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Transclassos

Hors-Série : Les "classes populaires" c'est quoi ? - le socio flash-info

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11min |02/12/2025
Play
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Description

Notre société est-elle encore structurée en classes sociales ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvrier·es, des employé·es et des petits indépendant·es (commerçant·es, artisans et agriculteurs·ices) ? Est-il pertinent, encore aujourd’hui, de parler declasses “populaires” ? 


C'est quoi l'acculturation ?

Y-a-t-il une "culture populaire" ?


Dans cet épisode, grâce à des articles et un livre de référence, je reviens sur cette notion pour comprendre à quoi l'expression "classes populaires" se réfère de nos jours.


Cet épisode est un mélange d'extraits de texte, de reformulation et de quelques ajouts personnels sur le sujet. Pour partager ce qui agite Transclassos, le podcast.


Les sources sont :

Ouvrage collectif

Sociologie des classes populaires contemporaines, de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy - 2015, Armand Colin

https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/sociologie-classes-populaires-contemporaines


Site La vie des idées :

Peut-on parler des classes populaires ?

article d'Olivier Schwartz, le 13 septembre 2011

https://laviedesidees.fr/Peut-on-parler-des-classes


Les nouvelles classes populaires

article de Pierre Gilbert, le 16 novembre 2016

https://laviedesidees.fr/Les-nouvelles-classes-populaires

_____________________________________________

Envie d'écouter le podcast et le soutenir ?

  • Abonnez-vous !

  • Mettez 5 ✨

  • Partagez votre avis en commentaire ou nos extraits sur vos réseaux sociaux


Et pour ne rien manquer :


