- Speaker #0Bonjour à tous ici  Gaëtan Pitaval passionné de trail je vais vous partager les histoires de trail à travers ce podcast des histoires d'hommes de femmes des aventures des émotions mais aussi des histoires de courses mythique bienvenue à tous 
- Speaker #1Il y a le ciel qui me tombait sur la tête il y avait vraiment des quantités d'eau comme j'en ai vraiment jamais connu tous les sentiers devenaient des torrents  il faisait hyper froid aussi au-dessus avec énormément de vent au sommet il y avait beaucoup de vent avec de la neige fondante c'était vraiment horrible et là ce moment-là c'était vraiment le moment le plus beau de la course là on tombait tout le temps aussi parce que c'était démentissant qu'en fait il n'y avait plus moyen de marcher normalement c'était la pleine nuit du coup on ne voyait pas grand-chose 
- Speaker #0Bonjour à tous,  bienvenue dans ce nouvel épisode de Traditory.  Aujourd'hui,  je suis ravi de recevoir Grégoire Aimant,  un ami belge,  qui va nous parler aujourd'hui de sa superbe aventure sur la course Swiss Peaks 700.  Oui,  vous avez bien entendu,  700.  Ça va Grégoire ? 
- Speaker #1Oui ça va. 
- Speaker #0Alors Grégoire,  on va rentrer tout de suite dans le vif du sujet,  mais d'abord avant de te lancer sur ton expérience sur la SwissPix,  est-ce que tu peux te présenter rapidement pour les auditeurs,  nous dire en quelques mots qui tu es,  de quelle région tu viens exactement,  même si on sait que c'est en Belgique maintenant que je l'ai dit,  et depuis combien de temps tu es tombé dans la marmite du trail ? 
- Speaker #1Du coup moi c'est Grégoire,  j'ai 29 ans et je viens de Bruxelles.  Mon petit background,  c'est que je suis ingénieur de formation et là maintenant j'ai développé ma start-up depuis mai avec deux autres associés,  qui est une solution de gestion de déchets pour les pays émergents.  Et sinon pour le trail,  ça j'ai commencé il y a 4 ans,  enfin un peu moins même,  parce que le premier vrai trail que j'ai fait de ma vie,  c'était sur la Suspix aussi,  c'était la Suspix 100 et du coup ça c'est en septembre 2022.  Et ça,  en fait,  c'est des copains qui m'ont entraîné.  J'avais tout un tas d'amis,  enfin,  j'avais une dizaine d'amis qui faisaient la suspic cette année-là.  Et du coup,  là,  je me suis dit,  mais en fait,  c'est vraiment tout ce que j'adore.  J'adore la montagne,  j'adore l'aventure.  Et du coup,  je me suis dit,  je fais avec eux.  Bon,  mes amis,  ils me prenaient un peu pour un fou à l'époque parce qu'eux,  ils faisaient beaucoup du trail.  Et moi,  je n'en avais jamais fait.  Je n'avais jamais fait de marathon,  rien.  Et du coup,  je me suis lancé dans la sang avec eux.  Mais dès que je l'ai fait,  j'ai vraiment adoré.  J'ai vraiment adoré et c'était un émerveillement de chaque seconde dès que je l'ai fait.  Et pendant le moment où je le faisais,  j'étais là,  en fait,  j'ai trop envie de faire beaucoup plus.  Et du coup,  c'est pour ça que la Swiss Peak,  c'est aussi un peu...  Je ne suis pas rattaché à ça parce que l'année d'après,  je m'étais lancé pour la Swiss Peak 360,  qui a un trade sur six jours.  Mais là,  je n'étais pas assez prêt.  Là,  j'ai dû arrêter après 140 kilomètres.  J'ai eu le syndrome de mes essuie-glaces.  lié au TFL,  qui est une course classique du coureur et je ne m'étais clairement pas assez entraîné physiquement.  A l'époque,  je croyais que tout se passait dans la tête.  Mais du coup,  je me suis relancé l'année d'après en apprenant mes erreurs,  en plus m'entraînant et là,  je l'avais réussi.  Et quand je l'ai fini,  j'étais là et en fait,  c'était mes meilleurs six jours de 2024.  J'ai trop envie de prolonger l'aventure et le plaisir en me lançant dans la Suspic 700 et voilà que du coup... 
- Speaker #0coup à une des plus je crois la plus longue course de trail d'europe en tout cas ou du monde dans ce schéma là et voilà du coup ça je viens de terminer alors tu as parlé un peu de ton parcours pour arriver là donc ton parcours dans le trail il est très très court pour aller sur des immenses courses et des très grosses distances donc  on rappelle aux auditeurs que chacun doit entre guillemets se préparer en fonction de son aptitude là c'est vrai que c'est une croissance très rapide  100 km passer sur 360 et 700 c'est vraiment quelque chose qui n'est pas courant.  Toi,  quand tu as eu ce déclic un peu avec tes potes là,  de te lancer sur le 100 km,  c'était quoi ton mindset en termes d'entraînement ?  Comment tu t'y es pris ?  Parce que je sais que pour habiter dans le nord,  la Belgique,  il y a un peu plus de montagnes mais ce n'est pas non plus les sommets des Alpes.  Comment tu t'y es pris pour déjà préparer ton premier défi sur la Swiss Peak 100 ?  Et puis après,  on pourra parler un peu plus de ta prépa spécifique pour un 700 km qui est encore gigantesque.  Comment tu t'y es pris ? 
