parfois nos ressentis. Je pense que c'est important d'avoir comme vision... Comment je peux aider la physiologie ? Comment je peux soutenir la santé ? La santé, elle est là. Comment je peux l'aider ?
- Marc Damoiseaux
Tu m'as parlé tout à l'heure de différents axes. Ça commence par la fécondation.
- Philippe Guillaume
C'est ce qu'on appelle l'axe vital. C'est une première impulse. Au moment de la fécondation, et juste avant, on s'est rendu compte que dans la création d'un ovocyte, d'un ovule, il y a un axe qui va se dessiner, qui est donné par... les cellules nourricières et les cellules folliculaires. Préaxe, si tu veux. Dans le cytosquelette, il est organisé de façon chimique dans un premier temps avec un pôle assimilateur et un pôle désassimilateur, si tu veux. On pourrait dire un pôle positif et un pôle négatif, ce qui sera très important dans toute l'embryologie. Au moment de la fécondation, le spermatozoïde, au moment où il va toucher la membrane, si tu veux, il va y avoir ce qu'on appelle très rapidement une vague calcique. Donc vraiment un mouvement qui va réorganiser le cytosquelette pour le mettre déjà dans ce qu'on appelle un prépaterne sur lequel le futur embryon va se construire. Donc il y a déjà, si tu veux, une polarité qui se construit. Et puis très rapidement, on va constater qu'il va y avoir un mélange des patrimoines, il va y avoir apparaître ce qu'on appelle... les deux premiers blastomères. Blastos, ça veut dire le germe mère. Blastos, le blast, c'est aussi quelque chose qui a une force. Tu t'imagines, c'est comme une graine très puissante. Donc il y a une puissance qui s'installe. Et on va pouvoir suivre la polarité, si tu veux, tout le temps, l'axe qui va évoluer dans l'espace-temps, jusqu'à arriver à un moment donné où il va y avoir ce qu'on appelle le moment de l'implantation. C'est-à-dire qu'il y a une première cavité qui va apparaître. avec un pôle embryonnaire, un pôle végétal, un pôle animal, de nouveau un axe si tu veux, et l'embryon va toujours rentrer dans la muqueuse utérine de façon axée. Il ne va pas rentrer de travail, il va rentrer dans le lieu où il y a le plus possible d'assimilation, ce qu'on appelle le pôle embryonnaire. Et de là va apparaître une deuxième cavité qu'on appelle l'ébauche de la cavité amniotique, qui sera très importante parce que c'est l'équipe primaire qui va former ce qu'on appelle le liquide céphalo-ruchidien. Un pulse primaire du liquide c'est le phalarochilien. Mais également, ça va former la poche des eaux dans laquelle vous allez vous baigner. Donc la partie la plus intérieure de votre corps, qui est du liquide, va aussi, autour de l'embryon, baigner dans un autre liquide. Ça c'est dans le futur. Mais au moment où je vais arriver, l'embryon il reste polarisé. Donc il est orienté dans un espace-temps de façon très spécifique. Donc je parle espace-étang. Donc espace. Il doit se mettre dans l'espace et n'est pas mis n'importe comment dans l'espace. Ça c'est quelque chose qui est important, ça veut dire que je m'oriente dans mon espace pour être le plus adéquat et le plus performant. Au moment où l'embryon va rentrer, il va encore y avoir tout un tas de tissus qui vont apparaître, mais il va y avoir ce qu'on appelle un axe qui est repris dans l'embryologie classique, qu'on appelle la ligne primitive. Donc ça c'est vraiment un petit axe qui se fait... entre le pédicule embryonnaire, donc l'endroit où on rentre dans la maman, où le fœtus commence à se développer, ça a la forme un peu comme d'une raquette, comme ça si tu veux, avec une zone un peu comme un cône. Et dans ce cône, il y a un axe qui va être un lieu où les cellules épithéliales, parce qu'il y a une information d'une hypoxie, vont passer, se transformer en cellules mésenchymateuses pour former le mésoderme primitif. Et dans ce mouvement, en même temps, il y a comme une vague dans le tissu épithélial superficiel qui va former, qui se fait aussi le long de l'axe du pédicule embryonnaire et de cette ligne primitive, qui va former ce qu'on appelle la notochorde, qui va subir différentes... évolution, le processus notocordal, la vague, pour finir finalement formé comme un tuyau. Et ce tuyau, en finalité, va devenir plein, va contenir différents types d'informations, et sera en finalité la colonne vertébrale, et plus spécifiquement une partie de la colonne vertébrale qui se trouve dans le disque vertébral qu'on appelle le nucleus pulposus, qui va évoluer tout au long de la vie. Mais qui est très important. est fondamentale dans la partie embryonnaire et qui a des ressources, si tu veux, fonctionnelles. Donc c'est une structure et une fonction. Alors il ne faut pas juste penser structure, il faut penser aussi dans sa tête à la fonction. Alors cette fonction, si je peux donner un résumé du processus notochordal, on peut considérer que c'est un centre organisateur qui est crucial, qui va secréter des morphogènes, des gènes si tu veux, pour