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1h00 |05/08/2024
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Description

Uchr0niA Cinquième élément

Saison 2 – Épisode 10


Au sommaire de notre émission, un épisode consacré au phénomène d’intrigue-action-space-fantasy. Aujourd’hui nous allons mettre en lumière le film Le Cinquième élément réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un film d’aventure, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique, où tout ce qui est vieux, peut renaître dans la nouveauté. Un film illustrant l’unité de l’humanité face au Mal prêt à tout absorber.


L’équipe d’Uchr0niA reçoit Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, archéo astronome au sein de l'UMR CNRS CNES KiVIVrAvERRA, rattachée à l’Observatoire astronomique de Strasbourg.

Un classique intemporel, à l'équilibre parfait de film de l'espace avec de l'opéra, de l'action pure et fun, d'un futur possible où une femme peut sauver le monde et de comédie fantastique avec des morceaux de diva dedans.


Une émission sur l'eau, le feu, l'air et la Terre, sur le quotidien des gardiens de la galaxie, sur notre mode de vie en 2263, sur les perspectives de reconversion professionnelle des militaires et des Mondoshawans. Un Bruce Willis en pleine ré ascension vers l'éternel, une Mila Jovovich flamboyante, un Chris Tucker vivifiant et un Gary Oldman saisissant.


Est-ce que le Professeur McLoughlin se souviendra de ses années à développer un système de navigation en hyper espace ?... Vous le saurez en écoutant Uchr0niA !


L’équipe d’Uchr0niA vous proposera quelques respirations musicales inspirées avec la célèbre bande son d'Éric Serra et les hommages remixés des Chemical Brothers, Georges Moustaki ou encore de Cerrone pour vos oreilles nostalgiques.


Uchr0niA les Chroniques du temps latent !

uchronia1984@gmail.com

-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et je suis accompagnée, as usual, par le talentueux professeur John Mc... Mc Loughlin, bonjour professeur. Bonjour. Et nous recevons, qualité de témoin du jour, un invité d'exception, M. Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto-histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, astro-archéologue au sein de l'UMR CNRS-CNES, qui vivravera, une unité de recherche rattachée à l'Observatoire Astronomique de Strasbourg. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous.

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps l'attend. Au sommaire de notre émission, un échange consacré au phénomène d'intrigue, action, space, fantasy, de la musique et quelques conseils. Et oui, notre épisode, je suppose que vous avez déjà deviné, notre épisode d'aujourd'hui revient sur un film devenu culte réalisé par Luc Besson et qui nous décrit comment l'utopie d'un homme entraîne la dystopie d'un autre. Un film d'aventure où tout ce qui est vieux peut renaître dans la nouveauté, un film illustrant l'unité de l'humanité face au mal. prêt à tout absorber. Il faut dire que nous avons été littéralement envahis de messages et de demandes, bien sûr, de nos auditeurs et auditrices sur le sujet. Cette séance, écrite aux petits oignons mais sans eau, sera en immersion complète depuis l'Égypte, New York et même dans l'espace où nous tenterons de rejoindre Flushtown Paradise. Notre voyage sera ponctué de respirations musicales avant de terminer par nos recommandations, évidemment subjectives, La séance Actu Cronia. Aujourd'hui, nous allons mettre en lumière le film Le cinquième élément, réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un classique, à mon sens, intemporel, à l'équilibre parfait entre comédie, action et fantastique. Un film français difficilement classable, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique qui repousse les limites de la catégorisation du genre. Eh bien messieurs, je vous propose d'aborder notre premier sujet consacré aux inspirations d'un artisan du cinéma, un sujet que j'ai intitulé Plonger dans le réel du futur au cinéma Messieurs, c'est à vous.

  • Speaker #2

    Alors, évidemment, le cinquième élément, un titre qui finalement rappelle un peu l'œuvre du Dumas. On parle des trois mousquetaires et finalement il n'y a que le quatrième qui nous concerne. Le cinquième élément fait référence aux quatre éléments, la terre, l'eau... Le feu et l'air, et quel est ce mystérieux cinquième élément ? C'est le sujet du film.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que c'est un film de cadreur. Luc Besson maîtrise la photographie, le cadrage, le montage. Quand même une bonne dose de mise en scène. C'est un orchestrateur d'équipe pour en faire un super produit fini.

  • Speaker #2

    C'est un animateur, c'est un génie de l'image quand même, avec des films absolument fantastiques comme Léon, Nikita, Le Grand Bleu.

  • Speaker #1

    Oui, et il a beaucoup travaillé à l'époque avec Jean-Pierre Jeunet, en restant sur des registres différents mais quand même complémentaires, jusqu'à la période de Alien 4, où certains même diraient qu'il s'est mis un peu en retrait, où il aurait presque saboté le film. pour laisser la lumière à Luc Besson à cette époque-là. Et puis, depuis Léon, il travaillait beaucoup avec Quentin Tarantino, qui venait de sortir Pulp Fiction.

  • Speaker #2

    Alors, il faut se souvenir quand même à l'époque que Luc Besson est un cinéaste attendu au tournant. Comme on pouvait attendre des œuvres majeures, on attendait le dernier Luc Besson. C'était toujours un événement.

