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The Fabricants

Shirley Billot et Kadalys vous donnent la banane !

Shirley Billot et Kadalys vous donnent la banane !

34min |16/05/2024
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Description

Découvrez le parcours de Shirley Billot, qui crée en 2012 la société Kadalys pour développer l'étude et la science du bananier, un arbre ressource dont toutes les composantes sont utilisables. Cuisine, pharmacopée...
Shirley innove en conduisant des recherches autour de ce végétal et en isolant trois bio-actifs, que l'on retrouve dans sa marque de cosmétiques sains et éthiques. Au-delà de produits d'excellence, elle remet en question et propose des solutions concrètes à la filière agricole de la banane en Martinique, avec la mise en place d'un écosystème d'upcycling directement auprès des agriculteurs.

Retrouvez Kadalys sur :
Le site web : https://kadalys.com/
Instagram : https://www.instagram.com/kadalys/
Facebook : https://www.facebook.com/Kadalys/?locale=fr_FR
Page entreprise LinkedIn : https://www.linkedin.com/company/kadalys/

Retrouvez Shirley Billot sur :
LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/shirleybillot/
Instagram : https://www.instagram.com/shirleybillot/
Mais aussi Project Draw Down : https://drawdown.org/

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Cheers!


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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur The Fabricants. Dans ce podcast, sous forme d'interview ou en solo, je vous présente des créateurs, créatrices et porteurs de projets qui imaginent des objets, de nouvelles matières, de nouveaux regards et de nouveaux espaces vers de nouveaux possibles. Vos gestes, design, santé, tradition ou innovation, dans cette saison 1 de The Fabricants, que j'ai appelée foisonnement, on décloisonne, on décilote, on découvre des projets reliés par leurs belles intentions et l'excellence de leur réalisation. Je suis Priscillia Guillot, marketer et copywriter, curieuse et sensible aux projets pleins de sens. Aujourd'hui, pour ce tout premier épisode de The Fabricants, j'ai la chance de recevoir Shirley Billot pour son entreprise Cadalis, fondée en 2012. Un nouveau regard sur la banane. Bienvenue sur The Fabricants.

  • Speaker #1

    Bonjour Charly.

  • Speaker #2

    Bonjour Priscilla.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur ces tout premiers épisodes de The Fabricants pour parler de Cadalis, qui est certes une marque de cosmétiques, mais on va le voir, c'est plein plein d'autres choses que tu as réussi à mettre en place au cours de ces dix dernières années. Mais avant de rentrer dans les détails, je vais te laisser te présenter avec tes propres mots. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Et pour qui ou pourquoi est-ce que tu as décidé d'entreprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, je suis Charley, je pense que, j'estime que je suis une femme du monde. J'ai eu la chance de naître en Afrique de l'Est, de grandir dans plusieurs endroits. Avant de rentrer m'épanouir en Martinique, d'où ma mère est originaire, et j'ai la chance d'avoir toujours grandi dans des environnements avec beaucoup de nature, avec des parents très engagés qui m'ont, je pense, donné des très bonnes valeurs sur l'impact qu'on a et la bienveillance. Voilà, et je suis une entrepreneur engagée. pour des causes que j'estime être un peu fondamentales pour les années qui viennent, c'est-à-dire comment laisser une empreinte aux autres générations, comment en étant sur Terre, on peut contribuer d'une façon positive à la fois à l'économie, mais aussi à la fois à l'évolution de la planète. Donc voilà, j'avais envie, à l'approche de la quarantaine, de devenir entrepreneur pour justement réaliser et de... une vision, mes rêves et mes ambitions.

  • Speaker #1

    Et alors, toutes tes questions chez toi et chez Cadaly, ce ne sont pas tout, mais deux bananes. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment tu utilises ce produit et comment tu l'as découvert ?

  • Speaker #2

    Alors, si je dois commencer par comment je l'ai découvert, c'est quelque chose qui n'est pas très rationnel, et d'ailleurs c'est ce qui m'a aussi poussée à devenir entrepreneur. D'abord, c'est une étape de ma vie où j'avais eu une mauvaise expérience professionnelle avec un employeur qui m'a poussée à me remettre en cause et à peut-être faire des choix plus... Avant, je reconnais que je faisais beaucoup mes emplois pour la rémunération, sans donner de sens à ce que je faisais. Et au final, quand ça ne se passe pas forcément bien, on se remet pas mal en cause, parce que rien ne justifie certains comportements, alors qu'on travaille très bien. Et finalement, ça m'a poussée à me recentrer sur moi-même et à regarder ce que j'avais vraiment envie de faire. Il se trouve qu'à ce moment-là, moi je crois beaucoup, alors j'appelle ça des signes, mais... Aux États-Unis, on va dire le serendipity ou la synchronicité. C'est à ce moment-là, je lis des études scientifiques sur la banane. Faut pas me demander pourquoi, moi c'est un peu ma passion. J'adore lire des études scientifiques. Voilà, je lis. Et j'en lis sur la caractérisation de la peau de banane. Je sais pas pourquoi, dans ma tête, ça fait un petit... Donc, je creuse. Je creuse le sujet. Je tombe sur des articles sur comment d'autres pays valorisent les déchets. Moi, je me... J'ai toujours été très engagée, donc je trouve ça intéressant. Et en fait, ça dure trois semaines, je fais une note, je crois que je lis ma présence d'études. Et là arrive la synchronicité. C'est qu'à l'époque, ma mère, qui avait une émission de télé en Martinique sur l'engagement, l'écologie, l'économie, interview le président de la filière banane. Et c'est drôle, parce que là, je me les tiens, c'est étonnant. Elle me dit viens avec moi Donc je viens, je les écoute, on échange. sur leurs enjeux, leurs problématiques, d'avoir de plus en plus de déchets, notamment à cause des changements climatiques, d'avoir la pression aussi de la banane pas chère qui vient de notre pays, des problèmes de normes qui ne sont pas très justes pour les agriculteurs français, de toute façon, en général. Et je lui dis Mais tu sais que dans les bananes et dans le bananier, tu as des molécules extrêmement intéressantes que vous pourriez valoriser différemment en les transformant. et il me dit écoute reviens me voir avec un projet ton projet et en fait à l'époque je n'avais pas de projet juste j'ai fait une étude entre guillemets pour mon propre satisfaction personnelle et il se trouve que dans les mêmes temps je rencontre le président du CIRAD qui est un centre de recherche agronomique spécialisé dans la banane je vois des signes de bananes partout Je ne sais pas, ça devient comme une évidence. Je suis envoûtée, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est arrivé dans ton activité réticulaire, comme on dit, tu voyais partout ce projet banal.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Je vais à Londres pour un week-end. Il y a une campagne du pub avec des éoliennes en forme de peau de banane. Et là, je me dis, en sortant de l'avion, encore un signe. Je vais dans une chambre d'hôtel dans le sud. Ce n'était pas dans l'été. Et dans ma chambre, il y a des gravures anciennes de bananiers, en France. Et là, je dis à l'hôtel, mais toutes les chambres sont comme ça. Pourquoi la mienne ? Je ne sais pas. et donc pour le coup je me suis dit ok je sais pas le destin met devant moi des signes alors j'ai trouvé ça très curieux moi je crois aussi c'est ma double culture je crois peut-être en des choses bref et donc pour le coup je me dis pourquoi pas creusons et pour le coup comme je suis quand même quelqu'un de très rationnel je lance un programme de recherche pour regarder si c'est viable économiquement et scientifiquement d'extraire des principes actifs et comment le faire et donc ça part comme ça en fait

  • Speaker #1

    Et quel est ton parcours quand tu dis je lance un programme de recherche ? Comment est-ce que tu as fait ? Comment est-ce qu'on sait faire ça ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est là aussi le challenge, c'est qu'en fait, je pense qu'en France, on a tendance à nous dire qu'on est dans une case et qu'on n'en sort pas. Et moi, je pense que je suis très anglo-saxonne dans ma façon de penser. C'est que moi, j'ai fait un bac scientifique, j'ai une appétence pour les sciences depuis très longtemps, mais à l'époque, moi, quand j'ai quitté la Martinique pour venir étudier en France, il y a plein de métiers que je ne connaissais pas, parce que mine de rien, on est quand même un peu contraint par son propre capital culturel. C'est un peu moins le cas maintenant, parce qu'avec Internet, je pense que les jeunes sont beaucoup plus au courant de plein de choses. Mais il y a quelques années, en tout cas moi, parce que maintenant j'ai 50 ans, quand je suis arrivée, il n'y avait pas Internet. Moi, je viens d'une famille, mon père était dans l'armée, ma mère dans la politique. Donc forcément, j'avais un espace très contraint. Et donc, je suis des études d'économie parce que j'aime les maths. Et après, je fais une carrière totalement différente. Je fais du conseil pendant huit ans. beaucoup dans le milieu de l'industrie et de la pharma, donc je garde quand même une appétence, un lien avec les domaines que j'aime bien. Et puis après, je rentre travailler aux Antilles pendant cinq ans, et entre autres, je fais de la distribution en pharma. Donc je garde toujours ce lien avec des produits techniques, parce que j'aime la technicité des produits. Et en fait, quand je lance ce projet, je ne me mets aucun frein. D'abord parce que j'avais fait tout un dossier, parce que moi, après j'ai fait de la sélection de projet, donc je pense que j'ai peut-être des facilités. Après, j'ai des facilités aussi. Je suis hyper active, je dors très peu et je lis énormément de choses. Moi, je peux passer d'un sujet à l'autre sans aucun problème. Pour le coup, je crée un programme de recherche que je soumets au président du CIRAD. Il me dit, écoute, c'est super intéressant. Et il me dit, il pensait que j'étais en dernière année de science ou autre, et il me dit, c'est intéressant, mais tu veux chercher trop de choses. Et dans la recherche, il faut poser une question et chercher à répondre à la question. Et donc j'ai dit, ok, ça j'ai compris. Et donc en fait, j'ai concentré toutes mes données en un objectif précis. Et j'ai lancé un programme de recherche. Mais en vrai, pour moi, ça reste de la science. Moi, j'ai quand même tout un background de science, notamment mathématiques. Et pour moi, ça reste de la logique. Et puis, moi, je n'y connaissais rien au monde de la beauté. Je ne viens pas du monde de la beauté. Et je ne viens pas du monde du marketing. Et en fait, c'est des couches que j'ai rajoutées dans mon profil. Et en fait c'est étonnant parce que maintenant, avec le recul, ce que je trouve assez drôle, c'est de voir qu'en étant partie de rien mais de mes propres capacités, et je pense qu'on peut se dépasser, et je pense qu'on est tous capables de le faire, si on regarde dix ans après, je suis administrateur de la Fébéa, qui est le syndicat français des marques de beauté. Je suis présidente de la Cosmétique Vallée Martinique, alors que je ne viens pas du tout de cet univers.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on se met parfois beaucoup... Et c'est vrai, je suis d'accord avec toi, beaucoup en France, il y a une culture, je pense... très différentes chez les anglo-saxons, mais en fait, on ne s'autorise pas, on a cette problématique de légitimité où on ne va pas s'autoriser à faire quelque chose, une chose pour laquelle on n'a pas été formé, où on n'a pas un diplôme ou un papier qui dit qu'on peut le faire. Et parfois, il faut s'autoriser aussi à sortir de ses propres sentiers battus et explorer, et on ne sait jamais ce que l'avenir peut réserver. En effet, c'est une superbe histoire que celle de Cadalys, mais la tienne aussi, et tout ce que tu apportes, parce que justement... Au-delà, on connaît peut-être Cadalys, la marque de cosmétiques dont on va parler. Est-ce que tu peux nous décrire d'ailleurs quelles sont les valeurs de cette marque de cosmétiques ? Et puis on reviendra après sur tout l'écosystème Cadalys qui va au-delà.

  • Speaker #2

    Alors nos valeurs, c'est des valeurs d'entreprise. La première, c'est l'upcycling. C'est comment avoir un impact sur l'environnement en réduisant les déchets. Alors, ça peut paraître anecdotique, mais en réalité, il y a un projet qui s'appelle le projet Drawdown, qui est un projet anglo-saxon, qui a été monté par des activistes, mais aussi des économistes, et qui démontre que la solution numéro un pour avoir un impact concret sur le changement climatique, c'est de réduire les déchets. Donc, en fait, nous, on le fait naturellement. J'ai pris connaissance de ce programme après. Mais moi, ça m'a interpellée pour deux raisons, les déchets. D'une part, parce que moi, je viens d'une île. Donc nos ressources sont limitées. Ensuite, on est confronté au changement climatique, avec des cyclones de plus en plus chaque année. Et quand on a un cyclone, on a beaucoup de déchets sur les plantations. Donc en réalité, le déchet devient une opportunité. En tout cas, il faut s'en préoccuper, parce que sinon... on va se retrouver économiquement fragilisés par ce genre de cataclysme. Et puis il y a aussi un autre aspect dans le déchet, c'est que quand on n'a pas de ressources, quand on n'a pas de fortune personnelle ou de terrain, ça permet aussi aux personnes d'avoir accès à l'entrepreneuriat sans avoir forcément des plantations, parce qu'en fait on récupère un déchet, donc quelque part on rend service aussi à nos partenaires. Et donc pour moi, je voyais un double effet en fait, c'était avoir un impact et en même temps c'était aussi un fait, je ne suis pas agricultrice, je n'ai pas de plantation, je n'avais pas de fond. Et donc en fait, quand je suis venue voir la première banane et que je leur ai proposé de valoriser leurs déchets, ils ont dit oui tout de suite en fait. Donc ça c'est notre première valeur, c'est l'upcycling. Alors nous on travaille sur les pertes alimentaires sur les plantations ou l'industrie, nous on ne fait pas de l'upcycling sur des déchets de nos propres habitations personnelles. pour deux raisons. D'une part, parce qu'on ne peut pas tracer d'où vient le déchet chez un particulier, comment ça a été stocké, on ne sait pas. Donc, il y a un problème de sécurité, même alimentaire, pour en faire un produit obsèque, et donc un produit à haute valeur ajoutée pour la beauté ou l'alimentation. Oui,

  • Speaker #1

    avec beaucoup de normes à respecter.

  • Speaker #2

    C'est ça. Ensuite, moi, j'estime personnellement que je préfère soutenir les agriculteurs. Parce que la perte alimentaire, c'est le déchet parce que l'acheteur ne veut pas l'acheter, parce que le fruit n'est pas calibré. Alors que le déchet, c'est l'individu, c'est vous, en fait, c'est nous qui choisissons de générer un déchet. On pourrait ne pas le générer. Donc moi, je préfère en priorité soutenir le déchet à son origine, pour des raisons de traçabilité, aussi pour soutenir des agriculteurs, qui en fait arrivent à un de nos deuxièmes engagements, c'est un capitalisme inclusif. C'est que moi je pars du principe que beaucoup de mots de nos sociétés actuelles existent parce que beaucoup de gens font du capitalisme égocentré, narcissique, moi j'appelle ça comme ça, parce qu'ils le font pour leurs propres intérêts. Alors qu'en réalité, aujourd'hui, je pense que l'entreprise, l'entrepreneur, on a un rôle important, il n'y a pas que l'État. Nous avons un rôle important en tant qu'entrepreneurs pour proposer aux consommateurs des produits éco-responsables. Et ça, ça passe aussi par travailler en réseau, en écosystème. Je pense qu'on est plus forts ensemble et que les problématiques de mondialisation font que, nous en France, on devrait travailler plus ensemble pour conquérir d'autres marchés, plutôt que de vouloir être trop individuels. Donc il se trouve que moi, j'ai mis en place un écosystème autour de moi, avec des centres de recherche, des agriculteurs, pour travailler ensemble, pour développer des innovations ensemble. Le capitalisme inclusif, c'est aussi un... En fait, d'ailleurs, la filière banane est au capital d'une de mes sociétés. 100% des agriculteurs, pas juste un, 100%. Parce que ça, c'est le vrai engagement, si on veut vraiment aider les filières agricoles. Et puis, on soutient beaucoup les femmes. Les carrières des femmes dans les métiers de la science, pour deux raisons. Il y a peu de femmes en sciences, et surtout avec les changements d'orientation qui avaient été pris par les ministères de l'éducation, de moins en moins de femmes dans des carrières scientifiques. Donc nous, nous privilégions les femmes dans ces métiers. Nos doctorants sont des femmes, et on soutient aussi beaucoup la diversité. Et aussi, former les femmes, c'est très important parce qu'on s'est aussi rendu compte dans le projet de Jodan que la formation des femmes... L'éducation des femmes, la formation des femmes, c'est un des piliers pour avoir un impact sur le changement climatique. Parce que la femme est au cœur d'énormément de choses dans le foyer, dans les gestes écoresponsables. Il y a une certaine bienveillance par la transmission. Et donc nous, on s'appuie aussi sur ça. Et puis le dernier, c'est la chimie verte. c'est comment produire sans impact, avec un impact plus faible, en suivant les principes de l'éco-extraction.

