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Ce qu'aucune école n'avait jamais fait, avec Léa Nador & Matthieu Perrat : un tour du monde 🌍 cover
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Turbulence - Entrepreneuriat et crowdfunding/financement participatif

Ce qu'aucune école n'avait jamais fait, avec Léa Nador & Matthieu Perrat : un tour du monde 🌍

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33min |09/08/2024
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33min |09/08/2024
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Description

Embarquez à la rencontre de Léa Nador & Matthieu Perrat. Ils comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensembles, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant : un tour du monde. Dans cet épisode nous allons parler d’une école qui a cassé les codes et qui a cassé l’école, et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d’études hors les murs et hors du commun. 


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Besnier

    Bienvenue dans Turbulence.

  • Léa Nador

    Ici,

  • Antoine Besnier

    nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et ensemble, nous allons décoller à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart moi-même accompagnés durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir les projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre d'invités pas comme les autres. Léa Nador et Matthieu Perrat, comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensemble, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant, un tour du monde. Dans cet épisode, nous allons parler d'une école qui a cassé les codes et qui a cassé l'école et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d'études hors les murs et hors du commun. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles. Vous écoutez Turbulence. Bonjour Léa.

  • Matthieu Perrat

    T'es obligé de faire ça.

  • Léa Nador

    Donc on se dit dit bonjour et tout, C'est pas naturel. Non mais ça c'est un truc de star. Les gens ils refont ça mille fois.

  • Antoine Besnier

    Bonjour Léa. Bonjour Antoine. Bonjour Matthieu. Bonjour Antoine. Bienvenue dans Turbulence. Ça doit vous faire bizarre d'être avec moi en train d'enregistrer cet épisode parce que vous écoutez, en tout cas j'espère, les épisodes.

  • Léa Nador

    Oui on a écouté Antoine.

  • Antoine Besnier

    C'est bien, lesquels ?

  • Léa Nador

    Le premier et le dernier pour ma part.

  • Antoine Besnier

    Et Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Moi les deux premiers.

  • Antoine Besnier

    Ça doit vous faire bizarre aussi de vous retrouver dans cette aventure, je vous ai embrigadé. Alors Léa, toi tu étais plutôt ravie, plutôt partante. Et Matthieu, un peu moins. Ça t'intimide comme exercice ?

  • Matthieu Perrat

    Non mais j'espère qu'on aura des choses intéressantes à dire.

  • Antoine Besnier

    D'accord.

  • Léa Nador

    Est-ce que notre mémoire ne va pas nous jouer des tours ? C'est la question.

  • Antoine Besnier

    On va recontextualiser. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre ce podcast ? Léa, toi qui es d'ici ?

  • Léa Nador

    Nous sommes à Besançon, dans un appartement qui se trouve juste en face de l'église de la Madeleine. Donc on a une vue imprenable sur l'église. On est dans mon salon, présentement.

  • Antoine Besnier

    Ok. Et Besançon, là où tout a commencé, qu'est-ce qui a commencé ici, Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Pour moi, de manière très perso, c'est mes premières années d'études supérieures. Et ensuite, l'école 2089 qui nous a réunis.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Donc 2089, qui est une école plutôt... plutôt hybride à Besançon, là où on ne l'attendait pas. Parce que l'idée, c'était de ne pas se trouver dans le nombril de la France, pour ne pas dire Paris.

  • Léa Nador

    Trouver qu'il y avait des super choses aussi en région.

  • Antoine Besnier

    Donc une école de communication digitale disruptive. Une école là où on apprenait en faisant, en s'amusant, et en cassant les codes et en cassant les cols. Si je vous dis la colloque du mal, qu'est-ce que c'est que le mal ?

  • Léa Nador

    Le mal, c'est nous. Donc Antoine, Léa, Matthieu, ça fait mal en prenant nos initiales. Plutôt Matthieu, Antoine, Léa. C'est le seul mot qui ressort de nos trois premières lettres, en fait,

  • Antoine Besnier

    de prénom. Donc, on a été colocataires durant un peu plus d'une bonne année. Très bonne année, d'ailleurs. C'était vraiment chouette. Et justement, si je vous ai invité dans Turbulence aujourd'hui, c'est parce que vous faites partie de mes amis les plus proches et qu'on a passé de très bons moments et qu'on a plein, plein, plein de belles choses en commun. Et c'est toujours un plaisir. de se retrouver.

  • Léa Nador

    Je crois que c'est quand même rare d'avoir des amis avec qui on a fait autant de choses hyper différentes. Comme ça, que ce soit à l'école, dans les voyages, vivre ensemble. On a vécu des trucs hyper forts.

  • Antoine Besnier

    Des trucs qui nous lient à vie en fait. Et puis d'ailleurs, on n'était pas que trois, on était onze. Et si j'avais onze micros, on aurait eu onze personnes, mais ce n'était pas le cas et je n'ai pas le budget. Ça aurait été difficilement gérable, il faut dire. Si je vous dis qu'on a fait ce qu'aucune école n'avait jamais fait, qu'est-ce que vous me répondez ?

  • Léa Nador

    Que c'est toujours vrai.

  • Matthieu Perrat

    Et que c'est vraiment la promesse de l'école à la base. Et je crois qu'on l'a tenu jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Et qu'est-ce qu'aucune école n'avait jamais fait, Alain ?

  • Léa Nador

    Un tour du monde. Un vrai tour du monde. On appelait ça le tour du monde du digital, mais ce n'était pas hyper précis parce que les gens pensaient qu'on allait juste faire des visios avec des gens dans le monde. Mais non, on a voyagé autour du monde. On a déterrement fait le tour de la planète. en 2018. C'était notre projet de fin d'études en Master 2. Mais au-delà de ça, il y avait quand même aussi toute la promesse des deux autres années auparavant où on a fait un tour de France, un tour d'Europe pour après lancer un tour du monde. Et ça, à moins que je sois mal renseignée, je crois que personne d'autre ne l'a fait que nous.

  • Matthieu Perrat

    Et puis c'était partir en tour du monde juste. pas simplement pour le voyage, c'était rencontrer aussi les acteurs de la communication, du digital des médias, de l'événementiel, à travers le monde à travers les différentes méthodes de travail les différentes cultures,

  • Léa Nador

    et c'est ça qui était hyper intéressant et pas juste du voyage pour voyager même si on a kiffé et qu'on a fait un peu les touristes et qu'on a fait voir ce qui se passe parce que ça aurait été hyper triste d'aller dans des villes pareilles et de ne pas faire les choses qu'il faut voir il fallait en profiter il

  • Matthieu Perrat

    faisait partie du truc Un truc qu'on a rajouté, ça faisait partie du truc de prendre du plaisir à découvrir aussi.

  • Léa Nador

    Pour appréhender une culture, un pays, il faut vivre l'expérience jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Comment est-ce que vous décririez ce voyage hors du commun ? C'est quoi les souvenirs les plus marquants pour vous ?

  • Léa Nador

    Il y en a des deux. Le plus fou, le premier souvenir qui me vient, c'est toujours le même. C'est parce que notre première destination, c'était l'Inde, c'était Mumbai. Et que le choc des cultures entre Besançon et Mumbai, c'est littéralement un autre monde. Et je me souviens qu'on arrivait, il était 3h du matin. On arrive à l'aéroport et quand on est sorti de l'aéroport, on a pris une... vague de chaleur et d'humidité où on n'arrivait pas à respirer correctement. On s'est dit mais on ne va pas pouvoir rester ici dix jours, c'est impossible. Il n'y a pas assez d'air pour tout le monde. Il y avait beaucoup, beaucoup de gens d'ailleurs à l'entrée de cet aéroport et vraiment la sensation de se prendre le ciel sur la tête.

  • Matthieu Perrat

    Cette chaleur hyper intense. C'était fou. Etouffante.

  • Léa Nador

    Mais pour le contexte, on était en juin et c'était plus ou moins la période de la mousson.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Matthieu Perrat

    touristes normalement qui vont en Inde à cette époque-là donc on était un peu les seuls occidentaux à cette période-là je pense on a pas passé beaucoup non et puis on n'a pas voyagé dans les conditions classiques non plus on était quand même logé dans des logements qui servaient aux travailleurs indiens je crois ce n'est pas un hôtel c'est un confort c'était pas un voyage de luxe ni même dans une auberge de jeunesse on était dans un lieu hyper typique authentique scientifique

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, un souvenir ?

  • Matthieu Perrat

    Moi c'est un peu au global, c'est de me dire quand tu vois ce qu'on a fait à 11, où on a tout organisé, on a tout réussi à financer via différents moyens. Et c'est plus le truc un peu fou qu'on a fait ensemble à 11, avec des personnalités toutes très très différentes.

  • Léa Nador

    Oh oui !

  • Matthieu Perrat

    Des expériences chacun très différentes. Et du coup, il y a ce truc de finalité qui me vient tout de suite.

  • Antoine Besnier

    On va peut-être faire un récap des destinations, dites-moi.

  • Matthieu Perrat

    6 destinations, donc Mumbai, Hong Kong, Tokyo, San Francisco, Montréal et Dakar.

  • Antoine Besnier

    Et laquelle vous avez... plus marquée, dans laquelle retourneriez-vous ?

  • Léa Nador

    Hong Kong. C'est la ville que j'attendais le moins parce que Hong Kong, ça ne m'inspirait pas grand-chose, tout à fait honnête. À part que c'était vaguement la Chine. Et en plus, pas vraiment. Ça ne me disait pas grand-chose et je n'avais aucune attente, en fait. Je pense que c'est pour tout ça. Et j'ai adoré cette ville. L'énergie qu'il y a, les gens, les paysages qui sont complètement différents partout. Tu peux aller te baigner à cinq minutes de la métropole qui est immense. Et Hong Kong, moi, j'ai sûr kiffé, mais parce que je ne l'attendais pas.

  • Matthieu Perrat

    Oui, je suis d'accord. Et moi, pourtant, j'avais de la famille qui habite... Il était 10 ans à Hong Kong et du coup, j'en entendais parler, mais le ressenti était le même. Il n'y avait pas vraiment d'attente sur cette ville-là. Bon, après, moi, j'ai quand même un truc sur l'Inde où je me dis que vraiment l'Inde, c'est ce qui m'a le plus marqué.

  • Antoine Besnier

    Ah oui, c'est ça.

  • Matthieu Perrat

    Et où j'aurais envie de retourner, pas m'installer, mais de retourner voir. Mais oui, Hong Kong, c'était vraiment une destination folle aussi, inattendue.

  • Antoine Besnier

    Et qu'est-ce qui t'a marqué en Inde ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    c'est le contraste entre la population, entre le niveau de vie, l'architecture. Tout, en fait, était contrastant, choquant, déstabilisant. Et heureusement qu'on l'a vécu d'un point de vue vraiment, on va dire, pas cher. Parce que du coup, j'imagine que quand tu es dans des hôtels un peu plus touristiques, tu ne vois pas la même chose, tu ne sens pas la même chose. Et là, vraiment, les premiers jours, je me rappelle quand tu arrives sur la plage, qui est une plage de déchets, les enfants, les chiens sont dans les déchets. Tu l'as vu à la télé, mais quand tu es dans la plage...

  • Léa Nador

    Et ça ne sentait pas la mer. C'est ça qui nous avait choqués. C'est qu'il n'y avait pas du tout l'air marin qu'on a l'habitude de...

  • Matthieu Perrat

    D'avoir sur nos...

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que cette plage, elle nous a tous marqués, de toute façon,

  • Antoine Besnier

    je pense. Une plage sur laquelle on ne voit même plus le sable, effectivement, ça ne peut que... Les chiens errants.

  • Matthieu Perrat

    Les chiens errants, les enfants qui jouent vraiment dans le sable et avec les déchets, en fait.

  • Antoine Besnier

    Puis c'est un des pays où on a le plus d'anecdotes. Moi, je me souviens, on était à côté d'une mosquée qui m'était un peu éloignée de vous. J'ai été pris par quelqu'un qui souhaitait faire un selfie. Et en fait, je me suis fait embrigader parce qu'ensuite, j'ai fait un selfie avec toute la famille. Et ensuite, il y a vraiment eu un... Un rassemblement qui s'est créé autour de moi et vous, vous êtes arrivés.

  • Léa Nador

    Je l'ai vécu exactement la même chose.

  • Antoine Besnier

    En fait, on était souvent le premier blanc qu'ils voyaient. Ils nous remerciaient d'être venus de loin. Ils voulaient faire un selfie. Et vous, vous êtes arrivés. Ils ont vu qu'il y avait une femme blanche et en plus rousse. On a été envahis.

  • Léa Nador

    J'ai eu presque peur pendant un moment parce que vraiment, j'étais encerclée d'hommes. Principalement, en plus à ce moment-là, c'était que des hommes et ils me touchaient. Et même s'il n'y a pas eu de problème d'ordre. Mais ils me serraient dans leurs bras, ils me touchaient les bras, le dos. Ça prenait des photos, ils étaient quatre autour de moi, ils touchaient mes cheveux. C'est un moment que je ne pourrais jamais oublier parce que c'était, je ne dirais pas flatteur non plus, mais il y a un truc dont on ne s'y attendait pas. Personne ne s'attendait à ce qu'on se fasse autant prendre en photo. Mais pendant tout le séjour, particulièrement à cet endroit-là. Mais un peu effrayant parce qu'à un moment, je me suis vraiment retrouvée seule et j'étais entourée de personnes que je ne connaissais pas.

  • Matthieu Perrat

    En plus, de mémoire, c'était un gros trottoir, mais en plus, tu avais des barrières de chaque côté. On était un peu coincés dans une zone.

  • Léa Nador

    t'es coincé.

  • Matthieu Perrat

    Et t'avais en même temps le service de police qui était là avec, je me rappelle, des bambous pour rassembler les gens et il y avait ce truc en plus d'oppression.

  • Antoine Besnier

    C'était leur matraque ?

  • Matthieu Perrat

    Oui,c'était ça.

  • Léa Nador

    Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.

  • Matthieu Perrat

    Il y avait beaucoup de monde.

  • Antoine Besnier

    Ce tour du monde, c'est un gros projet. Est-ce que ça vous semblait être un projet utopiste, un projet perché, déconnant ?

  • Léa Nador

    Combien de gens nous ont dit qu'on n'arriverait pas à le faire ? Il y a tellement de gens qui n'ont pas cru en nous. Il y a plein de gens qui ont douté du projet. On nous l'a fait ressentir, on nous l'a dit très clairement qu'on n'y arriverait pas, que c'est pas un truc. qu'une école est censée faire. Nous, de notre petit statut d'étudiants en com, on n'avait aucune expérience là-dedans. On n'arriverait pas à trouver le budget aussi pour le faire.

  • Matthieu Perrat

    Oui, déjà.

  • Léa Nador

    Ça, c'est l'avis extérieur de beaucoup de gens. A contrario, il y a plein de gens qui nous ont aussi dit que c'était super et qui nous encourageaient à fond et qui ont été des vrais soutiens. Mais entre nous, nous, on n'a jamais douté.

  • Matthieu Perrat

    Et même si le projet de base, en tout cas, qu'on a idéalisé au début avec 10 destinations, ce n'est pas celui-là qu'on fait au final. Mais quoi qu'il arrive, on est allé sur tous les continents comme on le voulait. On a réussi à faire en tout cas. En tout cas, la base du projet qui était un tour du monde, aller à la rencontre, vivre des expériences inédites, ça on l'a fait. Et après, on a eu conscience en le faisant que c'était énorme. complexe à faire. Je pense que si on l'avait su, peut-être qu'on l'aurait pas appréhendé de la même manière. Et heureusement qu'on était un peu inconscient parce qu'on travaillait, on cherchait des solutions viables, on n'était pas complètement à l'ouest. Mais notre énergie nous a sans doute aidé à sortir ce tour du monde.

  • Léa Nador

    De toute façon, sans nous, il n'y aurait pas eu de projet. Non mais soyons clairs, le projet il est venu de nous onze et de Hervé Pison que je salue et big up à Hervé parce que sans Hervé, il n'aurait pas été possible non plus. C'est clair,

  • Matthieu Perrat

    c'est clair.

  • Antoine Besnier

    Combien ça coûte de faire un tour du monde ? Parce que c'est quand même un... un projet d'envergure. Je crois qu'en plus, vous étiez les deux personnes collées sur les chiffres. Léa, sort son Mac.

  • Léa Nador

    Mais non, mais je suis sûre que j'ai encore mes tableaux de trésorerie et tout. Mais en plus, je suis nulle en maths. Alors, je ne sais pas pourquoi c'est moi qui devais gérer cette affaire-là.

  • Matthieu Perrat

    Alors, dans la première idée qu'on avait avec... Avec 10 destinations, on avait estimé environ 80 000 euros le projet. Et dans la version finale, on est autour des 55 000 parce qu'on a finalement eu seulement 6 destinations sur 2 mois. Ce qui prenait en charge les avions, les hébergements, les transports entre aéroports et de l'école jusqu'à l'aéroport. Et après, on avait des choses qui étaient à notre charge forcément. Tout ce qui était nourriture, tout ce qui était vaccins, visas et l'assurance. On avait réussi à avoir un deal.

  • Antoine Besnier

    Avec un partenaire, Chapka Assurance. Et puis, on a dû tailler dans ce budget par manque de partenaires, parfois par manque de choses. Et d'ailleurs, il y a des situations un peu rocambolesques. Je pense au fait qu'on ait fait San Francisco jusqu'à Montréal en bus par manque de moyens. Et combien de temps ça a duré ce trajet-là ?

  • Léa Nador

    On est pas tous d'accord dans nos souvenirs. Pour moi, c'était entre 5 et 6 jours.

  • Matthieu Perrat

    Oui, moi je crois que c'était 5 jours, un truc comme ça.

  • Antoine Besnier

    Pour moi, c'est 3-4 jours. Tu m'en avais dit beaucoup plus.

  • Léa Nador

    Parce qu'il faut se souvenir qu'on a fait San Francisco-Montréal en bus, mais pas dans un seul bus. C'est qu'on a fait des escales. toutes les 6 heures, toutes les 8 heures, toutes les 10 heures dans des villes. On s'arrêtait, on changeait de bus, donc on changeait de passagers, on changeait de chauffeurs, on changeait de tout. On s'arrêtait dans plein plein de villes, dont Las Vegas, Los Angeles.

  • Matthieu Perrat

    On a traversé les Etats-Unis et pour le coup, alors en termes de paysages, on a vu énormément de choses varier et on a vu aussi toute l'Amérique avec la population différente à chaque étape et ça, c'était hyper intéressant. Même si le voyage en lui-même, c'est une expérience qu'on a fait une fois dans notre vie, mais c'était hyper intéressant après coup de se dire qu'on a fait ça.

  • Antoine Besnier

    Je vous posais la question, combien ça coûte le financement d'un tour du monde ? Comment est-ce qu'on le finance, du coup ?

  • Matthieu Perrat

    Évidemment, on a essayé par tous les moyens de mettre nos compétences à profit pour gagner de l'argent, pour financer ce projet. À l'époque, le live tweet était un élément qu'on maîtrisait, qu'on aimait faire et qu'on a proposé à différentes associations, différentes institutions. Donc, sur des événements, on intervenait et on proposait une prestation de live tweet en direct. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on a vendues. On a fait des ventes. de saucisses, de charcuterie régional. On a fait d'autres prestations social media aussi, puisqu'on essayait de mettre à profit aussi ce qu'on avait un peu appris à l'école.

  • Léa Nador

    Mais notre plus gros poste de financement, c'est une banque qui nous avait financé à 10 000 euros. En contrepartie, on devait faire du contenu sur le tour du monde pour cibler technologie et avancer technologique dans différents pays.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, je vous propose qu'on entre dans une zone de turbulence. Nous allons parler de la campagne de financement participatif, qui est une énième source de financement de ce projet de tour du monde. On va parler aussi de toutes les zones de turbulence que vous voudrez bien nous confier. Généralement, je pose cette question à mes invités dans les épisodes de turbulence. Comment est-ce que vous avez entendu parler de ce mode de financement ? Comment alors ?

  • Matthieu Perrat

    Par toi, évidemment.

  • Léa Nador

    Je pense qu'on n'a pas eu le choix. Je pense qu'il nous l'a imposé.

  • Matthieu Perrat

    Antoine Besnier.

  • Léa Nador

    C'était toi, c'était ton idée, mais est-ce que tu ne travaillais pas déjà avec KissKissBankBank à l'époque ?

  • Antoine Besnier

    Exactement, j'ai fait un stage, je suis sorti d'un stage chez KissKissBankBank et j'avais à cœur de vous partager mes compétences en financement participatif et aussi de mettre de l'autre côté des porteurs de projet que j'avais accompagnés et de moi-même faire l'exercice et du coup je vous ai lancé là-dessus et puis c'était plutôt pertinent parce qu'il nous fallait de l'argent, donc c'était une source de financement intéressante. L'objectif de cette campagne était de la créer de la... conversation, mais également, évidemment, de diversifier nos modes de financement. On avait mis comme objectif 8 000 euros, on a atteint 11 060 euros, soit 138% de l'objectif, avec 171 contributions. Du coup, cette campagne, d'accord, je vous en ai là-dedans, mais pour financer quoi, concrètement, de ce tour du monde ?

  • Léa Nador

    Je pense que la campagne, elle était faite... déjà donner un élan au projet pour qu'on ait je sais pas qu'on se sente un peu rassuré sur le fait que les gens y croient en nous je pense qu'il y avait déjà cet objectif là diffuser le projet faire de la com dessus parce que c'est un bon moyen de faire parler de nous et c'était aussi pour boucler le projet pour en fait avoir le plus d'hébergement possible en fait c'était surtout pour enlever des choses à nos frais à nous le projet on l'aurait fait je pense dans tous les cas sauf qu'en fait ça n'aurait pu nous coûter personnellement beaucoup plus cher et le problème c'est qu'en fait on n'a pas tous les mêmes budgets on n'avait peut-être pas tous le budget en fait pour assumer ça oui

  • Matthieu Perrat

    Tout à l'école était un exercice en fait. Tout ce qu'on pouvait faire de réel, là, faire une campagne de crowdfunding, du coup communiquer dessus, créer les contreparties, créer l'identité de la page, les vidéos aussi qu'on a produites.

  • Léa Nador

    Ce qui était fort en vrai dans l'exercice, c'est qu'on a mis à profit toutes les connaissances et tout ce qu'on avait vu théoriquement. Et dans les exercices, dans les challenges, on les a mis en pratique pour quelque chose de réel. Et on a fait quelque chose de très sérieux et de très professionnel alors qu'on était encore à l'école quoi.

  • Antoine Besnier

    C'était l'exercice final et puis... Toi, Léa, tu as créé la page. Je me souviens qu'on peut toujours consulter et on a créé aussi les contreparties ensemble. Mais surtout, on a mené cette campagne ensemble parce qu'il fallait chacun communiquer, chacun mobiliser son cercle proche. Et chacun avait un cercle proche plus ou moins garni. Moi, je sais que j'ai une petite famille, donc évidemment, moins de potentiel dans mon cercle proche. Il y avait d'autres personnes qui avaient des plus grandes familles.

  • Léa Nador

    À la force d'être à 11, quoi. C'est 11 cercles proches, donc forcément, ça va plus vite.

  • Antoine Besnier

    Comment vous l'avez vécu cette campagne ? Alors, je vous ai posé la question, est-ce que c'était un exercice turbulent ? Léa, tu m'as répondu à 5 sur 10 et Matthieu à 7 sur 10, donc un peu plus turbulent pour toi. Matthieu, pourquoi ?

  • Matthieu Perrat

    En fait, je n'ai pas de souvenir précis de pourquoi c'était turbulent, mais j'ai en tête que c'était une campagne et que jusqu'au bout, on s'est dit qu'il faut absolument qu'on arrive à avoir un maximum d'argent, comme tu le disais tout à l'heure, pour réduire nos frais individuels.

  • Antoine Besnier

    Et c'est éreintant comme exercice.

  • Matthieu Perrat

    Oui, c'est une mécanique où en plus, tu as ce côté-là où au début, tu dois faire abstraction du fait que non, tu n'es pas en train de faire la manche et de demander à ta famille de te donner encore de l'argent et de redemander. N'oubliez pas, ma campagne, c'est jusqu'à... à telle date, blablabla. Tu l'avais dit dès le début, et je pense que tu le disais régulièrement pendant Chez KissKiss, c'est qu'il y avait ce sentiment-là, il fallait passer outre ce sentiment pour que la campagne se passe bien.

  • Léa Nador

    Et toi Antoine, tu l'as vécu comment ? C'est la seule campagne que tu as menée personnellement,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement, comment je l'ai vécu ? Déjà, j'étais super heureux de vous emmener dans cette aventure et de vous partager mes compétences. Après, moi j'étais plutôt serein parce que sorti justement de ce stage Chez KissKissBanBank, j'avais vraiment toutes les clés pour qu'on... puisse ne pas se crasher durant cette campagne et pouvoir calibrer justement l'objectif, avoir les meilleures idées de contrepartie et vraiment de vous filer aussi un tas de compétences parce que l'essence même de cette école, c'était de partager ses compétences en ayant chacun des profils très différents. Moi, j'avais l'imputation du commercial. En tout cas, c'était vraiment un exercice dont j'étais fier. Tout le monde avait l'air content de s'y impliquer.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'on s'est tous bien impliqués aussi. C'est pour ça que ça a bien fonctionné. J'ai pas l'impression qu'on ait plus galéré que ça.

