- Speaker #0
Bienvenue dans Tuba, je suis Géraldine Févra, consultante en stratégie et en organisation. Je t'aide à passer de solo à CEO. Que tu sois freelance, solopreneur ou que tu veuilles le devenir, Tuba te fait plonger chaque semaine dans le monde de l'entrepreneuriat. Tous les mardis, retrouve un nouvel épisode où je pars à la rencontre d'entrepreneurs. Ici, tu trouveras des idées, des conseils, des outils pour ton business. pour t'aider à entreprendre de manière libre et pragmatique. En clair, faciliter ton entrepreneuriat. Bonne écoute ! Aujourd'hui, je suis avec Valentine. Bonjour à toi, comment ça va ?
- Speaker #1
Salut, ça va très bien et toi ?
- Speaker #0
Ça va trop bien, je suis trop contente d'être avec toi aujourd'hui.
- Speaker #1
Moi aussi, ça me fait vraiment plaisir de participer.
- Speaker #0
Trop bien, ça va être trop chouette. Cette saison, dans Tuba, on parle des fails. parce qu'on entend souvent parler de storytelling, des trucs super chouettes, de j'ai réussi en 24 heures au bout de 3 ou 4 ou 12 ans, des choses très positives. Mais il se trouve que quand on parle aussi avec des entrepreneurs hors caméra ou parfois réseaux sociaux, on voit aussi qu'il y a des choses un peu plus complexes, on va dire, que du storytelling pur et dur, ou en tout cas qui ne se passeraient pas forcément comme on l'avait prévu. Et donc, cette saison dans Tuba, j'ai décidé de parler des fails, des boulettes, des pieds dans le tapis, de tous ces trucs-là. De cailloux dans la chaussure, on peut faire une heure de métaphore, mais on va s'arrêter. Oui,
- Speaker #1
j'aime bien. On peut continuer encore un petit quart d'heure.
- Speaker #0
Vas-y, si t'en as, balance.
- Speaker #1
L'iceberg de mon Titanic.
- Speaker #0
Ouais, bien ! On enregistre en plus en hiver, donc c'est tout à fait de saison parfaite.
- Speaker #1
C'est le thème.
- Speaker #0
Nickel. Donc merci d'être ici aujourd'hui avec moi et de venir justement parler de cette thématique. Avant de rentrer un peu dans le détail, déjà, je voudrais te présenter et dire que tu vas nous parler de Fail, mais sans doute aussi un petit peu de ta vie de fondatrice du studio marketing Fastoche. Oui. Pour les gens qui ne te connaîtraient pas, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?
- Speaker #1
Oui, bien sûr. Bonjour à tous, à toi qui as tes écouteurs dans les oreilles, à toi qui regardes mon joli faciès de vert et de rose. Je m'appelle Valentine Soda, j'ai 28 piges, je suis à Nantes et j'ai créé une agence de personal branding de dirigeants. Donc, on a un studio qui s'appelle le studio Marketing Fastoche. La boîte s'appelle Marketing Fastoche. Le studio, il nous permet de créer du contenu vidéo pour l'Internet. Donc, ça va être YouTube, Instagram, même des vidéos TikTok, des vidéos pour LinkedIn. Et puis, moi, je suis très spécialiste LinkedIn, justement. Donc, prise de parole de dirigeant, stratégie de publication. Je connais le réseau comme ma poche. Et je suis un peu influenceuse LinkedIn, ce qui est trop drôle à balancer au repas de famille. C'est-à-dire que j'ai une bonne communauté. Je crois qu'on est un peu plus de 60 000 là aujourd'hui sur LinkedIn. Et je publie du contenu très régulièrement pour aider les entrepreneurs, mais pour aider aussi les entreprises à créer leur stratégie d'employé advocacy. On est une bonne équipe. On a du design, on a des services de montage vidéo, on a des services de création vidéo. C'est très, très chouette. J'adore ce que je fais. L'entreprise prend de l'ampleur. Et aujourd'hui, je suis ravie de parler un petit peu des coulisses et de présenter le plus gros fail, je dirais, de marketing fastoche, dont j'en ai très, très peu parlé d'ailleurs. Très contente d'avoir cette plateforme pour en parler. Donc, merci beaucoup Géraldine.
- Speaker #0
Trop chouette. Avec plaisir. Merci pour ce teasing de l'espace.
- Speaker #1
Écoute, on connaît. Marketing, t'as capté.
- Speaker #0
C'est ça, exactement.
- Speaker #1
Avant de rentrer dans ce fameux fail dont tu as très peu parlé,
- Speaker #0
je démarre les épisodes de cette saison en demandant à mes invités quelle est leur définition du fail. Parce que plus ça va, plus je me rends compte qu'en fait, c'est quand même hyper subjectif et qu'on est un peu tous sur des définitions diverses et variées. Même s'il y a des tendances quand même qui se dessinent. Mais du coup, ce serait ça ma première question pour toi. Pour toi, c'est quoi en fait un fail ?
- Speaker #1
J'aime bien les questions comme ça, tu sais, un peu généralistes. Ok, on a l'impression qu'on parle tous de la même chose. C'est ça,
- Speaker #0
mais déjà, est-ce qu'on peut se mettre d'accord sur de quoi on parle ?
- Speaker #1
C'est ça. Pour moi, un fail, c'est vraiment un raté, c'est un loupé, c'est un truc que tu n'as pas vu venir. Ce n'est pas, ok, ça peut aller à Ausha droite, et à gauche, c'est horrible, à droite, c'est trop bien, ah ben, c'est aller à gauche, évidemment. Je trouve qu'il faut enlever ce côté pessimiste, c'est vraiment un truc que tu as. pas vu venir, que tu n'aurais pas pu anticiper. Et quand ça arrive, il y a un côté... Je ne sais pas ce que tu en penses, mais moi, je trouve qu'il y a un côté très éphémère au fail. Ce n'est pas un échec. Ce n'est pas une catastrophe. C'est juste un fail. Et il y a ce côté presque rebond derrière. Tu as eu un échec, tu as eu un raté. Tu passes à autre chose, tu rebondis. Oui,
- Speaker #0
OK. Donc pour toi, c'est un truc... Tu disais éphémère. finalement, ça va assez vite et c'est surtout un moyen de rebondir. Alors, ça fait très bullshit dit comme ça, mais quand je le dis là comme ça, parce qu'on dit souvent oui, apprendre de ses échecs, tout ça. Mais pour toi, le fail, c'est au sens, OK, bon, ça ne s'est pas passé comme c'était prévu. De toute façon, je ne pouvais pas faire autrement ou pas forcément l'anticiper. Mais et donc, qu'est-ce que j'en fais, quoi ? C'est ça l'idée ? Oui.