  • Speaker #1

    Je trouve que quand on connaît un petit peu la gamme Cadalys, ou quand on tombe sur le site internet, je trouve que c'est une très belle porte d'entrée, parce qu'on entre justement par cette chimie verte et des produits très très clean, tu en parleras peut-être, et ensuite on ouvre vraiment cette porte sur tout l'écosystème que tu as construit. Et comme tu le disais au début, avant qu'on commence à enregistrer l'entretien, c'était pour toi vraiment la science, ça a été la porte d'entrée. L'idée première n'était pas une gamme de produits cosmétiques. La gamme de produits cosmétiques, c'est un produit issu de cette entreprise et entrepreneuriat vertueux.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, la science a été le point de départ parce qu'arrivant des Antilles, sur le Bananier, je me suis dit Oh mon Dieu, je vais avoir beaucoup de freins De toute façon, je pense sincèrement qu'une des voies de l'avenir de nos territoires, et je parle des territoires excentrés, notamment nous, je parle de la Martinique ou la Guadeloupe, c'est l'innovation. On a une réserve, on fait partie des hotspots mondiaux de biodiversité. On est une des ressources, enfin une des sources de ressources génétiques importantes pour la France, mais qu'on n'exploite pas. Et donc pour moi, la science... C'est une façon aussi de protéger nos savoir-faire, d'innover et de pouvoir créer de la richesse. Et cette science permettait aussi de valider des usages traditionnels, parce qu'on utilise le bananier pour plein de raisons, nous aux Antilles. On l'utilise pour traiter l'eczéma, le psoriasis, pour cicatriser des blessures. On utilise même la fleur pour baisser la température naturellement, notamment chez les femmes enceintes. Il y a plein d'usages traditionnels. Et en fait, ce qui est important, c'est de mixer la tradition, l'innovation, le côté ancestral avec le côté innovant. Et donc, la science était le point de départ. Sur la chimie du bananier, ensuite on a étudié les différents modes d'extraction, entre les traditionnels et les modes d'extraction innovants. Et nous, à la base, on fait de la recherche en santé. On travaille sur le syndrome métabolique, qui sont toutes les maladies liées à l'inflammation et qui causent obésité, hypertension, AVC, le diabète, qui sont un peu les maux de nos siècles par la malbouffe. De cette recherche, puisqu'en fait, au final... Une tache pigmentaire, c'est une réaction inflammatoire. L'eczéma, le brasier, c'est pareil. À partir de nos recherches, on développe des ingrédients pour la beauté, mais également la food et les nutraceutiques bientôt. Pour la food, un exemple, on vient de développer en labo, ça nous a duré un an et demi, et on a produit un composé aromatique extrait 100% sans solvant chimique pour les rhum clément qui vont sortir une liqueur à la banane avec leur propre déchet de banane. Mais on développe aussi des ingrédients pour la beauté, notamment pour donner un ordre d'idée, on a développé des huiles, on est les seuls au monde à faire ça, de bananes. Donc on a extrait l'huile de la banane rose, qui est une banane qui est plus rare, mais qui est extrêmement intéressante. Et cette banane, quand on extrait l'huile, notre extrait a un pouvoir antioxydant qui est 4500 fois supérieur à l'huile d'argan. Donc ce n'est pas juste une fois, c'est 4500 fois. Et on a déposé trois brevets sur les vertus des pigmentants, donc anti-tâche, apaisante et anti-âge. de nos trois ingrédients qui sont bananes vertes, jaunes et roses.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est aussi, ce que je trouve très beau, c'est aussi cette idée de faire connaître, de partager à travers la recherche, mais aussi les produits que... Vous imaginez de partager ce potentiel incroyable qui est insoupçonné. Moi, je ne soupçonnais pas, je ne savais même pas qu'il existait une banane rose. En fait, je trouve ça très beau le fait qu'une entreprise comme la tienne indirectement valorise la biodiversité, parce que c'est faire connaître aussi des produits organiques, ou cette fameuse banane rose que je ne connaissais pas, et les faire prendre conscience aux gens qu'il y a encore plein de choses qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai, en fait, il y a mille variétés de bananes, de bananiers dans le monde. Et en fait, moi aussi, à travers cette valorisation, je montre aussi aux agriculteurs, peut-être qu'on peut planter d'autres variétés qui sont peut-être moins concurrencées sur le marché. et qui ont un intérêt plus important du point de vue nutritionnel ou beauté pour d'autres usages. C'est ça que j'essaie de leur expliquer. Et nous, on ne valorise pas que les déchets fruits, on valorise tout le bananier, c'est-à-dire la fleur. En fait, on a tout étudié, tous les déchets générés sur la plantation. Et moi, je trouve que le bananier est une herbe intéressante parce que c'est ce qu'on appelle une ressource durable. Il y en a toute l'année, tous les jours, on récolte des bananes sur une plantation. Ça en fait une ressource extrêmement renouvelable parce que c'est des cycles très courts, c'est neuf mois pour mettre au monde un régime de bananes, là où une production liée à un arbre n'est pas durable, parce qu'il faut des années avant que l'arbre soit adulte, produise des fruits, et dans une problématique de tension sur les ressources naturelles et autres, dans les principes de l'éco-extraction, ce qui est aussi super important, c'est d'extraire. des principes actifs, de ressources elles-mêmes durables. Et le bananier, en France, on ne s'en rend pas compte, mais c'est le premier fruit produit dans le monde. Après le maïs, le blé et le riz. Donc c'est la première production mondiale qui génère aussi beaucoup de déchets. Donc c'est un vrai enjeu pour énormément de pays. En France, les consommateurs connaissent principalement la banane cavendish dessert. Donc eux, ils voient une banane jaune. Mais nous, en réalité, dans les pays du centre, le bananier, on utilise la feuille pour cuisiner, la fleur est comestible, la peau est comestible, on mange la banane verte, donc comme une pomme d'éther, un disque glycémique, c'est très bas, pas de gluten. En fait, nous... ce végétal, on a appris à l'utiliser sous toutes ses coutures en fait on sait l'exploiter en cuisine mais aussi en pharmacopée c'est un produit qui est extrêmement généreux et bienveillant, d'ailleurs on l'appelle en Martinique la plante aux mille usages aux mille vertus Parce qu'en fait, toutes ces parties ont un usage traditionnel.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de déchets à part ceux qui sont générés par la production humaine, mais dans le bananier lui-même,

  • Speaker #2

    tout est bon. Tout est bon dans le bananier.

  • Speaker #1

    Et pour revenir un petit peu sur l'idée, ce principe d'idéation, est-ce que tu te souviens du moment, alors il y a eu tous ces signes, effectivement, on t'en parlait au début, mais est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit... Non mais là, là je tiens quelque chose. Là je lâche plus, je m'accroche à cette idée et je vais l'aider à germer parce que là j'ai quelque chose.

  • Speaker #2

    Alors je ne sais pas si j'ai eu ce déclic-là, mais par contre, dans mon parcours, pendant un an j'ai été incubée par les agriculteurs de bananes. Et à l'issue de l'année, ils m'ont dit, Je te relaie. Maintenant que tu as fini ta première étude, parce que moi j'ai fait une étude de faisabilité d'abord, parce que là c'est mon côté très organisé, et ils m'ont dit qu'est-ce que tu veux faire ? Est-ce que tu veux créer ta société ? Ou sinon on t'embauche pour que tu diriges de l'innovation chez nous. Et je crois que c'est à ce moment-là que j'étais confrontée à un choix. Et je me suis dit qu'est-ce que je fais ? Parce que je n'avais pas été conditionnée ou formée pour être entrepreneur. Moi je pense que j'avais été préparée pour être un très bon cadre dirigeant. pas devenir entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur par la force des choses, finalement. C'est presque... En fait, je pense que ça doit arriver à beaucoup de gens. Je pense que c'est peut-être des chocs qui vous font prendre conscience que vous êtes peut-être prêts à le faire, même si je dirigeais des boîtes pour d'autres avant. Et à ce moment-là, je me suis posé la question Qu'est-ce que je fais ? Et tout de suite, j'ai répondu non, je veux créer ma boîte. Et je n'avais plus d'autre choix.

  • Speaker #1

    Tu t'es fait happer par ton propre projet. Tu t'es fait happer par les signes, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, c'est un projet de passion et de cœur. Je dis encore projet, alors que ça fait dix ans. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Mais en fait, pour moi, c'est un peu mon projet de vie. C'est quelque chose, c'est difficile, mais je m'épanouis totalement parce que je fais quelque chose que j'aime. Je rencontre des gens incroyables, j'ai une vision long terme de mon projet et donc en fait je ne peux pas m'arrêter.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments ? Dans tout ce parcours, tu as eu des hésitations, tu t'es dit je ne sais pas si je fais le bon choix ou tu as interprété un choix comme n'étant peut-être pas le meilleur et finalement tu t'es rendu compte qu'il n'y avait pas de mauvais choix, que c'est un choix qui t'a fait faire un bond peut-être à Cadalis, ou en tout cas qui a été constructif.

  • Speaker #2

    La difficulté c'est qu'on est face à soi-même quand on prend une décision. Des fois il faut prendre une décision très rapidement aussi. En fait, il y a deux types de choix, les choix rapides et les choix pas rapides. Mais quoi qu'il en soit, il faut penser très vite et se dire, bon, quelles sont les conséquences de ce choix, et assumer les conséquences. Peut-être que la seule question qui me préoccupe constamment, c'est de me dire, je pense, est-ce que... Est-ce que je dois continuer ou est-ce qu'il faut que je m'arrête ? Je pense que c'est plutôt ça. C'est à quel moment je sais que je vais dans le mur et je dois m'arrêter. C'est ça, en fait. Mais sinon, moi, je mets tout en œuvre pour avancer, donc je fais des choix. Pour le coup, ça, par contre, je prends énormément de décisions. Je me fais beaucoup entourer, parce que je pense que c'est important de ne pas être seule. Donc, j'ai beaucoup de personnes qui m'aident, qui m'accompagnent, que j'appelle, à qui je pose des questions, qui ont plus d'expérience que moi. qui ont aussi eu des galères, parce que je pense que les personnes qui ont eu des parcours d'entrepreneurs compliqués et qui ont réussi, sont des gens extrêmement riches d'enseignement. Donc, j'ai un écosystème autour de moi où on s'appelle mutuellement. Et si je dois prendre une anecdote assez drôle, parce que pour moi, c'est un peu ça la vie, c'est que je me souviens, il y a quelques années, c'était en fin d'année, j'avais envie d'arrêter. Beaucoup d'adversité, j'avais envie d'arrêter. Et j'ai un de mes amis qui me dit, Charlie, viens avec moi aux États-Unis. Je n'y étais jamais allée, j'avais peur. Alors, j'étais allée déjà en Asie toute seule. Et il me dit, Viens avec moi, j'ai un super event, tu vas adorer. Donc, viens avec moi à New York et à Los Angeles. Non, c'était à San Francisco, on était à la Silicon Valley. Et il me dit, Tu vas voir, ça va être génial. Et là, je me dis, à ce moment-là, je me dis, Bon, et là, je prends une décision qui ne peut pas être pas du tout raisonnable, mais je pars avec ce groupe. Et il se trouve qu'à San Francisco, dans le hall de l'hôtel, je discute avec un homme. qui me racontent où ils travaillent. Et en fait, on échange. Et il se trouve que c'était l'invité d'honneur du symposium qu'en plus, mon pote qui m'avait invité m'avait mis speaker.

  • Speaker #1

    Je ne savais pas ! Le piège.

  • Speaker #2

    Le piège. Donc, en fait, je pitch ma start-up et cette personne, en fait, était à l'époque le vice-président mondial de la recherche, Johnson Johnson, qui, en fait, était en train de lancer un incubateur. Et en fait, son bras droit, son bras droit était allemand et il vient me voir il me fait Shirley t'as beaucoup discuté avec lui il adore ce que tu fais est-ce que tu as pris sa carte ? je mais je lui ai donné la mienne il m'a dit non t'as pas compris enfin t'as pas pris sa carte ? je lui ai dit mais il a mon contact et il m'a dit bon Shirley maintenant t'arrêtes tes conneries on est européens tu vas te lever de ta chaise et tu vas aller prendre sa carte parce qu'en fait je pense que les français on n'est pas assez audacieux et pour le coup j'y suis allée et c'est devenu mon partenaire c'est incroyable en fait et finalement je me suis lancée aux Etats-Unis et comme quoi une décision, parfois un peu folle, peut changer votre vie. Il faut juste oser, en fait.

  • Speaker #1

    Un peu folle, et puis même, on pourrait dire, presque anecdotique. New York, c'est un beau voyage, mais est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais pas ? En allant à New York, tu n'imaginais pas forcément que ça allait être la porte ouverte aux États-Unis pour Canalys.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    ne jamais dire non y aller oui c'est ça,

  • Speaker #2

    il faut oser j'ai appris ça aux Etats-Unis,

  • Speaker #1

    il faut être bold il faut oser est-ce que tu peux nous faire parce que Cadalie c'est grand c'est un bel écosystème comme tu le disais est-ce que tu peux essayer de résumer pour toi, qu'est-ce que c'est en termes d'équipe en termes de de lieu aussi de lieu de recherche, de bureau d'implantation

  • Speaker #2

    En fait, comme on a plusieurs activités, on a plusieurs équipes. On a une équipe qui est dédiée à la recherche. Notamment une jeune femme qui fait un doctorat dessus. Donc en fait, on a une équipe qui est plutôt process, activité biologique. On a une équipe qui est plutôt, on va dire, développement produit, et qui est plutôt dans l'application. On va dire que j'ai une équipe qui est plutôt R, recherche, et une équipe qui est plutôt D, développement. En fait, on est majoritairement, on a des profils ingénieurs et chercheurs, parce qu'on développe beaucoup d'intérêts. et intellectuelle. Donc on a une implantation à la fois entre la Martinique et la métropole. On a un projet de construction d'usine qu'on voudrait lancer pour justement faire de l'éco-extraction sur site en Martinique, parce qu'on a envie de contribuer au développement économique de notre territoire et qu'on a une expertise qu'on veut ramener au pays. On est une équipe majoritairement féminine. J'ai vraiment beaucoup de chance. J'ai une équipe extrêmement soudée. extrêmement engagée. Moi, je manage, je suis très exigeante, mais je manage beaucoup par l'amour. Parce que je pense qu'on passe beaucoup de temps sur son lieu de travail, il faut pouvoir créer un cadre, même si on a beaucoup de stress, parce que nous, on le voit énormément, mais au moins qu'on se sente...

  • Speaker #0

    respectée. Et il y a aussi une chose que j'ai toujours trouvée, moi qui suis descendante d'esclaves, je trouve que ce qui est dommage dans ce monde, c'est que quand on va au travail, pour moi, c'est un peu comme un esclavage. C'est-à-dire qu'il faut respecter des horaires, je comprends, parce qu'il y a des postes où on est obligé de le faire. Mais en tout cas, devoir demander l'autorisation pour aller faire une pause, ou aller si on a un rendez-vous important, un enfant malade, je trouve que c'est dommage. Parce qu'en réalité, on peut faire confiance. Moi, en tout cas, j'ai confiance en mon équipe et elle me le rend vraiment bien. Et chacun gère son télétravail ou pas. En réalité, ça se passe très bien. Les gens sont plutôt au travail, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Alors, la dernière question que j'aime bien poser, on est sur ce podcast qui s'appelle The Fabricants. Qu'est-ce que tu fabriques avec Cadalis ?

  • Speaker #0

    Avec Catalyse, on fabrique, on va dire trois choses. Des données scientifiques qui nous permettent, avec ces données, de développer des ingrédients éco-responsables, objectivés, et des produits cosmétiques, comme ça en fait. C'est ça, c'est comment on peut partir de données scientifiques, développer des ingrédients très concrètement. et après de les formuler dans des produits, qu'ils soient cosmétiques, alimentaires ou nutraceutiques.

  • Speaker #1

    Ok, et tu fabriques aussi, je trouve, beaucoup de visibilité, on en parlait au début, beaucoup de visibilité à un produit finalement méconnu, en tout cas en métropole, et certainement dans le reste du monde, et beaucoup de visibilité aussi à ce que tu appelles ce capitalisme inclusif. qui est très important pour toi et qui est vraiment véhiculé à travers toutes les entreprises de ton entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais encore une fois, je pense que c'est une question de générosité. Je suis, je pense, l'antithèse du narcissisme, en fait. Je pense que la plupart des crashs qu'on a eus dans le monde, c'était lié à des visions très financières de sociétés ou de personnes qui voulaient s'enrichir individuellement. Et je pense que les beaux projets de demain seront des projets collaboratifs où l'intérêt commun sera la priorité. On peut développer une entreprise prospère en respectant notre écosystème, l'environnement ou les gens. Je pense que c'est possible. Il serait peut-être temps de se concentrer sur des vraies valeurs. qui sont importantes, surtout maintenant, parce que c'est maintenant qu'il faut agir, ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Travailler en bonne intelligence et avec bienveillance, ça n'empêche pas d'avoir des entreprises à succès.

  • Speaker #0

    C'est possible. Ce n'est pas incompatible. Exactement, ce n'est pas incompatible et je pense que c'est quelque chose qu'on nous demandera demain, demain de plus en plus. On demandera aux entreprises de s'assurer, de mettre tout en œuvre pour les... L'équilibre de la nature, l'équilibre de ses collaborateurs et de ses consommateurs. Donc nous, en fait, je n'ai pas fait une entreprise pour le consommateur. J'ai fait une entreprise pour exploiter, entre guillemets, d'une façon éco-responsable des ressources disponibles, aider en fait un écosystème et proposer aux consommateurs des produits à la fois efficaces et éco-responsables. Je suis partie de ce que pouvait nous offrir la nature et j'ai regardé comment je pouvais l'exploiter d'une façon éco-consciente

  • Speaker #1

    et qu'est-ce que je pouvais proposer aux consommateurs à apprécier cette ressource mais le point de départ ça n'a pas été le consommateur ça a été le bénénieur Où est-ce qu'on peut te retrouver Charly sur les réseaux ? Toi ou Alors

  • Speaker #0

    On est sur les réseaux sociaux, Canalys sur Instagram, Facebook, LinkedIn aussi. On a notre propre site internet, canalys.com.

  • Speaker #1

    Et le site est très, très agréable. Donc, j'invite tout le monde à aller y faire un tour. On y apprend plein, plein de choses. Je mettrai tous les liens dans les notes de l'épisode. Merci beaucoup, Shirley, pour ton temps, pour toute ta générosité.

  • Speaker #0

    Merci, Priscilla. Merci. J'espère que j'ai apporté la banane aux auditeurs.

  • Speaker #2

    oui je n'en doute pas je n'en doute pas merci Priscilla merci Shirley à bientôt à bientôt et voilà c'est la fin de ce premier épisode de The Fabricants merci de votre écoute et un grand merci à Shirley et à Cadalis d'ailleurs si vous nous suivez sur Instagram une surprise vous attend Si ça vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir et permet une plus grande visibilité au podcast mais aussi aux projets que je vous présenterai. Vous pouvez suivre l'actualité de The Fabricants en vous abonnant à la newsletter ou en me suivant sur LinkedIn ou Instagram. Je vous laisse tous les liens dans les notes de l'épisode. Cheers et à bientôt pour la suite de la saison 1, Poisonnement de The Fabricants.