- Speaker #1Oui.  Mais du coup,  déjà,  je trouve qu'un des meilleurs entraînements qu'on puisse faire,  c'est pendant l'année...  Bon,  du coup,  je ne l'avais pas fait avant mon 700.  Mais avant mon 100,  pardon.  Le premier que j'ai fait,  c'est aller à la montagne et faire déjà des trails un peu pour s'entraîner à la montagne.  C'est une bonne manière de déjà tester son corps pour voir où il en est,  où une blessure commence à apparaître.  Et du coup,  si tu vois que par exemple,  une blessure commence à apparaître au genou,  essaie de comprendre,  en fait,  c'est quel muscle je dois renforcer.  Et puis,  essayez chaque fois...  Je fais beaucoup d'essais-erreurs pendant l'année.  Et du coup,  c'est comme ça que je sais quel muscle je dois renforcer,  quel muscle je commence à blesser,  quel muscle je commence à fatiguer.  C'est aussi une manière de tester son matériel,  son alimentation,  de se mettre en vraie condition et même de se préparer mentalement.  Et du coup,  pour la première...  C'est pour ça que j'ai plein d'amis qui rigolaient un peu de moi et personne n'y croyait la première fois que j'avais fait le 100 parce que oui,  je n'avais jamais fait de trail.  Je disais à mes amis,  c'est bon,  je suis sportif,  je fais du tennis,  du paddle.  Et du coup,  après,  ça dépend de chacun.  Je crois que tout le monde a des entraînements assez différents.  Mais après,  clairement,  dès qu'on se fait sur des trucs de plusieurs jours,  comme la 360,  là,  il faut prendre vraiment au sérieux l'entraînement.  Il faut avoir clairement une bonne discipline.  Il faut clairement avoir tout le temps ça en tête.  Parce que la première année,  je n'étais clairement pas assez prêt.  Et du coup,  ça a un peu remis les pendules à l'heure à mon niveau.  en me disant qu'il faut s'entraîner sérieusement.  Et c'est pour ça que là,  j'ai commencé à faire vraiment beaucoup plus de trails pendant l'année.  En Belgique,  comme tu dis,  c'est compliqué.  Du coup,  je fais des trails en hiver dans les Ardennes belges.  Mais l'été,  j'essaie de faire que dans les Alpes.  Mais après,  je vais à la salle de sport.  Je fais des escaliers pendant des heures.  Ce n'est pas le plus cool,  mais je fais ça en écoutant des podcasts et un peu de renforcement et de la course.  Après,  il y a toute une prépa...  Il y a toute une préparation aussi je trouve en dehors de juste du renfort et de la course.  Il y a aussi une préparation aussi un peu mentale.  Je fais que le mental est très important.  Arriver à la course de manière complètement sereine.  Et avoir un peu l'esprit vraiment clair et rester optimiste.  Je trouve que ça se travaille.  Et voilà parce que dans une...  telle aventure,  il y a clairement tout le temps des imprévus et c'est important d'avoir l'esprit clair pour pouvoir les gérer et ça,  on a beau être le mieux préparé au monde,  moi j'ai des amis qui sont peut-être en meilleure forme physique que moi mais je crois qu'ils ne seraient pas capables de faire la 700 parce que ils ont un esprit trop négatif parfois quand il y a des imprévus qui leur arrivent et se lamentent 
- Speaker #0Alors il y a quelque chose que tu as dit dans ta prépa,  entre la 700 et la 100,  tu avais la 360 et tu as eu le syndrome du TFL.  Est-ce que tu n'avais pas des appréhensions justement dans ta préparation de retomber dans une blessure ou autre pour aller jusqu'à ce 700 ? 
- Speaker #1Oui,  clairement.  Clairement,  ça on en a tout le temps.  Et même du coup,  j'avais eu le TFL et l'année d'après où j'ai voulu faire la 360,  surtout pendant quelques trés pendant l'hiver,  le TFL revenait en fait.  après 20,  30 kilomètres.  Et là,  je me suis dit,  non,  ce n'est pas possible.  Il faut que je reprenne ça vraiment au sérieux,  que je fasse vraiment tous les étirements et renforcements que mon kiné m'a dit pour éviter que ça revienne.  Et du coup,  clairement,  avant la deuxième fois où je faisais la 360,  j'avais clairement cette appréhension que j'espère qu'il ne va pas revenir pendant la course.  Et du coup,  ça,  je faisais assez attention.  Ce qui est bien pour la Suspix,  c'est que...  Tous les 60 kilomètres,  il y a des bases de vie.  Et là,  ces bases de vie,  il y a des kinés,  des ostéos et des podologues.  Et du coup,  là,  directement,  c'était un peu ma priorité,  c'était d'aller directement chez eux,  même si ça empiète un peu sur mon sommeil.  Parce que du coup,  j'ai un peu moins à dormir si je vais les voir pour être sûr qu'ils regardent tout et être en prévention avant que ça arrive.  Mais oui,  gérer les blessures,  c'est important.  Et je fais méga gaffe dès que je sens le moindre truc,  j'essaie d'adapter ma course.  de faire des étirements pour éviter que ça s'aggrave. 
- Speaker #0Juste en quelques mots,  parce qu'on a parlé de TFL tout de suite,  peut-être qu'il y a des auditeurs qui ne savent pas ce que c'est que le syndrome du TFL.  Tu peux le décrire en quelques mots et comment ça se traite entre guillemets avec ton kiné ou des étirements ? 