- Speaker #1
Il y a presque ça. Il y a presque de j'ai fait de mon mieux, je ne pouvais pas prévoir mieux. Je trouve qu'il y a aussi un côté se détacher du fail parce que c'est le but de ce podcast, montrer qu'on en a tous et que ce n'est pas grave et que c'est à certaines échelles. Mais vraiment, de se soulager de tout le monde en vie. Tu n'aurais pas pu prévoir, tu as fait de ton mieux, ça va passer, on va s'en suivre parce qu'il y en aura encore.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Ça, pour le coup, c'est un très bon apprentissage et je pense que plus on en a, plus on se rend compte qu'il y en a en fait et il y en aura encore et finalement, Et il peut y avoir une tendance parfois à essayer de l'éviter. Je ne sais pas si toi, tu as vécu ça aussi. Mais parfois, tu vois, dans les définitions, il y a des fails. Il y a l'idée de c'est un sale truc. Du coup, on n'a pas trop envie de l'avoir. Du coup, on essaie de contourner ou de faire tous les chemins possibles autour pour surtout pas tomber dans le fail.
- Speaker #1
Mais ça, ça devient un échec, je trouve. On en parlait juste avant en off. Pour vous mettre un peu dans la confidence, moi, j'ai un côté un petit peu perfectionniste. Sauf que mon côté perfectionniste m'empêche parfois d'avoir certains fails, certains ratés. Sauf que du coup, parfois, je peux passer beaucoup trop de temps à perfectionner quelque chose qui va prendre du retard et qui, au pire des cas, ne sortira jamais. Et pour moi, ça, c'est un échec. Le fait de s'empêcher de faire des trucs par peur du fail, franchement, les gars, autant enchaîner cinq fails, cinq petits ratés, et passer à autre chose plutôt qu'un gros échec, un gros loupé. Ça, c'est vraiment dommage.
- Speaker #0
Ok.
- Speaker #1
Donc toi,
- Speaker #0
il y a une sorte de graduation quelque part. Fail, c'est plus petit, mais dans l'action, t'enchaînes, etc. Là où échec, c'est vraiment le gros truc où vraiment tu vas avoir du mal à t'en remettre et ça peut être plus violent.
- Speaker #1
Disons que pour moi, fail, c'est un obstacle. C'est un rocher sur la route. Alors qu'un échec, c'est vraiment, tu ne peux pas gravir la montagne et tant pis, tu peux aller chercher l'autre montagne plus loin. Ouais, ok. Je vois ça comme ça. Ok,
- Speaker #0
hyper intéressant. Bon, voilà. C'est pour ça qu'on pose la question à chaque fois, parce que c'est quand même hyper intéressant de comprendre, tu vois. C'est le même niveau. Du coup, pour rentrer dans le détail de ce fameux fail, est-ce que tu peux nous expliquer le fail dont tu n'as pas trop parlé jusque-là ?
- Speaker #1
Mais bien sûr. C'est un fail où ça ne me met pas particulièrement en valeur, mais je me dis que tu as parlé vrai, autant y aller. J'avais avant juste, donc début d'année dernière, donc on va dire là, on est fin 2024. Du coup, c'était tout fin, il y a pile un an en fait, tout fin 2023. L'agence était chouette, c'était cool, j'aimais bien ce qu'on faisait, les clients affluaient, on avait fait une très bonne année, j'étais très contente. Et avec un peu de trésor de côté, je me suis dit que c'est quoi, on part sur un projet encore plus grand, on va construire un studio. On va se faire des bureaux à notre image et pour ceux qui font en vidéo, vous le voyez juste derrière moi, on dirait un fond vert, c'est pas du tout un fond vert.
- Speaker #0
C'est un fond qui est vraiment vert mais c'est pas le fond.
- Speaker #1
C'est le mur qui est vert.
- Speaker #0
C'est ça.
- Speaker #1
Donc je me dis on va se construire un bureau et pétons un câble, on va se construire un studio vidéo. donc avec Salomax qui travaille avec moi donc Salomé mais toujours au max donc c'est Salomax on s'est dit super on peint les murs on s'éclate on construit tout ce qu'il faut on commence à en parler sur les réseaux en mode hey ouverture en février sur Nantes ça va être fou on commence à prendre des commandes on commence à avoir des gens super intéressés qui veulent créer leur petite capsule vidéo ou tourner leur podcast directement dans le studio qui ont besoin de montage donc moi super contente je prends des accomptes tu vois je fais mon travail de commercial quoi de chef d'entreprise je prends les capsules je fais mon travail on est parti on est parti Et puis, on commence, le studio ouvre, on fait l'inauguration, les petits fours, les copains, les coupes de champagne, on s'éclate, c'est trop cool. Et puis, quand on commence à s'installer, on se rend compte que l'Internet est pourri. Et du coup, what a fail ? On commence à avoir des problèmes avec notre fournisseur de Wi-Fi. Et ce fail a duré cinq mois. Cinq mois de galère avec un Internet qui ne fonctionnait pas. Nous, on avait vendu des services, si tu veux, de vidéos où on devait envoyer des lumières. des e-transfers très lourds.
- Speaker #0
C'est de la définition !
- Speaker #1
Mais c'était une catastrophe !
- Speaker #0
Ça lag dans tous les sens, mon Dieu !
- Speaker #1
On ne pouvait rien envoyer, on ne pouvait pas travailler. Du coup, on se retrouvait à aller dans des cafés, à essayer de trouver des endroits chouettes. En plus, tu vois, c'était les vacances scolaires, c'était une galère, il y avait plein de trucs qui avaient fermé dans Nantes. Moi, je venais de déménager, donc pareil, je n'avais pas d'Internet suffisant, j'étais sur de la DSL. Ça a été un enfer sans nom. Le montage était fait sur le gros ordi que j'avais bien évidemment investi, acheté les gros ordi, les machins. Et c'était une lose, pas possible. Ça, on va vraiment le mettre dans la catégorie fail. La lose, la culpabilité que tu ressens d'avoir vendu un truc premium et ce n'est pas un truc de ta responsabilité. C'est un truc qui ne t'appartient pas, qui fait merder tout le processus. Et moi, ça, ça m'avait flingué parce que j'avais vraiment mis mon cœur, mon âme dans l'image déjà de Marc, du studio, de ce qu'on offrait. J'avais mis... ma race, je ne peux pas te dire mieux. J'avais mes os et ma chair dans les services qu'on faisait, dans tourner des vidéos, dans l'écriture de scripts, dans le montage dynamique. On s'était formés avec Salomax. J'accueillais les clients, c'était les petits cookies, les petits machins. Je m'éclatais tout mon âme parce que je m'éclatais. Et la dernière étape, la livraison au client me merdait. Et on prenait du retard, mais deux semaines, deux mois. Puis les clients étaient saoulés parce que quand tu attends un produit...
- Speaker #0
C'est ça, quoi.
- Speaker #1
Et alors ça, c'était une catastrophe. Et pour un truc aussi logique qu'avoir une bonne connexion Internet, pour moi, c'était un des plus gros fails de ma vie d'entrepreneuse pour l'instant. So far. So far, so good.
