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Un automne pour te pardonner - Morgane Moncomble cover
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Torchon

Un automne pour te pardonner - Morgane Moncomble

Un automne pour te pardonner - Morgane Moncomble

49min |26/09/2024
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49min |26/09/2024
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Description

La new romance fait sa révolution en librairie. Exit, les « Harlequins » de nos mamans, et bienvenue Morgane Moncomble, jeune femme de 28 ans biberonnée à Twilight et aux fanfictions sur Wattpad. Le premier tome de sa saga Seasons, un automne pour te pardonner, caracole en tête des ventes depuis un peu moins d’un an, grâce au booktok français.


Un automne pour te pardonner est certes une histoire d’amour entre Camélia, avocate stagiaire, et Lou, son ancien camarade de classe accusé de meurtre, mais c’est aussi une intrigue policière : un homme a été assassiné, Rory, et les deux héros se mettent à la recherche du tueur. L’alliance des deux genres est maladroite et crée un livre absurde au rythme haché, où chaque révélation de l’intrigue est immédiatement retardée par une scène érotique. Mais il y a surtout cette impression tenace de lire un livre « marketing », un produit qui répond à des besoins utilisateurs. Il coche les cases des codes bien précis du genre, une sorte de cahier des charges : l’atmosphère « dark academia » d’une université à Édimbourg, le trope « enemy to lover », une montée en puissance de la tension sexuelle avec des scènes « épicées » comme on dit sur TikTok… Alors, est-ce que Juliette et Léa achètent ce que Morgane nous vend ?


NB: un episode explicite, où on va vous dévoiler la fin ! Spoiler alert ET spicy alert ;-) 


Que lire à la place : 

La Rose la plus rouge s’épanouit par Liv Strömquist, Traduit par Kirsi Kinnunen, éditions Rackham, 2019

Le roman du mariage par Jeffrey Eugenides, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Olivier Deparis, éditions de l’olivier, 2013


Compte instagram de l'émission : https://www.instagram.com/torchon.podcastlitteraire/?hl=fr


Torchon, c’est le podcast qui traite de l’actualité littéraire en lisant des livres pour que vous n’ayez pas à le faire. On est une bande de copains pas du tout critiques littéraires de profession, et pour chaque épisode on se retrouve en mode "club de lecture de l'extrême" et nous lisons un livre qui a fait l’actualité pour vous dire si c’est une bonne surprise ou bien un vrai torchon. Et restez jusqu’à la fin pour nos recommandations littéraires et culture ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Torchon, le club de lecture où on lit des livres pour que vous n'ayez pas à le faire. Pour chaque épisode, nous lisons un livre qui a fait l'actualité, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, et nous vous disons si c'est une bonne surprise ou alors un vrai Torchon. Grâce à Torchon, vous verrez briller en société et parler du livre du jour sans même l'avoir lu. Je suis Léa, et aujourd'hui je suis avec Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Et nous avons lu Un automne pour te pardonner, tome 1 de la série Seasons de Morgane Moncomble, parue aux éditions Hugo Roman en 2023. Alors c'est le livre de romance, de new romance. qui truste les podiums, avec Captive, qu'on a lu toi et moi déjà. Au moment où on enregistre, il est dans le palmarès Edistat depuis 49 semaines, donc quasiment un an.

  • Speaker #1

    Beau score.

  • Speaker #0

    Ouais, excellent score. C'est un peu un enfant de son temps, je dirais. Elle a 28 ans d'ailleurs. Elle vient d'une famille qui ne lit pas trop, c'est elle qui le dit. Et elle le dit aussi, elle est biberonnée à Twilight, avec la série After aussi, si vous connaissez. Comme beaucoup d'autrices de new romance, elle a commencé par publier sur la plateforme Wattpad, son pseudo. Et ensuite, en fait, c'est une de ses lectrices qui a proposé à une maison d'édition de l'éditer elle. Donc, c'est un travail très collaboratif. Peut-être qu'on devrait dire ce que c'est Wattpad ?

  • Speaker #1

    C'est une plateforme sur laquelle vous pouvez publier généralement des fanfictions, des textes, sans que ce soit vérifié par un éditeur, une éditrice.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup... vous pouvez avoir des retours. Ça, c'est un truc important. Déjà, ça permet de toucher un lectorat juste en publiant. Et ensuite, vous aurez des retours de ce lectorat. Après, Wattpad, c'est principalement pour de la fanfiction, pour de la romance. C'est un certain genre. Mais je suis sûre qu'on peut trouver de la poésie, d'autres trucs. Mais il se trouve que quand on dit le style Wattpad, ça veut dire fanfiction, romance. certains codes. J'avais vu, je te l'ai envoyé l'interview de Morgane Moncomble en France Inter, tout le monde dit Ah ben c'est bien dommage, cette fille, elle troste les podiums, mais personne ne l'invite, personne n'en parle. Ça reste quelque chose qui n'est pas discuté aujourd'hui, et donc on va le faire aujourd'hui. Et on le fait aujourd'hui parce que c'est une demande d'une auditrice qui me dit, il y a quelques mois, J'ai récemment lu, en suivant de nombreuses recommandations d'un book club de lecture, le roman de Morgane Moncomble, donc celui qu'on va lire aujourd'hui, Je me demandais si vous alliez lire et review ce genre de roman, extrêmement lu par de nouvelles lectrices, personnes qui se mettent à la lecture en regardant BookTok. Bref, elle, ça ne lui a pas plu. Et elle ne comprend pas parce que tout le monde autour d'elle, ça leur plaît, mais pas à elle. C'est vrai que c'est un argument qu'on donne beaucoup sur ce type de littérature. C'est, ah mais ça aide les gens à se mettre à la lecture. Les gens qui ne lisent pas, ils commencent par lire en lisant ce type de littérature. C'est... difficile de critiquer ça parce qu'en fait, finalement, c'est un bienfait que Morgane Moncomble fait à la société parce que ça incite des personnes qui sont sur TikTok à regarder des petits TikToks à enfin sortir leurs yeux de leur téléphone et lire des livres. Donc oui, c'est vrai qu'on va commencer par là. C'est vrai que c'est bien d'amener les gens à la littérature.

  • Speaker #1

    Puis, on dit toujours que les jeunes ne lisent pas. C'est bien s'il y a effectivement une littérature qui est peut-être être plus adapté plutôt que de lire La princesse de Clèves au lycée. Lire Morgane Moncomble, pourquoi pas ? Effectivement, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce possible de lire les deux ? En commençant avec ça, c'est un livre qui est très populaire, qui est pour plutôt une audience jeune, mais pas au sens jeunesse,

  • Speaker #1

    mais au sens qui commence à la...

  • Speaker #0

    Oui, mais qui commence la lecture jeune dans son parcours de lecture. Donc ça peut être aussi des personnes plus âgées, mais en tout cas, voilà. Ou juste, voilà, c'est une littérature de divertissement. C'est comme ça qu'on en parle, quoi. Cela étant dit, à la question est-ce que nous, on a été divertis pendant cette lecture, moi, ma réaction globale, c'est que je me suis un peu ennuyée.

  • Speaker #1

    Je me suis ennuyée, j'ai trouvé ça assez long et je ne me suis pas vraiment reconnue dans le public qui était visé par ce roman.

  • Speaker #0

    Globalement, oui, c'est ça. En fait, on s'est ennuyé parce qu'en fait, ce n'était pas pour nous. Alors, j'espère que ce n'est pas une question d'âge, mais j'avais vraiment cette impression que Morgane Moncongle, elle répondait à une demande d'un lectorat d'un groupe. particuliers et moi je fais pas partie de ce groupe en fait.

  • Speaker #1

    Ouais mais moi non plus j'en fais pas partie et puis je me rends compte aussi plus j'avance et aussi plus je lis des torchons pour torchons que en fait ça ne me convient pas la littérature qui est juste pour la renonce, juste pour un sentiment en fait j'ai besoin des explorations un peu plus vastes, j'ai besoin de choses qui vont voir un peu plus de choses et puis bah en plus moi je suis lectrice de thriller je suis lectrice d'enquête policière, c'est quelque chose que je fais peut-être légèrement trop... Et j'ai besoin de certains codes de l'intrigue policière que je n'ai pas du tout retrouvé dans Un automne pour te pardonner.

  • Speaker #0

    En effet, en fait, pour résumer ce que c'est qu'Un automne pour te pardonner, c'est un livre certes de romance, mais c'est couplé avec une intrigue policière. très, très, très inspirée par Agatha Christie. L'idée étant qu'il y a eu un meurtre, il y a un petit groupe de gens qui ont pu tuer le mec qui est mort et on va essayer de trouver, l'héroïne va essayer de trouver la vérité dans toute cette affaire. Donc, on a une intrigue policière et on a une intrigue amoureuse, c'est-à-dire que l'héroïne, donc Camélia, elle est l'avocate d'Abraham. du principal accusé qui s'appelle Lou. Et donc, on va suivre l'intrigue amoureuse entre Camélia et Lou. Et Camélia et Lou, ils vont aussi être, ils le disent explicitement, Sherlock et Watson. Oui. Je vais essayer de résumer rapidement l'intrigue policière en tout cas. L'intrigue policière, c'est donc un groupe d'amis qui se sont connus, disons, très jeunes, mais disons que ça c'est... Ah oui, un truc à dire, c'est qu'il y a pas mal de flashbacks. Oui. Donc, il y a l'intrigue actuelle, il y a le flashback vers le lycée, donc leurs années de jeunesse, jeunesse, d'adolescence. Et il y a le flashback dans la conscience, dans le flot narratif de Rory, la victime. On retourne et on voit ce que Rory a pu penser avant sa mort. Donc, nous avons Camélia. Camélia, elle s'est fait harceler pendant toutes ses années de lycée. par un groupe de jeunes riches et cons. Le mec qui a la tête de ce groupe de jeunes riches et cons, c'est Rory, riche, con, narcissique, sociopathe.

  • Speaker #1

    Très bon résumé.

  • Speaker #0

    Rory, il a une petite copine, Vénale. C'est tout ce qu'on saura sur elle. Et elle s'appelle Skye. Ah oui, tout ça se passe à Édimbourg. C'est pour ça qu'ils ont des noms anglais. Malgré le fait qu'il ait une petite copine, il la trompe. Et il la trompe notamment avec son meilleur ami à lui, Lou. qui est donc accusée de son meurtre. Et donc, c'est son meilleur ami, mais c'est aussi son amant. Il y a deux autres personnages dans ce groupe de jeunes. Il y a Alastair, qui est le frère jumeau de Rory. Autant Rory est stylé, riche, intelligent, autant Alastair, il est un peu terne à côté de lui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est l'effacé. Et ensuite, il y a un dernier personnage qui est Gideon, ou Gideon, comme vous voulez. Gideon, on découvre plus tard, mais je peux le dire tout de suite, qu'en fait, il n'est pas qui il est, parce qu'il n'est pas riche et con, il est pauvre et con. Et drogué. Attention. Et donc, voilà, Gideon, c'est un personnage très inspiré, si vous voyez de qui je parle, c'est le talentueux Mr Ripley. D'ailleurs, Alain Delon est mort récemment, et il a joué exactement ce personnage. Donc, le personnage de l'homme pauvre qui est fasciné par les riches, et notamment par un homme riche, au point de vouloir un peu devenir comme lui. Et donc, il devient, à un moment de l'intrigue, un des accusés, enfin un des... Un des suspects. Un des suspects, parce qu'on pense qu'il nous a fait une replay, quoi. Oui, tout à fait. Toute l'intrigue, on ne va pas vous résumer toutes les circovolutions qui sont très, très longues, parce que tous sont accusés les uns après les autres. Puis après, il y a des combinaisons qui sont formées. C'est très long, mais ce qui s'est passé, c'est que Rory, avant de mourir, a créé un testament et a donné des lettres aux différentes personnes pour créer un jeu de pistes pour Lou et Camélia. Et Camélia est ramenée à toute cette histoire. Elle ne comprend pas très bien pourquoi elle est là, parce que là, on a le groupe de jeunes, mais elle, elle n'était pas là la nuit du meurtre. La nuit du meurtre, c'est Lou qui est accusée en premier de meurtre, parce qu'en fait, on a retrouvé le corps de Rory dans son coffre. Donc, il est accusé de meurtre, mais lui, il n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé parce qu'il a été drogué. Donc, en fait, Camélia va devenir l'avocate de Lou. En devenant l'avocate de Lou, on ne sait pas trop... Enfin, si elle dit explicitement qu'elle veut se venger de Lou, et en même temps, on sent qu'elle est obsédée par cette histoire et qu'elle a envie de savoir qui l'a tuée et rorée. On sent aussi qu'elle est biberonnée à Hercule Poirot et donc, elle veut devenir Hercule Poirot. En questionnant son client, donc Lou... Lou décide de s'évader, l'utilise un peu comme bouclier humain et s'évade. Et elle, finalement, un peu malgré elle, elle finit par l'aider. Et tous les deux vont commencer à enquêter. Bref, l'enquête, on ne va pas en parler 3000 ans parce que franchement, ce n'est pas ouf comme enquête.

  • Speaker #1

    Ce ne sont vraiment pas les meilleurs enquêteurs du monde.

  • Speaker #0

    Non, ils sont un peu nuls. Ce n'est pas Hercule Poirot ni Sherlock Holmes. Mais ce n'est pas l'enjeu, ce n'est pas grave. et à la fin on découvre et donc là si vous voulez savoir la fin bah on va spoiler parce que c'est un podcast qui délivre pour que vous n'ayez pas à le faire donc si vous voulez le faire vous arrêtez ce podcast tout de suite bref maintenant c'est fait on va vous dire il y a un plot twist que moi j'ai trouvé top moi j'ai beaucoup aimé c'est que en fait Rory n'est pas mort il a tué son frère jumeau et il a pris ses vêtements et il a pris son identité. Et pourquoi il a tué son frère ? C'est qu'il a découvert que tous ses amis l'empoisonnaient dans son dos pour se débarrasser de lui pour plein de raisons différentes.

  • Speaker #1

    Mais ce plot twist, de toute façon, c'est vraiment le moment où moi je dis ah oui, vraiment, c'est de l'inspiration Agatha Christie complète.

  • Speaker #0

    Ouais. Et pendant cette intrigue, il y a une autre intrigue qui est l'intrigue amoureuse parce que comme on l'a dit, Camélia a été harcelée par ce groupe de jeunes cons. Elle leur en veut énormément. Et elle en veut en particulier à Lou parce qu'elle pense que c'est Lou qui est l'instigateur de cette vague de harcèlement. Et donc, ça s'appelle Un automne pour te pardonner parce que l'idée étant qu'elle va arriver à pardonner à son ennemi,

  • Speaker #1

    Lou,

  • Speaker #0

    de cette vague de harcèlement. Le problème de base de ce livre, c'est que la romance et le policier, il y a plein de... logiques de la romance qui vont pas très bien avec la logique du roman policier.

  • Speaker #1

    Ça matche pas. Il y a beaucoup de moments où dans le roman policier, on va avoir une découverte ou on va avoir un petit élément qui nous a échappé et ça a été caché par la personne qui a écrit et paf ça permet de délivrer le reste de la narration. Là, le problème c'est que c'est hyper fréquent, il y a tout le temps des moments où on avance parce qu'il y a un dégoût sex-machina qui sort de nulle part. Il y a un passage secret dans un manoir. Il y a un deuxième passage secret dans le même manoir. La personne arrive à s'échapper avec un scalpel d'un hôpital. Il l'a fait d'une manière qui n'est pas du tout vraisemblable. C'est même écrit dans le bouquin C'est un miracle On peut parler des énigmes. Ah oui, non, mais les énigmes...

  • Speaker #0

    C'est trop drôle parce que ça se passe à Édimbourg, donc ils sont censés tous se parler anglais entre eux.

  • Speaker #1

    Et les énigmes sont écrites pour un public francophone.

  • Speaker #0

    Donc il y a des charades.

  • Speaker #1

    Il y a des charades qui sont écrites pour un public francophone, qui sont imaginées pour un public francophone. Moi, je les connais. En plus, ces charades, ce ne sont pas des charades qui sont très compliquées. C'est vraiment des charades qui sont... Si on aime bien ça, en fait, tout le monde les connaît. En fait,

  • Speaker #0

    ils auraient pu googler la charade et ils auraient eu la réponse.

  • Speaker #1

    C'est la première chose que j'ai faite pour vérifier si effectivement la réponse était en ligne. Et en fait, elle est en ligne. Mais du coup, la vraie Saint-Germain quitte le tchat très, très rapidement. Et du coup, c'est assez désagréable quand on a l'habitude des intrigues policières qui sont... extrêmement bien ficelées, où on se demande quelle erreur on a fait, qu'est-ce qu'on a raté, qu'est-ce qu'on n'a pas bien lu, qu'est-ce qui pourrait être l'élément qui a été caché, qui a été semé par la personne qui a écrit. Et j'étais désengagée par rapport à l'enquête policière. Et puis en plus, il met tellement de temps à résoudre les trucs. C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a un problème de rythme, et il y a un problème de longueur. C'est un livre qui fait 420... 430 pages. Assez long comme livre, quand même. On pense que les jeunes, ils aiment les contenus courts. Eh bien, non. Ils m'enlèvent mon ton. Elles vont faire des pavés. Et moi, le problème que j'ai eu, c'est que j'avais vraiment envie que ça avance. J'avais vraiment envie de savoir ce qui se passe. Et dès qu'ils trouvent quelque chose, qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, il y a une scène de cul, quoi. Bon, ça, c'est plutôt dans la deuxième partie du livre. Mais à mesure qu'on s'approche de la vérité, ils trouvent un truc super important. Et qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, ils font l'amour. Et je suis là, genre, mais les amis, là, on est un homme et mort.

  • Speaker #1

    Mais encore pire. ils font l'amour dans le bureau de la personne qui est morte.

  • Speaker #0

    Et oui, chère Joliette, vous mettez votre ADN, il y a peut-être des preuves. Là où tu mets tes fesses, meuf, il y a peut-être un papier important. Oui, on pourrait me dire oui, mais à quoi tu t'attendais ? C'est un livre de romance, apprécie la romance. Mais le problème, c'est que le mélange des deux crée un problème de structure assez intense.

  • Speaker #1

    Mais je pense que la scène qui fait le meilleur clash, tu l'as très bien dit toi-même quand on en parlait, c'est, on l'a dit, Camélia devient l'avocate de Lou, et il y a la scène de l'interrogatoire.

  • Speaker #0

    Première rencontre, Lou est en prison. Il rencontre son avocate qui en fait est Charlotte qui est la responsable de Camélia parce que Camélia est trop jeune, elle n'est que stagiaire. Et donc, c'est la première fois qu'ils se parlent. Et il y a une tension sexuelle à couper au couteau dès les premières pages. Et le truc, c'est que Charlotte, elle est là. Donc je lis. Nous nous défions du regard un long moment dans le silence et c'est tellement électrique que je sens la chair de... poule se formait sur mes bras. Il ne sourit plus. Ses yeux percent les miens avec curiosité et colère, assez longtemps pour me faire savoir que je l'ai touché. Enfin, Lou s'adosse de nouveau contre sa chaise. Je fais de même, le dos droit et le cou brûlant. Est-ce qu'on peut continuer maintenant ? demande Charlotte, son regard passant de lui à moi. Je rougis sans le vouloir. Le temps d'une seconde, j'ai oublié que nous n'étions pas seules. Lou ne dit rien, ce que je prends pour une confirmation. J'ai l'impression d'avoir gagné un deuxième round, c'est exact. Donc là on a deux problèmes avec cette scène. Le premier c'est que bon...

  • Speaker #1

    Team Charlotte ?

  • Speaker #0

    Team Charlotte ! On est tellement gênés pour elle.

  • Speaker #1

    Ne flirtez pas devant vos collègues.

  • Speaker #0

    Et moi, je dirais Charlotte, je dirais genre, Camélia, je suis désolée, mais je vais t'enlever de l'affaire parce que t'es la main flamand professionnelle que je connaisse.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais jamais, jamais.

  • Speaker #0

    J'imagine, mais enfin, moi, ça va se... Mais il y a aussi un autre problème avec cette scène qui est que Morgane Moncomble veut nous donner très rapidement de l'attention sexuelle pour un peu, voilà, préfacer le fait que c'est ce qui va se passer dans la suite. Mais le problème, c'est qu'ils sont censés se détester. Parce qu'on est dans un trope qui est très, très, très classique de la new romance. C'est le trope Admit to lover Donc là, il va falloir que j'explique ce qu'est un trope et qu'est-ce que c'est que le trope Admit to lover Ah oui, trigger warning. C'est un livre qui parle de cul. Et donc, on va être aussi explicite que le livre. Donc, c'est ça. C'est libérant. Très explicite. Quand on utilise les mots qu'il faut pour décrire un acte sexuel, il faut arrêter d'écouter tout de suite. Voilà. Bref, revenons à qu'est-ce qu'un trope. Un trope, c'est un cliché narratif, je dirais.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Souvent, ce n'est pas fait tel quel. Ah, il faut que je fasse ce trope. Mais dans la new romance, ce qui se passe, ou dans... En fait, c'est un système de tag. Dans Wattpad, c'était des tags. Et donc, quand tu es à la recherche d'une fiction, tu tapes le tag ou le trope que tu veux voir parce que c'est ça qui te fait plaisir. Et donc là, ce trope, c'est l'un des plus demandés,

  • Speaker #1

    le plus mis en avant.

  • Speaker #0

    C'est le enemy to lover c'est-à-dire deux personnes qui se détestent vont petit à petit tomber amoureux l'un de l'autre. Pour ceux qui utilisent plutôt des classiques, Pride and Prejudice, Darcy et Elisabeth Bennet. Le problème que j'ai, c'est que si on reprend Orgueil et Préjugé, au début, il y a... il n'y a pas une tension énorme. Moi, je me souviens, la première fois que je l'ai lu, Orgueil et préjugé, j'étais très, très surprise quand Darcy déclare son amour auprès d'Elisabeth Bennet, parce qu'on est un peu sur... Enfin, il ne l'exprime pas, il l'exprime à l'inverse, une certaine forme de rejet. Et il dit, malgré moi, je vous aime, et elle est là, super, merci. Il y a un côté dans le enemy to lover c'est qu'il faut que ça soit des ennemis. Il faut qu'ils se détestent. Et là, le problème, c'est qu'ils font semblant de se détester, mais on a vraiment l'impression qu'ils veulent niquer. Déjà, il y a une narration avec trois voix. Il y a Lou, il y a Camélia et il y a Rory, mais au moment de sa mort. Enfin, quelques heures avant sa mort. Et ce qui est intéressant, c'est que ces trois voix ne sont pas très distinctes. Elle est obligée de dire à ses Lou, à ses Camélia, à ses Rory. Parce qu'en fait, ils ont exactement la même conscience. Ils ont le même cerveau. Donc franchement, c'est dommage parce que Rory est censé être une sorte de mec ultra narcissique et sociopathe. Et quand tu lis son flot de pensée, on a l'impression que c'est quelqu'un d'assez sympathique et gentil.

  • Speaker #1

    Oui, en fait. Il a peut-être eu un petit peu trop d'argent quand il était jeune. Il est un peu trop gâté, mais ça va.

  • Speaker #0

    Donc Morgane Moncomble n'a pas réussi à créer une vraie distinction entre ces personnages dans la manière dont elle les écrit. Ce n'est pas facile, donc je peux l'entendre. Il y a un truc un peu... C'est un peu difficile à décrire à l'oral. La voix intérieure est faite en italique. Et ensuite, il y a une sorte de sous-voix intérieure, il y a une sorte d'inconscient, un inconscient, qui, lui, est rayé. Et donc, on a ce que le personnage dit, la voix en italique, et ensuite, le truc commentaire rayé, qui est le sentiment que le personnage ne veut pas voir éclat. Et donc, c'est très clair, on sait exactement ce qu'ils pensent. Donc, le sous-entendu, non. La mauvaise foi, non. Parce qu'en fait, on sait tout, quoi. C'est très, très explicite.

  • Speaker #1

    Puis, ils sont psy, en fait, tous ces personnages. Ils sont psychologues. Je pense qu'ils ont fait tous des licences de psychologie parce que malgré tout ce que les autres veulent dire, en fait, ils savent très bien ce que l'autre veut.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, au tout début, l'une des raisons pour laquelle ce groupe de jeunes richés cons harcèle cette pauvre Camélia, c'est parce que Rory a détecté dans... un regard de loup qu'il était amoureux d'elle. Et t'es là genre, ah mais en fait les gens sont si transparents que ça. Et d'ailleurs à ce propos, en parlant d'explicitation, donc il y a l'explicitation dans le livre, mais je voudrais revenir totalement en arrière avant même le début du livre, parce qu'en fait il y a un avertissement avant même qu'on commence le livre qui est, donc avertissement, et donc c'est Morgane Moncomble qui nous dit Ce roman contient des scènes, des propos ou des sujets pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. S'il vous plaît, prenez garde au trigger warning qui suit avant de vous aventurer dans cette lecture. Je tiens également à rappeler qu'il s'agit d'une œuvre de fiction, avec des personnages imparfaits, des relations pas toujours saines et des comportements parfois inexcusables. L'autrice et la personne que je suis ne cautionnent en rien les actes de ces personnages. Trigger warning, harcèlement psychologique, bisoutage. Bon, c'est en même temps un code du genre.

  • Speaker #1

    C'est un code du genre, on a eu la même chose sur Captive.

  • Speaker #0

    Et c'est une réponse... à la panique morale qu'on a à chaque sortie de livre un peu à la destination de jeunes femmes, mais qui en même temps parlent de sujets dark, c'est Ouh là là, ces pauvres jeunes filles, elles vont être choquées, donc il faut faire un trigger warning Après, je ne dis pas qu'il ne faut pas mettre de trigger warning, je trouve que c'est très bien. Ça permet aussi parfois aux parents de savoir ce qu'il y a dans le livre, je trouve que c'est aussi utile. Et ça permet aux lecteurs de se dire, par exemple, si il y a une lectrice qui a connu un... fort harcèlement, ça permet de se dire Wouah, bof, je vais pas lire autre chose. Donc, ok, très bien. Mais ce qui est marrant, c'est que pour moi, c'est explicite que l'autrice ne cautionne pas les actes de harcèlement psychologique et bisoutage. Ceux qui font du bisoutage et du harcèlement psychologique, c'est les méchants, on est au courant. Enfin, c'est clair. Pour moi, le côté genre Non, mais je cautionne pas ce qu'ils font. Elle n'était pas obligée de le dire, mais je pense qu'elle le dit plus à cause de la... presque qu'il y a autour de ce type de littérature.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu disais au début, c'est-à-dire que la New Romance souffre de son image de lecture pour Midinette, et je mets ça entre guillemets, souffre d'une image de fausse littérature, ce qui est peut-être un procès vraiment très court à donner à cette littérature. Après, moi, c'est vraiment quelque chose qui m'interroge, et ça, c'est quelque chose qui on parlait du fait qu'on n'était pas dans la cible. Moi, je ne suis pas dans la cible des Enemy to Lover fans. Je ne suis pas dans la cible des gens qui trouvent ça très intéressant de décrire des scènes des bisuitages parce que ça peut remplir un intérêt narratif. On peut avoir un intérêt narratif à décrire certaines scènes, notamment d'harcèlement psychologique. On peut avoir des évolutions de personnages qui sont provoquées par ça, mais je trouve que ce n'est pas le cas ici. Je trouve que c'est juste une description pour rajouter au pathos des personnages. Et moi, ça fait partie des choses qui ne m'ont pas convaincue, en fait.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que la scène de harcèlement, parce que voilà, c'est en fait un outil pour justifier le fait qu'ils sont ennemis. Oui. Plus qu'autre chose, en fait. C'est juste... C'est là pour être là. Il y a un côté où c'est très explicite et c'est pour ça que je me suis dit aussi un peu que c'est pour des lecteurs jeunes dans leur parcours de lecture. C'est-à-dire que quand on n'a pas l'habitude de lire beaucoup ou qu'on n'a pas de plaisir à lire beaucoup... ça, c'est pratique parce qu'au moins, tu ne fais pas un effort à essayer. Tout est dit et donc, voilà, c'est plus facile à lire. Mais moi, personnellement, j'aime bien être active dans ma lecture. J'aime bien essayer de comprendre, j'aime bien reposer le livre et réfléchir à ce que j'ai lu. Et ça, ce n'est pas ce que te permet Morgane Moncomble. Mais voilà, on peut peut-être arriver à un point qui est que Morgane Moncomble, elle a écrit, moi, en tant que lectrice, je ne vais pas trop aimer. En tant que marketeuse, alors là, j'ai trouvé que c'était un livre qui répondait à une demande. C'était un livre marketing, dans le sens où il y a une demande du marché et elle va mettre dans ce livre plein de demandes de la part d'une lectrice. On en a parlé, donc le trop and me too lover, les scènes de sexe, c'est une demande, elle y répond. Il y a une atmosphère, donc c'est l'atmosphère qu'on appellerait Dark Academia, c'est-à-dire ça se passe à Édimbourg, il y a un côté un peu gothique, il y a l'université, la bibliothèque. Il y a aussi les fringues. Elle va beaucoup décrire comment elle s'habille avec une passion lingerie.

  • Speaker #1

    C'est plus cute.

