- Speaker #0
Bonjour et bienvenue sur The Fabricants. Dans ce podcast, sous forme d'interview ou en solo, je vous présente des créateurs, créatrices et porteurs de projets qui imaginent des objets, de nouvelles matières, de nouveaux regards et de nouveaux espaces vers de nouveaux possibles. Vos gestes, design, santé,
- Speaker #1
tradition et innovation,
- Speaker #0
dans cette saison 1 de The Fabricants que j'ai appelée Foisonnement, on décloise, on décilote, on découvre des projets reliés par leurs belles intentions et l'excellence de leur réalisation. Je suis Priscillia Guillot, marketer et copywriter, curieuse et sensible aux projets pleins de sens. Aujourd'hui, je reçois Valérie Aguilar, fondatrice de GenClub, qui œuvre pour l'égalité des genres, en accompagnant les jeunes femmes, les personnes non-binaires et transgenres de 15 à 25 ans,
- Speaker #1
à aborder sereinement leur insertion professionnelle.
- Speaker #0
Bienvenue sur The Fabricants.
- Speaker #1
Bonjour Valérie, merci de me rejoindre sur The Fabricants.
- Speaker #2
Bonjour Priscilla, ravie d'être là. Merci encore pour l'invitation.
- Speaker #1
Avec plaisir, je suis ravie de te recevoir aujourd'hui pour parler de Gen Club, qui est une organisation qui accompagne les jeunes femmes et les minorités de genre, on va y revenir, de 15 à 25 ans, à faire leur chemin au cours de ces années qui sont souvent pleines de questions et assez anxiogènes, notamment parce qu'on projette son avenir professionnel et ce n'est pas évident. Oh, j'ai d'ailleurs lu... sur votre site ou sur le LinkedIn de Gen Club, je ne sais plus, que selon le baromètre 2023 de l'étudiant BVA, 83% des jeunes se disent inquiets et inquiètes lorsqu'ils ou elles pensent à leur choix d'orientation. Donc c'est énorme et une grosse mission pour Gen Club. On va parler de Gen Club tout de suite, mais je voulais juste faire une petite intro en expliquant comment je t'ai rencontrée. Je t'ai rencontrée en 2021. On ne s'est pas vraiment rencontrées d'ailleurs parce que tu es venue avec Léa Niang. qui a aussi un chouette podcast, faire une intervention auprès des équipes Google et YouTube. Moi, je travaillais auprès des équipes YouTube Marketing à l'époque. Et donc, depuis 2021, je me dis j'aimerais quand même vraiment rencontrer Valérie et savoir ce qu'elle fait et comprendre un peu mieux son engagement. Donc bon, 2021, c'était un peu loin, mais c'est le temps qu'il m'a fallu pour avoir l'excuse du podcast. Et en même temps, ça tombe bien parce que vous fêtez ce mois de novembre les 5 ans de Gen Club. Donc on va pouvoir... voir ce que vous avez fait depuis 5 ans et ce que vous comptez faire aussi pour les 5 prochaines années. Alors bon, on va revenir en détail, mais maintenant que j'ai beaucoup parlé, ça va être à toi. Dans un premier temps, est-ce que tu peux te présenter en nous disant vraiment ce que tu veux, qui tu es, ce que tu aimes dans la vie, c'est ta manière de te présenter, il n'y a pas de code.
- Speaker #2
Ça marche. Alors, moi c'est Valérie, j'ai 33 ans. Pour me présenter, moi je suis d'origine philippine, mes deux parents sont philippins et ont immigré en France. France dans les années 80. Qu'est-ce que je peux dire d'autre ? J'aimerais bien me présenter autrement que juste par mon travail, donc j'essaie de trouver d'autres choses. Je peux te dire que c'est pas évident comme exercice. Je peux te dire peut-être que j'adore voyager, j'adore manger aussi. J'ai la chance d'être allergique à aucun aliment, donc j'en profite. En parlant de voyage, j'ai eu l'opportunité de vivre à l'étranger, donc Et d'ailleurs, j'aimerais beaucoup y retourner aussi. Donc, j'ai vécu en Australie et en Nouvelle-Zélande. J'ai bossé là-bas. Et écoute, peut-être dire, pour faire la transition sur mon métier, je suis à mon deuxième métier, deuxième, troisième, je ne sais plus trop. Mais on en parlera peut-être après. Et en gros, du coup, comme tu le disais, tu ne l'as peut-être pas dit en introduction, mais en tout cas, je suis la fondatrice de l'association Gen Club et plus précisément la directrice Impact. C'est-à-dire que je m'occupe de tout ce qui touche à l'accompagnement des jeunes, de tout ce qu'on propose, la solution à notre sujet. problématique du coup dont on parlait pour atteindre justement l'égalité des genres. C'est 100% bénévole. On est une équipe de 40 personnes. On en parlera peut-être après.
- Speaker #1
C'est beaucoup, 40. Je ne pensais pas que vous étiez si nombreux.
- Speaker #2
On est beaucoup. On est pas mal. C'est une belle famille. Je suis également freelance en communication événementielle. C'est ce qui me permet de manger, comme j'adore manger. D'avoir un toit sous la tête, etc. Ce sont mes deux casquettes aujourd'hui. Et je m'arrêterai là, je pense.
- Speaker #1
Super. C'était très jolie présentation. Est-ce que tu peux nous expliquer quelle est, selon toi, avec tes mots à toi, la mission de Gen Club ?
- Speaker #2
Alors comme tu le disais, ça fait 5 ans en ce mois-ci qu'on a créé Gen Club. Et c'est vrai que ça fait quelque chose de le dire comme ça. Je ne pensais jamais au futur de l'association quand je l'ai créée. Parce que pour la petite anecdote, je l'ai créée à 3h du matin. Vraiment, juste comme ça. Je n'avais même pas vérifié si le nom existait, si d'autres associations existaient, etc. Donc bref, 3h du matin et aujourd'hui on est une fille, donc c'est assez beau. Et donc, Gen Club, qu'est-ce qu'on fait ? Nous, on est une organisation qui agit pour l'égalité des genres. Donc, précisément, nous, on cible les jeunes femmes et les minorités de genre. Donc, ce sont les personnes transgenres et non-binaires, transgéâches, 15-25 ans. Et concrètement, ce qu'on fait, c'est qu'on les accompagne, justement, comme tu le disais, dans toutes ces années de questionnement, parce qu'il y a tellement de choses, il y a tellement de choix qu'on nous demande de faire entre 15 et 25 ans, les premiers choix. Et ce n'est pas forcément évident, et on a beaucoup de pression de la part de... de l'école, de la famille, de nous-mêmes. On se met beaucoup de pression. Et donc, nous, on propose différentes choses qui pourront justement les aider à être plus sereins,
- Speaker #1
plus posés,
- Speaker #2
plus sereins. Exactement. Et ça passe par la confiance en soi, par la connaissance de soi, des choses qui, malheureusement, sur les bancs de l'école, on ne nous apprend pas encore. Et donc, pour ça, on a différents programmes, un programme de mentorat, le programme IAM aussi, qui est un programme pour aider justement les jeunes à mieux se connaître et à prendre confiance dans leur capacité à explorer et à arriver grand aussi. et puis on a différentes choses comme des ateliers
- Speaker #1
Est-ce qu'on peut revenir sur ce qu'on met derrière les mots non-binaires et transgenres parce que c'est des mots qu'on entend de plus en plus depuis quelques années mais on ne sait pas forcément en fait ce que ça veut dire et on n'a pas forcément parfois je pense qu'on est peut-être un peu frileux ou frileuse à l'idée d'aller chercher donc pour toi ou pour Gen Club Qu'est-ce que c'est la non-binarité ou quelles sont les personnes, comment se définissent les personnes transgenres qui viennent te voir ?
