- Speaker #0
Tout plaqué pour ouvrir une boulangerie, tout plaqué pour ouvrir un restaurant, ou encore tout plaqué pour ouvrir une boutique de vêtements. Si toi aussi, ce rêve d'ouvrir ton propre commerce t'a déjà traversé l'esprit, alors je peux te confirmer que tu es au bon endroit. Je suis Emma Hedari et je te propose de partir à la rencontre de celles et ceux qui ont osé tout plaquer pour ouvrir un commerce. Ils te dévoileront tout, leurs défis, leurs réussites, leurs meilleures anecdotes. et surtout les coulisses de leur nouvelle vie d'entrepreneur commerçant. Salut Marion !
- Speaker #1
Salut !
- Speaker #0
Merci beaucoup de m'accueillir dans ton salon, je suis très contente de faire cet épisode avec toi aujourd'hui.
- Speaker #1
Un grand plaisir !
- Speaker #0
Pour commencer, est-ce que tu peux te présenter ?
- Speaker #1
Oui, donc je m'appelle Marion, je viens d'avoir 33 ans et j'habite à Lyon et j'ai créé Janina il y a deux ans et demi.
- Speaker #0
Est-ce que tu peux nous expliquer un petit peu qu'est-ce que c'est Janina ?
- Speaker #1
Oui, carrément. Donc Janina, c'est de la location de tenue éco-responsable pour des mariages. Je m'adresse à la fois aux invités d'un mariage et également aux futurs mariés pour leur mariage civil.
- Speaker #0
Trop cool. On va rentrer un peu dans le détail de cette entreprise et de Janina. Avant de commencer, il y a quelques années, tu as décidé de tout plaquer. Est-ce que tu peux nous parler un peu de ce que tu faisais avant, des études que tu as faites, de tes expériences professionnelles, si tu en as eu ? Oui.
- Speaker #1
Donc effectivement, c'est une reconversion, puisqu'avant je travaillais en finance, plus particulièrement en préservie. J'ai fait deux ans d'entreprise et puis quatre ans de cabinet de conseil. Et en 2022, j'ai décidé de quitter tout ça pour me lancer dans l'entrepreneuriat, pour avoir un travail qui répondait complètement à mes valeurs.
- Speaker #0
Ok, du jour au lendemain, tu t'es dit, je me lance et tu avais déjà l'idée, ou comment ça s'est fait en fait ?
- Speaker #1
Alors, ce n'est pas vraiment du jour au lendemain. Je pense que le cheminement a pris quand même un an, où je me suis dit, j'ai besoin de faire quelque chose qui est vraiment aligné avec mes valeurs, qui a du sens. Et dans mon travail que j'avais, ça ne me convenait plus. Et j'avais une vraie sensibilité à l'écologie. Je faisais vraiment attention à ma manière de consommer. Mais je sentais que ce n'était pas suffisant. J'avais vraiment envie de l'appliquer aussi au niveau professionnel. Donc, j'ai essayé de changer de voie, de travail, sauf que c'est quand même super dur quand on fait six ans dans un secteur, de se reconvertir sans reprendre une formation. Et du coup, en réfléchissant, je me suis dit, en cherchant ce que je pouvais faire, je me suis dit pourquoi pas l'entrepreneuriat où là, il n'y a pas vraiment de règles. On peut entre guillemets se lancer dans ce qu'on veut. Et là, pour le coup, je suis sûre d'avoir quelque chose complètement aligné. Donc voilà, le cheminement s'est fait comme ça. Et ensuite, sur l'idée. Je savais que je voulais proposer quelque chose qui permette de mieux consommer. Et très rapidement, j'ai pensé à la mode et à la location parce que c'est quelque chose que je connaissais, que personnellement je faisais. Je louais mes vêtements, donc je connaissais un peu tout l'aspect logistique de la location. Et j'étais beaucoup invitée à des mariages à ce moment-là. Et en fait, j'en suis rendue compte aussi avec des amis que trouver une tenue spécifique pour un événement qui sera porté qu'une seule fois, ça n'avait vraiment pas de sens. Et que ça pouvait devenir une contrainte alors qu'on était sur un événement très joyeux, très agréable. Donc c'est pour ça que je me suis dit pourquoi pas partir sur de la location pour de l'événement, pour du mariage. En sachant que ça n'existait pas sur Lyon, que c'était plutôt en ligne, qu'on pouvait louer. Et du coup il n'y avait pas cette possibilité d'essayer. Donc je me suis dit tentons ça à Lyon, on verra ce que ça donne. Trop cool.
- Speaker #0
On va rentrer un peu plus dans le détail de ton projet. projet et tu nous expliqueras un petit peu tout ce que tu proposes avec Janina après. Est-ce qu'avant de rentrer dans le détail, tu peux nous expliquer un peu du coup comment tu t'y es pris ? Et déjà, j'aimerais aussi savoir comment a réagi ton entourage quand tu leur as annoncé que tu partais finalement d'un boulot où tu avais un peu ta vie toute rasée avec j'imagine un bon salaire dans le conseil pour finalement rien ou quelque chose d'assez risqué ? Oui,
- Speaker #1
je peux peut-être répondre à cette question. Deuxième question, en premier, effectivement, la réaction de l'entourage, ça n'a pas été simple au début, notamment la famille qui ne comprend pas. Comme tu dis, avenir tout tracé, ça faisait quatre ans que j'étais dans la même entreprise où j'évoluais. Donc, ils ne s'y attendaient pas, d'autant plus que l'entrepreneuriat, je n'avais jamais évoqué cette idée. Enfin, même moi, je ne pensais pas un jour créer mon entreprise. Et donc, c'est vrai que ça a été assez difficile pour eux au début. également pour moi parce que c'est vrai que face à de l'incompréhension, ça nous fait vraiment douter. Mais pour le coup, je savais qu'il fallait que je change quelque chose, que je passe à autre chose. Donc, je restais quand même assez sûre de cette idée. Et puis en fait, ils ont très vite été rassurés dans le sens où je me suis mise rapidement en action en faisant un diplôme d'entrepreneuriat. Donc, j'ai repris un peu les études. et puis après il y a eu le premier événement où c'est devenu assez concret et où ils se sont dit bon bah elle sait ce qu'elle fait et puis en fait Son projet, il a du sens. Aujourd'hui, c'est mes premiers soutiens. Donc, il y a une phase un peu difficile au début, mais qui ne dure pas, heureusement. Et au final, sans eux, je n'en serais peut-être pas là aujourd'hui. Donc, pour ça, j'ai vraiment beaucoup de chance d'être bien entourée. Et comment j'ai commencé tout ça ? Alors, moi, comme j'étais spécialisée en finance, même si j'avais fait une école de commerce où on balaye pas mal de choses, je sentais quand même que j'avais pas mal de lacunes dans certains secteurs. certaines compétences qui manquaient, le commercial, le marketing, etc. Et du coup, c'était hyper important pour moi de me faire accompagner par un incubateur. Donc, comme je le disais, j'ai repris des études déjà d'entrepreneuriat pour me reformer. Et ensuite, j'ai rejoint un incubateur quatre mois ou cinq mois après le lancement pour m'aider à voir un peu toutes les étapes de création d'entreprise, par où on commence et puis aussi affiner l'idée parce que c'est vrai que... On part avec une idée au début qui évolue énormément et c'est grâce à ces rencontres qu'on peut aussi aller dans le droit chemin et pas s'éparpiller en voulant tout faire et toucher tout le monde. Donc, trouver un incubateur, ça a été la priorité. Et là, encore aujourd'hui, je suis accompagnée. Donc, aucun regret par rapport à ça. Trop bien.
- Speaker #0
C'est vrai qu'aujourd'hui, il y a beaucoup de... Enfin, toutes les startups qui se lancent se font accompagner ou celles qui réussissent. En tout cas, souvent, il y a eu un accompagnement derrière. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu comment ça se passe ? Il faut avoir un projet qui est déjà bien défini. Est-ce qu'il y a un concours ? Est-ce que tu peux nous dire un peu, est-ce qu'il y a des incubateurs qui sont spécialisés aussi dans tel ou tel secteur ? Et tu recommanderais d'aller dans un incubateur qui est spécialisé dans le secteur dans lequel tu as envie de te lancer ou quelque chose de plus généraliste ? Comment ça marche ?