  • Speaker #0

    Oui, très prépi, un petit peu, même un peu gothique. Parfois, on sent qu'il y a un peu des couleurs. Elle donne beaucoup les couleurs des fringues. Donc, ça permet de s'imaginer. C'est un peu comme dans Captif, d'ailleurs, un peu le fantasme de la... Il y a des beaux vêtements. Il y a le bal. La scène de bal.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça rentre aussi dans cette demande de la New Romance d'avoir ce fantasme social de la classe sociale riche aussi, où on a cette classe sociale dans laquelle on porte des beaux vêtements. On va dans des bals dans lesquels on tournoie. Ce verbe me marque. On a des jeunes issus de familles un petit peu remarquables de l'Ecosse, Cavendish, je crois, Rory, c'est...

  • Speaker #0

    O'Brien, non, il n'y a pas aussi ?

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être.

  • Speaker #0

    Cavendish et O'Brien,

  • Speaker #1

    ouais. C'est un peu cliché, par ailleurs. Donc, il y a aussi cette réponse à il faut s'imaginer dans un autre univers un peu socialement élevé Moi,

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup fait penser à Gossip Girl, le côté groupe de jeunes riches et cons, qui sont un peu... Il y a une histoire de meurtre. Alors, dans Gossip Girl, c'est plutôt à... une overdose il y a ouais il y a de la drogue il y a des balles enfin c'est

  • Speaker #1

    Oui, oui, et puis il y a quelque chose par contre, il y a un pas de côté qui est peut-être un peu plus intéressant avec le bouquin, qui est que le personnage féminin, par contre, est moins effacé que celui qu'on a vu dans d'autres bouquins de New Romance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Ce qui est marrant, c'est que oui, elle répond à une sorte de commande, de cahier des charges, et ceci dit, elle répond à une critique. Donc il y a l'avertissement au début, c'est une réponse, je pense, à une critique. L'autre réponse à une critique. critique qui est faite, c'est que souvent dans les livres de romance traditionnelle d'ailleurs, surtout, mais maintenant, voilà, ou même dans Twilight, ou même dans Fifty Shades of Grey, tout ça, les personnages féminins sont très passifs, un peu genre effacés, la fille qui est belle, mais elle n'est pas au courant, qui ne s'habille pas très bien, et grâce à la romance, elle va commencer à s'habiller mieux, enfin, le côté un peu vilain, petit canard qui va se révéler, là, c'est pas le cas. Camélia, c'est un personnage très fort qui fait du Krav Maga. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Elle a un père policier, une mère infirmière et elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #0

    Elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #1

    Elle est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, il y a un côté où quand même, et en plus, elle veut se venger, elle veut dominer Lou. Enfin, voilà, il y a un peu très inversion des genres où Lou, finalement, se fait un peu doffer. Oui, quand même, non, oui. Oui, clairement. Pas sexuellement. Enfin, là, on reviendra sur la scène de film. Mais en tout cas, il y a un côté où sa relation avec Rory, elle est ultra toxique parce qu'évidemment, Rory, c'est un personnage très narcissique, très sociopathe. Mais la relation avec Camélia, comme il s'en veut d'avoir été la cause de son harcèlement, eh bien, il a envie de se faire un peu, genre, malmener par elle pour expier sa faute, quoi. J'ai un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est un peu dramatique pour Lou, qui va d'une relation toxique avec un mec qu'il ne respecte pas, vers, moi c'est comme ça que je le vois, une autre relation toxique pour l'instant. Après, ça évolue au cours du roman, et plus tard, ils se font un peu mieux, et ils font des tartes aux pommes ensemble. Il y a très clairement, à un moment dans le roman, un instant où il dit, oui, elle n'est pas comme les autres, elle ne me caresse pas dans le sens du poil, elle m'envoie chier quand il le faut, mais c'est genre, en fait, elle ne roule,

  • Speaker #0

    elle ne fait que ça.

  • Speaker #1

    En fait, il est peut-être temps de faire ce que font tous les hommes dans la New Romance, aller voir un psy.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, c'est marrant parce qu'il y a eu un moment où j'ai dit au passage psy, où on a l'impression qu'ils se font une sorte de thérapie les uns aux autres, quand ils s'interrogent les uns les autres. Et à chaque fois, ils sont là genre, ah, ton père ne t'a pas assez aimé, c'est pour ça que tu es comme ça. Et c'est marrant l'introduction d'un langage de thérapie, de psychologie. dans la new romance. Moi, je ne l'ai pas tellement vu comme toi, le côté relation toxique, parce que c'est Camélia, moi, je l'ai vu comme un personnage qui veut à tout prix se venger sur Lou, qui veut faire preuve de domination, mais en fait, elle est amoureuse de lui, et donc ça échoue, elle n'arrive pas à le dominer, et donc ils font semblant de réussir ce fantasme de domination, donc lui fait semblant... d'être dominée, et elle, elle fait semblant d'être dominante, mais dans leur suite pensée, on est bien au courant que ni l'un ni l'autre n'est réellement dans ce... Moi, je trouve qu'il y a un jeu de dupe tout au long de ce livre, qui est très fort, qui est que tout le monde fait semblant de se haïr, mais en fait ils se haïssent pas tellement, même depuis le début, même au début.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un des reproches que je fais au bouquin, c'est censé évoluer, mais en fait ça évolue pas. parce qu'il parle plus, pas parce qu'il y a vraiment une notion d'avancement dans la relation mais plus parce qu'elle découvre qu'en fait c'est pas lui qui l'a harcelé au lycée lui découvre que en fait c'est Rory qui demandait à harceler Camélia parce qu'il ne savait pas franchement le gars est pas très doué dans la vie et tout le temps ensemble c'est marrant,

  • Speaker #0

    c'est un groupe de potes ils devraient être au courant...

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a effectivement ce jeu. Et c'est juste que pour moi, il n'y a pas beaucoup d'évolution par contre des personnages.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que tout est très explicite. On a tout leur flot de pensée tout le temps. Mais il n'y a aucun moment où Camélia s'oppose et honnête avec elle-même en disant Ah mince, en fait, je suis amoureuse de ce mec Comme tu dis, il y a le côté où en fait, il n'a pas vraiment fait quoi que ce soit de mal. Mais en vrai, si tu le tournes d'une certaine manière, si, parce qu'il a été. amie avec des gens qui lui ont fait beaucoup de mal. Et en plus de ça, s'ils lui ont fait beaucoup de mal, c'est à cause de son amour. Et donc, elle pourrait dire, ah mais t'es la cause de tous mes problèmes, en fait, mec. Et c'est marrant parce que c'est jamais... Alors, peut-être que ça aurait été une scène trop artificielle ou pas bien faite, et c'est difficile à faire, où tous les deux discutent et ont une conversation. C'est marrant parce qu'il y a une psychologisation forte où ils n'arrêtent pas de discuter de leurs problèmes de parents, mais à aucun moment, ils se posent et ils disent T'as vécu quelque chose de difficile et c'était ma faute. Et en fait, la manière dont ils réussissent à surmonter cette épreuve, c'est en faisant l'amour. C'est un exutoire. Ils ont énormément de passions, d'émotions contradictoires. Qu'est-ce que tu fais ? Tu niques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très clairement dit. C'est même assumé puisqu'ils font l'amour en se parlant énormément. Oui. Ils parlent énormément pendant l'amour. Et ils se font une psychologisation, comme tu disais, en faisant l'amour. Ils parlent de psychologie en faisant l'amour. Franchement, très fort.

  • Speaker #0

    Le problème de critiquer les scènes, de lire et de critiquer les scènes de sexe dans les livres quand je fais un torchon, c'est que c'est difficile de les lire vraiment au premier degré parce que je vais t'en parler, et il y a plein d'inconnus qui vont m'écouter parler de scènes de sexe, donc c'est toujours un peu compliqué. Moi, je trouve qu'elles sont bien écrites. Si on enlève les dialogues, il y a un côté totalement pas réaliste dans certaines scènes. On ne va pas rentrer dans le détail de où elle met son pied, où il met sa bouche. Il y a un côté où, si vous essayez de le faire à la maison, je pense que vous devez vous contorsionner. Il y a des problèmes. Plusieurs trucs que j'ai bien aimés. La question du consentement est bien traitée. Moi, je trouve que c'est bien. Ils sont respectueux l'un de l'autre. Ils se demandent le consentement l'un de l'autre. Et ils utilisent un préservatif. Ce qui, moi, m'a étonnée. Et après, j'ai été étonnée d'être étonnée. Parce que je suis là, genre, oui, évidemment qu'ils utilisent un préservatif. Mais j'étais... Je ne sais pas, j'étais tellement habituée à qu'on n'en fasse pas mention.

  • Speaker #1

    Non, on n'en a tellement pas l'habitude de ça. Mais même moi, j'ai été assez étonnée d'avoir ce consentement et qu'elle essaye de le rendre sexy, ce qui est une bonne chose, très clairement.

  • Speaker #0

    Parait-il que c'est quelque chose de commun dans la néo-romance. Mais bon, je n'en ai pas lu tant que ça, donc ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'en fait, on peut faire la critique de ce livre sur beaucoup de choses, mais pas la chose la plus évidente qui est la question de la sexualité. La question de la sexualité, elle est associée, elle est assez tranquille, comme on le disait.

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être qu'on peut en parler maintenant, mais il y a la question de la bisexualité. Oui. Qui est assez intéressante. On a un avis assez différent, d'ailleurs, toi et moi. Oui. Donc, je vais d'abord donner le mien et ensuite, tu me diras ce que tu en penses. Moi, j'étais déjà très surprise qu'on ait un homme bisexuel dans un livre de romance. Déjà, c'était une surprise pour moi. Et ensuite, c'est jamais traité comme un problème. C'est-à-dire que Camélia, à aucun moment, elle se dit Ah bah, il était en couple avec un homme, donc il est homosexuel, il n'est pas bisexuel. Pour elle, la bisexualité, c'est OK, normal, c'est un non-sujet. Donc je suis trop contente, d'un point de vue comment la culture évolue de nos jours, que la bisexualité des hommes soit un peu plus intégrée à la pop culture, en gros.

  • Speaker #1

    Non, c'est vraiment... Ça, c'est une bonne chose. Et je pense qu'en plus, la neuromane, ça... pas mal de choses à apprendre à la littérature là-dessus. Je prends quelque chose, je ne sais pas si on pourra pas le mettre dans New Romance, mais Hot Stalker. Ah, Hot Stalker, ouais,

  • Speaker #0

    ou Sex Education.

  • Speaker #1

    Ou Sex Education, qui ont quand même des gros impacts aujourd'hui sur les jeunes, parlent d'une sexualité qui est différente et ça montre quelque chose quand même de notre génération, de voir que un homme bisexuel est accepté, c'est quand même ok. ça nous fait genre c'est bien moi j'ai peut-être un petit reproche c'est que c'est un peu il y a quelque chose qui me titille un petit peu mais ça c'est parce que je voudrais qu'on aille encore plus loin et c'est peut-être que je suis trop exigeante et une grosse woke je suis woke mais en fait je vois aussi des patterns qu'on retrouve aujourd'hui la relation masculine avec un homme elle est forcément une relation mauvaise... Il y a une homo-érotisation très très forte de la relation entre Rory et Lou, que moi j'ai beaucoup retrouvée comme un héritage des yaoi. Les yaoi, c'est des mangas qui décrivent des relations homosexuelles entre hommes, et qui sont très clairement beaucoup plus à destination des jeunes femmes. Je dis jeunes parce que c'est assez assumé que c'est pour les jeunes femmes. Et en fait, à chaque fois, c'est un peu le female gaze. où on va essayer d'avoir une relation homo-érotique pour des femmes. Donc c'est... une vision de l'homosexualité, une vision de la bisexualité, qui est encore une fois très particulière.

  • Speaker #0

    Ce qu'on pourrait reprocher, je ne le fais pas, parce que je ne pense pas que ce soit... Ce n'est pas le reproche que je fais moi personnellement, mais Lou, quand il est en couple avec un homme, ça se passe très mal, l'homme est très narcissique, et quand il est en couple avec une femme, ça se passe très bien, et donc on pourrait entendre qu'être en couple avec un homme, c'est pas bien, être en couple avec une femme, c'est bien. Cela étant dit, il n'y a pas de lien qui est fait dans la narration, c'est juste que ça se passe comme ça. Et moi, ma théorie, c'est qu'il y a une référence très très très forte dans le livre à Oscar Wilde, et notamment au portrait de Dorian Gray. Mais à mon avis, je pense que c'est ça, c'est juste une référence à un auteur en plus de ça homosexuel. Et peut-être qu'on peut parler des références, parce qu'on ne l'a toujours pas fait, alors que c'est quand même, je pense, la première critique qu'on a faite quand on a commencé à s'envoyer des petits SMS. Alors, il y a différents types de références. La première référence, c'est la référence à la pop culture, on en a déjà parlé. Billie Eilish Spider-Man l'impérialement Star Wars ouais voilà TikTok en masse un peu mais quand même assez naturel c'est des jeunes ils parlent de ça c'est normal mais ce qui est trop drôle c'est qu'en même temps ils font des références très très très fortes à de la littérature tout le temps et ils passent leur temps à faire ah ouais Hercule Poirot Sherlock et là c'est un certain type de référence c'est un certain type de littérature anglaise donc c'est Oscar Wilde Agatha Christie et puis Bon, Sherlock Holmes, donc c'est Conan Doyle. Pas mal de policiers. Et ensuite, Edgar Allan Poe, je t'ai déjà dit.

  • Speaker #1

    Lewis Carroll.

  • Speaker #0

    Lewis Carroll. Donc, une certaine littérature anglaise. Donc, pas de Charles Dickens. On est dans un truc gothique, un truc un peu romantique, un peu torturé, un peu de Shakespeare. Voilà, on est dans cette littérature anglaise. On en revient à cette esthétique de Dark Academia, ça c'est sûr. Et puis bon, le fait que c'est un roman policier. Et enfin, il y a ce truc qui m'a fait bugger comme pas possible.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'est les références au latin. Ils n'arrivent pas de se balancer des citations en latin. C'est pourquoi ça fait deux livres de torchon où je dois me remettre le nez dans le gafion.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est très clairement, quelqu'un me sort des citations comme ça, notamment dans les situations dans lesquelles je sors des situations... hyper sérieuse et là tu me sors une citation latine, je te regarde et je fais

  • Speaker #0

    Hein ? C'est impossible ! Je vais citer un passage, je crois que c'est entre Lou et Camélia. Ce n'était pas un homme bien. Je relève la tête vers elle, sa bouche est résolument fermée, ses traits sont froids et ses yeux referment des souvenirs douloureux. Toi non plus, ajoute-t-elle doucement, ce qui me vaut un sourire triste. Exigo, ame, non, ut, optimus. Et là, on a la note de... Ah oui, et à cela, nous tombons dans un silence étrange. Bah oui, il est étrange ce silence, t'as rien compris, mec ! Tu vois, et le truc, c'est que, alors, à l'inverse de Juliette, moi, j'ai fait beaucoup de latin. Comment dire ? Je vais le dire, et je le dis pas par prétention, mais même moi, je comprends pas ce qu'elle dit. Donc, heureusement, il y a une note de bas de page qui dit J'exige de moi-même de ne pas... de ne pas être l'égal du meilleur, mais meilleur que le mauvais. C'est né. Bref, tout ça pour dire, j'ai demandé à ceux qui nous suivent sur le compte Instagram at torchon.podcastlittéraire, eux, c'est quoi leur pratique du latin au quotidien ? C'est-à-dire... Et les gens m'ont répondu avec, bah ouais, aller à Jacques Taëst, ou les trucs qu'on retrouve dans Astérix,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui !

  • Speaker #0

    Carpe diem ! Mais à coups de pas.

  • Speaker #1

    On avait des théories un peu différentes sur le sujet. Et je pense que moi, ma théorie, c'est que c'est la manière dont elle représente la classe sociale supérieure, dont il y a l'exigence du fantasme dans la New Romance, et que dans cette classe où ils sont tous très cultivés, où ils sont tous très beaux, très bons et très riches, ils se citent du latin, parce que c'est tous des anciens de prépa littéraire.

  • Speaker #0

    L'équivalent à Édimbourg.

  • Speaker #1

    L'équivalent à Édimbourg. Je pense que c'est un peu cette vision que si c'est des classes riches, socialement éduquées, cultivées, etc., elles vont se balancer des citations latines. Et c'est un peu sa représentation de ça. Mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une autre théorie. Morgane Moncomble, elle a fait des études de lettres. Je crois qu'elle a sorti bonne. Et donc, je pense qu'elle a dû côtoyer tout un tas de monde. Et puis, je pense qu'elle doit côtoyer, maintenant qu'elle est très connue, une certaine forme de mépris vis-à-vis de ce qu'elle fait. Et je pense qu'elle en est bien consciente. Et une manière de se réclamer d'une certaine forme d'intellectualisme, c'est de dire Non, non, non, mais moi je cite des trucs en latin. C'est une manière de montrer en tant qu'autrice qu'elle est cultivée, qu'elle cite du Sénèque, qu'elle cite du latin. En fait, c'est marrant parce qu'on se rejoint dans l'interprétation. C'est que toi, tu considères que c'est pour donner un statut spécial à ses personnages. Moi, je pense que ça paraît lui donner un statut privilégié à elle-même. Oui, à son oeuvre,

  • Speaker #1

    à son roman.

  • Speaker #0

    Et je pense aussi que c'est une manière d'espérer une critique du type je suis une porte d'entrée vers des choses peut-être plus, je mets ça entre guillemets, sérieuses Peut-être que beaucoup de personnes vont découvrir Edgar Allan Poe, Oscar Wilde. au Sénèque, grâce à Morgane Moncomble, et c'est quelque chose de bien pour notre civilisation, pour notre culture, pour la France. Oui, c'est vrai, c'est une bonne chose. Cela étant dit, je trouve que c'est fait de manière extrêmement artificielle, et c'est mal fait.

  • Speaker #1

    C'est très, très artificiel. J'entends cet argument et je pense qu'il est hyper légitime, pourquoi pas, oui, mais c'est sûr qu'en fait, les gens, enfin, dans la vraie vie, dans la vraie vie, personne ne se balance des références.

  • Speaker #0

    Le problème des citations en latin, c'est que peut-être au XIXe siècle, ce n'était pas le cas. Mais aujourd'hui, si je commence à citer Ah oui, soivez Marie-Magnon et là, Ah oui, de quoi tu me parles ? Et je suis là Ah oui, c'est dans l'Ukraine,

  • Speaker #1

    c'est tout.

  • Speaker #0

    Donc moi, il se trouve que je connais deux, trois citations parce que, voilà, je n'ai pas une très bonne mémoire, mais je me souviens de deux, trois textes que j'ai étudiés quand j'étais en prépa. Mais je ne vais pas en parler à des gens qui n'ont pas été dans la même classe au même moment que moi. Même pas à la question de prépa, pas prépa, mais... Tout simplement parce que la personne en face va se sentir un peu au mieux. Elle va me prendre pour une folle. Au pire, elle va me prendre pour une grosse snob. Oui,

  • Speaker #1

    elle va se sentir méprisée,

  • Speaker #0

    clairement. Et elle va se sentir méprisée par une meuf qui est là genre Ah bon, tu n'as pas lu Lucrèce d'Enatura Rerum ?

  • Speaker #1

    Et encore, on pourrait l'excuser de la part de Rory, qui est censée avoir ce genre de comportement. Mais de Lou et de Camélia, c'est hyper étonnant. Pourquoi Lou et Camélia ont fait ça ?

  • Speaker #0

    Mais parce qu'on en revient au truc, c'est que Morgane le comble, pas arrivé à comportementaliser la psyché de chacun de ces personnages. Elle n'a pas réussi à créer une écriture par personnage avec des personnages qui sont bel et bien différents. Tous les personnages sont les mêmes. D'ailleurs, on peut un peu conclure que là-dessus, ce sont des personnages qui ne sont pas très bien écrits. En gros, Skye, elle est vénale. Gideon, c'est un arnaqueur. Lou, il est ténébreux. Camélia, elle est forte. Charlotte, elle veut partir. Charlotte, elle va se casser.

  • Speaker #1

    Charlotte, elle se bat. Moi, je les trouve un peu pathétiques au sens basique du terme, au sens de pathos. Ils sont... Tiens, parlez des mots...

  • Speaker #0

    Des gros snobinards.

  • Speaker #1

    Mais en fait, ils tombent tous très vite dans le pathos. Lou a des parents qui ne l'aiment pas. C'est hyper répété dans le bouquin. Et tout son esprit est torturé par le fait que ses parents lui ont dit que personne ne l'aimerait jamais. C'est très lourd. Ça ne fait pas un personnage, en fait. Ça fait un temps d'un personnage. Mais généralement, il a, le personnage, a la possibilité de construire de la complexité autour de ça. Et là, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    En fait, c'est des personnages qui sont fonctionnels. Tout à fait. L'autre critique, c'est que ça s'appelle littéralement un automne pour te pardonner. Et la notion de pardon, elle n'est pas du tout explicitée. Il n'y a pas de parcours sur le pardon. Et pardonner quelqu'un, comment tu... tu pardonnes ? Est-ce qu'il faut pardonner ? Enfin, c'est des questions qui sont difficiles. Et je trouve que Morgane Moncomble, elle n'a pas assez, comment dire, elle ne s'est pas assez posée sur ce problème-là, quoi.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, on fait un procès de la complexité, et en même temps, le genre ne veut pas ça. Est-ce que le genre veut vraiment une complexité autour de la notion du pardon, ou est-ce que c'est juste vraiment, désolé, je te pardonne d'avoir été méchant avec moi, mais je te rejoins complètement. Ce qui est d'autant plus drôle, parce qu'il y a aussi tout un vocabulaire au tout début de la brebis, de l'agneau, innocent, etc., qui sont des choses qui sont beaucoup liées.

  • Speaker #0

    Il y a des références à la Bible, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Voilà, qui sont des choses qui sont beaucoup référencées à la religion. Et effectivement, le pardon, il n'est pas là. C'est un automne pour oublier que tu faisais partie d'une bande de connards riches, prétentieux. Un automne pour... pour comprendre qu'en fait, ce n'était pas toi qui avais demandé à ce que je sois harcelée. Mais alors, la notion de pardon... Peut-être le pardon, il existe entre Rory et Lou.

  • Speaker #0

    Oui, à la fin, il y a un deuxième pardon, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas qu'il dure une page.

  • Speaker #0

    On pourrait conclure en disant, est-ce que c'est un torchon ? Est-ce que c'est une bonne surprise ? Alors, ce n'est pas une bonne surprise. On n'a pas passé forcément un bon moment, toi et moi.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Mais je ne dirais pas que c'est un torchon, dans le sens où il a pris les codes du genre, il a répondu aux codes du genre très bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Si c'est votre cam, je pense que vous pouvez avoir énormément de plaisir à lire ce bouquin.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, ça m'a permis de réfléchir aussi pas mal à ce que je recherche dans la littérature. Est-ce qu'en fait, je suis victime d'un marketing un peu plus léger ? de la part de je ne sais quoi. Là, on est en pleine rentrée littéraire et tu sens bien qu'il y a du marketing, même sur ce qui est censé être pas de la littérature parue chez Gallimard ou Grasset. Je ne sais pas comment décrire la fiction, disons la littérature contemporaine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis curieuse de voir si elle est aussi capable de copier le style d'autres choses. Enfin, pas de copier, mais de s'inspirer profondément dans ses autres bouquins.

  • Speaker #0

    je serais très heureuse de voir si elle a cette capacité là et c'est quand même pas une capacité qu'ont tous les auteuristes mais je me demande comment elle va évoluer mais voilà j'ai vraiment envie de la voir évoluer est-ce qu'elle va être capable déjà de se poser peut-être parce qu'elle l'écrit énormément enfin c'est quelqu'un qui a une très grosse productivité ouais ouais super productive peut-être Morgane si tu nous écoutes écris un livre de productivité de développement personnel sur comment écrire autant merci Mais je pense que ce qui serait intéressant, ça serait peut-être qu'elle écrive un petit peu moins, qu'elle réfléchisse un peu plus au thème qu'elle souhaite écrire. Par exemple, genre le pardon, la notion de pardon. Peut-être, est-ce qu'il faut tout le temps répondre aux codes du genre qu'on s'est imposés ? Je ne sais pas, je trouve que peut-être ce qui serait intéressant, c'est de les détourner. Et d'ailleurs, à la place d'Un automne pour se pardonner, moi, j'ai lu un super livre. J'en parle à tout le monde. C'est de Jeffrey Eugenides. Ça s'appelle Le roman du mariage ou The Marriage Plot. Une réinterprétation du thème de et ils se marièrent et vécurent un roi, ils eurent beaucoup d'enfants ou est-ce que l'héroïne va réussir à épouser telle ou telle personne ? qu'on retrouve beaucoup dans les romans de Jane Austen, genre ah, il faut marier à tout prix cette jeune femme, est-ce qu'elle va réussir à faire un bon mariage ? Et lui, il va réinterpréter cette trame-là dans la... Une université américaine des années 80. Donc, il y a un petit côté un peu de Dark Academia parce que ça se passe sur un campus américain. Il y a un triangle amoureux, c'est-à-dire qu'il y a une femme, deux hommes. Et je n'en dis pas plus, mais c'est extrêmement prétentieux. Donc, si vous voulez des références à tout va, et si vous aimez Roland Barthes en particulier, et des références très, très, très fortes à Roland Barthes, c'est un super livre. C'est un super livre pour les gens prétentieux comme moi. Et qui aiment bien Jane Austen parce que c'est des références directes à Jane Austen. Donc, même chose si vous êtes ce genre de personne. Et donc, qu'est-ce que tu nous conseilles à la place ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est un autre bail. C'est plus... Déjà, on va partir du côté de la BD parce que ça m'arrive de temps en temps. Mais surtout, je recommanderais quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps alors qu'il existe depuis 2019. C'est une BD de Liv Strumpkist qui est une autrice qui est assez acclamée aujourd'hui pour ses essais BD et qui a écrit La rose la plus rouge s'épanouit Et c'est un essai qui part du fait que Leonardo DiCaprio a toujours des copines qui sont plus jeunes que lui.

  • Speaker #0

    Qui ont toujours moins de 25 ans.

  • Speaker #1

    Qui sont de plus en plus jeunes. Et sur notre relation à l'amour et pourquoi on représente aussi aujourd'hui les femmes comme étant les plus chiantes en amour, voulant avoir les sentiments les plus développés, voulant tout de suite une famille, etc. Ce qui, je pense, est à la base de la new romance. qui est ce sentiment amoureux qui appartient aujourd'hui aux jeunes filles de vouloir avoir un compagnon, avoir la grande histoire d'amour, fonder ensuite une famille, etc. Et elle balaie un peu tout ça en disant, en ne faisant pas une critique, mais en interrogeant plein de choses, en ayant énormément de références encore, et en n'ayant pas de réponse, mais en disant qu'au final, peut-être que si on continue de s'interroger sur l'amour, c'est peut-être que c'est juste une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis peut-être un truc qui serait vraiment stylé, ça serait un livre de romance. pour les hommes.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Tu vois ? Et pas, alors moi, le livre de romance pour les hommes que je déteste et personne ne dit que c'est un trope de romance parce qu'à chaque fois, ça finit dans la littérature banale, normale. C'est, alors attention, l'homme d'une cinquantaine d'années divorcé qui a perdu le goût de la vie et qui a du mal à écrire qui retrouve l'inspiration et l'amour auprès d'une femme qui a la moitié de son âge. Merci. Ça, ce trope-là, je le vois dans les films de Woody Allen. Mais maintenant, quand je le croise, un livre qui propose ça, je ne le lis pas. Et c'est ça leur trope à eux.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est aussi quelque chose qu'on peut dire dans ce podcast. C'est qu'on peut dire tout ce qu'on veut sur les new romance, mais il y a des mecs qui font pareil avec des tropes qui sont beaucoup plus désagréables de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et on n'appelle pas ça de la romance,

  • Speaker #1

    on appelle ça de la littérature. Et on les invite au...

  • Speaker #0

    À la Grande Librairie. À la Dienne-Bretinelle de France Inter,

  • Speaker #1

    à la Grande Librairie, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et voilà. Vous êtes un homme écrivain et que vous vous reconnaissez dans le trope que je viens d'écrire.

  • Speaker #1

    Arrêtez.

  • Speaker #0

    Arrêtez.

  • Speaker #1

    On va avoir un vrai impact sur les ventes culturelles de cette année, j'espère. Voilà.

  • Speaker #0

    déchirer le manuscrit. Tu veux tout déchirer, moi. Bref, merci beaucoup de nous avoir écoutés jusqu'ici. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à nous suivre sur notre compte Instagram arrobasestorchon.podcastlittéraire pour nous donner vos idées et vos réactions à cet épisode. Et je vous conseille de le suivre pour plus de recommandations, plus de critiques et plus de coulisses. On vous embrasse et on vous dit à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt !

Description

La new romance fait sa révolution en librairie. Exit, les « Harlequins » de nos mamans, et bienvenue Morgane Moncomble, jeune femme de 28 ans biberonnée à Twilight et aux fanfictions sur Wattpad. Le premier tome de sa saga Seasons, un automne pour te pardonner, caracole en tête des ventes depuis un peu moins d’un an, grâce au booktok français.