- Speaker #1Oui,  mais du coup il y a un…  bon je ne suis pas kiné non plus,  je ne suis pas médecin,  mais il y a un tendon qui part du genou et qui va jusqu'à la hanche en fait.  Et en fait,  quand on fait un effort physiquement longtemps,  c'est typiquement la course,  C'est un syndrome typique du coureur.  En fait,  il y a une tension qui se crée dans ce muscle.  Et après,  comme on continue à marcher,  notre jambe continue à fléchir.  Et du coup,  il y a ce tendon qui est raide.  qui frotte contre le genou.  Et ce frottement,  ça s'appelle aussi le syndrome des essuie-glaces.  Ça fait un peu un effet essuie-glace sur le genou.  Et du coup,  ça crée une inflammation.  Et cette inflammation,  au plus on va dessus,  cette inflammation s'aggrave,  s'aggrave,  s'aggrave,  jusqu'au moment où ça fait trop mal et on ne peut plus marcher. 
- Speaker #0Donc,  on en arrive à ta préparation pour le 700 km.  Donc,  ce 700 km,  je le rappelle,  la Swisspeak 700,  c'est exactement...  685,6 km,  48 000 et 20 mètres de dénivelé positif.  On a  100 coureurs au départ.  On a 12 cols de plus de 2000 mètres à passer.  Donc,  c'est quand même de la montagne assez costaud.  Je n'ai pas compté tous les cols de moins de  1500 mètres,  mais il y en a quand même quelques-uns.  Et surtout,  c'est une course qui se court fin août en Suisse avec finalement un aller-retour pour...  toi entre  Beauvray où vous partez à l'autre bout entre guillemets vous faites déjà 300 et quelques kilomètres pour après revenir à Beauvray donc c'est un aller-retour alors comment toi tu t'es mis dans le mental et le physique pour  ce défi là c'est quand même le double de la 360 comment tu t'es préparé pour cette année 2000 va dire que tu as dû commencer en 2024 et a fini sur le premier semestre 2025,  mais comment tu t'y es pris ? 
- Speaker #1Oui,  mais d'abord,  je vais vite expliquer peut-être le format aux auditeurs.  Du coup,  effectivement,  on fait tout le tour du Valais,  du coup,  on part du lac Léman.  Et d'abord,  on fait toute la partie nord du Valais où on passe par la partie Auverona,  Grand-Montana et tout ça.  Et on va vraiment jusque tout au bout de la vallée du Rhône,  qui est la source du Rhône,  en fait,  dans le glacier de la source du Rhône à Oberwald.  et puis là,  à Oberwald,  il y a le départ de la...  course 380,  qui est la course que j'ai fait l'année passée.  Enfin,  ça a changé de nom au début,  c'était 360,  puis ça a été 380.  Et là,  en fait,  on fait toute la partie sud du Valais.  Et du coup,  là,  on passe par les vallées de Sassuée,  Zermatt,  Grimens,  tout le domaine de Verbier,  les Portes du Soleil,  et on retourne au lac Clément.  Et du coup,  tout ce tour fait près de 700 kilomètres.  La première partie qui fait 300 kilomètres,  elle est par étape.  du coup à  on a des étapes d'environ 60 kilomètres par jour.  Et là,  il y a un départ tous les matins,  qui est un départ collectif à 5 heures du matin.  Et on doit arriver avant minuit,  en fait,  à la base de vie.  Du coup,  les bases de vie,  ce sont les étapes.  Et du coup,  à la base de vie,  là,  il y a un dortoir où on peut dormir,  il y a un repas chaud et il y a de quoi se soigner,  typiquement des kinés et des podologues.  Et du coup,  c'est comme ça par étape,  dans les 300 premiers kilomètres.  Et puis,  il faut arriver...  au même départ que ceux qui font la 380,  voilà,  six jours après.  Et là,  on fait exactement le même départ qu'eux.  Le retour,  en fait,  là,  il est en continu.  Du coup,  il n'y a plus...  Il ne faut plus arriver...  Il n'y a plus de départ collectif.  C'est juste le premier lane d'arriver à gagner.  Du coup,  c'est un trail classique.  Bon,  après,  il y a des barrières horaires tout le long.  C'est pour ça que le sommeil est quelque chose de compliqué à gérer.  Et moi,  c'était peut-être ma plus grosse appréhension,  en fait,  pour répondre à ta question au...  au début c'est un peu comment gérer le sommeil parce qu'au plus c'est long au plus on cumule de la fatigue et au plus c'est un peu une inconnue parce qu'on sait pas s'entraîner sur aussi long en fait typiquement l'année passée sur les six jours de la 380 j'ai dormi deux  heures par 24 heures et du coup mon pour mon corps c'était trop peu parce que moi j'attendais chaque fois arriver une base de vie du coup chaque fois avoir un lit dans un dortoir pour pouvoir dormir  pour me dire comme ça,  je rentre dans un sémail profond et mon corps se régénère.  Mais parfois,  je poussais beaucoup trop loin et du coup,  il y a des grosses hallucinations qui commencent à arriver parce que je continue à marcher,  mais mon cerveau s'endormait.  C'était un mauvais engrenage parce que du coup,  on ralentit fort,  on n'est plus du tout en contrôle de soi,  il y a des blessures qui arrivent parce qu'il y a tous nos muscles qui commencent à se crisper et tout ça.  Et on profite clairement beaucoup moins de la course.  et là cette année j'ai  j'ai mis un focus plus important sur le sommeil,  ce qui m'a permis de tenir plus longtemps.  Déjà,  la première moitié,  on a le temps de plus dormir,  vu que c'est par étapes.  On a,  entre guillemets,  5 heures de repos,  minimum par étapes.  Du coup,  ça permet de passer presque des vraies nuits,  les premiers 300 kilomètres,  et du coup,  de se mettre dans un rythme.  Et puis,  pour la deuxième partie,  là,  j'ai dormi 3 heures par 24 heures.  C'était clairement plus que l'année passée.  Et pour moi,  c'était clairement assez.  Et en fait,  même si je dormais plus que l'année passée,  Vu que j'étais en meilleure forme,  je gardais un meilleur rythme,  et du coup,  ça me permettait même d'avancer plus vite et de rentrer dans un bon cercle vertueux,  même si je dormais plus.  Et du coup,  ça me permettait de...  Aussi d'avoir moins de blessures parce que le fait de dormir,  tout notre corps se régénère,  les tensions se relâchent et notre mental aussi devient plus serein et s'apaise,  il devient plus calme aussi.  Et du coup,  on profite mieux de la course.  Pour moi,  les deux trucs les plus importants,  c'est la gestion du sommeil et la gestion des imprévus parce qu'il y a tout le temps des imprévus.  Il faut avoir un bon mindset à propos de ça aussi. 
