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Les cordes sensibles d'une harpiste : FAUST 🎶 cover
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Turbulence - Entrepreneuriat et crowdfunding/financement participatif

Les cordes sensibles d'une harpiste : FAUST 🎶

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36min |14/03/2024
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Turbulence - Entrepreneuriat et crowdfunding/financement participatif

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Description

Embarquez à la rencontre de FAUST. Chanteuse, comédienne, parolière, harpiste, et pas que… FAUST est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode, nous allons parler d’une vie de sacrifices et d’une palpitante histoire d’amour avec un instrument de musique : la harpe.


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Ici, nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et toutes les deux semaines, nous décollons à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart, moi-même accompagné, durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir des projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre de Faust, chanteuse, comédienne, parolière, harpiste. Faust est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode... Nous allons parler d'une vie de sacrifice et d'une palpitante histoire d'amour avec un instrument de musique, la harpe. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles, vous écoutez Turbulence. Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Bonjour Antoine.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on enregistre chez moi, à Paris, en compagnie de Lucette, j'aimerais bien, qui est mon chat. Mais bon, elle a décidé de nous laisser le champ libre pour ce moment-là. Donc voilà, on est dans mon espace intime. On est dans la pièce avec mes instruments de musique.

  • Speaker #0

    Il représente quoi cet espace ? C'est ton lieu de création ?

  • Speaker #1

    C'est le lieu où j'aime créer, bien sûr. Après, c'est un endroit où j'arrive à me recentrer. Mais j'aime beaucoup aussi travailler en studio, travailler avec d'autres, travailler sur scène. Mon travail, c'est essentiellement la scène. Mais là, c'est mon petit cocon d'intimité. Et c'est là que j'aime retrouver mes instruments, écrire le soir.

  • Speaker #0

    Alors, tu t'appelles Pauline.

  • Speaker #1

    mais pas que mon nom d'artiste c'est Faust bien sûr nous on s'est connus tous les deux avec Pauline Chagne c'est vrai qui est mon nom mon nom civil mon nom de départ je suis chanteuse mais je suis aussi comédienne je suis parolière je suis harpiste et quand on s'est rencontré j'avais pas encore changé de nom j'avais pas encore eu l'évidence sur mon nom d'artiste ouais Donc on s'est connus sur mon premier EP que j'avais signé avec mon nom.

  • Speaker #0

    Quand on s'est connus, tu étais ou tu es toujours très certainement une artiste engagée. On s'est connus sur des projets assez engagés quand même.

  • Speaker #1

    On a fait deux campagnes ensemble. On a fait une première campagne qui était destinée à soutenir mon premier EP. Donc on devait ensemble penser à pas mal de choses, à des contreparties, à des visuels, aux clips qui allaient accompagner tout ça. Donc c'était un ensemble et c'était ma parole qui était portée. Donc mes textes sont engagés. puisque dans certaines chansons, j'aime aborder des thèmes qui me sont propres et qui sont forcément des thèmes qui me concernent et qui sont donc engagés. Et la deuxième campagne qu'on a faite ensemble, celle-là, elle était d'autant plus parce que c'était une campagne pour un concert caritatif pour soutenir une association qui s'appelle Règles élémentaires qui aide les femmes dans la précarité menstruelle. Et donc le but de cette soirée, c'était organiser un concert dans un lieu atypique à Paris. En l'occurrence, c'était une péniche. qui s'appelle le Marcounet, qui est à Hôtel de Ville. Et ensuite, trouver au sein de cette soirée à la fois du divertissement, du spectacle pour les personnes. Moi, j'ai présenté mon EP qui venait de sortir juste avant.

  • Speaker #0

    Je me souviens.

  • Speaker #1

    Quelques mois avant. Tu étais présent d'ailleurs, cette soirée-là. Et ensuite, après le concert, c'était de faire un karaoké menstruel. Donc, on avait changé les paroles de plein de chansons très connues, de Mylène Farmer, de Jean-Jacques Goldman, de tout le répertoire français, de Véronique Sanson, Edith Piaf. Enfin voilà, en changeant les paroles pour que ça parle. des menstruations. Et c'était vraiment, le but, c'était de s'amuser, que tout le monde parle des règles, s'amuse et en même temps participe à aider une association comme Règles élémentaires qui aide toute l'année des femmes en précarité menstruelle.

  • Speaker #0

    Te souviens-tu du nom du ponche lors de cette soirée ?

  • Speaker #1

    C'était Orange Sanguine.

  • Speaker #0

    Exactement. Et Orange Sanguine qui ?

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, c'est mon premier single qui a été mon premier clip aussi et qui était une chanson qui parlait des règles des menstruations. Et ça parlait de mon parcours au sein de tout ça. J'ai écrit cette chanson pendant le confinement. Et c'était mon premier clip. Donc c'était un clip très engagé, que j'ai fait avec une réalisatrice qui s'appelle Anouk Trégan. Et dans lequel il y avait plein de femmes de différents horizons qui étaient représentées. Et c'était ma volonté, lors de ce clip, de faire don du décor. qui était un nombre incalculable de tampons, de serviettes hygiéniques, qui avaient été utilisés pour le clip au départ, d'en faire don à cette association, parce que même dans une vie, je n'aurais pas pu utiliser ces serviettes et tous ces tampons. Et ça a été assez difficile à la période du confinement de faire ce don. Et donc, je me suis dit, on pourra plus tard, lors d'une soirée, peut-être d'une release party, et puis avec le confinement, avec l'EP qui était différent, sur lequel il n'y avait pas Orange Sanguine, ça a été difficile de rassembler tous ces éléments. Et à la période de Noël, je me suis dit, ce serait super de se dire que Noël, c'est pas... une fête religieuse, c'est une fête de partage, c'est une fête de dons, c'est une fête tout court et donc c'est un moment de rassemblement de personnes et ça peut être petit papa Noël à déposer un paquet de tampons sous ton sapin ou une cup menstruelle, ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça a été le Noël menstruel. Ça a été donc le deuxième crowdfunding.

  • Speaker #0

    On reviendra sur les campagnes, puisque c'est vrai que tu en as fait deux. On parlait de Pauline Chagnes, mais Faust, décris-moi son univers, c'est tout récent.

  • Speaker #1

    Faust, ça a été un changement que j'ai fait entre cet été et la rentrée 2023. C'est un nom que je rêvais de prendre depuis longtemps. Ça a été difficile de laisser derrière moi la mue de Pauline Chagnes, même si je suis actrice. c'est qu'en tant qu'actrice, je garde mon nom. C'était important pour moi, dans la chanson, d'incarner autre chose. Et c'est vrai que ma musique, elle est dansante, elle est pop, elle est engagée, elle est électronique. Je joue de l'harpe électrique qui est unique au monde. Et je ne me voyais pas dans le futur continuer d'endosser Pauline Chagnes, mon nom civil, alors que ce que je veux incarner en tant que Faust, c'est totalement différent. Et pour répondre à qui est Faust et qu'est-ce que c'est que son univers, alors grâce à Faust, je peux parler encore plus en profondeur de sujets qui me touchent. personnellement et intimement. Mon but, c'est de faire danser les gens, de les émouvoir sur des thématiques qui sont des fois très dramatiques. et en même temps d'avoir un répertoire qui est vraiment essentiellement festif, dansant, coloré et en même temps désinhibé sur beaucoup de sujets. Et Faust, c'est personnage de scène. Donc c'est forcément un personnage qui est inspiré de ma culture, de ce que j'ai envie de représenter sur scène. Moi, j'aime définitivement la scène et m'exprimer sur scène. Donc voilà, je pense que c'est aussi de la mise en scène et ça aide aussi à avoir un personnage, même si ça ne me distancie pas de ce que j'ai envie de dire intimement aux personnes. Mais c'est plutôt d'incarner quelque chose de plus grand que soi-même. Et ça m'aide des fois à écrire, à dire ce que j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est passé le lever de rideau sur Faust ? C'est très récent, tu l'as fait sur les réseaux sociaux. Je me souviens, on s'est vus la veille. Ça m'a marqué. Et tu étais un petit peu sous pression, est-ce que c'est normal ?

  • Speaker #1

    J'étais vraiment sous pression parce que je ne savais pas du tout ce que les gens allaient penser. En 2022, j'ai fait Destination Eurovision. Et j'ai été repérée avec une chanson qui s'appelle Nuit Pauline. Nuit Pauline, et donc Pauline, Pauline Chagne. Donc je me disais, voilà, c'est la seule chanson que je garde de mon répertoire pour maintenant aller de l'avant. Et ça me semblait très étrange d'abandonner Pauline pour trouver Faust. Je me suis dit, mais comment les gens vont réagir ? Est-ce que les gens vont comprendre quelle est ma démarche ? Est-ce que ce n'est pas juste étrange ? Est-ce que les gens n'ont pas rien à faire non plus ? Parce que pour moi, ça a énormément d'importance. Mais finalement, pour les gens, c'est peut-être un changement comme un autre. Et j'étais très tendue à l'idée de dévoiler ça. C'était quelque chose de grand pour moi. Puis j'y pensais beaucoup. J'ai passé beaucoup de temps à trouver l'univers visuel qui correspondait mieux à cette incarnation. On s'est vus la veille et je t'ai parlé de tout ça. J'allais dévoiler le nom, pourquoi je changeais de nom, un peu ce que j'ai raconté là finalement. Et une première reprise, parce qu'aussi pour reprendre la parole sur les réseaux sociaux, quand on est chanteur, chanteuse, musicien, les reprises c'est un bon moyen de le faire, quand on arrive à le faire de façon personnelle. Et les gens ont très bien réagi. En fait ça a été une expérience très positive, c'était de me dire, je leur explique pourquoi j'ai envie d'incarner Faust. Pourquoi ce nom-là ? Et les gens m'ont suivi, m'ont témoigné beaucoup de soutien et ils étaient très enjoués à l'idée de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Je n'avais pas pris la parole depuis très longtemps. C'est vrai que j'avais mis beaucoup d'espace sur mes réseaux sociaux depuis Destination Eurovision. De reprendre la parole, les gens étaient simplement heureux d'avoir de mes nouvelles et de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Donc c'était très positif.

  • Speaker #0

    Il y avait une attente. On te demandait ce que tu devenais. Est-ce que tu avais toujours un projet artistique ou est-ce que justement, peut-être que c'était imaginé que tu allais tourner la page ?

  • Speaker #1

    Il y avait beaucoup d'attentes parce que je recevais beaucoup de messages suite à l'Eurovision et les gens écoutaient.

  • Speaker #0

    Tu parlais justement de Destination Eurovision. C'est le concours pour accéder à l'Eurovision.

  • Speaker #1

    C'est une émission durant laquelle 12 candidats présentent leur chanson et il y a un jury et le public vote à la télévision pour la personne qui va représenter la France. Aujourd'hui, ce programme a été arrêté. Ils proposent directement aux artistes. Mais à l'époque, j'ai trouvé que c'était une bonne façon, un bon tremplin pour montrer ce qu'on a envie de faire, pour montrer qui on est. Et c'était une chance pour moi qui était totalement indépendante à l'époque de montrer ce que je fais, de montrer ma musique à la France entière. Et ça a été une expérience très, très positive pour moi. J'ai rencontré vraiment un public et j'ai senti qu'il y avait une attente et un amour de ce que je pouvais faire. Et c'était précieux à cette époque-là d'être rassurée là-dessus. Parce que quand on est indépendant, se faire connaître et réussir à partager à ce que sa musique parvienne aux oreilles des autres et trouve... un soutien, c'est déjà très très beau. Donc ça a été une expérience très positive pour moi. Et du coup, je recevais beaucoup de messages des personnes qui m'ont écoutée à l'Eurovision, qui m'ont découverte, plus des personnes qui m'ont soutenue lors de la sortie de mon premier EP, quelques mois auparavant. Et alors, il y a eu plusieurs choses. Il y avait des personnes qui me disaient, on attend des nouvelles chansons, on attend que tu fasses des concerts, on attend des nouvelles, des réels, des choses sur les réseaux sociaux. Et juste avant de lancer Faust, j'ai fait un peu table rase. du passé, c'est-à-dire que mon EP, sauf Nuit Pauline, je l'ai masqué sur les plateformes, les clips aussi, et il y a des gens qui étaient super déboussolés de ne plus avoir les chansons qu'ils écoutaient avant. Alors en ce qui me concerne, c'est moindre, parce que je ne suis pas... connue, mais les quelques personnes qui étaient attachées aux chansons et qui les écoutaient souvent m'ont écrit en me disant, mais je peux pas écouter Mélancolie Lolita, je peux pas écouter tous les deux. Donc il y a des gens à qui j'ai envoyé l'EP en physique, puisque c'était une des contreparties aussi de notre campagne, mais il y a des personnes à qui j'ai envoyé par la poste des EP pour qu'ils puissent continuer d'écouter. Donc à la fois il y avait une panique, parce qu'il y a des gens qui se sont dit, ça y est, elle arrête ou elle a retiré les chansons des plateformes. Et puis voilà, c'était... Une peau qu'il fallait laisser partir et pour redémarrer.

  • Speaker #0

    Et Faust, c'est un projet que tu avais avant l'Eurovision ou c'est une nouvelle page qui s'est écrite durant ce concours ? Non. Tu étais en finale, il faut préciser.

  • Speaker #1

    Oui, je suis arrivée en deuxième.

  • Speaker #0

    Donc on aurait pu se faire le scénario de c'est une énorme frustration, elle a envie de tourner la page. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    On aurait pu l'imaginer.

  • Speaker #1

    En fait, j'avais envie de changer de nom d'artiste. Enfin, j'avais envie d'avoir un nom d'artiste depuis longtemps, mais je n'avais pas eu forcément la révélation, l'évidence sur un nom. Et quand... J'ai fait l'Eurovision, bien sûr, j'y pensais. Je me suis dit, voilà, ce serait le moment de trouver le nom. Et puis, je me suis mis une telle pression, finalement, pour essayer de trouver et que je n'ai rien trouvé. J'avais des idées que je pense que j'aurais vraiment regretté aujourd'hui. Quelques mois après, j'ai commencé à découvrir de nouvelles choses, de nouveaux films, de nouvelles œuvres. Et puis, moi qui viens de la musique classique avec la harpe, c'est vrai que l'opéra Faust de Gounod, c'était un opéra que j'aimais énormément. que j'avais vu à l'Opéra Bastille. Et c'était Roberto Alania qui faisait Faust. C'était très, très beau. Ça m'avait beaucoup marqué. Et je m'en rappelais et j'ai toujours trouvé que c'était même visuellement assez beau, Faust. Et c'est un homme qu'incarne ça. Et pendant l'année qui a suivi l'Eurovision, j'ai découvert Phantom of the Paradise de Brian De Palma. Et dans ce film, il s'agit d'un compositeur un peu fou qui écrit plein de choses et qui consacre son œuvre à Faust, au mythe de Faust. parce que c'est une écriture de Goethe, Faust au départ. Et dans le film, Paul Williams incarne une espèce de diable, de mania de la musique qui va détourner l'œuvre de ce compositeur et qui va s'approprier tout et lui voler ce qu'il a écrit, et lui voler Faust. Donc la plupart des œuvres de ce film, qui sont composées par Paul Williams, s'appellent Faust, Phénix, etc. C'est aussi ce qui a donné les Daft Punk. en fait sur le film parce que celui dont on vole l'oeuvre a un casque en argent sur le visage pour cacher son aspect qui est tout brûlé tout abîmé et il a une voix robotique parce qu'on lui a volé sa voix donc la voix robotique les casques en argent et des thématiques phénix etc c'est des choses qu'on peut retrouver dans Random Access Memory d'ailleurs il y a un duo avec Paul Williams sur Touch et je me sens très proche aussi de la musique des Daft Punk donc tout ça en fait faisait un tout un pont entre mon passé de musicienne classique de harpiste classique la musique électronique que j'aime l'univers visuel de Brian De Palma, puisque dans ma façon d'écrire et d'envisager les choses, il y a beaucoup, beaucoup l'impact du visuel, donc du cinéma, du clip, du théâtre, de la scène. Donc tout ça me semblait assez évident. Et détourner un nom de caractère masculin me plaisait aussi beaucoup. Voilà. Donc tout ça a été...

  • Speaker #0

    C'est bien, il y a un fond. Et je sais que tu les tiens.

  • Speaker #1

    Toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je sais qu'on est des amoureux du sens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Toujours qu'il y a du sens dans ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est important. Sur les réseaux sociaux, aujourd'hui, je fais énormément de reprises. Enfin, énormément, ça dépend de quel point de vue. Je suis peut-être gonflé en disant ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu es très régulière.

  • Speaker #0

    Je suis très régulière. Dis-nous un petit peu quel démarre, ce que tu fais. Tu fais de la traduction ? Enfin, ce n'est pas une simple reprise.

  • Speaker #1

    J'essaye en tout cas. Mon but, c'est de partager des chansons que tout le monde connaît, qui me sont chères. Et si je reprends des tubes internationaux, de les traduire en français. Parce que même si c'est une traduction de quelque chose qui existe déjà, j'essaye de mettre un... peu ma patte d'auteur à l'intérieur de ça et d'en faire quelque chose qui me soit propre et qui pourrait être une chanson en tout cas dans la façon d'écrire le texte que j'aurais pu écrire. Et je m'accompagne à la harpe. Donc c'est pour la plupart des harpe-voix, harpe électrique-voix et après il y a des fois des arrangements un peu plus poussés sur lesquels Mendeleevitch m'aide aussi à faire un peu des arrangements, des choses en plus quand j'ai envie de pousser un peu plus loin et de montrer une musique qui est... qui est plus représentatif de ce que je fais pour l'album en préparation. Voilà, en fait, chaque semaine, je fais voter les gens. Je pense que c'est important aussi de choisir à plusieurs, de réussir à s'engager le choix, la volonté des gens. Même aussi, ça permet des fois de comprendre où est l'attente des gens, où est-ce qu'ils ont envie d'aller, qu'est-ce qu'ils ont envie de découvrir de moi. Et ce n'est pas toujours ce que j'attends. Des fois, je me fais totalement avoir sur le choix. Des fois, ça m'arrive de prendre un peu d'avance sur une traduction parce que j'ai envie de faire les choses bien. Et en fait, les gens ne choisissent pas du tout ce que j'attendais. Donc c'est très bien. Mais ça m'a poussé à faire des fois des chansons que je n'attendais pas du tout et d'aborder des thématiques que je n'aurais soit pas osé aborder seule dans mon projet, soit dont je n'aurais même pas eu l'idée. Donc c'est forcément des artistes sur lesquels je peux me projeter ou que j'admire, que j'aime beaucoup. Au départ, dans ce programme de reprise, je voulais faire que des tubes des années 80, que ce soit internationaux ou français, parce que la chanson que j'ai laissée sur les plateformes, Nuit Pauline, que j'ai faite à Destination Revision, c'est une chanson qui est... très très empreinte de la culture des années 80 et je me suis dit, c'est très bien, je vais commencer par cette thématique, ça va être une contrainte qui en fait va apporter beaucoup de choses, parce qu'il s'est passé énormément dans les années 80, aussi bien en France qu'à l'international. Donc c'était ma première démarche. C'était aussi reconnecter avec le public, donner un peu de mes nouvelles, traduire, enfin adapter des paroles et rejouer de la harpe, me filmer, appréhender le fait d'être filmé, de me filmer toutes les semaines.

  • Speaker #0

    Quel exercice ça !

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu spécial en France, mais voilà, et de faire quelque chose d'assez... le plus sincère possible, d'aller à la rencontre.

  • Speaker #0

    Si je devais faire écouter une de tes reprises dans Turbulence, ce serait laquelle ?

  • Speaker #1

    Il y a cette reprise de Maniac, de Michael Sambelo, qui est dans le film Flashdance, qui est bien parce qu'à la fois, elle change un peu le registre. C'est du coup une balade et je l'ai vraiment, vraiment adaptée. Le texte est assez différent de l'original. C'est plutôt un texte d'ambiance qu'un texte littéral. Après, j'en ai fait des plus récentes. J'ai fait Tattoo de Laurine. Ça, c'est vraiment dans l'esprit. Eurovision, c'est une très très belle chanson et j'aime vraiment foncièrement Laurine il y en a plein qui sont bien,

  • Speaker #0

    on peut les découvrir sur Insta je mettrais quelques secondes quand même parce que ce serait dommage de ne pas t'entendre Tu parlais d'un instrument, la harpe, et là d'ailleurs, il y en a trois.

  • Speaker #1

    Dans la pièce, on en a trois.

  • Speaker #0

    Donc il y a trois harpes dans la pièce, c'est ton instrument. C'est ça. Quand est-ce que ça a commencé ?

  • Speaker #1

    Ça a commencé très jeune, parce que la harpe et moi, ça a commencé quand j'avais trois ans.

  • Speaker #0

    Je viens d'une famille de musiciens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mes parents sont musiciens de jazz, mon père est saxophoniste de jazz et ma mère est chanteuse, parolière, compositrice. Et ma petite révolution, ça a été de faire de la musique classique dans une famille de jazzmans. Et j'ai choisi l'harpe. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment. Mes parents racontent que quand ma mère était enceinte, ils écoutaient beaucoup Tchaïkovski. D'accord. Ça m'aurait peut-être influencé dans le choix. Qui c'était ? Je ne sais pas. En tout cas, je crois qu'il y a profondément une attirance physique vers un instrument. J'ai toujours eu ce rapport physique très fort avec mon instrument. Et ensuite, pendant 15 ans, j'ai vraiment fait uniquement de la harpe dans ma vie. J'ai fait mes études comme tout le monde. Mais même le baccalauréat, je l'ai passé à distance parce que je suis rentrée en études supérieures de musique. classique. J'avais plus le temps d'aller à l'école, j'avais plus le temps d'aller au lycée, donc j'ai passé mon bac par correspondance et je passais 8 heures par jour sur l'instrument, les concours, plusieurs fois par an. Tous mes diplômes dans la musique classique, rentrer en orchestre, trouver une place, etc. Donc, c'était vraiment ma vie. Et voilà, ça a commencé très tôt.

  • Speaker #0

    On a à peu près le même âge. Tu dirais que tu as une jeunesse différente parce que tu viens de me dire que tu as consacré huit heures tous les jours à ton instrument. Tu as le sentiment d'avoir loupé des choses ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense que c'était énormément de sacrifices.

  • Speaker #0

    Tu as le sentiment d'avoir sacrifié quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir sacrifié beaucoup de soirées, beaucoup de moments de bon temps. C'est vrai. Beaucoup d'amour de jeunesse aussi. Je n'avais pas le temps d'avoir quelqu'un dans ma vie. Ou alors j'avais des personnes, mais j'étais totalement absorbée. parce que je faisais dans l'arbre, donc ça durait très peu.

  • Speaker #0

    Absente.

  • Speaker #1

    Je suis passée à côté de toutes ces choses-là. Je suis passée à côté de beaucoup de légèreté aussi. Parce qu'il y a toujours eu ce poids, même quand je partais en vacances, je ne pouvais pas faire de choses dangereuses, je ne pouvais pas me blesser. Je ne pouvais plus faire de ski, par exemple. Je ne pouvais plus faire d'acrobranche, d'escalade, de quoi que ce soit. Donc, il y a toujours cette ombre qui flotte au-dessus de la personne qui doit physiquement être... top tout le temps. Parce que même si en harpe, je ne fais pas un marathon ou je ne sais pas quoi, je n'ai pas besoin d'être physiquement hyper engagée. En fait, mes bras, mes doigts, les tendinites. Et on utilise les pieds beaucoup à la harpe. Ça ne se voit pas. Mais en fait, là, toi, Antoine, tu peux le voir, sur la grande harpe, il y a une rangée de 7 pédales en bas. Donc, les pieds sont beaucoup engagés. Donc, voilà, il y a eu aussi beaucoup de légèreté, même en vacances. Je partais avec mes partitions, même si je ne pouvais pas partir avec l'instrument. Je ne lâchais jamais l'affaire. J'avais toujours dans un coin de ma tête la musique, l'harpe.

  • Speaker #0

    Mais sans te sentir forcé, c'était quelque chose de naturel.

  • Speaker #1

    pour toi ? J'avais une telle ambition par rapport à la musique et je pense que dans tout ce que je fais, je mets un poids terrible sur ma volonté de faire bien les choses, d'aller au bout des choses. Et j'avais compris que dans la musique classique, il faut faire énormément de sacrifices. Il faut se consacrer plusieurs fois par an à des concours, il faut travailler son instrument de façon régulière parce que c'est le nez au milieu de la figure. Si on n'a pas assez travaillé, si on n'est pas prêt, même mentalement, il faut avoir un mental de gagnant. C'est quelque chose qui s'entretient, la confiance. permanente en soi. Donc ça, voilà, c'est peut-être des choses à côté de laquelle je suis passée.

  • Speaker #0

    L'ambition, laquelle ?

  • Speaker #1

    Je voulais avoir une place en orchestre, ce que j'ai eu, et je voulais être soliste internationale. Ça, je ne l'ai pas fait et on en parlera plus tard pourquoi. Mais c'était l'ambition, en tout cas, c'était celle-là.

  • Speaker #0

    Pauline, je te propose qu'on entre dans une zone de turbulence. On va parler de la campagne de financement participatif et de toutes les zones de turbulence que tu voudras bien nous confier. Bien sûr. La première zone de turbulence, c'est la campagne. Toi, tu en as fait deux.