Un automne pour te pardonner est certes une histoire d’amour entre Camélia, avocate stagiaire, et Lou, son ancien camarade de classe accusé de meurtre, mais c’est aussi une intrigue policière : un homme a été assassiné, Rory, et les deux héros se mettent à la recherche du tueur. L’alliance des deux genres est maladroite et crée un livre absurde au rythme haché, où chaque révélation de l’intrigue est immédiatement retardée par une scène érotique. Mais il y a surtout cette impression tenace de lire un livre « marketing », un produit qui répond à des besoins utilisateurs. Il coche les cases des codes bien précis du genre, une sorte de cahier des charges : l’atmosphère « dark academia » d’une université à Édimbourg, le trope « enemy to lover », une montée en puissance de la tension sexuelle avec des scènes « épicées » comme on dit sur TikTok… Alors, est-ce que Juliette et Léa achètent ce que Morgane nous vend ?


NB: un episode explicite, où on va vous dévoiler la fin ! Spoiler alert ET spicy alert ;-) 


Que lire à la place : 

La Rose la plus rouge s’épanouit par Liv Strömquist, Traduit par Kirsi Kinnunen, éditions Rackham, 2019

Le roman du mariage par Jeffrey Eugenides, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Olivier Deparis, éditions de l’olivier, 2013


Compte instagram de l'émission : https://www.instagram.com/torchon.podcastlitteraire/?hl=fr


Torchon, c’est le podcast qui traite de l’actualité littéraire en lisant des livres pour que vous n’ayez pas à le faire. On est une bande de copains pas du tout critiques littéraires de profession, et pour chaque épisode on se retrouve en mode "club de lecture de l'extrême" et nous lisons un livre qui a fait l’actualité pour vous dire si c’est une bonne surprise ou bien un vrai torchon. Et restez jusqu’à la fin pour nos recommandations littéraires et culture ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Torchon, le club de lecture où on lit des livres pour que vous n'ayez pas à le faire. Pour chaque épisode, nous lisons un livre qui a fait l'actualité, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, et nous vous disons si c'est une bonne surprise ou alors un vrai Torchon. Grâce à Torchon, vous verrez briller en société et parler du livre du jour sans même l'avoir lu. Je suis Léa, et aujourd'hui je suis avec Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Et nous avons lu Un automne pour te pardonner, tome 1 de la série Seasons de Morgane Moncomble, parue aux éditions Hugo Roman en 2023. Alors c'est le livre de romance, de new romance. qui truste les podiums, avec Captive, qu'on a lu toi et moi déjà. Au moment où on enregistre, il est dans le palmarès Edistat depuis 49 semaines, donc quasiment un an.

  • Speaker #1

    Beau score.

  • Speaker #0

    Ouais, excellent score. C'est un peu un enfant de son temps, je dirais. Elle a 28 ans d'ailleurs. Elle vient d'une famille qui ne lit pas trop, c'est elle qui le dit. Et elle le dit aussi, elle est biberonnée à Twilight, avec la série After aussi, si vous connaissez. Comme beaucoup d'autrices de new romance, elle a commencé par publier sur la plateforme Wattpad, son pseudo. Et ensuite, en fait, c'est une de ses lectrices qui a proposé à une maison d'édition de l'éditer elle. Donc, c'est un travail très collaboratif. Peut-être qu'on devrait dire ce que c'est Wattpad ?

  • Speaker #1

    C'est une plateforme sur laquelle vous pouvez publier généralement des fanfictions, des textes, sans que ce soit vérifié par un éditeur, une éditrice.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup... vous pouvez avoir des retours. Ça, c'est un truc important. Déjà, ça permet de toucher un lectorat juste en publiant. Et ensuite, vous aurez des retours de ce lectorat. Après, Wattpad, c'est principalement pour de la fanfiction, pour de la romance. C'est un certain genre. Mais je suis sûre qu'on peut trouver de la poésie, d'autres trucs. Mais il se trouve que quand on dit le style Wattpad, ça veut dire fanfiction, romance. certains codes. J'avais vu, je te l'ai envoyé l'interview de Morgane Moncomble en France Inter, tout le monde dit Ah ben c'est bien dommage, cette fille, elle troste les podiums, mais personne ne l'invite, personne n'en parle. Ça reste quelque chose qui n'est pas discuté aujourd'hui, et donc on va le faire aujourd'hui. Et on le fait aujourd'hui parce que c'est une demande d'une auditrice qui me dit, il y a quelques mois, J'ai récemment lu, en suivant de nombreuses recommandations d'un book club de lecture, le roman de Morgane Moncomble, donc celui qu'on va lire aujourd'hui, Je me demandais si vous alliez lire et review ce genre de roman, extrêmement lu par de nouvelles lectrices, personnes qui se mettent à la lecture en regardant BookTok. Bref, elle, ça ne lui a pas plu. Et elle ne comprend pas parce que tout le monde autour d'elle, ça leur plaît, mais pas à elle. C'est vrai que c'est un argument qu'on donne beaucoup sur ce type de littérature. C'est, ah mais ça aide les gens à se mettre à la lecture. Les gens qui ne lisent pas, ils commencent par lire en lisant ce type de littérature. C'est... difficile de critiquer ça parce qu'en fait, finalement, c'est un bienfait que Morgane Moncomble fait à la société parce que ça incite des personnes qui sont sur TikTok à regarder des petits TikToks à enfin sortir leurs yeux de leur téléphone et lire des livres. Donc oui, c'est vrai qu'on va commencer par là. C'est vrai que c'est bien d'amener les gens à la littérature.

  • Speaker #1

    Puis, on dit toujours que les jeunes ne lisent pas. C'est bien s'il y a effectivement une littérature qui est peut-être être plus adapté plutôt que de lire La princesse de Clèves au lycée. Lire Morgane Moncomble, pourquoi pas ? Effectivement, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce possible de lire les deux ? En commençant avec ça, c'est un livre qui est très populaire, qui est pour plutôt une audience jeune, mais pas au sens jeunesse,

  • Speaker #1

    mais au sens qui commence à la...

  • Speaker #0

    Oui, mais qui commence la lecture jeune dans son parcours de lecture. Donc ça peut être aussi des personnes plus âgées, mais en tout cas, voilà. Ou juste, voilà, c'est une littérature de divertissement. C'est comme ça qu'on en parle, quoi. Cela étant dit, à la question est-ce que nous, on a été divertis pendant cette lecture, moi, ma réaction globale, c'est que je me suis un peu ennuyée.

  • Speaker #1

    Je me suis ennuyée, j'ai trouvé ça assez long et je ne me suis pas vraiment reconnue dans le public qui était visé par ce roman.

  • Speaker #0

    Globalement, oui, c'est ça. En fait, on s'est ennuyé parce qu'en fait, ce n'était pas pour nous. Alors, j'espère que ce n'est pas une question d'âge, mais j'avais vraiment cette impression que Morgane Moncongle, elle répondait à une demande d'un lectorat d'un groupe. particuliers et moi je fais pas partie de ce groupe en fait.

  • Speaker #1

    Ouais mais moi non plus j'en fais pas partie et puis je me rends compte aussi plus j'avance et aussi plus je lis des torchons pour torchons que en fait ça ne me convient pas la littérature qui est juste pour la renonce, juste pour un sentiment en fait j'ai besoin des explorations un peu plus vastes, j'ai besoin de choses qui vont voir un peu plus de choses et puis bah en plus moi je suis lectrice de thriller je suis lectrice d'enquête policière, c'est quelque chose que je fais peut-être légèrement trop... Et j'ai besoin de certains codes de l'intrigue policière que je n'ai pas du tout retrouvé dans Un automne pour te pardonner.

  • Speaker #0

    En effet, en fait, pour résumer ce que c'est qu'Un automne pour te pardonner, c'est un livre certes de romance, mais c'est couplé avec une intrigue policière. très, très, très inspirée par Agatha Christie. L'idée étant qu'il y a eu un meurtre, il y a un petit groupe de gens qui ont pu tuer le mec qui est mort et on va essayer de trouver, l'héroïne va essayer de trouver la vérité dans toute cette affaire. Donc, on a une intrigue policière et on a une intrigue amoureuse, c'est-à-dire que l'héroïne, donc Camélia, elle est l'avocate d'Abraham. du principal accusé qui s'appelle Lou. Et donc, on va suivre l'intrigue amoureuse entre Camélia et Lou. Et Camélia et Lou, ils vont aussi être, ils le disent explicitement, Sherlock et Watson. Oui. Je vais essayer de résumer rapidement l'intrigue policière en tout cas. L'intrigue policière, c'est donc un groupe d'amis qui se sont connus, disons, très jeunes, mais disons que ça c'est... Ah oui, un truc à dire, c'est qu'il y a pas mal de flashbacks. Oui. Donc, il y a l'intrigue actuelle, il y a le flashback vers le lycée, donc leurs années de jeunesse, jeunesse, d'adolescence. Et il y a le flashback dans la conscience, dans le flot narratif de Rory, la victime. On retourne et on voit ce que Rory a pu penser avant sa mort. Donc, nous avons Camélia. Camélia, elle s'est fait harceler pendant toutes ses années de lycée. par un groupe de jeunes riches et cons. Le mec qui a la tête de ce groupe de jeunes riches et cons, c'est Rory, riche, con, narcissique, sociopathe.

  • Speaker #1

    Très bon résumé.

  • Speaker #0

    Rory, il a une petite copine, Vénale. C'est tout ce qu'on saura sur elle. Et elle s'appelle Skye. Ah oui, tout ça se passe à Édimbourg. C'est pour ça qu'ils ont des noms anglais. Malgré le fait qu'il ait une petite copine, il la trompe. Et il la trompe notamment avec son meilleur ami à lui, Lou. qui est donc accusée de son meurtre. Et donc, c'est son meilleur ami, mais c'est aussi son amant. Il y a deux autres personnages dans ce groupe de jeunes. Il y a Alastair, qui est le frère jumeau de Rory. Autant Rory est stylé, riche, intelligent, autant Alastair, il est un peu terne à côté de lui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est l'effacé. Et ensuite, il y a un dernier personnage qui est Gideon, ou Gideon, comme vous voulez. Gideon, on découvre plus tard, mais je peux le dire tout de suite, qu'en fait, il n'est pas qui il est, parce qu'il n'est pas riche et con, il est pauvre et con. Et drogué. Attention. Et donc, voilà, Gideon, c'est un personnage très inspiré, si vous voyez de qui je parle, c'est le talentueux Mr Ripley. D'ailleurs, Alain Delon est mort récemment, et il a joué exactement ce personnage. Donc, le personnage de l'homme pauvre qui est fasciné par les riches, et notamment par un homme riche, au point de vouloir un peu devenir comme lui. Et donc, il devient, à un moment de l'intrigue, un des accusés, enfin un des... Un des suspects. Un des suspects, parce qu'on pense qu'il nous a fait une replay, quoi. Oui, tout à fait. Toute l'intrigue, on ne va pas vous résumer toutes les circovolutions qui sont très, très longues, parce que tous sont accusés les uns après les autres. Puis après, il y a des combinaisons qui sont formées. C'est très long, mais ce qui s'est passé, c'est que Rory, avant de mourir, a créé un testament et a donné des lettres aux différentes personnes pour créer un jeu de pistes pour Lou et Camélia. Et Camélia est ramenée à toute cette histoire. Elle ne comprend pas très bien pourquoi elle est là, parce que là, on a le groupe de jeunes, mais elle, elle n'était pas là la nuit du meurtre. La nuit du meurtre, c'est Lou qui est accusée en premier de meurtre, parce qu'en fait, on a retrouvé le corps de Rory dans son coffre. Donc, il est accusé de meurtre, mais lui, il n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé parce qu'il a été drogué. Donc, en fait, Camélia va devenir l'avocate de Lou. En devenant l'avocate de Lou, on ne sait pas trop... Enfin, si elle dit explicitement qu'elle veut se venger de Lou, et en même temps, on sent qu'elle est obsédée par cette histoire et qu'elle a envie de savoir qui l'a tuée et rorée. On sent aussi qu'elle est biberonnée à Hercule Poirot et donc, elle veut devenir Hercule Poirot. En questionnant son client, donc Lou... Lou décide de s'évader, l'utilise un peu comme bouclier humain et s'évade. Et elle, finalement, un peu malgré elle, elle finit par l'aider. Et tous les deux vont commencer à enquêter. Bref, l'enquête, on ne va pas en parler 3000 ans parce que franchement, ce n'est pas ouf comme enquête.

  • Speaker #1

    Ce ne sont vraiment pas les meilleurs enquêteurs du monde.

  • Speaker #0

    Non, ils sont un peu nuls. Ce n'est pas Hercule Poirot ni Sherlock Holmes. Mais ce n'est pas l'enjeu, ce n'est pas grave. et à la fin on découvre et donc là si vous voulez savoir la fin bah on va spoiler parce que c'est un podcast qui délivre pour que vous n'ayez pas à le faire donc si vous voulez le faire vous arrêtez ce podcast tout de suite bref maintenant c'est fait on va vous dire il y a un plot twist que moi j'ai trouvé top moi j'ai beaucoup aimé c'est que en fait Rory n'est pas mort il a tué son frère jumeau et il a pris ses vêtements et il a pris son identité. Et pourquoi il a tué son frère ? C'est qu'il a découvert que tous ses amis l'empoisonnaient dans son dos pour se débarrasser de lui pour plein de raisons différentes.

  • Speaker #1

    Mais ce plot twist, de toute façon, c'est vraiment le moment où moi je dis ah oui, vraiment, c'est de l'inspiration Agatha Christie complète.

  • Speaker #0

    Ouais. Et pendant cette intrigue, il y a une autre intrigue qui est l'intrigue amoureuse parce que comme on l'a dit, Camélia a été harcelée par ce groupe de jeunes cons. Elle leur en veut énormément. Et elle en veut en particulier à Lou parce qu'elle pense que c'est Lou qui est l'instigateur de cette vague de harcèlement. Et donc, ça s'appelle Un automne pour te pardonner parce que l'idée étant qu'elle va arriver à pardonner à son ennemi,

  • Speaker #1

    Lou,

  • Speaker #0

    de cette vague de harcèlement. Le problème de base de ce livre, c'est que la romance et le policier, il y a plein de... logiques de la romance qui vont pas très bien avec la logique du roman policier.

  • Speaker #1

    Ça matche pas. Il y a beaucoup de moments où dans le roman policier, on va avoir une découverte ou on va avoir un petit élément qui nous a échappé et ça a été caché par la personne qui a écrit et paf ça permet de délivrer le reste de la narration. Là, le problème c'est que c'est hyper fréquent, il y a tout le temps des moments où on avance parce qu'il y a un dégoût sex-machina qui sort de nulle part. Il y a un passage secret dans un manoir. Il y a un deuxième passage secret dans le même manoir. La personne arrive à s'échapper avec un scalpel d'un hôpital. Il l'a fait d'une manière qui n'est pas du tout vraisemblable. C'est même écrit dans le bouquin C'est un miracle On peut parler des énigmes. Ah oui, non, mais les énigmes...

  • Speaker #0

    C'est trop drôle parce que ça se passe à Édimbourg, donc ils sont censés tous se parler anglais entre eux.

  • Speaker #1

    Et les énigmes sont écrites pour un public francophone.

  • Speaker #0

    Donc il y a des charades.

  • Speaker #1

    Il y a des charades qui sont écrites pour un public francophone, qui sont imaginées pour un public francophone. Moi, je les connais. En plus, ces charades, ce ne sont pas des charades qui sont très compliquées. C'est vraiment des charades qui sont... Si on aime bien ça, en fait, tout le monde les connaît. En fait,

  • Speaker #0

    ils auraient pu googler la charade et ils auraient eu la réponse.

  • Speaker #1

    C'est la première chose que j'ai faite pour vérifier si effectivement la réponse était en ligne. Et en fait, elle est en ligne. Mais du coup, la vraie Saint-Germain quitte le tchat très, très rapidement. Et du coup, c'est assez désagréable quand on a l'habitude des intrigues policières qui sont... extrêmement bien ficelées, où on se demande quelle erreur on a fait, qu'est-ce qu'on a raté, qu'est-ce qu'on n'a pas bien lu, qu'est-ce qui pourrait être l'élément qui a été caché, qui a été semé par la personne qui a écrit. Et j'étais désengagée par rapport à l'enquête policière. Et puis en plus, il met tellement de temps à résoudre les trucs. C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a un problème de rythme, et il y a un problème de longueur. C'est un livre qui fait 420... 430 pages. Assez long comme livre, quand même. On pense que les jeunes, ils aiment les contenus courts. Eh bien, non. Ils m'enlèvent mon ton. Elles vont faire des pavés. Et moi, le problème que j'ai eu, c'est que j'avais vraiment envie que ça avance. J'avais vraiment envie de savoir ce qui se passe. Et dès qu'ils trouvent quelque chose, qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, il y a une scène de cul, quoi. Bon, ça, c'est plutôt dans la deuxième partie du livre. Mais à mesure qu'on s'approche de la vérité, ils trouvent un truc super important. Et qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, ils font l'amour. Et je suis là, genre, mais les amis, là, on est un homme et mort.

  • Speaker #1

    Mais encore pire. ils font l'amour dans le bureau de la personne qui est morte.

  • Speaker #0

    Et oui, chère Joliette, vous mettez votre ADN, il y a peut-être des preuves. Là où tu mets tes fesses, meuf, il y a peut-être un papier important. Oui, on pourrait me dire oui, mais à quoi tu t'attendais ? C'est un livre de romance, apprécie la romance. Mais le problème, c'est que le mélange des deux crée un problème de structure assez intense.

  • Speaker #1

    Mais je pense que la scène qui fait le meilleur clash, tu l'as très bien dit toi-même quand on en parlait, c'est, on l'a dit, Camélia devient l'avocate de Lou, et il y a la scène de l'interrogatoire.

  • Speaker #0

    Première rencontre, Lou est en prison. Il rencontre son avocate qui en fait est Charlotte qui est la responsable de Camélia parce que Camélia est trop jeune, elle n'est que stagiaire. Et donc, c'est la première fois qu'ils se parlent. Et il y a une tension sexuelle à couper au couteau dès les premières pages. Et le truc, c'est que Charlotte, elle est là. Donc je lis. Nous nous défions du regard un long moment dans le silence et c'est tellement électrique que je sens la chair de... poule se formait sur mes bras. Il ne sourit plus. Ses yeux percent les miens avec curiosité et colère, assez longtemps pour me faire savoir que je l'ai touché. Enfin, Lou s'adosse de nouveau contre sa chaise. Je fais de même, le dos droit et le cou brûlant. Est-ce qu'on peut continuer maintenant ? demande Charlotte, son regard passant de lui à moi. Je rougis sans le vouloir. Le temps d'une seconde, j'ai oublié que nous n'étions pas seules. Lou ne dit rien, ce que je prends pour une confirmation. J'ai l'impression d'avoir gagné un deuxième round, c'est exact. Donc là on a deux problèmes avec cette scène. Le premier c'est que bon...

  • Speaker #1

    Team Charlotte ?

  • Speaker #0

    Team Charlotte ! On est tellement gênés pour elle.

  • Speaker #1

    Ne flirtez pas devant vos collègues.

  • Speaker #0

    Et moi, je dirais Charlotte, je dirais genre, Camélia, je suis désolée, mais je vais t'enlever de l'affaire parce que t'es la main flamand professionnelle que je connaisse.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais jamais, jamais.

  • Speaker #0

    J'imagine, mais enfin, moi, ça va se... Mais il y a aussi un autre problème avec cette scène qui est que Morgane Moncomble veut nous donner très rapidement de l'attention sexuelle pour un peu, voilà, préfacer le fait que c'est ce qui va se passer dans la suite. Mais le problème, c'est qu'ils sont censés se détester. Parce qu'on est dans un trope qui est très, très, très classique de la new romance. C'est le trope Admit to lover Donc là, il va falloir que j'explique ce qu'est un trope et qu'est-ce que c'est que le trope Admit to lover Ah oui, trigger warning. C'est un livre qui parle de cul. Et donc, on va être aussi explicite que le livre. Donc, c'est ça. C'est libérant. Très explicite. Quand on utilise les mots qu'il faut pour décrire un acte sexuel, il faut arrêter d'écouter tout de suite. Voilà. Bref, revenons à qu'est-ce qu'un trope. Un trope, c'est un cliché narratif, je dirais.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Souvent, ce n'est pas fait tel quel. Ah, il faut que je fasse ce trope. Mais dans la new romance, ce qui se passe, ou dans... En fait, c'est un système de tag. Dans Wattpad, c'était des tags. Et donc, quand tu es à la recherche d'une fiction, tu tapes le tag ou le trope que tu veux voir parce que c'est ça qui te fait plaisir. Et donc là, ce trope, c'est l'un des plus demandés,

  • Speaker #1

    le plus mis en avant.

  • Speaker #0

    C'est le enemy to lover c'est-à-dire deux personnes qui se détestent vont petit à petit tomber amoureux l'un de l'autre. Pour ceux qui utilisent plutôt des classiques, Pride and Prejudice, Darcy et Elisabeth Bennet. Le problème que j'ai, c'est que si on reprend Orgueil et Préjugé, au début, il y a... il n'y a pas une tension énorme. Moi, je me souviens, la première fois que je l'ai lu, Orgueil et préjugé, j'étais très, très surprise quand Darcy déclare son amour auprès d'Elisabeth Bennet, parce qu'on est un peu sur... Enfin, il ne l'exprime pas, il l'exprime à l'inverse, une certaine forme de rejet. Et il dit, malgré moi, je vous aime, et elle est là, super, merci. Il y a un côté dans le enemy to lover c'est qu'il faut que ça soit des ennemis. Il faut qu'ils se détestent. Et là, le problème, c'est qu'ils font semblant de se détester, mais on a vraiment l'impression qu'ils veulent niquer. Déjà, il y a une narration avec trois voix. Il y a Lou, il y a Camélia et il y a Rory, mais au moment de sa mort. Enfin, quelques heures avant sa mort. Et ce qui est intéressant, c'est que ces trois voix ne sont pas très distinctes. Elle est obligée de dire à ses Lou, à ses Camélia, à ses Rory. Parce qu'en fait, ils ont exactement la même conscience. Ils ont le même cerveau. Donc franchement, c'est dommage parce que Rory est censé être une sorte de mec ultra narcissique et sociopathe. Et quand tu lis son flot de pensée, on a l'impression que c'est quelqu'un d'assez sympathique et gentil.

  • Speaker #1

    Oui, en fait. Il a peut-être eu un petit peu trop d'argent quand il était jeune. Il est un peu trop gâté, mais ça va.

  • Speaker #0

    Donc Morgane Moncomble n'a pas réussi à créer une vraie distinction entre ces personnages dans la manière dont elle les écrit. Ce n'est pas facile, donc je peux l'entendre. Il y a un truc un peu... C'est un peu difficile à décrire à l'oral. La voix intérieure est faite en italique. Et ensuite, il y a une sorte de sous-voix intérieure, il y a une sorte d'inconscient, un inconscient, qui, lui, est rayé. Et donc, on a ce que le personnage dit, la voix en italique, et ensuite, le truc commentaire rayé, qui est le sentiment que le personnage ne veut pas voir éclat. Et donc, c'est très clair, on sait exactement ce qu'ils pensent. Donc, le sous-entendu, non. La mauvaise foi, non. Parce qu'en fait, on sait tout, quoi. C'est très, très explicite.

  • Speaker #1

    Puis, ils sont psy, en fait, tous ces personnages. Ils sont psychologues. Je pense qu'ils ont fait tous des licences de psychologie parce que malgré tout ce que les autres veulent dire, en fait, ils savent très bien ce que l'autre veut.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, au tout début, l'une des raisons pour laquelle ce groupe de jeunes richés cons harcèle cette pauvre Camélia, c'est parce que Rory a détecté dans... un regard de loup qu'il était amoureux d'elle. Et t'es là genre, ah mais en fait les gens sont si transparents que ça. Et d'ailleurs à ce propos, en parlant d'explicitation, donc il y a l'explicitation dans le livre, mais je voudrais revenir totalement en arrière avant même le début du livre, parce qu'en fait il y a un avertissement avant même qu'on commence le livre qui est, donc avertissement, et donc c'est Morgane Moncomble qui nous dit Ce roman contient des scènes, des propos ou des sujets pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. S'il vous plaît, prenez garde au trigger warning qui suit avant de vous aventurer dans cette lecture. Je tiens également à rappeler qu'il s'agit d'une œuvre de fiction, avec des personnages imparfaits, des relations pas toujours saines et des comportements parfois inexcusables. L'autrice et la personne que je suis ne cautionnent en rien les actes de ces personnages. Trigger warning, harcèlement psychologique, bisoutage. Bon, c'est en même temps un code du genre.

  • Speaker #1

    C'est un code du genre, on a eu la même chose sur Captive.

  • Speaker #0

    Et c'est une réponse... à la panique morale qu'on a à chaque sortie de livre un peu à la destination de jeunes femmes, mais qui en même temps parlent de sujets dark, c'est Ouh là là, ces pauvres jeunes filles, elles vont être choquées, donc il faut faire un trigger warning Après, je ne dis pas qu'il ne faut pas mettre de trigger warning, je trouve que c'est très bien. Ça permet aussi parfois aux parents de savoir ce qu'il y a dans le livre, je trouve que c'est aussi utile. Et ça permet aux lecteurs de se dire, par exemple, si il y a une lectrice qui a connu un... fort harcèlement, ça permet de se dire Wouah, bof, je vais pas lire autre chose. Donc, ok, très bien. Mais ce qui est marrant, c'est que pour moi, c'est explicite que l'autrice ne cautionne pas les actes de harcèlement psychologique et bisoutage. Ceux qui font du bisoutage et du harcèlement psychologique, c'est les méchants, on est au courant. Enfin, c'est clair. Pour moi, le côté genre Non, mais je cautionne pas ce qu'ils font. Elle n'était pas obligée de le dire, mais je pense qu'elle le dit plus à cause de la... presque qu'il y a autour de ce type de littérature.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu disais au début, c'est-à-dire que la New Romance souffre de son image de lecture pour Midinette, et je mets ça entre guillemets, souffre d'une image de fausse littérature, ce qui est peut-être un procès vraiment très court à donner à cette littérature. Après, moi, c'est vraiment quelque chose qui m'interroge, et ça, c'est quelque chose qui on parlait du fait qu'on n'était pas dans la cible. Moi, je ne suis pas dans la cible des Enemy to Lover fans. Je ne suis pas dans la cible des gens qui trouvent ça très intéressant de décrire des scènes des bisuitages parce que ça peut remplir un intérêt narratif. On peut avoir un intérêt narratif à décrire certaines scènes, notamment d'harcèlement psychologique. On peut avoir des évolutions de personnages qui sont provoquées par ça, mais je trouve que ce n'est pas le cas ici. Je trouve que c'est juste une description pour rajouter au pathos des personnages. Et moi, ça fait partie des choses qui ne m'ont pas convaincue, en fait.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que la scène de harcèlement, parce que voilà, c'est en fait un outil pour justifier le fait qu'ils sont ennemis. Oui. Plus qu'autre chose, en fait. C'est juste... C'est là pour être là. Il y a un côté où c'est très explicite et c'est pour ça que je me suis dit aussi un peu que c'est pour des lecteurs jeunes dans leur parcours de lecture. C'est-à-dire que quand on n'a pas l'habitude de lire beaucoup ou qu'on n'a pas de plaisir à lire beaucoup... ça, c'est pratique parce qu'au moins, tu ne fais pas un effort à essayer. Tout est dit et donc, voilà, c'est plus facile à lire. Mais moi, personnellement, j'aime bien être active dans ma lecture. J'aime bien essayer de comprendre, j'aime bien reposer le livre et réfléchir à ce que j'ai lu. Et ça, ce n'est pas ce que te permet Morgane Moncomble. Mais voilà, on peut peut-être arriver à un point qui est que Morgane Moncomble, elle a écrit, moi, en tant que lectrice, je ne vais pas trop aimer. En tant que marketeuse, alors là, j'ai trouvé que c'était un livre qui répondait à une demande. C'était un livre marketing, dans le sens où il y a une demande du marché et elle va mettre dans ce livre plein de demandes de la part d'une lectrice. On en a parlé, donc le trop and me too lover, les scènes de sexe, c'est une demande, elle y répond. Il y a une atmosphère, donc c'est l'atmosphère qu'on appellerait Dark Academia, c'est-à-dire ça se passe à Édimbourg, il y a un côté un peu gothique, il y a l'université, la bibliothèque. Il y a aussi les fringues. Elle va beaucoup décrire comment elle s'habille avec une passion lingerie.

  • Speaker #1

    C'est plus cute.

  • Speaker #0

    Oui, très prépi, un petit peu, même un peu gothique. Parfois, on sent qu'il y a un peu des couleurs. Elle donne beaucoup les couleurs des fringues. Donc, ça permet de s'imaginer. C'est un peu comme dans Captif, d'ailleurs, un peu le fantasme de la... Il y a des beaux vêtements. Il y a le bal. La scène de bal.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça rentre aussi dans cette demande de la New Romance d'avoir ce fantasme social de la classe sociale riche aussi, où on a cette classe sociale dans laquelle on porte des beaux vêtements. On va dans des bals dans lesquels on tournoie. Ce verbe me marque. On a des jeunes issus de familles un petit peu remarquables de l'Ecosse, Cavendish, je crois, Rory, c'est...

