- Clémence
Hello, petit disclaimer avant de commencer l'épisode, on voulait te prévenir, on a eu un petit souci de micro de mon côté pendant l'enregistrement, donc effectivement le son n'est pas aussi clean que d'habitude, mais t'inquiète pas, la qualité de l'épisode est toujours bien là, l'échange est super cool avec Julien et on espère que tu vas kiffer. Voilà, on te laisse avec ce nouvel épisode. Salut, bienvenue sur Terrain de Coeur, le podcast qui met en lumière ceux et celles qui dans l'ombre rendent le sport encore plus beau. Je suis Clémence et je suis super heureuse de vous retrouver pour un nouvel épisode. Aujourd'hui, je vous présente Julien Lehay. Si tu te demandes qui est Julien, tu vas vite comprendre pourquoi je voulais absolument qu'on discute ensemble. Bénévole au rugby club Martignas-Illac et à la Ligue Nouvelle-Aquitaine de rugby, il a un parcours hyper inspirant. Il a joué et joue encore un rôle clé dans les actions rugby scolaires menées en Ile-de-France et en Nouvelle-Aquitaine. C'est parti ! Installe-toi confortablement et laisse-toi embarquer pour cette conversation pleine de bonnes vibes. Et donc on commence par une première partie qui est le CV bénévole. Julien, c'est à toi te laisser expliquer un peu d'où tu viens, comment tu as découvert le rugby et tout ce qui t'a amené à maintenant.
- Julien Lehay
Déjà, bonjour Clémence et merci pour l'invitation. un parcours bénévole qui commence à être bien rempli avec les années ça fait à peu près une vingtaine d'années que j'ai goûté au bénévolat tout simplement donc j'ai commencé en ile de france dans le club de Houilles, où je donnais des petits coups de main comme plein de bénévoles au club. Et puis, professionnellement, je suis devenu professeur des écoles, instit'. Et je me disais, mais pourquoi mes élèves ne pouvaient pas bénéficier de mon sport passion qui est le rugby. J'ai consulté ma hiérarchie, j'ai consulté mes collègues pour savoir si ça pouvait être un projet inspirant. Et il y a eu une adhésion. Et donc ça a donné le goût du bénévolat et quand on met la main dedans, on continue et on ne s'arrête plus. Et donc j'ai réussi à mobiliser les différents acteurs de l'éducation nationale. Donc au début avec les acteurs du club, on a fait la tournée des écoles de la commune et on a eu à peu près la moitié des écoles qui étaient partantes. On a eu une première expérience de séance et puis de tournoi final, qui a été une vraie réussite. Et la deuxième année, on a à nouveau fait le tour des écoles et là, on a eu l'unanimité de tous les collègues de la commune. Donc forcément, quand on a une expérience aussi positive, ça fait du bien et on a envie de comprendre pour faire encore mieux, pour structurer cette action-là. Et la petite aussi, la suite, c'est que... Quand on prend goût au bénévolat, on a envie d'aller sur d'autres domaines, sur d'autres champs d'action. J'ai basculé dans la pratique loisir et je voyais qu'il y avait des petits manques sur l'accompagnement. Et bon, voilà, j'ai commencé à échanger avec des dirigeants d'équipe qui me disaient qu'il y avait un manque de structuration. Je frappe à la porte de la Ligue Île-de-France, où j'évoque le problème de structuration de ces équipes loisirs. Le président de la Ligue de l'époque, Florian Grill m'encourage à mobiliser les différents acteurs de cette pratique, me donne les moyens de pouvoir accompagner. Et encore une expérience positive, où on a la volonté d'avancer ensemble, d'apporter un cadre sécuritaire et je deviens responsable des équipes loisirs en Ile-de-France. Donc toujours dans cet engagement bénévole, une valorisation et une volonté de transmettre le plaisir de jouer, le plaisir de jouer en sécurité. Donc voilà aussi un peu l'amorse du bénévolat qui m'a amené après au hasard d'un déménagement professionnel en Nouvelle-Aquitaine, où je me suis dit, bon... Et bah continuons à faire la même chose mais en gironde.