  • Speaker #1

    Tellement eu de turbulences que j'ai eu envie d'en faire une deuxième finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je rigole. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es tournée vers ce mode de financement ?

  • Speaker #1

    Déjà, je n'aurais pas été capable de le financer entièrement toute seule. Déjà. C'est la première chose. Et dans la musique, je trouve que c'est aussi une bonne façon de faire connaître son projet et de faire connaître les coulisses de son projet et son identité, de parler de comment on voit les choses. Et si on le fait bien et qu'on arrive à être sincère au sein de cette démarche, ça peut être vraiment une rencontre avec un public futur. Et ça implique aussi beaucoup les gens dans... ce qu'on fait. Donc, c'était une évidence pour moi de faire un financement participatif.

  • Speaker #0

    Les artistes passent souvent par le financement participatif pour se rapprocher de leur public voire même apprendre à le connaître. C'était aussi un objectif de campagne ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'était aussi une façon de connaître du public parce que j'avais pas de public, moi.

  • Speaker #0

    C'était pour le premier EP ?

  • Speaker #1

    C'était mon premier EP. J'avais fait un single mais c'était plus une... Même si j'aime beaucoup cette chanson, c'était une mise en bouche par rapport à l'EP.

  • Speaker #0

    Donc Orange Sanguine.

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, qui était mon premier single. Et voilà, c'était une façon de rencontrer un public. Même au-delà d'aller avec mon public, c'était de trouver un public même.

  • Speaker #0

    Et ce mode de financement, tu l'as trouvé toi-même ou c'est quelqu'un dans ton audience qui te l'a suggéré en disant moi j'aimerais participer à ton projet artistique Plusieurs personnes m'avaient dit qu'elles aimeraient participer à mon projet.

  • Speaker #1

    Ça me semblait bizarre de récolter des fonds tout de suite comme ça, moi-même, en direct. Ça me semblait un peu étrange. J'avais envie de... de pouvoir donner des contreparties aux personnes qui participaient financièrement à mon projet. Puis voilà.

  • Speaker #0

    Tu te souviens des contreparties que tu as proposées d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a une que je n'ai pas pu honorer d'ailleurs. Ça, c'était une des turbulences. C'était le vinyle, parce qu'à l'époque... A l'époque du confinement, il y a eu une rupture de cette matière noire qui fait le vinyle. Et tous les stocks ont été mobilisés pour les gros artistes. Je crois qu'Adèle sortait un vinyle à cette époque-là. Ça a été très compliqué de faire cette contrepartie-là, finalement.

  • Speaker #0

    Donc doublé par Adèle.

  • Speaker #1

    Voilà, j'en veux à Adèle.

  • Speaker #0

    On ne comprend pas pourquoi.

  • Speaker #1

    On a compensé avec des EP physiques classiques, des CD. Mais à l'époque, je crois qu'il y avait, comme l'EP s'appelait Nuit Pauline, il y avait des jeux de mots sur nuit quelque chose. C'est ça, oui. En essayant bien sûr de rester dans la bienséance, dans les images. Alors il y avait, je crois, la première chose, c'était peut-être une reprise de la chanson, du choix de la personne, je crois, je ne sais plus. Tu laisses sous les yeux, toi ?

  • Speaker #0

    Je peux te citer. C'est vrai. C'est un titre des Contreparties. Nuit douce, remerciements, basique, nuit d'opale, EP digital. Nuit blanche, le CD physique. Nuit étoilée, accès au clip en avant-première. Foto dédicacée. Nuit diamant. Invitation pour la release party. Invitation pour notre prochain concert. Nuit infinie, donc oui tu l'as dit, c'était nuit, nuit, nuit. Les invitations au showcase. Assister à des enregistrements. Des sessions d'enregistrement en studio. Une répétition de concert sur scène. Très chouette. T'as des retours d'expérience d'ailleurs sur les personnes qui sont venues ou ça s'est pas fait ?

  • Speaker #1

    Il y a des personnes que je retrouvais sur le Noël menstruel, généralement, parce qu'on sortait d'une période de confinement, ça a été très long avant de réinstaller les concerts et tout ça. Mais oui, on a des personnes qui sont venues en enregistrement, qui ont beaucoup aimé voir ça en studio.

  • Speaker #0

    T'as pas intimidé de te sentir regardée exclusivement par deux personnes ?

  • Speaker #1

    Non, c'était assez chouette. Puis c'est vrai, quand t'es chanteur, il y a ce truc de cabine où tu vois pas nécessairement qui écoute. la tête qu'ils font quand ils écoutent on n'est pas toujours comme dans les films de Whitney Houston avec une grande vitre et plein de têtes face à soi donc là c'était assez intime les gens étaient très heureux de ça le Péphysique il a bien fonctionné du coup. Comme je te le disais, c'est vrai que les concerts ont mis beaucoup de temps à repartir sur cette période, donc j'ai pas vraiment de retour là-dessus, mais j'ai retrouvé des personnes sur le Noël Monstruel à qui j'ai proposé de nous rejoindre à ce moment-là, puisque c'était un petit concert, release party, même si le contexte était différent.

  • Speaker #0

    Tu as eu quand même 176 contributions. Tu te rappelles de ton objectif, le montant ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'était 10 000 euros, non ?

  • Speaker #0

    C'était 9 000 euros et 9 000 euros et tu as atteint 10 821 euros, donc 120% de ton objectif, ce qui est bien.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est très bien, je ne le croyais pas du tout. Quand j'ai écrit Je t'aime En fait, j'ai fait les comptes en me disant, pour faire ce que je dois faire, au minimum, j'ai besoin de ça. Au maximum, c'est illimité. Je n'ai pas besoin non plus de...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas de 100 000 euros du tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, sur le projet, je n'aurais pas su comment les dépenser.

  • Speaker #0

    C'est honnête.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je me suis dit... Et en même temps, quand j'ai tapé 9 000 euros, je me suis dit, j'ai 10 personnes qui vont mettre 20 balles. Je ne vois pas comment je vais atteindre 9 000 euros. Donc ça me paraissait inaccessible, honnêtement.

  • Speaker #0

    Bon, après, tout le monde ne met pas la même somme. Heureusement.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, bon, mes parents vont mettre dedans, les gens que je connais, mes meilleurs potes, etc. Je ne savais pas comment j'allais réunir autant. Mais en tout cas, c'était inespéré. Et en même temps, ça aurait été très grave de ne pas atteindre son objectif.

  • Speaker #0

    Quand je t'ai demandé, lors de la préparation de cet épisode de Turbulence, quel point la campagne avait été un exercice turbulent, tu m'as dit qu'il avait été turbulent 4 sur 10.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Finalement, pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Quand ça a été lancé, j'avais prévu des vidéos pour parler de mon projet, me présenter, parler de moi, présenter les personnes aussi qui font partie de ce projet, etc. C'était des façons de relancer, en tout cas sur le projet. Ce qui est toujours délicat dans une campagne de financement participatif, c'est de solliciter les gens sans être lourd sur les demandes qu'on leur fait. Mais c'est en même temps de quand même leur rappeler que ce qui reste comme temps pour participer, c'est délicat. Mais en même temps, il faut le faire et il faut trouver les bonnes façons subtiles et délicates et sincères de ressoliciter l'engagement des gens, etc. Donc, j'avais pensé à des vidéos. Au départ, ça me semblait inaccessible, ce chiffre. Et finalement, quand ça s'est lancé, il y a eu assez rapidement un petit seuil qui a été franchi, qui m'a mise très à l'aise en me disant Ah, mais il y a encore toutes ces personnes que je connais, qui ont de l'intérêt pour ce que je fais, qui ont envie de me soutenir, qui vont participer. J'ai commencé à diffuser ces vidéos. Chaque fois, ça relançait un petit peu les gens. Et finalement, même si pendant toute la durée, qui était longue, je crois que c'était une campagne assez longue finalement. J'avais décidé d'inscrire ça dans quelque chose d'assez long. À l'échelle des autres campagnes que tu gères, c'est peut-être pas grand chose.

  • Speaker #0

    La moyenne est de 30 jours et toi, tu avais fait un petit peu plus, je crois. Je ne peux pas récupérer la durée.

  • Speaker #1

    Mais c'était plus. C'était peut-être 50,

  • Speaker #0

    40. C'est beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était beaucoup, voilà. Mais parce que je n'avais pas envie d'être stressée par la durée. Là où la deuxième, ça a été flash. Je crois que ça a été genre deux semaines. C'était vrai.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et j'avais aussi, c'est parce qu'aussi j'avais eu l'idée très tard de faire cette campagne, la deuxième.

  • Speaker #0

    Tu m'avais un petit peu appelé en urgence.

  • Speaker #1

    Je t'avais appelé en urgence en disant j'ai eu cette idée, je suis sûre que j'ai envie de la faire, j'ai très envie machin, mais ça aiderait à vendre des places pour la soirée, ça serait nanana. Quand j'ai diffusé les vidéos, petit à petit j'ai commencé à être rassurée, ça rentrait un petit peu dans le plan. Sur la durée, j'ai été globalement très stressée, mais je dirais que par rapport à une catastrophe absolue, ça ne l'était pas. C'était vraiment assez constant, il y avait des jours avec, des jours sans, et il fallait être créatif. créatif pour réussir à relancer l'intérêt sans être lourd.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est bien aussi de préciser que généralement, une campagne, elle est relativement courte, elle est une moyenne de 30 jours. Pourquoi ? Parce qu'il y a deux temps forts. Le premier, c'est le début, ce qui est une certaine émulation, préparer sa communauté. Et le second, c'est la fin, parce qu'il y a ce sentiment d'urgence qu'on essaie d'amener. Et lorsqu'on met 60 jours, par exemple, en fait, on va créer un gros, gros temps de réflexion. plutôt dangereux pour une campagne, mais ça ne les empêche pas de réussir, en tout cas quand elles sont bien animées. Tu parlais d'appréhension tout à l'heure et tu résumais un petit peu par tes actions, en fait c'est de l'organisation et ce sont les mots que tu m'as donnés pour décrire tes exercices, tu m'as dit appréhension, organisation, créativité et gratitude. J'en ai demandé trois, tu m'en as donné quatre.

  • Speaker #1

    Parce que j'arrivais pas à choisir les derniers.

  • Speaker #0

    L'appréhension, tu l'as cassée avec l'organisation. C'est ça. Et la créativité, je l'ai vue pour toi, c'était un exercice de créativité. Et la gratitude, je sais que tu es une personne...

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est quelque chose que je retiens vraiment de l'exercice de la campagne. C'est vraiment ce sentiment de gratitude. Parce qu'à la fin, tu le dis, j'avais 176 contributeurs et contributrices. Et je ne pensais pas en avoir autant. Je ne pensais pas autant que les gens s'intéresseraient. Ça a même généré plein de discussions avec des personnes qui ne parlaient jamais ou depuis plus longtemps. C'était très positif. comme expérience. C'est vraiment quelque chose qui ressort. Et la créativité, parce que je pense que ça pallie beaucoup à quelque chose qui manque de sincérité aussi quand on fait part de son projet, quand on raconte un peu comment on va faire tout ça. Et quand on met des façons soit amusantes, soit belles, soit personnelles de faire les choses, il faut réussir à trouver plein d'ingrédients pour solliciter l'intérêt et en même temps montrer qui on est à travers tout ça. Donc, ma façon de présenter les choses, c'était plein de petits collages que j'avais fait à la main. C'était encore une fois le confinement, donc j'avais... peu de matière pour me débrouiller et faire des choses. J'ai peu de compétences sur des logiciels tels que Photoshop, etc. En revanche, j'adore faire des choses de mes mains. Donc, j'avais imprimé des photos de moi, etc. de Mendeleïevitch, de gens qui faisaient partie du projet pour me montrer, pour les pallier. Et j'avais acheté plein de magazines. Il restait encore les kiosques à journaux pendant le confinement. Donc, j'avais vraiment... Je m'étais dit, bon, j'ai ça. Et j'ai pris des grandes feuilles et je les ai fait scanner. J'ai vraiment fait ça de façon... artisanales.

  • Speaker #0

    Ça ne se voit pas. Quels ont été les moments les plus marquants de ta campagne ? Je crois que ta campagne avait eu une reconnaissance. Elle avait été sélectionnée dans une catégorie de projets engagés. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, il y avait sur cette plateforme, il y avait une catégorie de projets. C'était KissBankBank. Il y avait une catégorie, je ne sais plus si c'était féministe ou engagée, le terme, mais donc il y avait une page qui sélectionnait les projets engagés. Et mon projet avait été mis en avant. On était dans les peut-être deux, trois premiers projets. Quand on arrivait sur cette page, ça m'a aidée à être connue. de personnes qui n'auraient jamais connu mon projet autrement. Et voilà, après, d'autant plus quand j'ai fait le Noël menstruel, où ça a été beaucoup repartagé par des médias, par les éclaireuses, Canal+, par Cosette, par beaucoup de médias. Les médias se sont intéressés vraiment beaucoup au deuxième projet. Et c'est normal parce qu'il y avait cette dimension vraiment caritative. Là où sur le premier, c'était une présentation de moi qui suis engagée. Mais donc, c'est différent. Voilà un petit peu comment ça s'est passé là-dessus.

  • Speaker #0

    Alors pour moi, c'est Pauline Chang qui a mené deux campagnes. Oui. Mais aujourd'hui, Faust, elle donnerait quoi comme conseil aux gens qui souhaitent se lancer ? Et plus précisément à des artistes ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, les gens ont énormément besoin de sincérité, que ce soit sur les réseaux sociaux, que ce soit dans les chansons, dans ce que les gens disent. Donc, ça se ressent beaucoup au sein d'une campagne. Si on a de l'intérêt. Si on a du soin, si on prend vraiment à cœur de faire les choses et de les faire aussi pour les autres. Ce n'est pas uniquement une campagne pour nous, c'est une campagne pour un projet. Et un projet, ça nous dépasse en tant que créateur. Donc, il y a ça. Je pense que c'est le soin porté, la délicatesse qu'on met sur les choses, la sincérité, bien sûr. Et moi, je pourrais donner comme conseil de s'inspirer. de ce que font les autres parce que ça a été ma première étape de réflexion personnelle. Ça a été d'aller sur Ulule, KissKissBankBank, plein de plateformes. Je pars de la veille. Voilà, de regarder un peu ce que j'aimais chez les autres. Je me suis rendu compte que j'aimais qu'il y ait des charts graphiques très dessinés parce que c'est moi. Ça ne veut pas dire que tout le monde aime ça. Je me suis rendu compte que moi, j'aimais qu'il y ait une identité forte visuellement. J'aimais... qu'il y ait des vidéos. Aujourd'hui, on est à une ère où vraiment l'image, les réseaux sociaux, les vidéos, ça fonctionne beaucoup et c'est une chose qu'on peut partager d'autant plus sur ces réseaux, sur Insta, sur TikTok, etc. À l'époque, je n'utilisais pas TikTok aujourd'hui beaucoup mais je partageais beaucoup sur Insta donc je faisais beaucoup de stories, de choses comme ça, de publications. Ça m'a vraiment beaucoup aidé. Donc le conseil que je donnerais, c'est s'inspirer des autres pour voir ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas et après réussir à communiquer de la façon qui nous est propre. Si on ne sait pas s'exprimer, c'est un peu bizarre de parler en story à son téléphone. Je le conçois. Donc peut-être que ce n'est pas la façon d'en parler. Peut-être que c'est de faire des posts écrits qu'on met en story quotidiennement. On parle de ses doutes. Les gens adorent connaître le fond de notre pensée. Donc peut-être c'est d'être transparent vis-à-vis d'une campagne. On n'est pas indestructible, on n'est pas infaillible quand on lance une campagne. Et c'est OK, je trouve, de parler des doutes qu'on peut avoir au sein d'une campagne. Aujourd'hui, si j'en faisais une... Je pense que je parlerais d'autant plus du cheminement à travers tout ça. On ne fait pas la manche quand on fait une campagne, puisqu'on a un vrai...

  • Speaker #0

    C'est bien de le dire.

  • Speaker #1

    Non, mais là où même si une personne qui fait la manche, elle a une démarche, je veux dire, elle a quelque chose qui l'anime, la personne aussi, mais c'est une démarche très positive. de présenter un projet, de présenter qui on est et de prendre la parole. Il n'y a aucune honte à ça. Tous les investisseurs du monde, ils ont eu des gens qui ont investi sur eux. Il y a très peu de gens qui ont tous les fonds propres pour produire leur projet. Donc, si on le fait avec sincérité, avec engagement, avec tout ce qu'on est, c'est une très bonne façon de fédérer autour d'un projet et de se faire aider. Il n'y a pas de mal à se faire aider.

  • Speaker #0

    En tant que copilote de campagne, je recommande vivement la vidéo, effectivement, parce que c'est important pour l'incarnation du projet déjà. Et ensuite, effectivement, en 2024, c'est compliqué de s'en passer. Oui. Voilà. D'ailleurs, les plateformes de financement participatif généralement mettent facultatif, alors que pour moi, c'est obligatoire. Voilà, si on travaille avec moi, c'est obligatoire. Pauline, je te propose d'entrer dans une seconde zone de turbulence, et pas des moindres, parce qu'il s'agit d'un changement de carrière plutôt douloureux.

  • Speaker #1

    Oui, j'en parlais tout à l'heure, la harpe, c'est mon premier métier. Je suis harpiste au départ, et suite à une rencontre très douloureuse dans mon parcours, qui était la rencontre d'une professeure de harpe. sur la fin de mon parcours. Donc, ce n'était pas une rencontre au début. Sinon, je pense que je n'aurais jamais fait ce métier du tout. Mais ça a été une telle souffrance, en fait, le travail avec cette personne. Ça a tellement remis en question qui j'étais, ma capacité de résilience qui est très grande. mais peut-être trop grande, que je me suis tellement abîmée, que j'ai perdu tellement ma joie de vivre, ce pourquoi je fais de la musique et finalement mon énergie et mon envie de créer, que j'ai décidé de tout arrêter. Donc ça a été très compliqué après tout ce dont je parlais en termes de sacrifice et d'investissement. Ça a été un choix très douloureux, mais en même temps, j'étais tellement connectée à beaucoup de monde dans ce milieu que si je voulais couper les ponts et réussir à me retrouver et à m'en sortir sans être un zombie, il fallait que j'arrête tout. Donc j'ai tout arrêté, je suis devenue comédienne. Je suis rentrée au cours Florent. En un mois, j'ai fait un revirement total. L'été est arrivé, j'ai passé mon prix. Ensuite, j'ai tout arrêté. Je suis rentrée au cours Florent, j'ai fait théâtre et comédie musicale. Et là, je me suis vraiment retrouvée. La question, c'était de me dire, en fait, j'aime l'harpe parce que je suis sur scène. Si j'aime cet instrument, je ne pouvais plus le voir en peinture. Et le toucher, c'était devenu impossible. Donc c'était de me dire, voilà, je suis une personne de scène. Je suis une personne qui aime partager sur scène. J'aime faire le show. Et peut-être que ce n'est pas avec l'harpe. Peut-être que c'est juste avec moi, peut-être que ça suffit finalement d'être juste moi. La suite, ça a été l'écriture d'un spectacle, etc. Et retrouver la harpe en 2019, mais sous une autre forme, puisque la harpe que je joue aujourd'hui, c'est la harpe Delta, qui est une harpe salvie dont je suis ambassadrice aujourd'hui, suite à Destination Eurovision, mais qui est très novatrice, qui se joue en bandoulière, qui permet le mouvement tout simplement. Là où l'harpe classique, on est forcément assis. Et avec la musique que j'avais donc retrouvée, et j'avais retrouvé la musique, mais juste sans la harpe, Avec cette musique dansante, etc., que je fais aujourd'hui, c'était une évidence de retrouver cette harpe qui est électrique, qui est surprenante et que j'ai retrouvée au fin fond de mes tripes. Je ne sais pas d'où, mais voilà, c'était ça un peu la grosse, grosse turbulence. C'était ce revirement de carrière et d'être tout le temps surprise, en fait, par son passé, par son futur. Quand j'ai coupé les ponts avec l'harpe, je ne pensais jamais, jamais la retrouver. Je suis devenue actrice et je me suis produite beaucoup sur scène pour revenir à la musique. Et aujourd'hui, l'harpe, je la travaille tous les jours. puisque avec les réseaux sociaux, avec tout ça, avec ce que je fais, avec ce que je compose même pour les autres, c'est mon identité. Donc en fait, c'est très, très étonnant.

  • Speaker #0

    Et elle était comment la rencontre ? Quand est-ce que tu t'es remis à Touchine Art ? Parce que ça a dû être un effort monumental pour toi.

  • Speaker #1

    En fait, ça a été un coup de foudre.

  • Speaker #0

    Très émotionnel.

  • Speaker #1

    Ça a été un coup de foudre parce que j'ai découvert cette art. sur les réseaux sociaux. J'ai découvert son créateur, Joris Biss, qui parlait de la création de cet instrument et il n'y en avait que aux Etats-Unis. Donc, j'ai eu envie d'aller aux Etats-Unis pour me la procurer. Ça aurait été un très beau périple, finalement. Et puis, il y a des amis qui habitent là-bas, donc je voulais qu'ils m'en rapportent une. J'ai contacté les gens des maisons de harpe que je connaissais de par mon passé dans la harpe, qui connaissaient mon travail. Et en fait, un jour, il y a une maison de harpe française qui s'appelle Instrumentarium qui m'appelle et qui me dit Voilà, on a une seule harpe Delta qui est au magasin. On ne veut pas la vendre, on veut juste que tu la vois. et donc j'y suis allée ils ont créé la rencontre exactement et j'y suis allée et je suis tombée amoureuse de l'instrument et c'était très gênant parce qu'ils voulaient pas la vendre donc je leur ai dit voilà j'ai des concerts en prévision j'ai des choses que je veux faire là comment je fais en fait et ils m'ont dit bah écoute

  • Speaker #0

    on va réfléchir et puis finalement ils m'ont rappelé le lendemain j'ai récupéré le lendemain ça va ils étaient pas compliqués à convaincre non ils ont été je pense touchés par mon histoire on en a un

  • Speaker #1

    vous parler. Et par cette rencontre,

  • Speaker #0

    vous venez d'avoir...

  • Speaker #1

    Même pas, en fait, je l'ai joué, je l'ai essayé, j'étais très désorientée parce que ça change complètement la façon de jouer.

  • Speaker #0

    Il faut s'approprier.

  • Speaker #1

    Il fallait vraiment s'approprier. Mais ça a été une très belle rencontre. Et ensuite, c'était la première que j'ai eue, c'était un prototype en bois qui était très très lourd, qui faisait plus de 6 kilos. Donc pour chanter en même temps, c'était très très dur. Et ensuite, juste avant l'Eurovision, on avait été en contact avec la maison mère Salvi en leur demandant pour tout le truc d'ambassadeur vu qu'il y a une lumière qui allait être apportée sur cet instrument. On a discuté tout ensemble et je crois que dans mon souvenir c'est trois semaines avant le concours filmé, ils m'ont envoyé chez moi à Paris la harpe en fibre de carbone. Qui faisait combien ? 2,5 kg. C'est très récent. Ça a été une révolution pour moi.

  • Speaker #0

    Donc tu es une ambassadrice.

  • Speaker #1

    Voilà. Aujourd'hui je suis ambassadrice de cette harpe.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on sorte de la zone de turbulence. Quelles sont les nouveautés, les projets à venir pour Faust ?

  • Speaker #1

    Eh bien, beaucoup de chansons. Il y a beaucoup de chansons qui sont en préparation, qui sont dans l'esprit de Nuit Pauline. Bien sûr, je continue ce que je fais tous les dimanches sur les réseaux sociaux. Et puis, quand les chansons seront sorties, je pense plein de concerts et plein de choses comme ça.

  • Speaker #0

    Chouette. Pauline, on va conclure. Merci de nous avoir accueillies.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Et de nous avoir confié ton histoire. Où est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors, avec mon nom. Post, c'est moi, que ça soit sur TikTok ou Insta. Et puis, voilà.

  • Speaker #0

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Le mot de la fin. Pour parler d'un crowdfunding, je dirais qu'il n'y a pas de mal à demander de l'aide quand on croit très fort en son projet.

  • Speaker #0

    Voilà, merci beaucoup, ça me rend bien service. À très bientôt Pauline.

  • Speaker #1

    Merci Antoine.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté Turbulence. Si vous aussi vous souhaitez vous lancer, prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur madeymadey.fr. C'était Turbulent, c'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:07

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    18:48

  • Zone de Turbulence n°2 : un changement de carrière douloureux

    31:10

Description

Embarquez à la rencontre de FAUST. Chanteuse, comédienne, parolière, harpiste, et pas que… FAUST est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode, nous allons parler d’une vie de sacrifices et d’une palpitante histoire d’amour avec un instrument de musique : la harpe.


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Ici, nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et toutes les deux semaines, nous décollons à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart, moi-même accompagné, durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir des projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre de Faust, chanteuse, comédienne, parolière, harpiste. Faust est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode... Nous allons parler d'une vie de sacrifice et d'une palpitante histoire d'amour avec un instrument de musique, la harpe. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles, vous écoutez Turbulence. Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Bonjour Antoine.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on enregistre chez moi, à Paris, en compagnie de Lucette, j'aimerais bien, qui est mon chat. Mais bon, elle a décidé de nous laisser le champ libre pour ce moment-là. Donc voilà, on est dans mon espace intime. On est dans la pièce avec mes instruments de musique.

