- Speaker #0
Tout plaqué pour ouvrir une boulangerie, tout plaqué pour ouvrir un restaurant, ou encore tout plaqué pour ouvrir une boutique de vêtements. Si toi aussi, ce rêve d'ouvrir ton propre commerce t'a déjà traversé l'esprit, alors je peux te confirmer que tu es au bon endroit. Je suis Emma Hedari et je te propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui ont osé tout plaquer pour ouvrir un commerce. Ils te dévoileront tout, leurs défis, leurs réussites, leurs meilleures anecdotes et surtout les coulisses de leur nouvelle vie d'entrepreneur commerçant.
- Speaker #1
Salut Ophélie ! Salut Emma !
- Speaker #0
Je suis trop contente de partager ce moment avec toi aujourd'hui. Je voulais commencer par te remercier d'avoir accepté mon invitation et de me recevoir dans ton salon.
- Speaker #1
Avec plaisir !
- Speaker #0
J'ai envie de parler plein de choses avec toi aujourd'hui. J'ai envie que tu nous parles un petit peu de ton déclic, du moment où tu t'es dit je ne suis pas dans la bonne voie, j'ai envie de changer, j'ai un nouveau projet en tête et ça y est, je plaque tout et j'y vais, je me lance. J'ai envie que tu nous expliques un petit peu aussi comment on fait pour créer un coffee shop. Quand on part de zéro. Et j'aimerais aussi qu'on aborde le sujet de la maternité, parce que tu as bien toi être maman. Et puis j'aimerais que tu nous expliques comment tu concilies ta vie d'entrepreneuse avec ta vie de future maman.
- Speaker #1
Ça marche, tout un programme.
- Speaker #0
Ouais,
- Speaker #1
ça te va ? Oui, carrément. Parfait.
- Speaker #0
Bah avant tout ça, je te propose de te présenter.
- Speaker #1
Alors du coup, je m'appelle Ophélie, j'ai 30 ans, je suis originaire de la Haute-Loire, un petit coin en Auvergne, et donc actuellement j'habite à Lyon. depuis deux ans maintenant à peu près. Et j'ai ouvert Palmarosa, donc un coffee shop dont le fil conducteur est le brunch, le café de spécialité et les petites pâtisseries que j'ai ouvert en octobre 2023. Donc, on a fêté les renans il n'y a pas très longtemps. Et voilà. Trop cool.
- Speaker #0
Avant de rentrer dans le sujet de Palmarosa, est-ce que tu peux nous parler un petit peu de tes études, de ce que tu faisais avant de montrer ton coffee shop ?
- Speaker #1
Moi, j'ai un parcours. cours classique parce qu'à la base, j'ai fait des études, j'étais bonne élève, donc je ne savais pas trop ce que je voulais faire. Et comme je pense pas mal de personnes à l'époque lycée, quand on ne sait pas trop où on va, on nous oriente un peu dans des voies générales. Et du coup, on m'avait parlé de la prépa, donc c'est ce que j'ai fait. J'ai fait une classe préparatoire aux écoles de commerce à Saint-Etienne. Et donc, c'est un cursus en deux ans et à la fin duquel on passe un concours pour entrer dans des écoles de commerce. Donc du coup, moi, j'ai atterri à l'école de Marseille, où j'ai fait un master généraliste.
- Speaker #0
Comme plein de gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent faire.
- Speaker #1
Donc du coup, une fois que j'ai eu mon master, je me suis posé justement un peu la question de qu'est-ce que j'avais envie de faire. Et finalement, la question n'était pas si simple, parce que ça me branchait, mais sans plus non plus de continuer dans cette voie assez généraliste. Et j'avais envie en fait d'un truc qui ait du sens. et qui me fasse un peu plus vibrer. L'avantage de mon cursus, c'est que j'avais fait mon master 2 en alternance, ce qui m'a permis de pouvoir bénéficier du chômage pour la sortie d'études. Je m'en suis servie pour faire un petit kiff, un petit truc passion, et je me suis lancée dans un CAP pâtisserie. J'ai fait ça en camp de la libre, en me disant que je pourrais faire ça à côté d'un boulot potentiellement, ou d'une recherche de travail. Spoiler alert, je ne me suis contactée à 100%, je n'ai pas du tout cherché de boulot, pas du tout repris quoi que ce soit. Et en fait, ça a été vraiment mon déclic du coup pour tous les métiers de l'artisanat et le côté métier passion, parce que j'ai vraiment adoré faire quelque chose de mes mains, apprendre des choses hyper concrètes. Et puis en fin de compte, en ayant mis un pied dans le CAP pâtisserie, ça m'a permis d'avoir des opportunités là-dedans. notamment de faire des goûters, des petits-déj pour les entreprises, des copains et des copines. Et donc du coup, c'est ça qui m'a permis de me dire, peut-être qu'il y a quelque chose à faire. Et donc j'avais créé un statut auto-entrepreneur qui m'a permis de professionnaliser un petit peu ça. Et donc le jour où j'ai eu le CAP, ça a été assez rapide parce que je l'ai passé en moins d'un an. Et dès que j'ai eu le CAP en main, en fait, je me suis lancée à mon compte avec ma petite entreprise que j'avais nommée Appétit d'oiseau, qui était du coup une activité de traiteur. où je faisais tout ce qui était essentiellement petit déjeuner, goûter. Ensuite, il y avait toute une partie cocktail, traiteur, un peu plus élaboré que j'avais développé. Et donc tout ça, ça a duré un peu moins d'un an parce qu'après il y a eu le Covid. Donc étant donné que j'étais essentiellement sur un secteur B2B, événementiel, tout a été mis à l'arrêt. Et du coup, Petit Oiseau, c'est un peu... Ouais, c'est mis en pause naturellement.
- Speaker #0
Et là, tu t'es dit, il faut que je fasse autre chose.
- Speaker #1
Exactement. En fait, l'idée, ça a été que quand on a été déconfiné, donc quelques mois plus tard, déjà, il a fallu que je fasse un point et me dire, est-ce que je reprends un petit oiseau et j'essaie de le développer pour en faire quelque chose d'autre ou est-ce qu'au contraire, je rebondis sur autre chose ? Et en fait, la partie traiteur, je l'avais adoré, mais je m'étais rendu compte que ce qui me manquait, c'était beaucoup même le contact. Et c'était quand même assez solitaire que j'étais toute seule. Donc ça, j'avais envie de ramener un peu le côté humain et social dans mon boulot. tout en gardant la partie artisanat, pâtisserie, que j'aimais beaucoup. Et donc, c'est là que je me suis tournée vers les métiers plus de restauration, en grande fan d'adresse de coffee shop et pâtisserie brunch. À l'époque, j'étais à Paris, donc il y avait largement de quoi faire. J'adorais aller tester ces concepts-là. Et de fil en aiguille, j'ai trouvé un boulot, en fait, dans un café comme ça pour leur faire d'abord les pâtisseries. Et petit à petit, ensuite, quand j'ai vu que j'avais envie d'élargir un peu... Mes compétences, j'aurais demandé de me former en salle et de passer plus en mode serveuse, barista et d'apprendre le métier de restauration pure et dure en fin de compte. Ok.
- Speaker #0
Et en fait, c'est intéressant parce que tu as ta formation finalement d'école de commerce qui donne le côté un peu gestion d'entreprise. Oui. Et après, tu t'es formée via ton CAP pâtisserie, mais tu as quand même voulu aller tester le métier concret dans un restaurant avant de te lancer et de voir le tien. Oui,
- Speaker #1
carrément. C'est un peu mon double diplôme fait maison, comme j'aime bien l'appeler. Et c'est vrai qu'à l'époque, quand je m'étais lancée dans le CAP après l'école de commerce, on commençait à avoir de plus en plus de profils un peu justement similaires. École de commerce, boulangerie, école de commerce et je ne sais quoi d'autre comme métier d'artisanat. Donc, je n'étais pas précurseur du truc, mais ça faisait quand même un peu... Ça interpellait quand même vachement un peu les gens. Et puis notamment, je pense à ma famille qui n'ont pas trop compris au début pourquoi est-ce que je me lançais dans un CAP après avoir fait un master.