- Clémence
Du coup, je rebondis. C'est super cool que tu aies fait tout ça, que ça ait commencé en Ile-de-France et que ça continue en Nouvelle-Aquitaine. C'est là où on va pouvoir parler un peu de ce qui nous relie et de comment on se connaît de loin finalement maintenant. Donc moi, j'ai fait partie des premiers élèves qui ont commencé en 2007 les ateliers rugby scolaires en Ile-de-France et du coup dans le club de Houilles. Et donc on s'est rejoint presque 20 ans après, au rugby club Martignas-Illac où on s'est rencontrés finalement donc c'est super cool et on a pu découvrir un peu et ton parcours et le mien ensemble en discutant donc franchement je suis super contente aussi que tu puisses le présenter à tout le monde et qu'on puisse encore en discuter pour voir aussi, pour embarquer aussi d'autres personnes dans une même aventure, inspirer les gens, etc. Et du coup, au niveau du rugby scolaire, pour toi, quel est l'impact que ça peut avoir sur les élèves et quel est l'impact que ça a eu aussi sur le monde du rugby ?
- Julien Lehay
En fait, en présentant notre vécu commun, ça répond à la question. Moi, je n'ai pas l'objectif, en faisant du rugby à l'école, que les gamins, que les élèves basculent tous en club. Pour moi, c'est un peu prétentieux peut-être, mais le rugby peut faire du bien à la société, peut à travers ses valeurs montrer l'intérêt de s'engager dans un club, dans une association. Et le parcours de Clémence est peut-être finalement aussi inspirant que le mien, parce que moi j'ai atteint mon objectif, sans trop le savoir en étant très honnête, il y a plus de 20 ans quand j'ai mis en place avec le club ces actions de rugby à l'école, c'était finalement de permettre à ces enfants de leur... qu'ils vivent ce sport, qu'ils connaissent la face cachée des associations sportives. J'ai été heureux de tendre la perche à Clémence, 20 ans plus tard. Et pareil, encore une fois, sans le savoir, mais qu'elle passe la porte du club de Martignac-Illac, qu'elle s'y sente bien et qu'elle ait envie d'y rester en s'impliquant, en s'engageant. Parce qu'on se rend bien compte que ça peut être de toutes petites actions, mais comme ça peut être des actions beaucoup plus riches, beaucoup plus fortes, mais tout le monde s'apporte. Donc moi, je pense qu'en faisant du rugby à l'école, on atteint cet objectif de faire du bien à la société.
- Clémence
Et je sais que je suis bien placée aussi pour te dire que je suis d'accord avec toi et que tu as raison là-dessus. C'est vrai que quand j'ai fait du rugby à l'époque, je ne pensais pas du tout en arriver là où j'en suis maintenant et continuer dans le rugby. Donc effectivement, je pense que les valeurs que cette action peut transmettre ont un impact vraiment sur le futur, sur le développement que peuvent avoir les élèves qui font partie de ce projet. Dans ces projets-là, tu as fait en Ile-de-France et tu as fait en Nouvelle-Aquitaine, il y a quand même quelques années entre les deux. Est-ce qu'il y a une organisation, un impact différent entre les deux régions ? Est-ce que tu vois une évolution dans l'organisation de ces actions au sein des ligues ?