- Speaker #1
Alors, je ne connais pas forcément tous les incubateurs, mais je sais qu'effectivement, tu en as certains qui sont plutôt spécialisés dans un secteur. Tu en as qui sont entièrement féminins. Oui. T'en as, moi, le mien, c'était avec l'Université de Lyon. Donc voilà, t'as pas mal de différences. Je sais aussi qu'il y a certains qui regardent ton chiffre d'affaires, le potentiel de chiffre d'affaires. Et je crois même qu'il y a des parts qui sont prises, etc. Donc, c'est très, très varié. Moi, en fait, j'ai été dans cet incubateur-là parce que je vais rencontrer quelqu'un qui en faisait partie, qui m'en a parlé. Et je me suis dit, incubé dans une université, c'est quelque chose qui me parle bien aussi. Où il n'y avait pas de... Il n'y avait pas vraiment de critères où on n'était pas... Ils ne regardaient pas du tout cette histoire de chiffre d'affaires, notamment. Donc, moi, c'est quelque chose que je me suis dit, c'est peut-être plus porté sur l'humain et c'est ce que je recherchais.
- Speaker #0
Puis, tu étais au tout début. Toi, tu n'avais peut-être pas encore de chiffre d'affaires à montrer,
- Speaker #1
quoi. Non, clairement pas. Alors, ce qui est pas mal, en fait, pour répondre à ta question sur est-ce qu'il faut qu'il y ait une idée, un projet à l'outil, etc. Moi, dans mon incubateur, il y avait la promotion Start et Up. Donc, forcément, tu candidates à la Start au début. Et alors... Tu ne peux pas venir juste avec une idée que tu as eue hier et tu dis que ça pourrait être chouette. Mais on ne te demande pas non plus d'avoir déjà des clients. Enfin, voilà, c'est vraiment... On reste au stade de l'idée. Mais il faut que déjà, toi, tu sois convaincue par ton idée. Est-ce que d'où elle vient ? Est-ce que tu es passionnée ? Est-ce que tu as déjà un peu testé... Enfin, pas testé le marché, mais voilà. Est-ce que tu t'es quand même un peu renseignée ? Et puis, en fait, ce qu'ils te demandaient aussi, c'est qu'est-ce que tu attends d'un incubateur et qu'est-ce que tu as à apporter ? parce que l'idée d'un incubateur c'est au-delà de recevoir effectivement des formations c'est aussi le côté entraide entre incubés, même si on a des entreprises complètement différentes si t'es pas là pour dans une optique d'aider les autres de recevoir autant de données bah ça fonctionne pas en fait autant rester chez toi seul et travailler sur ton projet dans ton corps donc sachez que c'était un critère qui était hyper important et il sélectionnait autant sur le projet que sur la personne. Ce que je trouve très chouette parce qu'on avait une promo super, on s'entendait super bien. Après, ça, c'était le premier incubateur pendant deux ans. Et là, actuellement, je suis dans un incubateur qui est plus spécialisé puisqu'on est focalisé sur l'économie circulaire. Et pour le coup, je trouve ça trop chouette aussi parce que je trouve ça bien d'avoir fait les deux. Parce que là, je me retrouve avec des projets, alors rien à voir avec la mode, pas forcément, enfin, c'est pas d'autres projets de location ou quoi. Il y a des projets dans le bâtiment, dans le vin, enfin, on est vraiment sur des choses très différentes, mais toutes portées avec une valeur, une aspiration commune, qui est l'économie circulaire. Et c'est encore, je trouve ça hyper enrichissant. On peut aussi apprendre des autres projets. Et c'est super, franchement. Du coup, pour avoir testé les deux, les deux sont très bien. Et je ne dis pas qu'il faut forcément faire les deux, mais en tout cas, moi, je suis vraiment... Je trouve avoir beaucoup de chance d'avoir pu trouver ces deux incubateurs-là et d'être accompagnée.
- Speaker #0
J'aimerais qu'on parle un petit peu du coup de Janina. Tu nous disais que c'était une entreprise qui avait pour vocation de louer des robes de mariée et des robes aussi pour les convives. Est-ce que tu peux nous en dire un peu plus sur ton projet ?
- Speaker #1
Oui, clairement. Donc effectivement au début j'avais lancé le projet plutôt pour des événements et puis très rapidement je me suis rendu compte que c'était vraiment le mariage le point de douleur donc je m'adressais uniquement aux invités donc ce que je leur proposais c'était de venir essayer donc j'ai commencé chez moi, l'essayage se faisait chez moi, je leur disais de venir, elles prenaient rendez-vous pour une heure et puis elles essayaient les tenues et puis en fait si une tenue leur plaisait, elles la louaient pour la date de leur événement. pendant 5 jours. Donc, l'idée, c'est vraiment de couvrir l'événement pour que ce ne soit pas non plus le rush. Donc, moi, je livrais la tenue deux jours avant l'événement, puis elle la ramenait un jour après l'événement. Donc, c'est un projet très local, puisque les sillages se font à Lyon. Je livre sur Lyon. Je ne suis pas véhiculée, donc je ne peux pas livrer trop loin non plus. Après, il y a la possibilité d'envoyer par colis aussi, parce que je peux avoir des clientes lyonnaises, mais qui ne font pas leur mariage à Lyon. Donc, on a aussi des colis réutilisables. avec une entreprise au pop-up qui est sur Lyon et qui est aussi très chouette. Et donc voilà, elle profite de l'événement avec la tenue. Puis ensuite, lorsqu'elle la ramène, elle part chez le pressing. Et comme ça, la tenue peut être reportée si besoin le week-end suivant. Donc l'idée, c'est vraiment de dire qu'on n'achète plus une pièce pour une seule fois, mais qui peut être portée par plusieurs personnes. Parce que clairement, la durée de vie d'un vêtement, normalement, ce n'est pas un jour. Donc, en plus, je dis un jour, mais c'est quelques heures. Mais voilà, avant d'être abîmée, les tenues peuvent être portées vraiment plusieurs fois. Et vu qu'il y a le pressing, en fait, ça permet aussi de prendre soin des tenues et de ne pas les retrouver dans un mauvais état au bout de deux locations. Donc, voilà.
- Speaker #0
Au premier abord, moi, je me dis le mariage. tu as un peu ce côté aussi symbolique, je garde ma robe, je la ferai essayer à ma fille quand elle aura l'âge d'essayer une robe. Est-ce que tu n'as pas eu ce frein ? Comment tu t'es assurée qu'il y allait vraiment avoir un marché et qu'il y a des personnes qui seraient vraiment des femmes qui seraient prêtes à louer leur robe plutôt que l'acheter ?
- Speaker #1
Oui. Au début, vu que je m'adressais qu'aux invités, je n'avais pas du tout pensé au marié parce qu'effectivement, moi, j'étais restée un peu sur ce côté symbolique de la robe de marié où tu as déjà... un beau budget, donc tu peux encore mettre 2000 euros dans une robe, c'est ce qui se fait beaucoup. Donc je l'avais pas trop envisagé. Les invités, je me disais, c'est vrai que parfois, si c'est la famille, t'as peut-être envie de garder la robe parce que ça te rappelle un beau souvenir. Mais dans la réalité, quand t'arrives proche de la trentaine, tu peux avoir beaucoup de mariages par an. Et en fait, c'est un énorme budget. Au-delà de l'aspect écologique, il y a quand même un aspect économique qui est hyper important. Plus, j'en ai pas parlé, mais il y a cette histoire de thème, où parfois il y a un thème imposé, on n'a pas forcément la tenue dans sa carrière.
- Speaker #0
Oui, je n'ai pas tout sablé en jaune, en fait, tu ne pourras pas reporter ta tenue a priori au prochain mariage.
- Speaker #1
Non, c'est ça, et puis ce n'est pas si simple de trouver une tenue. Moi, pour avoir déjà eu un thème dans un mariage, tu fais la tournée des magasins, parce que ce n'est pas des magasins spécialisés en plus dans le mariage. Donc là, au-delà de la location, on propose quand même un service où tu n'as que des robes habillées, et puis on essaye de balayer un peu tous les thèmes. Donc, c'est ça. tu as quand même plus de chances de trouver une tenue. Et alors, pour les mariés, en fait, comment ça s'est fait ? C'est par une rencontre d'une personne qui m'a dit « Mais tu ne fais pas ça pour les mariés, parce que moi, là, j'ai eu mon mariage civil, et en fait, ça m'a saoulée d'acheter une tenue pour quatre heures à la mairie. En plus, j'avais déjà ma tenue principale, donc j'ai dû acheter deux tenues. » Et en fait, je ne l'avais jamais envisagée avant.