  • Speaker #0

    Il représente quoi cet espace ? C'est ton lieu de création ?

  • Speaker #1

    C'est le lieu où j'aime créer, bien sûr. Après, c'est un endroit où j'arrive à me recentrer. Mais j'aime beaucoup aussi travailler en studio, travailler avec d'autres, travailler sur scène. Mon travail, c'est essentiellement la scène. Mais là, c'est mon petit cocon d'intimité. Et c'est là que j'aime retrouver mes instruments, écrire le soir.

  • Speaker #0

    Alors, tu t'appelles Pauline.

  • Speaker #1

    mais pas que mon nom d'artiste c'est Faust bien sûr nous on s'est connus tous les deux avec Pauline Chagne c'est vrai qui est mon nom mon nom civil mon nom de départ je suis chanteuse mais je suis aussi comédienne je suis parolière je suis harpiste et quand on s'est rencontré j'avais pas encore changé de nom j'avais pas encore eu l'évidence sur mon nom d'artiste ouais Donc on s'est connus sur mon premier EP que j'avais signé avec mon nom.

  • Speaker #0

    Quand on s'est connus, tu étais ou tu es toujours très certainement une artiste engagée. On s'est connus sur des projets assez engagés quand même.

  • Speaker #1

    On a fait deux campagnes ensemble. On a fait une première campagne qui était destinée à soutenir mon premier EP. Donc on devait ensemble penser à pas mal de choses, à des contreparties, à des visuels, aux clips qui allaient accompagner tout ça. Donc c'était un ensemble et c'était ma parole qui était portée. Donc mes textes sont engagés. puisque dans certaines chansons, j'aime aborder des thèmes qui me sont propres et qui sont forcément des thèmes qui me concernent et qui sont donc engagés. Et la deuxième campagne qu'on a faite ensemble, celle-là, elle était d'autant plus parce que c'était une campagne pour un concert caritatif pour soutenir une association qui s'appelle Règles élémentaires qui aide les femmes dans la précarité menstruelle. Et donc le but de cette soirée, c'était organiser un concert dans un lieu atypique à Paris. En l'occurrence, c'était une péniche. qui s'appelle le Marcounet, qui est à Hôtel de Ville. Et ensuite, trouver au sein de cette soirée à la fois du divertissement, du spectacle pour les personnes. Moi, j'ai présenté mon EP qui venait de sortir juste avant.

  • Speaker #0

    Je me souviens.

  • Speaker #1

    Quelques mois avant. Tu étais présent d'ailleurs, cette soirée-là. Et ensuite, après le concert, c'était de faire un karaoké menstruel. Donc, on avait changé les paroles de plein de chansons très connues, de Mylène Farmer, de Jean-Jacques Goldman, de tout le répertoire français, de Véronique Sanson, Edith Piaf. Enfin voilà, en changeant les paroles pour que ça parle. des menstruations. Et c'était vraiment, le but, c'était de s'amuser, que tout le monde parle des règles, s'amuse et en même temps participe à aider une association comme Règles élémentaires qui aide toute l'année des femmes en précarité menstruelle.

  • Speaker #0

    Te souviens-tu du nom du ponche lors de cette soirée ?

  • Speaker #1

    C'était Orange Sanguine.

  • Speaker #0

    Exactement. Et Orange Sanguine qui ?

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, c'est mon premier single qui a été mon premier clip aussi et qui était une chanson qui parlait des règles des menstruations. Et ça parlait de mon parcours au sein de tout ça. J'ai écrit cette chanson pendant le confinement. Et c'était mon premier clip. Donc c'était un clip très engagé, que j'ai fait avec une réalisatrice qui s'appelle Anouk Trégan. Et dans lequel il y avait plein de femmes de différents horizons qui étaient représentées. Et c'était ma volonté, lors de ce clip, de faire don du décor. qui était un nombre incalculable de tampons, de serviettes hygiéniques, qui avaient été utilisés pour le clip au départ, d'en faire don à cette association, parce que même dans une vie, je n'aurais pas pu utiliser ces serviettes et tous ces tampons. Et ça a été assez difficile à la période du confinement de faire ce don. Et donc, je me suis dit, on pourra plus tard, lors d'une soirée, peut-être d'une release party, et puis avec le confinement, avec l'EP qui était différent, sur lequel il n'y avait pas Orange Sanguine, ça a été difficile de rassembler tous ces éléments. Et à la période de Noël, je me suis dit, ce serait super de se dire que Noël, c'est pas... une fête religieuse, c'est une fête de partage, c'est une fête de dons, c'est une fête tout court et donc c'est un moment de rassemblement de personnes et ça peut être petit papa Noël à déposer un paquet de tampons sous ton sapin ou une cup menstruelle, ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça a été le Noël menstruel. Ça a été donc le deuxième crowdfunding.

  • Speaker #0

    On reviendra sur les campagnes, puisque c'est vrai que tu en as fait deux. On parlait de Pauline Chagnes, mais Faust, décris-moi son univers, c'est tout récent.

  • Speaker #1

    Faust, ça a été un changement que j'ai fait entre cet été et la rentrée 2023. C'est un nom que je rêvais de prendre depuis longtemps. Ça a été difficile de laisser derrière moi la mue de Pauline Chagnes, même si je suis actrice. c'est qu'en tant qu'actrice, je garde mon nom. C'était important pour moi, dans la chanson, d'incarner autre chose. Et c'est vrai que ma musique, elle est dansante, elle est pop, elle est engagée, elle est électronique. Je joue de l'harpe électrique qui est unique au monde. Et je ne me voyais pas dans le futur continuer d'endosser Pauline Chagnes, mon nom civil, alors que ce que je veux incarner en tant que Faust, c'est totalement différent. Et pour répondre à qui est Faust et qu'est-ce que c'est que son univers, alors grâce à Faust, je peux parler encore plus en profondeur de sujets qui me touchent. personnellement et intimement. Mon but, c'est de faire danser les gens, de les émouvoir sur des thématiques qui sont des fois très dramatiques. et en même temps d'avoir un répertoire qui est vraiment essentiellement festif, dansant, coloré et en même temps désinhibé sur beaucoup de sujets. Et Faust, c'est personnage de scène. Donc c'est forcément un personnage qui est inspiré de ma culture, de ce que j'ai envie de représenter sur scène. Moi, j'aime définitivement la scène et m'exprimer sur scène. Donc voilà, je pense que c'est aussi de la mise en scène et ça aide aussi à avoir un personnage, même si ça ne me distancie pas de ce que j'ai envie de dire intimement aux personnes. Mais c'est plutôt d'incarner quelque chose de plus grand que soi-même. Et ça m'aide des fois à écrire, à dire ce que j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est passé le lever de rideau sur Faust ? C'est très récent, tu l'as fait sur les réseaux sociaux. Je me souviens, on s'est vus la veille. Ça m'a marqué. Et tu étais un petit peu sous pression, est-ce que c'est normal ?

  • Speaker #1

    J'étais vraiment sous pression parce que je ne savais pas du tout ce que les gens allaient penser. En 2022, j'ai fait Destination Eurovision. Et j'ai été repérée avec une chanson qui s'appelle Nuit Pauline. Nuit Pauline, et donc Pauline, Pauline Chagne. Donc je me disais, voilà, c'est la seule chanson que je garde de mon répertoire pour maintenant aller de l'avant. Et ça me semblait très étrange d'abandonner Pauline pour trouver Faust. Je me suis dit, mais comment les gens vont réagir ? Est-ce que les gens vont comprendre quelle est ma démarche ? Est-ce que ce n'est pas juste étrange ? Est-ce que les gens n'ont pas rien à faire non plus ? Parce que pour moi, ça a énormément d'importance. Mais finalement, pour les gens, c'est peut-être un changement comme un autre. Et j'étais très tendue à l'idée de dévoiler ça. C'était quelque chose de grand pour moi. Puis j'y pensais beaucoup. J'ai passé beaucoup de temps à trouver l'univers visuel qui correspondait mieux à cette incarnation. On s'est vus la veille et je t'ai parlé de tout ça. J'allais dévoiler le nom, pourquoi je changeais de nom, un peu ce que j'ai raconté là finalement. Et une première reprise, parce qu'aussi pour reprendre la parole sur les réseaux sociaux, quand on est chanteur, chanteuse, musicien, les reprises c'est un bon moyen de le faire, quand on arrive à le faire de façon personnelle. Et les gens ont très bien réagi. En fait ça a été une expérience très positive, c'était de me dire, je leur explique pourquoi j'ai envie d'incarner Faust. Pourquoi ce nom-là ? Et les gens m'ont suivi, m'ont témoigné beaucoup de soutien et ils étaient très enjoués à l'idée de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Je n'avais pas pris la parole depuis très longtemps. C'est vrai que j'avais mis beaucoup d'espace sur mes réseaux sociaux depuis Destination Eurovision. De reprendre la parole, les gens étaient simplement heureux d'avoir de mes nouvelles et de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Donc c'était très positif.

  • Speaker #0

    Il y avait une attente. On te demandait ce que tu devenais. Est-ce que tu avais toujours un projet artistique ou est-ce que justement, peut-être que c'était imaginé que tu allais tourner la page ?

  • Speaker #1

    Il y avait beaucoup d'attentes parce que je recevais beaucoup de messages suite à l'Eurovision et les gens écoutaient.

  • Speaker #0

    Tu parlais justement de Destination Eurovision. C'est le concours pour accéder à l'Eurovision.

  • Speaker #1

    C'est une émission durant laquelle 12 candidats présentent leur chanson et il y a un jury et le public vote à la télévision pour la personne qui va représenter la France. Aujourd'hui, ce programme a été arrêté. Ils proposent directement aux artistes. Mais à l'époque, j'ai trouvé que c'était une bonne façon, un bon tremplin pour montrer ce qu'on a envie de faire, pour montrer qui on est. Et c'était une chance pour moi qui était totalement indépendante à l'époque de montrer ce que je fais, de montrer ma musique à la France entière. Et ça a été une expérience très, très positive pour moi. J'ai rencontré vraiment un public et j'ai senti qu'il y avait une attente et un amour de ce que je pouvais faire. Et c'était précieux à cette époque-là d'être rassurée là-dessus. Parce que quand on est indépendant, se faire connaître et réussir à partager à ce que sa musique parvienne aux oreilles des autres et trouve... un soutien, c'est déjà très très beau. Donc ça a été une expérience très positive pour moi. Et du coup, je recevais beaucoup de messages des personnes qui m'ont écoutée à l'Eurovision, qui m'ont découverte, plus des personnes qui m'ont soutenue lors de la sortie de mon premier EP, quelques mois auparavant. Et alors, il y a eu plusieurs choses. Il y avait des personnes qui me disaient, on attend des nouvelles chansons, on attend que tu fasses des concerts, on attend des nouvelles, des réels, des choses sur les réseaux sociaux. Et juste avant de lancer Faust, j'ai fait un peu table rase. du passé, c'est-à-dire que mon EP, sauf Nuit Pauline, je l'ai masqué sur les plateformes, les clips aussi, et il y a des gens qui étaient super déboussolés de ne plus avoir les chansons qu'ils écoutaient avant. Alors en ce qui me concerne, c'est moindre, parce que je ne suis pas... connue, mais les quelques personnes qui étaient attachées aux chansons et qui les écoutaient souvent m'ont écrit en me disant, mais je peux pas écouter Mélancolie Lolita, je peux pas écouter tous les deux. Donc il y a des gens à qui j'ai envoyé l'EP en physique, puisque c'était une des contreparties aussi de notre campagne, mais il y a des personnes à qui j'ai envoyé par la poste des EP pour qu'ils puissent continuer d'écouter. Donc à la fois il y avait une panique, parce qu'il y a des gens qui se sont dit, ça y est, elle arrête ou elle a retiré les chansons des plateformes. Et puis voilà, c'était... Une peau qu'il fallait laisser partir et pour redémarrer.

  • Speaker #0

    Et Faust, c'est un projet que tu avais avant l'Eurovision ou c'est une nouvelle page qui s'est écrite durant ce concours ? Non. Tu étais en finale, il faut préciser.

  • Speaker #1

    Oui, je suis arrivée en deuxième.

  • Speaker #0

    Donc on aurait pu se faire le scénario de c'est une énorme frustration, elle a envie de tourner la page. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    On aurait pu l'imaginer.

  • Speaker #1

    En fait, j'avais envie de changer de nom d'artiste. Enfin, j'avais envie d'avoir un nom d'artiste depuis longtemps, mais je n'avais pas eu forcément la révélation, l'évidence sur un nom. Et quand... J'ai fait l'Eurovision, bien sûr, j'y pensais. Je me suis dit, voilà, ce serait le moment de trouver le nom. Et puis, je me suis mis une telle pression, finalement, pour essayer de trouver et que je n'ai rien trouvé. J'avais des idées que je pense que j'aurais vraiment regretté aujourd'hui. Quelques mois après, j'ai commencé à découvrir de nouvelles choses, de nouveaux films, de nouvelles œuvres. Et puis, moi qui viens de la musique classique avec la harpe, c'est vrai que l'opéra Faust de Gounod, c'était un opéra que j'aimais énormément. que j'avais vu à l'Opéra Bastille. Et c'était Roberto Alania qui faisait Faust. C'était très, très beau. Ça m'avait beaucoup marqué. Et je m'en rappelais et j'ai toujours trouvé que c'était même visuellement assez beau, Faust. Et c'est un homme qu'incarne ça. Et pendant l'année qui a suivi l'Eurovision, j'ai découvert Phantom of the Paradise de Brian De Palma. Et dans ce film, il s'agit d'un compositeur un peu fou qui écrit plein de choses et qui consacre son œuvre à Faust, au mythe de Faust. parce que c'est une écriture de Goethe, Faust au départ. Et dans le film, Paul Williams incarne une espèce de diable, de mania de la musique qui va détourner l'œuvre de ce compositeur et qui va s'approprier tout et lui voler ce qu'il a écrit, et lui voler Faust. Donc la plupart des œuvres de ce film, qui sont composées par Paul Williams, s'appellent Faust, Phénix, etc. C'est aussi ce qui a donné les Daft Punk. en fait sur le film parce que celui dont on vole l'oeuvre a un casque en argent sur le visage pour cacher son aspect qui est tout brûlé tout abîmé et il a une voix robotique parce qu'on lui a volé sa voix donc la voix robotique les casques en argent et des thématiques phénix etc c'est des choses qu'on peut retrouver dans Random Access Memory d'ailleurs il y a un duo avec Paul Williams sur Touch et je me sens très proche aussi de la musique des Daft Punk donc tout ça en fait faisait un tout un pont entre mon passé de musicienne classique de harpiste classique la musique électronique que j'aime l'univers visuel de Brian De Palma, puisque dans ma façon d'écrire et d'envisager les choses, il y a beaucoup, beaucoup l'impact du visuel, donc du cinéma, du clip, du théâtre, de la scène. Donc tout ça me semblait assez évident. Et détourner un nom de caractère masculin me plaisait aussi beaucoup. Voilà. Donc tout ça a été...

  • Speaker #0

    C'est bien, il y a un fond. Et je sais que tu les tiens.

  • Speaker #1

    Toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je sais qu'on est des amoureux du sens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Toujours qu'il y a du sens dans ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est important. Sur les réseaux sociaux, aujourd'hui, je fais énormément de reprises. Enfin, énormément, ça dépend de quel point de vue. Je suis peut-être gonflé en disant ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu es très régulière.

  • Speaker #0

    Je suis très régulière. Dis-nous un petit peu quel démarre, ce que tu fais. Tu fais de la traduction ? Enfin, ce n'est pas une simple reprise.

  • Speaker #1

    J'essaye en tout cas. Mon but, c'est de partager des chansons que tout le monde connaît, qui me sont chères. Et si je reprends des tubes internationaux, de les traduire en français. Parce que même si c'est une traduction de quelque chose qui existe déjà, j'essaye de mettre un... peu ma patte d'auteur à l'intérieur de ça et d'en faire quelque chose qui me soit propre et qui pourrait être une chanson en tout cas dans la façon d'écrire le texte que j'aurais pu écrire. Et je m'accompagne à la harpe. Donc c'est pour la plupart des harpe-voix, harpe électrique-voix et après il y a des fois des arrangements un peu plus poussés sur lesquels Mendeleevitch m'aide aussi à faire un peu des arrangements, des choses en plus quand j'ai envie de pousser un peu plus loin et de montrer une musique qui est... qui est plus représentatif de ce que je fais pour l'album en préparation. Voilà, en fait, chaque semaine, je fais voter les gens. Je pense que c'est important aussi de choisir à plusieurs, de réussir à s'engager le choix, la volonté des gens. Même aussi, ça permet des fois de comprendre où est l'attente des gens, où est-ce qu'ils ont envie d'aller, qu'est-ce qu'ils ont envie de découvrir de moi. Et ce n'est pas toujours ce que j'attends. Des fois, je me fais totalement avoir sur le choix. Des fois, ça m'arrive de prendre un peu d'avance sur une traduction parce que j'ai envie de faire les choses bien. Et en fait, les gens ne choisissent pas du tout ce que j'attendais. Donc c'est très bien. Mais ça m'a poussé à faire des fois des chansons que je n'attendais pas du tout et d'aborder des thématiques que je n'aurais soit pas osé aborder seule dans mon projet, soit dont je n'aurais même pas eu l'idée. Donc c'est forcément des artistes sur lesquels je peux me projeter ou que j'admire, que j'aime beaucoup. Au départ, dans ce programme de reprise, je voulais faire que des tubes des années 80, que ce soit internationaux ou français, parce que la chanson que j'ai laissée sur les plateformes, Nuit Pauline, que j'ai faite à Destination Revision, c'est une chanson qui est... très très empreinte de la culture des années 80 et je me suis dit, c'est très bien, je vais commencer par cette thématique, ça va être une contrainte qui en fait va apporter beaucoup de choses, parce qu'il s'est passé énormément dans les années 80, aussi bien en France qu'à l'international. Donc c'était ma première démarche. C'était aussi reconnecter avec le public, donner un peu de mes nouvelles, traduire, enfin adapter des paroles et rejouer de la harpe, me filmer, appréhender le fait d'être filmé, de me filmer toutes les semaines.

  • Speaker #0

    Quel exercice ça !

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu spécial en France, mais voilà, et de faire quelque chose d'assez... le plus sincère possible, d'aller à la rencontre.

  • Speaker #0

    Si je devais faire écouter une de tes reprises dans Turbulence, ce serait laquelle ?

  • Speaker #1

    Il y a cette reprise de Maniac, de Michael Sambelo, qui est dans le film Flashdance, qui est bien parce qu'à la fois, elle change un peu le registre. C'est du coup une balade et je l'ai vraiment, vraiment adaptée. Le texte est assez différent de l'original. C'est plutôt un texte d'ambiance qu'un texte littéral. Après, j'en ai fait des plus récentes. J'ai fait Tattoo de Laurine. Ça, c'est vraiment dans l'esprit. Eurovision, c'est une très très belle chanson et j'aime vraiment foncièrement Laurine il y en a plein qui sont bien,

  • Speaker #0

    on peut les découvrir sur Insta je mettrais quelques secondes quand même parce que ce serait dommage de ne pas t'entendre Tu parlais d'un instrument, la harpe, et là d'ailleurs, il y en a trois.

  • Speaker #1

    Dans la pièce, on en a trois.

  • Speaker #0

    Donc il y a trois harpes dans la pièce, c'est ton instrument. C'est ça. Quand est-ce que ça a commencé ?

  • Speaker #1

    Ça a commencé très jeune, parce que la harpe et moi, ça a commencé quand j'avais trois ans.

  • Speaker #0

    Je viens d'une famille de musiciens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mes parents sont musiciens de jazz, mon père est saxophoniste de jazz et ma mère est chanteuse, parolière, compositrice. Et ma petite révolution, ça a été de faire de la musique classique dans une famille de jazzmans. Et j'ai choisi l'harpe. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment. Mes parents racontent que quand ma mère était enceinte, ils écoutaient beaucoup Tchaïkovski. D'accord. Ça m'aurait peut-être influencé dans le choix. Qui c'était ? Je ne sais pas. En tout cas, je crois qu'il y a profondément une attirance physique vers un instrument. J'ai toujours eu ce rapport physique très fort avec mon instrument. Et ensuite, pendant 15 ans, j'ai vraiment fait uniquement de la harpe dans ma vie. J'ai fait mes études comme tout le monde. Mais même le baccalauréat, je l'ai passé à distance parce que je suis rentrée en études supérieures de musique. classique. J'avais plus le temps d'aller à l'école, j'avais plus le temps d'aller au lycée, donc j'ai passé mon bac par correspondance et je passais 8 heures par jour sur l'instrument, les concours, plusieurs fois par an. Tous mes diplômes dans la musique classique, rentrer en orchestre, trouver une place, etc. Donc, c'était vraiment ma vie. Et voilà, ça a commencé très tôt.

  • Speaker #0

    On a à peu près le même âge. Tu dirais que tu as une jeunesse différente parce que tu viens de me dire que tu as consacré huit heures tous les jours à ton instrument. Tu as le sentiment d'avoir loupé des choses ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense que c'était énormément de sacrifices.

  • Speaker #0

    Tu as le sentiment d'avoir sacrifié quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir sacrifié beaucoup de soirées, beaucoup de moments de bon temps. C'est vrai. Beaucoup d'amour de jeunesse aussi. Je n'avais pas le temps d'avoir quelqu'un dans ma vie. Ou alors j'avais des personnes, mais j'étais totalement absorbée. parce que je faisais dans l'arbre, donc ça durait très peu.

  • Speaker #0

    Absente.

  • Speaker #1

    Je suis passée à côté de toutes ces choses-là. Je suis passée à côté de beaucoup de légèreté aussi. Parce qu'il y a toujours eu ce poids, même quand je partais en vacances, je ne pouvais pas faire de choses dangereuses, je ne pouvais pas me blesser. Je ne pouvais plus faire de ski, par exemple. Je ne pouvais plus faire d'acrobranche, d'escalade, de quoi que ce soit. Donc, il y a toujours cette ombre qui flotte au-dessus de la personne qui doit physiquement être... top tout le temps. Parce que même si en harpe, je ne fais pas un marathon ou je ne sais pas quoi, je n'ai pas besoin d'être physiquement hyper engagée. En fait, mes bras, mes doigts, les tendinites. Et on utilise les pieds beaucoup à la harpe. Ça ne se voit pas. Mais en fait, là, toi, Antoine, tu peux le voir, sur la grande harpe, il y a une rangée de 7 pédales en bas. Donc, les pieds sont beaucoup engagés. Donc, voilà, il y a eu aussi beaucoup de légèreté, même en vacances. Je partais avec mes partitions, même si je ne pouvais pas partir avec l'instrument. Je ne lâchais jamais l'affaire. J'avais toujours dans un coin de ma tête la musique, l'harpe.

  • Speaker #0

    Mais sans te sentir forcé, c'était quelque chose de naturel.

  • Speaker #1

    pour toi ? J'avais une telle ambition par rapport à la musique et je pense que dans tout ce que je fais, je mets un poids terrible sur ma volonté de faire bien les choses, d'aller au bout des choses. Et j'avais compris que dans la musique classique, il faut faire énormément de sacrifices. Il faut se consacrer plusieurs fois par an à des concours, il faut travailler son instrument de façon régulière parce que c'est le nez au milieu de la figure. Si on n'a pas assez travaillé, si on n'est pas prêt, même mentalement, il faut avoir un mental de gagnant. C'est quelque chose qui s'entretient, la confiance. permanente en soi. Donc ça, voilà, c'est peut-être des choses à côté de laquelle je suis passée.

  • Speaker #0

    L'ambition, laquelle ?

  • Speaker #1

    Je voulais avoir une place en orchestre, ce que j'ai eu, et je voulais être soliste internationale. Ça, je ne l'ai pas fait et on en parlera plus tard pourquoi. Mais c'était l'ambition, en tout cas, c'était celle-là.

  • Speaker #0

    Pauline, je te propose qu'on entre dans une zone de turbulence. On va parler de la campagne de financement participatif et de toutes les zones de turbulence que tu voudras bien nous confier. Bien sûr. La première zone de turbulence, c'est la campagne. Toi, tu en as fait deux.

  • Speaker #1

    Tellement eu de turbulences que j'ai eu envie d'en faire une deuxième finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je rigole. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es tournée vers ce mode de financement ?

  • Speaker #1

    Déjà, je n'aurais pas été capable de le financer entièrement toute seule. Déjà. C'est la première chose. Et dans la musique, je trouve que c'est aussi une bonne façon de faire connaître son projet et de faire connaître les coulisses de son projet et son identité, de parler de comment on voit les choses. Et si on le fait bien et qu'on arrive à être sincère au sein de cette démarche, ça peut être vraiment une rencontre avec un public futur. Et ça implique aussi beaucoup les gens dans... ce qu'on fait. Donc, c'était une évidence pour moi de faire un financement participatif.

  • Speaker #0

    Les artistes passent souvent par le financement participatif pour se rapprocher de leur public voire même apprendre à le connaître. C'était aussi un objectif de campagne ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'était aussi une façon de connaître du public parce que j'avais pas de public, moi.