réguler les différents gènes qui vont être impliqués entre autres dans la neurulation, dans la segmentation, dans la différenciation générale de l'embryon. Donc si ce processus n'est pas bien équilibré, ça va engendrer des manifestations aussi qui ne vont pas être correctes. Donc la notochore, c'est une structure, une fonction embryonnaire qui est essentielle dans l'induction et dans la régulation du développement de tous les tissus environnants, qui va émettre des signaux moléculaires. par exemple, qui va influencer l'activité de tous ces gènes pour la construction et le développement de l'ensemble du corps. Notre corps agit comme un centre de signalisation, un centre d'organisation en émettant à la fois sur le plan moléculaire, mais en même temps en permettant une reconnaissance de l'ensemble des cellules où ils se situent dans l'espace-temps, parce que c'est aussi polarisé. On a pu mesurer ça. que si on a un champ électrique et si c'était dévié, il y avait toute une déviation qui allait se mettre. Donc c'est vraiment un axe qui va assurer la mise en place correcte de tous les autres axes embryonnaires. Ça devient une référence, si tu veux. Donc c'est comme si c'était un axe de santé. Je donne un exemple. Quelqu'un vient avec une fracture du pied. Il a eu un accident. Et c'est comme si son pied était mis un peu en dehors de son champ, si tu veux. Parfois c'est bien de ramener le pied, par une technique un peu simple de mobilisation, mais de le ramener dans son champ, dans son axe vital. Parce que quand tous ces petits axes sont perdus, c'est comme s'il était en dehors de son corps. De le ramener vers la zone de l'axe notochordal, vers la zone du cœur par exemple aussi, c'est remettre le corps dans tout son paterne.
- Marc Damoiseaux
Reprendre un mouvement mineur pour leur amener encore dans un mouvement encore plus mineur.
- Philippe Guillaume
L'axe vital qui est l'axe donné par la polarité. Donc il y a une orientation, si tu veux, qui se fait. Ce n'est pas fait de façon anarchique, c'est déjà orienté ou préorienté. Ensuite, il y a deux cellules, puis trois, quatre. Là, on voit de nouveau qu'il y a une polarité, puisqu'il y a des vitesses de croissance différentielles. Et jusqu'au moment où ça devient beaucoup plus visible pour nous, on va apparaître la ligne primitive. qui se fait vraiment au niveau du pédicule embryonnaire, et puis le processus noctocordal qui va se développer. Donc ça, c'est vraiment l'axe principal. Et puis, il va se développer derrière le tube neural, sous l'influence de la noctocorte, et puis devant, va se développer la ligne blanche antérieure, qui est aussi dépendante de tout ce mouvement. Donc c'est comme une continuité où tout se refait vers la ligne médienne. On est construit de parties antérieures, moyennes et postérieures, autour d'un axe spécifique.
- Marc Damoiseaux
Et comment tu tombes dessus en traitement ?
- Philippe Guillaume
Prenons la notochorte. Où est-ce qu'elle aboutit et d'où elle part ? On se rend compte qu'il y a un lieu dans le crâne qu'on appelle la base du crâne, et plus spécifiquement au niveau de la selle tursique, que c'est le point le plus immobile du corps. On appelle ça le point zéro. Il y a une vague descendante qui va jusqu'au niveau du sacrum, jusqu'au niveau de la base sacrée. On sait son point de départ, on sait son point d'arrivée. Ce que j'apprends aux étudiants, c'est de disposer les mains de façon très spécifique, très précise, afin de pouvoir montrer qu'entre cette partie-là et cette partie-là...
- Marc Damoiseaux
Entre l'occipute et le sacrum, on a la mémoire de la construction de la notochorde.
- Philippe Guillaume
Elle est là, elle est dans nos mains. L'idée, c'est de simplement se réaxer, si tu veux, par rapport à ça. C'est presque une réaxation un peu énergétique, presque électromagnétique. C'est un ressenti, est-ce que c'est bien mis dans la bonne polarité ? J'aime le mot polarité à ce moment-là. Entre un plus et un moins, un point d'appui, un fulcrum. Il faut bien comprendre ce que ça veut dire un fulcrum aussi. Dans la définition classique, un fulcrum, c'est ce qu'on appelle un point d'appui, un levier par exemple. Mais en osteopathie, le thème fulcrum peut désigner aussi un point d'équilibre dynamique. Un fulcrum peut être aussi à un mauvais endroit, ce qu'on appelle un faux fulcrum, un mauvais point d'appui. L'idée, c'est de retrouver les bons points d'appui. Et entre autres, de travailler sur cet axe notocordal, de trouver les points d'appui originaux, ça permet aux autres systèmes de reconnaître par où ils doivent se remettre. Le chemin, il est là. Le tissu, une fois qu'il s'est remis, il peut se voir se restructurer. Par exemple, l'axis, c'est une vertèbre qui est vraiment en rapport avec l'axe, le sacrum, l'axis, l'occipute. Mais aussi, les muscles externes de l'œil sont une expansion de la plaque notocordale. Il y a une information qui vient aussi de ce niveau-là.