Retrouvez-nous un mardi sur deux pour un nouvel épisode, à très vite pour la suite.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Transclassos. Ici, on parle de classe sociale, du mythe du mérite, du club un peu trop fermé de la culture. Je m'appelle Peggy Pexy Green. Parfois je raconte, parfois j'écoute. Des artistes issus de classes populaires peinent la parole. On rit, on se révolte, on fait entendre notre voix. Bienvenue dans Transclassos. Bonjour, aujourd'hui c'est un épisode hors série parce que j'avais envie de donner un petit peu de contexte sociologique et scientifique, si j'ose dire, à la question des classes populaires. Puisque c'est une expression que je reprends dans le podcast Transclassos, que vous connaissez très bien maintenant. Et en fait cette notion est assez floue. et j'avais envie de lire un peu sur le sujet et de vous partager mes lectures, mes trouvailles. Donc ce que j'ai fait, c'est que j'ai compilé des extraits, mais aussi réécrit parfois ces extraits, voire même ajouté du texte pour faire une essence d'information sur la question des classes populaires. Voilà, donc les références que je vais vous donner sont celles que j'ai utilisées principalement pour ce que vous allez entendre maintenant. Le livre, c'est Sociologie des classes populaires contemporaines, publié en 2015. C'est un ouvrage collectif de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy. Et ensuite, il y a deux articles qui sont sur le site La Vie des Idées. Le premier s'appelle Peut-on parler des classes populaires, qui a été écrit par Olivier Schwartz en 2011. Et le deuxième s'appelle « Les nouvelles classes populaires » de Pierre Gilbert en novembre 2016. Autre disclaimer par rapport au contenu que je vais vous partager maintenant, c'est un contenu qui concerne essentiellement la question des classes sociales en France. Je pense qu'il y a pas mal d'aspects qui peuvent s'appliquer peut-être à d'autres pays, peut-être à la Belgique où je suis résidente. Mais en tout cas, c'est essentiellement des données qui concernent la France et des études ou des enquêtes sur la population française. Voilà, vous savez tout, on se lance. Préparez-vous un bon café et une bonne barre de chocolat noir si vous avez envie de vous lancer d'une traite, parce que ça peut être un peu ardu. Enfin, j'ai essayé de simplifier ce que je pouvais, mais ça reste quand même des notions pas évidentes à... À attraper du premier coup, c'est parti. La société française contemporaine est-elle structurée en classe sociale ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvriers, des employés et des petits indépendants ? Commerçantes, commerçants, artisans et agriculteurs, agricultrices. Est-il pertinent, encore aujourd'hui, de parler de classe populaire ? La notion de classe populaire est une catégorie classificatoire de sciences sociales et se compose d'une grande diversité de groupes sociaux. Comment désigner les classes populaires ? Au fil du temps, les sociologues ont utilisé une multitude d'expressions différentes. Classe dominée, classe subalterne, basse classe, classe inférieure. Comme vous le constatez, chacune de ces expressions est empreinte d'une forme de stigmatisation, voire de misérabilisme. Or, il est essentiel de noter que les membres des classes populaires ne sont pas nécessairement pauvres ni opprimés. Comme toute catégorie classificatoire, la notion de classe populaire réunit sous une même dénomination tout un ensemble de groupes et de situations qui peuvent être très hétérogènes. Peuvent ainsi être réputés appartenir aujourd'hui aux classes populaires des paysans, des ouvriers, des ouvrières, des employés, des agents de maîtrise, des petits artisans ou commerçants, des salariés et bien d'autres. Depuis les années 60, le travail a subi de profondes mutations. La hausse des revenus pendant les 30 glorieuses a permis la déprolétarisation des salariés dits subalternes, et ainsi l'accès à la consommation de masse, télévision, voiture. et à l'amélioration très nette des conditions de logement. Si la part des catégories populaires dans la population a peu évolué depuis les années 60, à l'intérieur de cette catégorie, la proportion d'ouvriers a baissé au profit de la proportion d'employés qui s'est largement accrue. Il existe une multiplicité de clivages internes aux classes populaires, en fonction du travail, ouvrier ou employé, qualifié ou non qualifié, stable ou précaire, du genre, de l'origine, immigré ou non immigré, ou encore du lieu de résidence, locataire ou propriétaire, dans des espaces périurbains, des cités, des espaces ruraux, ou en ville. Ce fractionnement est alimenté par les processus d'acculturation qui touchent avant tout les fractions les plus favorisées des classes populaires, dont les pratiques et les représentations tentent à s'éloigner de celles des fractions précaires de ces mêmes classes populaires. Cela signifie qu'à l'intérieur de la classe sociale, il y a des distanciations, des éloignements, là où par le passé, les distances se faisaient entre classes sociales. L'acculturation, qu'on retrouve beaucoup en sociologie, notamment chez Bourdieu, se définit comme, définition que j'ai prise sur le fabuleux site cnrtl.fr, dictionnaire que je vous recommande, définition, processus par lequel un individu apprend les modes de comportement, les modèles et les normes d'un groupe, de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit. Ici, vu qu'on parle de classe sociale, la culturation c'est un apprentissage progressif et stratégique des codes d'une classe supérieure. Langage, goût, attitude dans le milieu scolaire et professionnel. Dans le passage suivant, on va mentionner les dominés et les plus dominés versus les groupes subalternes non démunis. Je vais donc un petit peu éclairer de ma lanterne qui fut éclairée elle-même par ces textes. Qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, c'est juste une classification intra-classe populaire. C'est-à-dire que c'est comme si on avait un verre doseur et qu'en bas de ce verre se trouvent les plus dominés à l'intérieur des classes populaires et en haut du verre doseur se trouvent les moins dominés, qu'on appelle... Groupe subalterne non démuni. Ça veut dire que les classes populaires, bien sûr, regroupent des groupes sociaux extrêmement différents. Ça va des personnes les plus exclues de la société, aux personnes qui sont tout en haut de ce verre et se rapprochent, de par leur capital financier, culturel et ou social, des classes moyennes. Voilà, j'espère que ça peut éclairer ce qui va suivre. Dès que l'on passe des dominés les plus dominés à des groupes subalternes non démunis, on observe des conditions d'existence et des modes de vie intermédiaires, composés d'attaches au milieu populaire, mais aussi de caractéristiques proches des classes moyennes. Dès lors, la question de l'appartenance sociale des individus ou des familles devient très difficile à identifier. Milieu populaire supérieur ? Frange modeste de classe moyenne ? Il n'y a pas de réponse à cette question, ni de sens à vouloir absolument trancher entre ces deux options. Les classes populaires se définissent aussi à partir de propriétés de type culturologique. Elles se caractérisent par un ensemble de spécificités portant sur les pratiques et les comportements culturels qui tentent à les séparer des classes dominantes et des normes dominantes. Pour désigner cet écart, on peut parler de séparation culturelle. En conclusion, le rapport au travail, niveau de salaire, conditions difficiles, volatilité de l'emploi, la confrontation à une culture considérée légitime qui s'oppose à la culture populaire qualifiée de « beauf » , Et les incertitudes face à l'avenir pour soi et ses enfants, lorsqu'on ne dispose pas d'un large patrimoine financier et immobilier, n'ont jamais cessé de produire non pas une conscience collective de classe, mais des expériences individuelles et familiales d'inégalité sociale et de rapport de classe. En dépit des efforts scolaires et de l'élévation des diplômes, en dépit de la mobilisation professionnelle des hommes puis des femmes, L'accès aux positions valorisées de la hiérarchie sociale, culturelle et professionnelle reste semé d'obstacles, rares et ardus. L'idée d'une culture populaire ne fait sans aucun doute plus sens pour la majeure partie des ouvriers et des employés, mais celle d'une expérience de la domination partagée, parmi elles et eux, garde toute sa pertinence. Voilà. J'espère que ça a pu vous éclairer, vous inspirer, vous donner envie d'aller en savoir plus. Je mettrai les liens des documents que j'ai utilisés dans la description de cet épisode. Et je reviendrai avec un autre épisode hors série sur les pratiques culturelles et artistiques des classes populaires, puisque c'est au cœur de ce que j'ai envie d'aborder dans Transclassos. Au plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode. Si vous avez aimé, envoyez des étoiles, abonnez-vous et partagez l'épisode. A très vite pour la suite.