  • Speaker #0

    C'était pour le premier EP ?

  • Speaker #1

    C'était mon premier EP. J'avais fait un single mais c'était plus une... Même si j'aime beaucoup cette chanson, c'était une mise en bouche par rapport à l'EP.

  • Speaker #0

    Donc Orange Sanguine.

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, qui était mon premier single. Et voilà, c'était une façon de rencontrer un public. Même au-delà d'aller avec mon public, c'était de trouver un public même.

  • Speaker #0

    Et ce mode de financement, tu l'as trouvé toi-même ou c'est quelqu'un dans ton audience qui te l'a suggéré en disant moi j'aimerais participer à ton projet artistique Plusieurs personnes m'avaient dit qu'elles aimeraient participer à mon projet.

  • Speaker #1

    Ça me semblait bizarre de récolter des fonds tout de suite comme ça, moi-même, en direct. Ça me semblait un peu étrange. J'avais envie de... de pouvoir donner des contreparties aux personnes qui participaient financièrement à mon projet. Puis voilà.

  • Speaker #0

    Tu te souviens des contreparties que tu as proposées d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a une que je n'ai pas pu honorer d'ailleurs. Ça, c'était une des turbulences. C'était le vinyle, parce qu'à l'époque... A l'époque du confinement, il y a eu une rupture de cette matière noire qui fait le vinyle. Et tous les stocks ont été mobilisés pour les gros artistes. Je crois qu'Adèle sortait un vinyle à cette époque-là. Ça a été très compliqué de faire cette contrepartie-là, finalement.

  • Speaker #0

    Donc doublé par Adèle.

  • Speaker #1

    Voilà, j'en veux à Adèle.

  • Speaker #0

    On ne comprend pas pourquoi.

  • Speaker #1

    On a compensé avec des EP physiques classiques, des CD. Mais à l'époque, je crois qu'il y avait, comme l'EP s'appelait Nuit Pauline, il y avait des jeux de mots sur nuit quelque chose. C'est ça, oui. En essayant bien sûr de rester dans la bienséance, dans les images. Alors il y avait, je crois, la première chose, c'était peut-être une reprise de la chanson, du choix de la personne, je crois, je ne sais plus. Tu laisses sous les yeux, toi ?

  • Speaker #0

    Je peux te citer. C'est vrai. C'est un titre des Contreparties. Nuit douce, remerciements, basique, nuit d'opale, EP digital. Nuit blanche, le CD physique. Nuit étoilée, accès au clip en avant-première. Foto dédicacée. Nuit diamant. Invitation pour la release party. Invitation pour notre prochain concert. Nuit infinie, donc oui tu l'as dit, c'était nuit, nuit, nuit. Les invitations au showcase. Assister à des enregistrements. Des sessions d'enregistrement en studio. Une répétition de concert sur scène. Très chouette. T'as des retours d'expérience d'ailleurs sur les personnes qui sont venues ou ça s'est pas fait ?

  • Speaker #1

    Il y a des personnes que je retrouvais sur le Noël menstruel, généralement, parce qu'on sortait d'une période de confinement, ça a été très long avant de réinstaller les concerts et tout ça. Mais oui, on a des personnes qui sont venues en enregistrement, qui ont beaucoup aimé voir ça en studio.

  • Speaker #0

    T'as pas intimidé de te sentir regardée exclusivement par deux personnes ?

  • Speaker #1

    Non, c'était assez chouette. Puis c'est vrai, quand t'es chanteur, il y a ce truc de cabine où tu vois pas nécessairement qui écoute. la tête qu'ils font quand ils écoutent on n'est pas toujours comme dans les films de Whitney Houston avec une grande vitre et plein de têtes face à soi donc là c'était assez intime les gens étaient très heureux de ça le Péphysique il a bien fonctionné du coup. Comme je te le disais, c'est vrai que les concerts ont mis beaucoup de temps à repartir sur cette période, donc j'ai pas vraiment de retour là-dessus, mais j'ai retrouvé des personnes sur le Noël Monstruel à qui j'ai proposé de nous rejoindre à ce moment-là, puisque c'était un petit concert, release party, même si le contexte était différent.

  • Speaker #0

    Tu as eu quand même 176 contributions. Tu te rappelles de ton objectif, le montant ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'était 10 000 euros, non ?

  • Speaker #0

    C'était 9 000 euros et 9 000 euros et tu as atteint 10 821 euros, donc 120% de ton objectif, ce qui est bien.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est très bien, je ne le croyais pas du tout. Quand j'ai écrit Je t'aime En fait, j'ai fait les comptes en me disant, pour faire ce que je dois faire, au minimum, j'ai besoin de ça. Au maximum, c'est illimité. Je n'ai pas besoin non plus de...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas de 100 000 euros du tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, sur le projet, je n'aurais pas su comment les dépenser.

  • Speaker #0

    C'est honnête.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je me suis dit... Et en même temps, quand j'ai tapé 9 000 euros, je me suis dit, j'ai 10 personnes qui vont mettre 20 balles. Je ne vois pas comment je vais atteindre 9 000 euros. Donc ça me paraissait inaccessible, honnêtement.

  • Speaker #0

    Bon, après, tout le monde ne met pas la même somme. Heureusement.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, bon, mes parents vont mettre dedans, les gens que je connais, mes meilleurs potes, etc. Je ne savais pas comment j'allais réunir autant. Mais en tout cas, c'était inespéré. Et en même temps, ça aurait été très grave de ne pas atteindre son objectif.

  • Speaker #0

    Quand je t'ai demandé, lors de la préparation de cet épisode de Turbulence, quel point la campagne avait été un exercice turbulent, tu m'as dit qu'il avait été turbulent 4 sur 10.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Finalement, pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Quand ça a été lancé, j'avais prévu des vidéos pour parler de mon projet, me présenter, parler de moi, présenter les personnes aussi qui font partie de ce projet, etc. C'était des façons de relancer, en tout cas sur le projet. Ce qui est toujours délicat dans une campagne de financement participatif, c'est de solliciter les gens sans être lourd sur les demandes qu'on leur fait. Mais c'est en même temps de quand même leur rappeler que ce qui reste comme temps pour participer, c'est délicat. Mais en même temps, il faut le faire et il faut trouver les bonnes façons subtiles et délicates et sincères de ressoliciter l'engagement des gens, etc. Donc, j'avais pensé à des vidéos. Au départ, ça me semblait inaccessible, ce chiffre. Et finalement, quand ça s'est lancé, il y a eu assez rapidement un petit seuil qui a été franchi, qui m'a mise très à l'aise en me disant Ah, mais il y a encore toutes ces personnes que je connais, qui ont de l'intérêt pour ce que je fais, qui ont envie de me soutenir, qui vont participer. J'ai commencé à diffuser ces vidéos. Chaque fois, ça relançait un petit peu les gens. Et finalement, même si pendant toute la durée, qui était longue, je crois que c'était une campagne assez longue finalement. J'avais décidé d'inscrire ça dans quelque chose d'assez long. À l'échelle des autres campagnes que tu gères, c'est peut-être pas grand chose.

  • Speaker #0

    La moyenne est de 30 jours et toi, tu avais fait un petit peu plus, je crois. Je ne peux pas récupérer la durée.

  • Speaker #1

    Mais c'était plus. C'était peut-être 50,

  • Speaker #0

    40. C'est beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était beaucoup, voilà. Mais parce que je n'avais pas envie d'être stressée par la durée. Là où la deuxième, ça a été flash. Je crois que ça a été genre deux semaines. C'était vrai.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et j'avais aussi, c'est parce qu'aussi j'avais eu l'idée très tard de faire cette campagne, la deuxième.

  • Speaker #0

    Tu m'avais un petit peu appelé en urgence.

  • Speaker #1

    Je t'avais appelé en urgence en disant j'ai eu cette idée, je suis sûre que j'ai envie de la faire, j'ai très envie machin, mais ça aiderait à vendre des places pour la soirée, ça serait nanana. Quand j'ai diffusé les vidéos, petit à petit j'ai commencé à être rassurée, ça rentrait un petit peu dans le plan. Sur la durée, j'ai été globalement très stressée, mais je dirais que par rapport à une catastrophe absolue, ça ne l'était pas. C'était vraiment assez constant, il y avait des jours avec, des jours sans, et il fallait être créatif. créatif pour réussir à relancer l'intérêt sans être lourd.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est bien aussi de préciser que généralement, une campagne, elle est relativement courte, elle est une moyenne de 30 jours. Pourquoi ? Parce qu'il y a deux temps forts. Le premier, c'est le début, ce qui est une certaine émulation, préparer sa communauté. Et le second, c'est la fin, parce qu'il y a ce sentiment d'urgence qu'on essaie d'amener. Et lorsqu'on met 60 jours, par exemple, en fait, on va créer un gros, gros temps de réflexion. plutôt dangereux pour une campagne, mais ça ne les empêche pas de réussir, en tout cas quand elles sont bien animées. Tu parlais d'appréhension tout à l'heure et tu résumais un petit peu par tes actions, en fait c'est de l'organisation et ce sont les mots que tu m'as donnés pour décrire tes exercices, tu m'as dit appréhension, organisation, créativité et gratitude. J'en ai demandé trois, tu m'en as donné quatre.

  • Speaker #1

    Parce que j'arrivais pas à choisir les derniers.

  • Speaker #0

    L'appréhension, tu l'as cassée avec l'organisation. C'est ça. Et la créativité, je l'ai vue pour toi, c'était un exercice de créativité. Et la gratitude, je sais que tu es une personne...

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est quelque chose que je retiens vraiment de l'exercice de la campagne. C'est vraiment ce sentiment de gratitude. Parce qu'à la fin, tu le dis, j'avais 176 contributeurs et contributrices. Et je ne pensais pas en avoir autant. Je ne pensais pas autant que les gens s'intéresseraient. Ça a même généré plein de discussions avec des personnes qui ne parlaient jamais ou depuis plus longtemps. C'était très positif. comme expérience. C'est vraiment quelque chose qui ressort. Et la créativité, parce que je pense que ça pallie beaucoup à quelque chose qui manque de sincérité aussi quand on fait part de son projet, quand on raconte un peu comment on va faire tout ça. Et quand on met des façons soit amusantes, soit belles, soit personnelles de faire les choses, il faut réussir à trouver plein d'ingrédients pour solliciter l'intérêt et en même temps montrer qui on est à travers tout ça. Donc, ma façon de présenter les choses, c'était plein de petits collages que j'avais fait à la main. C'était encore une fois le confinement, donc j'avais... peu de matière pour me débrouiller et faire des choses. J'ai peu de compétences sur des logiciels tels que Photoshop, etc. En revanche, j'adore faire des choses de mes mains. Donc, j'avais imprimé des photos de moi, etc. de Mendeleïevitch, de gens qui faisaient partie du projet pour me montrer, pour les pallier. Et j'avais acheté plein de magazines. Il restait encore les kiosques à journaux pendant le confinement. Donc, j'avais vraiment... Je m'étais dit, bon, j'ai ça. Et j'ai pris des grandes feuilles et je les ai fait scanner. J'ai vraiment fait ça de façon... artisanales.

  • Speaker #0

    Ça ne se voit pas. Quels ont été les moments les plus marquants de ta campagne ? Je crois que ta campagne avait eu une reconnaissance. Elle avait été sélectionnée dans une catégorie de projets engagés. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, il y avait sur cette plateforme, il y avait une catégorie de projets. C'était KissBankBank. Il y avait une catégorie, je ne sais plus si c'était féministe ou engagée, le terme, mais donc il y avait une page qui sélectionnait les projets engagés. Et mon projet avait été mis en avant. On était dans les peut-être deux, trois premiers projets. Quand on arrivait sur cette page, ça m'a aidée à être connue. de personnes qui n'auraient jamais connu mon projet autrement. Et voilà, après, d'autant plus quand j'ai fait le Noël menstruel, où ça a été beaucoup repartagé par des médias, par les éclaireuses, Canal+, par Cosette, par beaucoup de médias. Les médias se sont intéressés vraiment beaucoup au deuxième projet. Et c'est normal parce qu'il y avait cette dimension vraiment caritative. Là où sur le premier, c'était une présentation de moi qui suis engagée. Mais donc, c'est différent. Voilà un petit peu comment ça s'est passé là-dessus.

  • Speaker #0

    Alors pour moi, c'est Pauline Chang qui a mené deux campagnes. Oui. Mais aujourd'hui, Faust, elle donnerait quoi comme conseil aux gens qui souhaitent se lancer ? Et plus précisément à des artistes ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, les gens ont énormément besoin de sincérité, que ce soit sur les réseaux sociaux, que ce soit dans les chansons, dans ce que les gens disent. Donc, ça se ressent beaucoup au sein d'une campagne. Si on a de l'intérêt. Si on a du soin, si on prend vraiment à cœur de faire les choses et de les faire aussi pour les autres. Ce n'est pas uniquement une campagne pour nous, c'est une campagne pour un projet. Et un projet, ça nous dépasse en tant que créateur. Donc, il y a ça. Je pense que c'est le soin porté, la délicatesse qu'on met sur les choses, la sincérité, bien sûr. Et moi, je pourrais donner comme conseil de s'inspirer. de ce que font les autres parce que ça a été ma première étape de réflexion personnelle. Ça a été d'aller sur Ulule, KissKissBankBank, plein de plateformes. Je pars de la veille. Voilà, de regarder un peu ce que j'aimais chez les autres. Je me suis rendu compte que j'aimais qu'il y ait des charts graphiques très dessinés parce que c'est moi. Ça ne veut pas dire que tout le monde aime ça. Je me suis rendu compte que moi, j'aimais qu'il y ait une identité forte visuellement. J'aimais... qu'il y ait des vidéos. Aujourd'hui, on est à une ère où vraiment l'image, les réseaux sociaux, les vidéos, ça fonctionne beaucoup et c'est une chose qu'on peut partager d'autant plus sur ces réseaux, sur Insta, sur TikTok, etc. À l'époque, je n'utilisais pas TikTok aujourd'hui beaucoup mais je partageais beaucoup sur Insta donc je faisais beaucoup de stories, de choses comme ça, de publications. Ça m'a vraiment beaucoup aidé. Donc le conseil que je donnerais, c'est s'inspirer des autres pour voir ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas et après réussir à communiquer de la façon qui nous est propre. Si on ne sait pas s'exprimer, c'est un peu bizarre de parler en story à son téléphone. Je le conçois. Donc peut-être que ce n'est pas la façon d'en parler. Peut-être que c'est de faire des posts écrits qu'on met en story quotidiennement. On parle de ses doutes. Les gens adorent connaître le fond de notre pensée. Donc peut-être c'est d'être transparent vis-à-vis d'une campagne. On n'est pas indestructible, on n'est pas infaillible quand on lance une campagne. Et c'est OK, je trouve, de parler des doutes qu'on peut avoir au sein d'une campagne. Aujourd'hui, si j'en faisais une... Je pense que je parlerais d'autant plus du cheminement à travers tout ça. On ne fait pas la manche quand on fait une campagne, puisqu'on a un vrai...

  • Speaker #0

    C'est bien de le dire.

  • Speaker #1

    Non, mais là où même si une personne qui fait la manche, elle a une démarche, je veux dire, elle a quelque chose qui l'anime, la personne aussi, mais c'est une démarche très positive. de présenter un projet, de présenter qui on est et de prendre la parole. Il n'y a aucune honte à ça. Tous les investisseurs du monde, ils ont eu des gens qui ont investi sur eux. Il y a très peu de gens qui ont tous les fonds propres pour produire leur projet. Donc, si on le fait avec sincérité, avec engagement, avec tout ce qu'on est, c'est une très bonne façon de fédérer autour d'un projet et de se faire aider. Il n'y a pas de mal à se faire aider.

  • Speaker #0

    En tant que copilote de campagne, je recommande vivement la vidéo, effectivement, parce que c'est important pour l'incarnation du projet déjà. Et ensuite, effectivement, en 2024, c'est compliqué de s'en passer. Oui. Voilà. D'ailleurs, les plateformes de financement participatif généralement mettent facultatif, alors que pour moi, c'est obligatoire. Voilà, si on travaille avec moi, c'est obligatoire. Pauline, je te propose d'entrer dans une seconde zone de turbulence, et pas des moindres, parce qu'il s'agit d'un changement de carrière plutôt douloureux.

  • Speaker #1

    Oui, j'en parlais tout à l'heure, la harpe, c'est mon premier métier. Je suis harpiste au départ, et suite à une rencontre très douloureuse dans mon parcours, qui était la rencontre d'une professeure de harpe. sur la fin de mon parcours. Donc, ce n'était pas une rencontre au début. Sinon, je pense que je n'aurais jamais fait ce métier du tout. Mais ça a été une telle souffrance, en fait, le travail avec cette personne. Ça a tellement remis en question qui j'étais, ma capacité de résilience qui est très grande. mais peut-être trop grande, que je me suis tellement abîmée, que j'ai perdu tellement ma joie de vivre, ce pourquoi je fais de la musique et finalement mon énergie et mon envie de créer, que j'ai décidé de tout arrêter. Donc ça a été très compliqué après tout ce dont je parlais en termes de sacrifice et d'investissement. Ça a été un choix très douloureux, mais en même temps, j'étais tellement connectée à beaucoup de monde dans ce milieu que si je voulais couper les ponts et réussir à me retrouver et à m'en sortir sans être un zombie, il fallait que j'arrête tout. Donc j'ai tout arrêté, je suis devenue comédienne. Je suis rentrée au cours Florent. En un mois, j'ai fait un revirement total. L'été est arrivé, j'ai passé mon prix. Ensuite, j'ai tout arrêté. Je suis rentrée au cours Florent, j'ai fait théâtre et comédie musicale. Et là, je me suis vraiment retrouvée. La question, c'était de me dire, en fait, j'aime l'harpe parce que je suis sur scène. Si j'aime cet instrument, je ne pouvais plus le voir en peinture. Et le toucher, c'était devenu impossible. Donc c'était de me dire, voilà, je suis une personne de scène. Je suis une personne qui aime partager sur scène. J'aime faire le show. Et peut-être que ce n'est pas avec l'harpe. Peut-être que c'est juste avec moi, peut-être que ça suffit finalement d'être juste moi. La suite, ça a été l'écriture d'un spectacle, etc. Et retrouver la harpe en 2019, mais sous une autre forme, puisque la harpe que je joue aujourd'hui, c'est la harpe Delta, qui est une harpe salvie dont je suis ambassadrice aujourd'hui, suite à Destination Eurovision, mais qui est très novatrice, qui se joue en bandoulière, qui permet le mouvement tout simplement. Là où l'harpe classique, on est forcément assis. Et avec la musique que j'avais donc retrouvée, et j'avais retrouvé la musique, mais juste sans la harpe, Avec cette musique dansante, etc., que je fais aujourd'hui, c'était une évidence de retrouver cette harpe qui est électrique, qui est surprenante et que j'ai retrouvée au fin fond de mes tripes. Je ne sais pas d'où, mais voilà, c'était ça un peu la grosse, grosse turbulence. C'était ce revirement de carrière et d'être tout le temps surprise, en fait, par son passé, par son futur. Quand j'ai coupé les ponts avec l'harpe, je ne pensais jamais, jamais la retrouver. Je suis devenue actrice et je me suis produite beaucoup sur scène pour revenir à la musique. Et aujourd'hui, l'harpe, je la travaille tous les jours. puisque avec les réseaux sociaux, avec tout ça, avec ce que je fais, avec ce que je compose même pour les autres, c'est mon identité. Donc en fait, c'est très, très étonnant.

  • Speaker #0

    Et elle était comment la rencontre ? Quand est-ce que tu t'es remis à Touchine Art ? Parce que ça a dû être un effort monumental pour toi.

  • Speaker #1

    En fait, ça a été un coup de foudre.

  • Speaker #0

    Très émotionnel.

  • Speaker #1

    Ça a été un coup de foudre parce que j'ai découvert cette art. sur les réseaux sociaux. J'ai découvert son créateur, Joris Biss, qui parlait de la création de cet instrument et il n'y en avait que aux Etats-Unis. Donc, j'ai eu envie d'aller aux Etats-Unis pour me la procurer. Ça aurait été un très beau périple, finalement. Et puis, il y a des amis qui habitent là-bas, donc je voulais qu'ils m'en rapportent une. J'ai contacté les gens des maisons de harpe que je connaissais de par mon passé dans la harpe, qui connaissaient mon travail. Et en fait, un jour, il y a une maison de harpe française qui s'appelle Instrumentarium qui m'appelle et qui me dit Voilà, on a une seule harpe Delta qui est au magasin. On ne veut pas la vendre, on veut juste que tu la vois. et donc j'y suis allée ils ont créé la rencontre exactement et j'y suis allée et je suis tombée amoureuse de l'instrument et c'était très gênant parce qu'ils voulaient pas la vendre donc je leur ai dit voilà j'ai des concerts en prévision j'ai des choses que je veux faire là comment je fais en fait et ils m'ont dit bah écoute

  • Speaker #0

    on va réfléchir et puis finalement ils m'ont rappelé le lendemain j'ai récupéré le lendemain ça va ils étaient pas compliqués à convaincre non ils ont été je pense touchés par mon histoire on en a un

  • Speaker #1

    vous parler. Et par cette rencontre,

  • Speaker #0

    vous venez d'avoir...

  • Speaker #1

    Même pas, en fait, je l'ai joué, je l'ai essayé, j'étais très désorientée parce que ça change complètement la façon de jouer.

  • Speaker #0

    Il faut s'approprier.

  • Speaker #1

    Il fallait vraiment s'approprier. Mais ça a été une très belle rencontre. Et ensuite, c'était la première que j'ai eue, c'était un prototype en bois qui était très très lourd, qui faisait plus de 6 kilos. Donc pour chanter en même temps, c'était très très dur. Et ensuite, juste avant l'Eurovision, on avait été en contact avec la maison mère Salvi en leur demandant pour tout le truc d'ambassadeur vu qu'il y a une lumière qui allait être apportée sur cet instrument. On a discuté tout ensemble et je crois que dans mon souvenir c'est trois semaines avant le concours filmé, ils m'ont envoyé chez moi à Paris la harpe en fibre de carbone. Qui faisait combien ? 2,5 kg. C'est très récent. Ça a été une révolution pour moi.

  • Speaker #0

    Donc tu es une ambassadrice.

  • Speaker #1

    Voilà. Aujourd'hui je suis ambassadrice de cette harpe.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on sorte de la zone de turbulence. Quelles sont les nouveautés, les projets à venir pour Faust ?

  • Speaker #1

    Eh bien, beaucoup de chansons. Il y a beaucoup de chansons qui sont en préparation, qui sont dans l'esprit de Nuit Pauline. Bien sûr, je continue ce que je fais tous les dimanches sur les réseaux sociaux. Et puis, quand les chansons seront sorties, je pense plein de concerts et plein de choses comme ça.

  • Speaker #0

    Chouette. Pauline, on va conclure. Merci de nous avoir accueillies.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Et de nous avoir confié ton histoire. Où est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors, avec mon nom. Post, c'est moi, que ça soit sur TikTok ou Insta. Et puis, voilà.

  • Speaker #0

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Le mot de la fin. Pour parler d'un crowdfunding, je dirais qu'il n'y a pas de mal à demander de l'aide quand on croit très fort en son projet.

  • Speaker #0

    Voilà, merci beaucoup, ça me rend bien service. À très bientôt Pauline.

  • Speaker #1

    Merci Antoine.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté Turbulence. Si vous aussi vous souhaitez vous lancer, prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur madeymadey.fr. C'était Turbulent, c'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:07

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    18:48

  • Zone de Turbulence n°2 : un changement de carrière douloureux

    31:10

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Description

Embarquez à la rencontre de FAUST. Chanteuse, comédienne, parolière, harpiste, et pas que… FAUST est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode, nous allons parler d’une vie de sacrifices et d’une palpitante histoire d’amour avec un instrument de musique : la harpe.


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Ici, nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et toutes les deux semaines, nous décollons à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart, moi-même accompagné, durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir des projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre de Faust, chanteuse, comédienne, parolière, harpiste. Faust est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode... Nous allons parler d'une vie de sacrifice et d'une palpitante histoire d'amour avec un instrument de musique, la harpe. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles, vous écoutez Turbulence. Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Bonjour Antoine.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on enregistre chez moi, à Paris, en compagnie de Lucette, j'aimerais bien, qui est mon chat. Mais bon, elle a décidé de nous laisser le champ libre pour ce moment-là. Donc voilà, on est dans mon espace intime. On est dans la pièce avec mes instruments de musique.

  • Speaker #0

    Il représente quoi cet espace ? C'est ton lieu de création ?

  • Speaker #1

    C'est le lieu où j'aime créer, bien sûr. Après, c'est un endroit où j'arrive à me recentrer. Mais j'aime beaucoup aussi travailler en studio, travailler avec d'autres, travailler sur scène. Mon travail, c'est essentiellement la scène. Mais là, c'est mon petit cocon d'intimité. Et c'est là que j'aime retrouver mes instruments, écrire le soir.

  • Speaker #0

    Alors, tu t'appelles Pauline.