- Speaker #0
J'allais te demander comment ils ont réagi, tu vois, quand tu leur as annoncé... En fait, j'ai fait une grosse business school et en fait, je vais faire un CAP pâtisserie parce que c'est ça que j'ai envie de faire finalement.
- Speaker #1
Exactement, ils n'ont pas trop compris honnêtement. Après, ils sont hyper soutenants et ils ont suivi. Mais en fait, je pense que comme moi-même, je n'étais pas très au clair de ce que je voulais faire avec tout ça. Parce que j'ai parté juste du principe que j'avais envie de me faire un kiff et que je m'étais dit, le CAP, ça ne va pas me prendre mille ans, je vais le faire maintenant. Et puis après, on verra à bien que pourra. Du coup, ils étaient un peu en mode, bon, où est-ce qu'elle part avec tout ça ?
- Speaker #0
Mais ils t'ont fait confiance et ils t'ont dit, vas-y, et puis sinon, de toute façon, tu rebouteras et tu feras autre chose. Et donc là, ça y est, tu prends ta décision et tu te dis, j'ai une idée, j'ai envie d'ouvrir mon coffee shop. Est-ce que tu peux m'expliquer un peu, du coup, le jour 1, où tu t'es dit, ça y est, j'ai mon idée. Qu'est-ce que tu fais, en fait, au début ? Tu te renseignes sur quoi ? Tu contactes des gens ? Tu cherches un lieu ? Tu te renseignes sur comment financer ça ? Tu fais un business ? En fait, je finance tout en même temps.
- Speaker #1
Ouais,
- Speaker #0
OK.
- Speaker #1
Mais il y a un truc que tu dis qui est très vrai, c'est que je me suis beaucoup renseignée slash beaucoup pris des cafés avec des gens qui l'avaient fait. Ça, c'était un truc où j'avais besoin de me rassurer et puis de prendre des retours d'expérience beaucoup. Ça, c'est un truc que j'aime bien faire dans tous les domaines de la vie. Écouter pas mal de podcasts. Et puis après, il faut passer par les trucs un peu classiques, quoi. Donc, faire une étude de marché, un business plan. Alors après, ma chance, c'est que ce n'était pas des choses qui m'étaient inconnues parce que comme j'avais fait une école de commerce, j'avais déjà bossé un peu dans l'accompagnement d'entrepreneurs. Je savais plus ou moins de quoi en parler. Et maintenant, c'est un truc qui prend un peu de temps et où je conseille à tout le monde de commencer par là. Parce qu'en fait, une fois que tu as ton étude de marché au moins qui est bien posée, où tu sais déjà à peu près quel concept tu as envie de proposer, potentiellement où est-ce que tu veux le faire, la localisation, quel budget tu pourrais y mettre, l'univers, etc. tu sais déjà pas mal de choses. Et en fait, tout ça, ça va t'aider ensuite à lancer le projet concrètement avec la recherche locale, de financement, etc.
- Speaker #0
J'aimerais justement qu'on décortique un peu tous ces aspects-là. Au niveau du financement, tu te dis, je vais créer mon coffee shop. Concrètement, ça coûte combien de créer un coffee shop ? Est-ce qu'il faut un apport important ? Comment tu fais ? Est-ce que tu vas avoir des banques ?
- Speaker #1
Comment tu t'y prends ? Ça, ça dépend de plein de sujets. Notamment, ça dépend de où est-ce que tu le fais. Moi je savais très tôt que je ne voulais pas le faire sur Paris parce que c'était une question de budget, pour une question de vie perso, parce que ça voulait aussi dire du coup faire un peu sa vie à Paris, et moi je ne suis pas de là-bas donc je n'avais pas envie de... de devoir rester à Paris pendant les 10 prochaines années. Oui,
- Speaker #0
parce que faire son commerce physique, c'est aussi s'engager, de rester dans cette ville pour longtemps.
- Speaker #1
C'est ça, en fait, c'est un projet pro qui est intimement lié à ton projet de vie derrière. Donc, tu vois, ça se réfléchit en globalité. On en a vachement parlé aussi avec mon chéri, parce que ça l'a impacté aussi potentiellement. Et du coup, ça dépend de la ville dans laquelle tu veux le faire, ça dépend de la surpasse, ça dépend du local que tu vas chercher, de ce que tu veux y faire dedans. Ça va dépendre de... Si tu rachètes un fonds de commerce ou un droit au bail, très vite, quand tu cherches un local, tu te rends compte qu'il y a différentes façons de trouver un local. Je peux vous expliquer un peu quels sont les deux ? Du coup, tu peux soit acheter un fonds de commerce, donc ça veut dire racheter un local qui tournerait déjà. En général, c'est des activités qui sont similaires à la tienne. Donc potentiellement, moi, je veux qu'il voulait ouvrir un coffee shop. Il fallait qu'on investisse des mouloirs. Racheter un coffee shop, un salon de thé, un restaurant. quelque chose qui soit plus ou moins similaire parce qu'en fait l'idée du fonds de commerce c'est que tu rachètes le matériel, tu rachètes potentiellement la clientèle et en fait demain je rachète le fonds de commerce d'une pharmacie ça n'a pas de sens non ça n'a pas de sens parce que par exemple moi pour Palmarosa j'ai acheté un fonds de commerce, j'aurais pu dire je rachète le fonds de commerce de je sais pas comment ça peut s'appeler Tournesol, et bien à Tournesol il a telle clientèle il fait telle carte tel chiffre plus ou moins, en fait je pars du principe que je peux reprendre l'activité telle quelle. Ok,
- Speaker #0
donc toi c'est ce que tu as fait, tu as racheté le fonds de commerce de quel...
- Speaker #1
Voilà, moi c'est le DLP parce que c'était le plus simple en tout cas à Lyon. Je sais qu'il y a des villes, notamment à Paris, où ça peut être plus facile de trouver par exemple des droits au bail ou des locations pures. Donc là tu as un autre type de local qui te permet en général d'acquérir un local avec un budget un peu plus faible parce que du coup tu n'as plus forcément la clientèle, le matériel, les salariés, etc. Donc c'est là où en général, droits au bail ou location pure, tu peux tomber sur des locaux qui n'ont rien à voir avec ce que tu cherches. Donc ça veut aussi dire des fois plus de travaux. Mais donc du coup, un budget d'entrée entre guillemets moins élevé. Mais donc du coup, ça, ça va dépendre vraiment. Enfin, je sais qu'en tout cas à Lyon, des locations pures pour de la restauration, il n'y en avait pas. Les droits au bail pour de la restauration, il n'y en avait quasi pas. Et en fait, c'était essentiellement des fonds de commerce. Ok. Alors que dans des villes, notamment je sais qu'à Paris, ça peut se trouver beaucoup plus facilement. Mais peut-être que dans d'autres villes en France aussi, je ne sais pas. Mais du coup, moi, je n'ai pas trop eu d'autres options que d'acheter un fonds de commerce.
- Speaker #0
Et comment tu as trouvé ton emplacement et ce local-là ?
- Speaker #1
Oui, justement, la partie locale, ça a été la partie la plus compliquée pour moi. Parce que c'était la plus longue et la plus dure à débloquer. La première chose que j'ai fait, c'est que je me suis rapprochée d'agents immobiliers sur l'île. Qui étaient spécialisés dans les locaux commerciaux, en tout cas le professionnel. pour déjà leur expliquer mon projet, me faire connaître et surtout avoir un retour d'expérience et bénéficier de leurs compétences qui m'expliquent justement tout ça, la différence entre fonds de commerce, droits au bail, etc. Parce qu'au début,
- Speaker #0
en fait,
- Speaker #1
on ne connaît rien. On ne connaît rien. Clairement, j'ai tout appris sur le tag. Ça, c'était hyper important et j'en ai rencontré plusieurs. Et après, ça ne m'empêchait pas à côté, moi, de faire mes propres recherches sur le bon point et d'autres sites. Mais j'avoue qu'au final... C'est un agent immobilier qui me l'a trouvé et je suis quand même bien contente qu'il m'ait accompagné même jusqu'à la signature.
- Speaker #0
Toutes les administrations.