Description

Découvrez le parcours de Shirley Billot, qui crée en 2012 la société Kadalys pour développer l'étude et la science du bananier, un arbre ressource dont toutes les composantes sont utilisables. Cuisine, pharmacopée...
Shirley innove en conduisant des recherches autour de ce végétal et en isolant trois bio-actifs, que l'on retrouve dans sa marque de cosmétiques sains et éthiques. Au-delà de produits d'excellence, elle remet en question et propose des solutions concrètes à la filière agricole de la banane en Martinique, avec la mise en place d'un écosystème d'upcycling directement auprès des agriculteurs.

Retrouvez Kadalys sur :
Le site web : https://kadalys.com/
Instagram : https://www.instagram.com/kadalys/
Facebook : https://www.facebook.com/Kadalys/?locale=fr_FR
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur The Fabricants. Dans ce podcast, sous forme d'interview ou en solo, je vous présente des créateurs, créatrices et porteurs de projets qui imaginent des objets, de nouvelles matières, de nouveaux regards et de nouveaux espaces vers de nouveaux possibles. Vos gestes, design, santé, tradition ou innovation, dans cette saison 1 de The Fabricants, que j'ai appelée foisonnement, on décloisonne, on décilote, on découvre des projets reliés par leurs belles intentions et l'excellence de leur réalisation. Je suis Priscillia Guillot, marketer et copywriter, curieuse et sensible aux projets pleins de sens. Aujourd'hui, pour ce tout premier épisode de The Fabricants, j'ai la chance de recevoir Shirley Billot pour son entreprise Cadalis, fondée en 2012. Un nouveau regard sur la banane. Bienvenue sur The Fabricants.

  • Speaker #1

    Bonjour Charly.

  • Speaker #2

    Bonjour Priscilla.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur ces tout premiers épisodes de The Fabricants pour parler de Cadalis, qui est certes une marque de cosmétiques, mais on va le voir, c'est plein plein d'autres choses que tu as réussi à mettre en place au cours de ces dix dernières années. Mais avant de rentrer dans les détails, je vais te laisser te présenter avec tes propres mots. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Et pour qui ou pourquoi est-ce que tu as décidé d'entreprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, je suis Charley, je pense que, j'estime que je suis une femme du monde. J'ai eu la chance de naître en Afrique de l'Est, de grandir dans plusieurs endroits. Avant de rentrer m'épanouir en Martinique, d'où ma mère est originaire, et j'ai la chance d'avoir toujours grandi dans des environnements avec beaucoup de nature, avec des parents très engagés qui m'ont, je pense, donné des très bonnes valeurs sur l'impact qu'on a et la bienveillance. Voilà, et je suis une entrepreneur engagée. pour des causes que j'estime être un peu fondamentales pour les années qui viennent, c'est-à-dire comment laisser une empreinte aux autres générations, comment en étant sur Terre, on peut contribuer d'une façon positive à la fois à l'économie, mais aussi à la fois à l'évolution de la planète. Donc voilà, j'avais envie, à l'approche de la quarantaine, de devenir entrepreneur pour justement réaliser et de... une vision, mes rêves et mes ambitions.

  • Speaker #1

    Et alors, toutes tes questions chez toi et chez Cadaly, ce ne sont pas tout, mais deux bananes. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment tu utilises ce produit et comment tu l'as découvert ?

  • Speaker #2

    Alors, si je dois commencer par comment je l'ai découvert, c'est quelque chose qui n'est pas très rationnel, et d'ailleurs c'est ce qui m'a aussi poussée à devenir entrepreneur. D'abord, c'est une étape de ma vie où j'avais eu une mauvaise expérience professionnelle avec un employeur qui m'a poussée à me remettre en cause et à peut-être faire des choix plus... Avant, je reconnais que je faisais beaucoup mes emplois pour la rémunération, sans donner de sens à ce que je faisais. Et au final, quand ça ne se passe pas forcément bien, on se remet pas mal en cause, parce que rien ne justifie certains comportements, alors qu'on travaille très bien. Et finalement, ça m'a poussée à me recentrer sur moi-même et à regarder ce que j'avais vraiment envie de faire. Il se trouve qu'à ce moment-là, moi je crois beaucoup, alors j'appelle ça des signes, mais... Aux États-Unis, on va dire le serendipity ou la synchronicité. C'est à ce moment-là, je lis des études scientifiques sur la banane. Faut pas me demander pourquoi, moi c'est un peu ma passion. J'adore lire des études scientifiques. Voilà, je lis. Et j'en lis sur la caractérisation de la peau de banane. Je sais pas pourquoi, dans ma tête, ça fait un petit... Donc, je creuse. Je creuse le sujet. Je tombe sur des articles sur comment d'autres pays valorisent les déchets. Moi, je me... J'ai toujours été très engagée, donc je trouve ça intéressant. Et en fait, ça dure trois semaines, je fais une note, je crois que je lis ma présence d'études. Et là arrive la synchronicité. C'est qu'à l'époque, ma mère, qui avait une émission de télé en Martinique sur l'engagement, l'écologie, l'économie, interview le président de la filière banane. Et c'est drôle, parce que là, je me les tiens, c'est étonnant. Elle me dit viens avec moi Donc je viens, je les écoute, on échange. sur leurs enjeux, leurs problématiques, d'avoir de plus en plus de déchets, notamment à cause des changements climatiques, d'avoir la pression aussi de la banane pas chère qui vient de notre pays, des problèmes de normes qui ne sont pas très justes pour les agriculteurs français, de toute façon, en général. Et je lui dis Mais tu sais que dans les bananes et dans le bananier, tu as des molécules extrêmement intéressantes que vous pourriez valoriser différemment en les transformant. et il me dit écoute reviens me voir avec un projet ton projet et en fait à l'époque je n'avais pas de projet juste j'ai fait une étude entre guillemets pour mon propre satisfaction personnelle et il se trouve que dans les mêmes temps je rencontre le président du CIRAD qui est un centre de recherche agronomique spécialisé dans la banane je vois des signes de bananes partout Je ne sais pas, ça devient comme une évidence. Je suis envoûtée, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est arrivé dans ton activité réticulaire, comme on dit, tu voyais partout ce projet banal.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Je vais à Londres pour un week-end. Il y a une campagne du pub avec des éoliennes en forme de peau de banane. Et là, je me dis, en sortant de l'avion, encore un signe. Je vais dans une chambre d'hôtel dans le sud. Ce n'était pas dans l'été. Et dans ma chambre, il y a des gravures anciennes de bananiers, en France. Et là, je dis à l'hôtel, mais toutes les chambres sont comme ça. Pourquoi la mienne ? Je ne sais pas. et donc pour le coup je me suis dit ok je sais pas le destin met devant moi des signes alors j'ai trouvé ça très curieux moi je crois aussi c'est ma double culture je crois peut-être en des choses bref et donc pour le coup je me dis pourquoi pas creusons et pour le coup comme je suis quand même quelqu'un de très rationnel je lance un programme de recherche pour regarder si c'est viable économiquement et scientifiquement d'extraire des principes actifs et comment le faire et donc ça part comme ça en fait

  • Speaker #1

    Et quel est ton parcours quand tu dis je lance un programme de recherche ? Comment est-ce que tu as fait ? Comment est-ce qu'on sait faire ça ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est là aussi le challenge, c'est qu'en fait, je pense qu'en France, on a tendance à nous dire qu'on est dans une case et qu'on n'en sort pas. Et moi, je pense que je suis très anglo-saxonne dans ma façon de penser. C'est que moi, j'ai fait un bac scientifique, j'ai une appétence pour les sciences depuis très longtemps, mais à l'époque, moi, quand j'ai quitté la Martinique pour venir étudier en France, il y a plein de métiers que je ne connaissais pas, parce que mine de rien, on est quand même un peu contraint par son propre capital culturel. C'est un peu moins le cas maintenant, parce qu'avec Internet, je pense que les jeunes sont beaucoup plus au courant de plein de choses. Mais il y a quelques années, en tout cas moi, parce que maintenant j'ai 50 ans, quand je suis arrivée, il n'y avait pas Internet. Moi, je viens d'une famille, mon père était dans l'armée, ma mère dans la politique. Donc forcément, j'avais un espace très contraint. Et donc, je suis des études d'économie parce que j'aime les maths. Et après, je fais une carrière totalement différente. Je fais du conseil pendant huit ans. beaucoup dans le milieu de l'industrie et de la pharma, donc je garde quand même une appétence, un lien avec les domaines que j'aime bien. Et puis après, je rentre travailler aux Antilles pendant cinq ans, et entre autres, je fais de la distribution en pharma. Donc je garde toujours ce lien avec des produits techniques, parce que j'aime la technicité des produits. Et en fait, quand je lance ce projet, je ne me mets aucun frein. D'abord parce que j'avais fait tout un dossier, parce que moi, après j'ai fait de la sélection de projet, donc je pense que j'ai peut-être des facilités. Après, j'ai des facilités aussi. Je suis hyper active, je dors très peu et je lis énormément de choses. Moi, je peux passer d'un sujet à l'autre sans aucun problème. Pour le coup, je crée un programme de recherche que je soumets au président du CIRAD. Il me dit, écoute, c'est super intéressant. Et il me dit, il pensait que j'étais en dernière année de science ou autre, et il me dit, c'est intéressant, mais tu veux chercher trop de choses. Et dans la recherche, il faut poser une question et chercher à répondre à la question. Et donc j'ai dit, ok, ça j'ai compris. Et donc en fait, j'ai concentré toutes mes données en un objectif précis. Et j'ai lancé un programme de recherche. Mais en vrai, pour moi, ça reste de la science. Moi, j'ai quand même tout un background de science, notamment mathématiques. Et pour moi, ça reste de la logique. Et puis, moi, je n'y connaissais rien au monde de la beauté. Je ne viens pas du monde de la beauté. Et je ne viens pas du monde du marketing. Et en fait, c'est des couches que j'ai rajoutées dans mon profil. Et en fait c'est étonnant parce que maintenant, avec le recul, ce que je trouve assez drôle, c'est de voir qu'en étant partie de rien mais de mes propres capacités, et je pense qu'on peut se dépasser, et je pense qu'on est tous capables de le faire, si on regarde dix ans après, je suis administrateur de la Fébéa, qui est le syndicat français des marques de beauté. Je suis présidente de la Cosmétique Vallée Martinique, alors que je ne viens pas du tout de cet univers.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on se met parfois beaucoup... Et c'est vrai, je suis d'accord avec toi, beaucoup en France, il y a une culture, je pense... très différentes chez les anglo-saxons, mais en fait, on ne s'autorise pas, on a cette problématique de légitimité où on ne va pas s'autoriser à faire quelque chose, une chose pour laquelle on n'a pas été formé, où on n'a pas un diplôme ou un papier qui dit qu'on peut le faire. Et parfois, il faut s'autoriser aussi à sortir de ses propres sentiers battus et explorer, et on ne sait jamais ce que l'avenir peut réserver. En effet, c'est une superbe histoire que celle de Cadalys, mais la tienne aussi, et tout ce que tu apportes, parce que justement... Au-delà, on connaît peut-être Cadalys, la marque de cosmétiques dont on va parler. Est-ce que tu peux nous décrire d'ailleurs quelles sont les valeurs de cette marque de cosmétiques ? Et puis on reviendra après sur tout l'écosystème Cadalys qui va au-delà.

  • Speaker #2

    Alors nos valeurs, c'est des valeurs d'entreprise. La première, c'est l'upcycling. C'est comment avoir un impact sur l'environnement en réduisant les déchets. Alors, ça peut paraître anecdotique, mais en réalité, il y a un projet qui s'appelle le projet Drawdown, qui est un projet anglo-saxon, qui a été monté par des activistes, mais aussi des économistes, et qui démontre que la solution numéro un pour avoir un impact concret sur le changement climatique, c'est de réduire les déchets. Donc, en fait, nous, on le fait naturellement. J'ai pris connaissance de ce programme après. Mais moi, ça m'a interpellée pour deux raisons, les déchets. D'une part, parce que moi, je viens d'une île. Donc nos ressources sont limitées. Ensuite, on est confronté au changement climatique, avec des cyclones de plus en plus chaque année. Et quand on a un cyclone, on a beaucoup de déchets sur les plantations. Donc en réalité, le déchet devient une opportunité. En tout cas, il faut s'en préoccuper, parce que sinon... on va se retrouver économiquement fragilisés par ce genre de cataclysme. Et puis il y a aussi un autre aspect dans le déchet, c'est que quand on n'a pas de ressources, quand on n'a pas de fortune personnelle ou de terrain, ça permet aussi aux personnes d'avoir accès à l'entrepreneuriat sans avoir forcément des plantations, parce qu'en fait on récupère un déchet, donc quelque part on rend service aussi à nos partenaires. Et donc pour moi, je voyais un double effet en fait, c'était avoir un impact et en même temps c'était aussi un fait, je ne suis pas agricultrice, je n'ai pas de plantation, je n'avais pas de fond. Et donc en fait, quand je suis venue voir la première banane et que je leur ai proposé de valoriser leurs déchets, ils ont dit oui tout de suite en fait. Donc ça c'est notre première valeur, c'est l'upcycling. Alors nous on travaille sur les pertes alimentaires sur les plantations ou l'industrie, nous on ne fait pas de l'upcycling sur des déchets de nos propres habitations personnelles. pour deux raisons. D'une part, parce qu'on ne peut pas tracer d'où vient le déchet chez un particulier, comment ça a été stocké, on ne sait pas. Donc, il y a un problème de sécurité, même alimentaire, pour en faire un produit obsèque, et donc un produit à haute valeur ajoutée pour la beauté ou l'alimentation. Oui,

  • Speaker #1

    avec beaucoup de normes à respecter.

  • Speaker #2

    C'est ça. Ensuite, moi, j'estime personnellement que je préfère soutenir les agriculteurs. Parce que la perte alimentaire, c'est le déchet parce que l'acheteur ne veut pas l'acheter, parce que le fruit n'est pas calibré. Alors que le déchet, c'est l'individu, c'est vous, en fait, c'est nous qui choisissons de générer un déchet. On pourrait ne pas le générer. Donc moi, je préfère en priorité soutenir le déchet à son origine, pour des raisons de traçabilité, aussi pour soutenir des agriculteurs, qui en fait arrivent à un de nos deuxièmes engagements, c'est un capitalisme inclusif. C'est que moi je pars du principe que beaucoup de mots de nos sociétés actuelles existent parce que beaucoup de gens font du capitalisme égocentré, narcissique, moi j'appelle ça comme ça, parce qu'ils le font pour leurs propres intérêts. Alors qu'en réalité, aujourd'hui, je pense que l'entreprise, l'entrepreneur, on a un rôle important, il n'y a pas que l'État. Nous avons un rôle important en tant qu'entrepreneurs pour proposer aux consommateurs des produits éco-responsables. Et ça, ça passe aussi par travailler en réseau, en écosystème. Je pense qu'on est plus forts ensemble et que les problématiques de mondialisation font que, nous en France, on devrait travailler plus ensemble pour conquérir d'autres marchés, plutôt que de vouloir être trop individuels. Donc il se trouve que moi, j'ai mis en place un écosystème autour de moi, avec des centres de recherche, des agriculteurs, pour travailler ensemble, pour développer des innovations ensemble. Le capitalisme inclusif, c'est aussi un... En fait, d'ailleurs, la filière banane est au capital d'une de mes sociétés. 100% des agriculteurs, pas juste un, 100%. Parce que ça, c'est le vrai engagement, si on veut vraiment aider les filières agricoles. Et puis, on soutient beaucoup les femmes. Les carrières des femmes dans les métiers de la science, pour deux raisons. Il y a peu de femmes en sciences, et surtout avec les changements d'orientation qui avaient été pris par les ministères de l'éducation, de moins en moins de femmes dans des carrières scientifiques. Donc nous, nous privilégions les femmes dans ces métiers. Nos doctorants sont des femmes, et on soutient aussi beaucoup la diversité. Et aussi, former les femmes, c'est très important parce qu'on s'est aussi rendu compte dans le projet de Jodan que la formation des femmes... L'éducation des femmes, la formation des femmes, c'est un des piliers pour avoir un impact sur le changement climatique. Parce que la femme est au cœur d'énormément de choses dans le foyer, dans les gestes écoresponsables. Il y a une certaine bienveillance par la transmission. Et donc nous, on s'appuie aussi sur ça. Et puis le dernier, c'est la chimie verte. c'est comment produire sans impact, avec un impact plus faible, en suivant les principes de l'éco-extraction.

