- Speaker #0
Open True Cool, c'est le podcast des gens gentils. Ceux qui disent pardon quand on les bouscule. Ceux qui s'inquiètent des autres avant même de s'inquiéter pour eux-mêmes. Ceux qui disent bonjour dans la rue sans passer pour des fous. Et ceux qui tiennent la porte à la vieille dame à la boulangerie. Oui, ça existe encore des gens comme ça. Et c'est pour tous ces super-héros invisibles que j'ai créé cette Safe Place. Parce que gentils the new cool, donnons la parole à celles et ceux qui réussissent autrement. Et qui se font respecter sans grogner. Je suis Léa. Une gentille qui en a fait une force, enfin presque, freelance dans la com depuis plusieurs années. J'accompagne mes clients pour faire briller leur authenticité. D'ailleurs, hasard de dingue, gentillesse rime avec business. Trop bonne, trop cool, c'est le guide de survie du gentil. Pour apprendre à naviguer dans un monde parfois rude, on ne va pas se mentir sans perdre votre bienveillance. Vous n'êtes pas seul. Je vous jure qu'on n'a pas besoin d'être un requin pour réussir et qu'on va y arriver. Sans plus attendre, je vous laisse avec... l'épisode du jour. Bonjour à toutes et bonjour à tous et bienvenue dans un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool. Aujourd'hui, je suis malade, mais quand même super contente de retrouver l'invité que j'ai déjà eu dans le podcast, mais on vous racontera ça une fois qu'elle se sera présentée. Bonjour Chloé.
- Speaker #1
Salut.
- Speaker #0
Comment tu vas Chloé ?
- Speaker #1
Ça va bien, je suis très contente d'être en distanciel avec toi pour éviter les miasmes, pour être tout à fait honnête. C'est vrai,
- Speaker #0
c'est vrai. Sinon, j'aurais peut-être annulé ou j'aurais enregistré avec un masque. Franchement, j'avoue que je n'aime pas trop partager mes microbes, en effet.
- Speaker #1
Oui, ce qui n'est pas ouf.
- Speaker #0
Non, je pense que ça n'aurait pas été ouf. Ça nous aurait rappelé trop le Covid. Donc, le distanciel, parfois, a du bon, en effet, pour ne pas te partager mes microbes et que tu tombes malade ce week-end. Je m'en voudrais.
- Speaker #1
Non, mais j'ai une très belle vue sur ta bonnette rose qui met de bonne humeur. Aujourd'hui est une journée de novembre. Il fait très gris. Comme tu l'as dit, ce n'est pas la première fois en plus qu'on se voit dans ce contexte pour enregistrer un épisode. On en avait fait un, mais il y a un bon moment maintenant.
- Speaker #0
Oui, c'était cet été, je crois. Et du coup, c'est un peu ma malfaçon de podcasteuse où je veux prendre trop d'avance. Et en plus, tu n'étais pas dans une énergie géniale. Ce n'était pas une période facile pour toi. On s'était dit, comme un accord, que comme j'avais fait ma petite pause d'enregistrement, qu'on allait le réenregistrer pour que ce soit plus d'actualité pour toi et pour moi.
- Speaker #1
Et que tu aies moins de montage à faire aussi. C'était un vrai argument.
- Speaker #0
Moi je l'aurais gardé comme ça parce que je t'ai trouvé vraiment chouette dans le premier épisode qu'on avait enregistré, mais au moins tu es alignée avec qui tu es aujourd'hui, même si tu étais là même cet été, mais on bouge quand même pas mal et au moins on est dans les énergies qui vont avec la période, c'est-à-dire la période de l'hiver où il y a de la crève et de l'énergie un peu moins folle quand même, on va pas se mentir que cet été en tout cas de mon côté.
- Speaker #1
On est en train de survendre l'épisode. Je ne sais pas si tu t'en rends compte. Asseyez-vous,
- Speaker #0
prenez un petit thé, c'est la déprime pendant une heure. Je pense qu'on est tous dans le même mood, donc ça fera du bien qu'on mette des mots aussi sur ce que les gens ressentent et de dire, ok, je ne suis pas le seul à avoir ou la seule à avoir une dépression saisonnière. Moi, je suis vraiment victime de ça chaque année. Et chaque année...
- Speaker #1
Le manque de lumière. Mais ouais. Ouais, ouais, non mais normal.
- Speaker #0
et chaque année je me dis putain je me sens trop mal je me sens nulle et tout et après je me dis ah mais c'est normal c'est l'hiver,
- Speaker #1
je devrais me faire une note c'est ça c'était donc ça tu vas à la pharmacie tu te dis bonjour j'aimerais absolument tous les compléments possibles, vitamines et compagnie pour essayer de survivre mais oui c'est normal l'épisode doit être déjà sorti
- Speaker #0
Colline m'a suggéré de prendre du spray de vitamine C et apparemment c'est assez ouf et du coup je l'avoue que je vais aller à la pharmacie demander ça parce que je pense que j'ai besoin d'un petit shot même si c'est placebo, je m'en fiche même si l'effet est faux,
- Speaker #1
j'ai juste envie de me dire spray de soleil dans ma bouche une parole lumineuse, c'est parti exactement,
- Speaker #0
Chloé est-ce que tu peux te présenter pour les auditeurs et auditrices qui ne te connaîtraient pas encore ?
- Speaker #1
Enchantée, moi c'est Chloé, je suis la daronne du Clo-Clo Club qui est aussi un podcast dans lequel je parle de créativité au sens large donc plutôt de notre capacité à avoir des idées et puis à les passer en action. Je fais des épisodes en solo ou avec des créatifs et créatives de tout horizon. Du coup, ça va du champ artistique à l'engagement, le militantisme, un peu aussi en fonction, en fait, de mes centres d'intérêt. Donc ça, c'est la partie pour laquelle on s'est rencontrés, d'ailleurs, à la base, via le podcast. On est copines de podcast. Et en parallèle de ça, je suis une personne qui fait plein de choses. J'aime bien me définir comme ça. Je crée beaucoup, que ce soit de l'écriture, du dessin, évidemment du podcast, de la vidéo, enfin un peu touche à tout et je pense que c'est ce qui me définit le mieux.
- Speaker #0
Chloé est très créative et suivez-la sur Instagram, elle partage très souvent ses tests de dessin et tout ça et moi je suis hyper admirative parce que je pense que dessiner un bonhomme bâton ça s'arrête à peu près là, je gribouille beaucoup mais j'ai pas cette capacité à dessiner, ça a toujours été une frustration dans ma vie et du coup vraiment c'est un vrai plaisir de te suivre. Au-delà de ton podcast, déjà, rien que de suivre ton compte Instagram, c'est un petit rayon de soleil de créativité, de boost et tout ça. Et bien sûr, après le podcast, c'est à une jolie parenthèse que vous pouvez vous prendre dans vos journées pour questionner la créativité. Là, j'ai bien aimé d'ailleurs un de tes derniers épisodes où tu parles de comment créer quand l'énergie est moins là, avec les mauvaises nouvelles.
- Speaker #1
Oui, quand le monde part en sucette. C'était le meilleur résumé que je pouvais faire de la situation. C'est un épisode que j'ai enregistré après les élections américaines. De manière générale, l'actualité mondiale n'est pas très fun depuis plusieurs années maintenant. Il y a bien plus grave aussi qui s'est passé, mais ça a été un peu l'élément déclencheur. Je me suis rendu compte qu'il y a eu trop de phases où moi je me suis empêchée un peu de créer, où je me suis posé plein de questions en me disant quand il y a des génocides, quand il y a des guerres, quand il y a des massacres, quand il y a de la violence partout, en fait... Qu'est-ce que je peux apporter ? Ça sert à quoi de justement avoir des petites stories Instagram toutes mignonnes, des trucs comme ça ? C'est pas un peu futile et est-ce que ça sert à quelque chose ? Et de pouvoir en faire un épisode aussi sur comment est-ce qu'on peut repenser la créativité de plein de façons différentes dans ce contexte-là, sans pour autant qu'elle soit forcément militante, même si c'est une option, mais juste en la mettant au service d'une réalité qui est aussi bien personnelle sur toutes les émotions qu'on traverse. que extérieure et généralisée.
- Speaker #0
Oui, clairement, je trouve que c'est vraiment un joli épisode. Et puis, on en parlait justement il y a quelques temps avec une invitée qui s'appelle Alicia Flippo et qui disait qu'on était un peu dans un monde où quand on traverse des crises, on te demande un peu de prendre parti. Et moi, j'avoue que je suis militante, mais militante de manière personnelle. Je n'ai pas envie de le faire éclabousser sur les autres. Et du coup, on se pose toujours la question quand on crée des trucs plus légers, c'est quoi notre... place dans tout ça et je pense que notre place dans tout ça c'est d'amener un petit rayon de soleil tu vois une petite parenthèse à ce truc un peu étouffant et en fait je me dis que c'est cool aussi d'avoir des comptes qui sont pas que dans l'actualité, le truc un peu lourd et tout ça, il en faut bien des médias, des comptes installés comme ça qui défendent nos intérêts et tout ce qui se passe dans le monde mais je pense qu'il faut aussi des bulles d'air parce que si on a que du contenu qui nous plombe toute la journée, je pense que c'est hyper dur pour tout le monde donc... D'un côté, je crois que j'assume ce côté-là de ma personnalité, même s'il y a des trucs qui vont moins bien dans le monde. Je suis capable de faire une photo zoomée de mon chien en mode Fallu, ça va ? Je me dis Tant pis, ce n'est pas grave même si en effet, il y a des trucs graves. Il faut ces petites respirations-là.
- Speaker #1
C'est une histoire de respiration et de balance aussi, parce que ce n'est pas parce que tu fais du contenu comme ça que pour autant, tu ne peux pas, comme tu dis, te renseigner, relayer, soutenir des initiatives en parallèle ou des… Même juste dans le champ artistique, par exemple, des artistes qui prennent position, qui parlent de ces sujets-là au travers de leurs œuvres, que ce soit au travers des émotions qu'ils ressentent ou auxquelles ils assistent, ou d'événements qui les ont marqués, ou d'actus qui les marquent, ou de messages qu'ils ont envie de véhiculer. Et en fait, ça ouvre une multitude de possibilités en termes d'expression. Et la créativité, pour moi, elle est forcément impactée par ce qui se passe, parce que ça reste quelque chose qui... qui est certes très personnelle, mais qui se nourrit de l'extérieur. Après, c'est justement comment est-ce que tu fais par rapport à ta façon de créer, par rapport à ce que tu as envie d'amener. Comme tu dis, avoir des safe places aussi, ou juste d'avoir un peu de légèreté et de la douceur, ça fait du bien. On en a tous et toutes besoin. Et en fait, on n'est pas que ce qui se passe et on n'est pas que... Je suis en train de te refaire mon épisode, c'est une placasse. Non, mais voilà, on ne se limite pas à ça. En tout cas, on ne se cantonne pas à ce qui se passe autour de nous. Il n'y a pas... des choses qui sont toutes noires ou toutes blanches, et c'est aussi important de le mettre en avant. Par contre, c'est précieux d'avoir conscience que ça s'inscrit dans une réalité qui, elle, n'est pas belle, et qui aujourd'hui, en plus de ça, devient, comme tu dis, tellement anxiogène, tellement grave, qu'elle oblige aussi chacun à se positionner, en fait, à un moment ou à un autre, de différentes façons, mais où le collectif devient nécessaire. Ça devient un passage obligé, en fait. il y a un peu ça aussi qui ressort.