- Speaker #1
Parce qu'il y a énormément de choses à savoir. Et c'est vrai que, notamment, il faut faire attention à la destination du bail. Par exemple, moi qui voulais faire de la restauration, il fallait que je fasse gaffe que ça soit bien stipulé, que j'avais le droit de faire de la restauration.
- Speaker #0
Est-ce qu'il y a des normes, des accréditations à avoir ?
- Speaker #1
En fait, c'est les copros qui décident plus bien ce que le local commercial a le droit de faire ou pas. je suis tombée des fois sur des annonces qui avaient l'air super chouette et c'était marqué restauration interdite parce qu'en fait jusqu'à qu'au pro ne passe en fait et avec des nuisances entre guillemets que ça peut apporter nuisances olfactives de bruit etc donc ça sent bon un brunch voilà en fait moi ma chance entre guillemets c'était que vu que je voulais faire une activité de brunch pâtisserie ça s'apparente à la petite restauration Donc ça aussi, des fois, on peut jouer un peu là-dessus. Par rapport à la restauration classique, fast food, etc., je n'ai pas nécessairement besoin d'une extraction. L'extraction, c'est la grande hôte qui permet justement d'extraire toutes les odeurs, notamment friture, etc. Ça,
- Speaker #0
c'est un coût important, non ? On en entend souvent parler.
- Speaker #1
Oui, parce que c'est hyper compliqué de trouver un local avec une extraction. Du coup, comme c'est rare, ça se paye. Donc forcément, tout de suite, un local avec une extraction, ça peut coûter très cher. Régime. Et du coup c'est compliqué, si on n'a pas d'en mettre une c'est quasi impossible parce qu'en fait la coco en général ne veulent pas, parce qu'elles ne veulent pas se retrouver avec des fast-foods, ce genre de trucs là. Et si on a déjà une, et bien tant mieux, mais à quel prix quoi ?
- Speaker #0
Ok. Et du coup, l'emplacement, on dit souvent dans un commerce, les trois critères principaux, c'est l'emplacement, l'emplacement, l'emplacement. C'était quoi, toi, tes critères ? C'est que ce soit une rue passante, se garer ?
- Speaker #1
Oui, c'est vrai que l'emplacement, effectivement, c'est le plus important parce que, tu vois, moi, quand je cherchais, je m'étais dit, je galérais tellement à trouver que j'étais prête à prendre des emplacements un peu moins sexy en me disant que je pourrais faire de mon concept un lieu de destination. C'est-à-dire que par rapport à un lieu de passage, eh bien… Le lieu de destination, tu mises tout sur ta com, sur le fait que les gens viennent venir à toi. Alors qu'un lieu de passage, forcément, comme son nom l'indique, les gens peuvent venir parce qu'ils passent devant. Ah, ça a l'air sympa, allons voir.
- Speaker #0
Mais ce n'est pas approprié à tous les commerces. Tu vois, un brunch, on peut y aller exprès. Tu fais une boulangerie ou un commerce vraiment de proximité quotidien, tu ne peux pas trop te permettre ça.
- Speaker #1
Ça dépend. Mais du coup, j'étais ouverte à tout, on va dire. Et au final, aujourd'hui, comme tu vois, le local que j'ai trouvé, qui est très bien placé justement sur un axe très passant. Je le vois tous les jours que c'est beaucoup plus facile pour développer le concept d'avoir une surrue plutôt que d'être dans une toute petite ruelle. Pour comparer avec d'autres commerces qui sont autour, je sais qu'il y en a qui galèrent, alors qu'ils sont à 50 mètres de Palmarosa. Donc ça, c'est le plus important. Mais après, j'avais juste ciblé essentiellement les quartiers en ayant fait justement l'étude de marché, en me disant tel quartier de Lyon, je sais que c'est une clientèle qui va être attirée par mon concept parce que j'avais aussi fait… dans l'étude de marché une sorte de persona, donc c'est un peu la clientèle type. J'avais identifié les étudiants, les jeunes actifs, les familles. Et en fait, pour le coup, Lyon 7e, ça rassemblait cette catégorie-là de population. Donc je savais que c'était un quartier qu'il fallait mettre en priorité dans mes recherches. Après, Lyon, ce n'est pas non plus énorme et tout ce qui est presqu'île reste très attractif aussi. Donc je l'avais mis dans ma zone de recherche.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous parler du concept ? Comment tu as défini ton concept ? Est-ce qu'il faut se différencier pour fonctionner ou pas ?
- Speaker #1
Moi, je pense, honnêtement, surtout, je l'avais vu déjà quand j'étais à Paris, qu'il y avait déjà énormément de concepts et que la plupart des gens qui arrivaient de nouveau sur le marché, s'ils ne se différencient pas par soit leur offre de food, soit leur décoration, soit leur communication. c'est compliqué de tirer son épingle du jeu parce qu'en fait, il y en a énormément. Et sur Lyon, il y en a de plus en plus. Et dans le 7e, d'autant plus, ça pousse comme des petits champignons, les cafés, etc. Donc moi, le concept différentiel, en tout cas, ce que je voulais miser dessus, c'était la partie brunch et pâtisserie parce que j'avais fait le constat quand même que pour la plupart des brunchs, ça se passait encore beaucoup sur la presqu'île et qu'il y avait moins de choses disponibles dans le 7e. Et encore moins de choses disponibles en brunch. le dimanche. Parce que curieusement, pas mal de cafés et restos de brunch étaient fermés le dimanche.
- Speaker #0
Alors qu'on a en tête qu'on brunch le dimanche.
- Speaker #1
En tout cas, sur la presqu'île, c'était déjà le cas. Et à Lyon, dans le 7e, c'était moins le cas. Donc je m'étais dit, bon, potentiellement, il faut que j'ouvre le dimanche, c'est sûr. Parce qu'il y a une part de marché à prendre là-dessus.
- Speaker #0
Et les gens font ça pour pas travailler le dimanche, en fait ? Ils peuvent se permettre ? Oui,
- Speaker #1
ou alors ils ont un concept un peu moins tourné. Moi, je voulais mettre le paquet sur le brunch, donc ça avait du sens d'être ouvert le dimanche. Après, je pense que des concepts purement coffee shop, petite cantine, c'est peut-être moins efficace. En tout cas, il pouvait plus se le permettre de fermer le dimanche, d'être ouvert plus la semaine. Moi, aujourd'hui, en termes de répartition de chiffres, on fait essentiellement notre chiffre sur le samedi-dimanche. Et la semaine, c'est notre clientèle. Donc, si demain, je veux fermer le dimanche, il faut que je switche un peu le concept, à mon avis. Mais en tout cas, moi, je m'y ai retrouvée comme ça. Ça m'a aidée très bien.
- Speaker #0
Et comment tu as défini ta carte, tes prix ? Tu as fait des tests chez toi ? Tu as fait goûter à tes amis ?
- Speaker #1
Comment ça s'est passé ? C'est pas mal de mes inspirations et de mes découvertes, en fait, au fur et à mesure des années. Pas mal de choses que j'avais pu découvrir dans les cafés que j'aimais bien à Paris, pendant mes voyages. Après pour la partie pâtisserie c'était plus simple parce que c'était déjà quelque chose que j'avais pu expérimenter depuis un moment. Donc j'avais déjà un peu mes recettes chouchou depuis un bail. Et pour la food j'avais une idée plus ou moins précise de ce que je voulais. Après le jour où j'ai dû recruter du coup une cuisinière c'est quelque chose qu'on a regardé ensemble pour... J'avais ma base et après je lui ai dit toi propose-moi une amélioration, en tout cas propose-moi, mets ta pâte dans les recettes et avançons comme ça quoi. Après, là, aujourd'hui, la carte évolue en fonction des saisons, mais on a, tu vois, deux ou trois best-sellers, en tout cas des plats signatures qu'on ne change pas parce que c'est ceux qui représentent un peu le concept du café et pour lesquels potentiellement les gens peuvent revenir aussi. Trop bien.
- Speaker #0
Et il s'est passé combien de temps, du coup, entre le moment où tu t'es dit ça y est, je me lance sur ce projet et le premier jour où tu ouvres ?