- Speaker #0Pourquoi tu arrives le 25 août à  Bouvray, c'est ça ?  près du lac Léman.  Il est 20h,  tu vas t'élancer pour tes 700 km.  Tu sais déjà que les 380,  tu les as dans les pattes,  donc tu te dis que ça,  c'est joie,  mais il y a quand même le double.  Comment tu es mentalement au départ de cette course,  avant que le start soit donné ?  Mentalement,  tu te dis,  je suis prêt,  j'ai fait tout ce qu'il fallait,  ou tu es dans le doute ?  Qu'est-ce qui t'anime ? 
- Speaker #1physiquement je m'étais clairement plus entraîné qu'à 380 encore plus du coup physiquement je sentais que j'étais prêt même si c'était plus long physiquement je sentais que j'étais prêt j'espérais juste qu'il n'y ait pas une blessure qui me ou que je me tourne la cheville que je tombe et qu'il y a un problème qui est  que je dois arrêter mais du coup pour le départ bon c'est un départ à 20 heures moi j'aime pas trop les départs à 20 heures je préfère les départs le matin une fois qu'on a dormi parce que je dors assez bien les veilles de treize je suis pas trop stressé pour ça.  Je me dis qu'il faut que je dors,  du coup je dors,  parce que c'est important de dormir bien avant la course.  Mais pour là,  un départ à  20h, on s'endort la veille normalement.  Après,  on essaie de faire une grasse matinée,  mais on ne sait pas dormir éternellement non plus.  Du coup,  tu te réveilles à  10h maximum,  mais tu ne te réveilles pas à 18h avant la course.  Du coup,  toute la journée,  tu poirentes un peu.  Et ça,  du coup,  ça,  je n'aime pas trop parce que du coup,  tu es là,  bon,  je suis prêt à partir,  mais je ne peux pas.  Je dois attendre.  Je dois attendre en plus que le soir commence à arriver.  Et du coup,  je commence directement par une nuit.  Du coup,  je me mets directement en retard de sommeil parce qu'en fait,  la première étape est un peu différente.  C'est un départ à 20 heures.  On a une première étape de 86 ou 87 kilomètres.  Et du coup,  on fait toute une nuit,  plus toute une journée.  On commence dans un retard de sommeil.  Et du coup,  voilà,  moi,  je n'aime jamais les départs le soir.  Mais voilà,  c'est la course. 
- Speaker #0Donc,  confiant physiquement,  mais toujours un peu dans le doute mentalement de dire est-ce que cette première nuit va bien se passer ?  Est-ce que ça va démarrer comme je veux ? 
- Speaker #1Oui,  et espérer de ne pas cumuler déjà trop de retard de sommeil dès le début. 
- Speaker #0Alors,  tu as pas mal parlé du sommeil dans ta préparation.  Le fait que trois heures,  finalement,  c'est suffisant pour toi pour te régénérer.  Comment on fait au niveau alimentaire et du matériel,  entre guillemets,  comment on gère une distance aussi longue ?  je sais que notamment souvent il y a de l'échauffement au niveau des pieds donc est-ce que tu peux nous parler un peu de l'alimentation de la gestion de l'effort au niveau des pieds et puis le matériel que vous emportez parce que s'il y a des bases de vie vous emportez peut-être pas tout le matériel non plus ouais 
- Speaker #1c'est ça en fait pour aussi expliquer à ce niveau là pour les règles du coup en fait toutes les bases de vie qui sont environ tous les 60 km il y a les bénévoles qui apportent notre sac suiveur ça s'appelle un sac de 50 litres où il y a tout...  Toutes nos affaires de rechange,  en fait.  Et même notre nourriture,  en plus,  comme ça,  en fait,  sur notre dos,  on porte uniquement dans notre sac de trail les affaires pour les 60 kilomètres pour chaque étape,  en fait.  Et après,  du coup,  on peut changer,  on change toutes nos affaires,  on met nos affaires sales dans notre sac suiveur de 50 litres et on met des affaires propres,  on récupère de la nourriture,  etc.  Du coup,  au niveau matériel,  quand tu disais pied et matériel,  les chaussures,  c'est hyper important.  Il y a des modèles qui ressortent plus sur certaines distances,  mais je crois que c'est important que les coureurs testent leurs chaussures avant de faire une telle distance.  Il y en a qui préfèrent des semelles plus grosses,  plus fines.  Je crois que ça sert un peu à chacun ce qu'il préfère.  C'est hyper important de tester.  Typiquement,  j'avais acheté des nouvelles chaussures deux mois avant la course.  Je les avais essayé sur un trail à Verbier,  dans les Dolomites.  Je n'avais pas du tout aimé cette chaussure parce que je commençais à avoir des blessures sur la plante de pied.  Du coup,  c'est important d'avoir une chaussure qui nous correspond.  C'est peut-être l'outil du matériel le plus important parce qu'il y a vite des blessures aux pieds qui peuvent arriver.  Du coup,  je crois que c'est important de bien tester son matériel et de se mettre en vraie condition avant de se lancer dans une telle course.  Niveau nourriture,  même s'il y a tous les 60 km,  on peut récupérer un peu de nourriture et tout ça,  tous les environ 15 km,  il y a des ravitaillements de nourriture.  Là,  il y a moyen de manger tout ce qu'on veut.  La nourriture est assez variée.  