  • Speaker #1

    mais pas que mon nom d'artiste c'est Faust bien sûr nous on s'est connus tous les deux avec Pauline Chagne c'est vrai qui est mon nom mon nom civil mon nom de départ je suis chanteuse mais je suis aussi comédienne je suis parolière je suis harpiste et quand on s'est rencontré j'avais pas encore changé de nom j'avais pas encore eu l'évidence sur mon nom d'artiste ouais Donc on s'est connus sur mon premier EP que j'avais signé avec mon nom.

  • Speaker #0

    Quand on s'est connus, tu étais ou tu es toujours très certainement une artiste engagée. On s'est connus sur des projets assez engagés quand même.

  • Speaker #1

    On a fait deux campagnes ensemble. On a fait une première campagne qui était destinée à soutenir mon premier EP. Donc on devait ensemble penser à pas mal de choses, à des contreparties, à des visuels, aux clips qui allaient accompagner tout ça. Donc c'était un ensemble et c'était ma parole qui était portée. Donc mes textes sont engagés. puisque dans certaines chansons, j'aime aborder des thèmes qui me sont propres et qui sont forcément des thèmes qui me concernent et qui sont donc engagés. Et la deuxième campagne qu'on a faite ensemble, celle-là, elle était d'autant plus parce que c'était une campagne pour un concert caritatif pour soutenir une association qui s'appelle Règles élémentaires qui aide les femmes dans la précarité menstruelle. Et donc le but de cette soirée, c'était organiser un concert dans un lieu atypique à Paris. En l'occurrence, c'était une péniche. qui s'appelle le Marcounet, qui est à Hôtel de Ville. Et ensuite, trouver au sein de cette soirée à la fois du divertissement, du spectacle pour les personnes. Moi, j'ai présenté mon EP qui venait de sortir juste avant.

  • Speaker #0

    Je me souviens.

  • Speaker #1

    Quelques mois avant. Tu étais présent d'ailleurs, cette soirée-là. Et ensuite, après le concert, c'était de faire un karaoké menstruel. Donc, on avait changé les paroles de plein de chansons très connues, de Mylène Farmer, de Jean-Jacques Goldman, de tout le répertoire français, de Véronique Sanson, Edith Piaf. Enfin voilà, en changeant les paroles pour que ça parle. des menstruations. Et c'était vraiment, le but, c'était de s'amuser, que tout le monde parle des règles, s'amuse et en même temps participe à aider une association comme Règles élémentaires qui aide toute l'année des femmes en précarité menstruelle.

  • Speaker #0

    Te souviens-tu du nom du ponche lors de cette soirée ?

  • Speaker #1

    C'était Orange Sanguine.

  • Speaker #0

    Exactement. Et Orange Sanguine qui ?

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, c'est mon premier single qui a été mon premier clip aussi et qui était une chanson qui parlait des règles des menstruations. Et ça parlait de mon parcours au sein de tout ça. J'ai écrit cette chanson pendant le confinement. Et c'était mon premier clip. Donc c'était un clip très engagé, que j'ai fait avec une réalisatrice qui s'appelle Anouk Trégan. Et dans lequel il y avait plein de femmes de différents horizons qui étaient représentées. Et c'était ma volonté, lors de ce clip, de faire don du décor. qui était un nombre incalculable de tampons, de serviettes hygiéniques, qui avaient été utilisés pour le clip au départ, d'en faire don à cette association, parce que même dans une vie, je n'aurais pas pu utiliser ces serviettes et tous ces tampons. Et ça a été assez difficile à la période du confinement de faire ce don. Et donc, je me suis dit, on pourra plus tard, lors d'une soirée, peut-être d'une release party, et puis avec le confinement, avec l'EP qui était différent, sur lequel il n'y avait pas Orange Sanguine, ça a été difficile de rassembler tous ces éléments. Et à la période de Noël, je me suis dit, ce serait super de se dire que Noël, c'est pas... une fête religieuse, c'est une fête de partage, c'est une fête de dons, c'est une fête tout court et donc c'est un moment de rassemblement de personnes et ça peut être petit papa Noël à déposer un paquet de tampons sous ton sapin ou une cup menstruelle, ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça a été le Noël menstruel. Ça a été donc le deuxième crowdfunding.

  • Speaker #0

    On reviendra sur les campagnes, puisque c'est vrai que tu en as fait deux. On parlait de Pauline Chagnes, mais Faust, décris-moi son univers, c'est tout récent.

  • Speaker #1

    Faust, ça a été un changement que j'ai fait entre cet été et la rentrée 2023. C'est un nom que je rêvais de prendre depuis longtemps. Ça a été difficile de laisser derrière moi la mue de Pauline Chagnes, même si je suis actrice. c'est qu'en tant qu'actrice, je garde mon nom. C'était important pour moi, dans la chanson, d'incarner autre chose. Et c'est vrai que ma musique, elle est dansante, elle est pop, elle est engagée, elle est électronique. Je joue de l'harpe électrique qui est unique au monde. Et je ne me voyais pas dans le futur continuer d'endosser Pauline Chagnes, mon nom civil, alors que ce que je veux incarner en tant que Faust, c'est totalement différent. Et pour répondre à qui est Faust et qu'est-ce que c'est que son univers, alors grâce à Faust, je peux parler encore plus en profondeur de sujets qui me touchent. personnellement et intimement. Mon but, c'est de faire danser les gens, de les émouvoir sur des thématiques qui sont des fois très dramatiques. et en même temps d'avoir un répertoire qui est vraiment essentiellement festif, dansant, coloré et en même temps désinhibé sur beaucoup de sujets. Et Faust, c'est personnage de scène. Donc c'est forcément un personnage qui est inspiré de ma culture, de ce que j'ai envie de représenter sur scène. Moi, j'aime définitivement la scène et m'exprimer sur scène. Donc voilà, je pense que c'est aussi de la mise en scène et ça aide aussi à avoir un personnage, même si ça ne me distancie pas de ce que j'ai envie de dire intimement aux personnes. Mais c'est plutôt d'incarner quelque chose de plus grand que soi-même. Et ça m'aide des fois à écrire, à dire ce que j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est passé le lever de rideau sur Faust ? C'est très récent, tu l'as fait sur les réseaux sociaux. Je me souviens, on s'est vus la veille. Ça m'a marqué. Et tu étais un petit peu sous pression, est-ce que c'est normal ?

  • Speaker #1

    J'étais vraiment sous pression parce que je ne savais pas du tout ce que les gens allaient penser. En 2022, j'ai fait Destination Eurovision. Et j'ai été repérée avec une chanson qui s'appelle Nuit Pauline. Nuit Pauline, et donc Pauline, Pauline Chagne. Donc je me disais, voilà, c'est la seule chanson que je garde de mon répertoire pour maintenant aller de l'avant. Et ça me semblait très étrange d'abandonner Pauline pour trouver Faust. Je me suis dit, mais comment les gens vont réagir ? Est-ce que les gens vont comprendre quelle est ma démarche ? Est-ce que ce n'est pas juste étrange ? Est-ce que les gens n'ont pas rien à faire non plus ? Parce que pour moi, ça a énormément d'importance. Mais finalement, pour les gens, c'est peut-être un changement comme un autre. Et j'étais très tendue à l'idée de dévoiler ça. C'était quelque chose de grand pour moi. Puis j'y pensais beaucoup. J'ai passé beaucoup de temps à trouver l'univers visuel qui correspondait mieux à cette incarnation. On s'est vus la veille et je t'ai parlé de tout ça. J'allais dévoiler le nom, pourquoi je changeais de nom, un peu ce que j'ai raconté là finalement. Et une première reprise, parce qu'aussi pour reprendre la parole sur les réseaux sociaux, quand on est chanteur, chanteuse, musicien, les reprises c'est un bon moyen de le faire, quand on arrive à le faire de façon personnelle. Et les gens ont très bien réagi. En fait ça a été une expérience très positive, c'était de me dire, je leur explique pourquoi j'ai envie d'incarner Faust. Pourquoi ce nom-là ? Et les gens m'ont suivi, m'ont témoigné beaucoup de soutien et ils étaient très enjoués à l'idée de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Je n'avais pas pris la parole depuis très longtemps. C'est vrai que j'avais mis beaucoup d'espace sur mes réseaux sociaux depuis Destination Eurovision. De reprendre la parole, les gens étaient simplement heureux d'avoir de mes nouvelles et de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Donc c'était très positif.

  • Speaker #0

    Il y avait une attente. On te demandait ce que tu devenais. Est-ce que tu avais toujours un projet artistique ou est-ce que justement, peut-être que c'était imaginé que tu allais tourner la page ?

  • Speaker #1

    Il y avait beaucoup d'attentes parce que je recevais beaucoup de messages suite à l'Eurovision et les gens écoutaient.

  • Speaker #0

    Tu parlais justement de Destination Eurovision. C'est le concours pour accéder à l'Eurovision.

  • Speaker #1

    C'est une émission durant laquelle 12 candidats présentent leur chanson et il y a un jury et le public vote à la télévision pour la personne qui va représenter la France. Aujourd'hui, ce programme a été arrêté. Ils proposent directement aux artistes. Mais à l'époque, j'ai trouvé que c'était une bonne façon, un bon tremplin pour montrer ce qu'on a envie de faire, pour montrer qui on est. Et c'était une chance pour moi qui était totalement indépendante à l'époque de montrer ce que je fais, de montrer ma musique à la France entière. Et ça a été une expérience très, très positive pour moi. J'ai rencontré vraiment un public et j'ai senti qu'il y avait une attente et un amour de ce que je pouvais faire. Et c'était précieux à cette époque-là d'être rassurée là-dessus. Parce que quand on est indépendant, se faire connaître et réussir à partager à ce que sa musique parvienne aux oreilles des autres et trouve... un soutien, c'est déjà très très beau. Donc ça a été une expérience très positive pour moi. Et du coup, je recevais beaucoup de messages des personnes qui m'ont écoutée à l'Eurovision, qui m'ont découverte, plus des personnes qui m'ont soutenue lors de la sortie de mon premier EP, quelques mois auparavant. Et alors, il y a eu plusieurs choses. Il y avait des personnes qui me disaient, on attend des nouvelles chansons, on attend que tu fasses des concerts, on attend des nouvelles, des réels, des choses sur les réseaux sociaux. Et juste avant de lancer Faust, j'ai fait un peu table rase. du passé, c'est-à-dire que mon EP, sauf Nuit Pauline, je l'ai masqué sur les plateformes, les clips aussi, et il y a des gens qui étaient super déboussolés de ne plus avoir les chansons qu'ils écoutaient avant. Alors en ce qui me concerne, c'est moindre, parce que je ne suis pas... connue, mais les quelques personnes qui étaient attachées aux chansons et qui les écoutaient souvent m'ont écrit en me disant, mais je peux pas écouter Mélancolie Lolita, je peux pas écouter tous les deux. Donc il y a des gens à qui j'ai envoyé l'EP en physique, puisque c'était une des contreparties aussi de notre campagne, mais il y a des personnes à qui j'ai envoyé par la poste des EP pour qu'ils puissent continuer d'écouter. Donc à la fois il y avait une panique, parce qu'il y a des gens qui se sont dit, ça y est, elle arrête ou elle a retiré les chansons des plateformes. Et puis voilà, c'était... Une peau qu'il fallait laisser partir et pour redémarrer.

  • Speaker #0

    Et Faust, c'est un projet que tu avais avant l'Eurovision ou c'est une nouvelle page qui s'est écrite durant ce concours ? Non. Tu étais en finale, il faut préciser.

  • Speaker #1

    Oui, je suis arrivée en deuxième.

  • Speaker #0

    Donc on aurait pu se faire le scénario de c'est une énorme frustration, elle a envie de tourner la page. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    On aurait pu l'imaginer.

  • Speaker #1

    En fait, j'avais envie de changer de nom d'artiste. Enfin, j'avais envie d'avoir un nom d'artiste depuis longtemps, mais je n'avais pas eu forcément la révélation, l'évidence sur un nom. Et quand... J'ai fait l'Eurovision, bien sûr, j'y pensais. Je me suis dit, voilà, ce serait le moment de trouver le nom. Et puis, je me suis mis une telle pression, finalement, pour essayer de trouver et que je n'ai rien trouvé. J'avais des idées que je pense que j'aurais vraiment regretté aujourd'hui. Quelques mois après, j'ai commencé à découvrir de nouvelles choses, de nouveaux films, de nouvelles œuvres. Et puis, moi qui viens de la musique classique avec la harpe, c'est vrai que l'opéra Faust de Gounod, c'était un opéra que j'aimais énormément. que j'avais vu à l'Opéra Bastille. Et c'était Roberto Alania qui faisait Faust. C'était très, très beau. Ça m'avait beaucoup marqué. Et je m'en rappelais et j'ai toujours trouvé que c'était même visuellement assez beau, Faust. Et c'est un homme qu'incarne ça. Et pendant l'année qui a suivi l'Eurovision, j'ai découvert Phantom of the Paradise de Brian De Palma. Et dans ce film, il s'agit d'un compositeur un peu fou qui écrit plein de choses et qui consacre son œuvre à Faust, au mythe de Faust. parce que c'est une écriture de Goethe, Faust au départ. Et dans le film, Paul Williams incarne une espèce de diable, de mania de la musique qui va détourner l'œuvre de ce compositeur et qui va s'approprier tout et lui voler ce qu'il a écrit, et lui voler Faust. Donc la plupart des œuvres de ce film, qui sont composées par Paul Williams, s'appellent Faust, Phénix, etc. C'est aussi ce qui a donné les Daft Punk. en fait sur le film parce que celui dont on vole l'oeuvre a un casque en argent sur le visage pour cacher son aspect qui est tout brûlé tout abîmé et il a une voix robotique parce qu'on lui a volé sa voix donc la voix robotique les casques en argent et des thématiques phénix etc c'est des choses qu'on peut retrouver dans Random Access Memory d'ailleurs il y a un duo avec Paul Williams sur Touch et je me sens très proche aussi de la musique des Daft Punk donc tout ça en fait faisait un tout un pont entre mon passé de musicienne classique de harpiste classique la musique électronique que j'aime l'univers visuel de Brian De Palma, puisque dans ma façon d'écrire et d'envisager les choses, il y a beaucoup, beaucoup l'impact du visuel, donc du cinéma, du clip, du théâtre, de la scène. Donc tout ça me semblait assez évident. Et détourner un nom de caractère masculin me plaisait aussi beaucoup. Voilà. Donc tout ça a été...

  • Speaker #0

    C'est bien, il y a un fond. Et je sais que tu les tiens.

  • Speaker #1

    Toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je sais qu'on est des amoureux du sens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Toujours qu'il y a du sens dans ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est important. Sur les réseaux sociaux, aujourd'hui, je fais énormément de reprises. Enfin, énormément, ça dépend de quel point de vue. Je suis peut-être gonflé en disant ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu es très régulière.

  • Speaker #0

    Je suis très régulière. Dis-nous un petit peu quel démarre, ce que tu fais. Tu fais de la traduction ? Enfin, ce n'est pas une simple reprise.

  • Speaker #1

    J'essaye en tout cas. Mon but, c'est de partager des chansons que tout le monde connaît, qui me sont chères. Et si je reprends des tubes internationaux, de les traduire en français. Parce que même si c'est une traduction de quelque chose qui existe déjà, j'essaye de mettre un... peu ma patte d'auteur à l'intérieur de ça et d'en faire quelque chose qui me soit propre et qui pourrait être une chanson en tout cas dans la façon d'écrire le texte que j'aurais pu écrire. Et je m'accompagne à la harpe. Donc c'est pour la plupart des harpe-voix, harpe électrique-voix et après il y a des fois des arrangements un peu plus poussés sur lesquels Mendeleevitch m'aide aussi à faire un peu des arrangements, des choses en plus quand j'ai envie de pousser un peu plus loin et de montrer une musique qui est... qui est plus représentatif de ce que je fais pour l'album en préparation. Voilà, en fait, chaque semaine, je fais voter les gens. Je pense que c'est important aussi de choisir à plusieurs, de réussir à s'engager le choix, la volonté des gens. Même aussi, ça permet des fois de comprendre où est l'attente des gens, où est-ce qu'ils ont envie d'aller, qu'est-ce qu'ils ont envie de découvrir de moi. Et ce n'est pas toujours ce que j'attends. Des fois, je me fais totalement avoir sur le choix. Des fois, ça m'arrive de prendre un peu d'avance sur une traduction parce que j'ai envie de faire les choses bien. Et en fait, les gens ne choisissent pas du tout ce que j'attendais. Donc c'est très bien. Mais ça m'a poussé à faire des fois des chansons que je n'attendais pas du tout et d'aborder des thématiques que je n'aurais soit pas osé aborder seule dans mon projet, soit dont je n'aurais même pas eu l'idée. Donc c'est forcément des artistes sur lesquels je peux me projeter ou que j'admire, que j'aime beaucoup. Au départ, dans ce programme de reprise, je voulais faire que des tubes des années 80, que ce soit internationaux ou français, parce que la chanson que j'ai laissée sur les plateformes, Nuit Pauline, que j'ai faite à Destination Revision, c'est une chanson qui est... très très empreinte de la culture des années 80 et je me suis dit, c'est très bien, je vais commencer par cette thématique, ça va être une contrainte qui en fait va apporter beaucoup de choses, parce qu'il s'est passé énormément dans les années 80, aussi bien en France qu'à l'international. Donc c'était ma première démarche. C'était aussi reconnecter avec le public, donner un peu de mes nouvelles, traduire, enfin adapter des paroles et rejouer de la harpe, me filmer, appréhender le fait d'être filmé, de me filmer toutes les semaines.

  • Speaker #0

    Quel exercice ça !

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu spécial en France, mais voilà, et de faire quelque chose d'assez... le plus sincère possible, d'aller à la rencontre.

  • Speaker #0

    Si je devais faire écouter une de tes reprises dans Turbulence, ce serait laquelle ?

  • Speaker #1

    Il y a cette reprise de Maniac, de Michael Sambelo, qui est dans le film Flashdance, qui est bien parce qu'à la fois, elle change un peu le registre. C'est du coup une balade et je l'ai vraiment, vraiment adaptée. Le texte est assez différent de l'original. C'est plutôt un texte d'ambiance qu'un texte littéral. Après, j'en ai fait des plus récentes. J'ai fait Tattoo de Laurine. Ça, c'est vraiment dans l'esprit. Eurovision, c'est une très très belle chanson et j'aime vraiment foncièrement Laurine il y en a plein qui sont bien,

  • Speaker #0

    on peut les découvrir sur Insta je mettrais quelques secondes quand même parce que ce serait dommage de ne pas t'entendre Tu parlais d'un instrument, la harpe, et là d'ailleurs, il y en a trois.

  • Speaker #1

    Dans la pièce, on en a trois.

  • Speaker #0

    Donc il y a trois harpes dans la pièce, c'est ton instrument. C'est ça. Quand est-ce que ça a commencé ?

  • Speaker #1

    Ça a commencé très jeune, parce que la harpe et moi, ça a commencé quand j'avais trois ans.

  • Speaker #0

    Je viens d'une famille de musiciens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mes parents sont musiciens de jazz, mon père est saxophoniste de jazz et ma mère est chanteuse, parolière, compositrice. Et ma petite révolution, ça a été de faire de la musique classique dans une famille de jazzmans. Et j'ai choisi l'harpe. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment. Mes parents racontent que quand ma mère était enceinte, ils écoutaient beaucoup Tchaïkovski. D'accord. Ça m'aurait peut-être influencé dans le choix. Qui c'était ? Je ne sais pas. En tout cas, je crois qu'il y a profondément une attirance physique vers un instrument. J'ai toujours eu ce rapport physique très fort avec mon instrument. Et ensuite, pendant 15 ans, j'ai vraiment fait uniquement de la harpe dans ma vie. J'ai fait mes études comme tout le monde. Mais même le baccalauréat, je l'ai passé à distance parce que je suis rentrée en études supérieures de musique. classique. J'avais plus le temps d'aller à l'école, j'avais plus le temps d'aller au lycée, donc j'ai passé mon bac par correspondance et je passais 8 heures par jour sur l'instrument, les concours, plusieurs fois par an. Tous mes diplômes dans la musique classique, rentrer en orchestre, trouver une place, etc. Donc, c'était vraiment ma vie. Et voilà, ça a commencé très tôt.

  • Speaker #0

    On a à peu près le même âge. Tu dirais que tu as une jeunesse différente parce que tu viens de me dire que tu as consacré huit heures tous les jours à ton instrument. Tu as le sentiment d'avoir loupé des choses ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense que c'était énormément de sacrifices.

  • Speaker #0

    Tu as le sentiment d'avoir sacrifié quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir sacrifié beaucoup de soirées, beaucoup de moments de bon temps. C'est vrai. Beaucoup d'amour de jeunesse aussi. Je n'avais pas le temps d'avoir quelqu'un dans ma vie. Ou alors j'avais des personnes, mais j'étais totalement absorbée. parce que je faisais dans l'arbre, donc ça durait très peu.

  • Speaker #0

    Absente.

  • Speaker #1

    Je suis passée à côté de toutes ces choses-là. Je suis passée à côté de beaucoup de légèreté aussi. Parce qu'il y a toujours eu ce poids, même quand je partais en vacances, je ne pouvais pas faire de choses dangereuses, je ne pouvais pas me blesser. Je ne pouvais plus faire de ski, par exemple. Je ne pouvais plus faire d'acrobranche, d'escalade, de quoi que ce soit. Donc, il y a toujours cette ombre qui flotte au-dessus de la personne qui doit physiquement être... top tout le temps. Parce que même si en harpe, je ne fais pas un marathon ou je ne sais pas quoi, je n'ai pas besoin d'être physiquement hyper engagée. En fait, mes bras, mes doigts, les tendinites. Et on utilise les pieds beaucoup à la harpe. Ça ne se voit pas. Mais en fait, là, toi, Antoine, tu peux le voir, sur la grande harpe, il y a une rangée de 7 pédales en bas. Donc, les pieds sont beaucoup engagés. Donc, voilà, il y a eu aussi beaucoup de légèreté, même en vacances. Je partais avec mes partitions, même si je ne pouvais pas partir avec l'instrument. Je ne lâchais jamais l'affaire. J'avais toujours dans un coin de ma tête la musique, l'harpe.

  • Speaker #0

    Mais sans te sentir forcé, c'était quelque chose de naturel.

  • Speaker #1

    pour toi ? J'avais une telle ambition par rapport à la musique et je pense que dans tout ce que je fais, je mets un poids terrible sur ma volonté de faire bien les choses, d'aller au bout des choses. Et j'avais compris que dans la musique classique, il faut faire énormément de sacrifices. Il faut se consacrer plusieurs fois par an à des concours, il faut travailler son instrument de façon régulière parce que c'est le nez au milieu de la figure. Si on n'a pas assez travaillé, si on n'est pas prêt, même mentalement, il faut avoir un mental de gagnant. C'est quelque chose qui s'entretient, la confiance. permanente en soi. Donc ça, voilà, c'est peut-être des choses à côté de laquelle je suis passée.

  • Speaker #0

    L'ambition, laquelle ?

  • Speaker #1

    Je voulais avoir une place en orchestre, ce que j'ai eu, et je voulais être soliste internationale. Ça, je ne l'ai pas fait et on en parlera plus tard pourquoi. Mais c'était l'ambition, en tout cas, c'était celle-là.

  • Speaker #0

    Pauline, je te propose qu'on entre dans une zone de turbulence. On va parler de la campagne de financement participatif et de toutes les zones de turbulence que tu voudras bien nous confier. Bien sûr. La première zone de turbulence, c'est la campagne. Toi, tu en as fait deux.

  • Speaker #1

    Tellement eu de turbulences que j'ai eu envie d'en faire une deuxième finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je rigole. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es tournée vers ce mode de financement ?

  • Speaker #1

    Déjà, je n'aurais pas été capable de le financer entièrement toute seule. Déjà. C'est la première chose. Et dans la musique, je trouve que c'est aussi une bonne façon de faire connaître son projet et de faire connaître les coulisses de son projet et son identité, de parler de comment on voit les choses. Et si on le fait bien et qu'on arrive à être sincère au sein de cette démarche, ça peut être vraiment une rencontre avec un public futur. Et ça implique aussi beaucoup les gens dans... ce qu'on fait. Donc, c'était une évidence pour moi de faire un financement participatif.

  • Speaker #0

    Les artistes passent souvent par le financement participatif pour se rapprocher de leur public voire même apprendre à le connaître. C'était aussi un objectif de campagne ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'était aussi une façon de connaître du public parce que j'avais pas de public, moi.

  • Speaker #0

    C'était pour le premier EP ?

  • Speaker #1

    C'était mon premier EP. J'avais fait un single mais c'était plus une... Même si j'aime beaucoup cette chanson, c'était une mise en bouche par rapport à l'EP.

  • Speaker #0

    Donc Orange Sanguine.

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, qui était mon premier single. Et voilà, c'était une façon de rencontrer un public. Même au-delà d'aller avec mon public, c'était de trouver un public même.

  • Speaker #0

    Et ce mode de financement, tu l'as trouvé toi-même ou c'est quelqu'un dans ton audience qui te l'a suggéré en disant moi j'aimerais participer à ton projet artistique Plusieurs personnes m'avaient dit qu'elles aimeraient participer à mon projet.

  • Speaker #1

    Ça me semblait bizarre de récolter des fonds tout de suite comme ça, moi-même, en direct. Ça me semblait un peu étrange. J'avais envie de... de pouvoir donner des contreparties aux personnes qui participaient financièrement à mon projet. Puis voilà.