Description

Notre société est-elle encore structurée en classes sociales ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvrier·es, des employé·es et des petits indépendant·es (commerçant·es, artisans et agriculteurs·ices) ? Est-il pertinent, encore aujourd’hui, de parler declasses “populaires” ? 


C'est quoi l'acculturation ?

Y-a-t-il une "culture populaire" ?


Dans cet épisode, grâce à des articles et un livre de référence, je reviens sur cette notion pour comprendre à quoi l'expression "classes populaires" se réfère de nos jours.


Cet épisode est un mélange d'extraits de texte, de reformulation et de quelques ajouts personnels sur le sujet. Pour partager ce qui agite Transclassos, le podcast.


Les sources sont :

Ouvrage collectif

Sociologie des classes populaires contemporaines, de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy - 2015, Armand Colin

https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/sociologie-classes-populaires-contemporaines


Site La vie des idées :

Peut-on parler des classes populaires ?

article d'Olivier Schwartz, le 13 septembre 2011

https://laviedesidees.fr/Peut-on-parler-des-classes


Les nouvelles classes populaires

article de Pierre Gilbert, le 16 novembre 2016

https://laviedesidees.fr/Les-nouvelles-classes-populaires

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Transclassos. Ici, on parle de classe sociale, du mythe du mérite, du club un peu trop fermé de la culture. Je m'appelle Peggy Pexy Green. Parfois je raconte, parfois j'écoute. Des artistes issus de classes populaires peinent la parole. On rit, on se révolte, on fait entendre notre voix. Bienvenue dans Transclassos. Bonjour, aujourd'hui c'est un épisode hors série parce que j'avais envie de donner un petit peu de contexte sociologique et scientifique, si j'ose dire, à la question des classes populaires. Puisque c'est une expression que je reprends dans le podcast Transclassos, que vous connaissez très bien maintenant. Et en fait cette notion est assez floue. et j'avais envie de lire un peu sur le sujet et de vous partager mes lectures, mes trouvailles. Donc ce que j'ai fait, c'est que j'ai compilé des extraits, mais aussi réécrit parfois ces extraits, voire même ajouté du texte pour faire une essence d'information sur la question des classes populaires. Voilà, donc les références que je vais vous donner sont celles que j'ai utilisées principalement pour ce que vous allez entendre maintenant. Le livre, c'est Sociologie des classes populaires contemporaines, publié en 2015. C'est un ouvrage collectif de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy. Et ensuite, il y a deux articles qui sont sur le site La Vie des Idées. Le premier s'appelle Peut-on parler des classes populaires, qui a été écrit par Olivier Schwartz en 2011. Et le deuxième s'appelle « Les nouvelles classes populaires » de Pierre Gilbert en novembre 2016. Autre disclaimer par rapport au contenu que je vais vous partager maintenant, c'est un contenu qui concerne essentiellement la question des classes sociales en France. Je pense qu'il y a pas mal d'aspects qui peuvent s'appliquer peut-être à d'autres pays, peut-être à la Belgique où je suis résidente. Mais en tout cas, c'est essentiellement des données qui concernent la France et des études ou des enquêtes sur la population française. Voilà, vous savez tout, on se lance. Préparez-vous un bon café et une bonne barre de chocolat noir si vous avez envie de vous lancer d'une traite, parce que ça peut être un peu ardu. Enfin, j'ai essayé de simplifier ce que je pouvais, mais ça reste quand même des notions pas évidentes à... À attraper du premier coup, c'est parti. La société française contemporaine est-elle structurée en classe sociale ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvriers, des employés et des petits indépendants ? Commerçantes, commerçants, artisans et agriculteurs, agricultrices. Est-il pertinent, encore aujourd'hui, de parler de classe populaire ? La notion de classe populaire est une catégorie classificatoire de sciences sociales et se compose d'une grande diversité de groupes sociaux. Comment désigner les classes populaires ? Au fil du temps, les sociologues ont utilisé une multitude d'expressions différentes. Classe dominée, classe subalterne, basse classe, classe inférieure. Comme vous le constatez, chacune de ces expressions est empreinte d'une forme de stigmatisation, voire de misérabilisme. Or, il est essentiel de noter que les membres des classes populaires ne sont pas nécessairement pauvres ni opprimés. Comme toute catégorie classificatoire, la notion de classe populaire réunit sous une même dénomination tout un ensemble de groupes et de situations qui peuvent être très hétérogènes. Peuvent ainsi être réputés appartenir aujourd'hui aux classes populaires des paysans, des ouvriers, des ouvrières, des employés, des agents de maîtrise, des petits artisans ou commerçants, des salariés et bien d'autres. Depuis les années 60, le travail a subi de profondes mutations. La hausse des revenus pendant les 30 glorieuses a permis la déprolétarisation des