#46 • Arthur (32 ans) : construire sa liberté avec le féminisme, le milieu sexpo et les relations libres cover
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Terres Intimes

#46 • Arthur (32 ans) : construire sa liberté avec le féminisme, le milieu sexpo et les relations libres

#46 • Arthur (32 ans) : construire sa liberté avec le féminisme, le milieu sexpo et les relations libres

1h15 |19/11/2025
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#46 • Arthur (32 ans) : construire sa liberté avec le féminisme, le milieu sexpo et les relations libres

#46 • Arthur (32 ans) : construire sa liberté avec le féminisme, le milieu sexpo et les relations libres

1h15 |19/11/2025
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Description

Arthur aime faire rire, découvrir, comprendre et écouter.
Dans cet épisode, il nous emmène à travers son parcours intime : une adolescence marquée par la dépression de sa mère et du silence émotionnel de son foyer, une première fois ratée, une histoire d'amour de 3 ans, un voyage en Australie qui l’ouvre à la liberté, des histoires de désir, de jalousie, de relation libre… et un éveil féministe auprès de ses soeurs.

Avec humour et délicatesse, Arthur nous parle de son parcours, de ses doutes et de comment il s'épanouit dans ses Terres Intimes.

Un récit sincère, joyeux et nuancé, à la croisée du corps, de l’amour et des relations qui transforment.


❤️‍🔥🙏 Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner et à lui mettre 5 étoiles, ça aide énormément.

Pour découvrir l'univers de Terres Intimes : https://www.instagram.com/juliettecervera

Si vous souhaitez témoigner dans Terres Intimes : écrivez-moi sur Instagram ou par e-mail (c'est par ici : cervera.juliette@gmail.com)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, t'es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi loin des injonctions de la société, du travail. C'est vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça et de dire « Ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? »

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Terres intimes, le podcast qui explore la sexualité et l'intimité de personnes comme vous et moi. A chaque épisode, découvrez des témoignages authentiques et remplis d'engagement, des réflexions et des outils pour vous aider à vous sentir plus libre, apaisé et joyeuse dans votre vie intime. Parce que s'épanouir dans sa sexualité est autant une nécessité qu'un acte révolutionnaire. Si le podcast vous plaît, s'il vous fait du bien, si vous avez même envie de le partager à vos amis, alors n'hésitez pas à vous y abonner. pour ne rater aucun épisode et à lui mettre 5 étoiles. C'est un petit clic pour vous et pour nous, c'est beaucoup. Je suis Juliette Cervera et vous écoutez Terres Intimes. Chers intimes, quel plaisir de vous partager aujourd'hui la voix d'Arthur, un jeune homme de 32 ans rencontré il y a quelques années. Arthur, c'est ce mec toujours partant pour faire rire, découvrir des nouvelles choses, célébrer l'amitié. ou encore avec qui parler de féminisme fait du bien. Il s'est posé des questions, continue de s'en poser, et surtout continue d'en poser aux femmes autour de lui. Je trouvais aussi qu'il parlait bien de ses émotions, alors le jour où j'ai compris que les émotions et lui, ça n'avait pas toujours été aussi évident, j'ai eu envie de plonger dans son parcours. Ensemble, nous avons parlé de sa jeunesse imprégnée de la dépression de sa maman, de son besoin de faire rire, de sa découverte du fait d'être séduisant, de son premier amour, d'un voyage inoubliable en Australie, de son éveil féministe, de l'importance d'écouter les femmes, encore et encore, de sa nouvelle histoire d'amour construite autour de la notion de liberté et du milieu sexe positif. Je vous souhaite une très belle découverte des terres intimes d'Arthur, riche, gourmande et joyeuse. Bonne écoute. Bonjour Arthur.

  • Speaker #0

    Hello.

  • Speaker #1

    Je suis très contente que tu sois là ce soir, merci beaucoup d'être venu chez moi, j'espère que tu as passé un bon dîner. Ça fait quelques temps que je n'ai pas fait d'interview, donc c'est un petit peu intimidant, mais c'est surtout ça fait... très longtemps qu'on parle de cette interview, qu'on a échangé. Donc merci beaucoup de prendre ce temps. Et je vais commencer avec la question de Terres intimes qui est, à quel âge as-tu commencé à te poser des questions sur la sexualité ?

  • Speaker #0

    Alors, l'âge exact, je ne sais pas. Je dirais que mes souvenirs les plus nets, c'était fin collège, début lycée. Donc je dirais peut-être autour de 15 ans.

  • Speaker #1

    Et tu avais quoi à ce moment-là comme imaginaire autour de la sexualité ?

  • Speaker #0

    De ce que je me souviens, c'était très numérique, on va dire. C'était les débuts d'Internet et des jeux vidéo. Je pense spontanément à des icônes des jeux vidéo comme Lara Croft ou des choses comme ça ou dans des magazines que tu pouvais voir ou lire. Donc ouais, ça a commencé avec le numérique je dirais.

  • Speaker #1

    C'était la période d'Angelina Jolie, etc.

  • Speaker #0

    Ouais, à peu près. Tu as joué Lara Croft ? Non, je ne sais pas, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Oui, elle a joué Lara Croft. Elle a joué Lara Croft. En fait, elle a joué Lara Croft. Il y a deux films qui sont incroyables et dedans, elle est incroyable. Il faut que tu les vois. Est-ce que tu pouvais parler de sexualité au sein de ta famille ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non. Franchement, non, je ne me souviens pas avoir pu en parler. Ah si, je me rappelle d'un épisode, toujours lié aux jeux vidéo. Je me rappelle que j'avais acheté, donc j'étais ado, j'avais acheté GTA. Le fameux jeu vidéo où tu vas faire n'importe quoi, rouler sur des gens avec un Hummer et acheter un bazooka. Et en fait, tu pouvais aussi interagir avec des prostituées. Et en fait, tu pouvais payer, elles montaient dans ta voiture. Et je crois que juste tu voyais les suspensions de ta voiture s'agiter un peu. Et en fait, je ne sais pas, j'avais trouvé ça un peu dérangeant. Et je me rappelle, j'avais été voir ma mère et j'avais dit à ma mère, en fait, il y a des prostituées dans mon jeu vidéo. Et elle m'avait dit, on va tout de suite le ramener au magasin. Et je pense que c'est la seule interaction que j'avais eue sur la sexualité avec ma mère. Sinon, on ne discutait pas vraiment de l'intime, je pense.

  • Speaker #1

    Mais tu avais quel âge quand tu as acheté GTA ?

  • Speaker #0

    C'était en dessous de l'âge requis, je crois. C'était un thug. Je ne sais pas, 15 ans, je pense.

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de ta maman. Tu as grandi avec ta mère, ta grande sœur. Dans quel cadre affectif et émotionnel tu as grandi ?

  • Speaker #0

    J'ai, bon, assez particulier, mais je sais pas, comme certainement beaucoup de familles, mais moi j'ai ma mère qui est très dépressive depuis des décennies. Donc ça a été toujours émotionnellement particulier, je dirais, avec parfois des ambiances un peu lourdes ou disons que la place pour les émotions a été assez particulière, je dirais, au sein de la maison. Mon père était à fond dans le boulot, donc je le voyais pas trop trop et je partageais pas grand chose avec lui à l'époque. Donc, je dirais, ouais, mon éducation, elle dépendait surtout de ma mère. avec une place pour les émotions peut-être un peu restreinte ou un peu particulière et tu parlais de ma soeur je crois j'ai une soeur et donc deux grandes soeurs, enfin j'ai trois grandes soeurs donc j'ai grandi entouré de femmes en plus assez charismatiques, exubérantes donc c'était assez inspirant, mes deux grandes soeurs étaient plus à la maison quand j'ai grandi elles avaient déjà quitté le foyer comme on dit mais Avec mon autre sœur, c'était hyper tumultueux. C'était vraiment chien et chat, quoi. Donc, voilà. Donc, ouais, plutôt l'éducation de ma maman. Et donc, plutôt axée, j'ai le souvenir quand même de quelque chose d'assez, malgré tout, assez doux, créatif. Écoute, plein de valeurs, je pense, qu'on associe aux femmes. Voilà. Sans vouloir faire de l'essentialisme, quoi.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais adolescent, est-ce que c'est lié à cette ambiance à la maison ? Ouh ! On ne sait pas trop, mais tu me disais que tu avais ce rôle de clown de la bande, donc très joyeux. Est-ce que tu te sentais désiré, désirable ? Est-ce que l'intimité, c'est quelque chose qui t'intéressait ?

  • Speaker #0

    Pour faire le lien avec l'éducation, vu que je n'avais pas trop de place pour mes émotions, je pense que j'intellectualisais beaucoup mes émotions. Et je pense que ça passait beaucoup par l'humour. Je pense que j'ai développé un sens de l'humour. Peut-être pas que fonction de ça, je ne sais pas. C'est toi qui dis, mais en tout cas, il y avait beaucoup ça. J'aime beaucoup faire le pitre et surtout à l'époque. Et donc, tu me dis, en tant que clown de la bande, est-ce que je me sentais désiré, désirable ? En fait, je m'en foutais un peu. Pour ce qui est de l'adolescence, période lycée, en fait, vraiment, mon focus, c'était de faire rire les copaines. Et le reste passait... C'est un peu au-delà. Je n'avais pas forcément, je pense, les codes de la drague ou de la virilité. Moi, j'aimais juste m'amuser, faire rire. Donc voilà. En plus, je me sapais, je me foutais de comment je m'habillais. Du coup, j'étais parfois habillé comme un sac. Mais je faisais quand même rire les gens, pas malgré moi, j'espère. Je ne pense pas.

  • Speaker #1

    Justement, tout à l'heure, tu me disais que c'est à l'adolescence que tu as commencé à te poser ces premières questions sur la sexualité avec la pornographie. Quelle place avait la pornographie à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    C'était Lara Croft. pas tout à fait la pornographie. Mais en effet, il y a eu aussi un peu de pornographie. Et d'ailleurs, je me rappelle, ça a commencé, on va appeler ça du soft porn. Je me rappelle à l'époque, c'était l'époque des jeux flash sur Internet et il y avait un jeu, c'est terrible, en fait, où tu pouvais faire des tirs au but. Et en fait, à chaque fois que tu marquais un but, t'avais une espèce de nana qui enlevait un vêtement. C'est le combo du foot. Vraiment, il n'y a rien à caler. Et vraiment, c'était un mauvais cartoon. C'était de la 2D. Et enfin, vraiment, c'était assez sordide, mais ça nous faisait bien rire. Et je pense que ça a commencé avec ce genre de pornographie 2D un peu bas de gamme. Et après, il y a eu de la pornographie. Je pense que si j'ai le souvenir d'un voyage, je crois que c'était fin du collège, où on avait des PSP, des PlayStation Portables. Et pendant un voyage scolaire, il y avait le rigolo de la classe qui faisait tourner un film porno. Je pense que c'était un des... classiques de Clara Morgan à l'époque, je pense, dans le bus du voyage scolaire. C'était un peu les premiers émois de la pornographie, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en train de me dire que tu étais le clown de la bande, mais ce n'était pas toi le rigolo de la classe, par contre.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense qu'à l'époque, je n'étais que numéro 2. C'est après que j'ai pris mon envol.

  • Speaker #1

    Tu as eu ensuite ta première vraie relation, en tout cas, c'est comme ça que tu me l'as nommée. Comment ça s'est passé ? Comment tu t'es sentie ? Et en fait, comment cette relation a commencé ? Quelle place tu donnais à tes émotions dans cette relation ?

  • Speaker #0

    Première relation, je pense que c'était fin du lycée. Comme je disais, j'étais le clown de la bande. Je pense que j'ai eu quand même des crushs au lycée. Mais vu que ce n'était pas ma prio, je ne faisais pas trop attention à moi. Je pense que je me suis fait pas mal friendzoner. Mais je crois que je m'en foutais un peu. Et je me rappelle, j'avais un binôme au lycée, mon meilleur pote. Lui, c'était le donjon du lycée. Il avait un CV déjà à l'époque. long comme le bras. Et à un moment, je me rappelle, il vient me voir, c'était à une fête de fin d'été au lycée, et il me dit, mais tu sais, je ne sais pas, genre, t'es drôle, tu vois, je te connais maintenant, t'es mon pote, t'es drôle, t'as un peu de charisme et tout, tu devrais l'utiliser, je pense que t'aurais du succès et tout. Et c'est marrant parce qu'il me dit ça à une soirée où je regarde avec des grands yeux en me disant, ah ouais, tu crois et tout, machin. Et en fait, c'est à cette même soirée, je crois, que j'ai... Je me suis fait un peu draguer, je crois que c'est quand même elle qui m'a entrepris plus que l'inverse. Et voilà, c'est comme ça que j'ai connu ma première copine. Et ouais, je pense à un peu débloquer un truc. Une petite synchronicité, un petit alignement.

  • Speaker #1

    Et ça a duré de temps cette relation ? Comment ça a fini aussi ?

  • Speaker #0

    Je crois que ça a duré peut-être trois ans en tout, avec une pause au milieu.

  • Speaker #1

    Quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'était du sérieux. Donc ouais, ouais, ça a duré trois ans. Pause au milieu, je ne sais pas, un moment, on a dû... En fait, on n'a jamais été dans la même ville. Et je crois qu'il y a un moment où ça a été un peu compliqué. On a fait une pause et après on s'est remis ensemble. Donc j'irais au milieu, quoi. Pause demi-parcours, quoi.

  • Speaker #1

    Et tes premières relations amoureuses et sexuelles, c'était avec elle. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas avec elle. Ma première fois, c'était juste avant elle. Mais raconte ! Attends,

  • Speaker #1

    raconte si tu en as envie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bien sûr, je peux raconter. C'était d'un romantisme absolu. Donc, c'était, je me rappelle, à Bordeaux. Sortie de boîte. enfin non c'était plutôt j'étais en boîte avec des camarades de promo donc je disais fin lycée tout à l'heure j'ai rencontré ma première copine au début d'études je crois, c'était même pas au lycée et donc c'était avec ces camarades de promo j'étais en boîte de nuit à Bordeaux et en fait je suis rentré avec une de mes camarades de promo et je pense qu'on avait chacun 2 grammes dans le sang donc elle c'était clairement pas sa première fois elle était un peu plus âgée que moi et moi c'était ma première fois, je pense que c'était vraiment sordide ça méritait pas une étoile sur Halluciné enfin vraiment c'était nul ... Et je dis ça, pardon, moi j'étais nul, je pense que la situation était assez nulle, j'en ai pas vraiment de souvenirs, mais voilà, c'était pas très romantique, ni je n'en garde pas un souvenir délicieux.

  • Speaker #1

    Et donc dans ta relation de trois ans, tu as pu plus explorer ce que c'était, te connaître, donc comment ça a évolué à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Donc comme je disais, ma première copine a été assez entreprenante déjà dans la drague des débuts et même en général dans la relation. Donc, en vrai, je lui en suis assez reconnaissant pour ça. Mais elle m'a pas mal pris par la main, au sens propre comme au sens figuré, bien sûr. Et voilà, à me montrer des choses. Elle n'était pas forcément plus âgée que moi, mais je ne sais pas, elle était plus sûre d'elle, plus entreprenante. Et du coup, on a exploré ensemble. Mais elle, elle m'a montré pas mal de choses. Comme je disais, de base, je n'étais pas forcément très dans mes émotions. Enfin, j'étais beaucoup dans ma tête. Donc, voilà, j'ai appris au fur et à mesure à... à faire attention, à écouter, à dire je t'aime, ces premières choses-là. Et je lui dois beaucoup, c'était cool.

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a marqué sur ma feuille, pardon, est-ce que tu pourrais nous raconter ton premier crush ? Et j'ai sauté cette question et en fait, j'ai envie que tu m'en racontes ton premier crush.

  • Speaker #0

    Attends, parce que moi, je me dis que c'était peut-être ça, mon premier crush. En fait, des premiers crushs, alors OK, je pense que j'en ai eu pas mal au lycée. Je ne me rappelle pas d'un en particulier. Mais en fait, moi, j'avais vraiment ce truc de... Ouais, je pense que j'étais trop friendzoned et vu que j'aimais trop faire rire. En fait, je pense que même si j'avais un crush sur une fille, j'allais pousser la rigolade toujours jusqu'au bout. Et j'allais jamais tomber dans le flirt, tu vois, comme mes potes pouvaient tomber à un moment. Et donc, je pense que je me créais jamais d'opportunité, entre guillemets. Enfin, je laissais pas trop la place à l'ambiguïté ou à la séduction. Donc, il y a eu plein de nanas sur lesquelles j'ai pu crusher, je pense, au lycée. Mais ça ne s'est jamais concrétisé.

  • Speaker #1

    ok Donc, ces crushs, cette première fois dont on ne garde pas un souvenir incroyable, cette première relation, est-ce que quand tu lui disais je t'aime, tu le ressentais en toi ?

  • Speaker #0

    Excellente question. Je ne sais pas, avec du recul, je n'ai pas l'impression que ça me faisait vraiment, tu vois, les papillons dans le ventre ou le truc. Encore une fois, il y avait un truc, j'intellectualisais pas mal le process, tu vois. Pour moi, c'était OK, elle est cool, elle est jolie. On passe du bon temps. C'était une somme de facteurs égales. Je t'aime. C'était très mathématique. Je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti trop de trucs. Et d'ailleurs, de la même manière, je ne t'ai pas répondu tout à l'heure, mais tu parlais même de notre rupture. et en fait il y a eu vraiment un truc où je me rappelle elle m'a quitté c'était à son initiative plutôt donc au bout de 3 ans et je me rappelle je rentrais d'un voyage et vraiment je pose mes valises et elle m'a dit je crois que c'est fini et en fait je me souviens m'a dit ok, donc là c'est le moment où tu dois être triste. Et tu sais vraiment ça m'a pas du tout, enfin j'ai pas du tout eu la boule, j'étais un peu surpris, mais tu sais j'étais presque en mode ah ouais non mais là je crois qu'il faut que je pleure quoi. C'est presque comme on lire un script, parce que j'avais pas vraiment appris à vivre ces choses-là quoi.

  • Speaker #1

    Après cette relation, tu as plus consommé, en tout cas c'est le mot que tu as utilisé. Qu'est-ce que tu cherchais à ce moment-là quand tu t'es mis à consommer ?

  • Speaker #0

    Déjà je disais consommer parce que c'était la période des ZAP donc j'arrivais à Paris. la grande ville de tous les possibles. Et ouais, je dis consommer parce que c'était les apps et qu'il y avait vraiment ce truc de, tu sais, c'est les premiers temps où tu découvres le swipe, c'est vraiment cette marchandisation des gens et des profils. Et donc, voilà, c'est pour expliquer un peu le côté consommation. Qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que du coup, cette première relation m'avait montré qu'il y avait un truc de possible, interagir en l'occurrence avec les femmes parce que j'aime plutôt les femmes. Et que c'était chouette et que je me suis dit pourquoi pas recommencer. Les apps principalement avaient ce côté, il y a plein de possibilités, plein de profils et tout. Donc moi j'aimais bien. Et qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que je ne cherchais rien de particulier. Moi il y avait ce truc de ok, ça a l'air fun, ça a l'air cool, continuer à rencontrer des gens. Enfin vraiment, je pense qu'à la base j'ai quand même ce truc de moi j'aime faire le clown mais je suis aussi sincèrement curieux. J'aime écouter les histoires des gens, a priori comme toi aussi. Et du coup, il y avait ce truc de, de toute façon, au pire, je rencontre des gens cool et je m'entends bien avec les nanas en général. Je ne sais pas, peut-être que c'est lié au fait aussi que j'ai grandi qu'avec des femmes. Mais en fait, j'ai aussi beaucoup de potes mecs. Donc, encore une fois, je ne veux pas forcément faire de ce genre de raccourci. Voilà, donc je me disais, c'est l'occasion d'encontrer plein de gens cool, interagir avec des filles, c'est cool. Si c'est souhaité. donc let's go

  • Speaker #1

    Je reprends juste ce que tu disais tout à l'heure sur ton intérêt pour la sexualité qui n'était pas si poussé. Est-ce qu'à ce moment-là, il y a une curiosité de rencontrer, de flirter ? Et est-ce qu'il y a un réel intégré pour la sexualité en elle-même, pour le plaisir ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça fait partie du truc. Parce que clairement, trois ans avec ma première copine, je partais d'un immense fail, qui était cette première fois un peu catastrophique. Et c'est tout à fait OK. Mais ouais, on a appris plein de choses, on a découvert quand même pas mal de choses tous les deux, et le sexe était assez chouette, donc clairement ça faisait partie des facteurs motivants, je me dis, bah attends, la sexualité, c'est quand même sympa, en plus je pense qu'on la faisait de manière très... c'est les débuts, il y avait beaucoup de... mais je pense que c'était quand même très joyeux, très consenti, très... comment dire, réciproque, je pense qu'il y avait ce truc-là, donc je pense que c'était assez sain, et donc j'étais content de pouvoir retrouver ça, mais c'était pas ma... première motivation dans les rencontres. Mais clairement, ça faisait partie.

  • Speaker #1

    Après, tu as eu 26 ans et tu es parti en Australie. Et là, tu m'as dit que ça avait changé quelque chose dans ton rapport au corps, à la fête et à la sexualité.

  • Speaker #0

    Ouais, alors potentiellement, l'Australie, j'ai fait le classique permis vacances-travail pendant un an. Ce moment où tu quittes ton nid et ton avenir tout tracé pour aller te perdre dans les fermes australiennes avec des gens qui ont des mulets, des accents incompréhensibles. et plein d'animaux dangereux pour tout ça, pour faire des travaux où tu gagnes une bouchée de pain. Et c'était incroyable sur beaucoup de plans. Mais en effet, pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, tu es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi du coup, loin des injonctions de la société, du travail. Je trouve que c'était vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça. Et de dire, ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? Donc avant tout, il y a une exploration de cette liberté-là, qui n'est pas forcément uniquement sexuelle ou intime, mais ça en fait partie. Donc vraiment, moi j'ai trop kiffé me faire plein de potes. En plus, t'as vraiment ce sentiment de, en fait, je suis libre d'interagir avec qui je veux, d'être pote avec qui je veux. S'il y a des gens que j'ai envie de garder un peu dans mon sac à dos, entre guillemets, je les garde. S'il y en a avec qui ça ne doit pas durer longtemps, tant pis. Et donc cette grande liberté-là était assez cool. Et puis tout le monde est dans cette optique-là. Donc il y a vraiment une grande spontanéité des rencontres, une grande liberté, une grande curiosité. Et donc ça amène à des amitiés très fortes et aussi ça peut être des interactions très fortes intimement ou sexuellement ou amoureusement même.

  • Speaker #1

    Amoureusement ?

  • Speaker #0

    Oui, amoureusement, je dis amoureusement. Parce qu'il y a différents formats d'interaction, je dirais, en Australie. Non, mais tu vois, par exemple, il y avait cette fille que je voyais, avec qui je suis toujours ami d'ailleurs. En fait, au début, on était amis. Après, on est devenus un peu amants. Et on s'est dit, mais finalement, est-ce qu'on ne se mettrait pas en couple ? En fait, je me suis dit, mais attends, moi, en fait, je suis là pour voyager. Donc, en fait, j'ai dit, c'est peut-être pas le bon moment. Donc, ouais, ouais. Et puis, il y a des moments où ça a été clairement plus des one-shot, quoi.

  • Speaker #1

    Justement, tu m'as raconté une scène improbable dans un parc en plein jour. et tu m'as parlé d'autres expériences plus libres. Tu pourrais nous en raconter quelques-unes. Et aussi ce qu'elles t'ont apporté, si elles t'ont apporté quelque chose de particulier.

  • Speaker #0

    Bien sûr, très exotique ces expériences. Je ne sais pas, j'avais aux alentours de 25 ans. Je pense que j'étais parmi les vieux backpackers. Et non, en fait, je dis une connerie, les gens avaient autour de 20, entre 20 et 30 ans. Et donc voilà, encore une fois, cette grande liberté de rencontre, etc. Je faisais donc beaucoup la fête. J'ai visité plein de villes différentes en Australie. Et à chaque fois, je me disais un groupe d'amis différent. et j'aimais trop parce que Vraiment, c'était une nouvelle ville, un nouvel épisode de la série, avec des nouveaux potes, des nouvelles intrigues. Et puis tout est en accéléré. Chaque ville, c'est une nouvelle ville, un nouveau taf qui va durer quelques mois, des nouveaux potes, un nouveau lieu de vie. C'est vraiment des tableaux différents à chaque fois. Et là, je me rappelle, c'était une période où je bossais dans des fermes, dans des chevignicoles même, au fin fond de la brousse australienne, entre Sydney et Melbourne. Je faisais, ouais, je bossais pour des chez Vinicole qui faisaient du vin horrible, je pense. Et maintenant que j'ai vu les backstage, je peux vous confirmer que c'était pas un vin délicieux. Et on faisait ça toute la journée, 7 sur 7, on faisait les 3, 8 et tout. Et en fait, est arrivée la semaine du Nouvel An. Et donc en Australie, il fait chaud et tout, et c'est cool. Et donc le Nouvel An, on avait décidé d'aller passer une semaine à Melbourne. Et autant vous dire que... C'était le groupe de potes qui bosse dans les fermes en faisant les 3, 8, 7 jours sur 7 depuis 2 mois. Donc quand on est arrivé en ville, comme dirait l'autre, les gens changeaient de trottoir. On était comme des fous. On s'est dit, vas-y, on a une semaine. Donc on a fait beaucoup la fête. On faisait n'importe quoi. C'était très chouette. Et je ne sais plus, on va dans un club un lundi matin, parce que pourquoi pas ? Le Breakfast Club. Et à Melbourne, pour ceux qui connaissent. Et bref, je ne sais plus, je me rappelle d'ailleurs, on rentre dans ce club en se disant, on va y rester. Les gens venaient là-bas en after, mais nous, on avait quand même dormi avant. On n'avait pas fait le tour du cadran. On y allait. On s'est dit, de toute façon, à midi, on sort, on va au resto, tranquille. En fait, à 10h, on était à fond. On s'est dit qu'on avait bu, je ne sais pas, 4 Corona et c'était parti. En fait, j'ai rencontré une nana néerlandaise. Et en fait, on a bien matché. Et puis, je ne sais pas, on était clairement tous les deux très excités. Pas seulement sexuellement, juste de la fête. et voilà Et donc c'était un lundi, c'était un lundi midi, et je me rappelle, on s'est dit, je pense qu'on avait envie de sexer, donc on s'est dit, on va pas faire ça dans le club. On s'est dit, bah vas-y, on sort du club, je sais pas, tout s'est fait à l'impro. On sort du club, dans un premier temps, on va dans un bar, vraiment juste à côté, donc un lundi après-midi, en plein jour, et il n'y avait que nous dans le bar, je pense. On a pris un verre, et je pense qu'au bout de 15 minutes, on est dans les toilettes du bar, en train de faire nos affaires. Donc je me dis, c'est sûr que la barmaid, je crois que c'était une barmaid, je me rappelle très bien parce que vous allez voir la suite, elle s'en souvient, elle sait que ce qu'on a fait, je pense, dans le bar. Et après, je me rappelle, on avait pris un Uber pour rentrer chez nous. Sauf qu'on a dû réaliser dans le Uber qu'en fait, on n'avait pas de chez nous, qu'elle était dans un hostel et que moi aussi. Donc on était respectivement dans des dortoirs de 12 et qu'on n'allait pas pouvoir continuer nos affaires chez nous parce qu'il n'y avait pas vraiment de chez nous. Et je me rappelle, on a arrêté le Uber en haut d'un parc et donc il commençait à pleuvoir donc il n'y avait pas grand monde dans le parc Et je me rappelle, on commence à traverser le parc. Et en fait, je sais pas, à un moment, on s'est arrêtés. Et en fait, on a repris nos affaires, quoi. En fait, on a fait l'amour en plein milieu du parc. Mais vraiment, genre... Ouais, en plein milieu du parc, quoi. On voyait des joggers au loin. Je pense que personne nous a vus de près. On a traumatisé aucune famille, aucun enfant. Il pleuvait, il y avait vraiment personne. Mais c'était improbable. Je pense qu'on l'avait pas du tout vu venir. et ça nous a fait beaucoup rigoler. Et en fait... Donc c'était très drôle. Au final, on a débarqué à un hostel. Et là, je crois, mon hostel. Je me suis rendu compte que je n'avais plus mon téléphone. Et c'est là que ça devient drôle. Parce que vraiment, on en avait quand même un peu un petit grain. Et je n'avais plus de téléphone. Et donc, je me rappelle, le lendemain, en fait, j'ai refait tout mon parcours à l'envers. Donc je suis repassé dans le parc avec mes potes qui ricanaient beaucoup. Dans le club, j'avais demandé. Et en fait, j'ai retrouvé mon téléphone au bar, le fameux bar. Et c'était très drôle. Parce que vraiment, la nana, je dis, vous n'avez pas trouvé un téléphone. Et tu sais, elle m'a regardé. C'est vraiment mode. Je sais, tu sais. Je sais ce que tu as fait, mais je te rends quand même ton téléphone. Donc, je suis extrêmement reconnaissante. Voilà, c'était une petite anecdote très cool. Donc, je n'ai pas fait l'amour dans des parcs en public. Je ne me suis pas découvert un king pour le sexe en public. Mais en tout cas, je pense qu'il y avait cette liberté là, qui se retrouvait un peu dans tous les gens qui voyageaient. Et donc, il y avait ce truc de, en fait, c'est aussi possible de faire ça.

  • Speaker #1

    tu vois pourquoi pas quoi donc c'est un truc de pourquoi pas et tu l'as revu cette néerlandaise ?

  • Speaker #0

    je l'ai revu une fois genre 2-3 jours après on s'était un peu envoyé un message en mode ohlala qu'est-ce qu'il s'est passé je crois que c'était incroyable on recommence et en fait c'est drôle parce que quand on s'est revu la deuxième fois on était presque gêné timide il y avait ce truc de qu'est-ce qu'il s'est passé ? qui êtes-vous ? et je me rappelle cette fois on avait pris une chambre individuelle dans son hostel je crois Et je me rappelle, on avait pris une bouteille de Prosecco en se disant, vu qu'on était presque un peu timide, on s'est dit que ça allait nous donner du courage. Et tout ce qui s'est passé derrière cette porte relève de l'intime et de l'acrobatique. Et en vrai, c'était très cool. Et de l'acrobatique. Vraiment, la timidité s'est vite évaporée. Et c'était très rigolo. Et après, on ne s'est jamais revus, on s'est échangé quelques messages. Et voilà, je pense que... Ça s'est arrêté là et ça reste un souvenir très joyeux.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette histoire. Après, tu es rentrée à Paris. Et là, tu as passé beaucoup de temps avec ta sœur. Et elle t'a transmis ce qu'on adore, une conscience féministe. Est-ce que tu te souviens des prises de conscience qui t'ont semblé, enfin qui te semblent aujourd'hui et à l'époque aussi, les plus importantes, celles qui t'ont le plus ouvert les yeux par rapport au féminisme ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Donc, me voilà de retour d'Australie, où clairement, je n'étais pas devenu... Beaucoup plus intelligent au vu de tout ce que je vous raconte. C'était l'aventure, mais voilà, un enrichissement autre qu'intellectuel. Donc je reviens à Paris et donc en effet, je retrouve ma sœur qui avait déménagé à Paris à ce moment-là. En fait, parce qu'elle quittait de manière un peu tumultueuse son copain de l'époque. Et du coup, on s'est retrouvés. Et d'ailleurs, je disais plus tôt qu'on était un peu comme chien et chat quand on était plus petit. là c'était c'était C'est vraiment, je pense, à cette période-là qu'on s'est retrouvés. Donc, après nos 18 ans, on avait déjà commencé à avoir des rapports un petit peu plus courtois. Mais là, je pense que ça a été un peu le shift. Et en fait, c'est un mec qui n'a pas été très cool avec elle. Et donc, ça a été une première révélation. Déjà, de me dire, voilà, attends, quelqu'un n'est pas cool avec ma sœur, ben, c'est pas sympa, quoi. Et elle, je pense qu'elle avait déjà commencé à se forger une conscience féministe par des lectures, par... Ouais, des expériences. Et du coup, on a commencé à beaucoup en parler. Moi, vu que je suis très curieux. Et encore une fois, en fait, moi, les femmes de ma vie, en l'occurrence, ma mère, mes sœurs, c'est pas cool qu'on leur fasse du mal. Donc, je voulais chercher à savoir pourquoi. Et puis, en fait, j'ai découvert que ce gars-là lui avait fait du mal, mais qu'en fait, c'est plein de choses qu'on retrouvait aussi dans la société. Et c'est elle qui m'a transmis ça aussi. Donc, j'ai été touché par le fait que ça arrive avec une personne qui m'est très proche. de réaliser En fait, c'est arrivé à plein d'autres filles qui me sont très proches, des amis, ma mère. Tu vois, ça a élargi un peu ce genre de discussion. Je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de femmes de mon entourage qui avaient été touchées par ça. Donc moi, ça m'a vachement touché, questionné. Et donc, voilà, j'en ai beaucoup parlé avec ma sœur. Et je pense que j'avais un peu ce truc de... Je pense que je n'ai jamais eu trop de mal à me remettre en question. Enfin, je ne pense pas avoir jamais été trop, trop fier. Je pense, encore une fois, avoir... peut-être une éducation avec pas trop de codes masculins, parce que, je sais pas, mon père était pas forcément très très présent dans mon éducation, et puis même les potes que j'avais, nous on était plus à jouer et faire des bêtises, mais il y avait pas trop de trucs de compétition, domination, je sais pas, des traits un peu parfois, tu vois, je sais pas, qu'on prête à la jante masculine. Et donc voilà, je pense que j'avais déjà une posture de, ok, moi je suis un mec aussi, je suis chaud de me remettre en question, donc qu'est-ce qu'on fait de mal et qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ?

  • Speaker #1

    Et justement, comment ça t'a ouvert les yeux sur... Comment ça a changé ton regard sur tes relations, sur ton rôle en tant qu'homme dans l'intime et la sexualité, et aussi au-delà de la sexualité, dans ton rapport aux femmes, généralement ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah déjà, je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison que je sois différent des autres mecs, quoi. Donc, ce qu'on reprochait aux mecs, ça pouvait m'être reproché aussi. Donc déjà, je me dis, ok, tu vois, je suis un mec blanc, donc... Je suis en haut de la chaîne alimentaire, on va dire, en tout cas, dans la manière dont nos sociétés sont construites aujourd'hui. Donc, comment avoir conscience de cette position-là, des biais de pouvoir que tu peux avoir ? Donc, je me suis pas mal questionné par rapport à tout ça. Dans les relations, tu vois, il y a tout ce truc de, ok, dans les relations, justement, amoureuses, intimes, tu sais, la relation de domination, tu parlais de consentement plus tôt, donc tu vois... On a dit, et moi j'ai fait aussi mes premiers pas dans la sexualité, même avant la pratique, c'était de la théorie et c'était du porno. Le porno, c'est vraiment nul à chier. C'est vraiment des codes... Le porno n'est absolument pas la réalité, on le sait. Et quand tu te construis avec ça, il y a de quoi devenir fou. Donc déjà, j'ai commencé à me dire, le porno, c'est officiellement pas très bon pour moi. Le consentement, c'est un vrai truc. On en parlait plus tôt avec cette histoire. Il y a vraiment ce côté, il ne faut pas hésiter à demander, à poser les choses, à tout moment pouvoir faire machine arrière. Ce n'est pas parce que tu dis oui pour un truc que c'est oui pour un autre. Je pense que je n'ai jamais été trop pushy avec les femmes, à priori, je ne pense pas. Je pense que j'ai même globalement été assez timide. Encore une fois, je pense que j'aimais beaucoup faire rigoler, mais je ne pense pas avoir été un gros dragueur. Je pense qu'on m'a plus souvent reproché de ne pas faire de move, justement, que de trop en faire. Mais pour autant, je me suis quand même dit, fais attention, en fait, à tout moment. Soit à l'écoute, pose des questions. Tu as cette position, par défaut, on va dire, de domination par ta posture de mec blanc. Donc, assure-toi que tout va bien. Assure-toi que c'est OK. Assure-toi que les choses sont dites et faites en conscience et consenties.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de... finalement, c'est dans tes relations avec ta sœur de pouvoir communiquer avec elle et aussi tes amis du fait qu'elles t'ont sûrement raconté ce qui s'est passé, donc que tu as été à l'écoute de ce qui s'est passé aussi, ce qui est quand même assez important d'en prendre conscience. Et en fait, tu me disais que t'avais des potes mecs aussi, mais que t'avais la facilité d'avoir des relations avec des femmes. Est-ce que tu sens des différences dans les relations avec les femmes et avec les hommes ? Est-ce que tu sens qu'il y a une forme de dynamique différente ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, carrément. et je citerai en tout cas je mentionnerai il y a un spectacle que j'ai vu à Paris il y a plusieurs années de ça maintenant d'un mec qui s'appelle Laurent Sciamma je ne sais pas si tu vois qui c'est c'est le frère de Céline Sciamma celle qui était avec Adèle Haenel probablement qui a fait plein de films féministes et que ma soeur m'a fait connaître et donc ce mec avait fait un spectacle qui s'appelait Bonhomme je crois à l'époque et qui était trop drôle moi je l'avais vu, j'avais trop kiffé ... Et justement, il raconte un peu cette posture de mec blanc, hétéro, je crois, et qui découvre le féminisme et qui, tu vois, commence à se remettre en question. Donc, tu vois, il évoque plein de situations rocambolesques où, tu sais, par exemple, tu es dans le métro, tu n'as vraiment pas envie d'être le frotteur du métro. Donc, tu sais, il exagère un peu ce côté. Bon, moi, j'avais envie de faire hyper attention. Donc, en fait, je me collais à la paroi, tu sais, en mode, vu que je suis très grand, je mettais mes bras au-dessus. Donc, limite, je devais être encore plus creepy alors que je voulais juste faire hyper attention. Je sais pas, il m'avait trop trop fait marrer. Et il avait notamment dit un truc, et encore une fois, je veux pas faire de l'essentialisme, mais il disait qu'il aimait bien la compagnie des femmes parce que justement, quand il était avec son groupe de potes-meufs, tu sais, il y avait pas mal d'histoires, je dirais un peu gossip, mais dans le sens, elles sont plus... a priori plus connectés à leurs émotions et donc il y avait plus des histoires de on se raconte un peu les interactions entre les uns les autres et t'as vu machin machine plus des histoires humaines et empreintes d'émotions et qu'en fait lui ça lui plaisait plus et moi je pense que je me suis retrouvé un peu là-dedans, moi j'aime la psychologie, j'aime les interactions humaines je disais j'aime rire et peut-être qu'aussi à ce moment-là j'avais commencé à me connecter plus à mes émotions Et j'aime bien les rapports humains, je retrouvais plus ce genre de discussion et plus de profondeur en tout cas sur ces thématiques-là avec des femmes qu'avec des mecs, même si c'est absolument pas une fatalité. J'ai aussi des potes mecs avec qui aujourd'hui je discute de ça et c'est très cool.

  • Speaker #1

    Mais son spectacle est génial et moi je me souviens, j'ai ce moment où j'étais mort de rire parce que je l'ai vu avec un ami à l'époque qui faisait beaucoup de judo. Et il y a un moment donné où il dit, bah voilà, lui, il y avait ses sœurs qui... jouer chez elle, qui se maquillait, qui se déguisait, qui faisait du théâtre et tout. Il dit, moi, je voulais faire ça parce que c'était ses grandes sœurs. C'est pas grave, moi, mon père, il a voulu que je fasse quoi ? Du judo. Je me souviens avoir eu un fou rire parce que moi-même, j'ai fait du judo. Et il y a un autre moment qui m'avait marqué, c'est justement parce qu'on parle du rapport aux émotions. Donc, il disait, mes émotions, c'était délicat avec mes potes. Et à un moment donné, il raconte, il part en week-end et il parle avec ses potes un moment émotionnel. Il met une musique. Et donc, il y a cette musique dans la voiture. et dire voilà on est dans les émotions, on est dans la joie. Il est incroyable ce moment. Et ça coupe parce qu'il n'y a pas de réseau.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ils versent tous une petite larve. Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ils se connectent à leurs émotions. Ce spectacle était assez génial. Et en fait, c'est sa posture de vraiment questionner et justement d'avoir été aussi à l'écoute de ses sœurs et de ses amis femmes.

  • Speaker #0

    Je pense que l'écoute, c'est ça, c'est le plus important. Plus important parce que tu ne seras jamais un... Un boss du féminisme, tu ne seras jamais exemplaire. Le mieux que tu puisses faire, c'est vraiment la posture d'écoute et de s'améliorer continuellement.

  • Speaker #1

    Après, tu parles d'avoir peur de faire de l'essentialisation. C'est juste de la construction sociale. Même la douceur, on nous construit du care féminin. En tout cas, ne t'en fais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste que je ne veux pas qu'on pense que toutes les femmes sont fans de Gossip. Absolument pas ça. Mais en tout cas, je ne retrouvais plus ça. Et pour finir là-dessus, j'avais mes grandes sœurs aussi. Enfin, toutes mes grandes sœurs. qui étaient, tu vois, les plus grandes, elles faisaient de la danse, elles faisaient du cabaret, elles étaient hyper exubérantes, elles faisaient les pitres tout le temps, et moi j'ai vraiment grandi avec ces modèles-là, et j'étais fasciné, quoi. Enfin, vraiment, j'étais en mode, bah comme tu dis, tu vois, Laurent Sciamma, il voit ses sœurs se déguiser, se maquiller, jouer des personnages, et lui, on lui demande de mettre un peignoir pour faire des mawashi-geri, tu vois, puis la merde, quoi.

  • Speaker #1

    Ah oui, il était trop saoulé ! Et son père lui disait, c'est ça qui est un homme, quoi.

  • Speaker #0

    C'est nul !

  • Speaker #1

    Et quand tu es retourné en France, aussi, donc en parallèle de... de cette conscience féministe, de cet éveil-là, tu t'es mis en couple. Et tu t'es mis en couple pendant le confinement. Et tu m'as dit que c'était une relation qui t'avait confronté à la jalousie. Alors, pourquoi est-ce que ça t'a confronté à la jalousie ? Et c'était quoi ton rapport à la jalousie avant, mais maintenant aussi, quoi ? Comment ça a évolué ?

  • Speaker #0

    La jalousie, vaste sujet. Ouais, donc je me mets en couple, retour d'Australie, confinement, et une fille justement que j'avais rencontrée en Australie, qui était en France, et finalement on se revoit en France, et du coup on décide de se mettre ensemble, voilà, donc contexte un peu particulier parce que pendant les confinements, et donc c'est très chouette, donc moi, j'ai jamais trop voulu être en couple, tu vois, il y a eu cette première relation de 3 ans que j'ai eue il y a un peu longtemps, au tout début, et après voilà, j'ai pas mal profité, j'ai eu quelques relations plus ou moins suivies, plus ou moins longues, mais... On n'était pas officiellement en couple. Et là, il y a eu cette fille parce que on s'entendait bien, on se plaisait bien. Et en vrai, on avait même prévu de se quitter et de jamais se revoir parce qu'elle était en Australie, moi je partais en Nouvelle-Zélande et tout. Et c'est le confinement qui a fait qu'on s'est retrouvés géographiquement ensemble et on s'est dit, vas-y, on tente un truc. Donc ça a été assez particulier. Mais bon, très consenti malgré tout, très souhaité. Je pense que c'est une fille qui était très jolie et en fait, alors pas pendant le confinement, mais après, qu'on l'a... portes se sont ouvertes, et bien ouais je me suis rendu compte que tu vois elle avait pas mal de prétendants et qu'elle se faisait draguer même parfois de manière très lourde et quand j'étais là quoi, donc vraiment je me suis dit waouh, en fait c'est pas forcément des gens qui mettaient en danger quoi, enfin pour la grande majorité je me disais waouh, enfin vraiment, et au contraire moi je voyais d'un oeil en mode, ouais vraiment les mecs on est vraiment de nullos quoi, la majorité du temps mais bah tu sais, bah vu que elle était assez successful Bah tu sais, il y a des moments où ça te met un peu en insécurité malgré tout, même si je lui faisais entièrement confiance et que c'est indispensable. Donc, je pense que ça me titillait, la jalousie. Mais je pense qu'elle est aussi... C'est cool de cohabiter avec parce que ça amène un peu d'excitation, un peu de désir. Donc, on cohabitait bien. C'est juste que je dirais que j'ai fait sa connaissance à ce moment-là. Donc, on s'est rencontrés. On s'est serrés la pince et on a appris à cohabiter. C'était chouette. Je pense que ça n'a jamais été malsain parce que moi, il y a vraiment ce truc de... Enfin, j'ai toujours respecté... Là, ma copine, je n'ai jamais fouillé dans son téléphone. Je me suis dit que si un jour, je devais me surprendre à faire un truc comme ça, c'était un point de non-retour que je n'avais absolument pas envie de franchir. Oui, tu as la jalousie qui te picote des fois, mais je lui faisais entièrement confiance. On cohabitait bien. Des fois, ça te gratte un peu, mais moi, je n'avais pas envie de franchir des capes. Ce n'était pas question de lui interdire quoi que ce soit. Moi, j'avais vraiment cette philosophie de chacun est bien libre. Et puis, a fortiori, par la conscience féministe, Elle fait ce qu'elle veut, je lui fais confiance.