- Speaker #2
Alors premièrement, c'est vrai que quand j'ai créé l'association, c'est une petite introduction quand même pour en parler, quand j'ai créé l'association, j'avais vraiment cette ambition, cette envie surtout d'avoir une organisation qui justement soit la plus inclue possible. Et tu vois, je ne suis pas forcément une personne concernée, je ne suis pas une personne transgenre, je ne suis pas une personne non-binaire, mais en revanche, je sais... Je savais que l'inclusion dans tout ça, pour atteindre l'égalité des genres, encore une fois, le mot, c'est genre. Et le genre, c'est au-delà d'hommes et femmes. C'est pour ça qu'aujourd'hui, c'est là où on se distingue d'autres organisations qui peuvent exister. C'est qu'on a vraiment ce secte du genre qui est plus large et qui correspond à 2024. Et pour ça, comme les personnes... J'étais très frileuse à la base. Je me rappelle, je bégayais énormément quand je parlais de ça. Et en fait, le mieux, c'est de poser des questions, de se renseigner, d'aller voir les personnes concernées si elles sont OK pour en discuter. et c'est comme ça que ça a commencé en fait j'avais écrit des mails justement en présentant l'association à des associations LGBT une seule association est revenue vers moi et c'était l'association qu'il fallait c'était le mag jeune LGBT, donc c'était Alex à l'époque et tu vois je me rappelle très bien de l'appel je bégayais, je savais pas trop, je pense que j'étais tout à fait maladroite dans mes propos mais il a eu du coup la gentillesse de bien m'expliquer et aujourd'hui en effet c'est comme ça que je suis plus à l'aise pour en parler, c'est important quand on accompagne ces personnes là de comprendre justement de quoi on parle pour créer un espace safe c'était la petite introduction pour quand même inviter toutes les personnes qui ont envie d'en savoir plus, déjà de nous contacter nous, parce qu'on accompagne les jeunes, mais on serait ravis de parler à un plus large public, à des parents aussi qui se posent des questions. Donc vraiment, n'hésitez pas. Mais ça, j'imagine qu'on va donner les contacts après. Oui, bien sûr. Mais pour dire du coup, nous, on disait, on dit en effet qu'on accompagne les jeunes femmes et les minorités de genre. Le mot minorité de genre, c'est un mot parapluie du coup, qui implique du coup les personnes non-binaires et les personnes transgenres. ce qu'il faut savoir c'est que le genre en fait c'est vraiment son identité, c'est ce qu'on ressent dans son coeur, dans sa tête, etc il faut vraiment le distinguer de son sexe, parce que ça c'est le sexe, c'est ce qu'on a à la naissance et le genre c'est une identité qu'on se construit au fur et à mesure, donc c'est vrai que bon là on n'a pas de schéma, c'est vrai que quand on va au collège parce qu'au collège on en parle auprès des 12-13 ans et on a des schémas qui sont plus simples, mais en gros du coup une personne non binaire c'est une personne qui va pas forcément se reconnaître dans l'identité femme ou homme ... Si on imagine une ligne, j'ai envie d'imaginer une ligne où du coup d'un côté on a femme et de l'autre côté on a homme, du coup une personne non-binaire va se retrouver vraiment, si elle est au début, au milieu ou vers la fin, elle n'est pas plus femme qu'homme, c'est vraiment une personne qui ne s'identifie pas homme ou femme. Ça sera pour la définition de non-binarité. Pour une personne transgenre, prenons par exemple un homme transgenre. Un homme transgenre en fait c'est une personne qui est née, donc assignée femme à la naissance. Et puis au fur et à mesure justement, on parle d'identité encore une fois, en grandissant, en se faisant vraiment ses propres valeurs, ses propres expériences, etc. On va finalement se rendre compte que cette personne s'identifie plus en tant qu'homme, donc du coup va faire une transition. Donc là je vous invite à imaginer vraiment ce trait entre femme et homme du coup, et cette transition, et cette personne va s'identifier en tant qu'homme transgenre. Et inversement du coup pour un... Donc un petit garçon qui va naître homme à la naissance, qu'on va lui assigner, félicitations, c'est un petit garçon, au fur et à mesure va grandir et va s'identifier plus femme, du coup va créer une transition et va devenir justement cette identité qui lui appartient davantage. Donc je sais que c'est pas évident de l'expliquer comme ça, mais c'est l'identité et la non-binarité, c'est quelque chose qui, encore une fois, qui appartient à son identité, ce qu'on ressent au plus profond de soi, finalement.
- Speaker #1
C'est hyper important et que... grâce à les associations LGBT et QIA Plus et à Gen Club qu'on arrive justement à en parler parce qu'en fait c'est souvent des je pense des les personnes qui sont Les trans, comme elles sont dès la naissance assignées à leur sexe biologique, et notamment administrativement, mais aussi socialement, c'est souvent des personnes qui se rendent compte tardivement, en fait, qu'elles ne sont pas nées avec le sexe qui leur correspond, parce qu'en fait, on a toujours conforté depuis leur enfance. L'idée qu'elle était femme ou qu'il était homme, petit garçon. Donc ça arrive, ouais. Et il y a d'ailleurs, je trouve que le mot trans est important parce qu'on peut aussi être un homme trans, mais sans avoir forcément fait une transition. Se ressentir homme en ayant conservé ses caractéristiques de femme. Voilà.
- Speaker #2
Très important de le mentionner. En effet, quand on parle de transition, c'est comme tu disais, c'est administrativement parlant, c'est physiquement, c'est au niveau de la société, mais la transidentité n'est pas... Toute cette transition, il n'y a pas de code, il n'y a pas d'obligation. À partir du moment qu'une personne vous dit je suis un homme transgenre, une femme transgenre, en fait, on l'identifie tel quel. Et c'est vrai que je ne l'ai pas forcément dit, mais tout ce qu'on fait, quand on fait des tours de table pour se présenter, on précise toujours notre pronom. Donc, pour moi, par exemple, c'est Valérie. Je me jure au féminin et j'utilise les pronoms « elle » . Et j'ai oublié de le faire, donc je le fais là. Et c'est important à chaque fois de faire ce tour de table. En tout cas, dans l'association, c'est ce qu'on invite chaque personne à faire pour justement créer cet espace de sécurité et montrer qu'on sait de quoi on parle aussi.