  • Speaker #1

    Je trouve que quand on connaît un petit peu la gamme Cadalys, ou quand on tombe sur le site internet, je trouve que c'est une très belle porte d'entrée, parce qu'on entre justement par cette chimie verte et des produits très très clean, tu en parleras peut-être, et ensuite on ouvre vraiment cette porte sur tout l'écosystème que tu as construit. Et comme tu le disais au début, avant qu'on commence à enregistrer l'entretien, c'était pour toi vraiment la science, ça a été la porte d'entrée. L'idée première n'était pas une gamme de produits cosmétiques. La gamme de produits cosmétiques, c'est un produit issu de cette entreprise et entrepreneuriat vertueux.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, la science a été le point de départ parce qu'arrivant des Antilles, sur le Bananier, je me suis dit Oh mon Dieu, je vais avoir beaucoup de freins De toute façon, je pense sincèrement qu'une des voies de l'avenir de nos territoires, et je parle des territoires excentrés, notamment nous, je parle de la Martinique ou la Guadeloupe, c'est l'innovation. On a une réserve, on fait partie des hotspots mondiaux de biodiversité. On est une des ressources, enfin une des sources de ressources génétiques importantes pour la France, mais qu'on n'exploite pas. Et donc pour moi, la science... C'est une façon aussi de protéger nos savoir-faire, d'innover et de pouvoir créer de la richesse. Et cette science permettait aussi de valider des usages traditionnels, parce qu'on utilise le bananier pour plein de raisons, nous aux Antilles. On l'utilise pour traiter l'eczéma, le psoriasis, pour cicatriser des blessures. On utilise même la fleur pour baisser la température naturellement, notamment chez les femmes enceintes. Il y a plein d'usages traditionnels. Et en fait, ce qui est important, c'est de mixer la tradition, l'innovation, le côté ancestral avec le côté innovant. Et donc, la science était le point de départ. Sur la chimie du bananier, ensuite on a étudié les différents modes d'extraction, entre les traditionnels et les modes d'extraction innovants. Et nous, à la base, on fait de la recherche en santé. On travaille sur le syndrome métabolique, qui sont toutes les maladies liées à l'inflammation et qui causent obésité, hypertension, AVC, le diabète, qui sont un peu les maux de nos siècles par la malbouffe. De cette recherche, puisqu'en fait, au final... Une tache pigmentaire, c'est une réaction inflammatoire. L'eczéma, le brasier, c'est pareil. À partir de nos recherches, on développe des ingrédients pour la beauté, mais également la food et les nutraceutiques bientôt. Pour la food, un exemple, on vient de développer en labo, ça nous a duré un an et demi, et on a produit un composé aromatique extrait 100% sans solvant chimique pour les rhum clément qui vont sortir une liqueur à la banane avec leur propre déchet de banane. Mais on développe aussi des ingrédients pour la beauté, notamment pour donner un ordre d'idée, on a développé des huiles, on est les seuls au monde à faire ça, de bananes. Donc on a extrait l'huile de la banane rose, qui est une banane qui est plus rare, mais qui est extrêmement intéressante. Et cette banane, quand on extrait l'huile, notre extrait a un pouvoir antioxydant qui est 4500 fois supérieur à l'huile d'argan. Donc ce n'est pas juste une fois, c'est 4500 fois. Et on a déposé trois brevets sur les vertus des pigmentants, donc anti-tâche, apaisante et anti-âge. de nos trois ingrédients qui sont bananes vertes, jaunes et roses.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est aussi, ce que je trouve très beau, c'est aussi cette idée de faire connaître, de partager à travers la recherche, mais aussi les produits que... Vous imaginez de partager ce potentiel incroyable qui est insoupçonné. Moi, je ne soupçonnais pas, je ne savais même pas qu'il existait une banane rose. En fait, je trouve ça très beau le fait qu'une entreprise comme la tienne indirectement valorise la biodiversité, parce que c'est faire connaître aussi des produits organiques, ou cette fameuse banane rose que je ne connaissais pas, et les faire prendre conscience aux gens qu'il y a encore plein de choses qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai, en fait, il y a mille variétés de bananes, de bananiers dans le monde. Et en fait, moi aussi, à travers cette valorisation, je montre aussi aux agriculteurs, peut-être qu'on peut planter d'autres variétés qui sont peut-être moins concurrencées sur le marché. et qui ont un intérêt plus important du point de vue nutritionnel ou beauté pour d'autres usages. C'est ça que j'essaie de leur expliquer. Et nous, on ne valorise pas que les déchets fruits, on valorise tout le bananier, c'est-à-dire la fleur. En fait, on a tout étudié, tous les déchets générés sur la plantation. Et moi, je trouve que le bananier est une herbe intéressante parce que c'est ce qu'on appelle une ressource durable. Il y en a toute l'année, tous les jours, on récolte des bananes sur une plantation. Ça en fait une ressource extrêmement renouvelable parce que c'est des cycles très courts, c'est neuf mois pour mettre au monde un régime de bananes, là où une production liée à un arbre n'est pas durable, parce qu'il faut des années avant que l'arbre soit adulte, produise des fruits, et dans une problématique de tension sur les ressources naturelles et autres, dans les principes de l'éco-extraction, ce qui est aussi super important, c'est d'extraire. des principes actifs, de ressources elles-mêmes durables. Et le bananier, en France, on ne s'en rend pas compte, mais c'est le premier fruit produit dans le monde. Après le maïs, le blé et le riz. Donc c'est la première production mondiale qui génère aussi beaucoup de déchets. Donc c'est un vrai enjeu pour énormément de pays. En France, les consommateurs connaissent principalement la banane cavendish dessert. Donc eux, ils voient une banane jaune. Mais nous, en réalité, dans les pays du centre, le bananier, on utilise la feuille pour cuisiner, la fleur est comestible, la peau est comestible, on mange la banane verte, donc comme une pomme d'éther, un disque glycémique, c'est très bas, pas de gluten. En fait, nous... ce végétal, on a appris à l'utiliser sous toutes ses coutures en fait on sait l'exploiter en cuisine mais aussi en pharmacopée c'est un produit qui est extrêmement généreux et bienveillant, d'ailleurs on l'appelle en Martinique la plante aux mille usages aux mille vertus Parce qu'en fait, toutes ces parties ont un usage traditionnel.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de déchets à part ceux qui sont générés par la production humaine, mais dans le bananier lui-même,

  • Speaker #2

    tout est bon. Tout est bon dans le bananier.

  • Speaker #1

    Et pour revenir un petit peu sur l'idée, ce principe d'idéation, est-ce que tu te souviens du moment, alors il y a eu tous ces signes, effectivement, on t'en parlait au début, mais est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit... Non mais là, là je tiens quelque chose. Là je lâche plus, je m'accroche à cette idée et je vais l'aider à germer parce que là j'ai quelque chose.

  • Speaker #2

    Alors je ne sais pas si j'ai eu ce déclic-là, mais par contre, dans mon parcours, pendant un an j'ai été incubée par les agriculteurs de bananes. Et à l'issue de l'année, ils m'ont dit, Je te relaie. Maintenant que tu as fini ta première étude, parce que moi j'ai fait une étude de faisabilité d'abord, parce que là c'est mon côté très organisé, et ils m'ont dit qu'est-ce que tu veux faire ? Est-ce que tu veux créer ta société ? Ou sinon on t'embauche pour que tu diriges de l'innovation chez nous. Et je crois que c'est à ce moment-là que j'étais confrontée à un choix. Et je me suis dit qu'est-ce que je fais ? Parce que je n'avais pas été conditionnée ou formée pour être entrepreneur. Moi je pense que j'avais été préparée pour être un très bon cadre dirigeant. pas devenir entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur par la force des choses, finalement. C'est presque... En fait, je pense que ça doit arriver à beaucoup de gens. Je pense que c'est peut-être des chocs qui vous font prendre conscience que vous êtes peut-être prêts à le faire, même si je dirigeais des boîtes pour d'autres avant. Et à ce moment-là, je me suis posé la question Qu'est-ce que je fais ? Et tout de suite, j'ai répondu non, je veux créer ma boîte. Et je n'avais plus d'autre choix.

  • Speaker #1

    Tu t'es fait happer par ton propre projet. Tu t'es fait happer par les signes, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, c'est un projet de passion et de cœur. Je dis encore projet, alors que ça fait dix ans. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Mais en fait, pour moi, c'est un peu mon projet de vie. C'est quelque chose, c'est difficile, mais je m'épanouis totalement parce que je fais quelque chose que j'aime. Je rencontre des gens incroyables, j'ai une vision long terme de mon projet et donc en fait je ne peux pas m'arrêter.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments ? Dans tout ce parcours, tu as eu des hésitations, tu t'es dit je ne sais pas si je fais le bon choix ou tu as interprété un choix comme n'étant peut-être pas le meilleur et finalement tu t'es rendu compte qu'il n'y avait pas de mauvais choix, que c'est un choix qui t'a fait faire un bond peut-être à Cadalis, ou en tout cas qui a été constructif.

  • Speaker #2

    La difficulté c'est qu'on est face à soi-même quand on prend une décision. Des fois il faut prendre une décision très rapidement aussi. En fait, il y a deux types de choix, les choix rapides et les choix pas rapides. Mais quoi qu'il en soit, il faut penser très vite et se dire, bon, quelles sont les conséquences de ce choix, et assumer les conséquences. Peut-être que la seule question qui me préoccupe constamment, c'est de me dire, je pense, est-ce que... Est-ce que je dois continuer ou est-ce qu'il faut que je m'arrête ? Je pense que c'est plutôt ça. C'est à quel moment je sais que je vais dans le mur et je dois m'arrêter. C'est ça, en fait. Mais sinon, moi, je mets tout en œuvre pour avancer, donc je fais des choix. Pour le coup, ça, par contre, je prends énormément de décisions. Je me fais beaucoup entourer, parce que je pense que c'est important de ne pas être seule. Donc, j'ai beaucoup de personnes qui m'aident, qui m'accompagnent, que j'appelle, à qui je pose des questions, qui ont plus d'expérience que moi. qui ont aussi eu des galères, parce que je pense que les personnes qui ont eu des parcours d'entrepreneurs compliqués et qui ont réussi, sont des gens extrêmement riches d'enseignement. Donc, j'ai un écosystème autour de moi où on s'appelle mutuellement. Et si je dois prendre une anecdote assez drôle, parce que pour moi, c'est un peu ça la vie, c'est que je me souviens, il y a quelques années, c'était en fin d'année, j'avais envie d'arrêter. Beaucoup d'adversité, j'avais envie d'arrêter. Et j'ai un de mes amis qui me dit, Charlie, viens avec moi aux États-Unis. Je n'y étais jamais allée, j'avais peur. Alors, j'étais allée déjà en Asie toute seule. Et il me dit, Viens avec moi, j'ai un super event, tu vas adorer. Donc, viens avec moi à New York et à Los Angeles. Non, c'était à San Francisco, on était à la Silicon Valley. Et il me dit, Tu vas voir, ça va être génial. Et là, je me dis, à ce moment-là, je me dis, Bon, et là, je prends une décision qui ne peut pas être pas du tout raisonnable, mais je pars avec ce groupe. Et il se trouve qu'à San Francisco, dans le hall de l'hôtel, je discute avec un homme. qui me racontent où ils travaillent. Et en fait, on échange. Et il se trouve que c'était l'invité d'honneur du symposium qu'en plus, mon pote qui m'avait invité m'avait mis speaker.

  • Speaker #1

    Je ne savais pas ! Le piège.

  • Speaker #2

    Le piège. Donc, en fait, je pitch ma start-up et cette personne, en fait, était à l'époque le vice-président mondial de la recherche, Johnson Johnson, qui, en fait, était en train de lancer un incubateur. Et en fait, son bras droit, son bras droit était allemand et il vient me voir il me fait Shirley t'as beaucoup discuté avec lui il adore ce que tu fais est-ce que tu as pris sa carte ? je mais je lui ai donné la mienne il m'a dit non t'as pas compris enfin t'as pas pris sa carte ? je lui ai dit mais il a mon contact et il m'a dit bon Shirley maintenant t'arrêtes tes conneries on est européens tu vas te lever de ta chaise et tu vas aller prendre sa carte parce qu'en fait je pense que les français on n'est pas assez audacieux et pour le coup j'y suis allée et c'est devenu mon partenaire c'est incroyable en fait et finalement je me suis lancée aux Etats-Unis et comme quoi une décision, parfois un peu folle, peut changer votre vie. Il faut juste oser, en fait.

  • Speaker #1

    Un peu folle, et puis même, on pourrait dire, presque anecdotique. New York, c'est un beau voyage, mais est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais pas ? En allant à New York, tu n'imaginais pas forcément que ça allait être la porte ouverte aux États-Unis pour Canalys.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    ne jamais dire non y aller oui c'est ça,

  • Speaker #2

    il faut oser j'ai appris ça aux Etats-Unis,

  • Speaker #1

    il faut être bold il faut oser est-ce que tu peux nous faire parce que Cadalie c'est grand c'est un bel écosystème comme tu le disais est-ce que tu peux essayer de résumer pour toi, qu'est-ce que c'est en termes d'équipe en termes de de lieu aussi de lieu de recherche, de bureau d'implantation

  • Speaker #2

    En fait, comme on a plusieurs activités, on a plusieurs équipes. On a une équipe qui est dédiée à la recherche. Notamment une jeune femme qui fait un doctorat dessus. Donc en fait, on a une équipe qui est plutôt process, activité biologique. On a une équipe qui est plutôt, on va dire, développement produit, et qui est plutôt dans l'application. On va dire que j'ai une équipe qui est plutôt R, recherche, et une équipe qui est plutôt D, développement. En fait, on est majoritairement, on a des profils ingénieurs et chercheurs, parce qu'on développe beaucoup d'intérêts. et intellectuelle. Donc on a une implantation à la fois entre la Martinique et la métropole. On a un projet de construction d'usine qu'on voudrait lancer pour justement faire de l'éco-extraction sur site en Martinique, parce qu'on a envie de contribuer au développement économique de notre territoire et qu'on a une expertise qu'on veut ramener au pays. On est une équipe majoritairement féminine. J'ai vraiment beaucoup de chance. J'ai une équipe extrêmement soudée. extrêmement engagée. Moi, je manage, je suis très exigeante, mais je manage beaucoup par l'amour. Parce que je pense qu'on passe beaucoup de temps sur son lieu de travail, il faut pouvoir créer un cadre, même si on a beaucoup de stress, parce que nous, on le voit énormément, mais au moins qu'on se sente...

  • Speaker #0

    respectée. Et il y a aussi une chose que j'ai toujours trouvée, moi qui suis descendante d'esclaves, je trouve que ce qui est dommage dans ce monde, c'est que quand on va au travail, pour moi, c'est un peu comme un esclavage. C'est-à-dire qu'il faut respecter des horaires, je comprends, parce qu'il y a des postes où on est obligé de le faire. Mais en tout cas, devoir demander l'autorisation pour aller faire une pause, ou aller si on a un rendez-vous important, un enfant malade, je trouve que c'est dommage. Parce qu'en réalité, on peut faire confiance. Moi, en tout cas, j'ai confiance en mon équipe et elle me le rend vraiment bien. Et chacun gère son télétravail ou pas. En réalité, ça se passe très bien. Les gens sont plutôt au travail, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Alors, la dernière question que j'aime bien poser, on est sur ce podcast qui s'appelle The Fabricants. Qu'est-ce que tu fabriques avec Cadalis ?

  • Speaker #0

    Avec Catalyse, on fabrique, on va dire trois choses. Des données scientifiques qui nous permettent, avec ces données, de développer des ingrédients éco-responsables, objectivés, et des produits cosmétiques, comme ça en fait. C'est ça, c'est comment on peut partir de données scientifiques, développer des ingrédients très concrètement. et après de les formuler dans des produits, qu'ils soient cosmétiques, alimentaires ou nutraceutiques.

  • Speaker #1

    Ok, et tu fabriques aussi, je trouve, beaucoup de visibilité, on en parlait au début, beaucoup de visibilité à un produit finalement méconnu, en tout cas en métropole, et certainement dans le reste du monde, et beaucoup de visibilité aussi à ce que tu appelles ce capitalisme inclusif. qui est très important pour toi et qui est vraiment véhiculé à travers toutes les entreprises de ton entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais encore une fois, je pense que c'est une question de générosité. Je suis, je pense, l'antithèse du narcissisme, en fait. Je pense que la plupart des crashs qu'on a eus dans le monde, c'était lié à des visions très financières de sociétés ou de personnes qui voulaient s'enrichir individuellement. Et je pense que les beaux projets de demain seront des projets collaboratifs où l'intérêt commun sera la priorité. On peut développer une entreprise prospère en respectant notre écosystème, l'environnement ou les gens. Je pense que c'est possible. Il serait peut-être temps de se concentrer sur des vraies valeurs. qui sont importantes, surtout maintenant, parce que c'est maintenant qu'il faut agir, ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Travailler en bonne intelligence et avec bienveillance, ça n'empêche pas d'avoir des entreprises à succès.

  • Speaker #0

    C'est possible. Ce n'est pas incompatible. Exactement, ce n'est pas incompatible et je pense que c'est quelque chose qu'on nous demandera demain, demain de plus en plus. On demandera aux entreprises de s'assurer, de mettre tout en œuvre pour les... L'équilibre de la nature, l'équilibre de ses collaborateurs et de ses consommateurs. Donc nous, en fait, je n'ai pas fait une entreprise pour le consommateur. J'ai fait une entreprise pour exploiter, entre guillemets, d'une façon éco-responsable des ressources disponibles, aider en fait un écosystème et proposer aux consommateurs des produits à la fois efficaces et éco-responsables. Je suis partie de ce que pouvait nous offrir la nature et j'ai regardé comment je pouvais l'exploiter d'une façon éco-consciente

  • Speaker #1

    et qu'est-ce que je pouvais proposer aux consommateurs à apprécier cette ressource mais le point de départ ça n'a pas été le consommateur ça a été le bénénieur Où est-ce qu'on peut te retrouver Charly sur les réseaux ? Toi ou Alors

  • Speaker #0

    On est sur les réseaux sociaux, Canalys sur Instagram, Facebook, LinkedIn aussi. On a notre propre site internet, canalys.com.

  • Speaker #1

    Et le site est très, très agréable. Donc, j'invite tout le monde à aller y faire un tour. On y apprend plein, plein de choses. Je mettrai tous les liens dans les notes de l'épisode. Merci beaucoup, Shirley, pour ton temps, pour toute ta générosité.

  • Speaker #0

    Merci, Priscilla. Merci. J'espère que j'ai apporté la banane aux auditeurs.

  • Speaker #2

    oui je n'en doute pas je n'en doute pas merci Priscilla merci Shirley à bientôt à bientôt et voilà c'est la fin de ce premier épisode de The Fabricants merci de votre écoute et un grand merci à Shirley et à Cadalis d'ailleurs si vous nous suivez sur Instagram une surprise vous attend Si ça vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir et permet une plus grande visibilité au podcast mais aussi aux projets que je vous présenterai. Vous pouvez suivre l'actualité de The Fabricants en vous abonnant à la newsletter ou en me suivant sur LinkedIn ou Instagram. Je vous laisse tous les liens dans les notes de l'épisode. Cheers et à bientôt pour la suite de la saison 1, Poisonnement de The Fabricants.