- Speaker #0
Ça ne t'était même pas...
- Speaker #1
En fait, déjà n'étant pas mariée, je n'avais pas forcément en tête que la mairie n'était pas le même jour. Mais c'est vrai que quand on habite dans des grandes villes, généralement, on se marie dans son arrondissement. Et puis après, le mariage, il peut être plutôt dans la ville d'origine ou pas forcément à Lyon. Et du coup, il y a beaucoup de cas où les mariés ont besoin de deux tenues. Et c'est vrai que sur cette tenue-là pour la mairie, il n'y a pas cette symbolique-là. On est sur une tenue beaucoup plus simple. mais qui est quand même difficile à reporter parce qu'elle est blanche et non en fait du coup les mariées elles sont hyper intéressées parce qu'elles économisent sur la deuxième tenue et ça évite aussi d'acheter une tenue, de la remettre sur Vinted derrière,
- Speaker #0
on enlève un peu toute cette logistique là qui peut être un peu pénible de ce que j'entends c'est qu'il y a un aspect écologique en effet, éco-responsable dans ton projet mais aussi économique est-ce que tes clientes c'est des personnes qui sont déjà conscientes, qui consomment tu vois, qui essaient de consommer moins qui achètent moins ... Ou est-ce que tu t'adresses à tout type de personnes et il y a des personnes qui se disent dans mon quotidien, je consomme beaucoup, mais là, par contre, pour le mariage, ça a quand même encore plus de sens de louer parce qu'en effet, je vais porter la tenue que quelques heures.
- Speaker #1
Oui. Moi, je pensais que l'aspect écologique qui est clairement l'ADN de mon projet serait la raison principale. En fait, pas tant. Alors, je ne dis pas que c'est des personnes qui surconsomment ou quoi, parce que clairement pas. Il faut quand même avoir un intérêt. Oui. un petit peu quoi, ou que ça parle en fait, mais je me suis rendue compte que mes clientes n'avaient jamais loué avant. Alors que moi, je pensais avoir des personnes qui louaient déjà pour le quotidien et qui disaient « Oui, je suis déjà convaincue, je vais louer pour un mariage » . Et en fait, non, c'est des personnes qui veulent tester, qui tombent dessus et qui disent « Ah bah oui, en fait, ça a du sens de louer une tenue pour un mariage » . Et qui sont aussi dans une prise de conscience de se dire « Je fais attention à ma manière de consommer, mais c'est vraiment un plus » . Je ne sais pas. Après, je ne leur demande pas forcément. Moi, quand elles me disent, c'est plutôt, je fais attention à ma manière de faire ce que j'achète pour manger, l'alimentation, les transports, etc. Mais c'est vrai que pour les vêtements, les personnes ne me disent pas spécialement.
- Speaker #0
Alors que c'est une des industries qui est la plus polluante. Est-ce que tu as quelques chiffres à nous donner ? Oui.
- Speaker #1
C'est ça, c'est la deuxième industrie la plus polluante. Et puis, en fait, c'est au-delà des... hyper polluants, c'est au niveau social où c'est aussi catastrophique. Où on nous habitue à de l'ultra, alors de la fast fashion, mais là on est sur de l'ultra fast fashion de plus en plus, où c'est fait super loin, super mal. Vraiment, ça coche toutes les mauvaises cases au niveau social et environnemental. Et ça coûte rien, en fait. Mais ça, c'est... On peut pas en vouloir aux personnes qui disent la mode est corresponsable, ça coûte cher. C'est normal de penser ça, parce qu'on a toujours été habitués à des choses pas chères. En fait, on oublie le vrai coût qu'a un vêtement. En fait,
- Speaker #0
si tu le rapportes au nombre de fois que tu le portes, en effet,
- Speaker #1
le coût au port,
- Speaker #0
finalement, d'acheter un truc plus qualitatif qui va durer dans le temps, est sûrement peut-être plus intéressant que d'acheter un truc que tu vas porter trois fois. J'avais vu sur ton site que tu marquais qu'il y avait 68% des vêtements de dressing qui n'étaient pas portés. C'est ça.
- Speaker #1
Enfin,
- Speaker #0
clairement, j'y crois vraiment à ce chiffre. En fait,
- Speaker #1
on porte toujours la même chose. Exactement. Là, on parle pour du quotidien. Donc, imagine. pour des mariages.
- Speaker #0
C'est encore plus vrai.
- Speaker #1
En fait, tu vois, je n'avais pas faim de faire les stats. C'est aberrant. Non, non, mais c'est ça, c'est aberrant et c'est difficile de changer parce que tout est à portée de main, pas très cher, etc. Et puis, je trouve que la mode, il y a aussi ce côté de se sentir bien.
- Speaker #0
C'est une représentation sociale.
- Speaker #1
Et en plus, il y a aussi ce côté-là. Donc, ouais, en fait, la location permet vraiment de... Au-delà de l'aspect écologique, il y a l'aspect économique qui est hyper important, mais il y a aussi le côté de se sentir bien. C'est vrai que les essayages durent longtemps. J'ai souvent des clientes qui n'ont jamais porté de robe auparavant. Pour un mariage, elles se disent « je veux quand même envie de tester » . Et elles ne prennent aucun risque à louer parce que de toute façon, elles auront essayé au préalable dans un environnement plutôt sain. On n'est pas dans une boutique où on prend vraiment ce temps-là pour essayer. et elles ne gardent pas la tenue. Donc, il n'y a pas cette charge un peu mentale de se dire mes placards sont déjà pleins et je remets ça en plus. Et je sais pertinemment que je ne leur porterai pas parce que je ne porte pas de robe au quotidien.
- Speaker #0
Oui, carrément. Est-ce que tu peux nous expliquer un peu du coup comment ça fonctionne ? Moi, j'ai un mariage dans six mois. Je vais sur le site de Janina. Quelle est ton offre ? Comment tu arrives à proposer plusieurs robes et comment tu t'assures qu'elles sont disponibles aussi au moment où la personne va se marier ? comment ça marche ? Est-ce que tu peux nous expliquer un peu le parcours client de A à Z ?
- Speaker #1
Donc effectivement, tu as parlé du site, en fait on fait régulièrement des shootings photos pour montrer les tenues puis aussi un peu dans des conditions avec des modèles super chouettes à chaque fois, ce qui nous permet d'avoir quand même pas mal de photos en ligne pour voir déjà un peu l'univers proposé, le style bien montrer que c'est du mariage civil tu trouveras pas ta robe de mariée Chez Janina, pour montrer que c'est bien mariage civil. Dans un premier temps, tu vas sur le site, tu découvres un peu ce qu'on fait, tu peux repérer des tenues. Ensuite, il y a l'essayage. Je n'en ai pas encore parlé, mais pour les mariés, j'ai un partenariat avec la SEV qui est un dépôt-vente de robes de mariée de seconde main. Enfin, un showroom de robes de mariée de seconde main. D'ailleurs, si vous cherchez une robe de mariée, vous pouvez aussi trouver là-bas. C'est de la seconde main. Pareil, le concept est super. ça évite encore de garder sa robe chez soi et d'en faire profiter à d'autres et donc la personne la future mariée vient essayer donc pareil il y a une heure d'essayage alors là en plus on est accompagné par une vraie professionnelle du mariage moi je n'ai pas forcément ces compétences là mais là on est sur une personne qui a créé déjà son entreprise il y a quelques années et qui voit des mariés régulièrement et qui sait vraiment bien les conseiller sur les modèles. Donc ça, c'est vraiment chouette. À chaque fois, les essayages sont vraiment agréables. Et donc la personne, ensuite, elle repère des tenues et elle est en contact avec la SEF qui revient vers moi pour dire « Voilà, il y a ces robes-là qui ont été repérées. » Moi, comme ça, ça me permet de confirmer si les tenues sont disponibles ou pas.
- Speaker #0
D'accord.
- Speaker #1
Généralement, les mariés, quand même, s'ils prennent bien à l'avance, c'est arrivé que les tenues soient déjà louées, mais ça reste assez rare. Donc voilà, moi je leur dis si la tenue est disponible et si elle l'est et que la personne veut la louer. Ensuite, on a un contrat de location avec un peu les conditions générales, parce que mine de rien, on ne connaît pas trop comment ça fonctionne. Tout ce que j'ai expliqué, cette partie un peu logistique, elle est expliquée dans ces conditions-là.