- Julien Lehay
Effectivement, mon parcours dans le rugby à l'école est en deux temps et deux lieux différents. Il a commencé il y a plus de 20 ans en Ile-de-France, comme on l'évoquait. Je vais faire mon ancien, mais c'est important aussi de comprendre l'évolution dans le cadre légal de l'éducation nationale il y a 20 ans. Tout était une histoire de confiance entre professionnels. Et à partir du moment où c'était validé par les... par les pairs, par les collègues, l'action pouvait être menée. 20 ans plus tard, je développe le même type d'action en Gironde. Effectivement, je découvre un cadre réglementaire beaucoup plus strict qu'il faut maîtriser pour pouvoir intervenir. Effectivement, ça va prendre en compte. Mais avec quelque chose de toujours fort et positif, c'est l'image que peut avoir le rugby qui est très favorable. Et plus on se rapproche du Sud-Ouest, et plus c'est simple pour ça. On a moins à dépasser les craintes, les inquiétudes que peuvent avoir les enseignants, les parents. Aussi, la pratique a changé. Il y a 20 ans, on était sur une forme de rugby à l'école, qui est une forme traditionnelle, avec le plaquage, le contact. L'Institution Éducation Nationale et la Fédération se sont adaptés pour une pratique de toucher. Donc, sans... sans contact et qui permet aussi la mixité. Donc, effectivement, il fallait mettre à jour un peu la manière de réfléchir le rugby à l'école. Il fallait aussi, tout est une histoire de connaissance des partenaires. Mais voilà, il y a 20 ans, c'est les changements que j'ai pu connaître.
- Clémence
Je vois et on pouvait se douter qu'en 20 ans il y allait avoir des changements. Mais donc ça m'amène à te poser la question du rôle des institutions dans l'établissement de ces actions et de ces projets, des institutions mais aussi des associations. C'est-à-dire que le rugby, il faut rentrer dans les classes, mais il faut aussi amener les clubs de rugby à te suivre et à vous suivre sur ces actions-là. Est-ce que c'est dur. On parle aussi un peu de bénévolat sur le podcast et sur les autres épisodes, mais du coup... Du coup, est-ce que le bénévolat joue ? Est-ce que les valeurs et les actions des associations jouent sur l'organisation de ce projet ?
- Julien Lehay
En fait, elles ne jouent pas au départ sur la mise en place des projets. La mise en place reste très technique, très réglementaire. Par contre, ce qui séduit le corps enseignant, c'est le partage de valeurs. Les valeurs du rugby sont proches des valeurs républicaines. Et quand on connaît, je ne vais pas rentrer dans les détails de l'histoire du rugby. Mais le rugby à 15 s'est développé par les enseignants dans le Sud-Ouest. Donc, il y a vraiment quelque chose de fort. pour rappeler que le rugby est né à l'école en Angleterre, c'est-à-dire qu'au collège de rugby, dans la ville de rugby, c'est là où un monsieur William Webb Ellis a décidé de prendre un ballon un peu bizarre dans les mains et a couru. Donc il y a vraiment cette similitude. Après pour revenir, oui l'organisation d'une action de rugby à l'école demande à avoir une certaine expertise et c'est le travail de la Ligue, c'est le travail du comité départemental d'accompagner les bénévoles de club dans cette base de connaissances pour aller frapper aux portes de l'institution éducation nationale, aux portes des fédérations sportives qui sont l'UCEP, l'UNSS.
- Clémence
Ça veut dire que la place du partenariat et effectivement de toquer aux portes est importante. Là-dessus les bénévoles des associations et les associations sont les principales partenaires de ces actions, si je comprends bien. Et ensuite, les comités, les ligues et la fédération sont aussi les porteurs de ce projet. C'est vraiment la venue des ligues et des comités vers l'éducation nationale qui amène à l'organisation de ça.