- Speaker #0
C'est vrai que c'est pas mal, au sens... Tu pars du principe et tu viens de le dire que le truc est évident, que Internet, pour que ça fonctionne, c'est évident. À quel moment vous vous rendez compte que, c'est-à-dire que tu dis, enfin voilà, toi, tu es employeur de déménagement, donc il y a quand même la gestion perso aussi en parallèle. Tout est ultra chauffé, les clients arrivent, il y a des commandes, etc. Donc, ça prend, ce qui est très cool. Et à quel moment tu te dis, là, il y a un truc, tu te rends compte tout de suite, en fait, qu'Internet, ça bug, ou il commence à y avoir les premiers clients et vous dites, ah non, en fait, comment vous vous rendez compte du truc ?
- Speaker #1
En fait, je m'en rends... compte en faisant déjà l'aménagement en faisant les meubles et tout ça que 5G, pas ouf 5G réseau, pas terrible, bon c'est pas grave c'est l'immeuble, je peux pas changer l'immeuble donc je contacte l'opérateur téléphonique dont je citerai pas le nom, Bouygues qui est c'est gros bâtard, là il y aura un but s'il te plaît Bouygues en fait m'envoie une première je te refais pas toute l'histoire parce que c'est la strance mais m'envoie une première box qui en fait ne fonctionne pas parce qu'elle est censée amplifier la 5G et ça ne marche pas... Donc, ils me vendent une solution beaucoup plus chère qui est une fibre dédiée. Et en fait, à ce moment-là, là, on rentre dans un truc un petit peu plus deep, mais moi, j'ai traversé une période de stress très, très, très intense dans le sens où ce n'était plus possible pour moi d'avoir des relations sociales. J'étais constamment en stress, dans l'agressivité, rien n'avait assez vite. Donc, j'avais des crises de nerfs assez régulièrement. Donc, c'était vraiment, ça avait pris une ampleur. J'avais des plaques d'eczéma partout sur le corps. Je perdais mes cheveux, je mangeais mes ongles jusqu'au doigt. Enfin, c'était horrible. Et en fait, les mecs sont venus pour installer et moi, ils m'ont rendu complètement folle. C'est fou parce que ça m'a vachement marquée, alors que ce n'est pas si grave, mais ça m'a rendu folle dans le sens où ils sont venus en sifflotant. À un moment, ils ont commencé à mettre leur musique sur leur portable, alors que moi, j'essayais de travailler avec de la 5G. Les voisins, je ne les connaissais pas. J'ai demandé si je pouvais me connecter à leur Internet. Ils m'ont regardé comme si j'étais une alien en mode, mais ça ne va pas.
- Speaker #0
Si tu ne te connectes pas, c'est bon.
- Speaker #1
C'est ça. Donc, c'était un peu bizarre. Les mecs, ils ont installé une première fois, puis ils m'ont sorti une vieille excuse en mode on n'a pas tous les outils donc après, ça a duré deux semaines. Après, le temps qu'ils reviennent, ils avaient oublié de me livrer les antennes. Et puis, en fait, ce n'était pas la bonne solution. Du coup, ils voulaient m'en relivrer une autre, sauf qu'en fait, ils continuent à me facturer pour les trucs que je n'utilisais pas. Donc, non seulement la trésor commence à se péter la figure, parce que du coup, j'avais arrêté de prendre des projets, parce qu'on ne pouvait pas aller dans les premiers. Plus le stress, l'angoisse, impossible de faire du commercial, impossible de faire de la relation client, parce que je commençais à… pleurer subitement au milieu de la journée. Puis après, j'ai commencé à mettre beaucoup de temps, faire des tâches très simples, genre répondre à des questions, ça pouvait me prendre deux heures, tu vois, alors que ça prend cinq minutes, enfin, que des trucs comme ça. Donc, ça m'a plongée dans un état de détresse et de stress pour un truc que je ne pouvais pas contrôler. Mais pour quelque chose de très positif, c'est que du coup, ça m'a vraiment fait ressortir mon besoin de contrôle. Donc après, qu'est-ce que tu fais quand tu es une jeune femme intelligente et bien dans sa tête ? Tu vas nettoyer ton sous-sol. Donc, tu vas voir quelqu'un qui est spécialisé sous-sol. Et puis, bonjour, comment ça se fait que j'ai autant besoin d'être rassurée tout le temps ? Et comment ça se fait que quand un mec s'y flotte et que je lui dis trois fois d'arrêter de s'y flotter, il continue de s'y flotter, comment ça se fait que j'ai envie de lui éclater le crâne contre le mur ? Donc, la spécialiste des sous-sols, elle a été chercher un petit peu... Elle m'a aidée à nettoyer mon sous-sol. Et aujourd'hui, ça va vachement mieux dans le besoin de contrôle, sachant que ça s'était étendu vraiment à... Je ne pouvais plus conduire parce que quelqu'un traversait devant moi. Il me dit, évidemment, devant moi. Tu fais exprès,
- Speaker #0
tu attends des lardes. toute la journée pour passer devant moi.
- Speaker #1
C'était fou, tu vois. Donc, de ce fait, il en a découlé des choses assez graves, mine de rien, d'un point de vue perso. Mais pour bien répondre à ta question, là où je m'en suis rendue compte, c'est quand j'ai vu qu'on ne m'écoutait plus, qu'on me prenait pour une folle. Que quand j'appelais les services clients, c'était Oui, on sait.
- Speaker #0
Du coup,
- Speaker #1
vous ne faites rien. Et là, je me suis dit Ah, ok. Là, on est vraiment, vraiment dans la panade avec le studio.
- Speaker #0
Ouais. Après, pour moi, dans ce que tu dis, il y a deux choses. Il y a les enjeux à la fois business de merde, j'ai vendu et du coup, où est ma crédibilité ? par rapport à ce que j'ai vendu, à un projet qui me fait kiffer, vers lequel j'ai trop envie d'aller et pour lequel je ne voyais aucun frein. Parce que quand on se lance comme ça dans des trucs qui nous donnent vraiment envie, clairement, on ne voit pas les freins et pourtant, il y en aura, il y aura des cailloux sur le chemin et c'est normal, etc. Mais les enjeux un peu business et puis la gestion perso. plutôt côté émotion, introspection, de bon, ça sort, on ne choisit pas quand, ni comment d'ailleurs. Et dans ce que tu racontes, c'est un peu ce... Ce choc, quelque part, entre les enjeux business d'un côté et la réalité de on ne va pas pouvoir livrer les clients qui étaient hyper chauds pour le lancement et on sait à quel point aussi c'est important les premiers parce que c'est eux qui vont être les ambassadeurs pour les prochains. Donc, ça met aussi vachement de pression là-dessus. Et en même temps, toi, ton besoin de contrôle qui ressort aussi à ce moment-là. Et en fait, les deux s'entrechoquent vraiment.