- Speaker #1
C'est super important. Et d'ailleurs, dans le podcast « Welcome Nation » de Léa Niang, alors moi, j'ai découvert, je ne connaissais pas, mais à chaque début d'épisode, elle se situe et elle demande à la personne. personne qu'elle a en face d'elle de se situer. Donc en termes de est-ce que j'ai un profil caucasien ou pas, homme, femme, et je trouve ça important parce que ça lui permet de... En fait, je pense que pour Léa, ce qui est important, c'est que l'auditoire comprenne de quel point de vue va parler la personne qui adresse certains sujets.
- Speaker #2
Ça me parle beaucoup. Pardon, je t'ai interrompue, mais ça me parle beaucoup en effet. C'est pour ça que tu vois maintenant les... dans les interviews, les podcasts ou les échanges où on ne se voit pas forcément je précise toujours mes origines parce que je trouve ça important et parce que justement en tout cas dans le secteur de l'ESS l'économie sociale et solidaire en tout cas à mon niveau je vois pas beaucoup de femmes asiatiques justement qui ont fondé des associations, qui sont des leaders d'opinion etc etc donc c'est important de montrer justement aux jeunes qu'on est là et que voilà La représentation est importante.
- Speaker #1
Merci en tout cas pour ces précisions. Je pense que c'était important de rappeler ce qu'il y a derrière les mots. Et d'ailleurs, il y a un très beau reportage de Tal Malesta dans la dernière revue Topo. Je mettrai les liens justement sur son expérience de transition. Revenons à Gen Club. Il y a cinq ans, à trois heures du matin, tu te dis... je vais créer cette association, je vais créer quelque chose. Comment cette idée est venue ? Pourquoi peut-être est-elle venue à 3h du matin ? Pourquoi tu es passée à l'action à 3h du matin ? Qu'est-ce que tu mettais derrière cette idée, cette envie de créer quelque chose ?
- Speaker #2
Il faut savoir que 2019, c'est l'année où j'ai créé l'association. En 2019, je sortais d'un burn-out au travail. Je venais de... gentiment décliner un super job qui aurait propulsé ma carrière, mais à ce moment-là, en fait, il était temps d'arrêter. Et donc, je sortais un peu d'un moment flou et le sortir du système métro, boulot, dodo et d'un système dans lequel j'étais depuis dix ans, une carrière dont j'étais très fière, c'est maintenant, après cinq ans, que je me rends compte que, waouh, quel move, en fait. Sur le coup, je pense que c'était surtout de la survie, j'y suis sortie. mais après ça en fait j'avais plus d'identité j'étais Valérie, Serge, j'avais toujours mon prénom mon nom de famille, très bien mais comme on est tellement absorbé par notre travail quand j'ai arrêté ce boulot là, je ne savais plus qui j'étais et donc en 2019 si tu veux c'était en octobre 2019 pendant 3 mois je me sentais vraiment vide mais en même temps j'avais cette envie de ok là t'as je sais plus combien de temps de chômage donc let's go je vais en profiter justement pour faire les choses que j'ai jamais eu le temps de faire m'éduquer, lire ... etc. Ce que j'ai fait et ce qui m'a menée à un peu un début de dépression parce que finalement je me suis beaucoup éduquée sur tout et je pense, j'avais pas forcément fait exprès mais c'est venu à moi, à toutes justement les violences faites aux femmes. C'était une période où on allait rentrer en plus, il y avait toutes les grèves il y avait le gilet jaune c'était un moment très noir, on allait rentrer le Covid commençait à arriver aussi, je me souviens Donc, c'était un moment assez noir. Et donc, du coup, j'ai ouvert ce que j'appelle, moi, cette période-là, une boîte de Pandore, où finalement, je me suis rendue compte, waouh, on vit dans un monde qui est compliqué et très lourd. Et chaque être humain, et je m'inclus dedans, évidemment, on est, je pense, en mode survie, où on va tous les jours au boulot, on fait ce qu'on a à faire, on rentre, on fait notre vie, etc. Mais en fait, il y a des guerres à droite à gauche, il y a les changements climatiques de l'autre côté. Enfin, je disais, je suis d'origine philippine, mais par exemple, quand j'entends... par exemple ma famille aux Philippines qui ne peut même pas sortir de chez eux parce qu'en fait il fait 40 degrés et moi je suis là avec ma clim et mon chauffage en France et c'est pas que de dire qu'il fait trop chaud, c'est vraiment tu sors dans la rue aux Philippines et tu peux en vomir en fait parce qu'il fait très chaud, mais en fait voilà plein de réalisations et ça a été c'était très très une grosse vague et puis finalement comme justement j'étais perdue dans tout ça et je voyais également toutes les violences que les femmes vivaient, je ne sortais vraiment plus donc en fait je pourrais me faire agresser là, ça pourrait arriver, etc. J'avais la peur de sortir parce que vraiment pour moi, nous les femmes, on était des proies et en fait, autour c'était horrible. De là, un peu de thérapie m'a bien aidée, du coaching, des mots de ma mère aussi qui m'ont beaucoup aidée et c'est là que finalement au fur et à mesure je me suis dit ok, j'ai envie de faire créer ou faire quelque chose pour justement cette... femme. je suis sûre que je ne suis pas la seule à ressentir ça en fait et à juste me sentir perdue dans ma vie alors que j'ai 10 ans de carrière derrière et même dans mon identité et puis on rappelle toi que pour je ne sais pas si tu l'avais vu mais pendant le Covid il y avait tout ce qui était la haine contre les personnes asiatiques tu vois, donc pareil c'était un moment assez difficile et puis c'est là que J'aime Club est né si tu veux dans le sens où j'ai voulu créer quelque chose où je me sentais bien qui m'aiderait, je pense que chaque fois que quelqu'un crée quelque chose c'est quelque chose qui nous aide nous les fondateurs, fondatrices à la base ... Et finalement, je suis partie de mon besoin personnel. Et ça a parlé à beaucoup de monde. C'est pour ça qu'un jour, à 3h du matin, après des semaines d'insomnie, je suis allée sur... Je ne sais plus où ça. J'ai payé 200 euros, alors qu'une association, c'est gratuit. Quand tu peux créer une association gratuitement, mais je ne sais pas ce que j'ai fait. J'ai payé 200 euros. Et aujourd'hui, on est là. Mais c'est très flou. Mais en tout cas, c'est l'histoire de Gen Club. Et le lendemain, j'ai commencé à créer un site Internet, créer Instagram. J'avais justement toute une compétence en communication. D'abord, je commençais en com. Et ensuite, j'ai développé vraiment ce qu'on a aujourd'hui.