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Description

Découvrez le parcours de Shirley Billot, qui crée en 2012 la société Kadalys pour développer l'étude et la science du bananier, un arbre ressource dont toutes les composantes sont utilisables. Cuisine, pharmacopée...
Shirley innove en conduisant des recherches autour de ce végétal et en isolant trois bio-actifs, que l'on retrouve dans sa marque de cosmétiques sains et éthiques. Au-delà de produits d'excellence, elle remet en question et propose des solutions concrètes à la filière agricole de la banane en Martinique, avec la mise en place d'un écosystème d'upcycling directement auprès des agriculteurs.

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Instagram : https://www.instagram.com/kadalys/
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur The Fabricants. Dans ce podcast, sous forme d'interview ou en solo, je vous présente des créateurs, créatrices et porteurs de projets qui imaginent des objets, de nouvelles matières, de nouveaux regards et de nouveaux espaces vers de nouveaux possibles. Vos gestes, design, santé, tradition ou innovation, dans cette saison 1 de The Fabricants, que j'ai appelée foisonnement, on décloisonne, on décilote, on découvre des projets reliés par leurs belles intentions et l'excellence de leur réalisation. Je suis Priscillia Guillot, marketer et copywriter, curieuse et sensible aux projets pleins de sens. Aujourd'hui, pour ce tout premier épisode de The Fabricants, j'ai la chance de recevoir Shirley Billot pour son entreprise Cadalis, fondée en 2012. Un nouveau regard sur la banane. Bienvenue sur The Fabricants.

  • Speaker #1

    Bonjour Charly.

  • Speaker #2

    Bonjour Priscilla.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur ces tout premiers épisodes de The Fabricants pour parler de Cadalis, qui est certes une marque de cosmétiques, mais on va le voir, c'est plein plein d'autres choses que tu as réussi à mettre en place au cours de ces dix dernières années. Mais avant de rentrer dans les détails, je vais te laisser te présenter avec tes propres mots. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Et pour qui ou pourquoi est-ce que tu as décidé d'entreprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, je suis Charley, je pense que, j'estime que je suis une femme du monde. J'ai eu la chance de naître en Afrique de l'Est, de grandir dans plusieurs endroits. Avant de rentrer m'épanouir en Martinique, d'où ma mère est originaire, et j'ai la chance d'avoir toujours grandi dans des environnements avec beaucoup de nature, avec des parents très engagés qui m'ont, je pense, donné des très bonnes valeurs sur l'impact qu'on a et la bienveillance. Voilà, et je suis une entrepreneur engagée. pour des causes que j'estime être un peu fondamentales pour les années qui viennent, c'est-à-dire comment laisser une empreinte aux autres générations, comment en étant sur Terre, on peut contribuer d'une façon positive à la fois à l'économie, mais aussi à la fois à l'évolution de la planète. Donc voilà, j'avais envie, à l'approche de la quarantaine, de devenir entrepreneur pour justement réaliser et de... une vision, mes rêves et mes ambitions.

  • Speaker #1

    Et alors, toutes tes questions chez toi et chez Cadaly, ce ne sont pas tout, mais deux bananes. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment tu utilises ce produit et comment tu l'as découvert ?

  • Speaker #2

    Alors, si je dois commencer par comment je l'ai découvert, c'est quelque chose qui n'est pas très rationnel, et d'ailleurs c'est ce qui m'a aussi poussée à devenir entrepreneur. D'abord, c'est une étape de ma vie où j'avais eu une mauvaise expérience professionnelle avec un employeur qui m'a poussée à me remettre en cause et à peut-être faire des choix plus... Avant, je reconnais que je faisais beaucoup mes emplois pour la rémunération, sans donner de sens à ce que je faisais. Et au final, quand ça ne se passe pas forcément bien, on se remet pas mal en cause, parce que rien ne justifie certains comportements, alors qu'on travaille très bien. Et finalement, ça m'a poussée à me recentrer sur moi-même et à regarder ce que j'avais vraiment envie de faire. Il se trouve qu'à ce moment-là, moi je crois beaucoup, alors j'appelle ça des signes, mais... Aux États-Unis, on va dire le serendipity ou la synchronicité. C'est à ce moment-là, je lis des études scientifiques sur la banane. Faut pas me demander pourquoi, moi c'est un peu ma passion. J'adore lire des études scientifiques. Voilà, je lis. Et j'en lis sur la caractérisation de la peau de banane. Je sais pas pourquoi, dans ma tête, ça fait un petit... Donc, je creuse. Je creuse le sujet. Je tombe sur des articles sur comment d'autres pays valorisent les déchets. Moi, je me... J'ai toujours été très engagée, donc je trouve ça intéressant. Et en fait, ça dure trois semaines, je fais une note, je crois que je lis ma présence d'études. Et là arrive la synchronicité. C'est qu'à l'époque, ma mère, qui avait une émission de télé en Martinique sur l'engagement, l'écologie, l'économie, interview le président de la filière banane. Et c'est drôle, parce que là, je me les tiens, c'est étonnant. Elle me dit viens avec moi Donc je viens, je les écoute, on échange. sur leurs enjeux, leurs problématiques, d'avoir de plus en plus de déchets, notamment à cause des changements climatiques, d'avoir la pression aussi de la banane pas chère qui vient de notre pays, des problèmes de normes qui ne sont pas très justes pour les agriculteurs français, de toute façon, en général. Et je lui dis Mais tu sais que dans les bananes et dans le bananier, tu as des molécules extrêmement intéressantes que vous pourriez valoriser différemment en les transformant. et il me dit écoute reviens me voir avec un projet ton projet et en fait à l'époque je n'avais pas de projet juste j'ai fait une étude entre guillemets pour mon propre satisfaction personnelle et il se trouve que dans les mêmes temps je rencontre le président du CIRAD qui est un centre de recherche agronomique spécialisé dans la banane je vois des signes de bananes partout Je ne sais pas, ça devient comme une évidence. Je suis envoûtée, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est arrivé dans ton activité réticulaire, comme on dit, tu voyais partout ce projet banal.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Je vais à Londres pour un week-end. Il y a une campagne du pub avec des éoliennes en forme de peau de banane. Et là, je me dis, en sortant de l'avion, encore un signe. Je vais dans une chambre d'hôtel dans le sud. Ce n'était pas dans l'été. Et dans ma chambre, il y a des gravures anciennes de bananiers, en France. Et là, je dis à l'hôtel, mais toutes les chambres sont comme ça. Pourquoi la mienne ? Je ne sais pas. et donc pour le coup je me suis dit ok je sais pas le destin met devant moi des signes alors j'ai trouvé ça très curieux moi je crois aussi c'est ma double culture je crois peut-être en des choses bref et donc pour le coup je me dis pourquoi pas creusons et pour le coup comme je suis quand même quelqu'un de très rationnel je lance un programme de recherche pour regarder si c'est viable économiquement et scientifiquement d'extraire des principes actifs et comment le faire et donc ça part comme ça en fait

  • Speaker #1

    Et quel est ton parcours quand tu dis je lance un programme de recherche ? Comment est-ce que tu as fait ? Comment est-ce qu'on sait faire ça ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est là aussi le challenge, c'est qu'en fait, je pense qu'en France, on a tendance à nous dire qu'on est dans une case et qu'on n'en sort pas. Et moi, je pense que je suis très anglo-saxonne dans ma façon de penser. C'est que moi, j'ai fait un bac scientifique, j'ai une appétence pour les sciences depuis très longtemps, mais à l'époque, moi, quand j'ai quitté la Martinique pour venir étudier en France, il y a plein de métiers que je ne connaissais pas, parce que mine de rien, on est quand même un peu contraint par son propre capital culturel. C'est un peu moins le cas maintenant, parce qu'avec Internet, je pense que les jeunes sont beaucoup plus au courant de plein de choses. Mais il y a quelques années, en tout cas moi, parce que maintenant j'ai 50 ans, quand je suis arrivée, il n'y avait pas Internet. Moi, je viens d'une famille, mon père était dans l'armée, ma mère dans la politique. Donc forcément, j'avais un espace très contraint. Et donc, je suis des études d'économie parce que j'aime les maths. Et après, je fais une carrière totalement différente. Je fais du conseil pendant huit ans. beaucoup dans le milieu de l'industrie et de la pharma, donc je garde quand même une appétence, un lien avec les domaines que j'aime bien. Et puis après, je rentre travailler aux Antilles pendant cinq ans, et entre autres, je fais de la distribution en pharma. Donc je garde toujours ce lien avec des produits techniques, parce que j'aime la technicité des produits. Et en fait, quand je lance ce projet, je ne me mets aucun frein. D'abord parce que j'avais fait tout un dossier, parce que moi, après j'ai fait de la sélection de projet, donc je pense que j'ai peut-être des facilités. Après, j'ai des facilités aussi. Je suis hyper active, je dors très peu et je lis énormément de choses. Moi, je peux passer d'un sujet à l'autre sans aucun problème. Pour le coup, je crée un programme de recherche que je soumets au président du CIRAD. Il me dit, écoute, c'est super intéressant. Et il me dit, il pensait que j'étais en dernière année de science ou autre, et il me dit, c'est intéressant, mais tu veux chercher trop de choses. Et dans la recherche, il faut poser une question et chercher à répondre à la question. Et donc j'ai dit, ok, ça j'ai compris. Et donc en fait, j'ai concentré toutes mes données en un objectif précis. Et j'ai lancé un programme de recherche. Mais en vrai, pour moi, ça reste de la science. Moi, j'ai quand même tout un background de science, notamment mathématiques. Et pour moi, ça reste de la logique. Et puis, moi, je n'y connaissais rien au monde de la beauté. Je ne viens pas du monde de la beauté. Et je ne viens pas du monde du marketing. Et en fait, c'est des couches que j'ai rajoutées dans mon profil. Et en fait c'est étonnant parce que maintenant, avec le recul, ce que je trouve assez drôle, c'est de voir qu'en étant partie de rien mais de mes propres capacités, et je pense qu'on peut se dépasser, et je pense qu'on est tous capables de le faire, si on regarde dix ans après, je suis administrateur de la Fébéa, qui est le syndicat français des marques de beauté. Je suis présidente de la Cosmétique Vallée Martinique, alors que je ne viens pas du tout de cet univers.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on se met parfois beaucoup... Et c'est vrai, je suis d'accord avec toi, beaucoup en France, il y a une culture, je pense... très différentes chez les anglo-saxons, mais en fait, on ne s'autorise pas, on a cette problématique de légitimité où on ne va pas s'autoriser à faire quelque chose, une chose pour laquelle on n'a pas été formé, où on n'a pas un diplôme ou un papier qui dit qu'on peut le faire. Et parfois, il faut s'autoriser aussi à sortir de ses propres sentiers battus et explorer, et on ne sait jamais ce que l'avenir peut réserver. En effet, c'est une superbe histoire que celle de Cadalys, mais la tienne aussi, et tout ce que tu apportes, parce que justement... Au-delà, on connaît peut-être Cadalys, la marque de cosmétiques dont on va parler. Est-ce que tu peux nous décrire d'ailleurs quelles sont les valeurs de cette marque de cosmétiques ? Et puis on reviendra après sur tout l'écosystème Cadalys qui va au-delà.

  • Speaker #2

    Alors nos valeurs, c'est des valeurs d'entreprise. La première, c'est l'upcycling. C'est comment avoir un impact sur l'environnement en réduisant les déchets. Alors, ça peut paraître anecdotique, mais en réalité, il y a un projet qui s'appelle le projet Drawdown, qui est un projet anglo-saxon, qui a été monté par des activistes, mais aussi des économistes, et qui démontre que la solution numéro un pour avoir un impact concret sur le changement climatique, c'est de réduire les déchets. Donc, en fait, nous, on le fait naturellement. J'ai pris connaissance de ce programme après. Mais moi, ça m'a interpellée pour deux raisons, les déchets. D'une part, parce que moi, je viens d'une île. Donc nos ressources sont limitées. Ensuite, on est confronté au changement climatique, avec des cyclones de plus en plus chaque année. Et quand on a un cyclone, on a beaucoup de déchets sur les plantations. Donc en réalité, le déchet devient une opportunité. En tout cas, il faut s'en préoccuper, parce que sinon... on va se retrouver économiquement fragilisés par ce genre de cataclysme. Et puis il y a aussi un autre aspect dans le déchet, c'est que quand on n'a pas de ressources, quand on n'a pas de fortune personnelle ou de terrain, ça permet aussi aux personnes d'avoir accès à l'entrepreneuriat sans avoir forcément des plantations, parce qu'en fait on récupère un déchet, donc quelque part on rend service aussi à nos partenaires. Et donc pour moi, je voyais un double effet en fait, c'était avoir un impact et en même temps c'était aussi un fait, je ne suis pas agricultrice, je n'ai pas de plantation, je n'avais pas de fond. Et donc en fait, quand je suis venue voir la première banane et que je leur ai proposé de valoriser leurs déchets, ils ont dit oui tout de suite en fait. Donc ça c'est notre première valeur, c'est l'upcycling. Alors nous on travaille sur les pertes alimentaires sur les plantations ou l'industrie, nous on ne fait pas de l'upcycling sur des déchets de nos propres habitations personnelles. pour deux raisons. D'une part, parce qu'on ne peut pas tracer d'où vient le déchet chez un particulier, comment ça a été stocké, on ne sait pas. Donc, il y a un problème de sécurité, même alimentaire, pour en faire un produit obsèque, et donc un produit à haute valeur ajoutée pour la beauté ou l'alimentation. Oui,

  • Speaker #1

    avec beaucoup de normes à respecter.

  • Speaker #2

    C'est ça. Ensuite, moi, j'estime personnellement que je préfère soutenir les agriculteurs. Parce que la perte alimentaire, c'est le déchet parce que l'acheteur ne veut pas l'acheter, parce que le fruit n'est pas calibré. Alors que le déchet, c'est l'individu, c'est vous, en fait, c'est nous qui choisissons de générer un déchet. On pourrait ne pas le générer. Donc moi, je préfère en priorité soutenir le déchet à son origine, pour des raisons de traçabilité, aussi pour soutenir des agriculteurs, qui en fait arrivent à un de nos deuxièmes engagements, c'est un capitalisme inclusif. C'est que moi je pars du principe que beaucoup de mots de nos sociétés actuelles existent parce que beaucoup de gens font du capitalisme égocentré, narcissique, moi j'appelle ça comme ça, parce qu'ils le font pour leurs propres intérêts. Alors qu'en réalité, aujourd'hui, je pense que l'entreprise, l'entrepreneur, on a un rôle important, il n'y a pas que l'État. Nous avons un rôle important en tant qu'entrepreneurs pour proposer aux consommateurs des produits éco-responsables. Et ça, ça passe aussi par travailler en réseau, en écosystème. Je pense qu'on est plus forts ensemble et que les problématiques de mondialisation font que, nous en France, on devrait travailler plus ensemble pour conquérir d'autres marchés, plutôt que de vouloir être trop individuels. Donc il se trouve que moi, j'ai mis en place un écosystème autour de moi, avec des centres de recherche, des agriculteurs, pour travailler ensemble, pour développer des innovations ensemble. Le capitalisme inclusif, c'est aussi un... En fait, d'ailleurs, la filière banane est au capital d'une de mes sociétés. 100% des agriculteurs, pas juste un, 100%. Parce que ça, c'est le vrai engagement, si on veut vraiment aider les filières agricoles. Et puis, on soutient beaucoup les femmes. Les carrières des femmes dans les métiers de la science, pour deux raisons. Il y a peu de femmes en sciences, et surtout avec les changements d'orientation qui avaient été pris par les ministères de l'éducation, de moins en moins de femmes dans des carrières scientifiques. Donc nous, nous privilégions les femmes dans ces métiers. Nos doctorants sont des femmes, et on soutient aussi beaucoup la diversité. Et aussi, former les femmes, c'est très important parce qu'on s'est aussi rendu compte dans le projet de Jodan que la formation des femmes... L'éducation des femmes, la formation des femmes, c'est un des piliers pour avoir un impact sur le changement climatique. Parce que la femme est au cœur d'énormément de choses dans le foyer, dans les gestes écoresponsables. Il y a une certaine bienveillance par la transmission. Et donc nous, on s'appuie aussi sur ça. Et puis le dernier, c'est la chimie verte. c'est comment produire sans impact, avec un impact plus faible, en suivant les principes de l'éco-extraction.

