- Speaker #0
Bonjour à tous, ici Gaëtan Pitaval, passionné de trail. Je vais vous partager des histoires de trail à travers ce podcast. Des histoires d'hommes, de femmes, des aventures, des émotions, mais aussi des histoires de courses mythiques. Bienvenue à tous !
- Speaker #1
Parce que le cerveau ne fait pas trop la différence entre une expérience vécue et une expérience imaginée. Au plus on va... impliquer nos sens dans cette expérience, au plus le cerveau va y croire. Il va vraiment croire qu'on est dans cette situation.
- Speaker #0
Bonjour à tous, bienvenue dans ce nouvel épisode de Trail Story. Aujourd'hui je suis ravi d'accueillir Pauline Pruvost qui est une préparatrice mentale pour sportifs et qui va nous parler un peu de son métier et de ce que ça peut apporter à tous les traileuses et les trailers qui nous écoutent. Salut Pauline, ça va ?
- Speaker #1
Bonjour Gaëtan, ça va très bien, merci.
- Speaker #0
Alors Pauline, est-ce que tu pourrais te présenter rapidement ? nous parler un peu de ton parcours de sportive, comment tu es arrivée dans ton métier de préparatrice mentale et puis aussi comment tu as eu ce goût pour cette discipline qui est un peu nouvelle dans le monde du sport.
- Speaker #1
Alors bien moi, j'ai 41 ans, je suis infirmière puricultrice de formation, donc je ne viens pas du tout du domaine du sport à la base. Et je suis passionnée de trail aussi. D'ailleurs, mon podcast fait partie de ceux que j'écoute. Et c'est lors d'un bilan de compétences, j'ai une grande passion pour l'accompagnement, les neurosciences, le lien corps-esprit, le pouvoir de l'esprit sur le corps me fascine. Et la préparation mentale est ressortie, je me suis intéressée au boulot, je me suis dit ah ouais, ça c'est vraiment le genre de métier qui pourrait lier mes deux passions, qui sont le sport et l'accompagnement, le mental, ça me fascine Et je me suis renseignée sur des formations qui existaient. Il y avait un diplôme universitaire à la faculté d'Île, pas très loin de chez moi. J'ai postulé. Donc, je savais qu'ils en prenaient une trentaine sur plus de 100 demandes tous les ans. Je me dis, allez, je tente. J'ai été prise. Et puis, voilà, l'aventure a été lancée. Et je suis ravie d'être partie dans cette aventure, parce que c'est un métier qui est passionnant. Donc, moi, ma passion, comme je disais, je suis passionnée de sport, mais aussi de trail en particulier. Je m'oriente doucement vers l'ultra, j'ai bouclé le 80 km du Grand Raid des Pyrénées, une expérience magique. Je suis amoureuse des Hautes-Pyrénées. Pour moi, le trail de la montagne, ce sont les Hautes-Pyrénées. Et j'ai les petits soucis de genoux qui ont fait que j'ai dû abandonner sur le 120 l'année dernière, mais je retenterai, je pense, l'inscription cette année et je retenterai l'aventure. Le mental est important dans tous les sports, mais je pense que tout le monde sera OK, tous tes auditeurs seront OK pour dire que dans le trail, il y a un petit peu de mal. C'est une dimension qui est incontournable.
- Speaker #0
On sent qu'il y a un parcours de passionnés. Tu as un double diplôme, tu es infirmière et préparatrice mentale. J'ai vu également que tu t'occupais de troubles alimentaires. Tu le fais aussi pour les sportifs ?
- Speaker #1
Voilà, tout à fait. En fait, là, je lis une partie de mon histoire perso, puisque moi, j'ai souffert d'anorexie bien cognée quand j'étais ado, qui a duré plusieurs années. Je travaillais en pédiatrie. Et dans mon service de pédiatrie, j'ai accompagné aussi des jeunes filles qui souffraient d'anorexie. Et... D'abord en off, après je parlais de mon parcours, de mon histoire, et il y en a eu une fois qui m'a dit, si tu ouvres ton cabinet à l'extérieur, je viens te voir. Et là du coup, ça a fait tilt, je me suis dit, ça pourrait être super intéressant. Et pendant mon début de prépa mentale, je me suis rendu compte qu'il y a plein d'outils très concrets que j'avais utilisés de manière un peu intuitive finalement. Et du coup, je lis vraiment les outils très concrets de la préparation mentale du sportif pour combattre son trouble alimentaire. Il y a plein d'outils qui sont vraiment transposables dans les motivations, les objectifs, dans ce que je propose. Et là, l'autre partie que j'aimerais développer, que je n'ai pas encore développée, c'est justement, en effet, les troubles alimentaires chez les sportifs parce que le milieu du sport est un milieu où on retrouve énormément de troubles alimentaires. Dans le trait, il y a Clémentine Joffray qui en avait parlé lors d'un podcast qui avait souverain d'anorexie. Cette optimisation du rapport poids-puissance fait que... Il y a un contrôle extrême de l'alimentation qui peut tourner vers un trouble alimentaire. Et ça, c'est aussi un domaine qui me passionne.
- Speaker #0
Ok, super, on va avoir plein de questions à te poser alors. La préparation mentale du sportif, on en parle de plus en plus dans le trail, et notamment on a vu cet été pendant les JO de Paris, on en a parlé énormément parce qu'il y a beaucoup d'athlètes de haut niveau qui ont des préparatoires mentales. Alors toi qui as ton diplôme universitaire, est-ce que tu peux définir, pour quelqu'un qui ne connaîtrait pas du tout la préparation mentale, en quoi ça consiste exactement ? quels sont les leviers de cette méthode ?