- Speaker #1
Et je me suis rendu compte aussi à quel point j'étais dure avec moi-même parce que je n'osais même pas dire la vérité aux clients. Je trouvais que c'était tellement l'excuse facile d'Internet ne marche pas. Tu vas être des merdes toi, va chez quelqu'un, tu vois. Sauf que, encore une fois, c'était sur le gros ordi et ce n'est pas des fichiers. On ne pouvait même pas s'envoyer le fichier d'un ordi à l'autre. On ne pouvait pas mettre sur une clé USB. On ne pouvait rien faire. Et je trouvais que c'était tellement l'excuse facile que je ne le disais pas jusqu'à ce que je craque vraiment devant une cliente qui m'a dit Mais attends, tu aurais dû m'expliquer, j'aurais compris quoi. Parce que je me suis mis d'une pression toute seule. il faut que je sois parfaite, il faut que le studio soit impeccable, il faut que le verre soit exactement le même verre. Mais je pense qu'il y a beaucoup d'entrepreneurs qui vont se reconnaître dans ce que je dis. Et d'ailleurs, toi qui m'écoutes, si tu te reconnais, je t'en supplie, mets un petit commentaire, un petit truc que je ne me sente pas trop seule. Quand tu mets trop ton âme dans quelque chose, le moindre truc qui fait merder le fantasme que tu t'es donné, ça te détruit. C'est que moi, j'étais vraiment au téléphone avec Bouygues pour dire, vous ne vous rendez pas compte, l'âme que je mets, dans le contenu pour mes clients, dans l'accueil, dans toutes les étapes qui a amené à le client payer ou recevoir quelque chose, vous arrivez à 95% de la prestat et c'est vous qui merdez. Ça, ça me rendait complètement malade.
- Speaker #0
Et je ne l'avais pas anticipé en plus.
- Speaker #1
Et voilà, d'où la définition du fail. Impossible d'imaginer que je n'aurais pas Internet dans mon joli studio tout neuf.
- Speaker #0
Non, mais c'est ça. En 2023, tu te dis, Internet, a priori, il n'y a pas...
- Speaker #1
C'est ça. Tu te dis quand même une fois en commun, je suis par Montaigu. Et pardon Montaigu, je vous adore. Mais tu te dis, ce n'est pas possible, ce n'est pas imaginable qu'on n'ait pas Internet. Et en fait, je me suis rendu compte parce que du coup, je me suis un peu renseignée sur la téléphonie qu'en fait, c'est une vraie, vraie galère aujourd'hui parce qu'à l'époque, quand... Petit point culture, vous en faites ce que vous voulez. J'ai une anecdote tout à fait ravissante que vous pouvez ressortir à Noël. Mais le fait qu'au début, Internet, la fibre et tout ça, ils ont tous... tous les opérateurs ont fait n'importe quoi. Ils ont branché sur débranché, ils ont mis des capes partout, ce qui fait qu'aujourd'hui, on est entassé sur des tonnes de fils qui partent dans tous les sens et que quand quelqu'un veut rajouter un fil, il est obligé de tout débrancher, de tout péter. Donc, soit il faut un grand maniaque qui dit Les gars, on pète tout, on met un fil, on se connecte tous les deux sur le fil, qu'il n'arrive pas à te la mettre. Soit on forme des mecs qui sont excessivement compétents et ça demande des experts de fou. Et les gars, je me suis un peu intéressée après, j'ai bien vu comment ils étaient rémunérés, les mecs installaient la fibre. ils sont rémunérés en plus à l'action. Donc, quand ça ne marche pas, ils ne sont pas payés. Quand ils font du trajet, ils ne sont pas payés. Donc, évidemment qu'ils ne prennent pas les mecs les plus experts du monde et ils ne se font pas chier plus que ça, les gars. Je comprends qu'ils aient mis la musique sur leur téléphone. Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Et qu'ils s'y flottent.
- Speaker #1
Et qu'ils s'y flottent. Je les aurais tués, mais qu'ils s'y flottent. Je comprends.
- Speaker #0
Je peux comprendre. Ça ne m'énerve pas moins, mais je peux comprendre. Tu parlais aussi de transparence par rapport aux clients. et je trouve ça aussi intéressant comme sujet parce que quand on se retrouve face à des choses qu'on n'avait pas anticipées ou qu'on n'aurait pas pu anticiper, il y a plusieurs stratégies, tu vois, de est-ce que j'en parle au client ou pas ? Est-ce qu'il est en capacité d'entendre ce que je vais lui dire ou pas ? Quel niveau de transparence j'ai ? Et je trouve que c'est flagrant dans ce que tu as expliqué en disant, au départ, je ne le dis pas parce que je trouve que c'est la honte, tu vois, de dire au client, en fait, il n'y a pas Internet. C'est presque comme de lui dire, en fait, il n'y a pas de micro.
- Speaker #1
Exactement, c'est exactement ça. Ah, mais je suis contente que tu le comprennes, je me sens bien seule. Mais c'était exactement ça.
- Speaker #0
Donc, je comprends la culpabilité de dire j'ai vendu un super truc, un truc premium et tout ça. Et je leur dis le truc de base, tout ce qu'il y a autour, tout est là. Mais par contre, le truc de base, on n'a pas. Et en même temps, ta cliente qui te dit mais t'aurais dû me le dire. Et je trouve que souvent, on se met soi-même une pression ou un truc de non, mais c'est le client, donc je ne peux pas forcément le dire. Alors que... quand on explique en vrai, ça reste des humains aussi, tu vois, et que quand on explique en disant je suis désolée, bien sûr que je n'avais pas anticipé qu'il n'y aurait pas Internet le problème, c'est ça. Les solutions, c'est soit de décaler, soit de faire autrement, soit etc. Mais parfois, juste le fait de l'exprimer et d'expliquer, tu as des clients qui ne vont pas comprendre, mais qui n'auraient pas compris quoi qu'il arrive, comme dans la vie de tous les jours, tu vois. Et je pense que dans 80-90% des cas, en tout cas dans mon expérience, et pour avoir bossé avec des très gros groupes et avec des CEOs aussi à des hauts niveaux, tu vois, Ou t'as le gars qui est là, ok, d'accord, c'est quoi l'option A, B, C, tu vois, et on discute et on trouve la meilleure option. Mais je trouve que souvent, la première intention, c'est de se dire, non, c'est le client, je peux pas, faut que je trouve autre chose, je peux pas lui dire le vrai truc, tu vois.
- Speaker #1
Oui, je pense que c'est quelque chose qui est super important à retenir aussi de cet épisode qu'on est en train de faire. Maintenant, c'est la première leçon que j'ai, c'est toujours dire la vérité au client et vite,
- Speaker #0
surtout. Ouais, plus t'as lâché, en plus, plus ça te libère de, ça y est, c'est bon, je l'ai dit,
- Speaker #1
tu vois. Exactement, et vraiment maintenant, on a toujours des fails, c'est normal, des petits ratés, des petits trucs. Un fichier perdu, je le dis tout de suite, avec pareil, option A et B. Je pense que moi, dans mon sous-sol, il y avait ce truc de... Aujourd'hui, tout le monde se trouve des excuses pour tout. J'avais déjà bossé avec des freelances où c'était Désolée, je suis malade. Aujourd'hui, je suis trop fatiguée, je n'ai pas fait ça. J'ai fait la fête hier. Et je suis en mode Arrête avec tes excuses, je m'en fous. Fais le travail que je te demande. Alors, un petit de temps en temps, Désolée, aujourd'hui, pas possible, je le fais demain. Bien sûr, il n'y a pas de souci. Mais j'avais bossé avec des gens que j'ai fini par catégoriser d'une fainéance. Tu passes ton temps à te trouver des excuses parce que tu ne fais pas le travail. Je t'ai payé pour ce travail, ce n'est pas cool. Je pense que j'avais implémenté ça en mode… Si tu te plains, tu es une feignasse. Et ça, ça faisait partie du petit sous-sol à nettoyer, je viens de te dire. Et donc, maintenant que c'est nettoyé, je dis rapidement ce qui se passe, mais je mets le bémol entre le curseur zéro des je chouine toute la journée et je t'en raconte tout à life qui justifie chaque petit problème de notre prestat et je ne te dis rien Il y a un juste milieu de ok, ça fait deux jours qu'il y a ce problème, j'ai fait le tour du problème, j'ai analysé option 1, 2, 3, voilà
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est ça.