  • Speaker #0

    O'Brien, non, il n'y a pas aussi ?

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être.

  • Speaker #0

    Cavendish et O'Brien,

  • Speaker #1

    ouais. C'est un peu cliché, par ailleurs. Donc, il y a aussi cette réponse à il faut s'imaginer dans un autre univers un peu socialement élevé Moi,

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup fait penser à Gossip Girl, le côté groupe de jeunes riches et cons, qui sont un peu... Il y a une histoire de meurtre. Alors, dans Gossip Girl, c'est plutôt à... une overdose il y a ouais il y a de la drogue il y a des balles enfin c'est

  • Speaker #1

    Oui, oui, et puis il y a quelque chose par contre, il y a un pas de côté qui est peut-être un peu plus intéressant avec le bouquin, qui est que le personnage féminin, par contre, est moins effacé que celui qu'on a vu dans d'autres bouquins de New Romance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Ce qui est marrant, c'est que oui, elle répond à une sorte de commande, de cahier des charges, et ceci dit, elle répond à une critique. Donc il y a l'avertissement au début, c'est une réponse, je pense, à une critique. L'autre réponse à une critique. critique qui est faite, c'est que souvent dans les livres de romance traditionnelle d'ailleurs, surtout, mais maintenant, voilà, ou même dans Twilight, ou même dans Fifty Shades of Grey, tout ça, les personnages féminins sont très passifs, un peu genre effacés, la fille qui est belle, mais elle n'est pas au courant, qui ne s'habille pas très bien, et grâce à la romance, elle va commencer à s'habiller mieux, enfin, le côté un peu vilain, petit canard qui va se révéler, là, c'est pas le cas. Camélia, c'est un personnage très fort qui fait du Krav Maga. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Elle a un père policier, une mère infirmière et elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #0

    Elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #1

    Elle est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, il y a un côté où quand même, et en plus, elle veut se venger, elle veut dominer Lou. Enfin, voilà, il y a un peu très inversion des genres où Lou, finalement, se fait un peu doffer. Oui, quand même, non, oui. Oui, clairement. Pas sexuellement. Enfin, là, on reviendra sur la scène de film. Mais en tout cas, il y a un côté où sa relation avec Rory, elle est ultra toxique parce qu'évidemment, Rory, c'est un personnage très narcissique, très sociopathe. Mais la relation avec Camélia, comme il s'en veut d'avoir été la cause de son harcèlement, eh bien, il a envie de se faire un peu, genre, malmener par elle pour expier sa faute, quoi. J'ai un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est un peu dramatique pour Lou, qui va d'une relation toxique avec un mec qu'il ne respecte pas, vers, moi c'est comme ça que je le vois, une autre relation toxique pour l'instant. Après, ça évolue au cours du roman, et plus tard, ils se font un peu mieux, et ils font des tartes aux pommes ensemble. Il y a très clairement, à un moment dans le roman, un instant où il dit, oui, elle n'est pas comme les autres, elle ne me caresse pas dans le sens du poil, elle m'envoie chier quand il le faut, mais c'est genre, en fait, elle ne roule,

  • Speaker #0

    elle ne fait que ça.

  • Speaker #1

    En fait, il est peut-être temps de faire ce que font tous les hommes dans la New Romance, aller voir un psy.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, c'est marrant parce qu'il y a eu un moment où j'ai dit au passage psy, où on a l'impression qu'ils se font une sorte de thérapie les uns aux autres, quand ils s'interrogent les uns les autres. Et à chaque fois, ils sont là genre, ah, ton père ne t'a pas assez aimé, c'est pour ça que tu es comme ça. Et c'est marrant l'introduction d'un langage de thérapie, de psychologie. dans la new romance. Moi, je ne l'ai pas tellement vu comme toi, le côté relation toxique, parce que c'est Camélia, moi, je l'ai vu comme un personnage qui veut à tout prix se venger sur Lou, qui veut faire preuve de domination, mais en fait, elle est amoureuse de lui, et donc ça échoue, elle n'arrive pas à le dominer, et donc ils font semblant de réussir ce fantasme de domination, donc lui fait semblant... d'être dominée, et elle, elle fait semblant d'être dominante, mais dans leur suite pensée, on est bien au courant que ni l'un ni l'autre n'est réellement dans ce... Moi, je trouve qu'il y a un jeu de dupe tout au long de ce livre, qui est très fort, qui est que tout le monde fait semblant de se haïr, mais en fait ils se haïssent pas tellement, même depuis le début, même au début.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un des reproches que je fais au bouquin, c'est censé évoluer, mais en fait ça évolue pas. parce qu'il parle plus, pas parce qu'il y a vraiment une notion d'avancement dans la relation mais plus parce qu'elle découvre qu'en fait c'est pas lui qui l'a harcelé au lycée lui découvre que en fait c'est Rory qui demandait à harceler Camélia parce qu'il ne savait pas franchement le gars est pas très doué dans la vie et tout le temps ensemble c'est marrant,

  • Speaker #0

    c'est un groupe de potes ils devraient être au courant...

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a effectivement ce jeu. Et c'est juste que pour moi, il n'y a pas beaucoup d'évolution par contre des personnages.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que tout est très explicite. On a tout leur flot de pensée tout le temps. Mais il n'y a aucun moment où Camélia s'oppose et honnête avec elle-même en disant Ah mince, en fait, je suis amoureuse de ce mec Comme tu dis, il y a le côté où en fait, il n'a pas vraiment fait quoi que ce soit de mal. Mais en vrai, si tu le tournes d'une certaine manière, si, parce qu'il a été. amie avec des gens qui lui ont fait beaucoup de mal. Et en plus de ça, s'ils lui ont fait beaucoup de mal, c'est à cause de son amour. Et donc, elle pourrait dire, ah mais t'es la cause de tous mes problèmes, en fait, mec. Et c'est marrant parce que c'est jamais... Alors, peut-être que ça aurait été une scène trop artificielle ou pas bien faite, et c'est difficile à faire, où tous les deux discutent et ont une conversation. C'est marrant parce qu'il y a une psychologisation forte où ils n'arrêtent pas de discuter de leurs problèmes de parents, mais à aucun moment, ils se posent et ils disent T'as vécu quelque chose de difficile et c'était ma faute. Et en fait, la manière dont ils réussissent à surmonter cette épreuve, c'est en faisant l'amour. C'est un exutoire. Ils ont énormément de passions, d'émotions contradictoires. Qu'est-ce que tu fais ? Tu niques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très clairement dit. C'est même assumé puisqu'ils font l'amour en se parlant énormément. Oui. Ils parlent énormément pendant l'amour. Et ils se font une psychologisation, comme tu disais, en faisant l'amour. Ils parlent de psychologie en faisant l'amour. Franchement, très fort.

  • Speaker #0

    Le problème de critiquer les scènes, de lire et de critiquer les scènes de sexe dans les livres quand je fais un torchon, c'est que c'est difficile de les lire vraiment au premier degré parce que je vais t'en parler, et il y a plein d'inconnus qui vont m'écouter parler de scènes de sexe, donc c'est toujours un peu compliqué. Moi, je trouve qu'elles sont bien écrites. Si on enlève les dialogues, il y a un côté totalement pas réaliste dans certaines scènes. On ne va pas rentrer dans le détail de où elle met son pied, où il met sa bouche. Il y a un côté où, si vous essayez de le faire à la maison, je pense que vous devez vous contorsionner. Il y a des problèmes. Plusieurs trucs que j'ai bien aimés. La question du consentement est bien traitée. Moi, je trouve que c'est bien. Ils sont respectueux l'un de l'autre. Ils se demandent le consentement l'un de l'autre. Et ils utilisent un préservatif. Ce qui, moi, m'a étonnée. Et après, j'ai été étonnée d'être étonnée. Parce que je suis là, genre, oui, évidemment qu'ils utilisent un préservatif. Mais j'étais... Je ne sais pas, j'étais tellement habituée à qu'on n'en fasse pas mention.

  • Speaker #1

    Non, on n'en a tellement pas l'habitude de ça. Mais même moi, j'ai été assez étonnée d'avoir ce consentement et qu'elle essaye de le rendre sexy, ce qui est une bonne chose, très clairement.

  • Speaker #0

    Parait-il que c'est quelque chose de commun dans la néo-romance. Mais bon, je n'en ai pas lu tant que ça, donc ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'en fait, on peut faire la critique de ce livre sur beaucoup de choses, mais pas la chose la plus évidente qui est la question de la sexualité. La question de la sexualité, elle est associée, elle est assez tranquille, comme on le disait.

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être qu'on peut en parler maintenant, mais il y a la question de la bisexualité. Oui. Qui est assez intéressante. On a un avis assez différent, d'ailleurs, toi et moi. Oui. Donc, je vais d'abord donner le mien et ensuite, tu me diras ce que tu en penses. Moi, j'étais déjà très surprise qu'on ait un homme bisexuel dans un livre de romance. Déjà, c'était une surprise pour moi. Et ensuite, c'est jamais traité comme un problème. C'est-à-dire que Camélia, à aucun moment, elle se dit Ah bah, il était en couple avec un homme, donc il est homosexuel, il n'est pas bisexuel. Pour elle, la bisexualité, c'est OK, normal, c'est un non-sujet. Donc je suis trop contente, d'un point de vue comment la culture évolue de nos jours, que la bisexualité des hommes soit un peu plus intégrée à la pop culture, en gros.

  • Speaker #1

    Non, c'est vraiment... Ça, c'est une bonne chose. Et je pense qu'en plus, la neuromane, ça... pas mal de choses à apprendre à la littérature là-dessus. Je prends quelque chose, je ne sais pas si on pourra pas le mettre dans New Romance, mais Hot Stalker. Ah, Hot Stalker, ouais,

  • Speaker #0

    ou Sex Education.

  • Speaker #1

    Ou Sex Education, qui ont quand même des gros impacts aujourd'hui sur les jeunes, parlent d'une sexualité qui est différente et ça montre quelque chose quand même de notre génération, de voir que un homme bisexuel est accepté, c'est quand même ok. ça nous fait genre c'est bien moi j'ai peut-être un petit reproche c'est que c'est un peu il y a quelque chose qui me titille un petit peu mais ça c'est parce que je voudrais qu'on aille encore plus loin et c'est peut-être que je suis trop exigeante et une grosse woke je suis woke mais en fait je vois aussi des patterns qu'on retrouve aujourd'hui la relation masculine avec un homme elle est forcément une relation mauvaise... Il y a une homo-érotisation très très forte de la relation entre Rory et Lou, que moi j'ai beaucoup retrouvée comme un héritage des yaoi. Les yaoi, c'est des mangas qui décrivent des relations homosexuelles entre hommes, et qui sont très clairement beaucoup plus à destination des jeunes femmes. Je dis jeunes parce que c'est assez assumé que c'est pour les jeunes femmes. Et en fait, à chaque fois, c'est un peu le female gaze. où on va essayer d'avoir une relation homo-érotique pour des femmes. Donc c'est... une vision de l'homosexualité, une vision de la bisexualité, qui est encore une fois très particulière.

  • Speaker #0

    Ce qu'on pourrait reprocher, je ne le fais pas, parce que je ne pense pas que ce soit... Ce n'est pas le reproche que je fais moi personnellement, mais Lou, quand il est en couple avec un homme, ça se passe très mal, l'homme est très narcissique, et quand il est en couple avec une femme, ça se passe très bien, et donc on pourrait entendre qu'être en couple avec un homme, c'est pas bien, être en couple avec une femme, c'est bien. Cela étant dit, il n'y a pas de lien qui est fait dans la narration, c'est juste que ça se passe comme ça. Et moi, ma théorie, c'est qu'il y a une référence très très très forte dans le livre à Oscar Wilde, et notamment au portrait de Dorian Gray. Mais à mon avis, je pense que c'est ça, c'est juste une référence à un auteur en plus de ça homosexuel. Et peut-être qu'on peut parler des références, parce qu'on ne l'a toujours pas fait, alors que c'est quand même, je pense, la première critique qu'on a faite quand on a commencé à s'envoyer des petits SMS. Alors, il y a différents types de références. La première référence, c'est la référence à la pop culture, on en a déjà parlé. Billie Eilish Spider-Man l'impérialement Star Wars ouais voilà TikTok en masse un peu mais quand même assez naturel c'est des jeunes ils parlent de ça c'est normal mais ce qui est trop drôle c'est qu'en même temps ils font des références très très très fortes à de la littérature tout le temps et ils passent leur temps à faire ah ouais Hercule Poirot Sherlock et là c'est un certain type de référence c'est un certain type de littérature anglaise donc c'est Oscar Wilde Agatha Christie et puis Bon, Sherlock Holmes, donc c'est Conan Doyle. Pas mal de policiers. Et ensuite, Edgar Allan Poe, je t'ai déjà dit.

  • Speaker #1

    Lewis Carroll.

  • Speaker #0

    Lewis Carroll. Donc, une certaine littérature anglaise. Donc, pas de Charles Dickens. On est dans un truc gothique, un truc un peu romantique, un peu torturé, un peu de Shakespeare. Voilà, on est dans cette littérature anglaise. On en revient à cette esthétique de Dark Academia, ça c'est sûr. Et puis bon, le fait que c'est un roman policier. Et enfin, il y a ce truc qui m'a fait bugger comme pas possible.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'est les références au latin. Ils n'arrivent pas de se balancer des citations en latin. C'est pourquoi ça fait deux livres de torchon où je dois me remettre le nez dans le gafion.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est très clairement, quelqu'un me sort des citations comme ça, notamment dans les situations dans lesquelles je sors des situations... hyper sérieuse et là tu me sors une citation latine, je te regarde et je fais

  • Speaker #0

    Hein ? C'est impossible ! Je vais citer un passage, je crois que c'est entre Lou et Camélia. Ce n'était pas un homme bien. Je relève la tête vers elle, sa bouche est résolument fermée, ses traits sont froids et ses yeux referment des souvenirs douloureux. Toi non plus, ajoute-t-elle doucement, ce qui me vaut un sourire triste. Exigo, ame, non, ut, optimus. Et là, on a la note de... Ah oui, et à cela, nous tombons dans un silence étrange. Bah oui, il est étrange ce silence, t'as rien compris, mec ! Tu vois, et le truc, c'est que, alors, à l'inverse de Juliette, moi, j'ai fait beaucoup de latin. Comment dire ? Je vais le dire, et je le dis pas par prétention, mais même moi, je comprends pas ce qu'elle dit. Donc, heureusement, il y a une note de bas de page qui dit J'exige de moi-même de ne pas... de ne pas être l'égal du meilleur, mais meilleur que le mauvais. C'est né. Bref, tout ça pour dire, j'ai demandé à ceux qui nous suivent sur le compte Instagram at torchon.podcastlittéraire, eux, c'est quoi leur pratique du latin au quotidien ? C'est-à-dire... Et les gens m'ont répondu avec, bah ouais, aller à Jacques Taëst, ou les trucs qu'on retrouve dans Astérix,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui !

  • Speaker #0

    Carpe diem ! Mais à coups de pas.

  • Speaker #1

    On avait des théories un peu différentes sur le sujet. Et je pense que moi, ma théorie, c'est que c'est la manière dont elle représente la classe sociale supérieure, dont il y a l'exigence du fantasme dans la New Romance, et que dans cette classe où ils sont tous très cultivés, où ils sont tous très beaux, très bons et très riches, ils se citent du latin, parce que c'est tous des anciens de prépa littéraire.

  • Speaker #0

    L'équivalent à Édimbourg.

  • Speaker #1

    L'équivalent à Édimbourg. Je pense que c'est un peu cette vision que si c'est des classes riches, socialement éduquées, cultivées, etc., elles vont se balancer des citations latines. Et c'est un peu sa représentation de ça. Mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une autre théorie. Morgane Moncomble, elle a fait des études de lettres. Je crois qu'elle a sorti bonne. Et donc, je pense qu'elle a dû côtoyer tout un tas de monde. Et puis, je pense qu'elle doit côtoyer, maintenant qu'elle est très connue, une certaine forme de mépris vis-à-vis de ce qu'elle fait. Et je pense qu'elle en est bien consciente. Et une manière de se réclamer d'une certaine forme d'intellectualisme, c'est de dire Non, non, non, mais moi je cite des trucs en latin. C'est une manière de montrer en tant qu'autrice qu'elle est cultivée, qu'elle cite du Sénèque, qu'elle cite du latin. En fait, c'est marrant parce qu'on se rejoint dans l'interprétation. C'est que toi, tu considères que c'est pour donner un statut spécial à ses personnages. Moi, je pense que ça paraît lui donner un statut privilégié à elle-même. Oui, à son oeuvre,

  • Speaker #1

    à son roman.

  • Speaker #0

    Et je pense aussi que c'est une manière d'espérer une critique du type je suis une porte d'entrée vers des choses peut-être plus, je mets ça entre guillemets, sérieuses Peut-être que beaucoup de personnes vont découvrir Edgar Allan Poe, Oscar Wilde. au Sénèque, grâce à Morgane Moncomble, et c'est quelque chose de bien pour notre civilisation, pour notre culture, pour la France. Oui, c'est vrai, c'est une bonne chose. Cela étant dit, je trouve que c'est fait de manière extrêmement artificielle, et c'est mal fait.

  • Speaker #1

    C'est très, très artificiel. J'entends cet argument et je pense qu'il est hyper légitime, pourquoi pas, oui, mais c'est sûr qu'en fait, les gens, enfin, dans la vraie vie, dans la vraie vie, personne ne se balance des références.

  • Speaker #0

    Le problème des citations en latin, c'est que peut-être au XIXe siècle, ce n'était pas le cas. Mais aujourd'hui, si je commence à citer Ah oui, soivez Marie-Magnon et là, Ah oui, de quoi tu me parles ? Et je suis là Ah oui, c'est dans l'Ukraine,

  • Speaker #1

    c'est tout.

  • Speaker #0

    Donc moi, il se trouve que je connais deux, trois citations parce que, voilà, je n'ai pas une très bonne mémoire, mais je me souviens de deux, trois textes que j'ai étudiés quand j'étais en prépa. Mais je ne vais pas en parler à des gens qui n'ont pas été dans la même classe au même moment que moi. Même pas à la question de prépa, pas prépa, mais... Tout simplement parce que la personne en face va se sentir un peu au mieux. Elle va me prendre pour une folle. Au pire, elle va me prendre pour une grosse snob. Oui,

  • Speaker #1

    elle va se sentir méprisée,

  • Speaker #0

    clairement. Et elle va se sentir méprisée par une meuf qui est là genre Ah bon, tu n'as pas lu Lucrèce d'Enatura Rerum ?

  • Speaker #1

    Et encore, on pourrait l'excuser de la part de Rory, qui est censée avoir ce genre de comportement. Mais de Lou et de Camélia, c'est hyper étonnant. Pourquoi Lou et Camélia ont fait ça ?

  • Speaker #0

    Mais parce qu'on en revient au truc, c'est que Morgane le comble, pas arrivé à comportementaliser la psyché de chacun de ces personnages. Elle n'a pas réussi à créer une écriture par personnage avec des personnages qui sont bel et bien différents. Tous les personnages sont les mêmes. D'ailleurs, on peut un peu conclure que là-dessus, ce sont des personnages qui ne sont pas très bien écrits. En gros, Skye, elle est vénale. Gideon, c'est un arnaqueur. Lou, il est ténébreux. Camélia, elle est forte. Charlotte, elle veut partir. Charlotte, elle va se casser.

  • Speaker #1

    Charlotte, elle se bat. Moi, je les trouve un peu pathétiques au sens basique du terme, au sens de pathos. Ils sont... Tiens, parlez des mots...

  • Speaker #0

    Des gros snobinards.

  • Speaker #1

    Mais en fait, ils tombent tous très vite dans le pathos. Lou a des parents qui ne l'aiment pas. C'est hyper répété dans le bouquin. Et tout son esprit est torturé par le fait que ses parents lui ont dit que personne ne l'aimerait jamais. C'est très lourd. Ça ne fait pas un personnage, en fait. Ça fait un temps d'un personnage. Mais généralement, il a, le personnage, a la possibilité de construire de la complexité autour de ça. Et là, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    En fait, c'est des personnages qui sont fonctionnels. Tout à fait. L'autre critique, c'est que ça s'appelle littéralement un automne pour te pardonner. Et la notion de pardon, elle n'est pas du tout explicitée. Il n'y a pas de parcours sur le pardon. Et pardonner quelqu'un, comment tu... tu pardonnes ? Est-ce qu'il faut pardonner ? Enfin, c'est des questions qui sont difficiles. Et je trouve que Morgane Moncomble, elle n'a pas assez, comment dire, elle ne s'est pas assez posée sur ce problème-là, quoi.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, on fait un procès de la complexité, et en même temps, le genre ne veut pas ça. Est-ce que le genre veut vraiment une complexité autour de la notion du pardon, ou est-ce que c'est juste vraiment, désolé, je te pardonne d'avoir été méchant avec moi, mais je te rejoins complètement. Ce qui est d'autant plus drôle, parce qu'il y a aussi tout un vocabulaire au tout début de la brebis, de l'agneau, innocent, etc., qui sont des choses qui sont beaucoup liées.

  • Speaker #0

    Il y a des références à la Bible, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Voilà, qui sont des choses qui sont beaucoup référencées à la religion. Et effectivement, le pardon, il n'est pas là. C'est un automne pour oublier que tu faisais partie d'une bande de connards riches, prétentieux. Un automne pour... pour comprendre qu'en fait, ce n'était pas toi qui avais demandé à ce que je sois harcelée. Mais alors, la notion de pardon... Peut-être le pardon, il existe entre Rory et Lou.

  • Speaker #0

    Oui, à la fin, il y a un deuxième pardon, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas qu'il dure une page.

  • Speaker #0

    On pourrait conclure en disant, est-ce que c'est un torchon ? Est-ce que c'est une bonne surprise ? Alors, ce n'est pas une bonne surprise. On n'a pas passé forcément un bon moment, toi et moi.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Mais je ne dirais pas que c'est un torchon, dans le sens où il a pris les codes du genre, il a répondu aux codes du genre très bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Si c'est votre cam, je pense que vous pouvez avoir énormément de plaisir à lire ce bouquin.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, ça m'a permis de réfléchir aussi pas mal à ce que je recherche dans la littérature. Est-ce qu'en fait, je suis victime d'un marketing un peu plus léger ? de la part de je ne sais quoi. Là, on est en pleine rentrée littéraire et tu sens bien qu'il y a du marketing, même sur ce qui est censé être pas de la littérature parue chez Gallimard ou Grasset. Je ne sais pas comment décrire la fiction, disons la littérature contemporaine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis curieuse de voir si elle est aussi capable de copier le style d'autres choses. Enfin, pas de copier, mais de s'inspirer profondément dans ses autres bouquins.

  • Speaker #0

    je serais très heureuse de voir si elle a cette capacité là et c'est quand même pas une capacité qu'ont tous les auteuristes mais je me demande comment elle va évoluer mais voilà j'ai vraiment envie de la voir évoluer est-ce qu'elle va être capable déjà de se poser peut-être parce qu'elle l'écrit énormément enfin c'est quelqu'un qui a une très grosse productivité ouais ouais super productive peut-être Morgane si tu nous écoutes écris un livre de productivité de développement personnel sur comment écrire autant merci Mais je pense que ce qui serait intéressant, ça serait peut-être qu'elle écrive un petit peu moins, qu'elle réfléchisse un peu plus au thème qu'elle souhaite écrire. Par exemple, genre le pardon, la notion de pardon. Peut-être, est-ce qu'il faut tout le temps répondre aux codes du genre qu'on s'est imposés ? Je ne sais pas, je trouve que peut-être ce qui serait intéressant, c'est de les détourner. Et d'ailleurs, à la place d'Un automne pour se pardonner, moi, j'ai lu un super livre. J'en parle à tout le monde. C'est de Jeffrey Eugenides. Ça s'appelle Le roman du mariage ou The Marriage Plot. Une réinterprétation du thème de et ils se marièrent et vécurent un roi, ils eurent beaucoup d'enfants ou est-ce que l'héroïne va réussir à épouser telle ou telle personne ? qu'on retrouve beaucoup dans les romans de Jane Austen, genre ah, il faut marier à tout prix cette jeune femme, est-ce qu'elle va réussir à faire un bon mariage ? Et lui, il va réinterpréter cette trame-là dans la... Une université américaine des années 80. Donc, il y a un petit côté un peu de Dark Academia parce que ça se passe sur un campus américain. Il y a un triangle amoureux, c'est-à-dire qu'il y a une femme, deux hommes. Et je n'en dis pas plus, mais c'est extrêmement prétentieux. Donc, si vous voulez des références à tout va, et si vous aimez Roland Barthes en particulier, et des références très, très, très fortes à Roland Barthes, c'est un super livre. C'est un super livre pour les gens prétentieux comme moi. Et qui aiment bien Jane Austen parce que c'est des références directes à Jane Austen. Donc, même chose si vous êtes ce genre de personne. Et donc, qu'est-ce que tu nous conseilles à la place ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est un autre bail. C'est plus... Déjà, on va partir du côté de la BD parce que ça m'arrive de temps en temps. Mais surtout, je recommanderais quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps alors qu'il existe depuis 2019. C'est une BD de Liv Strumpkist qui est une autrice qui est assez acclamée aujourd'hui pour ses essais BD et qui a écrit La rose la plus rouge s'épanouit Et c'est un essai qui part du fait que Leonardo DiCaprio a toujours des copines qui sont plus jeunes que lui.

  • Speaker #0

    Qui ont toujours moins de 25 ans.

  • Speaker #1

    Qui sont de plus en plus jeunes. Et sur notre relation à l'amour et pourquoi on représente aussi aujourd'hui les femmes comme étant les plus chiantes en amour, voulant avoir les sentiments les plus développés, voulant tout de suite une famille, etc. Ce qui, je pense, est à la base de la new romance. qui est ce sentiment amoureux qui appartient aujourd'hui aux jeunes filles de vouloir avoir un compagnon, avoir la grande histoire d'amour, fonder ensuite une famille, etc. Et elle balaie un peu tout ça en disant, en ne faisant pas une critique, mais en interrogeant plein de choses, en ayant énormément de références encore, et en n'ayant pas de réponse, mais en disant qu'au final, peut-être que si on continue de s'interroger sur l'amour, c'est peut-être que c'est juste une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis peut-être un truc qui serait vraiment stylé, ça serait un livre de romance. pour les hommes.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Tu vois ? Et pas, alors moi, le livre de romance pour les hommes que je déteste et personne ne dit que c'est un trope de romance parce qu'à chaque fois, ça finit dans la littérature banale, normale. C'est, alors attention, l'homme d'une cinquantaine d'années divorcé qui a perdu le goût de la vie et qui a du mal à écrire qui retrouve l'inspiration et l'amour auprès d'une femme qui a la moitié de son âge. Merci. Ça, ce trope-là, je le vois dans les films de Woody Allen. Mais maintenant, quand je le croise, un livre qui propose ça, je ne le lis pas. Et c'est ça leur trope à eux.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est aussi quelque chose qu'on peut dire dans ce podcast. C'est qu'on peut dire tout ce qu'on veut sur les new romance, mais il y a des mecs qui font pareil avec des tropes qui sont beaucoup plus désagréables de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et on n'appelle pas ça de la romance,

  • Speaker #1

    on appelle ça de la littérature. Et on les invite au...

  • Speaker #0

    À la Grande Librairie. À la Dienne-Bretinelle de France Inter,

  • Speaker #1

    à la Grande Librairie, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et voilà. Vous êtes un homme écrivain et que vous vous reconnaissez dans le trope que je viens d'écrire.

  • Speaker #1

    Arrêtez.

  • Speaker #0

    Arrêtez.

  • Speaker #1

    On va avoir un vrai impact sur les ventes culturelles de cette année, j'espère. Voilà.

  • Speaker #0

    déchirer le manuscrit. Tu veux tout déchirer, moi. Bref, merci beaucoup de nous avoir écoutés jusqu'ici. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à nous suivre sur notre compte Instagram arrobasestorchon.podcastlittéraire pour nous donner vos idées et vos réactions à cet épisode. Et je vous conseille de le suivre pour plus de recommandations, plus de critiques et plus de coulisses. On vous embrasse et on vous dit à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt !

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Description

La new romance fait sa révolution en librairie. Exit, les « Harlequins » de nos mamans, et bienvenue Morgane Moncomble, jeune femme de 28 ans biberonnée à Twilight et aux fanfictions sur Wattpad. Le premier tome de sa saga Seasons, un automne pour te pardonner, caracole en tête des ventes depuis un peu moins d’un an, grâce au booktok français.


Un automne pour te pardonner est certes une histoire d’amour entre Camélia, avocate stagiaire, et Lou, son ancien camarade de classe accusé de meurtre, mais c’est aussi une intrigue policière : un homme a été assassiné, Rory, et les deux héros se mettent à la recherche du tueur. L’alliance des deux genres est maladroite et crée un livre absurde au rythme haché, où chaque révélation de l’intrigue est immédiatement retardée par une scène érotique. Mais il y a surtout cette impression tenace de lire un livre « marketing », un produit qui répond à des besoins utilisateurs. Il coche les cases des codes bien précis du genre, une sorte de cahier des charges : l’atmosphère « dark academia » d’une université à Édimbourg, le trope « enemy to lover », une montée en puissance de la tension sexuelle avec des scènes « épicées » comme on dit sur TikTok… Alors, est-ce que Juliette et Léa achètent ce que Morgane nous vend ?