- Speaker #0
Oui, parce que ça doit coûter... Enfin, c'est un aspect hyper important dans ton business model, la partie logistique, parce qu'il faut laver la robe après. pris l'utilisation, il faut la livrer aussi à la personne si elle ne se marie pas sur Lyon par exemple. Et c'est souvent des articles qui prennent de la place, qui sont fragiles. Donc ça c'est un point important aussi.
- Speaker #1
La logistique c'est un peu le nerf de la guerre dans la location et au final quand tu es dans la location, ton métier c'est ça. C'est travailler dans la logistique parce que comme tu dis, il y a la livraison, il y a le pressing, il y a le stock, il y a tout ça à gérer. Après, la mariée a réservé la tenue, elle a fait le paiement et puis elle a sa livraison deux ou trois jours avant, généralement, son mariage pour plus de tranquillité.
- Speaker #0
Ok, trop bien. Et du coup, ça coûte combien de louer une robe de mariée en moyenne ? Généralement,
- Speaker #1
c'est à peu près 35% de la valeur d'une tenue, sachant qu'on est sur des pièces éco-responsables, donc les tarifs d'achat. commence plutôt entre 100 et ça peut aller jusqu'à 600 700 euros quoi bon 100 euros au final on a enfin c'est un peu rare quand même qu'on ait des pièces à 100 euros c'est un peu plus et du coup les locations ils peuvent commencer à 50 60 euros et monter jusqu'à 250 pour une pièce sachant que généralement nous loue des ensembles un pantalon un haut ou une jupe un haut parfois même la veste ok Mais en moyenne, on est plutôt sur 200, 300 euros l'allocation.
- Speaker #0
Et comment tu sélectionnes tes fournisseurs ? Sur quels critères ? J'imagine qu'il y a la partie éco-responsable, comme tu disais.
- Speaker #1
Là, c'est exactement ça. Moi, je voulais... Enfin, je voulais, je veux, toujours, je travaille avec des marques éco-responsables. Qu'est-ce qu'on met dans éco-responsable ? Pour moi, il y a trois critères. Au-delà de mon entreprise, mais même au quotidien, qu'est-ce que je regarde ? C'est... déjà un peu les engagements de la marque, est-ce qu'on est sur 1000 collections par an ? Voilà, il n'y en a pas 1000, mais je veux dire, est-ce qu'on est tout le temps en train de sortir des nouvelles collections ou pas ? Parfois, il y a de la précommande, enfin voilà, ce genre d'initiatives qui permettent de consommer un peu différemment. Après, il y a bien sûr le lieu de production. Donc moi, ce n'était pas entendable de... Même si la location, c'est éco-responsable, je ne me voyais pas aller acheter des pièces fabriquées en chine. pour ensuite les louer. Enfin, ça n'a pas de sens. Donc, le lieu de production, déjà, qu'il soit bien indiqué, parce que s'il n'est pas indiqué, c'est que ça ne va pas. Mais bon, là, ça rentre aussi dans les engagements de la marque, de la transparence. Donc, c'est Europe maximum, mais j'ai quand même beaucoup de Made in France, finalement. C'est vraiment chouette. Il y a quand même de plus en plus de marques qui sont lancées sur de la mode responsable, peut-être aussi depuis le Covid, je pense. Et en fait, le troisième axe, effectivement, c'est les matières. Donc moi, dans un monde idéal, je voulais soit de l'upcycling, soit des matières naturelles. Donc au début, j'avais acheté notamment des robes en lin. Et puis en fait, très rapidement, on me disait, mais le problème du lin, c'est que ça se froisse très vite. Et du coup, sur les photos, ça va pas. Et c'est ça. Et en fait, j'ai dû renoncer, entre guillemets, à avoir des matières éco-responsables. Alors, j'ai un petit peu d'upcycling quand même. Mais en fait, c'est super dur de cocher les trois cases. Donc, sur l'aspect matière, c'est moins bien.
- Speaker #0
On a déjà deux sur trois. Et en plus, tu fais l'allocation. C'est déjà mieux que rien.
- Speaker #1
En fait, c'est ça où tu ne fais rien. Donc, je me suis dit, je ne vais pas renoncer à ce projet juste parce que je ne coche pas les trois cases. Et puis, après, c'est de la seconde main. Donc, je me dis, les tenues durent plus longtemps. Donc, c'est OK. Mais c'est vrai que c'est un bon point, ce que tu as dit, parce que c'est quasiment impossible d'avoir de la tenue habillée
- Speaker #0
dans des matières naturelles ou très peu est-ce qu'il y a beaucoup de quels sont tes concurrents principaux est-ce qu'il y a des personnes qui sont vraiment sur le même positionnement que toi et on entend aussi un peu plus parler des marques un peu traditionnelles qu'on entend, les marques les plus connues de vêtements qui se mettent à la location est-ce que ça aussi c'est des concurrents directs ou toi le fait que tu sois spécialisé sur vraiment le mariage finalement ils te font pas beaucoup d'ombre enfin qui sont tes concurrents principaux ?
- Speaker #1
Alors déjà, moi, je dirais que plus il y a d'entreprises qui font de l'allocation, mieux c'est. Parce que là, en fait, l'urgence, entre guillemets, c'est de faire connaître l'allocation. Quand j'en parle, c'est super bien reçu et les gens se projettent, mais c'est encore tellement peu connu, tellement peu développé. Et donc, c'est pour ça que même s'il y a demain, il y a dix entreprises qui se lancent dans la location, en vrai, c'est super.
- Speaker #0
Tu ne les vois pas comme des concurrents parce qu'en fait, ce qui te porte dans ce projet, c'est le sens.
- Speaker #1
Plus il y en a,
- Speaker #0
mieux c'est.
- Speaker #1
C'est ça, en fait, c'est le sens. C'est de développer vraiment ce mode de consommation qui est encore très peu connu. Donc, je me dis, s'il y a de plus en plus d'entreprises qui se lancent dans l'allocation, c'est super. Après, il n'y en a pas tant. Les principales concurrentes, c'est souvent des femmes quand même. C'est plutôt des sites en ligne. Alors, le plus gros aujourd'hui, il y en avait des plus gros, mais malheureusement, il y en a beaucoup qui arrêtent aussi. Je pense qu'il y a un effet aussi. Alors, c'est des personnes qui s'étaient lancées avant le Covid. Donc, il y a eu un gros trou de trésorerie déjà avec le Covid. Et il y a aussi, je pense, de l'épuisement au bout d'un moment. Comme je disais, il y a beaucoup de logistique quand même. En tout cas, les retours qui sont faits souvent, c'est ça. Mais aujourd'hui, le plus gros, c'est le closet. Moi, j'étais cliente chez eux quand j'étais à Paris. En fait, c'est tout en ligne. À l'époque, moi, c'était pour du quotidien. Tu recevais trois pièces et tu pouvais renouveler tant que tu voulais. Mais ils n'étaient pas forcément sur l'événement, le mariage. Sauf que là, je crois que ça fait un an qu'ils ont... que cette offre a été lancée de locations courte durée comme moi donc ça ça peut être un concurrent mais en vrai moi je me dis pas tant dans le sens où tu peux pas essayer et pour du quotidien c'est peut-être ok mais c'est une événement et là je te parle pas des robes de mariée je te parle que invité en plus donc tu vois même pour une invitée t'as quand même envie d'essayer ta robe quoi donc après voilà à Paris il y a quelques showrooms mais bon bah c'est pas sur Lyon donc pareil je considère que c'est pas vraiment de la concurrence directe Et sur Lyon, il y a les débraillés. Alors pareil, il y a le concept hyper chouette. Elles ont un magasin dans les pentes de la Croix-Rousse. Mais elles ne sont pas spécialisées mariage. C'est vraiment plus du quotidien. Elles font de la location. Tu as aussi la possibilité d'acheter les pièces en seconde main. Donc tu peux trouver des très belles tenues, des très belles robes pour les invités aussi. Mais forcément, tu as moins de choix puisqu'elles ne sont pas spécialisées. Donc voilà, c'est une concurrence, mais encore une fois, pas tant. et par contre sur du mariage civil non ça n'existe pas enfin pas à ma connaissance peut-être en ligne mais en tout cas Lyon non et même Paris même des entreprises qui font que du mariage civil il y en a quelques-unes mais il n'y en a pas tant donc c'est pour ça que encore une fois c'est pas moi qui ai eu cette idée c'est plutôt suite à une rencontre mais en fait je me suis dit c'est super parce que Aujourd'hui, ça n'existe pas. Et ce que font beaucoup les mariés, c'est acheter une tenue mariage civile et la revendre sur Vinted.