- Marc Damoiseaux
Donc le fait d'apprendre l'anatomie et surtout l'origine embryologique permet, avec une connaissance intellectuelle, de... de modéliser une possibilité de fonction à un temps antérieur à celui où on touche un sacrum et d'après, de ressentir cette fameuse polarité subtile qui est accompagnée par l'enseignant pour retrouver ce paterne.
- Philippe Guillaume
Redonner cette ligne médiane. La première ligne médiane originelle dans le corps, c'est quand même cette note au cœur qui a une fonction d'organisation. Si c'est dévié, quelque part, tu perds un peu.
- Marc Damoiseaux
Et ça, c'est bien parce qu'en ostéopathie, on peut aller jusqu'à la durmère et le travail crânio-sacré. Mais là, avec l'embryologie et le mouvement développemental, on retrouve l'unité grâce à ce fameux point zéro parce que cette notocorde commence à se créer. Et je crois que la tête et le bassin, au début, ils seront très, très proches. Donc il faut imaginer qu'on... touche un tissu en pleine croissance et qu'en ayant le sacrum, on a aussi la tête dans les mains. S'ouvrir vraiment à une perception fine et très subtile.
- Philippe Guillaume
Si tu veux, au départ, la base du crâne et le sacrum, si on refait marche arrière, c'est le même point.
- Marc Damoiseaux
Et ça, si on ne te l'apprend pas, si tu tombes dessus par hasard, tu ne valideras pas cette perception.
- Philippe Guillaume
Au départ, c'est la même chose. Ça nous permet de redonner l'unité du système. Ça c'est important parce que des fois on est désunifié.
- Marc Damoiseaux
Tout à fait, ce n'est pas une modélisation, ce n'est pas un concept. L'embryologie c'est une construction à partir du vivant. C'est justement ce qui lui donne plus de présence et de sens dans la sensation.
- Philippe Guillaume
Tout à fait, tout à fait. Le corps il reconnaît ça. C'est comme si tu écoutes un poste de radio et que tu sais mettre la bonne onde, tu sais capter l'information. C'est un petit peu ça que je peux expliquer. Et puis c'est aussi important de bien comprendre. La notion de fulcrum en ostéopathie, c'est un point où se rencontrent des tensions, où se créent des points de transformation. Tandis que dans l'ostéopathie biodynamique, on va un petit peu plus loin parce qu'on se rapproche plus de ce mouvement embryonnaire. Le fulcrum peut être vu comme un lieu d'organisation, un lieu de centrage et un lieu de transformation. Ça va un petit peu plus loin encore.
- Marc Damoiseaux
D'ailleurs, à ce propos, j'ai une petite anecdote. en travail biodynamique. J'étais en travaux pratiques et ce jour-là, on devait travailler sur moi, sur une tension. La zone, c'était l'ombilique, c'est une relation cordon-ombilical. Au début, je sentais une petite tension, comme une densité au niveau du ventre, quelque chose de très localisé. Mon binôme commence le travail en douceur, simplement à l'écoute. Et au bout d'un moment, je lui ai dit « c'est bon, je ne sens plus rien » . Et lui, il me répond « non, non, continue, reste dedans » . Alors j'ai joué le jeu, j'ai laissé faire, j'ai laissé venir. Et c'est là que j'ai compris quelque chose de très important. La tension, en fait, s'est transformée en fonction. Au départ, je percevais un symptôme, un point fixe. Et puis petit à petit, ce point s'est mis à vivre, à bouger de l'intérieur, à se réorganiser. Ce que je ressentais, ce n'était plus une tension, c'était une fonction qui reprenait sa place. Et quand la fonction revient, elle amène avec elle toutes ses compétences. comme si le corps se souvenait de ce qu'il sait faire. Dans ce moment-là, j'ai senti quelque chose de plus grand, une intelligence à l'œuvre, silencieuse, précise, presque émouvante. Et puis, avec le recul, j'ai compris que cette zone, l'ombilique, n'est pas qu'un point anatomique, c'est un centre symbolique, le lien premier à la vie, à la mer, la nutrition, à la sécurité. Alors forcément, quand cette zone retrouve sa fonction, Elle réveille aussi cette mémoire-là. Et le corps, dans sa justesse, nous montre que la physiologie, l'intelligence et la symbolique ne sont jamais séparés. C'est là que je me suis dit... L'embryologie en faux, c'est ça. Ce n'est pas chercher un point à corriger, mais aider le corps à retrouver sa fonction originelle, celle qui contient déjà toute l'intelligence du vivant. D'ailleurs, j'ai une question pour toi, Marc. Lorsque tu travailles, j'ai noté qu'il était très important de retrouver la relation à cette première fonction qu'on a dans le corps. corps qui est l'axe notocordal. Lorsque tu travailles sur des patients qui peuvent avoir des problématiques qui soient antérieures à cet axe, par exemple un problème entre la fécondation et la création de la notocorde, est-ce que ça peut expliquer une personne qui n'est pas ancrée ou que toi en tant que thérapeute tu sois dans un premier temps démuni ? Dans ton approche, ayant l'impression de ne pas pouvoir les stabiliser ou qu'il te manque quelque chose dans les mains ?