Moi,  je mange beaucoup pendant ces ravitaillements.  Déjà,  on perd beaucoup d'énergie.  Du coup,  c'est important de reprendre toutes les calories qu'on a perdues pour reprendre de l'énergie.  Et j'essaie de manger ultra varié.  Vu que c'est des courses hyper longues,  quand j'avais fait la première fois le 100 km,  j'avais mangé beaucoup de gel et tout ça.  Même déjà sur  100 km,  ça peut encore plus ou moins passer.  Mais à la fin de la course...  Ton corps,  en fait,  il fait un peu une overdose de sucre.  Il rejette tout ça.  Si tu manges trop de sucre,  déjà mentalement,  tu ne sais plus avaler.  Je crois que c'est important de manger varié,  surtout parce que la 700,  c'est une course de  11 jours.  Ton corps,  il a besoin de toutes sortes d'aliments différents et d'avoir une nourriture équilibrée là-dessus.  Et mentalement,  c'est aussi important de rester sur l'équilibré,  sur la nourriture qui nous fait vraiment plaisir.  Comme ça,  on a eu le plaisir à manger.  Du coup,  je prenais généralement deux gels,  peut-être trois maximum,  par étape de 60 km,  que je mettais juste dans mon sac,  et sinon je mangeais que au ravitaillement.  Bon,  ça j'avais un truc un peu différent,  parce que j'ai un ami qui m'a accompagné pendant quelques kilomètres,  pendant la course,  lui ça a un peu sidéré comment je mangeais,  parce que je mangeais que au ravitaillement,  et du coup parfois,  sur un tronçon de 15 ou 20 km,  je mangeais rien du tout.  Et du coup,  au ravitaillement,  je me goûtais un frais et parfois il y avait de la fondue.  Parfois,  je prenais une triple fondue au ravitaillement.  Du coup,  ils trouvaient ça un peu étonnant.  Le fait de presque rien manger entre les ravitaillements me donnait un peu une petite carotte pour me dire que je dois arriver rapidement au prochain ravitaillement.  Et du coup,  j'arrivais mort de faim au ravitaillement.  Mais bon,  je ne crois pas que c'est la chose commune.  Je crois qu'il y a quand même d'autres gens qui prennent plus de nourriture dans leur sac pour prendre des casse-croûte. 
- Speaker #0Alors les Suisses,  ils font de la fondue au ravitaillement,  ça c'est pas mal quand même. 
- Speaker #1Oui,  ça fait vraiment plaisir.  Je crois qu'il n'y a pas tout le monde qui en prend.  Moi,  j'adore.  Fondue,  raclette et tout ça,  j'adore. 
- Speaker #0Alors,  tu en as parlé un petit peu tout à l'heure dans l'explication un peu de la course.  Le problème sur ce genre de distance et de course,  c'est le manque de sommeil,  c'est les hallucinations.  Est-ce que toi,  tu as eu des hallucinations régulièrement ?  Tu t'es retrouvé dans des situations compliquées ou ça allait ? 
- Speaker #1En fait,  c'est vraiment une des choses que je voulais éviter.  Parce que l'année passée,  à la 360,  enfin à la 380,  j'ai eu beaucoup de moments hallucinatoires qui sont venus.  Typiquement,  sur les premiers 140 km,  je n'avais pas dormi du tout.  Je crois que c'était sur 44 heures environ de course.  Je n'avais pas du tout dormi.  Et du coup,  là,  il y a clairement des hallucinations qui commencent à arriver.  Et puis après,  les hallucinations,  c'est...  C'est typiquement,  il y a un buisson qui se transforme en un animal et tu le vois bouger,  ou genre il y a un tas de rochers qui se transforment,  un peu un être humain qui te parle et tout ça.  Mais bon,  c'est pas encore trop grave parce que ça reste très temporaire.  Il suffit de secouer un peu la tête et de dire,  ok,  reprends tes esprits et ça part.  Mais après,  il y a les stades d'après qui deviennent vraiment plus difficiles à gérer.  Parce qu'après,  en fait,  il y a des grosses idées noires qui arrivent dans notre tête.  Parce que le fait de dormir pas assez,  il y a clairement des idées noires qui arrivent.  parce que le fait de dormir,  ça apaise un peu tout ça et on devient plus serein mais quand on ne dort pas assez ça plombe un peu ton moral en fait et là je tournais en boucle des histoires où je me parlais à mes pieds mes pieds me parlaient l'un de l'autre parce que j'avais mal et  après il y a encore l'étape après ça c'était plus à la fin de la course où là je suis passé en délire complet où je n'étais plus du tout en contrôle de moi,  je ne voulais qu'une chose c'était d'arriver à la base de vie alors que j'y étais presque il me restait peut-être 10 kilomètres  Je me suis assis et j'étais là,  je bouge plus et tout,  je commençais à crier à moi-même,  je suis au milieu de la forêt.  Enfin,  j'étais plus du tout en contrôle de moi,  je crois que si on m'avait filmé,  on m'aurait vraiment pris pour un fou.  Mais je voulais absolument éviter ça,  parce que genre,  ça plombe quand même ton moral,  ça te ralentit.  Bon,  ça fait des histoires drôles à raconter après à ses amis et tout ça.  Mais au moment de la course,  ce n'est pas cool.  Et du coup,  j'ai voulu vraiment éviter ça.  Et du coup,  là,  pendant 700,  c'est pour ça que j'ai mis un gros focus sur le sommeil.  Et il n'y a rien de tout ça qui m'est arrivé. 