  • Speaker #0

    Tu te souviens des contreparties que tu as proposées d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a une que je n'ai pas pu honorer d'ailleurs. Ça, c'était une des turbulences. C'était le vinyle, parce qu'à l'époque... A l'époque du confinement, il y a eu une rupture de cette matière noire qui fait le vinyle. Et tous les stocks ont été mobilisés pour les gros artistes. Je crois qu'Adèle sortait un vinyle à cette époque-là. Ça a été très compliqué de faire cette contrepartie-là, finalement.

  • Speaker #0

    Donc doublé par Adèle.

  • Speaker #1

    Voilà, j'en veux à Adèle.

  • Speaker #0

    On ne comprend pas pourquoi.

  • Speaker #1

    On a compensé avec des EP physiques classiques, des CD. Mais à l'époque, je crois qu'il y avait, comme l'EP s'appelait Nuit Pauline, il y avait des jeux de mots sur nuit quelque chose. C'est ça, oui. En essayant bien sûr de rester dans la bienséance, dans les images. Alors il y avait, je crois, la première chose, c'était peut-être une reprise de la chanson, du choix de la personne, je crois, je ne sais plus. Tu laisses sous les yeux, toi ?

  • Speaker #0

    Je peux te citer. C'est vrai. C'est un titre des Contreparties. Nuit douce, remerciements, basique, nuit d'opale, EP digital. Nuit blanche, le CD physique. Nuit étoilée, accès au clip en avant-première. Foto dédicacée. Nuit diamant. Invitation pour la release party. Invitation pour notre prochain concert. Nuit infinie, donc oui tu l'as dit, c'était nuit, nuit, nuit. Les invitations au showcase. Assister à des enregistrements. Des sessions d'enregistrement en studio. Une répétition de concert sur scène. Très chouette. T'as des retours d'expérience d'ailleurs sur les personnes qui sont venues ou ça s'est pas fait ?

  • Speaker #1

    Il y a des personnes que je retrouvais sur le Noël menstruel, généralement, parce qu'on sortait d'une période de confinement, ça a été très long avant de réinstaller les concerts et tout ça. Mais oui, on a des personnes qui sont venues en enregistrement, qui ont beaucoup aimé voir ça en studio.

  • Speaker #0

    T'as pas intimidé de te sentir regardée exclusivement par deux personnes ?

  • Speaker #1

    Non, c'était assez chouette. Puis c'est vrai, quand t'es chanteur, il y a ce truc de cabine où tu vois pas nécessairement qui écoute. la tête qu'ils font quand ils écoutent on n'est pas toujours comme dans les films de Whitney Houston avec une grande vitre et plein de têtes face à soi donc là c'était assez intime les gens étaient très heureux de ça le Péphysique il a bien fonctionné du coup. Comme je te le disais, c'est vrai que les concerts ont mis beaucoup de temps à repartir sur cette période, donc j'ai pas vraiment de retour là-dessus, mais j'ai retrouvé des personnes sur le Noël Monstruel à qui j'ai proposé de nous rejoindre à ce moment-là, puisque c'était un petit concert, release party, même si le contexte était différent.

  • Speaker #0

    Tu as eu quand même 176 contributions. Tu te rappelles de ton objectif, le montant ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'était 10 000 euros, non ?

  • Speaker #0

    C'était 9 000 euros et 9 000 euros et tu as atteint 10 821 euros, donc 120% de ton objectif, ce qui est bien.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est très bien, je ne le croyais pas du tout. Quand j'ai écrit Je t'aime En fait, j'ai fait les comptes en me disant, pour faire ce que je dois faire, au minimum, j'ai besoin de ça. Au maximum, c'est illimité. Je n'ai pas besoin non plus de...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas de 100 000 euros du tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, sur le projet, je n'aurais pas su comment les dépenser.

  • Speaker #0

    C'est honnête.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je me suis dit... Et en même temps, quand j'ai tapé 9 000 euros, je me suis dit, j'ai 10 personnes qui vont mettre 20 balles. Je ne vois pas comment je vais atteindre 9 000 euros. Donc ça me paraissait inaccessible, honnêtement.

  • Speaker #0

    Bon, après, tout le monde ne met pas la même somme. Heureusement.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, bon, mes parents vont mettre dedans, les gens que je connais, mes meilleurs potes, etc. Je ne savais pas comment j'allais réunir autant. Mais en tout cas, c'était inespéré. Et en même temps, ça aurait été très grave de ne pas atteindre son objectif.

  • Speaker #0

    Quand je t'ai demandé, lors de la préparation de cet épisode de Turbulence, quel point la campagne avait été un exercice turbulent, tu m'as dit qu'il avait été turbulent 4 sur 10.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Finalement, pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Quand ça a été lancé, j'avais prévu des vidéos pour parler de mon projet, me présenter, parler de moi, présenter les personnes aussi qui font partie de ce projet, etc. C'était des façons de relancer, en tout cas sur le projet. Ce qui est toujours délicat dans une campagne de financement participatif, c'est de solliciter les gens sans être lourd sur les demandes qu'on leur fait. Mais c'est en même temps de quand même leur rappeler que ce qui reste comme temps pour participer, c'est délicat. Mais en même temps, il faut le faire et il faut trouver les bonnes façons subtiles et délicates et sincères de ressoliciter l'engagement des gens, etc. Donc, j'avais pensé à des vidéos. Au départ, ça me semblait inaccessible, ce chiffre. Et finalement, quand ça s'est lancé, il y a eu assez rapidement un petit seuil qui a été franchi, qui m'a mise très à l'aise en me disant Ah, mais il y a encore toutes ces personnes que je connais, qui ont de l'intérêt pour ce que je fais, qui ont envie de me soutenir, qui vont participer. J'ai commencé à diffuser ces vidéos. Chaque fois, ça relançait un petit peu les gens. Et finalement, même si pendant toute la durée, qui était longue, je crois que c'était une campagne assez longue finalement. J'avais décidé d'inscrire ça dans quelque chose d'assez long. À l'échelle des autres campagnes que tu gères, c'est peut-être pas grand chose.

  • Speaker #0

    La moyenne est de 30 jours et toi, tu avais fait un petit peu plus, je crois. Je ne peux pas récupérer la durée.

  • Speaker #1

    Mais c'était plus. C'était peut-être 50,

  • Speaker #0

    40. C'est beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était beaucoup, voilà. Mais parce que je n'avais pas envie d'être stressée par la durée. Là où la deuxième, ça a été flash. Je crois que ça a été genre deux semaines. C'était vrai.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et j'avais aussi, c'est parce qu'aussi j'avais eu l'idée très tard de faire cette campagne, la deuxième.

  • Speaker #0

    Tu m'avais un petit peu appelé en urgence.

  • Speaker #1

    Je t'avais appelé en urgence en disant j'ai eu cette idée, je suis sûre que j'ai envie de la faire, j'ai très envie machin, mais ça aiderait à vendre des places pour la soirée, ça serait nanana. Quand j'ai diffusé les vidéos, petit à petit j'ai commencé à être rassurée, ça rentrait un petit peu dans le plan. Sur la durée, j'ai été globalement très stressée, mais je dirais que par rapport à une catastrophe absolue, ça ne l'était pas. C'était vraiment assez constant, il y avait des jours avec, des jours sans, et il fallait être créatif. créatif pour réussir à relancer l'intérêt sans être lourd.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est bien aussi de préciser que généralement, une campagne, elle est relativement courte, elle est une moyenne de 30 jours. Pourquoi ? Parce qu'il y a deux temps forts. Le premier, c'est le début, ce qui est une certaine émulation, préparer sa communauté. Et le second, c'est la fin, parce qu'il y a ce sentiment d'urgence qu'on essaie d'amener. Et lorsqu'on met 60 jours, par exemple, en fait, on va créer un gros, gros temps de réflexion. plutôt dangereux pour une campagne, mais ça ne les empêche pas de réussir, en tout cas quand elles sont bien animées. Tu parlais d'appréhension tout à l'heure et tu résumais un petit peu par tes actions, en fait c'est de l'organisation et ce sont les mots que tu m'as donnés pour décrire tes exercices, tu m'as dit appréhension, organisation, créativité et gratitude. J'en ai demandé trois, tu m'en as donné quatre.

  • Speaker #1

    Parce que j'arrivais pas à choisir les derniers.

  • Speaker #0

    L'appréhension, tu l'as cassée avec l'organisation. C'est ça. Et la créativité, je l'ai vue pour toi, c'était un exercice de créativité. Et la gratitude, je sais que tu es une personne...

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est quelque chose que je retiens vraiment de l'exercice de la campagne. C'est vraiment ce sentiment de gratitude. Parce qu'à la fin, tu le dis, j'avais 176 contributeurs et contributrices. Et je ne pensais pas en avoir autant. Je ne pensais pas autant que les gens s'intéresseraient. Ça a même généré plein de discussions avec des personnes qui ne parlaient jamais ou depuis plus longtemps. C'était très positif. comme expérience. C'est vraiment quelque chose qui ressort. Et la créativité, parce que je pense que ça pallie beaucoup à quelque chose qui manque de sincérité aussi quand on fait part de son projet, quand on raconte un peu comment on va faire tout ça. Et quand on met des façons soit amusantes, soit belles, soit personnelles de faire les choses, il faut réussir à trouver plein d'ingrédients pour solliciter l'intérêt et en même temps montrer qui on est à travers tout ça. Donc, ma façon de présenter les choses, c'était plein de petits collages que j'avais fait à la main. C'était encore une fois le confinement, donc j'avais... peu de matière pour me débrouiller et faire des choses. J'ai peu de compétences sur des logiciels tels que Photoshop, etc. En revanche, j'adore faire des choses de mes mains. Donc, j'avais imprimé des photos de moi, etc. de Mendeleïevitch, de gens qui faisaient partie du projet pour me montrer, pour les pallier. Et j'avais acheté plein de magazines. Il restait encore les kiosques à journaux pendant le confinement. Donc, j'avais vraiment... Je m'étais dit, bon, j'ai ça. Et j'ai pris des grandes feuilles et je les ai fait scanner. J'ai vraiment fait ça de façon... artisanales.

  • Speaker #0

    Ça ne se voit pas. Quels ont été les moments les plus marquants de ta campagne ? Je crois que ta campagne avait eu une reconnaissance. Elle avait été sélectionnée dans une catégorie de projets engagés. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, il y avait sur cette plateforme, il y avait une catégorie de projets. C'était KissBankBank. Il y avait une catégorie, je ne sais plus si c'était féministe ou engagée, le terme, mais donc il y avait une page qui sélectionnait les projets engagés. Et mon projet avait été mis en avant. On était dans les peut-être deux, trois premiers projets. Quand on arrivait sur cette page, ça m'a aidée à être connue. de personnes qui n'auraient jamais connu mon projet autrement. Et voilà, après, d'autant plus quand j'ai fait le Noël menstruel, où ça a été beaucoup repartagé par des médias, par les éclaireuses, Canal+, par Cosette, par beaucoup de médias. Les médias se sont intéressés vraiment beaucoup au deuxième projet. Et c'est normal parce qu'il y avait cette dimension vraiment caritative. Là où sur le premier, c'était une présentation de moi qui suis engagée. Mais donc, c'est différent. Voilà un petit peu comment ça s'est passé là-dessus.

  • Speaker #0

    Alors pour moi, c'est Pauline Chang qui a mené deux campagnes. Oui. Mais aujourd'hui, Faust, elle donnerait quoi comme conseil aux gens qui souhaitent se lancer ? Et plus précisément à des artistes ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, les gens ont énormément besoin de sincérité, que ce soit sur les réseaux sociaux, que ce soit dans les chansons, dans ce que les gens disent. Donc, ça se ressent beaucoup au sein d'une campagne. Si on a de l'intérêt. Si on a du soin, si on prend vraiment à cœur de faire les choses et de les faire aussi pour les autres. Ce n'est pas uniquement une campagne pour nous, c'est une campagne pour un projet. Et un projet, ça nous dépasse en tant que créateur. Donc, il y a ça. Je pense que c'est le soin porté, la délicatesse qu'on met sur les choses, la sincérité, bien sûr. Et moi, je pourrais donner comme conseil de s'inspirer. de ce que font les autres parce que ça a été ma première étape de réflexion personnelle. Ça a été d'aller sur Ulule, KissKissBankBank, plein de plateformes. Je pars de la veille. Voilà, de regarder un peu ce que j'aimais chez les autres. Je me suis rendu compte que j'aimais qu'il y ait des charts graphiques très dessinés parce que c'est moi. Ça ne veut pas dire que tout le monde aime ça. Je me suis rendu compte que moi, j'aimais qu'il y ait une identité forte visuellement. J'aimais... qu'il y ait des vidéos. Aujourd'hui, on est à une ère où vraiment l'image, les réseaux sociaux, les vidéos, ça fonctionne beaucoup et c'est une chose qu'on peut partager d'autant plus sur ces réseaux, sur Insta, sur TikTok, etc. À l'époque, je n'utilisais pas TikTok aujourd'hui beaucoup mais je partageais beaucoup sur Insta donc je faisais beaucoup de stories, de choses comme ça, de publications. Ça m'a vraiment beaucoup aidé. Donc le conseil que je donnerais, c'est s'inspirer des autres pour voir ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas et après réussir à communiquer de la façon qui nous est propre. Si on ne sait pas s'exprimer, c'est un peu bizarre de parler en story à son téléphone. Je le conçois. Donc peut-être que ce n'est pas la façon d'en parler. Peut-être que c'est de faire des posts écrits qu'on met en story quotidiennement. On parle de ses doutes. Les gens adorent connaître le fond de notre pensée. Donc peut-être c'est d'être transparent vis-à-vis d'une campagne. On n'est pas indestructible, on n'est pas infaillible quand on lance une campagne. Et c'est OK, je trouve, de parler des doutes qu'on peut avoir au sein d'une campagne. Aujourd'hui, si j'en faisais une... Je pense que je parlerais d'autant plus du cheminement à travers tout ça. On ne fait pas la manche quand on fait une campagne, puisqu'on a un vrai...

  • Speaker #0

    C'est bien de le dire.

  • Speaker #1

    Non, mais là où même si une personne qui fait la manche, elle a une démarche, je veux dire, elle a quelque chose qui l'anime, la personne aussi, mais c'est une démarche très positive. de présenter un projet, de présenter qui on est et de prendre la parole. Il n'y a aucune honte à ça. Tous les investisseurs du monde, ils ont eu des gens qui ont investi sur eux. Il y a très peu de gens qui ont tous les fonds propres pour produire leur projet. Donc, si on le fait avec sincérité, avec engagement, avec tout ce qu'on est, c'est une très bonne façon de fédérer autour d'un projet et de se faire aider. Il n'y a pas de mal à se faire aider.

  • Speaker #0

    En tant que copilote de campagne, je recommande vivement la vidéo, effectivement, parce que c'est important pour l'incarnation du projet déjà. Et ensuite, effectivement, en 2024, c'est compliqué de s'en passer. Oui. Voilà. D'ailleurs, les plateformes de financement participatif généralement mettent facultatif, alors que pour moi, c'est obligatoire. Voilà, si on travaille avec moi, c'est obligatoire. Pauline, je te propose d'entrer dans une seconde zone de turbulence, et pas des moindres, parce qu'il s'agit d'un changement de carrière plutôt douloureux.

  • Speaker #1

    Oui, j'en parlais tout à l'heure, la harpe, c'est mon premier métier. Je suis harpiste au départ, et suite à une rencontre très douloureuse dans mon parcours, qui était la rencontre d'une professeure de harpe. sur la fin de mon parcours. Donc, ce n'était pas une rencontre au début. Sinon, je pense que je n'aurais jamais fait ce métier du tout. Mais ça a été une telle souffrance, en fait, le travail avec cette personne. Ça a tellement remis en question qui j'étais, ma capacité de résilience qui est très grande. mais peut-être trop grande, que je me suis tellement abîmée, que j'ai perdu tellement ma joie de vivre, ce pourquoi je fais de la musique et finalement mon énergie et mon envie de créer, que j'ai décidé de tout arrêter. Donc ça a été très compliqué après tout ce dont je parlais en termes de sacrifice et d'investissement. Ça a été un choix très douloureux, mais en même temps, j'étais tellement connectée à beaucoup de monde dans ce milieu que si je voulais couper les ponts et réussir à me retrouver et à m'en sortir sans être un zombie, il fallait que j'arrête tout. Donc j'ai tout arrêté, je suis devenue comédienne. Je suis rentrée au cours Florent. En un mois, j'ai fait un revirement total. L'été est arrivé, j'ai passé mon prix. Ensuite, j'ai tout arrêté. Je suis rentrée au cours Florent, j'ai fait théâtre et comédie musicale. Et là, je me suis vraiment retrouvée. La question, c'était de me dire, en fait, j'aime l'harpe parce que je suis sur scène. Si j'aime cet instrument, je ne pouvais plus le voir en peinture. Et le toucher, c'était devenu impossible. Donc c'était de me dire, voilà, je suis une personne de scène. Je suis une personne qui aime partager sur scène. J'aime faire le show. Et peut-être que ce n'est pas avec l'harpe. Peut-être que c'est juste avec moi, peut-être que ça suffit finalement d'être juste moi. La suite, ça a été l'écriture d'un spectacle, etc. Et retrouver la harpe en 2019, mais sous une autre forme, puisque la harpe que je joue aujourd'hui, c'est la harpe Delta, qui est une harpe salvie dont je suis ambassadrice aujourd'hui, suite à Destination Eurovision, mais qui est très novatrice, qui se joue en bandoulière, qui permet le mouvement tout simplement. Là où l'harpe classique, on est forcément assis. Et avec la musique que j'avais donc retrouvée, et j'avais retrouvé la musique, mais juste sans la harpe, Avec cette musique dansante, etc., que je fais aujourd'hui, c'était une évidence de retrouver cette harpe qui est électrique, qui est surprenante et que j'ai retrouvée au fin fond de mes tripes. Je ne sais pas d'où, mais voilà, c'était ça un peu la grosse, grosse turbulence. C'était ce revirement de carrière et d'être tout le temps surprise, en fait, par son passé, par son futur. Quand j'ai coupé les ponts avec l'harpe, je ne pensais jamais, jamais la retrouver. Je suis devenue actrice et je me suis produite beaucoup sur scène pour revenir à la musique. Et aujourd'hui, l'harpe, je la travaille tous les jours. puisque avec les réseaux sociaux, avec tout ça, avec ce que je fais, avec ce que je compose même pour les autres, c'est mon identité. Donc en fait, c'est très, très étonnant.

  • Speaker #0

    Et elle était comment la rencontre ? Quand est-ce que tu t'es remis à Touchine Art ? Parce que ça a dû être un effort monumental pour toi.

  • Speaker #1

    En fait, ça a été un coup de foudre.

  • Speaker #0

    Très émotionnel.

  • Speaker #1

    Ça a été un coup de foudre parce que j'ai découvert cette art. sur les réseaux sociaux. J'ai découvert son créateur, Joris Biss, qui parlait de la création de cet instrument et il n'y en avait que aux Etats-Unis. Donc, j'ai eu envie d'aller aux Etats-Unis pour me la procurer. Ça aurait été un très beau périple, finalement. Et puis, il y a des amis qui habitent là-bas, donc je voulais qu'ils m'en rapportent une. J'ai contacté les gens des maisons de harpe que je connaissais de par mon passé dans la harpe, qui connaissaient mon travail. Et en fait, un jour, il y a une maison de harpe française qui s'appelle Instrumentarium qui m'appelle et qui me dit Voilà, on a une seule harpe Delta qui est au magasin. On ne veut pas la vendre, on veut juste que tu la vois. et donc j'y suis allée ils ont créé la rencontre exactement et j'y suis allée et je suis tombée amoureuse de l'instrument et c'était très gênant parce qu'ils voulaient pas la vendre donc je leur ai dit voilà j'ai des concerts en prévision j'ai des choses que je veux faire là comment je fais en fait et ils m'ont dit bah écoute

  • Speaker #0

    on va réfléchir et puis finalement ils m'ont rappelé le lendemain j'ai récupéré le lendemain ça va ils étaient pas compliqués à convaincre non ils ont été je pense touchés par mon histoire on en a un

  • Speaker #1

    vous parler. Et par cette rencontre,

  • Speaker #0

    vous venez d'avoir...

  • Speaker #1

    Même pas, en fait, je l'ai joué, je l'ai essayé, j'étais très désorientée parce que ça change complètement la façon de jouer.

  • Speaker #0

    Il faut s'approprier.

  • Speaker #1

    Il fallait vraiment s'approprier. Mais ça a été une très belle rencontre. Et ensuite, c'était la première que j'ai eue, c'était un prototype en bois qui était très très lourd, qui faisait plus de 6 kilos. Donc pour chanter en même temps, c'était très très dur. Et ensuite, juste avant l'Eurovision, on avait été en contact avec la maison mère Salvi en leur demandant pour tout le truc d'ambassadeur vu qu'il y a une lumière qui allait être apportée sur cet instrument. On a discuté tout ensemble et je crois que dans mon souvenir c'est trois semaines avant le concours filmé, ils m'ont envoyé chez moi à Paris la harpe en fibre de carbone. Qui faisait combien ? 2,5 kg. C'est très récent. Ça a été une révolution pour moi.

  • Speaker #0

    Donc tu es une ambassadrice.

  • Speaker #1

    Voilà. Aujourd'hui je suis ambassadrice de cette harpe.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on sorte de la zone de turbulence. Quelles sont les nouveautés, les projets à venir pour Faust ?

  • Speaker #1

    Eh bien, beaucoup de chansons. Il y a beaucoup de chansons qui sont en préparation, qui sont dans l'esprit de Nuit Pauline. Bien sûr, je continue ce que je fais tous les dimanches sur les réseaux sociaux. Et puis, quand les chansons seront sorties, je pense plein de concerts et plein de choses comme ça.

  • Speaker #0

    Chouette. Pauline, on va conclure. Merci de nous avoir accueillies.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Et de nous avoir confié ton histoire. Où est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors, avec mon nom. Post, c'est moi, que ça soit sur TikTok ou Insta. Et puis, voilà.

  • Speaker #0

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Le mot de la fin. Pour parler d'un crowdfunding, je dirais qu'il n'y a pas de mal à demander de l'aide quand on croit très fort en son projet.

  • Speaker #0

    Voilà, merci beaucoup, ça me rend bien service. À très bientôt Pauline.

  • Speaker #1

    Merci Antoine.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté Turbulence. Si vous aussi vous souhaitez vous lancer, prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur madeymadey.fr. C'était Turbulent, c'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:07

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    18:48

  • Zone de Turbulence n°2 : un changement de carrière douloureux

    31:10

Description

Embarquez à la rencontre de FAUST. Chanteuse, comédienne, parolière, harpiste, et pas que… FAUST est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode, nous allons parler d’une vie de sacrifices et d’une palpitante histoire d’amour avec un instrument de musique : la harpe.


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Montage - Antoine Besnier / Identité visuelle - Sabrina Ekecik / Identité sonore - Adrobski / Voix "MaydheyMaydhey" - Flo the Kid


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Ici, nous explorons les défis, les moments de doute et les périodes de turbulence qui font partie intégrante du parcours entrepreneurial. Chaque épisode est une envolée dans l'expérience de nos invités, une opportunité d'apprendre, de s'inspirer et de se rappeler que dans l'entrepreneuriat, chaque turbulence peut être une opportunité pour prendre de l'altitude. Je suis Antoine Bessnier, votre copilote, et toutes les deux semaines, nous décollons à la rencontre d'entrepreneurs que j'ai pour la plupart, moi-même accompagné, durant un exercice particulier, une campagne de crowdfunding. Aussi appelé financement participatif en français, il s'agit d'un mode de financement alternatif et complémentaire qui permet à la foule de soutenir des projets qui la font vibrer. Aujourd'hui, je vous embarque à la rencontre de Faust, chanteuse, comédienne, parolière, harpiste. Faust est une artiste complète et engagée qui a toujours baigné dans le monde de la musique et qui a même fait sa petite révolution en faisant de la musique classique dans une famille de jazzmen. Dans cet épisode... Nous allons parler d'une vie de sacrifice et d'une palpitante histoire d'amour avec un instrument de musique, la harpe. Attachez vos ceintures et ouvrez grand vos oreilles, vous écoutez Turbulence. Bonjour Pauline.

  • Speaker #1

    Bonjour Antoine.

  • Speaker #0

    Bienvenue dans Turbulence. Où est-ce qu'on a atterri ? Où est-ce qu'on enregistre aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Aujourd'hui, on enregistre chez moi, à Paris, en compagnie de Lucette, j'aimerais bien, qui est mon chat. Mais bon, elle a décidé de nous laisser le champ libre pour ce moment-là. Donc voilà, on est dans mon espace intime. On est dans la pièce avec mes instruments de musique.

  • Speaker #0

    Il représente quoi cet espace ? C'est ton lieu de création ?

  • Speaker #1

    C'est le lieu où j'aime créer, bien sûr. Après, c'est un endroit où j'arrive à me recentrer. Mais j'aime beaucoup aussi travailler en studio, travailler avec d'autres, travailler sur scène. Mon travail, c'est essentiellement la scène. Mais là, c'est mon petit cocon d'intimité. Et c'est là que j'aime retrouver mes instruments, écrire le soir.