- Speaker #1
Je pense qu'il s'est passé... Au moins deux ans, à mon avis. Ah ouais, ok. Ouais, parce que du coup, la recherche de local m'a pris quasi un an, au moins. Ok. Donc après, pendant ce temps-là, c'est toute une période où je bosse le projet, donc l'étude de marché, le business plan.
- Speaker #0
T'étais à 100% là-dessus, du coup.
- Speaker #1
J'ai commencé alors que j'étais encore en train de travailler. D'accord. Ensuite, ouais, le truc le plus important, c'est que j'ai quitté mon dernier boulot avec une rupture conventionnelle, en expliquant justement à mon employeur que je partais parce que j'avais un projet de création d'entreprise. Donc du coup ils ont été hyper flexibles et ils me l'ont accordé, ce qui m'a permis de bénéficier du chômage pendant au moins deux ans.
- Speaker #0
Ce que beaucoup font maintenant, c'est ton filet de sécurité pour...
- Speaker #1
Je ne sais pas si je l'aurais fait si je n'avais pas eu ça, parce que clairement, quand j'ai vu justement le temps que ça m'a pris pour trouver le local, au final j'étais quand même bien contente d'avoir ce petit filet de sécurité, et notamment pour la première année de Palmarosa, de ne pas pouvoir me payer parce que j'avais le chômage qui me complétait à côté. Donc ça c'était hyper important. Mais du coup, je pense qu'il s'est passé un an pour trouver le local. À un moment donné, j'étais même tellement désespérée de ne rien trouver que j'avais repris un boulot dans un café à Lyon. Et au final, c'est là où tout s'est débloqué d'ailleurs.
- Speaker #0
C'est le moment où tu commences à baisser les bras,
- Speaker #1
tu te dis que ça y est,
- Speaker #0
tout est bon.
- Speaker #1
Oui, parce que j'ai dû reprendre un boulot peut-être janvier 2023. Et puis, un mois plus tard, j'avais trouvé le local. Donc, ça s'est tout débloqué d'un coup. Et après, une fois que j'ai trouvé le local, par contre, ça a été assez rapide parce que justement, je pense que tout était prêt en amont. tout était bien ficelé, j'avais déjà rencontré justement en amont aussi ma banquière historique pour lui parler du projet et comme ça le jour où j'ai eu une offre qui avait été acceptée tout était déjà prêt, j'ai déjà pu contacter ma banque, demander un rendez-vous, faire mes différents rendez-vous pour solliciter des prêts bancaires et ils ont accepté tout de suite ? J'en ai fait plusieurs quand même mais comme j'avais déjà présenté le projet en amont Déjà négocier que j'allais faire une campagne de crowdfunding, que j'allais avoir un apport qui allait être apporté aussi via mes parents, ma famille qui allait m'aider à lancer le projet. Ça déjà, ça rassure pas mal. Il se passe peut-être deux mois, je pense, tant que les banques extérieures vous répondent et te disent c'est bon ou pas. Et après, on a dû signer. J'ai eu les clés en fin juin. Et ensuite, juillet, août, septembre, c'était full travaux. On a fait beaucoup de choses par nous-mêmes, donc je pense que ça m'a permis d'aller assez vite parce que je ne dépendais pas du timing d'artisans, etc.
- Speaker #0
C'était ton papa,
- Speaker #1
ton manœuvre. Toi aussi,
- Speaker #0
tu as un super papa qui s'est fait.
- Speaker #1
C'était mon macabre. Clairement, entre lui, ma famille et moi, j'ai de la chance parce qu'ils m'ont vraiment mis la main à la pâte. On a fait pas mal de trucs nous-mêmes. J'ai juste eu des artisans pour une partie un peu… plomberie et électricité, tu vois, mais c'était assez... Technique, oui. Assez mineur. Et après, du coup, je me suis fait accompagner aussi par les archives qui m'ont aidée un peu pour la partie plan, tu sais, toutes les normes PMR.
- Speaker #0
Il y a pas mal de réglementations.
- Speaker #1
Il y a pas mal de réglementations, voilà. C'était pour ça que j'avais besoin surtout d'être accompagnée. Et après, toute la partie logo, com, etc., j'ai mon grand-frère qui est là-dedans, la sœur d'une copine aussi, pareil, qui est là-dedans, qui m'ont aidée à bosser là-dessus. Donc... Au final, tu t'entoures de tout un petit village et tu te rends compte que les ressources, tu les as autour de toi. Donc, c'est trop cool.
- Speaker #0
Tu n'as pas besoin de payer des milliers de euros au début.
- Speaker #1
Exactement. Tu peux t'en sortir bien si jamais tu arrives à solliciter les bonnes personnes autour de toi. Et justement, un des conseils qu'on m'avait donné et que je donne aussi à fond, c'est de bien s'entourer à tous les égards. Ça commence dès l'agent immobilier, puis trouver une bonne comptable, une bonne avocate. Et après, tu sais... eux-mêmes vont pouvoir te conseiller des personnes, etc.
- Speaker #0
Dès que t'en as un, ils te conseillent le deuxième, et puis après, en fait,
- Speaker #1
ça découle comme ça. Et ça, c'est hyper important.
- Speaker #0
Et tu dis bien s'entourer. Est-ce que tu t'es posé la question de faire ce projet à deux ou t'as toujours voulu le faire toute seule ?
- Speaker #1
Non, justement, d'ailleurs, c'est drôle parce que j'avais vachement hésité à me lancer seule. Et au tout début, d'ailleurs, je me suis dit que ça me paraissait un monde de me lancer dans la restauration solo. Et je me suis dit, non, mais je ne peux pas le faire toute seule, il faut trouver un associé. Et donc ça, c'est un truc que j'ai cherché, j'ai cherché le retour d'expérience. Et je me souviens que j'avais contacté une restauratrice à Lille qui s'appelle Charlotte, qui avait ouvert Chicon Pressé. Et elle avait fait un podcast justement, on va lui expliquer ça, qu'elle avait aussi un peu le même questionnement.
- Speaker #0
Parce qu'elle s'était lancée toute seule aussi.
- Speaker #1
Voilà. Et pareil, elle avait une phrase, elle avait dit oui, l'association c'est un peu comme un mariage, il vaut mieux bien choisir avec qui on se lance. Et en fait, elle m'avait dit, si tu le fais... avec quelqu'un juste parce que ça te fait peur d'y aller toute seule. Il vaut mieux ne pas être toute seule. Il vaut mieux ne pas être toute seule.
- Speaker #0
Il vaut mieux être seule que mal accompagnée.
- Speaker #1
Exactement. Donc du coup, j'avais trouvé ça, ça m'avait vachement rassurée. Je me suis dit, c'est vrai que pourquoi est-ce que je me mets des propres limites alors qu'en fin de compte, le projet était quand même hyper développé dans ma tête. Je savais précisément ce que je voulais.
- Speaker #0
Oui, donc tu t'es posé la question assez tard finalement. Tu as pas mal bossé sur le projet avant de te dire, oula, mais est-ce que j'y vais toute seule ou pas ?
- Speaker #1
C'était plus ou moins en même temps que, est-ce que j'y vais ou pas ? Mais oui, mais très vite, en fait, je me suis dit non, c'est sûr que... En fait, tu te différencies vite quand c'était peur qui parle ou si c'est la raison, tu vois. Et là, au final, c'était juste des craintes, sachant que je voulais pas faire non plus un truc énorme. Enfin, j'avais juste vocation à faire un petit café de quartier sympa et on verrait, tu vois.
- Speaker #0
Mais ça paraît quand même une montagne, même un petit café de quartier, en fait. Parce que c'est ta première boîte, quoi.
- Speaker #1
Complètement. Toi,
- Speaker #0
t'avais eu une petite expérience déjà avant, mais c'est... J'étais toute seule, ça dépendait que de moi. Là, je savais que potentiellement, je me lance seule. Donc, c'est-à-dire qu'il va falloir avoir des employés. Parce que vu que je voulais faire de la food, il fallait une cuistot.
- Speaker #1
T'as dû recruter tout de suite ? Non, t'as pas commencé tout seul, t'as dû recruter avant.
- Speaker #0
J'ai recruté, ouais. Parce que pour l'ouverture, j'étais obligée d'avoir une cuisinière, ça c'était sûr. Parce qu'il fallait qu'il y ait moi en salle, slash barista, et quelqu'un en cuisine. Donc là, le recrutement...