NB: un episode explicite, où on va vous dévoiler la fin ! Spoiler alert ET spicy alert ;-) 


Que lire à la place : 

La Rose la plus rouge s’épanouit par Liv Strömquist, Traduit par Kirsi Kinnunen, éditions Rackham, 2019

Le roman du mariage par Jeffrey Eugenides, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Olivier Deparis, éditions de l’olivier, 2013


Compte instagram de l'émission : https://www.instagram.com/torchon.podcastlitteraire/?hl=fr


Torchon, c’est le podcast qui traite de l’actualité littéraire en lisant des livres pour que vous n’ayez pas à le faire. On est une bande de copains pas du tout critiques littéraires de profession, et pour chaque épisode on se retrouve en mode "club de lecture de l'extrême" et nous lisons un livre qui a fait l’actualité pour vous dire si c’est une bonne surprise ou bien un vrai torchon. Et restez jusqu’à la fin pour nos recommandations littéraires et culture ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Torchon, le club de lecture où on lit des livres pour que vous n'ayez pas à le faire. Pour chaque épisode, nous lisons un livre qui a fait l'actualité, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, et nous vous disons si c'est une bonne surprise ou alors un vrai Torchon. Grâce à Torchon, vous verrez briller en société et parler du livre du jour sans même l'avoir lu. Je suis Léa, et aujourd'hui je suis avec Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Et nous avons lu Un automne pour te pardonner, tome 1 de la série Seasons de Morgane Moncomble, parue aux éditions Hugo Roman en 2023. Alors c'est le livre de romance, de new romance. qui truste les podiums, avec Captive, qu'on a lu toi et moi déjà. Au moment où on enregistre, il est dans le palmarès Edistat depuis 49 semaines, donc quasiment un an.

  • Speaker #1

    Beau score.

  • Speaker #0

    Ouais, excellent score. C'est un peu un enfant de son temps, je dirais. Elle a 28 ans d'ailleurs. Elle vient d'une famille qui ne lit pas trop, c'est elle qui le dit. Et elle le dit aussi, elle est biberonnée à Twilight, avec la série After aussi, si vous connaissez. Comme beaucoup d'autrices de new romance, elle a commencé par publier sur la plateforme Wattpad, son pseudo. Et ensuite, en fait, c'est une de ses lectrices qui a proposé à une maison d'édition de l'éditer elle. Donc, c'est un travail très collaboratif. Peut-être qu'on devrait dire ce que c'est Wattpad ?

  • Speaker #1

    C'est une plateforme sur laquelle vous pouvez publier généralement des fanfictions, des textes, sans que ce soit vérifié par un éditeur, une éditrice.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup... vous pouvez avoir des retours. Ça, c'est un truc important. Déjà, ça permet de toucher un lectorat juste en publiant. Et ensuite, vous aurez des retours de ce lectorat. Après, Wattpad, c'est principalement pour de la fanfiction, pour de la romance. C'est un certain genre. Mais je suis sûre qu'on peut trouver de la poésie, d'autres trucs. Mais il se trouve que quand on dit le style Wattpad, ça veut dire fanfiction, romance. certains codes. J'avais vu, je te l'ai envoyé l'interview de Morgane Moncomble en France Inter, tout le monde dit Ah ben c'est bien dommage, cette fille, elle troste les podiums, mais personne ne l'invite, personne n'en parle. Ça reste quelque chose qui n'est pas discuté aujourd'hui, et donc on va le faire aujourd'hui. Et on le fait aujourd'hui parce que c'est une demande d'une auditrice qui me dit, il y a quelques mois, J'ai récemment lu, en suivant de nombreuses recommandations d'un book club de lecture, le roman de Morgane Moncomble, donc celui qu'on va lire aujourd'hui, Je me demandais si vous alliez lire et review ce genre de roman, extrêmement lu par de nouvelles lectrices, personnes qui se mettent à la lecture en regardant BookTok. Bref, elle, ça ne lui a pas plu. Et elle ne comprend pas parce que tout le monde autour d'elle, ça leur plaît, mais pas à elle. C'est vrai que c'est un argument qu'on donne beaucoup sur ce type de littérature. C'est, ah mais ça aide les gens à se mettre à la lecture. Les gens qui ne lisent pas, ils commencent par lire en lisant ce type de littérature. C'est... difficile de critiquer ça parce qu'en fait, finalement, c'est un bienfait que Morgane Moncomble fait à la société parce que ça incite des personnes qui sont sur TikTok à regarder des petits TikToks à enfin sortir leurs yeux de leur téléphone et lire des livres. Donc oui, c'est vrai qu'on va commencer par là. C'est vrai que c'est bien d'amener les gens à la littérature.

  • Speaker #1

    Puis, on dit toujours que les jeunes ne lisent pas. C'est bien s'il y a effectivement une littérature qui est peut-être être plus adapté plutôt que de lire La princesse de Clèves au lycée. Lire Morgane Moncomble, pourquoi pas ? Effectivement, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce possible de lire les deux ? En commençant avec ça, c'est un livre qui est très populaire, qui est pour plutôt une audience jeune, mais pas au sens jeunesse,

  • Speaker #1

    mais au sens qui commence à la...

  • Speaker #0

    Oui, mais qui commence la lecture jeune dans son parcours de lecture. Donc ça peut être aussi des personnes plus âgées, mais en tout cas, voilà. Ou juste, voilà, c'est une littérature de divertissement. C'est comme ça qu'on en parle, quoi. Cela étant dit, à la question est-ce que nous, on a été divertis pendant cette lecture, moi, ma réaction globale, c'est que je me suis un peu ennuyée.

  • Speaker #1

    Je me suis ennuyée, j'ai trouvé ça assez long et je ne me suis pas vraiment reconnue dans le public qui était visé par ce roman.

  • Speaker #0

    Globalement, oui, c'est ça. En fait, on s'est ennuyé parce qu'en fait, ce n'était pas pour nous. Alors, j'espère que ce n'est pas une question d'âge, mais j'avais vraiment cette impression que Morgane Moncongle, elle répondait à une demande d'un lectorat d'un groupe. particuliers et moi je fais pas partie de ce groupe en fait.

  • Speaker #1

    Ouais mais moi non plus j'en fais pas partie et puis je me rends compte aussi plus j'avance et aussi plus je lis des torchons pour torchons que en fait ça ne me convient pas la littérature qui est juste pour la renonce, juste pour un sentiment en fait j'ai besoin des explorations un peu plus vastes, j'ai besoin de choses qui vont voir un peu plus de choses et puis bah en plus moi je suis lectrice de thriller je suis lectrice d'enquête policière, c'est quelque chose que je fais peut-être légèrement trop... Et j'ai besoin de certains codes de l'intrigue policière que je n'ai pas du tout retrouvé dans Un automne pour te pardonner.

  • Speaker #0

    En effet, en fait, pour résumer ce que c'est qu'Un automne pour te pardonner, c'est un livre certes de romance, mais c'est couplé avec une intrigue policière. très, très, très inspirée par Agatha Christie. L'idée étant qu'il y a eu un meurtre, il y a un petit groupe de gens qui ont pu tuer le mec qui est mort et on va essayer de trouver, l'héroïne va essayer de trouver la vérité dans toute cette affaire. Donc, on a une intrigue policière et on a une intrigue amoureuse, c'est-à-dire que l'héroïne, donc Camélia, elle est l'avocate d'Abraham. du principal accusé qui s'appelle Lou. Et donc, on va suivre l'intrigue amoureuse entre Camélia et Lou. Et Camélia et Lou, ils vont aussi être, ils le disent explicitement, Sherlock et Watson. Oui. Je vais essayer de résumer rapidement l'intrigue policière en tout cas. L'intrigue policière, c'est donc un groupe d'amis qui se sont connus, disons, très jeunes, mais disons que ça c'est... Ah oui, un truc à dire, c'est qu'il y a pas mal de flashbacks. Oui. Donc, il y a l'intrigue actuelle, il y a le flashback vers le lycée, donc leurs années de jeunesse, jeunesse, d'adolescence. Et il y a le flashback dans la conscience, dans le flot narratif de Rory, la victime. On retourne et on voit ce que Rory a pu penser avant sa mort. Donc, nous avons Camélia. Camélia, elle s'est fait harceler pendant toutes ses années de lycée. par un groupe de jeunes riches et cons. Le mec qui a la tête de ce groupe de jeunes riches et cons, c'est Rory, riche, con, narcissique, sociopathe.

  • Speaker #1

    Très bon résumé.

  • Speaker #0

    Rory, il a une petite copine, Vénale. C'est tout ce qu'on saura sur elle. Et elle s'appelle Skye. Ah oui, tout ça se passe à Édimbourg. C'est pour ça qu'ils ont des noms anglais. Malgré le fait qu'il ait une petite copine, il la trompe. Et il la trompe notamment avec son meilleur ami à lui, Lou. qui est donc accusée de son meurtre. Et donc, c'est son meilleur ami, mais c'est aussi son amant. Il y a deux autres personnages dans ce groupe de jeunes. Il y a Alastair, qui est le frère jumeau de Rory. Autant Rory est stylé, riche, intelligent, autant Alastair, il est un peu terne à côté de lui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est l'effacé. Et ensuite, il y a un dernier personnage qui est Gideon, ou Gideon, comme vous voulez. Gideon, on découvre plus tard, mais je peux le dire tout de suite, qu'en fait, il n'est pas qui il est, parce qu'il n'est pas riche et con, il est pauvre et con. Et drogué. Attention. Et donc, voilà, Gideon, c'est un personnage très inspiré, si vous voyez de qui je parle, c'est le talentueux Mr Ripley. D'ailleurs, Alain Delon est mort récemment, et il a joué exactement ce personnage. Donc, le personnage de l'homme pauvre qui est fasciné par les riches, et notamment par un homme riche, au point de vouloir un peu devenir comme lui. Et donc, il devient, à un moment de l'intrigue, un des accusés, enfin un des... Un des suspects. Un des suspects, parce qu'on pense qu'il nous a fait une replay, quoi. Oui, tout à fait. Toute l'intrigue, on ne va pas vous résumer toutes les circovolutions qui sont très, très longues, parce que tous sont accusés les uns après les autres. Puis après, il y a des combinaisons qui sont formées. C'est très long, mais ce qui s'est passé, c'est que Rory, avant de mourir, a créé un testament et a donné des lettres aux différentes personnes pour créer un jeu de pistes pour Lou et Camélia. Et Camélia est ramenée à toute cette histoire. Elle ne comprend pas très bien pourquoi elle est là, parce que là, on a le groupe de jeunes, mais elle, elle n'était pas là la nuit du meurtre. La nuit du meurtre, c'est Lou qui est accusée en premier de meurtre, parce qu'en fait, on a retrouvé le corps de Rory dans son coffre. Donc, il est accusé de meurtre, mais lui, il n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé parce qu'il a été drogué. Donc, en fait, Camélia va devenir l'avocate de Lou. En devenant l'avocate de Lou, on ne sait pas trop... Enfin, si elle dit explicitement qu'elle veut se venger de Lou, et en même temps, on sent qu'elle est obsédée par cette histoire et qu'elle a envie de savoir qui l'a tuée et rorée. On sent aussi qu'elle est biberonnée à Hercule Poirot et donc, elle veut devenir Hercule Poirot. En questionnant son client, donc Lou... Lou décide de s'évader, l'utilise un peu comme bouclier humain et s'évade. Et elle, finalement, un peu malgré elle, elle finit par l'aider. Et tous les deux vont commencer à enquêter. Bref, l'enquête, on ne va pas en parler 3000 ans parce que franchement, ce n'est pas ouf comme enquête.

  • Speaker #1

    Ce ne sont vraiment pas les meilleurs enquêteurs du monde.

  • Speaker #0

    Non, ils sont un peu nuls. Ce n'est pas Hercule Poirot ni Sherlock Holmes. Mais ce n'est pas l'enjeu, ce n'est pas grave. et à la fin on découvre et donc là si vous voulez savoir la fin bah on va spoiler parce que c'est un podcast qui délivre pour que vous n'ayez pas à le faire donc si vous voulez le faire vous arrêtez ce podcast tout de suite bref maintenant c'est fait on va vous dire il y a un plot twist que moi j'ai trouvé top moi j'ai beaucoup aimé c'est que en fait Rory n'est pas mort il a tué son frère jumeau et il a pris ses vêtements et il a pris son identité. Et pourquoi il a tué son frère ? C'est qu'il a découvert que tous ses amis l'empoisonnaient dans son dos pour se débarrasser de lui pour plein de raisons différentes.

  • Speaker #1

    Mais ce plot twist, de toute façon, c'est vraiment le moment où moi je dis ah oui, vraiment, c'est de l'inspiration Agatha Christie complète.

  • Speaker #0

    Ouais. Et pendant cette intrigue, il y a une autre intrigue qui est l'intrigue amoureuse parce que comme on l'a dit, Camélia a été harcelée par ce groupe de jeunes cons. Elle leur en veut énormément. Et elle en veut en particulier à Lou parce qu'elle pense que c'est Lou qui est l'instigateur de cette vague de harcèlement. Et donc, ça s'appelle Un automne pour te pardonner parce que l'idée étant qu'elle va arriver à pardonner à son ennemi,

  • Speaker #1

    Lou,

  • Speaker #0

    de cette vague de harcèlement. Le problème de base de ce livre, c'est que la romance et le policier, il y a plein de... logiques de la romance qui vont pas très bien avec la logique du roman policier.

  • Speaker #1

    Ça matche pas. Il y a beaucoup de moments où dans le roman policier, on va avoir une découverte ou on va avoir un petit élément qui nous a échappé et ça a été caché par la personne qui a écrit et paf ça permet de délivrer le reste de la narration. Là, le problème c'est que c'est hyper fréquent, il y a tout le temps des moments où on avance parce qu'il y a un dégoût sex-machina qui sort de nulle part. Il y a un passage secret dans un manoir. Il y a un deuxième passage secret dans le même manoir. La personne arrive à s'échapper avec un scalpel d'un hôpital. Il l'a fait d'une manière qui n'est pas du tout vraisemblable. C'est même écrit dans le bouquin C'est un miracle On peut parler des énigmes. Ah oui, non, mais les énigmes...

  • Speaker #0

    C'est trop drôle parce que ça se passe à Édimbourg, donc ils sont censés tous se parler anglais entre eux.

  • Speaker #1

    Et les énigmes sont écrites pour un public francophone.

  • Speaker #0

    Donc il y a des charades.

  • Speaker #1

    Il y a des charades qui sont écrites pour un public francophone, qui sont imaginées pour un public francophone. Moi, je les connais. En plus, ces charades, ce ne sont pas des charades qui sont très compliquées. C'est vraiment des charades qui sont... Si on aime bien ça, en fait, tout le monde les connaît. En fait,

  • Speaker #0

    ils auraient pu googler la charade et ils auraient eu la réponse.

  • Speaker #1

    C'est la première chose que j'ai faite pour vérifier si effectivement la réponse était en ligne. Et en fait, elle est en ligne. Mais du coup, la vraie Saint-Germain quitte le tchat très, très rapidement. Et du coup, c'est assez désagréable quand on a l'habitude des intrigues policières qui sont... extrêmement bien ficelées, où on se demande quelle erreur on a fait, qu'est-ce qu'on a raté, qu'est-ce qu'on n'a pas bien lu, qu'est-ce qui pourrait être l'élément qui a été caché, qui a été semé par la personne qui a écrit. Et j'étais désengagée par rapport à l'enquête policière. Et puis en plus, il met tellement de temps à résoudre les trucs. C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a un problème de rythme, et il y a un problème de longueur. C'est un livre qui fait 420... 430 pages. Assez long comme livre, quand même. On pense que les jeunes, ils aiment les contenus courts. Eh bien, non. Ils m'enlèvent mon ton. Elles vont faire des pavés. Et moi, le problème que j'ai eu, c'est que j'avais vraiment envie que ça avance. J'avais vraiment envie de savoir ce qui se passe. Et dès qu'ils trouvent quelque chose, qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, il y a une scène de cul, quoi. Bon, ça, c'est plutôt dans la deuxième partie du livre. Mais à mesure qu'on s'approche de la vérité, ils trouvent un truc super important. Et qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, ils font l'amour. Et je suis là, genre, mais les amis, là, on est un homme et mort.

  • Speaker #1

    Mais encore pire. ils font l'amour dans le bureau de la personne qui est morte.

  • Speaker #0

    Et oui, chère Joliette, vous mettez votre ADN, il y a peut-être des preuves. Là où tu mets tes fesses, meuf, il y a peut-être un papier important. Oui, on pourrait me dire oui, mais à quoi tu t'attendais ? C'est un livre de romance, apprécie la romance. Mais le problème, c'est que le mélange des deux crée un problème de structure assez intense.

  • Speaker #1

    Mais je pense que la scène qui fait le meilleur clash, tu l'as très bien dit toi-même quand on en parlait, c'est, on l'a dit, Camélia devient l'avocate de Lou, et il y a la scène de l'interrogatoire.

  • Speaker #0

    Première rencontre, Lou est en prison. Il rencontre son avocate qui en fait est Charlotte qui est la responsable de Camélia parce que Camélia est trop jeune, elle n'est que stagiaire. Et donc, c'est la première fois qu'ils se parlent. Et il y a une tension sexuelle à couper au couteau dès les premières pages. Et le truc, c'est que Charlotte, elle est là. Donc je lis. Nous nous défions du regard un long moment dans le silence et c'est tellement électrique que je sens la chair de... poule se formait sur mes bras. Il ne sourit plus. Ses yeux percent les miens avec curiosité et colère, assez longtemps pour me faire savoir que je l'ai touché. Enfin, Lou s'adosse de nouveau contre sa chaise. Je fais de même, le dos droit et le cou brûlant. Est-ce qu'on peut continuer maintenant ? demande Charlotte, son regard passant de lui à moi. Je rougis sans le vouloir. Le temps d'une seconde, j'ai oublié que nous n'étions pas seules. Lou ne dit rien, ce que je prends pour une confirmation. J'ai l'impression d'avoir gagné un deuxième round, c'est exact. Donc là on a deux problèmes avec cette scène. Le premier c'est que bon...

  • Speaker #1

    Team Charlotte ?

  • Speaker #0

    Team Charlotte ! On est tellement gênés pour elle.

  • Speaker #1

    Ne flirtez pas devant vos collègues.

  • Speaker #0

    Et moi, je dirais Charlotte, je dirais genre, Camélia, je suis désolée, mais je vais t'enlever de l'affaire parce que t'es la main flamand professionnelle que je connaisse.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais jamais, jamais.

  • Speaker #0

    J'imagine, mais enfin, moi, ça va se... Mais il y a aussi un autre problème avec cette scène qui est que Morgane Moncomble veut nous donner très rapidement de l'attention sexuelle pour un peu, voilà, préfacer le fait que c'est ce qui va se passer dans la suite. Mais le problème, c'est qu'ils sont censés se détester. Parce qu'on est dans un trope qui est très, très, très classique de la new romance. C'est le trope Admit to lover Donc là, il va falloir que j'explique ce qu'est un trope et qu'est-ce que c'est que le trope Admit to lover Ah oui, trigger warning. C'est un livre qui parle de cul. Et donc, on va être aussi explicite que le livre. Donc, c'est ça. C'est libérant. Très explicite. Quand on utilise les mots qu'il faut pour décrire un acte sexuel, il faut arrêter d'écouter tout de suite. Voilà. Bref, revenons à qu'est-ce qu'un trope. Un trope, c'est un cliché narratif, je dirais.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Souvent, ce n'est pas fait tel quel. Ah, il faut que je fasse ce trope. Mais dans la new romance, ce qui se passe, ou dans... En fait, c'est un système de tag. Dans Wattpad, c'était des tags. Et donc, quand tu es à la recherche d'une fiction, tu tapes le tag ou le trope que tu veux voir parce que c'est ça qui te fait plaisir. Et donc là, ce trope, c'est l'un des plus demandés,

  • Speaker #1

    le plus mis en avant.

  • Speaker #0

    C'est le enemy to lover c'est-à-dire deux personnes qui se détestent vont petit à petit tomber amoureux l'un de l'autre. Pour ceux qui utilisent plutôt des classiques, Pride and Prejudice, Darcy et Elisabeth Bennet. Le problème que j'ai, c'est que si on reprend Orgueil et Préjugé, au début, il y a... il n'y a pas une tension énorme. Moi, je me souviens, la première fois que je l'ai lu, Orgueil et préjugé, j'étais très, très surprise quand Darcy déclare son amour auprès d'Elisabeth Bennet, parce qu'on est un peu sur... Enfin, il ne l'exprime pas, il l'exprime à l'inverse, une certaine forme de rejet. Et il dit, malgré moi, je vous aime, et elle est là, super, merci. Il y a un côté dans le enemy to lover c'est qu'il faut que ça soit des ennemis. Il faut qu'ils se détestent. Et là, le problème, c'est qu'ils font semblant de se détester, mais on a vraiment l'impression qu'ils veulent niquer. Déjà, il y a une narration avec trois voix. Il y a Lou, il y a Camélia et il y a Rory, mais au moment de sa mort. Enfin, quelques heures avant sa mort. Et ce qui est intéressant, c'est que ces trois voix ne sont pas très distinctes. Elle est obligée de dire à ses Lou, à ses Camélia, à ses Rory. Parce qu'en fait, ils ont exactement la même conscience. Ils ont le même cerveau. Donc franchement, c'est dommage parce que Rory est censé être une sorte de mec ultra narcissique et sociopathe. Et quand tu lis son flot de pensée, on a l'impression que c'est quelqu'un d'assez sympathique et gentil.

  • Speaker #1

    Oui, en fait. Il a peut-être eu un petit peu trop d'argent quand il était jeune. Il est un peu trop gâté, mais ça va.

  • Speaker #0

    Donc Morgane Moncomble n'a pas réussi à créer une vraie distinction entre ces personnages dans la manière dont elle les écrit. Ce n'est pas facile, donc je peux l'entendre. Il y a un truc un peu... C'est un peu difficile à décrire à l'oral. La voix intérieure est faite en italique. Et ensuite, il y a une sorte de sous-voix intérieure, il y a une sorte d'inconscient, un inconscient, qui, lui, est rayé. Et donc, on a ce que le personnage dit, la voix en italique, et ensuite, le truc commentaire rayé, qui est le sentiment que le personnage ne veut pas voir éclat. Et donc, c'est très clair, on sait exactement ce qu'ils pensent. Donc, le sous-entendu, non. La mauvaise foi, non. Parce qu'en fait, on sait tout, quoi. C'est très, très explicite.

  • Speaker #1

    Puis, ils sont psy, en fait, tous ces personnages. Ils sont psychologues. Je pense qu'ils ont fait tous des licences de psychologie parce que malgré tout ce que les autres veulent dire, en fait, ils savent très bien ce que l'autre veut.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, au tout début, l'une des raisons pour laquelle ce groupe de jeunes richés cons harcèle cette pauvre Camélia, c'est parce que Rory a détecté dans... un regard de loup qu'il était amoureux d'elle. Et t'es là genre, ah mais en fait les gens sont si transparents que ça. Et d'ailleurs à ce propos, en parlant d'explicitation, donc il y a l'explicitation dans le livre, mais je voudrais revenir totalement en arrière avant même le début du livre, parce qu'en fait il y a un avertissement avant même qu'on commence le livre qui est, donc avertissement, et donc c'est Morgane Moncomble qui nous dit Ce roman contient des scènes, des propos ou des sujets pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. S'il vous plaît, prenez garde au trigger warning qui suit avant de vous aventurer dans cette lecture. Je tiens également à rappeler qu'il s'agit d'une œuvre de fiction, avec des personnages imparfaits, des relations pas toujours saines et des comportements parfois inexcusables. L'autrice et la personne que je suis ne cautionnent en rien les actes de ces personnages. Trigger warning, harcèlement psychologique, bisoutage. Bon, c'est en même temps un code du genre.

  • Speaker #1

    C'est un code du genre, on a eu la même chose sur Captive.

  • Speaker #0

    Et c'est une réponse... à la panique morale qu'on a à chaque sortie de livre un peu à la destination de jeunes femmes, mais qui en même temps parlent de sujets dark, c'est Ouh là là, ces pauvres jeunes filles, elles vont être choquées, donc il faut faire un trigger warning Après, je ne dis pas qu'il ne faut pas mettre de trigger warning, je trouve que c'est très bien. Ça permet aussi parfois aux parents de savoir ce qu'il y a dans le livre, je trouve que c'est aussi utile. Et ça permet aux lecteurs de se dire, par exemple, si il y a une lectrice qui a connu un... fort harcèlement, ça permet de se dire Wouah, bof, je vais pas lire autre chose. Donc, ok, très bien. Mais ce qui est marrant, c'est que pour moi, c'est explicite que l'autrice ne cautionne pas les actes de harcèlement psychologique et bisoutage. Ceux qui font du bisoutage et du harcèlement psychologique, c'est les méchants, on est au courant. Enfin, c'est clair. Pour moi, le côté genre Non, mais je cautionne pas ce qu'ils font. Elle n'était pas obligée de le dire, mais je pense qu'elle le dit plus à cause de la... presque qu'il y a autour de ce type de littérature.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu disais au début, c'est-à-dire que la New Romance souffre de son image de lecture pour Midinette, et je mets ça entre guillemets, souffre d'une image de fausse littérature, ce qui est peut-être un procès vraiment très court à donner à cette littérature. Après, moi, c'est vraiment quelque chose qui m'interroge, et ça, c'est quelque chose qui on parlait du fait qu'on n'était pas dans la cible. Moi, je ne suis pas dans la cible des Enemy to Lover fans. Je ne suis pas dans la cible des gens qui trouvent ça très intéressant de décrire des scènes des bisuitages parce que ça peut remplir un intérêt narratif. On peut avoir un intérêt narratif à décrire certaines scènes, notamment d'harcèlement psychologique. On peut avoir des évolutions de personnages qui sont provoquées par ça, mais je trouve que ce n'est pas le cas ici. Je trouve que c'est juste une description pour rajouter au pathos des personnages. Et moi, ça fait partie des choses qui ne m'ont pas convaincue, en fait.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que la scène de harcèlement, parce que voilà, c'est en fait un outil pour justifier le fait qu'ils sont ennemis. Oui. Plus qu'autre chose, en fait. C'est juste... C'est là pour être là. Il y a un côté où c'est très explicite et c'est pour ça que je me suis dit aussi un peu que c'est pour des lecteurs jeunes dans leur parcours de lecture. C'est-à-dire que quand on n'a pas l'habitude de lire beaucoup ou qu'on n'a pas de plaisir à lire beaucoup... ça, c'est pratique parce qu'au moins, tu ne fais pas un effort à essayer. Tout est dit et donc, voilà, c'est plus facile à lire. Mais moi, personnellement, j'aime bien être active dans ma lecture. J'aime bien essayer de comprendre, j'aime bien reposer le livre et réfléchir à ce que j'ai lu. Et ça, ce n'est pas ce que te permet Morgane Moncomble. Mais voilà, on peut peut-être arriver à un point qui est que Morgane Moncomble, elle a écrit, moi, en tant que lectrice, je ne vais pas trop aimer. En tant que marketeuse, alors là, j'ai trouvé que c'était un livre qui répondait à une demande. C'était un livre marketing, dans le sens où il y a une demande du marché et elle va mettre dans ce livre plein de demandes de la part d'une lectrice. On en a parlé, donc le trop and me too lover, les scènes de sexe, c'est une demande, elle y répond. Il y a une atmosphère, donc c'est l'atmosphère qu'on appellerait Dark Academia, c'est-à-dire ça se passe à Édimbourg, il y a un côté un peu gothique, il y a l'université, la bibliothèque. Il y a aussi les fringues. Elle va beaucoup décrire comment elle s'habille avec une passion lingerie.

  • Speaker #1

    C'est plus cute.

  • Speaker #0

    Oui, très prépi, un petit peu, même un peu gothique. Parfois, on sent qu'il y a un peu des couleurs. Elle donne beaucoup les couleurs des fringues. Donc, ça permet de s'imaginer. C'est un peu comme dans Captif, d'ailleurs, un peu le fantasme de la... Il y a des beaux vêtements. Il y a le bal. La scène de bal.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça rentre aussi dans cette demande de la New Romance d'avoir ce fantasme social de la classe sociale riche aussi, où on a cette classe sociale dans laquelle on porte des beaux vêtements. On va dans des bals dans lesquels on tournoie. Ce verbe me marque. On a des jeunes issus de familles un petit peu remarquables de l'Ecosse, Cavendish, je crois, Rory, c'est...

  • Speaker #0

    O'Brien, non, il n'y a pas aussi ?

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être.