- Julien Lehay
C'est exactement ça. En fait, on ne peut pas travailler sans convention. À chaque strade géographique a sa convention. On a une convention entre la Fédération française de rugby et le ministère de l'éducation nationale, qui est une convention pilote et après avec des déclinaisons régionales, départementales. Et les clubs ne peuvent pas entrer dans les écoles sans être dans le cadre de cette convention-là. Donc il faut vraiment maîtriser cet aspect-là. Et donc si un club veut faire du rugby à l'école, il doit se rapprocher de son institution départementale ou régionale. Au rugby, nous avons des agents qui s'appellent des cadres techniques de club, qui sont missionnés pour accompagner les clubs, les bénévoles de club, les présidents de club, dans leur volonté de développement de rugby à l'école. Et donc maintenant en Nouvelle-Aquitaine, vous avez réussi à toucher à la Ligue combien d'associations sportives au niveau du rugby, combien vous ont suivi, ect... Alors, ça dépend si on est sur un public école primaire, secondaire, universitaire. Le scolaire, c'est très large. Bon, voilà, on a eu des moments forts, la Coupe du Monde 2023. a été vraiment le summum de l'action scolaire. Je peux parler de ce que je connais bien, c'est-à-dire au niveau Gironde, on a touché plus de 10 000 enfants sur le temps de Coupe du Monde. des gros événements à la pleine collègue Besson à Bordeaux avec 1200 enfants. On a eu ces grands moments phares. Après, on a ce qui vit à l'année. En gros, 80% des clubs sur la Nouvelle-Aquitaine ont une action du rugby à l'école. Ça peut aller d'un événement ponctuel, festif, à autrement des sections sportives dans les collèges, dans les lycées, qui sont engagées dans des championnats académiques, coordonnés, gérés par le UNSS avec un niveau d'expertise assez élevé. Aussi, ce que porte la Ligue, j'en sors, j'y étais ce matin, c'est des formations d'enseignants, des formations rugby qui se font sur deux jours avec des professeurs experts qui permettent, ces formations permettent la montée en compétence des profs d'EPS. Et plus un prof d'EPS est compétent, plus il transmet un enseignement de qualité à ses élèves, ce qui permet de fidéliser les élèves et fidéliser aussi les profs d'EPS dans leur action de rugby à l'école. Ça c'est vraiment le coeur de l'action des instances fédérales et tout ça, ça permet au club pour les clubs de faciliter leur action dans les écoles. Mais donc, quand on ressort de ça, on voit aussi que les événements comme la Coupe du Monde, ont eu un gros impact sur l'engagement, des enseignants, des élèves et aussi des associations. Tout à fait, en fait c'est un vrai moteur une Coupe du Monde. C'est un moment aussi de grande visibilité auprès de l'éducation nationale, auprès des différents acteurs où le rugby est mis en lumière. c'est beaucoup plus simple de porter un projet rugby en année de Coupe du Monde. Ça permet de dynamiser aussi les acteurs de terrain, les enseignants qui ont envie de développer ces projets-là. On les colore en plus avec la pluridisciplinarité, c'est-à-dire qu'on va émettre des séances de mathématiques, on va compter les points des matchs, on va faire des séances d'anglais, on va apprendre le vocabulaire autour du rugby. On va prendre l'histoire du rugby, on va prendre la géographie des nations du rugby. Il y a un réel engouement. En fait, la Coupe du Monde est une vraie locomotive. Après, à nous, qui ne sont pas des années de Coupe du Monde, de maintenir un peu ce feu, cette motivation. C'est aussi le cœur des mission fédérale.
- Clémence
C'est aussi qu'on a eu la chance d'avoir la Coupe du Monde en France et ça a permis d'avoir un réel engouement dans tout le pays autour du rugby. On a aussi le fameux Antoine Dupont que tout le monde connait qui donne aussi un élan au rugby et à l'image, aux valeurs que les personnes peuvent recevoir de ce sport-là. Donc c'est vrai que ces impacts-là, ces événements-là, ont de l'importance aussi pour la mise en place des actions et des projets dans les clubs et les institutions, dont l'image que les enfants ont du sport aussi.