- Speaker #0
On va s'arrêter sur ce sujet, parce que j'ai envie que les gens aillent écouter ton podcast et ton épisode, donc allez découvrir tout ce que fait Chloé, c'est vraiment super chouette, parce que ça fait du bien, et en plus la créativité, on ne la questionne pas assez, moi c'est des sujets qui m'intéressent beaucoup, donc go, donnez de la force à ce podcast qui mérite d'être plus écouté sur le devant de la scène. je vais te poser Chloé la première question du podcast du coup que tu connais non pas du tout je n'écoute pas ton épisode on n'en a pas enregistré un je n'ai pas déjà répondu à cette question voyons mais peut-être que tu auras mûri aussi la réflexion et ça intéresse même pour moi tu vois d'avoir ta définition maintenant est-ce que tu pourrais me définir le principe de gentillesse et comment ça s'incarne dans ton quotidien oui alors
- Speaker #1
la gentillesse pour moi c'est vraiment une caractéristique à proprement parler d'une personne Ça fait partie d'un caractère. C'est un marqueur. Tu es une personne gentille. Parce que je le distingue d'être sympa. Sympa, ça va être en relation avec une personne. Tu vois, tu adaptes si tu as des affinités ou juste un peu Ausha. Alors que la gentillesse, je trouve que c'est une approche plus générale du monde avec beaucoup de bienveillance. C'est souvent des mots qui vont ensemble, mais avoir ce côté-là...... De douceur aussi, j'y reviens, mais je trouve que ça colle bien à la gentillesse. Et d'ouverture. En fait, la gentillesse fait que tu n'as pas de défiance, tu es vraiment dans cette position-là. Et pour autant, on en avait ça parlé, toi et moi, à plusieurs reprises. Je trouve que c'est assez intéressant. La gentillesse, moi, je ne l'oppose pas à la méchanceté. parce que c'est pas parce que t'es pas gentil que t'es forcément méchant et c'est en ça que je trouve qu'il y a encore une étape un peu au milieu, donc je disais un peu sympa enfin voilà c'est il y a encore d'autres façons d'interagir en tout cas dans la gentillesse comme dans la méchanceté il y a une intention en tout cas je trouve dans un regard que tu portes sur tes interactions sociales, ton environnement t'es pas gentil tout seul dans ton coin c'est en relation avec ce qui t'entoure
- Speaker #0
et justement où est-ce que tu te places toi là-dedans parce que c'est une discussion que j'ai souvent avec les invités que j'ai on définit beaucoup la gentillesse par rapport à notre bienveillance avec l'autre comme tu dis c'est au centre du collectif mais là comment toi tu te places face à la gentillesse pour toi comment
- Speaker #1
tu es gentille aussi avec toi avec toi-même quelle place ça a aussi avec la gentillesse avec les autres alors moi je me définis pas comme quelqu'un de gentil intéressant merci Parce que dans certains cas de figure, je peux être virulente ou en tout cas, jamais méchante volontairement. Mais il y a un peu ce côté-là qui est propre à chacun aussi. Mais chez moi, qui est aussi présent par moment. Et du coup, je ne me définirais pas comme quelqu'un de gentil. J'ai un peu une petite méfiance aussi, même si je vais être très avenante, très ouverte. Ça n'a pas de problème. Juste... J'ai beaucoup de mal à jauger les gens. Je suis généralement très ouverte tout de suite. Et en fait, j'ai un peu du mal à me rendre compte de comment eux interagissent aussi et comment est-ce qu'ils me perçoivent. Il y a un peu ce côté-là. Pour te donner un exemple, parmi mes très bons potes aujourd'hui, il y en a plusieurs. Au tout début, quand on s'est rencontrés, ce n'était pas avec ces personnes-là que j'avais le plus matché dans un groupe. Il y a d'autres personnes qui... très vite ne correspondaient pas du tout à ce que j'imaginais et où j'ai pris mieux distance naturellement, il n'y a pas eu de drama ou quoi que ce soit mais j'ai pas eu de nez en fait, vraiment je tapais à côté alors que celle avec qui c'était un peu plus chien chat tu vois, ces personnes là avec qui je suis devenue amie, en tout cas il y avait un peu plus de défiance donc c'est assez rigolo, je suis un peu nulle pour identifier les gentils autour de moi voilà, mais du coup cette gentillesse là, moi je dirais que j'ai plus de la... Encore une fois, de la sympathie, de la politesse aussi, du respect, ce genre de choses. La gentillesse à proprement parler, je ne suis pas sûre. Et de la gentillesse envers moi-même. Oui, je pense, d'une certaine façon, j'ai appris à être plus gentille. Mais ce n'est pas encore une fois le terme gentille. Du coup, parce que pour moi, il engloberait vraiment tout. Ça va être plus d'être à l'écoute et d'être douce. De pouvoir moins se mettre la pression.
- Speaker #0
T'as bien résumé, mais c'est vrai que moi, ça me choque toujours, entre guillemets, que tu ne te définisses pas comme une gentille. Tu vois, j'avais oublié de cette petite chose que tu m'avais racontée. Mais c'est vrai que pour moi, justement, tu incarnes la gentillesse. Et ce n'est pas parce que tu vois, tu peux être parfois virulente, cash, qu'en fait, ça enlève ta gentillesse. Je pense qu'aujourd'hui, on mélange tout. On a l'impression qu'un gentil ou une gentille ne doit pas faire de vagues, ne doit pas déranger, ne doit pas hausser le ton. ne doit pas se défendre, poser ses limites et tout. Et en fait, je pense que c'est un truc que la société nous a induite de dire, un gentil, c'est ça et ce n'est pas autrement. Et en fait, non. Moi, je suis en train de, si je n'aime pas ce terme, ça fait très bobo, mais de déconstruire tout. Et la gentillesse, pour moi, c'est au-delà de s'écraser. Et en fait, moi, c'est aussi...
- Speaker #1
Oui, ça,
- Speaker #0
bien sûr....créer ce podcast parce qu'on a l'impression qu'un gentil doit forcément être un paillasson. Et le jour où il commence à poser ses limites, du coup, on est plus gentil. Et en fait, non. Moi, petit à petit, j'apprends. à dire non, j'apprends à poser mes limites et c'est pas pour ça que ça enlève ma gentillesse. Et donc, je pense que toi, t'es dans l'entre-deux. On t'a expliqué ce que ça voulait dire d'être gentille et du coup, tu t'es dit, bon bah, vu que parfois, je parle un peu fort, je me défends, je peux parfois prendre plus de place que les autres et tout. Du coup, tu penses pas que c'est ça ?
- Speaker #1
Non, parce que j'ai assez conscience justement de l'importance de mettre des limites et que ça fait pas de toi une mauvaise personne. C'est très clair et je connais plein de gentilles qui le font très bien et ça, c'est trop cool. Non mais ça va être plus je pense que j'ai une petite partie de moi qui adore la bagarre et en même temps ça me tétanise mais c'est un peu tout ou rien à chaque fois en termes de réaction et du coup je sais que quand il y a un moment où ça tombe dans la gratuité si tu veux ce n'est plus dans les limites, dans le respect de mes limites ça va être foutre un coup d'épaule à quelqu'un dans le métro parce que la personne n'est pas foutue de se pousser du milieu et que ça m'agace et que c'est pas un non-respect de mes limites, genre juste la personne est au milieu, bon ben ça arrive. C'est juste j'ai décidé qu'aujourd'hui ça me saoulait, alors qu'un autre jour je vais me pousser ou je vais dire pardon, excusez-moi, je vais être polie, tu vois. Et il y a d'autres moments où vraiment pas du tout. Et j'ai un peu ce petit côté, ouais... J'allais dire petite conne, mais...
- Speaker #0
T'as un petit démon sur ton épaule parfois.
- Speaker #1
J'ai un petit démon de fou. Et du coup, c'est en ça que quand je vois des personnes autour de moi qui, elles, sont foncièrement gentilles, mais vraiment de façon assez régulière, en fait, bah ouais, je me reconnais pas là-dedans. Et par contre, je l'admire énormément chez elles et eux, et je trouve ça trop, trop cool. Et vraiment, en plus, je pense que c'est la bonne façon de faire aussi. de nombreuses situations, mais moi c'est pas toujours le cas, et il y a un autre facteur aussi qui rentre en jeu, c'est que je te le disais, donc socialement je suis pas la plus décourdie pour identifier les types d'interactions, moi je vais m'ouvrir très vite aux gens, je vais parler très vite avec tout le monde je vais partir du principe qu'on est potes alors que pas forcément et du coup dans ce contexte là en parallèle je peux être aussi plus timide et plus réservé avec la peur de déranger ou un moment où ça pèse trop sur ma batterie sociale et me renfermer d'un coup et être justement pas très sympa. Et partir par exemple d'une soirée sans dire au revoir, ça m'arrive très souvent. J'ai un peu de mal avec ça, sauf avec les gens avec qui je suis proche, mais quand je n'ai pas d'enjeu de relation avec des gens, là pour le coup ça saute et voilà. Je ne sais pas si ça rentre vraiment dans la définition de gentillesse, pas gentillesse, tout ça, mais ça influe un petit peu.
- Speaker #0
Oui, mais je pense que c'est aussi que tu te protèges beaucoup aussi. Je pense que ce truc-là où tu te renfermes et que tu dis que tu es moins sympa, je pense que c'est aussi que tu te mets un peu dans ta carapace. C'est de la protection, en mode tu ne sens pas trop les gens avec qui tu es. Et du coup, la fuite est plus simple que d'affronter ce truc. Et peut-être qu'en plus, affronter ce truc, ça ne servirait à rien. Tu vois, si ces gens-là...
- Speaker #1
Oui, et puis je pense que j'ai une vision bisounours aussi des gentils sur ça. C'est que j'ai l'impression que... et je te considère comme une gentille, donc je te mets dans le sac, j'ai l'impression que vous êtes toutes et tous des personnes socialement plus constantes, en tout cas en termes d'énergie. Je trouve que les personnes qui sont gentilles, de manière générale, c'est quand même des personnes, pas forcément qui ne se rechargent pas quand elles sont toutes seules, loin de là, mais qui ont une certaine constance dans leur qualité d'interaction avec les autres. Je trouve que ça définit aussi en partie la gentillesse d'être... capable d'aller chercher dans ses propres ressources la capacité d'être gentille avec des personnes, même quand là t'es fatiguée ou que t'as pas la tête à ça là où moi j'ai un côté aussi plus introverti où je sais que dans ces moments là j'ai besoin de couper et d'avoir vraiment un temps toute seule, sinon je peux devenir méchante dans ma façon d'interagir parce que je vais être très sèche, parce que je vais donner une petite phrase pas très sympa et... En fait, moi-même ruminer des trucs, c'est même pas en raison de l'autre. Ça va être moi toute seule avec moi-même. C'est arrivé, par exemple, cet été en vacances. Je suis partie avec des potes pendant une semaine. On était 8, 9, je ne sais plus.
- Speaker #0
Une petite dizaine. Une petite dizaine.