  • Speaker #1

    Je trouve que quand on connaît un petit peu la gamme Cadalys, ou quand on tombe sur le site internet, je trouve que c'est une très belle porte d'entrée, parce qu'on entre justement par cette chimie verte et des produits très très clean, tu en parleras peut-être, et ensuite on ouvre vraiment cette porte sur tout l'écosystème que tu as construit. Et comme tu le disais au début, avant qu'on commence à enregistrer l'entretien, c'était pour toi vraiment la science, ça a été la porte d'entrée. L'idée première n'était pas une gamme de produits cosmétiques. La gamme de produits cosmétiques, c'est un produit issu de cette entreprise et entrepreneuriat vertueux.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, la science a été le point de départ parce qu'arrivant des Antilles, sur le Bananier, je me suis dit Oh mon Dieu, je vais avoir beaucoup de freins De toute façon, je pense sincèrement qu'une des voies de l'avenir de nos territoires, et je parle des territoires excentrés, notamment nous, je parle de la Martinique ou la Guadeloupe, c'est l'innovation. On a une réserve, on fait partie des hotspots mondiaux de biodiversité. On est une des ressources, enfin une des sources de ressources génétiques importantes pour la France, mais qu'on n'exploite pas. Et donc pour moi, la science... C'est une façon aussi de protéger nos savoir-faire, d'innover et de pouvoir créer de la richesse. Et cette science permettait aussi de valider des usages traditionnels, parce qu'on utilise le bananier pour plein de raisons, nous aux Antilles. On l'utilise pour traiter l'eczéma, le psoriasis, pour cicatriser des blessures. On utilise même la fleur pour baisser la température naturellement, notamment chez les femmes enceintes. Il y a plein d'usages traditionnels. Et en fait, ce qui est important, c'est de mixer la tradition, l'innovation, le côté ancestral avec le côté innovant. Et donc, la science était le point de départ. Sur la chimie du bananier, ensuite on a étudié les différents modes d'extraction, entre les traditionnels et les modes d'extraction innovants. Et nous, à la base, on fait de la recherche en santé. On travaille sur le syndrome métabolique, qui sont toutes les maladies liées à l'inflammation et qui causent obésité, hypertension, AVC, le diabète, qui sont un peu les maux de nos siècles par la malbouffe. De cette recherche, puisqu'en fait, au final... Une tache pigmentaire, c'est une réaction inflammatoire. L'eczéma, le brasier, c'est pareil. À partir de nos recherches, on développe des ingrédients pour la beauté, mais également la food et les nutraceutiques bientôt. Pour la food, un exemple, on vient de développer en labo, ça nous a duré un an et demi, et on a produit un composé aromatique extrait 100% sans solvant chimique pour les rhum clément qui vont sortir une liqueur à la banane avec leur propre déchet de banane. Mais on développe aussi des ingrédients pour la beauté, notamment pour donner un ordre d'idée, on a développé des huiles, on est les seuls au monde à faire ça, de bananes. Donc on a extrait l'huile de la banane rose, qui est une banane qui est plus rare, mais qui est extrêmement intéressante. Et cette banane, quand on extrait l'huile, notre extrait a un pouvoir antioxydant qui est 4500 fois supérieur à l'huile d'argan. Donc ce n'est pas juste une fois, c'est 4500 fois. Et on a déposé trois brevets sur les vertus des pigmentants, donc anti-tâche, apaisante et anti-âge. de nos trois ingrédients qui sont bananes vertes, jaunes et roses.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est aussi, ce que je trouve très beau, c'est aussi cette idée de faire connaître, de partager à travers la recherche, mais aussi les produits que... Vous imaginez de partager ce potentiel incroyable qui est insoupçonné. Moi, je ne soupçonnais pas, je ne savais même pas qu'il existait une banane rose. En fait, je trouve ça très beau le fait qu'une entreprise comme la tienne indirectement valorise la biodiversité, parce que c'est faire connaître aussi des produits organiques, ou cette fameuse banane rose que je ne connaissais pas, et les faire prendre conscience aux gens qu'il y a encore plein de choses qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai, en fait, il y a mille variétés de bananes, de bananiers dans le monde. Et en fait, moi aussi, à travers cette valorisation, je montre aussi aux agriculteurs, peut-être qu'on peut planter d'autres variétés qui sont peut-être moins concurrencées sur le marché. et qui ont un intérêt plus important du point de vue nutritionnel ou beauté pour d'autres usages. C'est ça que j'essaie de leur expliquer. Et nous, on ne valorise pas que les déchets fruits, on valorise tout le bananier, c'est-à-dire la fleur. En fait, on a tout étudié, tous les déchets générés sur la plantation. Et moi, je trouve que le bananier est une herbe intéressante parce que c'est ce qu'on appelle une ressource durable. Il y en a toute l'année, tous les jours, on récolte des bananes sur une plantation. Ça en fait une ressource extrêmement renouvelable parce que c'est des cycles très courts, c'est neuf mois pour mettre au monde un régime de bananes, là où une production liée à un arbre n'est pas durable, parce qu'il faut des années avant que l'arbre soit adulte, produise des fruits, et dans une problématique de tension sur les ressources naturelles et autres, dans les principes de l'éco-extraction, ce qui est aussi super important, c'est d'extraire. des principes actifs, de ressources elles-mêmes durables. Et le bananier, en France, on ne s'en rend pas compte, mais c'est le premier fruit produit dans le monde. Après le maïs, le blé et le riz. Donc c'est la première production mondiale qui génère aussi beaucoup de déchets. Donc c'est un vrai enjeu pour énormément de pays. En France, les consommateurs connaissent principalement la banane cavendish dessert. Donc eux, ils voient une banane jaune. Mais nous, en réalité, dans les pays du centre, le bananier, on utilise la feuille pour cuisiner, la fleur est comestible, la peau est comestible, on mange la banane verte, donc comme une pomme d'éther, un disque glycémique, c'est très bas, pas de gluten. En fait, nous... ce végétal, on a appris à l'utiliser sous toutes ses coutures en fait on sait l'exploiter en cuisine mais aussi en pharmacopée c'est un produit qui est extrêmement généreux et bienveillant, d'ailleurs on l'appelle en Martinique la plante aux mille usages aux mille vertus Parce qu'en fait, toutes ces parties ont un usage traditionnel.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de déchets à part ceux qui sont générés par la production humaine, mais dans le bananier lui-même,

  • Speaker #2

    tout est bon. Tout est bon dans le bananier.

  • Speaker #1

    Et pour revenir un petit peu sur l'idée, ce principe d'idéation, est-ce que tu te souviens du moment, alors il y a eu tous ces signes, effectivement, on t'en parlait au début, mais est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit... Non mais là, là je tiens quelque chose. Là je lâche plus, je m'accroche à cette idée et je vais l'aider à germer parce que là j'ai quelque chose.

  • Speaker #2

    Alors je ne sais pas si j'ai eu ce déclic-là, mais par contre, dans mon parcours, pendant un an j'ai été incubée par les agriculteurs de bananes. Et à l'issue de l'année, ils m'ont dit, Je te relaie. Maintenant que tu as fini ta première étude, parce que moi j'ai fait une étude de faisabilité d'abord, parce que là c'est mon côté très organisé, et ils m'ont dit qu'est-ce que tu veux faire ? Est-ce que tu veux créer ta société ? Ou sinon on t'embauche pour que tu diriges de l'innovation chez nous. Et je crois que c'est à ce moment-là que j'étais confrontée à un choix. Et je me suis dit qu'est-ce que je fais ? Parce que je n'avais pas été conditionnée ou formée pour être entrepreneur. Moi je pense que j'avais été préparée pour être un très bon cadre dirigeant. pas devenir entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur par la force des choses, finalement. C'est presque... En fait, je pense que ça doit arriver à beaucoup de gens. Je pense que c'est peut-être des chocs qui vous font prendre conscience que vous êtes peut-être prêts à le faire, même si je dirigeais des boîtes pour d'autres avant. Et à ce moment-là, je me suis posé la question Qu'est-ce que je fais ? Et tout de suite, j'ai répondu non, je veux créer ma boîte. Et je n'avais plus d'autre choix.

  • Speaker #1

    Tu t'es fait happer par ton propre projet. Tu t'es fait happer par les signes, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, c'est un projet de passion et de cœur. Je dis encore projet, alors que ça fait dix ans. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Mais en fait, pour moi, c'est un peu mon projet de vie. C'est quelque chose, c'est difficile, mais je m'épanouis totalement parce que je fais quelque chose que j'aime. Je rencontre des gens incroyables, j'ai une vision long terme de mon projet et donc en fait je ne peux pas m'arrêter.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments ? Dans tout ce parcours, tu as eu des hésitations, tu t'es dit je ne sais pas si je fais le bon choix ou tu as interprété un choix comme n'étant peut-être pas le meilleur et finalement tu t'es rendu compte qu'il n'y avait pas de mauvais choix, que c'est un choix qui t'a fait faire un bond peut-être à Cadalis, ou en tout cas qui a été constructif.

  • Speaker #2

    La difficulté c'est qu'on est face à soi-même quand on prend une décision. Des fois il faut prendre une décision très rapidement aussi. En fait, il y a deux types de choix, les choix rapides et les choix pas rapides. Mais quoi qu'il en soit, il faut penser très vite et se dire, bon, quelles sont les conséquences de ce choix, et assumer les conséquences. Peut-être que la seule question qui me préoccupe constamment, c'est de me dire, je pense, est-ce que... Est-ce que je dois continuer ou est-ce qu'il faut que je m'arrête ? Je pense que c'est plutôt ça. C'est à quel moment je sais que je vais dans le mur et je dois m'arrêter. C'est ça, en fait. Mais sinon, moi, je mets tout en œuvre pour avancer, donc je fais des choix. Pour le coup, ça, par contre, je prends énormément de décisions. Je me fais beaucoup entourer, parce que je pense que c'est important de ne pas être seule. Donc, j'ai beaucoup de personnes qui m'aident, qui m'accompagnent, que j'appelle, à qui je pose des questions, qui ont plus d'expérience que moi. qui ont aussi eu des galères, parce que je pense que les personnes qui ont eu des parcours d'entrepreneurs compliqués et qui ont réussi, sont des gens extrêmement riches d'enseignement. Donc, j'ai un écosystème autour de moi où on s'appelle mutuellement. Et si je dois prendre une anecdote assez drôle, parce que pour moi, c'est un peu ça la vie, c'est que je me souviens, il y a quelques années, c'était en fin d'année, j'avais envie d'arrêter. Beaucoup d'adversité, j'avais envie d'arrêter. Et j'ai un de mes amis qui me dit, Charlie, viens avec moi aux États-Unis. Je n'y étais jamais allée, j'avais peur. Alors, j'étais allée déjà en Asie toute seule. Et il me dit, Viens avec moi, j'ai un super event, tu vas adorer. Donc, viens avec moi à New York et à Los Angeles. Non, c'était à San Francisco, on était à la Silicon Valley. Et il me dit, Tu vas voir, ça va être génial. Et là, je me dis, à ce moment-là, je me dis, Bon, et là, je prends une décision qui ne peut pas être pas du tout raisonnable, mais je pars avec ce groupe. Et il se trouve qu'à San Francisco, dans le hall de l'hôtel, je discute avec un homme. qui me racontent où ils travaillent. Et en fait, on échange. Et il se trouve que c'était l'invité d'honneur du symposium qu'en plus, mon pote qui m'avait invité m'avait mis speaker.

  • Speaker #1

    Je ne savais pas ! Le piège.

  • Speaker #2

    Le piège. Donc, en fait, je pitch ma start-up et cette personne, en fait, était à l'époque le vice-président mondial de la recherche, Johnson Johnson, qui, en fait, était en train de lancer un incubateur. Et en fait, son bras droit, son bras droit était allemand et il vient me voir il me fait Shirley t'as beaucoup discuté avec lui il adore ce que tu fais est-ce que tu as pris sa carte ? je mais je lui ai donné la mienne il m'a dit non t'as pas compris enfin t'as pas pris sa carte ? je lui ai dit mais il a mon contact et il m'a dit bon Shirley maintenant t'arrêtes tes conneries on est européens tu vas te lever de ta chaise et tu vas aller prendre sa carte parce qu'en fait je pense que les français on n'est pas assez audacieux et pour le coup j'y suis allée et c'est devenu mon partenaire c'est incroyable en fait et finalement je me suis lancée aux Etats-Unis et comme quoi une décision, parfois un peu folle, peut changer votre vie. Il faut juste oser, en fait.

  • Speaker #1

    Un peu folle, et puis même, on pourrait dire, presque anecdotique. New York, c'est un beau voyage, mais est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais pas ? En allant à New York, tu n'imaginais pas forcément que ça allait être la porte ouverte aux États-Unis pour Canalys.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    ne jamais dire non y aller oui c'est ça,

  • Speaker #2

    il faut oser j'ai appris ça aux Etats-Unis,

  • Speaker #1

    il faut être bold il faut oser est-ce que tu peux nous faire parce que Cadalie c'est grand c'est un bel écosystème comme tu le disais est-ce que tu peux essayer de résumer pour toi, qu'est-ce que c'est en termes d'équipe en termes de de lieu aussi de lieu de recherche, de bureau d'implantation

  • Speaker #2

    En fait, comme on a plusieurs activités, on a plusieurs équipes. On a une équipe qui est dédiée à la recherche. Notamment une jeune femme qui fait un doctorat dessus. Donc en fait, on a une équipe qui est plutôt process, activité biologique. On a une équipe qui est plutôt, on va dire, développement produit, et qui est plutôt dans l'application. On va dire que j'ai une équipe qui est plutôt R, recherche, et une équipe qui est plutôt D, développement. En fait, on est majoritairement, on a des profils ingénieurs et chercheurs, parce qu'on développe beaucoup d'intérêts. et intellectuelle. Donc on a une implantation à la fois entre la Martinique et la métropole. On a un projet de construction d'usine qu'on voudrait lancer pour justement faire de l'éco-extraction sur site en Martinique, parce qu'on a envie de contribuer au développement économique de notre territoire et qu'on a une expertise qu'on veut ramener au pays. On est une équipe majoritairement féminine. J'ai vraiment beaucoup de chance. J'ai une équipe extrêmement soudée. extrêmement engagée. Moi, je manage, je suis très exigeante, mais je manage beaucoup par l'amour. Parce que je pense qu'on passe beaucoup de temps sur son lieu de travail, il faut pouvoir créer un cadre, même si on a beaucoup de stress, parce que nous, on le voit énormément, mais au moins qu'on se sente...

  • Speaker #0

    respectée. Et il y a aussi une chose que j'ai toujours trouvée, moi qui suis descendante d'esclaves, je trouve que ce qui est dommage dans ce monde, c'est que quand on va au travail, pour moi, c'est un peu comme un esclavage. C'est-à-dire qu'il faut respecter des horaires, je comprends, parce qu'il y a des postes où on est obligé de le faire. Mais en tout cas, devoir demander l'autorisation pour aller faire une pause, ou aller si on a un rendez-vous important, un enfant malade, je trouve que c'est dommage. Parce qu'en réalité, on peut faire confiance. Moi, en tout cas, j'ai confiance en mon équipe et elle me le rend vraiment bien. Et chacun gère son télétravail ou pas. En réalité, ça se passe très bien. Les gens sont plutôt au travail, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Alors, la dernière question que j'aime bien poser, on est sur ce podcast qui s'appelle The Fabricants. Qu'est-ce que tu fabriques avec Cadalis ?

  • Speaker #0

    Avec Catalyse, on fabrique, on va dire trois choses. Des données scientifiques qui nous permettent, avec ces données, de développer des ingrédients éco-responsables, objectivés, et des produits cosmétiques, comme ça en fait. C'est ça, c'est comment on peut partir de données scientifiques, développer des ingrédients très concrètement. et après de les formuler dans des produits, qu'ils soient cosmétiques, alimentaires ou nutraceutiques.

  • Speaker #1

    Ok, et tu fabriques aussi, je trouve, beaucoup de visibilité, on en parlait au début, beaucoup de visibilité à un produit finalement méconnu, en tout cas en métropole, et certainement dans le reste du monde, et beaucoup de visibilité aussi à ce que tu appelles ce capitalisme inclusif. qui est très important pour toi et qui est vraiment véhiculé à travers toutes les entreprises de ton entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais encore une fois, je pense que c'est une question de générosité. Je suis, je pense, l'antithèse du narcissisme, en fait. Je pense que la plupart des crashs qu'on a eus dans le monde, c'était lié à des visions très financières de sociétés ou de personnes qui voulaient s'enrichir individuellement. Et je pense que les beaux projets de demain seront des projets collaboratifs où l'intérêt commun sera la priorité. On peut développer une entreprise prospère en respectant notre écosystème, l'environnement ou les gens. Je pense que c'est possible. Il serait peut-être temps de se concentrer sur des vraies valeurs. qui sont importantes, surtout maintenant, parce que c'est maintenant qu'il faut agir, ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Travailler en bonne intelligence et avec bienveillance, ça n'empêche pas d'avoir des entreprises à succès.

  • Speaker #0

    C'est possible. Ce n'est pas incompatible. Exactement, ce n'est pas incompatible et je pense que c'est quelque chose qu'on nous demandera demain, demain de plus en plus. On demandera aux entreprises de s'assurer, de mettre tout en œuvre pour les... L'équilibre de la nature, l'équilibre de ses collaborateurs et de ses consommateurs. Donc nous, en fait, je n'ai pas fait une entreprise pour le consommateur. J'ai fait une entreprise pour exploiter, entre guillemets, d'une façon éco-responsable des ressources disponibles, aider en fait un écosystème et proposer aux consommateurs des produits à la fois efficaces et éco-responsables. Je suis partie de ce que pouvait nous offrir la nature et j'ai regardé comment je pouvais l'exploiter d'une façon éco-consciente

  • Speaker #1

    et qu'est-ce que je pouvais proposer aux consommateurs à apprécier cette ressource mais le point de départ ça n'a pas été le consommateur ça a été le bénénieur Où est-ce qu'on peut te retrouver Charly sur les réseaux ? Toi ou Alors

  • Speaker #0

    On est sur les réseaux sociaux, Canalys sur Instagram, Facebook, LinkedIn aussi. On a notre propre site internet, canalys.com.

  • Speaker #1

    Et le site est très, très agréable. Donc, j'invite tout le monde à aller y faire un tour. On y apprend plein, plein de choses. Je mettrai tous les liens dans les notes de l'épisode. Merci beaucoup, Shirley, pour ton temps, pour toute ta générosité.

  • Speaker #0

    Merci, Priscilla. Merci. J'espère que j'ai apporté la banane aux auditeurs.

  • Speaker #2

    oui je n'en doute pas je n'en doute pas merci Priscilla merci Shirley à bientôt à bientôt et voilà c'est la fin de ce premier épisode de The Fabricants merci de votre écoute et un grand merci à Shirley et à Cadalis d'ailleurs si vous nous suivez sur Instagram une surprise vous attend Si ça vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir et permet une plus grande visibilité au podcast mais aussi aux projets que je vous présenterai. Vous pouvez suivre l'actualité de The Fabricants en vous abonnant à la newsletter ou en me suivant sur LinkedIn ou Instagram. Je vous laisse tous les liens dans les notes de l'épisode. Cheers et à bientôt pour la suite de la saison 1, Poisonnement de The Fabricants.

Description

Découvrez le parcours de Shirley Billot, qui crée en 2012 la société Kadalys pour développer l'étude et la science du bananier, un arbre ressource dont toutes les composantes sont utilisables. Cuisine, pharmacopée...
Shirley innove en conduisant des recherches autour de ce végétal et en isolant trois bio-actifs, que l'on retrouve dans sa marque de cosmétiques sains et éthiques. Au-delà de produits d'excellence, elle remet en question et propose des solutions concrètes à la filière agricole de la banane en Martinique, avec la mise en place d'un écosystème d'upcycling directement auprès des agriculteurs.