- Philippe Guillaume
On parle de temporalité. Quand est-ce qu'a lieu l'expérience ? Si on regarde, l'expérience, elle a toujours lieu maintenant, ici. Maintenant, pensons à quelque chose qui s'est passé ce matin. Ce matin, rappelle-toi au moment où tu es rentré dans ta voiture. Tu étais un peu dans un maintenant. Tu faisais une expérience maintenant. C'est là où quelque chose de très important, qui n'est pas facile à concevoir, mais qu'on peut peut-être sentir, est-ce qu'il existe plusieurs maintenant, ou est-ce qu'il n'existerait qu'un maintenant ? Ça veut dire que la plupart du temps, dès que je... pense, je crée du temps. Mais il y a parfois des moments où il ne faut pas spécialement penser. Il faut se mettre dans une qualité de présence et le mot présence nous amène à vivre une expérience maintenant. Ce qui fait que ce qui s'est passé, soit disant il y a longtemps, est toujours maintenant. Et c'est là dans le maintenant que tu as accès à quelque chose qui aurait pu ne pas bien se passer. Et c'est là où tu peux peut-être le corriger. Tu comprends ? C'est très subtil. Ça veut dire peut-être qu'il n'y a qu'un maintenant et pas plusieurs maintenant. Mais je pense, je crée du temps. Et c'est pour ça qu'on dit que les vrais penseurs ne pensent plus. Et à un moment donné, je pense que par cette absorption un peu qu'on peut avoir, on peut se mettre dans quelque chose qui est maintenant, dans lequel on a accès en fait à un espace-temps concentré. Donc ce que tu es maintenant est le résultat de tout ça. Et c'est là où l'information peut être saisie et donnée. C'est là où certaines personnes qui ont des compétences beaucoup plus, tout d'un coup vont te donner une information qui peut-être était dans ta phase embryonnaire ou dans ta jeunesse ou autre, sur lequel tu étais bloqué, parce qu'un mot, un geste, un regard peut bloquer quelqu'un toute sa vie. Un mot, un geste, un regard, s'il est donné dans le juste espace-temps, c'est-à-dire dans le maintenant, peut le libérer pour sa vie. Et c'est là où on peut retrouver dans la qualité tissulaire ou dans la qualité de l'information, quelque chose qui se passe. Mais ça se passe maintenant. Ça, c'est la porte. Mais si tu veux rentrer dans le passé, et que tu penses, ça ne va pas marcher. Tu comprends ? C'est là où on a la porte pour rentrer, peut-être, dans quelque chose de plus subtil. On se dit, tiens, mais tout d'un coup, j'ai accès à cette information, qui c'est peut-être... si j'y pense, qui s'est passé à longtemps, mais elle est toujours dans le maintenant, parce que c'est le même maintenant. C'est pas un maintenant qui a un début, qui a une fin, c'est ça qui est compliqué. C'est là où le côté presque mystique, si tu veux, que j'aime bien parfois toucher, c'est de se dire, tiens, qu'est-ce qui fait que j'ai accès à cette information ? Quelque chose qui serait passé à X temps, je peux rentrer dans cet état de trance qui est dans le maintenant, parce que là, je quitte la notion d'espace-temps. Et l'information peut venir et peut t'aider de libérer. En écoutant le tissu, tout d'un coup, tu peux presque recevoir l'information que la personne a fait une grande chute ou a eu un accident ou un traumatisme important.
- Marc Damoiseaux
D'ailleurs, à ce propos, j'ai une anecdote. Parce qu'on peut faire aussi le chemin inverse. Ayant étudié avec toi l'embryologie, j'étais en consultation avec un patient sur lequel je devais traiter le coude.
- Philippe Guillaume
Pendant ma pratique, j'avais une main sur son épaule et l'autre main sur sa main. J'avais en perception le mouvement inhérent entre l'épaule et la main. Les articulations se mettaient en mouvement, tant en ségrité qu'au niveau du tissu conjonctif. J'avais donc les échanges, c'était harmonieux. Et à un moment donné de mon travail, je n'avais plus aucune perception entre la main et l'épaule, que la main. Son coude, je ne percevais plus rien. Son épaule, je ne percevais plus rien. Heureusement, je n'étais pas perdu. Parce que je me suis rappelé que la main est créée à partir du poumon, avant même le coude et l'épaule qui arrivent par la suite pendant la croissance. Alors, j'ai attendu de me mettre en écoute plus profonde. Pour avoir en perception cette cavité pleurale, cette empreinte, et à partir de là, c'est redessiner dans les mains cette construction du membre supérieur. Et ensuite, j'ai retrouvé mon mouvement dans le tissu conjonctif et dans le tissu articulaire et j'ai pu finir ma séance sur le coude.