- Speaker #1
Beaucoup, en tout cas. Assez pour que j'appréhende un petit peu en amont, en me disant, oh là là. Comment je vais faire pour survivre aussi longtemps, même si j'adore le côté aussi bande de potes et colonie de vacances qui était trop, trop cool. Mais j'avais un peu prévenu que moi, c'était en plus ma première semaine de vacances, donc j'avais vraiment besoin de décompresser. Ils me connaissent tous et toutes suffisamment bien, mais j'avais dit voilà, il y aura peut-être des moments où je vais avoir vraiment besoin d'être toute seule, toute seule, parce que je les connais. Je sais qu'ils aiment faire des trucs ensemble, tu vois, et en vrai, on a fait quasiment que des trucs ensemble tous les jours. Mais il y avait des petits moments où je m'échappais dans mon coin et j'allais soit dessiner, lire, soit j'avais un petit jeu vidéo sur mon téléphone qui était très sympa, tu vois, des petits trucs comme ça de Ah, je veux être un petit peu toute seule. Et puis après, je reviens et je vais parler aux autres. Et c'était trop mignon parce qu'ils venaient ponctuellement juste dire Ah, ça va, t'es là ? Ok. Et hop, ils repartaient. Et du coup, je trouve qu'en termes de gestion aussi de chacun, chacune, c'était vraiment hyper… hyper bienveillant et il y a d'autres personnes qui ont eu besoin de temps seul ou de temps en couple aussi tu vois des choses toutes bêtes comme ça et c'était trop chouette d'être dans un environnement où c'était respecté et des quelques fois où notamment sur la fin du séjour je commençais à vraiment fatiguer ce qui est normal même si ça m'a énormément manqué quand je suis rentrée à Paris je me suis retrouvée toute seule mais dernier jour j'ai fait notamment une chute sur des rochers de façon ridicule mais je me suis vraiment fait mal et ça m'a j'ai switché de mood... Je me suis renfermée et j'ai commencé à faire Non, mais de toute façon, c'est nul. De toute façon, je ne vais pas bouger. Et puis, j'en ai marre. Et puis, ils sont chiants. Ils veulent toujours aller marcher. Alors qu'en fait, ils n'ont rien fait du tout. Et c'était moi toute seule. Juste, j'avais mal. J'étais fatiguée. Et j'étais Ah, je ne me sens pas bien là où je suis, là, tout de suite. Juste parce que, oui, le fait est que je me suis retrouvée avec des énormes bleus sur les coudes pendant trois mois. Bon. Il y avait une petite raison physique qui faisait que j'avais une petite chute, enfin une petite baisse d'énergie, c'est normal. Et là encore, les personnes avec qui j'étais ont eu les meilleures réactions, c'est-à-dire qu'il y en a qui ont continué leur vie, je leur ai dit non mais allez-y sans moi, faites vos trucs, ils l'ont fait de leur côté, ils ne se sont pas privés, ils ne sont pas restés non plus pour couver. Et en même temps, il y a deux personnes qui m'ont dit nous on veut rester là, s'allonger au soleil sur les rochers, viens on reste là avec toi. Et on a un peu parlé, et en fait, on a parlé de ces personnes, en l'occurrence, et c'était trop cool, parce que c'était parmi celles que je connaissais le moins dans le groupe aussi. Et tu vois, ça a créé une occasion d'échanger ensemble, et moi, ça a fait redescendre immédiatement cette espèce de petit, tu disais petit diable, mais de petit gremlins qui étaient sur mon épaule, tu vois, et qui étaient en train de monter.
- Speaker #0
En mode ronchon. C'est trop bien, je trouve que c'est les plus belles preuves d'amitié ou d'amour, les endroits où tu peux... assumer que là t'as besoin d'être toute seule que là ça va moins bien on reprend ce terme là de safe place mais c'est vrai que je trouve que c'est une mine d'or les gens comme ça où tu peux être toi même et assumer tout ça je trouve qu'il faut les chérir ces moments là et t'as eu raison d'être toi même pour le coup il faut pas faire semblant non plus de quoi que ce soit ça vaut pas le coup et pour te répondre sur le côté constant des gentils je vais te faire passer de l'autre côté de la barrière et je pense en tout cas je parle en mon cas parce que je veux pas parler au nom de tous les gentils... En tout cas, moi, j'ai une faculté, justement, à, comme je veux, plaire à tout le monde et ne pas déranger et tout ça, même si je suis dans un mauvais mood, même s'il y a un truc qui se passe pas bien, je suis capable de mettre un masque, mais vraiment, et c'est...
- Speaker #1
Ouais, t'as un côté people pleaser, en fait.
- Speaker #0
Exactement, et du coup, j'essaye de moins en moins le faire, parce qu'en fait, ça me met dans des situations où déjà, ça me pompe mon énergie, parce que je suis tellement pas moi-même, je force tellement le truc que du coup, ça... Ouais, ça me draine mon énergie et c'est vraiment pas confortable, par exemple, dans mes... dans mes premiers jobs, quand j'étais en CDI, plus en entreprise et tout ça, j'avais cette faculté-là de faire croire que j'étais toujours contente d'être là, toujours motivée et tout, alors que c'était totalement faux. Et du coup, ça m'a pompé mon énergie et au bout d'un moment, j'oubliais même qui j'étais. Enfin, tu vois, vraiment, moi, il faut que je fasse attention parce que je suis tellement influençable et je veux tellement contenter les gens que je suis capable de m'oublier. Donc ça, j'essaye de moins en moins le faire. Mais il y a parfois des moments où, tu vois, comme... j'ai créé un collectif de freelance, j'ai des temps d'animation où je dois fédérer le groupe et tout ça. Des fois, je n'ai pas l'énergie pour le faire, mais je vais quand même mettre ce masque-là de l'animatrice, du petit clown qui va fédérer, qui va être sympa et tout ça. Et des fois, je ne suis pas dans ce mood-là. Et donc, je pense qu'il faut que je fasse attention aussi à le faire de manière... Faire semblant, peut-être, mais pas le faire non plus contre qui je suis et comment je me sens à l'heure actuelle. Donc, j'essaye de doser. Et des fois, ça sort de manière un peu comme j'apprends à le faire. Là, il y a quelques semaines, j'ai organisé un truc où on était une vingtaine de gens. J'avais organisé des animations. Fallait se déplacer dans Lyon et tout ça. Et il y avait des pics de critiques de Ah, pourquoi il faut faire ça ? Et du coup, je trouvais ça chiant. Et donc, il y a des fois où je disais Oui, si vous n'êtes pas contents. Et tu sais, ça ne sortait pas comme il fallait.
- Speaker #1
Oui, tu aurais envie de leur dire que vous n'aviez qu'à l'organiser, en fait. Franchement, on est dispo pour échanger. Vous n'aviez qu'à vous mouiller avant. C'est trop mignon de s'en rendre compte une fois sur place. Mais surtout si tu as communiqué plus tôt. Les gens adorent reposer sur une ou deux personnes pour tout organiser, et puis après faire Ah non, mais ça marche pas ou J'aime pas et tu te dis Bah, fais-le la prochaine fois et tu te rends compte qu'ils font pas.
- Speaker #0
Et ça peut vraiment me vexer comme un pou. Et du coup, j'avoue que pendant des petits moments, des petits pics comme ça, des fois, je tombais sur des personnes, et après, moi, c'est le genre de truc où, tu vois, je dis un mot plus haut que l'autre et tout, et après, je redescends très vite. Par contre, quand je suis rentrée dans ma campagne, dans le train retour, je m'en voulais,
- Speaker #1
mais tellement, je détestais. Mais en fait... Ça va être dans une situation qui n'est pas agréable, mais ce côté cocotte minute, il est justifié, en l'occurrence. Et je pense qu'un truc qui, personnellement, m'a beaucoup aidée aussi avec ce côté people pleaser, de l'avoir beaucoup moins, et de justement dire les choses, dire là, ce soir, je ne viens pas à ta soirée, ce n'est même pas parce que j'ai un truc de prévu, c'est juste... Je n'ai pas l'énergie,
- Speaker #0
pas envie. Oui,
- Speaker #1
je n'ai juste pas envie. Enfin, je ne le sens pas. ça n'a rien à voir avec toi en tant que personne c'est juste le sympa de pouvoir communiquer ça et de m'entourer du coup de personnes absolument merveilleuses aujourd'hui où mes amis c'est que des personnes qui comprennent qui l'expriment aussi beaucoup avec qui il y a des super dynamiques peu importe les différents groupes et les différents individus ça a été en vrai de vivre seule la solitude en tant que telle je la vivais très très mal pendant des années un peu comme toi j'avais besoin qu'on m'exclue pas du groupe d'en faire partie et tout Encore aujourd'hui, c'est un vrai truc qui me pose question souvent, tu vois, d'avoir besoin de faire partie du groupe et de ne pas être exclue. Il y a un vrai truc très marqué, mais j'en ai conscience. Et le fait d'habiter seule, de devoir faire des trucs seule, d'être aussi... J'ai eu une éducation par mes parents qui nous ont toujours incité à être hyper autonomes. Moi, je l'ai même poussé le trait jusqu'à dire, de toute façon, je fais. Si ça ne marche pas, je demanderai peut-être de l'aide. Mais je veux faire les choses par moi-même et essayer. En tout cas, je ne suis pas plus bête qu'un autre. Donc, je ne vois pas pourquoi, si des gens arrivent à changer une robinetterie, pourquoi moi, je n'y arriverais pas. Parce que je n'ai pas les muscles. Mais ça, tu vois, il faut que je m'en rende compte une fois que j'essaye. Et après, je fais, oui, peut-être que je vais demander de l'aide. C'est un vrai truc d'autonomie qu'on m'a appris. Je trouve qu'il joue aussi là-dedans. d'être capable d'avoir ce petit recul de oui, tu pourras pas plaire à tout le monde, ça c'est une certitude, mais aussi d'exprimer les choses beaucoup plus, d'être beaucoup plus à l'aise avec toi-même et avec ce que tu ressens, et du coup, de pouvoir l'exprimer aussi, parce que souvent, je pense que ce qui coince, tu vois, et ce qui peut amener au côté cocotte minute, c'est que tu te rends pas compte du tout de l'état dans lequel t'es, avant que ça n'explose, et ça me faisait comme toi, et ça me le fait encore sur certains trucs. parce que t'as aussi beaucoup de résilience parce que tu te dis c'est pas si grave tu relativises de fou mais tu relativises à la place des autres aussi donc au bout d'un moment tu peux pas faire 100% du chemin seul c'est du 50-50 et évidemment que ce sera jamais moitié parfaite des deux côtés mais il faut quand même qu'il y ait encore une fois un certain équilibre là-dedans et le fait d'être seule ouais ça t'apprend un peu plus ça de en fait compter sur toi-même pour plein de trucs Du coup, savoir un peu comment tu fonctionnes, savoir ce qui te met à l'aise, ce qui ne te met pas à l'aise, essayer de comprendre pourquoi. Et derrière, pouvoir vachement l'exprimer. Et du coup, d'avoir vraiment ton individualité, même dans le groupe, même quand tu mets un masque. Parce que comme toi, moi, je le mets, je le mettais, je le mets de moins en moins. Et ça m'a un peu porté préjudice cette année. Mais en même temps, c'est comme ça de mettre un masque au travail. La sphère du travail, la sphère professionnelle, elle est encore à part. Je trouve que pour beaucoup de personnes, tu as la famille. et la soeur pro, c'est deux sphères où il y a un masque beaucoup plus fréquent et puis après t'as les autres où t'es plus toi-même déjà. C'est important d'avoir ce masque-là aussi parce que, comme tu dis, il y a des moments où t'as pas le choix, c'est ton boulot, t'es là pour animer et que tu sois fatiguée ou pas, ça doit pas transparaître, c'est des choses perso qui n'ont pas... En tout cas, on nous fait comprendre qu'elles n'ont pas leur place dans cet environnement-là. Et puis aussi de pas forcément vouloir affecter les autres ou ne pas vouloir leur montrer une certaine part d'intimité. Et en ça, ce masque, en fait, on dit souvent que porter un masque en société, c'est très mal vu, alors qu'on le fait toutes et tous par moment. Il y en a qui le font effectivement tout le temps. Je pense que, encore une fois, c'est un travail sur soi-même à mener. Mais en fait, ce masque, en soi, il n'est pas négatif, il n'est pas positif. Il est là parce qu'il est utile pour interagir dans un groupe. Voilà, c'est quand tu rentres seule chez toi, si tu l'as toujours, et que tu te parles à toi-même dans le miroir avec. pose-toi des questions c'est à un certain niveau tu vois et si tu vas dans ton couple par exemple pose-toi des questions c'est plus ce genre de choses et en même temps oui bien sûr que tu vas l'avoir à des moments parce que t'as pas envie de t'engueuler pour qui va descendre les poubelles ce genre de choses et en même temps je reviens à ça d'être capable de t'exprimer de dire bah là en fait c'est pas ok là c'est ok ça j'aimerais bien ça je le ressens comme ça est-ce que ça vous êtes d'accord pour et d'avoir la cette phrase si cliché de la communication voilà c'est notre métier à toi et moi donc on sait...