  • Speaker #0

    Alors, tu t'appelles Pauline.

  • Speaker #1

    mais pas que mon nom d'artiste c'est Faust bien sûr nous on s'est connus tous les deux avec Pauline Chagne c'est vrai qui est mon nom mon nom civil mon nom de départ je suis chanteuse mais je suis aussi comédienne je suis parolière je suis harpiste et quand on s'est rencontré j'avais pas encore changé de nom j'avais pas encore eu l'évidence sur mon nom d'artiste ouais Donc on s'est connus sur mon premier EP que j'avais signé avec mon nom.

  • Speaker #0

    Quand on s'est connus, tu étais ou tu es toujours très certainement une artiste engagée. On s'est connus sur des projets assez engagés quand même.

  • Speaker #1

    On a fait deux campagnes ensemble. On a fait une première campagne qui était destinée à soutenir mon premier EP. Donc on devait ensemble penser à pas mal de choses, à des contreparties, à des visuels, aux clips qui allaient accompagner tout ça. Donc c'était un ensemble et c'était ma parole qui était portée. Donc mes textes sont engagés. puisque dans certaines chansons, j'aime aborder des thèmes qui me sont propres et qui sont forcément des thèmes qui me concernent et qui sont donc engagés. Et la deuxième campagne qu'on a faite ensemble, celle-là, elle était d'autant plus parce que c'était une campagne pour un concert caritatif pour soutenir une association qui s'appelle Règles élémentaires qui aide les femmes dans la précarité menstruelle. Et donc le but de cette soirée, c'était organiser un concert dans un lieu atypique à Paris. En l'occurrence, c'était une péniche. qui s'appelle le Marcounet, qui est à Hôtel de Ville. Et ensuite, trouver au sein de cette soirée à la fois du divertissement, du spectacle pour les personnes. Moi, j'ai présenté mon EP qui venait de sortir juste avant.

  • Speaker #0

    Je me souviens.

  • Speaker #1

    Quelques mois avant. Tu étais présent d'ailleurs, cette soirée-là. Et ensuite, après le concert, c'était de faire un karaoké menstruel. Donc, on avait changé les paroles de plein de chansons très connues, de Mylène Farmer, de Jean-Jacques Goldman, de tout le répertoire français, de Véronique Sanson, Edith Piaf. Enfin voilà, en changeant les paroles pour que ça parle. des menstruations. Et c'était vraiment, le but, c'était de s'amuser, que tout le monde parle des règles, s'amuse et en même temps participe à aider une association comme Règles élémentaires qui aide toute l'année des femmes en précarité menstruelle.

  • Speaker #0

    Te souviens-tu du nom du ponche lors de cette soirée ?

  • Speaker #1

    C'était Orange Sanguine.

  • Speaker #0

    Exactement. Et Orange Sanguine qui ?

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, c'est mon premier single qui a été mon premier clip aussi et qui était une chanson qui parlait des règles des menstruations. Et ça parlait de mon parcours au sein de tout ça. J'ai écrit cette chanson pendant le confinement. Et c'était mon premier clip. Donc c'était un clip très engagé, que j'ai fait avec une réalisatrice qui s'appelle Anouk Trégan. Et dans lequel il y avait plein de femmes de différents horizons qui étaient représentées. Et c'était ma volonté, lors de ce clip, de faire don du décor. qui était un nombre incalculable de tampons, de serviettes hygiéniques, qui avaient été utilisés pour le clip au départ, d'en faire don à cette association, parce que même dans une vie, je n'aurais pas pu utiliser ces serviettes et tous ces tampons. Et ça a été assez difficile à la période du confinement de faire ce don. Et donc, je me suis dit, on pourra plus tard, lors d'une soirée, peut-être d'une release party, et puis avec le confinement, avec l'EP qui était différent, sur lequel il n'y avait pas Orange Sanguine, ça a été difficile de rassembler tous ces éléments. Et à la période de Noël, je me suis dit, ce serait super de se dire que Noël, c'est pas... une fête religieuse, c'est une fête de partage, c'est une fête de dons, c'est une fête tout court et donc c'est un moment de rassemblement de personnes et ça peut être petit papa Noël à déposer un paquet de tampons sous ton sapin ou une cup menstruelle, ce que tu veux.

  • Speaker #0

    Pourquoi pas.

  • Speaker #1

    Voilà. Et ça a été le Noël menstruel. Ça a été donc le deuxième crowdfunding.

  • Speaker #0

    On reviendra sur les campagnes, puisque c'est vrai que tu en as fait deux. On parlait de Pauline Chagnes, mais Faust, décris-moi son univers, c'est tout récent.

  • Speaker #1

    Faust, ça a été un changement que j'ai fait entre cet été et la rentrée 2023. C'est un nom que je rêvais de prendre depuis longtemps. Ça a été difficile de laisser derrière moi la mue de Pauline Chagnes, même si je suis actrice. c'est qu'en tant qu'actrice, je garde mon nom. C'était important pour moi, dans la chanson, d'incarner autre chose. Et c'est vrai que ma musique, elle est dansante, elle est pop, elle est engagée, elle est électronique. Je joue de l'harpe électrique qui est unique au monde. Et je ne me voyais pas dans le futur continuer d'endosser Pauline Chagnes, mon nom civil, alors que ce que je veux incarner en tant que Faust, c'est totalement différent. Et pour répondre à qui est Faust et qu'est-ce que c'est que son univers, alors grâce à Faust, je peux parler encore plus en profondeur de sujets qui me touchent. personnellement et intimement. Mon but, c'est de faire danser les gens, de les émouvoir sur des thématiques qui sont des fois très dramatiques. et en même temps d'avoir un répertoire qui est vraiment essentiellement festif, dansant, coloré et en même temps désinhibé sur beaucoup de sujets. Et Faust, c'est personnage de scène. Donc c'est forcément un personnage qui est inspiré de ma culture, de ce que j'ai envie de représenter sur scène. Moi, j'aime définitivement la scène et m'exprimer sur scène. Donc voilà, je pense que c'est aussi de la mise en scène et ça aide aussi à avoir un personnage, même si ça ne me distancie pas de ce que j'ai envie de dire intimement aux personnes. Mais c'est plutôt d'incarner quelque chose de plus grand que soi-même. Et ça m'aide des fois à écrire, à dire ce que j'ai envie de dire.

  • Speaker #0

    Comment ça s'est passé le lever de rideau sur Faust ? C'est très récent, tu l'as fait sur les réseaux sociaux. Je me souviens, on s'est vus la veille. Ça m'a marqué. Et tu étais un petit peu sous pression, est-ce que c'est normal ?

  • Speaker #1

    J'étais vraiment sous pression parce que je ne savais pas du tout ce que les gens allaient penser. En 2022, j'ai fait Destination Eurovision. Et j'ai été repérée avec une chanson qui s'appelle Nuit Pauline. Nuit Pauline, et donc Pauline, Pauline Chagne. Donc je me disais, voilà, c'est la seule chanson que je garde de mon répertoire pour maintenant aller de l'avant. Et ça me semblait très étrange d'abandonner Pauline pour trouver Faust. Je me suis dit, mais comment les gens vont réagir ? Est-ce que les gens vont comprendre quelle est ma démarche ? Est-ce que ce n'est pas juste étrange ? Est-ce que les gens n'ont pas rien à faire non plus ? Parce que pour moi, ça a énormément d'importance. Mais finalement, pour les gens, c'est peut-être un changement comme un autre. Et j'étais très tendue à l'idée de dévoiler ça. C'était quelque chose de grand pour moi. Puis j'y pensais beaucoup. J'ai passé beaucoup de temps à trouver l'univers visuel qui correspondait mieux à cette incarnation. On s'est vus la veille et je t'ai parlé de tout ça. J'allais dévoiler le nom, pourquoi je changeais de nom, un peu ce que j'ai raconté là finalement. Et une première reprise, parce qu'aussi pour reprendre la parole sur les réseaux sociaux, quand on est chanteur, chanteuse, musicien, les reprises c'est un bon moyen de le faire, quand on arrive à le faire de façon personnelle. Et les gens ont très bien réagi. En fait ça a été une expérience très positive, c'était de me dire, je leur explique pourquoi j'ai envie d'incarner Faust. Pourquoi ce nom-là ? Et les gens m'ont suivi, m'ont témoigné beaucoup de soutien et ils étaient très enjoués à l'idée de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Je n'avais pas pris la parole depuis très longtemps. C'est vrai que j'avais mis beaucoup d'espace sur mes réseaux sociaux depuis Destination Eurovision. De reprendre la parole, les gens étaient simplement heureux d'avoir de mes nouvelles et de découvrir ce que j'allais faire à nouveau. Donc c'était très positif.

  • Speaker #0

    Il y avait une attente. On te demandait ce que tu devenais. Est-ce que tu avais toujours un projet artistique ou est-ce que justement, peut-être que c'était imaginé que tu allais tourner la page ?

  • Speaker #1

    Il y avait beaucoup d'attentes parce que je recevais beaucoup de messages suite à l'Eurovision et les gens écoutaient.

  • Speaker #0

    Tu parlais justement de Destination Eurovision. C'est le concours pour accéder à l'Eurovision.

  • Speaker #1

    C'est une émission durant laquelle 12 candidats présentent leur chanson et il y a un jury et le public vote à la télévision pour la personne qui va représenter la France. Aujourd'hui, ce programme a été arrêté. Ils proposent directement aux artistes. Mais à l'époque, j'ai trouvé que c'était une bonne façon, un bon tremplin pour montrer ce qu'on a envie de faire, pour montrer qui on est. Et c'était une chance pour moi qui était totalement indépendante à l'époque de montrer ce que je fais, de montrer ma musique à la France entière. Et ça a été une expérience très, très positive pour moi. J'ai rencontré vraiment un public et j'ai senti qu'il y avait une attente et un amour de ce que je pouvais faire. Et c'était précieux à cette époque-là d'être rassurée là-dessus. Parce que quand on est indépendant, se faire connaître et réussir à partager à ce que sa musique parvienne aux oreilles des autres et trouve... un soutien, c'est déjà très très beau. Donc ça a été une expérience très positive pour moi. Et du coup, je recevais beaucoup de messages des personnes qui m'ont écoutée à l'Eurovision, qui m'ont découverte, plus des personnes qui m'ont soutenue lors de la sortie de mon premier EP, quelques mois auparavant. Et alors, il y a eu plusieurs choses. Il y avait des personnes qui me disaient, on attend des nouvelles chansons, on attend que tu fasses des concerts, on attend des nouvelles, des réels, des choses sur les réseaux sociaux. Et juste avant de lancer Faust, j'ai fait un peu table rase. du passé, c'est-à-dire que mon EP, sauf Nuit Pauline, je l'ai masqué sur les plateformes, les clips aussi, et il y a des gens qui étaient super déboussolés de ne plus avoir les chansons qu'ils écoutaient avant. Alors en ce qui me concerne, c'est moindre, parce que je ne suis pas... connue, mais les quelques personnes qui étaient attachées aux chansons et qui les écoutaient souvent m'ont écrit en me disant, mais je peux pas écouter Mélancolie Lolita, je peux pas écouter tous les deux. Donc il y a des gens à qui j'ai envoyé l'EP en physique, puisque c'était une des contreparties aussi de notre campagne, mais il y a des personnes à qui j'ai envoyé par la poste des EP pour qu'ils puissent continuer d'écouter. Donc à la fois il y avait une panique, parce qu'il y a des gens qui se sont dit, ça y est, elle arrête ou elle a retiré les chansons des plateformes. Et puis voilà, c'était... Une peau qu'il fallait laisser partir et pour redémarrer.

  • Speaker #0

    Et Faust, c'est un projet que tu avais avant l'Eurovision ou c'est une nouvelle page qui s'est écrite durant ce concours ? Non. Tu étais en finale, il faut préciser.

  • Speaker #1

    Oui, je suis arrivée en deuxième.

  • Speaker #0

    Donc on aurait pu se faire le scénario de c'est une énorme frustration, elle a envie de tourner la page. Oui,

  • Speaker #1

    bien sûr.

  • Speaker #0

    On aurait pu l'imaginer.

  • Speaker #1

    En fait, j'avais envie de changer de nom d'artiste. Enfin, j'avais envie d'avoir un nom d'artiste depuis longtemps, mais je n'avais pas eu forcément la révélation, l'évidence sur un nom. Et quand... J'ai fait l'Eurovision, bien sûr, j'y pensais. Je me suis dit, voilà, ce serait le moment de trouver le nom. Et puis, je me suis mis une telle pression, finalement, pour essayer de trouver et que je n'ai rien trouvé. J'avais des idées que je pense que j'aurais vraiment regretté aujourd'hui. Quelques mois après, j'ai commencé à découvrir de nouvelles choses, de nouveaux films, de nouvelles œuvres. Et puis, moi qui viens de la musique classique avec la harpe, c'est vrai que l'opéra Faust de Gounod, c'était un opéra que j'aimais énormément. que j'avais vu à l'Opéra Bastille. Et c'était Roberto Alania qui faisait Faust. C'était très, très beau. Ça m'avait beaucoup marqué. Et je m'en rappelais et j'ai toujours trouvé que c'était même visuellement assez beau, Faust. Et c'est un homme qu'incarne ça. Et pendant l'année qui a suivi l'Eurovision, j'ai découvert Phantom of the Paradise de Brian De Palma. Et dans ce film, il s'agit d'un compositeur un peu fou qui écrit plein de choses et qui consacre son œuvre à Faust, au mythe de Faust. parce que c'est une écriture de Goethe, Faust au départ. Et dans le film, Paul Williams incarne une espèce de diable, de mania de la musique qui va détourner l'œuvre de ce compositeur et qui va s'approprier tout et lui voler ce qu'il a écrit, et lui voler Faust. Donc la plupart des œuvres de ce film, qui sont composées par Paul Williams, s'appellent Faust, Phénix, etc. C'est aussi ce qui a donné les Daft Punk. en fait sur le film parce que celui dont on vole l'oeuvre a un casque en argent sur le visage pour cacher son aspect qui est tout brûlé tout abîmé et il a une voix robotique parce qu'on lui a volé sa voix donc la voix robotique les casques en argent et des thématiques phénix etc c'est des choses qu'on peut retrouver dans Random Access Memory d'ailleurs il y a un duo avec Paul Williams sur Touch et je me sens très proche aussi de la musique des Daft Punk donc tout ça en fait faisait un tout un pont entre mon passé de musicienne classique de harpiste classique la musique électronique que j'aime l'univers visuel de Brian De Palma, puisque dans ma façon d'écrire et d'envisager les choses, il y a beaucoup, beaucoup l'impact du visuel, donc du cinéma, du clip, du théâtre, de la scène. Donc tout ça me semblait assez évident. Et détourner un nom de caractère masculin me plaisait aussi beaucoup. Voilà. Donc tout ça a été...

  • Speaker #0

    C'est bien, il y a un fond. Et je sais que tu les tiens.

  • Speaker #1

    Toi aussi.

  • Speaker #0

    Oui, je sais qu'on est des amoureux du sens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Toujours qu'il y a du sens dans ce qu'on fait.

  • Speaker #0

    C'est important. Sur les réseaux sociaux, aujourd'hui, je fais énormément de reprises. Enfin, énormément, ça dépend de quel point de vue. Je suis peut-être gonflé en disant ça, je ne sais pas.

  • Speaker #1

    Tu es très régulière.

  • Speaker #0

    Je suis très régulière. Dis-nous un petit peu quel démarre, ce que tu fais. Tu fais de la traduction ? Enfin, ce n'est pas une simple reprise.

  • Speaker #1

    J'essaye en tout cas. Mon but, c'est de partager des chansons que tout le monde connaît, qui me sont chères. Et si je reprends des tubes internationaux, de les traduire en français. Parce que même si c'est une traduction de quelque chose qui existe déjà, j'essaye de mettre un... peu ma patte d'auteur à l'intérieur de ça et d'en faire quelque chose qui me soit propre et qui pourrait être une chanson en tout cas dans la façon d'écrire le texte que j'aurais pu écrire. Et je m'accompagne à la harpe. Donc c'est pour la plupart des harpe-voix, harpe électrique-voix et après il y a des fois des arrangements un peu plus poussés sur lesquels Mendeleevitch m'aide aussi à faire un peu des arrangements, des choses en plus quand j'ai envie de pousser un peu plus loin et de montrer une musique qui est... qui est plus représentatif de ce que je fais pour l'album en préparation. Voilà, en fait, chaque semaine, je fais voter les gens. Je pense que c'est important aussi de choisir à plusieurs, de réussir à s'engager le choix, la volonté des gens. Même aussi, ça permet des fois de comprendre où est l'attente des gens, où est-ce qu'ils ont envie d'aller, qu'est-ce qu'ils ont envie de découvrir de moi. Et ce n'est pas toujours ce que j'attends. Des fois, je me fais totalement avoir sur le choix. Des fois, ça m'arrive de prendre un peu d'avance sur une traduction parce que j'ai envie de faire les choses bien. Et en fait, les gens ne choisissent pas du tout ce que j'attendais. Donc c'est très bien. Mais ça m'a poussé à faire des fois des chansons que je n'attendais pas du tout et d'aborder des thématiques que je n'aurais soit pas osé aborder seule dans mon projet, soit dont je n'aurais même pas eu l'idée. Donc c'est forcément des artistes sur lesquels je peux me projeter ou que j'admire, que j'aime beaucoup. Au départ, dans ce programme de reprise, je voulais faire que des tubes des années 80, que ce soit internationaux ou français, parce que la chanson que j'ai laissée sur les plateformes, Nuit Pauline, que j'ai faite à Destination Revision, c'est une chanson qui est... très très empreinte de la culture des années 80 et je me suis dit, c'est très bien, je vais commencer par cette thématique, ça va être une contrainte qui en fait va apporter beaucoup de choses, parce qu'il s'est passé énormément dans les années 80, aussi bien en France qu'à l'international. Donc c'était ma première démarche. C'était aussi reconnecter avec le public, donner un peu de mes nouvelles, traduire, enfin adapter des paroles et rejouer de la harpe, me filmer, appréhender le fait d'être filmé, de me filmer toutes les semaines.

  • Speaker #0

    Quel exercice ça !

  • Speaker #1

    Oui, c'est un peu spécial en France, mais voilà, et de faire quelque chose d'assez... le plus sincère possible, d'aller à la rencontre.

  • Speaker #0

    Si je devais faire écouter une de tes reprises dans Turbulence, ce serait laquelle ?

  • Speaker #1

    Il y a cette reprise de Maniac, de Michael Sambelo, qui est dans le film Flashdance, qui est bien parce qu'à la fois, elle change un peu le registre. C'est du coup une balade et je l'ai vraiment, vraiment adaptée. Le texte est assez différent de l'original. C'est plutôt un texte d'ambiance qu'un texte littéral. Après, j'en ai fait des plus récentes. J'ai fait Tattoo de Laurine. Ça, c'est vraiment dans l'esprit. Eurovision, c'est une très très belle chanson et j'aime vraiment foncièrement Laurine il y en a plein qui sont bien,

  • Speaker #0

    on peut les découvrir sur Insta je mettrais quelques secondes quand même parce que ce serait dommage de ne pas t'entendre Tu parlais d'un instrument, la harpe, et là d'ailleurs, il y en a trois.

  • Speaker #1

    Dans la pièce, on en a trois.

  • Speaker #0

    Donc il y a trois harpes dans la pièce, c'est ton instrument. C'est ça. Quand est-ce que ça a commencé ?

  • Speaker #1

    Ça a commencé très jeune, parce que la harpe et moi, ça a commencé quand j'avais trois ans.

  • Speaker #0

    Je viens d'une famille de musiciens.

  • Speaker #1

    C'est ça. Mes parents sont musiciens de jazz, mon père est saxophoniste de jazz et ma mère est chanteuse, parolière, compositrice. Et ma petite révolution, ça a été de faire de la musique classique dans une famille de jazzmans. Et j'ai choisi l'harpe. Je ne sais pas trop pourquoi ni comment. Mes parents racontent que quand ma mère était enceinte, ils écoutaient beaucoup Tchaïkovski. D'accord. Ça m'aurait peut-être influencé dans le choix. Qui c'était ? Je ne sais pas. En tout cas, je crois qu'il y a profondément une attirance physique vers un instrument. J'ai toujours eu ce rapport physique très fort avec mon instrument. Et ensuite, pendant 15 ans, j'ai vraiment fait uniquement de la harpe dans ma vie. J'ai fait mes études comme tout le monde. Mais même le baccalauréat, je l'ai passé à distance parce que je suis rentrée en études supérieures de musique. classique. J'avais plus le temps d'aller à l'école, j'avais plus le temps d'aller au lycée, donc j'ai passé mon bac par correspondance et je passais 8 heures par jour sur l'instrument, les concours, plusieurs fois par an. Tous mes diplômes dans la musique classique, rentrer en orchestre, trouver une place, etc. Donc, c'était vraiment ma vie. Et voilà, ça a commencé très tôt.

  • Speaker #0

    On a à peu près le même âge. Tu dirais que tu as une jeunesse différente parce que tu viens de me dire que tu as consacré huit heures tous les jours à ton instrument. Tu as le sentiment d'avoir loupé des choses ? Oui,

  • Speaker #1

    je pense que c'était énormément de sacrifices.

  • Speaker #0

    Tu as le sentiment d'avoir sacrifié quoi ?

  • Speaker #1

    J'ai l'impression d'avoir sacrifié beaucoup de soirées, beaucoup de moments de bon temps. C'est vrai. Beaucoup d'amour de jeunesse aussi. Je n'avais pas le temps d'avoir quelqu'un dans ma vie. Ou alors j'avais des personnes, mais j'étais totalement absorbée. parce que je faisais dans l'arbre, donc ça durait très peu.

  • Speaker #0

    Absente.

  • Speaker #1

    Je suis passée à côté de toutes ces choses-là. Je suis passée à côté de beaucoup de légèreté aussi. Parce qu'il y a toujours eu ce poids, même quand je partais en vacances, je ne pouvais pas faire de choses dangereuses, je ne pouvais pas me blesser. Je ne pouvais plus faire de ski, par exemple. Je ne pouvais plus faire d'acrobranche, d'escalade, de quoi que ce soit. Donc, il y a toujours cette ombre qui flotte au-dessus de la personne qui doit physiquement être... top tout le temps. Parce que même si en harpe, je ne fais pas un marathon ou je ne sais pas quoi, je n'ai pas besoin d'être physiquement hyper engagée. En fait, mes bras, mes doigts, les tendinites. Et on utilise les pieds beaucoup à la harpe. Ça ne se voit pas. Mais en fait, là, toi, Antoine, tu peux le voir, sur la grande harpe, il y a une rangée de 7 pédales en bas. Donc, les pieds sont beaucoup engagés. Donc, voilà, il y a eu aussi beaucoup de légèreté, même en vacances. Je partais avec mes partitions, même si je ne pouvais pas partir avec l'instrument. Je ne lâchais jamais l'affaire. J'avais toujours dans un coin de ma tête la musique, l'harpe.

  • Speaker #0

    Mais sans te sentir forcé, c'était quelque chose de naturel.

  • Speaker #1

    pour toi ? J'avais une telle ambition par rapport à la musique et je pense que dans tout ce que je fais, je mets un poids terrible sur ma volonté de faire bien les choses, d'aller au bout des choses. Et j'avais compris que dans la musique classique, il faut faire énormément de sacrifices. Il faut se consacrer plusieurs fois par an à des concours, il faut travailler son instrument de façon régulière parce que c'est le nez au milieu de la figure. Si on n'a pas assez travaillé, si on n'est pas prêt, même mentalement, il faut avoir un mental de gagnant. C'est quelque chose qui s'entretient, la confiance. permanente en soi. Donc ça, voilà, c'est peut-être des choses à côté de laquelle je suis passée.

  • Speaker #0

    L'ambition, laquelle ?

  • Speaker #1

    Je voulais avoir une place en orchestre, ce que j'ai eu, et je voulais être soliste internationale. Ça, je ne l'ai pas fait et on en parlera plus tard pourquoi. Mais c'était l'ambition, en tout cas, c'était celle-là.

  • Speaker #0

    Pauline, je te propose qu'on entre dans une zone de turbulence. On va parler de la campagne de financement participatif et de toutes les zones de turbulence que tu voudras bien nous confier. Bien sûr. La première zone de turbulence, c'est la campagne. Toi, tu en as fait deux.

  • Speaker #1

    Tellement eu de turbulences que j'ai eu envie d'en faire une deuxième finalement.

  • Speaker #0

    C'est vrai. Je rigole. Qu'est-ce qui a fait que tu t'es tournée vers ce mode de financement ?

  • Speaker #1

    Déjà, je n'aurais pas été capable de le financer entièrement toute seule. Déjà. C'est la première chose. Et dans la musique, je trouve que c'est aussi une bonne façon de faire connaître son projet et de faire connaître les coulisses de son projet et son identité, de parler de comment on voit les choses. Et si on le fait bien et qu'on arrive à être sincère au sein de cette démarche, ça peut être vraiment une rencontre avec un public futur. Et ça implique aussi beaucoup les gens dans... ce qu'on fait. Donc, c'était une évidence pour moi de faire un financement participatif.