- Marc Damoiseaux
Peu de gens le savent que les membres... supérieur et inférieur, c'est aussi une expansion du sac cardiopleuro-péritoneal. C'est amusant parce qu'on le retrouve en médecine chinoise, où on a tous les méridiens du cœur, de l'estomac, dans les extrémités, qui sont une convergence en périphérie de cette membrane digestive qu'on appelle le péritone. Ça veut dire que ce qui se passe en périphérie est aussi l'expression de ce qui se passe dans la profondeur du corps.
- Philippe Guillaume
Oui, parce qu'en médecine chinoise, de Des fois, ils ne traitent que les gens habillés en périphérie par pudeur ou autre. Et en fait, ils ont accès à la profondeur.
- Marc Damoiseaux
Ils ont accès à la profondeur parce que c'est une expansion de ce sac. C'est une expansion de ta profondeur. Et d'ailleurs, les plis, par exemple, le pli du coude, va se faire en même temps que les rotations digestives. Pourquoi tout d'un coup, on attrape un tennis elbow lorsqu'on n'a jamais joué au tennis ?
- Philippe Guillaume
Ah oui, alors raconte-moi quelqu'un qui vient te voir avec un tennis elbow.
- Marc Damoiseaux
Je vais... suivre le tissu et voir s'il m'amène vers le système viscéral et voir ce qui pourrait s'éloquer ou avoir une dysfonction sur le plan de la plèvre ou autre, tu vois, des poumons. Il faut savoir qu'il y a une convergence à partir de îles pulmonaires où tu as la rencontre entre les deux péritoines, c'est-à-dire la somatopoeuse et la somatopoeuse, donc on va dire la plèvre viscérale et pariétale, disons, qui va s'expanser. Et puis, je peux aller retrouver parfois une fixation sur un poumon pour libérer un coude.
- Philippe Guillaume
tout ça parce qu'embryologiquement, il y a une continuité de construction.
- Marc Damoiseaux
Il y a un sens à ce qu'on raconte. Ça veut dire que si on dit ça, on peut l'expliquer. C'est ça qui est important. Et c'est ça que parfois, certaines personnes me disent, tiens, je suis arrivé à les traiter ici, je n'avais pas compris. Finalement, mais en embryologie, tu m'expliques qu'il y a ce lien. Donc l'embryologie vous donne cette capacité d'avoir une vision très holistique. du corps, une compréhension très globale. Ça, c'est assez génial.
- Philippe Guillaume
On a vu les patterns de la notochorde. Il y a aussi quelque chose à tenir compte, c'est la hiérarchie des systèmes.
- Marc Damoiseaux
La chronologie d'apparition des systèmes, ça c'est très important et je pense que c'est une clé thérapeutique. Dans un tout premier temps, la première chose, si on prend une cellule et qu'on fait un peu un lien, si tu veux, entre L'ontogénèse et la phylogénèse, en comprenant bien que l'ontogénèse c'est la formation d'un être, d'un individu spécifique, et la phylogénèse ça reprendrait un peu toutes les espèces, je simplifie. Le tout premier système c'est une communication autocrine, c'est-à-dire que la cellule communique avec elle-même. C'est presque philosophique, c'est d'abord connais-toi toi-même. Et puis la deuxième chose c'est la communication paracrine, je communique avec mon voisin, j'ai un échange. Et puis seulement... plus tard va apparaître ce qu'on appelle une communication digestive. Parce qu'au début, tu as une cellule, puis ça devient des organismes multicellulaires, donc plusieurs cellules. Et puis, une des premières choses qui va apparaître, c'est un tube digestif. Et si on regarde dans l'embryologie qu'on suit, on constate que la première cavité qui apparaît, on appelle ça le blast cell, le germe du ciel. Et ce cavité-là est... votre première cavité digestif. On retrouve très très bien autocrine, paracrine, digestif. Et puis seulement va apparaître d'autres systèmes, mais ça veut dire que beaucoup beaucoup de problèmes viennent qu'on ne se connaît pas, on va dire. et qu'on ne sait pas bien communiquer avec l'autre, et qu'on ne mange pas correctement. Je pense que beaucoup de pathologies dans le corps commencent par une petite dysfonction du pancréas. Parce que c'est un tissu très profond, c'est un tissu digestif, c'est une glande, exocrine, endocrine, et qui va donner des informations de digestion par des amylases, par transformer. mais on a tous... par notre mauvaise alimentation en général, des petites pancréatites. Le rhume du pancréas, j'appelle ça pour rire, mais qu'aller libérer le pancréas sur un plan ostéopathique, par les techniques de type viscéral, que ce soit sur le plan de la mobilité, de la structure, ou autre, ou sur le plan facial, peut avoir une très très belle source de guérison. On ne le voit pas que tout d'un coup ces problèmes d'épaule, je ne sais pas pourquoi ça apparaît. Ces problèmes de cervicalgie, ces problèmes de dorsalgie, ces problèmes de digestion, ces problèmes de constipation, d'aller voir un petit peu ce qui se passe dans ce pentagone facial du pancréas, en étant très attentif, de pouvoir aider en travaillant de façon subtile, par les techniques ostéopathiques qui lui sont propres, la tête du pancréas, jusqu'au niveau de la queue du pancréas en rapport avec la rate. N'oubliez pas, en osteopathie, on ne traite pas un organe, on traite un environnement facial. Et c'est la bonne compréhension de ces axes du développement, de l'embryologie, de l'anatomie, de la physiologie, qui nous fait comprendre comment bouger. Tu vois, simplement le fait déjà de faire des torsions et des choses comme ça, était très important pour ce pancréas. Donc on retrouve dans l'ontogénèse, dans cette succession, autocrine, paracrine, digestif qui va apparaître. Et puis seulement vont apparaître les tissus conjonctifs. et puis le système circulatoire, puis le système encore.