- Speaker #1
Oui, alors la préparation mentale, comme son nom l'indique, c'est vraiment l'entraînement du mental. C'est-à-dire qu'on définit la performance avec quatre piliers. Le physique, le technique, le tactique. Ça, on est tous d'accord qu'on l'entraîne dans tous les clubs de sport. Voilà, ça, c'est bien d'entraîner. Et le mental, c'est le quatrième pilier. On retire le pied d'une table, elle penche. Là, c'est la même chose. Quand les quatre autres piliers sont optimisés, ce qui peut pécher, c'est le mental. Donc, nous, on accompagne le sportif. L'objectif, c'est l'optimisation de la performance en entraînant ce mental. Mais on n'oublie pas le plaisir qui va être vraiment mis au centre aussi, au cœur de la pratique. S'il n'y a pas de plaisir, il n'y a pas de performance possible. Et l'objectif, c'est qu'il soit autonome aussi par la suite. Ce n'est pas qu'il ait besoin de nous pendant toute sa carrière d'athlète, sa carrière de sportif. On lui explique pourquoi on fait les choses, comment il peut les mettre en place, à quel moment. On va jouer sur les interférences parce qu'on dit que la performance, c'est le potentiel, moins les interférences. On a tous un potentiel à la base. Je n'ai pas le potentiel de Courtenay de Walter, je ne l'aurai jamais. C'est OK pour moi, mais j'ai mon propre potentiel. Sauf qu'il y a plein d'interférences qui peuvent venir l'impacter et réduire ma performance. Ça peut être le manque de confiance en soi, une mauvaise régulation des émotions, mauvaise gestion du stress, la peur de l'échec, les pensées négatives. Voilà, problème de concentration, il y en a plein. Et nous, on va aller jouer justement sur toutes ces interférences-là puisque c'est des maths. Si on diminue ces interférences, on augmente la performance.
- Speaker #0
Donc, on a plein de domaines qui rentrent dans la préparation mentale. Alors moi, je les ai listés un peu et on va peut-être en parler dans ceux qu'on voudra creuser tous les deux. Il y a la fixation des objectifs, travailler sur la confiance en soi, arriver à mieux gérer la douleur et la fatigue, pouvoir gérer son stress et ses émotions, tu l'as dit juste avant, créer des routines de performance. Donc ça, ça m'intéresse, on pourra peut-être en parler. J'ai même vu qu'il y en a qui font des mantras positifs. Et enfin, on a aussi des méthodes pour développer sa concentration. Et moi, il y a quelque chose que j'ai déjà utilisé qui s'appelle la visualisation mentale. Donc ça, j'aimerais bien qu'on en parle un peu après. Mais juste avant de rentrer un peu dans le détail, est-ce que toi, tu peux nous éclairer sur comment tu accompagnes les sportifs et quelle est un peu ta méthode, comment tu travailles avec eux ?
- Speaker #1
J'ai un diplôme universitaire, donc on est vraiment sur une formation qui est scientifique. Donc, on ne va pas n'importe où. On travaille sur de l'humain et si on le fait mal, on peut faire plus de dégâts que de choses positives. La méthode, c'est qu'on commence par faire un diagnostic. C'est-à-dire que moi, la première séance avec le sportif, je vais vraiment faire un entretien où je vais poser plein de questions sur sa vie. Il n'y a pas que le côté sport, on prend le sportif dans sa globalité. On parle souvent du triple projet, son projet professionnel ou scolaire, son projet social familial et le projet sportif. On table vraiment sur tous les aspects, mais aussi bien sûr sa pratique. Et on a des questionnaires, c'est-à-dire qu'on a plusieurs questionnaires qui sont validés scientifiquement, qui vont nous permettre de donner des notes, c'est quand même assez subjectif, mais on va noter justement ses habiletés, comme la confiance en soi, la concentration, gestion du stress, voilà. De là, on fait une analyse de tout ça, de l'entretien, des questionnaires. Donc cet aspect-là du travail, on ne s'en rend pas toujours compte, mais ça prend énormément de temps. C'est-à-dire que cette analyse, pour qu'elle soit faite sérieusement, elle demande une grosse concentration, elle demande vraiment de se poser. Lors du DU, on a une épreuve de 4 heures pour valider notre diplôme avec un profil de sportif. On doit faire une analyse, un programme d'entraînement. Et donc, de tout ça, on va cibler des hypothèses et un diagnostic qui ressort plus particulièrement, qui nous permettra de déterminer une programmation d'entraînement. Il faut plusieurs séances. Voilà, il y a deux séances de diagnostic. Après, entre 8 et 10 séances, alors c'est une moyenne parce que chacun est différent. Chacun va avancer de manière différente. différentes, mais le mental, ça s'entraîne, je l'ai dit, c'est comme le corps, je ne l'ai pas précisé juste avant, mais en fait, on se base vraiment sur la neuroplasticité, c'est-à-dire qu'on va aller sur la modification de schéma de pensée. Pour passer de schémas de pensée qui sont défavorables à la performance, au bien-être du sportif, on va l'amener à modifier ses schémas de pensée, mais ça, ça prend du temps, parce qu'on a des autoroutes dans le cerveau. Le cerveau est fainéant au départ, même si on lui propose un autre petit chemin tout sinueux, il va prendre l'autoroute. Donc, c'est l'entraînement qui va faire que cette route va s'élargir. C'est comme si un traîneur débutant lui dit, dans un mois, tu fais un 100 miles. Non, ce ne sera pas possible. Il aura besoin de s'entraîner. Et là, c'est la même chose. Et cette programmation, elle est évolutive, c'est-à-dire que je peux faire une programmation de séance dès le départ, mais au plus on va faire des séances avec l'athlète, au plus on va apprendre à le connaître, au plus on va le comprendre. Et l'objectif, c'est vraiment de lui proposer des outils qui lui sont adaptés à lui. Ce n'est pas de proposer une programmation type, tiens, son problème, c'est le stress, je vais lui proposer ça, ça, ça. Non, chaque personne est différente. Un outil qui va fonctionner avec l'un ne va pas fonctionner avec l'autre. Donc, on va vraiment s'adapter pour que... C'est très individualisé. Si on veut faire les choses bien, il faut vraiment que ce soit individualisé.