- Speaker #0
Mais en tant que client, tu vois, si toi, quand tu bosses avec des frites, tu as des gens qui te disent voilà le problème, option 1, 2, 3. Ce n'est pas pareil que de dire je ne peux pas, c'est compliqué. C'est quand même hyper rassurant, je trouve, en tant que client d'avoir quelqu'un qui vient avec plusieurs solutions en disant là, ce qui était prévu, ce n'est pas possible pour X ou Y raison. Par contre, on discute ensemble de la meilleure option. Qu'est-ce qui est le moins pire ? Et parfois, même les options sont même mieux que ce qui était prévu initialement. Ça arrive aussi. Mais c'est juste de se poser et je trouve ça rassurant pour un client de se dire OK, on n'arrive pas juste avec un problème. Mais il y a le problème. C'est aussi ton expertise que de proposer des solutions et de dire que ça peut être fait sous tel angle ou de telle manière. Et ce n'est pas grave, on continue d'avancer.
- Speaker #1
Oui, complètement. Très juste. Merci. C'est trop fort. C'est trop fort.
- Speaker #0
Les retombées pour ton business de ce fail, ça a été quoi ? Si vous voyez la vidéo, vous voyez les yeux de Valentine.
- Speaker #1
Tu veux la version officielle LinkedIn ou tu veux la version officieuse ?
- Speaker #0
Non, la version vraie vie.
- Speaker #1
La version vraie vie. Les copains qui écoutent, on se le garde entre nous. Ce n'est pas quelque chose dont j'ai parlé encore sur les réseaux. Parce que c'est quelque chose dont j'ai besoin déjà d'avoir assez de recul et assez de solutions. Parce que si des personnes traversent la même chose que moi j'ai traversé, je veux être sûre de pouvoir leur apporter de l'espoir. Et pas juste, tiens, moi aussi pareil.
- Speaker #0
Oui, c'est ça. Et d'écuyer en fait, plutôt que d'être juste. On est plusieurs.
- Speaker #1
C'est ça. C'est ça. bon j'ai vu que de toute façon vous avez déjà compris de quoi je voulais parler mais la suite de cette aventure donc ce fail pour moi a été le point de début d'un burn-out alors j'avais jamais vécu le burn-out je connais pas ce que c'est là en entendant ce mot-là soit vous pensez deux choses soit vous n'avez jamais connu le burn-out ou jamais vu personne qui a eu un burn-out et dans ce cas-là vous dites c'est vraiment le mot facile tout le monde en fait en ce moment dès que t'as deux semaines de fatigue ça y est c'est un burn-out soit vous êtes quelqu'un comme moi et comme GG, qui hoche la tête, qui a déjà vu quelqu'un le subir, et vous vous dites, oh putain, est-ce que ça va ? Alors, à ça, je vais vous répondre, oui, ça va mieux, ça va beaucoup mieux aujourd'hui. Mais le stress de cette période-là a révélé un profond mal-être et un très mauvais rapport au travail. J'ai dû soigner, il a pris un temps fou à soigner. Et donc, pour être tout à fait honnête avec toi, de février à juillet, j'étais pas là. Ouais. Voilà. Je suis navrée si pendant ce temps-là, vous qui écoutez ça, nous avons eu des interactions. Mais je n'étais pas là, ce n'était pas moi. J'étais en train de me soigner, tout simplement. Alors, j'ai eu une chance inouïe d'avoir une famille formidable, d'avoir des amis brillants. J'ai pris le temps d'accuser le coup, j'ai pris le temps de comprendre, OK, qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi est-ce que tout ce que j'aimais faire et tout ce que je savais faire, je ne peux plus le faire ? Pourquoi est-ce que je ne dors plus ? Pourquoi est-ce que je pleure tout le temps ? Pourquoi est-ce que plus rien n'a de sens, plus rien n'a de goût ? pourquoi plus rien ne passionne, pourquoi je ne suis même pas sûre de tout ce que j'ai été profondément sûre et ça a été quelque chose de très très violent j'avais déjà connu une dépression un peu plus jeune, ça n'a rien à voir c'est horrible le burn out c'est une catastrophe c'est en condensé tout ce que tu as mis sous le tapis depuis des années et moi j'étais rendue à un point de stress où je me réveillais la nuit pour répondre aux mails où je ne dormais évidemment pas, ou j'avais pris 10 freelances le même mois parce que j'avais trop de clients, j'avais aucun process d'écrit, c'était un bordel. J'étais toujours soit au téléphone, soit en vidéo, j'avais aucun temps pour moi, je ne savais plus qui j'étais, je ne savais plus qui j'aimais, ce que j'aimais. Et donc, j'ai fait une... J'ai mis beaucoup de temps à sortir du déni. C'est un médecin, déjà, qui m'a fait sortir de ça pour me dire, voilà, c'est un burnout, c'est ça qui est en train de se passer. Une fois le déni passé, il y a eu la phase deuil. de vraiment de je suis une merde, je ne vais jamais y arriver Donc, tu pleures sur ton canapé. Ce qui est bien, c'est que quand tu es sur un canapé, comme tu es allongé, tu pleures, tu regardes le plafond, tes oreilles, tu es tout le temps tes oreilles. Donc, ça hydrate aussi ta peau sèche parce que tu ne fais plus de skincare. Donc,
- Speaker #0
regardez vers le haut, surtout quand vous êtes sur votre canapé,
- Speaker #1
surtout pas sur le côté. J'ai raté les pattes d'oie, là. Ça me prévient un petit peu, mais c'est top. Mais en gros, il y a eu cette phase de je chouine Après, il y a eu la phase de reconstruction. ou encore une fois je me sens très privilégiée j'ai un toit j'ai plein de loisirs créatifs à la maison, je me suis mise à la poterie j'ai fait des croûtes, t'as jamais vu des trucs comme ça, je te jure des trucs avec les mains, c'est immonde c'était chum, mais au moins ça me permettait de calmer mon cerveau 10 minutes, 20 minutes puis une heure, je me suis mise à Dofus ça c'est un super tip, vraiment les jeux vidéo,
- Speaker #0
il y a un truc oh la la,
- Speaker #1
alors je suis nulle, je passais mon temps à... à couper du blé, tu vois, je me régale. Mais c'était super. Donc ça, c'était pas mal. Et après, j'ai eu énormément de chance. C'est que j'avais prévu des vacances avec mon chéri en Indonésie. Et on est partis pendant un mois sac à dos. Et c'est le seul mois de ma vie où j'avais pas accès aux mails,
- Speaker #0
pas mon ordi.