- Julien Lehay
Alors moi je le vois parce que professionnellement, je suis enseignant, je suis professeur des écoles, Tous les jours, j'ai en face de moi des élèves qui peuvent me parler de rugby. Et c'est sûr qu'avant cette génération dorée des Antoine Dupont, ici on est en Gironde, donc on parlera autant d'Antoine Dupont que de Louis Bielle-Biarrey ou Damien Penaud. Mais oui, les maillots de l'UBB en Gironde fleurissent dans les classes. Les maillots du Stade Toulousain, ça fait des années qu'ils fleurissent dans les écoles de Toulouse. mais oui quand on voit l'audience du dernier match de l'équipe de France avec 10 millions de personnes qui dépassent largement l'audimat du match de l'équipe de France de foot bah oui on se dit qu'on a un peu réussi notre mission parce que ça passe aussi par ça le travail du rugby à l'école c'est ce que je dis c'est la culturation c'est que On s'est dit que ce sport peut plaire dès le plus jeune âge.
- Clémence
Oui c'est sur que le sport et ce sport en particulier peut plaire et c'est bien d'utiliser sa passion pour la transmettre aussi à ses élèves dans ton cas, mais aussi notre passion à transmettre partout, quand on discute autour de nous, dans les actions qu'on mène, et ensuite dans l'image qu'on donne aussi du sport. Par rapport à ça est ce que tu as eu des chiffres un peu des retours sur les retombées qu'ont eu les actions par exemple est ce que les actions ont apporté des nouveaux listes licenciés au club, je pense que ça doit être dur d'avoir des chiffres et des nombres réels sur le retour de ces actions-là. Mais est-ce que, en tout cas, les enseignants ou les clubs sont venus te voir pour te dire qu'ils avaient eu des nouveaux licenciés grâce à ça.
- Julien Lehay
Alors, moi, je me suis posé la question il y a déjà un petit moment. Je n'ai jamais vraiment eu de données officielles là-dessus. Il semblerait, mais rien de sûr, qu'on soit à 5% des élèves. qui franchissent la porte des clubs. Bon après sur le volume d'élèves finalement c'est quand même bénéfique, c'est une discussion qu'on peut avoir au club de Martina Siliac. Quand je pose la question on me dit oui si si et donc tant mieux. Mais encore une fois c'est comme je le disais c'est pas forcément la priorité parce que l'exemple de Clémence illustre bien. Clémence a commencé son parcours du rugby à l'école mais n'a jamais pratiqué et en même temps temps elle est bénévole dans le club ça fait partie intégrante de sa vie et on n'a pas besoin de pratiquer c'est ce que j'essaie de faire comprendre aussi au club quand ils veulent s'engager dans le rugby à l'école en disant très bien Mais fais attention parce que tu risques d'être déçu. Tu ne vas pas voir ton nombre de licenciés grimper d'un seul coup. Par contre, moi je peux t'assurer, peut-être que tu ne le verras pas, mais tu les rencontreras 10 ans, 15 ans, 20 ans plus tard. Ils seront dans les stades, ils seront devant leur télé à regarder un match. Ils seront même encore mieux dans les clubs à te donner un coup de main à la buvette, à te donner un coup de main sur la feuille de match. Ce sera peut-être aussi du futur partenaire de ton club parce qu'ils seront devenus chefs d'entreprise ou seront dans la politique, élus. Forcément, ils auront une image favorable du sport qu'ils auront vécu enfant. Donc, c'est vraiment à prendre dans son intégralité. Et moi, je ne cherche pas forcément à chiffrer. Ça n'a pas de sens.