  • Speaker #0

    Cavendish et O'Brien,

  • Speaker #1

    ouais. C'est un peu cliché, par ailleurs. Donc, il y a aussi cette réponse à il faut s'imaginer dans un autre univers un peu socialement élevé Moi,

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup fait penser à Gossip Girl, le côté groupe de jeunes riches et cons, qui sont un peu... Il y a une histoire de meurtre. Alors, dans Gossip Girl, c'est plutôt à... une overdose il y a ouais il y a de la drogue il y a des balles enfin c'est

  • Speaker #1

    Oui, oui, et puis il y a quelque chose par contre, il y a un pas de côté qui est peut-être un peu plus intéressant avec le bouquin, qui est que le personnage féminin, par contre, est moins effacé que celui qu'on a vu dans d'autres bouquins de New Romance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Ce qui est marrant, c'est que oui, elle répond à une sorte de commande, de cahier des charges, et ceci dit, elle répond à une critique. Donc il y a l'avertissement au début, c'est une réponse, je pense, à une critique. L'autre réponse à une critique. critique qui est faite, c'est que souvent dans les livres de romance traditionnelle d'ailleurs, surtout, mais maintenant, voilà, ou même dans Twilight, ou même dans Fifty Shades of Grey, tout ça, les personnages féminins sont très passifs, un peu genre effacés, la fille qui est belle, mais elle n'est pas au courant, qui ne s'habille pas très bien, et grâce à la romance, elle va commencer à s'habiller mieux, enfin, le côté un peu vilain, petit canard qui va se révéler, là, c'est pas le cas. Camélia, c'est un personnage très fort qui fait du Krav Maga. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Elle a un père policier, une mère infirmière et elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #0

    Elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #1

    Elle est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, il y a un côté où quand même, et en plus, elle veut se venger, elle veut dominer Lou. Enfin, voilà, il y a un peu très inversion des genres où Lou, finalement, se fait un peu doffer. Oui, quand même, non, oui. Oui, clairement. Pas sexuellement. Enfin, là, on reviendra sur la scène de film. Mais en tout cas, il y a un côté où sa relation avec Rory, elle est ultra toxique parce qu'évidemment, Rory, c'est un personnage très narcissique, très sociopathe. Mais la relation avec Camélia, comme il s'en veut d'avoir été la cause de son harcèlement, eh bien, il a envie de se faire un peu, genre, malmener par elle pour expier sa faute, quoi. J'ai un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est un peu dramatique pour Lou, qui va d'une relation toxique avec un mec qu'il ne respecte pas, vers, moi c'est comme ça que je le vois, une autre relation toxique pour l'instant. Après, ça évolue au cours du roman, et plus tard, ils se font un peu mieux, et ils font des tartes aux pommes ensemble. Il y a très clairement, à un moment dans le roman, un instant où il dit, oui, elle n'est pas comme les autres, elle ne me caresse pas dans le sens du poil, elle m'envoie chier quand il le faut, mais c'est genre, en fait, elle ne roule,

  • Speaker #0

    elle ne fait que ça.

  • Speaker #1

    En fait, il est peut-être temps de faire ce que font tous les hommes dans la New Romance, aller voir un psy.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, c'est marrant parce qu'il y a eu un moment où j'ai dit au passage psy, où on a l'impression qu'ils se font une sorte de thérapie les uns aux autres, quand ils s'interrogent les uns les autres. Et à chaque fois, ils sont là genre, ah, ton père ne t'a pas assez aimé, c'est pour ça que tu es comme ça. Et c'est marrant l'introduction d'un langage de thérapie, de psychologie. dans la new romance. Moi, je ne l'ai pas tellement vu comme toi, le côté relation toxique, parce que c'est Camélia, moi, je l'ai vu comme un personnage qui veut à tout prix se venger sur Lou, qui veut faire preuve de domination, mais en fait, elle est amoureuse de lui, et donc ça échoue, elle n'arrive pas à le dominer, et donc ils font semblant de réussir ce fantasme de domination, donc lui fait semblant... d'être dominée, et elle, elle fait semblant d'être dominante, mais dans leur suite pensée, on est bien au courant que ni l'un ni l'autre n'est réellement dans ce... Moi, je trouve qu'il y a un jeu de dupe tout au long de ce livre, qui est très fort, qui est que tout le monde fait semblant de se haïr, mais en fait ils se haïssent pas tellement, même depuis le début, même au début.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un des reproches que je fais au bouquin, c'est censé évoluer, mais en fait ça évolue pas. parce qu'il parle plus, pas parce qu'il y a vraiment une notion d'avancement dans la relation mais plus parce qu'elle découvre qu'en fait c'est pas lui qui l'a harcelé au lycée lui découvre que en fait c'est Rory qui demandait à harceler Camélia parce qu'il ne savait pas franchement le gars est pas très doué dans la vie et tout le temps ensemble c'est marrant,

  • Speaker #0

    c'est un groupe de potes ils devraient être au courant...

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a effectivement ce jeu. Et c'est juste que pour moi, il n'y a pas beaucoup d'évolution par contre des personnages.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que tout est très explicite. On a tout leur flot de pensée tout le temps. Mais il n'y a aucun moment où Camélia s'oppose et honnête avec elle-même en disant Ah mince, en fait, je suis amoureuse de ce mec Comme tu dis, il y a le côté où en fait, il n'a pas vraiment fait quoi que ce soit de mal. Mais en vrai, si tu le tournes d'une certaine manière, si, parce qu'il a été. amie avec des gens qui lui ont fait beaucoup de mal. Et en plus de ça, s'ils lui ont fait beaucoup de mal, c'est à cause de son amour. Et donc, elle pourrait dire, ah mais t'es la cause de tous mes problèmes, en fait, mec. Et c'est marrant parce que c'est jamais... Alors, peut-être que ça aurait été une scène trop artificielle ou pas bien faite, et c'est difficile à faire, où tous les deux discutent et ont une conversation. C'est marrant parce qu'il y a une psychologisation forte où ils n'arrêtent pas de discuter de leurs problèmes de parents, mais à aucun moment, ils se posent et ils disent T'as vécu quelque chose de difficile et c'était ma faute. Et en fait, la manière dont ils réussissent à surmonter cette épreuve, c'est en faisant l'amour. C'est un exutoire. Ils ont énormément de passions, d'émotions contradictoires. Qu'est-ce que tu fais ? Tu niques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très clairement dit. C'est même assumé puisqu'ils font l'amour en se parlant énormément. Oui. Ils parlent énormément pendant l'amour. Et ils se font une psychologisation, comme tu disais, en faisant l'amour. Ils parlent de psychologie en faisant l'amour. Franchement, très fort.

  • Speaker #0

    Le problème de critiquer les scènes, de lire et de critiquer les scènes de sexe dans les livres quand je fais un torchon, c'est que c'est difficile de les lire vraiment au premier degré parce que je vais t'en parler, et il y a plein d'inconnus qui vont m'écouter parler de scènes de sexe, donc c'est toujours un peu compliqué. Moi, je trouve qu'elles sont bien écrites. Si on enlève les dialogues, il y a un côté totalement pas réaliste dans certaines scènes. On ne va pas rentrer dans le détail de où elle met son pied, où il met sa bouche. Il y a un côté où, si vous essayez de le faire à la maison, je pense que vous devez vous contorsionner. Il y a des problèmes. Plusieurs trucs que j'ai bien aimés. La question du consentement est bien traitée. Moi, je trouve que c'est bien. Ils sont respectueux l'un de l'autre. Ils se demandent le consentement l'un de l'autre. Et ils utilisent un préservatif. Ce qui, moi, m'a étonnée. Et après, j'ai été étonnée d'être étonnée. Parce que je suis là, genre, oui, évidemment qu'ils utilisent un préservatif. Mais j'étais... Je ne sais pas, j'étais tellement habituée à qu'on n'en fasse pas mention.

  • Speaker #1

    Non, on n'en a tellement pas l'habitude de ça. Mais même moi, j'ai été assez étonnée d'avoir ce consentement et qu'elle essaye de le rendre sexy, ce qui est une bonne chose, très clairement.

  • Speaker #0

    Parait-il que c'est quelque chose de commun dans la néo-romance. Mais bon, je n'en ai pas lu tant que ça, donc ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'en fait, on peut faire la critique de ce livre sur beaucoup de choses, mais pas la chose la plus évidente qui est la question de la sexualité. La question de la sexualité, elle est associée, elle est assez tranquille, comme on le disait.

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être qu'on peut en parler maintenant, mais il y a la question de la bisexualité. Oui. Qui est assez intéressante. On a un avis assez différent, d'ailleurs, toi et moi. Oui. Donc, je vais d'abord donner le mien et ensuite, tu me diras ce que tu en penses. Moi, j'étais déjà très surprise qu'on ait un homme bisexuel dans un livre de romance. Déjà, c'était une surprise pour moi. Et ensuite, c'est jamais traité comme un problème. C'est-à-dire que Camélia, à aucun moment, elle se dit Ah bah, il était en couple avec un homme, donc il est homosexuel, il n'est pas bisexuel. Pour elle, la bisexualité, c'est OK, normal, c'est un non-sujet. Donc je suis trop contente, d'un point de vue comment la culture évolue de nos jours, que la bisexualité des hommes soit un peu plus intégrée à la pop culture, en gros.

  • Speaker #1

    Non, c'est vraiment... Ça, c'est une bonne chose. Et je pense qu'en plus, la neuromane, ça... pas mal de choses à apprendre à la littérature là-dessus. Je prends quelque chose, je ne sais pas si on pourra pas le mettre dans New Romance, mais Hot Stalker. Ah, Hot Stalker, ouais,

  • Speaker #0

    ou Sex Education.

  • Speaker #1

    Ou Sex Education, qui ont quand même des gros impacts aujourd'hui sur les jeunes, parlent d'une sexualité qui est différente et ça montre quelque chose quand même de notre génération, de voir que un homme bisexuel est accepté, c'est quand même ok. ça nous fait genre c'est bien moi j'ai peut-être un petit reproche c'est que c'est un peu il y a quelque chose qui me titille un petit peu mais ça c'est parce que je voudrais qu'on aille encore plus loin et c'est peut-être que je suis trop exigeante et une grosse woke je suis woke mais en fait je vois aussi des patterns qu'on retrouve aujourd'hui la relation masculine avec un homme elle est forcément une relation mauvaise... Il y a une homo-érotisation très très forte de la relation entre Rory et Lou, que moi j'ai beaucoup retrouvée comme un héritage des yaoi. Les yaoi, c'est des mangas qui décrivent des relations homosexuelles entre hommes, et qui sont très clairement beaucoup plus à destination des jeunes femmes. Je dis jeunes parce que c'est assez assumé que c'est pour les jeunes femmes. Et en fait, à chaque fois, c'est un peu le female gaze. où on va essayer d'avoir une relation homo-érotique pour des femmes. Donc c'est... une vision de l'homosexualité, une vision de la bisexualité, qui est encore une fois très particulière.

  • Speaker #0

    Ce qu'on pourrait reprocher, je ne le fais pas, parce que je ne pense pas que ce soit... Ce n'est pas le reproche que je fais moi personnellement, mais Lou, quand il est en couple avec un homme, ça se passe très mal, l'homme est très narcissique, et quand il est en couple avec une femme, ça se passe très bien, et donc on pourrait entendre qu'être en couple avec un homme, c'est pas bien, être en couple avec une femme, c'est bien. Cela étant dit, il n'y a pas de lien qui est fait dans la narration, c'est juste que ça se passe comme ça. Et moi, ma théorie, c'est qu'il y a une référence très très très forte dans le livre à Oscar Wilde, et notamment au portrait de Dorian Gray. Mais à mon avis, je pense que c'est ça, c'est juste une référence à un auteur en plus de ça homosexuel. Et peut-être qu'on peut parler des références, parce qu'on ne l'a toujours pas fait, alors que c'est quand même, je pense, la première critique qu'on a faite quand on a commencé à s'envoyer des petits SMS. Alors, il y a différents types de références. La première référence, c'est la référence à la pop culture, on en a déjà parlé. Billie Eilish Spider-Man l'impérialement Star Wars ouais voilà TikTok en masse un peu mais quand même assez naturel c'est des jeunes ils parlent de ça c'est normal mais ce qui est trop drôle c'est qu'en même temps ils font des références très très très fortes à de la littérature tout le temps et ils passent leur temps à faire ah ouais Hercule Poirot Sherlock et là c'est un certain type de référence c'est un certain type de littérature anglaise donc c'est Oscar Wilde Agatha Christie et puis Bon, Sherlock Holmes, donc c'est Conan Doyle. Pas mal de policiers. Et ensuite, Edgar Allan Poe, je t'ai déjà dit.

  • Speaker #1

    Lewis Carroll.

  • Speaker #0

    Lewis Carroll. Donc, une certaine littérature anglaise. Donc, pas de Charles Dickens. On est dans un truc gothique, un truc un peu romantique, un peu torturé, un peu de Shakespeare. Voilà, on est dans cette littérature anglaise. On en revient à cette esthétique de Dark Academia, ça c'est sûr. Et puis bon, le fait que c'est un roman policier. Et enfin, il y a ce truc qui m'a fait bugger comme pas possible.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'est les références au latin. Ils n'arrivent pas de se balancer des citations en latin. C'est pourquoi ça fait deux livres de torchon où je dois me remettre le nez dans le gafion.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est très clairement, quelqu'un me sort des citations comme ça, notamment dans les situations dans lesquelles je sors des situations... hyper sérieuse et là tu me sors une citation latine, je te regarde et je fais

  • Speaker #0

    Hein ? C'est impossible ! Je vais citer un passage, je crois que c'est entre Lou et Camélia. Ce n'était pas un homme bien. Je relève la tête vers elle, sa bouche est résolument fermée, ses traits sont froids et ses yeux referment des souvenirs douloureux. Toi non plus, ajoute-t-elle doucement, ce qui me vaut un sourire triste. Exigo, ame, non, ut, optimus. Et là, on a la note de... Ah oui, et à cela, nous tombons dans un silence étrange. Bah oui, il est étrange ce silence, t'as rien compris, mec ! Tu vois, et le truc, c'est que, alors, à l'inverse de Juliette, moi, j'ai fait beaucoup de latin. Comment dire ? Je vais le dire, et je le dis pas par prétention, mais même moi, je comprends pas ce qu'elle dit. Donc, heureusement, il y a une note de bas de page qui dit J'exige de moi-même de ne pas... de ne pas être l'égal du meilleur, mais meilleur que le mauvais. C'est né. Bref, tout ça pour dire, j'ai demandé à ceux qui nous suivent sur le compte Instagram at torchon.podcastlittéraire, eux, c'est quoi leur pratique du latin au quotidien ? C'est-à-dire... Et les gens m'ont répondu avec, bah ouais, aller à Jacques Taëst, ou les trucs qu'on retrouve dans Astérix,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui !

  • Speaker #0

    Carpe diem ! Mais à coups de pas.

  • Speaker #1

    On avait des théories un peu différentes sur le sujet. Et je pense que moi, ma théorie, c'est que c'est la manière dont elle représente la classe sociale supérieure, dont il y a l'exigence du fantasme dans la New Romance, et que dans cette classe où ils sont tous très cultivés, où ils sont tous très beaux, très bons et très riches, ils se citent du latin, parce que c'est tous des anciens de prépa littéraire.

  • Speaker #0

    L'équivalent à Édimbourg.

  • Speaker #1

    L'équivalent à Édimbourg. Je pense que c'est un peu cette vision que si c'est des classes riches, socialement éduquées, cultivées, etc., elles vont se balancer des citations latines. Et c'est un peu sa représentation de ça. Mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une autre théorie. Morgane Moncomble, elle a fait des études de lettres. Je crois qu'elle a sorti bonne. Et donc, je pense qu'elle a dû côtoyer tout un tas de monde. Et puis, je pense qu'elle doit côtoyer, maintenant qu'elle est très connue, une certaine forme de mépris vis-à-vis de ce qu'elle fait. Et je pense qu'elle en est bien consciente. Et une manière de se réclamer d'une certaine forme d'intellectualisme, c'est de dire Non, non, non, mais moi je cite des trucs en latin. C'est une manière de montrer en tant qu'autrice qu'elle est cultivée, qu'elle cite du Sénèque, qu'elle cite du latin. En fait, c'est marrant parce qu'on se rejoint dans l'interprétation. C'est que toi, tu considères que c'est pour donner un statut spécial à ses personnages. Moi, je pense que ça paraît lui donner un statut privilégié à elle-même. Oui, à son oeuvre,

  • Speaker #1

    à son roman.

  • Speaker #0

    Et je pense aussi que c'est une manière d'espérer une critique du type je suis une porte d'entrée vers des choses peut-être plus, je mets ça entre guillemets, sérieuses Peut-être que beaucoup de personnes vont découvrir Edgar Allan Poe, Oscar Wilde. au Sénèque, grâce à Morgane Moncomble, et c'est quelque chose de bien pour notre civilisation, pour notre culture, pour la France. Oui, c'est vrai, c'est une bonne chose. Cela étant dit, je trouve que c'est fait de manière extrêmement artificielle, et c'est mal fait.

  • Speaker #1

    C'est très, très artificiel. J'entends cet argument et je pense qu'il est hyper légitime, pourquoi pas, oui, mais c'est sûr qu'en fait, les gens, enfin, dans la vraie vie, dans la vraie vie, personne ne se balance des références.

  • Speaker #0

    Le problème des citations en latin, c'est que peut-être au XIXe siècle, ce n'était pas le cas. Mais aujourd'hui, si je commence à citer Ah oui, soivez Marie-Magnon et là, Ah oui, de quoi tu me parles ? Et je suis là Ah oui, c'est dans l'Ukraine,

  • Speaker #1

    c'est tout.

  • Speaker #0

    Donc moi, il se trouve que je connais deux, trois citations parce que, voilà, je n'ai pas une très bonne mémoire, mais je me souviens de deux, trois textes que j'ai étudiés quand j'étais en prépa. Mais je ne vais pas en parler à des gens qui n'ont pas été dans la même classe au même moment que moi. Même pas à la question de prépa, pas prépa, mais... Tout simplement parce que la personne en face va se sentir un peu au mieux. Elle va me prendre pour une folle. Au pire, elle va me prendre pour une grosse snob. Oui,

  • Speaker #1

    elle va se sentir méprisée,

  • Speaker #0

    clairement. Et elle va se sentir méprisée par une meuf qui est là genre Ah bon, tu n'as pas lu Lucrèce d'Enatura Rerum ?

  • Speaker #1

    Et encore, on pourrait l'excuser de la part de Rory, qui est censée avoir ce genre de comportement. Mais de Lou et de Camélia, c'est hyper étonnant. Pourquoi Lou et Camélia ont fait ça ?

  • Speaker #0

    Mais parce qu'on en revient au truc, c'est que Morgane le comble, pas arrivé à comportementaliser la psyché de chacun de ces personnages. Elle n'a pas réussi à créer une écriture par personnage avec des personnages qui sont bel et bien différents. Tous les personnages sont les mêmes. D'ailleurs, on peut un peu conclure que là-dessus, ce sont des personnages qui ne sont pas très bien écrits. En gros, Skye, elle est vénale. Gideon, c'est un arnaqueur. Lou, il est ténébreux. Camélia, elle est forte. Charlotte, elle veut partir. Charlotte, elle va se casser.

  • Speaker #1

    Charlotte, elle se bat. Moi, je les trouve un peu pathétiques au sens basique du terme, au sens de pathos. Ils sont... Tiens, parlez des mots...

  • Speaker #0

    Des gros snobinards.

  • Speaker #1

    Mais en fait, ils tombent tous très vite dans le pathos. Lou a des parents qui ne l'aiment pas. C'est hyper répété dans le bouquin. Et tout son esprit est torturé par le fait que ses parents lui ont dit que personne ne l'aimerait jamais. C'est très lourd. Ça ne fait pas un personnage, en fait. Ça fait un temps d'un personnage. Mais généralement, il a, le personnage, a la possibilité de construire de la complexité autour de ça. Et là, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    En fait, c'est des personnages qui sont fonctionnels. Tout à fait. L'autre critique, c'est que ça s'appelle littéralement un automne pour te pardonner. Et la notion de pardon, elle n'est pas du tout explicitée. Il n'y a pas de parcours sur le pardon. Et pardonner quelqu'un, comment tu... tu pardonnes ? Est-ce qu'il faut pardonner ? Enfin, c'est des questions qui sont difficiles. Et je trouve que Morgane Moncomble, elle n'a pas assez, comment dire, elle ne s'est pas assez posée sur ce problème-là, quoi.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, on fait un procès de la complexité, et en même temps, le genre ne veut pas ça. Est-ce que le genre veut vraiment une complexité autour de la notion du pardon, ou est-ce que c'est juste vraiment, désolé, je te pardonne d'avoir été méchant avec moi, mais je te rejoins complètement. Ce qui est d'autant plus drôle, parce qu'il y a aussi tout un vocabulaire au tout début de la brebis, de l'agneau, innocent, etc., qui sont des choses qui sont beaucoup liées.

  • Speaker #0

    Il y a des références à la Bible, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Voilà, qui sont des choses qui sont beaucoup référencées à la religion. Et effectivement, le pardon, il n'est pas là. C'est un automne pour oublier que tu faisais partie d'une bande de connards riches, prétentieux. Un automne pour... pour comprendre qu'en fait, ce n'était pas toi qui avais demandé à ce que je sois harcelée. Mais alors, la notion de pardon... Peut-être le pardon, il existe entre Rory et Lou.

  • Speaker #0

    Oui, à la fin, il y a un deuxième pardon, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas qu'il dure une page.

  • Speaker #0

    On pourrait conclure en disant, est-ce que c'est un torchon ? Est-ce que c'est une bonne surprise ? Alors, ce n'est pas une bonne surprise. On n'a pas passé forcément un bon moment, toi et moi.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Mais je ne dirais pas que c'est un torchon, dans le sens où il a pris les codes du genre, il a répondu aux codes du genre très bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Si c'est votre cam, je pense que vous pouvez avoir énormément de plaisir à lire ce bouquin.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, ça m'a permis de réfléchir aussi pas mal à ce que je recherche dans la littérature. Est-ce qu'en fait, je suis victime d'un marketing un peu plus léger ? de la part de je ne sais quoi. Là, on est en pleine rentrée littéraire et tu sens bien qu'il y a du marketing, même sur ce qui est censé être pas de la littérature parue chez Gallimard ou Grasset. Je ne sais pas comment décrire la fiction, disons la littérature contemporaine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis curieuse de voir si elle est aussi capable de copier le style d'autres choses. Enfin, pas de copier, mais de s'inspirer profondément dans ses autres bouquins.

  • Speaker #0

    je serais très heureuse de voir si elle a cette capacité là et c'est quand même pas une capacité qu'ont tous les auteuristes mais je me demande comment elle va évoluer mais voilà j'ai vraiment envie de la voir évoluer est-ce qu'elle va être capable déjà de se poser peut-être parce qu'elle l'écrit énormément enfin c'est quelqu'un qui a une très grosse productivité ouais ouais super productive peut-être Morgane si tu nous écoutes écris un livre de productivité de développement personnel sur comment écrire autant merci Mais je pense que ce qui serait intéressant, ça serait peut-être qu'elle écrive un petit peu moins, qu'elle réfléchisse un peu plus au thème qu'elle souhaite écrire. Par exemple, genre le pardon, la notion de pardon. Peut-être, est-ce qu'il faut tout le temps répondre aux codes du genre qu'on s'est imposés ? Je ne sais pas, je trouve que peut-être ce qui serait intéressant, c'est de les détourner. Et d'ailleurs, à la place d'Un automne pour se pardonner, moi, j'ai lu un super livre. J'en parle à tout le monde. C'est de Jeffrey Eugenides. Ça s'appelle Le roman du mariage ou The Marriage Plot. Une réinterprétation du thème de et ils se marièrent et vécurent un roi, ils eurent beaucoup d'enfants ou est-ce que l'héroïne va réussir à épouser telle ou telle personne ? qu'on retrouve beaucoup dans les romans de Jane Austen, genre ah, il faut marier à tout prix cette jeune femme, est-ce qu'elle va réussir à faire un bon mariage ? Et lui, il va réinterpréter cette trame-là dans la... Une université américaine des années 80. Donc, il y a un petit côté un peu de Dark Academia parce que ça se passe sur un campus américain. Il y a un triangle amoureux, c'est-à-dire qu'il y a une femme, deux hommes. Et je n'en dis pas plus, mais c'est extrêmement prétentieux. Donc, si vous voulez des références à tout va, et si vous aimez Roland Barthes en particulier, et des références très, très, très fortes à Roland Barthes, c'est un super livre. C'est un super livre pour les gens prétentieux comme moi. Et qui aiment bien Jane Austen parce que c'est des références directes à Jane Austen. Donc, même chose si vous êtes ce genre de personne. Et donc, qu'est-ce que tu nous conseilles à la place ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est un autre bail. C'est plus... Déjà, on va partir du côté de la BD parce que ça m'arrive de temps en temps. Mais surtout, je recommanderais quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps alors qu'il existe depuis 2019. C'est une BD de Liv Strumpkist qui est une autrice qui est assez acclamée aujourd'hui pour ses essais BD et qui a écrit La rose la plus rouge s'épanouit Et c'est un essai qui part du fait que Leonardo DiCaprio a toujours des copines qui sont plus jeunes que lui.

  • Speaker #0

    Qui ont toujours moins de 25 ans.

  • Speaker #1

    Qui sont de plus en plus jeunes. Et sur notre relation à l'amour et pourquoi on représente aussi aujourd'hui les femmes comme étant les plus chiantes en amour, voulant avoir les sentiments les plus développés, voulant tout de suite une famille, etc. Ce qui, je pense, est à la base de la new romance. qui est ce sentiment amoureux qui appartient aujourd'hui aux jeunes filles de vouloir avoir un compagnon, avoir la grande histoire d'amour, fonder ensuite une famille, etc. Et elle balaie un peu tout ça en disant, en ne faisant pas une critique, mais en interrogeant plein de choses, en ayant énormément de références encore, et en n'ayant pas de réponse, mais en disant qu'au final, peut-être que si on continue de s'interroger sur l'amour, c'est peut-être que c'est juste une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis peut-être un truc qui serait vraiment stylé, ça serait un livre de romance. pour les hommes.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Tu vois ? Et pas, alors moi, le livre de romance pour les hommes que je déteste et personne ne dit que c'est un trope de romance parce qu'à chaque fois, ça finit dans la littérature banale, normale. C'est, alors attention, l'homme d'une cinquantaine d'années divorcé qui a perdu le goût de la vie et qui a du mal à écrire qui retrouve l'inspiration et l'amour auprès d'une femme qui a la moitié de son âge. Merci. Ça, ce trope-là, je le vois dans les films de Woody Allen. Mais maintenant, quand je le croise, un livre qui propose ça, je ne le lis pas. Et c'est ça leur trope à eux.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est aussi quelque chose qu'on peut dire dans ce podcast. C'est qu'on peut dire tout ce qu'on veut sur les new romance, mais il y a des mecs qui font pareil avec des tropes qui sont beaucoup plus désagréables de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et on n'appelle pas ça de la romance,

  • Speaker #1

    on appelle ça de la littérature. Et on les invite au...

  • Speaker #0

    À la Grande Librairie. À la Dienne-Bretinelle de France Inter,

  • Speaker #1

    à la Grande Librairie, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et voilà. Vous êtes un homme écrivain et que vous vous reconnaissez dans le trope que je viens d'écrire.

  • Speaker #1

    Arrêtez.

  • Speaker #0

    Arrêtez.

  • Speaker #1

    On va avoir un vrai impact sur les ventes culturelles de cette année, j'espère. Voilà.

  • Speaker #0

    déchirer le manuscrit. Tu veux tout déchirer, moi. Bref, merci beaucoup de nous avoir écoutés jusqu'ici. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à nous suivre sur notre compte Instagram arrobasestorchon.podcastlittéraire pour nous donner vos idées et vos réactions à cet épisode. Et je vous conseille de le suivre pour plus de recommandations, plus de critiques et plus de coulisses. On vous embrasse et on vous dit à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt !

Description

La new romance fait sa révolution en librairie. Exit, les « Harlequins » de nos mamans, et bienvenue Morgane Moncomble, jeune femme de 28 ans biberonnée à Twilight et aux fanfictions sur Wattpad. Le premier tome de sa saga Seasons, un automne pour te pardonner, caracole en tête des ventes depuis un peu moins d’un an, grâce au booktok français.


Un automne pour te pardonner est certes une histoire d’amour entre Camélia, avocate stagiaire, et Lou, son ancien camarade de classe accusé de meurtre, mais c’est aussi une intrigue policière : un homme a été assassiné, Rory, et les deux héros se mettent à la recherche du tueur. L’alliance des deux genres est maladroite et crée un livre absurde au rythme haché, où chaque révélation de l’intrigue est immédiatement retardée par une scène érotique. Mais il y a surtout cette impression tenace de lire un livre « marketing », un produit qui répond à des besoins utilisateurs. Il coche les cases des codes bien précis du genre, une sorte de cahier des charges : l’atmosphère « dark academia » d’une université à Édimbourg, le trope « enemy to lover », une montée en puissance de la tension sexuelle avec des scènes « épicées » comme on dit sur TikTok… Alors, est-ce que Juliette et Léa achètent ce que Morgane nous vend ?


NB: un episode explicite, où on va vous dévoiler la fin ! Spoiler alert ET spicy alert ;-) 


Que lire à la place : 

La Rose la plus rouge s’épanouit par Liv Strömquist, Traduit par Kirsi Kinnunen, éditions Rackham, 2019

Le roman du mariage par Jeffrey Eugenides, Traduit de l’anglais (États-Unis) par Olivier Deparis, éditions de l’olivier, 2013


Compte instagram de l'émission : https://www.instagram.com/torchon.podcastlitteraire/?hl=fr


Torchon, c’est le podcast qui traite de l’actualité littéraire en lisant des livres pour que vous n’ayez pas à le faire. On est une bande de copains pas du tout critiques littéraires de profession, et pour chaque épisode on se retrouve en mode "club de lecture de l'extrême" et nous lisons un livre qui a fait l’actualité pour vous dire si c’est une bonne surprise ou bien un vrai torchon. Et restez jusqu’à la fin pour nos recommandations littéraires et culture ! 