Retrouvez Kadalys sur :
Le site web : https://kadalys.com/
Instagram : https://www.instagram.com/kadalys/
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Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue sur The Fabricants. Dans ce podcast, sous forme d'interview ou en solo, je vous présente des créateurs, créatrices et porteurs de projets qui imaginent des objets, de nouvelles matières, de nouveaux regards et de nouveaux espaces vers de nouveaux possibles. Vos gestes, design, santé, tradition ou innovation, dans cette saison 1 de The Fabricants, que j'ai appelée foisonnement, on décloisonne, on décilote, on découvre des projets reliés par leurs belles intentions et l'excellence de leur réalisation. Je suis Priscillia Guillot, marketer et copywriter, curieuse et sensible aux projets pleins de sens. Aujourd'hui, pour ce tout premier épisode de The Fabricants, j'ai la chance de recevoir Shirley Billot pour son entreprise Cadalis, fondée en 2012. Un nouveau regard sur la banane. Bienvenue sur The Fabricants.

  • Speaker #1

    Bonjour Charly.

  • Speaker #2

    Bonjour Priscilla.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de te recevoir aujourd'hui sur ces tout premiers épisodes de The Fabricants pour parler de Cadalis, qui est certes une marque de cosmétiques, mais on va le voir, c'est plein plein d'autres choses que tu as réussi à mettre en place au cours de ces dix dernières années. Mais avant de rentrer dans les détails, je vais te laisser te présenter avec tes propres mots. Qui es-tu ? Que fais-tu ? Et pour qui ou pourquoi est-ce que tu as décidé d'entreprendre ?

  • Speaker #2

    Alors, je suis Charley, je pense que, j'estime que je suis une femme du monde. J'ai eu la chance de naître en Afrique de l'Est, de grandir dans plusieurs endroits. Avant de rentrer m'épanouir en Martinique, d'où ma mère est originaire, et j'ai la chance d'avoir toujours grandi dans des environnements avec beaucoup de nature, avec des parents très engagés qui m'ont, je pense, donné des très bonnes valeurs sur l'impact qu'on a et la bienveillance. Voilà, et je suis une entrepreneur engagée. pour des causes que j'estime être un peu fondamentales pour les années qui viennent, c'est-à-dire comment laisser une empreinte aux autres générations, comment en étant sur Terre, on peut contribuer d'une façon positive à la fois à l'économie, mais aussi à la fois à l'évolution de la planète. Donc voilà, j'avais envie, à l'approche de la quarantaine, de devenir entrepreneur pour justement réaliser et de... une vision, mes rêves et mes ambitions.

  • Speaker #1

    Et alors, toutes tes questions chez toi et chez Cadaly, ce ne sont pas tout, mais deux bananes. Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu comment tu utilises ce produit et comment tu l'as découvert ?

  • Speaker #2

    Alors, si je dois commencer par comment je l'ai découvert, c'est quelque chose qui n'est pas très rationnel, et d'ailleurs c'est ce qui m'a aussi poussée à devenir entrepreneur. D'abord, c'est une étape de ma vie où j'avais eu une mauvaise expérience professionnelle avec un employeur qui m'a poussée à me remettre en cause et à peut-être faire des choix plus... Avant, je reconnais que je faisais beaucoup mes emplois pour la rémunération, sans donner de sens à ce que je faisais. Et au final, quand ça ne se passe pas forcément bien, on se remet pas mal en cause, parce que rien ne justifie certains comportements, alors qu'on travaille très bien. Et finalement, ça m'a poussée à me recentrer sur moi-même et à regarder ce que j'avais vraiment envie de faire. Il se trouve qu'à ce moment-là, moi je crois beaucoup, alors j'appelle ça des signes, mais... Aux États-Unis, on va dire le serendipity ou la synchronicité. C'est à ce moment-là, je lis des études scientifiques sur la banane. Faut pas me demander pourquoi, moi c'est un peu ma passion. J'adore lire des études scientifiques. Voilà, je lis. Et j'en lis sur la caractérisation de la peau de banane. Je sais pas pourquoi, dans ma tête, ça fait un petit... Donc, je creuse. Je creuse le sujet. Je tombe sur des articles sur comment d'autres pays valorisent les déchets. Moi, je me... J'ai toujours été très engagée, donc je trouve ça intéressant. Et en fait, ça dure trois semaines, je fais une note, je crois que je lis ma présence d'études. Et là arrive la synchronicité. C'est qu'à l'époque, ma mère, qui avait une émission de télé en Martinique sur l'engagement, l'écologie, l'économie, interview le président de la filière banane. Et c'est drôle, parce que là, je me les tiens, c'est étonnant. Elle me dit viens avec moi Donc je viens, je les écoute, on échange. sur leurs enjeux, leurs problématiques, d'avoir de plus en plus de déchets, notamment à cause des changements climatiques, d'avoir la pression aussi de la banane pas chère qui vient de notre pays, des problèmes de normes qui ne sont pas très justes pour les agriculteurs français, de toute façon, en général. Et je lui dis Mais tu sais que dans les bananes et dans le bananier, tu as des molécules extrêmement intéressantes que vous pourriez valoriser différemment en les transformant. et il me dit écoute reviens me voir avec un projet ton projet et en fait à l'époque je n'avais pas de projet juste j'ai fait une étude entre guillemets pour mon propre satisfaction personnelle et il se trouve que dans les mêmes temps je rencontre le président du CIRAD qui est un centre de recherche agronomique spécialisé dans la banane je vois des signes de bananes partout Je ne sais pas, ça devient comme une évidence. Je suis envoûtée, en fait.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, c'est arrivé dans ton activité réticulaire, comme on dit, tu voyais partout ce projet banal.

  • Speaker #2

    Oui, c'est ça. Je vais à Londres pour un week-end. Il y a une campagne du pub avec des éoliennes en forme de peau de banane. Et là, je me dis, en sortant de l'avion, encore un signe. Je vais dans une chambre d'hôtel dans le sud. Ce n'était pas dans l'été. Et dans ma chambre, il y a des gravures anciennes de bananiers, en France. Et là, je dis à l'hôtel, mais toutes les chambres sont comme ça. Pourquoi la mienne ? Je ne sais pas. et donc pour le coup je me suis dit ok je sais pas le destin met devant moi des signes alors j'ai trouvé ça très curieux moi je crois aussi c'est ma double culture je crois peut-être en des choses bref et donc pour le coup je me dis pourquoi pas creusons et pour le coup comme je suis quand même quelqu'un de très rationnel je lance un programme de recherche pour regarder si c'est viable économiquement et scientifiquement d'extraire des principes actifs et comment le faire et donc ça part comme ça en fait

  • Speaker #1

    Et quel est ton parcours quand tu dis je lance un programme de recherche ? Comment est-ce que tu as fait ? Comment est-ce qu'on sait faire ça ?

  • Speaker #2

    Alors, c'est là aussi le challenge, c'est qu'en fait, je pense qu'en France, on a tendance à nous dire qu'on est dans une case et qu'on n'en sort pas. Et moi, je pense que je suis très anglo-saxonne dans ma façon de penser. C'est que moi, j'ai fait un bac scientifique, j'ai une appétence pour les sciences depuis très longtemps, mais à l'époque, moi, quand j'ai quitté la Martinique pour venir étudier en France, il y a plein de métiers que je ne connaissais pas, parce que mine de rien, on est quand même un peu contraint par son propre capital culturel. C'est un peu moins le cas maintenant, parce qu'avec Internet, je pense que les jeunes sont beaucoup plus au courant de plein de choses. Mais il y a quelques années, en tout cas moi, parce que maintenant j'ai 50 ans, quand je suis arrivée, il n'y avait pas Internet. Moi, je viens d'une famille, mon père était dans l'armée, ma mère dans la politique. Donc forcément, j'avais un espace très contraint. Et donc, je suis des études d'économie parce que j'aime les maths. Et après, je fais une carrière totalement différente. Je fais du conseil pendant huit ans. beaucoup dans le milieu de l'industrie et de la pharma, donc je garde quand même une appétence, un lien avec les domaines que j'aime bien. Et puis après, je rentre travailler aux Antilles pendant cinq ans, et entre autres, je fais de la distribution en pharma. Donc je garde toujours ce lien avec des produits techniques, parce que j'aime la technicité des produits. Et en fait, quand je lance ce projet, je ne me mets aucun frein. D'abord parce que j'avais fait tout un dossier, parce que moi, après j'ai fait de la sélection de projet, donc je pense que j'ai peut-être des facilités. Après, j'ai des facilités aussi. Je suis hyper active, je dors très peu et je lis énormément de choses. Moi, je peux passer d'un sujet à l'autre sans aucun problème. Pour le coup, je crée un programme de recherche que je soumets au président du CIRAD. Il me dit, écoute, c'est super intéressant. Et il me dit, il pensait que j'étais en dernière année de science ou autre, et il me dit, c'est intéressant, mais tu veux chercher trop de choses. Et dans la recherche, il faut poser une question et chercher à répondre à la question. Et donc j'ai dit, ok, ça j'ai compris. Et donc en fait, j'ai concentré toutes mes données en un objectif précis. Et j'ai lancé un programme de recherche. Mais en vrai, pour moi, ça reste de la science. Moi, j'ai quand même tout un background de science, notamment mathématiques. Et pour moi, ça reste de la logique. Et puis, moi, je n'y connaissais rien au monde de la beauté. Je ne viens pas du monde de la beauté. Et je ne viens pas du monde du marketing. Et en fait, c'est des couches que j'ai rajoutées dans mon profil. Et en fait c'est étonnant parce que maintenant, avec le recul, ce que je trouve assez drôle, c'est de voir qu'en étant partie de rien mais de mes propres capacités, et je pense qu'on peut se dépasser, et je pense qu'on est tous capables de le faire, si on regarde dix ans après, je suis administrateur de la Fébéa, qui est le syndicat français des marques de beauté. Je suis présidente de la Cosmétique Vallée Martinique, alors que je ne viens pas du tout de cet univers.

  • Speaker #1

    Oui, en fait, on se met parfois beaucoup... Et c'est vrai, je suis d'accord avec toi, beaucoup en France, il y a une culture, je pense... très différentes chez les anglo-saxons, mais en fait, on ne s'autorise pas, on a cette problématique de légitimité où on ne va pas s'autoriser à faire quelque chose, une chose pour laquelle on n'a pas été formé, où on n'a pas un diplôme ou un papier qui dit qu'on peut le faire. Et parfois, il faut s'autoriser aussi à sortir de ses propres sentiers battus et explorer, et on ne sait jamais ce que l'avenir peut réserver. En effet, c'est une superbe histoire que celle de Cadalys, mais la tienne aussi, et tout ce que tu apportes, parce que justement... Au-delà, on connaît peut-être Cadalys, la marque de cosmétiques dont on va parler. Est-ce que tu peux nous décrire d'ailleurs quelles sont les valeurs de cette marque de cosmétiques ? Et puis on reviendra après sur tout l'écosystème Cadalys qui va au-delà.

  • Speaker #2

    Alors nos valeurs, c'est des valeurs d'entreprise. La première, c'est l'upcycling. C'est comment avoir un impact sur l'environnement en réduisant les déchets. Alors, ça peut paraître anecdotique, mais en réalité, il y a un projet qui s'appelle le projet Drawdown, qui est un projet anglo-saxon, qui a été monté par des activistes, mais aussi des économistes, et qui démontre que la solution numéro un pour avoir un impact concret sur le changement climatique, c'est de réduire les déchets. Donc, en fait, nous, on le fait naturellement. J'ai pris connaissance de ce programme après. Mais moi, ça m'a interpellée pour deux raisons, les déchets. D'une part, parce que moi, je viens d'une île. Donc nos ressources sont limitées. Ensuite, on est confronté au changement climatique, avec des cyclones de plus en plus chaque année. Et quand on a un cyclone, on a beaucoup de déchets sur les plantations. Donc en réalité, le déchet devient une opportunité. En tout cas, il faut s'en préoccuper, parce que sinon... on va se retrouver économiquement fragilisés par ce genre de cataclysme. Et puis il y a aussi un autre aspect dans le déchet, c'est que quand on n'a pas de ressources, quand on n'a pas de fortune personnelle ou de terrain, ça permet aussi aux personnes d'avoir accès à l'entrepreneuriat sans avoir forcément des plantations, parce qu'en fait on récupère un déchet, donc quelque part on rend service aussi à nos partenaires. Et donc pour moi, je voyais un double effet en fait, c'était avoir un impact et en même temps c'était aussi un fait, je ne suis pas agricultrice, je n'ai pas de plantation, je n'avais pas de fond. Et donc en fait, quand je suis venue voir la première banane et que je leur ai proposé de valoriser leurs déchets, ils ont dit oui tout de suite en fait. Donc ça c'est notre première valeur, c'est l'upcycling. Alors nous on travaille sur les pertes alimentaires sur les plantations ou l'industrie, nous on ne fait pas de l'upcycling sur des déchets de nos propres habitations personnelles. pour deux raisons. D'une part, parce qu'on ne peut pas tracer d'où vient le déchet chez un particulier, comment ça a été stocké, on ne sait pas. Donc, il y a un problème de sécurité, même alimentaire, pour en faire un produit obsèque, et donc un produit à haute valeur ajoutée pour la beauté ou l'alimentation. Oui,

  • Speaker #1

    avec beaucoup de normes à respecter.

  • Speaker #2

    C'est ça. Ensuite, moi, j'estime personnellement que je préfère soutenir les agriculteurs. Parce que la perte alimentaire, c'est le déchet parce que l'acheteur ne veut pas l'acheter, parce que le fruit n'est pas calibré. Alors que le déchet, c'est l'individu, c'est vous, en fait, c'est nous qui choisissons de générer un déchet. On pourrait ne pas le générer. Donc moi, je préfère en priorité soutenir le déchet à son origine, pour des raisons de traçabilité, aussi pour soutenir des agriculteurs, qui en fait arrivent à un de nos deuxièmes engagements, c'est un capitalisme inclusif. C'est que moi je pars du principe que beaucoup de mots de nos sociétés actuelles existent parce que beaucoup de gens font du capitalisme égocentré, narcissique, moi j'appelle ça comme ça, parce qu'ils le font pour leurs propres intérêts. Alors qu'en réalité, aujourd'hui, je pense que l'entreprise, l'entrepreneur, on a un rôle important, il n'y a pas que l'État. Nous avons un rôle important en tant qu'entrepreneurs pour proposer aux consommateurs des produits éco-responsables. Et ça, ça passe aussi par travailler en réseau, en écosystème. Je pense qu'on est plus forts ensemble et que les problématiques de mondialisation font que, nous en France, on devrait travailler plus ensemble pour conquérir d'autres marchés, plutôt que de vouloir être trop individuels. Donc il se trouve que moi, j'ai mis en place un écosystème autour de moi, avec des centres de recherche, des agriculteurs, pour travailler ensemble, pour développer des innovations ensemble. Le capitalisme inclusif, c'est aussi un... En fait, d'ailleurs, la filière banane est au capital d'une de mes sociétés. 100% des agriculteurs, pas juste un, 100%. Parce que ça, c'est le vrai engagement, si on veut vraiment aider les filières agricoles. Et puis, on soutient beaucoup les femmes. Les carrières des femmes dans les métiers de la science, pour deux raisons. Il y a peu de femmes en sciences, et surtout avec les changements d'orientation qui avaient été pris par les ministères de l'éducation, de moins en moins de femmes dans des carrières scientifiques. Donc nous, nous privilégions les femmes dans ces métiers. Nos doctorants sont des femmes, et on soutient aussi beaucoup la diversité. Et aussi, former les femmes, c'est très important parce qu'on s'est aussi rendu compte dans le projet de Jodan que la formation des femmes... L'éducation des femmes, la formation des femmes, c'est un des piliers pour avoir un impact sur le changement climatique. Parce que la femme est au cœur d'énormément de choses dans le foyer, dans les gestes écoresponsables. Il y a une certaine bienveillance par la transmission. Et donc nous, on s'appuie aussi sur ça. Et puis le dernier, c'est la chimie verte. c'est comment produire sans impact, avec un impact plus faible, en suivant les principes de l'éco-extraction.

  • Speaker #1

    Je trouve que quand on connaît un petit peu la gamme Cadalys, ou quand on tombe sur le site internet, je trouve que c'est une très belle porte d'entrée, parce qu'on entre justement par cette chimie verte et des produits très très clean, tu en parleras peut-être, et ensuite on ouvre vraiment cette porte sur tout l'écosystème que tu as construit. Et comme tu le disais au début, avant qu'on commence à enregistrer l'entretien, c'était pour toi vraiment la science, ça a été la porte d'entrée. L'idée première n'était pas une gamme de produits cosmétiques. La gamme de produits cosmétiques, c'est un produit issu de cette entreprise et entrepreneuriat vertueux.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, la science a été le point de départ parce qu'arrivant des Antilles, sur le Bananier, je me suis dit Oh mon Dieu, je vais avoir beaucoup de freins De toute façon, je pense sincèrement qu'une des voies de l'avenir de nos territoires, et je parle des territoires excentrés, notamment nous, je parle de la Martinique ou la Guadeloupe, c'est l'innovation. On a une réserve, on fait partie des hotspots mondiaux de biodiversité. On est une des ressources, enfin une des sources de ressources génétiques importantes pour la France, mais qu'on n'exploite pas. Et donc pour moi, la science... C'est une façon aussi de protéger nos savoir-faire, d'innover et de pouvoir créer de la richesse. Et cette science permettait aussi de valider des usages traditionnels, parce qu'on utilise le bananier pour plein de raisons, nous aux Antilles. On l'utilise pour traiter l'eczéma, le psoriasis, pour cicatriser des blessures. On utilise même la fleur pour baisser la température naturellement, notamment chez les femmes enceintes. Il y a plein d'usages traditionnels. Et en fait, ce qui est important, c'est de mixer la tradition, l'innovation, le côté ancestral avec le côté innovant. Et donc, la science était le point de départ. Sur la chimie du bananier, ensuite on a étudié les différents modes d'extraction, entre les traditionnels et les modes d'extraction innovants. Et nous, à la base, on fait de la recherche en santé. On travaille sur le syndrome métabolique, qui sont toutes les maladies liées à l'inflammation et qui causent obésité, hypertension, AVC, le diabète, qui sont un peu les maux de nos siècles par la malbouffe. De cette recherche, puisqu'en fait, au final... Une tache pigmentaire, c'est une réaction inflammatoire. L'eczéma, le brasier, c'est pareil. À partir de nos recherches, on développe des ingrédients pour la beauté, mais également la food et les nutraceutiques bientôt. Pour la food, un exemple, on vient de développer en labo, ça nous a duré un an et demi, et on a produit un composé aromatique extrait 100% sans solvant chimique pour les rhum clément qui vont sortir une liqueur à la banane avec leur propre déchet de banane. Mais on développe aussi des ingrédients pour la beauté, notamment pour donner un ordre d'idée, on a développé des huiles, on est les seuls au monde à faire ça, de bananes. Donc on a extrait l'huile de la banane rose, qui est une banane qui est plus rare, mais qui est extrêmement intéressante. Et cette banane, quand on extrait l'huile, notre extrait a un pouvoir antioxydant qui est 4500 fois supérieur à l'huile d'argan. Donc ce n'est pas juste une fois, c'est 4500 fois. Et on a déposé trois brevets sur les vertus des pigmentants, donc anti-tâche, apaisante et anti-âge. de nos trois ingrédients qui sont bananes vertes, jaunes et roses.