salariés dits subalternes, et ainsi l'accès à la consommation de masse, télévision, voiture. et à l'amélioration très nette des conditions de logement. Si la part des catégories populaires dans la population a peu évolué depuis les années 60, à l'intérieur de cette catégorie, la proportion d'ouvriers a baissé au profit de la proportion d'employés qui s'est largement accrue. Il existe une multiplicité de clivages internes aux classes populaires, en fonction du travail, ouvrier ou employé, qualifié ou non qualifié, stable ou précaire, du genre, de l'origine, immigré ou non immigré, ou encore du lieu de résidence, locataire ou propriétaire, dans des espaces périurbains, des cités, des espaces ruraux, ou en ville. Ce fractionnement est alimenté par les processus d'acculturation qui touchent avant tout les fractions les plus favorisées des classes populaires, dont les pratiques et les représentations tentent à s'éloigner de celles des fractions précaires de ces mêmes classes populaires. Cela signifie qu'à l'intérieur de la classe sociale, il y a des distanciations, des éloignements, là où par le passé, les distances se faisaient entre classes sociales. L'acculturation, qu'on retrouve beaucoup en sociologie, notamment chez Bourdieu, se définit comme, définition que j'ai prise sur le fabuleux site cnrtl.fr, dictionnaire que je vous recommande, définition, processus par lequel un individu apprend les modes de comportement, les modèles et les normes d'un groupe, de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit. Ici, vu qu'on parle de classe sociale, la culturation c'est un apprentissage progressif et stratégique des codes d'une classe supérieure. Langage, goût, attitude dans le milieu scolaire et professionnel. Dans le passage suivant, on va mentionner les dominés et les plus dominés versus les groupes subalternes non démunis. Je vais donc un petit peu éclairer de ma lanterne qui fut éclairée elle-même par ces textes. Qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, c'est juste une classification intra-classe populaire. C'est-à-dire que c'est comme si on avait un verre doseur et qu'en bas de ce verre se trouvent les plus dominés à l'intérieur des classes populaires et en haut du verre doseur se trouvent les moins dominés, qu'on appelle... Groupe subalterne non démuni. Ça veut dire que les classes populaires, bien sûr, regroupent des groupes sociaux extrêmement différents. Ça va des personnes les plus exclues de la société, aux personnes qui sont tout en haut de ce verre et se rapprochent, de par leur capital financier, culturel et ou social, des classes moyennes. Voilà, j'espère que ça peut éclairer ce qui va suivre. Dès que l'on passe des dominés les plus dominés à des groupes subalternes non démunis, on observe des conditions d'existence et des modes de vie intermédiaires, composés d'attaches au milieu populaire, mais aussi de caractéristiques proches des classes moyennes. Dès lors, la question de l'appartenance sociale des individus ou des familles devient très difficile à identifier. Milieu populaire supérieur ? Frange modeste de classe moyenne ? Il n'y a pas de réponse à cette question, ni de sens à vouloir absolument trancher entre ces deux options. Les classes populaires se définissent aussi à partir de propriétés de type culturologique. Elles se caractérisent par un ensemble de spécificités portant sur les pratiques et les comportements culturels qui tentent à les séparer des classes dominantes et des normes dominantes. Pour désigner cet écart, on peut parler de séparation culturelle. En conclusion, le rapport au travail, niveau de salaire, conditions difficiles, volatilité de l'emploi, la confrontation à une culture considérée légitime qui s'oppose à la culture populaire qualifiée de « beauf » , Et les incertitudes face à l'avenir pour soi et ses enfants, lorsqu'on ne dispose pas d'un large patrimoine financier et immobilier, n'ont jamais cessé de produire non pas une conscience collective de classe, mais des expériences individuelles et familiales d'inégalité sociale et de rapport de classe. En dépit des efforts scolaires et de l'élévation des diplômes, en dépit de la mobilisation professionnelle des hommes puis des femmes, L'accès aux positions valorisées de la hiérarchie sociale, culturelle et professionnelle reste semé d'obstacles, rares et ardus. L'idée d'une culture populaire ne fait sans aucun doute plus sens pour la majeure partie des ouvriers et des employés, mais celle d'une expérience de la domination partagée, parmi elles et eux, garde toute sa pertinence. Voilà. J'espère que ça a pu vous éclairer, vous inspirer, vous donner envie d'aller en savoir plus. Je mettrai les liens des documents que j'ai utilisés dans la description de cet épisode. Et je reviendrai avec un autre épisode hors série sur les pratiques culturelles et artistiques des classes populaires, puisque c'est au cœur de ce que j'ai envie d'aborder dans Transclassos. Au plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode. Si vous avez aimé, envoyez des étoiles, abonnez-vous et partagez l'épisode. A très vite pour la suite.