- Speaker #0
Donc, on est sur de l'achat-revente.
- Speaker #1
C'est ce que j'allais dire. Est-ce que dans la partie concurrence, il n'y a pas la partie occasion finalement ? Achat d'occasion secondaire, oui.
- Speaker #0
Effectivement. Alors, pour les invités, je pense que c'est une concurrence directe avec Vinted parce qu'il y a beaucoup de choix sur Vinted. Avec des mots-clés, tu arrives à trouver des belles choses. Mais il y a encore cet aspect de ne pas pouvoir essayer qui est quand même un peu compliqué. Et les mariés, En tout cas, mes clientes, elles me disent, en fait, moi, j'avais plutôt pensé à acheter quelque chose de neuf et le revendre derrière. Parce qu'il y a aussi ce côté rebond de la seconde main qui est, j'achète un truc et je me dis, bon, c'est pas grave si je m'en lasse parce que je le revendrai.
- Speaker #1
Oui, mais tu achètes quand même un truc neuf que tu vas posséder quelques œuvres.
- Speaker #0
Mais c'est ça. Mais en fait, c'est pour ça que ce n'est pas tout à fait OK, mais c'est...
- Speaker #1
L'impact est moins important, selon toi.
- Speaker #0
C'est ça. Au-delà du mariage, je pense que beaucoup de personnes se rassurent de cette manière en se disant « je peux acheter ça, de toute façon, au pire, ça finira pas à la poubelle, je leur rendrai, je lui donnerai une seconde vie » . Et ça, c'est un peu le mauvais côté, notamment de Vinted, de la masse, où on se rassure de cette manière. Mais du coup, c'est vrai que c'est pas super.
- Speaker #1
Mais j'imagine que toi aussi, ce que tu proposes avec ton service de location, c'est aussi un... moment chaleureux, tu m'as dit que t'accueillais tes clientes dans ton salon, là on est dans ton salon c'est super agréable, c'est super joli c'est hyper lumineux, tu fais une petite installation tu m'expliquais, t'as aussi ce côté un peu service, tout à fait qui va avec ton offre quoi,
- Speaker #0
tout à fait pour les invités effectivement on prend le temps il y a le côté service et conseil et puis les essayages ils durent une heure alors que les personnes essayent pas 50 tenues mais c'est parce qu'elles sont aussi curieuses d'en savoir plus sur le projet donc à chaque fois c'est plutôt un moment d'échange et puis moi ce que je leur dis toujours c'est prenez le temps de réfléchir on n'est pas là pour forcer à louer donc ça aussi je pense que c'est apprécié de la part de mes clientes qui disent en plus elles me laissent le temps, on prend des photos aussi pour demander à leurs amis etc donc on prend aussi ce temps là et pour les mariées comme je te disais elles sont reçues dans un showroom qui est juste magnifique où elles sont accompagnées et puis elles sont reçues par vraiment une experte du mariage. Donc là aussi, je pense que j'y suis pas, mais je suis sûre à 100% qu'elle passe un très très bon moment.
- Speaker #1
Je pense que c'est important. Je me suis pas mariée, donc je sais pas, mais j'imagine que le moment de l'essayage de la robe, c'est un truc que tu garmentais toute ta vie. J'en pense. Ok, trop bien. Si on rentre un peu plus dans le business model de ton entreprise, ce que tu disais, c'est que le prix des robes varie, mais en moyenne c'est à partir de 50 euros, une robe. Jusqu'à, je sais pas, 300, 400 euros, je n'en sais rien. Et toi, du coup, quels sont tes coûts ? J'imagine qu'il y a le pressing, le transport. Est-ce qu'aujourd'hui, c'est une activité qui est rentable ? Est-ce que tu peux nous détailler un peu ça ?
- Speaker #0
Donc, effectivement, en fait, tu as l'achat de la tenue. Ensuite, une tenue, pour être rentabilisée, il faut qu'elle soit portée quatre fois.
- Speaker #1
D'accord.
- Speaker #0
Là, tout de suite, on voit bien l'enjeu, la difficulté de l'allocation puisqu'on n'est pas sur de l'achat-revente ou de marge. C'est un modèle qui est très compliqué et qui nécessite beaucoup de volume. Sauf qu'on ne pousse pas à la consommation. De toute façon, même si on voulait pousser à la consommation, s'il n'y a pas de mariage, il n'y a pas de besoin. C'est ça la particularité de l'allocation et aussi ce qui fait que beaucoup d'entreprises arrêtent. et moi pour être honnête aujourd'hui j'en vis toujours pas et j'ai même repris un travail à côté donc je peux pas je vais pas dire que si vous voulez gagner beaucoup d'argent dans la location parce que c'est compliqué je pense qu'un jour je pourrais en vivre il faudrait pour ça se développer aussi dans d'autres villes je pense qu'une seule ville c'est pas suffisant mais une fois que t'as accepté le fait que c'est pas enfin qu'il faut ... beaucoup de volume, beaucoup de développement pour en vivre et que c'est nécessaire peut-être de travailler à côté, c'est OK. Moi, c'est quelque chose qui ne me dérange pas plus que ça.
- Speaker #1
Oui, ce n'est pas pour ça que tu as commencé ce projet. C'était vraiment plus pour le sens, pour l'impact.
- Speaker #0
C'est ça. En fait, moi, je me dis que chaque location est une victoire. Donc, à partir de ce moment-là, c'est ce qui me pousse à continuer. Et même si je ne deviendrai pas riche, ce n'est pas l'objectif, ce n'est pas grave parce que... chaque location évite un achat et du coup c'est trop bien.
- Speaker #1
Si tout le monde pouvait penser comme ça...
- Speaker #0
En tout cas, rien n'est parfait, mais en tout cas, moi, c'est ce qui me motive et c'est ce qui m'a poussée à me lancer dans tout ça. Donc effectivement, c'est ce qui me fait continuer. Et donc pour revenir sur les coûts, il y a l'achat, ensuite il y a effectivement la livraison ou si tu envoies par la poste, il y a des frais de livraison. Et puis le pressing, effectivement, c'est quelque chose qui est pour moi indispensable. Je ne pouvais pas imaginer laver les vêtements moi-même. En toute façon, c'est des pièces quand même. assez particulière, souvent c'est du lavage à la main, notamment pour les mariés. Donc voilà, c'était très important de passer par un prestataire et par quelqu'un qui a l'expertise. Donc il y a aussi les frais de pressing, et voilà, c'est à peu près tout. Après, tu as bien sûr tout l'aspect communication, je te parle des photos, le site internet, etc. Mais en tout cas, dans les charges, on va dire, variables.
- Speaker #1
Donc aujourd'hui, ton entreprise est rentable ou pas forcément ?
- Speaker #0
Mon entreprise, financièrement, on est au point mort. C'est-à-dire que ça ne me coûte plus d'argent. Donc mes locations me permettent vraiment de payer les frais fonctionnels. En revanche, je ne me dégage pas de salaire.
- Speaker #1
Mais ça viendra.
- Speaker #0
Oui, et puis en fait, avant de me lancer dans l'entrepreneuriat, je connaissais peu. Et on entend beaucoup de success stories. Tu vois, on parle des start-up nations, etc. On a l'impression que les gens sont riches, en fait. Tu as des gens qui veulent créer une entreprise parce qu'ils se disent que c'est comme ça qu'ils vont s'enrichir. Alors, bien sûr, ça existe. Mais je me suis très vite rendue compte, en rejoignant des réseaux d'entrepreneurs, que beaucoup de gens travaillaient à côté. Alors, au début, tu as l'État, tu as le chômage qui t'aide, etc. Mais c'est vrai que passé deux ans, tu n'as plus d'aide, ce qui est normal aussi. Et en fait, je ne savais pas. Je me disais, comment font les personnes ? En fait, elles se rémunèrent forcément. Et non, en fait, beaucoup de personnes travaillent à côté. Et une fois que tu sais ça, je trouve que ça t'enlève aussi un poids où tu dis, c'est ça la réalité des choses. Et si toi, dans deux ans, tu n'en vis pas et que soit tu décides d'arrêter ou soit tu décides de trouver un travail pour continuer, c'est OK.