- Speaker #0
J'ai presque l'impression d'entendre Philippe Propage qui me parlait de ses athlètes où chaque athlète était différent. Exactement ça.
- Speaker #1
Alors, même si tu n'as pas raison d'ailleurs.
- Speaker #0
Alors, justement, tu en as parlé un peu, la fixation d'objectifs. Alors toi, quand un sportif vient chez toi, est-ce que ça t'arrive de le reprendre sur la fixation d'un objectif qui pourrait être un peu disparu proportionnées, parce qu'on voit aussi dans le trail la course à l'ultra distance et aux défis toujours plus fous. Est-ce que toi, tu les recadres un peu sur les objectifs en fonction du diagnostic que tu fais ?
- Speaker #1
Alors, je vais surtout, déjà, c'est beau de rêver. C'est-à-dire je ne vais jamais interdire à un athlète de rêver. S'il rêve de faire un ultra trail un jour alors qu'il vient de débuter, pourquoi pas ? Et je souhaite qu'il y arrive. Par contre, déjà, on va y aller par étape. Comme je disais, on ne peut pas courir un ultra-trail en un mois, ce n'est pas possible. Donc, je vais vraiment l'amener sur se faire des objectifs en progressivité et d'aller sur des objectifs qui sont maîtrisables. C'est comme un athlète qui me dit je veux faire un top 10 Oui, ok, le top 10, c'est un bel objectif. Pourquoi pas ? S'il a le niveau, il peut avoir le niveau. Après, il peut aussi ne pas l'avoir. Et là, en effet, on va dire bon, peut-être qu'on peut revoir un peu l'objectif Mais le top 10, on est sur un objectif de résultat. Cet objectif de résultat, il ne dépend pas que de lui. Parce qu'il peut être au top de sa forme ce jour-là, s'il y a 10 athlètes meilleurs ce jour-là, il ne sera pas top 10, il sera derrière. Donc, je vais vraiment l'amener à se concentrer sur des choses qu'il maîtrise. Parce que quand on se concentre sur ce qu'on ne maîtrise pas, comme le classement, ça génère du stress, de l'incertitude. On peut se démotiver, on a les émotions qui peuvent s'emballer. Donc, on va vraiment se concentrer sur ce qu'on maîtrise. Donc, on parle de processus et de performance. Pour faire un top 10, tu as besoin de quoi ? j'ai besoin de bien gérer ma course, mes émotions, tout ça. OK. Et concrètement, qu'est-ce que tu dois faire ? Et là, on va lister vraiment tout ce qu'il peut mettre en place. Donc, on va vraiment le recentrer sur ce qu'il maîtrise. Mais moi, je n'interdis pas un athlète de rêver. Mais par contre, je le remets face à la réalité de la progressivité qui va être nécessaire.
- Speaker #0
Et dans la personne que tu as accompagnée, c'est quoi les objectifs les plus fous que tu as eu à achérer ? Est-ce que tu en as qui se sont dit, je ne sais pas, moi, je veux faire… Je ne sais pas, la Barclay ?
- Speaker #1
J'en ai une qui est sur la Diag cette année. Elle a bouclé le Bourbon l'année dernière. Et là, cette année, elle est sur la Diag. Donc, visiblement, comme je parlais d'autonomie, la prépa qu'on a fait pour le Bourbon, pour le moment, lui suffit. J'ai eu des nouvelles. Elle me dit, oui, ça marche bien avec tout ce que tu m'as donné. Mais je sais que cette année, elle est sur la Diag. Donc, on est sur un bel objectif. Après, je n'accompagne pas que le trail. J'accompagne aussi dans d'autres sports. Et j'ai une jeune estimeuse qui est ado, mais qui veut faire les Jeux olympiques. Et pourquoi pas en fait ? Parce qu'elle a potentiellement le niveau et du coup, elle est très engagée. Parce que c'est une question d'engagement aussi. Plus l'objectif va être ��levé, plus l'athlète va être engagé aussi.
- Speaker #0
Alors, il y a un point qui n'est pas évident à gérer, en tout cas en préparation mentale et surtout en trail. C'est la gestion de l'échec et l'abandon sur des courses liées soit à des blessures, soit à un problème de... on va dire, de difficultés, de douleurs pendant la course. Comment tu gères, toi, cette notion d'échec et d'abandon avec les sportifs ?