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C'est quoi l'acculturation ?

Y-a-t-il une "culture populaire" ?


Dans cet épisode, grâce à des articles et un livre de référence, je reviens sur cette notion pour comprendre à quoi l'expression "classes populaires" se réfère de nos jours.


Cet épisode est un mélange d'extraits de texte, de reformulation et de quelques ajouts personnels sur le sujet. Pour partager ce qui agite Transclassos, le podcast.


Les sources sont :

Ouvrage collectif

Sociologie des classes populaires contemporaines, de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy - 2015, Armand Colin

https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/sociologie-classes-populaires-contemporaines


Site La vie des idées :

Peut-on parler des classes populaires ?

article d'Olivier Schwartz, le 13 septembre 2011

https://laviedesidees.fr/Peut-on-parler-des-classes


Les nouvelles classes populaires

article de Pierre Gilbert, le 16 novembre 2016

https://laviedesidees.fr/Les-nouvelles-classes-populaires

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Transclassos. Ici, on parle de classe sociale, du mythe du mérite, du club un peu trop fermé de la culture. Je m'appelle Peggy Pexy Green. Parfois je raconte, parfois j'écoute. Des artistes issus de classes populaires peinent la parole. On rit, on se révolte, on fait entendre notre voix. Bienvenue dans Transclassos. Bonjour, aujourd'hui c'est un épisode hors série parce que j'avais envie de donner un petit peu de contexte sociologique et scientifique, si j'ose dire, à la question des classes populaires. Puisque c'est une expression que je reprends dans le podcast Transclassos, que vous connaissez très bien maintenant. Et en fait cette notion est assez floue. et j'avais envie de lire un peu sur le sujet et de vous partager mes lectures, mes trouvailles. Donc ce que j'ai fait, c'est que j'ai compilé des extraits, mais aussi réécrit parfois ces extraits, voire même ajouté du texte pour faire une essence d'information sur la question des classes populaires. Voilà, donc les références que je vais vous donner sont celles que j'ai utilisées principalement pour ce que vous allez entendre maintenant. Le livre, c'est Sociologie des classes populaires contemporaines, publié en 2015. C'est un ouvrage collectif de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy. Et ensuite, il y a deux articles qui sont sur le site La Vie des Idées. Le premier s'appelle Peut-on parler des classes populaires, qui a été écrit par Olivier Schwartz en 2011. Et le deuxième s'appelle « Les nouvelles classes populaires » de Pierre Gilbert en novembre 2016. Autre disclaimer par rapport au contenu que je vais vous partager maintenant, c'est un contenu qui concerne essentiellement la question des classes sociales en France. Je pense qu'il y a pas mal d'aspects qui peuvent s'appliquer peut-être à d'autres pays, peut-être à la Belgique où je suis résidente. Mais en tout cas, c'est essentiellement des données qui concernent la France et des études ou des enquêtes sur la population française. Voilà, vous savez tout, on se lance. Préparez-vous un bon café et une bonne barre de chocolat noir si vous avez envie de vous lancer d'une traite, parce que ça peut être un peu ardu. Enfin, j'ai essayé de simplifier ce que je pouvais, mais ça reste quand même des notions pas évidentes à... À attraper du premier coup, c'est parti. La société française contemporaine est-elle structurée en classe sociale ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvriers, des employés et des petits indépendants ? Commerçantes, commerçants, artisans et agriculteurs, agricultrices. Est-il pertinent, encore aujourd'hui, de parler de classe populaire ? La notion de classe populaire est une catégorie classificatoire de sciences sociales et se compose d'une grande diversité de groupes sociaux. Comment désigner les classes populaires ? Au fil du temps, les sociologues ont utilisé une multitude d'expressions différentes. Classe dominée, classe subalterne, basse classe, classe inférieure. Comme vous le constatez, chacune de ces expressions est empreinte d'une forme de stigmatisation, voire de misérabilisme. Or, il est essentiel de noter que les membres des classes populaires ne sont pas nécessairement pauvres ni opprimés. Comme toute catégorie classificatoire, la notion de classe populaire réunit sous une même dénomination tout un ensemble de groupes et de situations qui peuvent être très hétérogènes. Peuvent ainsi être réputés appartenir aujourd'hui aux classes populaires des paysans, des ouvriers, des ouvrières, des employés, des agents de maîtrise, des petits artisans ou commerçants, des salariés et bien d'autres. Depuis les années 60, le travail a subi de profondes mutations. La hausse des revenus pendant les 30 glorieuses a permis la déprolétarisation des salariés dits subalternes, et ainsi l'accès à la consommation de masse, télévision, voiture. et à l'amélioration très nette des conditions de logement. Si la part des catégories populaires dans la population a peu évolué depuis les années 60, à l'intérieur de cette catégorie, la