- Speaker #0Et du coup,  tu n'as pas eu de moment où tu t'es dit là,  j'abandonne,  c'est trop dur,  j'arrête.  Tu ne t'es jamais…  Enfin,  j'imagine que pendant ce course,  ça te vient parfois à l'esprit.  Tu as réussi à chaque fois à surmonter mentalement ces messages.  Enfin,  on appelle ça les messages négatifs ou les routines négatives. 
- Speaker #1Alors il n'y a jamais un moment où je me suis dit j'arrête,  j'en ai ras le bol et tout.  Parce que pour la plupart j'ai vraiment fort aimé l'aventure.  A part,  je dirais le moment le plus dur de l'aventure,  c'était une restée  80-90 km avant l'arrivée,  du coup c'était quand même à la fin.  Déjà,  pour parler de ça,  niveau conditions météo,  on a eu vraiment des conditions horribles cette année.  On a vraiment tout connu.  Le premier jour,  il a fait très chaud,  mais ça,  c'est moi,  j'aime bien encore la chaleur.  Mais après,  il a fait surtout très froid,  des grosses tempêtes,  beaucoup de vent,  beaucoup de pluie,  de la neige,  de la grêle.  Enfin,  on a vraiment tout eu.  Et à un moment,  on a eu un énorme orage.  Il était tellement fort qu'on a dû neutraliser la course.  et du coup là en fait  Vu que ça devenait dangereux parce qu'il y avait apparemment des rafales jusqu'à 100 km sur les cimes et tout ça,  il y avait des quantités d'eau énormes.  Du coup,  les coureurs ont voulu mettre les coureurs sous abri pendant cette forte intempérie.  Et du coup,  ils ont fait des barrages aux différents ravitaillements et on ne pouvait plus quitter juste avant la course tel ravitaillement et rester à l'abri.  Et du coup,  heureusement,  je suis arrivé jusqu'à une base de vie.  du coup là j'étais hyper content parce que je préfère être neutralisé pendant ce que c'était parfois pendant 12 heures je crois une base de vie où on peut dormir plutôt que pendant ce moment de l'heure c'est l'heure 5 6 heures bref mais plutôt qu'un ravitaillement où il ya presque rien mais du coup après ça cette  base de vie c'était un bunker antinucléaire enfin bref c'est un peu bizarre comme comme base de vie et du coup on n'est pas de réseau là dedans et du coup normalement j'avais toujours la météo avant de partir et là j'avais demandé à une bénévole  Est-ce que l'orage est complètement parti ?  Pour savoir un peu comment je devais m'équiper.  Et elle m'a dit oui oui,  maintenant la course peut reprendre,  l'orage est passé.  Du coup je suis reparti.  En fait il y a eu un changement dans la météo.  Et il y a eu une intempérie comme je n'en ai jamais connu de tous mes trails.  Et là littéralement genre,  il y a le sel qui nous tombait sur la tête.  Il y avait vraiment des quantités d'eau comme je n'en ai vraiment jamais connu.  Tous les sentiers devenaient des torrents.  Il faisait hyper froid aussi au-dessus.  et qu'il y avait énormément de vent.  Au sommet,  il y avait beaucoup de vent et de neige fondante.  C'était vraiment horrible.  Et là,  ce moment-là,  c'était vraiment le moment le plus dur de la course.  Là,  on tombait tout le temps aussi parce que c'était tellement glissant qu'en fait,  il n'y avait plus moyen de marcher normalement.  C'était la pleine nuit,  du coup,  on ne voyait pas grand-chose.  Et là,  le fait de tomber tout le temps,  d'avoir tout le temps froid,  de rien voir tellement qu'il y avait de pluie et de vent et de neige,  ça plombe clairement un peu le moral,  surtout que à ce moment-là,  tu es un peu à la fin et tu as un peu envie d'arriver.  Et c'est aussi un cumul du temps où tu te dis,  pour le même prix,  j'aurais pu avoir une semaine de beau temps et ce n'est pas le cas.  Et du coup,  ça s'applombe comme enlevé. 
- Speaker #0Et c'est là où tu te dis que ton matériel obligatoire,  tu es bien content de l'avoir.  Parce que j'imagine que quand tu prends une rafale comme ça et de la pluie,  de la neige,  tu es content d'avoir le pantalon impair,  la veste rain,  les gants,  le bonnet. 
- Speaker #1Oui, 
- Speaker #0c'est ça. 
- Speaker #1C'est important d'avoir le bon matériel pour ne pas avoir trop froid.  Oui, 
- Speaker #0c'est clair.  Alors finalement,  tu arrives au bout de ton aventure.  Quel est pour toi finalement sur ce périple de 11 jours,  204 heures je crois au total d'aventure ?  Quel est ton plus beau souvenir ou ton plus beau moment pendant cette course,  ta plus belle émotion ? 