- Speaker #1
Alors, justement, je n'aime pas le mot échec. Et ça, je leur dis tout le temps. Pour moi, il n'y a pas d'échec. Et c'est vraiment d'actualité. Là, c'est Mathieu Blanchard qui en parle beaucoup. Et pour moi, c'est toujours très constructif. Et d'ailleurs, il le dit très bien. C'est-à-dire que, on va parler d'échec, allez, on va utiliser le mot. C'est une réalisation qui est inadapte à l'objectif, en fait. C'est-à-dire que ce n'est pas l'objectif qui s'était fixé au départ, mais finalement, il a quand même vécu quelque chose. Et moi, ce que je travaille toujours avec mes sportifs, que ce soit un trail ou autre, c'est après une compète, on se fait un tableau. Deux colonnes, c'est très simple. Ce que je conserve d'un côté et ce que je modifie de l'autre côté. Parce que même si le cerveau a tendance à conserver que le négatif, c'est-à-dire qu'on va se dire, j'ai échoué, et le cerveau, c'est un biais cognitif qu'on a, il ne va voir que le négatif. Mais même quand on estime avoir échoué, il y a plein de belles choses qu'on a mises en place. place sur notre course, sur notre compète. Donc ça on va les lister, on va les noter, parce que sinon le cerveau va les éliminer tout de suite. Et ensuite on va lister ce qu'on souhaite modifier, parce que bah oui si on n'a pas atteint notre objectif c'est qu'il y a quelque chose qui n'a pas marché. Et le fait que ce soit listé, on a des nouveaux objectifs pour faire mieux la prochaine fois. Donc on redevient acteur et on n'est plus dans cette position de victime de l'échec. On recontrôle.
- Speaker #0
Alors, on en a parlé un peu tout à l'heure. On sait que dans la préparation mentale, le positif compte beaucoup, notamment, on va dire, l'élimination des choses négatives qui peuvent arriver. Et puis, parfois, il y a des petites routines qui peuvent être mises en place pour aller au bout. Toi, comment tu abordes ça ? C'est que tu les fais travailler sur leur propre message ou tu as carrément une méthode où tu lui dis, il faut que tu dises ça, ça, ça pour te sentir bien ? Comment ça se passe ?
- Speaker #1
Alors, comme je disais, c'est adapté à la personne. Donc, jamais je ne vais dire à une personne, Utilise ce mot-là, tu te sentiras bien. Moi, si l'athlète a envie d'utiliser le mot casserole pour se sentir bien, il utilise le mot casserole c'est OK. On va vraiment travailler sur, d'abord, on fait le point sur ses pensées négatives, ses croyances limitantes en cours. On va les lister, dire OK, tu penses ça. On ne peut pas contrôler nos pensées. Les pensées, on en a des milliers par jour, elles nous viennent, c'est comme ça. Par contre, on peut se dire, Cette pensée-là, est-ce qu'elle m'aide ? Non, là, tout de suite, elle ne va pas m'aider, cette pensée. Donc, je vais la laisser passer. et je vais décider d'avoir une pensée qui va m'aider. Donc, on peut travailler sur ce qu'on appelle des bulles de performance avec des mots-clés. Moi, j'en ai utilisé pour moi, en montée, c'est forte et puissante pour les jambes La trailer que j'ai accompagnée pour le Bourbon, justement, on se servait de sigle, et elle avait un sigle différent pour chaque moment clé de sa course. c'est-à-dire en descente, elle se donnait trois mots clés. En montée, elle se donnait trois mots clés. Sur la fin de course, pour travailler la combativité, pour continuer à y croire. Mais c'est vrai que, de toute façon, un exemple type, c'est en fonction de la musique qu'on écoute, on va se sentir plus ou moins bien. Ça montre bien que la façon dont on va se parler, ça va vraiment conditionner notre état d'esprit et notre réussite.
- Speaker #0
Donc, écoutez déjà des musiques sympas quand vous vous levez le matin et vous passerez une meilleure journée.
- Speaker #1
Ah, mais ça, ça change tout la musique qu'on écoute.
- Speaker #0
Alors, il y a un point qui fait aussi partie de la préparation mentale et que moi, j'ai testé justement sur la Diagonale des Fous et les Templiers, c'est la visualisation mentale. Est-ce que toi, c'est quelque chose que tu travailles spécifiquement avec tes athlètes ou est-ce que c'est une technique parmi d'autres ou est-ce que c'est important pour toi, la visualisation ?
- Speaker #1
Alors, nous, on appelle ça imagerie mentale. Et je vais expliquer pourquoi. parce que visualisation, on a l'impression qu'on n'utilise que la vue. Dans l'imagerie mentale, on va vraiment recruter les cinq sens parce que le cerveau ne fait pas trop la différence entre une expérience vécue et une expérience imaginée. Au plus on va impliquer nos sens dans cette expérience, au plus le cerveau va y croire. Il va vraiment croire qu'on est dans cette situation. Donc, on va utiliser le visuel, mais aussi l'auditif. On va essayer de s'imaginer les sons qu'on entend. On va le kinesthésique. Qu'est-ce qu'on ressent ? la chaleur, vraiment tous les sens au niveau kinesthésique, l'olfactif, parfois des odeurs particulières. Le gustatif est parfois plus délicat, mais une boisson de l'effort, un truc particulier, on peut aussi se l'imaginer. Et donc oui, moi, l'imagerie mentale, je l'utilise quasiment dans tous mes accompagnements parce qu'on peut travailler la confiance avec de l'imagerie mentale, passer de réussite, où on se revoit dans une expérience où on a été performant. On peut travailler l'apaisement avec une imagerie mentale de calme où on se projette... dans notre endroit ressource. On va travailler aussi la motivation pour s'imaginer franchir la ligne d'arrivée. On peut tout travailler, même avec les sportifs, pour diminuer le désentraînement. On va travailler, on va s'imaginer en train de pratiquer le trail alors qu'on ne peut pas le faire et qu'on est blessé. L'imagerie mentale, c'est un super outil de préparation mentale.