proportion d'ouvriers a baissé au profit de la proportion d'employés qui s'est largement accrue. Il existe une multiplicité de clivages internes aux classes populaires, en fonction du travail, ouvrier ou employé, qualifié ou non qualifié, stable ou précaire, du genre, de l'origine, immigré ou non immigré, ou encore du lieu de résidence, locataire ou propriétaire, dans des espaces périurbains, des cités, des espaces ruraux, ou en ville. Ce fractionnement est alimenté par les processus d'acculturation qui touchent avant tout les fractions les plus favorisées des classes populaires, dont les pratiques et les représentations tentent à s'éloigner de celles des fractions précaires de ces mêmes classes populaires. Cela signifie qu'à l'intérieur de la classe sociale, il y a des distanciations, des éloignements, là où par le passé, les distances se faisaient entre classes sociales. L'acculturation, qu'on retrouve beaucoup en sociologie, notamment chez Bourdieu, se définit comme, définition que j'ai prise sur le fabuleux site cnrtl.fr, dictionnaire que je vous recommande, définition, processus par lequel un individu apprend les modes de comportement, les modèles et les normes d'un groupe, de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit. Ici, vu qu'on parle de classe sociale, la culturation c'est un apprentissage progressif et stratégique des codes d'une classe supérieure. Langage, goût, attitude dans le milieu scolaire et professionnel. Dans le passage suivant, on va mentionner les dominés et les plus dominés versus les groupes subalternes non démunis. Je vais donc un petit peu éclairer de ma lanterne qui fut éclairée elle-même par ces textes. Qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, c'est juste une classification intra-classe populaire. C'est-à-dire que c'est comme si on avait un verre doseur et qu'en bas de ce verre se trouvent les plus dominés à l'intérieur des classes populaires et en haut du verre doseur se trouvent les moins dominés, qu'on appelle... Groupe subalterne non démuni. Ça veut dire que les classes populaires, bien sûr, regroupent des groupes sociaux extrêmement différents. Ça va des personnes les plus exclues de la société, aux personnes qui sont tout en haut de ce verre et se rapprochent, de par leur capital financier, culturel et ou social, des classes moyennes. Voilà, j'espère que ça peut éclairer ce qui va suivre. Dès que l'on passe des dominés les plus dominés à des groupes subalternes non démunis, on observe des conditions d'existence et des modes de vie intermédiaires, composés d'attaches au milieu populaire, mais aussi de caractéristiques proches des classes moyennes. Dès lors, la question de l'appartenance sociale des individus ou des familles devient très difficile à identifier. Milieu populaire supérieur ? Frange modeste de classe moyenne ? Il n'y a pas de réponse à cette question, ni de sens à vouloir absolument trancher entre ces deux options. Les classes populaires se définissent aussi à partir de propriétés de type culturologique. Elles se caractérisent par un ensemble de spécificités portant sur les pratiques et les comportements culturels qui tentent à les séparer des classes dominantes et des normes dominantes. Pour désigner cet écart, on peut parler de séparation culturelle. En conclusion, le rapport au travail, niveau de salaire, conditions difficiles, volatilité de l'emploi, la confrontation à une culture considérée légitime qui s'oppose à la culture populaire qualifiée de « beauf » , Et les incertitudes face à l'avenir pour soi et ses enfants, lorsqu'on ne dispose pas d'un large patrimoine financier et immobilier, n'ont jamais cessé de produire non pas une conscience collective de classe, mais des expériences individuelles et familiales d'inégalité sociale et de rapport de classe. En dépit des efforts scolaires et de l'élévation des diplômes, en dépit de la mobilisation professionnelle des hommes puis des femmes, L'accès aux positions valorisées de la hiérarchie sociale, culturelle et professionnelle reste semé d'obstacles, rares et ardus. L'idée d'une culture populaire ne fait sans aucun doute plus sens pour la majeure partie des ouvriers et des employés, mais celle d'une expérience de la domination partagée, parmi elles et eux, garde toute sa pertinence. Voilà. J'espère que ça a pu vous éclairer, vous inspirer, vous donner envie d'aller en savoir plus. Je mettrai les liens des documents que j'ai utilisés dans la description de cet épisode. Et je reviendrai avec un autre épisode hors série sur les pratiques culturelles et artistiques des classes populaires, puisque c'est au cœur de ce que j'ai envie d'aborder dans Transclassos. Au plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode. Si vous avez aimé, envoyez des étoiles, abonnez-vous et partagez l'épisode. A très vite pour la suite.

Description

Notre société est-elle encore structurée en classes sociales ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvrier·es, des employé·es et des petits indépendant·es (commerçant·es, artisans et agriculteurs·ices) ? Est-il pertinent, encore aujourd’hui, de parler declasses “populaires” ? 