- Speaker #1
Comment t'as fait ? T'as galéré à trouver ?
- Speaker #0
J'ai eu beaucoup de chance parce que j'ai posté l'annonce peut-être un mois ou deux avant d'ouvrir sur les canaux classiques, Indy, etc. Et j'ai eu plusieurs profils et j'en ai rencontré deux ou trois et puis ça a très bien matché avec ma cuistot actuelle qui est toujours là, qui est super, hyper impliquée avec plein de bonnes idées et c'est vrai que ça a matché. Elle, c'était son... Elle venait de finir ses études dans la cuisine, donc c'est son premier vrai boulot. Donc ce que je pouvais lui apporter avec Palmarosa, c'était aussi une certaine responsabilité. Ça restait quand même encadré parce que moi, je savais déjà plus ou moins ce que je voulais. Donc je pense que des deux côtés, on s'y retrouvait bien. Et pour les premières semaines, j'avais mon frère et mon chéri qui sont venus filer un coup de main. La famille. Ah bah complètement, ça a été la famille pendant, je ne sais pas, deux ou trois semaines. le temps de savoir justement qu'est-ce que j'allais avoir besoin en termes de contrat pour me filer un coup de main. Est-ce que j'allais avoir besoin d'un cuisson supplémentaire ?
- Speaker #1
Oui, ça te permet de tester en fait,
- Speaker #0
la charge de travail. Exactement, ça j'avais aucune idée. Et donc j'étais quand même bien contente qu'il m'ait filé un coup de main parce que ça m'a permis de me dire, potentiellement la semaine ça peut le faire, mais les week-ends c'est sûr, il faut du monde en plus. Donc jusqu'à ce que je fasse le bon casting. J'ai eu pas mal de copains qui se sont échangés la place à tour de rôle et qui venaient filer un coup de main chez Palmarosel. Trop bien. Mais donc, je pense qu'au bout d'un mois, j'avais déjà recruté quelqu'un à temps plein pour rejoindre l'équipe. Et puis après, je prenais des extras de temps en temps, justement, toujours pour pouvoir ajuster au mieux combien d'heures est-ce qu'il faudrait que je prenne. Et en fait, aujourd'hui, le rythme de croisière qui va à tout le monde, c'est que j'ai une cuistot et une serveuse slash barista qui sont toutes les deux à temps plein. Et j'ai une étudiante qui n'est là que le samedi-dimanche pour le turno du brunch.
- Speaker #1
Trop bien.
- Speaker #0
Et moi, à temps plein aussi, du coup.
- Speaker #1
Au niveau de la communication, du marketing, comment tu t'es fait connaître ? Est-ce que tu as commencé avant d'ouvrir ? Tu as créé un compte Instagram ? Qu'est-ce que tu as fait pour...
- Speaker #0
Ouais. Eh bien, j'avais créé le compte Instagram dès que j'ai eu les clés.
- Speaker #1
Pour parler un peu aussi de la construction du projet, des travaux, tout ça. Oui, c'est ça. Tu es un peu en scène. J'avais fait quelques vidéos.
- Speaker #0
C'était carrément l'idée parce que moi, c'était aussi le genre de contenu que j'aimais consommer, que j'aimais suivre. sur les travaux, sur les débuts, tout, je trouve ça trop intéressant donc je m'étais dit, bah je vais faire ça et je pense que du coup ça c'est vrai que ça a bien aidé déjà à susciter un peu l'intérêt créer ta communauté quoi, ouais exactement et ça rassure aussi de te dire,
- Speaker #1
là il y a un intérêt le premier jour je vais avoir quelques bêtes qui vont venir quoi,
- Speaker #0
bah donc du coup je postais pas mal de stories j'avais fait des petites vidéos un peu en mode format je vous explique un peu les backstage de la création d'un coffee shop et surtout ce que j'avais fait c'était que pendant les travaux... J'avais fait des affiches pour coller sur les vitres. On a beaucoup de vitres chez Palmarosa. Et donc, toutes les vitres étaient bâchées pour pas qu'on voit les travaux qui se passaient dedans. Et dehors, il y avait des affiches qui reliaient ça au compte Instagram. Et en fait, surtout, j'avais lancé une campagne de crowdfunding, donc de financement participatif, pour m'aider justement à financer les petits derniers trucs du café. Mais en fait, cette campagne, ça m'a aussi permis du coup de lancer la com du café, tu vois, parce que les gens, du coup, voyaient le QR. code en gros, voyait que c'était marqué voilà, Palmarosa, coming soon, machin, enfin...
- Speaker #1
Et donc tu scans le QR code et tu tombes sur la campagne de crowdfunding ?
- Speaker #0
Exactement, ouais. Trop bien,
- Speaker #1
trop bonne idée.
- Speaker #0
Et ça, ça m'a vraiment aidé je pense à commencer à faire connaître le truc et surtout à susciter intérêt pour le café.
- Speaker #1
Ça t'a permis du coup de boucler tes derniers investissements ? Ouais,
- Speaker #0
exactement. Ouais, c'était une petite campagne, tu vois, je crois que j'avais, je demandais 7000 euros et c'était pour me permettre de payer ben... les derniers investissements de cuisine, une terrasse, des petits détails de la fin. Mais au-delà du côté financier, c'est vraiment un gros coup de pouce en termes de com'parce qu'après, les gens payaient en avance pour récupérer en contrepartie un brunch. En général, c'était brunch, un café, une pâtisserie. Je savais que les gens allaient venir pour chercher leur contrepartie.
- Speaker #1
Ça t'assurait déjà un niveau de clientèle au démarrage.
- Speaker #0
Oui, exactement. Donc franchement, les campagnes de financement participatif, c'est vraiment cool si vous lancez un projet.
- Speaker #1
Mais tu vois, moi j'y pensais. On voit souvent ça pour acheter un... produits en pré-vente, tu commandes ton produit et tu l'as 3 mois après. Mais je n'y pensais pas forcément pour du service. Tu te dis, tu payes ton brunch 3 mois avant et en fait, tu y remanges 3 mois.
- Speaker #0
Ça se fait de plus en plus. Moi, je le vois maintenant de plus en plus sur les concepts de resto, etc. Trop bien. Franchement, c'est un bon tip. C'est parce qu'au-delà du financier, niveau com, ça marche bien.
- Speaker #1
Raconte-nous ton premier jour. Comment ça s'est passé ?
- Speaker #0
Mon premier jour.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a eu du monde ? Est-ce que tu as eu de gros imprévus ?
- Speaker #0
Oui. En fait, il y a toujours des histoires. Cette première semaine, si je m'en souviens très bien, c'était le Guinness. Parce que j'avais ma cuistotue, j'avais mon frère et mon chéri qui étaient là pour m'aider. On a eu du monde. Pas excessif, mais on a eu du monde. Pas là que je veux. C'est bien. J'ai eu une fuite dans ma machine à glaçons. Bon, ça coulait, je ne comprenais pas. Donc, j'appelle mon plombier en stress, en mode, Bilal, s'il te plaît, je viens revoir. Donc, ce n'était pas si grave, il a pu le réparer. Mais j'ai eu un problème de TPE qui nous avait lâché aussi, pareil, en plein milieu. Je ne comprenais rien, je ne comprenais pas pourquoi ça ne marchait plus. Alors que j'avais une site, il y a trois ans,
- Speaker #1
ça marchait bien.
- Speaker #0
Je l'ai appelé le SAV. Bref, ils nous ont réparé le truc, mais que des petits trucs comme ça.
- Speaker #1
Ils mettent un peu d'adrénaline. Et puis,
- Speaker #0
ça, il part, pareil, une autre fuite. Enfin, vraiment, sur ce local, je n'ai eu que des histoires avec de l'eau. des fuites, des trucs d'eau, des machins et tout sur la première semaine mais bon après c'est...
- Speaker #1
ça n'a pas continué ?