- Speaker #0
mais non c'est hyper bien résumé et puis moi je pense que là tout ce que tu relates le truc qu'il faut que j'apprenne de manière très perso c'est arrêter d'atteindre ce point là de cocotte minute parce qu'en fait les choses elles sortent pas comme il faut tu vois à ce moment là elles sortent déjà de manière trop intense alors que si j'avais débunké le truc un peu plus tôt je pense que ça aurait été moins douloureux donc ça j'essaye de le faire de plus en plus dès que je sens qu'il y a un truc qui va coincer de dire là attention c'est un truc qui pour moi ça va un peu plus me crisper si tu tu Je ne sais pas si tu communiques comme ça. Enfin, tu vois, de plus expliquer aussi.
- Speaker #1
Après, il faut que ce soit entendu en face. Je me permets de te couper parce que c'est un truc dont on avait parlé, toi et moi, lors du précédent enregistrement. J'étais dans cette situation, à ce moment-là, où j'avais tiré la sonnette d'alarme plusieurs fois. J'avais averti plusieurs fois. Mais en face, la situation ne changeait pas. Et donc, quand tu es un peu solo, alerté...
- Speaker #0
En fait, t'as beau le faire, à un moment, ça pète quand même. Je suis d'accord. Mais c'est la seule personne dans l'histoire qui souffre de ça, c'est toi.
- Speaker #1
Oui, c'est vrai, t'as raison.
- Speaker #0
Et franchement, s'infliger ça, bien sûr que ça arrive, et c'est aussi important de ne pas vivre que dans de la douceur. La douleur, ça a un rôle. Par contre, t'infliger ça à toi-même, juste pour des gens qui n'ont pas écouté, c'est là où c'est comment est-ce que tu le doses pour que quand ça pète... ça peut être de façon un peu plus... de façon plus utile, ou en tout cas qui te préserve plus.
- Speaker #1
Mais c'est ta raison. Et puis moi, je pense que je le vis de moins en moins, ce truc, parce que mine de rien, le fait de ne plus être en entreprise, même si bien sûr, il y a des bonnes entreprises, il y a des salariés qui sont très heureux et tout, mais moi, ce n'était pas mon cas en tant que salarié. Et donc, je pense que le fait d'être à mon compte me permet de sélectionner plus minutieusement les personnes avec qui j'ai envie de travailler. Et donc, tu vois, tout ce truc-là qu'on... disait de masquer tout ça, de ne pas savoir... Moi, je ne veux pas montrer de faiblesse et tout. Moi, c'est de moins en moins vrai avec le freelancing. Je trouve qu'on peut... Moi, depuis 4 ans, je suis 100% moi-même. Je travaille avec des personnes avec qui j'ai sincèrement envie de travailler. Et des fois, ce n'est pas toujours le cas. Ce n'est pas linéaire. Mais je pense que c'est plus simple, entre guillemets, de...
- Speaker #0
Quasir son entourage, en fait. On en revient à ça aussi.
- Speaker #1
Exactement et c'est un luxe de ouf, on peut pas tout le temps le faire parce que bien sûr qu'en 4 ans j'ai eu des clients avec qui je m'entendais moins bien, avec des clients que j'avais plus signés pour l'argent parce que ça peut pas être tout beau tout rose, c'est impossible, ça n'existe pas, il n'y a aucun freelance qui vous diront que ils bossent que avec des entreprises avec qui ils partagent les valeurs, avec qui humainement c'est extraordinaire et tout, c'est faux il faut passer par des phases de moins bien puis moi ça m'a montré aussi petit à petit au bout de 4 ans de me dire bah voilà, je sais les clients avec qui j'ai pas envie de travailler parce que ils me font sortir de ma zone de confort, ils ont des valeurs avec lesquelles je ne suis pas d'accord, ils me traitent d'une façon avec laquelle je ne suis pas OK. Mais tu vois, limite, je les remercie, ces clients-là, parce que c'est peut-être très cliché de dire ça, mais au moins, ils m'ont permis de me rendre compte de ce que je ne voulais pas.
- Speaker #0
C'est hyper important. C'est très brutal, mais c'est important.
- Speaker #1
Comme je suis un peu people pleaser et comme j'ai l'impression qu'il faut que je contente tout le monde, j'avais l'impression que j'étais capable de travailler avec tout le monde, alors qu'en fait, avec du recul, c'est faux. Je ne suis pas capable de travailler avec tout le monde. Et en fait, c'est une de mes forces aujourd'hui de savoir... comme tu disais tout à l'heure, de ne pas réussir à jauger les gens. Moi, je crois que je suis plutôt bonne là-dedans. Et si pendant un premier rendez-vous, tu vois, client, prospect, je me rends compte qu'il y a des petits trucs qui grincent, des tritucs qui coincent, en général, ces petits trucs-là qui ont grincé lors de notre première rencontre, ils s'avèrent vrais à terme. Et donc maintenant, j'évite de m'être dans des situations avec des gens avec qui je sais que ça ne va pas fiter. Et du coup, en général, maintenant, j'ai le luxe de pouvoir dire non et de dire désolé. Soit je n'ai pas de bande passante, soit le projet ne m'intéresse pas. Là, pour le coup, j'assume le nom. Et du coup, c'est hyper confortable de pouvoir le faire. Mais si je n'avais pas eu ces clients relous, je ne m'en serais pas rendu compte. Donc, c'est un mal pour un bien des fois.
- Speaker #0
Saad, tu l'as effectivement avec ta vie de freelance. Tu l'as tellement en entreprise aussi. Je me retrouve avec des collègues. On me dit, tu dois mener un projet avec Jean-Michel qui fait des blagues sexistes à tout bout de champ et qui est relou de ouf. En fait, tu lui fais comprendre qu'on ne sera jamais amis. mais de toute façon on est pas là pour ça on est là pour mener à bien le projet on va faire pour que ça se passe au mieux par contre quand tu me saoules on va en parler et puis il y a des moments où tu trouves juste pas de terrain d'entente c'est comment est-ce que toi dans ce cas mon gros défaut c'est que je suis très engagée dans mon travail c'est un vrai truc et c'est aussi pour ça que j'ai pour souhait de me lancer en indépendante à terme parce que j'aime que les choses soient bien faites j'aime bien m'impliquer quand il y a une équipe je m'implique aussi vachement dans l'humeur de l'équipe, la vie de l'équipe, parce que moi, ça m'affecte énormément de travailler avec des gens trop silencieux ou qui ne vont pas bien, forcément. Et du coup, je mets beaucoup, beaucoup d'énergie là-dedans, ce qui n'est pas du tout toujours rendu. Et quand ça t'arrive de le faire avec des personnes qui, en face en plus, soit du coup, en profitent pour déléguer leurs tâches, voilà, ce truc classique, ou sont juste... humainement parlant, comme tu disais, partagent pas les mêmes valeurs, sont pas... ça match vraiment pas. Déjà, je me force plus. Oui, t'as raison. Je fais comprendre que... Oui, va voir ma manager pour dire Chloé, elle est chiante ! Ouais, bah en fait, t'inquiète, j'ai toutes mes raisons et je peux justifier. Et en fait, ma manager le sait puisqu'elle travaille avec moi H24. Voilà, il y a des trucs comme ça qui jouent. Et puis aussi, c'est comment du coup, je peux m'apprendre. Et ça, franchement, je suis en train d'apprendre. Et je pense que ça me servira dans tous les cas, dans tous les domaines, aussi à un peu plus me désinvestir dans ce moment-là, tant que je suis alignée avec ça. Si je n'ai pas envie de me désinvestir parce qu'il y a trop de choses aussi autres qui me tiennent à cœur, ce n'est pas grave. Je vais avoir un peu de frustration, peut-être de l'agacement contre une personne, mais ça va s'arrêter là. Par contre, si je n'ai rien à y gagner, rien à en tirer, pourquoi se l'imposer ? Je vais rester cordiale, ça va être... Mais se dire que ça reste le taf, comme tu dis, il y a des fois tu le fais pour l'argent, il y a des fois tu le fais parce que tu n'as pas le choix. Et le travail représente, dans notre société en tout cas, une énorme partie de nos journées et une très grosse part de nos conversations, de nos projections aussi. Bien sûr que c'est hyper important, mais de fait, c'est encore plus important d'être capable, en parallèle, du coup, de développer, quand tu peux et que tu en as le temps, la possibilité, développer d'autres relations avec d'autres personnes, d'autres centres d'intérêt, d'avoir d'autres trucs dans lesquels tu es plus aligné aussi, ou de changer ton travail pour qu'il soit, en tout cas... t'en être le plus aligné avec la personne que t'es en tout cas aujourd'hui.
- Speaker #1
Et concrètement comment tu fais pour te désinvestir ? Parce que ça tu vois moi ça a été un de mes grands rêves toute ma vie, tu vois tout le monde me dit mais ça Léa tu devrais t'en foutre, oui mais merci j'aimerais bien m'en foutre mais concrètement comment je fais ? Et moi j'arrive pas en fait quand il y a un truc qui me prend trop la tête c'est-à-dire que mon cerveau va continuer à mouliner tout seul et bien sûr que j'aurai envie de m'en foutre et de passer à autre chose et de pas rester bloqué là-dessus mais concrètement comment tu fais toi quand tu sens qu'il y a une situation qui t'échappe et que t'as besoin de te protéger aussi ?
- Speaker #0
J'apprends, déjà. Je suis en plein dedans. Il y a plusieurs choses. Déjà, j'ai vu, là, pendant quelques mois, et je vais la revoir à nouveau, une fois par mois, une coach de vie. Je fais des air quotes. Vous n'avez pas l'image. Qui est une nana super cool que j'adore, Delphine, qui accompagne des amis à moi, en l'occurrence. Et du coup, on me l'avait recommandée. J'étais allée la voir en lui disant au travail, justement, j'arrive pas à me... à me faire respecter sur tel ou tel truc pour telle ou telle raison. Elle avait décentré tout ça. Elle pose les questions. En fait, elle appuie sur les boutons. Tu sais où ça déclenche plein de réflexions. Et en quatre mois, elle a semé plus de graines que moi en un an, je pense.