  • Speaker #0

    Les artistes passent souvent par le financement participatif pour se rapprocher de leur public voire même apprendre à le connaître. C'était aussi un objectif de campagne ?

  • Speaker #1

    Oui. Après, c'était aussi une façon de connaître du public parce que j'avais pas de public, moi.

  • Speaker #0

    C'était pour le premier EP ?

  • Speaker #1

    C'était mon premier EP. J'avais fait un single mais c'était plus une... Même si j'aime beaucoup cette chanson, c'était une mise en bouche par rapport à l'EP.

  • Speaker #0

    Donc Orange Sanguine.

  • Speaker #1

    Orange Sanguine, qui était mon premier single. Et voilà, c'était une façon de rencontrer un public. Même au-delà d'aller avec mon public, c'était de trouver un public même.

  • Speaker #0

    Et ce mode de financement, tu l'as trouvé toi-même ou c'est quelqu'un dans ton audience qui te l'a suggéré en disant moi j'aimerais participer à ton projet artistique Plusieurs personnes m'avaient dit qu'elles aimeraient participer à mon projet.

  • Speaker #1

    Ça me semblait bizarre de récolter des fonds tout de suite comme ça, moi-même, en direct. Ça me semblait un peu étrange. J'avais envie de... de pouvoir donner des contreparties aux personnes qui participaient financièrement à mon projet. Puis voilà.

  • Speaker #0

    Tu te souviens des contreparties que tu as proposées d'ailleurs ?

  • Speaker #1

    Oui, il y en a une que je n'ai pas pu honorer d'ailleurs. Ça, c'était une des turbulences. C'était le vinyle, parce qu'à l'époque... A l'époque du confinement, il y a eu une rupture de cette matière noire qui fait le vinyle. Et tous les stocks ont été mobilisés pour les gros artistes. Je crois qu'Adèle sortait un vinyle à cette époque-là. Ça a été très compliqué de faire cette contrepartie-là, finalement.

  • Speaker #0

    Donc doublé par Adèle.

  • Speaker #1

    Voilà, j'en veux à Adèle.

  • Speaker #0

    On ne comprend pas pourquoi.

  • Speaker #1

    On a compensé avec des EP physiques classiques, des CD. Mais à l'époque, je crois qu'il y avait, comme l'EP s'appelait Nuit Pauline, il y avait des jeux de mots sur nuit quelque chose. C'est ça, oui. En essayant bien sûr de rester dans la bienséance, dans les images. Alors il y avait, je crois, la première chose, c'était peut-être une reprise de la chanson, du choix de la personne, je crois, je ne sais plus. Tu laisses sous les yeux, toi ?

  • Speaker #0

    Je peux te citer. C'est vrai. C'est un titre des Contreparties. Nuit douce, remerciements, basique, nuit d'opale, EP digital. Nuit blanche, le CD physique. Nuit étoilée, accès au clip en avant-première. Foto dédicacée. Nuit diamant. Invitation pour la release party. Invitation pour notre prochain concert. Nuit infinie, donc oui tu l'as dit, c'était nuit, nuit, nuit. Les invitations au showcase. Assister à des enregistrements. Des sessions d'enregistrement en studio. Une répétition de concert sur scène. Très chouette. T'as des retours d'expérience d'ailleurs sur les personnes qui sont venues ou ça s'est pas fait ?

  • Speaker #1

    Il y a des personnes que je retrouvais sur le Noël menstruel, généralement, parce qu'on sortait d'une période de confinement, ça a été très long avant de réinstaller les concerts et tout ça. Mais oui, on a des personnes qui sont venues en enregistrement, qui ont beaucoup aimé voir ça en studio.

  • Speaker #0

    T'as pas intimidé de te sentir regardée exclusivement par deux personnes ?

  • Speaker #1

    Non, c'était assez chouette. Puis c'est vrai, quand t'es chanteur, il y a ce truc de cabine où tu vois pas nécessairement qui écoute. la tête qu'ils font quand ils écoutent on n'est pas toujours comme dans les films de Whitney Houston avec une grande vitre et plein de têtes face à soi donc là c'était assez intime les gens étaient très heureux de ça le Péphysique il a bien fonctionné du coup. Comme je te le disais, c'est vrai que les concerts ont mis beaucoup de temps à repartir sur cette période, donc j'ai pas vraiment de retour là-dessus, mais j'ai retrouvé des personnes sur le Noël Monstruel à qui j'ai proposé de nous rejoindre à ce moment-là, puisque c'était un petit concert, release party, même si le contexte était différent.

  • Speaker #0

    Tu as eu quand même 176 contributions. Tu te rappelles de ton objectif, le montant ?

  • Speaker #1

    Je crois que c'était 10 000 euros, non ?

  • Speaker #0

    C'était 9 000 euros et 9 000 euros et tu as atteint 10 821 euros, donc 120% de ton objectif, ce qui est bien.

  • Speaker #1

    Vraiment, c'est très bien, je ne le croyais pas du tout. Quand j'ai écrit Je t'aime En fait, j'ai fait les comptes en me disant, pour faire ce que je dois faire, au minimum, j'ai besoin de ça. Au maximum, c'est illimité. Je n'ai pas besoin non plus de...

  • Speaker #0

    Je ne veux pas de 100 000 euros du tout.

  • Speaker #1

    En tout cas, sur le projet, je n'aurais pas su comment les dépenser.

  • Speaker #0

    C'est honnête.

  • Speaker #1

    Voilà. Donc, je me suis dit... Et en même temps, quand j'ai tapé 9 000 euros, je me suis dit, j'ai 10 personnes qui vont mettre 20 balles. Je ne vois pas comment je vais atteindre 9 000 euros. Donc ça me paraissait inaccessible, honnêtement.

  • Speaker #0

    Bon, après, tout le monde ne met pas la même somme. Heureusement.

  • Speaker #1

    Je me suis dit, bon, mes parents vont mettre dedans, les gens que je connais, mes meilleurs potes, etc. Je ne savais pas comment j'allais réunir autant. Mais en tout cas, c'était inespéré. Et en même temps, ça aurait été très grave de ne pas atteindre son objectif.

  • Speaker #0

    Quand je t'ai demandé, lors de la préparation de cet épisode de Turbulence, quel point la campagne avait été un exercice turbulent, tu m'as dit qu'il avait été turbulent 4 sur 10.

  • Speaker #1

    Oui.

  • Speaker #0

    Finalement, pas tant que ça.

  • Speaker #1

    Quand ça a été lancé, j'avais prévu des vidéos pour parler de mon projet, me présenter, parler de moi, présenter les personnes aussi qui font partie de ce projet, etc. C'était des façons de relancer, en tout cas sur le projet. Ce qui est toujours délicat dans une campagne de financement participatif, c'est de solliciter les gens sans être lourd sur les demandes qu'on leur fait. Mais c'est en même temps de quand même leur rappeler que ce qui reste comme temps pour participer, c'est délicat. Mais en même temps, il faut le faire et il faut trouver les bonnes façons subtiles et délicates et sincères de ressoliciter l'engagement des gens, etc. Donc, j'avais pensé à des vidéos. Au départ, ça me semblait inaccessible, ce chiffre. Et finalement, quand ça s'est lancé, il y a eu assez rapidement un petit seuil qui a été franchi, qui m'a mise très à l'aise en me disant Ah, mais il y a encore toutes ces personnes que je connais, qui ont de l'intérêt pour ce que je fais, qui ont envie de me soutenir, qui vont participer. J'ai commencé à diffuser ces vidéos. Chaque fois, ça relançait un petit peu les gens. Et finalement, même si pendant toute la durée, qui était longue, je crois que c'était une campagne assez longue finalement. J'avais décidé d'inscrire ça dans quelque chose d'assez long. À l'échelle des autres campagnes que tu gères, c'est peut-être pas grand chose.

  • Speaker #0

    La moyenne est de 30 jours et toi, tu avais fait un petit peu plus, je crois. Je ne peux pas récupérer la durée.

  • Speaker #1

    Mais c'était plus. C'était peut-être 50,

  • Speaker #0

    40. C'est beaucoup.

  • Speaker #1

    C'était beaucoup, voilà. Mais parce que je n'avais pas envie d'être stressée par la durée. Là où la deuxième, ça a été flash. Je crois que ça a été genre deux semaines. C'était vrai.

  • Speaker #0

    Oui, absolument.

  • Speaker #1

    Et j'avais aussi, c'est parce qu'aussi j'avais eu l'idée très tard de faire cette campagne, la deuxième.

  • Speaker #0

    Tu m'avais un petit peu appelé en urgence.

  • Speaker #1

    Je t'avais appelé en urgence en disant j'ai eu cette idée, je suis sûre que j'ai envie de la faire, j'ai très envie machin, mais ça aiderait à vendre des places pour la soirée, ça serait nanana. Quand j'ai diffusé les vidéos, petit à petit j'ai commencé à être rassurée, ça rentrait un petit peu dans le plan. Sur la durée, j'ai été globalement très stressée, mais je dirais que par rapport à une catastrophe absolue, ça ne l'était pas. C'était vraiment assez constant, il y avait des jours avec, des jours sans, et il fallait être créatif. créatif pour réussir à relancer l'intérêt sans être lourd.

  • Speaker #0

    En tout cas, c'est bien aussi de préciser que généralement, une campagne, elle est relativement courte, elle est une moyenne de 30 jours. Pourquoi ? Parce qu'il y a deux temps forts. Le premier, c'est le début, ce qui est une certaine émulation, préparer sa communauté. Et le second, c'est la fin, parce qu'il y a ce sentiment d'urgence qu'on essaie d'amener. Et lorsqu'on met 60 jours, par exemple, en fait, on va créer un gros, gros temps de réflexion. plutôt dangereux pour une campagne, mais ça ne les empêche pas de réussir, en tout cas quand elles sont bien animées. Tu parlais d'appréhension tout à l'heure et tu résumais un petit peu par tes actions, en fait c'est de l'organisation et ce sont les mots que tu m'as donnés pour décrire tes exercices, tu m'as dit appréhension, organisation, créativité et gratitude. J'en ai demandé trois, tu m'en as donné quatre.

  • Speaker #1

    Parce que j'arrivais pas à choisir les derniers.

  • Speaker #0

    L'appréhension, tu l'as cassée avec l'organisation. C'est ça. Et la créativité, je l'ai vue pour toi, c'était un exercice de créativité. Et la gratitude, je sais que tu es une personne...

  • Speaker #1

    En tout cas, c'est quelque chose que je retiens vraiment de l'exercice de la campagne. C'est vraiment ce sentiment de gratitude. Parce qu'à la fin, tu le dis, j'avais 176 contributeurs et contributrices. Et je ne pensais pas en avoir autant. Je ne pensais pas autant que les gens s'intéresseraient. Ça a même généré plein de discussions avec des personnes qui ne parlaient jamais ou depuis plus longtemps. C'était très positif. comme expérience. C'est vraiment quelque chose qui ressort. Et la créativité, parce que je pense que ça pallie beaucoup à quelque chose qui manque de sincérité aussi quand on fait part de son projet, quand on raconte un peu comment on va faire tout ça. Et quand on met des façons soit amusantes, soit belles, soit personnelles de faire les choses, il faut réussir à trouver plein d'ingrédients pour solliciter l'intérêt et en même temps montrer qui on est à travers tout ça. Donc, ma façon de présenter les choses, c'était plein de petits collages que j'avais fait à la main. C'était encore une fois le confinement, donc j'avais... peu de matière pour me débrouiller et faire des choses. J'ai peu de compétences sur des logiciels tels que Photoshop, etc. En revanche, j'adore faire des choses de mes mains. Donc, j'avais imprimé des photos de moi, etc. de Mendeleïevitch, de gens qui faisaient partie du projet pour me montrer, pour les pallier. Et j'avais acheté plein de magazines. Il restait encore les kiosques à journaux pendant le confinement. Donc, j'avais vraiment... Je m'étais dit, bon, j'ai ça. Et j'ai pris des grandes feuilles et je les ai fait scanner. J'ai vraiment fait ça de façon... artisanales.

  • Speaker #0

    Ça ne se voit pas. Quels ont été les moments les plus marquants de ta campagne ? Je crois que ta campagne avait eu une reconnaissance. Elle avait été sélectionnée dans une catégorie de projets engagés. Oui,

  • Speaker #1

    en fait, il y avait sur cette plateforme, il y avait une catégorie de projets. C'était KissBankBank. Il y avait une catégorie, je ne sais plus si c'était féministe ou engagée, le terme, mais donc il y avait une page qui sélectionnait les projets engagés. Et mon projet avait été mis en avant. On était dans les peut-être deux, trois premiers projets. Quand on arrivait sur cette page, ça m'a aidée à être connue. de personnes qui n'auraient jamais connu mon projet autrement. Et voilà, après, d'autant plus quand j'ai fait le Noël menstruel, où ça a été beaucoup repartagé par des médias, par les éclaireuses, Canal+, par Cosette, par beaucoup de médias. Les médias se sont intéressés vraiment beaucoup au deuxième projet. Et c'est normal parce qu'il y avait cette dimension vraiment caritative. Là où sur le premier, c'était une présentation de moi qui suis engagée. Mais donc, c'est différent. Voilà un petit peu comment ça s'est passé là-dessus.

  • Speaker #0

    Alors pour moi, c'est Pauline Chang qui a mené deux campagnes. Oui. Mais aujourd'hui, Faust, elle donnerait quoi comme conseil aux gens qui souhaitent se lancer ? Et plus précisément à des artistes ?

  • Speaker #1

    Je pense qu'aujourd'hui, les gens ont énormément besoin de sincérité, que ce soit sur les réseaux sociaux, que ce soit dans les chansons, dans ce que les gens disent. Donc, ça se ressent beaucoup au sein d'une campagne. Si on a de l'intérêt. Si on a du soin, si on prend vraiment à cœur de faire les choses et de les faire aussi pour les autres. Ce n'est pas uniquement une campagne pour nous, c'est une campagne pour un projet. Et un projet, ça nous dépasse en tant que créateur. Donc, il y a ça. Je pense que c'est le soin porté, la délicatesse qu'on met sur les choses, la sincérité, bien sûr. Et moi, je pourrais donner comme conseil de s'inspirer. de ce que font les autres parce que ça a été ma première étape de réflexion personnelle. Ça a été d'aller sur Ulule, KissKissBankBank, plein de plateformes. Je pars de la veille. Voilà, de regarder un peu ce que j'aimais chez les autres. Je me suis rendu compte que j'aimais qu'il y ait des charts graphiques très dessinés parce que c'est moi. Ça ne veut pas dire que tout le monde aime ça. Je me suis rendu compte que moi, j'aimais qu'il y ait une identité forte visuellement. J'aimais... qu'il y ait des vidéos. Aujourd'hui, on est à une ère où vraiment l'image, les réseaux sociaux, les vidéos, ça fonctionne beaucoup et c'est une chose qu'on peut partager d'autant plus sur ces réseaux, sur Insta, sur TikTok, etc. À l'époque, je n'utilisais pas TikTok aujourd'hui beaucoup mais je partageais beaucoup sur Insta donc je faisais beaucoup de stories, de choses comme ça, de publications. Ça m'a vraiment beaucoup aidé. Donc le conseil que je donnerais, c'est s'inspirer des autres pour voir ce qu'on aime et ce qu'on n'aime pas et après réussir à communiquer de la façon qui nous est propre. Si on ne sait pas s'exprimer, c'est un peu bizarre de parler en story à son téléphone. Je le conçois. Donc peut-être que ce n'est pas la façon d'en parler. Peut-être que c'est de faire des posts écrits qu'on met en story quotidiennement. On parle de ses doutes. Les gens adorent connaître le fond de notre pensée. Donc peut-être c'est d'être transparent vis-à-vis d'une campagne. On n'est pas indestructible, on n'est pas infaillible quand on lance une campagne. Et c'est OK, je trouve, de parler des doutes qu'on peut avoir au sein d'une campagne. Aujourd'hui, si j'en faisais une... Je pense que je parlerais d'autant plus du cheminement à travers tout ça. On ne fait pas la manche quand on fait une campagne, puisqu'on a un vrai...

  • Speaker #0

    C'est bien de le dire.

  • Speaker #1

    Non, mais là où même si une personne qui fait la manche, elle a une démarche, je veux dire, elle a quelque chose qui l'anime, la personne aussi, mais c'est une démarche très positive. de présenter un projet, de présenter qui on est et de prendre la parole. Il n'y a aucune honte à ça. Tous les investisseurs du monde, ils ont eu des gens qui ont investi sur eux. Il y a très peu de gens qui ont tous les fonds propres pour produire leur projet. Donc, si on le fait avec sincérité, avec engagement, avec tout ce qu'on est, c'est une très bonne façon de fédérer autour d'un projet et de se faire aider. Il n'y a pas de mal à se faire aider.

  • Speaker #0

    En tant que copilote de campagne, je recommande vivement la vidéo, effectivement, parce que c'est important pour l'incarnation du projet déjà. Et ensuite, effectivement, en 2024, c'est compliqué de s'en passer. Oui. Voilà. D'ailleurs, les plateformes de financement participatif généralement mettent facultatif, alors que pour moi, c'est obligatoire. Voilà, si on travaille avec moi, c'est obligatoire. Pauline, je te propose d'entrer dans une seconde zone de turbulence, et pas des moindres, parce qu'il s'agit d'un changement de carrière plutôt douloureux.

  • Speaker #1

    Oui, j'en parlais tout à l'heure, la harpe, c'est mon premier métier. Je suis harpiste au départ, et suite à une rencontre très douloureuse dans mon parcours, qui était la rencontre d'une professeure de harpe. sur la fin de mon parcours. Donc, ce n'était pas une rencontre au début. Sinon, je pense que je n'aurais jamais fait ce métier du tout. Mais ça a été une telle souffrance, en fait, le travail avec cette personne. Ça a tellement remis en question qui j'étais, ma capacité de résilience qui est très grande. mais peut-être trop grande, que je me suis tellement abîmée, que j'ai perdu tellement ma joie de vivre, ce pourquoi je fais de la musique et finalement mon énergie et mon envie de créer, que j'ai décidé de tout arrêter. Donc ça a été très compliqué après tout ce dont je parlais en termes de sacrifice et d'investissement. Ça a été un choix très douloureux, mais en même temps, j'étais tellement connectée à beaucoup de monde dans ce milieu que si je voulais couper les ponts et réussir à me retrouver et à m'en sortir sans être un zombie, il fallait que j'arrête tout. Donc j'ai tout arrêté, je suis devenue comédienne. Je suis rentrée au cours Florent. En un mois, j'ai fait un revirement total. L'été est arrivé, j'ai passé mon prix. Ensuite, j'ai tout arrêté. Je suis rentrée au cours Florent, j'ai fait théâtre et comédie musicale. Et là, je me suis vraiment retrouvée. La question, c'était de me dire, en fait, j'aime l'harpe parce que je suis sur scène. Si j'aime cet instrument, je ne pouvais plus le voir en peinture. Et le toucher, c'était devenu impossible. Donc c'était de me dire, voilà, je suis une personne de scène. Je suis une personne qui aime partager sur scène. J'aime faire le show. Et peut-être que ce n'est pas avec l'harpe. Peut-être que c'est juste avec moi, peut-être que ça suffit finalement d'être juste moi. La suite, ça a été l'écriture d'un spectacle, etc. Et retrouver la harpe en 2019, mais sous une autre forme, puisque la harpe que je joue aujourd'hui, c'est la harpe Delta, qui est une harpe salvie dont je suis ambassadrice aujourd'hui, suite à Destination Eurovision, mais qui est très novatrice, qui se joue en bandoulière, qui permet le mouvement tout simplement. Là où l'harpe classique, on est forcément assis. Et avec la musique que j'avais donc retrouvée, et j'avais retrouvé la musique, mais juste sans la harpe, Avec cette musique dansante, etc., que je fais aujourd'hui, c'était une évidence de retrouver cette harpe qui est électrique, qui est surprenante et que j'ai retrouvée au fin fond de mes tripes. Je ne sais pas d'où, mais voilà, c'était ça un peu la grosse, grosse turbulence. C'était ce revirement de carrière et d'être tout le temps surprise, en fait, par son passé, par son futur. Quand j'ai coupé les ponts avec l'harpe, je ne pensais jamais, jamais la retrouver. Je suis devenue actrice et je me suis produite beaucoup sur scène pour revenir à la musique. Et aujourd'hui, l'harpe, je la travaille tous les jours. puisque avec les réseaux sociaux, avec tout ça, avec ce que je fais, avec ce que je compose même pour les autres, c'est mon identité. Donc en fait, c'est très, très étonnant.

  • Speaker #0

    Et elle était comment la rencontre ? Quand est-ce que tu t'es remis à Touchine Art ? Parce que ça a dû être un effort monumental pour toi.

  • Speaker #1

    En fait, ça a été un coup de foudre.

  • Speaker #0

    Très émotionnel.

  • Speaker #1

    Ça a été un coup de foudre parce que j'ai découvert cette art. sur les réseaux sociaux. J'ai découvert son créateur, Joris Biss, qui parlait de la création de cet instrument et il n'y en avait que aux Etats-Unis. Donc, j'ai eu envie d'aller aux Etats-Unis pour me la procurer. Ça aurait été un très beau périple, finalement. Et puis, il y a des amis qui habitent là-bas, donc je voulais qu'ils m'en rapportent une. J'ai contacté les gens des maisons de harpe que je connaissais de par mon passé dans la harpe, qui connaissaient mon travail. Et en fait, un jour, il y a une maison de harpe française qui s'appelle Instrumentarium qui m'appelle et qui me dit Voilà, on a une seule harpe Delta qui est au magasin. On ne veut pas la vendre, on veut juste que tu la vois. et donc j'y suis allée ils ont créé la rencontre exactement et j'y suis allée et je suis tombée amoureuse de l'instrument et c'était très gênant parce qu'ils voulaient pas la vendre donc je leur ai dit voilà j'ai des concerts en prévision j'ai des choses que je veux faire là comment je fais en fait et ils m'ont dit bah écoute

  • Speaker #0

    on va réfléchir et puis finalement ils m'ont rappelé le lendemain j'ai récupéré le lendemain ça va ils étaient pas compliqués à convaincre non ils ont été je pense touchés par mon histoire on en a un

  • Speaker #1

    vous parler. Et par cette rencontre,

  • Speaker #0

    vous venez d'avoir...

  • Speaker #1

    Même pas, en fait, je l'ai joué, je l'ai essayé, j'étais très désorientée parce que ça change complètement la façon de jouer.

  • Speaker #0

    Il faut s'approprier.

  • Speaker #1

    Il fallait vraiment s'approprier. Mais ça a été une très belle rencontre. Et ensuite, c'était la première que j'ai eue, c'était un prototype en bois qui était très très lourd, qui faisait plus de 6 kilos. Donc pour chanter en même temps, c'était très très dur. Et ensuite, juste avant l'Eurovision, on avait été en contact avec la maison mère Salvi en leur demandant pour tout le truc d'ambassadeur vu qu'il y a une lumière qui allait être apportée sur cet instrument. On a discuté tout ensemble et je crois que dans mon souvenir c'est trois semaines avant le concours filmé, ils m'ont envoyé chez moi à Paris la harpe en fibre de carbone. Qui faisait combien ? 2,5 kg. C'est très récent. Ça a été une révolution pour moi.

  • Speaker #0

    Donc tu es une ambassadrice.

  • Speaker #1

    Voilà. Aujourd'hui je suis ambassadrice de cette harpe.

  • Speaker #0

    Je te propose qu'on sorte de la zone de turbulence. Quelles sont les nouveautés, les projets à venir pour Faust ?

  • Speaker #1

    Eh bien, beaucoup de chansons. Il y a beaucoup de chansons qui sont en préparation, qui sont dans l'esprit de Nuit Pauline. Bien sûr, je continue ce que je fais tous les dimanches sur les réseaux sociaux. Et puis, quand les chansons seront sorties, je pense plein de concerts et plein de choses comme ça.

  • Speaker #0

    Chouette. Pauline, on va conclure. Merci de nous avoir accueillies.

  • Speaker #1

    Avec grand plaisir.

  • Speaker #0

    Et de nous avoir confié ton histoire. Où est-ce qu'on peut te retrouver sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors, avec mon nom. Post, c'est moi, que ça soit sur TikTok ou Insta. Et puis, voilà.

  • Speaker #0

    Et le mot de la fin ?

  • Speaker #1

    Le mot de la fin. Pour parler d'un crowdfunding, je dirais qu'il n'y a pas de mal à demander de l'aide quand on croit très fort en son projet.

  • Speaker #0

    Voilà, merci beaucoup, ça me rend bien service. À très bientôt Pauline.

  • Speaker #1

    Merci Antoine.

  • Speaker #0

    Salut.

  • Speaker #1

    Salut.

  • Speaker #0

    Merci d'avoir écouté Turbulence. Si vous aussi vous souhaitez vous lancer, prenez un copilote avec des milliers d'heures de vol et optimisez les chances de réussite de votre campagne. Rendez-vous sur madeymadey.fr. C'était Turbulent, c'était Turbulence. A bientôt.

Chapters

  • Introduction générale

    00:02

  • Introduction de l'épisode

    00:40

  • Début de l'épisode

    01:07

  • Zone de Turbulence n°1 : la campagne de financement participatif

    18:48

  • Zone de Turbulence n°2 : un changement de carrière douloureux

    31:10

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