- Speaker #1Un moment,  je le rappelle,  c'est juste avant que j'arrive à cette base de vie,  juste avant que l'orage soit neutralisé.  Là,  j'arrive au sommet,  je crois que ça s'appelle le mont Arte.  C'est un petit sommet,  il n'est pas super haut non plus.  Mais là-dessus,  c'est en haut de Martigny.  Et on a vraiment une énorme vue sur la vallée de Rhône,  mais des deux côtés.  Le Rhône qui va vers le lac Léman et le Rhône qui fait vraiment toute la vallée jusqu'à sa source,  en passant par Sion et tout ça.  Et là,  j'ai contemplé un peu ça.  Et on a une grande vue sur presque tout le Valais,  sur une bonne partie du parcours.  Et là,  j'étais à la fin.  J'étais un peu en émerveillement et quand je voyais chaque col,  chaque montagne que j'ai passée,  j'étais là avec mes petites jambes et mon corps,  j'ai pu traverser tout ça.  Je me sentais tout d'un coup petit face à toutes ces montagnes,  mais d'un autre côté aussi,  j'étais là aussi en émerveillement et je me sentais tout d'un coup aussi un peu grand en me disant  « Waouh, toi,  tu as pu traverser tout ça » .  Et du coup,  c'est un côté assez gratifiant en fait.  et du coup il y a ça après je ne passais pas un bon moment dans l'aventure aussi moi ce que j'aime bien avec ce genre de course c'est que c'est très petit comité on est une petite centaine sur le départ et du coup on se connait presque tous et du coup il y a des grands liens qui se créent et  voilà,  moi j'adore les courses avec des petits comités plutôt que des grosses courses plus impersonnelles où on connait beaucoup moins les autres coureurs 
- Speaker #0Le partage du trail,  ce qui est venu pour tout le monde,  la différence de ce sport,  c'est vraiment ça,  le partage et l'entraide sur les courses.  Tu as parlé un peu des paysages.  Là,  tu as traversé quand même beaucoup,  beaucoup la Suisse.  Est-ce qu'il y a des paysages qui sont vraiment dingues à voir ?  Tu dirais,  tiens,  ça,  il faut absolument y aller.  Des paysages qui t'ont vraiment marqué ? 
- Speaker #1Moi,  j'adore le Valais.  Déjà,  moi,  je vais hyper souvent au Valais.  c'est je vais  plusieurs fois par an là depuis depuis que je suis petit quasi autant l'hiver comme l'été donc moi déjà je trouve tout le valais magnifique après j'aime bien toute la partie c'est une partie beaucoup moins connue et c'est la partie du valais alémanique la partie où on parle allemand du  valais le haut valais c'est super sauvage et on traverse vraiment des villages où il n'y a rien du tout  et du coup enfin moi j'aime bien le côté super isolé de la montagne et du coup là on retrouve vraiment ça sinon je dirais pas un endroit en particulier on traverse des beaux endroits comme le glacier Aletsch qui est magnifique et le plus grand glacier des Alpes enfin 
- Speaker #0bref le lac Léman c'est toujours magnifique aussi il y a des belles vues donc tu arrives 11 jours après au bout de tes 700 km tu  passes la ligne d'arrivée,  là tu as de la famille qui t'attend,  tu es avec des copains,  tu es tout seul,  comment ça se passe ?  Qu'est-ce qui se passe dans ta tête quand tu passes cette ligne et tu dis je vais enfin réaliser mon rêve qui est de faire ces 700 kilomètres ? 
- Speaker #1La ligne d'arrivée,  en fait je suis arrivé un peu en pleine nuit,  je suis arrivé à 1h30 du matin et du coup déjà que ce n'est pas une énorme course,  dans le sens où il n'y a pas des milliers et des milliers de personnes par distance qui le font  Du coup le débit est assez faible à l'arrivée et déjà en journée,  voilà c'est pas comme une course,  c'est pas comme l'ultra-trait du Mont-Blanc où c'est vraiment un gros truc où il y a plein de gens qui viennent voir la ligne d'arrivée.  Déjà c'est plus petit mais là quand je suis arrivé à 1h30 du matin,  il y avait littéralement personne.  Du coup c'est un truc à faire.  Bon il y a mon frère et mon père qui sont venus me voir à la ligne d'arrivée,  mais même ils sont arrivés pas tout à fait à l'heure que je leur avais dit du coup...  Non mais du coup ils sont...  Je les voyais arriver,  puis j'étais allé vite à l'arrivée,  et du coup,  j'avais pas attendu pour qu'ils aillent,  pour qu'ils aillent pas tout seuls.  Et après,  quand je l'arrive et que je cours à la ligne d'arrivée,  là,  il y avait une autre dame qui criait mon nom.  Enfin,  une dame dans le public,  mais il y avait littéralement qu'elle dans le public.  Je crois qu'elle attendait aussi,  à mon avis,  quelqu'un.  Mais du coup,  oui,  ça va à côté un peu cafard pour ce qu'on venait de faire.  Bon,  après,  ce qu'on arrive la journée,  parce que la remise est prise,  c'est la journée,  et du coup,  là pour les distances carré la journée,  il y a clairement de l'ambiance.  Et l'année passée,  j'ai fait esprit d'ajourner la journée parce que j'avais des copains qui venaient me voir.  Et voilà,  là,  il y a clairement de l'ambiance.  Il y a un animateur qui est là,  qui dit ton nom et tout ça dans le micro.  Et il y a la musique et tout ça.  Mais là,  à une heure du matin,  c'était un peu cafard.  Il n'y avait personne. 
- Speaker #0Alors,  tu as dit une phrase dans une interview que j'ai lue de toi sur un média belge.  Ta phrase fétiche,  c'est tant que tu ne l'as pas fait,  tu ne sais pas si tu en es capable ou pas.  Est-ce que ça,  c'est un mindset que tu gardes pour d'autres projets ? 