- Speaker #1
Mais merci beaucoup de le spécifier parce qu'en effet, moi aussi qui suis intéressée par l'entrepreneuriat depuis longtemps, avec les podcasts, avec Instagram et les réseaux sociaux, en fait, tu as l'impression qu'en effet, avec l'entrepreneuriat, tu vas devenir millionnaire en trois mois. C'est un peu ce qu'on te fait croire. Et j'aimerais aussi, à travers ce podcast, qu'on remette un peu, en interrogeant des gens, qu'on voit un peu finalement les coulisses de ça et qu'en fait, le milieu des startups, tu en as aussi énormément qui plantent et toi, tu es encore là. Deux ans après, c'est déjà énorme. par rapport à plein d'autres entreprises, donc bravo pour ça. Mais trop bien que tu le spécifies, parce que je pense que c'est important de montrer que ce n'est pas que des success stories, et en plus, que si tu as envie de devenir riche, ce n'est peut-être pas la meilleure voie. Il vaudrait peut-être mieux rester en conseil si ton objectif,
- Speaker #0
c'était de réussir. Mais c'est vrai que c'est peu connu. Tout à l'heure, on parlait de comment mon entourage a vécu les choses, et en fait, ce qui a été dur au début, alors là, c'est plus de la part d'amis, c'est que... Très vite, les gens me disaient « Alors, tu fais combien de chiffres d'affaires ? Tu fais quoi de tes journées ? » Des choses comme ça.
- Speaker #1
Ce n'est pas ça qui m'intéresse.
- Speaker #0
Au début, tu ne sais pas et ça te met une pression de dingue parce que c'est normal qu'au début, ça ne fonctionne pas trop. Déjà, personne ne te connaît. Tu fais un compte Insta et tout le monde est au courant. Il y a du chemin avant d'être un peu connu et avant qu'on tombe sur ton site. Malgré rien, il y a beaucoup de référencements à faire. Mais c'est vrai qu'au début, on me disait... Il y a quelques personnes qui me disaient tout le temps ça. Et un jour, je leur ai dit, mais arrêtez de dire ça parce que ce n'est pas ça, la réalité. On ne peut pas parler de chiffre d'affaires en chiffre d'affaires dès le début. Les gens qui se lancent dans le B2B, ils ont besoin de peut-être un gros client pour faire un beau chiffre d'affaires. Mais avant de le trouver, ce client, c'est aussi hyper difficile. Ça peut prendre une année. Le B2C, c'est pareil. Ce n'est pas si facile. Et c'est pour ça que je voulais aussi le dire là parce que... Bah moi, je savais pas que ça allait être difficile. Enfin, t'attends peut-être à faire du chiffre d'affaires très rapidement, mais en tout cas, dans la réalité, pas tant, et c'est pas grave.
- Speaker #1
Ouais, mais en fait, je pense que si t'es encore là aujourd'hui, c'est parce que t'as trouvé aussi un projet qui te porte, qui te passionne profondément. Si le projet fait pas trop de sens pour toi, et qu'en plus, tu vois que t'as pas beaucoup de revenus avec, que tu fais pas de chiffre d'affaires, que tu peux pas montrer tout de suite une réussite, bah en fait...
- Speaker #0
tu lâches l'affaire ouais clairement c'est ça mais effectivement c'est à quel point t'es motivée et puis encore une fois la première année c'est l'année où tu tu découvres aussi t'apprends parce que bah en fait t'apprends tous les jours mais il y a plein de choses que tu maîtrises pas donc il y a aussi cette phase de formation qui est hyper importante et qui du coup te permet moins d'être dans la phase très commerciale à la recherche des clients donc voilà il n'y a aucune inquiétude à avoir la première année si ça avance doucement quoi oui chaque chose dans son temps oui c'est vrai
- Speaker #1
Trop bien. Si on revient un peu sur Janina et l'offre que tu proposes, est-ce que dans le contexte actuel, on est toujours en train de plus en plus digitaliser les choses ? Est-ce que toi, tu vois une opportunité dans ton activité potentiellement à digitaliser, à faire des essais virtuels ? Comment tout ça va impacter, toi, ton offre et ton entreprise ?
- Speaker #0
Honnêtement, ce n'est pas quelque chose que j'ai tant envisagé. En fait, moi, dans mon esprit, la location, même si on est dans la mode, je trouve que c'est très à part des tendances de la mode, entre guillemets, normales. Donc, tu vois, même dans les choix des collections, etc., je ne suis pas en train de me dire tous les ans, il faut que j'ai les dernières pièces qui viennent de sortir, c'est quoi la couleur du moment, etc. Parce qu'on est plutôt dans un objectif d'intemporel. Donc je suis pas du tout à la pointe des tendances qui sortent dans la mode. Enfin je trouve que c'est quand même très à part.
- Speaker #1
Et de toute façon tu pourrais pas parce qu'a priori t'essayes quand même ta robe quelques mois avant. Oui en plus. Et tu la valides et en fait tu pourras peut-être pas revenir sur ton choix jusqu'au jour de ton mariage. Et entre temps en effet comme la mode va hyper vite aujourd'hui, il faut placer plein de choses.
- Speaker #0
Ouais exactement. Donc non non ça c'est pas quelque chose qui me préoccupe. Et pour l'aspect digital en fait... Je pense aussi que le cœur du projet, on est dans l'humain, il y a vraiment cette volonté d'avoir la possibilité d'essayer, d'avoir un lieu physique pour se rencontrer, au-delà d'essayer. Donc moi, c'est sûr et certain que je n'arrêterai jamais l'offre physique.
- Speaker #1
C'est ce qui te différencie un peu d'une certaine manière, ce qu'on disait tout à l'heure aussi par rapport à de l'achat-revente d'occasion.
- Speaker #0
Oui, c'est peut-être ça. Je trouve qu'au-delà du service de location pur et dur, il y a un côté qui en plus moi m'anime énormément, c'est le côté sensibilisation, où je n'irais jamais dire à quelqu'un, il faut louer, il ne faut pas acheter neuf, il faut faire ci, il faut faire ça, parce qu'on fait bien comme on peut. Chacun est libre de consommer comme elle le souhaite. Mais en revanche, parfois, on fait pas parce qu'on sait pas et c'est le cas souvent avec la location en fait des gens me disent si j'avais connu ce concept plus tôt, j'ai eu un mariage il y a deux mois je serais venue en fait ouais c'est ça et du coup moi je trouve que la sensibilisation juste par informer les gens c'est hyper important parce que plus on est informé plus on a le choix de comment on va consommer, après on consomme location ou pas mais en tout cas on a l'info déjà voilà tu sais que ça existe quoi et je te confirme parce que
- Speaker #1
En préparant un peu cet épisode autour de moi, les gens me demandent alors tu vas interviewer quel type d'entrepreneur et j'ai parlé de ton projet et en fait ça a fait beaucoup beaucoup parler. Les gens se sont dit ah mais j'avais même pas que ça existait, c'est une super idée, c'est trop top et tout, j'ai trop hâte d'écouter. Et en fait ouais les gens ne savent pas que ça existe quoi. Et donc toi j'imagine que dans ton temps aussi t'essaies de sensibiliser. Comment tu fais d'ailleurs, qu'est-ce que tu mets en place pour essayer de sensibiliser les gens à ça ?
- Speaker #0
Après, au-delà du digital, bien sûr, Instagram et compagnie, mais le plus important, c'est de les rencontrer. Donc, j'essaie de faire régulièrement des événements que je cible. Je me retrouve souvent avec des entreprises de seconde main, des choses comme ça. C'est vrai qu'à Lyon, il y a énormément d'initiatives. Ça, c'est vraiment chouette, permettant de proposer des offres un peu différentes, mais avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs. Donc, en fait, c'est des événements, parfois sur deux jours, parfois juste le temps d'une soirée. Je viens avec mes robes pour montrer, mais les personnes ne loupent pas sur place, c'est normal. Mais voilà, ça me permet juste de parler du concept, de dire que ça existe. Il y a aussi, bien sûr, le salon du mariage, des choses comme ça, où du coup, les personnes, le jour où elles ont leur mariage ou le jour où elles vont se marier, elles ont l'info. Donc, j'essaye de faire un maximum d'événements au-delà de la communication que tu peux faire de manière digitale.