  • Speaker #1

    Parce que vous étiez dans un couple exclusif.

  • Speaker #0

    Exclusif, monogame, classique.

  • Speaker #1

    Et quand ça titillait, parce que je te parle de ça par rapport à mon balcon, est-ce que tu attendais une forme de posture de sa part quand elle se faisait draguer ouvertement devant toi, etc. Est-ce que tu attendais à ce qu'elle reçoive et que ce soit ok ? Est-ce que tu te disais, elle va... montrer une forme de distance. Est-ce qu'il y avait des... Comment elle, elle gérait ça, en fait, de son côté ? C'est ça, ma question.

  • Speaker #0

    Moi, de ce que j'en perçois, de comment elle gérait ça, je pense déjà, il n'y a jamais eu le cas de figure où, tu sais, elle me regarde en coin, en mode, genre, pour me faire chier, ou en mode, t'as vu ? Non, elle n'a jamais joué. Elle n'a jamais joué de ça. Je pense qu'il y a eu des moments où c'était tellement lourd qu'elle ne savait pas forcément comment réagir. Moi, je n'arrivais jamais en mode chevaleraisque, genre tu vois dans les premiers temps je la laissais toujours à gérer, tu vois, je veux dire, c'est elle qui gère, moi je suis personne pour, voilà, juste si la situation, je vois que, en fait, ça devient poussif ou quoi, bah évidemment, j'interviens de la manière la plus respectueuse possible, enfin, tu vois, je dis pas, je suis son mec et je vais te péter la gueule, j'ai envie d'être gênant ni pour l'un ni pour l'autre, quoi. Donc ouais, en général, je pense qu'elle est conduisée l'échalant, c'était plus ou moins facile, si vous voyez que ça mettait trop de temps, bah peut-être j'intervenais ou tu vois, voilà. Mais ça n'a jamais été problématique.

  • Speaker #1

    Et elle, elle était jalouse de son côté ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, déjà, statistiquement, je me faisais beaucoup moins draguer comme ça, sauvagement, en soirée. Donc, il y a moins eu ces cas de figure. Je pense qu'il y a eu des cas de jalousie, mais peut-être sur des tableaux un peu différents. Peut-être d'affinités qu'il faut avoir avec d'autres filles, mais où il n'y avait pas d'ambiguïté pour autant. Mais ce n'était pas de la drague sauvage, pas face à des cas de drague sauvage. Les femmes peuvent le subir, je pense, plus souvent.

  • Speaker #1

    Tu me parlais du fait d'avoir besoin d'être intriguée. Quand on parlait en off, vraiment cette idée d'être intriguée, stimulée, divertie dans ta relation amoureuse. Et en fait, en même temps, j'ai l'impression que tu aimes créer du lien avec les gens, que tu aimes connaître les gens, donc une forme de lien profond avec eux. Comment tu articules ce besoin d'être stimulée, ton amour de rencontrer plein de gens, et en même temps de créer du lien ? Comment ça s'articule à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    Ça s'articule bien. Parce que je me dis, peut-être qu'on peut percevoir ça de manière hyper antinomique. Tu papillonnes, mais en même temps, tu veux un lien profond. Mais en fait, non, ça marche bien. Et moi, j'ai vraiment cette curiosité. Donc, je pense que comment elle s'incarne ? Déjà par le fait que je pense que j'ai plein d'amis et que c'est cool. Je retrouve vraiment cette diversité dans mes amis et c'est chouette. mais pour ce qui est du... De l'endroit amoureux, comment dire ? Déjà, ce n'est pas parce que j'ai une copine que mon monde va tourner autour de cette personne. Je vais quand même garder tous mes amis et tout, donc j'ai toujours une stimulation qui vient de plusieurs endroits. Je ne considère pas qu'il y ait une personne qui puisse tout m'amener, qui puisse être à la fois ma meilleure amie, mon amoureuse, ma moitié, whatever. Donc ça vient toujours un peu dans un paysage, beaucoup plus large. Je pense que j'ai toujours été avec des gens en face aussi curieux, toujours partant pour faire plein de trucs. Donc ça me permettait justement de pouvoir explorer à deux. Donc en fait, tu vas te retrouver à faire équipe aussi avec cette personne dans l'exploration. Donc tu gardes toute la curiosité, tous les stimuli et tout. Et pour autant, tu fais ça à deux. Et du coup, tu peux créer un lien avec la personne. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une autre personne à ce moment-là ? Il y avait une autre personne à qui tu avais dit je t'aime ? Depuis ta première relation ?

  • Speaker #0

    Non, elle c'était la deuxième.

  • Speaker #1

    Pourquoi ça s'est terminé ou comment ça s'est terminé ?

  • Speaker #0

    Je ne l'aimais plus. Je pense qu'on n'était plus alignés sur ce qu'on souhaitait. Je pense que c'est aussi simple que ça. désaxé quoi. En fait, c'est vraiment, ça a été une relation très belle, j'en garde un très bon souvenir, mais il y a eu vraiment des contextes particuliers. Tu vois, on s'est rencontrés en Australie qui était un contexte très particulier. Après, on a eu le plus gros de notre relation en confinement qui était un contexte encore particulier. Et je pense que quand on a repris un peu un cours normal, entre guillemets, de nos vies, je pense qu'il y a pas mal de choses qui se sont resituées et on s'est rendu compte qu'on n'était plus alignés, je pense, dans nos besoins, dans qui... On avait envie d'être ce qu'on avait envie de faire. Ça rebattait vachement les cartes, mine de rien, le contexte aussi. On ne s'est pas retrouvés dans ce contexte, je pense.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est après cette relation que tu as été avec une femme en couple, libre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a été, on parlait de jalousie tout à l'heure, est-ce que ça a été confrontant pour toi ? Et est-ce que ça t'a ouvert à d'autres possibles ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Donc, pas directement après, mais je suis retour à Paris. Et dans les années qu'on suit, Ben, enfin, même, c'était... Ouais. Quand même bien des années après, je pense que bon, après cette dernière relation, je me suis pareil. Disons que je suis revenu à mes habitudes. Non, non, mais tu vois, j'aime rencontrer des gens. Parfois, j'ai des interactions, des relations avec des filles plus ou moins suivies et tout. Mais il n'y a jamais eu rien d'officiel ou de trop, de plus suivi que ça après coup. Et il y a donc quelques mois, années, il y a un an peut-être. En gros, je rencontre cette fille et qui, elle, en effet, est en couple libre. Et donc, en fait, elle a déjà un copain. Et on se rencontre. On est d'abord en tant que potes. Donc, elle, elle me dit qu'elle est en couple libre. Mais que la règle, c'est de voir... Ils ont le droit de voir qu'une fois les gens en dehors de leur couple. Et donc, je dis, bah, OK. Donc, on se voit une fois en dehors de son couple. Enfin je me rappelle on couche une fois ensemble et tout Et c'était très cool Moi, cette fille, je l'aimais bien, elle me plaisait bien, on était potes. On a vraiment commencé sur une relation très amicale. On a bien discuté, c'était une nana avec qui j'aimais beaucoup discuter, donc on a tout de suite bien accroché. On a vu qu'on se plaisait, donc il y a eu cette première nuit, je me souviens. Et après, du coup, il y a un peu ce truc de bon, en fait, on a envie de se revoir. Et elle, elle avait son copain et ce n'était pas dans les règles. Donc, elle, elle m'a dit, non, là, il faut que je négocie, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir. et moi je me rappelle dès le début je pense que j'ai vachement respecté ça, enfin vraiment je me suis dit bah écoute moi je je pense que je lui ai dit, il n'y a pas de soucis, je respecte ça énormément. Moi, à ce moment-là, je n'avais pas spécialement envie de me mettre en couple, donc je n'avais pas ce truc de, j'ai envie de me mettre en couple avec toi, ou j'ai envie de... Donc en fait, mon discours, je pense, à ce moment-là, c'était, je passe du bon temps avec toi, c'est trop cool de te voir, je serais évidemment déçu si on ne peut pas se revoir, mais à la fois, je respecte totalement le deal que tu as avec ce gars-là, enfin vraiment, moi j'ai envie que tu puisses être droite dans tes bottes, vraiment, donc prends le temps qu'il te faut. et donc aller aller négociés, communiqués, etc. Ils ont changé un peu leurs règles, on s'est revus. Et donc, en fait, on a eu comme ça une relation où on se voyait plus ou moins régulièrement pendant, je dirais, un an. Et donc, parfois, il y a eu des temps un peu de pause où elle me disait, là, avec mon mec, tu vois, il y a des temps plus ou moins...

  • Speaker #1

    Favorables.

  • Speaker #0

    Faciles et favorables, ouais. Donc, tu vois, des fois, elle ouvrait ou elle fermait ou les fréquences n'étaient pas la même de la manière dont on se voyait. En fait, moi, ça m'allait bien. Ça a été peut-être facilité par le fait qu'on n'était pas dans la même ville aussi. Et ouais, moi, je respectais vachement ça. Je lui ai toujours dit, écoute, moi, t'as l'air de vraiment tenir à la relation que t'as avec ton gars. Moi, j'ai pas forcément envie de t'offrir ça ou de remplacer ça. Donc, je respectais énormément ça. Prends le temps qu'il te faut à chaque fois. Donc, moi, je pense que ce que ça m'a inculqué, c'est que c'était une position peut-être un peu facile pour commencer à explorer d'autres modes de relation parce que j'étais un peu la pièce rapportée.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ? mais je trouve que ça m'a appris cette humilité de je respecte j'ai vraiment pas envie d'être cette personne parce que je me dis un jour ce sera peut-être toi le mec aussi en face et donc j'ai pas du tout envie d'être cette tierce personne qui vient foutre la merde et je me suis dit si toi c'est des horizons d'exploration qui t'intéressent je pense que le respect, l'écoute tu peux pas y aller sans ça parce que sinon ça va être chaotique et je l'ai appris par le par le passé, par le futur, qui est mon passé, le futur de cette histoire, c'est que dans tous ces modes de relations, tu peux aussi avoir de la casse si les gens ne s'y prennent pas correctement. Je trouve qu'il y a un minimum de règles à poser. Donc c'était très inspirant et c'était chouette.

  • Speaker #1

    Quand on s'était appelé pour préparer tout ça, c'était à ce moment-là. Et en fait, c'est passé du temps depuis. Donc je voulais te demander si tu voulais nous raconter ce qui s'était passé depuis.

  • Speaker #0

    Voilà. Plein de choses. Ce qui s'est passé depuis, donc... Donc bien, avec cette fille... Donc en fait, c'était l'an dernier. Donc je voyais cette fille et je voyais aussi d'autres filles. Et il y a une fille avec qui ça s'est intensifié, on va dire. Et avec qui je passais de plus en plus de bon temps. Et on est tombés amoureux. Et du coup, trop cool. En plus, c'est une fille que j'avais rencontrée en mai dernier, dans une soirée sexpo. Je fais un spoil pour la suite, mais on en parlera après. Dans une soirée sexpo. Et du coup, comme ça, t'as un peu une idée aussi du mood exploratoire dans lequel j'étais et de liberté. Et donc, on se rend compte, on se plaît. On discute un peu, on interagit, on garde nos contacts, on se date quelques fois. Et en plus, c'était marrant parce que moi, il y avait vraiment ce truc de... Même si on s'est rencontrés dans un contexte sexpo, au début, c'était surtout de la curiosité. Tu vois, nos premiers dates, on se raconte... Enfin, c'était des dates classiques. On ne s'est pas re-date dans des soirées sexpo. On a été boire des verres, on a appris à se connaître, on ne sait plus. Mais pour autant, chacun chantait qu'elle aussi, elle était très libre, très épanouie dans sa vie. Il y avait vraiment un peu ce truc d'intrigue mutuelle. On voyait qu'on avait des intérêts communs. Mais à la fois, on les vivait de manière différente. On faisait la fête tous les deux, mais on ne la faisait pas forcément de la même manière. On était un peu dans des cercles différents. Donc, il y avait vraiment une attraction, une curiosité mutuelle. Et en même temps, on n'était pas pressé. Il n'y avait pas ce truc de voilà. Donc, on s'est daté quelques fois. Tu vois, sur l'été dernier, ça a mis beaucoup de temps. Et je dirais pendant l'hiver dernier, ça s'est intensifié. On s'est dit quand même, on aime beaucoup passer du temps ensemble. Et donc, voilà, on a pris de... beaucoup plus de place dans ma vie et donc un peu moins de place pour les autres. Et donc, on s'est dit qu'on se mettait en couple en début d'année. Donc, voilà. C'était entre nos deux anniversaires. Moi, je suis de fin janvier et elle de début février. Et en fait, sont arrivés nos anniversaires où on s'est invité respectivement. C'est très mignon dit comme ça. Et en fait, on s'est dit, mais comment on va se présenter à nos copaines, quoi, tu vois ? On s'est dit, bah, t'es mon mec, t'es ma meuf et tout, donc c'était cute. Et comme ça, on a officialisé à ce moment-là. Donc, je pense que c'était nouveau pour moi parce que, voilà, le fait de... Enfin, je voyais que je commençais à ressentir des trucs un peu plus forts que d'habitude. En plus, c'est un moment où aussi tout le cheminement par rapport aux émotions que j'évoquais, il a évolué, il s'est intensifié. Donc, tu vois, là, j'avais de nouvelles choses à recevoir et à apprivoiser. Et donc, ça faisait beaucoup. Et puis, elle occupait pas mal mon agenda. Donc, j'ai un peu fermé les autres portes, tu vois, en attendant. Et donc on s'est mis en couple libre, donc au début d'année, en se disant quand même on est très libre et on est très indépendants tous les deux, donc on va se lancer dans cette aventure tous les deux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe cette aventure ?

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe cette aventure ? Et bien ça se passe très bien, on est toujours ensemble et je pense qu'on s'aime énormément et on passe beaucoup de bon temps ensemble et c'est trop cool. Donc on partage beaucoup de choses, on fait beaucoup la fête ensemble. On a plein de passions communes. Et vraiment, je pense que cet amour s'insère parce qu'étant très libres chacun de notre côté, il n'y a vraiment pas ce besoin spécialement d'être ensemble. C'est vraiment ce qui nous a réunis. C'est vraiment nos passions communes, notre curiosité mutuelle. Et c'est ça qui nous a rapprochés. Donc moi, je vois vraiment dans cette relation une liberté. On s'est choisis parce que vraiment... indépendamment de toute injonction ou de tout besoin, il y a juste cet intérêt mutuel et cet amour mutuel qui est sincère et libre, je trouve. Donc ça, c'est cool. Et après, est-ce qu'on se parle couple libre, du coup ?

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    tu parles de ce que tu veux. Par rapport à ça, du coup, on s'est dit qu'on se mettait en couple libre, je pense sans trop savoir peut-être ce qu'on voulait au départ. Enfin, si, en fait, si. Si, si, si, si. Parce que... L'hiver dernier, donc avant qu'on dise en couple, si si ça c'est intéressant, on a eu une conversation RBDSM, tu connais ça ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y.

  • Speaker #0

    Ah, alors j'ai mis l'accent donc tu comprendras que c'est en anglais et je serais incapable je crois de te restituer les termes, je crois que c'est Relationship, attention on va essayer. RBDSM, Relationship Boundaries, qui a BDSM, D ça doit être Desires, S ça doit être RBDSM, peut-être Sexual et M peut-être Meanings. Bon, je ne dois pas être loin de la vérité, mais en gros, c'est un canevas de communication sur, ben voilà, ça te permet de poser un cadre de communication sur qu'est-ce que tu veux, c'est quoi tes limites, c'est quoi tes besoins, tu vois, un peu poser ça à n'importe quel moment, dans une relation d'ailleurs, au début, pendant, après, tu vois, qui peut être mis à jour. En fait, on a eu cette conversation, je pense, après plusieurs dates, à un moment, on se disait, OK, là, qu'est-ce qui peut se passer ? Je crois que l'élément déclencheur, ça a été que j'ai matché sur une app une de ses amies. Donc, il y a eu un peu le sujet de qu'est-ce qu'on fait de ça ? Et donc, ça a déclenché cette conversation. Et donc, très intéressant. Donc, on a pu commencer à fixer nos premières règles parce que, voilà, OK, on parle de couple libre, mais ce n'est pas libre de toute règle ou de tout besoin, de tout cadre. Donc nos premières règles, je crois que c'était à peu près, je ne sais plus exactement, mais je crois qu'on s'était dit, on est en couple libre, pas de polyamour. Je crois que ça, c'était une des premières règles. C'est-à-dire qu'on a le droit de relationner ailleurs, mais on n'a pas de relation amoureuse suivie. Alors, c'est très difficile de circonscrire l'amour. C'est quoi l'amour ? Est-ce que tu ne dînes pas avec la personne ? Est-ce que tu ne te réveilles pas chez lui ? De poser la frontière des sentiments, c'est très compliqué, mais globalement, on s'était dit ça. et on s'était dit bah voilà on est S'il devait y avoir une hiérarchie, on est nos number one respectifs. Au début, il n'y avait pas forcément beaucoup plus de règles que ça. Et après, on a pas mal fait évoluer le cadre. Là, aujourd'hui, les règles, c'est... En gros, on a le droit de s'amuser dans... Parce qu'on fait la fête aussi, où on se rencontre en soirée sexpo. Donc, aussi, les soirées sexpo. On a le droit de s'amuser dans ce genre de contexte. Mais idéalement, c'est... On n'a pas de relation suivie en dehors de la nôtre pour le moment. Tu peux t'amuser, t'es libre de... C'est que c'est avec qui tu veux, dans ce genre de contexte ou quoi, mais t'as pas de relation suivie à côté.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères, je te pose cette question, c'est très personnel, t'es obligé d'y répondre d'ailleurs. C'est comment tu gères l'idée d'intimité partagée ? Enfin c'est-à-dire que, tu vois moi je suis dans une relation classique, monogame, avec mon partenaire. Enfin je pense que j'aime beaucoup discuter de toutes ces autres relations, parce que je pense qu'elles ont beaucoup à nous apprendre dans notre manière de... de communiquer nos désirs et tout, même si tu restes dans quelque chose d'exclusif. Et moi, j'ai du mal avec l'idée que mon partenaire puisse partager une intimité avec quelqu'un. Je sens que ça me prend aux tripes. Et je ne sais pas si c'est construction sociale de « j'ai grandi avec le prince, la princesse, et j'essaye de déconstruire ça » , mais bon, c'est ancré. Et en même temps, je suis curieuse de savoir ce qui se passe dans le corps et les ressentis des gens quand ils vivent ça dans leur relation, tu vois.

  • Speaker #0

    Très intéressant, et c'est du whip. ce que je vais te dire clairement. Moi, je pense que quand j'ai posé ce truc de couple libre, il n'y avait pas forcément derrière ce truc de j'ai envie de pouvoir relationner avec d'autres femmes. Moi, c'était vraiment libre dans le sens un peu philosophique, absence d'injonction, tu vois, libre de... En fait, c'était libre de choisir, je pense, qu'il y avait derrière et libre de... Tu vois, moi, par exemple, ma liberté, je pense une manière un peu concrète de comment elle s'incarne, c'était plus... Par exemple, on habite chacun de notre côté, on est libre de se voir quand on a envie de se voir. Il y avait plus cette liberté-là. Je pense qu'on a redéfini les comptes. Elle, elle avait peut-être une autre conception de la liberté aussi à ce moment-là. Elle fréquentait, elle avait un peu plus d'expérience dans les milieux sexpo que moi. Donc, elle avait plus d'expérience de la liberté sexuelle en tout cas, où elle avait déconstruit, je pense, beaucoup plus de choses que moi. Enfin, c'est sûr même. Et donc, il y avait déjà deux conceptions de la liberté qu'il a fallu faire résonner et aligner. Moi, je n'avais pas forcément ce truc de liberté sexuelle forcément trop à la base. Elle, elle avait un peu ça. Je l'avais aussi quand même un peu, mais elle avait donc plus d'expérience. Elle était un peu plus à l'aise, je pense, avec le sujet. Moi, donc là, tu parlais très spécifiquement de comment tu abordes le fait que cette personne ait de l'intimité avec d'autres. Moi, ce n'est pas forcément facile. Je n'ai pas forcément... Je pense potentiellement qu'il y a des gens qui découvrent un kink pour... le voyeurisme ou partager leur moitié avec quelqu'un d'autre. J'ai dit leur moitié, ça interdit. Partager leur copine, leur copain avec d'autres et ça les fait kiffer. Moi, je ne sais pas ça. A priori, je n'ai pas un kink pour ça. Mais elle, je savais que c'est un truc qu'elle appréciait, en tout cas la liberté sexuelle. Et moi, il y a un truc hyper ambivalent, c'est que je pense qu'elle est arrivée avec cette... Cette proposition-là, elle arrive avec cette facette d'elle. Tu vois, la rencontre en Soas Expo, ce côté liberté sexuelle et tout. Et j'y vois l'intérêt et tout. Tu vois, il y a un truc, peut-être qu'on en reparlera, mais c'est des milieux, c'est très sulfureux, c'est très fantasmagorique. Tu vois, il y a un truc très chouette aussi, très intriguant. Donc, elle, elle a un attrait pour ça. Elle arrive avec ce truc de moi, j'aime ça et j'ai envie de continuer à faire ça. Et moi, il y a de toute façon un peu ce truc de... ça me trigger un peu, c'est beaucoup comment je vais gérer tout ça mais il y a en même temps ce truc de elle aime faire ça, moi hors de question que je lui interdise de faire ce qu'elle aime faire, parce qu'aussi moi à la base elle m'a intrigué et je l'aime pour ce qu'elle est et je peux pas tu vois c'est aussi cette facette de sa personnalité qui m'a intrigué donc j'ai pas du tout envie de lui couper ça c'est ni dans mon intérêt ni dans le sien quoi enfin j'ai pas envie de la frustrer et puis moi je vais pas cracher dans la soupe c'est toute sa personne qui m'intéresse et ça ça en fait partie mais comme tu dis Ouais, ce que j'ai ressenti dans le corps aussi au début, c'est un peu ce truc de « waouh, tu sais pas trop quoi » . Tu sais, il y a un truc un peu d'intrigue, mais un peu de « ça te perturbe » . Et comme tu dis, je pense qu'il y a de la construction sociale de ouf. C'est quand t'es avec quelqu'un, je pense que l'exclusivité, c'est ce qu'on t'apprend. T'as comment les... Tu vois, parce que tu vas avoir envie d'en parler autour de toi. Donc, comment les gens à qui tu vas en parler, ils vont le comprendre. Moi, j'ai de la chance d'être entouré globalement de copains qui explorent aussi un peu tout ça. donc justement on a On explore tous en même temps et on se partage toutes nos histoires, donc c'est chouette. Mais ouais, c'était pas une évidence pour moi de se dire, ah, j'ai envie de partager, enfin en tout cas qu'on explore chacun de nos côtés. Et ouais, comme tu l'as dit, il y a beaucoup l'imaginaire, je pense. Bah ouais, au début, il y avait un peu ce truc d'imaginer ma copine avec quelqu'un d'autre, ça m'excite pas spécialement. Et en même temps, je l'imagine aussi, tu vois. Genre, il y a une part de moi qui n'a pas envie de l'imaginer, mais tu peux pas l'empêcher, parfois tu l'imagines aussi, tu vois. Mais en fait, il y a ce truc de... Ça, je dirais que c'est la réaction psychologique et physique, de ça te gratte un peu et t'imagines des trucs. Et en même temps, moi, vu qu'il y a un idéal, un horizon philosophique de liberté que je me fixe, eh bien en fait, j'ai envie de tendre vers ça. Et du coup, j'ai envie de passer aussi à travers ces petites épreuves. J'ai envie d'y aller le plus consciemment possible et le plus à ma vitesse possible, entre guillemets. Ce qui implique donc beaucoup de communication et voilà. Et donc, ouais, des fois... des fois ça te perturbe un peu, c'est pour ça que tu vas changer tes règles, parfois il y a des moments où c'est cool des moments où c'est moins cool moi j'ai l'impression que j'ai un truc de réciprocité aussi, je pense que c'est important de savoir que tu vois, si elle, elle est dans un moment de sa vie où elle est très épanouie, elle vit plein de trucs moi je pense que si je suis au 36ème dessous de mon côté, je vais beaucoup moins bien le vivre, c'est un truc de essayer d'aligner un peu nos dynamiques pour mieux le vivre, et puis communiquer à fond,

  • Speaker #1

    voilà super intéressant ... C'est vrai que je réfléchis à tout ce truc de... Même là, je travaille beaucoup sur les stratégies d'attachement et l'attachement, justement, que tu as envers la personne. Et il y a vraiment cette idée de... Même dans un couple libre, je sens que je vais avoir de la... Dans un couple, pardon, exclusif, je sens que j'aurai de la jalousie. Et je me dis, où est ma liberté, la liberté de l'autre, la liberté d'être ensemble, donc du couple ? Ou est-ce que... Et je trouve que c'est des équilibres qui sont à chercher tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qu'est-ce qui est juste pour moi ? Qu'est-ce qui est juste pour l'autre ? Qu'est-ce qui est juste pour nous ? Donc c'est pour ça que je voulais t'en parler. Est-ce que ta copine, elle te raconte ce qu'elle vit ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça, ça fait partie des règles. Je n'ai pas forcément été exhaustif au niveau de... Oui, non, non, oui, on n'est pas obligé d'en parler. Non, non, ça a été un sujet. Et moi, comme tu l'as compris, j'ai un imaginaire qui travaille beaucoup. Et parfois, j'aimerais qu'il travaille un peu moins. Je suis pas resté. Et du coup, voilà. Et du coup, moi, je n'ai pas envie qu'elle me raconte. Et en plus, vu que j'ai un peu ce truc de réciprocité, je me demande s'il n'a pas été question à un moment que, par exemple moi je lui raconte et elle pas Ce qui en soit, pourquoi pas, tu vois. Mais en fait, moi, j'ai un peu ce truc de réciprocité où j'aime bien que la règle soit la même pour tout le monde. Et du coup, on s'est un peu dit qu'on ne se racontait pas. Je pensais peut-être plutôt à mon initiative, parce que moi, je sais que c'est un non catégorique à la base. Mais ce n'est pas un truc que j'ai envie d'explorer. Donc, on ne se dit pas et voilà.

  • Speaker #1

    Bon, tu nous as fait tellement de spoils sur le milieu sexe positif qu'il faut en parler. Donc, tu as découvert les milieux sexpo, les soirées libertines, les espaces de liberté sexuelle. Tu parlais justement de cette idée que c'est... sulfureux, fantasmagoriques, etc. Qu'est-ce que ça a changé dans ton imaginaire érotique ?

  • Speaker #0

    Donc ouais, les milieux sexpo, j'ai découvert ça il y a quelques années maintenant avec ma meilleure pote et coloc avec qui on a toujours beaucoup exploré les milieux de la fête. Et la fête a amené les milieux sexpo. On a vu qu'il y avait des collectifs à Paris qui proposaient un peu ça. Et on s'est dit, le sexe c'est cool, la fête c'est cool, les deux en même temps, pourquoi pas ? Donc au début, on y allait vraiment comme des touristes. Je me rappelle, on était les deux. En plus, c'est ma meilleure pote. Il n'est pas question de se voir tout nu ou quoi. Et donc, on y allait en mode curieux au début. Donc tu vois, on arrive dans ce premier festival. On apprend qu'il y a de la musique, il y a de la fête. Mais il y a aussi des playrooms ou des backrooms. Donc des pièces où la sexualité est autorisée avec des gens qui font du sexe à plusieurs. Parfois un peu du BDSM, parfois plein de trucs. Et donc, ça nous a intrigués. Au début, c'était plutôt des collectifs. Parce que tu sais, dans le sexpo, t'as le milieu sexpo, le milieu libertin et tout. Donc moi, au début, c'était plus, je dirais, sexpo. Sexpo festif. Donc c'est par la fête que je suis rentré dans les milieux sexpo. Donc il y avait de la fête et il y avait du sexe à côté. Ce qui m'arrangeait bien. Parce que moi, d'aller dans un truc purement sexuel au début, je me suis dit, attends, t'arrives, s'il n'y a que ça et que ça ne te plaît pas, c'est nul. Il y avait aussi de la teuf. donc il fallait faire la teuf si jamais j'avais pas envie de... de faire des trucs dans une playroom, tu vois, avec plein de gens autour. Et ce qui était le cas au début, d'ailleurs. Et donc, voilà, c'était un bon premier pas là-dedans. Donc, au début, c'était des environnements très joyeux, j'irais très queer, et les enseignements, c'était vraiment, ok, bah, tu peux avoir une fête très... ou en tout cas des milieux, si on généralise, mais très respectueux des corps, de la nudité, il y avait... Ça, c'est des choses qui sont... Pardon, c'est des événements qui sont hyper... C'est encadré par des règles. Donc le consentement, à chaque fois, tu as un speech sur le consentement. Le consentement, il est libre, éclairé, conscient. Peut-être, ce n'est pas un oui. Tu as le droit de revenir sur ta décision à tout moment. Plein de règles. Et en vrai, on nous les a rabâchées, rabâchées, rabâchées. Je pense que c'est hyper important. C'est encadré par des angels, donc des personnes qui surveillent et que tu peux aller voir à tout moment. donc il y a vraiment un cadre qui te met hyper safe les gens sont de ce que j'ai vu en grande majorité très sympas, respectueux donc c'est très joyeux La nudité n'est pas un sujet, tu déconstruis assez vite la sexualité en public, la nudité. Donc ça m'a appris à me familiariser avec tout ça. C'était mes premiers enseignements, que ça pouvait être joyeux, dénormé et bienveillant. Et ça, c'était les milieux sexpo. Et après, il y a eu encore d'autres milieux. J'ai fait des soirées un peu plus libertines, là c'est un peu plus codifié, avec des outfits un peu fétiches. Et là, en quoi c'est différent ? Peut-être, je ne sais pas, moi je... De ce que je l'ai vécu, c'est un peu plus sérieux, tu vois. C'est un peu plus... Là, il y avait ce côté très festif, joyeux dans les autres teufs que je faisais. Et là, tu rentres plus dans des milieux où c'est... Ouais, c'est là, il y a plus le côté sulfureux, tu vois. Lumière plus tamisée, des gens habillés en noir. Tu sens que les gens, ils sont pas là pour rigoler, j'ai envie de dire. Même si ça rigole quand même, tu vois.

  • Speaker #1

    T'as jamais eu peur de rencontrer quelqu'un que tu connaissais dans ces milieux ? Moi, je m'imagine aller dans un genre club libertin ou échanger ce que sais-je et de tomber sur un client. Un pote de mon daron, ça me fait trop peur.

  • Speaker #0

    Bah, tu pourrais, ouais, ouais, putain. Non, non, ça m'est jamais arrivé. Et franchement, en plus, moi, j'ai la chance d'être entouré de gens que je vais croiser à ce genre de soirée, tu vois. Et du coup, c'est cool parce que c'est des gens que je kiffe. Et non, non, après, non, je me suis dit non. Et en vrai, tu sais, t'as toujours des... Tu peux faire, je sais pas, ça discrètement, tu vois. C'est toujours dans des playrooms. Alors, t'as des soirées où le sexe est beaucoup plus partout. j'avais vraiment fait des soirées où t'as du sexe autorisé partout donc voilà mais tu sais j'ai déjà fait du sexe au milieu d'un parc public mais c'était en Australie 50 ans j'aurais pas pu croiser mes clients non je sais pas ça m'a pas traversé l'esprit et je me dis je pense que dans ce moment là on se regardera en mode ok on s'essaie on en reparlera lundi ah c'était rigolo si j'ai une petite anecdote là dessus j'ai croisé donc c'était une teuf où il y avait une playroom justement c'était pas une soirée full sexpo mais c'était une teuf où il y avait une playroom que j'avais visité d'ailleurs ce soir-là. Et en fait, en sortant du truc, j'avais croisé ma prof de théâtre à 7h du mat, vraiment sortie de la boîte. Et je me rappelle, on s'était regardé de loin en mode genre... Elle était assez gênée. J'avais dit, on dira qu'on ne s'est pas vus. Elle m'a dit, ouais, ouais, c'était vraiment début d'année. Donc c'était très drôle parce qu'à chaque cours de théâtre, on se voyait en mode, on se sait. 11-11

  • Speaker #1

    Donc tu as ta relation actuelle, tu as ces milieux sex-positifs qui ont dû t'apprendre quand même plein de choses dans les pratiques, etc. Qu'est-ce qui aujourd'hui est ok pour toi ? Qu'est-ce qui ne l'est plus pour toi ? Est-ce qu'il y a des pratiques que tu retiens et que tu n'utilises pas au quotidien, mais qui font partie vraiment de tes valeurs aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il y en a certainement eu beaucoup, en plus en un minimum de temps, si je me souviens bien de tout. En plus ce qui s'est passé, je ne vais certainement pas m'en plaindre, mais j'ai commencé à explorer en solo. donc il y a quelques années mais ça s'est intensifié je dirais l'an dernier et tu vois première soirée j'avais fait des toughs expo mais première soirée libertine que je fais je rencontre la fille avec qui je suis aujourd'hui en couple donc mauvais on pourrait dire mauvais pari j'en suis absolument ravi mais voilà et donc ce que ça a amené c'est que aujourd'hui il y a cette relation qui me prend du temps et c'est très chouette et que je construis aussi au quotidien ça demande aussi de l'investissement et je suis ravi de le mettre là-dedans Et en plus, on n'en est pas au même endroit et au même rythme de nos explorations. Donc, ça a un peu re-challengé ça. Tu vois, à quel point on a envie d'explorer à deux ? Est-ce qu'on a envie de faire des choses à deux, avec plus de gens ? Et puis, la relation, elle débute. Donc, tu vois, je trouve, moi, dans mon ordre de priorité, j'ai envie de consolider aussi ma relation avant de me lancer dans d'autres choses qui pourraient te challenger un peu, tu vois. Ou en tout cas, voilà, il y a plein de choses à apprivoiser. Donc, ça, ça a changé. Je dirais que les quelques enseignements, quand même, que j'ai eus, que... On le disait, il y a toujours un cadre à tout ça. Il y a les règles évidentes comme le consentement, le respect, etc. Mais c'est des milieux dans lesquels il y a beaucoup de modes de relations. On parlait de polyamour, de couple libre et tout. Moi, j'ai eu aussi pas mal d'exemples autour de moi où je vois que ça ne se passe pas forcément. Ça ne me fait pas rêver. Je vois beaucoup de gens où tu as l'impression que la communication, ce n'est pas trop ça. Et j'ai l'impression qu'il y a pas mal de gens qui se blessent et tout. Et du coup, moi, je n'ai pas du tout envie d'aller vers ça. Ça ne m'intéresse pas. De toute façon, ce n'est jamais sans heure, globalement, de l'amour. Mais c'est pour ça aussi qu'on aime et c'est cool. Mais moi, j'ai envie de faire les choses bien à mon rythme. Du coup, je pense que j'ai peut-être ralenti les explorations sexpo dans le sens où il y a aussi mon couple à côté. Et du coup, c'est deux projets à faire grandir chacun de leur côté et potentiellement ensemble. Donc vraiment, les héritages que j'ai de ça, le plus grand, c'est la communication, RBDSM. dès que faire se peut ou dès qu'il y a besoin. Donc vraiment remettre des cadres et des règles, etc. Y aller étape par étape. Voilà, je pense peut-être continuer à explorer un peu en solo et peut-être un peu avec ma copine aussi à côté. J'ai jamais eu de... de kink ou de trucs très concrets que je voulais explorer. J'aime bien me mettre dans des situations. Comme les premières fois où je suis allé en Teufs Expo, voir un peu le menu, ce qui est possible de faire et se dire, vas-y, je vais tester ça. Un atelier sur tel truc ou quoi.

  • Speaker #1

    Tu conseillerais à un couple hétéro exclusif d'aller en Sexpo ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Parce qu'en fait, ça ne veut vraiment pas dire... En Sexpo, en Teufs Expo, fin. Il y a plein de formats Sexpo. Moi je suis rentré par la Teuf Sexpo parce que j'aime faire la fête. Mais du coup t'es absolument pas obligé de faire quoi que ce soit avec qui que ce soit. Et personne te fera te sentir obligé. Enfin il n'y a vraiment pas du tout un... En fait moi j'ai fait même plein de festivals Sexpo où j'ai rien fait de sexuel. Et juste la vibe est trop cool, les gens sont trop cool. Et je trouve que justement ça amène un cadre hyper queer, friendly, voilà. Donc si t'aimes faire la fête seul, en couple ou à plusieurs, bah go. Après, il y a d'autres formats. Tu vas avoir des ateliers aussi, Sexpo, sur, je ne sais pas, ça peut être sur le consentement, ça peut être sur des pratiques sexuelles mais plus ou moins soft, plus ou moins spicy, mais tu peux très bien faire en restant en tous les deux. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Moi, je me fais mon petit menu à moi-même. Merci beaucoup, Arthur. Je voulais te poser une question parce que, justement, tu es en couple libre et je me demandais s'il y avait, dans ce cadre-là, moi, je me suis toujours posé cette question parce que quand j'étais sur Bumble, j'ai un peu fait comme toi, c'est-à-dire que mon premier date Bumble, c'était mon mec actuel. Donc moi qui voulais expérimenter, j'imagine un truc, c'est Spoh, etc. Bref. Et en fait, non, non, c'était... Je suis ravie de l'avoir rencontré. Mais c'est vrai que quand j'étais sur Bumble, je me disais, est-ce que les gens qui couchent avec plein de gens, ils ont des règles entre les trucs genre changer les draps, tenir... Enfin, ne pas coucher pendant 24 heures avec deux personnes différentes. Et je me demandais si toi, t'avais des règles.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. J'ai quelques règles. Mais je fais pas ça de manière industrielle. Je ne sais pas si c'était très personnifié comme question. Non,

  • Speaker #1

    c'est plus au regard de ton expérience, des personnes que tu as rencontrées. Est-ce que tu vois qu'il y a ces règles-là ? Pardon, c'était un petit peu genre quel process as-tu mis en place ?

  • Speaker #0

    Quel process ? Quelles sont les méthodes ? Non, je pense que changer les draps, ça me paraît assez faire. Le truc des 24 heures, ce n'était pas aussi concret que ça au début, mais ça s'est rendu concret par... En fait, tu vois, ça m'est arrivé de programmer deux dates à la suite. J'entends une soirée, puis le lendemain soir. Et en fait, je me suis rendu compte que logistiquement et énergétiquement, ça me coûtait trop. Et en fait, à chaque fois, je me suis retrouvé à annuler le deuxième date. Donc longtemps, je me suis persuadé que j'étais capable d'enchaîner deux dates. Et en fait, dans les faits, non. Donc je pourrais me parer de vertu en disant que c'est par respect pour les uns ou les autres. C'est juste parce que j'ai la flemme d'en réenchaîner, parce qu'un date, moi en plus j'aime bien papoter, je m'intéresse sincèrement, donc ça te demande un peu d'énergie, donc j'ai la flemme le lendemain. Et puis parce que aussi, ça m'est arrivé de confondre les gens. Tu sais, ah oui le week-end dernier t'étais dans le sud et tout, non ? Ah merde, ah bah désolé, tu sais où tu te sens très con. Et ouais ça a été un vrai truc, donc je me suis dit c'est peut-être bien d'espacer. Pas de se faire des notes, mais juste, tu vois, avant, tu te dis, ah oui, ok, tu vas voir telle personne, il y a ci, ça et ça.

  • Speaker #1

    T'as ton petit Excel, quoi.

  • Speaker #0

    Non. Non, mais... Non,

  • Speaker #1

    mais ça peut éviter des moments de gênance en temps de prendre des notes, quoi. Très bien. Je voulais juste, avant les questions de la fin, j'avais une dernière question, mais tu m'en as quand même un peu parlé, c'est par rapport à l'amitié. Tu m'as dit, quand on était au téléphone, je suis amoureux de mes potes. Est-ce que tu crois, on connaît la réponse, mais je la pose quand même, est-ce que tu crois qu'on peut construire un amour amical aussi fort qu'un amour romantique ? Comment ça se traduit dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Je pense que quand j'ai dit ça, je devais être célibataire peut-être. Je déconne, bien sûr. Bien sûr, je suis amoureux de mes potes, mais je pense que c'est un amour qui est encore différent de l'amour amoureux. C'est un amour que je sacralise parce qu'il y a ce truc de... de... Comme je disais, moi, j'adore la liberté dans son sens philosophique. Liberté de choisir. Et en fait, je trouve que les potes, c'est le truc que tu choisis le plus. C'est la famille que tu choisis. Et indépendamment, encore une fois, de... Un peu de choses près, mais de toute injonction. Enfin, tu vois, tes potes, tu les choisis parce qu'en fait, t'es libre de passer ton temps avec plein de gens. Et en fait, tu décides de passer avec eux. Parce que c'est eux qui te font marrer. C'est avec eux que tu passes du bon temps. Donc, c'est hyper précieux. c'est des relations je trouve qui sont globalement et encore dénuées d'injonctions qui n'ont pas été capitalisées. Tu as des options pour rencontrer des potes sur les apps, je crois, mais je ne pense pas que ce soit le gros des usages. Donc, tu vois, c'est vraiment, pour moi, elles sont libres par essence. Ce truc de tes potes, tu les vois parce que tu en as envie, tu te marres. Et potentiellement, c'est des relations que tu vas garder jusqu'au bout de ta vie. Et du coup, pour moi, c'est hyper précieux. Et aujourd'hui, je suis entouré de plein de personnes qui me seront très chères. Et je suis amoureux d'elles. C'est incomparable avec une relation amoureuse, parce que ben Par exemple, je ne fais pas de sexe avec mes potes, même si ça pourrait au regard de tout ce que j'explore, mais ce n'est pas le cas. Donc, c'est encore un peu différent, mais vraiment, c'est sacré pour moi. Là, il y a le bouquin, je ne sais pas si tu as vu, d'Alice Rebo, « Nos puissantes amitiés » , qui est un peu une ode à l'amitié. Alors, je n'ai plus exactement les enseignements du bouquin, mais de montrer qu'aujourd'hui, avec tes potes, tu peux faire de la coparentalité, tu peux habiter avec tes potes. Moi, je suis en colloque avec ma meilleure pote. Enfin, on est trois en coloc, mais tu vois, ça se passe hyper bien et en fait, je suis trop content. Alors, tu vois, je ne me verrais pas forcément habiter avec ma copine, mais parce que... Déjà, chacun a ses conceptions différentes du truc, mais... Ouais, je pense qu'il faut construire les relations comme tu as envie de les vivre. Mais c'est vrai que je trouve que l'amitié, ouais, moi, je trouve ça trop beau parce que je trouve que c'est... Enfin, on parlait du poids des normes sociales, sociétales, et je trouve que l'amitié, on est relativement dénué. Et donc, c'est assez confortable. Et voilà. Et tout est très compatible. Je trouve que justement, moi, j'ai mon amoureuse, j'ai mes potes, j'ai ma famille, tout ça cohabite très bien et est très complémentaire. Et c'est trop cool.

  • Speaker #1

    On passe aux questions de la fin. On a une question un peu poétique. Si tu devais décrire tes terres intimes aujourd'hui, elles ressembleraient à quoi ?

  • Speaker #0

    L'Australie. Un désert sulfureux, ardent. Une terre craquelée d'aventures et de sexe dans des parcs. Non, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Avec une barman qui te rend ton téléphone.

  • Speaker #0

    Avec une barman qui rend mon téléphone, avec mon Excel, avec toutes mes notes de date. Non, non. Bah non, mais tu vois, en vrai, j'allais répondre à un potager, mais c'est peut-être trop bateau. Et peut-être l'Australie, parce qu'en fait, l'Australie, t'as plein de... Enfin, comment dire ? T'as plein de... C'est très vaste, donc t'as plein de climat. et t'as plein de... d'environnement différent tu vois, t'as l'océan, t'as de la forêt tropicale t'as des déserts et moi je vois pas du tout enfin tu vois là aujourd'hui je suis en couple libre peut-être qu'à un moment je reviendrai à un couple exclusif peut-être que j'ai aucun objectif de relation je me dis pas je vais fonder une famille, je me dis pas j'ai pas d'objectif lié à tout ça donc pour moi ça va être une vie en tout cas mon intimité et je le souhaite euh sera une terre d'aventure et d'exploration et sera protéiforme et évolutive du moment qu'on communique bien et qu'on est content et qu'on s'entend.

  • Speaker #1

    Et tu dirais quoi au Arthur d'il y a 10 ans ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais... Oublie que t'as aucune chance. Non, je lui dirais... Continue d'écouter ta sœur et les femmes en général. Et chéris tes amitiés. Fais un peu attention à ton style quand même. Et arrête de manger des pâtes au pesto.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Arthur.

  • Speaker #0

    Voilà, merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à lui mettre 5 étoiles. Merci à Arthur pour cette soirée et pour ses mots, au studio Les Belles Fréquences pour le montage son et à Didi Beniti pour la musique. En attendant le prochain épisode, je vous donne rendez-vous sur le compte Instagram Juliette Servra. A très bientôt !