C'est quoi l'acculturation ?

Y-a-t-il une "culture populaire" ?


Dans cet épisode, grâce à des articles et un livre de référence, je reviens sur cette notion pour comprendre à quoi l'expression "classes populaires" se réfère de nos jours.


Cet épisode est un mélange d'extraits de texte, de reformulation et de quelques ajouts personnels sur le sujet. Pour partager ce qui agite Transclassos, le podcast.


Les sources sont :

Ouvrage collectif

Sociologie des classes populaires contemporaines, de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy - 2015, Armand Colin

https://www.dunod.com/sciences-humaines-et-sociales/sociologie-classes-populaires-contemporaines


Site La vie des idées :

Peut-on parler des classes populaires ?

article d'Olivier Schwartz, le 13 septembre 2011

https://laviedesidees.fr/Peut-on-parler-des-classes


Les nouvelles classes populaires

article de Pierre Gilbert, le 16 novembre 2016

https://laviedesidees.fr/Les-nouvelles-classes-populaires

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Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Transclassos. Ici, on parle de classe sociale, du mythe du mérite, du club un peu trop fermé de la culture. Je m'appelle Peggy Pexy Green. Parfois je raconte, parfois j'écoute. Des artistes issus de classes populaires peinent la parole. On rit, on se révolte, on fait entendre notre voix. Bienvenue dans Transclassos. Bonjour, aujourd'hui c'est un épisode hors série parce que j'avais envie de donner un petit peu de contexte sociologique et scientifique, si j'ose dire, à la question des classes populaires. Puisque c'est une expression que je reprends dans le podcast Transclassos, que vous connaissez très bien maintenant. Et en fait cette notion est assez floue. et j'avais envie de lire un peu sur le sujet et de vous partager mes lectures, mes trouvailles. Donc ce que j'ai fait, c'est que j'ai compilé des extraits, mais aussi réécrit parfois ces extraits, voire même ajouté du texte pour faire une essence d'information sur la question des classes populaires. Voilà, donc les références que je vais vous donner sont celles que j'ai utilisées principalement pour ce que vous allez entendre maintenant. Le livre, c'est Sociologie des classes populaires contemporaines, publié en 2015. C'est un ouvrage collectif de Yasmine Siblot, Marie Cartier, Isabelle Coutant, Olivier Masclet et Nicolas Renahy. Et ensuite, il y a deux articles qui sont sur le site La Vie des Idées. Le premier s'appelle Peut-on parler des classes populaires, qui a été écrit par Olivier Schwartz en 2011. Et le deuxième s'appelle « Les nouvelles classes populaires » de Pierre Gilbert en novembre 2016. Autre disclaimer par rapport au contenu que je vais vous partager maintenant, c'est un contenu qui concerne essentiellement la question des classes sociales en France. Je pense qu'il y a pas mal d'aspects qui peuvent s'appliquer peut-être à d'autres pays, peut-être à la Belgique où je suis résidente. Mais en tout cas, c'est essentiellement des données qui concernent la France et des études ou des enquêtes sur la population française. Voilà, vous savez tout, on se lance. Préparez-vous un bon café et une bonne barre de chocolat noir si vous avez envie de vous lancer d'une traite, parce que ça peut être un peu ardu. Enfin, j'ai essayé de simplifier ce que je pouvais, mais ça reste quand même des notions pas évidentes à... À attraper du premier coup, c'est parti. La société française contemporaine est-elle structurée en classe sociale ? Comment décrire la population, statistiquement majoritaire, composée des ouvriers, des employés et des petits indépendants ? Commerçantes, commerçants, artisans et agriculteurs, agricultrices. Est-il pertinent, encore aujourd'hui, de parler de classe populaire ? La notion de classe populaire est une catégorie classificatoire de sciences sociales et se compose d'une grande diversité de groupes sociaux. Comment désigner les classes populaires ? Au fil du temps, les sociologues ont utilisé une multitude d'expressions différentes. Classe dominée, classe subalterne, basse classe, classe inférieure. Comme vous le constatez, chacune de ces expressions est empreinte d'une forme de stigmatisation, voire de misérabilisme. Or, il est essentiel de noter que les membres des classes populaires ne sont pas nécessairement pauvres ni opprimés. Comme toute catégorie classificatoire, la notion de classe populaire réunit sous une même dénomination tout un ensemble de groupes et de situations qui peuvent être très hétérogènes. Peuvent ainsi être réputés appartenir aujourd'hui aux classes populaires des paysans, des ouvriers, des ouvrières, des employés, des agents de maîtrise, des petits artisans ou commerçants, des salariés et bien d'autres. Depuis les années 60, le travail a subi de profondes mutations. La hausse des revenus pendant les 30 glorieuses a permis la déprolétarisation des salariés dits subalternes, et ainsi l'accès à la consommation de masse, télévision, voiture. et à l'amélioration très