- Speaker #1
Et c'est la première fois que j'ai coupé complètement pendant un mois. Alors, je peux vous le cacher, évidemment, il y a eu des répercussions sur mon business. Parce que tu fais pas exploser une boîte quand ta tête est déjà explosée. mais je suis revenue petit à petit en juillet en prenant le temps en choisissant mes clients en y allant plus doucement Salomax qui travaille avec moi est fabuleuse et donc elle n'a pas tenu la baraque c'est pas juste de dire ça parce que j'étais quand même là j'étais là quand même on parlait tous les jours je l'accompagnais quand même et puis évidemment moins de charge de travail pour elle plus de créativité plus de tâches comme ça c'était chouette elle a fait quand même la relation client et tout ça elle a géré elle a pris plus de responsabilités ça elle l'a beaucoup plus donc ça c'était cool Et puis, je suis revenue petit à petit. Et là, je suis toujours en pédale douce, en me faisant gaffe parce que ça revient vite. Parce que, mine de rien, c'est vraiment une maladie mentale. Donc, c'est très dur à expliquer. C'est dur quand tu vois que la personne en face, elle ne comprend pas. Et puis, les réflexions comme votre génération, vous êtes tous en burn-out. Ah, si tu savais ce que ça fait à l'intérieur !
- Speaker #0
C'est parce que j'ai choisi. Vraiment, je me suis dit, c'est cool. Ça a l'air d'être cool. Il y en a plein qui l'ont. Tiens, je vais en faire un, moi aussi.
- Speaker #1
Oui, et puis tous ces débats de... Notre génération, nous, on n'avait pas ça. Oui, je comprends, mais n'empêche que vous êtes tous en vrac aujourd'hui. Vous avez 70 balais, vous vous énervez au moindre feu rouge. Je comprends, mais moi, je n'ai pas envie d'être comme ça. Je n'ai pas envie d'être névrosée toute ma vie. Je n'ai pas envie d'avoir un mauvais rapport au travail, d'être soit à fond, soit déprimée. Je veux avoir un rythme de croisière qui soit agréable. Et puis, je tends... La phrase va être bizarre. Je vais être un petit peu grossière, excusez-moi, chers auditeurs. Je tends à retrouver mes couilles aussi. C'est-à-dire que là, on est sur un manque flagrant de couilles. Il y a quand même... Il y a la peur, la peur de retomber dedans, la peur de me recasser le cerveau et tout ça. Donc, je tends à retrouver un rythme cool pour avoir de nouveau le courage et l'envie de tester du nouveau. Donc voilà, très rapidement, les conséquences de ce fail sur mon business et ma vie personnelle.
- Speaker #0
Oui. Merci déjà de ta transparence pour le coup. Finalement, ça a été un déclic en fait, ce fail pour plein d'autres choses. En fait, souvent, on se dit aussi, c'est vrai que le fait d'être entrepreneur, d'être à son compte, ça fait ressortir plein de trucs du sous-sol. Et parfois, on va le mettre de côté, on va se dire non, mais je sais qu'il faudrait qu'à priori, j'aille creuser un peu, mais là, je n'ai pas trop envie. Et puis, ce n'est pas trop le moment. Ce n'est pas le moment. C'est ça, ce n'est jamais le bon moment, comme pour plein d'autres choses. Et je trouve que dans l'entreprenariat, ça revient systématiquement. Alors, de manière générale, tout ce qui est sous-sol, ça revient quand on ne le gère pas, quand on ne le creuse pas. Mais je trouve que c'est d'autant plus flagrant quand on entreprend. sans doute pour plein de raisons parce qu'on met de soi dans son business dans ce qu'on développe dans les projets qu'on crée etc et tu l'as très bien dit en disant que ce projet il te faisait kiffer t'étais à fond t'avais trop envie et tout ça et finalement c'est aussi ça qui a créé le déclic c'est parti d'un très gros projet qui te donnait très envie et d'un grain de sable qui est devenu quand même assez gros dans la partie délivrée du projet et qui a fait s'enchaîner les choses qui étaient déjà présentes, mais qui sont juste ressorties en mode, là, c'est maintenant, en fait. C'est maintenant, il n'y a plus le choix, il n'y a plus de... Bon, le coup, tu avais, de ce que j'entends, pas d'échappatoire possible ou pas de, non, mais là, c'est bon, je vais le mettre sur le tapis, on va passer un peu, et puis ça ira mieux la prochaine fois, quoi.
- Speaker #1
Oui, oui, il y a vraiment ce truc. Plus le choix.
- Speaker #0
Oui,
- Speaker #1
c'est ça. Plus le choix de régler ce problème de contrôle, parce que, en fait, ce qui m'a fait le plus peur, c'est que j'avais déjà connu des périodes de stress, des périodes de besoin de contrôle, mais j'avais toujours réussi à l'apaiser. Et là, ça ne passait pas. Et j'avais beau faire une après-midi spa avec les copines, sortir en boîte, danser un peu, se défouler, en parler tous les soirs à mon amoureux, ça ne passait pas. Et à un moment près, ça créait de la colère en plus de ne t'es même pas capable de t'apaiser toute seule, tu es vraiment bon à rien. Alors là, quand tu as cette voix-là dans la tête... Donc, j'en profite aussi, je profite vraiment de ta tribune pour faire passer ce message. Si vous êtes en détresse comme ça, n'attendez pas de finir comme moi. N'attendez pas de... péter un câble, n'attendez pas que vos proches vous obligent à voir un médecin, n'attendez pas de ne plus pouvoir dormir, que vous ressentez et légitime, c'est normal, c'est ok, c'est pas grave, il y en a plein qui vivent ça, moi surtout le message que je veux faire passer c'est que c'est pas la fin de la vie. Quand j'étais dedans, je pensais que toute ma vie, je serais comme ça et que je ne m'en sentirais jamais. Ça passe.
- Speaker #0
C'est long, c'est chiant, mais je vous assure que ça passe.
- Speaker #1
Mais ça passe.
- Speaker #0
Mais même si c'est six mois, un an, même deux ans, qu'est-ce que c'est dans toute une vie ? Qu'est-ce que c'est dans 80 ? Que vous ayez des enfants ou pas, que vous soyez jeune ou que vous soyez vieux, ça se soigne, c'est comme une grosse grippe très longue. Et on ne va pas rester à tousser toute la journée. Donc vraiment, prenez ça à cœur. C'est OK, ce n'est pas grave. Et il existe pléthore d'articles, de sujets, chacun son propre burn-out. Moi, je ne suis vraiment pas une spécialiste. Donc, je ne sais pas. Je ne peux pas vous lister toutes les solutions que j'ai pu avoir, ce n'est pas le sujet de ce podcast. Mais apprenez à reconnaître les oreilles. Et je relis ça au fail. Quand vous avez un fail, une des bonnes solutions que je peux vous apporter, c'est d'en parler. Je crois que je mange sur ta prochaine question d'ailleurs.