- Speaker #1
C'est trop bien. Ça aide trop d'avoir quelqu'un d'extérieur qui vient mettre le doigt sur les trucs.
- Speaker #0
J'ai pris un boost de confiance, t'imagines pas. Surtout, en fait, elle m'a remis mes petites lunettes au bon endroit. Je regardais pas forcément toujours au bon endroit. Alors, elle a... recentrer ça. Contrairement à un ou une psy, donc du coup elle a une formation médicale, je me permets de le préciser aussi, mais contrairement à un ou une psychologue, elle n'est pas là pour t'aider à identifier le pourquoi, même si évidemment ça ressort dans les conversations. Moi, le pourquoi, il est assez clair et identifié de mon côté. Elle t'aide à travailler ton comment, comment faire. Donc elle ne te donne pas forcément des exercices, je sais qu'elle le fait parfois, mais moi en tout cas, juste... Je te dis, encore une fois, elle me dit. Mais ça, tu ne penses pas que... Je l'écoute et je suis genre... Ouais, ouais, ouais. Oh oui, effectivement. Du coup, ça, ça aide déjà. C'est le premier point. Le deuxième point, c'est qu'il m'arrive toujours de toute façon de dire, allez tous vous faire... de couper. Voilà, parce que j'en ai besoin. Et que je sais que...
- Speaker #1
Le Grimlins revient.
- Speaker #0
Ouais, mais... En fait, c'est en ça que je te disais, la gentillesse, elle est un peu variable. En fait, j'ai besoin de coupures nettes aussi, que ce soit physique ou de conversation. Là, par exemple, en octobre, j'ai fait un petit séjour à Bruxelles. Ça m'a fait un bien fou. J'avais l'impression de revenir, mais une autre personne. J'ai énormément besoin de couper physiquement avec le lieu où je suis ou alors avec les interactions que j'ai, de sortir la tête du quotidien. Ça, c'est un vrai truc, le quotidien. Je pense que je ne gère pas très bien la routine, en fait, à l'heure actuelle. Parce que ce n'est pas forcément ce qui me correspond. Mais du coup, j'ai besoin de ces petits sas de décompression, quoi. Mais vraiment très marqués. Donc ça, ça aide aussi. Et j'avais pensé à un troisième truc. Oui, évidemment. Ça va être de... Ce que je te disais tout à l'heure. Tourner ça à mon avantage. En tirer quelque chose. Et en gagner quelque chose. Par exemple, à l'heure actuelle, je traverse une situation professionnelle. Dont je ne peux pas parler. Mais il se passe plein de choses. Et en fait, ça ne m'affecte pas moi directement en tant que Chloé. Par contre, par rapport à mon ambition professionnelle, par rapport à mon quotidien, justement la routine, tout ça, ça affecte plein plein de choses depuis quelques mois. Je ne suis pas la seule d'ailleurs là-dedans. Et ce qui se passe, c'est que plutôt que de rester toute seule avec tout ça, et plutôt que de l'écrire où je n'avais pas envie de l'écrire dans mon journal, parce que oui, j'ai un journal intime, ça aussi c'est très bien, n'hésitez pas.
- Speaker #1
Vous avez tellement raison.
- Speaker #0
bah plutôt que tu vas de l'écrire parce que j'avais pas envie de garder la trace de je suis ronchon de ça alors que j'écris plein d'autres choses mais là comme c'est le travail ça me fait chier d'écrire sur le travail quand je rentre chez moi, enfin que je coupe donc j'en ai fait un podcast j'enregistre plein de trucs là en ce moment c'est en train de prendre forme et je me dis mais en fait là je suis en train de réaliser des bribes qui vont me servir à créer une nouvelle émission trop bien c'est trop bien je sais pas du tout si je vais sortir si je vais faire un truc n'empêche que là j'ai déjà 6 jours d'enregistrement d'une dizaine de minutes j'enregistre généralement à 22-23h chez moi à chaud après ce qui se passe ou je documente en fait ce qui se passe étape par étape J'aimerais beaucoup solliciter d'autres personnes pour venir en parler, parler de leurs expériences, avoir plusieurs regards sur tout ça et habiller tout ça avec ma voix d'aujourd'hui, de pouvoir aussi avoir ce regard, pas forcément que garder les billets d'humeur à chaud.
- Speaker #1
Peut-être avoir du recul aussi et de la prise de conscience de ce qui s'est passé. Ça serait intéressant aussi d'avoir les deux.
- Speaker #0
Et en fait, tu vois, le fait d'imaginer déjà ce format m'aide vachement à prendre de la distance sur la situation où j'ai fait. Là, tu te déverses dans ton micro pendant 10 minutes. C'est bon, c'est fait. Je le fais aussi auprès de mes proches parce qu'ils suivent ce qui se passe. J'ai la chance, encore une fois, d'être très bien entourée et que ce sont des personnes qui s'intéressent à ma vie. Donc, je peux leur raconter. Mais je ne demande pas d'avis ni rien. Je vide tout. Et plus que de juste tout vider, je me dis que ça va me servir. En fait, je vais en faire un truc. À partir de là, je peux me désinvestir un peu. Je sais que je n'y arriverai pas à 100% parce que j'ai une conscience professionnelle qui est trop forte sur ces choses-là, que ce n'est pas mon caractère aussi. Mais je respecte un peu plus, si je suis fatiguée, je me repose. Ce genre de choses toutes bêtes qu'on a tendance à beaucoup oublier. Là, le fait de mettre toutes ces choses-là en place m'aide encore plus à les respecter. Et comme tu le disais très bien au début de l'épisode, à porter haut et fort mes limites et bien les respecter. même vis-à-vis de moi-même,
- Speaker #1
pas que vis-à-vis de toi des fois il faut se les rappeler aussi ces limites là parce qu'elles sont aussi il y a des jours où tu auras des limites plus loin moins atteignables et il y a des jours où on a moins de place, d'espace mental moi des fois je suis plus à fleur de peau et je sais que mes limites elles arrivent beaucoup plus vite donc il faut aussi accepter tout ça, en tout cas c'est trop cool que tu aies ce process là aussi tu vois mine de rien d'une situation pourrie t'arrives à en faire un truc créatif c'est vraiment la preuve que toujours
- Speaker #0
c'est un vrai truc j'en avais fait un épisode avec ma pote Caroline qui est beaucoup dans le podcast toutes les deux on voulait faire un atelier écriture et yoga on en avait déjà fait plusieurs, moi j'animais une partie écriture et elle la partie yoga autour d'une même thématique qu'on a abordé au travers du coup de l'introspection et puis du travail du corps et on avait fait deux sessions qui s'étaient trop bien passées et après les gens nous en avaient réclamé une troisième, on avait organisé le truc et tout... finalement on a dû annuler il y a eu des désinscriptions il y a eu plein de péripéties en fait pendant cette période et je lui ai dit bah écoute on a quand même la salle qu'on a pas pu du coup se faire rembourser mais voilà sur cette période là, viens on fait un podcast et on raconte comment on s'est foiré et comment ça s'est passé et on en a fait un podcast sur ce que j'avais appelé l'art du trampoline nous avons rebondi un verbe que les gens adorent utiliser mais vraiment ça, de se dire on va pas rester sur zut ça a pas marché même si ça aurait très bien pu en rester là et voilà, moi je me suis dit bah non, quitte à avoir du temps viens, on en fait un truc et on en a fait un épisode qui me fait beaucoup rire quand je le réécoute parce que vraiment il y avait que des red flags de ne faites pas ce truc, ne le faites pas et on y a été quand même c'était moi la pire, pour donner un exemple juste, on avait réservé un week-end pour ça j'ai réservé deux ou trois fois des billets de train sur ce week-end en amont, et avant de me rendre compte que c'était le même week-end et que de devoir l'annuler. Mais j'ai fait la bourde trois fois. Voilà.
- Speaker #1
C'est un petit signe, en effet, que peut-être c'était pas le...
- Speaker #0
Non, ça veut pas, ça veut pas. Ouais, c'est ça.
- Speaker #1
C'est hyper intéressant, en tout cas, tout ce que tu processes. On voit que t'es, comme tu dis, en plein apprentissage et tout ça. Et je me rends compte aussi, en t'écoutant, que pour toi, la solitude, ça a une part vraiment importante et je trouve que c'est pas toujours facile d'assumer, aimer, être... être toute seule. Comment tu expliquerais ce truc-là ? Tu as dit que c'était aussi grâce à tes parents, mais comment...
- Speaker #0
C'est grâce au Covid. La vérité, c'est grâce au Covid.
- Speaker #1
Il y en a plein qui apprécient pas leur propre solitude et moi, je pense que c'est une clé aussi de quelque chose de, notamment, la gentillesse avec soi-même et tout. Moi, je sais que je suis beaucoup plus gentille avec moi-même, beaucoup plus douce, depuis que j'apprécie vraiment ma compagnie. Depuis que je suis capable de faire des trucs en solo, de manger seule au resto, d'aller prendre un café, parce que ça... Du coup, comment tu le... Quelqu'un qui n'aime pas faire ça... C'est quoi les premières étapes pour toi pour apprécier notre propre solide, notre propre personne ?