- Clémence
Oui je vois ce que tu veux et je suis vraiment l'exemple et la preuve concrète que forcément ces projets n'ont pas vraiment d'impact sur le nombre de licenciés, mais plus sur la passion qui va être transmise et le fait de derrière reprendre une petite place quelques années après dans les associations, dans ce sport-là. Donc, effectivement, je vois où tu veux en venir. Et c'est vrai que c'est impossible de savoir exactement. Mais quand même, 5%, c'est quand même un chiffre, c'est quand même un beau chiffre, je trouve. parce qu'effectivement, il y a beaucoup d'élèves, mais en même temps, il y a énormément de sports aussi. Donc, c'est capté quand même à un large public, étant donné aussi que le rugby était vu, on va dire, il y a encore dix ans comme un sport très féminin, voire très masculin, pardon, voire même il y a cinq ans, que ça commence un peu à se féminiser, mais en tout cas, c'est 5% qui est majoritairement masculin, je pense, pour l'instant. Donc, c'est quand même un gros chiffre,
- Julien Lehay
je pense. Je vais te reprendre parce que ces 5%, ils ne sont pas que masculins. Parce que ce qui fait l'essor du rugby féminin, ce qui fait qu'on a de plus en plus de petites filles dans les clubs, c'est souvent le rugby à l'école. Je pense que les filles sont plus sensibles. Elles basculeront plus facilement dans les clubs que les garçons. Donc, moi, je crois en la féminisation de la pratique. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. C'est une seule catégorie où on a une croissance à deux chiffres. Je vais reprendre l'objectif du président de la Fédération, qui est de passer à 100 000 licenciés, alors qu'actuellement, on est à 50 000. Donc, c'est par des actions, en fait, dans les écoles qu'on pourra réussir.
- Clémence
Je suis très contente que tu m'aies repris. Je sais qu'il y a beaucoup de féminisation au rugby et effectivement on n'en voit pas tout l'impact non plus. C'est aussi ces actions-là et cette approche à l'école qui est très importante. Je répète la preuve que ça se féminise grâce à ça. Effectivement, c'est peut-être cette action scolaire qui a fait que je suis venue au club et que j'ai continué dans le rugby pour ma vingtaine, on va dire. Donc merci pour ça. Je te remercie aussi de m'avoir fait découvrir le rugby grâce à ça. Et j'espère que tu vas continuer encore longtemps parce que je suis sûre que ça inspire aussi d'autres personnes et d'autres enfants. Et donc je pense qu'on arrive à la fin de cet épisode. On a un peu parlé de tout. On a parlé des institutions qui suivent ces actions. On a parlé vaguement des partenariats, mais je pense que ça fera l'objet d'un autre épisode. On a parlé surtout de l'impact que le rugby scolaire avait sur notre sport, sur nos jeunes, sur les prochaines générations. Est-ce qu'avant de finir, tu aurais un conseil à donner pour les gens qui aimeraient s'engager, peut-être des instits ou même des comités ou des ligues qui souhaiteraient s'engager dans d'autres régions qui n'ont pas encore un Julien Lehay, mais qui potentiellement en ont dans leur entourage.
- Julien Lehay
En fait, des Julien Lehay, il y en a beaucoup, mais il faut être capable d'aller chercher le Julien Lehay. Et puis, ne pas faire peur à ces bénévoles. Il faut commencer modestement. C'est comme pour tous les apprentissages, en fait, d'avoir des réussites, même si on a des échecs, accompagner à rebondir. Moi, ce que je prône aussi au niveau fédéral, c'est-à-dire rien de mieux que les enseignants pour parler aux enseignants, c'est-à-dire que dans les clubs, sondez vos parents, sondez vos licenciés et certainement dedans, il y aura des enseignants. Et ça, c'est certain. Présentez-leur le projet de monter des actions de rugby à l'école. Encadrez-les par des experts qui pourront leur donner les compétences pour monter ce projet-là. Et l'enseignant ira voir ses pairs, pourra parler le même langage, le même vocabulaire. Et finalement, ce qui peut paraître hyper complexe pour un club, se fera très naturellement. Allez chercher ces personnes-là, écoutez les gens, écoutez leurs expériences, leurs professions, et ça sera déjà un pied à l'étrier.
La dernière chose, est-ce que tu as des choses à venir ? Est-ce qu'il y a des choses à venir à la Ligue ou au RCMI ?