Description

Arthur aime faire rire, découvrir, comprendre et écouter.
Dans cet épisode, il nous emmène à travers son parcours intime : une adolescence marquée par la dépression de sa mère et du silence émotionnel de son foyer, une première fois ratée, une histoire d'amour de 3 ans, un voyage en Australie qui l’ouvre à la liberté, des histoires de désir, de jalousie, de relation libre… et un éveil féministe auprès de ses soeurs.

Avec humour et délicatesse, Arthur nous parle de son parcours, de ses doutes et de comment il s'épanouit dans ses Terres Intimes.

Un récit sincère, joyeux et nuancé, à la croisée du corps, de l’amour et des relations qui transforment.


❤️‍🔥🙏 Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner et à lui mettre 5 étoiles, ça aide énormément.

Pour découvrir l'univers de Terres Intimes : https://www.instagram.com/juliettecervera

Si vous souhaitez témoigner dans Terres Intimes : écrivez-moi sur Instagram ou par e-mail (c'est par ici : cervera.juliette@gmail.com)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, t'es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi loin des injonctions de la société, du travail. C'est vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça et de dire « Ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? »

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Terres intimes, le podcast qui explore la sexualité et l'intimité de personnes comme vous et moi. A chaque épisode, découvrez des témoignages authentiques et remplis d'engagement, des réflexions et des outils pour vous aider à vous sentir plus libre, apaisé et joyeuse dans votre vie intime. Parce que s'épanouir dans sa sexualité est autant une nécessité qu'un acte révolutionnaire. Si le podcast vous plaît, s'il vous fait du bien, si vous avez même envie de le partager à vos amis, alors n'hésitez pas à vous y abonner. pour ne rater aucun épisode et à lui mettre 5 étoiles. C'est un petit clic pour vous et pour nous, c'est beaucoup. Je suis Juliette Cervera et vous écoutez Terres Intimes. Chers intimes, quel plaisir de vous partager aujourd'hui la voix d'Arthur, un jeune homme de 32 ans rencontré il y a quelques années. Arthur, c'est ce mec toujours partant pour faire rire, découvrir des nouvelles choses, célébrer l'amitié. ou encore avec qui parler de féminisme fait du bien. Il s'est posé des questions, continue de s'en poser, et surtout continue d'en poser aux femmes autour de lui. Je trouvais aussi qu'il parlait bien de ses émotions, alors le jour où j'ai compris que les émotions et lui, ça n'avait pas toujours été aussi évident, j'ai eu envie de plonger dans son parcours. Ensemble, nous avons parlé de sa jeunesse imprégnée de la dépression de sa maman, de son besoin de faire rire, de sa découverte du fait d'être séduisant, de son premier amour, d'un voyage inoubliable en Australie, de son éveil féministe, de l'importance d'écouter les femmes, encore et encore, de sa nouvelle histoire d'amour construite autour de la notion de liberté et du milieu sexe positif. Je vous souhaite une très belle découverte des terres intimes d'Arthur, riche, gourmande et joyeuse. Bonne écoute. Bonjour Arthur.

  • Speaker #0

    Hello.

  • Speaker #1

    Je suis très contente que tu sois là ce soir, merci beaucoup d'être venu chez moi, j'espère que tu as passé un bon dîner. Ça fait quelques temps que je n'ai pas fait d'interview, donc c'est un petit peu intimidant, mais c'est surtout ça fait... très longtemps qu'on parle de cette interview, qu'on a échangé. Donc merci beaucoup de prendre ce temps. Et je vais commencer avec la question de Terres intimes qui est, à quel âge as-tu commencé à te poser des questions sur la sexualité ?

  • Speaker #0

    Alors, l'âge exact, je ne sais pas. Je dirais que mes souvenirs les plus nets, c'était fin collège, début lycée. Donc je dirais peut-être autour de 15 ans.

  • Speaker #1

    Et tu avais quoi à ce moment-là comme imaginaire autour de la sexualité ?

  • Speaker #0

    De ce que je me souviens, c'était très numérique, on va dire. C'était les débuts d'Internet et des jeux vidéo. Je pense spontanément à des icônes des jeux vidéo comme Lara Croft ou des choses comme ça ou dans des magazines que tu pouvais voir ou lire. Donc ouais, ça a commencé avec le numérique je dirais.

  • Speaker #1

    C'était la période d'Angelina Jolie, etc.

  • Speaker #0

    Ouais, à peu près. Tu as joué Lara Croft ? Non, je ne sais pas, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Oui, elle a joué Lara Croft. Elle a joué Lara Croft. En fait, elle a joué Lara Croft. Il y a deux films qui sont incroyables et dedans, elle est incroyable. Il faut que tu les vois. Est-ce que tu pouvais parler de sexualité au sein de ta famille ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non. Franchement, non, je ne me souviens pas avoir pu en parler. Ah si, je me rappelle d'un épisode, toujours lié aux jeux vidéo. Je me rappelle que j'avais acheté, donc j'étais ado, j'avais acheté GTA. Le fameux jeu vidéo où tu vas faire n'importe quoi, rouler sur des gens avec un Hummer et acheter un bazooka. Et en fait, tu pouvais aussi interagir avec des prostituées. Et en fait, tu pouvais payer, elles montaient dans ta voiture. Et je crois que juste tu voyais les suspensions de ta voiture s'agiter un peu. Et en fait, je ne sais pas, j'avais trouvé ça un peu dérangeant. Et je me rappelle, j'avais été voir ma mère et j'avais dit à ma mère, en fait, il y a des prostituées dans mon jeu vidéo. Et elle m'avait dit, on va tout de suite le ramener au magasin. Et je pense que c'est la seule interaction que j'avais eue sur la sexualité avec ma mère. Sinon, on ne discutait pas vraiment de l'intime, je pense.

  • Speaker #1

    Mais tu avais quel âge quand tu as acheté GTA ?

  • Speaker #0

    C'était en dessous de l'âge requis, je crois. C'était un thug. Je ne sais pas, 15 ans, je pense.

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de ta maman. Tu as grandi avec ta mère, ta grande sœur. Dans quel cadre affectif et émotionnel tu as grandi ?

  • Speaker #0

    J'ai, bon, assez particulier, mais je sais pas, comme certainement beaucoup de familles, mais moi j'ai ma mère qui est très dépressive depuis des décennies. Donc ça a été toujours émotionnellement particulier, je dirais, avec parfois des ambiances un peu lourdes ou disons que la place pour les émotions a été assez particulière, je dirais, au sein de la maison. Mon père était à fond dans le boulot, donc je le voyais pas trop trop et je partageais pas grand chose avec lui à l'époque. Donc, je dirais, ouais, mon éducation, elle dépendait surtout de ma mère. avec une place pour les émotions peut-être un peu restreinte ou un peu particulière et tu parlais de ma soeur je crois j'ai une soeur et donc deux grandes soeurs, enfin j'ai trois grandes soeurs donc j'ai grandi entouré de femmes en plus assez charismatiques, exubérantes donc c'était assez inspirant, mes deux grandes soeurs étaient plus à la maison quand j'ai grandi elles avaient déjà quitté le foyer comme on dit mais Avec mon autre sœur, c'était hyper tumultueux. C'était vraiment chien et chat, quoi. Donc, voilà. Donc, ouais, plutôt l'éducation de ma maman. Et donc, plutôt axée, j'ai le souvenir quand même de quelque chose d'assez, malgré tout, assez doux, créatif. Écoute, plein de valeurs, je pense, qu'on associe aux femmes. Voilà. Sans vouloir faire de l'essentialisme, quoi.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais adolescent, est-ce que c'est lié à cette ambiance à la maison ? Ouh ! On ne sait pas trop, mais tu me disais que tu avais ce rôle de clown de la bande, donc très joyeux. Est-ce que tu te sentais désiré, désirable ? Est-ce que l'intimité, c'est quelque chose qui t'intéressait ?

  • Speaker #0

    Pour faire le lien avec l'éducation, vu que je n'avais pas trop de place pour mes émotions, je pense que j'intellectualisais beaucoup mes émotions. Et je pense que ça passait beaucoup par l'humour. Je pense que j'ai développé un sens de l'humour. Peut-être pas que fonction de ça, je ne sais pas. C'est toi qui dis, mais en tout cas, il y avait beaucoup ça. J'aime beaucoup faire le pitre et surtout à l'époque. Et donc, tu me dis, en tant que clown de la bande, est-ce que je me sentais désiré, désirable ? En fait, je m'en foutais un peu. Pour ce qui est de l'adolescence, période lycée, en fait, vraiment, mon focus, c'était de faire rire les copaines. Et le reste passait... C'est un peu au-delà. Je n'avais pas forcément, je pense, les codes de la drague ou de la virilité. Moi, j'aimais juste m'amuser, faire rire. Donc voilà. En plus, je me sapais, je me foutais de comment je m'habillais. Du coup, j'étais parfois habillé comme un sac. Mais je faisais quand même rire les gens, pas malgré moi, j'espère. Je ne pense pas.

  • Speaker #1

    Justement, tout à l'heure, tu me disais que c'est à l'adolescence que tu as commencé à te poser ces premières questions sur la sexualité avec la pornographie. Quelle place avait la pornographie à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    C'était Lara Croft. pas tout à fait la pornographie. Mais en effet, il y a eu aussi un peu de pornographie. Et d'ailleurs, je me rappelle, ça a commencé, on va appeler ça du soft porn. Je me rappelle à l'époque, c'était l'époque des jeux flash sur Internet et il y avait un jeu, c'est terrible, en fait, où tu pouvais faire des tirs au but. Et en fait, à chaque fois que tu marquais un but, t'avais une espèce de nana qui enlevait un vêtement. C'est le combo du foot. Vraiment, il n'y a rien à caler. Et vraiment, c'était un mauvais cartoon. C'était de la 2D. Et enfin, vraiment, c'était assez sordide, mais ça nous faisait bien rire. Et je pense que ça a commencé avec ce genre de pornographie 2D un peu bas de gamme. Et après, il y a eu de la pornographie. Je pense que si j'ai le souvenir d'un voyage, je crois que c'était fin du collège, où on avait des PSP, des PlayStation Portables. Et pendant un voyage scolaire, il y avait le rigolo de la classe qui faisait tourner un film porno. Je pense que c'était un des... classiques de Clara Morgan à l'époque, je pense, dans le bus du voyage scolaire. C'était un peu les premiers émois de la pornographie, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en train de me dire que tu étais le clown de la bande, mais ce n'était pas toi le rigolo de la classe, par contre.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense qu'à l'époque, je n'étais que numéro 2. C'est après que j'ai pris mon envol.

  • Speaker #1

    Tu as eu ensuite ta première vraie relation, en tout cas, c'est comme ça que tu me l'as nommée. Comment ça s'est passé ? Comment tu t'es sentie ? Et en fait, comment cette relation a commencé ? Quelle place tu donnais à tes émotions dans cette relation ?

  • Speaker #0

    Première relation, je pense que c'était fin du lycée. Comme je disais, j'étais le clown de la bande. Je pense que j'ai eu quand même des crushs au lycée. Mais vu que ce n'était pas ma prio, je ne faisais pas trop attention à moi. Je pense que je me suis fait pas mal friendzoner. Mais je crois que je m'en foutais un peu. Et je me rappelle, j'avais un binôme au lycée, mon meilleur pote. Lui, c'était le donjon du lycée. Il avait un CV déjà à l'époque. long comme le bras. Et à un moment, je me rappelle, il vient me voir, c'était à une fête de fin d'été au lycée, et il me dit, mais tu sais, je ne sais pas, genre, t'es drôle, tu vois, je te connais maintenant, t'es mon pote, t'es drôle, t'as un peu de charisme et tout, tu devrais l'utiliser, je pense que t'aurais du succès et tout. Et c'est marrant parce qu'il me dit ça à une soirée où je regarde avec des grands yeux en me disant, ah ouais, tu crois et tout, machin. Et en fait, c'est à cette même soirée, je crois, que j'ai... Je me suis fait un peu draguer, je crois que c'est quand même elle qui m'a entrepris plus que l'inverse. Et voilà, c'est comme ça que j'ai connu ma première copine. Et ouais, je pense à un peu débloquer un truc. Une petite synchronicité, un petit alignement.

  • Speaker #1

    Et ça a duré de temps cette relation ? Comment ça a fini aussi ?

  • Speaker #0

    Je crois que ça a duré peut-être trois ans en tout, avec une pause au milieu.

  • Speaker #1

    Quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'était du sérieux. Donc ouais, ouais, ça a duré trois ans. Pause au milieu, je ne sais pas, un moment, on a dû... En fait, on n'a jamais été dans la même ville. Et je crois qu'il y a un moment où ça a été un peu compliqué. On a fait une pause et après on s'est remis ensemble. Donc j'irais au milieu, quoi. Pause demi-parcours, quoi.

  • Speaker #1

    Et tes premières relations amoureuses et sexuelles, c'était avec elle. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas avec elle. Ma première fois, c'était juste avant elle. Mais raconte ! Attends,

  • Speaker #1

    raconte si tu en as envie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bien sûr, je peux raconter. C'était d'un romantisme absolu. Donc, c'était, je me rappelle, à Bordeaux. Sortie de boîte. enfin non c'était plutôt j'étais en boîte avec des camarades de promo donc je disais fin lycée tout à l'heure j'ai rencontré ma première copine au début d'études je crois, c'était même pas au lycée et donc c'était avec ces camarades de promo j'étais en boîte de nuit à Bordeaux et en fait je suis rentré avec une de mes camarades de promo et je pense qu'on avait chacun 2 grammes dans le sang donc elle c'était clairement pas sa première fois elle était un peu plus âgée que moi et moi c'était ma première fois, je pense que c'était vraiment sordide ça méritait pas une étoile sur Halluciné enfin vraiment c'était nul ... Et je dis ça, pardon, moi j'étais nul, je pense que la situation était assez nulle, j'en ai pas vraiment de souvenirs, mais voilà, c'était pas très romantique, ni je n'en garde pas un souvenir délicieux.

  • Speaker #1

    Et donc dans ta relation de trois ans, tu as pu plus explorer ce que c'était, te connaître, donc comment ça a évolué à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Donc comme je disais, ma première copine a été assez entreprenante déjà dans la drague des débuts et même en général dans la relation. Donc, en vrai, je lui en suis assez reconnaissant pour ça. Mais elle m'a pas mal pris par la main, au sens propre comme au sens figuré, bien sûr. Et voilà, à me montrer des choses. Elle n'était pas forcément plus âgée que moi, mais je ne sais pas, elle était plus sûre d'elle, plus entreprenante. Et du coup, on a exploré ensemble. Mais elle, elle m'a montré pas mal de choses. Comme je disais, de base, je n'étais pas forcément très dans mes émotions. Enfin, j'étais beaucoup dans ma tête. Donc, voilà, j'ai appris au fur et à mesure à... à faire attention, à écouter, à dire je t'aime, ces premières choses-là. Et je lui dois beaucoup, c'était cool.

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a marqué sur ma feuille, pardon, est-ce que tu pourrais nous raconter ton premier crush ? Et j'ai sauté cette question et en fait, j'ai envie que tu m'en racontes ton premier crush.

  • Speaker #0

    Attends, parce que moi, je me dis que c'était peut-être ça, mon premier crush. En fait, des premiers crushs, alors OK, je pense que j'en ai eu pas mal au lycée. Je ne me rappelle pas d'un en particulier. Mais en fait, moi, j'avais vraiment ce truc de... Ouais, je pense que j'étais trop friendzoned et vu que j'aimais trop faire rire. En fait, je pense que même si j'avais un crush sur une fille, j'allais pousser la rigolade toujours jusqu'au bout. Et j'allais jamais tomber dans le flirt, tu vois, comme mes potes pouvaient tomber à un moment. Et donc, je pense que je me créais jamais d'opportunité, entre guillemets. Enfin, je laissais pas trop la place à l'ambiguïté ou à la séduction. Donc, il y a eu plein de nanas sur lesquelles j'ai pu crusher, je pense, au lycée. Mais ça ne s'est jamais concrétisé.

  • Speaker #1

    ok Donc, ces crushs, cette première fois dont on ne garde pas un souvenir incroyable, cette première relation, est-ce que quand tu lui disais je t'aime, tu le ressentais en toi ?

  • Speaker #0

    Excellente question. Je ne sais pas, avec du recul, je n'ai pas l'impression que ça me faisait vraiment, tu vois, les papillons dans le ventre ou le truc. Encore une fois, il y avait un truc, j'intellectualisais pas mal le process, tu vois. Pour moi, c'était OK, elle est cool, elle est jolie. On passe du bon temps. C'était une somme de facteurs égales. Je t'aime. C'était très mathématique. Je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti trop de trucs. Et d'ailleurs, de la même manière, je ne t'ai pas répondu tout à l'heure, mais tu parlais même de notre rupture. et en fait il y a eu vraiment un truc où je me rappelle elle m'a quitté c'était à son initiative plutôt donc au bout de 3 ans et je me rappelle je rentrais d'un voyage et vraiment je pose mes valises et elle m'a dit je crois que c'est fini et en fait je me souviens m'a dit ok, donc là c'est le moment où tu dois être triste. Et tu sais vraiment ça m'a pas du tout, enfin j'ai pas du tout eu la boule, j'étais un peu surpris, mais tu sais j'étais presque en mode ah ouais non mais là je crois qu'il faut que je pleure quoi. C'est presque comme on lire un script, parce que j'avais pas vraiment appris à vivre ces choses-là quoi.

  • Speaker #1

    Après cette relation, tu as plus consommé, en tout cas c'est le mot que tu as utilisé. Qu'est-ce que tu cherchais à ce moment-là quand tu t'es mis à consommer ?

  • Speaker #0

    Déjà je disais consommer parce que c'était la période des ZAP donc j'arrivais à Paris. la grande ville de tous les possibles. Et ouais, je dis consommer parce que c'était les apps et qu'il y avait vraiment ce truc de, tu sais, c'est les premiers temps où tu découvres le swipe, c'est vraiment cette marchandisation des gens et des profils. Et donc, voilà, c'est pour expliquer un peu le côté consommation. Qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que du coup, cette première relation m'avait montré qu'il y avait un truc de possible, interagir en l'occurrence avec les femmes parce que j'aime plutôt les femmes. Et que c'était chouette et que je me suis dit pourquoi pas recommencer. Les apps principalement avaient ce côté, il y a plein de possibilités, plein de profils et tout. Donc moi j'aimais bien. Et qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que je ne cherchais rien de particulier. Moi il y avait ce truc de ok, ça a l'air fun, ça a l'air cool, continuer à rencontrer des gens. Enfin vraiment, je pense qu'à la base j'ai quand même ce truc de moi j'aime faire le clown mais je suis aussi sincèrement curieux. J'aime écouter les histoires des gens, a priori comme toi aussi. Et du coup, il y avait ce truc de, de toute façon, au pire, je rencontre des gens cool et je m'entends bien avec les nanas en général. Je ne sais pas, peut-être que c'est lié au fait aussi que j'ai grandi qu'avec des femmes. Mais en fait, j'ai aussi beaucoup de potes mecs. Donc, encore une fois, je ne veux pas forcément faire de ce genre de raccourci. Voilà, donc je me disais, c'est l'occasion d'encontrer plein de gens cool, interagir avec des filles, c'est cool. Si c'est souhaité. donc let's go

  • Speaker #1

    Je reprends juste ce que tu disais tout à l'heure sur ton intérêt pour la sexualité qui n'était pas si poussé. Est-ce qu'à ce moment-là, il y a une curiosité de rencontrer, de flirter ? Et est-ce qu'il y a un réel intégré pour la sexualité en elle-même, pour le plaisir ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça fait partie du truc. Parce que clairement, trois ans avec ma première copine, je partais d'un immense fail, qui était cette première fois un peu catastrophique. Et c'est tout à fait OK. Mais ouais, on a appris plein de choses, on a découvert quand même pas mal de choses tous les deux, et le sexe était assez chouette, donc clairement ça faisait partie des facteurs motivants, je me dis, bah attends, la sexualité, c'est quand même sympa, en plus je pense qu'on la faisait de manière très... c'est les débuts, il y avait beaucoup de... mais je pense que c'était quand même très joyeux, très consenti, très... comment dire, réciproque, je pense qu'il y avait ce truc-là, donc je pense que c'était assez sain, et donc j'étais content de pouvoir retrouver ça, mais c'était pas ma... première motivation dans les rencontres. Mais clairement, ça faisait partie.

  • Speaker #1

    Après, tu as eu 26 ans et tu es parti en Australie. Et là, tu m'as dit que ça avait changé quelque chose dans ton rapport au corps, à la fête et à la sexualité.

  • Speaker #0

    Ouais, alors potentiellement, l'Australie, j'ai fait le classique permis vacances-travail pendant un an. Ce moment où tu quittes ton nid et ton avenir tout tracé pour aller te perdre dans les fermes australiennes avec des gens qui ont des mulets, des accents incompréhensibles. et plein d'animaux dangereux pour tout ça, pour faire des travaux où tu gagnes une bouchée de pain. Et c'était incroyable sur beaucoup de plans. Mais en effet, pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, tu es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi du coup, loin des injonctions de la société, du travail. Je trouve que c'était vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça. Et de dire, ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? Donc avant tout, il y a une exploration de cette liberté-là, qui n'est pas forcément uniquement sexuelle ou intime, mais ça en fait partie. Donc vraiment, moi j'ai trop kiffé me faire plein de potes. En plus, t'as vraiment ce sentiment de, en fait, je suis libre d'interagir avec qui je veux, d'être pote avec qui je veux. S'il y a des gens que j'ai envie de garder un peu dans mon sac à dos, entre guillemets, je les garde. S'il y en a avec qui ça ne doit pas durer longtemps, tant pis. Et donc cette grande liberté-là était assez cool. Et puis tout le monde est dans cette optique-là. Donc il y a vraiment une grande spontanéité des rencontres, une grande liberté, une grande curiosité. Et donc ça amène à des amitiés très fortes et aussi ça peut être des interactions très fortes intimement ou sexuellement ou amoureusement même.

  • Speaker #1

    Amoureusement ?

  • Speaker #0

    Oui, amoureusement, je dis amoureusement. Parce qu'il y a différents formats d'interaction, je dirais, en Australie. Non, mais tu vois, par exemple, il y avait cette fille que je voyais, avec qui je suis toujours ami d'ailleurs. En fait, au début, on était amis. Après, on est devenus un peu amants. Et on s'est dit, mais finalement, est-ce qu'on ne se mettrait pas en couple ? En fait, je me suis dit, mais attends, moi, en fait, je suis là pour voyager. Donc, en fait, j'ai dit, c'est peut-être pas le bon moment. Donc, ouais, ouais. Et puis, il y a des moments où ça a été clairement plus des one-shot, quoi.

  • Speaker #1

    Justement, tu m'as raconté une scène improbable dans un parc en plein jour. et tu m'as parlé d'autres expériences plus libres. Tu pourrais nous en raconter quelques-unes. Et aussi ce qu'elles t'ont apporté, si elles t'ont apporté quelque chose de particulier.

  • Speaker #0

    Bien sûr, très exotique ces expériences. Je ne sais pas, j'avais aux alentours de 25 ans. Je pense que j'étais parmi les vieux backpackers. Et non, en fait, je dis une connerie, les gens avaient autour de 20, entre 20 et 30 ans. Et donc voilà, encore une fois, cette grande liberté de rencontre, etc. Je faisais donc beaucoup la fête. J'ai visité plein de villes différentes en Australie. Et à chaque fois, je me disais un groupe d'amis différent. et j'aimais trop parce que Vraiment, c'était une nouvelle ville, un nouvel épisode de la série, avec des nouveaux potes, des nouvelles intrigues. Et puis tout est en accéléré. Chaque ville, c'est une nouvelle ville, un nouveau taf qui va durer quelques mois, des nouveaux potes, un nouveau lieu de vie. C'est vraiment des tableaux différents à chaque fois. Et là, je me rappelle, c'était une période où je bossais dans des fermes, dans des chevignicoles même, au fin fond de la brousse australienne, entre Sydney et Melbourne. Je faisais, ouais, je bossais pour des chez Vinicole qui faisaient du vin horrible, je pense. Et maintenant que j'ai vu les backstage, je peux vous confirmer que c'était pas un vin délicieux. Et on faisait ça toute la journée, 7 sur 7, on faisait les 3, 8 et tout. Et en fait, est arrivée la semaine du Nouvel An. Et donc en Australie, il fait chaud et tout, et c'est cool. Et donc le Nouvel An, on avait décidé d'aller passer une semaine à Melbourne. Et autant vous dire que... C'était le groupe de potes qui bosse dans les fermes en faisant les 3, 8, 7 jours sur 7 depuis 2 mois. Donc quand on est arrivé en ville, comme dirait l'autre, les gens changeaient de trottoir. On était comme des fous. On s'est dit, vas-y, on a une semaine. Donc on a fait beaucoup la fête. On faisait n'importe quoi. C'était très chouette. Et je ne sais plus, on va dans un club un lundi matin, parce que pourquoi pas ? Le Breakfast Club. Et à Melbourne, pour ceux qui connaissent. Et bref, je ne sais plus, je me rappelle d'ailleurs, on rentre dans ce club en se disant, on va y rester. Les gens venaient là-bas en after, mais nous, on avait quand même dormi avant. On n'avait pas fait le tour du cadran. On y allait. On s'est dit, de toute façon, à midi, on sort, on va au resto, tranquille. En fait, à 10h, on était à fond. On s'est dit qu'on avait bu, je ne sais pas, 4 Corona et c'était parti. En fait, j'ai rencontré une nana néerlandaise. Et en fait, on a bien matché. Et puis, je ne sais pas, on était clairement tous les deux très excités. Pas seulement sexuellement, juste de la fête. et voilà Et donc c'était un lundi, c'était un lundi midi, et je me rappelle, on s'est dit, je pense qu'on avait envie de sexer, donc on s'est dit, on va pas faire ça dans le club. On s'est dit, bah vas-y, on sort du club, je sais pas, tout s'est fait à l'impro. On sort du club, dans un premier temps, on va dans un bar, vraiment juste à côté, donc un lundi après-midi, en plein jour, et il n'y avait que nous dans le bar, je pense. On a pris un verre, et je pense qu'au bout de 15 minutes, on est dans les toilettes du bar, en train de faire nos affaires. Donc je me dis, c'est sûr que la barmaid, je crois que c'était une barmaid, je me rappelle très bien parce que vous allez voir la suite, elle s'en souvient, elle sait que ce qu'on a fait, je pense, dans le bar. Et après, je me rappelle, on avait pris un Uber pour rentrer chez nous. Sauf qu'on a dû réaliser dans le Uber qu'en fait, on n'avait pas de chez nous, qu'elle était dans un hostel et que moi aussi. Donc on était respectivement dans des dortoirs de 12 et qu'on n'allait pas pouvoir continuer nos affaires chez nous parce qu'il n'y avait pas vraiment de chez nous. Et je me rappelle, on a arrêté le Uber en haut d'un parc et donc il commençait à pleuvoir donc il n'y avait pas grand monde dans le parc Et je me rappelle, on commence à traverser le parc. Et en fait, je sais pas, à un moment, on s'est arrêtés. Et en fait, on a repris nos affaires, quoi. En fait, on a fait l'amour en plein milieu du parc. Mais vraiment, genre... Ouais, en plein milieu du parc, quoi. On voyait des joggers au loin. Je pense que personne nous a vus de près. On a traumatisé aucune famille, aucun enfant. Il pleuvait, il y avait vraiment personne. Mais c'était improbable. Je pense qu'on l'avait pas du tout vu venir. et ça nous a fait beaucoup rigoler. Et en fait... Donc c'était très drôle. Au final, on a débarqué à un hostel. Et là, je crois, mon hostel. Je me suis rendu compte que je n'avais plus mon téléphone. Et c'est là que ça devient drôle. Parce que vraiment, on en avait quand même un peu un petit grain. Et je n'avais plus de téléphone. Et donc, je me rappelle, le lendemain, en fait, j'ai refait tout mon parcours à l'envers. Donc je suis repassé dans le parc avec mes potes qui ricanaient beaucoup. Dans le club, j'avais demandé. Et en fait, j'ai retrouvé mon téléphone au bar, le fameux bar. Et c'était très drôle. Parce que vraiment, la nana, je dis, vous n'avez pas trouvé un téléphone. Et tu sais, elle m'a regardé. C'est vraiment mode. Je sais, tu sais. Je sais ce que tu as fait, mais je te rends quand même ton téléphone. Donc, je suis extrêmement reconnaissante. Voilà, c'était une petite anecdote très cool. Donc, je n'ai pas fait l'amour dans des parcs en public. Je ne me suis pas découvert un king pour le sexe en public. Mais en tout cas, je pense qu'il y avait cette liberté là, qui se retrouvait un peu dans tous les gens qui voyageaient. Et donc, il y avait ce truc de, en fait, c'est aussi possible de faire ça.

  • Speaker #1

    tu vois pourquoi pas quoi donc c'est un truc de pourquoi pas et tu l'as revu cette néerlandaise ?

  • Speaker #0

    je l'ai revu une fois genre 2-3 jours après on s'était un peu envoyé un message en mode ohlala qu'est-ce qu'il s'est passé je crois que c'était incroyable on recommence et en fait c'est drôle parce que quand on s'est revu la deuxième fois on était presque gêné timide il y avait ce truc de qu'est-ce qu'il s'est passé ? qui êtes-vous ? et je me rappelle cette fois on avait pris une chambre individuelle dans son hostel je crois Et je me rappelle, on avait pris une bouteille de Prosecco en se disant, vu qu'on était presque un peu timide, on s'est dit que ça allait nous donner du courage. Et tout ce qui s'est passé derrière cette porte relève de l'intime et de l'acrobatique. Et en vrai, c'était très cool. Et de l'acrobatique. Vraiment, la timidité s'est vite évaporée. Et c'était très rigolo. Et après, on ne s'est jamais revus, on s'est échangé quelques messages. Et voilà, je pense que... Ça s'est arrêté là et ça reste un souvenir très joyeux.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette histoire. Après, tu es rentrée à Paris. Et là, tu as passé beaucoup de temps avec ta sœur. Et elle t'a transmis ce qu'on adore, une conscience féministe. Est-ce que tu te souviens des prises de conscience qui t'ont semblé, enfin qui te semblent aujourd'hui et à l'époque aussi, les plus importantes, celles qui t'ont le plus ouvert les yeux par rapport au féminisme ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Donc, me voilà de retour d'Australie, où clairement, je n'étais pas devenu... Beaucoup plus intelligent au vu de tout ce que je vous raconte. C'était l'aventure, mais voilà, un enrichissement autre qu'intellectuel. Donc je reviens à Paris et donc en effet, je retrouve ma sœur qui avait déménagé à Paris à ce moment-là. En fait, parce qu'elle quittait de manière un peu tumultueuse son copain de l'époque. Et du coup, on s'est retrouvés. Et d'ailleurs, je disais plus tôt qu'on était un peu comme chien et chat quand on était plus petit. là c'était c'était C'est vraiment, je pense, à cette période-là qu'on s'est retrouvés. Donc, après nos 18 ans, on avait déjà commencé à avoir des rapports un petit peu plus courtois. Mais là, je pense que ça a été un peu le shift. Et en fait, c'est un mec qui n'a pas été très cool avec elle. Et donc, ça a été une première révélation. Déjà, de me dire, voilà, attends, quelqu'un n'est pas cool avec ma sœur, ben, c'est pas sympa, quoi. Et elle, je pense qu'elle avait déjà commencé à se forger une conscience féministe par des lectures, par... Ouais, des expériences. Et du coup, on a commencé à beaucoup en parler. Moi, vu que je suis très curieux. Et encore une fois, en fait, moi, les femmes de ma vie, en l'occurrence, ma mère, mes sœurs, c'est pas cool qu'on leur fasse du mal. Donc, je voulais chercher à savoir pourquoi. Et puis, en fait, j'ai découvert que ce gars-là lui avait fait du mal, mais qu'en fait, c'est plein de choses qu'on retrouvait aussi dans la société. Et c'est elle qui m'a transmis ça aussi. Donc, j'ai été touché par le fait que ça arrive avec une personne qui m'est très proche. de réaliser En fait, c'est arrivé à plein d'autres filles qui me sont très proches, des amis, ma mère. Tu vois, ça a élargi un peu ce genre de discussion. Je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de femmes de mon entourage qui avaient été touchées par ça. Donc moi, ça m'a vachement touché, questionné. Et donc, voilà, j'en ai beaucoup parlé avec ma sœur. Et je pense que j'avais un peu ce truc de... Je pense que je n'ai jamais eu trop de mal à me remettre en question. Enfin, je ne pense pas avoir jamais été trop, trop fier. Je pense, encore une fois, avoir... peut-être une éducation avec pas trop de codes masculins, parce que, je sais pas, mon père était pas forcément très très présent dans mon éducation, et puis même les potes que j'avais, nous on était plus à jouer et faire des bêtises, mais il y avait pas trop de trucs de compétition, domination, je sais pas, des traits un peu parfois, tu vois, je sais pas, qu'on prête à la jante masculine. Et donc voilà, je pense que j'avais déjà une posture de, ok, moi je suis un mec aussi, je suis chaud de me remettre en question, donc qu'est-ce qu'on fait de mal et qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ?

  • Speaker #1

    Et justement, comment ça t'a ouvert les yeux sur... Comment ça a changé ton regard sur tes relations, sur ton rôle en tant qu'homme dans l'intime et la sexualité, et aussi au-delà de la sexualité, dans ton rapport aux femmes, généralement ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah déjà, je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison que je sois différent des autres mecs, quoi. Donc, ce qu'on reprochait aux mecs, ça pouvait m'être reproché aussi. Donc déjà, je me dis, ok, tu vois, je suis un mec blanc, donc... Je suis en haut de la chaîne alimentaire, on va dire, en tout cas, dans la manière dont nos sociétés sont construites aujourd'hui. Donc, comment avoir conscience de cette position-là, des biais de pouvoir que tu peux avoir ? Donc, je me suis pas mal questionné par rapport à tout ça. Dans les relations, tu vois, il y a tout ce truc de, ok, dans les relations, justement, amoureuses, intimes, tu sais, la relation de domination, tu parlais de consentement plus tôt, donc tu vois... On a dit, et moi j'ai fait aussi mes premiers pas dans la sexualité, même avant la pratique, c'était de la théorie et c'était du porno. Le porno, c'est vraiment nul à chier. C'est vraiment des codes... Le porno n'est absolument pas la réalité, on le sait. Et quand tu te construis avec ça, il y a de quoi devenir fou. Donc déjà, j'ai commencé à me dire, le porno, c'est officiellement pas très bon pour moi. Le consentement, c'est un vrai truc. On en parlait plus tôt avec cette histoire. Il y a vraiment ce côté, il ne faut pas hésiter à demander, à poser les choses, à tout moment pouvoir faire machine arrière. Ce n'est pas parce que tu dis oui pour un truc que c'est oui pour un autre. Je pense que je n'ai jamais été trop pushy avec les femmes, à priori, je ne pense pas. Je pense que j'ai même globalement été assez timide. Encore une fois, je pense que j'aimais beaucoup faire rigoler, mais je ne pense pas avoir été un gros dragueur. Je pense qu'on m'a plus souvent reproché de ne pas faire de move, justement, que de trop en faire. Mais pour autant, je me suis quand même dit, fais attention, en fait, à tout moment. Soit à l'écoute, pose des questions. Tu as cette position, par défaut, on va dire, de domination par ta posture de mec blanc. Donc, assure-toi que tout va bien. Assure-toi que c'est OK. Assure-toi que les choses sont dites et faites en conscience et consenties.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de... finalement, c'est dans tes relations avec ta sœur de pouvoir communiquer avec elle et aussi tes amis du fait qu'elles t'ont sûrement raconté ce qui s'est passé, donc que tu as été à l'écoute de ce qui s'est passé aussi, ce qui est quand même assez important d'en prendre conscience. Et en fait, tu me disais que t'avais des potes mecs aussi, mais que t'avais la facilité d'avoir des relations avec des femmes. Est-ce que tu sens des différences dans les relations avec les femmes et avec les hommes ? Est-ce que tu sens qu'il y a une forme de dynamique différente ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, carrément. et je citerai en tout cas je mentionnerai il y a un spectacle que j'ai vu à Paris il y a plusieurs années de ça maintenant d'un mec qui s'appelle Laurent Sciamma je ne sais pas si tu vois qui c'est c'est le frère de Céline Sciamma celle qui était avec Adèle Haenel probablement qui a fait plein de films féministes et que ma soeur m'a fait connaître et donc ce mec avait fait un spectacle qui s'appelait Bonhomme je crois à l'époque et qui était trop drôle moi je l'avais vu, j'avais trop kiffé ... Et justement, il raconte un peu cette posture de mec blanc, hétéro, je crois, et qui découvre le féminisme et qui, tu vois, commence à se remettre en question. Donc, tu vois, il évoque plein de situations rocambolesques où, tu sais, par exemple, tu es dans le métro, tu n'as vraiment pas envie d'être le frotteur du métro. Donc, tu sais, il exagère un peu ce côté. Bon, moi, j'avais envie de faire hyper attention. Donc, en fait, je me collais à la paroi, tu sais, en mode, vu que je suis très grand, je mettais mes bras au-dessus. Donc, limite, je devais être encore plus creepy alors que je voulais juste faire hyper attention. Je sais pas, il m'avait trop trop fait marrer. Et il avait notamment dit un truc, et encore une fois, je veux pas faire de l'essentialisme, mais il disait qu'il aimait bien la compagnie des femmes parce que justement, quand il était avec son groupe de potes-meufs, tu sais, il y avait pas mal d'histoires, je dirais un peu gossip, mais dans le sens, elles sont plus... a priori plus connectés à leurs émotions et donc il y avait plus des histoires de on se raconte un peu les interactions entre les uns les autres et t'as vu machin machine plus des histoires humaines et empreintes d'émotions et qu'en fait lui ça lui plaisait plus et moi je pense que je me suis retrouvé un peu là-dedans, moi j'aime la psychologie, j'aime les interactions humaines je disais j'aime rire et peut-être qu'aussi à ce moment-là j'avais commencé à me connecter plus à mes émotions Et j'aime bien les rapports humains, je retrouvais plus ce genre de discussion et plus de profondeur en tout cas sur ces thématiques-là avec des femmes qu'avec des mecs, même si c'est absolument pas une fatalité. J'ai aussi des potes mecs avec qui aujourd'hui je discute de ça et c'est très cool.

  • Speaker #1

    Mais son spectacle est génial et moi je me souviens, j'ai ce moment où j'étais mort de rire parce que je l'ai vu avec un ami à l'époque qui faisait beaucoup de judo. Et il y a un moment donné où il dit, bah voilà, lui, il y avait ses sœurs qui... jouer chez elle, qui se maquillait, qui se déguisait, qui faisait du théâtre et tout. Il dit, moi, je voulais faire ça parce que c'était ses grandes sœurs. C'est pas grave, moi, mon père, il a voulu que je fasse quoi ? Du judo. Je me souviens avoir eu un fou rire parce que moi-même, j'ai fait du judo. Et il y a un autre moment qui m'avait marqué, c'est justement parce qu'on parle du rapport aux émotions. Donc, il disait, mes émotions, c'était délicat avec mes potes. Et à un moment donné, il raconte, il part en week-end et il parle avec ses potes un moment émotionnel. Il met une musique. Et donc, il y a cette musique dans la voiture. et dire voilà on est dans les émotions, on est dans la joie. Il est incroyable ce moment. Et ça coupe parce qu'il n'y a pas de réseau.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ils versent tous une petite larve. Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ils se connectent à leurs émotions. Ce spectacle était assez génial. Et en fait, c'est sa posture de vraiment questionner et justement d'avoir été aussi à l'écoute de ses sœurs et de ses amis femmes.

  • Speaker #0

    Je pense que l'écoute, c'est ça, c'est le plus important. Plus important parce que tu ne seras jamais un... Un boss du féminisme, tu ne seras jamais exemplaire. Le mieux que tu puisses faire, c'est vraiment la posture d'écoute et de s'améliorer continuellement.

  • Speaker #1

    Après, tu parles d'avoir peur de faire de l'essentialisation. C'est juste de la construction sociale. Même la douceur, on nous construit du care féminin. En tout cas, ne t'en fais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste que je ne veux pas qu'on pense que toutes les femmes sont fans de Gossip. Absolument pas ça. Mais en tout cas, je ne retrouvais plus ça. Et pour finir là-dessus, j'avais mes grandes sœurs aussi. Enfin, toutes mes grandes sœurs. qui étaient, tu vois, les plus grandes, elles faisaient de la danse, elles faisaient du cabaret, elles étaient hyper exubérantes, elles faisaient les pitres tout le temps, et moi j'ai vraiment grandi avec ces modèles-là, et j'étais fasciné, quoi. Enfin, vraiment, j'étais en mode, bah comme tu dis, tu vois, Laurent Sciamma, il voit ses sœurs se déguiser, se maquiller, jouer des personnages, et lui, on lui demande de mettre un peignoir pour faire des mawashi-geri, tu vois, puis la merde, quoi.

  • Speaker #1

    Ah oui, il était trop saoulé ! Et son père lui disait, c'est ça qui est un homme, quoi.

  • Speaker #0

    C'est nul !

  • Speaker #1

    Et quand tu es retourné en France, aussi, donc en parallèle de... de cette conscience féministe, de cet éveil-là, tu t'es mis en couple. Et tu t'es mis en couple pendant le confinement. Et tu m'as dit que c'était une relation qui t'avait confronté à la jalousie. Alors, pourquoi est-ce que ça t'a confronté à la jalousie ? Et c'était quoi ton rapport à la jalousie avant, mais maintenant aussi, quoi ? Comment ça a évolué ?

  • Speaker #0

    La jalousie, vaste sujet. Ouais, donc je me mets en couple, retour d'Australie, confinement, et une fille justement que j'avais rencontrée en Australie, qui était en France, et finalement on se revoit en France, et du coup on décide de se mettre ensemble, voilà, donc contexte un peu particulier parce que pendant les confinements, et donc c'est très chouette, donc moi, j'ai jamais trop voulu être en couple, tu vois, il y a eu cette première relation de 3 ans que j'ai eue il y a un peu longtemps, au tout début, et après voilà, j'ai pas mal profité, j'ai eu quelques relations plus ou moins suivies, plus ou moins longues, mais... On n'était pas officiellement en couple. Et là, il y a eu cette fille parce que on s'entendait bien, on se plaisait bien. Et en vrai, on avait même prévu de se quitter et de jamais se revoir parce qu'elle était en Australie, moi je partais en Nouvelle-Zélande et tout. Et c'est le confinement qui a fait qu'on s'est retrouvés géographiquement ensemble et on s'est dit, vas-y, on tente un truc. Donc ça a été assez particulier. Mais bon, très consenti malgré tout, très souhaité. Je pense que c'est une fille qui était très jolie et en fait, alors pas pendant le confinement, mais après, qu'on l'a... portes se sont ouvertes, et bien ouais je me suis rendu compte que tu vois elle avait pas mal de prétendants et qu'elle se faisait draguer même parfois de manière très lourde et quand j'étais là quoi, donc vraiment je me suis dit waouh, en fait c'est pas forcément des gens qui mettaient en danger quoi, enfin pour la grande majorité je me disais waouh, enfin vraiment, et au contraire moi je voyais d'un oeil en mode, ouais vraiment les mecs on est vraiment de nullos quoi, la majorité du temps mais bah tu sais, bah vu que elle était assez successful Bah tu sais, il y a des moments où ça te met un peu en insécurité malgré tout, même si je lui faisais entièrement confiance et que c'est indispensable. Donc, je pense que ça me titillait, la jalousie. Mais je pense qu'elle est aussi... C'est cool de cohabiter avec parce que ça amène un peu d'excitation, un peu de désir. Donc, on cohabitait bien. C'est juste que je dirais que j'ai fait sa connaissance à ce moment-là. Donc, on s'est rencontrés. On s'est serrés la pince et on a appris à cohabiter. C'était chouette. Je pense que ça n'a jamais été malsain parce que moi, il y a vraiment ce truc de... Enfin, j'ai toujours respecté... Là, ma copine, je n'ai jamais fouillé dans son téléphone. Je me suis dit que si un jour, je devais me surprendre à faire un truc comme ça, c'était un point de non-retour que je n'avais absolument pas envie de franchir. Oui, tu as la jalousie qui te picote des fois, mais je lui faisais entièrement confiance. On cohabitait bien. Des fois, ça te gratte un peu, mais moi, je n'avais pas envie de franchir des capes. Ce n'était pas question de lui interdire quoi que ce soit. Moi, j'avais vraiment cette philosophie de chacun est bien libre. Et puis, a fortiori, par la conscience féministe, Elle fait ce qu'elle veut, je lui fais confiance.

  • Speaker #1

    Parce que vous étiez dans un couple exclusif.

  • Speaker #0

    Exclusif, monogame, classique.

  • Speaker #1

    Et quand ça titillait, parce que je te parle de ça par rapport à mon balcon, est-ce que tu attendais une forme de posture de sa part quand elle se faisait draguer ouvertement devant toi, etc. Est-ce que tu attendais à ce qu'elle reçoive et que ce soit ok ? Est-ce que tu te disais, elle va... montrer une forme de distance. Est-ce qu'il y avait des... Comment elle, elle gérait ça, en fait, de son côté ? C'est ça, ma question.