- Philippe Guillaume
C'est marrant que tu parles du pancréas, surtout qu'elle se développe en fonction de la croissance du foie après la fermeture des neuropores antérieures et postérieures. Et donc, j'ai l'impression qu'il y a une relation à l'extérieur une fois qu'on s'est retrouvé soi-même. Et c'est à ce moment-là précis. où il y a la flexion embryonnaire.
- Marc Damoiseaux
On a la flexion, mais aussi une flexion longitudinale. Donc ça fait ce mouvement de flexion vers l'avant, que c'est une rencontre du cerveau et du cœur, qui se connaissent très bien quelque part. Et dans ce mouvement après, il y a une ouverture entre le cœur et le cerveau. Vous allez avoir tout le système digestif, toute la face qui va se développer, et entre autres avec un organe qui est très important, qui est la thyroïde, et aussi la notion du pancréas qui va se développer un peu plus tard. déjà dans cette phase d'ébauche et surtout de développement longitudinale. Donc il y a comme une action qui se fait avec tout le système glandulaire depuis l'hypophyse, la thyroïde et le système du pancréas qui va se développer.
- Philippe Guillaume
C'est ça qui est dingue avec l'embryologie. Quand on écoute réellement les tissus et ce mouvement profond, qu'on leur donne vraiment le temps de s'exprimer, on découvre des synergies incroyables entre les extrémités et le centre, la périphérie et la profondeur. On trouve des relations, des points d'appui qui datent de la construction embryonnaire. Ça donne une conscience dans les mains qui est juste extraordinaire. Parlons maintenant des synchronicités.
- Marc Damoiseaux
Reprenons le développement embryonnaire. Le mot exact, c'est les synchroniques. Quelque chose qui se passe de façon temporelle, en même temps, mais à un espace différent, avec des mêmes facteurs d'induction. Prenons... un exemple important. Il existe une synchronicité très importante dans le développement entre les yeux, la théroïde et le pancréas. Ou entre le développement du cerveau et du cœur. Ou entre le développement d'un estomac et d'un foie, ou d'un intestin. Et ça, c'est très intéressant parce que ça se soutient. Et ça permet de comprendre certains problèmes. L'importance, par exemple, pour équilibrer des yeux, ça peut être de voir ce qui se passe sur le pancréas. Ou autre, pour libérer, par exemple, Un enfant qui est tout le temps occupé à faire avec son doigt dans sa bouche pour faire comme un phénomène de sucion peut exprimer un déséquilibre au niveau de la tente du cervelet ou de l'occipute. Parce que dans les phases de développement, tu as des choses qui se sont passées de façon simultanée, comme la fermeture du palais et la fermeture du système de la tente du cervelet.
- Philippe Guillaume
Il y a aussi la synchronique entre la fermeture du thume neural et la fermeture du cellome.
- Marc Damoiseaux
Oui. La fermeture du tube neural, la fermeture du cellulome, ce sont des phénomènes qui vont se passer dans des temps le même, mais qui nous donnent des points d'appui. N'oubliez pas, un mot, un regard, le geste est guérisseur. La langue, c'est le bourgeon du cœur. et de la langue va apparaître le bouclier de votre âme, qu'on appelle la thyroïde. Thyroïdeos, ça veut dire le bouclier. Et donc ça veut dire que la voix est reliée au cœur, mais qu'elle est électrifiée par la thyroïde. Donc elle donne à 7 ans, la thyroïde devient très fonctionnelle, avec les sinus qui s'ouvrent, ça veut dire qu'elle vous donne une force, on dit l'âge de la raison. Vos voix, vos mots peuvent toucher quelqu'un, c'est ça qu'il faut comprendre. Les mains ? qui donne le geste aussi, se développent sur le cœur et reçoivent une information du cœur très rapidement sur le plan rythmique. On peut sentir avec le cœur, on peut dire que les mains c'est une expansion du cœur, d'une façon un peu philosophique. Et puis vient une troisième chose, le regard, qui est très important. Les yeux au départ ont un lien très puissant avec le cœur, ils se déposent sur le cœur. On regarde avec son cœur, on touche avec son cœur. Et on parle avec son cœur. C'est pour ça que Steele disait très tôt, c'est une très belle phrase que j'ai trouvée, il faut redonner la liberté entre le cœur et le cerveau. Il faut qu'il y ait un lien, il faut que le chemin entre votre cerveau et votre cœur soit libre. Et ça, c'est tout le mouvement embryonnaire qui nous l'enseigne.