- Speaker #0
Du coup, je n'ai pas la prétention à vous donner une méthode clé. Moi, ce qui a fonctionné, ça a été déjà dans le dur de ma vingtaine, donc autour de mes 23-25 ans. J'ai commencé justement à tenir des journaux intimes, à m'en mettre à l'écriture, parce que c'était la mode des boulettes journal. Et du coup, on en voyait fleurir plein sur YouTube, sur les réseaux de manière générale. Il y avait des personnes que je suivais qui le faisaient, mais de façon plus introspective, plus créative aussi, qui mêlaient un peu déjà le journal intime, le journal de créativité, Agenda, enfin un peu tout ça. J'ai commencé à le faire. Et en fait, ça m'a fait beaucoup, beaucoup de bien. Donc, j'ai continué. J'avais été voir une psy à un moment pendant cette période. Ce n'est pas ça qui m'a aidée, justement. Ce n'est pas elle qui m'a aidée. Ce qui a été rigolo, c'est que j'ai fait deux séances et que vraiment, au bout de la deuxième, j'ai fait Ok, c'est bon. Enfin, en fait, c'est bon, j'ai compris. Et elle-même me disait, vous êtes déjà en train de faire le travail, donc le fait d'écrire, ça joue. En tout cas, chez moi, c'est aussi un mode d'expression que je valorise beaucoup et vers lequel je me tourne très facilement. Je sais que ce n'est pas le cas pour tout le monde, d'écrire, ce n'est pas forcément facile. Donc peut-être faites-le avec des notes vocales, faites-le avec des dessins, avec de la danse. Il y a plein de modes d'expression. Celui qui vous touche et vous parle le plus, ça peut être aussi de juste, plutôt que d'écrire un journal, ça va être écrire des lettres. Vous pouvez vous écrire des lettres ou écrire des lettres à des personnes. Enfin, il y a un peu ça aussi qui est possible. Et est tombé le confinement. Moi, c'est tombé un moment où je changeais de taf. J'ai traversé une rupture d'une longue relation. Je ne savais plus où je créchais, très honnêtement. Je m'étais beaucoup, beaucoup oubliée ces dernières années, justement. Et comme j'adore faire les choses à moitié, on s'est retrouvés confinés seuls avec mon chat en plein Covid, avec tout ça à gérer. Et en fait, ça a été trop bien, parce que j'étais obligée de kiffer d'être avec moi. Et en fait, comme je traversais une rupture, ça a été un excellent moyen de moi me détacher d'une relation qui était toxique, et de aussi me recentrer sur la personne que j'étais, et que je m'étais oubliée d'ailleurs. Donc voilà, pouvoir réidentifier. En fait, t'aimes quoi ? Tu veux faire quoi ? Et comment tu t'occupes quand t'as rien à faire ? Et vas-y, ce mur-là, viens, on le repeint. Et donc du coup, on achète de la peinture, et on le repeint. C'est que des trucs comme ça, tu vois. Tout bête que je ne m'autorisais pas à faire avant parce que le fait est que cette relation, quand je dis toxique, c'est parce qu'il y a eu une relation un peu d'emprise et que je vivais beaucoup au travers du regard de l'autre et mes journaux intimes en témoignent, en fait, quand je les relis aujourd'hui. C'est assez triste, en fait. Avec le recul, je me dis que la personne que j'étais et je pense que pour beaucoup, pour échanger avec beaucoup de femmes de mon entourage, nos premières relations, elles ont souvent été un peu comme ça. Et il y a des choses très bien qui en sont ressorties aussi. Mais comme tu dis, c'est bien, ça te donne aussi l'idée de ce que tu ne veux plus. Ça joue vraiment. Et moi, ça a été une aide pour me dire, OK, en fait, là, on reprend un taux de zéro. Où est-ce que t'es ? Qu'est-ce que tu veux ? Pourquoi tu te mettais la pression sur ça ? Finalement, ça servait à qui ? À quoi ? Pourquoi ? Et je me suis posé énormément de questions. Et c'est un truc, je pense, on a beaucoup vu fleurir avec la mode du def perso, que beaucoup de gens ont fui aussi. Parce que, en fait, te confronter à toi-même, c'est pas évident. Franchement, tu te juges de ouf. tu pleures, tu te dis mais de toute façon je suis nulle t'as rarement un regard bienveillant envers toi parce qu'on t'apprend pas ça et du coup te poser des questions et te dire vas-y je réponds et au pire pendant que je réponds et c'est un truc que je faisais faire dans les ateliers d'écriture dont je te parlais c'est de te dire si jamais tu trouves ça nulle ou que tu trouves la question ça va pas ou que tu dis ouais mais moi j'ai rien à dire écris sur ça, pourquoi t'as rien à dire te force pas à répondre à la question si tu n'y arrives pas explique pourquoi t'y arrives pas en fait essaye de comprendre comment tu fonctionnes Et ça, ça a été un vrai travail d'introspection assez dense, mais finalement qui, chez moi, s'est exprimé du coup par l'écoute de podcast aussi beaucoup, par le fait de faire mon podcast, par le fait de continuer à créer dans tous les sens et de reconnecter avec ça, qui était un truc que je faisais énormément petite, ado, et que j'avais un petit peu délaissé justement entre mes 18 et 23 ans, quoi. Ouais, à peu près, un truc comme ça. d'être beaucoup plus distante de l'expérimentation et de créer des trucs pour créer des trucs. Et ça, je l'ai repris et ça m'a aussi aidée parce que, encore une fois, moi, c'est mon fonctionnement. Identifier aussi le vôtre, tu vois. Je ne sais pas si ça passe par le sport, si ça passe par une activité qui déjà te fait du bien. Et au travers de celle-là, tu vas pouvoir décharger plein de choses, comprendre des fonctionnements et accepter aussi ce qui, aujourd'hui, chez toi, est vu comme un défaut. Et si vraiment, vraiment, vraiment ça te gêne, comment est-ce que tu peux bosser dessus ? Si ça ne te gêne pas, est-ce que c'est là ? Est-ce que c'est si grave ? Non. on en a tous en fait donc c'est ok d'être avec et ça va grave aider à vous faire ce que j'appelle des dates solo comme tu disais manger solo au resto aller au musée et se dire aussi moins de ce que tu peux avoir quand t'es people pleaser de compter sur les autres pour faire des choses en fait apprendre à être seule c'est te dire aussi si vous vous dites par exemple là demain vous avez un film que vous avez grave envie de voir au cinéma mais personne veut venir avec vous, ni votre mec, ni votre meuf vos meilleurs potes ils sont pas là allez-y solo Il se passe quoi ? Vous allez vous déplacer d'un point A à un point B, prendre un billet, vous asseoir dans une salle noire, peut-être avec du popcorn, thym sucré s'il vous plaît, regarder un film en silence, puisque c'est un film en fait, et que les gens qui parlent pendant les films, je vous aime pas. Et ensuite, tu vas sortir de la salle, rentrer chez toi. Et en plus, tu vas pouvoir débriefer, écrire à des potes en disant soit allez voir ce film, il est vraiment trop bien, soit leur dire qu'il a vu. Si ça se trouve, il y en a qui l'ont déjà vu, vous pouvez échanger ensemble dessus. Et s'il n'y a vraiment personne, bah juste... t'as passé un très bon moment. En fait, de se dire, c'est comme manger seule au resto. Personne ne va te fixer en disant, ah, elle mange seule. Là, j'étais à Bruxelles, du coup, solo pendant quatre jours. Je me suis fait des restos toute seule. J'étais à Béla Discut avec tellement de gens. C'était trop bien. Et les personnes qui font des voyages solo à travers le monde vous le diront aussi. En fait, c'est les moments où on rencontre le plus de personnes et on n'est finalement jamais seul.
- Speaker #1
On est beaucoup plus ouvert. Je pense que quand on est avec quelqu'un, on a plus besoin de connecter aux autres. En tout cas, ça fait partie du... du voyage aussi, parce qu'il y a des gens qui voyagent seuls et souhaitent rester seuls aussi, donc ça dépend.
- Speaker #0
C'est plutôt les gens, d'ailleurs, qui viennent à toi, moi, je trouve. En tout cas, dans mon cas, c'était beaucoup les serveurs et les serveuses qui étaient trop cool, qui venaient, ils faisaient Ah, une table pour une personne ? Tu sais, avec un petit regard interloqué, je me disais Ouais ! Du coup, ils m'installaient, généralement, pas très loin d'eux, tu sais, au niveau du bar ou des trucs comme ça, et après, ils étaient aux petits soins, ils venaient taper la disque toutes les 30 secondes, et c'était trop mignon. Il me voyait, j'étais avec mon livre, en train de manger et faire mon truc. Et en fait, juste, il s'était intéressé de est-ce que ça va ? Du coup, il voulait un truc en plus et tout. Et tu connectes un peu plus qu'effectivement quand tu as un groupe de personnes, tu es des clients, tu es géré comme tel.
- Speaker #1
Mais c'est vrai que ce n'est pas facile d'accepter la solitude parce que c'est tout ce que la société nous renvoie. Moi, tu vois, je l'ai déjà raconté, mais à la fin de mon année, du coup, j'ai fait ma dernière année de master au Canada. Et donc, à la fin de ce séjour, j'avais besoin justement, je l'avais côtoyé plein de monde pendant presque un an et j'avais besoin de faire trois semaines toute seule. Et donc, j'étais partie seule. Et première réaction de ma mère quand je lui dis, oui, du coup, avant de rentrer en France, je fais trois semaines en solo. Première réaction de ma mère, mais c'est que tu n'as trouvé personne pour venir avec toi. Je suis en mode, non, décider d'y aller seule. Et c'est pas trop entendu d'assumer ce truc-là. Et puis après, il y a aussi beaucoup de... Moi, ça m'a mouliné aussi beaucoup toute seule dans mon cerveau. J'avais l'impression que les gens allaient me juger parce que le resto, parce que tout ça. Mais en fait, non, il faut... On est diminuées.
- Speaker #0
Chacun s'occupe de soi, en fait. Tout le monde est trop occupé à penser à soi déjà ou à ses problèmes. Donc vraiment... Et ceux qui vont se moquer de vous, franchement, c'est pas des gens avec qui vous avez envie d'être amies. Donc à partir de là, on s'en fiche.
- Speaker #1
Mais c'est le regard des autres qui pèse toujours aussi beaucoup dans la balance. Et on se fait des mots, on se fait plus de scénarios nous-mêmes que vraiment ce que pensent les gens. Donc, comme tu l'as très bien dit, on est très auto-centrés. Et un truc, on a l'impression que ça se voit comme le nez au milieu du visage. Les gens ne le remarqueront pas. Enfin, vraiment, moi, j'ai très souvent, par exemple, de l'eczéma sur le visage. Il y a plein de fois où je le dis et les gens me disent mais tu sais que je n'avais jamais remarqué Alors qu'on ne voit que ça. Et du coup, je suis très mal à l'aise. Limite, je me cache, je mets ma main. devant ma plaque d'eczéma et tout, et en fait les gens ne s'en rendent pas compte, et même s'ils s'en rendent compte, c'est pas grave, enfin ils vont pas...
- Speaker #0
Bah surtout qu'en mettant ta main devant, tu vas attirer encore plus le regard dessus, enfin c'est que des trucs comme ça tu vois, mais je me permets de rebondir aussi sur ce que tu disais... rebondir, ça y est le pire verbe... Je l'aime pas ce verbe, pardon, je suis désolée, sur ce que tu disais par rapport à ton séjour au Canada, il y a aussi cette vision qui est encore plus dure quand tu es une femme. Et en tant que personne célibataire, je pense que c'est ça aussi qui joue sur mon amour de la solitude. En vrai, bien sûr que j'ai vécu avec des relations. Mais si je regarde depuis mes 18 ans, je vis seule. Donc déjà, tu as ce rapport à toi. Et tu es une femme et on te dit, moi j'ai un chat. Donc on te dit, attention, tu vas finir comme la vieille femme Ausha. Et tu fais, bah... franchement la vieille femme Ausha elle se tape le voisin tu le sais pas et elle passe une super journée donc en fait c'est pas un problème si elle est épanouie si c'est pas subi c'est quand c'est subi parce que le fait est que là pour en revenir aux relations amoureuses le monde d'aujourd'hui sur les connexions et tout ça il est assez compliqué surtout dans les grandes villes moi je suis à Paris et le monde du dating tu en parles avec n'importe quel vingtenaire et trentenaire c'est une galère folle et au dessus je t'en parle même pas hum pour plein de raisons, forcément, des fois, tu subis ce célibat. Mais si, encore une fois, t'es plutôt OK avec, en fait, tu l'embrasses. Moi, il y a eu des périodes où, franchement, si j'avais voulu un mec, j'aurais eu le choix et j'étais très bien comme ça et ça m'allait. Et cette solitude qui était, au début, très pesante et mal vue, aujourd'hui, en fait, je kiffe, je dépends de personne d'autre que moi-même pour faire des trucs. C'est une vraie force et en même temps, ça t'empêche pas d'avoir envie et de le faire, de partager du temps de qualité avec des gens, de développer des relations. Les deux sont toujours montrés en opposition alors qu'en fait, pas du tout. C'est pas parce que t'es seule que t'es une pauvre petite chose.
- Speaker #1
C'est clair, ça te rend pas vulnérable. Au contraire, moi je trouve que c'est vraiment une force d'apprécier sa solitude, de faire des choses seule par soi-même. Parce que tu vois, moi je me cache beaucoup derrière ça aussi un peu. l'histoire du ciné, tu vois, que tu expliquais. Moi, il y a plein de trucs que j'ai envie de faire et je me dis, ouais, mais personne veut venir avec moi et tout. Et en fait, c'est mon excuse parce que ça me terrorise d'y aller seule, tu vois. J'ai très envie de faire de la rando, mais je trouve pas grand monde pour faire avec moi. Et en fait, à un moment donné, il faudra que je me mette un coup de pied au cul et que j'y aille toute seule. Mais il y a un côté un peu...