  • Speaker #0

    Moi, de ce que j'en perçois, de comment elle gérait ça, je pense déjà, il n'y a jamais eu le cas de figure où, tu sais, elle me regarde en coin, en mode, genre, pour me faire chier, ou en mode, t'as vu ? Non, elle n'a jamais joué. Elle n'a jamais joué de ça. Je pense qu'il y a eu des moments où c'était tellement lourd qu'elle ne savait pas forcément comment réagir. Moi, je n'arrivais jamais en mode chevaleraisque, genre tu vois dans les premiers temps je la laissais toujours à gérer, tu vois, je veux dire, c'est elle qui gère, moi je suis personne pour, voilà, juste si la situation, je vois que, en fait, ça devient poussif ou quoi, bah évidemment, j'interviens de la manière la plus respectueuse possible, enfin, tu vois, je dis pas, je suis son mec et je vais te péter la gueule, j'ai envie d'être gênant ni pour l'un ni pour l'autre, quoi. Donc ouais, en général, je pense qu'elle est conduisée l'échalant, c'était plus ou moins facile, si vous voyez que ça mettait trop de temps, bah peut-être j'intervenais ou tu vois, voilà. Mais ça n'a jamais été problématique.

  • Speaker #1

    Et elle, elle était jalouse de son côté ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, déjà, statistiquement, je me faisais beaucoup moins draguer comme ça, sauvagement, en soirée. Donc, il y a moins eu ces cas de figure. Je pense qu'il y a eu des cas de jalousie, mais peut-être sur des tableaux un peu différents. Peut-être d'affinités qu'il faut avoir avec d'autres filles, mais où il n'y avait pas d'ambiguïté pour autant. Mais ce n'était pas de la drague sauvage, pas face à des cas de drague sauvage. Les femmes peuvent le subir, je pense, plus souvent.

  • Speaker #1

    Tu me parlais du fait d'avoir besoin d'être intriguée. Quand on parlait en off, vraiment cette idée d'être intriguée, stimulée, divertie dans ta relation amoureuse. Et en fait, en même temps, j'ai l'impression que tu aimes créer du lien avec les gens, que tu aimes connaître les gens, donc une forme de lien profond avec eux. Comment tu articules ce besoin d'être stimulée, ton amour de rencontrer plein de gens, et en même temps de créer du lien ? Comment ça s'articule à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    Ça s'articule bien. Parce que je me dis, peut-être qu'on peut percevoir ça de manière hyper antinomique. Tu papillonnes, mais en même temps, tu veux un lien profond. Mais en fait, non, ça marche bien. Et moi, j'ai vraiment cette curiosité. Donc, je pense que comment elle s'incarne ? Déjà par le fait que je pense que j'ai plein d'amis et que c'est cool. Je retrouve vraiment cette diversité dans mes amis et c'est chouette. mais pour ce qui est du... De l'endroit amoureux, comment dire ? Déjà, ce n'est pas parce que j'ai une copine que mon monde va tourner autour de cette personne. Je vais quand même garder tous mes amis et tout, donc j'ai toujours une stimulation qui vient de plusieurs endroits. Je ne considère pas qu'il y ait une personne qui puisse tout m'amener, qui puisse être à la fois ma meilleure amie, mon amoureuse, ma moitié, whatever. Donc ça vient toujours un peu dans un paysage, beaucoup plus large. Je pense que j'ai toujours été avec des gens en face aussi curieux, toujours partant pour faire plein de trucs. Donc ça me permettait justement de pouvoir explorer à deux. Donc en fait, tu vas te retrouver à faire équipe aussi avec cette personne dans l'exploration. Donc tu gardes toute la curiosité, tous les stimuli et tout. Et pour autant, tu fais ça à deux. Et du coup, tu peux créer un lien avec la personne. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une autre personne à ce moment-là ? Il y avait une autre personne à qui tu avais dit je t'aime ? Depuis ta première relation ?

  • Speaker #0

    Non, elle c'était la deuxième.

  • Speaker #1

    Pourquoi ça s'est terminé ou comment ça s'est terminé ?

  • Speaker #0

    Je ne l'aimais plus. Je pense qu'on n'était plus alignés sur ce qu'on souhaitait. Je pense que c'est aussi simple que ça. désaxé quoi. En fait, c'est vraiment, ça a été une relation très belle, j'en garde un très bon souvenir, mais il y a eu vraiment des contextes particuliers. Tu vois, on s'est rencontrés en Australie qui était un contexte très particulier. Après, on a eu le plus gros de notre relation en confinement qui était un contexte encore particulier. Et je pense que quand on a repris un peu un cours normal, entre guillemets, de nos vies, je pense qu'il y a pas mal de choses qui se sont resituées et on s'est rendu compte qu'on n'était plus alignés, je pense, dans nos besoins, dans qui... On avait envie d'être ce qu'on avait envie de faire. Ça rebattait vachement les cartes, mine de rien, le contexte aussi. On ne s'est pas retrouvés dans ce contexte, je pense.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est après cette relation que tu as été avec une femme en couple, libre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a été, on parlait de jalousie tout à l'heure, est-ce que ça a été confrontant pour toi ? Et est-ce que ça t'a ouvert à d'autres possibles ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Donc, pas directement après, mais je suis retour à Paris. Et dans les années qu'on suit, Ben, enfin, même, c'était... Ouais. Quand même bien des années après, je pense que bon, après cette dernière relation, je me suis pareil. Disons que je suis revenu à mes habitudes. Non, non, mais tu vois, j'aime rencontrer des gens. Parfois, j'ai des interactions, des relations avec des filles plus ou moins suivies et tout. Mais il n'y a jamais eu rien d'officiel ou de trop, de plus suivi que ça après coup. Et il y a donc quelques mois, années, il y a un an peut-être. En gros, je rencontre cette fille et qui, elle, en effet, est en couple libre. Et donc, en fait, elle a déjà un copain. Et on se rencontre. On est d'abord en tant que potes. Donc, elle, elle me dit qu'elle est en couple libre. Mais que la règle, c'est de voir... Ils ont le droit de voir qu'une fois les gens en dehors de leur couple. Et donc, je dis, bah, OK. Donc, on se voit une fois en dehors de son couple. Enfin je me rappelle on couche une fois ensemble et tout Et c'était très cool Moi, cette fille, je l'aimais bien, elle me plaisait bien, on était potes. On a vraiment commencé sur une relation très amicale. On a bien discuté, c'était une nana avec qui j'aimais beaucoup discuter, donc on a tout de suite bien accroché. On a vu qu'on se plaisait, donc il y a eu cette première nuit, je me souviens. Et après, du coup, il y a un peu ce truc de bon, en fait, on a envie de se revoir. Et elle, elle avait son copain et ce n'était pas dans les règles. Donc, elle, elle m'a dit, non, là, il faut que je négocie, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir. et moi je me rappelle dès le début je pense que j'ai vachement respecté ça, enfin vraiment je me suis dit bah écoute moi je je pense que je lui ai dit, il n'y a pas de soucis, je respecte ça énormément. Moi, à ce moment-là, je n'avais pas spécialement envie de me mettre en couple, donc je n'avais pas ce truc de, j'ai envie de me mettre en couple avec toi, ou j'ai envie de... Donc en fait, mon discours, je pense, à ce moment-là, c'était, je passe du bon temps avec toi, c'est trop cool de te voir, je serais évidemment déçu si on ne peut pas se revoir, mais à la fois, je respecte totalement le deal que tu as avec ce gars-là, enfin vraiment, moi j'ai envie que tu puisses être droite dans tes bottes, vraiment, donc prends le temps qu'il te faut. et donc aller aller négociés, communiqués, etc. Ils ont changé un peu leurs règles, on s'est revus. Et donc, en fait, on a eu comme ça une relation où on se voyait plus ou moins régulièrement pendant, je dirais, un an. Et donc, parfois, il y a eu des temps un peu de pause où elle me disait, là, avec mon mec, tu vois, il y a des temps plus ou moins...

  • Speaker #1

    Favorables.

  • Speaker #0

    Faciles et favorables, ouais. Donc, tu vois, des fois, elle ouvrait ou elle fermait ou les fréquences n'étaient pas la même de la manière dont on se voyait. En fait, moi, ça m'allait bien. Ça a été peut-être facilité par le fait qu'on n'était pas dans la même ville aussi. Et ouais, moi, je respectais vachement ça. Je lui ai toujours dit, écoute, moi, t'as l'air de vraiment tenir à la relation que t'as avec ton gars. Moi, j'ai pas forcément envie de t'offrir ça ou de remplacer ça. Donc, je respectais énormément ça. Prends le temps qu'il te faut à chaque fois. Donc, moi, je pense que ce que ça m'a inculqué, c'est que c'était une position peut-être un peu facile pour commencer à explorer d'autres modes de relation parce que j'étais un peu la pièce rapportée.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ? mais je trouve que ça m'a appris cette humilité de je respecte j'ai vraiment pas envie d'être cette personne parce que je me dis un jour ce sera peut-être toi le mec aussi en face et donc j'ai pas du tout envie d'être cette tierce personne qui vient foutre la merde et je me suis dit si toi c'est des horizons d'exploration qui t'intéressent je pense que le respect, l'écoute tu peux pas y aller sans ça parce que sinon ça va être chaotique et je l'ai appris par le par le passé, par le futur, qui est mon passé, le futur de cette histoire, c'est que dans tous ces modes de relations, tu peux aussi avoir de la casse si les gens ne s'y prennent pas correctement. Je trouve qu'il y a un minimum de règles à poser. Donc c'était très inspirant et c'était chouette.

  • Speaker #1

    Quand on s'était appelé pour préparer tout ça, c'était à ce moment-là. Et en fait, c'est passé du temps depuis. Donc je voulais te demander si tu voulais nous raconter ce qui s'était passé depuis.

  • Speaker #0

    Voilà. Plein de choses. Ce qui s'est passé depuis, donc... Donc bien, avec cette fille... Donc en fait, c'était l'an dernier. Donc je voyais cette fille et je voyais aussi d'autres filles. Et il y a une fille avec qui ça s'est intensifié, on va dire. Et avec qui je passais de plus en plus de bon temps. Et on est tombés amoureux. Et du coup, trop cool. En plus, c'est une fille que j'avais rencontrée en mai dernier, dans une soirée sexpo. Je fais un spoil pour la suite, mais on en parlera après. Dans une soirée sexpo. Et du coup, comme ça, t'as un peu une idée aussi du mood exploratoire dans lequel j'étais et de liberté. Et donc, on se rend compte, on se plaît. On discute un peu, on interagit, on garde nos contacts, on se date quelques fois. Et en plus, c'était marrant parce que moi, il y avait vraiment ce truc de... Même si on s'est rencontrés dans un contexte sexpo, au début, c'était surtout de la curiosité. Tu vois, nos premiers dates, on se raconte... Enfin, c'était des dates classiques. On ne s'est pas re-date dans des soirées sexpo. On a été boire des verres, on a appris à se connaître, on ne sait plus. Mais pour autant, chacun chantait qu'elle aussi, elle était très libre, très épanouie dans sa vie. Il y avait vraiment un peu ce truc d'intrigue mutuelle. On voyait qu'on avait des intérêts communs. Mais à la fois, on les vivait de manière différente. On faisait la fête tous les deux, mais on ne la faisait pas forcément de la même manière. On était un peu dans des cercles différents. Donc, il y avait vraiment une attraction, une curiosité mutuelle. Et en même temps, on n'était pas pressé. Il n'y avait pas ce truc de voilà. Donc, on s'est daté quelques fois. Tu vois, sur l'été dernier, ça a mis beaucoup de temps. Et je dirais pendant l'hiver dernier, ça s'est intensifié. On s'est dit quand même, on aime beaucoup passer du temps ensemble. Et donc, voilà, on a pris de... beaucoup plus de place dans ma vie et donc un peu moins de place pour les autres. Et donc, on s'est dit qu'on se mettait en couple en début d'année. Donc, voilà. C'était entre nos deux anniversaires. Moi, je suis de fin janvier et elle de début février. Et en fait, sont arrivés nos anniversaires où on s'est invité respectivement. C'est très mignon dit comme ça. Et en fait, on s'est dit, mais comment on va se présenter à nos copaines, quoi, tu vois ? On s'est dit, bah, t'es mon mec, t'es ma meuf et tout, donc c'était cute. Et comme ça, on a officialisé à ce moment-là. Donc, je pense que c'était nouveau pour moi parce que, voilà, le fait de... Enfin, je voyais que je commençais à ressentir des trucs un peu plus forts que d'habitude. En plus, c'est un moment où aussi tout le cheminement par rapport aux émotions que j'évoquais, il a évolué, il s'est intensifié. Donc, tu vois, là, j'avais de nouvelles choses à recevoir et à apprivoiser. Et donc, ça faisait beaucoup. Et puis, elle occupait pas mal mon agenda. Donc, j'ai un peu fermé les autres portes, tu vois, en attendant. Et donc on s'est mis en couple libre, donc au début d'année, en se disant quand même on est très libre et on est très indépendants tous les deux, donc on va se lancer dans cette aventure tous les deux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe cette aventure ?

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe cette aventure ? Et bien ça se passe très bien, on est toujours ensemble et je pense qu'on s'aime énormément et on passe beaucoup de bon temps ensemble et c'est trop cool. Donc on partage beaucoup de choses, on fait beaucoup la fête ensemble. On a plein de passions communes. Et vraiment, je pense que cet amour s'insère parce qu'étant très libres chacun de notre côté, il n'y a vraiment pas ce besoin spécialement d'être ensemble. C'est vraiment ce qui nous a réunis. C'est vraiment nos passions communes, notre curiosité mutuelle. Et c'est ça qui nous a rapprochés. Donc moi, je vois vraiment dans cette relation une liberté. On s'est choisis parce que vraiment... indépendamment de toute injonction ou de tout besoin, il y a juste cet intérêt mutuel et cet amour mutuel qui est sincère et libre, je trouve. Donc ça, c'est cool. Et après, est-ce qu'on se parle couple libre, du coup ?

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    tu parles de ce que tu veux. Par rapport à ça, du coup, on s'est dit qu'on se mettait en couple libre, je pense sans trop savoir peut-être ce qu'on voulait au départ. Enfin, si, en fait, si. Si, si, si, si. Parce que... L'hiver dernier, donc avant qu'on dise en couple, si si ça c'est intéressant, on a eu une conversation RBDSM, tu connais ça ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y.

  • Speaker #0

    Ah, alors j'ai mis l'accent donc tu comprendras que c'est en anglais et je serais incapable je crois de te restituer les termes, je crois que c'est Relationship, attention on va essayer. RBDSM, Relationship Boundaries, qui a BDSM, D ça doit être Desires, S ça doit être RBDSM, peut-être Sexual et M peut-être Meanings. Bon, je ne dois pas être loin de la vérité, mais en gros, c'est un canevas de communication sur, ben voilà, ça te permet de poser un cadre de communication sur qu'est-ce que tu veux, c'est quoi tes limites, c'est quoi tes besoins, tu vois, un peu poser ça à n'importe quel moment, dans une relation d'ailleurs, au début, pendant, après, tu vois, qui peut être mis à jour. En fait, on a eu cette conversation, je pense, après plusieurs dates, à un moment, on se disait, OK, là, qu'est-ce qui peut se passer ? Je crois que l'élément déclencheur, ça a été que j'ai matché sur une app une de ses amies. Donc, il y a eu un peu le sujet de qu'est-ce qu'on fait de ça ? Et donc, ça a déclenché cette conversation. Et donc, très intéressant. Donc, on a pu commencer à fixer nos premières règles parce que, voilà, OK, on parle de couple libre, mais ce n'est pas libre de toute règle ou de tout besoin, de tout cadre. Donc nos premières règles, je crois que c'était à peu près, je ne sais plus exactement, mais je crois qu'on s'était dit, on est en couple libre, pas de polyamour. Je crois que ça, c'était une des premières règles. C'est-à-dire qu'on a le droit de relationner ailleurs, mais on n'a pas de relation amoureuse suivie. Alors, c'est très difficile de circonscrire l'amour. C'est quoi l'amour ? Est-ce que tu ne dînes pas avec la personne ? Est-ce que tu ne te réveilles pas chez lui ? De poser la frontière des sentiments, c'est très compliqué, mais globalement, on s'était dit ça. et on s'était dit bah voilà on est S'il devait y avoir une hiérarchie, on est nos number one respectifs. Au début, il n'y avait pas forcément beaucoup plus de règles que ça. Et après, on a pas mal fait évoluer le cadre. Là, aujourd'hui, les règles, c'est... En gros, on a le droit de s'amuser dans... Parce qu'on fait la fête aussi, où on se rencontre en soirée sexpo. Donc, aussi, les soirées sexpo. On a le droit de s'amuser dans ce genre de contexte. Mais idéalement, c'est... On n'a pas de relation suivie en dehors de la nôtre pour le moment. Tu peux t'amuser, t'es libre de... C'est que c'est avec qui tu veux, dans ce genre de contexte ou quoi, mais t'as pas de relation suivie à côté.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères, je te pose cette question, c'est très personnel, t'es obligé d'y répondre d'ailleurs. C'est comment tu gères l'idée d'intimité partagée ? Enfin c'est-à-dire que, tu vois moi je suis dans une relation classique, monogame, avec mon partenaire. Enfin je pense que j'aime beaucoup discuter de toutes ces autres relations, parce que je pense qu'elles ont beaucoup à nous apprendre dans notre manière de... de communiquer nos désirs et tout, même si tu restes dans quelque chose d'exclusif. Et moi, j'ai du mal avec l'idée que mon partenaire puisse partager une intimité avec quelqu'un. Je sens que ça me prend aux tripes. Et je ne sais pas si c'est construction sociale de « j'ai grandi avec le prince, la princesse, et j'essaye de déconstruire ça » , mais bon, c'est ancré. Et en même temps, je suis curieuse de savoir ce qui se passe dans le corps et les ressentis des gens quand ils vivent ça dans leur relation, tu vois.

  • Speaker #0

    Très intéressant, et c'est du whip. ce que je vais te dire clairement. Moi, je pense que quand j'ai posé ce truc de couple libre, il n'y avait pas forcément derrière ce truc de j'ai envie de pouvoir relationner avec d'autres femmes. Moi, c'était vraiment libre dans le sens un peu philosophique, absence d'injonction, tu vois, libre de... En fait, c'était libre de choisir, je pense, qu'il y avait derrière et libre de... Tu vois, moi, par exemple, ma liberté, je pense une manière un peu concrète de comment elle s'incarne, c'était plus... Par exemple, on habite chacun de notre côté, on est libre de se voir quand on a envie de se voir. Il y avait plus cette liberté-là. Je pense qu'on a redéfini les comptes. Elle, elle avait peut-être une autre conception de la liberté aussi à ce moment-là. Elle fréquentait, elle avait un peu plus d'expérience dans les milieux sexpo que moi. Donc, elle avait plus d'expérience de la liberté sexuelle en tout cas, où elle avait déconstruit, je pense, beaucoup plus de choses que moi. Enfin, c'est sûr même. Et donc, il y avait déjà deux conceptions de la liberté qu'il a fallu faire résonner et aligner. Moi, je n'avais pas forcément ce truc de liberté sexuelle forcément trop à la base. Elle, elle avait un peu ça. Je l'avais aussi quand même un peu, mais elle avait donc plus d'expérience. Elle était un peu plus à l'aise, je pense, avec le sujet. Moi, donc là, tu parlais très spécifiquement de comment tu abordes le fait que cette personne ait de l'intimité avec d'autres. Moi, ce n'est pas forcément facile. Je n'ai pas forcément... Je pense potentiellement qu'il y a des gens qui découvrent un kink pour... le voyeurisme ou partager leur moitié avec quelqu'un d'autre. J'ai dit leur moitié, ça interdit. Partager leur copine, leur copain avec d'autres et ça les fait kiffer. Moi, je ne sais pas ça. A priori, je n'ai pas un kink pour ça. Mais elle, je savais que c'est un truc qu'elle appréciait, en tout cas la liberté sexuelle. Et moi, il y a un truc hyper ambivalent, c'est que je pense qu'elle est arrivée avec cette... Cette proposition-là, elle arrive avec cette facette d'elle. Tu vois, la rencontre en Soas Expo, ce côté liberté sexuelle et tout. Et j'y vois l'intérêt et tout. Tu vois, il y a un truc, peut-être qu'on en reparlera, mais c'est des milieux, c'est très sulfureux, c'est très fantasmagorique. Tu vois, il y a un truc très chouette aussi, très intriguant. Donc, elle, elle a un attrait pour ça. Elle arrive avec ce truc de moi, j'aime ça et j'ai envie de continuer à faire ça. Et moi, il y a de toute façon un peu ce truc de... ça me trigger un peu, c'est beaucoup comment je vais gérer tout ça mais il y a en même temps ce truc de elle aime faire ça, moi hors de question que je lui interdise de faire ce qu'elle aime faire, parce qu'aussi moi à la base elle m'a intrigué et je l'aime pour ce qu'elle est et je peux pas tu vois c'est aussi cette facette de sa personnalité qui m'a intrigué donc j'ai pas du tout envie de lui couper ça c'est ni dans mon intérêt ni dans le sien quoi enfin j'ai pas envie de la frustrer et puis moi je vais pas cracher dans la soupe c'est toute sa personne qui m'intéresse et ça ça en fait partie mais comme tu dis Ouais, ce que j'ai ressenti dans le corps aussi au début, c'est un peu ce truc de « waouh, tu sais pas trop quoi » . Tu sais, il y a un truc un peu d'intrigue, mais un peu de « ça te perturbe » . Et comme tu dis, je pense qu'il y a de la construction sociale de ouf. C'est quand t'es avec quelqu'un, je pense que l'exclusivité, c'est ce qu'on t'apprend. T'as comment les... Tu vois, parce que tu vas avoir envie d'en parler autour de toi. Donc, comment les gens à qui tu vas en parler, ils vont le comprendre. Moi, j'ai de la chance d'être entouré globalement de copains qui explorent aussi un peu tout ça. donc justement on a On explore tous en même temps et on se partage toutes nos histoires, donc c'est chouette. Mais ouais, c'était pas une évidence pour moi de se dire, ah, j'ai envie de partager, enfin en tout cas qu'on explore chacun de nos côtés. Et ouais, comme tu l'as dit, il y a beaucoup l'imaginaire, je pense. Bah ouais, au début, il y avait un peu ce truc d'imaginer ma copine avec quelqu'un d'autre, ça m'excite pas spécialement. Et en même temps, je l'imagine aussi, tu vois. Genre, il y a une part de moi qui n'a pas envie de l'imaginer, mais tu peux pas l'empêcher, parfois tu l'imagines aussi, tu vois. Mais en fait, il y a ce truc de... Ça, je dirais que c'est la réaction psychologique et physique, de ça te gratte un peu et t'imagines des trucs. Et en même temps, moi, vu qu'il y a un idéal, un horizon philosophique de liberté que je me fixe, eh bien en fait, j'ai envie de tendre vers ça. Et du coup, j'ai envie de passer aussi à travers ces petites épreuves. J'ai envie d'y aller le plus consciemment possible et le plus à ma vitesse possible, entre guillemets. Ce qui implique donc beaucoup de communication et voilà. Et donc, ouais, des fois... des fois ça te perturbe un peu, c'est pour ça que tu vas changer tes règles, parfois il y a des moments où c'est cool des moments où c'est moins cool moi j'ai l'impression que j'ai un truc de réciprocité aussi, je pense que c'est important de savoir que tu vois, si elle, elle est dans un moment de sa vie où elle est très épanouie, elle vit plein de trucs moi je pense que si je suis au 36ème dessous de mon côté, je vais beaucoup moins bien le vivre, c'est un truc de essayer d'aligner un peu nos dynamiques pour mieux le vivre, et puis communiquer à fond,

  • Speaker #1

    voilà super intéressant ... C'est vrai que je réfléchis à tout ce truc de... Même là, je travaille beaucoup sur les stratégies d'attachement et l'attachement, justement, que tu as envers la personne. Et il y a vraiment cette idée de... Même dans un couple libre, je sens que je vais avoir de la... Dans un couple, pardon, exclusif, je sens que j'aurai de la jalousie. Et je me dis, où est ma liberté, la liberté de l'autre, la liberté d'être ensemble, donc du couple ? Ou est-ce que... Et je trouve que c'est des équilibres qui sont à chercher tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qu'est-ce qui est juste pour moi ? Qu'est-ce qui est juste pour l'autre ? Qu'est-ce qui est juste pour nous ? Donc c'est pour ça que je voulais t'en parler. Est-ce que ta copine, elle te raconte ce qu'elle vit ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça, ça fait partie des règles. Je n'ai pas forcément été exhaustif au niveau de... Oui, non, non, oui, on n'est pas obligé d'en parler. Non, non, ça a été un sujet. Et moi, comme tu l'as compris, j'ai un imaginaire qui travaille beaucoup. Et parfois, j'aimerais qu'il travaille un peu moins. Je suis pas resté. Et du coup, voilà. Et du coup, moi, je n'ai pas envie qu'elle me raconte. Et en plus, vu que j'ai un peu ce truc de réciprocité, je me demande s'il n'a pas été question à un moment que, par exemple moi je lui raconte et elle pas Ce qui en soit, pourquoi pas, tu vois. Mais en fait, moi, j'ai un peu ce truc de réciprocité où j'aime bien que la règle soit la même pour tout le monde. Et du coup, on s'est un peu dit qu'on ne se racontait pas. Je pensais peut-être plutôt à mon initiative, parce que moi, je sais que c'est un non catégorique à la base. Mais ce n'est pas un truc que j'ai envie d'explorer. Donc, on ne se dit pas et voilà.

  • Speaker #1

    Bon, tu nous as fait tellement de spoils sur le milieu sexe positif qu'il faut en parler. Donc, tu as découvert les milieux sexpo, les soirées libertines, les espaces de liberté sexuelle. Tu parlais justement de cette idée que c'est... sulfureux, fantasmagoriques, etc. Qu'est-ce que ça a changé dans ton imaginaire érotique ?

  • Speaker #0

    Donc ouais, les milieux sexpo, j'ai découvert ça il y a quelques années maintenant avec ma meilleure pote et coloc avec qui on a toujours beaucoup exploré les milieux de la fête. Et la fête a amené les milieux sexpo. On a vu qu'il y avait des collectifs à Paris qui proposaient un peu ça. Et on s'est dit, le sexe c'est cool, la fête c'est cool, les deux en même temps, pourquoi pas ? Donc au début, on y allait vraiment comme des touristes. Je me rappelle, on était les deux. En plus, c'est ma meilleure pote. Il n'est pas question de se voir tout nu ou quoi. Et donc, on y allait en mode curieux au début. Donc tu vois, on arrive dans ce premier festival. On apprend qu'il y a de la musique, il y a de la fête. Mais il y a aussi des playrooms ou des backrooms. Donc des pièces où la sexualité est autorisée avec des gens qui font du sexe à plusieurs. Parfois un peu du BDSM, parfois plein de trucs. Et donc, ça nous a intrigués. Au début, c'était plutôt des collectifs. Parce que tu sais, dans le sexpo, t'as le milieu sexpo, le milieu libertin et tout. Donc moi, au début, c'était plus, je dirais, sexpo. Sexpo festif. Donc c'est par la fête que je suis rentré dans les milieux sexpo. Donc il y avait de la fête et il y avait du sexe à côté. Ce qui m'arrangeait bien. Parce que moi, d'aller dans un truc purement sexuel au début, je me suis dit, attends, t'arrives, s'il n'y a que ça et que ça ne te plaît pas, c'est nul. Il y avait aussi de la teuf. donc il fallait faire la teuf si jamais j'avais pas envie de... de faire des trucs dans une playroom, tu vois, avec plein de gens autour. Et ce qui était le cas au début, d'ailleurs. Et donc, voilà, c'était un bon premier pas là-dedans. Donc, au début, c'était des environnements très joyeux, j'irais très queer, et les enseignements, c'était vraiment, ok, bah, tu peux avoir une fête très... ou en tout cas des milieux, si on généralise, mais très respectueux des corps, de la nudité, il y avait... Ça, c'est des choses qui sont... Pardon, c'est des événements qui sont hyper... C'est encadré par des règles. Donc le consentement, à chaque fois, tu as un speech sur le consentement. Le consentement, il est libre, éclairé, conscient. Peut-être, ce n'est pas un oui. Tu as le droit de revenir sur ta décision à tout moment. Plein de règles. Et en vrai, on nous les a rabâchées, rabâchées, rabâchées. Je pense que c'est hyper important. C'est encadré par des angels, donc des personnes qui surveillent et que tu peux aller voir à tout moment. donc il y a vraiment un cadre qui te met hyper safe les gens sont de ce que j'ai vu en grande majorité très sympas, respectueux donc c'est très joyeux La nudité n'est pas un sujet, tu déconstruis assez vite la sexualité en public, la nudité. Donc ça m'a appris à me familiariser avec tout ça. C'était mes premiers enseignements, que ça pouvait être joyeux, dénormé et bienveillant. Et ça, c'était les milieux sexpo. Et après, il y a eu encore d'autres milieux. J'ai fait des soirées un peu plus libertines, là c'est un peu plus codifié, avec des outfits un peu fétiches. Et là, en quoi c'est différent ? Peut-être, je ne sais pas, moi je... De ce que je l'ai vécu, c'est un peu plus sérieux, tu vois. C'est un peu plus... Là, il y avait ce côté très festif, joyeux dans les autres teufs que je faisais. Et là, tu rentres plus dans des milieux où c'est... Ouais, c'est là, il y a plus le côté sulfureux, tu vois. Lumière plus tamisée, des gens habillés en noir. Tu sens que les gens, ils sont pas là pour rigoler, j'ai envie de dire. Même si ça rigole quand même, tu vois.

  • Speaker #1

    T'as jamais eu peur de rencontrer quelqu'un que tu connaissais dans ces milieux ? Moi, je m'imagine aller dans un genre club libertin ou échanger ce que sais-je et de tomber sur un client. Un pote de mon daron, ça me fait trop peur.

  • Speaker #0

    Bah, tu pourrais, ouais, ouais, putain. Non, non, ça m'est jamais arrivé. Et franchement, en plus, moi, j'ai la chance d'être entouré de gens que je vais croiser à ce genre de soirée, tu vois. Et du coup, c'est cool parce que c'est des gens que je kiffe. Et non, non, après, non, je me suis dit non. Et en vrai, tu sais, t'as toujours des... Tu peux faire, je sais pas, ça discrètement, tu vois. C'est toujours dans des playrooms. Alors, t'as des soirées où le sexe est beaucoup plus partout. j'avais vraiment fait des soirées où t'as du sexe autorisé partout donc voilà mais tu sais j'ai déjà fait du sexe au milieu d'un parc public mais c'était en Australie 50 ans j'aurais pas pu croiser mes clients non je sais pas ça m'a pas traversé l'esprit et je me dis je pense que dans ce moment là on se regardera en mode ok on s'essaie on en reparlera lundi ah c'était rigolo si j'ai une petite anecdote là dessus j'ai croisé donc c'était une teuf où il y avait une playroom justement c'était pas une soirée full sexpo mais c'était une teuf où il y avait une playroom que j'avais visité d'ailleurs ce soir-là. Et en fait, en sortant du truc, j'avais croisé ma prof de théâtre à 7h du mat, vraiment sortie de la boîte. Et je me rappelle, on s'était regardé de loin en mode genre... Elle était assez gênée. J'avais dit, on dira qu'on ne s'est pas vus. Elle m'a dit, ouais, ouais, c'était vraiment début d'année. Donc c'était très drôle parce qu'à chaque cours de théâtre, on se voyait en mode, on se sait. 11-11

  • Speaker #1

    Donc tu as ta relation actuelle, tu as ces milieux sex-positifs qui ont dû t'apprendre quand même plein de choses dans les pratiques, etc. Qu'est-ce qui aujourd'hui est ok pour toi ? Qu'est-ce qui ne l'est plus pour toi ? Est-ce qu'il y a des pratiques que tu retiens et que tu n'utilises pas au quotidien, mais qui font partie vraiment de tes valeurs aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il y en a certainement eu beaucoup, en plus en un minimum de temps, si je me souviens bien de tout. En plus ce qui s'est passé, je ne vais certainement pas m'en plaindre, mais j'ai commencé à explorer en solo. donc il y a quelques années mais ça s'est intensifié je dirais l'an dernier et tu vois première soirée j'avais fait des toughs expo mais première soirée libertine que je fais je rencontre la fille avec qui je suis aujourd'hui en couple donc mauvais on pourrait dire mauvais pari j'en suis absolument ravi mais voilà et donc ce que ça a amené c'est que aujourd'hui il y a cette relation qui me prend du temps et c'est très chouette et que je construis aussi au quotidien ça demande aussi de l'investissement et je suis ravi de le mettre là-dedans Et en plus, on n'en est pas au même endroit et au même rythme de nos explorations. Donc, ça a un peu re-challengé ça. Tu vois, à quel point on a envie d'explorer à deux ? Est-ce qu'on a envie de faire des choses à deux, avec plus de gens ? Et puis, la relation, elle débute. Donc, tu vois, je trouve, moi, dans mon ordre de priorité, j'ai envie de consolider aussi ma relation avant de me lancer dans d'autres choses qui pourraient te challenger un peu, tu vois. Ou en tout cas, voilà, il y a plein de choses à apprivoiser. Donc, ça, ça a changé. Je dirais que les quelques enseignements, quand même, que j'ai eus, que... On le disait, il y a toujours un cadre à tout ça. Il y a les règles évidentes comme le consentement, le respect, etc. Mais c'est des milieux dans lesquels il y a beaucoup de modes de relations. On parlait de polyamour, de couple libre et tout. Moi, j'ai eu aussi pas mal d'exemples autour de moi où je vois que ça ne se passe pas forcément. Ça ne me fait pas rêver. Je vois beaucoup de gens où tu as l'impression que la communication, ce n'est pas trop ça. Et j'ai l'impression qu'il y a pas mal de gens qui se blessent et tout. Et du coup, moi, je n'ai pas du tout envie d'aller vers ça. Ça ne m'intéresse pas. De toute façon, ce n'est jamais sans heure, globalement, de l'amour. Mais c'est pour ça aussi qu'on aime et c'est cool. Mais moi, j'ai envie de faire les choses bien à mon rythme. Du coup, je pense que j'ai peut-être ralenti les explorations sexpo dans le sens où il y a aussi mon couple à côté. Et du coup, c'est deux projets à faire grandir chacun de leur côté et potentiellement ensemble. Donc vraiment, les héritages que j'ai de ça, le plus grand, c'est la communication, RBDSM. dès que faire se peut ou dès qu'il y a besoin. Donc vraiment remettre des cadres et des règles, etc. Y aller étape par étape. Voilà, je pense peut-être continuer à explorer un peu en solo et peut-être un peu avec ma copine aussi à côté. J'ai jamais eu de... de kink ou de trucs très concrets que je voulais explorer. J'aime bien me mettre dans des situations. Comme les premières fois où je suis allé en Teufs Expo, voir un peu le menu, ce qui est possible de faire et se dire, vas-y, je vais tester ça. Un atelier sur tel truc ou quoi.

  • Speaker #1

    Tu conseillerais à un couple hétéro exclusif d'aller en Sexpo ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Parce qu'en fait, ça ne veut vraiment pas dire... En Sexpo, en Teufs Expo, fin. Il y a plein de formats Sexpo. Moi je suis rentré par la Teuf Sexpo parce que j'aime faire la fête. Mais du coup t'es absolument pas obligé de faire quoi que ce soit avec qui que ce soit. Et personne te fera te sentir obligé. Enfin il n'y a vraiment pas du tout un... En fait moi j'ai fait même plein de festivals Sexpo où j'ai rien fait de sexuel. Et juste la vibe est trop cool, les gens sont trop cool. Et je trouve que justement ça amène un cadre hyper queer, friendly, voilà. Donc si t'aimes faire la fête seul, en couple ou à plusieurs, bah go. Après, il y a d'autres formats. Tu vas avoir des ateliers aussi, Sexpo, sur, je ne sais pas, ça peut être sur le consentement, ça peut être sur des pratiques sexuelles mais plus ou moins soft, plus ou moins spicy, mais tu peux très bien faire en restant en tous les deux. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Moi, je me fais mon petit menu à moi-même. Merci beaucoup, Arthur. Je voulais te poser une question parce que, justement, tu es en couple libre et je me demandais s'il y avait, dans ce cadre-là, moi, je me suis toujours posé cette question parce que quand j'étais sur Bumble, j'ai un peu fait comme toi, c'est-à-dire que mon premier date Bumble, c'était mon mec actuel. Donc moi qui voulais expérimenter, j'imagine un truc, c'est Spoh, etc. Bref. Et en fait, non, non, c'était... Je suis ravie de l'avoir rencontré. Mais c'est vrai que quand j'étais sur Bumble, je me disais, est-ce que les gens qui couchent avec plein de gens, ils ont des règles entre les trucs genre changer les draps, tenir... Enfin, ne pas coucher pendant 24 heures avec deux personnes différentes. Et je me demandais si toi, t'avais des règles.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. J'ai quelques règles. Mais je fais pas ça de manière industrielle. Je ne sais pas si c'était très personnifié comme question. Non,

  • Speaker #1

    c'est plus au regard de ton expérience, des personnes que tu as rencontrées. Est-ce que tu vois qu'il y a ces règles-là ? Pardon, c'était un petit peu genre quel process as-tu mis en place ?

  • Speaker #0

    Quel process ? Quelles sont les méthodes ? Non, je pense que changer les draps, ça me paraît assez faire. Le truc des 24 heures, ce n'était pas aussi concret que ça au début, mais ça s'est rendu concret par... En fait, tu vois, ça m'est arrivé de programmer deux dates à la suite. J'entends une soirée, puis le lendemain soir. Et en fait, je me suis rendu compte que logistiquement et énergétiquement, ça me coûtait trop. Et en fait, à chaque fois, je me suis retrouvé à annuler le deuxième date. Donc longtemps, je me suis persuadé que j'étais capable d'enchaîner deux dates. Et en fait, dans les faits, non. Donc je pourrais me parer de vertu en disant que c'est par respect pour les uns ou les autres. C'est juste parce que j'ai la flemme d'en réenchaîner, parce qu'un date, moi en plus j'aime bien papoter, je m'intéresse sincèrement, donc ça te demande un peu d'énergie, donc j'ai la flemme le lendemain. Et puis parce que aussi, ça m'est arrivé de confondre les gens. Tu sais, ah oui le week-end dernier t'étais dans le sud et tout, non ? Ah merde, ah bah désolé, tu sais où tu te sens très con. Et ouais ça a été un vrai truc, donc je me suis dit c'est peut-être bien d'espacer. Pas de se faire des notes, mais juste, tu vois, avant, tu te dis, ah oui, ok, tu vas voir telle personne, il y a ci, ça et ça.

  • Speaker #1

    T'as ton petit Excel, quoi.

  • Speaker #0

    Non. Non, mais... Non,

  • Speaker #1

    mais ça peut éviter des moments de gênance en temps de prendre des notes, quoi. Très bien. Je voulais juste, avant les questions de la fin, j'avais une dernière question, mais tu m'en as quand même un peu parlé, c'est par rapport à l'amitié. Tu m'as dit, quand on était au téléphone, je suis amoureux de mes potes. Est-ce que tu crois, on connaît la réponse, mais je la pose quand même, est-ce que tu crois qu'on peut construire un amour amical aussi fort qu'un amour romantique ? Comment ça se traduit dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Je pense que quand j'ai dit ça, je devais être célibataire peut-être. Je déconne, bien sûr. Bien sûr, je suis amoureux de mes potes, mais je pense que c'est un amour qui est encore différent de l'amour amoureux. C'est un amour que je sacralise parce qu'il y a ce truc de... de... Comme je disais, moi, j'adore la liberté dans son sens philosophique. Liberté de choisir. Et en fait, je trouve que les potes, c'est le truc que tu choisis le plus. C'est la famille que tu choisis. Et indépendamment, encore une fois, de... Un peu de choses près, mais de toute injonction. Enfin, tu vois, tes potes, tu les choisis parce qu'en fait, t'es libre de passer ton temps avec plein de gens. Et en fait, tu décides de passer avec eux. Parce que c'est eux qui te font marrer. C'est avec eux que tu passes du bon temps. Donc, c'est hyper précieux. c'est des relations je trouve qui sont globalement et encore dénuées d'injonctions qui n'ont pas été capitalisées. Tu as des options pour rencontrer des potes sur les apps, je crois, mais je ne pense pas que ce soit le gros des usages. Donc, tu vois, c'est vraiment, pour moi, elles sont libres par essence. Ce truc de tes potes, tu les vois parce que tu en as envie, tu te marres. Et potentiellement, c'est des relations que tu vas garder jusqu'au bout de ta vie. Et du coup, pour moi, c'est hyper précieux. Et aujourd'hui, je suis entouré de plein de personnes qui me seront très chères. Et je suis amoureux d'elles. C'est incomparable avec une relation amoureuse, parce que ben Par exemple, je ne fais pas de sexe avec mes potes, même si ça pourrait au regard de tout ce que j'explore, mais ce n'est pas le cas. Donc, c'est encore un peu différent, mais vraiment, c'est sacré pour moi. Là, il y a le bouquin, je ne sais pas si tu as vu, d'Alice Rebo, « Nos puissantes amitiés » , qui est un peu une ode à l'amitié. Alors, je n'ai plus exactement les enseignements du bouquin, mais de montrer qu'aujourd'hui, avec tes potes, tu peux faire de la coparentalité, tu peux habiter avec tes potes. Moi, je suis en colloque avec ma meilleure pote. Enfin, on est trois en coloc, mais tu vois, ça se passe hyper bien et en fait, je suis trop content. Alors, tu vois, je ne me verrais pas forcément habiter avec ma copine, mais parce que... Déjà, chacun a ses conceptions différentes du truc, mais... Ouais, je pense qu'il faut construire les relations comme tu as envie de les vivre. Mais c'est vrai que je trouve que l'amitié, ouais, moi, je trouve ça trop beau parce que je trouve que c'est... Enfin, on parlait du poids des normes sociales, sociétales, et je trouve que l'amitié, on est relativement dénué. Et donc, c'est assez confortable. Et voilà. Et tout est très compatible. Je trouve que justement, moi, j'ai mon amoureuse, j'ai mes potes, j'ai ma famille, tout ça cohabite très bien et est très complémentaire. Et c'est trop cool.

  • Speaker #1

    On passe aux questions de la fin. On a une question un peu poétique. Si tu devais décrire tes terres intimes aujourd'hui, elles ressembleraient à quoi ?

  • Speaker #0

    L'Australie. Un désert sulfureux, ardent. Une terre craquelée d'aventures et de sexe dans des parcs. Non, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Avec une barman qui te rend ton téléphone.

  • Speaker #0

    Avec une barman qui rend mon téléphone, avec mon Excel, avec toutes mes notes de date. Non, non. Bah non, mais tu vois, en vrai, j'allais répondre à un potager, mais c'est peut-être trop bateau. Et peut-être l'Australie, parce qu'en fait, l'Australie, t'as plein de... Enfin, comment dire ? T'as plein de... C'est très vaste, donc t'as plein de climat. et t'as plein de... d'environnement différent tu vois, t'as l'océan, t'as de la forêt tropicale t'as des déserts et moi je vois pas du tout enfin tu vois là aujourd'hui je suis en couple libre peut-être qu'à un moment je reviendrai à un couple exclusif peut-être que j'ai aucun objectif de relation je me dis pas je vais fonder une famille, je me dis pas j'ai pas d'objectif lié à tout ça donc pour moi ça va être une vie en tout cas mon intimité et je le souhaite euh sera une terre d'aventure et d'exploration et sera protéiforme et évolutive du moment qu'on communique bien et qu'on est content et qu'on s'entend.

  • Speaker #1

    Et tu dirais quoi au Arthur d'il y a 10 ans ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais... Oublie que t'as aucune chance. Non, je lui dirais... Continue d'écouter ta sœur et les femmes en général. Et chéris tes amitiés. Fais un peu attention à ton style quand même. Et arrête de manger des pâtes au pesto.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Arthur.

  • Speaker #0

    Voilà, merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à lui mettre 5 étoiles. Merci à Arthur pour cette soirée et pour ses mots, au studio Les Belles Fréquences pour le montage son et à Didi Beniti pour la musique. En attendant le prochain épisode, je vous donne rendez-vous sur le compte Instagram Juliette Servra. A très bientôt !

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Description

Arthur aime faire rire, découvrir, comprendre et écouter.
Dans cet épisode, il nous emmène à travers son parcours intime : une adolescence marquée par la dépression de sa mère et du silence émotionnel de son foyer, une première fois ratée, une histoire d'amour de 3 ans, un voyage en Australie qui l’ouvre à la liberté, des histoires de désir, de jalousie, de relation libre… et un éveil féministe auprès de ses soeurs.

Avec humour et délicatesse, Arthur nous parle de son parcours, de ses doutes et de comment il s'épanouit dans ses Terres Intimes.

Un récit sincère, joyeux et nuancé, à la croisée du corps, de l’amour et des relations qui transforment.


❤️‍🔥🙏 Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner et à lui mettre 5 étoiles, ça aide énormément.