  • Antoine Besnier

    Léa, tu as décrit cet exercice qu'est la campagne de crowdfunding en trois mots. Tu m'as dit réussite, coup de poker, activation. Est-ce que tu veux développer un petit peu ?

  • Léa Nador

    Réussite parce qu'elle est réussie, plus que réussie.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Léa Nador

    Et ça c'est super parce que ça nous a permis de récolter plus de fonds que ce qu'on avait prévu. Coup de poker parce que je pense qu'à l'époque, en nous on n'était pas encore très alerte sur le sujet et je ne suis pas sûre qu'on avait vu beaucoup de campagnes passer dans nos cercles proches ou pas proches d'ailleurs ou alors 2-3 histoires comme ça lointaines donc ce n'est pas un monde qui nous était familier si tu n'avais pas été là je ne suis pas sûre qu'on aurait eu l'idée avant que je fasse ce stage vous n'aviez peut-être pas connaissance de ce mode de financement en fait je pense que si mais en fait il y avait ce truc qui restait un peu lointain et on ne se disait pas tiens pour notre tour du monde des gens vont le projet est adapté ouais je pense qu'on n'y aurait pas tous cru et on ne serait pas lancé dedans si en effet tu n'avais pas eu cette expérience là Parce que quand tu vois le projet de loin, tu te dis peut-être, c'est juste des jeunes qui veulent aller faire un voyage. Oui, on part en vacances, on finance un voyage. Est-ce que les gens vont vraiment nous suivre et nous financer pour un projet pareil ?

  • Matthieu Perrat

    Et c'était le sujet de la com'justement autour de ça, c'était de ne pas donner cette illusion-là qu'en fait, on finançait le voyage de 11 personnes qui étaient dans une école particulière.

  • Antoine Besnier

    Ton dernier mot, Léa, c'est activation.

  • Léa Nador

    Activation parce que je sais qu'on a fait beaucoup de contenu pour parler de ta campagne. Je pense aux vidéos, je pense à tout ce qu'on a fait sur les réseaux, Facebook, Insta, Snapchat. à l'époque.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, tes trois mots, c'est première, intense et victorieuse.

  • Léa Nador

    Victorieuse,

  • Matthieu Perrat

    qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, j'ai mis victorieuse au lieu de réussite. L'idée, c'est qu'évidemment, ce qu'on retient, c'est qu'on a réussi et on a été au-delà de notre objectif. Après, sur le côté première, c'était l'exercice inédit. Encore une fois, ce qu'on aurait fait sans toi, pas sûr. Et intense, parce que même si on a tendance à vite oublier, je... Je pense que c'était des moments où il fallait créer des vidéos, il fallait créer du contenu, il fallait faire beaucoup de choses. Même après, il y avait des contreparties à gérer. Ça, j'avoue que c'est plus toi, Antoine, de mémoire, qui a géré beaucoup de contreparties. Mais c'était un travail entre les cartes postales, toutes les contreparties différentes. Ça demandait beaucoup de travail.

  • Antoine Besnier

    Tu me tends la perche, c'est super. Les contreparties, donc les leviers de contribution d'une campagne. Rappelez de ce qu'on a proposé. On s'était un petit peu creusé la tête quand même.

  • Léa Nador

    On avait fait plein de choses en vrai différentes. Il y avait des packs photos, déjà parce que ça semblait une évidence qu'on partage le voyage de façon un peu, entre guillemets, à l'ancienne. On envoie des cartes postales à tous les gens qui nous ont soutenus.

  • Antoine Besnier

    Donc des packs photos Polaroid, ensuite des cartes postales.

  • Léa Nador

    Des cartes postales, des packs photos. Il y avait des stickers, des choses assez basiques.

  • Antoine Besnier

    Des boarding pass.

  • Léa Nador

    Les boarding pass, c'était la petite idée un peu sympa, qui ne coûtait pas cher, mais qui créait un sentiment d'appartenance pour tous les gens qui ont participé à la campagne.

  • Antoine Besnier

    Puis c'était du fait maison. Laurie, c'était... vraiment appliquées sur ces bornes. Une passe, c'était vraiment l'effet d'un vrai billet d'avion, d'une vraie carte d'embarquement. Il y avait des boxes. Il était personnalisé. Il y a les boxes.

  • Matthieu Perrat

    Oui, il y avait les boxes. C'était une box par pays ou par destination.

  • Léa Nador

    Ou par thème. C'était au choix de la personne qui...

  • Matthieu Perrat

    Ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    En fait, il y avait...

  • Léa Nador

    C'est ce que tu voulais. C'est ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    Alors, en fait, effectivement, il y avait... 11 boxes de disponibles. C'était l'une des contreparties les plus onéreuses de la campagne. 11 boxes parce qu'il y avait 11 étudiants. Et l'idée, c'était que la personne puisse choisir une destination et imposer un thème. Et je me souviens d'une personne qui avait demandé une box à Tokyo, donc au Japon. Une box papeterie. Et vous deux, en plus, qui vous étiez appliqués.

  • Léa Nador

    J'ai adoré faire cette box. Moi, je l'ai faite. J'avais l'impression de la faire pour moi. Parce que j'adore. Et au Japon, ils sont des tarés de la papeterie. Ils ont des trucs, mais c'est fou. Ils ont plein, plein de choses. Et je me souviens qu'on avait trouvé un petit magasin où ça ne coûtait pas très cher, mais on avait rempli la box, mais de plein de petites choses. Des gommes en forme de côtelettes d'agneau. Enfin, je me souviens de ça, ça m'avait trop marqué. C'était des trucs complètement what the fuck. On avait rempli la box de... plein de choses. C'était vraiment hyper mignon. Et c'était pour notre ancienne prof à l'IUT. Et elle avait adoré ce cadeau. Elle m'en a reparlé il n'y a pas si longtemps.

  • Antoine Besnier

    C'est une contrepartie qui est vraiment pleine d'attention. On fait une box avec un thème dans un pays. Et ensuite, c'est vraiment à vous d'essayer de dégoter des choses originales, cohérentes avec la demande. Dans la box,

  • Léa Nador

    je ne me souviens pas, il y avait des carnets, il y avait des stylos, il y avait des gommes, il y avait tous les accessoires de papeterie traditionnelle ou hyper modernes, hyper kawaii. Du Japon, il y avait tout, quoi. J'avais été blindée, cette personne.

  • Antoine Besnier

    C'était aussi une véritable aventure. Je me souviens, moi, je n'avais pas créé les box. En revanche, j'étais chargé de devoir les envoyer. Et là, c'était une autre affaire. Parce que, notamment en Japon, j'ai un très mauvais anglais, mais ils ne parlaient pas non plus anglais. Donc là, on avait vraiment parlé avec les mains.

  • Matthieu Perrat

    L'envoi des box, c'était toujours un sujet.

  • Léa Nador

    Oui, mais en tout cas, toutes les box sont arrivées à Destinaspi.

  • Antoine Besnier

    Exactement. D'autres contreparties qui avaient retenu votre attention ou vous savez que ça a fait plaisir. Il y avait une petite particularité sur les contreparties, c'est qu'en fait, on ne les a pas payées. Pour la plupart, on avait fait des partenariats de contreparties. Avec un partenaire, on avait dealé un nombre de cartes postales. Et ces cartes postales...

  • Léa Nador

    C'était avec PhotoWeb,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement. En fait, on envoyait vraiment nos propres photos et les gens recevaient leurs cartes postales très rapidement.

  • Léa Nador

    C'est des contreparties qui ne nous ont rien coûté à part un peu de temps. Et puis c'est les contreparties dont on se souvient le plus. J'ai un de mes amis, les cartes postales, elles sont affichées chez lui, toujours six ans après.

  • Antoine Besnier

    Quel conseil vous donneriez à des gens qui envisagent de lancer une campagne ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    j'ai répondu dans un questionnaire quelque chose pour la blague, et qui est très vrai, c'est de te contacter toi. Puisque en vrai, premier degré, sans toi, on le disait, on l'aurait sans doute pas fait. C'est sûr. T'as l'expérience, t'as les conseils qu'il faut. Moi, j'ai pas un conseil particulier, à part si vous... vous pouvez en parler à des gens qui l'ont déjà fait et qui ont déjà fait des erreurs ou qui ont déjà une vraie connaissance là-dedans. Vous irez beaucoup plus vite.

  • Léa Nador

    C'est vrai. De toute façon, peu importe le projet que tu lances, le fait d'être bien entouré, c'est ce qui compte le plus. Une campagne de crowdfunding comme n'importe quel autre projet, si tu es bien accompagné, c'est beaucoup plus facile. Donc oui, c'est un bon conseil. Appelez Antoine Bessnier. Le métier que tu as choisi te va hyper bien, surtout parce que tu es quelqu'un de passionné et que tu aimes aller à l'encontre des gens et tu aimes les aider. Et je pense que c'est foncièrement dans ta personnalité de faire ça. Et du coup, je pense que tu es la personne la plus à même d'accompagner des gens dans cette aventure-là.

  • Antoine Besnier

    Merci beaucoup. Je crois savoir que tu vas bientôt solliciter mes services pour un de tes projets. On va en parler après. En attendant, je vous... propose qu'on entre dans la seconde zone de Turbulence, et celle que j'ai choisie pour cet épisode de Turbulence, c'est se retrouver seul avec son voyage. Il faut dire que quand on revient d'un voyage comme celui-ci et qu'on retombe dans sa petite vie et puis Besançon, c'était fini, on s'est tous redispatchés là d'où on venait et on s'est tous mis à rechercher un travail. On se retrouve du coup seul avec son voyage. Comment est-ce que vous l'avez vécu ?

  • Léa Nador

    Alors, il y a la fin du voyage, mais il y a encore plus la fin de l'école parce que le voyage, c'était vraiment le point d'orgue, le point final de l'aventure qui a duré 3 ans et pendant 3 ans, on a été... vraiment H24 ensemble. On a tout fait ensemble. Nous trois, en plus, on a habité ensemble vraiment sur la dernière année. Donc vraiment, on ne pouvait pas être plus ensemble que ça. Et aussi parce qu'on s'est tellement investi dans toute l'aventure 2089 et encore plus dans le tour du monde parce que c'était vraiment, on voulait faire quelque chose de vraiment chouette. Que la fin du voyage, c'est aussi la fin d'une vraie aventure. Et moi, ça a été... hyper difficile à gérer. Je suis quelqu'un qui voyage beaucoup, j'ai toujours eu beaucoup de chance pour ça. Donc je suis habituée au retour de voyage, mais là, ça n'a rien à voir. Parce qu'on voit des choses qu'on n'a jamais vues et on partage des choses qu'on ne peut pas partager autrement qu'avec un groupe de 11 personnes. Parce qu'on est 11 à partir, on n'est pas 2, 3, on n'est pas en famille. On est une bande d'amis, mais avant d'être des amis, on est surtout des élèves qui sont dans le même projet. On ne se choisit pas. C'est une aventure collective et quand elle prend fin, moi je suis rentrée chez mon père, toute seule, dans ma campagne, après avoir vécu des moments hyper intenses émotionnellement pendant 2 mois, plus 3. Trois ans avant ça, j'ai mis quelques mois à m'en remettre.

  • Antoine Besnier

    T'es repartie du coup ?

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que l'envie de repartir, elle est arrivée très très rapidement. Je pense qu'on avait remis un pied en France. J'étais en mode, je fais repartir.

  • Antoine Besnier

    Où est-ce que t'es repartie ? Combien de temps ?

  • Léa Nador

    Pour repartir, j'ai travaillé pendant neuf mois. Parce que du coup...

  • Antoine Besnier

    T'étais à sec ?

  • Léa Nador

    J'étais assez clairement après le tour du monde parce qu'on l'a financé avec pas mal de partenaires, tout ça. Mais on a quand même mis, je pense, entre 1000 et 2000 euros. Et on était étudiants, donc c'est un budget. Donc j'ai travaillé, j'ai été serveuse pendant neuf mois. Et je suis partie avec mon sac à dos en solitaire cette fois, parce que j'avais envie de vivre cette aventure-là solo pour changer. Et je suis partie en Asie du Sud-Est. Et alors j'ai fait la Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Et malheureusement, le Covid m'a stoppée en mars 2020. Mais j'ai fait un peu moins de six mois de voyage solitaire.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, toi ?

  • Matthieu Perrat

    Bah moi, évidemment, cette sensation où tu rentres et que t'as vécu quelque chose de tellement intense t'as à la fois envie de le partager et à la fois tu peux pas tout partager parce qu'il faudrait des heures et puis même le ressenti, t'arrives pas forcément à l'exprimer et au bout d'un moment, même, t'es dans un mode où... C'est pas que t'as plus envie, mais c'est que tu restes en surface et dans tous les cas, en face...

  • Léa Nador

    C'est toujours les mêmes questions.

  • Matthieu Perrat

    Voilà, c'est toujours les mêmes questions. C'est quoi que t'as préféré ? C'est quoi la destination ? C'est quoi qui t'a le plus marqué ? Et en fait, toi, t'as tellement d'autres choses à raconter, mais qui sont des fois pas perceptibles quand t'as pas vécu le voyage, qu'il y a ce sentiment un peu étrange de fin. Et évidemment, d'avoir cet esprit de... On est onze ensemble à vivre 24h sur 24. Plus les mois qui avaient précédé en préparation, qui étaient très intenses et on s'était pas lâchés. Et là, en fait, un peu tout s'arrête. Chacun rentre chez ses parents. et donc qu'est-ce que tu fais de ta vie après.

  • Antoine Besnier

    Donc une nouvelle page à écrire.

  • Matthieu Perrat

    Une nouvelle page à écrire avec ce que tu viens de vivre qui était hyper intense. Et puis, ce qui est assez fou, c'est que même aujourd'hui et très récemment, je leur parlais avec des personnes que je rencontrais et à chaque fois que tu en reparles, il y a le côté Oh, waouh, c'est génial ! Et en fait, ça te remet à chaque fois dans un mood Oui, c'est vrai qu'on a vécu un truc de ouf.

  • Antoine Besnier

    On nous le rappelle généralement.

  • Matthieu Perrat

    Et ça, du coup, tu ne l'oublies pas, mais on oublie aussi rapidement tout ce qui n'a pas été. Tu as des problèmes, ton cerveau ouvre très vite. Et du coup, maintenant, tu as ce truc six ans après. De garder que le positif et d'avoir ce truc. On a fait un truc fou et ce qu'aucune école n'a jamais fait.

  • Léa Nador

    Et toi, tu l'as vécu comment de retour ?

  • Antoine Besnier

    C'était dur après. En fait, j'avais déjà passé des entretiens quand j'étais à Montréal.

  • Léa Nador

    T'avais trop d'avance.

  • Antoine Besnier

    En fait, je voulais revenir chez KissKissBankBank et on m'a dit on va créer le poste. En revanche, j'ai quand même eu un délai où je devais attendre, je crois, six mois avant de pouvoir revenir. Donc j'ai quand même passé six mois ou moins ou plus chez moi à attendre. Et ce n'était pas forcément un moment agréable parce que vraiment, je me suis retrouvé... tout seul avec mon voyage. Est-ce que d'ailleurs, vous, vous avez eu le sentiment de saouler avec votre tour du monde ? Vous n'aviez pas envie d'en parler justement pour ne pas vous vanter ? Parce qu'on pourrait voir ça comme une sorte d'opulence. C'est un peu un voyage de riche. Un privilège de malade. Moi, je dis toujours que je suis super reconnaissant parce que je n'aurais jamais eu les moyens de le faire.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'aucun d'entre nous n'aurait eu les moyens de faire ce qu'on a fait.

  • Matthieu Perrat

    Autrement qu'avec l'école En fonction de la personne Tu sens si elle veut en savoir plus Ou si on reste en surface Et au bout d'un moment Tu réduis les informations Que tu donnes Parce que très vite Tu passes à autre chose Et oui évidemment Il y a ce sentiment de Bon t'as fait un truc exceptionnel Que tout le monde va pas faire Mais de toute façon Tu le sens très vite Quand t'as quelqu'un en face de toi Tu forces pas en tout cas À lui montrer toutes tes photos Très vite tu sens Ça intéresse À part les grands-parents Qui étaient à fond Qui eux étaient à fond Et qui en voulaient toujours plus Mais je pense qu'il faut pas S'éterniser sur le sujet Parce qu'après même Pfff

  • Léa Nador

    Pour toi, tu es redondant et tu restes dans une bulle et tu restes dans ton voyage et tu ne peux pas avancer si tu ne fais que ressasser le passé.

  • Antoine Besnier

    Bon, on avait quand même fait un beau retour. On avait fait une soirée de retour du monde à Besançon. On s'était retrouvés. Et justement, Matthieu, c'était pour toi le point final de notre formation. Est-ce que tu peux décrire cet événement ? Oui,

  • Matthieu Perrat

    il y avait cette idée de vouloir vraiment clôturer le voyage, que chacun revienne à Besançon. On invite nos familles, nos partenaires, les personnes qui avaient un peu gravité autour. essayer de faire vivre différemment chacun un peu à notre manière ce qu'on avait retenu et ce que le voyage nous avait apporté. Donc créativement, il y avait chacun à apporter sa touche, son format à cet événement. Et l'idée, c'était une soirée dans un lieu unique.

  • Antoine Besnier

    Oui, carrément.

  • Matthieu Perrat

    Qui était une ancienne usine montre d'horlogerie à Besançon, qui n'était plus en activité. Donc un lieu maintenant assez brut, vide à Besançon. Et on avait réussi à négocier ce lieu gratuitement parce que le propriétaire avait suivi un peu l'école et aimait notre démarche. Et on avait organisé une soirée avec des happenings, des performances et une déambulation dans le lieu qui permettait à chaque étudiant de montrer un peu sa vision, proposer une expérience autour de son ressenti ou du tour du monde global. Donc, il y avait des salles avec des thématiques, des installations, des décors qu'on avait chacun réalisé. Et puis, ce que je lui disais, des performances, du chant,

  • Léa Nador

    de la danse,

  • Matthieu Perrat

    des performances de feu d'ailleurs, dont un d'Antoine Bessnier. Et du coup, c'était une... très très belle soirée parce que chacun avait pu ressentir et je sais que certaines personnes nous ont dit on n'a jamais vécu ce type d'événement c'était hyper intéressant et du coup ça avait vachement bien clôturé l'expérience ce qui est plutôt logique pour toi l'organisation d'un événement comme celui-là parce que tu travailles aujourd'hui dans l'événementiel tu peux préciser quel type d'événementiel ?

  • Léa Nador

    Je travaille dans une agence qui est spécialisée dans les événements pour les maisons de luxe et de beauté Je veux juste revenir sur un truc parce qu'on a dit qu'on n'avait pas eu de mémoire à faire mais par contre on avait quand même un rendu contenu hum à faire, c'était plus pour nous. De toute façon, dans l'école, on n'était pas notés. On n'avait pas des vraies notes, des vraies moyennes. On était vraiment une école, pas comme les autres. La soirée Retour du Monde, c'était l'occasion de montrer toutes nos réalisations. C'était de la photo, de l'écriture, du son, du montage vidéo, principalement ça. Des mélanges de sons, images. En tout cas, on avait tous fait des réalisations différentes et personnelles et c'était l'occasion de les montrer, de les partager au plus grand nombre.

  • Antoine Besnier

    Et justement, toi Léa, quelle avait été ta contribution à cette soirée ? Moi,

  • Léa Nador

    j'étais quand même pas mal investie aussi dans l'organisation avec Matthieu, même si c'est quand même lui qui driveait principalement tout, parce que c'est plus son domaine que le mien. Moi, j'étais plus, disons, dans l'aspect créatif, dans l'imagination des salles, différentes ambiances, différentes salles. Je sais qu'on avait fait une salle un peu vieille école, qu'on avait installé des cartes du monde partout au sol. On avait trouvé des vieux bureaux, ce genre de choses. On avait fait une salle un peu auditorium avec des palettes où on avait fait vraiment une projection. projection sur le mur. On avait fait une salle un peu expérience. Je ne sais pas comment la décrire. Tu sais, la salle avec...

  • Matthieu Perrat

    La salle contemporaine.

  • Léa Nador

    Oui, avec le papier bulle, le néon. C'était un peu une salle photo où on pouvait faire un petit souvenir un peu sympa.

  • Matthieu Perrat

    C'était un espace d'expo qui nous avait inspiré qu'on avait visité à Montréal.

  • Léa Nador

    Oui, c'est ça, oui.

  • Matthieu Perrat

    La Never Apart. Exact. Et qui était notre inspiration qui nous avait marqué. Et du coup, on avait envie de cette salle un peu très art contemporain à vivre un peu, pas gratuitement, mais en tout cas...

  • Léa Nador

    spécifique j'avais complètement oublié mais il y avait aussi l'espace showroom parce qu'avec mon papa on avait créé toute une structure en bambou parce que tous les échafaudages dans les villes où on a visité surtout en Asie étaient faits en bambou et du coup on avait repris cette inspiration là et avec mon père on avait fait une structure en bambou où on avait accroché des vêtements qu'on avait ramenés du tour du monde on avait ramené un de mes fauteuils aussi tu pouvais t'installer lire des choses écrire il y avait aussi tout l'espace expo photo avec le buffet les tapis c'était vraiment une soirée incroyable c'était une sacrée soirée et moi je m'en souviens très bien parce que j'étais plutôt stressé lors de cette soirée

  • Antoine Besnier

    parce que Matthieu, tu m'as imposé une performance qui était un talk au format TEDx parce que tu avais travaillé justement pour cette organisation et j'avais loupé la moitié de mon discours mais apparemment ça ne s'était pas... Donc tant mieux. Du coup, j'avais raconté mon voyage... d'une autre manière, en prenant un angle très précis, en pensant à ma grand-mère qui est non-voyante depuis quelques années. Je vous propose Léa et Matthieu qu'on sorte de la zone de turbulence, on en est déjà un petit peu sortis depuis quelques minutes. Maintenant, quels sont vos projets ? Matthieu, tu l'as expliqué, toi tu travailles dans l'événementiel, Léa, toi tu as un projet à venir. Après qu'on soit rentré de ce tour du monde, on a fait cette soirée, tu es reparti voyager, ensuite tu as écrit un roman. Et maintenant, tu as ce nouveau projet sur lequel je vais certainement t'accompagner dans les mois à venir. De quoi s'agit-il,

  • Léa Nador

    dis-nous tout ? C'est vrai que j'ai fait pas mal de choses depuis que je suis sortie de l'école. Je n'ai jamais été vraiment dans une seule case. Et là, c'est dans une recherche de sens, en fait, dans mon travail et dans ma vie pro et perso. J'avais envie de concilier une de mes passions et un travail qui me tenait à cœur, qui est en fait tout simplement d'ouvrir une friperie inclusive à Besançon. Inclusive dans le sens où je veux pouvoir répondre au maximum d'attentes en termes de budget, en termes de style. en termes d'identité de genre. Je veux une sélection mixte, non genrée, une friperie assez moderne avec une vraie sélection. Et ça, c'est le projet, c'est d'ouvrir cette boutique d'ici quelques mois. Le plus tôt sera le mieux. Donc voilà, l'envie d'être à mon compte aussi et de travailler pour moi et pour un projet dans lequel je crois.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, il est désormais temps de conclure cet épisode de Turbulence. Merci Léa de nous avoir accueillis, Matthieu et moi, de retour à Besançon.

  • Léa Nador

    Toujours un plaisir.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir joué le jeu et d'avoir partagé vos anecdotes, votre expérience. Le mot de la fin, chacun, Léa ?

  • Léa Nador

    La conclusion de l'aventure 2089, de l'aventure Tour du Monde et de ma vie en général, c'est peu importe si les autres disent que ce n'est pas possible, tu le fais quand même.

  • Antoine Besnier

    Léa, j'en profite pour te poser la question, où est-ce qu'on peut te suivre ? Où est-ce qu'on peut suivre ce projet de friperie ?

  • Léa Nador

    Vous pouvez aller suivre sur Instagram, chaos.friperie, chaos comme chaotique.

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, le mot de la fin ? Suivez Léa. Suivez Léa et surtout,

  • Matthieu Perrat

    contribuez à la campagne. pour Kaofri Prix.

  • Antoine Besnier

    On a évidemment une petite pensée pour les huit autres personnes qui ont fait ce tour du monde avec nous et je vous laisse les citer. Alors,

  • Léa Nador

    il y avait Laurie, Charlotte,

  • Matthieu Perrat

    Jean-Claude, ah non.

  • Léa Nador

    Claire, Amandine, Chloé, Assaad, Christopher et Nathan.

  • Antoine Besnier

    Et il y a une autre personne, Matthieu.

  • Matthieu Perrat

    Et bien sûr, Hervé Pison, sans qui on ne serait pas partis en tour du monde.

  • Antoine Besnier

    Il ne l'a pas fait, mais c'est comme ci.

  • Matthieu Perrat

    C'est tout comme.

  • Léa Nador

    Ouais, il était avec nous.

  • Antoine Besnier

    Voilà. Merci à tous les deux. À très vite.

  • Léa Nador

    Merci Antoine. Ciao,

  • Antoine Besnier

    ciao. À toute. Bisous. Bisous.

  • Matthieu Perrat

    Allez, ciao Turbulence.