- Speaker #1Oui,  c'est un mindset que j'ai pour tout.  Mais depuis que je suis tout petit,  même à l'école,  je me disais ça.  Des gens qui trouvaient des cours super durs,  j'étais là,  non,  c'est possible,  s'il y a au moins une personne qui arrive,  c'est possible.  Et ça aussi,  je l'ai pour le trail.  Il y a beaucoup de gens qui me disaient...  Pour chacune des distances,  il me disait que le 100 n'arriverait pas,  le 300 n'arriverait pas,  le 700 n'arriverait pas.  Et moi,  j'étais là,  peut-être que je n'y arriverais pas,  mais tant que je ne l'ai pas fait,  je ne sais pas si je suis capable ou pas.  Mais oui,  ça,  c'est un truc que je perds tout le temps parce que je trouve qu'on apprend beaucoup mieux de ses échecs.  Le fait que quelqu'un nous le dise qu'on n'y arriverait pas ou de regarder des chiffres,  on n'apprend rien.  Et alors,  je trouve que la meilleure manière d'apprendre,  c'est de le faire.  Je ne sais pas si je vais y arriver ou pas.  Et après,  si j'y arrive,  je vais éprouver le contraire.  Et si je n'y arrive pas,  au moins,  je comprends pourquoi je n'y arrive pas.  Et si j'ai vraiment envie d'y arriver,  j'aurai appris et je ne peux pas prendre de mes erreurs pour y arriver au bout. 
- Speaker #0Alors,  quand on entend ça,  on a envie de se dire,  c'est quoi le prochain défi ?  J'ai cru lire aussi le Thor des glaciers,  le Thor des géants,  la Barclay.  Est-ce que tu as d'autres défis en tête ? 
- Speaker #1Oui,  mais en fait,  c'est une question que tout le monde me pose.  L'année passée,  c'était clairement clair le défi,  vu que j'ai fait la version 380.  Et du coup,  l'étape d'après,  c'était faire la 700.  Là,  maintenant,  c'est…  J'ai pas quelque chose de prédéfini,  après on voulait vraiment que quelque chose sorte de ma bouche à ce moment-là dans l'article qu'il y a en Belgique.  D'autres coureurs m'ont dit qu'ils ont fait le tour des glaciers,  ils ont adoré ça.  C'est aussi une distance que j'aime encore assez bien,  en plus c'est long,  j'aime bien.  Et en fait c'est un côté aussi un peu plus technique peut-être,  vu qu'on monte plus haut en altitude,  c'est des sentiers vraiment plus...  beaucoup plus hors des sentiers battus,  du coup ça j'aime bien.  Mais bon,  pour faire le tour des glaciers,  il faut avoir fait le tour des géants avant,  du coup c'est une version de 330 km dans le Val d'Aoste.  Après je sais que la Berkeley c'est hyper dur d'être pris,  mais ça a le côté aussi aventure que j'aime bien en fait.  En fait,  moi j'aime pas le côté trop course,  performance sur des courtes distances,  mais du coup la Berkeley ça joue tout de la côté...  aventure et gérer plein de choses,  orientation et tout ça que j'aime bien.  Du coup,  voilà. 
- Speaker #0Le futur Aurélien Sanchez est parmi nous.  Je ne sais pas.  Dernière question,  qu'est-ce que tu garderas de tout ça dans ta vie,  de cette expérience ?  Et si tu devais donner un conseil à quelqu'un qui voudrait se lancer dans ce genre de défi ? 
- Speaker #1Ouais,  mais déjà dans les distances,  pareil,  moi,  un truc qui m'a guidé,  en fait,  il y a des amis qui me demandaient quand je démarrais la course,  c'est quoi ta stratégie de course ?  Et en fait,  moi,  c'est un peu une phrase qui m'a vraiment guidé pendant toute la course,  c'est accepter les imprévus.  C'est accueillir les imprévus et se dire s'ils arrivent,  c'est à moi de m'adapter,  mais je dois leur faire une place parce que c'est normal qu'ils arrivent.  du coup dans ce genre de distance il y a tout le temps des imprévus qui arrivent je commence à avoir mal quelque part à l'agent ou quelque part au dos il y a au final j'ai loupé un ravitaillement parce que je ne l'ai pas vu et du coup je meurs de faim il y a la météo qui n'est pas comme prévu il y a je comptais dormir là mais au final je n'arrive pas il y a tout le temps des choses qui ne vont pas croire que tout va aller bien sur des distances comme ça c'est juste impossible il y a tout le temps des choses qui ne vont pas et le tout c'est de savoir s'adapter à tous ces imprévus.  Et de se dire...  S'il y a tel imprévu,  c'est une opportunité pour moi de passer au-dessus.  Mais le tout,  c'est de comprendre comment passer au-dessus et de garder l'esprit positif.  Et ça,  c'est un truc qui me guide aussi.  Du coup,  l'aménant dans l'entrepreneuriat,  c'est aussi jamais facile.  Dans l'entrepreneuriat,  il y a aussi tout le temps des imprévus.  Mais le tout,  c'est un peu de garder la vision qu'on porte et la ligne d'arrivée qu'on a et de s'y tenir.  Et là,  dans le trait,  c'était pareil.  J'avais en tête la fin de chaque étape et la ligne d'arrivée.  C'était le seul objectif qui comptait.  Et tout le reste… 
- Speaker #0Amis auditeurs de Trail Story,  vous êtes tous des entrepreneurs de votre vie.  Et vous pouvez vous inspirer de Grégoire qui mène les deux de fond en entrepreneuriat dans sa startup et son expérience sur la SwissPix 700.  En tout cas,  merci beaucoup Grégoire pour ce moment d'échange.  Et puis,  j'espère qu'on te recroisera sur les sentiers et que tu viendras nous raconter tes prochaines aventures. 
- Speaker #1Oui,  ça va.  Merci beaucoup Gaétan. 
- Speaker #0Merci à toi.