Pour découvrir l'univers de Terres Intimes : https://www.instagram.com/juliettecervera

Si vous souhaitez témoigner dans Terres Intimes : écrivez-moi sur Instagram ou par e-mail (c'est par ici : cervera.juliette@gmail.com)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, t'es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi loin des injonctions de la société, du travail. C'est vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça et de dire « Ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? »

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Terres intimes, le podcast qui explore la sexualité et l'intimité de personnes comme vous et moi. A chaque épisode, découvrez des témoignages authentiques et remplis d'engagement, des réflexions et des outils pour vous aider à vous sentir plus libre, apaisé et joyeuse dans votre vie intime. Parce que s'épanouir dans sa sexualité est autant une nécessité qu'un acte révolutionnaire. Si le podcast vous plaît, s'il vous fait du bien, si vous avez même envie de le partager à vos amis, alors n'hésitez pas à vous y abonner. pour ne rater aucun épisode et à lui mettre 5 étoiles. C'est un petit clic pour vous et pour nous, c'est beaucoup. Je suis Juliette Cervera et vous écoutez Terres Intimes. Chers intimes, quel plaisir de vous partager aujourd'hui la voix d'Arthur, un jeune homme de 32 ans rencontré il y a quelques années. Arthur, c'est ce mec toujours partant pour faire rire, découvrir des nouvelles choses, célébrer l'amitié. ou encore avec qui parler de féminisme fait du bien. Il s'est posé des questions, continue de s'en poser, et surtout continue d'en poser aux femmes autour de lui. Je trouvais aussi qu'il parlait bien de ses émotions, alors le jour où j'ai compris que les émotions et lui, ça n'avait pas toujours été aussi évident, j'ai eu envie de plonger dans son parcours. Ensemble, nous avons parlé de sa jeunesse imprégnée de la dépression de sa maman, de son besoin de faire rire, de sa découverte du fait d'être séduisant, de son premier amour, d'un voyage inoubliable en Australie, de son éveil féministe, de l'importance d'écouter les femmes, encore et encore, de sa nouvelle histoire d'amour construite autour de la notion de liberté et du milieu sexe positif. Je vous souhaite une très belle découverte des terres intimes d'Arthur, riche, gourmande et joyeuse. Bonne écoute. Bonjour Arthur.

  • Speaker #0

    Hello.

  • Speaker #1

    Je suis très contente que tu sois là ce soir, merci beaucoup d'être venu chez moi, j'espère que tu as passé un bon dîner. Ça fait quelques temps que je n'ai pas fait d'interview, donc c'est un petit peu intimidant, mais c'est surtout ça fait... très longtemps qu'on parle de cette interview, qu'on a échangé. Donc merci beaucoup de prendre ce temps. Et je vais commencer avec la question de Terres intimes qui est, à quel âge as-tu commencé à te poser des questions sur la sexualité ?

  • Speaker #0

    Alors, l'âge exact, je ne sais pas. Je dirais que mes souvenirs les plus nets, c'était fin collège, début lycée. Donc je dirais peut-être autour de 15 ans.

  • Speaker #1

    Et tu avais quoi à ce moment-là comme imaginaire autour de la sexualité ?

  • Speaker #0

    De ce que je me souviens, c'était très numérique, on va dire. C'était les débuts d'Internet et des jeux vidéo. Je pense spontanément à des icônes des jeux vidéo comme Lara Croft ou des choses comme ça ou dans des magazines que tu pouvais voir ou lire. Donc ouais, ça a commencé avec le numérique je dirais.

  • Speaker #1

    C'était la période d'Angelina Jolie, etc.

  • Speaker #0

    Ouais, à peu près. Tu as joué Lara Croft ? Non, je ne sais pas, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Oui, elle a joué Lara Croft. Elle a joué Lara Croft. En fait, elle a joué Lara Croft. Il y a deux films qui sont incroyables et dedans, elle est incroyable. Il faut que tu les vois. Est-ce que tu pouvais parler de sexualité au sein de ta famille ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non. Franchement, non, je ne me souviens pas avoir pu en parler. Ah si, je me rappelle d'un épisode, toujours lié aux jeux vidéo. Je me rappelle que j'avais acheté, donc j'étais ado, j'avais acheté GTA. Le fameux jeu vidéo où tu vas faire n'importe quoi, rouler sur des gens avec un Hummer et acheter un bazooka. Et en fait, tu pouvais aussi interagir avec des prostituées. Et en fait, tu pouvais payer, elles montaient dans ta voiture. Et je crois que juste tu voyais les suspensions de ta voiture s'agiter un peu. Et en fait, je ne sais pas, j'avais trouvé ça un peu dérangeant. Et je me rappelle, j'avais été voir ma mère et j'avais dit à ma mère, en fait, il y a des prostituées dans mon jeu vidéo. Et elle m'avait dit, on va tout de suite le ramener au magasin. Et je pense que c'est la seule interaction que j'avais eue sur la sexualité avec ma mère. Sinon, on ne discutait pas vraiment de l'intime, je pense.

  • Speaker #1

    Mais tu avais quel âge quand tu as acheté GTA ?

  • Speaker #0

    C'était en dessous de l'âge requis, je crois. C'était un thug. Je ne sais pas, 15 ans, je pense.

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de ta maman. Tu as grandi avec ta mère, ta grande sœur. Dans quel cadre affectif et émotionnel tu as grandi ?

  • Speaker #0

    J'ai, bon, assez particulier, mais je sais pas, comme certainement beaucoup de familles, mais moi j'ai ma mère qui est très dépressive depuis des décennies. Donc ça a été toujours émotionnellement particulier, je dirais, avec parfois des ambiances un peu lourdes ou disons que la place pour les émotions a été assez particulière, je dirais, au sein de la maison. Mon père était à fond dans le boulot, donc je le voyais pas trop trop et je partageais pas grand chose avec lui à l'époque. Donc, je dirais, ouais, mon éducation, elle dépendait surtout de ma mère. avec une place pour les émotions peut-être un peu restreinte ou un peu particulière et tu parlais de ma soeur je crois j'ai une soeur et donc deux grandes soeurs, enfin j'ai trois grandes soeurs donc j'ai grandi entouré de femmes en plus assez charismatiques, exubérantes donc c'était assez inspirant, mes deux grandes soeurs étaient plus à la maison quand j'ai grandi elles avaient déjà quitté le foyer comme on dit mais Avec mon autre sœur, c'était hyper tumultueux. C'était vraiment chien et chat, quoi. Donc, voilà. Donc, ouais, plutôt l'éducation de ma maman. Et donc, plutôt axée, j'ai le souvenir quand même de quelque chose d'assez, malgré tout, assez doux, créatif. Écoute, plein de valeurs, je pense, qu'on associe aux femmes. Voilà. Sans vouloir faire de l'essentialisme, quoi.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais adolescent, est-ce que c'est lié à cette ambiance à la maison ? Ouh ! On ne sait pas trop, mais tu me disais que tu avais ce rôle de clown de la bande, donc très joyeux. Est-ce que tu te sentais désiré, désirable ? Est-ce que l'intimité, c'est quelque chose qui t'intéressait ?

  • Speaker #0

    Pour faire le lien avec l'éducation, vu que je n'avais pas trop de place pour mes émotions, je pense que j'intellectualisais beaucoup mes émotions. Et je pense que ça passait beaucoup par l'humour. Je pense que j'ai développé un sens de l'humour. Peut-être pas que fonction de ça, je ne sais pas. C'est toi qui dis, mais en tout cas, il y avait beaucoup ça. J'aime beaucoup faire le pitre et surtout à l'époque. Et donc, tu me dis, en tant que clown de la bande, est-ce que je me sentais désiré, désirable ? En fait, je m'en foutais un peu. Pour ce qui est de l'adolescence, période lycée, en fait, vraiment, mon focus, c'était de faire rire les copaines. Et le reste passait... C'est un peu au-delà. Je n'avais pas forcément, je pense, les codes de la drague ou de la virilité. Moi, j'aimais juste m'amuser, faire rire. Donc voilà. En plus, je me sapais, je me foutais de comment je m'habillais. Du coup, j'étais parfois habillé comme un sac. Mais je faisais quand même rire les gens, pas malgré moi, j'espère. Je ne pense pas.

  • Speaker #1

    Justement, tout à l'heure, tu me disais que c'est à l'adolescence que tu as commencé à te poser ces premières questions sur la sexualité avec la pornographie. Quelle place avait la pornographie à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    C'était Lara Croft. pas tout à fait la pornographie. Mais en effet, il y a eu aussi un peu de pornographie. Et d'ailleurs, je me rappelle, ça a commencé, on va appeler ça du soft porn. Je me rappelle à l'époque, c'était l'époque des jeux flash sur Internet et il y avait un jeu, c'est terrible, en fait, où tu pouvais faire des tirs au but. Et en fait, à chaque fois que tu marquais un but, t'avais une espèce de nana qui enlevait un vêtement. C'est le combo du foot. Vraiment, il n'y a rien à caler. Et vraiment, c'était un mauvais cartoon. C'était de la 2D. Et enfin, vraiment, c'était assez sordide, mais ça nous faisait bien rire. Et je pense que ça a commencé avec ce genre de pornographie 2D un peu bas de gamme. Et après, il y a eu de la pornographie. Je pense que si j'ai le souvenir d'un voyage, je crois que c'était fin du collège, où on avait des PSP, des PlayStation Portables. Et pendant un voyage scolaire, il y avait le rigolo de la classe qui faisait tourner un film porno. Je pense que c'était un des... classiques de Clara Morgan à l'époque, je pense, dans le bus du voyage scolaire. C'était un peu les premiers émois de la pornographie, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en train de me dire que tu étais le clown de la bande, mais ce n'était pas toi le rigolo de la classe, par contre.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense qu'à l'époque, je n'étais que numéro 2. C'est après que j'ai pris mon envol.

  • Speaker #1

    Tu as eu ensuite ta première vraie relation, en tout cas, c'est comme ça que tu me l'as nommée. Comment ça s'est passé ? Comment tu t'es sentie ? Et en fait, comment cette relation a commencé ? Quelle place tu donnais à tes émotions dans cette relation ?

  • Speaker #0

    Première relation, je pense que c'était fin du lycée. Comme je disais, j'étais le clown de la bande. Je pense que j'ai eu quand même des crushs au lycée. Mais vu que ce n'était pas ma prio, je ne faisais pas trop attention à moi. Je pense que je me suis fait pas mal friendzoner. Mais je crois que je m'en foutais un peu. Et je me rappelle, j'avais un binôme au lycée, mon meilleur pote. Lui, c'était le donjon du lycée. Il avait un CV déjà à l'époque. long comme le bras. Et à un moment, je me rappelle, il vient me voir, c'était à une fête de fin d'été au lycée, et il me dit, mais tu sais, je ne sais pas, genre, t'es drôle, tu vois, je te connais maintenant, t'es mon pote, t'es drôle, t'as un peu de charisme et tout, tu devrais l'utiliser, je pense que t'aurais du succès et tout. Et c'est marrant parce qu'il me dit ça à une soirée où je regarde avec des grands yeux en me disant, ah ouais, tu crois et tout, machin. Et en fait, c'est à cette même soirée, je crois, que j'ai... Je me suis fait un peu draguer, je crois que c'est quand même elle qui m'a entrepris plus que l'inverse. Et voilà, c'est comme ça que j'ai connu ma première copine. Et ouais, je pense à un peu débloquer un truc. Une petite synchronicité, un petit alignement.

  • Speaker #1

    Et ça a duré de temps cette relation ? Comment ça a fini aussi ?

  • Speaker #0

    Je crois que ça a duré peut-être trois ans en tout, avec une pause au milieu.

  • Speaker #1

    Quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'était du sérieux. Donc ouais, ouais, ça a duré trois ans. Pause au milieu, je ne sais pas, un moment, on a dû... En fait, on n'a jamais été dans la même ville. Et je crois qu'il y a un moment où ça a été un peu compliqué. On a fait une pause et après on s'est remis ensemble. Donc j'irais au milieu, quoi. Pause demi-parcours, quoi.

  • Speaker #1

    Et tes premières relations amoureuses et sexuelles, c'était avec elle. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas avec elle. Ma première fois, c'était juste avant elle. Mais raconte ! Attends,

  • Speaker #1

    raconte si tu en as envie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bien sûr, je peux raconter. C'était d'un romantisme absolu. Donc, c'était, je me rappelle, à Bordeaux. Sortie de boîte. enfin non c'était plutôt j'étais en boîte avec des camarades de promo donc je disais fin lycée tout à l'heure j'ai rencontré ma première copine au début d'études je crois, c'était même pas au lycée et donc c'était avec ces camarades de promo j'étais en boîte de nuit à Bordeaux et en fait je suis rentré avec une de mes camarades de promo et je pense qu'on avait chacun 2 grammes dans le sang donc elle c'était clairement pas sa première fois elle était un peu plus âgée que moi et moi c'était ma première fois, je pense que c'était vraiment sordide ça méritait pas une étoile sur Halluciné enfin vraiment c'était nul ... Et je dis ça, pardon, moi j'étais nul, je pense que la situation était assez nulle, j'en ai pas vraiment de souvenirs, mais voilà, c'était pas très romantique, ni je n'en garde pas un souvenir délicieux.

  • Speaker #1

    Et donc dans ta relation de trois ans, tu as pu plus explorer ce que c'était, te connaître, donc comment ça a évolué à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Donc comme je disais, ma première copine a été assez entreprenante déjà dans la drague des débuts et même en général dans la relation. Donc, en vrai, je lui en suis assez reconnaissant pour ça. Mais elle m'a pas mal pris par la main, au sens propre comme au sens figuré, bien sûr. Et voilà, à me montrer des choses. Elle n'était pas forcément plus âgée que moi, mais je ne sais pas, elle était plus sûre d'elle, plus entreprenante. Et du coup, on a exploré ensemble. Mais elle, elle m'a montré pas mal de choses. Comme je disais, de base, je n'étais pas forcément très dans mes émotions. Enfin, j'étais beaucoup dans ma tête. Donc, voilà, j'ai appris au fur et à mesure à... à faire attention, à écouter, à dire je t'aime, ces premières choses-là. Et je lui dois beaucoup, c'était cool.

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a marqué sur ma feuille, pardon, est-ce que tu pourrais nous raconter ton premier crush ? Et j'ai sauté cette question et en fait, j'ai envie que tu m'en racontes ton premier crush.

  • Speaker #0

    Attends, parce que moi, je me dis que c'était peut-être ça, mon premier crush. En fait, des premiers crushs, alors OK, je pense que j'en ai eu pas mal au lycée. Je ne me rappelle pas d'un en particulier. Mais en fait, moi, j'avais vraiment ce truc de... Ouais, je pense que j'étais trop friendzoned et vu que j'aimais trop faire rire. En fait, je pense que même si j'avais un crush sur une fille, j'allais pousser la rigolade toujours jusqu'au bout. Et j'allais jamais tomber dans le flirt, tu vois, comme mes potes pouvaient tomber à un moment. Et donc, je pense que je me créais jamais d'opportunité, entre guillemets. Enfin, je laissais pas trop la place à l'ambiguïté ou à la séduction. Donc, il y a eu plein de nanas sur lesquelles j'ai pu crusher, je pense, au lycée. Mais ça ne s'est jamais concrétisé.

  • Speaker #1

    ok Donc, ces crushs, cette première fois dont on ne garde pas un souvenir incroyable, cette première relation, est-ce que quand tu lui disais je t'aime, tu le ressentais en toi ?

  • Speaker #0

    Excellente question. Je ne sais pas, avec du recul, je n'ai pas l'impression que ça me faisait vraiment, tu vois, les papillons dans le ventre ou le truc. Encore une fois, il y avait un truc, j'intellectualisais pas mal le process, tu vois. Pour moi, c'était OK, elle est cool, elle est jolie. On passe du bon temps. C'était une somme de facteurs égales. Je t'aime. C'était très mathématique. Je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti trop de trucs. Et d'ailleurs, de la même manière, je ne t'ai pas répondu tout à l'heure, mais tu parlais même de notre rupture. et en fait il y a eu vraiment un truc où je me rappelle elle m'a quitté c'était à son initiative plutôt donc au bout de 3 ans et je me rappelle je rentrais d'un voyage et vraiment je pose mes valises et elle m'a dit je crois que c'est fini et en fait je me souviens m'a dit ok, donc là c'est le moment où tu dois être triste. Et tu sais vraiment ça m'a pas du tout, enfin j'ai pas du tout eu la boule, j'étais un peu surpris, mais tu sais j'étais presque en mode ah ouais non mais là je crois qu'il faut que je pleure quoi. C'est presque comme on lire un script, parce que j'avais pas vraiment appris à vivre ces choses-là quoi.

  • Speaker #1

    Après cette relation, tu as plus consommé, en tout cas c'est le mot que tu as utilisé. Qu'est-ce que tu cherchais à ce moment-là quand tu t'es mis à consommer ?

  • Speaker #0

    Déjà je disais consommer parce que c'était la période des ZAP donc j'arrivais à Paris. la grande ville de tous les possibles. Et ouais, je dis consommer parce que c'était les apps et qu'il y avait vraiment ce truc de, tu sais, c'est les premiers temps où tu découvres le swipe, c'est vraiment cette marchandisation des gens et des profils. Et donc, voilà, c'est pour expliquer un peu le côté consommation. Qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que du coup, cette première relation m'avait montré qu'il y avait un truc de possible, interagir en l'occurrence avec les femmes parce que j'aime plutôt les femmes. Et que c'était chouette et que je me suis dit pourquoi pas recommencer. Les apps principalement avaient ce côté, il y a plein de possibilités, plein de profils et tout. Donc moi j'aimais bien. Et qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que je ne cherchais rien de particulier. Moi il y avait ce truc de ok, ça a l'air fun, ça a l'air cool, continuer à rencontrer des gens. Enfin vraiment, je pense qu'à la base j'ai quand même ce truc de moi j'aime faire le clown mais je suis aussi sincèrement curieux. J'aime écouter les histoires des gens, a priori comme toi aussi. Et du coup, il y avait ce truc de, de toute façon, au pire, je rencontre des gens cool et je m'entends bien avec les nanas en général. Je ne sais pas, peut-être que c'est lié au fait aussi que j'ai grandi qu'avec des femmes. Mais en fait, j'ai aussi beaucoup de potes mecs. Donc, encore une fois, je ne veux pas forcément faire de ce genre de raccourci. Voilà, donc je me disais, c'est l'occasion d'encontrer plein de gens cool, interagir avec des filles, c'est cool. Si c'est souhaité. donc let's go

  • Speaker #1

    Je reprends juste ce que tu disais tout à l'heure sur ton intérêt pour la sexualité qui n'était pas si poussé. Est-ce qu'à ce moment-là, il y a une curiosité de rencontrer, de flirter ? Et est-ce qu'il y a un réel intégré pour la sexualité en elle-même, pour le plaisir ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça fait partie du truc. Parce que clairement, trois ans avec ma première copine, je partais d'un immense fail, qui était cette première fois un peu catastrophique. Et c'est tout à fait OK. Mais ouais, on a appris plein de choses, on a découvert quand même pas mal de choses tous les deux, et le sexe était assez chouette, donc clairement ça faisait partie des facteurs motivants, je me dis, bah attends, la sexualité, c'est quand même sympa, en plus je pense qu'on la faisait de manière très... c'est les débuts, il y avait beaucoup de... mais je pense que c'était quand même très joyeux, très consenti, très... comment dire, réciproque, je pense qu'il y avait ce truc-là, donc je pense que c'était assez sain, et donc j'étais content de pouvoir retrouver ça, mais c'était pas ma... première motivation dans les rencontres. Mais clairement, ça faisait partie.

  • Speaker #1

    Après, tu as eu 26 ans et tu es parti en Australie. Et là, tu m'as dit que ça avait changé quelque chose dans ton rapport au corps, à la fête et à la sexualité.

  • Speaker #0

    Ouais, alors potentiellement, l'Australie, j'ai fait le classique permis vacances-travail pendant un an. Ce moment où tu quittes ton nid et ton avenir tout tracé pour aller te perdre dans les fermes australiennes avec des gens qui ont des mulets, des accents incompréhensibles. et plein d'animaux dangereux pour tout ça, pour faire des travaux où tu gagnes une bouchée de pain. Et c'était incroyable sur beaucoup de plans. Mais en effet, pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, tu es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi du coup, loin des injonctions de la société, du travail. Je trouve que c'était vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça. Et de dire, ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? Donc avant tout, il y a une exploration de cette liberté-là, qui n'est pas forcément uniquement sexuelle ou intime, mais ça en fait partie. Donc vraiment, moi j'ai trop kiffé me faire plein de potes. En plus, t'as vraiment ce sentiment de, en fait, je suis libre d'interagir avec qui je veux, d'être pote avec qui je veux. S'il y a des gens que j'ai envie de garder un peu dans mon sac à dos, entre guillemets, je les garde. S'il y en a avec qui ça ne doit pas durer longtemps, tant pis. Et donc cette grande liberté-là était assez cool. Et puis tout le monde est dans cette optique-là. Donc il y a vraiment une grande spontanéité des rencontres, une grande liberté, une grande curiosité. Et donc ça amène à des amitiés très fortes et aussi ça peut être des interactions très fortes intimement ou sexuellement ou amoureusement même.

  • Speaker #1

    Amoureusement ?

  • Speaker #0

    Oui, amoureusement, je dis amoureusement. Parce qu'il y a différents formats d'interaction, je dirais, en Australie. Non, mais tu vois, par exemple, il y avait cette fille que je voyais, avec qui je suis toujours ami d'ailleurs. En fait, au début, on était amis. Après, on est devenus un peu amants. Et on s'est dit, mais finalement, est-ce qu'on ne se mettrait pas en couple ? En fait, je me suis dit, mais attends, moi, en fait, je suis là pour voyager. Donc, en fait, j'ai dit, c'est peut-être pas le bon moment. Donc, ouais, ouais. Et puis, il y a des moments où ça a été clairement plus des one-shot, quoi.

  • Speaker #1

    Justement, tu m'as raconté une scène improbable dans un parc en plein jour. et tu m'as parlé d'autres expériences plus libres. Tu pourrais nous en raconter quelques-unes. Et aussi ce qu'elles t'ont apporté, si elles t'ont apporté quelque chose de particulier.

  • Speaker #0

    Bien sûr, très exotique ces expériences. Je ne sais pas, j'avais aux alentours de 25 ans. Je pense que j'étais parmi les vieux backpackers. Et non, en fait, je dis une connerie, les gens avaient autour de 20, entre 20 et 30 ans. Et donc voilà, encore une fois, cette grande liberté de rencontre, etc. Je faisais donc beaucoup la fête. J'ai visité plein de villes différentes en Australie. Et à chaque fois, je me disais un groupe d'amis différent. et j'aimais trop parce que Vraiment, c'était une nouvelle ville, un nouvel épisode de la série, avec des nouveaux potes, des nouvelles intrigues. Et puis tout est en accéléré. Chaque ville, c'est une nouvelle ville, un nouveau taf qui va durer quelques mois, des nouveaux potes, un nouveau lieu de vie. C'est vraiment des tableaux différents à chaque fois. Et là, je me rappelle, c'était une période où je bossais dans des fermes, dans des chevignicoles même, au fin fond de la brousse australienne, entre Sydney et Melbourne. Je faisais, ouais, je bossais pour des chez Vinicole qui faisaient du vin horrible, je pense. Et maintenant que j'ai vu les backstage, je peux vous confirmer que c'était pas un vin délicieux. Et on faisait ça toute la journée, 7 sur 7, on faisait les 3, 8 et tout. Et en fait, est arrivée la semaine du Nouvel An. Et donc en Australie, il fait chaud et tout, et c'est cool. Et donc le Nouvel An, on avait décidé d'aller passer une semaine à Melbourne. Et autant vous dire que... C'était le groupe de potes qui bosse dans les fermes en faisant les 3, 8, 7 jours sur 7 depuis 2 mois. Donc quand on est arrivé en ville, comme dirait l'autre, les gens changeaient de trottoir. On était comme des fous. On s'est dit, vas-y, on a une semaine. Donc on a fait beaucoup la fête. On faisait n'importe quoi. C'était très chouette. Et je ne sais plus, on va dans un club un lundi matin, parce que pourquoi pas ? Le Breakfast Club. Et à Melbourne, pour ceux qui connaissent. Et bref, je ne sais plus, je me rappelle d'ailleurs, on rentre dans ce club en se disant, on va y rester. Les gens venaient là-bas en after, mais nous, on avait quand même dormi avant. On n'avait pas fait le tour du cadran. On y allait. On s'est dit, de toute façon, à midi, on sort, on va au resto, tranquille. En fait, à 10h, on était à fond. On s'est dit qu'on avait bu, je ne sais pas, 4 Corona et c'était parti. En fait, j'ai rencontré une nana néerlandaise. Et en fait, on a bien matché. Et puis, je ne sais pas, on était clairement tous les deux très excités. Pas seulement sexuellement, juste de la fête. et voilà Et donc c'était un lundi, c'était un lundi midi, et je me rappelle, on s'est dit, je pense qu'on avait envie de sexer, donc on s'est dit, on va pas faire ça dans le club. On s'est dit, bah vas-y, on sort du club, je sais pas, tout s'est fait à l'impro. On sort du club, dans un premier temps, on va dans un bar, vraiment juste à côté, donc un lundi après-midi, en plein jour, et il n'y avait que nous dans le bar, je pense. On a pris un verre, et je pense qu'au bout de 15 minutes, on est dans les toilettes du bar, en train de faire nos affaires. Donc je me dis, c'est sûr que la barmaid, je crois que c'était une barmaid, je me rappelle très bien parce que vous allez voir la suite, elle s'en souvient, elle sait que ce qu'on a fait, je pense, dans le bar. Et après, je me rappelle, on avait pris un Uber pour rentrer chez nous. Sauf qu'on a dû réaliser dans le Uber qu'en fait, on n'avait pas de chez nous, qu'elle était dans un hostel et que moi aussi. Donc on était respectivement dans des dortoirs de 12 et qu'on n'allait pas pouvoir continuer nos affaires chez nous parce qu'il n'y avait pas vraiment de chez nous. Et je me rappelle, on a arrêté le Uber en haut d'un parc et donc il commençait à pleuvoir donc il n'y avait pas grand monde dans le parc Et je me rappelle, on commence à traverser le parc. Et en fait, je sais pas, à un moment, on s'est arrêtés. Et en fait, on a repris nos affaires, quoi. En fait, on a fait l'amour en plein milieu du parc. Mais vraiment, genre... Ouais, en plein milieu du parc, quoi. On voyait des joggers au loin. Je pense que personne nous a vus de près. On a traumatisé aucune famille, aucun enfant. Il pleuvait, il y avait vraiment personne. Mais c'était improbable. Je pense qu'on l'avait pas du tout vu venir. et ça nous a fait beaucoup rigoler. Et en fait... Donc c'était très drôle. Au final, on a débarqué à un hostel. Et là, je crois, mon hostel. Je me suis rendu compte que je n'avais plus mon téléphone. Et c'est là que ça devient drôle. Parce que vraiment, on en avait quand même un peu un petit grain. Et je n'avais plus de téléphone. Et donc, je me rappelle, le lendemain, en fait, j'ai refait tout mon parcours à l'envers. Donc je suis repassé dans le parc avec mes potes qui ricanaient beaucoup. Dans le club, j'avais demandé. Et en fait, j'ai retrouvé mon téléphone au bar, le fameux bar. Et c'était très drôle. Parce que vraiment, la nana, je dis, vous n'avez pas trouvé un téléphone. Et tu sais, elle m'a regardé. C'est vraiment mode. Je sais, tu sais. Je sais ce que tu as fait, mais je te rends quand même ton téléphone. Donc, je suis extrêmement reconnaissante. Voilà, c'était une petite anecdote très cool. Donc, je n'ai pas fait l'amour dans des parcs en public. Je ne me suis pas découvert un king pour le sexe en public. Mais en tout cas, je pense qu'il y avait cette liberté là, qui se retrouvait un peu dans tous les gens qui voyageaient. Et donc, il y avait ce truc de, en fait, c'est aussi possible de faire ça.

  • Speaker #1

    tu vois pourquoi pas quoi donc c'est un truc de pourquoi pas et tu l'as revu cette néerlandaise ?

  • Speaker #0

    je l'ai revu une fois genre 2-3 jours après on s'était un peu envoyé un message en mode ohlala qu'est-ce qu'il s'est passé je crois que c'était incroyable on recommence et en fait c'est drôle parce que quand on s'est revu la deuxième fois on était presque gêné timide il y avait ce truc de qu'est-ce qu'il s'est passé ? qui êtes-vous ? et je me rappelle cette fois on avait pris une chambre individuelle dans son hostel je crois Et je me rappelle, on avait pris une bouteille de Prosecco en se disant, vu qu'on était presque un peu timide, on s'est dit que ça allait nous donner du courage. Et tout ce qui s'est passé derrière cette porte relève de l'intime et de l'acrobatique. Et en vrai, c'était très cool. Et de l'acrobatique. Vraiment, la timidité s'est vite évaporée. Et c'était très rigolo. Et après, on ne s'est jamais revus, on s'est échangé quelques messages. Et voilà, je pense que... Ça s'est arrêté là et ça reste un souvenir très joyeux.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette histoire. Après, tu es rentrée à Paris. Et là, tu as passé beaucoup de temps avec ta sœur. Et elle t'a transmis ce qu'on adore, une conscience féministe. Est-ce que tu te souviens des prises de conscience qui t'ont semblé, enfin qui te semblent aujourd'hui et à l'époque aussi, les plus importantes, celles qui t'ont le plus ouvert les yeux par rapport au féminisme ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Donc, me voilà de retour d'Australie, où clairement, je n'étais pas devenu... Beaucoup plus intelligent au vu de tout ce que je vous raconte. C'était l'aventure, mais voilà, un enrichissement autre qu'intellectuel. Donc je reviens à Paris et donc en effet, je retrouve ma sœur qui avait déménagé à Paris à ce moment-là. En fait, parce qu'elle quittait de manière un peu tumultueuse son copain de l'époque. Et du coup, on s'est retrouvés. Et d'ailleurs, je disais plus tôt qu'on était un peu comme chien et chat quand on était plus petit. là c'était c'était C'est vraiment, je pense, à cette période-là qu'on s'est retrouvés. Donc, après nos 18 ans, on avait déjà commencé à avoir des rapports un petit peu plus courtois. Mais là, je pense que ça a été un peu le shift. Et en fait, c'est un mec qui n'a pas été très cool avec elle. Et donc, ça a été une première révélation. Déjà, de me dire, voilà, attends, quelqu'un n'est pas cool avec ma sœur, ben, c'est pas sympa, quoi. Et elle, je pense qu'elle avait déjà commencé à se forger une conscience féministe par des lectures, par... Ouais, des expériences. Et du coup, on a commencé à beaucoup en parler. Moi, vu que je suis très curieux. Et encore une fois, en fait, moi, les femmes de ma vie, en l'occurrence, ma mère, mes sœurs, c'est pas cool qu'on leur fasse du mal. Donc, je voulais chercher à savoir pourquoi. Et puis, en fait, j'ai découvert que ce gars-là lui avait fait du mal, mais qu'en fait, c'est plein de choses qu'on retrouvait aussi dans la société. Et c'est elle qui m'a transmis ça aussi. Donc, j'ai été touché par le fait que ça arrive avec une personne qui m'est très proche. de réaliser En fait, c'est arrivé à plein d'autres filles qui me sont très proches, des amis, ma mère. Tu vois, ça a élargi un peu ce genre de discussion. Je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de femmes de mon entourage qui avaient été touchées par ça. Donc moi, ça m'a vachement touché, questionné. Et donc, voilà, j'en ai beaucoup parlé avec ma sœur. Et je pense que j'avais un peu ce truc de... Je pense que je n'ai jamais eu trop de mal à me remettre en question. Enfin, je ne pense pas avoir jamais été trop, trop fier. Je pense, encore une fois, avoir... peut-être une éducation avec pas trop de codes masculins, parce que, je sais pas, mon père était pas forcément très très présent dans mon éducation, et puis même les potes que j'avais, nous on était plus à jouer et faire des bêtises, mais il y avait pas trop de trucs de compétition, domination, je sais pas, des traits un peu parfois, tu vois, je sais pas, qu'on prête à la jante masculine. Et donc voilà, je pense que j'avais déjà une posture de, ok, moi je suis un mec aussi, je suis chaud de me remettre en question, donc qu'est-ce qu'on fait de mal et qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ?

  • Speaker #1

    Et justement, comment ça t'a ouvert les yeux sur... Comment ça a changé ton regard sur tes relations, sur ton rôle en tant qu'homme dans l'intime et la sexualité, et aussi au-delà de la sexualité, dans ton rapport aux femmes, généralement ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah déjà, je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison que je sois différent des autres mecs, quoi. Donc, ce qu'on reprochait aux mecs, ça pouvait m'être reproché aussi. Donc déjà, je me dis, ok, tu vois, je suis un mec blanc, donc... Je suis en haut de la chaîne alimentaire, on va dire, en tout cas, dans la manière dont nos sociétés sont construites aujourd'hui. Donc, comment avoir conscience de cette position-là, des biais de pouvoir que tu peux avoir ? Donc, je me suis pas mal questionné par rapport à tout ça. Dans les relations, tu vois, il y a tout ce truc de, ok, dans les relations, justement, amoureuses, intimes, tu sais, la relation de domination, tu parlais de consentement plus tôt, donc tu vois... On a dit, et moi j'ai fait aussi mes premiers pas dans la sexualité, même avant la pratique, c'était de la théorie et c'était du porno. Le porno, c'est vraiment nul à chier. C'est vraiment des codes... Le porno n'est absolument pas la réalité, on le sait. Et quand tu te construis avec ça, il y a de quoi devenir fou. Donc déjà, j'ai commencé à me dire, le porno, c'est officiellement pas très bon pour moi. Le consentement, c'est un vrai truc. On en parlait plus tôt avec cette histoire. Il y a vraiment ce côté, il ne faut pas hésiter à demander, à poser les choses, à tout moment pouvoir faire machine arrière. Ce n'est pas parce que tu dis oui pour un truc que c'est oui pour un autre. Je pense que je n'ai jamais été trop pushy avec les femmes, à priori, je ne pense pas. Je pense que j'ai même globalement été assez timide. Encore une fois, je pense que j'aimais beaucoup faire rigoler, mais je ne pense pas avoir été un gros dragueur. Je pense qu'on m'a plus souvent reproché de ne pas faire de move, justement, que de trop en faire. Mais pour autant, je me suis quand même dit, fais attention, en fait, à tout moment. Soit à l'écoute, pose des questions. Tu as cette position, par défaut, on va dire, de domination par ta posture de mec blanc. Donc, assure-toi que tout va bien. Assure-toi que c'est OK. Assure-toi que les choses sont dites et faites en conscience et consenties.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de... finalement, c'est dans tes relations avec ta sœur de pouvoir communiquer avec elle et aussi tes amis du fait qu'elles t'ont sûrement raconté ce qui s'est passé, donc que tu as été à l'écoute de ce qui s'est passé aussi, ce qui est quand même assez important d'en prendre conscience. Et en fait, tu me disais que t'avais des potes mecs aussi, mais que t'avais la facilité d'avoir des relations avec des femmes. Est-ce que tu sens des différences dans les relations avec les femmes et avec les hommes ? Est-ce que tu sens qu'il y a une forme de dynamique différente ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, carrément. et je citerai en tout cas je mentionnerai il y a un spectacle que j'ai vu à Paris il y a plusieurs années de ça maintenant d'un mec qui s'appelle Laurent Sciamma je ne sais pas si tu vois qui c'est c'est le frère de Céline Sciamma celle qui était avec Adèle Haenel probablement qui a fait plein de films féministes et que ma soeur m'a fait connaître et donc ce mec avait fait un spectacle qui s'appelait Bonhomme je crois à l'époque et qui était trop drôle moi je l'avais vu, j'avais trop kiffé ... Et justement, il raconte un peu cette posture de mec blanc, hétéro, je crois, et qui découvre le féminisme et qui, tu vois, commence à se remettre en question. Donc, tu vois, il évoque plein de situations rocambolesques où, tu sais, par exemple, tu es dans le métro, tu n'as vraiment pas envie d'être le frotteur du métro. Donc, tu sais, il exagère un peu ce côté. Bon, moi, j'avais envie de faire hyper attention. Donc, en fait, je me collais à la paroi, tu sais, en mode, vu que je suis très grand, je mettais mes bras au-dessus. Donc, limite, je devais être encore plus creepy alors que je voulais juste faire hyper attention. Je sais pas, il m'avait trop trop fait marrer. Et il avait notamment dit un truc, et encore une fois, je veux pas faire de l'essentialisme, mais il disait qu'il aimait bien la compagnie des femmes parce que justement, quand il était avec son groupe de potes-meufs, tu sais, il y avait pas mal d'histoires, je dirais un peu gossip, mais dans le sens, elles sont plus... a priori plus connectés à leurs émotions et donc il y avait plus des histoires de on se raconte un peu les interactions entre les uns les autres et t'as vu machin machine plus des histoires humaines et empreintes d'émotions et qu'en fait lui ça lui plaisait plus et moi je pense que je me suis retrouvé un peu là-dedans, moi j'aime la psychologie, j'aime les interactions humaines je disais j'aime rire et peut-être qu'aussi à ce moment-là j'avais commencé à me connecter plus à mes émotions Et j'aime bien les rapports humains, je retrouvais plus ce genre de discussion et plus de profondeur en tout cas sur ces thématiques-là avec des femmes qu'avec des mecs, même si c'est absolument pas une fatalité. J'ai aussi des potes mecs avec qui aujourd'hui je discute de ça et c'est très cool.

  • Speaker #1

    Mais son spectacle est génial et moi je me souviens, j'ai ce moment où j'étais mort de rire parce que je l'ai vu avec un ami à l'époque qui faisait beaucoup de judo. Et il y a un moment donné où il dit, bah voilà, lui, il y avait ses sœurs qui... jouer chez elle, qui se maquillait, qui se déguisait, qui faisait du théâtre et tout. Il dit, moi, je voulais faire ça parce que c'était ses grandes sœurs. C'est pas grave, moi, mon père, il a voulu que je fasse quoi ? Du judo. Je me souviens avoir eu un fou rire parce que moi-même, j'ai fait du judo. Et il y a un autre moment qui m'avait marqué, c'est justement parce qu'on parle du rapport aux émotions. Donc, il disait, mes émotions, c'était délicat avec mes potes. Et à un moment donné, il raconte, il part en week-end et il parle avec ses potes un moment émotionnel. Il met une musique. Et donc, il y a cette musique dans la voiture. et dire voilà on est dans les émotions, on est dans la joie. Il est incroyable ce moment. Et ça coupe parce qu'il n'y a pas de réseau.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ils versent tous une petite larve. Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ils se connectent à leurs émotions. Ce spectacle était assez génial. Et en fait, c'est sa posture de vraiment questionner et justement d'avoir été aussi à l'écoute de ses sœurs et de ses amis femmes.

  • Speaker #0

    Je pense que l'écoute, c'est ça, c'est le plus important. Plus important parce que tu ne seras jamais un... Un boss du féminisme, tu ne seras jamais exemplaire. Le mieux que tu puisses faire, c'est vraiment la posture d'écoute et de s'améliorer continuellement.

  • Speaker #1

    Après, tu parles d'avoir peur de faire de l'essentialisation. C'est juste de la construction sociale. Même la douceur, on nous construit du care féminin. En tout cas, ne t'en fais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste que je ne veux pas qu'on pense que toutes les femmes sont fans de Gossip. Absolument pas ça. Mais en tout cas, je ne retrouvais plus ça. Et pour finir là-dessus, j'avais mes grandes sœurs aussi. Enfin, toutes mes grandes sœurs. qui étaient, tu vois, les plus grandes, elles faisaient de la danse, elles faisaient du cabaret, elles étaient hyper exubérantes, elles faisaient les pitres tout le temps, et moi j'ai vraiment grandi avec ces modèles-là, et j'étais fasciné, quoi. Enfin, vraiment, j'étais en mode, bah comme tu dis, tu vois, Laurent Sciamma, il voit ses sœurs se déguiser, se maquiller, jouer des personnages, et lui, on lui demande de mettre un peignoir pour faire des mawashi-geri, tu vois, puis la merde, quoi.

  • Speaker #1

    Ah oui, il était trop saoulé ! Et son père lui disait, c'est ça qui est un homme, quoi.

  • Speaker #0

    C'est nul !

  • Speaker #1

    Et quand tu es retourné en France, aussi, donc en parallèle de... de cette conscience féministe, de cet éveil-là, tu t'es mis en couple. Et tu t'es mis en couple pendant le confinement. Et tu m'as dit que c'était une relation qui t'avait confronté à la jalousie. Alors, pourquoi est-ce que ça t'a confronté à la jalousie ? Et c'était quoi ton rapport à la jalousie avant, mais maintenant aussi, quoi ? Comment ça a évolué ?

  • Speaker #0

    La jalousie, vaste sujet. Ouais, donc je me mets en couple, retour d'Australie, confinement, et une fille justement que j'avais rencontrée en Australie, qui était en France, et finalement on se revoit en France, et du coup on décide de se mettre ensemble, voilà, donc contexte un peu particulier parce que pendant les confinements, et donc c'est très chouette, donc moi, j'ai jamais trop voulu être en couple, tu vois, il y a eu cette première relation de 3 ans que j'ai eue il y a un peu longtemps, au tout début, et après voilà, j'ai pas mal profité, j'ai eu quelques relations plus ou moins suivies, plus ou moins longues, mais... On n'était pas officiellement en couple. Et là, il y a eu cette fille parce que on s'entendait bien, on se plaisait bien. Et en vrai, on avait même prévu de se quitter et de jamais se revoir parce qu'elle était en Australie, moi je partais en Nouvelle-Zélande et tout. Et c'est le confinement qui a fait qu'on s'est retrouvés géographiquement ensemble et on s'est dit, vas-y, on tente un truc. Donc ça a été assez particulier. Mais bon, très consenti malgré tout, très souhaité. Je pense que c'est une fille qui était très jolie et en fait, alors pas pendant le confinement, mais après, qu'on l'a... portes se sont ouvertes, et bien ouais je me suis rendu compte que tu vois elle avait pas mal de prétendants et qu'elle se faisait draguer même parfois de manière très lourde et quand j'étais là quoi, donc vraiment je me suis dit waouh, en fait c'est pas forcément des gens qui mettaient en danger quoi, enfin pour la grande majorité je me disais waouh, enfin vraiment, et au contraire moi je voyais d'un oeil en mode, ouais vraiment les mecs on est vraiment de nullos quoi, la majorité du temps mais bah tu sais, bah vu que elle était assez successful Bah tu sais, il y a des moments où ça te met un peu en insécurité malgré tout, même si je lui faisais entièrement confiance et que c'est indispensable. Donc, je pense que ça me titillait, la jalousie. Mais je pense qu'elle est aussi... C'est cool de cohabiter avec parce que ça amène un peu d'excitation, un peu de désir. Donc, on cohabitait bien. C'est juste que je dirais que j'ai fait sa connaissance à ce moment-là. Donc, on s'est rencontrés. On s'est serrés la pince et on a appris à cohabiter. C'était chouette. Je pense que ça n'a jamais été malsain parce que moi, il y a vraiment ce truc de... Enfin, j'ai toujours respecté... Là, ma copine, je n'ai jamais fouillé dans son téléphone. Je me suis dit que si un jour, je devais me surprendre à faire un truc comme ça, c'était un point de non-retour que je n'avais absolument pas envie de franchir. Oui, tu as la jalousie qui te picote des fois, mais je lui faisais entièrement confiance. On cohabitait bien. Des fois, ça te gratte un peu, mais moi, je n'avais pas envie de franchir des capes. Ce n'était pas question de lui interdire quoi que ce soit. Moi, j'avais vraiment cette philosophie de chacun est bien libre. Et puis, a fortiori, par la conscience féministe, Elle fait ce qu'elle veut, je lui fais confiance.

  • Speaker #1

    Parce que vous étiez dans un couple exclusif.

  • Speaker #0

    Exclusif, monogame, classique.

  • Speaker #1

    Et quand ça titillait, parce que je te parle de ça par rapport à mon balcon, est-ce que tu attendais une forme de posture de sa part quand elle se faisait draguer ouvertement devant toi, etc. Est-ce que tu attendais à ce qu'elle reçoive et que ce soit ok ? Est-ce que tu te disais, elle va... montrer une forme de distance. Est-ce qu'il y avait des... Comment elle, elle gérait ça, en fait, de son côté ? C'est ça, ma question.

  • Speaker #0

    Moi, de ce que j'en perçois, de comment elle gérait ça, je pense déjà, il n'y a jamais eu le cas de figure où, tu sais, elle me regarde en coin, en mode, genre, pour me faire chier, ou en mode, t'as vu ? Non, elle n'a jamais joué. Elle n'a jamais joué de ça. Je pense qu'il y a eu des moments où c'était tellement lourd qu'elle ne savait pas forcément comment réagir. Moi, je n'arrivais jamais en mode chevaleraisque, genre tu vois dans les premiers temps je la laissais toujours à gérer, tu vois, je veux dire, c'est elle qui gère, moi je suis personne pour, voilà, juste si la situation, je vois que, en fait, ça devient poussif ou quoi, bah évidemment, j'interviens de la manière la plus respectueuse possible, enfin, tu vois, je dis pas, je suis son mec et je vais te péter la gueule, j'ai envie d'être gênant ni pour l'un ni pour l'autre, quoi. Donc ouais, en général, je pense qu'elle est conduisée l'échalant, c'était plus ou moins facile, si vous voyez que ça mettait trop de temps, bah peut-être j'intervenais ou tu vois, voilà. Mais ça n'a jamais été problématique.