  • Léa Nador

    Ciao.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir écouté Turbulence. N'oubliez pas de vous abonner, de partager et de laisser un avis si vous avez apprécié l'épisode. Prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur maydaymayday.fr. C'était Turbulent. C'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:08

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    13:13

  • Zone de Turbulence n°2 : se retrouver seul avec son voyage

    22:44

Description

Embarquez à la rencontre de Léa Nador & Matthieu Perrat. Ils comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensembles, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant : un tour du monde. Dans cet épisode nous allons parler d’une école qui a cassé les codes et qui a cassé l’école, et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d’études hors les murs et hors du commun. 


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Besnier

    Bienvenue dans Turbulence.

  • Léa Nador

    Ici,

  • Antoine Besnier

    nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et ensemble, nous allons décoller à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart moi-même accompagnés durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir les projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre d'invités pas comme les autres. Léa Nador et Matthieu Perrat, comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensemble, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant, un tour du monde. Dans cet épisode, nous allons parler d'une école qui a cassé les codes et qui a cassé l'école et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d'études hors les murs et hors du commun. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles. Vous écoutez Turbulence. Bonjour Léa.

  • Matthieu Perrat

    T'es obligé de faire ça.

  • Léa Nador

    Donc on se dit dit bonjour et tout, C'est pas naturel. Non mais ça c'est un truc de star. Les gens ils refont ça mille fois.

  • Antoine Besnier

    Bonjour Léa. Bonjour Antoine. Bonjour Matthieu. Bonjour Antoine. Bienvenue dans Turbulence. Ça doit vous faire bizarre d'être avec moi en train d'enregistrer cet épisode parce que vous écoutez, en tout cas j'espère, les épisodes.

  • Léa Nador

    Oui on a écouté Antoine.

  • Antoine Besnier

    C'est bien, lesquels ?

  • Léa Nador

    Le premier et le dernier pour ma part.

  • Antoine Besnier

    Et Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Moi les deux premiers.

  • Antoine Besnier

    Ça doit vous faire bizarre aussi de vous retrouver dans cette aventure, je vous ai embrigadé. Alors Léa, toi tu étais plutôt ravie, plutôt partante. Et Matthieu, un peu moins. Ça t'intimide comme exercice ?

  • Matthieu Perrat

    Non mais j'espère qu'on aura des choses intéressantes à dire.

  • Antoine Besnier

    D'accord.

  • Léa Nador

    Est-ce que notre mémoire ne va pas nous jouer des tours ? C'est la question.

  • Antoine Besnier

    On va recontextualiser. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre ce podcast ? Léa, toi qui es d'ici ?

  • Léa Nador

    Nous sommes à Besançon, dans un appartement qui se trouve juste en face de l'église de la Madeleine. Donc on a une vue imprenable sur l'église. On est dans mon salon, présentement.

  • Antoine Besnier

    Ok. Et Besançon, là où tout a commencé, qu'est-ce qui a commencé ici, Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Pour moi, de manière très perso, c'est mes premières années d'études supérieures. Et ensuite, l'école 2089 qui nous a réunis.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Donc 2089, qui est une école plutôt... plutôt hybride à Besançon, là où on ne l'attendait pas. Parce que l'idée, c'était de ne pas se trouver dans le nombril de la France, pour ne pas dire Paris.

  • Léa Nador

    Trouver qu'il y avait des super choses aussi en région.

  • Antoine Besnier

    Donc une école de communication digitale disruptive. Une école là où on apprenait en faisant, en s'amusant, et en cassant les codes et en cassant les cols. Si je vous dis la colloque du mal, qu'est-ce que c'est que le mal ?

  • Léa Nador

    Le mal, c'est nous. Donc Antoine, Léa, Matthieu, ça fait mal en prenant nos initiales. Plutôt Matthieu, Antoine, Léa. C'est le seul mot qui ressort de nos trois premières lettres, en fait,

  • Antoine Besnier

    de prénom. Donc, on a été colocataires durant un peu plus d'une bonne année. Très bonne année, d'ailleurs. C'était vraiment chouette. Et justement, si je vous ai invité dans Turbulence aujourd'hui, c'est parce que vous faites partie de mes amis les plus proches et qu'on a passé de très bons moments et qu'on a plein, plein, plein de belles choses en commun. Et c'est toujours un plaisir. de se retrouver.

  • Léa Nador

    Je crois que c'est quand même rare d'avoir des amis avec qui on a fait autant de choses hyper différentes. Comme ça, que ce soit à l'école, dans les voyages, vivre ensemble. On a vécu des trucs hyper forts.

  • Antoine Besnier

    Des trucs qui nous lient à vie en fait. Et puis d'ailleurs, on n'était pas que trois, on était onze. Et si j'avais onze micros, on aurait eu onze personnes, mais ce n'était pas le cas et je n'ai pas le budget. Ça aurait été difficilement gérable, il faut dire. Si je vous dis qu'on a fait ce qu'aucune école n'avait jamais fait, qu'est-ce que vous me répondez ?

  • Léa Nador

    Que c'est toujours vrai.

  • Matthieu Perrat

    Et que c'est vraiment la promesse de l'école à la base. Et je crois qu'on l'a tenu jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Et qu'est-ce qu'aucune école n'avait jamais fait, Alain ?

  • Léa Nador

    Un tour du monde. Un vrai tour du monde. On appelait ça le tour du monde du digital, mais ce n'était pas hyper précis parce que les gens pensaient qu'on allait juste faire des visios avec des gens dans le monde. Mais non, on a voyagé autour du monde. On a déterrement fait le tour de la planète. en 2018. C'était notre projet de fin d'études en Master 2. Mais au-delà de ça, il y avait quand même aussi toute la promesse des deux autres années auparavant où on a fait un tour de France, un tour d'Europe pour après lancer un tour du monde. Et ça, à moins que je sois mal renseignée, je crois que personne d'autre ne l'a fait que nous.

  • Matthieu Perrat

    Et puis c'était partir en tour du monde juste. pas simplement pour le voyage, c'était rencontrer aussi les acteurs de la communication, du digital des médias, de l'événementiel, à travers le monde à travers les différentes méthodes de travail les différentes cultures,

  • Léa Nador

    et c'est ça qui était hyper intéressant et pas juste du voyage pour voyager même si on a kiffé et qu'on a fait un peu les touristes et qu'on a fait voir ce qui se passe parce que ça aurait été hyper triste d'aller dans des villes pareilles et de ne pas faire les choses qu'il faut voir il fallait en profiter il

  • Matthieu Perrat

    faisait partie du truc Un truc qu'on a rajouté, ça faisait partie du truc de prendre du plaisir à découvrir aussi.

  • Léa Nador

    Pour appréhender une culture, un pays, il faut vivre l'expérience jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Comment est-ce que vous décririez ce voyage hors du commun ? C'est quoi les souvenirs les plus marquants pour vous ?

  • Léa Nador

    Il y en a des deux. Le plus fou, le premier souvenir qui me vient, c'est toujours le même. C'est parce que notre première destination, c'était l'Inde, c'était Mumbai. Et que le choc des cultures entre Besançon et Mumbai, c'est littéralement un autre monde. Et je me souviens qu'on arrivait, il était 3h du matin. On arrive à l'aéroport et quand on est sorti de l'aéroport, on a pris une... vague de chaleur et d'humidité où on n'arrivait pas à respirer correctement. On s'est dit mais on ne va pas pouvoir rester ici dix jours, c'est impossible. Il n'y a pas assez d'air pour tout le monde. Il y avait beaucoup, beaucoup de gens d'ailleurs à l'entrée de cet aéroport et vraiment la sensation de se prendre le ciel sur la tête.

  • Matthieu Perrat

    Cette chaleur hyper intense. C'était fou. Etouffante.

  • Léa Nador

    Mais pour le contexte, on était en juin et c'était plus ou moins la période de la mousson.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Matthieu Perrat

    touristes normalement qui vont en Inde à cette époque-là donc on était un peu les seuls occidentaux à cette période-là je pense on a pas passé beaucoup non et puis on n'a pas voyagé dans les conditions classiques non plus on était quand même logé dans des logements qui servaient aux travailleurs indiens je crois ce n'est pas un hôtel c'est un confort c'était pas un voyage de luxe ni même dans une auberge de jeunesse on était dans un lieu hyper typique authentique scientifique

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, un souvenir ?

  • Matthieu Perrat

    Moi c'est un peu au global, c'est de me dire quand tu vois ce qu'on a fait à 11, où on a tout organisé, on a tout réussi à financer via différents moyens. Et c'est plus le truc un peu fou qu'on a fait ensemble à 11, avec des personnalités toutes très très différentes.

  • Léa Nador

    Oh oui !

  • Matthieu Perrat

    Des expériences chacun très différentes. Et du coup, il y a ce truc de finalité qui me vient tout de suite.

  • Antoine Besnier

    On va peut-être faire un récap des destinations, dites-moi.

  • Matthieu Perrat

    6 destinations, donc Mumbai, Hong Kong, Tokyo, San Francisco, Montréal et Dakar.

  • Antoine Besnier

    Et laquelle vous avez... plus marquée, dans laquelle retourneriez-vous ?

  • Léa Nador

    Hong Kong. C'est la ville que j'attendais le moins parce que Hong Kong, ça ne m'inspirait pas grand-chose, tout à fait honnête. À part que c'était vaguement la Chine. Et en plus, pas vraiment. Ça ne me disait pas grand-chose et je n'avais aucune attente, en fait. Je pense que c'est pour tout ça. Et j'ai adoré cette ville. L'énergie qu'il y a, les gens, les paysages qui sont complètement différents partout. Tu peux aller te baigner à cinq minutes de la métropole qui est immense. Et Hong Kong, moi, j'ai sûr kiffé, mais parce que je ne l'attendais pas.

  • Matthieu Perrat

    Oui, je suis d'accord. Et moi, pourtant, j'avais de la famille qui habite... Il était 10 ans à Hong Kong et du coup, j'en entendais parler, mais le ressenti était le même. Il n'y avait pas vraiment d'attente sur cette ville-là. Bon, après, moi, j'ai quand même un truc sur l'Inde où je me dis que vraiment l'Inde, c'est ce qui m'a le plus marqué.

  • Antoine Besnier

    Ah oui, c'est ça.

  • Matthieu Perrat

    Et où j'aurais envie de retourner, pas m'installer, mais de retourner voir. Mais oui, Hong Kong, c'était vraiment une destination folle aussi, inattendue.

  • Antoine Besnier

    Et qu'est-ce qui t'a marqué en Inde ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    c'est le contraste entre la population, entre le niveau de vie, l'architecture. Tout, en fait, était contrastant, choquant, déstabilisant. Et heureusement qu'on l'a vécu d'un point de vue vraiment, on va dire, pas cher. Parce que du coup, j'imagine que quand tu es dans des hôtels un peu plus touristiques, tu ne vois pas la même chose, tu ne sens pas la même chose. Et là, vraiment, les premiers jours, je me rappelle quand tu arrives sur la plage, qui est une plage de déchets, les enfants, les chiens sont dans les déchets. Tu l'as vu à la télé, mais quand tu es dans la plage...

  • Léa Nador

    Et ça ne sentait pas la mer. C'est ça qui nous avait choqués. C'est qu'il n'y avait pas du tout l'air marin qu'on a l'habitude de...

  • Matthieu Perrat

    D'avoir sur nos...

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que cette plage, elle nous a tous marqués, de toute façon,

  • Antoine Besnier

    je pense. Une plage sur laquelle on ne voit même plus le sable, effectivement, ça ne peut que... Les chiens errants.

  • Matthieu Perrat

    Les chiens errants, les enfants qui jouent vraiment dans le sable et avec les déchets, en fait.

  • Antoine Besnier

    Puis c'est un des pays où on a le plus d'anecdotes. Moi, je me souviens, on était à côté d'une mosquée qui m'était un peu éloignée de vous. J'ai été pris par quelqu'un qui souhaitait faire un selfie. Et en fait, je me suis fait embrigader parce qu'ensuite, j'ai fait un selfie avec toute la famille. Et ensuite, il y a vraiment eu un... Un rassemblement qui s'est créé autour de moi et vous, vous êtes arrivés.

  • Léa Nador

    Je l'ai vécu exactement la même chose.

  • Antoine Besnier

    En fait, on était souvent le premier blanc qu'ils voyaient. Ils nous remerciaient d'être venus de loin. Ils voulaient faire un selfie. Et vous, vous êtes arrivés. Ils ont vu qu'il y avait une femme blanche et en plus rousse. On a été envahis.

  • Léa Nador

    J'ai eu presque peur pendant un moment parce que vraiment, j'étais encerclée d'hommes. Principalement, en plus à ce moment-là, c'était que des hommes et ils me touchaient. Et même s'il n'y a pas eu de problème d'ordre. Mais ils me serraient dans leurs bras, ils me touchaient les bras, le dos. Ça prenait des photos, ils étaient quatre autour de moi, ils touchaient mes cheveux. C'est un moment que je ne pourrais jamais oublier parce que c'était, je ne dirais pas flatteur non plus, mais il y a un truc dont on ne s'y attendait pas. Personne ne s'attendait à ce qu'on se fasse autant prendre en photo. Mais pendant tout le séjour, particulièrement à cet endroit-là. Mais un peu effrayant parce qu'à un moment, je me suis vraiment retrouvée seule et j'étais entourée de personnes que je ne connaissais pas.

  • Matthieu Perrat

    En plus, de mémoire, c'était un gros trottoir, mais en plus, tu avais des barrières de chaque côté. On était un peu coincés dans une zone.

  • Léa Nador

    t'es coincé.

  • Matthieu Perrat

    Et t'avais en même temps le service de police qui était là avec, je me rappelle, des bambous pour rassembler les gens et il y avait ce truc en plus d'oppression.

  • Antoine Besnier

    C'était leur matraque ?

  • Matthieu Perrat

    Oui,c'était ça.

  • Léa Nador

    Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.

  • Matthieu Perrat

    Il y avait beaucoup de monde.

  • Antoine Besnier

    Ce tour du monde, c'est un gros projet. Est-ce que ça vous semblait être un projet utopiste, un projet perché, déconnant ?

  • Léa Nador

    Combien de gens nous ont dit qu'on n'arriverait pas à le faire ? Il y a tellement de gens qui n'ont pas cru en nous. Il y a plein de gens qui ont douté du projet. On nous l'a fait ressentir, on nous l'a dit très clairement qu'on n'y arriverait pas, que c'est pas un truc. qu'une école est censée faire. Nous, de notre petit statut d'étudiants en com, on n'avait aucune expérience là-dedans. On n'arriverait pas à trouver le budget aussi pour le faire.

  • Matthieu Perrat

    Oui, déjà.

  • Léa Nador

    Ça, c'est l'avis extérieur de beaucoup de gens. A contrario, il y a plein de gens qui nous ont aussi dit que c'était super et qui nous encourageaient à fond et qui ont été des vrais soutiens. Mais entre nous, nous, on n'a jamais douté.

  • Matthieu Perrat

    Et même si le projet de base, en tout cas, qu'on a idéalisé au début avec 10 destinations, ce n'est pas celui-là qu'on fait au final. Mais quoi qu'il arrive, on est allé sur tous les continents comme on le voulait. On a réussi à faire en tout cas. En tout cas, la base du projet qui était un tour du monde, aller à la rencontre, vivre des expériences inédites, ça on l'a fait. Et après, on a eu conscience en le faisant que c'était énorme. complexe à faire. Je pense que si on l'avait su, peut-être qu'on l'aurait pas appréhendé de la même manière. Et heureusement qu'on était un peu inconscient parce qu'on travaillait, on cherchait des solutions viables, on n'était pas complètement à l'ouest. Mais notre énergie nous a sans doute aidé à sortir ce tour du monde.

  • Léa Nador

    De toute façon, sans nous, il n'y aurait pas eu de projet. Non mais soyons clairs, le projet il est venu de nous onze et de Hervé Pison que je salue et big up à Hervé parce que sans Hervé, il n'aurait pas été possible non plus. C'est clair,

  • Matthieu Perrat

    c'est clair.

  • Antoine Besnier

    Combien ça coûte de faire un tour du monde ? Parce que c'est quand même un... un projet d'envergure. Je crois qu'en plus, vous étiez les deux personnes collées sur les chiffres. Léa, sort son Mac.

  • Léa Nador

    Mais non, mais je suis sûre que j'ai encore mes tableaux de trésorerie et tout. Mais en plus, je suis nulle en maths. Alors, je ne sais pas pourquoi c'est moi qui devais gérer cette affaire-là.

  • Matthieu Perrat

    Alors, dans la première idée qu'on avait avec... Avec 10 destinations, on avait estimé environ 80 000 euros le projet. Et dans la version finale, on est autour des 55 000 parce qu'on a finalement eu seulement 6 destinations sur 2 mois. Ce qui prenait en charge les avions, les hébergements, les transports entre aéroports et de l'école jusqu'à l'aéroport. Et après, on avait des choses qui étaient à notre charge forcément. Tout ce qui était nourriture, tout ce qui était vaccins, visas et l'assurance. On avait réussi à avoir un deal.

  • Antoine Besnier

    Avec un partenaire, Chapka Assurance. Et puis, on a dû tailler dans ce budget par manque de partenaires, parfois par manque de choses. Et d'ailleurs, il y a des situations un peu rocambolesques. Je pense au fait qu'on ait fait San Francisco jusqu'à Montréal en bus par manque de moyens. Et combien de temps ça a duré ce trajet-là ?

  • Léa Nador

    On est pas tous d'accord dans nos souvenirs. Pour moi, c'était entre 5 et 6 jours.

  • Matthieu Perrat

    Oui, moi je crois que c'était 5 jours, un truc comme ça.

  • Antoine Besnier

    Pour moi, c'est 3-4 jours. Tu m'en avais dit beaucoup plus.

  • Léa Nador

    Parce qu'il faut se souvenir qu'on a fait San Francisco-Montréal en bus, mais pas dans un seul bus. C'est qu'on a fait des escales. toutes les 6 heures, toutes les 8 heures, toutes les 10 heures dans des villes. On s'arrêtait, on changeait de bus, donc on changeait de passagers, on changeait de chauffeurs, on changeait de tout. On s'arrêtait dans plein plein de villes, dont Las Vegas, Los Angeles.

  • Matthieu Perrat

    On a traversé les Etats-Unis et pour le coup, alors en termes de paysages, on a vu énormément de choses varier et on a vu aussi toute l'Amérique avec la population différente à chaque étape et ça, c'était hyper intéressant. Même si le voyage en lui-même, c'est une expérience qu'on a fait une fois dans notre vie, mais c'était hyper intéressant après coup de se dire qu'on a fait ça.

  • Antoine Besnier

    Je vous posais la question, combien ça coûte le financement d'un tour du monde ? Comment est-ce qu'on le finance, du coup ?

  • Matthieu Perrat

    Évidemment, on a essayé par tous les moyens de mettre nos compétences à profit pour gagner de l'argent, pour financer ce projet. À l'époque, le live tweet était un élément qu'on maîtrisait, qu'on aimait faire et qu'on a proposé à différentes associations, différentes institutions. Donc, sur des événements, on intervenait et on proposait une prestation de live tweet en direct. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on a vendues. On a fait des ventes. de saucisses, de charcuterie régional. On a fait d'autres prestations social media aussi, puisqu'on essayait de mettre à profit aussi ce qu'on avait un peu appris à l'école.

  • Léa Nador

    Mais notre plus gros poste de financement, c'est une banque qui nous avait financé à 10 000 euros. En contrepartie, on devait faire du contenu sur le tour du monde pour cibler technologie et avancer technologique dans différents pays.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, je vous propose qu'on entre dans une zone de turbulence. Nous allons parler de la campagne de financement participatif, qui est une énième source de financement de ce projet de tour du monde. On va parler aussi de toutes les zones de turbulence que vous voudrez bien nous confier. Généralement, je pose cette question à mes invités dans les épisodes de turbulence. Comment est-ce que vous avez entendu parler de ce mode de financement ? Comment alors ?

  • Matthieu Perrat

    Par toi, évidemment.

  • Léa Nador

    Je pense qu'on n'a pas eu le choix. Je pense qu'il nous l'a imposé.

  • Matthieu Perrat

    Antoine Besnier.

  • Léa Nador

    C'était toi, c'était ton idée, mais est-ce que tu ne travaillais pas déjà avec KissKissBankBank à l'époque ?

  • Antoine Besnier

    Exactement, j'ai fait un stage, je suis sorti d'un stage chez KissKissBankBank et j'avais à cœur de vous partager mes compétences en financement participatif et aussi de mettre de l'autre côté des porteurs de projet que j'avais accompagnés et de moi-même faire l'exercice et du coup je vous ai lancé là-dessus et puis c'était plutôt pertinent parce qu'il nous fallait de l'argent, donc c'était une source de financement intéressante. L'objectif de cette campagne était de la créer de la... conversation, mais également, évidemment, de diversifier nos modes de financement. On avait mis comme objectif 8 000 euros, on a atteint 11 060 euros, soit 138% de l'objectif, avec 171 contributions. Du coup, cette campagne, d'accord, je vous en ai là-dedans, mais pour financer quoi, concrètement, de ce tour du monde ?

  • Léa Nador

    Je pense que la campagne, elle était faite... déjà donner un élan au projet pour qu'on ait je sais pas qu'on se sente un peu rassuré sur le fait que les gens y croient en nous je pense qu'il y avait déjà cet objectif là diffuser le projet faire de la com dessus parce que c'est un bon moyen de faire parler de nous et c'était aussi pour boucler le projet pour en fait avoir le plus d'hébergement possible en fait c'était surtout pour enlever des choses à nos frais à nous le projet on l'aurait fait je pense dans tous les cas sauf qu'en fait ça n'aurait pu nous coûter personnellement beaucoup plus cher et le problème c'est qu'en fait on n'a pas tous les mêmes budgets on n'avait peut-être pas tous le budget en fait pour assumer ça oui

  • Matthieu Perrat

    Tout à l'école était un exercice en fait. Tout ce qu'on pouvait faire de réel, là, faire une campagne de crowdfunding, du coup communiquer dessus, créer les contreparties, créer l'identité de la page, les vidéos aussi qu'on a produites.

  • Léa Nador

    Ce qui était fort en vrai dans l'exercice, c'est qu'on a mis à profit toutes les connaissances et tout ce qu'on avait vu théoriquement. Et dans les exercices, dans les challenges, on les a mis en pratique pour quelque chose de réel. Et on a fait quelque chose de très sérieux et de très professionnel alors qu'on était encore à l'école quoi.

  • Antoine Besnier

    C'était l'exercice final et puis... Toi, Léa, tu as créé la page. Je me souviens qu'on peut toujours consulter et on a créé aussi les contreparties ensemble. Mais surtout, on a mené cette campagne ensemble parce qu'il fallait chacun communiquer, chacun mobiliser son cercle proche. Et chacun avait un cercle proche plus ou moins garni. Moi, je sais que j'ai une petite famille, donc évidemment, moins de potentiel dans mon cercle proche. Il y avait d'autres personnes qui avaient des plus grandes familles.

  • Léa Nador

    À la force d'être à 11, quoi. C'est 11 cercles proches, donc forcément, ça va plus vite.

  • Antoine Besnier

    Comment vous l'avez vécu cette campagne ? Alors, je vous ai posé la question, est-ce que c'était un exercice turbulent ? Léa, tu m'as répondu à 5 sur 10 et Matthieu à 7 sur 10, donc un peu plus turbulent pour toi. Matthieu, pourquoi ?

  • Matthieu Perrat

    En fait, je n'ai pas de souvenir précis de pourquoi c'était turbulent, mais j'ai en tête que c'était une campagne et que jusqu'au bout, on s'est dit qu'il faut absolument qu'on arrive à avoir un maximum d'argent, comme tu le disais tout à l'heure, pour réduire nos frais individuels.

  • Antoine Besnier

    Et c'est éreintant comme exercice.

  • Matthieu Perrat

    Oui, c'est une mécanique où en plus, tu as ce côté-là où au début, tu dois faire abstraction du fait que non, tu n'es pas en train de faire la manche et de demander à ta famille de te donner encore de l'argent et de redemander. N'oubliez pas, ma campagne, c'est jusqu'à... à telle date, blablabla. Tu l'avais dit dès le début, et je pense que tu le disais régulièrement pendant Chez KissKiss, c'est qu'il y avait ce sentiment-là, il fallait passer outre ce sentiment pour que la campagne se passe bien.

  • Léa Nador

    Et toi Antoine, tu l'as vécu comment ? C'est la seule campagne que tu as menée personnellement,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement, comment je l'ai vécu ? Déjà, j'étais super heureux de vous emmener dans cette aventure et de vous partager mes compétences. Après, moi j'étais plutôt serein parce que sorti justement de ce stage Chez KissKissBanBank, j'avais vraiment toutes les clés pour qu'on... puisse ne pas se crasher durant cette campagne et pouvoir calibrer justement l'objectif, avoir les meilleures idées de contrepartie et vraiment de vous filer aussi un tas de compétences parce que l'essence même de cette école, c'était de partager ses compétences en ayant chacun des profils très différents. Moi, j'avais l'imputation du commercial. En tout cas, c'était vraiment un exercice dont j'étais fier. Tout le monde avait l'air content de s'y impliquer.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'on s'est tous bien impliqués aussi. C'est pour ça que ça a bien fonctionné. J'ai pas l'impression qu'on ait plus galéré que ça.

  • Antoine Besnier

    Léa, tu as décrit cet exercice qu'est la campagne de crowdfunding en trois mots. Tu m'as dit réussite, coup de poker, activation. Est-ce que tu veux développer un petit peu ?