- Speaker #1
C'est très bien. C'est une ressource hyper importante. Souvent, on va se dire, non, mais c'est moi, je n'ai pas fait quelque chose. Tu vois, souvent, on dit un fail, c'est quand je n'ai pas fait les choses bien, comme s'il y avait une méthode, une notice, une manière de faire. Et donc, on se dit, si ça rate ou ça ne fait pas exactement comme j'avais prévu, c'est que je n'ai pas dû faire bien, donc j'ai dû faire mal. Et donc, faire mal, on n'a pas forcément... On est dans une culture où on a l'école, les notes, tout ça. Donc, faire mal, on ne va pas dire, je n'ai pas bien fait, etc. On va plutôt avoir tendance à le garder pour soi. Alors que je pense que c'est en effet une ressource. Toi, tu parlais pour le burn-out, en tout cas, d'amis, potentiellement d'experts aussi, forcément, sur la partie médicale. Mais je pense qu'en parler juste aussi à des pairs potentiellement, c'est hyper intéressant et hyper puissant pour pouvoir justement juste déjà le verbaliser. Et des fois, rien que ça, c'est déjà une progression dans le chemin en fait.
- Speaker #0
Oui, et même au-delà de ça, avant ça, le fail, honnêtement, si j'en avais parlé à un pote entrepreneur, je pense qu'il y avait un peu d'égo et un peu d'orgueil aussi, plutôt que de faire je construis mon studio toute seule, je n'ai besoin de personne. plutôt que de faire ça si j'avais dit à un pote attends excuse-moi j'ai tel process avec tel client ça ça ça ça ça et je dois livrer des contenus j'envoie des we transfer un pote qui m'avait dit t'es sûre t'as le bon internet pour ça rien que ça je te jure j'aurais pris problème 3 mois avant j'aurais fait installer internet avant j'aurais fait gaffe à l'opérateur et j'aurais pris fibre dédiée tout de suite j'aurais gagné 4 mois enfin ça n'a pas de sens d'ailleurs la solution à ce fait c'est que j'ai changé d'opérateur je suis orange et je suis très contente Non sans avoir fait un gros post sur LinkedIn où j'ai bien cheminé. Et j'avais fait un gros post qui a fini par attirer l'attention de ma direction de Brig. Et c'est là où je me dis que la puissance des réseaux est monstrueuse. Grâce à ça, j'ai une multinationale qui a parlé de moi en interne et j'ai pu régler le problème en quatre heures. Alors, ça faisait six mois que j'étais dessus.
- Speaker #1
Oui, c'est ça.
- Speaker #0
Donc, en parler, c'est toujours la bonne solution, que ce soit un fail ou ce que vous ressentez comme un effect, c'est-à-dire burn-out, peu importe, dépassement, stress, etc. La solution, c'est aussi d'en parler à des gens de confiance.
- Speaker #1
Clairement. Est-ce que tu as d'autres choses qui t'ont aidé, d'autres ressources dans le fail ou dans la gestion de l'après ? Je ne sais pas, des livres, des podcasts, des choses hautes que ce que tu as déjà évoquées ?
- Speaker #0
Il y a un truc qui m'avait vachement soignée, c'est les... Je ne sais pas si ça peut aider les gens, mais je faisais de l'hyperfixation sur certaines personnes. Par exemple, je suis une grande fan d'Alexandre Astier. de la personne qu'il est, du créateur qu'il est. Je trouve ça passionnant. J'écoutais en boucle les mêmes podcasts. Mais quand je te dis en boucle, je le terminais, je le recommençais.
- Speaker #1
Énorme.
- Speaker #0
Sa voix, elle m'apaisait, je ne sais pas. J'ai une grosse fixette sur Amixem aussi, le créateur sur YouTube. Je le trouve absolument passionnant quand il parle d'entrepreneuriat aussi. J'ai trouvé ça génial. Donc ça, c'était chouette. Après, j'avoue que ce qui m'a aidée le plus, ce n'est pas une personne, ce n'est pas un contenu, ce n'est pas un podcast, c'est le vide.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #0
Je sais que le mot me fait frissonner plus d'un et moi il me fait encore frissonner je vous rassure, je l'ai encore dans les os. Mais le vide, franchement, accepter de s'ennuyer, de se faire fris, d'aller marcher sans écouteurs, pour moi c'est une torture parce que t'as toutes les voix de tiens, si on pensait à la mort, tiens on s'ennuie un petit peu
- Speaker #1
Ah c'est passé toi-même, s'il n'y a plus rien d'autre, c'est le seul moment où c'est bon, bah je suis avec moi, du coup qu'est-ce qu'on se dit ?
- Speaker #0
Ah c'est horrible ! Et si t'es… Tu te souviens en 2002 t'avais dit ça, c'était la honte ? Oui d'accord. ça c'est un enfer mais vraiment c'est le vide qui m'a le plus aidé c'est marcher te faire bien chier faire rien pendant des jours et des jours et c'est même pas forcément de la solitude moi je sais qu'au début être seule c'est pas possible mais j'ai la chance d'avoir un copain qui avait du télétravail donc il était dans sa pièce et moi j'étais seule je me forçais à pas aller le voir à pas lui parler et voilà et un peu de puzzle un peu de truc comme ça voilà tu t'occupes de ton esprit autrement ça c'est pas mal je pense que c'est le meilleur conseil que je puisse donner c'est ce qui vous fait du bien gardez-le et allez-y à fond et si vous faites peur allez-y avec parcimonie mais un petit peu plus chaque jour Je me fais 4 heures de podcast d'Alexandre Astier, mais je vais marcher dans le milieu. C'est ça,
- Speaker #1
seule, sans rien faire d'autre.
- Speaker #0
Dans ma tristitude et ma dépression.
- Speaker #1
Après, ça revient avec cette idée de... Toi, tu parlais de vie, de créer de l'espace aussi, de l'espace où tu avais des rendez-vous tout le temps. Tu étais soit en rendez-vous, soit en call, et de se dire finalement, quel est l'espace aussi là-dedans, et de recréer des espaces. Au départ, on ne sait sans doute pas trop quoi mettre dedans, mais juste de se dire... Ça existe, on essaye des trucs qu'on ne faisait pas jusque-là et peut-être qu'il y a aussi un bout de la recette là-dedans. Tu as parlé aussi pas mal de trucs manuels. C'est vrai que souvent, ça permet de débrancher le cerveau. Tu as parlé de poterie, de puzzle. Pendant ce temps-là, tu es en train de faire avec tes mains et le cerveau est peut-être moins en mode roue libre, à partir dans tous les sens et à dire Ah mon Dieu, ça, ça ne va pas Et pourquoi ? C'est vraiment le truc écureuil, le chien qui fait écureuil dans la eau. Oui,
- Speaker #0
exactement. J'ai la ref. J'ai la ref. Merci. Elle est bien.