- Speaker #1
C'est joli. Je trouve ça hyper intéressant ce que tu dis. Parce que ce que je ressens, en tout cas, la manière dont je l'interprète, c'est qu'en fait, Gen Club est né comme un espace d'apaisement ou un espace où on pouvait adresser des peurs qui deviennent des peurs sociales, en fait, qui deviennent carrément... bloquantes. Je trouve ça intéressant parce que ça pourrait être une chose de dire, ben moi je vais aider les femmes et les personnes transgenres et non-binaires dans leur vie, et c'est ce que vous faites, mais j'entends aussi qu'il y a ce côté, ben peut-être que c'est des gens qui, comme toi, à un moment dans leur vie, n'ont plus osé sortir, parce que les violences transphobes sont quand même aussi très très présentes, et peut-être que cette association, que votre action, les aide en fait à se sentir plus apaisée et à gagner confiance en soi, mais aussi en les autres. C'est-à-dire se dire, ok, mais il y a ici des espaces dans lesquels je peux me sentir moi-même et évoluer. Voilà, je ne sais pas si ça fait sens.
- Speaker #2
Ça me parle, ça me parle. En effet, si on doit décrire Gen Club, à la base, si je dois décrire Gen Club, c'est vraiment, et je n'arrête pas de le dire depuis le début, c'est un espace safe justement pour toute personne, finalement, pour toute identité. Tu parles de violences transphobes. et en effet oui c'est quelque chose qui est absolument moi aujourd'hui qui suis plus sensibilisée sur le sujet qui côtoie qui a des amis justement qui sont des personnes transgenres et non binaires etc et quand je vois tout ça je ne dis pas qu'on vit la même chose mais de mon côté le racisme ça en effet je pense qu'on peut se retrouver sur comprendre un minimum en fait les violences qu'il peut y avoir même si c'est différents niveaux et à ce moment là et encore aujourd'hui évidemment mais à ce moment là c'est vrai que c'était très très très violent et beaucoup très présente dans les médias, sur les réseaux sociaux. C'était quelque chose. Donc, j'avais peur pour tout le monde. Vraiment.
- Speaker #1
Quels accompagnements, justement, vous proposez ? Parce qu'en plus, 15 à 25 ans, c'est très large. On n'a pas les mêmes questions et le même regard sur la vie et sur soi entre 15 et 25 ans. Comment se structure l'accompagnement de Gen Club ?
- Speaker #2
Oui, tout à fait. Donc, comme tu le dis, et on a beaucoup parlé de ce sujet, c'est très large. 15, 25, tu regardes bien, on a trois cibles là-dedans. dans les 15-25 donc on a 15-18 18-20 et après 20-25 en fait ça c'est vraiment nos trois cibles une fois qu'on a réalisé ça justement on s'est rendu compte qu'il fallait absolument adapter ce qu'on propose et surtout moi quelque chose que j'ai à coeur c'est je ne veux pas qu'on propose des solutions lambda comme ça pour répondre à des problématiques. Pour moi, c'est absolument essentiel qu'on est vraiment très flexibles dans l'association. On parle toujours aux bénéficiaires en direct pour justement comprendre leurs problématiques et adapter ce qu'on propose. Donc concrètement, ce qu'on a dans l'association, on a différentes choses. Donc dédiées aux 15-25 ans spécifiquement, on a un programme de mentorat qui s'appelle le programme Mentor Matching. C'est un programme de mentorat qui est sur six mois. Et la force et la particularité de ce programme, c'est que c'est vraiment les jeunes qui sont au centre. Je m'explique dans le sens où on y est, actuellement on est là-dessus, on a eu énormément de candidatures cette année, donc on est ravis. Et justement, on passe l'entretien avec chaque profil. Chaque profil, justement, on leur demande vraiment de nous montrer leur motivation, de nous expliquer leur projet professionnel. Et à la fin, surtout, on leur demande de nous dresser le portrait robot du ou de la mentor idéal. À la fin, nous, ce qu'on leur explique, c'est qu'on ne va pas leur imposer de mentor. On n'a pas une base de données précise où on va te piocher un ou une mentor et te la signer. Non. Ce qu'on va faire, c'est que... par rapport à ton portrait robot que tu nous as écrit, nous, on part sur le terrain. Donc, c'est un challenge quand même de se dire, on va aller chercher des personnes dans la tech. On a eu une personne qui nous demandait quelqu'un en tant que chef d'orchestre, par exemple. Tu vois, on n'avait pas forcément ce contact, mais c'est super intéressant d'y aller et de rencontrer ces personnes. Et donc, en fait, on leur propose à l'issue de ça trois profils. Les jeunes leur font passer les entretiens. Ça,
- Speaker #1
je trouve ça hyper intéressant.
- Speaker #2
On change la posture. Évidemment, on coache les bénéficiaires avant d'y aller. C'était quand même impressionnant. Il faut vraiment avoir une posture assez sûre. Et à l'issue de ça, une fois que l'entretien est passé, nous, on n'est pas là. C'est vraiment le ou la mentor potentiel et la jeune ou le jeune. Et après, on revient vers nous. On nous dit, écoute Valérie, trop bien passé avec Priscilla. Let's go. Le matching est fait. Ou alors, on va revenir vers nous en disant, écoute, j'ai un peu un doute. J'aimerais bien rencontrer un second profil. Et on continue jusqu'à trois profils maximum. Et après, dès qu'on a formé tout le monde et tout le matching est fait, l'aventure commence. Donc, généralement en février. Donc là, notre prochaine promo numéro 6 commencera en février 2025. Donc ça, c'est le programme de mentorat.
- Speaker #1
Ok, et ce mentorat, ça veut dire que pendant six mois, le mentor, le ou la mentor et le ou la mentorée vont se voir régulièrement. Et l'idée, l'objectif, c'est de découvrir un milieu professionnel ou de décrocher un premier poste ?
- Speaker #2
Alors oui, comment ça se passe ? C'est que du coup, ce qu'on impose, je vais dire imposer, ce qu'on impose, on invite chaque binôme à faire.
- Speaker #1
On a le droit d'imposer des choses parfois.
- Speaker #2
Un programme de mentorat, c'est vrai qu'au début, j'étais très frileuse de dire on impose, etc. Mais en fait, on donne tellement, tellement d'énergie en tant qu'équipe bénévole, je le reprécise, dans le programme. En fait, on travaille le soir après le boulot. Il y en a qui ont des enfants, tu vois. Donc, on travaille pendant la pause d'aile. Donc, on ne voit pas les collègues. On travaille le week-end. Donc, on sacrifie un peu la vie perso. C'est la petite parenthèse. Être bénévole chez Gen Club, c'est vrai que je vois que c'est quelque chose qui tient à cœur à tout le monde. Donc, en fait, en effet, on leur impose de se voir au moins une fois par mois pour une heure et demie de session de mentorat. On leur dit toujours de nous dire à l'avance justement les dates pour qu'on puisse bien suivre si c'est en physique ou en digital parce que si c'est en physique, évidemment, il y a tout un système de sécurité aussi où nous, on doit s'assurer que tout est safe, surtout pour les mineurs par exemple. Et en face de ça, nous, on propose également, donc chaque jeune est accompagné par une chargée de mentorat chez nous. Et l'idée, c'est qu'au-delà du mentorat, on leur propose également des sessions de coaching aussi parce qu'on voit que c'est très bénéfique en fait. pour les jeunes d'avoir ces sessions de coaching qui, d'une, ne sont pas accessibles quand on a 15 et 25, ce qui sont vraiment du coup, l'idée par des coachs certifiés et additionner à ça, du coup, le mentorat. Et avec les mentors, du coup, ce que je n'ai pas précisé, c'est qu'on les forme, évidemment, pour être mentor. Ce n'est pas une cape qu'on peut endosser comme ça. On les forme aussi sur tous les sujets d'inclusion, dont on parlait tout à l'heure. On leur donne des outils pédagogiques que on a mis en place depuis cinq ans et qu'on a perfectionnés. Donc comme ça, vraiment, ce n'est pas…
- Speaker #1
Oui, il y a vraiment une espèce de programme et de progression signature Gen Club. Ce n'est pas un mentor, un mentoré, puis advienne que pourra.