  • Speaker #1

    Oui, donc c'est aussi, ce que je trouve très beau, c'est aussi cette idée de faire connaître, de partager à travers la recherche, mais aussi les produits que... Vous imaginez de partager ce potentiel incroyable qui est insoupçonné. Moi, je ne soupçonnais pas, je ne savais même pas qu'il existait une banane rose. En fait, je trouve ça très beau le fait qu'une entreprise comme la tienne indirectement valorise la biodiversité, parce que c'est faire connaître aussi des produits organiques, ou cette fameuse banane rose que je ne connaissais pas, et les faire prendre conscience aux gens qu'il y a encore plein de choses qu'on ne connaît pas.

  • Speaker #2

    Oui, c'est vrai, en fait, il y a mille variétés de bananes, de bananiers dans le monde. Et en fait, moi aussi, à travers cette valorisation, je montre aussi aux agriculteurs, peut-être qu'on peut planter d'autres variétés qui sont peut-être moins concurrencées sur le marché. et qui ont un intérêt plus important du point de vue nutritionnel ou beauté pour d'autres usages. C'est ça que j'essaie de leur expliquer. Et nous, on ne valorise pas que les déchets fruits, on valorise tout le bananier, c'est-à-dire la fleur. En fait, on a tout étudié, tous les déchets générés sur la plantation. Et moi, je trouve que le bananier est une herbe intéressante parce que c'est ce qu'on appelle une ressource durable. Il y en a toute l'année, tous les jours, on récolte des bananes sur une plantation. Ça en fait une ressource extrêmement renouvelable parce que c'est des cycles très courts, c'est neuf mois pour mettre au monde un régime de bananes, là où une production liée à un arbre n'est pas durable, parce qu'il faut des années avant que l'arbre soit adulte, produise des fruits, et dans une problématique de tension sur les ressources naturelles et autres, dans les principes de l'éco-extraction, ce qui est aussi super important, c'est d'extraire. des principes actifs, de ressources elles-mêmes durables. Et le bananier, en France, on ne s'en rend pas compte, mais c'est le premier fruit produit dans le monde. Après le maïs, le blé et le riz. Donc c'est la première production mondiale qui génère aussi beaucoup de déchets. Donc c'est un vrai enjeu pour énormément de pays. En France, les consommateurs connaissent principalement la banane cavendish dessert. Donc eux, ils voient une banane jaune. Mais nous, en réalité, dans les pays du centre, le bananier, on utilise la feuille pour cuisiner, la fleur est comestible, la peau est comestible, on mange la banane verte, donc comme une pomme d'éther, un disque glycémique, c'est très bas, pas de gluten. En fait, nous... ce végétal, on a appris à l'utiliser sous toutes ses coutures en fait on sait l'exploiter en cuisine mais aussi en pharmacopée c'est un produit qui est extrêmement généreux et bienveillant, d'ailleurs on l'appelle en Martinique la plante aux mille usages aux mille vertus Parce qu'en fait, toutes ces parties ont un usage traditionnel.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas de déchets à part ceux qui sont générés par la production humaine, mais dans le bananier lui-même,

  • Speaker #2

    tout est bon. Tout est bon dans le bananier.

  • Speaker #1

    Et pour revenir un petit peu sur l'idée, ce principe d'idéation, est-ce que tu te souviens du moment, alors il y a eu tous ces signes, effectivement, on t'en parlait au début, mais est-ce que tu te souviens du moment où tu t'es dit... Non mais là, là je tiens quelque chose. Là je lâche plus, je m'accroche à cette idée et je vais l'aider à germer parce que là j'ai quelque chose.

  • Speaker #2

    Alors je ne sais pas si j'ai eu ce déclic-là, mais par contre, dans mon parcours, pendant un an j'ai été incubée par les agriculteurs de bananes. Et à l'issue de l'année, ils m'ont dit, Je te relaie. Maintenant que tu as fini ta première étude, parce que moi j'ai fait une étude de faisabilité d'abord, parce que là c'est mon côté très organisé, et ils m'ont dit qu'est-ce que tu veux faire ? Est-ce que tu veux créer ta société ? Ou sinon on t'embauche pour que tu diriges de l'innovation chez nous. Et je crois que c'est à ce moment-là que j'étais confrontée à un choix. Et je me suis dit qu'est-ce que je fais ? Parce que je n'avais pas été conditionnée ou formée pour être entrepreneur. Moi je pense que j'avais été préparée pour être un très bon cadre dirigeant. pas devenir entrepreneur. Je suis devenue entrepreneur par la force des choses, finalement. C'est presque... En fait, je pense que ça doit arriver à beaucoup de gens. Je pense que c'est peut-être des chocs qui vous font prendre conscience que vous êtes peut-être prêts à le faire, même si je dirigeais des boîtes pour d'autres avant. Et à ce moment-là, je me suis posé la question Qu'est-ce que je fais ? Et tout de suite, j'ai répondu non, je veux créer ma boîte. Et je n'avais plus d'autre choix.

  • Speaker #1

    Tu t'es fait happer par ton propre projet. Tu t'es fait happer par les signes, en fait.

  • Speaker #2

    Oui, en fait, c'est un projet de passion et de cœur. Je dis encore projet, alors que ça fait dix ans. Je ne sais pas pourquoi, d'ailleurs. Mais en fait, pour moi, c'est un peu mon projet de vie. C'est quelque chose, c'est difficile, mais je m'épanouis totalement parce que je fais quelque chose que j'aime. Je rencontre des gens incroyables, j'ai une vision long terme de mon projet et donc en fait je ne peux pas m'arrêter.

  • Speaker #1

    Est-ce qu'il y a eu des moments ? Dans tout ce parcours, tu as eu des hésitations, tu t'es dit je ne sais pas si je fais le bon choix ou tu as interprété un choix comme n'étant peut-être pas le meilleur et finalement tu t'es rendu compte qu'il n'y avait pas de mauvais choix, que c'est un choix qui t'a fait faire un bond peut-être à Cadalis, ou en tout cas qui a été constructif.

  • Speaker #2

    La difficulté c'est qu'on est face à soi-même quand on prend une décision. Des fois il faut prendre une décision très rapidement aussi. En fait, il y a deux types de choix, les choix rapides et les choix pas rapides. Mais quoi qu'il en soit, il faut penser très vite et se dire, bon, quelles sont les conséquences de ce choix, et assumer les conséquences. Peut-être que la seule question qui me préoccupe constamment, c'est de me dire, je pense, est-ce que... Est-ce que je dois continuer ou est-ce qu'il faut que je m'arrête ? Je pense que c'est plutôt ça. C'est à quel moment je sais que je vais dans le mur et je dois m'arrêter. C'est ça, en fait. Mais sinon, moi, je mets tout en œuvre pour avancer, donc je fais des choix. Pour le coup, ça, par contre, je prends énormément de décisions. Je me fais beaucoup entourer, parce que je pense que c'est important de ne pas être seule. Donc, j'ai beaucoup de personnes qui m'aident, qui m'accompagnent, que j'appelle, à qui je pose des questions, qui ont plus d'expérience que moi. qui ont aussi eu des galères, parce que je pense que les personnes qui ont eu des parcours d'entrepreneurs compliqués et qui ont réussi, sont des gens extrêmement riches d'enseignement. Donc, j'ai un écosystème autour de moi où on s'appelle mutuellement. Et si je dois prendre une anecdote assez drôle, parce que pour moi, c'est un peu ça la vie, c'est que je me souviens, il y a quelques années, c'était en fin d'année, j'avais envie d'arrêter. Beaucoup d'adversité, j'avais envie d'arrêter. Et j'ai un de mes amis qui me dit, Charlie, viens avec moi aux États-Unis. Je n'y étais jamais allée, j'avais peur. Alors, j'étais allée déjà en Asie toute seule. Et il me dit, Viens avec moi, j'ai un super event, tu vas adorer. Donc, viens avec moi à New York et à Los Angeles. Non, c'était à San Francisco, on était à la Silicon Valley. Et il me dit, Tu vas voir, ça va être génial. Et là, je me dis, à ce moment-là, je me dis, Bon, et là, je prends une décision qui ne peut pas être pas du tout raisonnable, mais je pars avec ce groupe. Et il se trouve qu'à San Francisco, dans le hall de l'hôtel, je discute avec un homme. qui me racontent où ils travaillent. Et en fait, on échange. Et il se trouve que c'était l'invité d'honneur du symposium qu'en plus, mon pote qui m'avait invité m'avait mis speaker.

  • Speaker #1

    Je ne savais pas ! Le piège.

  • Speaker #2

    Le piège. Donc, en fait, je pitch ma start-up et cette personne, en fait, était à l'époque le vice-président mondial de la recherche, Johnson Johnson, qui, en fait, était en train de lancer un incubateur. Et en fait, son bras droit, son bras droit était allemand et il vient me voir il me fait Shirley t'as beaucoup discuté avec lui il adore ce que tu fais est-ce que tu as pris sa carte ? je mais je lui ai donné la mienne il m'a dit non t'as pas compris enfin t'as pas pris sa carte ? je lui ai dit mais il a mon contact et il m'a dit bon Shirley maintenant t'arrêtes tes conneries on est européens tu vas te lever de ta chaise et tu vas aller prendre sa carte parce qu'en fait je pense que les français on n'est pas assez audacieux et pour le coup j'y suis allée et c'est devenu mon partenaire c'est incroyable en fait et finalement je me suis lancée aux Etats-Unis et comme quoi une décision, parfois un peu folle, peut changer votre vie. Il faut juste oser, en fait.

  • Speaker #1

    Un peu folle, et puis même, on pourrait dire, presque anecdotique. New York, c'est un beau voyage, mais est-ce que j'y vais, est-ce que j'y vais pas ? En allant à New York, tu n'imaginais pas forcément que ça allait être la porte ouverte aux États-Unis pour Canalys.

  • Speaker #2

    Non.

  • Speaker #1

    ne jamais dire non y aller oui c'est ça,

  • Speaker #2

    il faut oser j'ai appris ça aux Etats-Unis,

  • Speaker #1

    il faut être bold il faut oser est-ce que tu peux nous faire parce que Cadalie c'est grand c'est un bel écosystème comme tu le disais est-ce que tu peux essayer de résumer pour toi, qu'est-ce que c'est en termes d'équipe en termes de de lieu aussi de lieu de recherche, de bureau d'implantation

  • Speaker #2

    En fait, comme on a plusieurs activités, on a plusieurs équipes. On a une équipe qui est dédiée à la recherche. Notamment une jeune femme qui fait un doctorat dessus. Donc en fait, on a une équipe qui est plutôt process, activité biologique. On a une équipe qui est plutôt, on va dire, développement produit, et qui est plutôt dans l'application. On va dire que j'ai une équipe qui est plutôt R, recherche, et une équipe qui est plutôt D, développement. En fait, on est majoritairement, on a des profils ingénieurs et chercheurs, parce qu'on développe beaucoup d'intérêts. et intellectuelle. Donc on a une implantation à la fois entre la Martinique et la métropole. On a un projet de construction d'usine qu'on voudrait lancer pour justement faire de l'éco-extraction sur site en Martinique, parce qu'on a envie de contribuer au développement économique de notre territoire et qu'on a une expertise qu'on veut ramener au pays. On est une équipe majoritairement féminine. J'ai vraiment beaucoup de chance. J'ai une équipe extrêmement soudée. extrêmement engagée. Moi, je manage, je suis très exigeante, mais je manage beaucoup par l'amour. Parce que je pense qu'on passe beaucoup de temps sur son lieu de travail, il faut pouvoir créer un cadre, même si on a beaucoup de stress, parce que nous, on le voit énormément, mais au moins qu'on se sente...

  • Speaker #0

    respectée. Et il y a aussi une chose que j'ai toujours trouvée, moi qui suis descendante d'esclaves, je trouve que ce qui est dommage dans ce monde, c'est que quand on va au travail, pour moi, c'est un peu comme un esclavage. C'est-à-dire qu'il faut respecter des horaires, je comprends, parce qu'il y a des postes où on est obligé de le faire. Mais en tout cas, devoir demander l'autorisation pour aller faire une pause, ou aller si on a un rendez-vous important, un enfant malade, je trouve que c'est dommage. Parce qu'en réalité, on peut faire confiance. Moi, en tout cas, j'ai confiance en mon équipe et elle me le rend vraiment bien. Et chacun gère son télétravail ou pas. En réalité, ça se passe très bien. Les gens sont plutôt au travail, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Alors, la dernière question que j'aime bien poser, on est sur ce podcast qui s'appelle The Fabricants. Qu'est-ce que tu fabriques avec Cadalis ?

  • Speaker #0

    Avec Catalyse, on fabrique, on va dire trois choses. Des données scientifiques qui nous permettent, avec ces données, de développer des ingrédients éco-responsables, objectivés, et des produits cosmétiques, comme ça en fait. C'est ça, c'est comment on peut partir de données scientifiques, développer des ingrédients très concrètement. et après de les formuler dans des produits, qu'ils soient cosmétiques, alimentaires ou nutraceutiques.

  • Speaker #1

    Ok, et tu fabriques aussi, je trouve, beaucoup de visibilité, on en parlait au début, beaucoup de visibilité à un produit finalement méconnu, en tout cas en métropole, et certainement dans le reste du monde, et beaucoup de visibilité aussi à ce que tu appelles ce capitalisme inclusif. qui est très important pour toi et qui est vraiment véhiculé à travers toutes les entreprises de ton entreprise.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Mais encore une fois, je pense que c'est une question de générosité. Je suis, je pense, l'antithèse du narcissisme, en fait. Je pense que la plupart des crashs qu'on a eus dans le monde, c'était lié à des visions très financières de sociétés ou de personnes qui voulaient s'enrichir individuellement. Et je pense que les beaux projets de demain seront des projets collaboratifs où l'intérêt commun sera la priorité. On peut développer une entreprise prospère en respectant notre écosystème, l'environnement ou les gens. Je pense que c'est possible. Il serait peut-être temps de se concentrer sur des vraies valeurs. qui sont importantes, surtout maintenant, parce que c'est maintenant qu'il faut agir, ce n'est pas demain.

  • Speaker #1

    Travailler en bonne intelligence et avec bienveillance, ça n'empêche pas d'avoir des entreprises à succès.

  • Speaker #0

    C'est possible. Ce n'est pas incompatible. Exactement, ce n'est pas incompatible et je pense que c'est quelque chose qu'on nous demandera demain, demain de plus en plus. On demandera aux entreprises de s'assurer, de mettre tout en œuvre pour les... L'équilibre de la nature, l'équilibre de ses collaborateurs et de ses consommateurs. Donc nous, en fait, je n'ai pas fait une entreprise pour le consommateur. J'ai fait une entreprise pour exploiter, entre guillemets, d'une façon éco-responsable des ressources disponibles, aider en fait un écosystème et proposer aux consommateurs des produits à la fois efficaces et éco-responsables. Je suis partie de ce que pouvait nous offrir la nature et j'ai regardé comment je pouvais l'exploiter d'une façon éco-consciente

  • Speaker #1

    et qu'est-ce que je pouvais proposer aux consommateurs à apprécier cette ressource mais le point de départ ça n'a pas été le consommateur ça a été le bénénieur Où est-ce qu'on peut te retrouver Charly sur les réseaux ? Toi ou Alors

  • Speaker #0

    On est sur les réseaux sociaux, Canalys sur Instagram, Facebook, LinkedIn aussi. On a notre propre site internet, canalys.com.

  • Speaker #1

    Et le site est très, très agréable. Donc, j'invite tout le monde à aller y faire un tour. On y apprend plein, plein de choses. Je mettrai tous les liens dans les notes de l'épisode. Merci beaucoup, Shirley, pour ton temps, pour toute ta générosité.

  • Speaker #0

    Merci, Priscilla. Merci. J'espère que j'ai apporté la banane aux auditeurs.

  • Speaker #2

    oui je n'en doute pas je n'en doute pas merci Priscilla merci Shirley à bientôt à bientôt et voilà c'est la fin de ce premier épisode de The Fabricants merci de votre écoute et un grand merci à Shirley et à Cadalis d'ailleurs si vous nous suivez sur Instagram une surprise vous attend Si ça vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire, ça fait toujours plaisir et permet une plus grande visibilité au podcast mais aussi aux projets que je vous présenterai. Vous pouvez suivre l'actualité de The Fabricants en vous abonnant à la newsletter ou en me suivant sur LinkedIn ou Instagram. Je vous laisse tous les liens dans les notes de l'épisode. Cheers et à bientôt pour la suite de la saison 1, Poisonnement de The Fabricants.

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