  • Speaker #1

    Et elle, elle était jalouse de son côté ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, déjà, statistiquement, je me faisais beaucoup moins draguer comme ça, sauvagement, en soirée. Donc, il y a moins eu ces cas de figure. Je pense qu'il y a eu des cas de jalousie, mais peut-être sur des tableaux un peu différents. Peut-être d'affinités qu'il faut avoir avec d'autres filles, mais où il n'y avait pas d'ambiguïté pour autant. Mais ce n'était pas de la drague sauvage, pas face à des cas de drague sauvage. Les femmes peuvent le subir, je pense, plus souvent.

  • Speaker #1

    Tu me parlais du fait d'avoir besoin d'être intriguée. Quand on parlait en off, vraiment cette idée d'être intriguée, stimulée, divertie dans ta relation amoureuse. Et en fait, en même temps, j'ai l'impression que tu aimes créer du lien avec les gens, que tu aimes connaître les gens, donc une forme de lien profond avec eux. Comment tu articules ce besoin d'être stimulée, ton amour de rencontrer plein de gens, et en même temps de créer du lien ? Comment ça s'articule à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    Ça s'articule bien. Parce que je me dis, peut-être qu'on peut percevoir ça de manière hyper antinomique. Tu papillonnes, mais en même temps, tu veux un lien profond. Mais en fait, non, ça marche bien. Et moi, j'ai vraiment cette curiosité. Donc, je pense que comment elle s'incarne ? Déjà par le fait que je pense que j'ai plein d'amis et que c'est cool. Je retrouve vraiment cette diversité dans mes amis et c'est chouette. mais pour ce qui est du... De l'endroit amoureux, comment dire ? Déjà, ce n'est pas parce que j'ai une copine que mon monde va tourner autour de cette personne. Je vais quand même garder tous mes amis et tout, donc j'ai toujours une stimulation qui vient de plusieurs endroits. Je ne considère pas qu'il y ait une personne qui puisse tout m'amener, qui puisse être à la fois ma meilleure amie, mon amoureuse, ma moitié, whatever. Donc ça vient toujours un peu dans un paysage, beaucoup plus large. Je pense que j'ai toujours été avec des gens en face aussi curieux, toujours partant pour faire plein de trucs. Donc ça me permettait justement de pouvoir explorer à deux. Donc en fait, tu vas te retrouver à faire équipe aussi avec cette personne dans l'exploration. Donc tu gardes toute la curiosité, tous les stimuli et tout. Et pour autant, tu fais ça à deux. Et du coup, tu peux créer un lien avec la personne. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une autre personne à ce moment-là ? Il y avait une autre personne à qui tu avais dit je t'aime ? Depuis ta première relation ?

  • Speaker #0

    Non, elle c'était la deuxième.

  • Speaker #1

    Pourquoi ça s'est terminé ou comment ça s'est terminé ?

  • Speaker #0

    Je ne l'aimais plus. Je pense qu'on n'était plus alignés sur ce qu'on souhaitait. Je pense que c'est aussi simple que ça. désaxé quoi. En fait, c'est vraiment, ça a été une relation très belle, j'en garde un très bon souvenir, mais il y a eu vraiment des contextes particuliers. Tu vois, on s'est rencontrés en Australie qui était un contexte très particulier. Après, on a eu le plus gros de notre relation en confinement qui était un contexte encore particulier. Et je pense que quand on a repris un peu un cours normal, entre guillemets, de nos vies, je pense qu'il y a pas mal de choses qui se sont resituées et on s'est rendu compte qu'on n'était plus alignés, je pense, dans nos besoins, dans qui... On avait envie d'être ce qu'on avait envie de faire. Ça rebattait vachement les cartes, mine de rien, le contexte aussi. On ne s'est pas retrouvés dans ce contexte, je pense.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est après cette relation que tu as été avec une femme en couple, libre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a été, on parlait de jalousie tout à l'heure, est-ce que ça a été confrontant pour toi ? Et est-ce que ça t'a ouvert à d'autres possibles ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Donc, pas directement après, mais je suis retour à Paris. Et dans les années qu'on suit, Ben, enfin, même, c'était... Ouais. Quand même bien des années après, je pense que bon, après cette dernière relation, je me suis pareil. Disons que je suis revenu à mes habitudes. Non, non, mais tu vois, j'aime rencontrer des gens. Parfois, j'ai des interactions, des relations avec des filles plus ou moins suivies et tout. Mais il n'y a jamais eu rien d'officiel ou de trop, de plus suivi que ça après coup. Et il y a donc quelques mois, années, il y a un an peut-être. En gros, je rencontre cette fille et qui, elle, en effet, est en couple libre. Et donc, en fait, elle a déjà un copain. Et on se rencontre. On est d'abord en tant que potes. Donc, elle, elle me dit qu'elle est en couple libre. Mais que la règle, c'est de voir... Ils ont le droit de voir qu'une fois les gens en dehors de leur couple. Et donc, je dis, bah, OK. Donc, on se voit une fois en dehors de son couple. Enfin je me rappelle on couche une fois ensemble et tout Et c'était très cool Moi, cette fille, je l'aimais bien, elle me plaisait bien, on était potes. On a vraiment commencé sur une relation très amicale. On a bien discuté, c'était une nana avec qui j'aimais beaucoup discuter, donc on a tout de suite bien accroché. On a vu qu'on se plaisait, donc il y a eu cette première nuit, je me souviens. Et après, du coup, il y a un peu ce truc de bon, en fait, on a envie de se revoir. Et elle, elle avait son copain et ce n'était pas dans les règles. Donc, elle, elle m'a dit, non, là, il faut que je négocie, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir. et moi je me rappelle dès le début je pense que j'ai vachement respecté ça, enfin vraiment je me suis dit bah écoute moi je je pense que je lui ai dit, il n'y a pas de soucis, je respecte ça énormément. Moi, à ce moment-là, je n'avais pas spécialement envie de me mettre en couple, donc je n'avais pas ce truc de, j'ai envie de me mettre en couple avec toi, ou j'ai envie de... Donc en fait, mon discours, je pense, à ce moment-là, c'était, je passe du bon temps avec toi, c'est trop cool de te voir, je serais évidemment déçu si on ne peut pas se revoir, mais à la fois, je respecte totalement le deal que tu as avec ce gars-là, enfin vraiment, moi j'ai envie que tu puisses être droite dans tes bottes, vraiment, donc prends le temps qu'il te faut. et donc aller aller négociés, communiqués, etc. Ils ont changé un peu leurs règles, on s'est revus. Et donc, en fait, on a eu comme ça une relation où on se voyait plus ou moins régulièrement pendant, je dirais, un an. Et donc, parfois, il y a eu des temps un peu de pause où elle me disait, là, avec mon mec, tu vois, il y a des temps plus ou moins...

  • Speaker #1

    Favorables.

  • Speaker #0

    Faciles et favorables, ouais. Donc, tu vois, des fois, elle ouvrait ou elle fermait ou les fréquences n'étaient pas la même de la manière dont on se voyait. En fait, moi, ça m'allait bien. Ça a été peut-être facilité par le fait qu'on n'était pas dans la même ville aussi. Et ouais, moi, je respectais vachement ça. Je lui ai toujours dit, écoute, moi, t'as l'air de vraiment tenir à la relation que t'as avec ton gars. Moi, j'ai pas forcément envie de t'offrir ça ou de remplacer ça. Donc, je respectais énormément ça. Prends le temps qu'il te faut à chaque fois. Donc, moi, je pense que ce que ça m'a inculqué, c'est que c'était une position peut-être un peu facile pour commencer à explorer d'autres modes de relation parce que j'étais un peu la pièce rapportée.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ? mais je trouve que ça m'a appris cette humilité de je respecte j'ai vraiment pas envie d'être cette personne parce que je me dis un jour ce sera peut-être toi le mec aussi en face et donc j'ai pas du tout envie d'être cette tierce personne qui vient foutre la merde et je me suis dit si toi c'est des horizons d'exploration qui t'intéressent je pense que le respect, l'écoute tu peux pas y aller sans ça parce que sinon ça va être chaotique et je l'ai appris par le par le passé, par le futur, qui est mon passé, le futur de cette histoire, c'est que dans tous ces modes de relations, tu peux aussi avoir de la casse si les gens ne s'y prennent pas correctement. Je trouve qu'il y a un minimum de règles à poser. Donc c'était très inspirant et c'était chouette.

  • Speaker #1

    Quand on s'était appelé pour préparer tout ça, c'était à ce moment-là. Et en fait, c'est passé du temps depuis. Donc je voulais te demander si tu voulais nous raconter ce qui s'était passé depuis.

  • Speaker #0

    Voilà. Plein de choses. Ce qui s'est passé depuis, donc... Donc bien, avec cette fille... Donc en fait, c'était l'an dernier. Donc je voyais cette fille et je voyais aussi d'autres filles. Et il y a une fille avec qui ça s'est intensifié, on va dire. Et avec qui je passais de plus en plus de bon temps. Et on est tombés amoureux. Et du coup, trop cool. En plus, c'est une fille que j'avais rencontrée en mai dernier, dans une soirée sexpo. Je fais un spoil pour la suite, mais on en parlera après. Dans une soirée sexpo. Et du coup, comme ça, t'as un peu une idée aussi du mood exploratoire dans lequel j'étais et de liberté. Et donc, on se rend compte, on se plaît. On discute un peu, on interagit, on garde nos contacts, on se date quelques fois. Et en plus, c'était marrant parce que moi, il y avait vraiment ce truc de... Même si on s'est rencontrés dans un contexte sexpo, au début, c'était surtout de la curiosité. Tu vois, nos premiers dates, on se raconte... Enfin, c'était des dates classiques. On ne s'est pas re-date dans des soirées sexpo. On a été boire des verres, on a appris à se connaître, on ne sait plus. Mais pour autant, chacun chantait qu'elle aussi, elle était très libre, très épanouie dans sa vie. Il y avait vraiment un peu ce truc d'intrigue mutuelle. On voyait qu'on avait des intérêts communs. Mais à la fois, on les vivait de manière différente. On faisait la fête tous les deux, mais on ne la faisait pas forcément de la même manière. On était un peu dans des cercles différents. Donc, il y avait vraiment une attraction, une curiosité mutuelle. Et en même temps, on n'était pas pressé. Il n'y avait pas ce truc de voilà. Donc, on s'est daté quelques fois. Tu vois, sur l'été dernier, ça a mis beaucoup de temps. Et je dirais pendant l'hiver dernier, ça s'est intensifié. On s'est dit quand même, on aime beaucoup passer du temps ensemble. Et donc, voilà, on a pris de... beaucoup plus de place dans ma vie et donc un peu moins de place pour les autres. Et donc, on s'est dit qu'on se mettait en couple en début d'année. Donc, voilà. C'était entre nos deux anniversaires. Moi, je suis de fin janvier et elle de début février. Et en fait, sont arrivés nos anniversaires où on s'est invité respectivement. C'est très mignon dit comme ça. Et en fait, on s'est dit, mais comment on va se présenter à nos copaines, quoi, tu vois ? On s'est dit, bah, t'es mon mec, t'es ma meuf et tout, donc c'était cute. Et comme ça, on a officialisé à ce moment-là. Donc, je pense que c'était nouveau pour moi parce que, voilà, le fait de... Enfin, je voyais que je commençais à ressentir des trucs un peu plus forts que d'habitude. En plus, c'est un moment où aussi tout le cheminement par rapport aux émotions que j'évoquais, il a évolué, il s'est intensifié. Donc, tu vois, là, j'avais de nouvelles choses à recevoir et à apprivoiser. Et donc, ça faisait beaucoup. Et puis, elle occupait pas mal mon agenda. Donc, j'ai un peu fermé les autres portes, tu vois, en attendant. Et donc on s'est mis en couple libre, donc au début d'année, en se disant quand même on est très libre et on est très indépendants tous les deux, donc on va se lancer dans cette aventure tous les deux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe cette aventure ?

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe cette aventure ? Et bien ça se passe très bien, on est toujours ensemble et je pense qu'on s'aime énormément et on passe beaucoup de bon temps ensemble et c'est trop cool. Donc on partage beaucoup de choses, on fait beaucoup la fête ensemble. On a plein de passions communes. Et vraiment, je pense que cet amour s'insère parce qu'étant très libres chacun de notre côté, il n'y a vraiment pas ce besoin spécialement d'être ensemble. C'est vraiment ce qui nous a réunis. C'est vraiment nos passions communes, notre curiosité mutuelle. Et c'est ça qui nous a rapprochés. Donc moi, je vois vraiment dans cette relation une liberté. On s'est choisis parce que vraiment... indépendamment de toute injonction ou de tout besoin, il y a juste cet intérêt mutuel et cet amour mutuel qui est sincère et libre, je trouve. Donc ça, c'est cool. Et après, est-ce qu'on se parle couple libre, du coup ?

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    tu parles de ce que tu veux. Par rapport à ça, du coup, on s'est dit qu'on se mettait en couple libre, je pense sans trop savoir peut-être ce qu'on voulait au départ. Enfin, si, en fait, si. Si, si, si, si. Parce que... L'hiver dernier, donc avant qu'on dise en couple, si si ça c'est intéressant, on a eu une conversation RBDSM, tu connais ça ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y.

  • Speaker #0

    Ah, alors j'ai mis l'accent donc tu comprendras que c'est en anglais et je serais incapable je crois de te restituer les termes, je crois que c'est Relationship, attention on va essayer. RBDSM, Relationship Boundaries, qui a BDSM, D ça doit être Desires, S ça doit être RBDSM, peut-être Sexual et M peut-être Meanings. Bon, je ne dois pas être loin de la vérité, mais en gros, c'est un canevas de communication sur, ben voilà, ça te permet de poser un cadre de communication sur qu'est-ce que tu veux, c'est quoi tes limites, c'est quoi tes besoins, tu vois, un peu poser ça à n'importe quel moment, dans une relation d'ailleurs, au début, pendant, après, tu vois, qui peut être mis à jour. En fait, on a eu cette conversation, je pense, après plusieurs dates, à un moment, on se disait, OK, là, qu'est-ce qui peut se passer ? Je crois que l'élément déclencheur, ça a été que j'ai matché sur une app une de ses amies. Donc, il y a eu un peu le sujet de qu'est-ce qu'on fait de ça ? Et donc, ça a déclenché cette conversation. Et donc, très intéressant. Donc, on a pu commencer à fixer nos premières règles parce que, voilà, OK, on parle de couple libre, mais ce n'est pas libre de toute règle ou de tout besoin, de tout cadre. Donc nos premières règles, je crois que c'était à peu près, je ne sais plus exactement, mais je crois qu'on s'était dit, on est en couple libre, pas de polyamour. Je crois que ça, c'était une des premières règles. C'est-à-dire qu'on a le droit de relationner ailleurs, mais on n'a pas de relation amoureuse suivie. Alors, c'est très difficile de circonscrire l'amour. C'est quoi l'amour ? Est-ce que tu ne dînes pas avec la personne ? Est-ce que tu ne te réveilles pas chez lui ? De poser la frontière des sentiments, c'est très compliqué, mais globalement, on s'était dit ça. et on s'était dit bah voilà on est S'il devait y avoir une hiérarchie, on est nos number one respectifs. Au début, il n'y avait pas forcément beaucoup plus de règles que ça. Et après, on a pas mal fait évoluer le cadre. Là, aujourd'hui, les règles, c'est... En gros, on a le droit de s'amuser dans... Parce qu'on fait la fête aussi, où on se rencontre en soirée sexpo. Donc, aussi, les soirées sexpo. On a le droit de s'amuser dans ce genre de contexte. Mais idéalement, c'est... On n'a pas de relation suivie en dehors de la nôtre pour le moment. Tu peux t'amuser, t'es libre de... C'est que c'est avec qui tu veux, dans ce genre de contexte ou quoi, mais t'as pas de relation suivie à côté.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères, je te pose cette question, c'est très personnel, t'es obligé d'y répondre d'ailleurs. C'est comment tu gères l'idée d'intimité partagée ? Enfin c'est-à-dire que, tu vois moi je suis dans une relation classique, monogame, avec mon partenaire. Enfin je pense que j'aime beaucoup discuter de toutes ces autres relations, parce que je pense qu'elles ont beaucoup à nous apprendre dans notre manière de... de communiquer nos désirs et tout, même si tu restes dans quelque chose d'exclusif. Et moi, j'ai du mal avec l'idée que mon partenaire puisse partager une intimité avec quelqu'un. Je sens que ça me prend aux tripes. Et je ne sais pas si c'est construction sociale de « j'ai grandi avec le prince, la princesse, et j'essaye de déconstruire ça » , mais bon, c'est ancré. Et en même temps, je suis curieuse de savoir ce qui se passe dans le corps et les ressentis des gens quand ils vivent ça dans leur relation, tu vois.

  • Speaker #0

    Très intéressant, et c'est du whip. ce que je vais te dire clairement. Moi, je pense que quand j'ai posé ce truc de couple libre, il n'y avait pas forcément derrière ce truc de j'ai envie de pouvoir relationner avec d'autres femmes. Moi, c'était vraiment libre dans le sens un peu philosophique, absence d'injonction, tu vois, libre de... En fait, c'était libre de choisir, je pense, qu'il y avait derrière et libre de... Tu vois, moi, par exemple, ma liberté, je pense une manière un peu concrète de comment elle s'incarne, c'était plus... Par exemple, on habite chacun de notre côté, on est libre de se voir quand on a envie de se voir. Il y avait plus cette liberté-là. Je pense qu'on a redéfini les comptes. Elle, elle avait peut-être une autre conception de la liberté aussi à ce moment-là. Elle fréquentait, elle avait un peu plus d'expérience dans les milieux sexpo que moi. Donc, elle avait plus d'expérience de la liberté sexuelle en tout cas, où elle avait déconstruit, je pense, beaucoup plus de choses que moi. Enfin, c'est sûr même. Et donc, il y avait déjà deux conceptions de la liberté qu'il a fallu faire résonner et aligner. Moi, je n'avais pas forcément ce truc de liberté sexuelle forcément trop à la base. Elle, elle avait un peu ça. Je l'avais aussi quand même un peu, mais elle avait donc plus d'expérience. Elle était un peu plus à l'aise, je pense, avec le sujet. Moi, donc là, tu parlais très spécifiquement de comment tu abordes le fait que cette personne ait de l'intimité avec d'autres. Moi, ce n'est pas forcément facile. Je n'ai pas forcément... Je pense potentiellement qu'il y a des gens qui découvrent un kink pour... le voyeurisme ou partager leur moitié avec quelqu'un d'autre. J'ai dit leur moitié, ça interdit. Partager leur copine, leur copain avec d'autres et ça les fait kiffer. Moi, je ne sais pas ça. A priori, je n'ai pas un kink pour ça. Mais elle, je savais que c'est un truc qu'elle appréciait, en tout cas la liberté sexuelle. Et moi, il y a un truc hyper ambivalent, c'est que je pense qu'elle est arrivée avec cette... Cette proposition-là, elle arrive avec cette facette d'elle. Tu vois, la rencontre en Soas Expo, ce côté liberté sexuelle et tout. Et j'y vois l'intérêt et tout. Tu vois, il y a un truc, peut-être qu'on en reparlera, mais c'est des milieux, c'est très sulfureux, c'est très fantasmagorique. Tu vois, il y a un truc très chouette aussi, très intriguant. Donc, elle, elle a un attrait pour ça. Elle arrive avec ce truc de moi, j'aime ça et j'ai envie de continuer à faire ça. Et moi, il y a de toute façon un peu ce truc de... ça me trigger un peu, c'est beaucoup comment je vais gérer tout ça mais il y a en même temps ce truc de elle aime faire ça, moi hors de question que je lui interdise de faire ce qu'elle aime faire, parce qu'aussi moi à la base elle m'a intrigué et je l'aime pour ce qu'elle est et je peux pas tu vois c'est aussi cette facette de sa personnalité qui m'a intrigué donc j'ai pas du tout envie de lui couper ça c'est ni dans mon intérêt ni dans le sien quoi enfin j'ai pas envie de la frustrer et puis moi je vais pas cracher dans la soupe c'est toute sa personne qui m'intéresse et ça ça en fait partie mais comme tu dis Ouais, ce que j'ai ressenti dans le corps aussi au début, c'est un peu ce truc de « waouh, tu sais pas trop quoi » . Tu sais, il y a un truc un peu d'intrigue, mais un peu de « ça te perturbe » . Et comme tu dis, je pense qu'il y a de la construction sociale de ouf. C'est quand t'es avec quelqu'un, je pense que l'exclusivité, c'est ce qu'on t'apprend. T'as comment les... Tu vois, parce que tu vas avoir envie d'en parler autour de toi. Donc, comment les gens à qui tu vas en parler, ils vont le comprendre. Moi, j'ai de la chance d'être entouré globalement de copains qui explorent aussi un peu tout ça. donc justement on a On explore tous en même temps et on se partage toutes nos histoires, donc c'est chouette. Mais ouais, c'était pas une évidence pour moi de se dire, ah, j'ai envie de partager, enfin en tout cas qu'on explore chacun de nos côtés. Et ouais, comme tu l'as dit, il y a beaucoup l'imaginaire, je pense. Bah ouais, au début, il y avait un peu ce truc d'imaginer ma copine avec quelqu'un d'autre, ça m'excite pas spécialement. Et en même temps, je l'imagine aussi, tu vois. Genre, il y a une part de moi qui n'a pas envie de l'imaginer, mais tu peux pas l'empêcher, parfois tu l'imagines aussi, tu vois. Mais en fait, il y a ce truc de... Ça, je dirais que c'est la réaction psychologique et physique, de ça te gratte un peu et t'imagines des trucs. Et en même temps, moi, vu qu'il y a un idéal, un horizon philosophique de liberté que je me fixe, eh bien en fait, j'ai envie de tendre vers ça. Et du coup, j'ai envie de passer aussi à travers ces petites épreuves. J'ai envie d'y aller le plus consciemment possible et le plus à ma vitesse possible, entre guillemets. Ce qui implique donc beaucoup de communication et voilà. Et donc, ouais, des fois... des fois ça te perturbe un peu, c'est pour ça que tu vas changer tes règles, parfois il y a des moments où c'est cool des moments où c'est moins cool moi j'ai l'impression que j'ai un truc de réciprocité aussi, je pense que c'est important de savoir que tu vois, si elle, elle est dans un moment de sa vie où elle est très épanouie, elle vit plein de trucs moi je pense que si je suis au 36ème dessous de mon côté, je vais beaucoup moins bien le vivre, c'est un truc de essayer d'aligner un peu nos dynamiques pour mieux le vivre, et puis communiquer à fond,

  • Speaker #1

    voilà super intéressant ... C'est vrai que je réfléchis à tout ce truc de... Même là, je travaille beaucoup sur les stratégies d'attachement et l'attachement, justement, que tu as envers la personne. Et il y a vraiment cette idée de... Même dans un couple libre, je sens que je vais avoir de la... Dans un couple, pardon, exclusif, je sens que j'aurai de la jalousie. Et je me dis, où est ma liberté, la liberté de l'autre, la liberté d'être ensemble, donc du couple ? Ou est-ce que... Et je trouve que c'est des équilibres qui sont à chercher tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qu'est-ce qui est juste pour moi ? Qu'est-ce qui est juste pour l'autre ? Qu'est-ce qui est juste pour nous ? Donc c'est pour ça que je voulais t'en parler. Est-ce que ta copine, elle te raconte ce qu'elle vit ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça, ça fait partie des règles. Je n'ai pas forcément été exhaustif au niveau de... Oui, non, non, oui, on n'est pas obligé d'en parler. Non, non, ça a été un sujet. Et moi, comme tu l'as compris, j'ai un imaginaire qui travaille beaucoup. Et parfois, j'aimerais qu'il travaille un peu moins. Je suis pas resté. Et du coup, voilà. Et du coup, moi, je n'ai pas envie qu'elle me raconte. Et en plus, vu que j'ai un peu ce truc de réciprocité, je me demande s'il n'a pas été question à un moment que, par exemple moi je lui raconte et elle pas Ce qui en soit, pourquoi pas, tu vois. Mais en fait, moi, j'ai un peu ce truc de réciprocité où j'aime bien que la règle soit la même pour tout le monde. Et du coup, on s'est un peu dit qu'on ne se racontait pas. Je pensais peut-être plutôt à mon initiative, parce que moi, je sais que c'est un non catégorique à la base. Mais ce n'est pas un truc que j'ai envie d'explorer. Donc, on ne se dit pas et voilà.

  • Speaker #1

    Bon, tu nous as fait tellement de spoils sur le milieu sexe positif qu'il faut en parler. Donc, tu as découvert les milieux sexpo, les soirées libertines, les espaces de liberté sexuelle. Tu parlais justement de cette idée que c'est... sulfureux, fantasmagoriques, etc. Qu'est-ce que ça a changé dans ton imaginaire érotique ?

  • Speaker #0

    Donc ouais, les milieux sexpo, j'ai découvert ça il y a quelques années maintenant avec ma meilleure pote et coloc avec qui on a toujours beaucoup exploré les milieux de la fête. Et la fête a amené les milieux sexpo. On a vu qu'il y avait des collectifs à Paris qui proposaient un peu ça. Et on s'est dit, le sexe c'est cool, la fête c'est cool, les deux en même temps, pourquoi pas ? Donc au début, on y allait vraiment comme des touristes. Je me rappelle, on était les deux. En plus, c'est ma meilleure pote. Il n'est pas question de se voir tout nu ou quoi. Et donc, on y allait en mode curieux au début. Donc tu vois, on arrive dans ce premier festival. On apprend qu'il y a de la musique, il y a de la fête. Mais il y a aussi des playrooms ou des backrooms. Donc des pièces où la sexualité est autorisée avec des gens qui font du sexe à plusieurs. Parfois un peu du BDSM, parfois plein de trucs. Et donc, ça nous a intrigués. Au début, c'était plutôt des collectifs. Parce que tu sais, dans le sexpo, t'as le milieu sexpo, le milieu libertin et tout. Donc moi, au début, c'était plus, je dirais, sexpo. Sexpo festif. Donc c'est par la fête que je suis rentré dans les milieux sexpo. Donc il y avait de la fête et il y avait du sexe à côté. Ce qui m'arrangeait bien. Parce que moi, d'aller dans un truc purement sexuel au début, je me suis dit, attends, t'arrives, s'il n'y a que ça et que ça ne te plaît pas, c'est nul. Il y avait aussi de la teuf. donc il fallait faire la teuf si jamais j'avais pas envie de... de faire des trucs dans une playroom, tu vois, avec plein de gens autour. Et ce qui était le cas au début, d'ailleurs. Et donc, voilà, c'était un bon premier pas là-dedans. Donc, au début, c'était des environnements très joyeux, j'irais très queer, et les enseignements, c'était vraiment, ok, bah, tu peux avoir une fête très... ou en tout cas des milieux, si on généralise, mais très respectueux des corps, de la nudité, il y avait... Ça, c'est des choses qui sont... Pardon, c'est des événements qui sont hyper... C'est encadré par des règles. Donc le consentement, à chaque fois, tu as un speech sur le consentement. Le consentement, il est libre, éclairé, conscient. Peut-être, ce n'est pas un oui. Tu as le droit de revenir sur ta décision à tout moment. Plein de règles. Et en vrai, on nous les a rabâchées, rabâchées, rabâchées. Je pense que c'est hyper important. C'est encadré par des angels, donc des personnes qui surveillent et que tu peux aller voir à tout moment. donc il y a vraiment un cadre qui te met hyper safe les gens sont de ce que j'ai vu en grande majorité très sympas, respectueux donc c'est très joyeux La nudité n'est pas un sujet, tu déconstruis assez vite la sexualité en public, la nudité. Donc ça m'a appris à me familiariser avec tout ça. C'était mes premiers enseignements, que ça pouvait être joyeux, dénormé et bienveillant. Et ça, c'était les milieux sexpo. Et après, il y a eu encore d'autres milieux. J'ai fait des soirées un peu plus libertines, là c'est un peu plus codifié, avec des outfits un peu fétiches. Et là, en quoi c'est différent ? Peut-être, je ne sais pas, moi je... De ce que je l'ai vécu, c'est un peu plus sérieux, tu vois. C'est un peu plus... Là, il y avait ce côté très festif, joyeux dans les autres teufs que je faisais. Et là, tu rentres plus dans des milieux où c'est... Ouais, c'est là, il y a plus le côté sulfureux, tu vois. Lumière plus tamisée, des gens habillés en noir. Tu sens que les gens, ils sont pas là pour rigoler, j'ai envie de dire. Même si ça rigole quand même, tu vois.

  • Speaker #1

    T'as jamais eu peur de rencontrer quelqu'un que tu connaissais dans ces milieux ? Moi, je m'imagine aller dans un genre club libertin ou échanger ce que sais-je et de tomber sur un client. Un pote de mon daron, ça me fait trop peur.

  • Speaker #0

    Bah, tu pourrais, ouais, ouais, putain. Non, non, ça m'est jamais arrivé. Et franchement, en plus, moi, j'ai la chance d'être entouré de gens que je vais croiser à ce genre de soirée, tu vois. Et du coup, c'est cool parce que c'est des gens que je kiffe. Et non, non, après, non, je me suis dit non. Et en vrai, tu sais, t'as toujours des... Tu peux faire, je sais pas, ça discrètement, tu vois. C'est toujours dans des playrooms. Alors, t'as des soirées où le sexe est beaucoup plus partout. j'avais vraiment fait des soirées où t'as du sexe autorisé partout donc voilà mais tu sais j'ai déjà fait du sexe au milieu d'un parc public mais c'était en Australie 50 ans j'aurais pas pu croiser mes clients non je sais pas ça m'a pas traversé l'esprit et je me dis je pense que dans ce moment là on se regardera en mode ok on s'essaie on en reparlera lundi ah c'était rigolo si j'ai une petite anecdote là dessus j'ai croisé donc c'était une teuf où il y avait une playroom justement c'était pas une soirée full sexpo mais c'était une teuf où il y avait une playroom que j'avais visité d'ailleurs ce soir-là. Et en fait, en sortant du truc, j'avais croisé ma prof de théâtre à 7h du mat, vraiment sortie de la boîte. Et je me rappelle, on s'était regardé de loin en mode genre... Elle était assez gênée. J'avais dit, on dira qu'on ne s'est pas vus. Elle m'a dit, ouais, ouais, c'était vraiment début d'année. Donc c'était très drôle parce qu'à chaque cours de théâtre, on se voyait en mode, on se sait. 11-11

  • Speaker #1

    Donc tu as ta relation actuelle, tu as ces milieux sex-positifs qui ont dû t'apprendre quand même plein de choses dans les pratiques, etc. Qu'est-ce qui aujourd'hui est ok pour toi ? Qu'est-ce qui ne l'est plus pour toi ? Est-ce qu'il y a des pratiques que tu retiens et que tu n'utilises pas au quotidien, mais qui font partie vraiment de tes valeurs aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il y en a certainement eu beaucoup, en plus en un minimum de temps, si je me souviens bien de tout. En plus ce qui s'est passé, je ne vais certainement pas m'en plaindre, mais j'ai commencé à explorer en solo. donc il y a quelques années mais ça s'est intensifié je dirais l'an dernier et tu vois première soirée j'avais fait des toughs expo mais première soirée libertine que je fais je rencontre la fille avec qui je suis aujourd'hui en couple donc mauvais on pourrait dire mauvais pari j'en suis absolument ravi mais voilà et donc ce que ça a amené c'est que aujourd'hui il y a cette relation qui me prend du temps et c'est très chouette et que je construis aussi au quotidien ça demande aussi de l'investissement et je suis ravi de le mettre là-dedans Et en plus, on n'en est pas au même endroit et au même rythme de nos explorations. Donc, ça a un peu re-challengé ça. Tu vois, à quel point on a envie d'explorer à deux ? Est-ce qu'on a envie de faire des choses à deux, avec plus de gens ? Et puis, la relation, elle débute. Donc, tu vois, je trouve, moi, dans mon ordre de priorité, j'ai envie de consolider aussi ma relation avant de me lancer dans d'autres choses qui pourraient te challenger un peu, tu vois. Ou en tout cas, voilà, il y a plein de choses à apprivoiser. Donc, ça, ça a changé. Je dirais que les quelques enseignements, quand même, que j'ai eus, que... On le disait, il y a toujours un cadre à tout ça. Il y a les règles évidentes comme le consentement, le respect, etc. Mais c'est des milieux dans lesquels il y a beaucoup de modes de relations. On parlait de polyamour, de couple libre et tout. Moi, j'ai eu aussi pas mal d'exemples autour de moi où je vois que ça ne se passe pas forcément. Ça ne me fait pas rêver. Je vois beaucoup de gens où tu as l'impression que la communication, ce n'est pas trop ça. Et j'ai l'impression qu'il y a pas mal de gens qui se blessent et tout. Et du coup, moi, je n'ai pas du tout envie d'aller vers ça. Ça ne m'intéresse pas. De toute façon, ce n'est jamais sans heure, globalement, de l'amour. Mais c'est pour ça aussi qu'on aime et c'est cool. Mais moi, j'ai envie de faire les choses bien à mon rythme. Du coup, je pense que j'ai peut-être ralenti les explorations sexpo dans le sens où il y a aussi mon couple à côté. Et du coup, c'est deux projets à faire grandir chacun de leur côté et potentiellement ensemble. Donc vraiment, les héritages que j'ai de ça, le plus grand, c'est la communication, RBDSM. dès que faire se peut ou dès qu'il y a besoin. Donc vraiment remettre des cadres et des règles, etc. Y aller étape par étape. Voilà, je pense peut-être continuer à explorer un peu en solo et peut-être un peu avec ma copine aussi à côté. J'ai jamais eu de... de kink ou de trucs très concrets que je voulais explorer. J'aime bien me mettre dans des situations. Comme les premières fois où je suis allé en Teufs Expo, voir un peu le menu, ce qui est possible de faire et se dire, vas-y, je vais tester ça. Un atelier sur tel truc ou quoi.

  • Speaker #1

    Tu conseillerais à un couple hétéro exclusif d'aller en Sexpo ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Parce qu'en fait, ça ne veut vraiment pas dire... En Sexpo, en Teufs Expo, fin. Il y a plein de formats Sexpo. Moi je suis rentré par la Teuf Sexpo parce que j'aime faire la fête. Mais du coup t'es absolument pas obligé de faire quoi que ce soit avec qui que ce soit. Et personne te fera te sentir obligé. Enfin il n'y a vraiment pas du tout un... En fait moi j'ai fait même plein de festivals Sexpo où j'ai rien fait de sexuel. Et juste la vibe est trop cool, les gens sont trop cool. Et je trouve que justement ça amène un cadre hyper queer, friendly, voilà. Donc si t'aimes faire la fête seul, en couple ou à plusieurs, bah go. Après, il y a d'autres formats. Tu vas avoir des ateliers aussi, Sexpo, sur, je ne sais pas, ça peut être sur le consentement, ça peut être sur des pratiques sexuelles mais plus ou moins soft, plus ou moins spicy, mais tu peux très bien faire en restant en tous les deux. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Moi, je me fais mon petit menu à moi-même. Merci beaucoup, Arthur. Je voulais te poser une question parce que, justement, tu es en couple libre et je me demandais s'il y avait, dans ce cadre-là, moi, je me suis toujours posé cette question parce que quand j'étais sur Bumble, j'ai un peu fait comme toi, c'est-à-dire que mon premier date Bumble, c'était mon mec actuel. Donc moi qui voulais expérimenter, j'imagine un truc, c'est Spoh, etc. Bref. Et en fait, non, non, c'était... Je suis ravie de l'avoir rencontré. Mais c'est vrai que quand j'étais sur Bumble, je me disais, est-ce que les gens qui couchent avec plein de gens, ils ont des règles entre les trucs genre changer les draps, tenir... Enfin, ne pas coucher pendant 24 heures avec deux personnes différentes. Et je me demandais si toi, t'avais des règles.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. J'ai quelques règles. Mais je fais pas ça de manière industrielle. Je ne sais pas si c'était très personnifié comme question. Non,

  • Speaker #1

    c'est plus au regard de ton expérience, des personnes que tu as rencontrées. Est-ce que tu vois qu'il y a ces règles-là ? Pardon, c'était un petit peu genre quel process as-tu mis en place ?

  • Speaker #0

    Quel process ? Quelles sont les méthodes ? Non, je pense que changer les draps, ça me paraît assez faire. Le truc des 24 heures, ce n'était pas aussi concret que ça au début, mais ça s'est rendu concret par... En fait, tu vois, ça m'est arrivé de programmer deux dates à la suite. J'entends une soirée, puis le lendemain soir. Et en fait, je me suis rendu compte que logistiquement et énergétiquement, ça me coûtait trop. Et en fait, à chaque fois, je me suis retrouvé à annuler le deuxième date. Donc longtemps, je me suis persuadé que j'étais capable d'enchaîner deux dates. Et en fait, dans les faits, non. Donc je pourrais me parer de vertu en disant que c'est par respect pour les uns ou les autres. C'est juste parce que j'ai la flemme d'en réenchaîner, parce qu'un date, moi en plus j'aime bien papoter, je m'intéresse sincèrement, donc ça te demande un peu d'énergie, donc j'ai la flemme le lendemain. Et puis parce que aussi, ça m'est arrivé de confondre les gens. Tu sais, ah oui le week-end dernier t'étais dans le sud et tout, non ? Ah merde, ah bah désolé, tu sais où tu te sens très con. Et ouais ça a été un vrai truc, donc je me suis dit c'est peut-être bien d'espacer. Pas de se faire des notes, mais juste, tu vois, avant, tu te dis, ah oui, ok, tu vas voir telle personne, il y a ci, ça et ça.

  • Speaker #1

    T'as ton petit Excel, quoi.

  • Speaker #0

    Non. Non, mais... Non,

  • Speaker #1

    mais ça peut éviter des moments de gênance en temps de prendre des notes, quoi. Très bien. Je voulais juste, avant les questions de la fin, j'avais une dernière question, mais tu m'en as quand même un peu parlé, c'est par rapport à l'amitié. Tu m'as dit, quand on était au téléphone, je suis amoureux de mes potes. Est-ce que tu crois, on connaît la réponse, mais je la pose quand même, est-ce que tu crois qu'on peut construire un amour amical aussi fort qu'un amour romantique ? Comment ça se traduit dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Je pense que quand j'ai dit ça, je devais être célibataire peut-être. Je déconne, bien sûr. Bien sûr, je suis amoureux de mes potes, mais je pense que c'est un amour qui est encore différent de l'amour amoureux. C'est un amour que je sacralise parce qu'il y a ce truc de... de... Comme je disais, moi, j'adore la liberté dans son sens philosophique. Liberté de choisir. Et en fait, je trouve que les potes, c'est le truc que tu choisis le plus. C'est la famille que tu choisis. Et indépendamment, encore une fois, de... Un peu de choses près, mais de toute injonction. Enfin, tu vois, tes potes, tu les choisis parce qu'en fait, t'es libre de passer ton temps avec plein de gens. Et en fait, tu décides de passer avec eux. Parce que c'est eux qui te font marrer. C'est avec eux que tu passes du bon temps. Donc, c'est hyper précieux. c'est des relations je trouve qui sont globalement et encore dénuées d'injonctions qui n'ont pas été capitalisées. Tu as des options pour rencontrer des potes sur les apps, je crois, mais je ne pense pas que ce soit le gros des usages. Donc, tu vois, c'est vraiment, pour moi, elles sont libres par essence. Ce truc de tes potes, tu les vois parce que tu en as envie, tu te marres. Et potentiellement, c'est des relations que tu vas garder jusqu'au bout de ta vie. Et du coup, pour moi, c'est hyper précieux. Et aujourd'hui, je suis entouré de plein de personnes qui me seront très chères. Et je suis amoureux d'elles. C'est incomparable avec une relation amoureuse, parce que ben Par exemple, je ne fais pas de sexe avec mes potes, même si ça pourrait au regard de tout ce que j'explore, mais ce n'est pas le cas. Donc, c'est encore un peu différent, mais vraiment, c'est sacré pour moi. Là, il y a le bouquin, je ne sais pas si tu as vu, d'Alice Rebo, « Nos puissantes amitiés » , qui est un peu une ode à l'amitié. Alors, je n'ai plus exactement les enseignements du bouquin, mais de montrer qu'aujourd'hui, avec tes potes, tu peux faire de la coparentalité, tu peux habiter avec tes potes. Moi, je suis en colloque avec ma meilleure pote. Enfin, on est trois en coloc, mais tu vois, ça se passe hyper bien et en fait, je suis trop content. Alors, tu vois, je ne me verrais pas forcément habiter avec ma copine, mais parce que... Déjà, chacun a ses conceptions différentes du truc, mais... Ouais, je pense qu'il faut construire les relations comme tu as envie de les vivre. Mais c'est vrai que je trouve que l'amitié, ouais, moi, je trouve ça trop beau parce que je trouve que c'est... Enfin, on parlait du poids des normes sociales, sociétales, et je trouve que l'amitié, on est relativement dénué. Et donc, c'est assez confortable. Et voilà. Et tout est très compatible. Je trouve que justement, moi, j'ai mon amoureuse, j'ai mes potes, j'ai ma famille, tout ça cohabite très bien et est très complémentaire. Et c'est trop cool.

  • Speaker #1

    On passe aux questions de la fin. On a une question un peu poétique. Si tu devais décrire tes terres intimes aujourd'hui, elles ressembleraient à quoi ?

  • Speaker #0

    L'Australie. Un désert sulfureux, ardent. Une terre craquelée d'aventures et de sexe dans des parcs. Non, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Avec une barman qui te rend ton téléphone.

  • Speaker #0

    Avec une barman qui rend mon téléphone, avec mon Excel, avec toutes mes notes de date. Non, non. Bah non, mais tu vois, en vrai, j'allais répondre à un potager, mais c'est peut-être trop bateau. Et peut-être l'Australie, parce qu'en fait, l'Australie, t'as plein de... Enfin, comment dire ? T'as plein de... C'est très vaste, donc t'as plein de climat. et t'as plein de... d'environnement différent tu vois, t'as l'océan, t'as de la forêt tropicale t'as des déserts et moi je vois pas du tout enfin tu vois là aujourd'hui je suis en couple libre peut-être qu'à un moment je reviendrai à un couple exclusif peut-être que j'ai aucun objectif de relation je me dis pas je vais fonder une famille, je me dis pas j'ai pas d'objectif lié à tout ça donc pour moi ça va être une vie en tout cas mon intimité et je le souhaite euh sera une terre d'aventure et d'exploration et sera protéiforme et évolutive du moment qu'on communique bien et qu'on est content et qu'on s'entend.

  • Speaker #1

    Et tu dirais quoi au Arthur d'il y a 10 ans ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais... Oublie que t'as aucune chance. Non, je lui dirais... Continue d'écouter ta sœur et les femmes en général. Et chéris tes amitiés. Fais un peu attention à ton style quand même. Et arrête de manger des pâtes au pesto.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Arthur.

  • Speaker #0

    Voilà, merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à lui mettre 5 étoiles. Merci à Arthur pour cette soirée et pour ses mots, au studio Les Belles Fréquences pour le montage son et à Didi Beniti pour la musique. En attendant le prochain épisode, je vous donne rendez-vous sur le compte Instagram Juliette Servra. A très bientôt !

Description

Arthur aime faire rire, découvrir, comprendre et écouter.
Dans cet épisode, il nous emmène à travers son parcours intime : une adolescence marquée par la dépression de sa mère et du silence émotionnel de son foyer, une première fois ratée, une histoire d'amour de 3 ans, un voyage en Australie qui l’ouvre à la liberté, des histoires de désir, de jalousie, de relation libre… et un éveil féministe auprès de ses soeurs.

Avec humour et délicatesse, Arthur nous parle de son parcours, de ses doutes et de comment il s'épanouit dans ses Terres Intimes.

Un récit sincère, joyeux et nuancé, à la croisée du corps, de l’amour et des relations qui transforment.


❤️‍🔥🙏 Si l'épisode vous a plu, n'hésitez pas à vous abonner et à lui mettre 5 étoiles, ça aide énormément.