- Speaker #2
Ah oui, non, non.
- Speaker #1
Donc ça, c'est pour le mentor matching. Je sais que vous avez d'autres programmes chez Gen Club.
- Speaker #2
Oui, tout à fait. On a également le programme IAM, où justement, c'est un programme qui dure deux jours. C'est de l'exploration, c'est en collectif. Et l'idée, justement, c'est de réunir des jeunes. qui se posent à peu près les mêmes questions, justement, sur moi, Valérie, qui je suis, qu'est-ce que je veux faire dans ce monde, quelles sont mes valeurs, etc. C'est un enchaînement de différents ateliers, qui est justement facilité par des personnes que justement on a formées en interne. Et l'idée, c'est vraiment de travailler sur le collectif et le partage pour aider les jeunes, justement, à se rendre compte qu'ils et elles ne sont pas seules à se poser ces questions-là. Et l'idée principale, c'est vraiment de se dire, ok, à l'issue du programme, je saurais mieux qui je suis, qui je veux être, etc. Alors on fait attention parce qu'il y a beaucoup de jeunes qui nous disent, alors Valérie, ça veut dire qu'à la fin du programme, je vais savoir ce que je veux faire comme métier. Alors ça serait magnifique d'avoir cette formule magique-là. Mais malheureusement, ce n'est pas le cas. Et surtout, ce n'est pas la vie. Parce qu'on est entre 15, 25, 30, 40, 50, 60 ans, on est changeant. On change sur plein de choses. Donc l'idée, c'est qu'on peut également changer de métier. Et je pense qu'un point important, c'est que pendant le programme IAM, On fait la paix avec le mot travail. pour rappeler le contexte quand même, le mot travail en latin veut dire instrument de torture.
- Speaker #1
Absolument, oui.
- Speaker #2
Je vous invite à googler ça. Vraiment, c'est assez intéressant. Et quand on a eu cette réalisation-là, et puis surtout, je crois que c'est Ticket for Change qui avait sorti ce chiffre, c'est que dans une vie, on passe 80 000 heures à travailler. Qu'est-ce qu'on veut en faire ? Et donc ça, évidemment, surtout pour les jeunes d'aujourd'hui, en 2024, c'est encore plus... On le voit cette pression justement de trouver le métier, le secteur, alors qu'en fait on peut faire différents métiers. Il y a un chiffre qui montre qu'aujourd'hui, en 2024 justement, et jusqu'au futur, une personne fera 30 métiers différents dans sa vie.
- Speaker #0
C'est fou. C'est ça, je trouve ça impressionnant. J'en suis sur mon deuxième, donc j'ai hâte de savoir quel est le 30e métier.
- Speaker #1
Mais c'est important, je pense, aussi, de se défaire de cette idée qui est, je pense, très, très présente dans la mentalité française, notamment peut-être un peu moins dans la mentalité anglo-saxonne. Si on a commencé dans tel métier, peut-être qu'on ne pourra jamais en sortir ou en tout cas que si on veut faire carrière... il faut choisir une voie et s'y tenir et je trouve moi j'ai une fille de 16 ans, ça génère énormément d'angoisse parce que dès la troisième son stage obligatoire de troisième elle s'est dit mais en fait il faut que je le fasse dans tel domaine parce que c'est là dedans que j'ai envie de travailler mais je pense que c'est un déclic que peuvent tout à fait permettre des programmes comme IAM ce déclic de se dire en fait non seulement je peux faire mes propres expériences et elles peuvent être très diverses et puis je rencontrerai la personne un jour qui fera que j'aurai accès à tel secteur ou tel métier. Et l'autre de clic de se dire, de toute façon, aujourd'hui, à 15 ans, j'ai envie de faire ça. Mais à 25 ans, j'aurais peut-être envie de faire autre chose. Et à 50 ans, j'aurais peut-être envie encore de faire autre chose. C'est compliqué, je trouve, pour les jeunes.
- Speaker #0
Alors là, on ne me voit pas, mais je ne fais qu'acquiescer depuis tout à l'heure. Je pourrais me casser le cou, littéralement. Mais tout à fait. Je me rappelle encore quand j'avais 15 ans. À 15 ans, je savais que je voulais travailler dans la communication et dans la mode. ce que je fais aujourd'hui en freelance. Mes parents ne faisaient pas du tout ces métiers, ils étaient hommes et femmes de ménage. Donc merci à mes parents et à moi de m'avoir donné le courage de rêver grand et de me dire je vais travailler dans ces secteurs-là. Et mon stage de troisième, je crois, je l'ai fait dans un tabac-librairie. Tabac-librairie, je ne savais pas si ça existait. Dans mon petit village, je me rappelle où j'ai grandi, et ça n'a absolument pas déterminé ma trajectoire. Et je l'ai fait là-bas parce que je n'avais absolument pas de contact en fait. Et aussi parce que je me rendais compte que... En fait, tu peux envoyer plein de CV, même en troisième, etc. Et malheureusement, ce n'est pas la priorité des grosses boîtes. En tout cas, moi, je n'avais envoyé que des grosses boîtes à cette époque. Et ça ne détermine pas ta trajectoire, en effet. Et c'est absolument essentiel pour moi, un mot-clé aujourd'hui, c'est l'exploration. Mais à tout âge, je veux dire, il faut explorer, il faut justement essayer des choses. Et c'est OK si ça ne marche pas, et si on se réoriente, etc. on ne perd pas de temps parce qu'un truc que j'entends beaucoup des jeunes c'est de dire mais j'ai pas envie de perdre de temps en fait tu as tout le temps du monde pour trouver justement ce que tu que tu as envie de faire et c'est vrai qu'il y a beaucoup de pression même encore aujourd'hui mais surtout j'imagine à mon époque c'est vraiment de trouver un cdi un cdi et dès que tu le trouves tu y restes c'est le graal le cdi c'est pas grave si t'es malheureuse mais t'es un cdi mais c'est horrible moi je peux pas entendre ça donc en effet c'est quelque chose Les jeunes sont conditionnés aujourd'hui un petit peu moins. Moi, je suis ravie quand je vois des jeunes qu'on côtoie qui sont freelance à 23, 24, 25 ans. Mais quel courage ! Ça fonctionne très bien. Ils sont en prospection, ils ont des clients. Et tu te dis « Waouh ! » C'est incroyable. Donc, j'encourage vraiment les jeunes à explorer. Et c'est OK de se retourner, d'essayer un autre chemin.