- Speaker #1
Trop cool. Est-ce que tu constates que les... Je ne sais pas d'ailleurs si tu gardes contact avec les personnes qui ont utilisé ton service, mais est-ce que tu constates qu'ils l'appliquent à leur vie de manière plus générale, à leurs vêtements du quotidien ou pas ?
- Speaker #0
Je ne sais pas, mais en tout cas, je sais que je parlais des débraillés tout à l'heure, où c'est plutôt sur du quotidien. Et à chaque fois, je leur en parle parce que je sens que les personnes, elles mettent un premier pied dans la location pour du mariage, mais elles pourraient aller plus loin. Et elles pourraient être convaincues par une offre sur du quotidien. Alors, je ne sais pas derrière si elles vont prendre un abonnement ou pas. Mais en tout cas, elles sont très réceptives à cette initiative-là. Rien que ça, c'est trop chouette.
- Speaker #1
Oui, parce que toi, tu as un peu le pied d'entrée. Parce qu'en effet, je trouve que ce projet a encore plus de sens pour le mariage. Parce que tu portes ton bêtement que quelques heures. Et ça te fait découvrir l'offre. qui derrière va pouvoir te convaincre pour l'utiliser au quotidien. Donc c'est trop cool.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Tu as l'impression d'être pleinement convaincue pour passer le cap parce que juste si tu flashes sur une belle robe, tu peux te dire je la prends juste parce qu'elle est belle.
- Speaker #1
Oui, c'est ça. Et est-ce que tu t'es pensée à diversifier dans le masculin ou pas du tout ?
- Speaker #0
Alors on m'a souvent posé la question, notamment les hommes m'ont souvent demandé et... Souvent. En fait, ceux qui me demandent, c'est ceux qui n'ont pas de costume. Parce qu'ils n'en ont pas eu le besoin pour le travail ou ils n'ont pas eu le mariage. Et là, effectivement, ça a du sens. Après, il y a quand même beaucoup d'hommes qui ont déjà un costume et qui reportent le même costume et qui vont juste changer la chemise ou l'accessoire. Donc, je trouve que ça s'applique un peu moins pour les hommes. Mais en réalité, c'est que ça me parle moins, que j'avais un peu peur de faire les deux d'un coup. J'ai l'impression aussi que les hommes, il y a des retouches nécessaires sur les costumes. Ce qui est compliqué de faire avec de l'allocation. On le fait un peu quand même pour des combinaisons ou des pantalons. On peut faire des ourlets. Mais voilà, on s'arrête là parce que forcément, on ne peut pas faire du sur-mesure. Et c'est vrai que du coup, ça va me faire un peu plus peur. Mais par contre, ce n'est pas dit que je ne le ferai pas un jour.
- Speaker #1
Ce n'est pas un projet immédiat.
- Speaker #0
Pas immédiat, mais...
- Speaker #1
Il y a une petite graine.
- Speaker #0
On en parle quand même pas mal. Et après, là aussi où c'est difficile, c'est que quand on m'en parle, on me dit j'ai besoin d'un costume en lin, pastel ou quoi. C'est super spécifique. Donc dans tous les cas, c'est difficile aussi de répondre à tous les besoins. Oui,
- Speaker #1
c'est vrai qu'un homme peut se permettre de porter trois, quatre fois le même costume s'il est invité à trois, quatre fois au même mariage. C'est ça. Alors que nous, on a une robe corail, on va la mettre une fois. Et en fait, ton prochain mariage, tu as une personne en commun qui dit j'apporte la même robe.
- Speaker #0
sûrement elle te le dira pas mais toi t'oses pas la remettre parce que tu dis il y a des invités en commun mais en fait peut-être il y a des photos et même si tu fais attention à ta consommation t'as quand même envie d'avoir quelque chose d'un peu nouveau effectivement souvent c'est les mêmes amis donc moi je comprends tout à fait ce côté envie de nouveauté et ça répond aussi à ce besoin là qu'est-ce que tu conseillerais si t'avais un conseil ou même plusieurs si t'en as plusieurs ...
- Speaker #1
à une personne qui a envie d'entreprendre dans un projet comme ça, un peu alternatif, location ? Quel conseil tu lui donnerais ?
- Speaker #0
Je pense que déjà d'être accompagnée, pour moi, c'est le premier conseil. En fait, tout dépend du parcours de vie aussi, mais moi, comme je le disais, j'ai eu des expériences avant, donc j'étais six ans salariée, et franchement, se retrouver du jour au lendemain, seule, chez soi, sans bureau ou quoi, c'est quand même très difficile. Tout le monde te dit, c'est super, tu peux faire ce que tu veux. Il y a le côté liberté, etc. OK, mais il y a le côté très solitude aussi.
- Speaker #1
Oui, il faut rester motivé.
- Speaker #0
C'est ça, il faut rester motivé. Et puis, en fait, tu es hyper tenté de faire plein d'autres choses. Donc, pour avoir aussi un cadre, rejoindre un incubateur avec des locaux où tu retrouves d'autres incubés, d'autres entrepreneurs, honnêtement, ça t'aide beaucoup. Et aussi, être accompagné avec des mentors. Moi, j'ai tellement, tellement d'aide pour tout ça. C'est hyper important parce que ces personnes-là, en fait, elles te guident, mais à chaque fois, elles te redonnent de la motivation parce qu'elles réfléchissent avec toi à ton projet. En fait, les gens qui croient en ton projet, ça te donne une motivation incroyable. Et juste quelqu'un qui t'accompagne, c'est parce que la personne aussi, elle croit en ton projet. Donc, moi, je pense que j'aurais arrêté mon entreprise si je n'avais pas été incubée.
- Speaker #1
Ok.
- Speaker #0
Parce que même si tu as ton entourage qui te soutient à fond, ils ne peuvent pas comprendre ce que tu vis réellement et ils ne peuvent pas trop t'aider. Ils peuvent t'écouter, te plaindre parfois, mais ils ne peuvent pas tant t'aider. C'est compliqué de bien comprendre quand tu n'es pas dedans. Donc pour ça, rejoindre un incubateur, je pense que c'est hyper important. Et après, moi au final, je me suis lancée quand même dans une idée qui est un peu novatrice, qui n'existe pas tant. et qui est dit, on a parlé un peu du modèle économique qui est très compliqué et je pense que du coup, toutes ces raisons-là, il ne faut pas se dire, si on croit en un projet qui est un peu comme ça, un peu nouveau, il ne faut pas se dire tout de suite que ça ne marchera jamais parce que ça n'existe pas et que c'est une montagne à Grasse. C'est vrai,
- Speaker #1
souvent, il y a des personnes qui se lancent et qui disent qu'il y a trop de concurrents et souvent, quand il y a des concurrents, c'est plutôt bon signe parce que c'est qu'il y a un marché. Et toi, c'est vrai que t'as pris le risque, entre guillemets, de te dire, je me lance dans un truc, ça n'existe pas. Alors, tu peux en effet être du coup tout seul et prendre tout le marché, ou alors, en fait, c'est juste que l'idée n'a pas forcément de marché du tout, parce que sinon, ça existerait déjà, quoi. Oui,
- Speaker #0
c'est ça. Mais en tout cas, en fait, je pense que le plus important, c'est de savoir pourquoi tu crées ton entreprise. Oui. encore une fois ça peut être pour gagner beaucoup d'argent il n'y a aucun mal mais en fait tant que tu ne sais pas réellement pourquoi tu as fait ça c'est compliqué de continuer parce que dès qu'il y aura des difficultés tu auras plein de doutes et tu pourras arrêter parce que tu as créé ça pour des mauvaises raisons alors que si ton projet il est compliqué un peu comme le mien mais que moi Ce qui me guide vraiment, quand je disais que chaque location est une victoire, ce qui me guide, c'est consommer différemment et changer un peu les choses à ma toute petite échelle. Ça me fera tenir dans les moments un peu compliqués où tu doutes, où tu dis que je continue, je ne continue pas. Je pense que je n'en ai pas trop parlé, mais tu as vraiment une phase d'introspection. Au début de l'entrepreneuriat, je l'ai prise en pleine face. En fait, tu as tellement de temps pour toi. et puis t'as quand même tout quitté que tu te poses beaucoup de questions sur est-ce que j'ai fait le bon choix où est-ce que je vais, qu'est-ce que je veux faire de ma vie qu'est-ce qui a du sens pour moi etc et c'est difficile mais honnêtement c'est aussi incroyable parce que derrière tout ce que t'entreprends c'est complètement aligné avec toi, avec tes valeurs et du coup ça te permet 3 ans plus tard d'être encore là parce que t'as fait ce travail là et cette phase elle est arrivée une fois que t'as décidé de démissionner Elle est arrivée un peu plus tard. En fait, j'ai quitté. Je suis partie début janvier. J'ai enchaîné avec le diplôme d'entrepreneuriat, ensuite avec l'incubateur. Et dix mois plus tard, gros coup de mou.