Pour découvrir l'univers de Terres Intimes : https://www.instagram.com/juliettecervera

Si vous souhaitez témoigner dans Terres Intimes : écrivez-moi sur Instagram ou par e-mail (c'est par ici : cervera.juliette@gmail.com)


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, t'es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi loin des injonctions de la société, du travail. C'est vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça et de dire « Ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? »

  • Speaker #1

    Bienvenue dans Terres intimes, le podcast qui explore la sexualité et l'intimité de personnes comme vous et moi. A chaque épisode, découvrez des témoignages authentiques et remplis d'engagement, des réflexions et des outils pour vous aider à vous sentir plus libre, apaisé et joyeuse dans votre vie intime. Parce que s'épanouir dans sa sexualité est autant une nécessité qu'un acte révolutionnaire. Si le podcast vous plaît, s'il vous fait du bien, si vous avez même envie de le partager à vos amis, alors n'hésitez pas à vous y abonner. pour ne rater aucun épisode et à lui mettre 5 étoiles. C'est un petit clic pour vous et pour nous, c'est beaucoup. Je suis Juliette Cervera et vous écoutez Terres Intimes. Chers intimes, quel plaisir de vous partager aujourd'hui la voix d'Arthur, un jeune homme de 32 ans rencontré il y a quelques années. Arthur, c'est ce mec toujours partant pour faire rire, découvrir des nouvelles choses, célébrer l'amitié. ou encore avec qui parler de féminisme fait du bien. Il s'est posé des questions, continue de s'en poser, et surtout continue d'en poser aux femmes autour de lui. Je trouvais aussi qu'il parlait bien de ses émotions, alors le jour où j'ai compris que les émotions et lui, ça n'avait pas toujours été aussi évident, j'ai eu envie de plonger dans son parcours. Ensemble, nous avons parlé de sa jeunesse imprégnée de la dépression de sa maman, de son besoin de faire rire, de sa découverte du fait d'être séduisant, de son premier amour, d'un voyage inoubliable en Australie, de son éveil féministe, de l'importance d'écouter les femmes, encore et encore, de sa nouvelle histoire d'amour construite autour de la notion de liberté et du milieu sexe positif. Je vous souhaite une très belle découverte des terres intimes d'Arthur, riche, gourmande et joyeuse. Bonne écoute. Bonjour Arthur.

  • Speaker #0

    Hello.

  • Speaker #1

    Je suis très contente que tu sois là ce soir, merci beaucoup d'être venu chez moi, j'espère que tu as passé un bon dîner. Ça fait quelques temps que je n'ai pas fait d'interview, donc c'est un petit peu intimidant, mais c'est surtout ça fait... très longtemps qu'on parle de cette interview, qu'on a échangé. Donc merci beaucoup de prendre ce temps. Et je vais commencer avec la question de Terres intimes qui est, à quel âge as-tu commencé à te poser des questions sur la sexualité ?

  • Speaker #0

    Alors, l'âge exact, je ne sais pas. Je dirais que mes souvenirs les plus nets, c'était fin collège, début lycée. Donc je dirais peut-être autour de 15 ans.

  • Speaker #1

    Et tu avais quoi à ce moment-là comme imaginaire autour de la sexualité ?

  • Speaker #0

    De ce que je me souviens, c'était très numérique, on va dire. C'était les débuts d'Internet et des jeux vidéo. Je pense spontanément à des icônes des jeux vidéo comme Lara Croft ou des choses comme ça ou dans des magazines que tu pouvais voir ou lire. Donc ouais, ça a commencé avec le numérique je dirais.

  • Speaker #1

    C'était la période d'Angelina Jolie, etc.

  • Speaker #0

    Ouais, à peu près. Tu as joué Lara Croft ? Non, je ne sais pas, je ne crois pas.

  • Speaker #1

    Oui, elle a joué Lara Croft. Elle a joué Lara Croft. En fait, elle a joué Lara Croft. Il y a deux films qui sont incroyables et dedans, elle est incroyable. Il faut que tu les vois. Est-ce que tu pouvais parler de sexualité au sein de ta famille ?

  • Speaker #0

    Non, non, non, non. Franchement, non, je ne me souviens pas avoir pu en parler. Ah si, je me rappelle d'un épisode, toujours lié aux jeux vidéo. Je me rappelle que j'avais acheté, donc j'étais ado, j'avais acheté GTA. Le fameux jeu vidéo où tu vas faire n'importe quoi, rouler sur des gens avec un Hummer et acheter un bazooka. Et en fait, tu pouvais aussi interagir avec des prostituées. Et en fait, tu pouvais payer, elles montaient dans ta voiture. Et je crois que juste tu voyais les suspensions de ta voiture s'agiter un peu. Et en fait, je ne sais pas, j'avais trouvé ça un peu dérangeant. Et je me rappelle, j'avais été voir ma mère et j'avais dit à ma mère, en fait, il y a des prostituées dans mon jeu vidéo. Et elle m'avait dit, on va tout de suite le ramener au magasin. Et je pense que c'est la seule interaction que j'avais eue sur la sexualité avec ma mère. Sinon, on ne discutait pas vraiment de l'intime, je pense.

  • Speaker #1

    Mais tu avais quel âge quand tu as acheté GTA ?

  • Speaker #0

    C'était en dessous de l'âge requis, je crois. C'était un thug. Je ne sais pas, 15 ans, je pense.

  • Speaker #1

    Tu m'as parlé de ta maman. Tu as grandi avec ta mère, ta grande sœur. Dans quel cadre affectif et émotionnel tu as grandi ?

  • Speaker #0

    J'ai, bon, assez particulier, mais je sais pas, comme certainement beaucoup de familles, mais moi j'ai ma mère qui est très dépressive depuis des décennies. Donc ça a été toujours émotionnellement particulier, je dirais, avec parfois des ambiances un peu lourdes ou disons que la place pour les émotions a été assez particulière, je dirais, au sein de la maison. Mon père était à fond dans le boulot, donc je le voyais pas trop trop et je partageais pas grand chose avec lui à l'époque. Donc, je dirais, ouais, mon éducation, elle dépendait surtout de ma mère. avec une place pour les émotions peut-être un peu restreinte ou un peu particulière et tu parlais de ma soeur je crois j'ai une soeur et donc deux grandes soeurs, enfin j'ai trois grandes soeurs donc j'ai grandi entouré de femmes en plus assez charismatiques, exubérantes donc c'était assez inspirant, mes deux grandes soeurs étaient plus à la maison quand j'ai grandi elles avaient déjà quitté le foyer comme on dit mais Avec mon autre sœur, c'était hyper tumultueux. C'était vraiment chien et chat, quoi. Donc, voilà. Donc, ouais, plutôt l'éducation de ma maman. Et donc, plutôt axée, j'ai le souvenir quand même de quelque chose d'assez, malgré tout, assez doux, créatif. Écoute, plein de valeurs, je pense, qu'on associe aux femmes. Voilà. Sans vouloir faire de l'essentialisme, quoi.

  • Speaker #1

    Et quand tu étais adolescent, est-ce que c'est lié à cette ambiance à la maison ? Ouh ! On ne sait pas trop, mais tu me disais que tu avais ce rôle de clown de la bande, donc très joyeux. Est-ce que tu te sentais désiré, désirable ? Est-ce que l'intimité, c'est quelque chose qui t'intéressait ?

  • Speaker #0

    Pour faire le lien avec l'éducation, vu que je n'avais pas trop de place pour mes émotions, je pense que j'intellectualisais beaucoup mes émotions. Et je pense que ça passait beaucoup par l'humour. Je pense que j'ai développé un sens de l'humour. Peut-être pas que fonction de ça, je ne sais pas. C'est toi qui dis, mais en tout cas, il y avait beaucoup ça. J'aime beaucoup faire le pitre et surtout à l'époque. Et donc, tu me dis, en tant que clown de la bande, est-ce que je me sentais désiré, désirable ? En fait, je m'en foutais un peu. Pour ce qui est de l'adolescence, période lycée, en fait, vraiment, mon focus, c'était de faire rire les copaines. Et le reste passait... C'est un peu au-delà. Je n'avais pas forcément, je pense, les codes de la drague ou de la virilité. Moi, j'aimais juste m'amuser, faire rire. Donc voilà. En plus, je me sapais, je me foutais de comment je m'habillais. Du coup, j'étais parfois habillé comme un sac. Mais je faisais quand même rire les gens, pas malgré moi, j'espère. Je ne pense pas.

  • Speaker #1

    Justement, tout à l'heure, tu me disais que c'est à l'adolescence que tu as commencé à te poser ces premières questions sur la sexualité avec la pornographie. Quelle place avait la pornographie à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    C'était Lara Croft. pas tout à fait la pornographie. Mais en effet, il y a eu aussi un peu de pornographie. Et d'ailleurs, je me rappelle, ça a commencé, on va appeler ça du soft porn. Je me rappelle à l'époque, c'était l'époque des jeux flash sur Internet et il y avait un jeu, c'est terrible, en fait, où tu pouvais faire des tirs au but. Et en fait, à chaque fois que tu marquais un but, t'avais une espèce de nana qui enlevait un vêtement. C'est le combo du foot. Vraiment, il n'y a rien à caler. Et vraiment, c'était un mauvais cartoon. C'était de la 2D. Et enfin, vraiment, c'était assez sordide, mais ça nous faisait bien rire. Et je pense que ça a commencé avec ce genre de pornographie 2D un peu bas de gamme. Et après, il y a eu de la pornographie. Je pense que si j'ai le souvenir d'un voyage, je crois que c'était fin du collège, où on avait des PSP, des PlayStation Portables. Et pendant un voyage scolaire, il y avait le rigolo de la classe qui faisait tourner un film porno. Je pense que c'était un des... classiques de Clara Morgan à l'époque, je pense, dans le bus du voyage scolaire. C'était un peu les premiers émois de la pornographie, pour moi.

  • Speaker #1

    Donc, tu es en train de me dire que tu étais le clown de la bande, mais ce n'était pas toi le rigolo de la classe, par contre.

  • Speaker #0

    Voilà, je pense qu'à l'époque, je n'étais que numéro 2. C'est après que j'ai pris mon envol.

  • Speaker #1

    Tu as eu ensuite ta première vraie relation, en tout cas, c'est comme ça que tu me l'as nommée. Comment ça s'est passé ? Comment tu t'es sentie ? Et en fait, comment cette relation a commencé ? Quelle place tu donnais à tes émotions dans cette relation ?

  • Speaker #0

    Première relation, je pense que c'était fin du lycée. Comme je disais, j'étais le clown de la bande. Je pense que j'ai eu quand même des crushs au lycée. Mais vu que ce n'était pas ma prio, je ne faisais pas trop attention à moi. Je pense que je me suis fait pas mal friendzoner. Mais je crois que je m'en foutais un peu. Et je me rappelle, j'avais un binôme au lycée, mon meilleur pote. Lui, c'était le donjon du lycée. Il avait un CV déjà à l'époque. long comme le bras. Et à un moment, je me rappelle, il vient me voir, c'était à une fête de fin d'été au lycée, et il me dit, mais tu sais, je ne sais pas, genre, t'es drôle, tu vois, je te connais maintenant, t'es mon pote, t'es drôle, t'as un peu de charisme et tout, tu devrais l'utiliser, je pense que t'aurais du succès et tout. Et c'est marrant parce qu'il me dit ça à une soirée où je regarde avec des grands yeux en me disant, ah ouais, tu crois et tout, machin. Et en fait, c'est à cette même soirée, je crois, que j'ai... Je me suis fait un peu draguer, je crois que c'est quand même elle qui m'a entrepris plus que l'inverse. Et voilà, c'est comme ça que j'ai connu ma première copine. Et ouais, je pense à un peu débloquer un truc. Une petite synchronicité, un petit alignement.

  • Speaker #1

    Et ça a duré de temps cette relation ? Comment ça a fini aussi ?

  • Speaker #0

    Je crois que ça a duré peut-être trois ans en tout, avec une pause au milieu.

  • Speaker #1

    Quand même ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, c'était du sérieux. Donc ouais, ouais, ça a duré trois ans. Pause au milieu, je ne sais pas, un moment, on a dû... En fait, on n'a jamais été dans la même ville. Et je crois qu'il y a un moment où ça a été un peu compliqué. On a fait une pause et après on s'est remis ensemble. Donc j'irais au milieu, quoi. Pause demi-parcours, quoi.

  • Speaker #1

    Et tes premières relations amoureuses et sexuelles, c'était avec elle. Comment ça s'est passé ?

  • Speaker #0

    Alors, ce n'était pas avec elle. Ma première fois, c'était juste avant elle. Mais raconte ! Attends,

  • Speaker #1

    raconte si tu en as envie.

  • Speaker #0

    Ah ouais, bien sûr, je peux raconter. C'était d'un romantisme absolu. Donc, c'était, je me rappelle, à Bordeaux. Sortie de boîte. enfin non c'était plutôt j'étais en boîte avec des camarades de promo donc je disais fin lycée tout à l'heure j'ai rencontré ma première copine au début d'études je crois, c'était même pas au lycée et donc c'était avec ces camarades de promo j'étais en boîte de nuit à Bordeaux et en fait je suis rentré avec une de mes camarades de promo et je pense qu'on avait chacun 2 grammes dans le sang donc elle c'était clairement pas sa première fois elle était un peu plus âgée que moi et moi c'était ma première fois, je pense que c'était vraiment sordide ça méritait pas une étoile sur Halluciné enfin vraiment c'était nul ... Et je dis ça, pardon, moi j'étais nul, je pense que la situation était assez nulle, j'en ai pas vraiment de souvenirs, mais voilà, c'était pas très romantique, ni je n'en garde pas un souvenir délicieux.

  • Speaker #1

    Et donc dans ta relation de trois ans, tu as pu plus explorer ce que c'était, te connaître, donc comment ça a évolué à ce moment-là ?

  • Speaker #0

    Donc comme je disais, ma première copine a été assez entreprenante déjà dans la drague des débuts et même en général dans la relation. Donc, en vrai, je lui en suis assez reconnaissant pour ça. Mais elle m'a pas mal pris par la main, au sens propre comme au sens figuré, bien sûr. Et voilà, à me montrer des choses. Elle n'était pas forcément plus âgée que moi, mais je ne sais pas, elle était plus sûre d'elle, plus entreprenante. Et du coup, on a exploré ensemble. Mais elle, elle m'a montré pas mal de choses. Comme je disais, de base, je n'étais pas forcément très dans mes émotions. Enfin, j'étais beaucoup dans ma tête. Donc, voilà, j'ai appris au fur et à mesure à... à faire attention, à écouter, à dire je t'aime, ces premières choses-là. Et je lui dois beaucoup, c'était cool.

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a marqué sur ma feuille, pardon, est-ce que tu pourrais nous raconter ton premier crush ? Et j'ai sauté cette question et en fait, j'ai envie que tu m'en racontes ton premier crush.

  • Speaker #0

    Attends, parce que moi, je me dis que c'était peut-être ça, mon premier crush. En fait, des premiers crushs, alors OK, je pense que j'en ai eu pas mal au lycée. Je ne me rappelle pas d'un en particulier. Mais en fait, moi, j'avais vraiment ce truc de... Ouais, je pense que j'étais trop friendzoned et vu que j'aimais trop faire rire. En fait, je pense que même si j'avais un crush sur une fille, j'allais pousser la rigolade toujours jusqu'au bout. Et j'allais jamais tomber dans le flirt, tu vois, comme mes potes pouvaient tomber à un moment. Et donc, je pense que je me créais jamais d'opportunité, entre guillemets. Enfin, je laissais pas trop la place à l'ambiguïté ou à la séduction. Donc, il y a eu plein de nanas sur lesquelles j'ai pu crusher, je pense, au lycée. Mais ça ne s'est jamais concrétisé.

  • Speaker #1

    ok Donc, ces crushs, cette première fois dont on ne garde pas un souvenir incroyable, cette première relation, est-ce que quand tu lui disais je t'aime, tu le ressentais en toi ?

  • Speaker #0

    Excellente question. Je ne sais pas, avec du recul, je n'ai pas l'impression que ça me faisait vraiment, tu vois, les papillons dans le ventre ou le truc. Encore une fois, il y avait un truc, j'intellectualisais pas mal le process, tu vois. Pour moi, c'était OK, elle est cool, elle est jolie. On passe du bon temps. C'était une somme de facteurs égales. Je t'aime. C'était très mathématique. Je n'ai pas le souvenir d'avoir ressenti trop de trucs. Et d'ailleurs, de la même manière, je ne t'ai pas répondu tout à l'heure, mais tu parlais même de notre rupture. et en fait il y a eu vraiment un truc où je me rappelle elle m'a quitté c'était à son initiative plutôt donc au bout de 3 ans et je me rappelle je rentrais d'un voyage et vraiment je pose mes valises et elle m'a dit je crois que c'est fini et en fait je me souviens m'a dit ok, donc là c'est le moment où tu dois être triste. Et tu sais vraiment ça m'a pas du tout, enfin j'ai pas du tout eu la boule, j'étais un peu surpris, mais tu sais j'étais presque en mode ah ouais non mais là je crois qu'il faut que je pleure quoi. C'est presque comme on lire un script, parce que j'avais pas vraiment appris à vivre ces choses-là quoi.

  • Speaker #1

    Après cette relation, tu as plus consommé, en tout cas c'est le mot que tu as utilisé. Qu'est-ce que tu cherchais à ce moment-là quand tu t'es mis à consommer ?

  • Speaker #0

    Déjà je disais consommer parce que c'était la période des ZAP donc j'arrivais à Paris. la grande ville de tous les possibles. Et ouais, je dis consommer parce que c'était les apps et qu'il y avait vraiment ce truc de, tu sais, c'est les premiers temps où tu découvres le swipe, c'est vraiment cette marchandisation des gens et des profils. Et donc, voilà, c'est pour expliquer un peu le côté consommation. Qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que du coup, cette première relation m'avait montré qu'il y avait un truc de possible, interagir en l'occurrence avec les femmes parce que j'aime plutôt les femmes. Et que c'était chouette et que je me suis dit pourquoi pas recommencer. Les apps principalement avaient ce côté, il y a plein de possibilités, plein de profils et tout. Donc moi j'aimais bien. Et qu'est-ce que je cherchais ? Je pense que je ne cherchais rien de particulier. Moi il y avait ce truc de ok, ça a l'air fun, ça a l'air cool, continuer à rencontrer des gens. Enfin vraiment, je pense qu'à la base j'ai quand même ce truc de moi j'aime faire le clown mais je suis aussi sincèrement curieux. J'aime écouter les histoires des gens, a priori comme toi aussi. Et du coup, il y avait ce truc de, de toute façon, au pire, je rencontre des gens cool et je m'entends bien avec les nanas en général. Je ne sais pas, peut-être que c'est lié au fait aussi que j'ai grandi qu'avec des femmes. Mais en fait, j'ai aussi beaucoup de potes mecs. Donc, encore une fois, je ne veux pas forcément faire de ce genre de raccourci. Voilà, donc je me disais, c'est l'occasion d'encontrer plein de gens cool, interagir avec des filles, c'est cool. Si c'est souhaité. donc let's go

  • Speaker #1

    Je reprends juste ce que tu disais tout à l'heure sur ton intérêt pour la sexualité qui n'était pas si poussé. Est-ce qu'à ce moment-là, il y a une curiosité de rencontrer, de flirter ? Et est-ce qu'il y a un réel intégré pour la sexualité en elle-même, pour le plaisir ?

  • Speaker #0

    Je pense que ça fait partie du truc. Parce que clairement, trois ans avec ma première copine, je partais d'un immense fail, qui était cette première fois un peu catastrophique. Et c'est tout à fait OK. Mais ouais, on a appris plein de choses, on a découvert quand même pas mal de choses tous les deux, et le sexe était assez chouette, donc clairement ça faisait partie des facteurs motivants, je me dis, bah attends, la sexualité, c'est quand même sympa, en plus je pense qu'on la faisait de manière très... c'est les débuts, il y avait beaucoup de... mais je pense que c'était quand même très joyeux, très consenti, très... comment dire, réciproque, je pense qu'il y avait ce truc-là, donc je pense que c'était assez sain, et donc j'étais content de pouvoir retrouver ça, mais c'était pas ma... première motivation dans les rencontres. Mais clairement, ça faisait partie.

  • Speaker #1

    Après, tu as eu 26 ans et tu es parti en Australie. Et là, tu m'as dit que ça avait changé quelque chose dans ton rapport au corps, à la fête et à la sexualité.

  • Speaker #0

    Ouais, alors potentiellement, l'Australie, j'ai fait le classique permis vacances-travail pendant un an. Ce moment où tu quittes ton nid et ton avenir tout tracé pour aller te perdre dans les fermes australiennes avec des gens qui ont des mulets, des accents incompréhensibles. et plein d'animaux dangereux pour tout ça, pour faire des travaux où tu gagnes une bouchée de pain. Et c'était incroyable sur beaucoup de plans. Mais en effet, pour ce qui est de l'intime et de la sexualité, il y a eu des épisodes assez marquants. Donc déjà, je trouve que c'est avant tout une expérimentation de la liberté. C'est-à-dire qu'en fait, tu es loin de ton pays, de ta famille, je trouve, et aussi du coup, loin des injonctions de la société, du travail. Je trouve que c'était vraiment l'occasion de faire un peu valser tout ça. Et de dire, ok, je suis qui en dehors de toutes ces injonctions ? Donc avant tout, il y a une exploration de cette liberté-là, qui n'est pas forcément uniquement sexuelle ou intime, mais ça en fait partie. Donc vraiment, moi j'ai trop kiffé me faire plein de potes. En plus, t'as vraiment ce sentiment de, en fait, je suis libre d'interagir avec qui je veux, d'être pote avec qui je veux. S'il y a des gens que j'ai envie de garder un peu dans mon sac à dos, entre guillemets, je les garde. S'il y en a avec qui ça ne doit pas durer longtemps, tant pis. Et donc cette grande liberté-là était assez cool. Et puis tout le monde est dans cette optique-là. Donc il y a vraiment une grande spontanéité des rencontres, une grande liberté, une grande curiosité. Et donc ça amène à des amitiés très fortes et aussi ça peut être des interactions très fortes intimement ou sexuellement ou amoureusement même.

  • Speaker #1

    Amoureusement ?

  • Speaker #0

    Oui, amoureusement, je dis amoureusement. Parce qu'il y a différents formats d'interaction, je dirais, en Australie. Non, mais tu vois, par exemple, il y avait cette fille que je voyais, avec qui je suis toujours ami d'ailleurs. En fait, au début, on était amis. Après, on est devenus un peu amants. Et on s'est dit, mais finalement, est-ce qu'on ne se mettrait pas en couple ? En fait, je me suis dit, mais attends, moi, en fait, je suis là pour voyager. Donc, en fait, j'ai dit, c'est peut-être pas le bon moment. Donc, ouais, ouais. Et puis, il y a des moments où ça a été clairement plus des one-shot, quoi.

  • Speaker #1

    Justement, tu m'as raconté une scène improbable dans un parc en plein jour. et tu m'as parlé d'autres expériences plus libres. Tu pourrais nous en raconter quelques-unes. Et aussi ce qu'elles t'ont apporté, si elles t'ont apporté quelque chose de particulier.

  • Speaker #0

    Bien sûr, très exotique ces expériences. Je ne sais pas, j'avais aux alentours de 25 ans. Je pense que j'étais parmi les vieux backpackers. Et non, en fait, je dis une connerie, les gens avaient autour de 20, entre 20 et 30 ans. Et donc voilà, encore une fois, cette grande liberté de rencontre, etc. Je faisais donc beaucoup la fête. J'ai visité plein de villes différentes en Australie. Et à chaque fois, je me disais un groupe d'amis différent. et j'aimais trop parce que Vraiment, c'était une nouvelle ville, un nouvel épisode de la série, avec des nouveaux potes, des nouvelles intrigues. Et puis tout est en accéléré. Chaque ville, c'est une nouvelle ville, un nouveau taf qui va durer quelques mois, des nouveaux potes, un nouveau lieu de vie. C'est vraiment des tableaux différents à chaque fois. Et là, je me rappelle, c'était une période où je bossais dans des fermes, dans des chevignicoles même, au fin fond de la brousse australienne, entre Sydney et Melbourne. Je faisais, ouais, je bossais pour des chez Vinicole qui faisaient du vin horrible, je pense. Et maintenant que j'ai vu les backstage, je peux vous confirmer que c'était pas un vin délicieux. Et on faisait ça toute la journée, 7 sur 7, on faisait les 3, 8 et tout. Et en fait, est arrivée la semaine du Nouvel An. Et donc en Australie, il fait chaud et tout, et c'est cool. Et donc le Nouvel An, on avait décidé d'aller passer une semaine à Melbourne. Et autant vous dire que... C'était le groupe de potes qui bosse dans les fermes en faisant les 3, 8, 7 jours sur 7 depuis 2 mois. Donc quand on est arrivé en ville, comme dirait l'autre, les gens changeaient de trottoir. On était comme des fous. On s'est dit, vas-y, on a une semaine. Donc on a fait beaucoup la fête. On faisait n'importe quoi. C'était très chouette. Et je ne sais plus, on va dans un club un lundi matin, parce que pourquoi pas ? Le Breakfast Club. Et à Melbourne, pour ceux qui connaissent. Et bref, je ne sais plus, je me rappelle d'ailleurs, on rentre dans ce club en se disant, on va y rester. Les gens venaient là-bas en after, mais nous, on avait quand même dormi avant. On n'avait pas fait le tour du cadran. On y allait. On s'est dit, de toute façon, à midi, on sort, on va au resto, tranquille. En fait, à 10h, on était à fond. On s'est dit qu'on avait bu, je ne sais pas, 4 Corona et c'était parti. En fait, j'ai rencontré une nana néerlandaise. Et en fait, on a bien matché. Et puis, je ne sais pas, on était clairement tous les deux très excités. Pas seulement sexuellement, juste de la fête. et voilà Et donc c'était un lundi, c'était un lundi midi, et je me rappelle, on s'est dit, je pense qu'on avait envie de sexer, donc on s'est dit, on va pas faire ça dans le club. On s'est dit, bah vas-y, on sort du club, je sais pas, tout s'est fait à l'impro. On sort du club, dans un premier temps, on va dans un bar, vraiment juste à côté, donc un lundi après-midi, en plein jour, et il n'y avait que nous dans le bar, je pense. On a pris un verre, et je pense qu'au bout de 15 minutes, on est dans les toilettes du bar, en train de faire nos affaires. Donc je me dis, c'est sûr que la barmaid, je crois que c'était une barmaid, je me rappelle très bien parce que vous allez voir la suite, elle s'en souvient, elle sait que ce qu'on a fait, je pense, dans le bar. Et après, je me rappelle, on avait pris un Uber pour rentrer chez nous. Sauf qu'on a dû réaliser dans le Uber qu'en fait, on n'avait pas de chez nous, qu'elle était dans un hostel et que moi aussi. Donc on était respectivement dans des dortoirs de 12 et qu'on n'allait pas pouvoir continuer nos affaires chez nous parce qu'il n'y avait pas vraiment de chez nous. Et je me rappelle, on a arrêté le Uber en haut d'un parc et donc il commençait à pleuvoir donc il n'y avait pas grand monde dans le parc Et je me rappelle, on commence à traverser le parc. Et en fait, je sais pas, à un moment, on s'est arrêtés. Et en fait, on a repris nos affaires, quoi. En fait, on a fait l'amour en plein milieu du parc. Mais vraiment, genre... Ouais, en plein milieu du parc, quoi. On voyait des joggers au loin. Je pense que personne nous a vus de près. On a traumatisé aucune famille, aucun enfant. Il pleuvait, il y avait vraiment personne. Mais c'était improbable. Je pense qu'on l'avait pas du tout vu venir. et ça nous a fait beaucoup rigoler. Et en fait... Donc c'était très drôle. Au final, on a débarqué à un hostel. Et là, je crois, mon hostel. Je me suis rendu compte que je n'avais plus mon téléphone. Et c'est là que ça devient drôle. Parce que vraiment, on en avait quand même un peu un petit grain. Et je n'avais plus de téléphone. Et donc, je me rappelle, le lendemain, en fait, j'ai refait tout mon parcours à l'envers. Donc je suis repassé dans le parc avec mes potes qui ricanaient beaucoup. Dans le club, j'avais demandé. Et en fait, j'ai retrouvé mon téléphone au bar, le fameux bar. Et c'était très drôle. Parce que vraiment, la nana, je dis, vous n'avez pas trouvé un téléphone. Et tu sais, elle m'a regardé. C'est vraiment mode. Je sais, tu sais. Je sais ce que tu as fait, mais je te rends quand même ton téléphone. Donc, je suis extrêmement reconnaissante. Voilà, c'était une petite anecdote très cool. Donc, je n'ai pas fait l'amour dans des parcs en public. Je ne me suis pas découvert un king pour le sexe en public. Mais en tout cas, je pense qu'il y avait cette liberté là, qui se retrouvait un peu dans tous les gens qui voyageaient. Et donc, il y avait ce truc de, en fait, c'est aussi possible de faire ça.

  • Speaker #1

    tu vois pourquoi pas quoi donc c'est un truc de pourquoi pas et tu l'as revu cette néerlandaise ?

  • Speaker #0

    je l'ai revu une fois genre 2-3 jours après on s'était un peu envoyé un message en mode ohlala qu'est-ce qu'il s'est passé je crois que c'était incroyable on recommence et en fait c'est drôle parce que quand on s'est revu la deuxième fois on était presque gêné timide il y avait ce truc de qu'est-ce qu'il s'est passé ? qui êtes-vous ? et je me rappelle cette fois on avait pris une chambre individuelle dans son hostel je crois Et je me rappelle, on avait pris une bouteille de Prosecco en se disant, vu qu'on était presque un peu timide, on s'est dit que ça allait nous donner du courage. Et tout ce qui s'est passé derrière cette porte relève de l'intime et de l'acrobatique. Et en vrai, c'était très cool. Et de l'acrobatique. Vraiment, la timidité s'est vite évaporée. Et c'était très rigolo. Et après, on ne s'est jamais revus, on s'est échangé quelques messages. Et voilà, je pense que... Ça s'est arrêté là et ça reste un souvenir très joyeux.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette histoire. Après, tu es rentrée à Paris. Et là, tu as passé beaucoup de temps avec ta sœur. Et elle t'a transmis ce qu'on adore, une conscience féministe. Est-ce que tu te souviens des prises de conscience qui t'ont semblé, enfin qui te semblent aujourd'hui et à l'époque aussi, les plus importantes, celles qui t'ont le plus ouvert les yeux par rapport au féminisme ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais, ouais. Donc, me voilà de retour d'Australie, où clairement, je n'étais pas devenu... Beaucoup plus intelligent au vu de tout ce que je vous raconte. C'était l'aventure, mais voilà, un enrichissement autre qu'intellectuel. Donc je reviens à Paris et donc en effet, je retrouve ma sœur qui avait déménagé à Paris à ce moment-là. En fait, parce qu'elle quittait de manière un peu tumultueuse son copain de l'époque. Et du coup, on s'est retrouvés. Et d'ailleurs, je disais plus tôt qu'on était un peu comme chien et chat quand on était plus petit. là c'était c'était C'est vraiment, je pense, à cette période-là qu'on s'est retrouvés. Donc, après nos 18 ans, on avait déjà commencé à avoir des rapports un petit peu plus courtois. Mais là, je pense que ça a été un peu le shift. Et en fait, c'est un mec qui n'a pas été très cool avec elle. Et donc, ça a été une première révélation. Déjà, de me dire, voilà, attends, quelqu'un n'est pas cool avec ma sœur, ben, c'est pas sympa, quoi. Et elle, je pense qu'elle avait déjà commencé à se forger une conscience féministe par des lectures, par... Ouais, des expériences. Et du coup, on a commencé à beaucoup en parler. Moi, vu que je suis très curieux. Et encore une fois, en fait, moi, les femmes de ma vie, en l'occurrence, ma mère, mes sœurs, c'est pas cool qu'on leur fasse du mal. Donc, je voulais chercher à savoir pourquoi. Et puis, en fait, j'ai découvert que ce gars-là lui avait fait du mal, mais qu'en fait, c'est plein de choses qu'on retrouvait aussi dans la société. Et c'est elle qui m'a transmis ça aussi. Donc, j'ai été touché par le fait que ça arrive avec une personne qui m'est très proche. de réaliser En fait, c'est arrivé à plein d'autres filles qui me sont très proches, des amis, ma mère. Tu vois, ça a élargi un peu ce genre de discussion. Je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de femmes de mon entourage qui avaient été touchées par ça. Donc moi, ça m'a vachement touché, questionné. Et donc, voilà, j'en ai beaucoup parlé avec ma sœur. Et je pense que j'avais un peu ce truc de... Je pense que je n'ai jamais eu trop de mal à me remettre en question. Enfin, je ne pense pas avoir jamais été trop, trop fier. Je pense, encore une fois, avoir... peut-être une éducation avec pas trop de codes masculins, parce que, je sais pas, mon père était pas forcément très très présent dans mon éducation, et puis même les potes que j'avais, nous on était plus à jouer et faire des bêtises, mais il y avait pas trop de trucs de compétition, domination, je sais pas, des traits un peu parfois, tu vois, je sais pas, qu'on prête à la jante masculine. Et donc voilà, je pense que j'avais déjà une posture de, ok, moi je suis un mec aussi, je suis chaud de me remettre en question, donc qu'est-ce qu'on fait de mal et qu'est-ce qu'on pourrait faire de mieux ?

  • Speaker #1

    Et justement, comment ça t'a ouvert les yeux sur... Comment ça a changé ton regard sur tes relations, sur ton rôle en tant qu'homme dans l'intime et la sexualité, et aussi au-delà de la sexualité, dans ton rapport aux femmes, généralement ?

  • Speaker #0

    Ouais, bah déjà, je me suis dit qu'il n'y avait pas de raison que je sois différent des autres mecs, quoi. Donc, ce qu'on reprochait aux mecs, ça pouvait m'être reproché aussi. Donc déjà, je me dis, ok, tu vois, je suis un mec blanc, donc... Je suis en haut de la chaîne alimentaire, on va dire, en tout cas, dans la manière dont nos sociétés sont construites aujourd'hui. Donc, comment avoir conscience de cette position-là, des biais de pouvoir que tu peux avoir ? Donc, je me suis pas mal questionné par rapport à tout ça. Dans les relations, tu vois, il y a tout ce truc de, ok, dans les relations, justement, amoureuses, intimes, tu sais, la relation de domination, tu parlais de consentement plus tôt, donc tu vois... On a dit, et moi j'ai fait aussi mes premiers pas dans la sexualité, même avant la pratique, c'était de la théorie et c'était du porno. Le porno, c'est vraiment nul à chier. C'est vraiment des codes... Le porno n'est absolument pas la réalité, on le sait. Et quand tu te construis avec ça, il y a de quoi devenir fou. Donc déjà, j'ai commencé à me dire, le porno, c'est officiellement pas très bon pour moi. Le consentement, c'est un vrai truc. On en parlait plus tôt avec cette histoire. Il y a vraiment ce côté, il ne faut pas hésiter à demander, à poser les choses, à tout moment pouvoir faire machine arrière. Ce n'est pas parce que tu dis oui pour un truc que c'est oui pour un autre. Je pense que je n'ai jamais été trop pushy avec les femmes, à priori, je ne pense pas. Je pense que j'ai même globalement été assez timide. Encore une fois, je pense que j'aimais beaucoup faire rigoler, mais je ne pense pas avoir été un gros dragueur. Je pense qu'on m'a plus souvent reproché de ne pas faire de move, justement, que de trop en faire. Mais pour autant, je me suis quand même dit, fais attention, en fait, à tout moment. Soit à l'écoute, pose des questions. Tu as cette position, par défaut, on va dire, de domination par ta posture de mec blanc. Donc, assure-toi que tout va bien. Assure-toi que c'est OK. Assure-toi que les choses sont dites et faites en conscience et consenties.

  • Speaker #1

    Et tu parlais de... finalement, c'est dans tes relations avec ta sœur de pouvoir communiquer avec elle et aussi tes amis du fait qu'elles t'ont sûrement raconté ce qui s'est passé, donc que tu as été à l'écoute de ce qui s'est passé aussi, ce qui est quand même assez important d'en prendre conscience. Et en fait, tu me disais que t'avais des potes mecs aussi, mais que t'avais la facilité d'avoir des relations avec des femmes. Est-ce que tu sens des différences dans les relations avec les femmes et avec les hommes ? Est-ce que tu sens qu'il y a une forme de dynamique différente ?

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, carrément. et je citerai en tout cas je mentionnerai il y a un spectacle que j'ai vu à Paris il y a plusieurs années de ça maintenant d'un mec qui s'appelle Laurent Sciamma je ne sais pas si tu vois qui c'est c'est le frère de Céline Sciamma celle qui était avec Adèle Haenel probablement qui a fait plein de films féministes et que ma soeur m'a fait connaître et donc ce mec avait fait un spectacle qui s'appelait Bonhomme je crois à l'époque et qui était trop drôle moi je l'avais vu, j'avais trop kiffé ... Et justement, il raconte un peu cette posture de mec blanc, hétéro, je crois, et qui découvre le féminisme et qui, tu vois, commence à se remettre en question. Donc, tu vois, il évoque plein de situations rocambolesques où, tu sais, par exemple, tu es dans le métro, tu n'as vraiment pas envie d'être le frotteur du métro. Donc, tu sais, il exagère un peu ce côté. Bon, moi, j'avais envie de faire hyper attention. Donc, en fait, je me collais à la paroi, tu sais, en mode, vu que je suis très grand, je mettais mes bras au-dessus. Donc, limite, je devais être encore plus creepy alors que je voulais juste faire hyper attention. Je sais pas, il m'avait trop trop fait marrer. Et il avait notamment dit un truc, et encore une fois, je veux pas faire de l'essentialisme, mais il disait qu'il aimait bien la compagnie des femmes parce que justement, quand il était avec son groupe de potes-meufs, tu sais, il y avait pas mal d'histoires, je dirais un peu gossip, mais dans le sens, elles sont plus... a priori plus connectés à leurs émotions et donc il y avait plus des histoires de on se raconte un peu les interactions entre les uns les autres et t'as vu machin machine plus des histoires humaines et empreintes d'émotions et qu'en fait lui ça lui plaisait plus et moi je pense que je me suis retrouvé un peu là-dedans, moi j'aime la psychologie, j'aime les interactions humaines je disais j'aime rire et peut-être qu'aussi à ce moment-là j'avais commencé à me connecter plus à mes émotions Et j'aime bien les rapports humains, je retrouvais plus ce genre de discussion et plus de profondeur en tout cas sur ces thématiques-là avec des femmes qu'avec des mecs, même si c'est absolument pas une fatalité. J'ai aussi des potes mecs avec qui aujourd'hui je discute de ça et c'est très cool.

  • Speaker #1

    Mais son spectacle est génial et moi je me souviens, j'ai ce moment où j'étais mort de rire parce que je l'ai vu avec un ami à l'époque qui faisait beaucoup de judo. Et il y a un moment donné où il dit, bah voilà, lui, il y avait ses sœurs qui... jouer chez elle, qui se maquillait, qui se déguisait, qui faisait du théâtre et tout. Il dit, moi, je voulais faire ça parce que c'était ses grandes sœurs. C'est pas grave, moi, mon père, il a voulu que je fasse quoi ? Du judo. Je me souviens avoir eu un fou rire parce que moi-même, j'ai fait du judo. Et il y a un autre moment qui m'avait marqué, c'est justement parce qu'on parle du rapport aux émotions. Donc, il disait, mes émotions, c'était délicat avec mes potes. Et à un moment donné, il raconte, il part en week-end et il parle avec ses potes un moment émotionnel. Il met une musique. Et donc, il y a cette musique dans la voiture. et dire voilà on est dans les émotions, on est dans la joie. Il est incroyable ce moment. Et ça coupe parce qu'il n'y a pas de réseau.

  • Speaker #0

    C'est incroyable. Ils versent tous une petite larve. Exactement.

  • Speaker #1

    Donc ils se connectent à leurs émotions. Ce spectacle était assez génial. Et en fait, c'est sa posture de vraiment questionner et justement d'avoir été aussi à l'écoute de ses sœurs et de ses amis femmes.

  • Speaker #0

    Je pense que l'écoute, c'est ça, c'est le plus important. Plus important parce que tu ne seras jamais un... Un boss du féminisme, tu ne seras jamais exemplaire. Le mieux que tu puisses faire, c'est vraiment la posture d'écoute et de s'améliorer continuellement.

  • Speaker #1

    Après, tu parles d'avoir peur de faire de l'essentialisation. C'est juste de la construction sociale. Même la douceur, on nous construit du care féminin. En tout cas, ne t'en fais pas.

  • Speaker #0

    Oui, c'est juste que je ne veux pas qu'on pense que toutes les femmes sont fans de Gossip. Absolument pas ça. Mais en tout cas, je ne retrouvais plus ça. Et pour finir là-dessus, j'avais mes grandes sœurs aussi. Enfin, toutes mes grandes sœurs. qui étaient, tu vois, les plus grandes, elles faisaient de la danse, elles faisaient du cabaret, elles étaient hyper exubérantes, elles faisaient les pitres tout le temps, et moi j'ai vraiment grandi avec ces modèles-là, et j'étais fasciné, quoi. Enfin, vraiment, j'étais en mode, bah comme tu dis, tu vois, Laurent Sciamma, il voit ses sœurs se déguiser, se maquiller, jouer des personnages, et lui, on lui demande de mettre un peignoir pour faire des mawashi-geri, tu vois, puis la merde, quoi.

  • Speaker #1

    Ah oui, il était trop saoulé ! Et son père lui disait, c'est ça qui est un homme, quoi.

  • Speaker #0

    C'est nul !

  • Speaker #1

    Et quand tu es retourné en France, aussi, donc en parallèle de... de cette conscience féministe, de cet éveil-là, tu t'es mis en couple. Et tu t'es mis en couple pendant le confinement. Et tu m'as dit que c'était une relation qui t'avait confronté à la jalousie. Alors, pourquoi est-ce que ça t'a confronté à la jalousie ? Et c'était quoi ton rapport à la jalousie avant, mais maintenant aussi, quoi ? Comment ça a évolué ?

  • Speaker #0

    La jalousie, vaste sujet. Ouais, donc je me mets en couple, retour d'Australie, confinement, et une fille justement que j'avais rencontrée en Australie, qui était en France, et finalement on se revoit en France, et du coup on décide de se mettre ensemble, voilà, donc contexte un peu particulier parce que pendant les confinements, et donc c'est très chouette, donc moi, j'ai jamais trop voulu être en couple, tu vois, il y a eu cette première relation de 3 ans que j'ai eue il y a un peu longtemps, au tout début, et après voilà, j'ai pas mal profité, j'ai eu quelques relations plus ou moins suivies, plus ou moins longues, mais... On n'était pas officiellement en couple. Et là, il y a eu cette fille parce que on s'entendait bien, on se plaisait bien. Et en vrai, on avait même prévu de se quitter et de jamais se revoir parce qu'elle était en Australie, moi je partais en Nouvelle-Zélande et tout. Et c'est le confinement qui a fait qu'on s'est retrouvés géographiquement ensemble et on s'est dit, vas-y, on tente un truc. Donc ça a été assez particulier. Mais bon, très consenti malgré tout, très souhaité. Je pense que c'est une fille qui était très jolie et en fait, alors pas pendant le confinement, mais après, qu'on l'a... portes se sont ouvertes, et bien ouais je me suis rendu compte que tu vois elle avait pas mal de prétendants et qu'elle se faisait draguer même parfois de manière très lourde et quand j'étais là quoi, donc vraiment je me suis dit waouh, en fait c'est pas forcément des gens qui mettaient en danger quoi, enfin pour la grande majorité je me disais waouh, enfin vraiment, et au contraire moi je voyais d'un oeil en mode, ouais vraiment les mecs on est vraiment de nullos quoi, la majorité du temps mais bah tu sais, bah vu que elle était assez successful Bah tu sais, il y a des moments où ça te met un peu en insécurité malgré tout, même si je lui faisais entièrement confiance et que c'est indispensable. Donc, je pense que ça me titillait, la jalousie. Mais je pense qu'elle est aussi... C'est cool de cohabiter avec parce que ça amène un peu d'excitation, un peu de désir. Donc, on cohabitait bien. C'est juste que je dirais que j'ai fait sa connaissance à ce moment-là. Donc, on s'est rencontrés. On s'est serrés la pince et on a appris à cohabiter. C'était chouette. Je pense que ça n'a jamais été malsain parce que moi, il y a vraiment ce truc de... Enfin, j'ai toujours respecté... Là, ma copine, je n'ai jamais fouillé dans son téléphone. Je me suis dit que si un jour, je devais me surprendre à faire un truc comme ça, c'était un point de non-retour que je n'avais absolument pas envie de franchir. Oui, tu as la jalousie qui te picote des fois, mais je lui faisais entièrement confiance. On cohabitait bien. Des fois, ça te gratte un peu, mais moi, je n'avais pas envie de franchir des capes. Ce n'était pas question de lui interdire quoi que ce soit. Moi, j'avais vraiment cette philosophie de chacun est bien libre. Et puis, a fortiori, par la conscience féministe, Elle fait ce qu'elle veut, je lui fais confiance.

  • Speaker #1

    Parce que vous étiez dans un couple exclusif.

  • Speaker #0

    Exclusif, monogame, classique.

  • Speaker #1

    Et quand ça titillait, parce que je te parle de ça par rapport à mon balcon, est-ce que tu attendais une forme de posture de sa part quand elle se faisait draguer ouvertement devant toi, etc. Est-ce que tu attendais à ce qu'elle reçoive et que ce soit ok ? Est-ce que tu te disais, elle va... montrer une forme de distance. Est-ce qu'il y avait des... Comment elle, elle gérait ça, en fait, de son côté ? C'est ça, ma question.