- Speaker #1
Oui, et puis ça peut être aussi tellement de découvertes et de se dire, mais tu sais, en fait, je n'avais jamais pensé à ça, mais je rêverais d'être comptable. Mais oui. Donc, hyper important. Donc, le programme IAM.
- Speaker #0
Exactement, ça, c'est le programme IAM. Et tu vois, comme je te disais tout à l'heure, on n'est vraiment pas affiliés dans tout ce qu'on fait. On se rend compte que potentiellement, par rapport aux besoins aujourd'hui des jeunes qui ont changé depuis cinq ans, depuis notre existence, on est en train de voir justement… peut-être intégrer le programme IAM dans le programme Mentor Matching pour avoir un seul et même programme dans l'association qui serait notre programme phare finalement, en ajoutant différentes touches d'atelier, d'événementiel, etc. Pour faire le parallèle avec les métiers Trouver sa voie, c'est exactement pareil en fait. On teste des choses et l'idée c'est vraiment de toujours trouver, proposer quelque chose qui soit pertinent pour notre cible.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a d'autres programmes chez Gen Club ou d'autres portes d'entrée ?
- Speaker #0
Oui, il y a différentes choses qu'on fait. Au-delà des deux programmes dont je parle et qui vont peut-être fusionner, on propose également des ateliers dans les collèges. Donc auprès des 12-13 ans, donc c'est les 4e, 5e, on parle de deux sujets. Donc c'est des ateliers de deux heures. On parle des stéréotypes de genre. Donc comme on le mentionnait plus tôt, on parle de ce qu'est le genre, le sexe biologique, la transidentité, la non-binarité, etc. On essaie vraiment de casser, de briser les... stéréotypes qu'on peut avoir. Et le deuxième sujet, ce sont les discriminations, où on gamifie justement les 25 discriminations régies par les défenseurs des droits. Et l'idée, c'est vraiment de montrer aux jeunes que... l'importance de connaître les discriminations et de trouver qu'il y a des solutions, justement, et qu'on a des droits aussi quand il se passe des choses. Et puis, l'importance de la représentation aussi. C'est ça ce qu'on fait dans les collèges, mais on agit également dans les entreprises.
- Speaker #1
Génial, c'était ma question suivante. Les gens répondent aux questions avant que je les pose, c'est super.
- Speaker #0
Écoute, je suis ravie. En effet, les entreprises, on les sensibilise aussi sur ces sujets-là. On s'est vraiment rendu compte qu'on peut accompagner les jeunes comme on le fait aujourd'hui, comme on veut, mais il y aura toujours finalement un clash si on n'accompagne pas les entreprises. Parce que notre objectif, comme on est vraiment dans l'insertion professionnelle aussi, c'est vraiment le mot-clé. On est une association qui aide les jeunes à naviguer toutes ces questions-là pour les aider vraiment dans l'insertion professionnelle. Et si en face, les entreprises ne sont pas sensibilisées sur les sujets qu'on aborde, il y aura toujours un problème. C'est pour ça qu'on s'est finalement orienté aussi auprès des entreprises. Et puis, en toute transparence pour notre modèle économique, c'est ce qui nous permet, les entreprises qui nous payent justement pour ... pour être sensibilisé sur ces sujets-là permet à l'association justement de continuer à grandir et de se développer et accompagner encore plus de jeunes. On propose les mêmes sujets aux entreprises donc on a pu faire des sessions de mentorat par exemple avec L'Oréal, avec la Fondation Orange, dans différents secteurs, dans la tech, dans la santé et l'idée c'est vraiment de sensibiliser sur les stéréotypes de genre, de sensibiliser aussi sur le recrutement qui soit inclusif donc au niveau RH et on fait également au niveau événementiel aussi où on peut faire pour puis mars par exemple pour la journée internationale des droits des femmes, des moments justement d'éducation, etc. Donc on a des choses qui sont sur mesure, mais également des choses qui sont déjà à la carte qu'on peut proposer.
- Speaker #1
C'est hyper important ce que tu dis, parce qu'en effet, je pense qu'il y a un changement de mentalité qui est nécessaire à tout âge. C'est-à-dire que vous, vous l'opérez... très tôt, quand vous allez dans les collèges, vous permettez sans doute à des jeunes, très jeunes, qui se posent des questions, qui ne savent pas trop à qui demander, vous leur donnez des pistes. Vous mettez aussi le doigt sur des discriminations dont peut-être ils n'ont pas conscience, donc c'est important. Et cet accompagnement, effectivement, pour qu'il soit retranscrit à échelle plus globale dans la société, il faut absolument que, dans le milieu du travail, il y ait un changement de... de mentalité, en tout cas, que ces questions d'inclusivité fassent petit à petit partie des cultures d'entreprise, et que ça ne soit plus une question un peu écosystémique, mais que ça devienne intrinsèque aux entreprises, et donc ce type d'intervention permet, j'espère, de faire germer des choses. Après, ça ne doit pas être facile d'intervenir en entreprise sur ces sujets-là. D'ailleurs, est-ce que vous arrivez à voir l'impact que vous avez ? Est-ce que ce que vous essayez de mettre en place, les discussions ou les sessions, perdurent après votre intervention ?