Il y a beaucoup de choses. Moi je suis très gourmand des actions de bénévolat à différents niveaux, que ce soit au RCMI, au club, mais aussi sur les différentes instances fédérales où je peux être. Aller des petites exclusivités sur le club de martin yacinec on est en train de porter une opération job dating s'appelle du stade vers l'emploi ou dans la lima On fait rencontrer des recruteurs et des chercheurs d'emploi. Ils sont tous en tenue de sport autour d'ateliers rugby qui ont tous une visée, un objectif de savoir-être. Le midi, tout le monde déjeune ensemble et l'après-midi, on lève les masques, on met le costume, si on a le costume. Et on peut échanger sur le savoir-être des uns et des autres et les demandes des entreprises. Ça, c'est pour le RCMI. Pour moi, c'est un coup de boost à la vie du club, c'est un regard différent. C'est ce qu'on appelle une fédération à mission, un club à mission, parce qu'un club de rugby n'est pas qu'une pratique sportive. L'autre sujet, j'en ai beaucoup au niveau de la Ligue, mais il y en a un qui me tient à cœur parce que pour moi, il va être innovant. C'est ce qu'on appelle le rugby et personnes âgées isolées. C'est un peu aussi dans la transmission, nos anciens qui ont fait les clubs, qui ont un plaisir à venir voir le dimanche les matchs, avec le temps, avec la maladie, s'isolent et se coupent de cette passion. C'est comment permettre à ces personnes de continuer à vivre leur passion malgré l'isolement, par des moyens logistiques, avec différents partenaires. Et donc là, on est sur la mise en place d'un protocole expérimental sur un club pour aller chercher les personnes au repas d'avant-match et rester au match. Et j'espère que ce sera qu'un point de départ au niveau géographique, parce que l'idée c'est de diffuser sur l'ensemble du territoire et potentiellement même au niveau national, mais aussi un point de départ pour par exemple des actions toute la semaine de citoyenneté, pourquoi les grands-parents, les papys, les mamies n'iraient pas préparé le goûter de l'école de rugby, pourquoi les papys, les mamies n'auraient pas leur séance de rugby évidemment adaptée, mais pourraient toucher du ballon ovale. Donc en fait c'est tout ça. Et plus c'est innovant, plus ça me séduit, plus ça me motive. Donc j'en ai encore sous la pédale et encore pour quelques années.
- Clémence
Super, du coup ça me donne aussi des idées pour des futurs épisodes. On va pouvoir en parler. En tout cas, c'est super inspirant. J'ai hâte de suivre d'un peu plus près aussi ces job dating au club de Martignac-illac. Et donc voilà, c'est la fin de cet épisode. J'espère que cette conversation avec Julien vous a inspiré autant qu'elle m'a inspiré. On a découvert ensemble plein de choses différentes et je pense qu'on va se revoir sûrement pour d'autres sujets aussi. En tout cas, je vous rappelle que je vous avais lancé un petit défi. C'est vous, quelles petites actions vous pourriez faire pour avoir un impact ? Que ce soit en rejoignant une association, en soutenant un club ou une action comme celle que Julien a évoquée. Vous pouvez simplement aussi partager cet épisode pour sensibiliser autour de vous, car chaque geste compte. En tout cas, merci beaucoup Julien pour ta confiance, pour ta générosité et ton partage. Merci également à vous d'avoir été encore une fois avec nous aujourd'hui, de nous avoir écouté. Et puis si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à le partager, à vous abonner et à nous laisser un petit commentaire. Ça fait toujours plaisir et en plus ça nous aide à grandir. On se retrouve très vite pour un nouvel épisode rempli d'histoires inspirantes, d'engagement et de solidarité. D'ici là, prenez soin de vous et souvenez-vous, ce sont les petites actions qui écrivent les plus belles histoires. A bientôt sur Terrain de Cœur.