- Speaker #0
J'avais cru entendre également que dans la préparation mentale, l'entourage peut jouer un effet aussi, soit positif, soit négatif. Notamment, j'avais vu un témoignage de préparateur mental qui accompagnait des tennismans de haut niveau qui parfois pouvaient être perturbés parce qu'il y avait leur père ou leur mère ou leurs amis dans la foule. Et ça, c'est quelque chose que tu arrives à travailler. Si par exemple, quelqu'un a quelque chose qui vient parasiter un peu son activité, est-ce que ça, tu le travailles spécifiquement ?
- Speaker #1
Ça, on apprend justement, on voit avec la personne s'il y a des éléments perturbateurs. Notamment, on va travailler au niveau de la concentration sur les éléments pertinents de concentration et les distracteurs. Et s'il me pointe que dans ces distracteurs, il y a l'entourage, le public, on va l'apprendre. Moi, quelquefois, je travaille sur un tunnel de concentration, c'est-à-dire que dans son tunnel de concentration, il met tous les éléments pertinents de sa concentration et il apprend avec des exercices, encore une fois, d'imagination mentale, de méditation à… laisser couler ce qu'il y a autour. Après, dans la particularité de l'entourage et des parents, par exemple, si on est avec des enfants, parce que moi, j'accompagne aussi des ados, là, parfois, je peux éventuellement parler avec les parents parce qu'ils croient bien faire en encourageant leur enfant d'une certaine manière, mais les mots sont maladroits, on va dire.
- Speaker #0
D'accord, ils mettent la pression.
- Speaker #1
Ça, ça se voit beaucoup dans le monde du sport.
- Speaker #0
Est-ce que pour un trailer, il y a des techniques de base que tu utilises, toi ? Si par exemple aujourd'hui je venais dans ton cabinet, je ne sais pas si c'est un cabinet ou autre, et que je venais consulter pour une session d'aide, d'accompagnement à la préparation mentale, comment tu m'accompagnerais et quelles méthodes globalement tu mettrais en place pour un trailer ?
- Speaker #1
Alors, comme je disais, ça dépend presque plus de la personne que du sport, mais on va beaucoup travailler en respiration. Déjà, la respiration, c'est vraiment l'outil de base en préparation mentale. Ça, il est utilisé avec tous les sportifs, et notamment dans la régulation de l'énergie. En trail, sur un trail court, déjà, elle est importante, mais alors, plus on monte en distance, plus la régulation de l'énergie, elle est indispensable. En fonction de comment on respire, on va activer ce niveau du système nerveux autonome. Moi, j'utilise la comparaison du frein et l'accélérateur. On peut appuyer sur le frein ou l'accélérateur du corps. Donc, on va travailler sa respiration pour optimiser ses temps de récupération, pour se dynamiser quand on en a besoin. Je pense aux trails qui durent plus de 24 heures, où on doit être à demi dehors, où on a des gros coups de mou, il faut réussir à se dynamiser. Sinon, pour un trailer, les routines de performance, oui, je les utilise, on en a parlé brièvement tout à l'heure, mais c'est à chaque moment clé de la course, qu'est-ce que je mets en place ? Que ce soit sur le plan mental, mais aussi organisation physique. Au plus la course sera préparée, au plus on aura travaillé nos routines. Alors, elles se travaillent à l'entraînement. On ne les met pas en place pour la première fois le jour de la course parce que ça demande trop d'énergie mentale pour se concentrer sur ces nouvelles choses qu'on va faire. Mais au plus on a des routines, au plus justement on a de l'espace pour profiter de sa course et pour être performant. Donc ça, les routines, en effet, que ce soit de la semaine qui précède, tout ce qu'on a en place la semaine qui précède, la veille, le matin, le départ, les moments clés, ça, on va le travailler. Comme je disais, l'imagerie mentale, on le travaille. Et la régulation des émotions. En trail, c'est indispensable aussi, je pense. Parce que je pense que c'est... Alors, tous les sports sont riches en émotions, mais le trail, quand même, particulièrement, je pense que c'est ce qui me plaît dans ce sport. Mais nos émotions, elles peuvent nous porter comme elles peuvent nous mettre par terre. Ça, c'est évident. Et réguler ses émotions, ça s'apprend. moi je compare l'émotion à un boomerang si on ne veut pas l'avoir et qu'on la renvoie elle nous revient en pleine figure et elle fait mal et donc ça je le travaille vraiment à chaque fois c'est ben oui toutes ces émotions là préparer le trailer il va les avoir, on va avoir plein d'émotions il faut être préparé à les recevoir ces émotions pour les réguler de la meilleure manière possible et que ça consomme le moins d'énergie possible.
- Speaker #0
On reste dans les émotions, c'est ce qu'on évoquait là toi tu as accompagné de nombreux sportifs Qu'est-ce qui te rend fier dans cet accompagnement ? Est-ce que tu as vécu des émotions fortes avec les athlètes ou les coureurs ou les autres sportifs que tu as accompagnés ? Est-ce que tu as vécu des moments qui t'ont transpercé ?