- Philippe Guillaume
Reprenons ce mouvement embryonnaire, sachant que le cœur est au-dessus de la tête à un certain stade du développement. Donc il n'est pas... Surprenant de voir un ostéopathe qui travaille le sommet de la tête et qui se dit « Ah mais là je sens quelque chose de spécial, je suis attiré par le thorax en même temps, mais c'est pas la même vitesse. » Et là, en faisant de l'embryologie, il peut comprendre.
- Marc Damoiseaux
Dans un premier temps, si tu regardes l'apparition primitive du cœur, il vient de deux grandes parties, on va dire. Il y a une partie qui vient des cellules épithéliales, qui sont de part et d'autre de la ligne primitive. Donc, très très tôt, Déjà dans l'embryon, il va y avoir à un moment donné comme un champ d'aspiration qui va attirer ces cellules qui vont aller au sommet dans la partie qu'on appelle apicale. Vous avez la partie caudale et apicale, donc la partie la plus haute. Ce n'est pas la tête, ce sera le lieu où la tête se développera. Donc il y a des cellules qui vont se développer là et puis par la notochorte qui va se développer, il va y avoir une réaction qui va se faire au niveau du tube neural. ce tube neural va passer d'une plaque neurale à un tube neural tube neural avec une partie qui va se développer très fort dans la partie codale, dans la partie crâniale, on va dire. Et les cellules qui sont là, au-dessus, à un moment donné, il y a une vitesse de croissance différentielle qui fait que le cerveau va grandir autour du cœur et va s'enrouler comme ça. Si je fais marche arrière, je vois que les cellules sont au-dessus, mais que la croissance du cerveau vient s'enrouler autour du cœur. Et c'est comme ça que ça positionne le cœur. Donc c'est un enroulement autour de mon cœur. Mais si je fais l'inverse, je retire le tissu vers l'arrière, je vois que le système revient, que le développement du cœur est effectivement dans la partie dite apicale.
- Philippe Guillaume
Et ça, on peut le sentir dans les mains.
- Marc Damoiseaux
Et ça, on peut le sentir dans les mains, on peut le percevoir. C'est en tout cas le mouvement de liberté qu'il doit y avoir entre le cerveau et le cœur. Moi, je travaille surtout sur cette connexion. Je fais confiance au tissu.
- Philippe Guillaume
Puisque tu as commencé avec... Patrick à faire de la méditation, à te connaître toi-même. Est-ce que tous ces patterns, on peut y avoir accès par la méditation ?
- Marc Damoiseaux
Dans la méditation, il y a différents degrés. Le tout premier degré de la méditation, c'est d'abord de développer ce qu'on appelle une attention. Je développe ma capacité d'être attentif, donc ma capacité de présence. Tu es plus aiguisé de pouvoir percevoir mieux, si tu veux, parce que ça t'oblige à être présent. L'acte thérapeutique est un acte de présence. Donc c'est une aide, mais ce n'est pas de la méditation. C'est un outil, petit à petit, qui permet d'avoir accès.
- Philippe Guillaume
Parce que tu as déjà ressenti sur toi un pattern, par exemple entre la main et la plèvre, ou le cerveau et le cœur, ou un mouvement embryologique qui... Tu dis, ah ça c'est un mouvement embryologique.
- Marc Damoiseaux
On se développe autour de nos vaisseaux. Et c'est ça qui est très important, c'est que l'axe de croissance, d'orientation, c'est une vitesse de croissance différentielle. à un moment donné, va se faire entre les tubes endothéliales et les tissus épithéliaux derrière. Donc quand je travaille sur mon propre corps et que je fais mon propre tachy, je suis conscient de mon axe vasculaire. Et je me travaille sur cet axe vasculaire. Parce que c'est ça qui va orienter tous les mouvements.
- Philippe Guillaume
Tu es dans une aisance de mouvements qui empruntent ce chemin-là, tu veux dire. Voilà. Peut-être pas dans son originalité, mais dans son...
- Marc Damoiseaux
Dans sa référence, si tu veux. Non seulement je me mets sur la croissance, mais je vais libérer une articulation en étant très attentif de libérer l'artève.