- Speaker #0
Oui. Alors, récemment, justement, on a été avec une entreprise dans la tech et la mode, précisément, et on a fait une session de mentorat. Donc, si tu veux, on propose également pour les entreprises des sessions de mentorat. Donc, la matinée, ça s'appelle la journée de mentorat Gen Club. si ça vous intéresse. Et en fait, l'idée, c'est que la matinée, on sensibilise sur les sujets de genre. Donc, ce qu'on propose au collège, mais adapté à des adultes. Et l'après-midi, donc après, on déjeune. Les jeunes arrivent. Donc, il n'y a pas encore les jeunes le matin. Les bénéficiaires du mentorat arrivent. On déjeune avec les salariés. Donc ça, c'est quand même assez intéressant d'ouvrir ces portes pour justement créer une immersion dans une entreprise, dans des secteurs qui potentiellement semblent être inaccessibles. Je sais que plus jeune, j'aurais adoré rentrer dans des boîtes comme ça. pour justement voir et me projeter. Le futur, ça peut être mon bureau. Ça, c'est important. Et l'après-midi, ensuite, commence la session de mentorat qui dure deux heures à trois heures. Et après, une session de networking où on fait un petit goûter. Et en effet, on voit l'impact au fur et à mesure de la journée, tout de suite. Donc, la matinée d'abord, pareil, on crée un espace de sécurité pour les salariés pouvoir s'exprimer parce qu'on arrive dans une entreprise où on ne connaît pas les identités de chaque personne, leurs histoires, etc. Donc, on est vraiment là pour créer un espace qui peut être potentiellement d'ailleurs, je pense que je ne me trompe pas quand je dis ça, c'est que ce n'est pas forcément un espace qui est proposé tous les jours sur les entreprises et de parler d'orientation sexuelle, de genre, etc. et des discriminations. Et donc on voit en effet les langues qui se délient on dit. Oui, c'est ça. J'adore faire des expressions mais je ne les maîtrise pas, donc voilà. J'en sors un peu comme ça. Et en fait, on voit le pouvoir vraiment du collectif entre collaborateurs et collaboratrices qui se passent, qui apprennent justement les histoires des autres, on a envie toujours à poser des questions, même si elles sont mal formulées. Donc on a déjà eu beaucoup de questions en mode, je ne comprends pas en fait pourquoi on dit, quand une personne transgenre dit que c'est un homme transgenre, pourquoi juste ne pas dire que je suis un homme ? Par exemple. et en fait nos équipes qui sont formées sur le sujet et surtout c'est important de le préciser je ne l'ai pas dit c'est que les personnes qui interviennent dans l'entreprise sont généralement des personnes concernées ou en tout cas qu'on aura bien sensibilisé c'est un duo à chaque fois donc on aime bien avoir un peu de concerné et puis une personne qui a bien été sensibilisée qui est un ou une alliée et en fait on voit bien qu'il y a beaucoup de questions qui se posent et on est là à apporter justement on ne dit pas que ce sont les réponses ultimes de l'univers attention en tout cas on propose ... ces réponses-là. Et en effet, pour cette question, c'est en effet de « Oui, en effet, je pourrais juste dire que je suis un homme, mais parce que politiquement... » Enfin, en fait, c'est un statement aussi, c'est un positionnement. « Je veux donner plus de visibilité aux hommes trans. » Et donc, cette personne l'a expliqué un peu tout ça. Donc, on voit l'impact dans le sens où ça germe dans leur tête, ça pose des questions, et puis ça ramène à des discussions en collectif. L'après-midi, ensuite, on voit très bien que tout de suite, ce qui a été appris la matinée est mis en exécution avec les jeunes. Par exemple, il y a le tour de table de « je m'appelle Valérie, je suis dans le marketing » et je me jure au féminin d'ailleurs, juste pour te dire. Parfois, ce n'est pas tout de suite très naturel, mais en tout cas, c'est ce qui se fait. On espère qu'au fur et à mesure, ça se mette en place. Et justement, de cette entreprise-là, on a eu les RH qui nous ont contactés pour dire « est-ce qu'il n'y a pas quelque chose à faire pour un recrutement inclusif ? » Au lieu de mettre « FH » à chaque fois ou dire « chef de projet 1F » sur ce sujet-là, eh bien… pourquoi ne pas réfléchir justement à comment le rendre plus inclusif.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant et super gratifiant aussi pour vous de voir cet impact direct quand vous intervenez et sur le long terme, parce que si après les services RH vous recontactent pour bénéficier de votre expertise sur d'autres choses, c'est que vraiment il y a eu un déclencheur. Et d'ailleurs, je reviens juste, on arrive bientôt à la fin de cet enregistrement. Juste pour repréciser, la spécificité de Gen Club, c'est qu'elle adresse des sujets assez larges. L'insertion professionnelle, c'est très large, on peut se faire aider de plein de manières, mais en effet, en général, on se fait accompagner quand on a dépassé la vingtaine, rarement avant, même s'il y a des choses qui existent, et aussi cette spécificité de s'adresser aux minorités de genre, dans un espace sécuritaire et avec... les bons mots. Et ça, c'est hyper important. C'est-à-dire que, oui, vous faites de l'accompagnement, d'instruction professionnelle, mais vous savez échanger avec des personnes dont les histoires sont spécifiques.
- Speaker #0
Exactement. Oui, chaque histoire est singulière. Non, mais tu fais très bien de le préciser. Et en effet, c'est pas... Quand je suis rentrée dans le secteur de l'économie sociale et solidaire, je pensais honnêtement que c'était le monde des bisounours. Je me suis dit, non, mais attends, c'est le secteur de l'impact, c'est le social. c'est la justice sociale, etc. C'est sûr, tout le monde est accueillant, bienveillant, etc. Malheureusement, c'est un secteur comme un autre où j'ai malheureusement eu quelques moments où j'ai trébuché, quoi. Où on m'a fait trébucher, etc. Et ce n'était pas évident. Et en effet, l'idée, c'est qu'on a besoin de différentes structures, différentes organisations qui vont parler à différents publics, en fait. Donc, si aujourd'hui, il y a quelqu'un qui nous écoute qui a envie de créer une organisation pareille dans l'instruction sociale pour les jeunes femmes et les minorités de genre, mais allez-y, parce qu'en fait, il y en a besoin. Aujourd'hui, je pense que je me trompe. ne me trompe pas quand je dis qu'on est la seule association en France à proposer un accompagnement sur justement l'instruction sociale et professionnelle, ça il y en a d'autres, mais précisément sur la cible qui est donc les jeunes femmes et les minorités de genre. Et ce n'est pas tout le temps évident d'expliquer, vraiment, surtout quand on charge des financements, on se dit mais de quoi vous parlez ? Parce que justement elles ne sont pas encore sensibilisées sur ces sujets, donc la différence aujourd'hui qu'on a, c'est vraiment sur notre cible et sur notre approche. Vraiment, encore une fois, mais chaque personne, chaque jeune qui va rechercher ... un accompagnement va se retrouver selon les différentes organisations qui existent et il en faut pour tout le monde, tu vois. Donc, je suis très fière en tout cas de... Allez-y, oui, allez-y, il faut créer vos structures. Il y a absolument besoin, il y a beaucoup, beaucoup de boulot et je suis très fière en tout cas de tout ce qu'on a pu accomplir aujourd'hui. Et c'est vrai que 5 ans, c'est quand même un grand cap et on est en plein changement d'échelle, justement, donc on espère pouvoir par la suite très bientôt. Enfin, pas très bientôt, c'est 2025. pouvoir salarier nos premières personnes pour justement encore plus fortifier tout ce qu'on a à faire, tout ce qu'on a envie de faire, parce que ce n'est pas facile tous les jours. Il y a des moments où je vais être très transparente, j'ai envie parfois de baisser les bras, de me dire non mais je vais me prendre un CDI là, et let's go. Mais en fait, je sais très bien que Gen Club, c'est aussi un bout d'espoir, que j'ai besoin de raviver en moi.
- Speaker #1
Et je reviens sur ce que tu mentionnais, la recherche de financement, quelque chose que je n'ai pas précisé ou qui n'est peut-être pas clair et qui est quand même super important. C'est que Gen Club, jusqu'à maintenant et depuis sa création il y a 5 ans, c'est une association à but non lucratif qui ne fonctionne qu'avec des bénévoles et les programmes que vous proposez aux jeunes sont gratuits.
- Speaker #0
Merci de le préciser, j'avais oublié aussi.