nette des conditions de logement. Si la part des catégories populaires dans la population a peu évolué depuis les années 60, à l'intérieur de cette catégorie, la proportion d'ouvriers a baissé au profit de la proportion d'employés qui s'est largement accrue. Il existe une multiplicité de clivages internes aux classes populaires, en fonction du travail, ouvrier ou employé, qualifié ou non qualifié, stable ou précaire, du genre, de l'origine, immigré ou non immigré, ou encore du lieu de résidence, locataire ou propriétaire, dans des espaces périurbains, des cités, des espaces ruraux, ou en ville. Ce fractionnement est alimenté par les processus d'acculturation qui touchent avant tout les fractions les plus favorisées des classes populaires, dont les pratiques et les représentations tentent à s'éloigner de celles des fractions précaires de ces mêmes classes populaires. Cela signifie qu'à l'intérieur de la classe sociale, il y a des distanciations, des éloignements, là où par le passé, les distances se faisaient entre classes sociales. L'acculturation, qu'on retrouve beaucoup en sociologie, notamment chez Bourdieu, se définit comme, définition que j'ai prise sur le fabuleux site cnrtl.fr, dictionnaire que je vous recommande, définition, processus par lequel un individu apprend les modes de comportement, les modèles et les normes d'un groupe, de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit. Ici, vu qu'on parle de classe sociale, la culturation c'est un apprentissage progressif et stratégique des codes d'une classe supérieure. Langage, goût, attitude dans le milieu scolaire et professionnel. Dans le passage suivant, on va mentionner les dominés et les plus dominés versus les groupes subalternes non démunis. Je vais donc un petit peu éclairer de ma lanterne qui fut éclairée elle-même par ces textes. Qu'est-ce que ça veut dire ? En fait, c'est juste une classification intra-classe populaire. C'est-à-dire que c'est comme si on avait un verre doseur et qu'en bas de ce verre se trouvent les plus dominés à l'intérieur des classes populaires et en haut du verre doseur se trouvent les moins dominés, qu'on appelle... Groupe subalterne non démuni. Ça veut dire que les classes populaires, bien sûr, regroupent des groupes sociaux extrêmement différents. Ça va des personnes les plus exclues de la société, aux personnes qui sont tout en haut de ce verre et se rapprochent, de par leur capital financier, culturel et ou social, des classes moyennes. Voilà, j'espère que ça peut éclairer ce qui va suivre. Dès que l'on passe des dominés les plus dominés à des groupes subalternes non démunis, on observe des conditions d'existence et des modes de vie intermédiaires, composés d'attaches au milieu populaire, mais aussi de caractéristiques proches des classes moyennes. Dès lors, la question de l'appartenance sociale des individus ou des familles devient très difficile à identifier. Milieu populaire supérieur ? Frange modeste de classe moyenne ? Il n'y a pas de réponse à cette question, ni de sens à vouloir absolument trancher entre ces deux options. Les classes populaires se définissent aussi à partir de propriétés de type culturologique. Elles se caractérisent par un ensemble de spécificités portant sur les pratiques et les comportements culturels qui tentent à les séparer des classes dominantes et des normes dominantes. Pour désigner cet écart, on peut parler de séparation culturelle. En conclusion, le rapport au travail, niveau de salaire, conditions difficiles, volatilité de l'emploi, la confrontation à une culture considérée légitime qui s'oppose à la culture populaire qualifiée de « beauf » , Et les incertitudes face à l'avenir pour soi et ses enfants, lorsqu'on ne dispose pas d'un large patrimoine financier et immobilier, n'ont jamais cessé de produire non pas une conscience collective de classe, mais des expériences individuelles et familiales d'inégalité sociale et de rapport de classe. En dépit des efforts scolaires et de l'élévation des diplômes, en dépit de la mobilisation professionnelle des hommes puis des femmes, L'accès aux positions valorisées de la hiérarchie sociale, culturelle et professionnelle reste semé d'obstacles, rares et ardus. L'idée d'une culture populaire ne fait sans aucun doute plus sens pour la majeure partie des ouvriers et des employés, mais celle d'une expérience de la domination partagée, parmi elles et eux, garde toute sa pertinence. Voilà. J'espère que ça a pu vous éclairer, vous inspirer, vous donner envie d'aller en savoir plus. Je mettrai les liens des documents que j'ai utilisés dans la description de cet épisode. Et je reviendrai avec un autre épisode hors série sur les pratiques culturelles et artistiques des classes populaires, puisque c'est au cœur de ce que j'ai envie d'aborder dans Transclassos. Au plaisir de vous retrouver pour un prochain épisode. Si vous avez aimé, envoyez des étoiles, abonnez-vous et partagez l'épisode. A très vite pour la suite.

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