  • Léa Nador

    Réussite parce qu'elle est réussie, plus que réussie.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Léa Nador

    Et ça c'est super parce que ça nous a permis de récolter plus de fonds que ce qu'on avait prévu. Coup de poker parce que je pense qu'à l'époque, en nous on n'était pas encore très alerte sur le sujet et je ne suis pas sûre qu'on avait vu beaucoup de campagnes passer dans nos cercles proches ou pas proches d'ailleurs ou alors 2-3 histoires comme ça lointaines donc ce n'est pas un monde qui nous était familier si tu n'avais pas été là je ne suis pas sûre qu'on aurait eu l'idée avant que je fasse ce stage vous n'aviez peut-être pas connaissance de ce mode de financement en fait je pense que si mais en fait il y avait ce truc qui restait un peu lointain et on ne se disait pas tiens pour notre tour du monde des gens vont le projet est adapté ouais je pense qu'on n'y aurait pas tous cru et on ne serait pas lancé dedans si en effet tu n'avais pas eu cette expérience là Parce que quand tu vois le projet de loin, tu te dis peut-être, c'est juste des jeunes qui veulent aller faire un voyage. Oui, on part en vacances, on finance un voyage. Est-ce que les gens vont vraiment nous suivre et nous financer pour un projet pareil ?

  • Matthieu Perrat

    Et c'était le sujet de la com'justement autour de ça, c'était de ne pas donner cette illusion-là qu'en fait, on finançait le voyage de 11 personnes qui étaient dans une école particulière.

  • Antoine Besnier

    Ton dernier mot, Léa, c'est activation.

  • Léa Nador

    Activation parce que je sais qu'on a fait beaucoup de contenu pour parler de ta campagne. Je pense aux vidéos, je pense à tout ce qu'on a fait sur les réseaux, Facebook, Insta, Snapchat. à l'époque.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, tes trois mots, c'est première, intense et victorieuse.

  • Léa Nador

    Victorieuse,

  • Matthieu Perrat

    qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, j'ai mis victorieuse au lieu de réussite. L'idée, c'est qu'évidemment, ce qu'on retient, c'est qu'on a réussi et on a été au-delà de notre objectif. Après, sur le côté première, c'était l'exercice inédit. Encore une fois, ce qu'on aurait fait sans toi, pas sûr. Et intense, parce que même si on a tendance à vite oublier, je... Je pense que c'était des moments où il fallait créer des vidéos, il fallait créer du contenu, il fallait faire beaucoup de choses. Même après, il y avait des contreparties à gérer. Ça, j'avoue que c'est plus toi, Antoine, de mémoire, qui a géré beaucoup de contreparties. Mais c'était un travail entre les cartes postales, toutes les contreparties différentes. Ça demandait beaucoup de travail.

  • Antoine Besnier

    Tu me tends la perche, c'est super. Les contreparties, donc les leviers de contribution d'une campagne. Rappelez de ce qu'on a proposé. On s'était un petit peu creusé la tête quand même.

  • Léa Nador

    On avait fait plein de choses en vrai différentes. Il y avait des packs photos, déjà parce que ça semblait une évidence qu'on partage le voyage de façon un peu, entre guillemets, à l'ancienne. On envoie des cartes postales à tous les gens qui nous ont soutenus.

  • Antoine Besnier

    Donc des packs photos Polaroid, ensuite des cartes postales.

  • Léa Nador

    Des cartes postales, des packs photos. Il y avait des stickers, des choses assez basiques.

  • Antoine Besnier

    Des boarding pass.

  • Léa Nador

    Les boarding pass, c'était la petite idée un peu sympa, qui ne coûtait pas cher, mais qui créait un sentiment d'appartenance pour tous les gens qui ont participé à la campagne.

  • Antoine Besnier

    Puis c'était du fait maison. Laurie, c'était... vraiment appliquées sur ces bornes. Une passe, c'était vraiment l'effet d'un vrai billet d'avion, d'une vraie carte d'embarquement. Il y avait des boxes. Il était personnalisé. Il y a les boxes.

  • Matthieu Perrat

    Oui, il y avait les boxes. C'était une box par pays ou par destination.

  • Léa Nador

    Ou par thème. C'était au choix de la personne qui...

  • Matthieu Perrat

    Ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    En fait, il y avait...

  • Léa Nador

    C'est ce que tu voulais. C'est ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    Alors, en fait, effectivement, il y avait... 11 boxes de disponibles. C'était l'une des contreparties les plus onéreuses de la campagne. 11 boxes parce qu'il y avait 11 étudiants. Et l'idée, c'était que la personne puisse choisir une destination et imposer un thème. Et je me souviens d'une personne qui avait demandé une box à Tokyo, donc au Japon. Une box papeterie. Et vous deux, en plus, qui vous étiez appliqués.

  • Léa Nador

    J'ai adoré faire cette box. Moi, je l'ai faite. J'avais l'impression de la faire pour moi. Parce que j'adore. Et au Japon, ils sont des tarés de la papeterie. Ils ont des trucs, mais c'est fou. Ils ont plein, plein de choses. Et je me souviens qu'on avait trouvé un petit magasin où ça ne coûtait pas très cher, mais on avait rempli la box, mais de plein de petites choses. Des gommes en forme de côtelettes d'agneau. Enfin, je me souviens de ça, ça m'avait trop marqué. C'était des trucs complètement what the fuck. On avait rempli la box de... plein de choses. C'était vraiment hyper mignon. Et c'était pour notre ancienne prof à l'IUT. Et elle avait adoré ce cadeau. Elle m'en a reparlé il n'y a pas si longtemps.

  • Antoine Besnier

    C'est une contrepartie qui est vraiment pleine d'attention. On fait une box avec un thème dans un pays. Et ensuite, c'est vraiment à vous d'essayer de dégoter des choses originales, cohérentes avec la demande. Dans la box,

  • Léa Nador

    je ne me souviens pas, il y avait des carnets, il y avait des stylos, il y avait des gommes, il y avait tous les accessoires de papeterie traditionnelle ou hyper modernes, hyper kawaii. Du Japon, il y avait tout, quoi. J'avais été blindée, cette personne.

  • Antoine Besnier

    C'était aussi une véritable aventure. Je me souviens, moi, je n'avais pas créé les box. En revanche, j'étais chargé de devoir les envoyer. Et là, c'était une autre affaire. Parce que, notamment en Japon, j'ai un très mauvais anglais, mais ils ne parlaient pas non plus anglais. Donc là, on avait vraiment parlé avec les mains.

  • Matthieu Perrat

    L'envoi des box, c'était toujours un sujet.

  • Léa Nador

    Oui, mais en tout cas, toutes les box sont arrivées à Destinaspi.

  • Antoine Besnier

    Exactement. D'autres contreparties qui avaient retenu votre attention ou vous savez que ça a fait plaisir. Il y avait une petite particularité sur les contreparties, c'est qu'en fait, on ne les a pas payées. Pour la plupart, on avait fait des partenariats de contreparties. Avec un partenaire, on avait dealé un nombre de cartes postales. Et ces cartes postales...

  • Léa Nador

    C'était avec PhotoWeb,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement. En fait, on envoyait vraiment nos propres photos et les gens recevaient leurs cartes postales très rapidement.

  • Léa Nador

    C'est des contreparties qui ne nous ont rien coûté à part un peu de temps. Et puis c'est les contreparties dont on se souvient le plus. J'ai un de mes amis, les cartes postales, elles sont affichées chez lui, toujours six ans après.

  • Antoine Besnier

    Quel conseil vous donneriez à des gens qui envisagent de lancer une campagne ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    j'ai répondu dans un questionnaire quelque chose pour la blague, et qui est très vrai, c'est de te contacter toi. Puisque en vrai, premier degré, sans toi, on le disait, on l'aurait sans doute pas fait. C'est sûr. T'as l'expérience, t'as les conseils qu'il faut. Moi, j'ai pas un conseil particulier, à part si vous... vous pouvez en parler à des gens qui l'ont déjà fait et qui ont déjà fait des erreurs ou qui ont déjà une vraie connaissance là-dedans. Vous irez beaucoup plus vite.

  • Léa Nador

    C'est vrai. De toute façon, peu importe le projet que tu lances, le fait d'être bien entouré, c'est ce qui compte le plus. Une campagne de crowdfunding comme n'importe quel autre projet, si tu es bien accompagné, c'est beaucoup plus facile. Donc oui, c'est un bon conseil. Appelez Antoine Bessnier. Le métier que tu as choisi te va hyper bien, surtout parce que tu es quelqu'un de passionné et que tu aimes aller à l'encontre des gens et tu aimes les aider. Et je pense que c'est foncièrement dans ta personnalité de faire ça. Et du coup, je pense que tu es la personne la plus à même d'accompagner des gens dans cette aventure-là.

  • Antoine Besnier

    Merci beaucoup. Je crois savoir que tu vas bientôt solliciter mes services pour un de tes projets. On va en parler après. En attendant, je vous... propose qu'on entre dans la seconde zone de Turbulence, et celle que j'ai choisie pour cet épisode de Turbulence, c'est se retrouver seul avec son voyage. Il faut dire que quand on revient d'un voyage comme celui-ci et qu'on retombe dans sa petite vie et puis Besançon, c'était fini, on s'est tous redispatchés là d'où on venait et on s'est tous mis à rechercher un travail. On se retrouve du coup seul avec son voyage. Comment est-ce que vous l'avez vécu ?

  • Léa Nador

    Alors, il y a la fin du voyage, mais il y a encore plus la fin de l'école parce que le voyage, c'était vraiment le point d'orgue, le point final de l'aventure qui a duré 3 ans et pendant 3 ans, on a été... vraiment H24 ensemble. On a tout fait ensemble. Nous trois, en plus, on a habité ensemble vraiment sur la dernière année. Donc vraiment, on ne pouvait pas être plus ensemble que ça. Et aussi parce qu'on s'est tellement investi dans toute l'aventure 2089 et encore plus dans le tour du monde parce que c'était vraiment, on voulait faire quelque chose de vraiment chouette. Que la fin du voyage, c'est aussi la fin d'une vraie aventure. Et moi, ça a été... hyper difficile à gérer. Je suis quelqu'un qui voyage beaucoup, j'ai toujours eu beaucoup de chance pour ça. Donc je suis habituée au retour de voyage, mais là, ça n'a rien à voir. Parce qu'on voit des choses qu'on n'a jamais vues et on partage des choses qu'on ne peut pas partager autrement qu'avec un groupe de 11 personnes. Parce qu'on est 11 à partir, on n'est pas 2, 3, on n'est pas en famille. On est une bande d'amis, mais avant d'être des amis, on est surtout des élèves qui sont dans le même projet. On ne se choisit pas. C'est une aventure collective et quand elle prend fin, moi je suis rentrée chez mon père, toute seule, dans ma campagne, après avoir vécu des moments hyper intenses émotionnellement pendant 2 mois, plus 3. Trois ans avant ça, j'ai mis quelques mois à m'en remettre.

  • Antoine Besnier

    T'es repartie du coup ?

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que l'envie de repartir, elle est arrivée très très rapidement. Je pense qu'on avait remis un pied en France. J'étais en mode, je fais repartir.

  • Antoine Besnier

    Où est-ce que t'es repartie ? Combien de temps ?

  • Léa Nador

    Pour repartir, j'ai travaillé pendant neuf mois. Parce que du coup...

  • Antoine Besnier

    T'étais à sec ?

  • Léa Nador

    J'étais assez clairement après le tour du monde parce qu'on l'a financé avec pas mal de partenaires, tout ça. Mais on a quand même mis, je pense, entre 1000 et 2000 euros. Et on était étudiants, donc c'est un budget. Donc j'ai travaillé, j'ai été serveuse pendant neuf mois. Et je suis partie avec mon sac à dos en solitaire cette fois, parce que j'avais envie de vivre cette aventure-là solo pour changer. Et je suis partie en Asie du Sud-Est. Et alors j'ai fait la Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Et malheureusement, le Covid m'a stoppée en mars 2020. Mais j'ai fait un peu moins de six mois de voyage solitaire.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, toi ?

  • Matthieu Perrat

    Bah moi, évidemment, cette sensation où tu rentres et que t'as vécu quelque chose de tellement intense t'as à la fois envie de le partager et à la fois tu peux pas tout partager parce qu'il faudrait des heures et puis même le ressenti, t'arrives pas forcément à l'exprimer et au bout d'un moment, même, t'es dans un mode où... C'est pas que t'as plus envie, mais c'est que tu restes en surface et dans tous les cas, en face...

  • Léa Nador

    C'est toujours les mêmes questions.

  • Matthieu Perrat

    Voilà, c'est toujours les mêmes questions. C'est quoi que t'as préféré ? C'est quoi la destination ? C'est quoi qui t'a le plus marqué ? Et en fait, toi, t'as tellement d'autres choses à raconter, mais qui sont des fois pas perceptibles quand t'as pas vécu le voyage, qu'il y a ce sentiment un peu étrange de fin. Et évidemment, d'avoir cet esprit de... On est onze ensemble à vivre 24h sur 24. Plus les mois qui avaient précédé en préparation, qui étaient très intenses et on s'était pas lâchés. Et là, en fait, un peu tout s'arrête. Chacun rentre chez ses parents. et donc qu'est-ce que tu fais de ta vie après.

  • Antoine Besnier

    Donc une nouvelle page à écrire.

  • Matthieu Perrat

    Une nouvelle page à écrire avec ce que tu viens de vivre qui était hyper intense. Et puis, ce qui est assez fou, c'est que même aujourd'hui et très récemment, je leur parlais avec des personnes que je rencontrais et à chaque fois que tu en reparles, il y a le côté Oh, waouh, c'est génial ! Et en fait, ça te remet à chaque fois dans un mood Oui, c'est vrai qu'on a vécu un truc de ouf.

  • Antoine Besnier

    On nous le rappelle généralement.

  • Matthieu Perrat

    Et ça, du coup, tu ne l'oublies pas, mais on oublie aussi rapidement tout ce qui n'a pas été. Tu as des problèmes, ton cerveau ouvre très vite. Et du coup, maintenant, tu as ce truc six ans après. De garder que le positif et d'avoir ce truc. On a fait un truc fou et ce qu'aucune école n'a jamais fait.

  • Léa Nador

    Et toi, tu l'as vécu comment de retour ?

  • Antoine Besnier

    C'était dur après. En fait, j'avais déjà passé des entretiens quand j'étais à Montréal.

  • Léa Nador

    T'avais trop d'avance.

  • Antoine Besnier

    En fait, je voulais revenir chez KissKissBankBank et on m'a dit on va créer le poste. En revanche, j'ai quand même eu un délai où je devais attendre, je crois, six mois avant de pouvoir revenir. Donc j'ai quand même passé six mois ou moins ou plus chez moi à attendre. Et ce n'était pas forcément un moment agréable parce que vraiment, je me suis retrouvé... tout seul avec mon voyage. Est-ce que d'ailleurs, vous, vous avez eu le sentiment de saouler avec votre tour du monde ? Vous n'aviez pas envie d'en parler justement pour ne pas vous vanter ? Parce qu'on pourrait voir ça comme une sorte d'opulence. C'est un peu un voyage de riche. Un privilège de malade. Moi, je dis toujours que je suis super reconnaissant parce que je n'aurais jamais eu les moyens de le faire.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'aucun d'entre nous n'aurait eu les moyens de faire ce qu'on a fait.

  • Matthieu Perrat

    Autrement qu'avec l'école En fonction de la personne Tu sens si elle veut en savoir plus Ou si on reste en surface Et au bout d'un moment Tu réduis les informations Que tu donnes Parce que très vite Tu passes à autre chose Et oui évidemment Il y a ce sentiment de Bon t'as fait un truc exceptionnel Que tout le monde va pas faire Mais de toute façon Tu le sens très vite Quand t'as quelqu'un en face de toi Tu forces pas en tout cas À lui montrer toutes tes photos Très vite tu sens Ça intéresse À part les grands-parents Qui étaient à fond Qui eux étaient à fond Et qui en voulaient toujours plus Mais je pense qu'il faut pas S'éterniser sur le sujet Parce qu'après même Pfff

  • Léa Nador

    Pour toi, tu es redondant et tu restes dans une bulle et tu restes dans ton voyage et tu ne peux pas avancer si tu ne fais que ressasser le passé.

  • Antoine Besnier

    Bon, on avait quand même fait un beau retour. On avait fait une soirée de retour du monde à Besançon. On s'était retrouvés. Et justement, Matthieu, c'était pour toi le point final de notre formation. Est-ce que tu peux décrire cet événement ? Oui,

  • Matthieu Perrat

    il y avait cette idée de vouloir vraiment clôturer le voyage, que chacun revienne à Besançon. On invite nos familles, nos partenaires, les personnes qui avaient un peu gravité autour. essayer de faire vivre différemment chacun un peu à notre manière ce qu'on avait retenu et ce que le voyage nous avait apporté. Donc créativement, il y avait chacun à apporter sa touche, son format à cet événement. Et l'idée, c'était une soirée dans un lieu unique.

  • Antoine Besnier

    Oui, carrément.

  • Matthieu Perrat

    Qui était une ancienne usine montre d'horlogerie à Besançon, qui n'était plus en activité. Donc un lieu maintenant assez brut, vide à Besançon. Et on avait réussi à négocier ce lieu gratuitement parce que le propriétaire avait suivi un peu l'école et aimait notre démarche. Et on avait organisé une soirée avec des happenings, des performances et une déambulation dans le lieu qui permettait à chaque étudiant de montrer un peu sa vision, proposer une expérience autour de son ressenti ou du tour du monde global. Donc, il y avait des salles avec des thématiques, des installations, des décors qu'on avait chacun réalisé. Et puis, ce que je lui disais, des performances, du chant,

  • Léa Nador

    de la danse,

  • Matthieu Perrat

    des performances de feu d'ailleurs, dont un d'Antoine Bessnier. Et du coup, c'était une... très très belle soirée parce que chacun avait pu ressentir et je sais que certaines personnes nous ont dit on n'a jamais vécu ce type d'événement c'était hyper intéressant et du coup ça avait vachement bien clôturé l'expérience ce qui est plutôt logique pour toi l'organisation d'un événement comme celui-là parce que tu travailles aujourd'hui dans l'événementiel tu peux préciser quel type d'événementiel ?

  • Léa Nador

    Je travaille dans une agence qui est spécialisée dans les événements pour les maisons de luxe et de beauté Je veux juste revenir sur un truc parce qu'on a dit qu'on n'avait pas eu de mémoire à faire mais par contre on avait quand même un rendu contenu hum à faire, c'était plus pour nous. De toute façon, dans l'école, on n'était pas notés. On n'avait pas des vraies notes, des vraies moyennes. On était vraiment une école, pas comme les autres. La soirée Retour du Monde, c'était l'occasion de montrer toutes nos réalisations. C'était de la photo, de l'écriture, du son, du montage vidéo, principalement ça. Des mélanges de sons, images. En tout cas, on avait tous fait des réalisations différentes et personnelles et c'était l'occasion de les montrer, de les partager au plus grand nombre.

  • Antoine Besnier

    Et justement, toi Léa, quelle avait été ta contribution à cette soirée ? Moi,

  • Léa Nador

    j'étais quand même pas mal investie aussi dans l'organisation avec Matthieu, même si c'est quand même lui qui driveait principalement tout, parce que c'est plus son domaine que le mien. Moi, j'étais plus, disons, dans l'aspect créatif, dans l'imagination des salles, différentes ambiances, différentes salles. Je sais qu'on avait fait une salle un peu vieille école, qu'on avait installé des cartes du monde partout au sol. On avait trouvé des vieux bureaux, ce genre de choses. On avait fait une salle un peu auditorium avec des palettes où on avait fait vraiment une projection. projection sur le mur. On avait fait une salle un peu expérience. Je ne sais pas comment la décrire. Tu sais, la salle avec...

  • Matthieu Perrat

    La salle contemporaine.

  • Léa Nador

    Oui, avec le papier bulle, le néon. C'était un peu une salle photo où on pouvait faire un petit souvenir un peu sympa.

  • Matthieu Perrat

    C'était un espace d'expo qui nous avait inspiré qu'on avait visité à Montréal.

  • Léa Nador

    Oui, c'est ça, oui.

  • Matthieu Perrat

    La Never Apart. Exact. Et qui était notre inspiration qui nous avait marqué. Et du coup, on avait envie de cette salle un peu très art contemporain à vivre un peu, pas gratuitement, mais en tout cas...

  • Léa Nador

    spécifique j'avais complètement oublié mais il y avait aussi l'espace showroom parce qu'avec mon papa on avait créé toute une structure en bambou parce que tous les échafaudages dans les villes où on a visité surtout en Asie étaient faits en bambou et du coup on avait repris cette inspiration là et avec mon père on avait fait une structure en bambou où on avait accroché des vêtements qu'on avait ramenés du tour du monde on avait ramené un de mes fauteuils aussi tu pouvais t'installer lire des choses écrire il y avait aussi tout l'espace expo photo avec le buffet les tapis c'était vraiment une soirée incroyable c'était une sacrée soirée et moi je m'en souviens très bien parce que j'étais plutôt stressé lors de cette soirée

  • Antoine Besnier

    parce que Matthieu, tu m'as imposé une performance qui était un talk au format TEDx parce que tu avais travaillé justement pour cette organisation et j'avais loupé la moitié de mon discours mais apparemment ça ne s'était pas... Donc tant mieux. Du coup, j'avais raconté mon voyage... d'une autre manière, en prenant un angle très précis, en pensant à ma grand-mère qui est non-voyante depuis quelques années. Je vous propose Léa et Matthieu qu'on sorte de la zone de turbulence, on en est déjà un petit peu sortis depuis quelques minutes. Maintenant, quels sont vos projets ? Matthieu, tu l'as expliqué, toi tu travailles dans l'événementiel, Léa, toi tu as un projet à venir. Après qu'on soit rentré de ce tour du monde, on a fait cette soirée, tu es reparti voyager, ensuite tu as écrit un roman. Et maintenant, tu as ce nouveau projet sur lequel je vais certainement t'accompagner dans les mois à venir. De quoi s'agit-il,

  • Léa Nador

    dis-nous tout ? C'est vrai que j'ai fait pas mal de choses depuis que je suis sortie de l'école. Je n'ai jamais été vraiment dans une seule case. Et là, c'est dans une recherche de sens, en fait, dans mon travail et dans ma vie pro et perso. J'avais envie de concilier une de mes passions et un travail qui me tenait à cœur, qui est en fait tout simplement d'ouvrir une friperie inclusive à Besançon. Inclusive dans le sens où je veux pouvoir répondre au maximum d'attentes en termes de budget, en termes de style. en termes d'identité de genre. Je veux une sélection mixte, non genrée, une friperie assez moderne avec une vraie sélection. Et ça, c'est le projet, c'est d'ouvrir cette boutique d'ici quelques mois. Le plus tôt sera le mieux. Donc voilà, l'envie d'être à mon compte aussi et de travailler pour moi et pour un projet dans lequel je crois.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, il est désormais temps de conclure cet épisode de Turbulence. Merci Léa de nous avoir accueillis, Matthieu et moi, de retour à Besançon.

  • Léa Nador

    Toujours un plaisir.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir joué le jeu et d'avoir partagé vos anecdotes, votre expérience. Le mot de la fin, chacun, Léa ?

  • Léa Nador

    La conclusion de l'aventure 2089, de l'aventure Tour du Monde et de ma vie en général, c'est peu importe si les autres disent que ce n'est pas possible, tu le fais quand même.

  • Antoine Besnier

    Léa, j'en profite pour te poser la question, où est-ce qu'on peut te suivre ? Où est-ce qu'on peut suivre ce projet de friperie ?

  • Léa Nador

    Vous pouvez aller suivre sur Instagram, chaos.friperie, chaos comme chaotique.

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, le mot de la fin ? Suivez Léa. Suivez Léa et surtout,

  • Matthieu Perrat

    contribuez à la campagne. pour Kaofri Prix.

  • Antoine Besnier

    On a évidemment une petite pensée pour les huit autres personnes qui ont fait ce tour du monde avec nous et je vous laisse les citer. Alors,

  • Léa Nador

    il y avait Laurie, Charlotte,

  • Matthieu Perrat

    Jean-Claude, ah non.

  • Léa Nador

    Claire, Amandine, Chloé, Assaad, Christopher et Nathan.

  • Antoine Besnier

    Et il y a une autre personne, Matthieu.

  • Matthieu Perrat

    Et bien sûr, Hervé Pison, sans qui on ne serait pas partis en tour du monde.

  • Antoine Besnier

    Il ne l'a pas fait, mais c'est comme ci.

  • Matthieu Perrat

    C'est tout comme.

  • Léa Nador

    Ouais, il était avec nous.

  • Antoine Besnier

    Voilà. Merci à tous les deux. À très vite.

  • Léa Nador

    Merci Antoine. Ciao,

  • Antoine Besnier

    ciao. À toute. Bisous. Bisous.

  • Matthieu Perrat

    Allez, ciao Turbulence.

  • Léa Nador

    Ciao.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir écouté Turbulence. N'oubliez pas de vous abonner, de partager et de laisser un avis si vous avez apprécié l'épisode. Prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur maydaymayday.fr. C'était Turbulent. C'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:08

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    13:13

  • Zone de Turbulence n°2 : se retrouver seul avec son voyage

    22:44

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Description

Embarquez à la rencontre de Léa Nador & Matthieu Perrat. Ils comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensembles, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant : un tour du monde. Dans cet épisode nous allons parler d’une école qui a cassé les codes et qui a cassé l’école, et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d’études hors les murs et hors du commun. 