- Philippe Guillaume
Et ça donne du sens. au chemin que propose Patrick avec la méditation dès le début qui te permet de te déposer en sensation dans le tissu conjonctif, le tissu de confort, celui qui permet la circulation, les échanges pour arriver au tissu limite. Effectivement, ainsi, on va vers l'écoute de la santé car on va la sentir émerger en soi. Ce sera beaucoup plus simple ensuite d'être à l'écoute en ostéopathie biodynamique et d'écouter la santé et de l'accompagner. Chez le patient. D'ailleurs, j'ai une anecdote. En méditation, j'étais dans un état de détente où la santé pouvait librement s'exprimer jusqu'à détendre mes membranes crâniennes. Mais à un moment donné, ça s'est ralenti et j'ai ressenti une localisation derrière mon œil, gauche en l'occurrence, où plus rien ne s'exprimait. Mais en rentrant dans un autre pays, plus profond et avec une forme d'intuition, et aussi parce que j'avais la connaissance de l'embryologie, s'est affiché, s'est exprimé, s'est dessiné le pattern du développement de l'œil. Et là, c'est extraordinaire de pouvoir associer une méditation, le mouvement de la santé, le mouvement tissulaire, et aussi le pattern embryologique.
- Marc Damoiseaux
Oui, tout à fait. Ça nous amène aux yeux que tu parles là. L'œil, c'est un cerveau extériorisé.
- Philippe Guillaume
Une expansion du troisième ventricule.
- Marc Damoiseaux
C'est un peu une convergence de tous les faciaires, interne et externe. J'ai eu l'occasion de bien approfondir ce cours sur l'œil. Il y a une convergence des tissus que l'œil va regarder presque par son système facial l'endroit où c'est fixé. Il est capteur d'énormément d'informations. Prenant les yeux, tu peux aller vers un point de fixation primaire. Même sur un plan énergétique, même sur un plan purement de photons.
- Philippe Guillaume
Merci de le rappeler parce que, effectivement, certaines approches thérapeutiques comme la bio-kinergie, avec ses perceptions de points et des volumes à distance du corps, évoquent cette forme d'écoute subtile du vivant. D'ailleurs, on a pareil en ostéopathie biodynamique avec les zones A et B. Ces approches rejoignent la notion scientifique des bio-photons. Ces émissions ultra faibles qui constituent un véritable réseau de communication cellulaire. On en parle d'ailleurs avec Michel Liderot dans le podcast sur l'harmonisation psychocorporelle à propos des études scientifiques consacrées au rôle informationnel de la lumière. Donc je vous invite à l'écouter, voire le réécouter. Et ce que tu dis Marc nous y ramène, car l'œil, dans sa construction embryologique, illustre parfaitement cette intelligence de la lumière. Il relie le subtil au concret. Par sa main et sa sensibilité, le thérapeute écoute les mouvements mineurs des tissus. Et par son regard, il capte cette information photonique qui lui donne accès à des plans plus subtils. Cela permet à l'information de circuler plus librement, rétablissant une cohérence énergétique et entraînant par enroulement électromagnétique une dynamique régénérative dans les fluides et à l'intérieur des tissus. Ce savoir est passionnant, car il nous rappelle que la vie se déploie dans un champ informationnel en mouvement, à la fois photonique et de matière, où la lumière devient forme, et la forme à son tour redevient lumière.
- Marc Damoiseaux
Tout à fait.
- Philippe Guillaume
Eh bien Marc, je te remercie.
- Marc Damoiseaux
Voilà, voilà.
- Philippe Guillaume
Je crois qu'on a fait une bonne initiation de ton enseignement sur l'embryologie. biodynamique comme tu nous la proposes. Merci d'avoir remis à l'endroit le sens de l'apprentissage car repartir de la construction du vivant, des champs de polarité, d'où va émerger le mouvement développemental pour aboutir enfin à l'anatomie finale. Merci aussi d'avoir replacé la méditation au début du parcours de l'étudiant parce qu'elle nous permet à la fois d'aller à la rencontre de cette santé, de rentrer en conscience avec elle, de ressentir le mouvement inhérent, émergent. Et aussi parce que c'est plus facile de l'écouter chez son patient si chez soi-même, on a fait en sorte de la sentir circuler. Et pour ceux qui, comme moi, ont suivi ce cours, merci parce qu'on perçoit clairement que lorsqu'on est pleinement présent dans ce fameux maintenant et que l'on accède à ces fameux pattern embryonnaire. toute la puissance que cela apporte à notre soin.
- Marc Damoiseaux
Merci à toi Philippe, c'était un réel plaisir. J'ai beaucoup d'élèves au bout du compte en 25 ans d'études, mais tu es le seul qui a pris le courage et la volonté de l'étudier, de le réécouter plusieurs fois parce que c'est comme ça qu'on apprend. Et donc je te remercie à toi pour tout ça.
- Philippe Guillaume
Donc je te dis à bientôt.
- Marc Damoiseaux
À bientôt Philippe, à très bientôt.