- Speaker #1
Qu'est-ce que je fais ? Qu'est-ce que j'ai fait ?
- Speaker #0
En fait, c'était après la saison, parce que du coup, je venais de passer la saison des mariages. J'avais fait six locations la première année. Et du coup, tu te dis, non, ça ne marche pas. Tu remets tout en question. Tu es en octobre. Du coup, il faut attendre l'année suivante parce que je ne faisais pas les mariés. Donc, c'était vraiment avril-septembre. Et du coup, il faut attendre l'année suivante pour voir si ça va plus se plaire, si ça va plus se développer. Et en fait, tu te dis, le bilan, là, il n'est pas dingue. En même temps, ça fait dix mois. Enfin, tu vois, il ne faut pas non plus... Là, je parle à moi d'il y a deux ans. Il ne faut pas non plus être trop dure avec soi-même.
- Speaker #1
Oui, mais sur le coup,
- Speaker #0
c'est le berger. donc là aujourd'hui j'en parle avec beaucoup de recul où je me dis cette phase là a été difficile mais je pense nécessaire et qu'il faut pas hésiter à en parler autour de soi parce que ce qui est aussi difficile c'est que t'as tendance à te replier à te dire bah les gens ils comprendront pas parce que de toute façon je suis la seule à faire ça et je suis la seule à avoir tout quitté pour créer ma boîte et du coup on va me dire bah en même temps qu'est-ce que t'avais besoin de faire ça tu vois et on me l'a pas dit mais on aurait pu me dire euh... pas dans mon ancienne boîte, mais retrouver un travail. C'est OK de retourner salarié. Mais je savais au fond de moi qu'il fallait que je crée quelque chose et que j'aille au bout.
- Speaker #1
Tu n'es pas envisageable du tout de retourner dans ton ancienne vie ?
- Speaker #0
Non. Non, mon ancienne vie, sûr que non. Sûr que non. En revanche, je n'ai pas quitté le salariat parce que je ne voulais plus être salariée. J'ai voulu entreprendre parce que pour moi, c'était la seule option. pour faire quelque chose vraiment aligné. Mais par contre, là, depuis que j'ai retrouvé aussi un travail à côté en tant que salariée, j'adore parce que je travaille en équipe, tout ça, c'est des choses qui m'animent énormément. Donc aussi, j'aurais pu retrouver un travail, je ne renie pas toute cette existence-là, mais c'est plutôt retourner dans ce que je faisais avant qui n'était pas envisageable. Mais par contre, c'était sûr qu'à ce moment-là... de mou je voulais pas retrouver un travail en fait je voulais pas abandonner ça te portait tellement tu t'es dit ça a tellement de sens qu'il faut pas lâcher ouais et puis lâcher au tout début au final la saison d'après elle était dix fois mieux j'avais bien fait d'attendre parce que en
- Speaker #1
fait tout ce que tu construis ça prend du temps encore plus dans ton secteur parce que on a pas évoqué ce point mais c'est hyper saisonnier en fait comme comme activité exactement Tu as une saisonnalité hyper forte, c'est entre mars et septembre, octobre ? Oui,
- Speaker #0
ça commence en mars. Moi, ça me fait halluciner, le pic à chaque fois, c'est septembre.
- Speaker #1
Ah oui ? Oui. Parce que c'est moins cher d'autres marins ?
- Speaker #0
Oui, peut-être. Je ne sais pas, il y a peut-être l'effet météo, où l'été, il fait très chaud, avril, mai, puis ce n'est pas trop. Mais ça, c'est pour les invités. Et en fait, depuis que j'ai lancé l'offre mariée, l'avantage, c'est que ça couvre pour le coup toute l'année. Oui. Parce que les mariées, elles peuvent venir. un an avant, six mois avant, bon, certaines, juste un mois, mais... Donc, tu vois, il n'y a pas vraiment de règles. Je peux avoir des réservations en octobre, en novembre, en décembre.
- Speaker #1
Parce qu'elles te payent tout de suite quand elles les réservent ? Oui.
- Speaker #0
Elles payent à la réservation, exactement. Pour réserver, il faut payer. Et il y a de plus en plus de mariages d'hiver, aussi. Donc, en fait, tu vois, finalement, il y aura de moins en moins de saisonnalité aussi, je pense. Avec toutes ces raisons de météo, de chaleur, de coûts. Je crois comprendre que les domaines, tout ça, c'est beaucoup plus cher sur le pic d'été.
- Speaker #1
Même, il y a de plus en plus de personnes. Je suis invitée à un mariage l'année prochaine qui se marie en semaine. Parce que le prix le week-end, c'est juste aberrant.
- Speaker #0
C'est aberrant. Et puis, je crois qu'il y a eu aussi l'effet Covid qui a fait que... beaucoup de choses étaient déjà réservées deux ans à un homme.
- Speaker #1
Tu n'avais pas de choix, en fait.
- Speaker #0
Donc, en fait, tu as la demande, puis tu te maries dans ton exemple. C'est un peu dommage. Donc, effectivement, je pense que ça évolue énormément ce côté saisonnalité.
- Speaker #1
Trop bien. C'est passionnant, tout ce que tu nous racontes. Qu'est-ce qu'on peut souhaiter à Janina ?
- Speaker #0
De continuer, de persévérer, d'y croire. Moi, ce que j'aimerais... A terme, c'est développer cette offre. Alors moi, ce que je voudrais, c'est que toutes les Lyonnaises connaissent la location. Après, qu'elles louent ou pas, c'est leur choix. Mais vraiment faire connaître la location à toutes les personnes qui vont à un mariage ou qui vont se marier. Et après, ce que j'aimerais, c'est le développer dans la région Rhône-Alpes. Pourquoi pas développer ça à Annecy, à Grenoble, dans des grandes villes où ça n'existe pas. Et pour qu'un maximum de personnes puissent louer.
- Speaker #1
Trop cool. Où est-ce qu'on peut te retrouver ? Du coup, tu as un site internet, une page Instagram. Comment on peut te contacter ?
- Speaker #0
Du coup, il y a le site internet, janina.fr. On peut me contacter via le site. Mais sinon, il y a aussi Instagram, pareil. Janina Lyon, Facebook si besoin. Et puis voilà, il y a toutes les coordonnées, mail, tout ça sur le site. Donc si jamais il y a des questions ou quoi, pas hésité.
- Speaker #1
Trop cool. Une dernière question, mais je crois que j'ai déjà la réponse. Est-ce que si c'était à refaire, tu le referais ?
- Speaker #0
Non, clairement, un fond. Je ne sais pas. Je me pose des fois la question, si un jour j'arrête, est-ce que je recréerai une boîte plus tard ? Je pense que c'est non. Ah oui ? Je n'en sais rien. En fait, c'est trop dur de savoir. Mais après deux ans et demi d'expérience, je ne me considère toujours pas entrepreneur dans l'âme. Mais en revanche, pour rien au monde, je changerai quelque chose. La décision de démissionner pour faire ça, c'est pour moi la meilleure décision que j'ai pu prendre dans ma vie. et non non je le referai à fond et je sais pas si je le referai de la même manière mais en tout cas j'ai pas de regrets quoi merci beaucoup Marion merci Emma c'était trop cool un grand merci d'avoir écouté cet épisode jusqu'au bout avant de vous quitter j'ai un tout petit service à vous demander vous avez forcément pensé à quelqu'un autour de vous qui hésite à se lancer alors partagez-lui cet épisode et abonnez-vous j'ai
- Speaker #1
des épisodes de dingue qui arrivent alors je vous donne rendez-vous dans deux semaines toujours le mercredi pour aller à la rencontre d'un nouvel entrepreneur qui a osé tout plaquer pour ouvrir un commerce.
- Speaker #0
Allez, salut !