  • Speaker #0

    Moi, de ce que j'en perçois, de comment elle gérait ça, je pense déjà, il n'y a jamais eu le cas de figure où, tu sais, elle me regarde en coin, en mode, genre, pour me faire chier, ou en mode, t'as vu ? Non, elle n'a jamais joué. Elle n'a jamais joué de ça. Je pense qu'il y a eu des moments où c'était tellement lourd qu'elle ne savait pas forcément comment réagir. Moi, je n'arrivais jamais en mode chevaleraisque, genre tu vois dans les premiers temps je la laissais toujours à gérer, tu vois, je veux dire, c'est elle qui gère, moi je suis personne pour, voilà, juste si la situation, je vois que, en fait, ça devient poussif ou quoi, bah évidemment, j'interviens de la manière la plus respectueuse possible, enfin, tu vois, je dis pas, je suis son mec et je vais te péter la gueule, j'ai envie d'être gênant ni pour l'un ni pour l'autre, quoi. Donc ouais, en général, je pense qu'elle est conduisée l'échalant, c'était plus ou moins facile, si vous voyez que ça mettait trop de temps, bah peut-être j'intervenais ou tu vois, voilà. Mais ça n'a jamais été problématique.

  • Speaker #1

    Et elle, elle était jalouse de son côté ou pas ?

  • Speaker #0

    Moi, déjà, statistiquement, je me faisais beaucoup moins draguer comme ça, sauvagement, en soirée. Donc, il y a moins eu ces cas de figure. Je pense qu'il y a eu des cas de jalousie, mais peut-être sur des tableaux un peu différents. Peut-être d'affinités qu'il faut avoir avec d'autres filles, mais où il n'y avait pas d'ambiguïté pour autant. Mais ce n'était pas de la drague sauvage, pas face à des cas de drague sauvage. Les femmes peuvent le subir, je pense, plus souvent.

  • Speaker #1

    Tu me parlais du fait d'avoir besoin d'être intriguée. Quand on parlait en off, vraiment cette idée d'être intriguée, stimulée, divertie dans ta relation amoureuse. Et en fait, en même temps, j'ai l'impression que tu aimes créer du lien avec les gens, que tu aimes connaître les gens, donc une forme de lien profond avec eux. Comment tu articules ce besoin d'être stimulée, ton amour de rencontrer plein de gens, et en même temps de créer du lien ? Comment ça s'articule à l'intérieur de toi ?

  • Speaker #0

    Ça s'articule bien. Parce que je me dis, peut-être qu'on peut percevoir ça de manière hyper antinomique. Tu papillonnes, mais en même temps, tu veux un lien profond. Mais en fait, non, ça marche bien. Et moi, j'ai vraiment cette curiosité. Donc, je pense que comment elle s'incarne ? Déjà par le fait que je pense que j'ai plein d'amis et que c'est cool. Je retrouve vraiment cette diversité dans mes amis et c'est chouette. mais pour ce qui est du... De l'endroit amoureux, comment dire ? Déjà, ce n'est pas parce que j'ai une copine que mon monde va tourner autour de cette personne. Je vais quand même garder tous mes amis et tout, donc j'ai toujours une stimulation qui vient de plusieurs endroits. Je ne considère pas qu'il y ait une personne qui puisse tout m'amener, qui puisse être à la fois ma meilleure amie, mon amoureuse, ma moitié, whatever. Donc ça vient toujours un peu dans un paysage, beaucoup plus large. Je pense que j'ai toujours été avec des gens en face aussi curieux, toujours partant pour faire plein de trucs. Donc ça me permettait justement de pouvoir explorer à deux. Donc en fait, tu vas te retrouver à faire équipe aussi avec cette personne dans l'exploration. Donc tu gardes toute la curiosité, tous les stimuli et tout. Et pour autant, tu fais ça à deux. Et du coup, tu peux créer un lien avec la personne. Donc c'est chouette.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a une autre personne à ce moment-là ? Il y avait une autre personne à qui tu avais dit je t'aime ? Depuis ta première relation ?

  • Speaker #0

    Non, elle c'était la deuxième.

  • Speaker #1

    Pourquoi ça s'est terminé ou comment ça s'est terminé ?

  • Speaker #0

    Je ne l'aimais plus. Je pense qu'on n'était plus alignés sur ce qu'on souhaitait. Je pense que c'est aussi simple que ça. désaxé quoi. En fait, c'est vraiment, ça a été une relation très belle, j'en garde un très bon souvenir, mais il y a eu vraiment des contextes particuliers. Tu vois, on s'est rencontrés en Australie qui était un contexte très particulier. Après, on a eu le plus gros de notre relation en confinement qui était un contexte encore particulier. Et je pense que quand on a repris un peu un cours normal, entre guillemets, de nos vies, je pense qu'il y a pas mal de choses qui se sont resituées et on s'est rendu compte qu'on n'était plus alignés, je pense, dans nos besoins, dans qui... On avait envie d'être ce qu'on avait envie de faire. Ça rebattait vachement les cartes, mine de rien, le contexte aussi. On ne s'est pas retrouvés dans ce contexte, je pense.

  • Speaker #1

    OK.

  • Speaker #0

    Voilà.

  • Speaker #1

    Et c'est après cette relation que tu as été avec une femme en couple, libre.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #1

    Est-ce que ça a été, on parlait de jalousie tout à l'heure, est-ce que ça a été confrontant pour toi ? Et est-ce que ça t'a ouvert à d'autres possibles ?

  • Speaker #0

    Oui, oui, oui. Donc, pas directement après, mais je suis retour à Paris. Et dans les années qu'on suit, Ben, enfin, même, c'était... Ouais. Quand même bien des années après, je pense que bon, après cette dernière relation, je me suis pareil. Disons que je suis revenu à mes habitudes. Non, non, mais tu vois, j'aime rencontrer des gens. Parfois, j'ai des interactions, des relations avec des filles plus ou moins suivies et tout. Mais il n'y a jamais eu rien d'officiel ou de trop, de plus suivi que ça après coup. Et il y a donc quelques mois, années, il y a un an peut-être. En gros, je rencontre cette fille et qui, elle, en effet, est en couple libre. Et donc, en fait, elle a déjà un copain. Et on se rencontre. On est d'abord en tant que potes. Donc, elle, elle me dit qu'elle est en couple libre. Mais que la règle, c'est de voir... Ils ont le droit de voir qu'une fois les gens en dehors de leur couple. Et donc, je dis, bah, OK. Donc, on se voit une fois en dehors de son couple. Enfin je me rappelle on couche une fois ensemble et tout Et c'était très cool Moi, cette fille, je l'aimais bien, elle me plaisait bien, on était potes. On a vraiment commencé sur une relation très amicale. On a bien discuté, c'était une nana avec qui j'aimais beaucoup discuter, donc on a tout de suite bien accroché. On a vu qu'on se plaisait, donc il y a eu cette première nuit, je me souviens. Et après, du coup, il y a un peu ce truc de bon, en fait, on a envie de se revoir. Et elle, elle avait son copain et ce n'était pas dans les règles. Donc, elle, elle m'a dit, non, là, il faut que je négocie, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir. et moi je me rappelle dès le début je pense que j'ai vachement respecté ça, enfin vraiment je me suis dit bah écoute moi je je pense que je lui ai dit, il n'y a pas de soucis, je respecte ça énormément. Moi, à ce moment-là, je n'avais pas spécialement envie de me mettre en couple, donc je n'avais pas ce truc de, j'ai envie de me mettre en couple avec toi, ou j'ai envie de... Donc en fait, mon discours, je pense, à ce moment-là, c'était, je passe du bon temps avec toi, c'est trop cool de te voir, je serais évidemment déçu si on ne peut pas se revoir, mais à la fois, je respecte totalement le deal que tu as avec ce gars-là, enfin vraiment, moi j'ai envie que tu puisses être droite dans tes bottes, vraiment, donc prends le temps qu'il te faut. et donc aller aller négociés, communiqués, etc. Ils ont changé un peu leurs règles, on s'est revus. Et donc, en fait, on a eu comme ça une relation où on se voyait plus ou moins régulièrement pendant, je dirais, un an. Et donc, parfois, il y a eu des temps un peu de pause où elle me disait, là, avec mon mec, tu vois, il y a des temps plus ou moins...

  • Speaker #1

    Favorables.

  • Speaker #0

    Faciles et favorables, ouais. Donc, tu vois, des fois, elle ouvrait ou elle fermait ou les fréquences n'étaient pas la même de la manière dont on se voyait. En fait, moi, ça m'allait bien. Ça a été peut-être facilité par le fait qu'on n'était pas dans la même ville aussi. Et ouais, moi, je respectais vachement ça. Je lui ai toujours dit, écoute, moi, t'as l'air de vraiment tenir à la relation que t'as avec ton gars. Moi, j'ai pas forcément envie de t'offrir ça ou de remplacer ça. Donc, je respectais énormément ça. Prends le temps qu'il te faut à chaque fois. Donc, moi, je pense que ce que ça m'a inculqué, c'est que c'était une position peut-être un peu facile pour commencer à explorer d'autres modes de relation parce que j'étais un peu la pièce rapportée.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Tu vois ? mais je trouve que ça m'a appris cette humilité de je respecte j'ai vraiment pas envie d'être cette personne parce que je me dis un jour ce sera peut-être toi le mec aussi en face et donc j'ai pas du tout envie d'être cette tierce personne qui vient foutre la merde et je me suis dit si toi c'est des horizons d'exploration qui t'intéressent je pense que le respect, l'écoute tu peux pas y aller sans ça parce que sinon ça va être chaotique et je l'ai appris par le par le passé, par le futur, qui est mon passé, le futur de cette histoire, c'est que dans tous ces modes de relations, tu peux aussi avoir de la casse si les gens ne s'y prennent pas correctement. Je trouve qu'il y a un minimum de règles à poser. Donc c'était très inspirant et c'était chouette.

  • Speaker #1

    Quand on s'était appelé pour préparer tout ça, c'était à ce moment-là. Et en fait, c'est passé du temps depuis. Donc je voulais te demander si tu voulais nous raconter ce qui s'était passé depuis.

  • Speaker #0

    Voilà. Plein de choses. Ce qui s'est passé depuis, donc... Donc bien, avec cette fille... Donc en fait, c'était l'an dernier. Donc je voyais cette fille et je voyais aussi d'autres filles. Et il y a une fille avec qui ça s'est intensifié, on va dire. Et avec qui je passais de plus en plus de bon temps. Et on est tombés amoureux. Et du coup, trop cool. En plus, c'est une fille que j'avais rencontrée en mai dernier, dans une soirée sexpo. Je fais un spoil pour la suite, mais on en parlera après. Dans une soirée sexpo. Et du coup, comme ça, t'as un peu une idée aussi du mood exploratoire dans lequel j'étais et de liberté. Et donc, on se rend compte, on se plaît. On discute un peu, on interagit, on garde nos contacts, on se date quelques fois. Et en plus, c'était marrant parce que moi, il y avait vraiment ce truc de... Même si on s'est rencontrés dans un contexte sexpo, au début, c'était surtout de la curiosité. Tu vois, nos premiers dates, on se raconte... Enfin, c'était des dates classiques. On ne s'est pas re-date dans des soirées sexpo. On a été boire des verres, on a appris à se connaître, on ne sait plus. Mais pour autant, chacun chantait qu'elle aussi, elle était très libre, très épanouie dans sa vie. Il y avait vraiment un peu ce truc d'intrigue mutuelle. On voyait qu'on avait des intérêts communs. Mais à la fois, on les vivait de manière différente. On faisait la fête tous les deux, mais on ne la faisait pas forcément de la même manière. On était un peu dans des cercles différents. Donc, il y avait vraiment une attraction, une curiosité mutuelle. Et en même temps, on n'était pas pressé. Il n'y avait pas ce truc de voilà. Donc, on s'est daté quelques fois. Tu vois, sur l'été dernier, ça a mis beaucoup de temps. Et je dirais pendant l'hiver dernier, ça s'est intensifié. On s'est dit quand même, on aime beaucoup passer du temps ensemble. Et donc, voilà, on a pris de... beaucoup plus de place dans ma vie et donc un peu moins de place pour les autres. Et donc, on s'est dit qu'on se mettait en couple en début d'année. Donc, voilà. C'était entre nos deux anniversaires. Moi, je suis de fin janvier et elle de début février. Et en fait, sont arrivés nos anniversaires où on s'est invité respectivement. C'est très mignon dit comme ça. Et en fait, on s'est dit, mais comment on va se présenter à nos copaines, quoi, tu vois ? On s'est dit, bah, t'es mon mec, t'es ma meuf et tout, donc c'était cute. Et comme ça, on a officialisé à ce moment-là. Donc, je pense que c'était nouveau pour moi parce que, voilà, le fait de... Enfin, je voyais que je commençais à ressentir des trucs un peu plus forts que d'habitude. En plus, c'est un moment où aussi tout le cheminement par rapport aux émotions que j'évoquais, il a évolué, il s'est intensifié. Donc, tu vois, là, j'avais de nouvelles choses à recevoir et à apprivoiser. Et donc, ça faisait beaucoup. Et puis, elle occupait pas mal mon agenda. Donc, j'ai un peu fermé les autres portes, tu vois, en attendant. Et donc on s'est mis en couple libre, donc au début d'année, en se disant quand même on est très libre et on est très indépendants tous les deux, donc on va se lancer dans cette aventure tous les deux.

  • Speaker #1

    Et comment ça se passe cette aventure ?

  • Speaker #0

    Et comment ça se passe cette aventure ? Et bien ça se passe très bien, on est toujours ensemble et je pense qu'on s'aime énormément et on passe beaucoup de bon temps ensemble et c'est trop cool. Donc on partage beaucoup de choses, on fait beaucoup la fête ensemble. On a plein de passions communes. Et vraiment, je pense que cet amour s'insère parce qu'étant très libres chacun de notre côté, il n'y a vraiment pas ce besoin spécialement d'être ensemble. C'est vraiment ce qui nous a réunis. C'est vraiment nos passions communes, notre curiosité mutuelle. Et c'est ça qui nous a rapprochés. Donc moi, je vois vraiment dans cette relation une liberté. On s'est choisis parce que vraiment... indépendamment de toute injonction ou de tout besoin, il y a juste cet intérêt mutuel et cet amour mutuel qui est sincère et libre, je trouve. Donc ça, c'est cool. Et après, est-ce qu'on se parle couple libre, du coup ?

  • Speaker #1

    Vas-y,

  • Speaker #0

    tu parles de ce que tu veux. Par rapport à ça, du coup, on s'est dit qu'on se mettait en couple libre, je pense sans trop savoir peut-être ce qu'on voulait au départ. Enfin, si, en fait, si. Si, si, si, si. Parce que... L'hiver dernier, donc avant qu'on dise en couple, si si ça c'est intéressant, on a eu une conversation RBDSM, tu connais ça ?

  • Speaker #1

    Non, vas-y.

  • Speaker #0

    Ah, alors j'ai mis l'accent donc tu comprendras que c'est en anglais et je serais incapable je crois de te restituer les termes, je crois que c'est Relationship, attention on va essayer. RBDSM, Relationship Boundaries, qui a BDSM, D ça doit être Desires, S ça doit être RBDSM, peut-être Sexual et M peut-être Meanings. Bon, je ne dois pas être loin de la vérité, mais en gros, c'est un canevas de communication sur, ben voilà, ça te permet de poser un cadre de communication sur qu'est-ce que tu veux, c'est quoi tes limites, c'est quoi tes besoins, tu vois, un peu poser ça à n'importe quel moment, dans une relation d'ailleurs, au début, pendant, après, tu vois, qui peut être mis à jour. En fait, on a eu cette conversation, je pense, après plusieurs dates, à un moment, on se disait, OK, là, qu'est-ce qui peut se passer ? Je crois que l'élément déclencheur, ça a été que j'ai matché sur une app une de ses amies. Donc, il y a eu un peu le sujet de qu'est-ce qu'on fait de ça ? Et donc, ça a déclenché cette conversation. Et donc, très intéressant. Donc, on a pu commencer à fixer nos premières règles parce que, voilà, OK, on parle de couple libre, mais ce n'est pas libre de toute règle ou de tout besoin, de tout cadre. Donc nos premières règles, je crois que c'était à peu près, je ne sais plus exactement, mais je crois qu'on s'était dit, on est en couple libre, pas de polyamour. Je crois que ça, c'était une des premières règles. C'est-à-dire qu'on a le droit de relationner ailleurs, mais on n'a pas de relation amoureuse suivie. Alors, c'est très difficile de circonscrire l'amour. C'est quoi l'amour ? Est-ce que tu ne dînes pas avec la personne ? Est-ce que tu ne te réveilles pas chez lui ? De poser la frontière des sentiments, c'est très compliqué, mais globalement, on s'était dit ça. et on s'était dit bah voilà on est S'il devait y avoir une hiérarchie, on est nos number one respectifs. Au début, il n'y avait pas forcément beaucoup plus de règles que ça. Et après, on a pas mal fait évoluer le cadre. Là, aujourd'hui, les règles, c'est... En gros, on a le droit de s'amuser dans... Parce qu'on fait la fête aussi, où on se rencontre en soirée sexpo. Donc, aussi, les soirées sexpo. On a le droit de s'amuser dans ce genre de contexte. Mais idéalement, c'est... On n'a pas de relation suivie en dehors de la nôtre pour le moment. Tu peux t'amuser, t'es libre de... C'est que c'est avec qui tu veux, dans ce genre de contexte ou quoi, mais t'as pas de relation suivie à côté.

  • Speaker #1

    Et comment tu gères, je te pose cette question, c'est très personnel, t'es obligé d'y répondre d'ailleurs. C'est comment tu gères l'idée d'intimité partagée ? Enfin c'est-à-dire que, tu vois moi je suis dans une relation classique, monogame, avec mon partenaire. Enfin je pense que j'aime beaucoup discuter de toutes ces autres relations, parce que je pense qu'elles ont beaucoup à nous apprendre dans notre manière de... de communiquer nos désirs et tout, même si tu restes dans quelque chose d'exclusif. Et moi, j'ai du mal avec l'idée que mon partenaire puisse partager une intimité avec quelqu'un. Je sens que ça me prend aux tripes. Et je ne sais pas si c'est construction sociale de « j'ai grandi avec le prince, la princesse, et j'essaye de déconstruire ça » , mais bon, c'est ancré. Et en même temps, je suis curieuse de savoir ce qui se passe dans le corps et les ressentis des gens quand ils vivent ça dans leur relation, tu vois.

  • Speaker #0

    Très intéressant, et c'est du whip. ce que je vais te dire clairement. Moi, je pense que quand j'ai posé ce truc de couple libre, il n'y avait pas forcément derrière ce truc de j'ai envie de pouvoir relationner avec d'autres femmes. Moi, c'était vraiment libre dans le sens un peu philosophique, absence d'injonction, tu vois, libre de... En fait, c'était libre de choisir, je pense, qu'il y avait derrière et libre de... Tu vois, moi, par exemple, ma liberté, je pense une manière un peu concrète de comment elle s'incarne, c'était plus... Par exemple, on habite chacun de notre côté, on est libre de se voir quand on a envie de se voir. Il y avait plus cette liberté-là. Je pense qu'on a redéfini les comptes. Elle, elle avait peut-être une autre conception de la liberté aussi à ce moment-là. Elle fréquentait, elle avait un peu plus d'expérience dans les milieux sexpo que moi. Donc, elle avait plus d'expérience de la liberté sexuelle en tout cas, où elle avait déconstruit, je pense, beaucoup plus de choses que moi. Enfin, c'est sûr même. Et donc, il y avait déjà deux conceptions de la liberté qu'il a fallu faire résonner et aligner. Moi, je n'avais pas forcément ce truc de liberté sexuelle forcément trop à la base. Elle, elle avait un peu ça. Je l'avais aussi quand même un peu, mais elle avait donc plus d'expérience. Elle était un peu plus à l'aise, je pense, avec le sujet. Moi, donc là, tu parlais très spécifiquement de comment tu abordes le fait que cette personne ait de l'intimité avec d'autres. Moi, ce n'est pas forcément facile. Je n'ai pas forcément... Je pense potentiellement qu'il y a des gens qui découvrent un kink pour... le voyeurisme ou partager leur moitié avec quelqu'un d'autre. J'ai dit leur moitié, ça interdit. Partager leur copine, leur copain avec d'autres et ça les fait kiffer. Moi, je ne sais pas ça. A priori, je n'ai pas un kink pour ça. Mais elle, je savais que c'est un truc qu'elle appréciait, en tout cas la liberté sexuelle. Et moi, il y a un truc hyper ambivalent, c'est que je pense qu'elle est arrivée avec cette... Cette proposition-là, elle arrive avec cette facette d'elle. Tu vois, la rencontre en Soas Expo, ce côté liberté sexuelle et tout. Et j'y vois l'intérêt et tout. Tu vois, il y a un truc, peut-être qu'on en reparlera, mais c'est des milieux, c'est très sulfureux, c'est très fantasmagorique. Tu vois, il y a un truc très chouette aussi, très intriguant. Donc, elle, elle a un attrait pour ça. Elle arrive avec ce truc de moi, j'aime ça et j'ai envie de continuer à faire ça. Et moi, il y a de toute façon un peu ce truc de... ça me trigger un peu, c'est beaucoup comment je vais gérer tout ça mais il y a en même temps ce truc de elle aime faire ça, moi hors de question que je lui interdise de faire ce qu'elle aime faire, parce qu'aussi moi à la base elle m'a intrigué et je l'aime pour ce qu'elle est et je peux pas tu vois c'est aussi cette facette de sa personnalité qui m'a intrigué donc j'ai pas du tout envie de lui couper ça c'est ni dans mon intérêt ni dans le sien quoi enfin j'ai pas envie de la frustrer et puis moi je vais pas cracher dans la soupe c'est toute sa personne qui m'intéresse et ça ça en fait partie mais comme tu dis Ouais, ce que j'ai ressenti dans le corps aussi au début, c'est un peu ce truc de « waouh, tu sais pas trop quoi » . Tu sais, il y a un truc un peu d'intrigue, mais un peu de « ça te perturbe » . Et comme tu dis, je pense qu'il y a de la construction sociale de ouf. C'est quand t'es avec quelqu'un, je pense que l'exclusivité, c'est ce qu'on t'apprend. T'as comment les... Tu vois, parce que tu vas avoir envie d'en parler autour de toi. Donc, comment les gens à qui tu vas en parler, ils vont le comprendre. Moi, j'ai de la chance d'être entouré globalement de copains qui explorent aussi un peu tout ça. donc justement on a On explore tous en même temps et on se partage toutes nos histoires, donc c'est chouette. Mais ouais, c'était pas une évidence pour moi de se dire, ah, j'ai envie de partager, enfin en tout cas qu'on explore chacun de nos côtés. Et ouais, comme tu l'as dit, il y a beaucoup l'imaginaire, je pense. Bah ouais, au début, il y avait un peu ce truc d'imaginer ma copine avec quelqu'un d'autre, ça m'excite pas spécialement. Et en même temps, je l'imagine aussi, tu vois. Genre, il y a une part de moi qui n'a pas envie de l'imaginer, mais tu peux pas l'empêcher, parfois tu l'imagines aussi, tu vois. Mais en fait, il y a ce truc de... Ça, je dirais que c'est la réaction psychologique et physique, de ça te gratte un peu et t'imagines des trucs. Et en même temps, moi, vu qu'il y a un idéal, un horizon philosophique de liberté que je me fixe, eh bien en fait, j'ai envie de tendre vers ça. Et du coup, j'ai envie de passer aussi à travers ces petites épreuves. J'ai envie d'y aller le plus consciemment possible et le plus à ma vitesse possible, entre guillemets. Ce qui implique donc beaucoup de communication et voilà. Et donc, ouais, des fois... des fois ça te perturbe un peu, c'est pour ça que tu vas changer tes règles, parfois il y a des moments où c'est cool des moments où c'est moins cool moi j'ai l'impression que j'ai un truc de réciprocité aussi, je pense que c'est important de savoir que tu vois, si elle, elle est dans un moment de sa vie où elle est très épanouie, elle vit plein de trucs moi je pense que si je suis au 36ème dessous de mon côté, je vais beaucoup moins bien le vivre, c'est un truc de essayer d'aligner un peu nos dynamiques pour mieux le vivre, et puis communiquer à fond,

  • Speaker #1

    voilà super intéressant ... C'est vrai que je réfléchis à tout ce truc de... Même là, je travaille beaucoup sur les stratégies d'attachement et l'attachement, justement, que tu as envers la personne. Et il y a vraiment cette idée de... Même dans un couple libre, je sens que je vais avoir de la... Dans un couple, pardon, exclusif, je sens que j'aurai de la jalousie. Et je me dis, où est ma liberté, la liberté de l'autre, la liberté d'être ensemble, donc du couple ? Ou est-ce que... Et je trouve que c'est des équilibres qui sont à chercher tout le temps, tout le temps, tout le temps. Qu'est-ce qui est juste pour moi ? Qu'est-ce qui est juste pour l'autre ? Qu'est-ce qui est juste pour nous ? Donc c'est pour ça que je voulais t'en parler. Est-ce que ta copine, elle te raconte ce qu'elle vit ?

  • Speaker #0

    Eh bien, ça, ça fait partie des règles. Je n'ai pas forcément été exhaustif au niveau de... Oui, non, non, oui, on n'est pas obligé d'en parler. Non, non, ça a été un sujet. Et moi, comme tu l'as compris, j'ai un imaginaire qui travaille beaucoup. Et parfois, j'aimerais qu'il travaille un peu moins. Je suis pas resté. Et du coup, voilà. Et du coup, moi, je n'ai pas envie qu'elle me raconte. Et en plus, vu que j'ai un peu ce truc de réciprocité, je me demande s'il n'a pas été question à un moment que, par exemple moi je lui raconte et elle pas Ce qui en soit, pourquoi pas, tu vois. Mais en fait, moi, j'ai un peu ce truc de réciprocité où j'aime bien que la règle soit la même pour tout le monde. Et du coup, on s'est un peu dit qu'on ne se racontait pas. Je pensais peut-être plutôt à mon initiative, parce que moi, je sais que c'est un non catégorique à la base. Mais ce n'est pas un truc que j'ai envie d'explorer. Donc, on ne se dit pas et voilà.

  • Speaker #1

    Bon, tu nous as fait tellement de spoils sur le milieu sexe positif qu'il faut en parler. Donc, tu as découvert les milieux sexpo, les soirées libertines, les espaces de liberté sexuelle. Tu parlais justement de cette idée que c'est... sulfureux, fantasmagoriques, etc. Qu'est-ce que ça a changé dans ton imaginaire érotique ?

  • Speaker #0

    Donc ouais, les milieux sexpo, j'ai découvert ça il y a quelques années maintenant avec ma meilleure pote et coloc avec qui on a toujours beaucoup exploré les milieux de la fête. Et la fête a amené les milieux sexpo. On a vu qu'il y avait des collectifs à Paris qui proposaient un peu ça. Et on s'est dit, le sexe c'est cool, la fête c'est cool, les deux en même temps, pourquoi pas ? Donc au début, on y allait vraiment comme des touristes. Je me rappelle, on était les deux. En plus, c'est ma meilleure pote. Il n'est pas question de se voir tout nu ou quoi. Et donc, on y allait en mode curieux au début. Donc tu vois, on arrive dans ce premier festival. On apprend qu'il y a de la musique, il y a de la fête. Mais il y a aussi des playrooms ou des backrooms. Donc des pièces où la sexualité est autorisée avec des gens qui font du sexe à plusieurs. Parfois un peu du BDSM, parfois plein de trucs. Et donc, ça nous a intrigués. Au début, c'était plutôt des collectifs. Parce que tu sais, dans le sexpo, t'as le milieu sexpo, le milieu libertin et tout. Donc moi, au début, c'était plus, je dirais, sexpo. Sexpo festif. Donc c'est par la fête que je suis rentré dans les milieux sexpo. Donc il y avait de la fête et il y avait du sexe à côté. Ce qui m'arrangeait bien. Parce que moi, d'aller dans un truc purement sexuel au début, je me suis dit, attends, t'arrives, s'il n'y a que ça et que ça ne te plaît pas, c'est nul. Il y avait aussi de la teuf. donc il fallait faire la teuf si jamais j'avais pas envie de... de faire des trucs dans une playroom, tu vois, avec plein de gens autour. Et ce qui était le cas au début, d'ailleurs. Et donc, voilà, c'était un bon premier pas là-dedans. Donc, au début, c'était des environnements très joyeux, j'irais très queer, et les enseignements, c'était vraiment, ok, bah, tu peux avoir une fête très... ou en tout cas des milieux, si on généralise, mais très respectueux des corps, de la nudité, il y avait... Ça, c'est des choses qui sont... Pardon, c'est des événements qui sont hyper... C'est encadré par des règles. Donc le consentement, à chaque fois, tu as un speech sur le consentement. Le consentement, il est libre, éclairé, conscient. Peut-être, ce n'est pas un oui. Tu as le droit de revenir sur ta décision à tout moment. Plein de règles. Et en vrai, on nous les a rabâchées, rabâchées, rabâchées. Je pense que c'est hyper important. C'est encadré par des angels, donc des personnes qui surveillent et que tu peux aller voir à tout moment. donc il y a vraiment un cadre qui te met hyper safe les gens sont de ce que j'ai vu en grande majorité très sympas, respectueux donc c'est très joyeux La nudité n'est pas un sujet, tu déconstruis assez vite la sexualité en public, la nudité. Donc ça m'a appris à me familiariser avec tout ça. C'était mes premiers enseignements, que ça pouvait être joyeux, dénormé et bienveillant. Et ça, c'était les milieux sexpo. Et après, il y a eu encore d'autres milieux. J'ai fait des soirées un peu plus libertines, là c'est un peu plus codifié, avec des outfits un peu fétiches. Et là, en quoi c'est différent ? Peut-être, je ne sais pas, moi je... De ce que je l'ai vécu, c'est un peu plus sérieux, tu vois. C'est un peu plus... Là, il y avait ce côté très festif, joyeux dans les autres teufs que je faisais. Et là, tu rentres plus dans des milieux où c'est... Ouais, c'est là, il y a plus le côté sulfureux, tu vois. Lumière plus tamisée, des gens habillés en noir. Tu sens que les gens, ils sont pas là pour rigoler, j'ai envie de dire. Même si ça rigole quand même, tu vois.

  • Speaker #1

    T'as jamais eu peur de rencontrer quelqu'un que tu connaissais dans ces milieux ? Moi, je m'imagine aller dans un genre club libertin ou échanger ce que sais-je et de tomber sur un client. Un pote de mon daron, ça me fait trop peur.

  • Speaker #0

    Bah, tu pourrais, ouais, ouais, putain. Non, non, ça m'est jamais arrivé. Et franchement, en plus, moi, j'ai la chance d'être entouré de gens que je vais croiser à ce genre de soirée, tu vois. Et du coup, c'est cool parce que c'est des gens que je kiffe. Et non, non, après, non, je me suis dit non. Et en vrai, tu sais, t'as toujours des... Tu peux faire, je sais pas, ça discrètement, tu vois. C'est toujours dans des playrooms. Alors, t'as des soirées où le sexe est beaucoup plus partout. j'avais vraiment fait des soirées où t'as du sexe autorisé partout donc voilà mais tu sais j'ai déjà fait du sexe au milieu d'un parc public mais c'était en Australie 50 ans j'aurais pas pu croiser mes clients non je sais pas ça m'a pas traversé l'esprit et je me dis je pense que dans ce moment là on se regardera en mode ok on s'essaie on en reparlera lundi ah c'était rigolo si j'ai une petite anecdote là dessus j'ai croisé donc c'était une teuf où il y avait une playroom justement c'était pas une soirée full sexpo mais c'était une teuf où il y avait une playroom que j'avais visité d'ailleurs ce soir-là. Et en fait, en sortant du truc, j'avais croisé ma prof de théâtre à 7h du mat, vraiment sortie de la boîte. Et je me rappelle, on s'était regardé de loin en mode genre... Elle était assez gênée. J'avais dit, on dira qu'on ne s'est pas vus. Elle m'a dit, ouais, ouais, c'était vraiment début d'année. Donc c'était très drôle parce qu'à chaque cours de théâtre, on se voyait en mode, on se sait. 11-11

  • Speaker #1

    Donc tu as ta relation actuelle, tu as ces milieux sex-positifs qui ont dû t'apprendre quand même plein de choses dans les pratiques, etc. Qu'est-ce qui aujourd'hui est ok pour toi ? Qu'est-ce qui ne l'est plus pour toi ? Est-ce qu'il y a des pratiques que tu retiens et que tu n'utilises pas au quotidien, mais qui font partie vraiment de tes valeurs aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Il y en a certainement eu beaucoup, en plus en un minimum de temps, si je me souviens bien de tout. En plus ce qui s'est passé, je ne vais certainement pas m'en plaindre, mais j'ai commencé à explorer en solo. donc il y a quelques années mais ça s'est intensifié je dirais l'an dernier et tu vois première soirée j'avais fait des toughs expo mais première soirée libertine que je fais je rencontre la fille avec qui je suis aujourd'hui en couple donc mauvais on pourrait dire mauvais pari j'en suis absolument ravi mais voilà et donc ce que ça a amené c'est que aujourd'hui il y a cette relation qui me prend du temps et c'est très chouette et que je construis aussi au quotidien ça demande aussi de l'investissement et je suis ravi de le mettre là-dedans Et en plus, on n'en est pas au même endroit et au même rythme de nos explorations. Donc, ça a un peu re-challengé ça. Tu vois, à quel point on a envie d'explorer à deux ? Est-ce qu'on a envie de faire des choses à deux, avec plus de gens ? Et puis, la relation, elle débute. Donc, tu vois, je trouve, moi, dans mon ordre de priorité, j'ai envie de consolider aussi ma relation avant de me lancer dans d'autres choses qui pourraient te challenger un peu, tu vois. Ou en tout cas, voilà, il y a plein de choses à apprivoiser. Donc, ça, ça a changé. Je dirais que les quelques enseignements, quand même, que j'ai eus, que... On le disait, il y a toujours un cadre à tout ça. Il y a les règles évidentes comme le consentement, le respect, etc. Mais c'est des milieux dans lesquels il y a beaucoup de modes de relations. On parlait de polyamour, de couple libre et tout. Moi, j'ai eu aussi pas mal d'exemples autour de moi où je vois que ça ne se passe pas forcément. Ça ne me fait pas rêver. Je vois beaucoup de gens où tu as l'impression que la communication, ce n'est pas trop ça. Et j'ai l'impression qu'il y a pas mal de gens qui se blessent et tout. Et du coup, moi, je n'ai pas du tout envie d'aller vers ça. Ça ne m'intéresse pas. De toute façon, ce n'est jamais sans heure, globalement, de l'amour. Mais c'est pour ça aussi qu'on aime et c'est cool. Mais moi, j'ai envie de faire les choses bien à mon rythme. Du coup, je pense que j'ai peut-être ralenti les explorations sexpo dans le sens où il y a aussi mon couple à côté. Et du coup, c'est deux projets à faire grandir chacun de leur côté et potentiellement ensemble. Donc vraiment, les héritages que j'ai de ça, le plus grand, c'est la communication, RBDSM. dès que faire se peut ou dès qu'il y a besoin. Donc vraiment remettre des cadres et des règles, etc. Y aller étape par étape. Voilà, je pense peut-être continuer à explorer un peu en solo et peut-être un peu avec ma copine aussi à côté. J'ai jamais eu de... de kink ou de trucs très concrets que je voulais explorer. J'aime bien me mettre dans des situations. Comme les premières fois où je suis allé en Teufs Expo, voir un peu le menu, ce qui est possible de faire et se dire, vas-y, je vais tester ça. Un atelier sur tel truc ou quoi.

  • Speaker #1

    Tu conseillerais à un couple hétéro exclusif d'aller en Sexpo ?

  • Speaker #0

    Oui, carrément. Parce qu'en fait, ça ne veut vraiment pas dire... En Sexpo, en Teufs Expo, fin. Il y a plein de formats Sexpo. Moi je suis rentré par la Teuf Sexpo parce que j'aime faire la fête. Mais du coup t'es absolument pas obligé de faire quoi que ce soit avec qui que ce soit. Et personne te fera te sentir obligé. Enfin il n'y a vraiment pas du tout un... En fait moi j'ai fait même plein de festivals Sexpo où j'ai rien fait de sexuel. Et juste la vibe est trop cool, les gens sont trop cool. Et je trouve que justement ça amène un cadre hyper queer, friendly, voilà. Donc si t'aimes faire la fête seul, en couple ou à plusieurs, bah go. Après, il y a d'autres formats. Tu vas avoir des ateliers aussi, Sexpo, sur, je ne sais pas, ça peut être sur le consentement, ça peut être sur des pratiques sexuelles mais plus ou moins soft, plus ou moins spicy, mais tu peux très bien faire en restant en tous les deux. Tu vois ?

  • Speaker #1

    Moi, je me fais mon petit menu à moi-même. Merci beaucoup, Arthur. Je voulais te poser une question parce que, justement, tu es en couple libre et je me demandais s'il y avait, dans ce cadre-là, moi, je me suis toujours posé cette question parce que quand j'étais sur Bumble, j'ai un peu fait comme toi, c'est-à-dire que mon premier date Bumble, c'était mon mec actuel. Donc moi qui voulais expérimenter, j'imagine un truc, c'est Spoh, etc. Bref. Et en fait, non, non, c'était... Je suis ravie de l'avoir rencontré. Mais c'est vrai que quand j'étais sur Bumble, je me disais, est-ce que les gens qui couchent avec plein de gens, ils ont des règles entre les trucs genre changer les draps, tenir... Enfin, ne pas coucher pendant 24 heures avec deux personnes différentes. Et je me demandais si toi, t'avais des règles.

  • Speaker #0

    Ouais, ouais, ouais. J'ai quelques règles. Mais je fais pas ça de manière industrielle. Je ne sais pas si c'était très personnifié comme question. Non,

  • Speaker #1

    c'est plus au regard de ton expérience, des personnes que tu as rencontrées. Est-ce que tu vois qu'il y a ces règles-là ? Pardon, c'était un petit peu genre quel process as-tu mis en place ?

  • Speaker #0

    Quel process ? Quelles sont les méthodes ? Non, je pense que changer les draps, ça me paraît assez faire. Le truc des 24 heures, ce n'était pas aussi concret que ça au début, mais ça s'est rendu concret par... En fait, tu vois, ça m'est arrivé de programmer deux dates à la suite. J'entends une soirée, puis le lendemain soir. Et en fait, je me suis rendu compte que logistiquement et énergétiquement, ça me coûtait trop. Et en fait, à chaque fois, je me suis retrouvé à annuler le deuxième date. Donc longtemps, je me suis persuadé que j'étais capable d'enchaîner deux dates. Et en fait, dans les faits, non. Donc je pourrais me parer de vertu en disant que c'est par respect pour les uns ou les autres. C'est juste parce que j'ai la flemme d'en réenchaîner, parce qu'un date, moi en plus j'aime bien papoter, je m'intéresse sincèrement, donc ça te demande un peu d'énergie, donc j'ai la flemme le lendemain. Et puis parce que aussi, ça m'est arrivé de confondre les gens. Tu sais, ah oui le week-end dernier t'étais dans le sud et tout, non ? Ah merde, ah bah désolé, tu sais où tu te sens très con. Et ouais ça a été un vrai truc, donc je me suis dit c'est peut-être bien d'espacer. Pas de se faire des notes, mais juste, tu vois, avant, tu te dis, ah oui, ok, tu vas voir telle personne, il y a ci, ça et ça.

  • Speaker #1

    T'as ton petit Excel, quoi.

  • Speaker #0

    Non. Non, mais... Non,

  • Speaker #1

    mais ça peut éviter des moments de gênance en temps de prendre des notes, quoi. Très bien. Je voulais juste, avant les questions de la fin, j'avais une dernière question, mais tu m'en as quand même un peu parlé, c'est par rapport à l'amitié. Tu m'as dit, quand on était au téléphone, je suis amoureux de mes potes. Est-ce que tu crois, on connaît la réponse, mais je la pose quand même, est-ce que tu crois qu'on peut construire un amour amical aussi fort qu'un amour romantique ? Comment ça se traduit dans ta vie ?

  • Speaker #0

    Je pense que quand j'ai dit ça, je devais être célibataire peut-être. Je déconne, bien sûr. Bien sûr, je suis amoureux de mes potes, mais je pense que c'est un amour qui est encore différent de l'amour amoureux. C'est un amour que je sacralise parce qu'il y a ce truc de... de... Comme je disais, moi, j'adore la liberté dans son sens philosophique. Liberté de choisir. Et en fait, je trouve que les potes, c'est le truc que tu choisis le plus. C'est la famille que tu choisis. Et indépendamment, encore une fois, de... Un peu de choses près, mais de toute injonction. Enfin, tu vois, tes potes, tu les choisis parce qu'en fait, t'es libre de passer ton temps avec plein de gens. Et en fait, tu décides de passer avec eux. Parce que c'est eux qui te font marrer. C'est avec eux que tu passes du bon temps. Donc, c'est hyper précieux. c'est des relations je trouve qui sont globalement et encore dénuées d'injonctions qui n'ont pas été capitalisées. Tu as des options pour rencontrer des potes sur les apps, je crois, mais je ne pense pas que ce soit le gros des usages. Donc, tu vois, c'est vraiment, pour moi, elles sont libres par essence. Ce truc de tes potes, tu les vois parce que tu en as envie, tu te marres. Et potentiellement, c'est des relations que tu vas garder jusqu'au bout de ta vie. Et du coup, pour moi, c'est hyper précieux. Et aujourd'hui, je suis entouré de plein de personnes qui me seront très chères. Et je suis amoureux d'elles. C'est incomparable avec une relation amoureuse, parce que ben Par exemple, je ne fais pas de sexe avec mes potes, même si ça pourrait au regard de tout ce que j'explore, mais ce n'est pas le cas. Donc, c'est encore un peu différent, mais vraiment, c'est sacré pour moi. Là, il y a le bouquin, je ne sais pas si tu as vu, d'Alice Rebo, « Nos puissantes amitiés » , qui est un peu une ode à l'amitié. Alors, je n'ai plus exactement les enseignements du bouquin, mais de montrer qu'aujourd'hui, avec tes potes, tu peux faire de la coparentalité, tu peux habiter avec tes potes. Moi, je suis en colloque avec ma meilleure pote. Enfin, on est trois en coloc, mais tu vois, ça se passe hyper bien et en fait, je suis trop content. Alors, tu vois, je ne me verrais pas forcément habiter avec ma copine, mais parce que... Déjà, chacun a ses conceptions différentes du truc, mais... Ouais, je pense qu'il faut construire les relations comme tu as envie de les vivre. Mais c'est vrai que je trouve que l'amitié, ouais, moi, je trouve ça trop beau parce que je trouve que c'est... Enfin, on parlait du poids des normes sociales, sociétales, et je trouve que l'amitié, on est relativement dénué. Et donc, c'est assez confortable. Et voilà. Et tout est très compatible. Je trouve que justement, moi, j'ai mon amoureuse, j'ai mes potes, j'ai ma famille, tout ça cohabite très bien et est très complémentaire. Et c'est trop cool.

  • Speaker #1

    On passe aux questions de la fin. On a une question un peu poétique. Si tu devais décrire tes terres intimes aujourd'hui, elles ressembleraient à quoi ?

  • Speaker #0

    L'Australie. Un désert sulfureux, ardent. Une terre craquelée d'aventures et de sexe dans des parcs. Non, pourquoi pas ?

  • Speaker #1

    Avec une barman qui te rend ton téléphone.

  • Speaker #0

    Avec une barman qui rend mon téléphone, avec mon Excel, avec toutes mes notes de date. Non, non. Bah non, mais tu vois, en vrai, j'allais répondre à un potager, mais c'est peut-être trop bateau. Et peut-être l'Australie, parce qu'en fait, l'Australie, t'as plein de... Enfin, comment dire ? T'as plein de... C'est très vaste, donc t'as plein de climat. et t'as plein de... d'environnement différent tu vois, t'as l'océan, t'as de la forêt tropicale t'as des déserts et moi je vois pas du tout enfin tu vois là aujourd'hui je suis en couple libre peut-être qu'à un moment je reviendrai à un couple exclusif peut-être que j'ai aucun objectif de relation je me dis pas je vais fonder une famille, je me dis pas j'ai pas d'objectif lié à tout ça donc pour moi ça va être une vie en tout cas mon intimité et je le souhaite euh sera une terre d'aventure et d'exploration et sera protéiforme et évolutive du moment qu'on communique bien et qu'on est content et qu'on s'entend.

  • Speaker #1

    Et tu dirais quoi au Arthur d'il y a 10 ans ?

  • Speaker #0

    Je lui dirais... Oublie que t'as aucune chance. Non, je lui dirais... Continue d'écouter ta sœur et les femmes en général. Et chéris tes amitiés. Fais un peu attention à ton style quand même. Et arrête de manger des pâtes au pesto.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup Arthur.

  • Speaker #0

    Voilà, merci à toi.

  • Speaker #1

    Merci à toutes et à tous pour votre écoute. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, n'hésitez pas à le partager autour de vous et à lui mettre 5 étoiles. Merci à Arthur pour cette soirée et pour ses mots, au studio Les Belles Fréquences pour le montage son et à Didi Beniti pour la musique. En attendant le prochain épisode, je vous donne rendez-vous sur le compte Instagram Juliette Servra. A très bientôt !

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