- Speaker #1
Je pense que dans le sport, je vis toujours des moments qui me transpercent, moi. Donc, quel que soit le sport, déjà, quand j'ai les retours de j'ai utilisé tes outils, merci, ça m'a vraiment aidée moi, ça me fait super plaisir. Comme je disais, j'ai pas mal d'ados. Un petit ado qui performe dans les scrims, je travaille aussi pas mal dans les scrims. sport que je ne connaissais pas du tout avant de faire de la prépa mentale, grosse découverte, et le milieu est très intéressant. Et là, voilà, quand elle fait un bon classement, elle obtient un titre et qu'elle revient vers moi en me disant merci, et puis je vais les voir en compétition quand je peux, et je vibre avec eux en compétition. On dit, il faut prendre de la distance, se détacher, mais moi, je ne sais rien faire avec de la distance. Je m'implique vraiment à fond avec la personne. J'aime suivre ses résultats. Ce sont ces résultats. Mais voilà, quand je me dis, j'ai peut-être mis ma petite pierre là-dedans, c'est vrai que je suis ravie de pouvoir faire ça.
- Speaker #0
Ok, donc tu vis tes émotions à travers aussi les réussites de tes coachés. Oui,
- Speaker #1
bien sûr.
- Speaker #0
Alors, tu en as parlé au début. Toi, tu fais du trail. Et donc, est-ce que toi, tu t'appliques à toi-même des méthodes tout au long de tes courses pour progresser ?
- Speaker #1
Bien sûr. Alors, j'ai vu d'ailleurs la différence entre... Vraiment, je me suis intéressée à la préparation mentale. Alors malheureusement, l'année dernière, j'ai abandonné parce que j'avais des gros problèmes de genoux. J'ai abandonné à 40 km sur 120. Mais là, c'est la santé. C'est faire la différence entre une douleur qui est une douleur normale et une douleur qui nous amène vers une blessure. Ça aussi, c'est important, la pleine conscience de comment on se sent. Elle est indispensable parce qu'on peut s'abîmer aussi. Ça, c'est une réalité. Mais oui, moi, j'utilise la respiration, j'utilise l'imagerie mentale, beaucoup. Moi, quand je fais une course, je me vois passer la ligne d'arrivée. Et dans les coups durs, je m'imagine passer la ligne d'arrivée et je m'imagine les émotions que je vais ressentir à ce moment-là. Et ça, j'ai trop envie d'aller le chercher. Ça,
- Speaker #0
c'est ce qui me motive 200 On a vu que la préparation mentale sur les dernières années, ça avait pris de plus en plus d'ampleur. C'est vrai que… Philippe Propage me disait, oui, alors il y a 20 ans, on parlait de préparation physique et tout. Maintenant, c'est la préparation mentale qui prime, notamment à haut niveau. Les lignes de crête sont assez fines. Est-ce que tu vois, toi, vraiment une différence entre les personnes de haut niveau ? Et on va dire le sportif lambda, est-ce qu'il y a une différence d'accompagnement ou pour toi, c'est la même méthode ?
- Speaker #1
Alors moi, je vais faire la même chose parce que moi, j'aime bien dire qu'on a tous notre haut niveau personnel. Ce n'est pas parce que la personne me dit je veux faire de la préparation mentale parce que je veux boucler un 10 km parce qu'elle se met tout juste à courir Pour moi, c'est un super objectif aussi. C'est son haut niveau à lui à ce moment-là. Et donc, ça s'accompagne de la même manière. Je vais dire que peut-être que je serai un petit peu plus exigeante dans l'engagement de la personne, la personne qui me dit je veux être championne olympique et là, je vais lui dire bon, il va falloir bosser, quoi Parce que si la personne se contente de consommer ce que je lui apporte en séance, ça ne fonctionnera pas. Comme je disais, c'est un entraînement. Donc, c'est vrai que s'il y a la séance d'après, il me dit ben non, ça, je ne l'ai pas bossé je vais le remettre face à ses objectifs, justement. Je dis tu veux vraiment ? Si, tu veux vraiment atteindre cet objectif-là ? Là, oui, c'est indispensable de travailler. Je vais peut-être être un petit peu plus cool avec le sportif amateur puisqu'il y a plein de choses à gérer dans sa vie aussi et qu'il va prendre peut-être plus ce qu'il veut de mes accompagnements. Je vais en effet peut-être être un petit peu plus exigeante avec le haut niveau, mais par contre, je vais proposer les mêmes choses.