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour et bienvenue dans Torchon, le club de lecture où on lit des livres pour que vous n'ayez pas à le faire. Pour chaque épisode, nous lisons un livre qui a fait l'actualité, que ce soit dans les médias ou sur les réseaux sociaux, et nous vous disons si c'est une bonne surprise ou alors un vrai Torchon. Grâce à Torchon, vous verrez briller en société et parler du livre du jour sans même l'avoir lu. Je suis Léa, et aujourd'hui je suis avec Juliette.

  • Speaker #1

    Bonjour !

  • Speaker #0

    Et nous avons lu Un automne pour te pardonner, tome 1 de la série Seasons de Morgane Moncomble, parue aux éditions Hugo Roman en 2023. Alors c'est le livre de romance, de new romance. qui truste les podiums, avec Captive, qu'on a lu toi et moi déjà. Au moment où on enregistre, il est dans le palmarès Edistat depuis 49 semaines, donc quasiment un an.

  • Speaker #1

    Beau score.

  • Speaker #0

    Ouais, excellent score. C'est un peu un enfant de son temps, je dirais. Elle a 28 ans d'ailleurs. Elle vient d'une famille qui ne lit pas trop, c'est elle qui le dit. Et elle le dit aussi, elle est biberonnée à Twilight, avec la série After aussi, si vous connaissez. Comme beaucoup d'autrices de new romance, elle a commencé par publier sur la plateforme Wattpad, son pseudo. Et ensuite, en fait, c'est une de ses lectrices qui a proposé à une maison d'édition de l'éditer elle. Donc, c'est un travail très collaboratif. Peut-être qu'on devrait dire ce que c'est Wattpad ?

  • Speaker #1

    C'est une plateforme sur laquelle vous pouvez publier généralement des fanfictions, des textes, sans que ce soit vérifié par un éditeur, une éditrice.

  • Speaker #0

    Voilà. Et du coup... vous pouvez avoir des retours. Ça, c'est un truc important. Déjà, ça permet de toucher un lectorat juste en publiant. Et ensuite, vous aurez des retours de ce lectorat. Après, Wattpad, c'est principalement pour de la fanfiction, pour de la romance. C'est un certain genre. Mais je suis sûre qu'on peut trouver de la poésie, d'autres trucs. Mais il se trouve que quand on dit le style Wattpad, ça veut dire fanfiction, romance. certains codes. J'avais vu, je te l'ai envoyé l'interview de Morgane Moncomble en France Inter, tout le monde dit Ah ben c'est bien dommage, cette fille, elle troste les podiums, mais personne ne l'invite, personne n'en parle. Ça reste quelque chose qui n'est pas discuté aujourd'hui, et donc on va le faire aujourd'hui. Et on le fait aujourd'hui parce que c'est une demande d'une auditrice qui me dit, il y a quelques mois, J'ai récemment lu, en suivant de nombreuses recommandations d'un book club de lecture, le roman de Morgane Moncomble, donc celui qu'on va lire aujourd'hui, Je me demandais si vous alliez lire et review ce genre de roman, extrêmement lu par de nouvelles lectrices, personnes qui se mettent à la lecture en regardant BookTok. Bref, elle, ça ne lui a pas plu. Et elle ne comprend pas parce que tout le monde autour d'elle, ça leur plaît, mais pas à elle. C'est vrai que c'est un argument qu'on donne beaucoup sur ce type de littérature. C'est, ah mais ça aide les gens à se mettre à la lecture. Les gens qui ne lisent pas, ils commencent par lire en lisant ce type de littérature. C'est... difficile de critiquer ça parce qu'en fait, finalement, c'est un bienfait que Morgane Moncomble fait à la société parce que ça incite des personnes qui sont sur TikTok à regarder des petits TikToks à enfin sortir leurs yeux de leur téléphone et lire des livres. Donc oui, c'est vrai qu'on va commencer par là. C'est vrai que c'est bien d'amener les gens à la littérature.

  • Speaker #1

    Puis, on dit toujours que les jeunes ne lisent pas. C'est bien s'il y a effectivement une littérature qui est peut-être être plus adapté plutôt que de lire La princesse de Clèves au lycée. Lire Morgane Moncomble, pourquoi pas ? Effectivement, si ça se trouve.

  • Speaker #0

    Est-ce possible de lire les deux ? En commençant avec ça, c'est un livre qui est très populaire, qui est pour plutôt une audience jeune, mais pas au sens jeunesse,

  • Speaker #1

    mais au sens qui commence à la...

  • Speaker #0

    Oui, mais qui commence la lecture jeune dans son parcours de lecture. Donc ça peut être aussi des personnes plus âgées, mais en tout cas, voilà. Ou juste, voilà, c'est une littérature de divertissement. C'est comme ça qu'on en parle, quoi. Cela étant dit, à la question est-ce que nous, on a été divertis pendant cette lecture, moi, ma réaction globale, c'est que je me suis un peu ennuyée.

  • Speaker #1

    Je me suis ennuyée, j'ai trouvé ça assez long et je ne me suis pas vraiment reconnue dans le public qui était visé par ce roman.

  • Speaker #0

    Globalement, oui, c'est ça. En fait, on s'est ennuyé parce qu'en fait, ce n'était pas pour nous. Alors, j'espère que ce n'est pas une question d'âge, mais j'avais vraiment cette impression que Morgane Moncongle, elle répondait à une demande d'un lectorat d'un groupe. particuliers et moi je fais pas partie de ce groupe en fait.

  • Speaker #1

    Ouais mais moi non plus j'en fais pas partie et puis je me rends compte aussi plus j'avance et aussi plus je lis des torchons pour torchons que en fait ça ne me convient pas la littérature qui est juste pour la renonce, juste pour un sentiment en fait j'ai besoin des explorations un peu plus vastes, j'ai besoin de choses qui vont voir un peu plus de choses et puis bah en plus moi je suis lectrice de thriller je suis lectrice d'enquête policière, c'est quelque chose que je fais peut-être légèrement trop... Et j'ai besoin de certains codes de l'intrigue policière que je n'ai pas du tout retrouvé dans Un automne pour te pardonner.

  • Speaker #0

    En effet, en fait, pour résumer ce que c'est qu'Un automne pour te pardonner, c'est un livre certes de romance, mais c'est couplé avec une intrigue policière. très, très, très inspirée par Agatha Christie. L'idée étant qu'il y a eu un meurtre, il y a un petit groupe de gens qui ont pu tuer le mec qui est mort et on va essayer de trouver, l'héroïne va essayer de trouver la vérité dans toute cette affaire. Donc, on a une intrigue policière et on a une intrigue amoureuse, c'est-à-dire que l'héroïne, donc Camélia, elle est l'avocate d'Abraham. du principal accusé qui s'appelle Lou. Et donc, on va suivre l'intrigue amoureuse entre Camélia et Lou. Et Camélia et Lou, ils vont aussi être, ils le disent explicitement, Sherlock et Watson. Oui. Je vais essayer de résumer rapidement l'intrigue policière en tout cas. L'intrigue policière, c'est donc un groupe d'amis qui se sont connus, disons, très jeunes, mais disons que ça c'est... Ah oui, un truc à dire, c'est qu'il y a pas mal de flashbacks. Oui. Donc, il y a l'intrigue actuelle, il y a le flashback vers le lycée, donc leurs années de jeunesse, jeunesse, d'adolescence. Et il y a le flashback dans la conscience, dans le flot narratif de Rory, la victime. On retourne et on voit ce que Rory a pu penser avant sa mort. Donc, nous avons Camélia. Camélia, elle s'est fait harceler pendant toutes ses années de lycée. par un groupe de jeunes riches et cons. Le mec qui a la tête de ce groupe de jeunes riches et cons, c'est Rory, riche, con, narcissique, sociopathe.

  • Speaker #1

    Très bon résumé.

  • Speaker #0

    Rory, il a une petite copine, Vénale. C'est tout ce qu'on saura sur elle. Et elle s'appelle Skye. Ah oui, tout ça se passe à Édimbourg. C'est pour ça qu'ils ont des noms anglais. Malgré le fait qu'il ait une petite copine, il la trompe. Et il la trompe notamment avec son meilleur ami à lui, Lou. qui est donc accusée de son meurtre. Et donc, c'est son meilleur ami, mais c'est aussi son amant. Il y a deux autres personnages dans ce groupe de jeunes. Il y a Alastair, qui est le frère jumeau de Rory. Autant Rory est stylé, riche, intelligent, autant Alastair, il est un peu terne à côté de lui.

  • Speaker #1

    Oui,

  • Speaker #0

    c'est l'effacé. Et ensuite, il y a un dernier personnage qui est Gideon, ou Gideon, comme vous voulez. Gideon, on découvre plus tard, mais je peux le dire tout de suite, qu'en fait, il n'est pas qui il est, parce qu'il n'est pas riche et con, il est pauvre et con. Et drogué. Attention. Et donc, voilà, Gideon, c'est un personnage très inspiré, si vous voyez de qui je parle, c'est le talentueux Mr Ripley. D'ailleurs, Alain Delon est mort récemment, et il a joué exactement ce personnage. Donc, le personnage de l'homme pauvre qui est fasciné par les riches, et notamment par un homme riche, au point de vouloir un peu devenir comme lui. Et donc, il devient, à un moment de l'intrigue, un des accusés, enfin un des... Un des suspects. Un des suspects, parce qu'on pense qu'il nous a fait une replay, quoi. Oui, tout à fait. Toute l'intrigue, on ne va pas vous résumer toutes les circovolutions qui sont très, très longues, parce que tous sont accusés les uns après les autres. Puis après, il y a des combinaisons qui sont formées. C'est très long, mais ce qui s'est passé, c'est que Rory, avant de mourir, a créé un testament et a donné des lettres aux différentes personnes pour créer un jeu de pistes pour Lou et Camélia. Et Camélia est ramenée à toute cette histoire. Elle ne comprend pas très bien pourquoi elle est là, parce que là, on a le groupe de jeunes, mais elle, elle n'était pas là la nuit du meurtre. La nuit du meurtre, c'est Lou qui est accusée en premier de meurtre, parce qu'en fait, on a retrouvé le corps de Rory dans son coffre. Donc, il est accusé de meurtre, mais lui, il n'a aucun souvenir de ce qui s'est passé parce qu'il a été drogué. Donc, en fait, Camélia va devenir l'avocate de Lou. En devenant l'avocate de Lou, on ne sait pas trop... Enfin, si elle dit explicitement qu'elle veut se venger de Lou, et en même temps, on sent qu'elle est obsédée par cette histoire et qu'elle a envie de savoir qui l'a tuée et rorée. On sent aussi qu'elle est biberonnée à Hercule Poirot et donc, elle veut devenir Hercule Poirot. En questionnant son client, donc Lou... Lou décide de s'évader, l'utilise un peu comme bouclier humain et s'évade. Et elle, finalement, un peu malgré elle, elle finit par l'aider. Et tous les deux vont commencer à enquêter. Bref, l'enquête, on ne va pas en parler 3000 ans parce que franchement, ce n'est pas ouf comme enquête.

  • Speaker #1

    Ce ne sont vraiment pas les meilleurs enquêteurs du monde.

  • Speaker #0

    Non, ils sont un peu nuls. Ce n'est pas Hercule Poirot ni Sherlock Holmes. Mais ce n'est pas l'enjeu, ce n'est pas grave. et à la fin on découvre et donc là si vous voulez savoir la fin bah on va spoiler parce que c'est un podcast qui délivre pour que vous n'ayez pas à le faire donc si vous voulez le faire vous arrêtez ce podcast tout de suite bref maintenant c'est fait on va vous dire il y a un plot twist que moi j'ai trouvé top moi j'ai beaucoup aimé c'est que en fait Rory n'est pas mort il a tué son frère jumeau et il a pris ses vêtements et il a pris son identité. Et pourquoi il a tué son frère ? C'est qu'il a découvert que tous ses amis l'empoisonnaient dans son dos pour se débarrasser de lui pour plein de raisons différentes.

  • Speaker #1

    Mais ce plot twist, de toute façon, c'est vraiment le moment où moi je dis ah oui, vraiment, c'est de l'inspiration Agatha Christie complète.

  • Speaker #0

    Ouais. Et pendant cette intrigue, il y a une autre intrigue qui est l'intrigue amoureuse parce que comme on l'a dit, Camélia a été harcelée par ce groupe de jeunes cons. Elle leur en veut énormément. Et elle en veut en particulier à Lou parce qu'elle pense que c'est Lou qui est l'instigateur de cette vague de harcèlement. Et donc, ça s'appelle Un automne pour te pardonner parce que l'idée étant qu'elle va arriver à pardonner à son ennemi,

  • Speaker #1

    Lou,

  • Speaker #0

    de cette vague de harcèlement. Le problème de base de ce livre, c'est que la romance et le policier, il y a plein de... logiques de la romance qui vont pas très bien avec la logique du roman policier.

  • Speaker #1

    Ça matche pas. Il y a beaucoup de moments où dans le roman policier, on va avoir une découverte ou on va avoir un petit élément qui nous a échappé et ça a été caché par la personne qui a écrit et paf ça permet de délivrer le reste de la narration. Là, le problème c'est que c'est hyper fréquent, il y a tout le temps des moments où on avance parce qu'il y a un dégoût sex-machina qui sort de nulle part. Il y a un passage secret dans un manoir. Il y a un deuxième passage secret dans le même manoir. La personne arrive à s'échapper avec un scalpel d'un hôpital. Il l'a fait d'une manière qui n'est pas du tout vraisemblable. C'est même écrit dans le bouquin C'est un miracle On peut parler des énigmes. Ah oui, non, mais les énigmes...

  • Speaker #0

    C'est trop drôle parce que ça se passe à Édimbourg, donc ils sont censés tous se parler anglais entre eux.

  • Speaker #1

    Et les énigmes sont écrites pour un public francophone.

  • Speaker #0

    Donc il y a des charades.

  • Speaker #1

    Il y a des charades qui sont écrites pour un public francophone, qui sont imaginées pour un public francophone. Moi, je les connais. En plus, ces charades, ce ne sont pas des charades qui sont très compliquées. C'est vraiment des charades qui sont... Si on aime bien ça, en fait, tout le monde les connaît. En fait,

  • Speaker #0

    ils auraient pu googler la charade et ils auraient eu la réponse.

  • Speaker #1

    C'est la première chose que j'ai faite pour vérifier si effectivement la réponse était en ligne. Et en fait, elle est en ligne. Mais du coup, la vraie Saint-Germain quitte le tchat très, très rapidement. Et du coup, c'est assez désagréable quand on a l'habitude des intrigues policières qui sont... extrêmement bien ficelées, où on se demande quelle erreur on a fait, qu'est-ce qu'on a raté, qu'est-ce qu'on n'a pas bien lu, qu'est-ce qui pourrait être l'élément qui a été caché, qui a été semé par la personne qui a écrit. Et j'étais désengagée par rapport à l'enquête policière. Et puis en plus, il met tellement de temps à résoudre les trucs. C'est fou.

  • Speaker #0

    C'est vrai qu'il y a un problème de rythme, et il y a un problème de longueur. C'est un livre qui fait 420... 430 pages. Assez long comme livre, quand même. On pense que les jeunes, ils aiment les contenus courts. Eh bien, non. Ils m'enlèvent mon ton. Elles vont faire des pavés. Et moi, le problème que j'ai eu, c'est que j'avais vraiment envie que ça avance. J'avais vraiment envie de savoir ce qui se passe. Et dès qu'ils trouvent quelque chose, qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, il y a une scène de cul, quoi. Bon, ça, c'est plutôt dans la deuxième partie du livre. Mais à mesure qu'on s'approche de la vérité, ils trouvent un truc super important. Et qu'est-ce qu'ils font ? Eh bien, ils font l'amour. Et je suis là, genre, mais les amis, là, on est un homme et mort.

  • Speaker #1

    Mais encore pire. ils font l'amour dans le bureau de la personne qui est morte.

  • Speaker #0

    Et oui, chère Joliette, vous mettez votre ADN, il y a peut-être des preuves. Là où tu mets tes fesses, meuf, il y a peut-être un papier important. Oui, on pourrait me dire oui, mais à quoi tu t'attendais ? C'est un livre de romance, apprécie la romance. Mais le problème, c'est que le mélange des deux crée un problème de structure assez intense.

  • Speaker #1

    Mais je pense que la scène qui fait le meilleur clash, tu l'as très bien dit toi-même quand on en parlait, c'est, on l'a dit, Camélia devient l'avocate de Lou, et il y a la scène de l'interrogatoire.

  • Speaker #0

    Première rencontre, Lou est en prison. Il rencontre son avocate qui en fait est Charlotte qui est la responsable de Camélia parce que Camélia est trop jeune, elle n'est que stagiaire. Et donc, c'est la première fois qu'ils se parlent. Et il y a une tension sexuelle à couper au couteau dès les premières pages. Et le truc, c'est que Charlotte, elle est là. Donc je lis. Nous nous défions du regard un long moment dans le silence et c'est tellement électrique que je sens la chair de... poule se formait sur mes bras. Il ne sourit plus. Ses yeux percent les miens avec curiosité et colère, assez longtemps pour me faire savoir que je l'ai touché. Enfin, Lou s'adosse de nouveau contre sa chaise. Je fais de même, le dos droit et le cou brûlant. Est-ce qu'on peut continuer maintenant ? demande Charlotte, son regard passant de lui à moi. Je rougis sans le vouloir. Le temps d'une seconde, j'ai oublié que nous n'étions pas seules. Lou ne dit rien, ce que je prends pour une confirmation. J'ai l'impression d'avoir gagné un deuxième round, c'est exact. Donc là on a deux problèmes avec cette scène. Le premier c'est que bon...

  • Speaker #1

    Team Charlotte ?

  • Speaker #0

    Team Charlotte ! On est tellement gênés pour elle.

  • Speaker #1

    Ne flirtez pas devant vos collègues.

  • Speaker #0

    Et moi, je dirais Charlotte, je dirais genre, Camélia, je suis désolée, mais je vais t'enlever de l'affaire parce que t'es la main flamand professionnelle que je connaisse.

  • Speaker #1

    Mais oui, mais jamais, jamais.

  • Speaker #0

    J'imagine, mais enfin, moi, ça va se... Mais il y a aussi un autre problème avec cette scène qui est que Morgane Moncomble veut nous donner très rapidement de l'attention sexuelle pour un peu, voilà, préfacer le fait que c'est ce qui va se passer dans la suite. Mais le problème, c'est qu'ils sont censés se détester. Parce qu'on est dans un trope qui est très, très, très classique de la new romance. C'est le trope Admit to lover Donc là, il va falloir que j'explique ce qu'est un trope et qu'est-ce que c'est que le trope Admit to lover Ah oui, trigger warning. C'est un livre qui parle de cul. Et donc, on va être aussi explicite que le livre. Donc, c'est ça. C'est libérant. Très explicite. Quand on utilise les mots qu'il faut pour décrire un acte sexuel, il faut arrêter d'écouter tout de suite. Voilà. Bref, revenons à qu'est-ce qu'un trope. Un trope, c'est un cliché narratif, je dirais.

  • Speaker #1

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Souvent, ce n'est pas fait tel quel. Ah, il faut que je fasse ce trope. Mais dans la new romance, ce qui se passe, ou dans... En fait, c'est un système de tag. Dans Wattpad, c'était des tags. Et donc, quand tu es à la recherche d'une fiction, tu tapes le tag ou le trope que tu veux voir parce que c'est ça qui te fait plaisir. Et donc là, ce trope, c'est l'un des plus demandés,

  • Speaker #1

    le plus mis en avant.

  • Speaker #0

    C'est le enemy to lover c'est-à-dire deux personnes qui se détestent vont petit à petit tomber amoureux l'un de l'autre. Pour ceux qui utilisent plutôt des classiques, Pride and Prejudice, Darcy et Elisabeth Bennet. Le problème que j'ai, c'est que si on reprend Orgueil et Préjugé, au début, il y a... il n'y a pas une tension énorme. Moi, je me souviens, la première fois que je l'ai lu, Orgueil et préjugé, j'étais très, très surprise quand Darcy déclare son amour auprès d'Elisabeth Bennet, parce qu'on est un peu sur... Enfin, il ne l'exprime pas, il l'exprime à l'inverse, une certaine forme de rejet. Et il dit, malgré moi, je vous aime, et elle est là, super, merci. Il y a un côté dans le enemy to lover c'est qu'il faut que ça soit des ennemis. Il faut qu'ils se détestent. Et là, le problème, c'est qu'ils font semblant de se détester, mais on a vraiment l'impression qu'ils veulent niquer. Déjà, il y a une narration avec trois voix. Il y a Lou, il y a Camélia et il y a Rory, mais au moment de sa mort. Enfin, quelques heures avant sa mort. Et ce qui est intéressant, c'est que ces trois voix ne sont pas très distinctes. Elle est obligée de dire à ses Lou, à ses Camélia, à ses Rory. Parce qu'en fait, ils ont exactement la même conscience. Ils ont le même cerveau. Donc franchement, c'est dommage parce que Rory est censé être une sorte de mec ultra narcissique et sociopathe. Et quand tu lis son flot de pensée, on a l'impression que c'est quelqu'un d'assez sympathique et gentil.

  • Speaker #1

    Oui, en fait. Il a peut-être eu un petit peu trop d'argent quand il était jeune. Il est un peu trop gâté, mais ça va.

  • Speaker #0

    Donc Morgane Moncomble n'a pas réussi à créer une vraie distinction entre ces personnages dans la manière dont elle les écrit. Ce n'est pas facile, donc je peux l'entendre. Il y a un truc un peu... C'est un peu difficile à décrire à l'oral. La voix intérieure est faite en italique. Et ensuite, il y a une sorte de sous-voix intérieure, il y a une sorte d'inconscient, un inconscient, qui, lui, est rayé. Et donc, on a ce que le personnage dit, la voix en italique, et ensuite, le truc commentaire rayé, qui est le sentiment que le personnage ne veut pas voir éclat. Et donc, c'est très clair, on sait exactement ce qu'ils pensent. Donc, le sous-entendu, non. La mauvaise foi, non. Parce qu'en fait, on sait tout, quoi. C'est très, très explicite.

  • Speaker #1

    Puis, ils sont psy, en fait, tous ces personnages. Ils sont psychologues. Je pense qu'ils ont fait tous des licences de psychologie parce que malgré tout ce que les autres veulent dire, en fait, ils savent très bien ce que l'autre veut.

  • Speaker #0

    Oui, et donc, au tout début, l'une des raisons pour laquelle ce groupe de jeunes richés cons harcèle cette pauvre Camélia, c'est parce que Rory a détecté dans... un regard de loup qu'il était amoureux d'elle. Et t'es là genre, ah mais en fait les gens sont si transparents que ça. Et d'ailleurs à ce propos, en parlant d'explicitation, donc il y a l'explicitation dans le livre, mais je voudrais revenir totalement en arrière avant même le début du livre, parce qu'en fait il y a un avertissement avant même qu'on commence le livre qui est, donc avertissement, et donc c'est Morgane Moncomble qui nous dit Ce roman contient des scènes, des propos ou des sujets pouvant heurter la sensibilité de certaines personnes. S'il vous plaît, prenez garde au trigger warning qui suit avant de vous aventurer dans cette lecture. Je tiens également à rappeler qu'il s'agit d'une œuvre de fiction, avec des personnages imparfaits, des relations pas toujours saines et des comportements parfois inexcusables. L'autrice et la personne que je suis ne cautionnent en rien les actes de ces personnages. Trigger warning, harcèlement psychologique, bisoutage. Bon, c'est en même temps un code du genre.

  • Speaker #1

    C'est un code du genre, on a eu la même chose sur Captive.

  • Speaker #0

    Et c'est une réponse... à la panique morale qu'on a à chaque sortie de livre un peu à la destination de jeunes femmes, mais qui en même temps parlent de sujets dark, c'est Ouh là là, ces pauvres jeunes filles, elles vont être choquées, donc il faut faire un trigger warning Après, je ne dis pas qu'il ne faut pas mettre de trigger warning, je trouve que c'est très bien. Ça permet aussi parfois aux parents de savoir ce qu'il y a dans le livre, je trouve que c'est aussi utile. Et ça permet aux lecteurs de se dire, par exemple, si il y a une lectrice qui a connu un... fort harcèlement, ça permet de se dire Wouah, bof, je vais pas lire autre chose. Donc, ok, très bien. Mais ce qui est marrant, c'est que pour moi, c'est explicite que l'autrice ne cautionne pas les actes de harcèlement psychologique et bisoutage. Ceux qui font du bisoutage et du harcèlement psychologique, c'est les méchants, on est au courant. Enfin, c'est clair. Pour moi, le côté genre Non, mais je cautionne pas ce qu'ils font. Elle n'était pas obligée de le dire, mais je pense qu'elle le dit plus à cause de la... presque qu'il y a autour de ce type de littérature.

  • Speaker #1

    C'est ce que tu disais au début, c'est-à-dire que la New Romance souffre de son image de lecture pour Midinette, et je mets ça entre guillemets, souffre d'une image de fausse littérature, ce qui est peut-être un procès vraiment très court à donner à cette littérature. Après, moi, c'est vraiment quelque chose qui m'interroge, et ça, c'est quelque chose qui on parlait du fait qu'on n'était pas dans la cible. Moi, je ne suis pas dans la cible des Enemy to Lover fans. Je ne suis pas dans la cible des gens qui trouvent ça très intéressant de décrire des scènes des bisuitages parce que ça peut remplir un intérêt narratif. On peut avoir un intérêt narratif à décrire certaines scènes, notamment d'harcèlement psychologique. On peut avoir des évolutions de personnages qui sont provoquées par ça, mais je trouve que ce n'est pas le cas ici. Je trouve que c'est juste une description pour rajouter au pathos des personnages. Et moi, ça fait partie des choses qui ne m'ont pas convaincue, en fait.

  • Speaker #0

    Moi, je trouve que la scène de harcèlement, parce que voilà, c'est en fait un outil pour justifier le fait qu'ils sont ennemis. Oui. Plus qu'autre chose, en fait. C'est juste... C'est là pour être là. Il y a un côté où c'est très explicite et c'est pour ça que je me suis dit aussi un peu que c'est pour des lecteurs jeunes dans leur parcours de lecture. C'est-à-dire que quand on n'a pas l'habitude de lire beaucoup ou qu'on n'a pas de plaisir à lire beaucoup... ça, c'est pratique parce qu'au moins, tu ne fais pas un effort à essayer. Tout est dit et donc, voilà, c'est plus facile à lire. Mais moi, personnellement, j'aime bien être active dans ma lecture. J'aime bien essayer de comprendre, j'aime bien reposer le livre et réfléchir à ce que j'ai lu. Et ça, ce n'est pas ce que te permet Morgane Moncomble. Mais voilà, on peut peut-être arriver à un point qui est que Morgane Moncomble, elle a écrit, moi, en tant que lectrice, je ne vais pas trop aimer. En tant que marketeuse, alors là, j'ai trouvé que c'était un livre qui répondait à une demande. C'était un livre marketing, dans le sens où il y a une demande du marché et elle va mettre dans ce livre plein de demandes de la part d'une lectrice. On en a parlé, donc le trop and me too lover, les scènes de sexe, c'est une demande, elle y répond. Il y a une atmosphère, donc c'est l'atmosphère qu'on appellerait Dark Academia, c'est-à-dire ça se passe à Édimbourg, il y a un côté un peu gothique, il y a l'université, la bibliothèque. Il y a aussi les fringues. Elle va beaucoup décrire comment elle s'habille avec une passion lingerie.

  • Speaker #1

    C'est plus cute.

  • Speaker #0

    Oui, très prépi, un petit peu, même un peu gothique. Parfois, on sent qu'il y a un peu des couleurs. Elle donne beaucoup les couleurs des fringues. Donc, ça permet de s'imaginer. C'est un peu comme dans Captif, d'ailleurs, un peu le fantasme de la... Il y a des beaux vêtements. Il y a le bal. La scène de bal.

  • Speaker #1

    Et tout ça, ça rentre aussi dans cette demande de la New Romance d'avoir ce fantasme social de la classe sociale riche aussi, où on a cette classe sociale dans laquelle on porte des beaux vêtements. On va dans des bals dans lesquels on tournoie. Ce verbe me marque. On a des jeunes issus de familles un petit peu remarquables de l'Ecosse, Cavendish, je crois, Rory, c'est...

  • Speaker #0

    O'Brien, non, il n'y a pas aussi ?

  • Speaker #1

    Ouais, peut-être.

  • Speaker #0

    Cavendish et O'Brien,

  • Speaker #1

    ouais. C'est un peu cliché, par ailleurs. Donc, il y a aussi cette réponse à il faut s'imaginer dans un autre univers un peu socialement élevé Moi,

  • Speaker #0

    ça m'a beaucoup fait penser à Gossip Girl, le côté groupe de jeunes riches et cons, qui sont un peu... Il y a une histoire de meurtre. Alors, dans Gossip Girl, c'est plutôt à... une overdose il y a ouais il y a de la drogue il y a des balles enfin c'est

  • Speaker #1

    Oui, oui, et puis il y a quelque chose par contre, il y a un pas de côté qui est peut-être un peu plus intéressant avec le bouquin, qui est que le personnage féminin, par contre, est moins effacé que celui qu'on a vu dans d'autres bouquins de New Romance.