- Speaker #0
Et ça se trouve, tu vas détester seule en plus. En fait, c'est ça aussi. C'est pas dit que tu vas aimer, mais c'est pas grave.
- Speaker #1
Mais j'ai peur un peu aussi de ça parce que je pense que je me suis beaucoup projetée dans ça, tu vois, dans les représentations, dans les films, dans les livres de filles qui... partent en rando toute seule et où c'est trop bien. Enfin, tu sais, je sais pas, j'ai un peu romantisé le truc et du coup, j'ai l'impression que si je le fais un jour et que en effet, c'est pas ouf, bah que je me dise Pourquoi moi, je kiffe pas ? Et puis un peu le truc, tu vois, du voyage au Québec, les trois premiers jours où je suis partie, je m'en suis voulue d'être partie toute seule.
- Speaker #0
Pourquoi j'ai fait ça ? Toi aussi. Alors, voilà, ça, c'était un vrai point. J'allais te poser la question sur ces trucs-là. Je trouve que c'est aussi que tu sors de ta zone de confort et ton habitude et... c'est violent pour le cerveau qui met du temps à process donc pendant, toi visiblement ces trois jours, moi du tout à la Bruxelles du coup je suis partie quatre jours, le premier soir j'étais à Gremlins à nouveau, à savoir pourquoi j'ai fait ça, de toute façon c'est nul et gnagnagna, enfin tu te dis wow ok, juste parce que le changement est brutal, c'est tout ça fait peur et après tu commences à apprécier et peut-être que tu vas apprécier pleinement et je sais pas du coup, tu vas me dire comment ça s'est passé ces trois semaines, tu vois si t'as adoré ton expérience de bout en bout Ou si à un moment, tu te dis, c'est sympa, mais j'aurais préféré le partager avec quelqu'un, ce qui est aussi une option. Moi, je sais que les voyages solo, je sais les faire. Par moments, quand j'en ai besoin, du coup, je le fais. Mais je préfère être avec des gens. Vraiment, c'est un truc que j'adore partager. Mais je le sais que parce que j'ai voyagé solo. Toi, ça s'est passé comment, du coup, pour le Canada ?
- Speaker #1
Ça s'est super bien passé, mais parce que je pense que j'étouffe. Déjà, j'étais au Québec et le Québec, c'est les gens les plus jolis du monde. Et en fait, je me suis jamais sentie seule. Les trois premiers jours... Ils m'ont mal passé entre guillemets parce que je me suis beaucoup remise en question et tout, mais parce que j'avais pris un hôtel, ça peut paraître très con, mais pour le coup, je croisais personne. Et le reste de mon séjour, j'avais pris des auberges de jeunesse. Et là, pour le coup, j'étais comme un cancan-pattes. J'ai des colos, j'ai le baffa. Enfin vraiment, moi, j'aime vraiment les interactions en groupe. Et donc, c'était trop bien. J'ai rencontré plein de monde. J'ai fait la fête. On m'a trimballée à droite à gauche dans des voitures de gens que je ne connaissais pas, mais j'étais très à l'aise parce que... Québec et vraiment je me sentais en sécurité donc je l'aurais pas fait dans n'importe quelles conditions.
- Speaker #0
Oui il y a ça aussi.
- Speaker #1
J'ai enfin tu vois j'aurais pu me mettre en danger dans certains autres endroits et tout ça et là j'étais vraiment en maîtrise de voilà je me suis pas du tout mis en danger mais j'ai kiffé de fou mais je sais pas si je serais capable de le refaire ça a été une expérience vraiment cool mais voilà j'ai envie de le refaire peut-être à plus petite dose et puis il y a un truc en plus dans la société moi je me rends compte que plus je vieillis là je suis mariée, on a acheté une maison, j'ai un chien, enfin bref, plus le fait de faire des choses seules c'est mal vu. Il y a un truc où tu vois, on m'a déjà fait la réflexion de dire ah mais tu pars pas avec ton mari, je te répète bah non, en fait je fais des trucs en dehors de mon couple.
- Speaker #0
Alors que c'est encore plus logique parce que votre relation elle dure depuis suffisamment longtemps pour aussi avoir besoin de temps pour vous, enfin vous restez deux personnes, vous n'êtes pas même si vous faites plein de choses ensemble quoi, vous n'êtes pas une entité.
- Speaker #1
Encore en crise, dans les générations d'au-dessus tu vois, nos parents, nos grands-parents et tout. mais même les nôtres oui mais les nôtres mais moi c'est vrai que j'assume beaucoup ce côté-là de ma personnalité et c'est très entendu mon mari moi je suis quelqu'un qui fait beaucoup de choses qui a besoin de se nourrir mon mec est très casanier et du coup il sait que moi j'ai besoin de ces moments-là et pas lui et donc on s'est mis d'accord là-dessus qu'il y a des moments où moi je serais pas à la maison et donc voilà mais c'est vrai que ça tu sens toujours un petit peu le jugement de dire ah mais t'es en couple toi et tu pars comme ça pendant deux semaines en laissant ton mec bah oui je fais ça moi j'avais assisté à une conversation entre un couple d'amis qui est marié et ils parlaient ils parlaient
- Speaker #0
du mec d'une de leurs amies que je connais aussi qui lui était parti alors attention ça fait beaucoup d'amis dans une même phrase ce mec là était parti en vacances avec sa meilleure amie à lui c'est trop bizarre il est quand même parti avec juste cette meuf et pas avec sa meuf Elle ne peut pas prendre de vacances, elle travaille. Ils sont meilleurs amis depuis suffisamment longtemps. Ils se connaissent. Et surtout, parce que leur argument, c'était genre Ouais, mais bon, tu vois, sur la tromperie, peut-être, on ne sait jamais. Franchement, s'il veut la tromper, t'inquiète qu'il n'a pas attendu de partir en vacances avec sa meilleure amie pour ça.
- Speaker #1
C'est clair.
- Speaker #0
Ça n'a pas de sens. Et en fait, ça ne leur appartient. C'est leur discussion. C'est leur dynamique de couple. Et tant que les deux communiquent dessus et expriment encore une fois ce qu'ils veulent et comment ils fonctionnent et que ça match, tant mieux. C'est si ça ne matche pas qu'il y a un problème.
- Speaker #1
Oui, exactement. Et puis, qui sommes-nous pour juger ? Ça se trouve, c'est un couple en union libre. Oui, c'est ça. En fait, qui sommes-nous pour juger ? On ne peut pas savoir l'intimité des gens. Donc ça, je suis vraiment d'accord avec toi. Il faut juste qu'eux se parlent et se le disent. Moi, j'ai un meilleur ami avec qui je suis très proche. On a une relation... Très fusionnel, on se connaît énormément, on a une intimité qui est folle. Et du coup, mon mec n'a jamais été jaloux parce qu'il était là avant qu'il arrive. Et c'est en plus grâce à lui qu'on s'est rencontrés. Et du coup, moi, je peux très bien partir en vacances avec lui et je sais qu'il n'y aura jamais... Mais c'est vrai que dans la représentation, c'est un homme et une femme. Et donc, l'amitié fille-garçon, c'est toujours un peu compliqué dans la représentation, en tout cas, qu'on en a. Mais voilà, moi, c'est comme ça. On a une relation qui, même, on se le dit souvent, qui se mélange à l'amitié et à l'amour. Moi, c'est quelqu'un qui compte énormément pour moi. Et moi, je...
- Speaker #0
L'amitié, c'est de l'amour.
- Speaker #1
Exactement. Et donc, on fait des trucs ensemble sans forcément ramener mon mari et tout ça. Et en fait, c'est OK de se passer du temps ensemble et d'être aligné avec ça. C'est juste comme tu dis, il faut se parler dans le couple et que ce soit OK pour les deux parties. Il ne faut pas oublier l'autre sur le bord de la route parce qu'on a envie de cultiver ce truc-là à côté aussi.
- Speaker #0
Et arrêtez de partir du principe que du coup, on sexualise tout le monde. En fait, moi, je croise des gens dans la rue, je ne sexualise pas tout le monde tout le temps. Tout comme tes potes, tu les sexualises. enfin pas, donc si jamais c'est le cas, à un moment ça peut te mettre soit très mal à l'aise soit te dire, ouh, peut-être que cette personne finalement m'intéresse mais de fait, tu vois, de juste projeter ça, que tout de suite il y ait une sexualisation et bah non, c'est genre juste deux personnes qui s'adorent et qui passent du temps ensemble.
- Speaker #1
C'est des clichés de ce qu'on nous a vendu aussi dans les films, dans machin d'un homme, une femme, enfin tu vois,
- Speaker #0
de la confiance en soi et en l'autre aussi, tu vois, si t'es jaloux ou que t'as pas confiance, moi j'étais jalouse très longtemps Et parce que j'avais rien pour me rassurer. En fait, j'ai eu quelques relations où la jalousie était présente parce que c'était des gars qui n'étaient pas foutus de me rassurer, qui, au contraire, animaient encore plus ça et jouaient vachement, adoraient la séduction, avaient envie de pécho toutes leurs potes et avaient vu pécho leurs potes de manière générale. Donc forcément, quand t'arrives dans ce climat-là, tu te dis que c'est ta valeur qui saute. Et donc, c'est là où je reviens à tu t'oublies, etc. De fait, t'es jaloux, jalouse parce que t'as peur. Mais si la personne, elle est bien, elle est censée te rassurer sur des trucs. Et quand c'est irrationnel, en fait, toi, avoir conscience que c'est irrationnel, ça veut pas dire que ça va partir, mais juste se dire, là, c'est pas fondé. Franchement, la personne, elle me donne tous les signaux que c'est OK.
- Speaker #1
Ouais, mais tu vois, moi, j'avais ce côté-là, irrationnel, au début de ma relation avec mon mec. Et j'ai pu lui faire des petites crises de jalousie, mais c'était plus des crises d'insécurité, en fait. Ouais,
- Speaker #0
c'est ça. C'est que de l'insécurité.
- Speaker #1
Au début, il ne comprenait pas pourquoi j'avais ce truc-là. Il avait l'impression que je ne lui faisais pas confiance. Et en fait, à un moment donné, il y a un de nos meilleurs amis qui a mis des mots très juste là-dessus en disant Là, elle n'a pas besoin que tu lui prouves par A plus B que ce n'est pas vrai ce qu'elle imagine. Elle a besoin que tu la rassures. Et en fait, c'est de elle à elle. C'est son insécurité à elle. Et donc, toi, il faut juste que tu sois là et pas que tu trouves ça en mode Bah non, je ne comprends pas. C'est juste nul de réagir comme ça. C'est juste qu'il faut… la rassurer et ok c'est peut-être pas rationnel mais juste de dire non mais t'inquiète il n'y a rien et moi j'avais besoin qu'on m'explique qu'il n'y avait rien et qu'on mette des mots dessus même si au fond de moi je le savais mais c'est de l'insécurité de nous à nous et donc des fois de pas moi ça m'avait fait beaucoup de mal le fait qu'ils trouvent ça irrationnel et qu'ils me j'avais l'impression qu'ils me prenaient pour une folle et en plus j'aime pas ce côté là de ma personnalité mais je ne pouvais pas m'en empêcher et donc juste des fois de rassurer ça fait du bien de juste dire non mais ok tu as le droit de ressentir ça mais par contre je t'assure qu'il n'y a rien Mais j'avais juste besoin qu'ils me le disent avec des mots très pragmatiques. Et c'était mon cerveau qui moulinait tout seul encore avec les meilleurs scénarios. Oui,
- Speaker #0
et en fait, la comparaison, on l'a toutes et tous. Surtout, je reviens à ça, mais nous, on nous apprend beaucoup à être en compétition entre meufs pour un gars, dans les relations hétéro, typiquement. Ce qui est beaucoup moins le cas dans les relations queer, même s'il y a quand même des rapports de force, etc. Mais on te fait comprendre que oui, tu es en compétition. Et il suffit que tu... en plus entre meufs on s'apprend à se dire qu'on est belle, qu'on se fait des compliments tout le temps.