- Speaker #0
non mais c'est drôle mais de toute façon je pense que quand tu demandes un peu aux gens il y a toujours des histoires sur les ouvertures mais c'est aussi des bons souvenirs si c'est pas dramatique en plus ça n'a pas pris feu tu te mets un peu dans le jus mais sinon franchement j'en garde un bon souvenir c'est chouette ça rend concret c'est quoi ta plus grosse galère que t'as eu depuis que t'as commencé ?
- Speaker #1
Vu que tu l'as ouvert,
- Speaker #0
ce qu'on fait. Les histoires de fuite, je crois.
- Speaker #1
Je suis traumatisée par les fuites d'eau.
- Speaker #0
Ah ouais, mais parce que vraiment, j'ai eu une fuite. J'ai galéré avec mon bailleur pour qu'il vienne la réparer. Pendant neuf mois, ça coulait en continu par la grosse goutte. Mais bon, bref, ça, c'était un truc un peu en mode charge mentale, plus, plus, plus. Non, puis après, galère. T'en as des galères. T'as des fois le fournisseur qui vient pas ou il te manque en plein service de brunch à main de dimanche. Justement, les premiers dimanches, on savait pas trop. En fait, ça m'ont fait crescendo. Sauf qu'en fait, en termes de temps, je ne sais pas. Tapu, il est 13h. Tu es en plein milieu de ton service. Et bien, il n'y a plus rien. Sauf que toi, tu es en mode, mais il reste encore deux heures de service. Les gens continuent de venir. Tu ne peux pas leur dire juste, bon, vite, vite, je cours à la boulangerie. Je vais chercher du pain. Je vais en tremper d'à côté. Je vais chercher des salades, des trucs. Et ça, aujourd'hui, ça me fait sourire. Mais c'est vrai que sur le moment, ça me doit, enfin...
- Speaker #1
Ok. C'est quoi ta semaine type aujourd'hui ? Quel jour tu travailles ? Quels horaires tu fais ?
- Speaker #0
Le café, il est ouvert du mercredi au dimanche. Donc, j'y vais tous les jours. Et ce que je fais en général, d'ailleurs, c'est que j'y vais aussi le mardi ou le lundi. Parce qu'en général, ce que j'aime bien faire, c'est relancer un peu les choses en amont, relancer des pâtisseries. Enfin, toute la partie un peu à côté que tu ne vois pas trop. Mais genre, gérer le linge, les torchons. Tout le temps, des petits trucs à gérer par-ci, par-là à faire. Des petits trucs. de course qui nécessite d'y aller toi-même plutôt que de te faire livrer. Donc, tout ça, c'est des trucs que je fais un peu en amont. Après, j'essaie toujours de me garder au moins un jour off. Donc, en général, le lundi, je ne fais pas. Je ne pense pas à Palmarosa, je n'y vais pas et je ne fais rien pour. Et après, le mardi, je me relance tranquillement et puis après, la semaine, on est ouvert de 9h à 18h. Donc, j'arrive à 8h30. pour l'ouverture et puis à 18h30 quand c'est fini je m'en vais quoi et en dehors des horaires d'ouverture tu bosses sur d'autres trucs administratifs tes commandes etc ouais alors tout ce qui est commandes ça on s'est organisé entre moi et ma cuistot donc elle elle gère toute sa partie cuisine moi je gère toute la partie bar donc les commandes j'arrive à les faire sur mon temps de travail entre guillemets et après en général tout ce qui est là depuis quelques temps je m'étais organisée pour que le jeudi après-midi je sois un peu plus en train de faire en mode télétravail, où je me pose pour faire ma compta, mon administratif, etc., plutôt que de le faire sur un jour où je suis en CET en week-end. Je sais que c'est des créneaux où il y a un peu moins de flux et où les filles au café peuvent gérer sans moi, donc ça, j'arrive à le faire et ça me permet aussi de me caler à différents rendez-vous, rencontrer des partenaires, etc., sur ces moments-là.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a des aspects du métier que tu avais sous-estimés, où tu te dis... Ah ouais, ça, je pensais pas que ça allait me prendre autant de temps. En fait, c'est un truc que j'aime pas faire.
- Speaker #0
Ouais. Ben, pas trop trop, parce que je pense que, vu que j'avais bossé pas mal dans la restauration avant, ça, ça m'a permis justement de me rendre compte.
- Speaker #1
Tu conseilles à des personnes qui aimeraient créer un projet comme ça d'aller sur le terrain en tant que salarié pour tester le métier avant ?
- Speaker #0
Ouais, à fond. Franchement, à fond. Et d'ailleurs, c'est marrant parce qu'aujourd'hui, en fait, je pense qu'on me l'avait beaucoup dit, mais les banques... ne prêtent quasiment plus si demain tu te lèves un matin et tu dis j'ai envie d'ouvrir un truc. Aujourd'hui, ils demandent vachement d'expérience. En fait, ils vont aller te demander à la limite d'aller faire un stage ou un truc comme ça, mais si tu arrives et que tu leur dis j'aimerais ouvrir tel commerce, mais que tu n'as jamais essayé au moins le métier, clairement ils ne te prêteront pas.
- Speaker #1
Même si tu as une formation dans le domaine en fait.
- Speaker #0
Oui, parce qu'en fait... Moi, du coup, aujourd'hui, je suis très contente d'avoir pu bosser avant dans la restauration parce que j'ai vu justement tous ces à-côtés-là. Et aujourd'hui, je ne suis pas surprise de certaines choses, certaines tâches qui peuvent être reloues. Au contraire, des trucs où tu te dis Ah ouais, putain, je ne pensais pas que ça prendrait autant de temps ou quoi Donc ça, c'est hyper important de le faire. Et aujourd'hui, d'ailleurs, tu peux le faire facilement avec Pôle emploi, par exemple, ou n'importe quoi. Tu peux même juste aller demander à quelqu'un Est-ce que je peux venir en immersion, voir comment ça se passe une journée ou quoi ? Mais le mieux, c'est de se prendre un petit job. Je ne sais pas, tu fais six mois dans la boutique ou dans le café ou la boulangerie qui te plaît. Et au moins, tu vois le vrai métier, tu vois.
- Speaker #1
Oui, parce qu'en fait, là, ça fait un peu rêver, tu vois, de te dire, j'ai mon coffee shop, j'ai mon lunch. Mais en fait, tout l'à côté que tu ne vois pas...
- Speaker #0
Tout n'est pas sexy, quoi. C'est quoi le truc que tu détestes le plus, toi ? Je pense que c'est toute la partie admin, clairement. Moi, c'est... C'est tous les trucs qui m'ont un peu arraché les cheveux, d'ailleurs, quand je montais le projet. C'est faire les dossiers pour la mairie, répondre à tous tes trucs comptables, administratifs, banques. Ça, vraiment... Et puis, ce n'est pas une légende. En France, c'est hyper lourd et hyper long. Donc, j'étais bien contente d'être accompagnée, justement, par mes archives, typiquement, pour toute la partie admin, avec la mairie, etc., le local. Et par mon avocate pour tous les autres trucs de création d'entreprise, etc. Tu vois, donc... Et là, aujourd'hui, ça reste des sujets plus légers, mais tu as toujours des trucs qui sont hyper chiants. Il faut toujours régler des papiers, des machins. Mais ça, je pense que quand...
- Speaker #1
Tu es entrepreneur. Oui,
- Speaker #0
en général, je ne connais pas énormément de gens qui se kiffent de gérer des trucs comme ça.
- Speaker #1
À part les comptables et chaque occupation.
- Speaker #0
Mais du coup, c'est pour ça que je me dis, non, je vais m'entourer, je n'ai pas envie de gérer la comptabilité de A à Z. Je vais juste envoyer mes petits trucs. Il y a quelqu'un qui le fera pour moi et ce sera très bien parce que je sais que ce n'est pas ma zone de génie et que ça va me faire... péter des plombs, de devoir passer des heures dessus. Oui,
- Speaker #1
je pense que c'est le meilleur conseil, c'est de s'entourer sur les tâches qu'on n'aime pas faire.
- Speaker #0
Oui, clairement. Mais pour tout, n'importe quel job.
- Speaker #1
Si ce n'est pas ta zone de génie, je délègue.
- Speaker #0
Clairement, ça va t'économiser du temps de ouf. Peut-être pas de l'argent dans la minute, mais dans le long terme.