- Speaker #0
Et donc, la question qui me vient, parce que je sais que ça crée aussi des... Alors, ce n'est pas des frictions, mais souvent entre l'entraîneur qui est plutôt un préparateur physique et le préparateur mental qui vient à côté. Comment ça se passe, la relation ? Toi, tu vas jusqu'au plan d'entraînement pour tes sportifs ou tu laisses ça complètement quand ils ont un entraîneur ? Tu laisses l'entraîneur gérer ou comment tu gères ça ? Alors, moi, j'aime bien justement être en contact avec l'entraîneur, en relation avec lui, pour voir comment on peut amener les outils de préparation mentale dans les entraînements. Parce que comme je disais, comme le mental s'entraîne comme le physique, si l'athlète a l'occasion de les entraîner lors de ses entraînements physiques, d'entraîner son mental lors de ses entraînements physiques, c'est beaucoup plus efficace. Et c'est toujours plus intéressant d'être en lien avec l'entraîneur parce que lui, il va voir des choses que moi, je ne vais pas forcément percevoir. C'est-à-dire que lui, il a son regard. d'entraîneurs qui peut être très intéressant pour moi. La difficulté, c'est quand j'ai déjà eu un des athlètes qui ne voulait pas que leur entraîneur sache qu'il fait de la préparation mentale. On évolue et pour autant, il y a encore parfois ce lien qui est fait entre si je fais de la préparation mentale, c'est que j'ai une faiblesse. Même si, comme je le dis, on évolue, il y a quand même encore cette idée-là qui circule et il y a encore des athlètes qui ne sont pas prêts à assumer le fait qu'ils font de la préparation mentale. Moi, je demande au début de chaque accompagnement, je fais signer un contrat. Si l'athlète ou alors le parent, quand c'est en mineur, s'il est d'accord et c'est OK si la personne n'est pas OK, là, vraiment, ça reste totalement confidentiel et c'est OK pour moi. Mais même quand j'interviens dans des clubs, parce que j'interviens aussi dans des clubs, j'aime bien venir à un entraînement et faire l'entraînement en collaboration avec l'entraîneur. C'est très intéressant parce que ça permet vraiment d'amener les outils au bon moment et l'apprentissage se fait beaucoup mieux pour l'athlète.
- Speaker #1
Et alors toi, tu as regardé les JO, j'imagine, et par rapport à ce que tu as vu et les athlètes que tu as observés, est-ce que tu en as vu ? Est-ce que tu savais qu'il y en avait qui étaient déjà très coachés en préparation mentale ? Est-ce que tu en connais quelques-uns ?
- Speaker #0
Oui, je pense qu'on a tous en tête mon marchand qui, lui, je savais parce qu'il avait déjà communiqué avant sur sa prépa mentale. Je pense que c'est un de nos meilleurs ambassadeurs aujourd'hui. Très bien, il semblerait. Il a quand même expliqué sur une vidéo qui tourne pas mal qu'il a fait un burn-out et qu'il a failli arrêter la natation. Je pense qu'il a bien fait de ne pas arrêter. Et c'est l'accompagnement de son préparateur mental qui lui a permis de voir vraiment le plaisir de sa pratique et d'être moins orienté résultat. Et c'est la belle preuve que si on est moins orienté résultat et plus orienté sur ce qu'on maîtrise, en se détachant du résultat, c'est là où on performe le plus. Parce qu'il y a moins de pression, justement. Les frères Lebrun en ping-pong qui sont accompagnés aussi, qui ont fait des belles choses. Pauline Ferrand-Prévot qui communique sur le fait qu'elle a pris un préparateur mental et qu'elle n'avait jamais réussi à décrocher une médaille au JO. C'était tout ce qui lui manquait. Et là, ça a fonctionné. Simone Baize aussi en gym. Des ambassadeurs, on en a plein aujourd'hui. Et Teddy Ringer, je n'en parle même pas.
- Speaker #1
C'est clair que ce qu'on a vu, en tout cas, c'est ce qui m'a surpris sur Léon Marchand. J'avais vu... les interviews qu'il a faites, et c'est vrai de voir la maturité et le détachement qu'il a dans des... Là, on parle de pics de performance sur un moment donné ultra court, et c'est vrai qu'on voyait une espèce de décontraction et une prise de recul qui était juste incroyable. Et ça, je pense que ça se travaille...
- Speaker #0
Il a dû travailler, bien sûr, il a dû énormément travailler, et puis je pense qu'on est aussi sur quelqu'un qui a déjà une maturité pour son âge qui est en norme aussi.
- Speaker #1
C'est clair. Là, on arrive bientôt à la fin de l'entretien, mais toi, quels conseils tu aurais à donner à nos trailers qui voudraient découvrir la préparation mentale ? Est-ce que je te laisse le micro libre ? Qu'est-ce que tu as envie de leur dire ? S'ils veulent s'intéresser un peu à ce sujet, qu'est-ce que ça peut leur apporter ?
- Speaker #0
Moi, j'ai envie de leur dire que surtout, s'ils veulent s'intéresser à ce sujet, il ne faut pas qu'ils hésitent à contacter un préparateur mental en faisant attention à sa formation quand même parce qu'on trouve un petit peu de... en termes de formation, que la préparation mentale, ça n'apporte pas des choses qu'au niveau du sport. Mais si on travaille sa régulation des émotions, sa gestion du stress pour le sport, on va la travailler aussi pour le boulot, pour les études. Les effets sont exponentiels. Quand on travaille une problématique, on travaille toutes les autres, tout est lié en préparation mentale. On obtient certes une optimisation de la performance, mais on obtient surtout une optimisation de son bien-être. Et voilà, moi, forcément, pour moi, la préparation mentale, tout le monde devrait en faire. Ça devrait être une matière obligatoire à l'école.
- Speaker #1
Alors, on va parler juste quelques instants de la nutrition parce que je pense que tu maîtrises aussi le sujet. J'en profite. Bien sûr. La nutrition du trailer. Est-ce que, par exemple, un trailer qui a des troubles alimentaires ou digestifs pendant un trailer, Est-ce qu'il y a des conseils ou des tips que tu peux leur donner, notamment s'ils ont des problèmes pour manger en train ?