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Besnier

    Bienvenue dans Turbulence.

  • Léa Nador

    Ici,

  • Antoine Besnier

    nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et ensemble, nous allons décoller à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart moi-même accompagnés durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir les projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre d'invités pas comme les autres. Léa Nador et Matthieu Perrat, comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensemble, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant, un tour du monde. Dans cet épisode, nous allons parler d'une école qui a cassé les codes et qui a cassé l'école et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d'études hors les murs et hors du commun. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles. Vous écoutez Turbulence. Bonjour Léa.

  • Matthieu Perrat

    T'es obligé de faire ça.

  • Léa Nador

    Donc on se dit dit bonjour et tout, C'est pas naturel. Non mais ça c'est un truc de star. Les gens ils refont ça mille fois.

  • Antoine Besnier

    Bonjour Léa. Bonjour Antoine. Bonjour Matthieu. Bonjour Antoine. Bienvenue dans Turbulence. Ça doit vous faire bizarre d'être avec moi en train d'enregistrer cet épisode parce que vous écoutez, en tout cas j'espère, les épisodes.

  • Léa Nador

    Oui on a écouté Antoine.

  • Antoine Besnier

    C'est bien, lesquels ?

  • Léa Nador

    Le premier et le dernier pour ma part.

  • Antoine Besnier

    Et Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Moi les deux premiers.

  • Antoine Besnier

    Ça doit vous faire bizarre aussi de vous retrouver dans cette aventure, je vous ai embrigadé. Alors Léa, toi tu étais plutôt ravie, plutôt partante. Et Matthieu, un peu moins. Ça t'intimide comme exercice ?

  • Matthieu Perrat

    Non mais j'espère qu'on aura des choses intéressantes à dire.

  • Antoine Besnier

    D'accord.

  • Léa Nador

    Est-ce que notre mémoire ne va pas nous jouer des tours ? C'est la question.

  • Antoine Besnier

    On va recontextualiser. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre ce podcast ? Léa, toi qui es d'ici ?

  • Léa Nador

    Nous sommes à Besançon, dans un appartement qui se trouve juste en face de l'église de la Madeleine. Donc on a une vue imprenable sur l'église. On est dans mon salon, présentement.

  • Antoine Besnier

    Ok. Et Besançon, là où tout a commencé, qu'est-ce qui a commencé ici, Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Pour moi, de manière très perso, c'est mes premières années d'études supérieures. Et ensuite, l'école 2089 qui nous a réunis.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Donc 2089, qui est une école plutôt... plutôt hybride à Besançon, là où on ne l'attendait pas. Parce que l'idée, c'était de ne pas se trouver dans le nombril de la France, pour ne pas dire Paris.

  • Léa Nador

    Trouver qu'il y avait des super choses aussi en région.

  • Antoine Besnier

    Donc une école de communication digitale disruptive. Une école là où on apprenait en faisant, en s'amusant, et en cassant les codes et en cassant les cols. Si je vous dis la colloque du mal, qu'est-ce que c'est que le mal ?

  • Léa Nador

    Le mal, c'est nous. Donc Antoine, Léa, Matthieu, ça fait mal en prenant nos initiales. Plutôt Matthieu, Antoine, Léa. C'est le seul mot qui ressort de nos trois premières lettres, en fait,

  • Antoine Besnier

    de prénom. Donc, on a été colocataires durant un peu plus d'une bonne année. Très bonne année, d'ailleurs. C'était vraiment chouette. Et justement, si je vous ai invité dans Turbulence aujourd'hui, c'est parce que vous faites partie de mes amis les plus proches et qu'on a passé de très bons moments et qu'on a plein, plein, plein de belles choses en commun. Et c'est toujours un plaisir. de se retrouver.

  • Léa Nador

    Je crois que c'est quand même rare d'avoir des amis avec qui on a fait autant de choses hyper différentes. Comme ça, que ce soit à l'école, dans les voyages, vivre ensemble. On a vécu des trucs hyper forts.

  • Antoine Besnier

    Des trucs qui nous lient à vie en fait. Et puis d'ailleurs, on n'était pas que trois, on était onze. Et si j'avais onze micros, on aurait eu onze personnes, mais ce n'était pas le cas et je n'ai pas le budget. Ça aurait été difficilement gérable, il faut dire. Si je vous dis qu'on a fait ce qu'aucune école n'avait jamais fait, qu'est-ce que vous me répondez ?

  • Léa Nador

    Que c'est toujours vrai.

  • Matthieu Perrat

    Et que c'est vraiment la promesse de l'école à la base. Et je crois qu'on l'a tenu jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Et qu'est-ce qu'aucune école n'avait jamais fait, Alain ?

  • Léa Nador

    Un tour du monde. Un vrai tour du monde. On appelait ça le tour du monde du digital, mais ce n'était pas hyper précis parce que les gens pensaient qu'on allait juste faire des visios avec des gens dans le monde. Mais non, on a voyagé autour du monde. On a déterrement fait le tour de la planète. en 2018. C'était notre projet de fin d'études en Master 2. Mais au-delà de ça, il y avait quand même aussi toute la promesse des deux autres années auparavant où on a fait un tour de France, un tour d'Europe pour après lancer un tour du monde. Et ça, à moins que je sois mal renseignée, je crois que personne d'autre ne l'a fait que nous.

  • Matthieu Perrat

    Et puis c'était partir en tour du monde juste. pas simplement pour le voyage, c'était rencontrer aussi les acteurs de la communication, du digital des médias, de l'événementiel, à travers le monde à travers les différentes méthodes de travail les différentes cultures,

  • Léa Nador

    et c'est ça qui était hyper intéressant et pas juste du voyage pour voyager même si on a kiffé et qu'on a fait un peu les touristes et qu'on a fait voir ce qui se passe parce que ça aurait été hyper triste d'aller dans des villes pareilles et de ne pas faire les choses qu'il faut voir il fallait en profiter il

  • Matthieu Perrat

    faisait partie du truc Un truc qu'on a rajouté, ça faisait partie du truc de prendre du plaisir à découvrir aussi.

  • Léa Nador

    Pour appréhender une culture, un pays, il faut vivre l'expérience jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Comment est-ce que vous décririez ce voyage hors du commun ? C'est quoi les souvenirs les plus marquants pour vous ?

  • Léa Nador

    Il y en a des deux. Le plus fou, le premier souvenir qui me vient, c'est toujours le même. C'est parce que notre première destination, c'était l'Inde, c'était Mumbai. Et que le choc des cultures entre Besançon et Mumbai, c'est littéralement un autre monde. Et je me souviens qu'on arrivait, il était 3h du matin. On arrive à l'aéroport et quand on est sorti de l'aéroport, on a pris une... vague de chaleur et d'humidité où on n'arrivait pas à respirer correctement. On s'est dit mais on ne va pas pouvoir rester ici dix jours, c'est impossible. Il n'y a pas assez d'air pour tout le monde. Il y avait beaucoup, beaucoup de gens d'ailleurs à l'entrée de cet aéroport et vraiment la sensation de se prendre le ciel sur la tête.

  • Matthieu Perrat

    Cette chaleur hyper intense. C'était fou. Etouffante.

  • Léa Nador

    Mais pour le contexte, on était en juin et c'était plus ou moins la période de la mousson.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Matthieu Perrat

    touristes normalement qui vont en Inde à cette époque-là donc on était un peu les seuls occidentaux à cette période-là je pense on a pas passé beaucoup non et puis on n'a pas voyagé dans les conditions classiques non plus on était quand même logé dans des logements qui servaient aux travailleurs indiens je crois ce n'est pas un hôtel c'est un confort c'était pas un voyage de luxe ni même dans une auberge de jeunesse on était dans un lieu hyper typique authentique scientifique

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, un souvenir ?

  • Matthieu Perrat

    Moi c'est un peu au global, c'est de me dire quand tu vois ce qu'on a fait à 11, où on a tout organisé, on a tout réussi à financer via différents moyens. Et c'est plus le truc un peu fou qu'on a fait ensemble à 11, avec des personnalités toutes très très différentes.

  • Léa Nador

    Oh oui !

  • Matthieu Perrat

    Des expériences chacun très différentes. Et du coup, il y a ce truc de finalité qui me vient tout de suite.

  • Antoine Besnier

    On va peut-être faire un récap des destinations, dites-moi.

  • Matthieu Perrat

    6 destinations, donc Mumbai, Hong Kong, Tokyo, San Francisco, Montréal et Dakar.

  • Antoine Besnier

    Et laquelle vous avez... plus marquée, dans laquelle retourneriez-vous ?

  • Léa Nador

    Hong Kong. C'est la ville que j'attendais le moins parce que Hong Kong, ça ne m'inspirait pas grand-chose, tout à fait honnête. À part que c'était vaguement la Chine. Et en plus, pas vraiment. Ça ne me disait pas grand-chose et je n'avais aucune attente, en fait. Je pense que c'est pour tout ça. Et j'ai adoré cette ville. L'énergie qu'il y a, les gens, les paysages qui sont complètement différents partout. Tu peux aller te baigner à cinq minutes de la métropole qui est immense. Et Hong Kong, moi, j'ai sûr kiffé, mais parce que je ne l'attendais pas.

  • Matthieu Perrat

    Oui, je suis d'accord. Et moi, pourtant, j'avais de la famille qui habite... Il était 10 ans à Hong Kong et du coup, j'en entendais parler, mais le ressenti était le même. Il n'y avait pas vraiment d'attente sur cette ville-là. Bon, après, moi, j'ai quand même un truc sur l'Inde où je me dis que vraiment l'Inde, c'est ce qui m'a le plus marqué.

  • Antoine Besnier

    Ah oui, c'est ça.

  • Matthieu Perrat

    Et où j'aurais envie de retourner, pas m'installer, mais de retourner voir. Mais oui, Hong Kong, c'était vraiment une destination folle aussi, inattendue.

  • Antoine Besnier

    Et qu'est-ce qui t'a marqué en Inde ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    c'est le contraste entre la population, entre le niveau de vie, l'architecture. Tout, en fait, était contrastant, choquant, déstabilisant. Et heureusement qu'on l'a vécu d'un point de vue vraiment, on va dire, pas cher. Parce que du coup, j'imagine que quand tu es dans des hôtels un peu plus touristiques, tu ne vois pas la même chose, tu ne sens pas la même chose. Et là, vraiment, les premiers jours, je me rappelle quand tu arrives sur la plage, qui est une plage de déchets, les enfants, les chiens sont dans les déchets. Tu l'as vu à la télé, mais quand tu es dans la plage...

  • Léa Nador

    Et ça ne sentait pas la mer. C'est ça qui nous avait choqués. C'est qu'il n'y avait pas du tout l'air marin qu'on a l'habitude de...

  • Matthieu Perrat

    D'avoir sur nos...

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que cette plage, elle nous a tous marqués, de toute façon,

  • Antoine Besnier

    je pense. Une plage sur laquelle on ne voit même plus le sable, effectivement, ça ne peut que... Les chiens errants.

  • Matthieu Perrat

    Les chiens errants, les enfants qui jouent vraiment dans le sable et avec les déchets, en fait.

  • Antoine Besnier

    Puis c'est un des pays où on a le plus d'anecdotes. Moi, je me souviens, on était à côté d'une mosquée qui m'était un peu éloignée de vous. J'ai été pris par quelqu'un qui souhaitait faire un selfie. Et en fait, je me suis fait embrigader parce qu'ensuite, j'ai fait un selfie avec toute la famille. Et ensuite, il y a vraiment eu un... Un rassemblement qui s'est créé autour de moi et vous, vous êtes arrivés.

  • Léa Nador

    Je l'ai vécu exactement la même chose.

  • Antoine Besnier

    En fait, on était souvent le premier blanc qu'ils voyaient. Ils nous remerciaient d'être venus de loin. Ils voulaient faire un selfie. Et vous, vous êtes arrivés. Ils ont vu qu'il y avait une femme blanche et en plus rousse. On a été envahis.

  • Léa Nador

    J'ai eu presque peur pendant un moment parce que vraiment, j'étais encerclée d'hommes. Principalement, en plus à ce moment-là, c'était que des hommes et ils me touchaient. Et même s'il n'y a pas eu de problème d'ordre. Mais ils me serraient dans leurs bras, ils me touchaient les bras, le dos. Ça prenait des photos, ils étaient quatre autour de moi, ils touchaient mes cheveux. C'est un moment que je ne pourrais jamais oublier parce que c'était, je ne dirais pas flatteur non plus, mais il y a un truc dont on ne s'y attendait pas. Personne ne s'attendait à ce qu'on se fasse autant prendre en photo. Mais pendant tout le séjour, particulièrement à cet endroit-là. Mais un peu effrayant parce qu'à un moment, je me suis vraiment retrouvée seule et j'étais entourée de personnes que je ne connaissais pas.

  • Matthieu Perrat

    En plus, de mémoire, c'était un gros trottoir, mais en plus, tu avais des barrières de chaque côté. On était un peu coincés dans une zone.

  • Léa Nador

    t'es coincé.

  • Matthieu Perrat

    Et t'avais en même temps le service de police qui était là avec, je me rappelle, des bambous pour rassembler les gens et il y avait ce truc en plus d'oppression.

  • Antoine Besnier

    C'était leur matraque ?

  • Matthieu Perrat

    Oui,c'était ça.

  • Léa Nador

    Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.

  • Matthieu Perrat

    Il y avait beaucoup de monde.

  • Antoine Besnier

    Ce tour du monde, c'est un gros projet. Est-ce que ça vous semblait être un projet utopiste, un projet perché, déconnant ?

  • Léa Nador

    Combien de gens nous ont dit qu'on n'arriverait pas à le faire ? Il y a tellement de gens qui n'ont pas cru en nous. Il y a plein de gens qui ont douté du projet. On nous l'a fait ressentir, on nous l'a dit très clairement qu'on n'y arriverait pas, que c'est pas un truc. qu'une école est censée faire. Nous, de notre petit statut d'étudiants en com, on n'avait aucune expérience là-dedans. On n'arriverait pas à trouver le budget aussi pour le faire.

  • Matthieu Perrat

    Oui, déjà.

  • Léa Nador

    Ça, c'est l'avis extérieur de beaucoup de gens. A contrario, il y a plein de gens qui nous ont aussi dit que c'était super et qui nous encourageaient à fond et qui ont été des vrais soutiens. Mais entre nous, nous, on n'a jamais douté.

  • Matthieu Perrat

    Et même si le projet de base, en tout cas, qu'on a idéalisé au début avec 10 destinations, ce n'est pas celui-là qu'on fait au final. Mais quoi qu'il arrive, on est allé sur tous les continents comme on le voulait. On a réussi à faire en tout cas. En tout cas, la base du projet qui était un tour du monde, aller à la rencontre, vivre des expériences inédites, ça on l'a fait. Et après, on a eu conscience en le faisant que c'était énorme. complexe à faire. Je pense que si on l'avait su, peut-être qu'on l'aurait pas appréhendé de la même manière. Et heureusement qu'on était un peu inconscient parce qu'on travaillait, on cherchait des solutions viables, on n'était pas complètement à l'ouest. Mais notre énergie nous a sans doute aidé à sortir ce tour du monde.

  • Léa Nador

    De toute façon, sans nous, il n'y aurait pas eu de projet. Non mais soyons clairs, le projet il est venu de nous onze et de Hervé Pison que je salue et big up à Hervé parce que sans Hervé, il n'aurait pas été possible non plus. C'est clair,

  • Matthieu Perrat

    c'est clair.

  • Antoine Besnier

    Combien ça coûte de faire un tour du monde ? Parce que c'est quand même un... un projet d'envergure. Je crois qu'en plus, vous étiez les deux personnes collées sur les chiffres. Léa, sort son Mac.

  • Léa Nador

    Mais non, mais je suis sûre que j'ai encore mes tableaux de trésorerie et tout. Mais en plus, je suis nulle en maths. Alors, je ne sais pas pourquoi c'est moi qui devais gérer cette affaire-là.

  • Matthieu Perrat

    Alors, dans la première idée qu'on avait avec... Avec 10 destinations, on avait estimé environ 80 000 euros le projet. Et dans la version finale, on est autour des 55 000 parce qu'on a finalement eu seulement 6 destinations sur 2 mois. Ce qui prenait en charge les avions, les hébergements, les transports entre aéroports et de l'école jusqu'à l'aéroport. Et après, on avait des choses qui étaient à notre charge forcément. Tout ce qui était nourriture, tout ce qui était vaccins, visas et l'assurance. On avait réussi à avoir un deal.

  • Antoine Besnier

    Avec un partenaire, Chapka Assurance. Et puis, on a dû tailler dans ce budget par manque de partenaires, parfois par manque de choses. Et d'ailleurs, il y a des situations un peu rocambolesques. Je pense au fait qu'on ait fait San Francisco jusqu'à Montréal en bus par manque de moyens. Et combien de temps ça a duré ce trajet-là ?

  • Léa Nador

    On est pas tous d'accord dans nos souvenirs. Pour moi, c'était entre 5 et 6 jours.

  • Matthieu Perrat

    Oui, moi je crois que c'était 5 jours, un truc comme ça.

  • Antoine Besnier

    Pour moi, c'est 3-4 jours. Tu m'en avais dit beaucoup plus.

  • Léa Nador

    Parce qu'il faut se souvenir qu'on a fait San Francisco-Montréal en bus, mais pas dans un seul bus. C'est qu'on a fait des escales. toutes les 6 heures, toutes les 8 heures, toutes les 10 heures dans des villes. On s'arrêtait, on changeait de bus, donc on changeait de passagers, on changeait de chauffeurs, on changeait de tout. On s'arrêtait dans plein plein de villes, dont Las Vegas, Los Angeles.

  • Matthieu Perrat

    On a traversé les Etats-Unis et pour le coup, alors en termes de paysages, on a vu énormément de choses varier et on a vu aussi toute l'Amérique avec la population différente à chaque étape et ça, c'était hyper intéressant. Même si le voyage en lui-même, c'est une expérience qu'on a fait une fois dans notre vie, mais c'était hyper intéressant après coup de se dire qu'on a fait ça.

  • Antoine Besnier

    Je vous posais la question, combien ça coûte le financement d'un tour du monde ? Comment est-ce qu'on le finance, du coup ?

  • Matthieu Perrat

    Évidemment, on a essayé par tous les moyens de mettre nos compétences à profit pour gagner de l'argent, pour financer ce projet. À l'époque, le live tweet était un élément qu'on maîtrisait, qu'on aimait faire et qu'on a proposé à différentes associations, différentes institutions. Donc, sur des événements, on intervenait et on proposait une prestation de live tweet en direct. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on a vendues. On a fait des ventes. de saucisses, de charcuterie régional. On a fait d'autres prestations social media aussi, puisqu'on essayait de mettre à profit aussi ce qu'on avait un peu appris à l'école.

  • Léa Nador

    Mais notre plus gros poste de financement, c'est une banque qui nous avait financé à 10 000 euros. En contrepartie, on devait faire du contenu sur le tour du monde pour cibler technologie et avancer technologique dans différents pays.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, je vous propose qu'on entre dans une zone de turbulence. Nous allons parler de la campagne de financement participatif, qui est une énième source de financement de ce projet de tour du monde. On va parler aussi de toutes les zones de turbulence que vous voudrez bien nous confier. Généralement, je pose cette question à mes invités dans les épisodes de turbulence. Comment est-ce que vous avez entendu parler de ce mode de financement ? Comment alors ?

  • Matthieu Perrat

    Par toi, évidemment.

  • Léa Nador

    Je pense qu'on n'a pas eu le choix. Je pense qu'il nous l'a imposé.

  • Matthieu Perrat

    Antoine Besnier.

  • Léa Nador

    C'était toi, c'était ton idée, mais est-ce que tu ne travaillais pas déjà avec KissKissBankBank à l'époque ?

  • Antoine Besnier

    Exactement, j'ai fait un stage, je suis sorti d'un stage chez KissKissBankBank et j'avais à cœur de vous partager mes compétences en financement participatif et aussi de mettre de l'autre côté des porteurs de projet que j'avais accompagnés et de moi-même faire l'exercice et du coup je vous ai lancé là-dessus et puis c'était plutôt pertinent parce qu'il nous fallait de l'argent, donc c'était une source de financement intéressante. L'objectif de cette campagne était de la créer de la... conversation, mais également, évidemment, de diversifier nos modes de financement. On avait mis comme objectif 8 000 euros, on a atteint 11 060 euros, soit 138% de l'objectif, avec 171 contributions. Du coup, cette campagne, d'accord, je vous en ai là-dedans, mais pour financer quoi, concrètement, de ce tour du monde ?

  • Léa Nador

    Je pense que la campagne, elle était faite... déjà donner un élan au projet pour qu'on ait je sais pas qu'on se sente un peu rassuré sur le fait que les gens y croient en nous je pense qu'il y avait déjà cet objectif là diffuser le projet faire de la com dessus parce que c'est un bon moyen de faire parler de nous et c'était aussi pour boucler le projet pour en fait avoir le plus d'hébergement possible en fait c'était surtout pour enlever des choses à nos frais à nous le projet on l'aurait fait je pense dans tous les cas sauf qu'en fait ça n'aurait pu nous coûter personnellement beaucoup plus cher et le problème c'est qu'en fait on n'a pas tous les mêmes budgets on n'avait peut-être pas tous le budget en fait pour assumer ça oui

  • Matthieu Perrat

    Tout à l'école était un exercice en fait. Tout ce qu'on pouvait faire de réel, là, faire une campagne de crowdfunding, du coup communiquer dessus, créer les contreparties, créer l'identité de la page, les vidéos aussi qu'on a produites.

  • Léa Nador

    Ce qui était fort en vrai dans l'exercice, c'est qu'on a mis à profit toutes les connaissances et tout ce qu'on avait vu théoriquement. Et dans les exercices, dans les challenges, on les a mis en pratique pour quelque chose de réel. Et on a fait quelque chose de très sérieux et de très professionnel alors qu'on était encore à l'école quoi.

  • Antoine Besnier

    C'était l'exercice final et puis... Toi, Léa, tu as créé la page. Je me souviens qu'on peut toujours consulter et on a créé aussi les contreparties ensemble. Mais surtout, on a mené cette campagne ensemble parce qu'il fallait chacun communiquer, chacun mobiliser son cercle proche. Et chacun avait un cercle proche plus ou moins garni. Moi, je sais que j'ai une petite famille, donc évidemment, moins de potentiel dans mon cercle proche. Il y avait d'autres personnes qui avaient des plus grandes familles.

  • Léa Nador

    À la force d'être à 11, quoi. C'est 11 cercles proches, donc forcément, ça va plus vite.

  • Antoine Besnier

    Comment vous l'avez vécu cette campagne ? Alors, je vous ai posé la question, est-ce que c'était un exercice turbulent ? Léa, tu m'as répondu à 5 sur 10 et Matthieu à 7 sur 10, donc un peu plus turbulent pour toi. Matthieu, pourquoi ?

  • Matthieu Perrat

    En fait, je n'ai pas de souvenir précis de pourquoi c'était turbulent, mais j'ai en tête que c'était une campagne et que jusqu'au bout, on s'est dit qu'il faut absolument qu'on arrive à avoir un maximum d'argent, comme tu le disais tout à l'heure, pour réduire nos frais individuels.

  • Antoine Besnier

    Et c'est éreintant comme exercice.

  • Matthieu Perrat

    Oui, c'est une mécanique où en plus, tu as ce côté-là où au début, tu dois faire abstraction du fait que non, tu n'es pas en train de faire la manche et de demander à ta famille de te donner encore de l'argent et de redemander. N'oubliez pas, ma campagne, c'est jusqu'à... à telle date, blablabla. Tu l'avais dit dès le début, et je pense que tu le disais régulièrement pendant Chez KissKiss, c'est qu'il y avait ce sentiment-là, il fallait passer outre ce sentiment pour que la campagne se passe bien.

  • Léa Nador

    Et toi Antoine, tu l'as vécu comment ? C'est la seule campagne que tu as menée personnellement,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement, comment je l'ai vécu ? Déjà, j'étais super heureux de vous emmener dans cette aventure et de vous partager mes compétences. Après, moi j'étais plutôt serein parce que sorti justement de ce stage Chez KissKissBanBank, j'avais vraiment toutes les clés pour qu'on... puisse ne pas se crasher durant cette campagne et pouvoir calibrer justement l'objectif, avoir les meilleures idées de contrepartie et vraiment de vous filer aussi un tas de compétences parce que l'essence même de cette école, c'était de partager ses compétences en ayant chacun des profils très différents. Moi, j'avais l'imputation du commercial. En tout cas, c'était vraiment un exercice dont j'étais fier. Tout le monde avait l'air content de s'y impliquer.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'on s'est tous bien impliqués aussi. C'est pour ça que ça a bien fonctionné. J'ai pas l'impression qu'on ait plus galéré que ça.

  • Antoine Besnier

    Léa, tu as décrit cet exercice qu'est la campagne de crowdfunding en trois mots. Tu m'as dit réussite, coup de poker, activation. Est-ce que tu veux développer un petit peu ?