- Speaker #1
Oui, sûrement. Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à Palmarosa ? Comment tu vois la suite de ce projet-là ?
- Speaker #0
Que ça continue de bien se développer. Je n'ai pas vocation à ouvrir Palmarosa 1,24. Franchement, moi, ce qui me fait kiffer, c'est vraiment le côté café de quartier parce que ce que j'adore, c'est les rencontres. On a beaucoup de clientèles habituées de quartier. Et tu vois, ça, c'est le truc, la partie que je préfère dans le boulot, c'est que tu noues des vraies relations, des vraies amitiés aussi des fois. Et ça, je trouve ça trop chouette. Et j'ai peur que si jamais j'ouvrais différents concepts.
- Speaker #1
je perdrais un peu ça parce que tu es un peu là et un peu là-bas tu deviens un gestionnaire plus que tu t'éloignes complètement de l'opération t'es plus dans ta boutique et moi en plus j'adore faire mes petits cafés,
- Speaker #0
mes petites pâtisseries le service etc après si demain j'arrive à me dégager un peu plus de temps pour le perso ou pour développer d'autres choses tant mieux sortir un peu de l'opérationnel parce que c'est vrai que c'est pas non plus bon d'être la tête dans le guidon tout le temps mais tu vois là je suis en congé maths je commence à apercevoir ce que ça pourrait être la suite et de voir aussi ce que c'est de s'éloigner un peu des opérations et c'est hyper cool pour retrouver un peu de créativité et apporter de la nouveauté dans ton concept c'est souvent quand tu sors un peu de la tête de l'eau que tu redeviens créatif parce que quand t'es tout le temps dans ton truc ok
- Speaker #1
super bien et du coup tu parlais de congé maths comment on vit un congé maternité quand on vient de monter sa boîte il y a à peine un an
- Speaker #0
Je vais te le dire, je te ferai un brief dans quelques mois. Non, mais là, ça fait une semaine que je suis en courge des maths officiellement, parce que du coup, j'attends un petit bébé pour janvier. Félicitations. Ce n'était pas prévu dans les plans, honnêtement. Je ne sais pas, idéalement, je m'étais dit, j'aurais bien attendu quand même quelques années que Palmarosa sera bien lancée, après l'avis fait que... On ne décide pas toujours. Non, et au final, c'est très bien. C'est que c'est sûrement le bon timing pour nous. Ça va me permettre justement de... m'organiser différemment entre ma vie pro et ma vie perso. Là, aujourd'hui, Palmarosa, c'est mon premier bébé, donc je m'en fiche de travailler 7 jours sur 7, à fond sur le projet tout le temps, tout le temps. Demain, il y aura un autre petit bébé qui me demandera tout autant de temps et j'aurais peut-être pas envie de passer toutes mes journées, toutes mes soirées au café. Donc ça sera très bien de trouver un autre rythme aussi et puis potentiellement de voir les choses différemment aussi pour le développement du café.
- Speaker #1
Et donc là, comment tu gères ? Tu vas quand même tous les jours ou comment ça se passe ?
- Speaker #0
Eh ben, donc du coup, ce qui s'est passé, c'est que j'ai un peu analysé la situation. Aujourd'hui, ma cuisinière, elle est autonome sur sa partie cuisine. Donc ça, c'était... Parfait, je lui fais 100% confiance pour continuer d'assurer la qualité des plats, de me proposer des recettes et de gérer ses fournisseurs et les soucis qu'il peut y avoir avec. Et après, pour la partie salle, c'était vachement moi qui gérais. Et en fait, j'ai une serveuse barista qui est là depuis quasiment l'ouverture aussi. Donc, c'est tout naturellement que je lui ai proposé de reprendre un peu la partie management du café de la même façon que ma cuistot s'occupe de sa cuisine, qu'elle s'occupe de la partie salle et clientèle, etc. Et donc, à partir de ce moment-là, il fallait juste que je recrute un autre profil qui soit assez polyvalent pour pouvoir filer un coup de main à ma serveuse en salle et filer un coup de main à ma cuistot si elle en a besoin pour des prêpes, etc. Donc, du coup, j'ai recruté un profil fin novembre en me disant que je partirais en congé mat début décembre. Et moi, après, aujourd'hui, j'y passe une à deux fois par semaine, tu vois, mais parce que j'habite à 10 minutes à vélo du café et qu'en fin de compte… quand tu es en congé mat, mais que tu as ton business, que tu es entrepreneur, tu ne peux pas couper à 100%.
- Speaker #1
C'est déjà bien de pouvoir passer de cinq jours à deux. Il y a certaines personnes, je pense, qui n'ont pas les moyens ou pas les employés qui peuvent faire confiance pour pouvoir laisser tourner la part comme ça.
- Speaker #0
Bien sûr. Mais tu vois, je sais que financièrement, ça ne va pas être les meilleurs des mois pour Palmarosa parce que du coup, moi, aujourd'hui, je ne me payais pas non plus des milliers, des cents, alors que demain, je vais devoir payer un salaire normal en plus. Donc ça forcément, ça va prendre en compte dans ton business plan. Après, tu as de la trésor, ce qui est aussi fait pour les coups durs et pour les situations un peu spéciales comme celle-ci. Donc voilà, je sais que pendant 4-5 mois, forcément le bénef ne sera pas foufou. C'est une tape de la vie, c'est pour ça qu'il y a des priorités. Et voilà, l'avantage aussi, c'est qu'aujourd'hui en France, c'est très cool parce que même les femmes entrepreneurs ont droit à un congé mat.
- Speaker #1
Tu as une aide financière du coup ?
- Speaker #0
Oui, c'est ça en fait. C'est pas comme un salarié, t'es un peu moins bien rémunéré, mais t'es quand même indemnisé correctement. Donc moi, ça me permet de pouvoir ne pas me sortir de salaire et sortir un salaire du coup à la nouvelle personne et de pouvoir continuer à vivre et ce que Palmarosa continue aussi tranquillement. Et puis je reprendrai mes tâches quotidiennes en avril tranquillement.
- Speaker #1
Ça me fait penser à une question que je t'ai pas posée tout à l'heure. Au bout de combien de temps tu t'es réussi à rémunérer ?
- Speaker #0
Eh ben, j'ai ouvert Palmarosa en octobre. J'ai eu le chômage jusqu'en mai, je crois. Parce que du coup, j'avais déjà bien entamé mes droits. Et du coup, à partir de ce moment-là, je me suis payée. Mais tu vois, au début, je me payais, je ne sais pas, 1 000 euros symboliques. Puis après, j'ai commencé à augmenter un peu plus. Et là, aujourd'hui, je me paye un SMIC. Et ça me va parce qu'en fait...
- Speaker #1
C'est un choix de te payer un SMIC. Tu pourrais te payer plus, mais tu préfères garder un peu de réseau pour...
- Speaker #0
Oui, je suis un peu fourmi. Ça, ça peut se faire, mon mec. Mais oui, moi, je suis plutôt du genre... à gérer mon entreprise en bonne mère de famille, comme ils disent. Et oui, potentiellement, bien sûr, je pourrais me payer plus. En fait, tu fais aussi par rapport à ce que tu... dans ta vie de tous les jours, ce dont tu as besoin. Moi, je sais que depuis que j'ai ouvert Palmarosa, je ne suis plus du tout comme quand j'étais à Paris, à faire des restos tout le temps, à faire des week-ends, des machins. J'ai un rythme de vie qui a changé aussi. Et vivre avec un SMIC, c'est OK pour moi. Tu vois, je m'en sors, donc ça me va. Tu as un peu de travail qui gagne de l'argent aussi. C'est exactement ça. ouais ouais non mais clairement on est aussi à deux chaque situation est différente mais je sais que je peux payer mon loyer faire mes courses et me faire des petits plaisirs de temps en temps et ça me va et potentiellement je me fais un peu des étapes je me dis bah quand Palmaro d'Arore a deux ans l'objectif c'est que je me paye tant mais ça c'est un truc effectivement il faut le prendre en compte si tu veux te lancer à un moment donné de quoi est-ce que t'as besoin pour vivre, de combien de temps est-ce que t'es prêt à patienter entre guillemets avec un petit salaire ou au contraire... Est-ce que tu as le chômage pour t'aider ? Ou est-ce que tu as des gens pour t'aider ?