- Speaker #1
Parce que des fois, on se dit, mais ce n'est pas possible. Mon cerveau, comment ça peut faire ces trucs-là, en fait ? Ce n'est pas que des chocs à pique. Donc, c'est intéressant aussi cette idée de vide. Si quelqu'un, tu en as un petit peu parlé, mais s'apprêtait à commettre un fail identique au tien, et plutôt la partie fail, plus que l'après, finalement, qui a découlé du fail, qu'est-ce que tu dirais ? Tu t'as dit d'en parler, de potentiellement aller chercher du feedback autour de quelqu'un d'autre. Est-ce que tu vois autre chose ?
- Speaker #0
En fait, tu vois, j'ai préparé un petit peu ce podcast et j'avais réfléchi à ça et j'avais dit quels conseils. Et mine de rien, je ne suis même pas sûre d'en donner pour éviter les fails parce que je les trouve tellement plus formateurs que les succès. Je ne vais pas vous la sortir Mandela, soit je perds, soit j'apprends. Je ne sais plus qui c'est, on s'en fout. Moi aussi, j'aimerais gagner toute la journée et toute la vie et puis à part, il y en a à remettre en question. C'est plus confort. Mais dans le fond, si à partir du moment où je reste sur ma définition de... Un fail, c'est un raté, c'est un truc que vous ne pouvez pas prévoir. Vous ne pouvez pas prévoir. Je pense que le meilleur des conseils, c'est pardonnez-vous et passez à autre chose. Moi, pas de bol, je n'ai pas eu trop le temps de passer à autre chose parce que je suis restée un petit moment. Je suis restée sur mon sous-sol, je ne suis pas restée sur mon Internet. Le meilleur truc, ce n'est pas comme moi. Ne devenez pas hargneux, ne devenez pas aigris. Il y a tellement de choses à faire dans la vie. Il y a tellement de choses cool autour de nous, autour de vous. Si vous avez la chance d'avoir des enfants, c'est absolument merveilleux. J'en ai pas, j'ai la flemme, mais je veux dire, si vous avez la chance d'avoir un voyage de prévu, des amis intéressants, une famille qui vous aime, c'est tellement plus important et plus intéressant. Même des clients cools. Je pense que si à cette époque, je m'étais plus fixée sur ce qui était positif, en mode, ok, on a quand même produit du beau, on ne peut pas l'envoyer, mais les clients vont être patients et on est en train de trouver une solution. Si je m'étais fixée sur j'ai construit une équipe qui est chouette, je me sens bien dans le bureau, j'ai envie d'y aller, toutes ces choses-là sont quand même positives. Donc, je pense que c'est accepter le fail. Et puis, on passe à autre chose, les gars, parce qu'on a autre chose à faire. Le monde vous attend.
- Speaker #1
Trop bien. J'adore cette idée de ne soyons pas dans l'évitement. Allons-y, franchement. Et de toute façon, au pire, ça fait ressortir d'autres choses. Et c'est aussi peut-être le moment juste d'y penser et d'aller danser tout seul. Mais en tout cas, pas d'évitement.
- Speaker #0
Oui, si vous ratez, ratez franchement. Failons ensemble. C'est ça. Faut être pour moi.
- Speaker #1
Absolument, j'adore. Je retiendrai quand même dans ton fail une ironie du sort, quelque part. C'est que ton déclic a été fait avec un manque d'internet et finalement tu as creusé dans ton sous-sol. J'aime beaucoup cette expression. Et tu es partie en Indonésie et ça allait mieux quand tu n'avais pas internet. Donc c'est quand même une sacrée ironie du sort et de comme quoi finalement. Des fois on n'a pas internet et c'est un problème. Et des fois on n'a pas internet et en fait c'est exactement ce dont on avait besoin.
- Speaker #0
Oh, je n'avais pas pensé, c'est beau. C'est vrai que c'est bien dit ça. T'avais pas internet, au final, c'est ce manque-là qu'a soigné. Ah, c'est joli. Très joli. Je sais pas comment tu as démerdé pour le titre de l'épisode, mais c'est très joli.
- Speaker #1
Bon courage Gaëtan.
- Speaker #0
Bon courage Gaëtan.
- Speaker #1
Donc, écoute, quelque part, c'est l'ironie du sort, mais voilà. Comme quoi, il y a aussi des fois des prismes différents à avoir sur une même situation et sur un même levier, potentiellement. Toi qui nous écoutes, tu peux retrouver tous les liens pour joindre Valentine sous la description de cet épisode. Si tu as aimé l'épisode d'aujourd'hui et que tu penses que ça peut aider ou inspirer quelqu'un, partage ça autour de toi, bien sûr, sur les réseaux, en story, sur LinkedIn, au prochain apéro avec tes voisins, dans le studio à Nantes.
- Speaker #0
Bien sûr, avec plaisir.
- Speaker #1
Si tu as connu un fail et que tu veux venir partager la nouveauté de cette saison, c'est que tu peux tout à fait postuler et on te recontacte avec Gaëtan pour pouvoir enregistrer l'épisode. Merci beaucoup, Valentine, d'être venue parler dans Tuba. à cœur ouvert. C'était un plaisir de t'avoir et de pouvoir enfin échanger avec toi en vrai, pas au travers des réseaux sociaux. Merci infiniment.
- Speaker #0
C'était un vrai plaisir et tu vois, je n'étais pas sûre de vouloir en parler parce que je ne sais pas trop encore dans quel angle mettre ou tu vois, de ces choses-là. Mais ce n'était pas imaginable pour moi de te dire, oh ben non, il n'y a pas eu de conséquences, on a mis Internet, tout va bien, j'ai continué. Mon Dieu, j'ai fait 300 000 logis d'affaires cette année. Ce ne sera pas ça la réalité. Vivement le bilan. Mais... Merci beaucoup en tout cas de m'avoir offert cet espace. Les questions étaient très bienveillantes et très douces. Et j'espère que ce que je vous ai raconté, les copains, ça vous motivera, vous ferait plaisir, vous rassurera. Parce que la vie est absolument passionnante. Et on passe de période en période. Et ce n'est pas un fail qui doit vous freiner, au contraire.
- Speaker #1
Absolument. Et on va rester là-dessus. Merci beaucoup.
- Speaker #0
Avec plaisir. Merci, Gégé. Merci, tout le monde.
- Speaker #1
Merci. Merci pour ton écoute. Tu as aimé cet épisode ? Si tu veux promouvoir Tuba, la meilleure façon de le faire, c'est de laisser un avis 5 étoiles sur ta plateforme d'écoute préférée. Peux t'abonner pour ne pas rater les prochains épisodes et partager celui-ci avec d'autres entrepreneurs à qui il pourrait être utile. Si tu veux me faire un retour direct, Retrouve les liens pour me contacter en description de l'épisode. On se retrouve la semaine prochaine !