- Speaker #1
J'ai des compliments de ouf maintenant à tous mes copines.
- Speaker #0
Les mecs se font pas de compliments entre eux et du coup quand t'as une meuf que tu trouves trop belle et que là elle est en train de parler à ton mec et qu'elle est un peu tactile, tu peux être en mode bah du coup moi je suis nulle et il va me tromper et tu te montes la tête toute seule comme une grande alors que potentiellement y'a rien du tout, t'as pas que ça sert, enfin des trucs vraiment débiles et au pire du pire bah oui y'a un jeu de séduction bon bah voilà... par les ondes. entre vous, et voir un peu où est-ce que vous placez votre couple dans tout ça, et la confiance dans l'autre.
- Speaker #1
Communication.
- Speaker #0
Le plus important. De toute façon, c'était ça aussi, tu vois, la gentillesse envers soi-même, c'est de la communication avec soi-même, la gentillesse avec les autres, c'est de la communication avec les autres, et de toute façon, de base, tu veux te faire respecter et respecter les autres, il faut parler. Et partir du principe que les mots que tu utilises, moi, ça, c'est un truc... pareil, c'est ma coach qui m'en a parlé, c'était rigolo elle m'a dit les mots que tu utilises ne sont peut-être pas compris de la même façon par les autres, sauf que tu justifies un peu trop en essayant de mettre la définition aussi des fois le message justifié ne passera pas ou il sera réinterprété bon bah voilà, tu le sais et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?
- Speaker #1
Oui voilà, c'est ça, j'ai appris aussi au-delà de mettre des mots, des fois j'aimerais que les gens lisent entre mes lignes et en fait je me rends compte que ça ne fonctionne pas, ils lisent soit la mauvaise page, soit ça ils ont un oeil fermé, enfin clairement ça donc maintenant je dis
- Speaker #0
C'est le fameux ça va Léa ? Et tu fais ouais, bien sûr ! Trois petits points.
- Speaker #1
J'attends.
- Speaker #0
Et ça veut dire non, pas du tout, tu m'énerves. Et en fait, tu le dis pas. Et ça, on le faisait au collège. Oui, c'est vrai. Ça,
- Speaker #1
j'essaye de ne plus le faire parce que, clairement, je trouve ça pas très honnête aussi envers mes proches, les gens qui m'entourent. Mais parfois, j'ai quand même tendance à le faire en me disant bon, j'espère que là, ils vont se rendre compte qu'eux. Et donc, maintenant, j'essaye de ne plus être dans l'attente de l'autre.
- Speaker #0
C'est un moyen d'éviter le conflit aussi. Moi, j'ai terminé une amitié il y a quelques mois. Il y a eu une dispute. Il n'y a pas eu de suite à cette dispute. Et en fait, il y a eu une tentative de juste reconnecter un moment. Ça n'a pas du tout été saisi en face. J'ai fait, ah bah d'accord. Je ne vais pas m'amuser à venir t'expliquer pourquoi tu es une personne stupide sur ce coup-là. Ou pourquoi on s'est engueulé de toute évidence. Il y avait de l'incompréhension des deux côtés. Ce ne sera pas compris. Moi, mes sentiments dans tout ça, mes émotions dans tout ça, je n'ai pas besoin de télécommuniquer. En fait, je peux passer à autre chose sans problème parce que cette amitié-là, ce n'était pas vraiment une amitié. Et je m'en suis rendue compte à ce moment-là. Et voilà, c'est tout. Si par contre, ça te tire à cœur et que ça te pèse, fais-le. Par contre, petit message aussi aux personnes qui t'envoient des messages trois, quatre ans plus tard. Je suis vraiment désolée pour mes actes. C'est cool, c'est que pour votre conscience. pour la personne en face. Généralement, c'est pas très agréable de vous voir réapparaître dans leur vie. Peut-être éviter ou alors bien préciser que vous en avez conscience et ne pas parler que de vous. C'est vrai que j'ai trop souvent assisté à des trucs comme ça aussi et c'est très intéressé, très égoïste comme façon de faire.
- Speaker #1
C'est qu'ils veulent aller au paradis et ils veulent soulager.
- Speaker #0
Mais faites cette petite lettre au lieu de faire un SMS, tu l'écris sur du papier, tu le brûles ou tu le gardes. plié dans ta bibliothèque, j'en sais rien, fait quelque chose mais ne l'envoie pas forcément à la personne elle n'a pas forcément sauf si c'est important dans un processus j'en sais rien, où il y a eu voilà, des actes et que le pardon est important que ça aide la personne, elle, à guérir oui, c'est ce qu'il y a à dire,
- Speaker #1
mettez-vous à la place de l'autre et...
- Speaker #0
voilà mais si l'autre fait ça et fait que ça va très bien, non mettez pas une couche. Ah ouais,
- Speaker #1
t'as raison on va clôturer l'épisode sur ces jolies paroles de mise en garde et oui j'avais oublié de te le dire mais bon tu le sais est-ce que tu aurais Chloé des gentils ou des gentilles que tu aimerais entendre au micro de Trop Bonne Trop Cool,
- Speaker #0
tu peux m'en dire plusieurs bien sûr alors j'ai le même que la dernière fois, je vais le ressortir parce que tu ne l'as toujours pas reçu j'ai vu récemment le tout nouveau spectacle de Panayotis Pasco que j'aimerais beaucoup entendre en fait dans ton podcast Parce que je pense qu'il a un côté un peu piquant.
- Speaker #1
J'aimerais vraiment le recevoir,
- Speaker #0
oui. C'est un gentil, mais qui joue sur le côté Eh, t'as vu, je peux être pas sympa Et sur scène, il le fait bien, par exemple. Ça m'a fait vraiment pleurer de rire pendant une heure et demie. Il est touchant,
- Speaker #1
moi, je trouve. Il fait rire, mais il a un côté vraiment touchant que moi, j'aime beaucoup. Enfin, j'aime beaucoup sa personnalité,
- Speaker #0
oui. À un moment, il balance une phrase et puis il dit... Les gens applaudissent, ils font Ah, mais non, mais moi, je suis pas féministe. Attention, les femmes... Ouh, non ! Et... Tu sais, en jouant vraiment cette tête de la provoque et de Hey, je vais venir vous chercher un peu celle-ci. C'est trop rigolo. Il t'en remet une couche pour derrière tenir tout un discours qui va évidemment dans un autre sens. Il en joue beaucoup. J'adore ce jeu, en fait, de... Comme tu le disais au début aussi, les gentils, c'est pas que des naïfs, c'est pas que des gens gentils, gentils tout le temps. C'est ta possibilité de jouer avec la gentillesse. Tu vois,
- Speaker #1
c'est important de ne pas la donner à tout le monde.
- Speaker #0
Et puis de la rendre un peu, j'allais dire piquante, j'allais dire même pimentée, tu vois, il y a un petit truc en plus. Et je trouve que cette personne-là, en tout cas, pourrait très bien le retranscrire au micro, ça se trouve pas du tout. C'est aussi quelqu'un qui a écrit, qui d'ailleurs fait aussi son spectacle sur ça, sur les sujets de dépression et autres, et de santé mentale. Alors, petit trigger warning, il parle aussi de suicide dans son nouveau spectacle. Il en parle aussi un peu dans son livre, mais là, plus. Et c'est trop intéressant parce que je trouve que ça ouvre la conversation à d'autres facettes de sa personnalité aussi. Et voilà, ça peut être...
- Speaker #1
J'aimerais trop. Je pense qu'il est trop star pour que j'arrive à le recevoir dans Trop Bon Trop Cool, mais j'aimerais vraiment beaucoup.
- Speaker #0
Si ça se trouve, dans deux ans, il est derrière ta bonnette rose.
- Speaker #1
Dans mon studio, bien sûr.
- Speaker #0
Dans ton fameux studio parisien. Exactement.
- Speaker #1
Trop cool. Il est sur ma liste de gentils depuis un bon moment. Je vais essayer d'aller le chercher pour vous, ce fameux Panayotis Pascoe. J'aimerais beaucoup. Est-ce que tu avais d'autres noms à nous souffler ? C'est déjà très bien. Il n'y a pas de stress. Je sais qu'il y en a qui aiment souffler plus.
- Speaker #0
Je vais te laisser galérer à obtenir celui-là, déjà. je sais que tu vas y arriver et c'est déjà un beau défi ouais et puis par contre j'en profite je fais un petit shout out à tes précédents épisodes notamment celui qui franchement est arrivé dans mon top de tes épisodes qui est celui avec Sophie Rich qui est absolument génial elle aussi dans les gentils auxquels je pensais forcément elle est dedans et en tout cas dans ce qu'elle véhicule je ne la connais pas personnellement même si on a déjà échangé et du coup je pense que ça aussi aller l'écouter cet épisode il est vraiment euh...
- Speaker #1
hyper touchant et il synthétise bien tout le travail que tu fais autour de la gentillesse je trouve bien merci beaucoup Chloé ça me touche beaucoup non merci ça me touche vraiment beaucoup je sais que tu écoutes les épisodes avec une grande attention donc ça me touche ça me touche beaucoup ton soutien donc merci et puis tu connais la galère coulisses podcast et tout ça tu sais la galère du montage et tout ça donc ça me touche d'autant plus on va clore l'épisode ici merci aux personnes qui nous auront écouté jusqu'ici ça sera une discussion très intéressante d'une bonne heure. C'est très bien comme format. Moi, c'est mon format préféré. Merci pour ton partage transparent, Chloé. Franchement, ça me fait trop plaisir de rééchanger avec toi sur tout ça.
- Speaker #0
Merci à toi pour l'invitation et n'hésitez pas à vous abonner à Trop Bonne Trop Cool, à laisser des étoiles sur Apple Podcast et sur Spotify. Vous pouvez aussi laisser des commentaires maintenant pour réagir aux épisodes et à aller suivre Léa et tout son travail sur les réseaux sociaux, notamment Instagram où pareil, tu crées une petite safe place et tu partages énormément les coulisses du podcast. Voilà, je t'ai fait ta promo. de sortie, mais vraiment allez écouter quoi. Merci beaucoup,
- Speaker #1
j'ai rien besoin d'ajouter c'était parfait merci à tous, on se retrouve dans une semaine pour un nouvel épisode de Trop Bonne Trop Cool soit le café, soit autre chose, je sais pas trop encore où on sera à ce moment là, mais en tout cas un épisode chaque semaine, j'essaye de m'y tenir, en tout cas d'ici là prenez soin de vous, portez-vous bien Chloé je te fais des bisous, je fais des bisous aussi aux auditeurs et aux auditrices et je vous dis à très vite
- Speaker #0
Bye