  • Léa Nador

    Réussite parce qu'elle est réussie, plus que réussie.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Léa Nador

    Et ça c'est super parce que ça nous a permis de récolter plus de fonds que ce qu'on avait prévu. Coup de poker parce que je pense qu'à l'époque, en nous on n'était pas encore très alerte sur le sujet et je ne suis pas sûre qu'on avait vu beaucoup de campagnes passer dans nos cercles proches ou pas proches d'ailleurs ou alors 2-3 histoires comme ça lointaines donc ce n'est pas un monde qui nous était familier si tu n'avais pas été là je ne suis pas sûre qu'on aurait eu l'idée avant que je fasse ce stage vous n'aviez peut-être pas connaissance de ce mode de financement en fait je pense que si mais en fait il y avait ce truc qui restait un peu lointain et on ne se disait pas tiens pour notre tour du monde des gens vont le projet est adapté ouais je pense qu'on n'y aurait pas tous cru et on ne serait pas lancé dedans si en effet tu n'avais pas eu cette expérience là Parce que quand tu vois le projet de loin, tu te dis peut-être, c'est juste des jeunes qui veulent aller faire un voyage. Oui, on part en vacances, on finance un voyage. Est-ce que les gens vont vraiment nous suivre et nous financer pour un projet pareil ?

  • Matthieu Perrat

    Et c'était le sujet de la com'justement autour de ça, c'était de ne pas donner cette illusion-là qu'en fait, on finançait le voyage de 11 personnes qui étaient dans une école particulière.

  • Antoine Besnier

    Ton dernier mot, Léa, c'est activation.

  • Léa Nador

    Activation parce que je sais qu'on a fait beaucoup de contenu pour parler de ta campagne. Je pense aux vidéos, je pense à tout ce qu'on a fait sur les réseaux, Facebook, Insta, Snapchat. à l'époque.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, tes trois mots, c'est première, intense et victorieuse.

  • Léa Nador

    Victorieuse,

  • Matthieu Perrat

    qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, j'ai mis victorieuse au lieu de réussite. L'idée, c'est qu'évidemment, ce qu'on retient, c'est qu'on a réussi et on a été au-delà de notre objectif. Après, sur le côté première, c'était l'exercice inédit. Encore une fois, ce qu'on aurait fait sans toi, pas sûr. Et intense, parce que même si on a tendance à vite oublier, je... Je pense que c'était des moments où il fallait créer des vidéos, il fallait créer du contenu, il fallait faire beaucoup de choses. Même après, il y avait des contreparties à gérer. Ça, j'avoue que c'est plus toi, Antoine, de mémoire, qui a géré beaucoup de contreparties. Mais c'était un travail entre les cartes postales, toutes les contreparties différentes. Ça demandait beaucoup de travail.

  • Antoine Besnier

    Tu me tends la perche, c'est super. Les contreparties, donc les leviers de contribution d'une campagne. Rappelez de ce qu'on a proposé. On s'était un petit peu creusé la tête quand même.

  • Léa Nador

    On avait fait plein de choses en vrai différentes. Il y avait des packs photos, déjà parce que ça semblait une évidence qu'on partage le voyage de façon un peu, entre guillemets, à l'ancienne. On envoie des cartes postales à tous les gens qui nous ont soutenus.

  • Antoine Besnier

    Donc des packs photos Polaroid, ensuite des cartes postales.

  • Léa Nador

    Des cartes postales, des packs photos. Il y avait des stickers, des choses assez basiques.

  • Antoine Besnier

    Des boarding pass.

  • Léa Nador

    Les boarding pass, c'était la petite idée un peu sympa, qui ne coûtait pas cher, mais qui créait un sentiment d'appartenance pour tous les gens qui ont participé à la campagne.

  • Antoine Besnier

    Puis c'était du fait maison. Laurie, c'était... vraiment appliquées sur ces bornes. Une passe, c'était vraiment l'effet d'un vrai billet d'avion, d'une vraie carte d'embarquement. Il y avait des boxes. Il était personnalisé. Il y a les boxes.

  • Matthieu Perrat

    Oui, il y avait les boxes. C'était une box par pays ou par destination.

  • Léa Nador

    Ou par thème. C'était au choix de la personne qui...

  • Matthieu Perrat

    Ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    En fait, il y avait...

  • Léa Nador

    C'est ce que tu voulais. C'est ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    Alors, en fait, effectivement, il y avait... 11 boxes de disponibles. C'était l'une des contreparties les plus onéreuses de la campagne. 11 boxes parce qu'il y avait 11 étudiants. Et l'idée, c'était que la personne puisse choisir une destination et imposer un thème. Et je me souviens d'une personne qui avait demandé une box à Tokyo, donc au Japon. Une box papeterie. Et vous deux, en plus, qui vous étiez appliqués.

  • Léa Nador

    J'ai adoré faire cette box. Moi, je l'ai faite. J'avais l'impression de la faire pour moi. Parce que j'adore. Et au Japon, ils sont des tarés de la papeterie. Ils ont des trucs, mais c'est fou. Ils ont plein, plein de choses. Et je me souviens qu'on avait trouvé un petit magasin où ça ne coûtait pas très cher, mais on avait rempli la box, mais de plein de petites choses. Des gommes en forme de côtelettes d'agneau. Enfin, je me souviens de ça, ça m'avait trop marqué. C'était des trucs complètement what the fuck. On avait rempli la box de... plein de choses. C'était vraiment hyper mignon. Et c'était pour notre ancienne prof à l'IUT. Et elle avait adoré ce cadeau. Elle m'en a reparlé il n'y a pas si longtemps.

  • Antoine Besnier

    C'est une contrepartie qui est vraiment pleine d'attention. On fait une box avec un thème dans un pays. Et ensuite, c'est vraiment à vous d'essayer de dégoter des choses originales, cohérentes avec la demande. Dans la box,

  • Léa Nador

    je ne me souviens pas, il y avait des carnets, il y avait des stylos, il y avait des gommes, il y avait tous les accessoires de papeterie traditionnelle ou hyper modernes, hyper kawaii. Du Japon, il y avait tout, quoi. J'avais été blindée, cette personne.

  • Antoine Besnier

    C'était aussi une véritable aventure. Je me souviens, moi, je n'avais pas créé les box. En revanche, j'étais chargé de devoir les envoyer. Et là, c'était une autre affaire. Parce que, notamment en Japon, j'ai un très mauvais anglais, mais ils ne parlaient pas non plus anglais. Donc là, on avait vraiment parlé avec les mains.

  • Matthieu Perrat

    L'envoi des box, c'était toujours un sujet.

  • Léa Nador

    Oui, mais en tout cas, toutes les box sont arrivées à Destinaspi.

  • Antoine Besnier

    Exactement. D'autres contreparties qui avaient retenu votre attention ou vous savez que ça a fait plaisir. Il y avait une petite particularité sur les contreparties, c'est qu'en fait, on ne les a pas payées. Pour la plupart, on avait fait des partenariats de contreparties. Avec un partenaire, on avait dealé un nombre de cartes postales. Et ces cartes postales...

  • Léa Nador

    C'était avec PhotoWeb,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement. En fait, on envoyait vraiment nos propres photos et les gens recevaient leurs cartes postales très rapidement.

  • Léa Nador

    C'est des contreparties qui ne nous ont rien coûté à part un peu de temps. Et puis c'est les contreparties dont on se souvient le plus. J'ai un de mes amis, les cartes postales, elles sont affichées chez lui, toujours six ans après.

  • Antoine Besnier

    Quel conseil vous donneriez à des gens qui envisagent de lancer une campagne ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    j'ai répondu dans un questionnaire quelque chose pour la blague, et qui est très vrai, c'est de te contacter toi. Puisque en vrai, premier degré, sans toi, on le disait, on l'aurait sans doute pas fait. C'est sûr. T'as l'expérience, t'as les conseils qu'il faut. Moi, j'ai pas un conseil particulier, à part si vous... vous pouvez en parler à des gens qui l'ont déjà fait et qui ont déjà fait des erreurs ou qui ont déjà une vraie connaissance là-dedans. Vous irez beaucoup plus vite.

  • Léa Nador

    C'est vrai. De toute façon, peu importe le projet que tu lances, le fait d'être bien entouré, c'est ce qui compte le plus. Une campagne de crowdfunding comme n'importe quel autre projet, si tu es bien accompagné, c'est beaucoup plus facile. Donc oui, c'est un bon conseil. Appelez Antoine Bessnier. Le métier que tu as choisi te va hyper bien, surtout parce que tu es quelqu'un de passionné et que tu aimes aller à l'encontre des gens et tu aimes les aider. Et je pense que c'est foncièrement dans ta personnalité de faire ça. Et du coup, je pense que tu es la personne la plus à même d'accompagner des gens dans cette aventure-là.

  • Antoine Besnier

    Merci beaucoup. Je crois savoir que tu vas bientôt solliciter mes services pour un de tes projets. On va en parler après. En attendant, je vous... propose qu'on entre dans la seconde zone de Turbulence, et celle que j'ai choisie pour cet épisode de Turbulence, c'est se retrouver seul avec son voyage. Il faut dire que quand on revient d'un voyage comme celui-ci et qu'on retombe dans sa petite vie et puis Besançon, c'était fini, on s'est tous redispatchés là d'où on venait et on s'est tous mis à rechercher un travail. On se retrouve du coup seul avec son voyage. Comment est-ce que vous l'avez vécu ?

  • Léa Nador

    Alors, il y a la fin du voyage, mais il y a encore plus la fin de l'école parce que le voyage, c'était vraiment le point d'orgue, le point final de l'aventure qui a duré 3 ans et pendant 3 ans, on a été... vraiment H24 ensemble. On a tout fait ensemble. Nous trois, en plus, on a habité ensemble vraiment sur la dernière année. Donc vraiment, on ne pouvait pas être plus ensemble que ça. Et aussi parce qu'on s'est tellement investi dans toute l'aventure 2089 et encore plus dans le tour du monde parce que c'était vraiment, on voulait faire quelque chose de vraiment chouette. Que la fin du voyage, c'est aussi la fin d'une vraie aventure. Et moi, ça a été... hyper difficile à gérer. Je suis quelqu'un qui voyage beaucoup, j'ai toujours eu beaucoup de chance pour ça. Donc je suis habituée au retour de voyage, mais là, ça n'a rien à voir. Parce qu'on voit des choses qu'on n'a jamais vues et on partage des choses qu'on ne peut pas partager autrement qu'avec un groupe de 11 personnes. Parce qu'on est 11 à partir, on n'est pas 2, 3, on n'est pas en famille. On est une bande d'amis, mais avant d'être des amis, on est surtout des élèves qui sont dans le même projet. On ne se choisit pas. C'est une aventure collective et quand elle prend fin, moi je suis rentrée chez mon père, toute seule, dans ma campagne, après avoir vécu des moments hyper intenses émotionnellement pendant 2 mois, plus 3. Trois ans avant ça, j'ai mis quelques mois à m'en remettre.

  • Antoine Besnier

    T'es repartie du coup ?

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que l'envie de repartir, elle est arrivée très très rapidement. Je pense qu'on avait remis un pied en France. J'étais en mode, je fais repartir.

  • Antoine Besnier

    Où est-ce que t'es repartie ? Combien de temps ?

  • Léa Nador

    Pour repartir, j'ai travaillé pendant neuf mois. Parce que du coup...

  • Antoine Besnier

    T'étais à sec ?

  • Léa Nador

    J'étais assez clairement après le tour du monde parce qu'on l'a financé avec pas mal de partenaires, tout ça. Mais on a quand même mis, je pense, entre 1000 et 2000 euros. Et on était étudiants, donc c'est un budget. Donc j'ai travaillé, j'ai été serveuse pendant neuf mois. Et je suis partie avec mon sac à dos en solitaire cette fois, parce que j'avais envie de vivre cette aventure-là solo pour changer. Et je suis partie en Asie du Sud-Est. Et alors j'ai fait la Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Et malheureusement, le Covid m'a stoppée en mars 2020. Mais j'ai fait un peu moins de six mois de voyage solitaire.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, toi ?

  • Matthieu Perrat

    Bah moi, évidemment, cette sensation où tu rentres et que t'as vécu quelque chose de tellement intense t'as à la fois envie de le partager et à la fois tu peux pas tout partager parce qu'il faudrait des heures et puis même le ressenti, t'arrives pas forcément à l'exprimer et au bout d'un moment, même, t'es dans un mode où... C'est pas que t'as plus envie, mais c'est que tu restes en surface et dans tous les cas, en face...

  • Léa Nador

    C'est toujours les mêmes questions.

  • Matthieu Perrat

    Voilà, c'est toujours les mêmes questions. C'est quoi que t'as préféré ? C'est quoi la destination ? C'est quoi qui t'a le plus marqué ? Et en fait, toi, t'as tellement d'autres choses à raconter, mais qui sont des fois pas perceptibles quand t'as pas vécu le voyage, qu'il y a ce sentiment un peu étrange de fin. Et évidemment, d'avoir cet esprit de... On est onze ensemble à vivre 24h sur 24. Plus les mois qui avaient précédé en préparation, qui étaient très intenses et on s'était pas lâchés. Et là, en fait, un peu tout s'arrête. Chacun rentre chez ses parents. et donc qu'est-ce que tu fais de ta vie après.

  • Antoine Besnier

    Donc une nouvelle page à écrire.

  • Matthieu Perrat

    Une nouvelle page à écrire avec ce que tu viens de vivre qui était hyper intense. Et puis, ce qui est assez fou, c'est que même aujourd'hui et très récemment, je leur parlais avec des personnes que je rencontrais et à chaque fois que tu en reparles, il y a le côté Oh, waouh, c'est génial ! Et en fait, ça te remet à chaque fois dans un mood Oui, c'est vrai qu'on a vécu un truc de ouf.

  • Antoine Besnier

    On nous le rappelle généralement.

  • Matthieu Perrat

    Et ça, du coup, tu ne l'oublies pas, mais on oublie aussi rapidement tout ce qui n'a pas été. Tu as des problèmes, ton cerveau ouvre très vite. Et du coup, maintenant, tu as ce truc six ans après. De garder que le positif et d'avoir ce truc. On a fait un truc fou et ce qu'aucune école n'a jamais fait.

  • Léa Nador

    Et toi, tu l'as vécu comment de retour ?

  • Antoine Besnier

    C'était dur après. En fait, j'avais déjà passé des entretiens quand j'étais à Montréal.

  • Léa Nador

    T'avais trop d'avance.

  • Antoine Besnier

    En fait, je voulais revenir chez KissKissBankBank et on m'a dit on va créer le poste. En revanche, j'ai quand même eu un délai où je devais attendre, je crois, six mois avant de pouvoir revenir. Donc j'ai quand même passé six mois ou moins ou plus chez moi à attendre. Et ce n'était pas forcément un moment agréable parce que vraiment, je me suis retrouvé... tout seul avec mon voyage. Est-ce que d'ailleurs, vous, vous avez eu le sentiment de saouler avec votre tour du monde ? Vous n'aviez pas envie d'en parler justement pour ne pas vous vanter ? Parce qu'on pourrait voir ça comme une sorte d'opulence. C'est un peu un voyage de riche. Un privilège de malade. Moi, je dis toujours que je suis super reconnaissant parce que je n'aurais jamais eu les moyens de le faire.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'aucun d'entre nous n'aurait eu les moyens de faire ce qu'on a fait.

  • Matthieu Perrat

    Autrement qu'avec l'école En fonction de la personne Tu sens si elle veut en savoir plus Ou si on reste en surface Et au bout d'un moment Tu réduis les informations Que tu donnes Parce que très vite Tu passes à autre chose Et oui évidemment Il y a ce sentiment de Bon t'as fait un truc exceptionnel Que tout le monde va pas faire Mais de toute façon Tu le sens très vite Quand t'as quelqu'un en face de toi Tu forces pas en tout cas À lui montrer toutes tes photos Très vite tu sens Ça intéresse À part les grands-parents Qui étaient à fond Qui eux étaient à fond Et qui en voulaient toujours plus Mais je pense qu'il faut pas S'éterniser sur le sujet Parce qu'après même Pfff

  • Léa Nador

    Pour toi, tu es redondant et tu restes dans une bulle et tu restes dans ton voyage et tu ne peux pas avancer si tu ne fais que ressasser le passé.

  • Antoine Besnier

    Bon, on avait quand même fait un beau retour. On avait fait une soirée de retour du monde à Besançon. On s'était retrouvés. Et justement, Matthieu, c'était pour toi le point final de notre formation. Est-ce que tu peux décrire cet événement ? Oui,

  • Matthieu Perrat

    il y avait cette idée de vouloir vraiment clôturer le voyage, que chacun revienne à Besançon. On invite nos familles, nos partenaires, les personnes qui avaient un peu gravité autour. essayer de faire vivre différemment chacun un peu à notre manière ce qu'on avait retenu et ce que le voyage nous avait apporté. Donc créativement, il y avait chacun à apporter sa touche, son format à cet événement. Et l'idée, c'était une soirée dans un lieu unique.

  • Antoine Besnier

    Oui, carrément.

  • Matthieu Perrat

    Qui était une ancienne usine montre d'horlogerie à Besançon, qui n'était plus en activité. Donc un lieu maintenant assez brut, vide à Besançon. Et on avait réussi à négocier ce lieu gratuitement parce que le propriétaire avait suivi un peu l'école et aimait notre démarche. Et on avait organisé une soirée avec des happenings, des performances et une déambulation dans le lieu qui permettait à chaque étudiant de montrer un peu sa vision, proposer une expérience autour de son ressenti ou du tour du monde global. Donc, il y avait des salles avec des thématiques, des installations, des décors qu'on avait chacun réalisé. Et puis, ce que je lui disais, des performances, du chant,

  • Léa Nador

    de la danse,

  • Matthieu Perrat

    des performances de feu d'ailleurs, dont un d'Antoine Bessnier. Et du coup, c'était une... très très belle soirée parce que chacun avait pu ressentir et je sais que certaines personnes nous ont dit on n'a jamais vécu ce type d'événement c'était hyper intéressant et du coup ça avait vachement bien clôturé l'expérience ce qui est plutôt logique pour toi l'organisation d'un événement comme celui-là parce que tu travailles aujourd'hui dans l'événementiel tu peux préciser quel type d'événementiel ?

  • Léa Nador

    Je travaille dans une agence qui est spécialisée dans les événements pour les maisons de luxe et de beauté Je veux juste revenir sur un truc parce qu'on a dit qu'on n'avait pas eu de mémoire à faire mais par contre on avait quand même un rendu contenu hum à faire, c'était plus pour nous. De toute façon, dans l'école, on n'était pas notés. On n'avait pas des vraies notes, des vraies moyennes. On était vraiment une école, pas comme les autres. La soirée Retour du Monde, c'était l'occasion de montrer toutes nos réalisations. C'était de la photo, de l'écriture, du son, du montage vidéo, principalement ça. Des mélanges de sons, images. En tout cas, on avait tous fait des réalisations différentes et personnelles et c'était l'occasion de les montrer, de les partager au plus grand nombre.

  • Antoine Besnier

    Et justement, toi Léa, quelle avait été ta contribution à cette soirée ? Moi,

  • Léa Nador

    j'étais quand même pas mal investie aussi dans l'organisation avec Matthieu, même si c'est quand même lui qui driveait principalement tout, parce que c'est plus son domaine que le mien. Moi, j'étais plus, disons, dans l'aspect créatif, dans l'imagination des salles, différentes ambiances, différentes salles. Je sais qu'on avait fait une salle un peu vieille école, qu'on avait installé des cartes du monde partout au sol. On avait trouvé des vieux bureaux, ce genre de choses. On avait fait une salle un peu auditorium avec des palettes où on avait fait vraiment une projection. projection sur le mur. On avait fait une salle un peu expérience. Je ne sais pas comment la décrire. Tu sais, la salle avec...

  • Matthieu Perrat

    La salle contemporaine.

  • Léa Nador

    Oui, avec le papier bulle, le néon. C'était un peu une salle photo où on pouvait faire un petit souvenir un peu sympa.

  • Matthieu Perrat

    C'était un espace d'expo qui nous avait inspiré qu'on avait visité à Montréal.

  • Léa Nador

    Oui, c'est ça, oui.

  • Matthieu Perrat

    La Never Apart. Exact. Et qui était notre inspiration qui nous avait marqué. Et du coup, on avait envie de cette salle un peu très art contemporain à vivre un peu, pas gratuitement, mais en tout cas...

  • Léa Nador

    spécifique j'avais complètement oublié mais il y avait aussi l'espace showroom parce qu'avec mon papa on avait créé toute une structure en bambou parce que tous les échafaudages dans les villes où on a visité surtout en Asie étaient faits en bambou et du coup on avait repris cette inspiration là et avec mon père on avait fait une structure en bambou où on avait accroché des vêtements qu'on avait ramenés du tour du monde on avait ramené un de mes fauteuils aussi tu pouvais t'installer lire des choses écrire il y avait aussi tout l'espace expo photo avec le buffet les tapis c'était vraiment une soirée incroyable c'était une sacrée soirée et moi je m'en souviens très bien parce que j'étais plutôt stressé lors de cette soirée

  • Antoine Besnier

    parce que Matthieu, tu m'as imposé une performance qui était un talk au format TEDx parce que tu avais travaillé justement pour cette organisation et j'avais loupé la moitié de mon discours mais apparemment ça ne s'était pas... Donc tant mieux. Du coup, j'avais raconté mon voyage... d'une autre manière, en prenant un angle très précis, en pensant à ma grand-mère qui est non-voyante depuis quelques années. Je vous propose Léa et Matthieu qu'on sorte de la zone de turbulence, on en est déjà un petit peu sortis depuis quelques minutes. Maintenant, quels sont vos projets ? Matthieu, tu l'as expliqué, toi tu travailles dans l'événementiel, Léa, toi tu as un projet à venir. Après qu'on soit rentré de ce tour du monde, on a fait cette soirée, tu es reparti voyager, ensuite tu as écrit un roman. Et maintenant, tu as ce nouveau projet sur lequel je vais certainement t'accompagner dans les mois à venir. De quoi s'agit-il,

  • Léa Nador

    dis-nous tout ? C'est vrai que j'ai fait pas mal de choses depuis que je suis sortie de l'école. Je n'ai jamais été vraiment dans une seule case. Et là, c'est dans une recherche de sens, en fait, dans mon travail et dans ma vie pro et perso. J'avais envie de concilier une de mes passions et un travail qui me tenait à cœur, qui est en fait tout simplement d'ouvrir une friperie inclusive à Besançon. Inclusive dans le sens où je veux pouvoir répondre au maximum d'attentes en termes de budget, en termes de style. en termes d'identité de genre. Je veux une sélection mixte, non genrée, une friperie assez moderne avec une vraie sélection. Et ça, c'est le projet, c'est d'ouvrir cette boutique d'ici quelques mois. Le plus tôt sera le mieux. Donc voilà, l'envie d'être à mon compte aussi et de travailler pour moi et pour un projet dans lequel je crois.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, il est désormais temps de conclure cet épisode de Turbulence. Merci Léa de nous avoir accueillis, Matthieu et moi, de retour à Besançon.

  • Léa Nador

    Toujours un plaisir.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir joué le jeu et d'avoir partagé vos anecdotes, votre expérience. Le mot de la fin, chacun, Léa ?

  • Léa Nador

    La conclusion de l'aventure 2089, de l'aventure Tour du Monde et de ma vie en général, c'est peu importe si les autres disent que ce n'est pas possible, tu le fais quand même.

  • Antoine Besnier

    Léa, j'en profite pour te poser la question, où est-ce qu'on peut te suivre ? Où est-ce qu'on peut suivre ce projet de friperie ?

  • Léa Nador

    Vous pouvez aller suivre sur Instagram, chaos.friperie, chaos comme chaotique.

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, le mot de la fin ? Suivez Léa. Suivez Léa et surtout,

  • Matthieu Perrat

    contribuez à la campagne. pour Kaofri Prix.

  • Antoine Besnier

    On a évidemment une petite pensée pour les huit autres personnes qui ont fait ce tour du monde avec nous et je vous laisse les citer. Alors,

  • Léa Nador

    il y avait Laurie, Charlotte,

  • Matthieu Perrat

    Jean-Claude, ah non.

  • Léa Nador

    Claire, Amandine, Chloé, Assaad, Christopher et Nathan.

  • Antoine Besnier

    Et il y a une autre personne, Matthieu.

  • Matthieu Perrat

    Et bien sûr, Hervé Pison, sans qui on ne serait pas partis en tour du monde.

  • Antoine Besnier

    Il ne l'a pas fait, mais c'est comme ci.

  • Matthieu Perrat

    C'est tout comme.

  • Léa Nador

    Ouais, il était avec nous.

  • Antoine Besnier

    Voilà. Merci à tous les deux. À très vite.

  • Léa Nador

    Merci Antoine. Ciao,

  • Antoine Besnier

    ciao. À toute. Bisous. Bisous.

  • Matthieu Perrat

    Allez, ciao Turbulence.

  • Léa Nador

    Ciao.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir écouté Turbulence. N'oubliez pas de vous abonner, de partager et de laisser un avis si vous avez apprécié l'épisode. Prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur maydaymayday.fr. C'était Turbulent. C'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:08

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    13:13

  • Zone de Turbulence n°2 : se retrouver seul avec son voyage

    22:44

Description

Embarquez à la rencontre de Léa Nador & Matthieu Perrat. Ils comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensembles, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant : un tour du monde. Dans cet épisode nous allons parler d’une école qui a cassé les codes et qui a cassé l’école, et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d’études hors les murs et hors du commun. 


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Antoine Besnier

    Bienvenue dans Turbulence.