- Speaker #1
C'est aussi le prix de la passion. Tu ne fais pas ça pour l'argent.
- Speaker #0
Après, il faut quand même se payer.
- Speaker #1
Il y en a plein qui ne se rémunèrent pas parce que tu as le truc de je mets tout pour ma boîte En fait, c'est toi qui fais tourner ta boîte. Il faut aussi te récompenser toi.
- Speaker #0
Exactement. Je pense que ce n'est pas forcément le meilleur débat de ne pas se payer du tout. Mais c'est sûr qu'au début, c'est un peu le sacrifice de l'entrepreneur. J'étais quand même bien contente d'avoir Pôle emploi pour m'aider parce que s'il avait fallu que je me sorte un salaire tout de suite maintenant, ça te stressait un petit peu plus. Tu es en mode, vite, vite, là au moins, j'ai vraiment pu poser les bases, faire gonfler un peu ma trésor, etc. Et en fait, aujourd'hui, le plus important, notamment quand tu as un resto, c'est ta trésor et tes employés. Si l'un ne va pas ou autre,
- Speaker #1
c'est compliqué.
- Speaker #0
Donc ça, c'est les deux points sur lesquels il faut tout le temps faire hyper attention.
- Speaker #1
Si tu avais un seul conseil à donner à quelqu'un qui a cette idée en tête aussi, qui hésite à se lancer, ça serait lequel ?
- Speaker #0
De bien s'entourer, de bien bosser son projet en amont. Toute la partie études de marché... Je pense que c'est hyper important de bien cibler sa clientèle, son offre, etc. Moi, ce que j'avais fait aussi beaucoup, c'était des entretiens. J'avais contacté des gens qui potentiellement pouvaient être la clientèle pour leur parler du projet, leur poser des questions un peu type, j'avais fait un petit questionnaire, histoire de ne pas être à côté de la plaque, en fait. Parce que tu peux te dire, je suis sûre que ce concept-là, ça va trop bien marcher. Sauf qu'en fait, ça se trouve, tu ne réponds pas du tout à un besoin, si ce n'est le tien. Et du coup, ben... ça m'aidera à rien tu vois donc.
- Speaker #1
Et t'avais fait comment du coup ? T'avais un truc sur les réseaux sociaux, t'allais dans la rue, tu leur avais posé des questions ? Comment t'en faisais ?
- Speaker #0
Bah alors moi j'avais vu ça oui, un truc sur les réseaux sociaux en disant bah j'ai tel projet, si vous avez cinq minutes pour répondre à un questionnaire etc. Après j'avais demandé à des copines qui avaient des connaissances un peu de différents milieux voilà pour faire des entretiens vraiment plus one to one au téléphone et puis après effectivement t'as la solution d'aller dans la rue, d'arrêter les gens, dire si vous avez cinq minutes, machin...
- Speaker #1
Et tu l'as fait,
- Speaker #0
ça ? Non, moi, je ne l'ai pas fait parce que c'était moins... Moi, j'étais ciblée sur un quartier, sur un concept, donc j'avais plus envie de savoir si potentiellement je me trompais sur l'offre que je voulais proposer, etc. OK.
- Speaker #1
On arrive sur la fin de l'interview. J'ai quelques petites questions, signature du podcast.
- Speaker #0
Ouais.
- Speaker #1
Est-ce qu'il y a une personne qui t'a vraiment beaucoup apporté dans ton entourage dans ce projet-là et que tu aimerais remercier aujourd'hui ?
- Speaker #0
Eh bien, je dirais mon chéri, Martin. qui a été vraiment un des premiers à me soutenir dans le projet, à y croire. Et voilà, il a un caractère hyper perfectionniste et il voit tout le temps des choses à améliorer ou à bouger. Donc ça, c'est hyper précieux parce qu'au final, même si des fois, ça me fait pas très bien. Mais du coup, il voit tout le temps des trucs, il me dit Ah, tu pourrais faire ci, tu pourrais faire ça Et du coup, ça m'apporte un autre regard. Et après, forcément, mes parents, parce qu'ils m'ont aidée ne serait-ce qu'à me lancer sur le projet, tous les travaux qu'ils ont fait avec moi, le fait qu'ils m'aient aidée financièrement à me lancer, enfin, tu vois, tout ça. Donc, ouais. Merci,
- Speaker #1
Martin, et merci, papa, maman.
- Speaker #0
Exactement.
- Speaker #1
Est-ce que tu peux nous partager la meilleure anecdote que tu as vécue avec Palmaroda ?
- Speaker #0
La meilleure anecdote ? Franchement, je dirais que c'est tous les contacts, toutes les amitiés et tout que j'ai pu créer avec le café. En fait, la clientèle, notamment de semaine, c'est un peu moins vrai sur le week-end parce qu'on a moins le temps de discuter, mais tu vois, la semaine, c'est beaucoup des gens du quartier qui viennent prendre des cafés, etc. J'ai énormément de jeunes actifs ou quoi qui viennent pour télétravailler. Et en fait, je ne sais pas, je trouve que c'est des personnes avec qui le lien se fait assez facilement, tu vois, donc souvent, ils viennent seuls, etc. Et aujourd'hui, il y en a pas mal, ils se sont donnés des potes. Et je te dis ça, il y a des gens qui ont 25 ans et il y a des grands messieurs qui ont 5 ans, tu vois. Mais ils se reconnaîtront, mais ils sont trop sympas. Et ça, c'est trop cool, la relation que tu noues avec ces personnes-là. Trop bien.
- Speaker #1
Et la dernière question, mais je pense que je connais déjà la réponse. C'était à refaire,
- Speaker #0
tu le referais ? Ouais, bien sûr. ouais ouais je le referai franchement mais je pense d'ailleurs un jour tu vois je vous rirai pas Palmarosa bis mais peut-être que je rirai autre chose le jour où j'aurai fait le tour de Palmarosa je ferai un rire et puis j'irai un autre concept similaire ou pas tu resteras dans l'entrepreneuriat parce que je trouve que c'est trop bien moi ce que je préfère c'est les débuts, c'est la création c'est de partir une série dans chez tout t'imaginer, ouais tu vois les travaux l'anstaconne, les premiers jours avec ses galères ou pas tu vois je trouve ça c'est vraiment trop trop sympa Et peut-être que le jour où je serai dans une routine et où je m'ennuierai, je vais me dire, ah ben, il est peut-être temps de recommencer à zéro sur autre chose.
- Speaker #1
T'as déjà une idée ? Ou pas du tout ?
- Speaker #0
Non. Mais je pense que ça resterait toujours dans l'univers un peu de la foot, parce qu'au final, ça, c'est vraiment le truc qui m'anime et qui me parle. Mais ouais, non, écoute, pour l'instant, Palmarosa, encore de beaux jours devant elle.
- Speaker #1
Trop bien. Où est-ce qu'on peut te retrouver, du coup, Palmarosa ? Tu peux donner l'adresse, l'adrisoire d'ouverture ?
- Speaker #0
Eh ben, Palmarosa, donc c'est au 36 Avenue Jean Jaurès, à Lyon 7. et on est ouvert du mercredi au dimanche de 9h à 18h en semaine et les week-ends c'est 10h, 18h le samedi 10h, 16h le dimanche sur les réseaux sociaux palmarosa.ca sur Instagram et Facebook ok trop bien,
- Speaker #1
bah écoute j'ai passé un super moment avec toi merci d'avoir partagé toutes ces infos,
- Speaker #0
c'est hyper précieux avec plaisir,
- Speaker #1
c'était trop cool merci beaucoup un grand merci d'avoir écouté cet épisode juste que vous. Avant de vous quitter, j'ai un tout petit service à vous demander. Vous avez forcément pensé à quelqu'un autour de vous qui hésite à se lancer. Alors, partagez-lui cet épisode et abonnez-vous. J'ai des épisodes de dingue qui arrivent, alors je vous donne rendez-vous dans deux semaines, toujours le mercredi, pour aller à la rencontre d'un nouvel entrepreneur qui a osé tout plaquer pour ouvrir un commerce. Allez,
- Speaker #0
salut !