- Speaker #1
Voilà, donc c'est quand même fondamental. En fait, votre modèle économique se base sur le bénévolat et sur le temps que des gens vont mettre à disposition et sur les programmes que vous proposez en entreprise. C'était important de le préciser parce que quand on connaît, quand on voit le prix d'un coaching, par exemple, ou d'un bilan de compétences, c'est GenClub. vous pouvez y aller. Les programmes sont gratuits grâce aux bénévoles. Mais quel est votre roadmap sur les prochains ?
- Speaker #0
C'est un mot-clé, roadmap. C'est vraiment un mot-clé parce que je pense qu'on a absolument besoin de ça. Je ne dis pas qu'on était en freestyle pendant cinq ans. Je pense que tous les chemins nous ont menés à aujourd'hui de nous dire, OK, là, c'est bon, notre programme, il est ficelé, on l'a testé et on se sent plus en confiance, justement, pour aller chercher du financement, parler à des entreprises, etc. Donc... Si je me projette aujourd'hui et comment je vois les cinq prochaines années pour Dan Club, je vais parler d'abord de l'impact. J'espère qu'on aura accompagné, vraiment doublé, triplé l'accompagnement. Alors nous, on n'est pas dans les chiffres. On ne veut pas se dire, on a accompagné 300 000 jeunes cette année. Non, on est vraiment, comme tu l'auras compris, on veut rester une petite taille dans le sens où c'est du sur-mesure. En fait, chaque histoire est singulière. Donc, c'est important pour nous d'être vraiment main dans la main. avec chaque jeune. C'est un challenge, mais c'est important pour nous. Donc, j'espère qu'on aura accompagné un maximum de jeunes. Interne, j'espère qu'on aura justement une équipe salariée. Si je rêve grand et qu'on est à 5 ans, allez, on a une dizaine de salariés. Et puis l'idée, c'est que nous, les co-directrices, on est trois co-directrices dans l'association, donc Chloé, Sarah et moi, qu'on soit évidemment toujours là, plus du côté conseil administratif, peut-être, et stratégique, où on serait justement toujours impliqués dans la vision et dans... le développement encore plus de l'association, c'est important. La vision, ce n'est pas que pour les entreprises du CAC 40, c'est pour les organisations comme la nôtre, et c'est encore plus important d'ailleurs d'avoir une vision quand on est dans l'impact. Je dirais que c'est ça, et puis j'espère qu'on aura peut-être un étage à nous, je ne sais pas, tu vois, de bureau où on pourrait avoir justement entre les salariés, les stagiaires, les services civiques et les bénévoles, parce que j'espère qu'on en aura encore, évidemment. Donc ce serait mon rêve pour 5 ans, et peut-être de dormir plus tranquille parce qu'on aura du financement.
- Speaker #1
Ok. L'appel est passé. Comment est-ce qu'on fait pour rejoindre Gen Club ? Soit parce qu'on souhaite être accompagné, soit parce qu'on souhaite être bénévole, soit parce qu'on aimerait être mentor éventuellement.
- Speaker #0
Oui. Si vous êtes les jeunes de 15-25 ans, vous pouvez nous contacter soit sur nos réseaux sociaux. Il y a Instagram, il y a TikTok, LinkedIn aussi évidemment. Sinon, sur notre site internet, on a également une adresse mail. Là-dessus, vous pouvez nous contacter. Allez, on est… très réactifs. Donc, on répond facilement. Et surtout, la première étape, c'est toujours de vous avoir au téléphone pour faire connaissance. Ça, c'était le plus important. Si vous souhaitez être bénévole, c'est pareil. Vous pouvez nous écrire sur les réseaux ou remplir le formulaire qui est sur notre site Internet. Et souvent, sur Job at Make Sense, on pose des besoins bénévoles. Mais même si vous ne voyez pas de proposition de bénévolat spécifique, en fait, on a besoin de tous les talents. Donc, n'hésitez pas à venir. Et pour les personnes qui souhaitent être mentor, pareil, il y a un... formulaire sur notre site internet dans la section Mentora. Comme pour les jeunes, on s'engage toujours à revenir vers vous et passer un moment au téléphone au début pour savoir un peu qui vous êtes et l'ambition du Mentora pour vous.
- Speaker #1
En tout cas, il y a de la place pour tout le monde, jeunes, bénévoles, mentors. Et l'idée, c'est de prendre contact et de faire connaissance.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
On arrive à la fin de cet enregistrement. Le podcast s'appelle The Fabricants. qu'est-ce que tu fabriques avec Gen Club ?
- Speaker #0
J'aime beaucoup cette question. Elle n'est pas évidente. Ce qu'on fabrique aujourd'hui, en tout cas, je vais plutôt dire ce que je vais parler au jeu, parce que je pense que sur les 40 bénévoles qui sont dans l'assaut, il y aura différentes réponses, mais ce que moi, j'espère qu'on fabrique avec Gen Club, c'est vraiment cette bulle et cet espace d'espoir et d'amour où on se sent vraiment écouté, représenté, où on peut s'exprimer, etc. une bulle de sécurité, un environnement qui soit inclusif, où on se sent bien. Ça, c'est important. J'espère que quand les gens passent le pas de la porte dans l'association, c'est ça que ces personnes ressentent.
- Speaker #1
Très, très, très joli. Je trouve ça très chouette. Moi, je le vois aussi comme un endroit où on peut s'autoriser à se voir exister dans le monde professionnel, quelle que soit notre histoire personnelle. Je rappelle que on vous retrouve sur Instagram, TikTok, votre site internet et que vous fêtez vos 5 ans le 17 novembre c'est ça ? c'est ça je ne sais pas quand sortira l'épisode si c'est juste avant ou juste après mais en tout cas je ne sais pas Très joyeux anniversaire à Gen Club. Bravo. Est-ce qu'il y a un événement de prévu ?
- Speaker #0
On va d'abord se célébrer entre nous et ensuite, on espère pouvoir organiser un événement justement en 2025 pour la fin du programme de mentorat, donc potentiellement en juin, juillet. Donc, on célébrera plusieurs choses à ce moment-là. Allez voir sur notre site, sur les réseaux. Exactement.
- Speaker #1
Merci beaucoup Valérie. Et puis, plein de belles choses et plein de belles rencontres. avec cette promo 2025 et on se tient au courant. Peut-être un prochain épisode à la fin de 2025,
- Speaker #0
à la fin du Mentor Match. Avec grand plaisir si tu veux bien m'inviter. Merci.
- Speaker #1
Merci Valérie, à bientôt. Merci. C'est la fin de cet épisode. Merci de votre écoute. Si ça vous a plu, n'hésitez pas à laisser un commentaire. Ça fait toujours plaisir et permet une plus grande visibilité au podcast. mais aussi aux projets présentés. Vous pouvez suivre l'actualité de The Fabricants en vous abonnant à la newsletter ou en me suivant sur LinkedIn ou Instagram. Je vous laisse tous les liens dans les notes de l'épisode. Cheers et à bientôt pour la suite de la saison 1 Poisonnement de The Fabricants.