- Speaker #0
Alors, paradoxalement, c'est une problématique pour moi aussi sur le long, pour le moment. Donc, je pense que la première chose, c'est de ne plus tester à l'entraînement. Ça, c'est indispensable de se tester sur des grosses sorties, d'apprendre à se connaître. J'ai l'impression que moi, ma formation, je n'ai pas vraiment une formation de nutritionniste. C'est vraiment plus les troubles alimentaires. Mais pour m'être beaucoup renseignée sur le sujet, chaque individu va être différent aussi par rapport à ça. On en voit bien sur des courses, mais qui peuvent manger n'importe quoi. On les voit manger n'importe quoi au ravitaillement. Après, ils sont frais, ils courent, ils enchaînent. Moi, je sais que personnellement, je dois vraiment faire très attention, passer 10 heures de course. Mon organisme n'est plus très tolérant. Et là, c'est le mental qui doit vraiment aussi être fort à ce moment-là. Mais c'est se tester, passer plus sur du liquide, sur certaines phases de course, quand on sent que le solide ne fonctionne plus. Être moins dans les glucides. Et maintenant, j'en suis revenue aussi, je suis plus quand même sur une alimentation salée, éviter les pics de glycémie. prendre le temps de marcher quand on s'alimente, de bien mastiquer aussi. La mastication, elle est indispensable. Une partie de la digestion se fait dans la bouche. Si on amène à notre estomac des aliments qui n'ont pas été correctement mastiqués, notre estomac doit faire tout le job. Sauf qu'en course, il est plus correctement vascularisé parce que c'est les muscles qui prennent tout le stock et l'estomac n'y arrive pas. Et c'est pour ça qu'on se retrouve après. Ce qui n'arrive pas à digérer, ça repart.
- Speaker #1
Alors, est-ce que toi, tu as des projets en particulier en trail ou en préparation mentale ? Est-ce que tu as envie de te lancer des nouveaux défis dans ces deux domaines dans les années qui viennent ?
- Speaker #0
C'est bien mon souci, c'est que j'ai toujours trop de projets. Je pense que j'en ai un par jour. Moi, sur le plan perso, c'est de me réinscrire aux 120 km du Grand Raid des Pyrénées parce que je suis amoureuse de cette course à un point. J'ai vu que tu avais fait un épisode d'ailleurs dessus sur quelqu'un qui avait bouclé le 160 km et je te remercie parce que je l'ai écouté, j'avais l'impression d'y être. Ça m'a fait voyager, c'était un plaisir. Et j'aimerais, alors parce qu'on a un projet de vie justement, de vivre un jour dans les Pyrénées, parce que c'est mon endroit ressource. Je laisse une partie de moi à chaque fois que je quitte l'endroit. Et c'est d'organiser des stages de préparation mentale en montagne. Pourquoi pas des stages avec un guide de trail avec la préparation mentale. J'adorerais faire ça. Un jour, je le ferai. C'est une certitude. Quand, je ne sais pas, mais je le ferai.
- Speaker #1
Super. Bon, écoute, merci beaucoup pour tout ce que tu nous as dit sur la préparation mentale. Est-ce que tu as un dernier mot à dire ou est-ce que tu nous as tout dit ?
- Speaker #0
En tout cas, je te remercie de m'avoir invitée parce que là, j'ai pu lier mes deux passions qui sont le trail et la préparation mentale. Donc, pour moi, c'est un vrai cadeau. Et puis, vraiment, je leur dis aux auditeurs, mais si vous n'êtes qu'un tant soit peu, tout petit peu intéressé par la préparation mentale, mais allez-y, c'est un univers fascinant.
- Speaker #1
Donc, vous pouvez contacter Pauline Pruvost. Alors, je pense que tu es disponible sur LinkedIn. Les gens vont trouver ton contact.
- Speaker #0
LinkedIn, sur Instagram, Facebook et j'ai mon site Internet.
- Speaker #1
Pauline Pruvost, vous pouvez y aller. Diplômée universitaire en préparation mentale et qui saura vous accompagner en tant que traileuse. Bon, merci Pauline.
- Speaker #0
Merci à toi.
- Speaker #1
Voilà, cet épisode de Trail Story est maintenant terminé. Je vous remercie de votre écoute. La semaine prochaine dans Trail Story, j'aurai le plaisir d'accueillir Olivier Maria. un extraterrestre du trail, puisqu'il a terminé il y a quelques semaines l'ultra trail du Mont Blanc en sandales. Vous le connaissez déjà puisque c'est un athlète qui agit sur les réseaux sociaux sous le nom de Low Carb Frenchie. Et c'est un athlète d'ultra distance en vélo. Et il a terminé donc cet UTMB en sandales et il nous raconte son aventure et le tour du Mont Blanc avec ses sandales au milieu de la Pampa. Voilà. Nous terminons en musique avec une chanson choisie par Pauline Pruveau, une chanson de NF qui s'appelle Hope. Bonne aventure, Trail. À toutes et à tous.
- Speaker #2
I know you've been praying for my soul
- Speaker #3
For all of me
- Speaker #2
30 years you've been dragging your feet Telling me I'm the reason we're stagnant 30 years you've been claiming your honesty And promising progress Well where is he that I don't want ? Don't get me,
- Speaker #4
don't need to read it.
- Speaker #2
But it's time to read the CD. So without further ado, I'd like to introduce my...
- Speaker #4
My album. My album. My album. My album.
- Speaker #3
My album. Hope.
- Speaker #4
30 ans de douleur, 30 ans de somnifère, 30 ans de... 30 ans de bêtise, 30 ans de sang, 30 ans de stagnation, 30 ans de chagrin, 30 ans de... 30 ans de souffrance, 30 ans de torment, 30 ans de... 30 ans de... 30 ans de l'humilité, 30 ans de...