  • Léa Nador

    Ici,

  • Antoine Besnier

    nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et ensemble, nous allons décoller à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart moi-même accompagnés durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir les projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre d'invités pas comme les autres. Léa Nador et Matthieu Perrat, comptent parmi mes amis les plus proches, nous avons habité et fait nos études ensemble, mais aussi ce qu'aucune école n'avait jamais fait auparavant, un tour du monde. Dans cet épisode, nous allons parler d'une école qui a cassé les codes et qui a cassé l'école et de 11 étudiants qui ont cru et fait devenir réalité un projet de fin d'études hors les murs et hors du commun. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles. Vous écoutez Turbulence. Bonjour Léa.

  • Matthieu Perrat

    T'es obligé de faire ça.

  • Léa Nador

    Donc on se dit dit bonjour et tout, C'est pas naturel. Non mais ça c'est un truc de star. Les gens ils refont ça mille fois.

  • Antoine Besnier

    Bonjour Léa. Bonjour Antoine. Bonjour Matthieu. Bonjour Antoine. Bienvenue dans Turbulence. Ça doit vous faire bizarre d'être avec moi en train d'enregistrer cet épisode parce que vous écoutez, en tout cas j'espère, les épisodes.

  • Léa Nador

    Oui on a écouté Antoine.

  • Antoine Besnier

    C'est bien, lesquels ?

  • Léa Nador

    Le premier et le dernier pour ma part.

  • Antoine Besnier

    Et Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Moi les deux premiers.

  • Antoine Besnier

    Ça doit vous faire bizarre aussi de vous retrouver dans cette aventure, je vous ai embrigadé. Alors Léa, toi tu étais plutôt ravie, plutôt partante. Et Matthieu, un peu moins. Ça t'intimide comme exercice ?

  • Matthieu Perrat

    Non mais j'espère qu'on aura des choses intéressantes à dire.

  • Antoine Besnier

    D'accord.

  • Léa Nador

    Est-ce que notre mémoire ne va pas nous jouer des tours ? C'est la question.

  • Antoine Besnier

    On va recontextualiser. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre ce podcast ? Léa, toi qui es d'ici ?

  • Léa Nador

    Nous sommes à Besançon, dans un appartement qui se trouve juste en face de l'église de la Madeleine. Donc on a une vue imprenable sur l'église. On est dans mon salon, présentement.

  • Antoine Besnier

    Ok. Et Besançon, là où tout a commencé, qu'est-ce qui a commencé ici, Matthieu ?

  • Matthieu Perrat

    Pour moi, de manière très perso, c'est mes premières années d'études supérieures. Et ensuite, l'école 2089 qui nous a réunis.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Donc 2089, qui est une école plutôt... plutôt hybride à Besançon, là où on ne l'attendait pas. Parce que l'idée, c'était de ne pas se trouver dans le nombril de la France, pour ne pas dire Paris.

  • Léa Nador

    Trouver qu'il y avait des super choses aussi en région.

  • Antoine Besnier

    Donc une école de communication digitale disruptive. Une école là où on apprenait en faisant, en s'amusant, et en cassant les codes et en cassant les cols. Si je vous dis la colloque du mal, qu'est-ce que c'est que le mal ?

  • Léa Nador

    Le mal, c'est nous. Donc Antoine, Léa, Matthieu, ça fait mal en prenant nos initiales. Plutôt Matthieu, Antoine, Léa. C'est le seul mot qui ressort de nos trois premières lettres, en fait,

  • Antoine Besnier

    de prénom. Donc, on a été colocataires durant un peu plus d'une bonne année. Très bonne année, d'ailleurs. C'était vraiment chouette. Et justement, si je vous ai invité dans Turbulence aujourd'hui, c'est parce que vous faites partie de mes amis les plus proches et qu'on a passé de très bons moments et qu'on a plein, plein, plein de belles choses en commun. Et c'est toujours un plaisir. de se retrouver.

  • Léa Nador

    Je crois que c'est quand même rare d'avoir des amis avec qui on a fait autant de choses hyper différentes. Comme ça, que ce soit à l'école, dans les voyages, vivre ensemble. On a vécu des trucs hyper forts.

  • Antoine Besnier

    Des trucs qui nous lient à vie en fait. Et puis d'ailleurs, on n'était pas que trois, on était onze. Et si j'avais onze micros, on aurait eu onze personnes, mais ce n'était pas le cas et je n'ai pas le budget. Ça aurait été difficilement gérable, il faut dire. Si je vous dis qu'on a fait ce qu'aucune école n'avait jamais fait, qu'est-ce que vous me répondez ?

  • Léa Nador

    Que c'est toujours vrai.

  • Matthieu Perrat

    Et que c'est vraiment la promesse de l'école à la base. Et je crois qu'on l'a tenu jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Exactement. Et qu'est-ce qu'aucune école n'avait jamais fait, Alain ?

  • Léa Nador

    Un tour du monde. Un vrai tour du monde. On appelait ça le tour du monde du digital, mais ce n'était pas hyper précis parce que les gens pensaient qu'on allait juste faire des visios avec des gens dans le monde. Mais non, on a voyagé autour du monde. On a déterrement fait le tour de la planète. en 2018. C'était notre projet de fin d'études en Master 2. Mais au-delà de ça, il y avait quand même aussi toute la promesse des deux autres années auparavant où on a fait un tour de France, un tour d'Europe pour après lancer un tour du monde. Et ça, à moins que je sois mal renseignée, je crois que personne d'autre ne l'a fait que nous.

  • Matthieu Perrat

    Et puis c'était partir en tour du monde juste. pas simplement pour le voyage, c'était rencontrer aussi les acteurs de la communication, du digital des médias, de l'événementiel, à travers le monde à travers les différentes méthodes de travail les différentes cultures,

  • Léa Nador

    et c'est ça qui était hyper intéressant et pas juste du voyage pour voyager même si on a kiffé et qu'on a fait un peu les touristes et qu'on a fait voir ce qui se passe parce que ça aurait été hyper triste d'aller dans des villes pareilles et de ne pas faire les choses qu'il faut voir il fallait en profiter il

  • Matthieu Perrat

    faisait partie du truc Un truc qu'on a rajouté, ça faisait partie du truc de prendre du plaisir à découvrir aussi.

  • Léa Nador

    Pour appréhender une culture, un pays, il faut vivre l'expérience jusqu'au bout.

  • Antoine Besnier

    Comment est-ce que vous décririez ce voyage hors du commun ? C'est quoi les souvenirs les plus marquants pour vous ?

  • Léa Nador

    Il y en a des deux. Le plus fou, le premier souvenir qui me vient, c'est toujours le même. C'est parce que notre première destination, c'était l'Inde, c'était Mumbai. Et que le choc des cultures entre Besançon et Mumbai, c'est littéralement un autre monde. Et je me souviens qu'on arrivait, il était 3h du matin. On arrive à l'aéroport et quand on est sorti de l'aéroport, on a pris une... vague de chaleur et d'humidité où on n'arrivait pas à respirer correctement. On s'est dit mais on ne va pas pouvoir rester ici dix jours, c'est impossible. Il n'y a pas assez d'air pour tout le monde. Il y avait beaucoup, beaucoup de gens d'ailleurs à l'entrée de cet aéroport et vraiment la sensation de se prendre le ciel sur la tête.

  • Matthieu Perrat

    Cette chaleur hyper intense. C'était fou. Etouffante.

  • Léa Nador

    Mais pour le contexte, on était en juin et c'était plus ou moins la période de la mousson.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Matthieu Perrat

    touristes normalement qui vont en Inde à cette époque-là donc on était un peu les seuls occidentaux à cette période-là je pense on a pas passé beaucoup non et puis on n'a pas voyagé dans les conditions classiques non plus on était quand même logé dans des logements qui servaient aux travailleurs indiens je crois ce n'est pas un hôtel c'est un confort c'était pas un voyage de luxe ni même dans une auberge de jeunesse on était dans un lieu hyper typique authentique scientifique

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, un souvenir ?

  • Matthieu Perrat

    Moi c'est un peu au global, c'est de me dire quand tu vois ce qu'on a fait à 11, où on a tout organisé, on a tout réussi à financer via différents moyens. Et c'est plus le truc un peu fou qu'on a fait ensemble à 11, avec des personnalités toutes très très différentes.

  • Léa Nador

    Oh oui !

  • Matthieu Perrat

    Des expériences chacun très différentes. Et du coup, il y a ce truc de finalité qui me vient tout de suite.

  • Antoine Besnier

    On va peut-être faire un récap des destinations, dites-moi.

  • Matthieu Perrat

    6 destinations, donc Mumbai, Hong Kong, Tokyo, San Francisco, Montréal et Dakar.

  • Antoine Besnier

    Et laquelle vous avez... plus marquée, dans laquelle retourneriez-vous ?

  • Léa Nador

    Hong Kong. C'est la ville que j'attendais le moins parce que Hong Kong, ça ne m'inspirait pas grand-chose, tout à fait honnête. À part que c'était vaguement la Chine. Et en plus, pas vraiment. Ça ne me disait pas grand-chose et je n'avais aucune attente, en fait. Je pense que c'est pour tout ça. Et j'ai adoré cette ville. L'énergie qu'il y a, les gens, les paysages qui sont complètement différents partout. Tu peux aller te baigner à cinq minutes de la métropole qui est immense. Et Hong Kong, moi, j'ai sûr kiffé, mais parce que je ne l'attendais pas.

  • Matthieu Perrat

    Oui, je suis d'accord. Et moi, pourtant, j'avais de la famille qui habite... Il était 10 ans à Hong Kong et du coup, j'en entendais parler, mais le ressenti était le même. Il n'y avait pas vraiment d'attente sur cette ville-là. Bon, après, moi, j'ai quand même un truc sur l'Inde où je me dis que vraiment l'Inde, c'est ce qui m'a le plus marqué.

  • Antoine Besnier

    Ah oui, c'est ça.

  • Matthieu Perrat

    Et où j'aurais envie de retourner, pas m'installer, mais de retourner voir. Mais oui, Hong Kong, c'était vraiment une destination folle aussi, inattendue.

  • Antoine Besnier

    Et qu'est-ce qui t'a marqué en Inde ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    c'est le contraste entre la population, entre le niveau de vie, l'architecture. Tout, en fait, était contrastant, choquant, déstabilisant. Et heureusement qu'on l'a vécu d'un point de vue vraiment, on va dire, pas cher. Parce que du coup, j'imagine que quand tu es dans des hôtels un peu plus touristiques, tu ne vois pas la même chose, tu ne sens pas la même chose. Et là, vraiment, les premiers jours, je me rappelle quand tu arrives sur la plage, qui est une plage de déchets, les enfants, les chiens sont dans les déchets. Tu l'as vu à la télé, mais quand tu es dans la plage...

  • Léa Nador

    Et ça ne sentait pas la mer. C'est ça qui nous avait choqués. C'est qu'il n'y avait pas du tout l'air marin qu'on a l'habitude de...

  • Matthieu Perrat

    D'avoir sur nos...

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que cette plage, elle nous a tous marqués, de toute façon,

  • Antoine Besnier

    je pense. Une plage sur laquelle on ne voit même plus le sable, effectivement, ça ne peut que... Les chiens errants.

  • Matthieu Perrat

    Les chiens errants, les enfants qui jouent vraiment dans le sable et avec les déchets, en fait.

  • Antoine Besnier

    Puis c'est un des pays où on a le plus d'anecdotes. Moi, je me souviens, on était à côté d'une mosquée qui m'était un peu éloignée de vous. J'ai été pris par quelqu'un qui souhaitait faire un selfie. Et en fait, je me suis fait embrigader parce qu'ensuite, j'ai fait un selfie avec toute la famille. Et ensuite, il y a vraiment eu un... Un rassemblement qui s'est créé autour de moi et vous, vous êtes arrivés.

  • Léa Nador

    Je l'ai vécu exactement la même chose.

  • Antoine Besnier

    En fait, on était souvent le premier blanc qu'ils voyaient. Ils nous remerciaient d'être venus de loin. Ils voulaient faire un selfie. Et vous, vous êtes arrivés. Ils ont vu qu'il y avait une femme blanche et en plus rousse. On a été envahis.

  • Léa Nador

    J'ai eu presque peur pendant un moment parce que vraiment, j'étais encerclée d'hommes. Principalement, en plus à ce moment-là, c'était que des hommes et ils me touchaient. Et même s'il n'y a pas eu de problème d'ordre. Mais ils me serraient dans leurs bras, ils me touchaient les bras, le dos. Ça prenait des photos, ils étaient quatre autour de moi, ils touchaient mes cheveux. C'est un moment que je ne pourrais jamais oublier parce que c'était, je ne dirais pas flatteur non plus, mais il y a un truc dont on ne s'y attendait pas. Personne ne s'attendait à ce qu'on se fasse autant prendre en photo. Mais pendant tout le séjour, particulièrement à cet endroit-là. Mais un peu effrayant parce qu'à un moment, je me suis vraiment retrouvée seule et j'étais entourée de personnes que je ne connaissais pas.

  • Matthieu Perrat

    En plus, de mémoire, c'était un gros trottoir, mais en plus, tu avais des barrières de chaque côté. On était un peu coincés dans une zone.

  • Léa Nador

    t'es coincé.

  • Matthieu Perrat

    Et t'avais en même temps le service de police qui était là avec, je me rappelle, des bambous pour rassembler les gens et il y avait ce truc en plus d'oppression.

  • Antoine Besnier

    C'était leur matraque ?

  • Matthieu Perrat

    Oui,c'était ça.

  • Léa Nador

    Il y avait beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup.

  • Matthieu Perrat

    Il y avait beaucoup de monde.

  • Antoine Besnier

    Ce tour du monde, c'est un gros projet. Est-ce que ça vous semblait être un projet utopiste, un projet perché, déconnant ?

  • Léa Nador

    Combien de gens nous ont dit qu'on n'arriverait pas à le faire ? Il y a tellement de gens qui n'ont pas cru en nous. Il y a plein de gens qui ont douté du projet. On nous l'a fait ressentir, on nous l'a dit très clairement qu'on n'y arriverait pas, que c'est pas un truc. qu'une école est censée faire. Nous, de notre petit statut d'étudiants en com, on n'avait aucune expérience là-dedans. On n'arriverait pas à trouver le budget aussi pour le faire.

  • Matthieu Perrat

    Oui, déjà.

  • Léa Nador

    Ça, c'est l'avis extérieur de beaucoup de gens. A contrario, il y a plein de gens qui nous ont aussi dit que c'était super et qui nous encourageaient à fond et qui ont été des vrais soutiens. Mais entre nous, nous, on n'a jamais douté.

  • Matthieu Perrat

    Et même si le projet de base, en tout cas, qu'on a idéalisé au début avec 10 destinations, ce n'est pas celui-là qu'on fait au final. Mais quoi qu'il arrive, on est allé sur tous les continents comme on le voulait. On a réussi à faire en tout cas. En tout cas, la base du projet qui était un tour du monde, aller à la rencontre, vivre des expériences inédites, ça on l'a fait. Et après, on a eu conscience en le faisant que c'était énorme. complexe à faire. Je pense que si on l'avait su, peut-être qu'on l'aurait pas appréhendé de la même manière. Et heureusement qu'on était un peu inconscient parce qu'on travaillait, on cherchait des solutions viables, on n'était pas complètement à l'ouest. Mais notre énergie nous a sans doute aidé à sortir ce tour du monde.

  • Léa Nador

    De toute façon, sans nous, il n'y aurait pas eu de projet. Non mais soyons clairs, le projet il est venu de nous onze et de Hervé Pison que je salue et big up à Hervé parce que sans Hervé, il n'aurait pas été possible non plus. C'est clair,

  • Matthieu Perrat

    c'est clair.

  • Antoine Besnier

    Combien ça coûte de faire un tour du monde ? Parce que c'est quand même un... un projet d'envergure. Je crois qu'en plus, vous étiez les deux personnes collées sur les chiffres. Léa, sort son Mac.

  • Léa Nador

    Mais non, mais je suis sûre que j'ai encore mes tableaux de trésorerie et tout. Mais en plus, je suis nulle en maths. Alors, je ne sais pas pourquoi c'est moi qui devais gérer cette affaire-là.

  • Matthieu Perrat

    Alors, dans la première idée qu'on avait avec... Avec 10 destinations, on avait estimé environ 80 000 euros le projet. Et dans la version finale, on est autour des 55 000 parce qu'on a finalement eu seulement 6 destinations sur 2 mois. Ce qui prenait en charge les avions, les hébergements, les transports entre aéroports et de l'école jusqu'à l'aéroport. Et après, on avait des choses qui étaient à notre charge forcément. Tout ce qui était nourriture, tout ce qui était vaccins, visas et l'assurance. On avait réussi à avoir un deal.

  • Antoine Besnier

    Avec un partenaire, Chapka Assurance. Et puis, on a dû tailler dans ce budget par manque de partenaires, parfois par manque de choses. Et d'ailleurs, il y a des situations un peu rocambolesques. Je pense au fait qu'on ait fait San Francisco jusqu'à Montréal en bus par manque de moyens. Et combien de temps ça a duré ce trajet-là ?

  • Léa Nador

    On est pas tous d'accord dans nos souvenirs. Pour moi, c'était entre 5 et 6 jours.

  • Matthieu Perrat

    Oui, moi je crois que c'était 5 jours, un truc comme ça.

  • Antoine Besnier

    Pour moi, c'est 3-4 jours. Tu m'en avais dit beaucoup plus.

  • Léa Nador

    Parce qu'il faut se souvenir qu'on a fait San Francisco-Montréal en bus, mais pas dans un seul bus. C'est qu'on a fait des escales. toutes les 6 heures, toutes les 8 heures, toutes les 10 heures dans des villes. On s'arrêtait, on changeait de bus, donc on changeait de passagers, on changeait de chauffeurs, on changeait de tout. On s'arrêtait dans plein plein de villes, dont Las Vegas, Los Angeles.

  • Matthieu Perrat

    On a traversé les Etats-Unis et pour le coup, alors en termes de paysages, on a vu énormément de choses varier et on a vu aussi toute l'Amérique avec la population différente à chaque étape et ça, c'était hyper intéressant. Même si le voyage en lui-même, c'est une expérience qu'on a fait une fois dans notre vie, mais c'était hyper intéressant après coup de se dire qu'on a fait ça.

  • Antoine Besnier

    Je vous posais la question, combien ça coûte le financement d'un tour du monde ? Comment est-ce qu'on le finance, du coup ?

  • Matthieu Perrat

    Évidemment, on a essayé par tous les moyens de mettre nos compétences à profit pour gagner de l'argent, pour financer ce projet. À l'époque, le live tweet était un élément qu'on maîtrisait, qu'on aimait faire et qu'on a proposé à différentes associations, différentes institutions. Donc, sur des événements, on intervenait et on proposait une prestation de live tweet en direct. Donc ça, ça fait partie des choses qu'on a vendues. On a fait des ventes. de saucisses, de charcuterie régional. On a fait d'autres prestations social media aussi, puisqu'on essayait de mettre à profit aussi ce qu'on avait un peu appris à l'école.

  • Léa Nador

    Mais notre plus gros poste de financement, c'est une banque qui nous avait financé à 10 000 euros. En contrepartie, on devait faire du contenu sur le tour du monde pour cibler technologie et avancer technologique dans différents pays.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, je vous propose qu'on entre dans une zone de turbulence. Nous allons parler de la campagne de financement participatif, qui est une énième source de financement de ce projet de tour du monde. On va parler aussi de toutes les zones de turbulence que vous voudrez bien nous confier. Généralement, je pose cette question à mes invités dans les épisodes de turbulence. Comment est-ce que vous avez entendu parler de ce mode de financement ? Comment alors ?

  • Matthieu Perrat

    Par toi, évidemment.

  • Léa Nador

    Je pense qu'on n'a pas eu le choix. Je pense qu'il nous l'a imposé.

  • Matthieu Perrat

    Antoine Besnier.

  • Léa Nador

    C'était toi, c'était ton idée, mais est-ce que tu ne travaillais pas déjà avec KissKissBankBank à l'époque ?

  • Antoine Besnier

    Exactement, j'ai fait un stage, je suis sorti d'un stage chez KissKissBankBank et j'avais à cœur de vous partager mes compétences en financement participatif et aussi de mettre de l'autre côté des porteurs de projet que j'avais accompagnés et de moi-même faire l'exercice et du coup je vous ai lancé là-dessus et puis c'était plutôt pertinent parce qu'il nous fallait de l'argent, donc c'était une source de financement intéressante. L'objectif de cette campagne était de la créer de la... conversation, mais également, évidemment, de diversifier nos modes de financement. On avait mis comme objectif 8 000 euros, on a atteint 11 060 euros, soit 138% de l'objectif, avec 171 contributions. Du coup, cette campagne, d'accord, je vous en ai là-dedans, mais pour financer quoi, concrètement, de ce tour du monde ?

  • Léa Nador

    Je pense que la campagne, elle était faite... déjà donner un élan au projet pour qu'on ait je sais pas qu'on se sente un peu rassuré sur le fait que les gens y croient en nous je pense qu'il y avait déjà cet objectif là diffuser le projet faire de la com dessus parce que c'est un bon moyen de faire parler de nous et c'était aussi pour boucler le projet pour en fait avoir le plus d'hébergement possible en fait c'était surtout pour enlever des choses à nos frais à nous le projet on l'aurait fait je pense dans tous les cas sauf qu'en fait ça n'aurait pu nous coûter personnellement beaucoup plus cher et le problème c'est qu'en fait on n'a pas tous les mêmes budgets on n'avait peut-être pas tous le budget en fait pour assumer ça oui

  • Matthieu Perrat

    Tout à l'école était un exercice en fait. Tout ce qu'on pouvait faire de réel, là, faire une campagne de crowdfunding, du coup communiquer dessus, créer les contreparties, créer l'identité de la page, les vidéos aussi qu'on a produites.

  • Léa Nador

    Ce qui était fort en vrai dans l'exercice, c'est qu'on a mis à profit toutes les connaissances et tout ce qu'on avait vu théoriquement. Et dans les exercices, dans les challenges, on les a mis en pratique pour quelque chose de réel. Et on a fait quelque chose de très sérieux et de très professionnel alors qu'on était encore à l'école quoi.

  • Antoine Besnier

    C'était l'exercice final et puis... Toi, Léa, tu as créé la page. Je me souviens qu'on peut toujours consulter et on a créé aussi les contreparties ensemble. Mais surtout, on a mené cette campagne ensemble parce qu'il fallait chacun communiquer, chacun mobiliser son cercle proche. Et chacun avait un cercle proche plus ou moins garni. Moi, je sais que j'ai une petite famille, donc évidemment, moins de potentiel dans mon cercle proche. Il y avait d'autres personnes qui avaient des plus grandes familles.

  • Léa Nador

    À la force d'être à 11, quoi. C'est 11 cercles proches, donc forcément, ça va plus vite.

  • Antoine Besnier

    Comment vous l'avez vécu cette campagne ? Alors, je vous ai posé la question, est-ce que c'était un exercice turbulent ? Léa, tu m'as répondu à 5 sur 10 et Matthieu à 7 sur 10, donc un peu plus turbulent pour toi. Matthieu, pourquoi ?

  • Matthieu Perrat

    En fait, je n'ai pas de souvenir précis de pourquoi c'était turbulent, mais j'ai en tête que c'était une campagne et que jusqu'au bout, on s'est dit qu'il faut absolument qu'on arrive à avoir un maximum d'argent, comme tu le disais tout à l'heure, pour réduire nos frais individuels.

  • Antoine Besnier

    Et c'est éreintant comme exercice.

  • Matthieu Perrat

    Oui, c'est une mécanique où en plus, tu as ce côté-là où au début, tu dois faire abstraction du fait que non, tu n'es pas en train de faire la manche et de demander à ta famille de te donner encore de l'argent et de redemander. N'oubliez pas, ma campagne, c'est jusqu'à... à telle date, blablabla. Tu l'avais dit dès le début, et je pense que tu le disais régulièrement pendant Chez KissKiss, c'est qu'il y avait ce sentiment-là, il fallait passer outre ce sentiment pour que la campagne se passe bien.

  • Léa Nador

    Et toi Antoine, tu l'as vécu comment ? C'est la seule campagne que tu as menée personnellement,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement, comment je l'ai vécu ? Déjà, j'étais super heureux de vous emmener dans cette aventure et de vous partager mes compétences. Après, moi j'étais plutôt serein parce que sorti justement de ce stage Chez KissKissBanBank, j'avais vraiment toutes les clés pour qu'on... puisse ne pas se crasher durant cette campagne et pouvoir calibrer justement l'objectif, avoir les meilleures idées de contrepartie et vraiment de vous filer aussi un tas de compétences parce que l'essence même de cette école, c'était de partager ses compétences en ayant chacun des profils très différents. Moi, j'avais l'imputation du commercial. En tout cas, c'était vraiment un exercice dont j'étais fier. Tout le monde avait l'air content de s'y impliquer.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'on s'est tous bien impliqués aussi. C'est pour ça que ça a bien fonctionné. J'ai pas l'impression qu'on ait plus galéré que ça.

  • Antoine Besnier

    Léa, tu as décrit cet exercice qu'est la campagne de crowdfunding en trois mots. Tu m'as dit réussite, coup de poker, activation. Est-ce que tu veux développer un petit peu ?

  • Léa Nador

    Réussite parce qu'elle est réussie, plus que réussie.

  • Antoine Besnier

    Exactement.