  • Speaker #0

    Oui, c'est vrai. Ce qui est marrant, c'est que oui, elle répond à une sorte de commande, de cahier des charges, et ceci dit, elle répond à une critique. Donc il y a l'avertissement au début, c'est une réponse, je pense, à une critique. L'autre réponse à une critique. critique qui est faite, c'est que souvent dans les livres de romance traditionnelle d'ailleurs, surtout, mais maintenant, voilà, ou même dans Twilight, ou même dans Fifty Shades of Grey, tout ça, les personnages féminins sont très passifs, un peu genre effacés, la fille qui est belle, mais elle n'est pas au courant, qui ne s'habille pas très bien, et grâce à la romance, elle va commencer à s'habiller mieux, enfin, le côté un peu vilain, petit canard qui va se révéler, là, c'est pas le cas. Camélia, c'est un personnage très fort qui fait du Krav Maga. C'est vrai ?

  • Speaker #1

    Elle a un père policier, une mère infirmière et elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #0

    Elle sait faire des points de suture.

  • Speaker #1

    Elle est exceptionnelle.

  • Speaker #0

    Non, mais voilà, il y a un côté où quand même, et en plus, elle veut se venger, elle veut dominer Lou. Enfin, voilà, il y a un peu très inversion des genres où Lou, finalement, se fait un peu doffer. Oui, quand même, non, oui. Oui, clairement. Pas sexuellement. Enfin, là, on reviendra sur la scène de film. Mais en tout cas, il y a un côté où sa relation avec Rory, elle est ultra toxique parce qu'évidemment, Rory, c'est un personnage très narcissique, très sociopathe. Mais la relation avec Camélia, comme il s'en veut d'avoir été la cause de son harcèlement, eh bien, il a envie de se faire un peu, genre, malmener par elle pour expier sa faute, quoi. J'ai un peu...

  • Speaker #1

    Ouais, et en fait, c'est un peu dramatique pour Lou, qui va d'une relation toxique avec un mec qu'il ne respecte pas, vers, moi c'est comme ça que je le vois, une autre relation toxique pour l'instant. Après, ça évolue au cours du roman, et plus tard, ils se font un peu mieux, et ils font des tartes aux pommes ensemble. Il y a très clairement, à un moment dans le roman, un instant où il dit, oui, elle n'est pas comme les autres, elle ne me caresse pas dans le sens du poil, elle m'envoie chier quand il le faut, mais c'est genre, en fait, elle ne roule,

  • Speaker #0

    elle ne fait que ça.

  • Speaker #1

    En fait, il est peut-être temps de faire ce que font tous les hommes dans la New Romance, aller voir un psy.

  • Speaker #0

    Et d'ailleurs, c'est marrant parce qu'il y a eu un moment où j'ai dit au passage psy, où on a l'impression qu'ils se font une sorte de thérapie les uns aux autres, quand ils s'interrogent les uns les autres. Et à chaque fois, ils sont là genre, ah, ton père ne t'a pas assez aimé, c'est pour ça que tu es comme ça. Et c'est marrant l'introduction d'un langage de thérapie, de psychologie. dans la new romance. Moi, je ne l'ai pas tellement vu comme toi, le côté relation toxique, parce que c'est Camélia, moi, je l'ai vu comme un personnage qui veut à tout prix se venger sur Lou, qui veut faire preuve de domination, mais en fait, elle est amoureuse de lui, et donc ça échoue, elle n'arrive pas à le dominer, et donc ils font semblant de réussir ce fantasme de domination, donc lui fait semblant... d'être dominée, et elle, elle fait semblant d'être dominante, mais dans leur suite pensée, on est bien au courant que ni l'un ni l'autre n'est réellement dans ce... Moi, je trouve qu'il y a un jeu de dupe tout au long de ce livre, qui est très fort, qui est que tout le monde fait semblant de se haïr, mais en fait ils se haïssent pas tellement, même depuis le début, même au début.

  • Speaker #1

    C'est peut-être un des reproches que je fais au bouquin, c'est censé évoluer, mais en fait ça évolue pas. parce qu'il parle plus, pas parce qu'il y a vraiment une notion d'avancement dans la relation mais plus parce qu'elle découvre qu'en fait c'est pas lui qui l'a harcelé au lycée lui découvre que en fait c'est Rory qui demandait à harceler Camélia parce qu'il ne savait pas franchement le gars est pas très doué dans la vie et tout le temps ensemble c'est marrant,

  • Speaker #0

    c'est un groupe de potes ils devraient être au courant...

  • Speaker #1

    Et en fait, il y a effectivement ce jeu. Et c'est juste que pour moi, il n'y a pas beaucoup d'évolution par contre des personnages.

  • Speaker #0

    C'est marrant parce que tout est très explicite. On a tout leur flot de pensée tout le temps. Mais il n'y a aucun moment où Camélia s'oppose et honnête avec elle-même en disant Ah mince, en fait, je suis amoureuse de ce mec Comme tu dis, il y a le côté où en fait, il n'a pas vraiment fait quoi que ce soit de mal. Mais en vrai, si tu le tournes d'une certaine manière, si, parce qu'il a été. amie avec des gens qui lui ont fait beaucoup de mal. Et en plus de ça, s'ils lui ont fait beaucoup de mal, c'est à cause de son amour. Et donc, elle pourrait dire, ah mais t'es la cause de tous mes problèmes, en fait, mec. Et c'est marrant parce que c'est jamais... Alors, peut-être que ça aurait été une scène trop artificielle ou pas bien faite, et c'est difficile à faire, où tous les deux discutent et ont une conversation. C'est marrant parce qu'il y a une psychologisation forte où ils n'arrêtent pas de discuter de leurs problèmes de parents, mais à aucun moment, ils se posent et ils disent T'as vécu quelque chose de difficile et c'était ma faute. Et en fait, la manière dont ils réussissent à surmonter cette épreuve, c'est en faisant l'amour. C'est un exutoire. Ils ont énormément de passions, d'émotions contradictoires. Qu'est-ce que tu fais ? Tu niques.

  • Speaker #1

    Oui, c'est très clairement dit. C'est même assumé puisqu'ils font l'amour en se parlant énormément. Oui. Ils parlent énormément pendant l'amour. Et ils se font une psychologisation, comme tu disais, en faisant l'amour. Ils parlent de psychologie en faisant l'amour. Franchement, très fort.

  • Speaker #0

    Le problème de critiquer les scènes, de lire et de critiquer les scènes de sexe dans les livres quand je fais un torchon, c'est que c'est difficile de les lire vraiment au premier degré parce que je vais t'en parler, et il y a plein d'inconnus qui vont m'écouter parler de scènes de sexe, donc c'est toujours un peu compliqué. Moi, je trouve qu'elles sont bien écrites. Si on enlève les dialogues, il y a un côté totalement pas réaliste dans certaines scènes. On ne va pas rentrer dans le détail de où elle met son pied, où il met sa bouche. Il y a un côté où, si vous essayez de le faire à la maison, je pense que vous devez vous contorsionner. Il y a des problèmes. Plusieurs trucs que j'ai bien aimés. La question du consentement est bien traitée. Moi, je trouve que c'est bien. Ils sont respectueux l'un de l'autre. Ils se demandent le consentement l'un de l'autre. Et ils utilisent un préservatif. Ce qui, moi, m'a étonnée. Et après, j'ai été étonnée d'être étonnée. Parce que je suis là, genre, oui, évidemment qu'ils utilisent un préservatif. Mais j'étais... Je ne sais pas, j'étais tellement habituée à qu'on n'en fasse pas mention.

  • Speaker #1

    Non, on n'en a tellement pas l'habitude de ça. Mais même moi, j'ai été assez étonnée d'avoir ce consentement et qu'elle essaye de le rendre sexy, ce qui est une bonne chose, très clairement.

  • Speaker #0

    Parait-il que c'est quelque chose de commun dans la néo-romance. Mais bon, je n'en ai pas lu tant que ça, donc ça ne sert à rien.

  • Speaker #1

    Oui, je pense qu'en fait, on peut faire la critique de ce livre sur beaucoup de choses, mais pas la chose la plus évidente qui est la question de la sexualité. La question de la sexualité, elle est associée, elle est assez tranquille, comme on le disait.

  • Speaker #0

    Et puis, peut-être qu'on peut en parler maintenant, mais il y a la question de la bisexualité. Oui. Qui est assez intéressante. On a un avis assez différent, d'ailleurs, toi et moi. Oui. Donc, je vais d'abord donner le mien et ensuite, tu me diras ce que tu en penses. Moi, j'étais déjà très surprise qu'on ait un homme bisexuel dans un livre de romance. Déjà, c'était une surprise pour moi. Et ensuite, c'est jamais traité comme un problème. C'est-à-dire que Camélia, à aucun moment, elle se dit Ah bah, il était en couple avec un homme, donc il est homosexuel, il n'est pas bisexuel. Pour elle, la bisexualité, c'est OK, normal, c'est un non-sujet. Donc je suis trop contente, d'un point de vue comment la culture évolue de nos jours, que la bisexualité des hommes soit un peu plus intégrée à la pop culture, en gros.

  • Speaker #1

    Non, c'est vraiment... Ça, c'est une bonne chose. Et je pense qu'en plus, la neuromane, ça... pas mal de choses à apprendre à la littérature là-dessus. Je prends quelque chose, je ne sais pas si on pourra pas le mettre dans New Romance, mais Hot Stalker. Ah, Hot Stalker, ouais,

  • Speaker #0

    ou Sex Education.

  • Speaker #1

    Ou Sex Education, qui ont quand même des gros impacts aujourd'hui sur les jeunes, parlent d'une sexualité qui est différente et ça montre quelque chose quand même de notre génération, de voir que un homme bisexuel est accepté, c'est quand même ok. ça nous fait genre c'est bien moi j'ai peut-être un petit reproche c'est que c'est un peu il y a quelque chose qui me titille un petit peu mais ça c'est parce que je voudrais qu'on aille encore plus loin et c'est peut-être que je suis trop exigeante et une grosse woke je suis woke mais en fait je vois aussi des patterns qu'on retrouve aujourd'hui la relation masculine avec un homme elle est forcément une relation mauvaise... Il y a une homo-érotisation très très forte de la relation entre Rory et Lou, que moi j'ai beaucoup retrouvée comme un héritage des yaoi. Les yaoi, c'est des mangas qui décrivent des relations homosexuelles entre hommes, et qui sont très clairement beaucoup plus à destination des jeunes femmes. Je dis jeunes parce que c'est assez assumé que c'est pour les jeunes femmes. Et en fait, à chaque fois, c'est un peu le female gaze. où on va essayer d'avoir une relation homo-érotique pour des femmes. Donc c'est... une vision de l'homosexualité, une vision de la bisexualité, qui est encore une fois très particulière.

  • Speaker #0

    Ce qu'on pourrait reprocher, je ne le fais pas, parce que je ne pense pas que ce soit... Ce n'est pas le reproche que je fais moi personnellement, mais Lou, quand il est en couple avec un homme, ça se passe très mal, l'homme est très narcissique, et quand il est en couple avec une femme, ça se passe très bien, et donc on pourrait entendre qu'être en couple avec un homme, c'est pas bien, être en couple avec une femme, c'est bien. Cela étant dit, il n'y a pas de lien qui est fait dans la narration, c'est juste que ça se passe comme ça. Et moi, ma théorie, c'est qu'il y a une référence très très très forte dans le livre à Oscar Wilde, et notamment au portrait de Dorian Gray. Mais à mon avis, je pense que c'est ça, c'est juste une référence à un auteur en plus de ça homosexuel. Et peut-être qu'on peut parler des références, parce qu'on ne l'a toujours pas fait, alors que c'est quand même, je pense, la première critique qu'on a faite quand on a commencé à s'envoyer des petits SMS. Alors, il y a différents types de références. La première référence, c'est la référence à la pop culture, on en a déjà parlé. Billie Eilish Spider-Man l'impérialement Star Wars ouais voilà TikTok en masse un peu mais quand même assez naturel c'est des jeunes ils parlent de ça c'est normal mais ce qui est trop drôle c'est qu'en même temps ils font des références très très très fortes à de la littérature tout le temps et ils passent leur temps à faire ah ouais Hercule Poirot Sherlock et là c'est un certain type de référence c'est un certain type de littérature anglaise donc c'est Oscar Wilde Agatha Christie et puis Bon, Sherlock Holmes, donc c'est Conan Doyle. Pas mal de policiers. Et ensuite, Edgar Allan Poe, je t'ai déjà dit.

  • Speaker #1

    Lewis Carroll.

  • Speaker #0

    Lewis Carroll. Donc, une certaine littérature anglaise. Donc, pas de Charles Dickens. On est dans un truc gothique, un truc un peu romantique, un peu torturé, un peu de Shakespeare. Voilà, on est dans cette littérature anglaise. On en revient à cette esthétique de Dark Academia, ça c'est sûr. Et puis bon, le fait que c'est un roman policier. Et enfin, il y a ce truc qui m'a fait bugger comme pas possible.

  • Speaker #1

    Incroyable.

  • Speaker #0

    C'est les références au latin. Ils n'arrivent pas de se balancer des citations en latin. C'est pourquoi ça fait deux livres de torchon où je dois me remettre le nez dans le gafion.

  • Speaker #1

    Je pense que c'est très clairement, quelqu'un me sort des citations comme ça, notamment dans les situations dans lesquelles je sors des situations... hyper sérieuse et là tu me sors une citation latine, je te regarde et je fais

  • Speaker #0

    Hein ? C'est impossible ! Je vais citer un passage, je crois que c'est entre Lou et Camélia. Ce n'était pas un homme bien. Je relève la tête vers elle, sa bouche est résolument fermée, ses traits sont froids et ses yeux referment des souvenirs douloureux. Toi non plus, ajoute-t-elle doucement, ce qui me vaut un sourire triste. Exigo, ame, non, ut, optimus. Et là, on a la note de... Ah oui, et à cela, nous tombons dans un silence étrange. Bah oui, il est étrange ce silence, t'as rien compris, mec ! Tu vois, et le truc, c'est que, alors, à l'inverse de Juliette, moi, j'ai fait beaucoup de latin. Comment dire ? Je vais le dire, et je le dis pas par prétention, mais même moi, je comprends pas ce qu'elle dit. Donc, heureusement, il y a une note de bas de page qui dit J'exige de moi-même de ne pas... de ne pas être l'égal du meilleur, mais meilleur que le mauvais. C'est né. Bref, tout ça pour dire, j'ai demandé à ceux qui nous suivent sur le compte Instagram at torchon.podcastlittéraire, eux, c'est quoi leur pratique du latin au quotidien ? C'est-à-dire... Et les gens m'ont répondu avec, bah ouais, aller à Jacques Taëst, ou les trucs qu'on retrouve dans Astérix,

  • Speaker #1

    quoi.

  • Speaker #0

    Mais oui,

  • Speaker #1

    mais oui !

  • Speaker #0

    Carpe diem ! Mais à coups de pas.

  • Speaker #1

    On avait des théories un peu différentes sur le sujet. Et je pense que moi, ma théorie, c'est que c'est la manière dont elle représente la classe sociale supérieure, dont il y a l'exigence du fantasme dans la New Romance, et que dans cette classe où ils sont tous très cultivés, où ils sont tous très beaux, très bons et très riches, ils se citent du latin, parce que c'est tous des anciens de prépa littéraire.

  • Speaker #0

    L'équivalent à Édimbourg.

  • Speaker #1

    L'équivalent à Édimbourg. Je pense que c'est un peu cette vision que si c'est des classes riches, socialement éduquées, cultivées, etc., elles vont se balancer des citations latines. Et c'est un peu sa représentation de ça. Mais je ne sais pas.

  • Speaker #0

    Moi, j'ai une autre théorie. Morgane Moncomble, elle a fait des études de lettres. Je crois qu'elle a sorti bonne. Et donc, je pense qu'elle a dû côtoyer tout un tas de monde. Et puis, je pense qu'elle doit côtoyer, maintenant qu'elle est très connue, une certaine forme de mépris vis-à-vis de ce qu'elle fait. Et je pense qu'elle en est bien consciente. Et une manière de se réclamer d'une certaine forme d'intellectualisme, c'est de dire Non, non, non, mais moi je cite des trucs en latin. C'est une manière de montrer en tant qu'autrice qu'elle est cultivée, qu'elle cite du Sénèque, qu'elle cite du latin. En fait, c'est marrant parce qu'on se rejoint dans l'interprétation. C'est que toi, tu considères que c'est pour donner un statut spécial à ses personnages. Moi, je pense que ça paraît lui donner un statut privilégié à elle-même. Oui, à son oeuvre,

  • Speaker #1

    à son roman.

  • Speaker #0

    Et je pense aussi que c'est une manière d'espérer une critique du type je suis une porte d'entrée vers des choses peut-être plus, je mets ça entre guillemets, sérieuses Peut-être que beaucoup de personnes vont découvrir Edgar Allan Poe, Oscar Wilde. au Sénèque, grâce à Morgane Moncomble, et c'est quelque chose de bien pour notre civilisation, pour notre culture, pour la France. Oui, c'est vrai, c'est une bonne chose. Cela étant dit, je trouve que c'est fait de manière extrêmement artificielle, et c'est mal fait.

  • Speaker #1

    C'est très, très artificiel. J'entends cet argument et je pense qu'il est hyper légitime, pourquoi pas, oui, mais c'est sûr qu'en fait, les gens, enfin, dans la vraie vie, dans la vraie vie, personne ne se balance des références.

  • Speaker #0

    Le problème des citations en latin, c'est que peut-être au XIXe siècle, ce n'était pas le cas. Mais aujourd'hui, si je commence à citer Ah oui, soivez Marie-Magnon et là, Ah oui, de quoi tu me parles ? Et je suis là Ah oui, c'est dans l'Ukraine,

  • Speaker #1

    c'est tout.

  • Speaker #0

    Donc moi, il se trouve que je connais deux, trois citations parce que, voilà, je n'ai pas une très bonne mémoire, mais je me souviens de deux, trois textes que j'ai étudiés quand j'étais en prépa. Mais je ne vais pas en parler à des gens qui n'ont pas été dans la même classe au même moment que moi. Même pas à la question de prépa, pas prépa, mais... Tout simplement parce que la personne en face va se sentir un peu au mieux. Elle va me prendre pour une folle. Au pire, elle va me prendre pour une grosse snob. Oui,

  • Speaker #1

    elle va se sentir méprisée,

  • Speaker #0

    clairement. Et elle va se sentir méprisée par une meuf qui est là genre Ah bon, tu n'as pas lu Lucrèce d'Enatura Rerum ?

  • Speaker #1

    Et encore, on pourrait l'excuser de la part de Rory, qui est censée avoir ce genre de comportement. Mais de Lou et de Camélia, c'est hyper étonnant. Pourquoi Lou et Camélia ont fait ça ?

  • Speaker #0

    Mais parce qu'on en revient au truc, c'est que Morgane le comble, pas arrivé à comportementaliser la psyché de chacun de ces personnages. Elle n'a pas réussi à créer une écriture par personnage avec des personnages qui sont bel et bien différents. Tous les personnages sont les mêmes. D'ailleurs, on peut un peu conclure que là-dessus, ce sont des personnages qui ne sont pas très bien écrits. En gros, Skye, elle est vénale. Gideon, c'est un arnaqueur. Lou, il est ténébreux. Camélia, elle est forte. Charlotte, elle veut partir. Charlotte, elle va se casser.

  • Speaker #1

    Charlotte, elle se bat. Moi, je les trouve un peu pathétiques au sens basique du terme, au sens de pathos. Ils sont... Tiens, parlez des mots...

  • Speaker #0

    Des gros snobinards.

  • Speaker #1

    Mais en fait, ils tombent tous très vite dans le pathos. Lou a des parents qui ne l'aiment pas. C'est hyper répété dans le bouquin. Et tout son esprit est torturé par le fait que ses parents lui ont dit que personne ne l'aimerait jamais. C'est très lourd. Ça ne fait pas un personnage, en fait. Ça fait un temps d'un personnage. Mais généralement, il a, le personnage, a la possibilité de construire de la complexité autour de ça. Et là, ce n'est pas possible.

  • Speaker #0

    En fait, c'est des personnages qui sont fonctionnels. Tout à fait. L'autre critique, c'est que ça s'appelle littéralement un automne pour te pardonner. Et la notion de pardon, elle n'est pas du tout explicitée. Il n'y a pas de parcours sur le pardon. Et pardonner quelqu'un, comment tu... tu pardonnes ? Est-ce qu'il faut pardonner ? Enfin, c'est des questions qui sont difficiles. Et je trouve que Morgane Moncomble, elle n'a pas assez, comment dire, elle ne s'est pas assez posée sur ce problème-là, quoi.

  • Speaker #1

    Et encore une fois, on fait un procès de la complexité, et en même temps, le genre ne veut pas ça. Est-ce que le genre veut vraiment une complexité autour de la notion du pardon, ou est-ce que c'est juste vraiment, désolé, je te pardonne d'avoir été méchant avec moi, mais je te rejoins complètement. Ce qui est d'autant plus drôle, parce qu'il y a aussi tout un vocabulaire au tout début de la brebis, de l'agneau, innocent, etc., qui sont des choses qui sont beaucoup liées.

  • Speaker #0

    Il y a des références à la Bible, d'ailleurs.

  • Speaker #1

    Voilà, qui sont des choses qui sont beaucoup référencées à la religion. Et effectivement, le pardon, il n'est pas là. C'est un automne pour oublier que tu faisais partie d'une bande de connards riches, prétentieux. Un automne pour... pour comprendre qu'en fait, ce n'était pas toi qui avais demandé à ce que je sois harcelée. Mais alors, la notion de pardon... Peut-être le pardon, il existe entre Rory et Lou.

  • Speaker #0

    Oui, à la fin, il y a un deuxième pardon, c'est vrai.

  • Speaker #1

    Il n'y a pas qu'il dure une page.

  • Speaker #0

    On pourrait conclure en disant, est-ce que c'est un torchon ? Est-ce que c'est une bonne surprise ? Alors, ce n'est pas une bonne surprise. On n'a pas passé forcément un bon moment, toi et moi.

  • Speaker #1

    Non.

  • Speaker #0

    Mais je ne dirais pas que c'est un torchon, dans le sens où il a pris les codes du genre, il a répondu aux codes du genre très bien. Voilà.

  • Speaker #1

    Si c'est votre cam, je pense que vous pouvez avoir énormément de plaisir à lire ce bouquin.

  • Speaker #0

    Enfin, moi, ça m'a permis de réfléchir aussi pas mal à ce que je recherche dans la littérature. Est-ce qu'en fait, je suis victime d'un marketing un peu plus léger ? de la part de je ne sais quoi. Là, on est en pleine rentrée littéraire et tu sens bien qu'il y a du marketing, même sur ce qui est censé être pas de la littérature parue chez Gallimard ou Grasset. Je ne sais pas comment décrire la fiction, disons la littérature contemporaine.

  • Speaker #1

    Moi, je suis curieuse de voir si elle est aussi capable de copier le style d'autres choses. Enfin, pas de copier, mais de s'inspirer profondément dans ses autres bouquins.

  • Speaker #0

    je serais très heureuse de voir si elle a cette capacité là et c'est quand même pas une capacité qu'ont tous les auteuristes mais je me demande comment elle va évoluer mais voilà j'ai vraiment envie de la voir évoluer est-ce qu'elle va être capable déjà de se poser peut-être parce qu'elle l'écrit énormément enfin c'est quelqu'un qui a une très grosse productivité ouais ouais super productive peut-être Morgane si tu nous écoutes écris un livre de productivité de développement personnel sur comment écrire autant merci Mais je pense que ce qui serait intéressant, ça serait peut-être qu'elle écrive un petit peu moins, qu'elle réfléchisse un peu plus au thème qu'elle souhaite écrire. Par exemple, genre le pardon, la notion de pardon. Peut-être, est-ce qu'il faut tout le temps répondre aux codes du genre qu'on s'est imposés ? Je ne sais pas, je trouve que peut-être ce qui serait intéressant, c'est de les détourner. Et d'ailleurs, à la place d'Un automne pour se pardonner, moi, j'ai lu un super livre. J'en parle à tout le monde. C'est de Jeffrey Eugenides. Ça s'appelle Le roman du mariage ou The Marriage Plot. Une réinterprétation du thème de et ils se marièrent et vécurent un roi, ils eurent beaucoup d'enfants ou est-ce que l'héroïne va réussir à épouser telle ou telle personne ? qu'on retrouve beaucoup dans les romans de Jane Austen, genre ah, il faut marier à tout prix cette jeune femme, est-ce qu'elle va réussir à faire un bon mariage ? Et lui, il va réinterpréter cette trame-là dans la... Une université américaine des années 80. Donc, il y a un petit côté un peu de Dark Academia parce que ça se passe sur un campus américain. Il y a un triangle amoureux, c'est-à-dire qu'il y a une femme, deux hommes. Et je n'en dis pas plus, mais c'est extrêmement prétentieux. Donc, si vous voulez des références à tout va, et si vous aimez Roland Barthes en particulier, et des références très, très, très fortes à Roland Barthes, c'est un super livre. C'est un super livre pour les gens prétentieux comme moi. Et qui aiment bien Jane Austen parce que c'est des références directes à Jane Austen. Donc, même chose si vous êtes ce genre de personne. Et donc, qu'est-ce que tu nous conseilles à la place ?

  • Speaker #1

    Moi, c'est un autre bail. C'est plus... Déjà, on va partir du côté de la BD parce que ça m'arrive de temps en temps. Mais surtout, je recommanderais quelque chose que j'ai découvert il n'y a pas si longtemps alors qu'il existe depuis 2019. C'est une BD de Liv Strumpkist qui est une autrice qui est assez acclamée aujourd'hui pour ses essais BD et qui a écrit La rose la plus rouge s'épanouit Et c'est un essai qui part du fait que Leonardo DiCaprio a toujours des copines qui sont plus jeunes que lui.

  • Speaker #0

    Qui ont toujours moins de 25 ans.

  • Speaker #1

    Qui sont de plus en plus jeunes. Et sur notre relation à l'amour et pourquoi on représente aussi aujourd'hui les femmes comme étant les plus chiantes en amour, voulant avoir les sentiments les plus développés, voulant tout de suite une famille, etc. Ce qui, je pense, est à la base de la new romance. qui est ce sentiment amoureux qui appartient aujourd'hui aux jeunes filles de vouloir avoir un compagnon, avoir la grande histoire d'amour, fonder ensuite une famille, etc. Et elle balaie un peu tout ça en disant, en ne faisant pas une critique, mais en interrogeant plein de choses, en ayant énormément de références encore, et en n'ayant pas de réponse, mais en disant qu'au final, peut-être que si on continue de s'interroger sur l'amour, c'est peut-être que c'est juste une bonne chose.

  • Speaker #0

    Oui, et puis peut-être un truc qui serait vraiment stylé, ça serait un livre de romance. pour les hommes.

  • Speaker #1

    Ah ouais !

  • Speaker #0

    Tu vois ? Et pas, alors moi, le livre de romance pour les hommes que je déteste et personne ne dit que c'est un trope de romance parce qu'à chaque fois, ça finit dans la littérature banale, normale. C'est, alors attention, l'homme d'une cinquantaine d'années divorcé qui a perdu le goût de la vie et qui a du mal à écrire qui retrouve l'inspiration et l'amour auprès d'une femme qui a la moitié de son âge. Merci. Ça, ce trope-là, je le vois dans les films de Woody Allen. Mais maintenant, quand je le croise, un livre qui propose ça, je ne le lis pas. Et c'est ça leur trope à eux.

  • Speaker #1

    Et je pense que c'est aussi quelque chose qu'on peut dire dans ce podcast. C'est qu'on peut dire tout ce qu'on veut sur les new romance, mais il y a des mecs qui font pareil avec des tropes qui sont beaucoup plus désagréables de l'autre côté.

  • Speaker #0

    Et on n'appelle pas ça de la romance,

  • Speaker #1

    on appelle ça de la littérature. Et on les invite au...

  • Speaker #0

    À la Grande Librairie. À la Dienne-Bretinelle de France Inter,

  • Speaker #1

    à la Grande Librairie, etc.

  • Speaker #0

    Donc voilà. Et voilà. Vous êtes un homme écrivain et que vous vous reconnaissez dans le trope que je viens d'écrire.

  • Speaker #1

    Arrêtez.

  • Speaker #0

    Arrêtez.

  • Speaker #1

    On va avoir un vrai impact sur les ventes culturelles de cette année, j'espère. Voilà.

  • Speaker #0

    déchirer le manuscrit. Tu veux tout déchirer, moi. Bref, merci beaucoup de nous avoir écoutés jusqu'ici. Si le podcast vous plaît, n'hésitez pas à nous suivre sur notre compte Instagram arrobasestorchon.podcastlittéraire pour nous donner vos idées et vos réactions à cet épisode. Et je vous conseille de le suivre pour plus de recommandations, plus de critiques et plus de coulisses. On vous embrasse et on vous dit à bientôt.

  • Speaker #1

    À bientôt !

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