  • Léa Nador

    Et ça c'est super parce que ça nous a permis de récolter plus de fonds que ce qu'on avait prévu. Coup de poker parce que je pense qu'à l'époque, en nous on n'était pas encore très alerte sur le sujet et je ne suis pas sûre qu'on avait vu beaucoup de campagnes passer dans nos cercles proches ou pas proches d'ailleurs ou alors 2-3 histoires comme ça lointaines donc ce n'est pas un monde qui nous était familier si tu n'avais pas été là je ne suis pas sûre qu'on aurait eu l'idée avant que je fasse ce stage vous n'aviez peut-être pas connaissance de ce mode de financement en fait je pense que si mais en fait il y avait ce truc qui restait un peu lointain et on ne se disait pas tiens pour notre tour du monde des gens vont le projet est adapté ouais je pense qu'on n'y aurait pas tous cru et on ne serait pas lancé dedans si en effet tu n'avais pas eu cette expérience là Parce que quand tu vois le projet de loin, tu te dis peut-être, c'est juste des jeunes qui veulent aller faire un voyage. Oui, on part en vacances, on finance un voyage. Est-ce que les gens vont vraiment nous suivre et nous financer pour un projet pareil ?

  • Matthieu Perrat

    Et c'était le sujet de la com'justement autour de ça, c'était de ne pas donner cette illusion-là qu'en fait, on finançait le voyage de 11 personnes qui étaient dans une école particulière.

  • Antoine Besnier

    Ton dernier mot, Léa, c'est activation.

  • Léa Nador

    Activation parce que je sais qu'on a fait beaucoup de contenu pour parler de ta campagne. Je pense aux vidéos, je pense à tout ce qu'on a fait sur les réseaux, Facebook, Insta, Snapchat. à l'époque.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, tes trois mots, c'est première, intense et victorieuse.

  • Léa Nador

    Victorieuse,

  • Matthieu Perrat

    qu'est-ce que tu veux dire ? Moi, j'ai mis victorieuse au lieu de réussite. L'idée, c'est qu'évidemment, ce qu'on retient, c'est qu'on a réussi et on a été au-delà de notre objectif. Après, sur le côté première, c'était l'exercice inédit. Encore une fois, ce qu'on aurait fait sans toi, pas sûr. Et intense, parce que même si on a tendance à vite oublier, je... Je pense que c'était des moments où il fallait créer des vidéos, il fallait créer du contenu, il fallait faire beaucoup de choses. Même après, il y avait des contreparties à gérer. Ça, j'avoue que c'est plus toi, Antoine, de mémoire, qui a géré beaucoup de contreparties. Mais c'était un travail entre les cartes postales, toutes les contreparties différentes. Ça demandait beaucoup de travail.

  • Antoine Besnier

    Tu me tends la perche, c'est super. Les contreparties, donc les leviers de contribution d'une campagne. Rappelez de ce qu'on a proposé. On s'était un petit peu creusé la tête quand même.

  • Léa Nador

    On avait fait plein de choses en vrai différentes. Il y avait des packs photos, déjà parce que ça semblait une évidence qu'on partage le voyage de façon un peu, entre guillemets, à l'ancienne. On envoie des cartes postales à tous les gens qui nous ont soutenus.

  • Antoine Besnier

    Donc des packs photos Polaroid, ensuite des cartes postales.

  • Léa Nador

    Des cartes postales, des packs photos. Il y avait des stickers, des choses assez basiques.

  • Antoine Besnier

    Des boarding pass.

  • Léa Nador

    Les boarding pass, c'était la petite idée un peu sympa, qui ne coûtait pas cher, mais qui créait un sentiment d'appartenance pour tous les gens qui ont participé à la campagne.

  • Antoine Besnier

    Puis c'était du fait maison. Laurie, c'était... vraiment appliquées sur ces bornes. Une passe, c'était vraiment l'effet d'un vrai billet d'avion, d'une vraie carte d'embarquement. Il y avait des boxes. Il était personnalisé. Il y a les boxes.

  • Matthieu Perrat

    Oui, il y avait les boxes. C'était une box par pays ou par destination.

  • Léa Nador

    Ou par thème. C'était au choix de la personne qui...

  • Matthieu Perrat

    Ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    En fait, il y avait...

  • Léa Nador

    C'est ce que tu voulais. C'est ce que tu voulais.

  • Antoine Besnier

    Alors, en fait, effectivement, il y avait... 11 boxes de disponibles. C'était l'une des contreparties les plus onéreuses de la campagne. 11 boxes parce qu'il y avait 11 étudiants. Et l'idée, c'était que la personne puisse choisir une destination et imposer un thème. Et je me souviens d'une personne qui avait demandé une box à Tokyo, donc au Japon. Une box papeterie. Et vous deux, en plus, qui vous étiez appliqués.

  • Léa Nador

    J'ai adoré faire cette box. Moi, je l'ai faite. J'avais l'impression de la faire pour moi. Parce que j'adore. Et au Japon, ils sont des tarés de la papeterie. Ils ont des trucs, mais c'est fou. Ils ont plein, plein de choses. Et je me souviens qu'on avait trouvé un petit magasin où ça ne coûtait pas très cher, mais on avait rempli la box, mais de plein de petites choses. Des gommes en forme de côtelettes d'agneau. Enfin, je me souviens de ça, ça m'avait trop marqué. C'était des trucs complètement what the fuck. On avait rempli la box de... plein de choses. C'était vraiment hyper mignon. Et c'était pour notre ancienne prof à l'IUT. Et elle avait adoré ce cadeau. Elle m'en a reparlé il n'y a pas si longtemps.

  • Antoine Besnier

    C'est une contrepartie qui est vraiment pleine d'attention. On fait une box avec un thème dans un pays. Et ensuite, c'est vraiment à vous d'essayer de dégoter des choses originales, cohérentes avec la demande. Dans la box,

  • Léa Nador

    je ne me souviens pas, il y avait des carnets, il y avait des stylos, il y avait des gommes, il y avait tous les accessoires de papeterie traditionnelle ou hyper modernes, hyper kawaii. Du Japon, il y avait tout, quoi. J'avais été blindée, cette personne.

  • Antoine Besnier

    C'était aussi une véritable aventure. Je me souviens, moi, je n'avais pas créé les box. En revanche, j'étais chargé de devoir les envoyer. Et là, c'était une autre affaire. Parce que, notamment en Japon, j'ai un très mauvais anglais, mais ils ne parlaient pas non plus anglais. Donc là, on avait vraiment parlé avec les mains.

  • Matthieu Perrat

    L'envoi des box, c'était toujours un sujet.

  • Léa Nador

    Oui, mais en tout cas, toutes les box sont arrivées à Destinaspi.

  • Antoine Besnier

    Exactement. D'autres contreparties qui avaient retenu votre attention ou vous savez que ça a fait plaisir. Il y avait une petite particularité sur les contreparties, c'est qu'en fait, on ne les a pas payées. Pour la plupart, on avait fait des partenariats de contreparties. Avec un partenaire, on avait dealé un nombre de cartes postales. Et ces cartes postales...

  • Léa Nador

    C'était avec PhotoWeb,

  • Antoine Besnier

    non ? Exactement. En fait, on envoyait vraiment nos propres photos et les gens recevaient leurs cartes postales très rapidement.

  • Léa Nador

    C'est des contreparties qui ne nous ont rien coûté à part un peu de temps. Et puis c'est les contreparties dont on se souvient le plus. J'ai un de mes amis, les cartes postales, elles sont affichées chez lui, toujours six ans après.

  • Antoine Besnier

    Quel conseil vous donneriez à des gens qui envisagent de lancer une campagne ? Moi,

  • Matthieu Perrat

    j'ai répondu dans un questionnaire quelque chose pour la blague, et qui est très vrai, c'est de te contacter toi. Puisque en vrai, premier degré, sans toi, on le disait, on l'aurait sans doute pas fait. C'est sûr. T'as l'expérience, t'as les conseils qu'il faut. Moi, j'ai pas un conseil particulier, à part si vous... vous pouvez en parler à des gens qui l'ont déjà fait et qui ont déjà fait des erreurs ou qui ont déjà une vraie connaissance là-dedans. Vous irez beaucoup plus vite.

  • Léa Nador

    C'est vrai. De toute façon, peu importe le projet que tu lances, le fait d'être bien entouré, c'est ce qui compte le plus. Une campagne de crowdfunding comme n'importe quel autre projet, si tu es bien accompagné, c'est beaucoup plus facile. Donc oui, c'est un bon conseil. Appelez Antoine Bessnier. Le métier que tu as choisi te va hyper bien, surtout parce que tu es quelqu'un de passionné et que tu aimes aller à l'encontre des gens et tu aimes les aider. Et je pense que c'est foncièrement dans ta personnalité de faire ça. Et du coup, je pense que tu es la personne la plus à même d'accompagner des gens dans cette aventure-là.

  • Antoine Besnier

    Merci beaucoup. Je crois savoir que tu vas bientôt solliciter mes services pour un de tes projets. On va en parler après. En attendant, je vous... propose qu'on entre dans la seconde zone de Turbulence, et celle que j'ai choisie pour cet épisode de Turbulence, c'est se retrouver seul avec son voyage. Il faut dire que quand on revient d'un voyage comme celui-ci et qu'on retombe dans sa petite vie et puis Besançon, c'était fini, on s'est tous redispatchés là d'où on venait et on s'est tous mis à rechercher un travail. On se retrouve du coup seul avec son voyage. Comment est-ce que vous l'avez vécu ?

  • Léa Nador

    Alors, il y a la fin du voyage, mais il y a encore plus la fin de l'école parce que le voyage, c'était vraiment le point d'orgue, le point final de l'aventure qui a duré 3 ans et pendant 3 ans, on a été... vraiment H24 ensemble. On a tout fait ensemble. Nous trois, en plus, on a habité ensemble vraiment sur la dernière année. Donc vraiment, on ne pouvait pas être plus ensemble que ça. Et aussi parce qu'on s'est tellement investi dans toute l'aventure 2089 et encore plus dans le tour du monde parce que c'était vraiment, on voulait faire quelque chose de vraiment chouette. Que la fin du voyage, c'est aussi la fin d'une vraie aventure. Et moi, ça a été... hyper difficile à gérer. Je suis quelqu'un qui voyage beaucoup, j'ai toujours eu beaucoup de chance pour ça. Donc je suis habituée au retour de voyage, mais là, ça n'a rien à voir. Parce qu'on voit des choses qu'on n'a jamais vues et on partage des choses qu'on ne peut pas partager autrement qu'avec un groupe de 11 personnes. Parce qu'on est 11 à partir, on n'est pas 2, 3, on n'est pas en famille. On est une bande d'amis, mais avant d'être des amis, on est surtout des élèves qui sont dans le même projet. On ne se choisit pas. C'est une aventure collective et quand elle prend fin, moi je suis rentrée chez mon père, toute seule, dans ma campagne, après avoir vécu des moments hyper intenses émotionnellement pendant 2 mois, plus 3. Trois ans avant ça, j'ai mis quelques mois à m'en remettre.

  • Antoine Besnier

    T'es repartie du coup ?

  • Léa Nador

    Ouais, c'est vrai que l'envie de repartir, elle est arrivée très très rapidement. Je pense qu'on avait remis un pied en France. J'étais en mode, je fais repartir.

  • Antoine Besnier

    Où est-ce que t'es repartie ? Combien de temps ?

  • Léa Nador

    Pour repartir, j'ai travaillé pendant neuf mois. Parce que du coup...

  • Antoine Besnier

    T'étais à sec ?

  • Léa Nador

    J'étais assez clairement après le tour du monde parce qu'on l'a financé avec pas mal de partenaires, tout ça. Mais on a quand même mis, je pense, entre 1000 et 2000 euros. Et on était étudiants, donc c'est un budget. Donc j'ai travaillé, j'ai été serveuse pendant neuf mois. Et je suis partie avec mon sac à dos en solitaire cette fois, parce que j'avais envie de vivre cette aventure-là solo pour changer. Et je suis partie en Asie du Sud-Est. Et alors j'ai fait la Thaïlande, la Birmanie, le Laos, le Cambodge et le Vietnam. Et malheureusement, le Covid m'a stoppée en mars 2020. Mais j'ai fait un peu moins de six mois de voyage solitaire.

  • Antoine Besnier

    Matthieu, toi ?

  • Matthieu Perrat

    Bah moi, évidemment, cette sensation où tu rentres et que t'as vécu quelque chose de tellement intense t'as à la fois envie de le partager et à la fois tu peux pas tout partager parce qu'il faudrait des heures et puis même le ressenti, t'arrives pas forcément à l'exprimer et au bout d'un moment, même, t'es dans un mode où... C'est pas que t'as plus envie, mais c'est que tu restes en surface et dans tous les cas, en face...

  • Léa Nador

    C'est toujours les mêmes questions.

  • Matthieu Perrat

    Voilà, c'est toujours les mêmes questions. C'est quoi que t'as préféré ? C'est quoi la destination ? C'est quoi qui t'a le plus marqué ? Et en fait, toi, t'as tellement d'autres choses à raconter, mais qui sont des fois pas perceptibles quand t'as pas vécu le voyage, qu'il y a ce sentiment un peu étrange de fin. Et évidemment, d'avoir cet esprit de... On est onze ensemble à vivre 24h sur 24. Plus les mois qui avaient précédé en préparation, qui étaient très intenses et on s'était pas lâchés. Et là, en fait, un peu tout s'arrête. Chacun rentre chez ses parents. et donc qu'est-ce que tu fais de ta vie après.

  • Antoine Besnier

    Donc une nouvelle page à écrire.

  • Matthieu Perrat

    Une nouvelle page à écrire avec ce que tu viens de vivre qui était hyper intense. Et puis, ce qui est assez fou, c'est que même aujourd'hui et très récemment, je leur parlais avec des personnes que je rencontrais et à chaque fois que tu en reparles, il y a le côté Oh, waouh, c'est génial ! Et en fait, ça te remet à chaque fois dans un mood Oui, c'est vrai qu'on a vécu un truc de ouf.

  • Antoine Besnier

    On nous le rappelle généralement.

  • Matthieu Perrat

    Et ça, du coup, tu ne l'oublies pas, mais on oublie aussi rapidement tout ce qui n'a pas été. Tu as des problèmes, ton cerveau ouvre très vite. Et du coup, maintenant, tu as ce truc six ans après. De garder que le positif et d'avoir ce truc. On a fait un truc fou et ce qu'aucune école n'a jamais fait.

  • Léa Nador

    Et toi, tu l'as vécu comment de retour ?

  • Antoine Besnier

    C'était dur après. En fait, j'avais déjà passé des entretiens quand j'étais à Montréal.

  • Léa Nador

    T'avais trop d'avance.

  • Antoine Besnier

    En fait, je voulais revenir chez KissKissBankBank et on m'a dit on va créer le poste. En revanche, j'ai quand même eu un délai où je devais attendre, je crois, six mois avant de pouvoir revenir. Donc j'ai quand même passé six mois ou moins ou plus chez moi à attendre. Et ce n'était pas forcément un moment agréable parce que vraiment, je me suis retrouvé... tout seul avec mon voyage. Est-ce que d'ailleurs, vous, vous avez eu le sentiment de saouler avec votre tour du monde ? Vous n'aviez pas envie d'en parler justement pour ne pas vous vanter ? Parce qu'on pourrait voir ça comme une sorte d'opulence. C'est un peu un voyage de riche. Un privilège de malade. Moi, je dis toujours que je suis super reconnaissant parce que je n'aurais jamais eu les moyens de le faire.

  • Léa Nador

    Mais je pense qu'aucun d'entre nous n'aurait eu les moyens de faire ce qu'on a fait.

  • Matthieu Perrat

    Autrement qu'avec l'école En fonction de la personne Tu sens si elle veut en savoir plus Ou si on reste en surface Et au bout d'un moment Tu réduis les informations Que tu donnes Parce que très vite Tu passes à autre chose Et oui évidemment Il y a ce sentiment de Bon t'as fait un truc exceptionnel Que tout le monde va pas faire Mais de toute façon Tu le sens très vite Quand t'as quelqu'un en face de toi Tu forces pas en tout cas À lui montrer toutes tes photos Très vite tu sens Ça intéresse À part les grands-parents Qui étaient à fond Qui eux étaient à fond Et qui en voulaient toujours plus Mais je pense qu'il faut pas S'éterniser sur le sujet Parce qu'après même Pfff

  • Léa Nador

    Pour toi, tu es redondant et tu restes dans une bulle et tu restes dans ton voyage et tu ne peux pas avancer si tu ne fais que ressasser le passé.

  • Antoine Besnier

    Bon, on avait quand même fait un beau retour. On avait fait une soirée de retour du monde à Besançon. On s'était retrouvés. Et justement, Matthieu, c'était pour toi le point final de notre formation. Est-ce que tu peux décrire cet événement ? Oui,

  • Matthieu Perrat

    il y avait cette idée de vouloir vraiment clôturer le voyage, que chacun revienne à Besançon. On invite nos familles, nos partenaires, les personnes qui avaient un peu gravité autour. essayer de faire vivre différemment chacun un peu à notre manière ce qu'on avait retenu et ce que le voyage nous avait apporté. Donc créativement, il y avait chacun à apporter sa touche, son format à cet événement. Et l'idée, c'était une soirée dans un lieu unique.

  • Antoine Besnier

    Oui, carrément.

  • Matthieu Perrat

    Qui était une ancienne usine montre d'horlogerie à Besançon, qui n'était plus en activité. Donc un lieu maintenant assez brut, vide à Besançon. Et on avait réussi à négocier ce lieu gratuitement parce que le propriétaire avait suivi un peu l'école et aimait notre démarche. Et on avait organisé une soirée avec des happenings, des performances et une déambulation dans le lieu qui permettait à chaque étudiant de montrer un peu sa vision, proposer une expérience autour de son ressenti ou du tour du monde global. Donc, il y avait des salles avec des thématiques, des installations, des décors qu'on avait chacun réalisé. Et puis, ce que je lui disais, des performances, du chant,

  • Léa Nador

    de la danse,

  • Matthieu Perrat

    des performances de feu d'ailleurs, dont un d'Antoine Bessnier. Et du coup, c'était une... très très belle soirée parce que chacun avait pu ressentir et je sais que certaines personnes nous ont dit on n'a jamais vécu ce type d'événement c'était hyper intéressant et du coup ça avait vachement bien clôturé l'expérience ce qui est plutôt logique pour toi l'organisation d'un événement comme celui-là parce que tu travailles aujourd'hui dans l'événementiel tu peux préciser quel type d'événementiel ?

  • Léa Nador

    Je travaille dans une agence qui est spécialisée dans les événements pour les maisons de luxe et de beauté Je veux juste revenir sur un truc parce qu'on a dit qu'on n'avait pas eu de mémoire à faire mais par contre on avait quand même un rendu contenu hum à faire, c'était plus pour nous. De toute façon, dans l'école, on n'était pas notés. On n'avait pas des vraies notes, des vraies moyennes. On était vraiment une école, pas comme les autres. La soirée Retour du Monde, c'était l'occasion de montrer toutes nos réalisations. C'était de la photo, de l'écriture, du son, du montage vidéo, principalement ça. Des mélanges de sons, images. En tout cas, on avait tous fait des réalisations différentes et personnelles et c'était l'occasion de les montrer, de les partager au plus grand nombre.

  • Antoine Besnier

    Et justement, toi Léa, quelle avait été ta contribution à cette soirée ? Moi,

  • Léa Nador

    j'étais quand même pas mal investie aussi dans l'organisation avec Matthieu, même si c'est quand même lui qui driveait principalement tout, parce que c'est plus son domaine que le mien. Moi, j'étais plus, disons, dans l'aspect créatif, dans l'imagination des salles, différentes ambiances, différentes salles. Je sais qu'on avait fait une salle un peu vieille école, qu'on avait installé des cartes du monde partout au sol. On avait trouvé des vieux bureaux, ce genre de choses. On avait fait une salle un peu auditorium avec des palettes où on avait fait vraiment une projection. projection sur le mur. On avait fait une salle un peu expérience. Je ne sais pas comment la décrire. Tu sais, la salle avec...

  • Matthieu Perrat

    La salle contemporaine.

  • Léa Nador

    Oui, avec le papier bulle, le néon. C'était un peu une salle photo où on pouvait faire un petit souvenir un peu sympa.

  • Matthieu Perrat

    C'était un espace d'expo qui nous avait inspiré qu'on avait visité à Montréal.

  • Léa Nador

    Oui, c'est ça, oui.

  • Matthieu Perrat

    La Never Apart. Exact. Et qui était notre inspiration qui nous avait marqué. Et du coup, on avait envie de cette salle un peu très art contemporain à vivre un peu, pas gratuitement, mais en tout cas...

  • Léa Nador

    spécifique j'avais complètement oublié mais il y avait aussi l'espace showroom parce qu'avec mon papa on avait créé toute une structure en bambou parce que tous les échafaudages dans les villes où on a visité surtout en Asie étaient faits en bambou et du coup on avait repris cette inspiration là et avec mon père on avait fait une structure en bambou où on avait accroché des vêtements qu'on avait ramenés du tour du monde on avait ramené un de mes fauteuils aussi tu pouvais t'installer lire des choses écrire il y avait aussi tout l'espace expo photo avec le buffet les tapis c'était vraiment une soirée incroyable c'était une sacrée soirée et moi je m'en souviens très bien parce que j'étais plutôt stressé lors de cette soirée

  • Antoine Besnier

    parce que Matthieu, tu m'as imposé une performance qui était un talk au format TEDx parce que tu avais travaillé justement pour cette organisation et j'avais loupé la moitié de mon discours mais apparemment ça ne s'était pas... Donc tant mieux. Du coup, j'avais raconté mon voyage... d'une autre manière, en prenant un angle très précis, en pensant à ma grand-mère qui est non-voyante depuis quelques années. Je vous propose Léa et Matthieu qu'on sorte de la zone de turbulence, on en est déjà un petit peu sortis depuis quelques minutes. Maintenant, quels sont vos projets ? Matthieu, tu l'as expliqué, toi tu travailles dans l'événementiel, Léa, toi tu as un projet à venir. Après qu'on soit rentré de ce tour du monde, on a fait cette soirée, tu es reparti voyager, ensuite tu as écrit un roman. Et maintenant, tu as ce nouveau projet sur lequel je vais certainement t'accompagner dans les mois à venir. De quoi s'agit-il,

  • Léa Nador

    dis-nous tout ? C'est vrai que j'ai fait pas mal de choses depuis que je suis sortie de l'école. Je n'ai jamais été vraiment dans une seule case. Et là, c'est dans une recherche de sens, en fait, dans mon travail et dans ma vie pro et perso. J'avais envie de concilier une de mes passions et un travail qui me tenait à cœur, qui est en fait tout simplement d'ouvrir une friperie inclusive à Besançon. Inclusive dans le sens où je veux pouvoir répondre au maximum d'attentes en termes de budget, en termes de style. en termes d'identité de genre. Je veux une sélection mixte, non genrée, une friperie assez moderne avec une vraie sélection. Et ça, c'est le projet, c'est d'ouvrir cette boutique d'ici quelques mois. Le plus tôt sera le mieux. Donc voilà, l'envie d'être à mon compte aussi et de travailler pour moi et pour un projet dans lequel je crois.

  • Antoine Besnier

    Léa et Matthieu, il est désormais temps de conclure cet épisode de Turbulence. Merci Léa de nous avoir accueillis, Matthieu et moi, de retour à Besançon.

  • Léa Nador

    Toujours un plaisir.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir joué le jeu et d'avoir partagé vos anecdotes, votre expérience. Le mot de la fin, chacun, Léa ?

  • Léa Nador

    La conclusion de l'aventure 2089, de l'aventure Tour du Monde et de ma vie en général, c'est peu importe si les autres disent que ce n'est pas possible, tu le fais quand même.

  • Antoine Besnier

    Léa, j'en profite pour te poser la question, où est-ce qu'on peut te suivre ? Où est-ce qu'on peut suivre ce projet de friperie ?

  • Léa Nador

    Vous pouvez aller suivre sur Instagram, chaos.friperie, chaos comme chaotique.

  • Antoine Besnier

    Et toi Matthieu, le mot de la fin ? Suivez Léa. Suivez Léa et surtout,

  • Matthieu Perrat

    contribuez à la campagne. pour Kaofri Prix.

  • Antoine Besnier

    On a évidemment une petite pensée pour les huit autres personnes qui ont fait ce tour du monde avec nous et je vous laisse les citer. Alors,

  • Léa Nador

    il y avait Laurie, Charlotte,

  • Matthieu Perrat

    Jean-Claude, ah non.

  • Léa Nador

    Claire, Amandine, Chloé, Assaad, Christopher et Nathan.

  • Antoine Besnier

    Et il y a une autre personne, Matthieu.

  • Matthieu Perrat

    Et bien sûr, Hervé Pison, sans qui on ne serait pas partis en tour du monde.

  • Antoine Besnier

    Il ne l'a pas fait, mais c'est comme ci.

  • Matthieu Perrat

    C'est tout comme.

  • Léa Nador

    Ouais, il était avec nous.

  • Antoine Besnier

    Voilà. Merci à tous les deux. À très vite.

  • Léa Nador

    Merci Antoine. Ciao,

  • Antoine Besnier

    ciao. À toute. Bisous. Bisous.

  • Matthieu Perrat

    Allez, ciao Turbulence.

  • Léa Nador

    Ciao.

  • Antoine Besnier

    Merci d'avoir écouté Turbulence. N'oubliez pas de vous abonner, de partager et de laisser un avis si vous avez apprécié l'épisode. Prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur maydaymayday.fr. C'était Turbulent. C'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:08

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    13:13

  • Zone de Turbulence n°2 : se retrouver seul avec son voyage

    22:44

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