  • Speaker #1

    Oui, non, mais c'est vrai. Alors là, il va sur un autre registre où on l'attend. Pas, mais c'est vraiment une de ses passions à Luc Besson. Il y en a qui disent qu'il avait cette idée du cinquième élément à sa sortie de l'école de cinéma. Même avant, à l'époque adolescente.

  • Speaker #2

    Limité par, évidemment, les moyens, la post-production, l'argent, les studios.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, professeur. Il s'inspire quand même de choses... Connu, reconnu, il y aura beaucoup de dilemmes dans l'histoire du réalisateur Luc Besson, notamment sur les scénarios, les scripts qui se seraient inspirés plus ou moins ouvertement d'autres œuvres. Et c'est vrai qu'on pourrait retrouver peut-être des courts métrages, des essais qui peuvent ressembler dans l'esprit à un montage de ce que peut être le cinquième élément, mais d'une autre approche. Bon là on est quand même sur... Un film, je pense, d'un fan des œuvres, par exemple de l'Incal, de Jodorowsky, Moebius, le côté fiction métaphorique, où l'Incal constitue autour de la notion d'alchimie et où il y a des titres d'albums qui font référence au film. Je pense à l'œuvre au blanc pour l'Incal Lumière, l'œuvre au noir pour l'Incal Noir, qui sont les premières phases du grand œuvre. Je ne veux pas vous noyer de tout ça, mais il y a ce qui est en bas, ce qui est en haut, des concepts issus de la méthode même alchimique de l'analogie. Et puis cette fameuse cinquième essence ou quinte essence qui renvoie aux quatre éléments de Platon, la terre, l'eau, l'air et le feu. Et où on voit dès le premier album John D. Fool qui se subdivise entre ces fameux quatre éléments.

  • Speaker #2

    Et d'ailleurs qui finit par se décomposer. C'est vraiment la puissance de l'œuvre de Jodorowsky qui est métaphysique, psychédélique et également emprunt de consommation de stupéfiants à haute dose. Et sa rencontre fantastique avec Jean Giraud alias Moïbus qui lui fait découvrir une œuvre graphique unique qui permet de mettre en monde son drôle de cerveau qui me rappelle un peu le mien quelque part. Mais en plus... tordu.

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que Luc Besson, lycéen, il dévorait les bandes dessinées de Jean-Claude Mézières comme Valérian, qu'il finira par adapter sur grand écran. Et on pourra retrouver même une continuité logique et presque un rapprochement esthétique entre le cinquième élément et plus tard Valérian, même si bien sûr les moyens ne sont pas les mêmes.

  • Speaker #0

    Alors 25 ans les séparent.

  • Speaker #1

    Oui mais il y a eu ça. Ça suit bien, on peut regarder à la suite Le Cinquième Élément et Valérian et il n'y a pas de rupture esthétique, je trouve.

  • Speaker #2

    D'autant que Luc Besson n'y va pas seul sur cette œuvre. Il se fait accompagner d'artistes majeurs que sont évidemment Christian et Mézières, qui sont des auteurs de bande dessinée reconnus et à qui il demande de faire l'art book, la conception visuelle. de l'univers, de la politique et des personnages du cinquième élément, dans une version très complète et très fouillée, dans la même œuvre que Moebius avait fait pour le futur ou l'ancien réalisateur Jodorowsky, pour l'œuvre de Dune, à savoir une œuvre foisonnante dans laquelle le réalisateur et les créateurs de costumes puissent piquer allègrement et réussir à composer une... Une œuvre singulière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Et avec cette capacité de reprendre cette histoire de Valérian. Donc Valérian et Laureline, c'est des agents spatio-temporels qui voyagent à bord d'un vaisseau affrété par Galaxity et qui apparaissent pour la première fois dans le magazine Pilote dès 1967. Et puis on pourrait retrouver aussi une inspiration. dont certains acteurs qui intègrent le cinquième élément. Je pense au film Grey's Talk, qui ont des références très marquées dans le film du cinquième élément.

  • Speaker #2

    Et on retrouve Ian Holm dans le visuel et dans la puissance évocatrice de la nature, évidemment, puisqu'on fait un film de science-fiction avant tout pour se rapprocher d'éléments aussi essentiels que la nature.

  • Speaker #1

    Et alors c'est vrai qu'il y a aussi une autre inspiration. ouverte, celle de Blade Runner, de Ridley Scott. Il reprend les références, les voitures volantes, sans y intégrer le côté peut-être dépressif, très dark du film. Mais on y retrouve les voitures volantes, les pyramides, des humains pas vraiment humains, tout ça. Et avec aussi cette capacité à utiliser, je pense qu'on en reparlera un peu plus tard, mais cette capacité à intégrer les innovations, les scénarios du futur, sans aller sur un descriptif contemplatif. On est dedans tout de suite et ça participe à l'action du film.

  • Speaker #0

    Un futur quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais dites-moi, monsieur Robert, Joseph, espérons Dieu, vous allez nous raconter votre parcours, mais j'avais une question, si on me brûle les lèvres. Est-ce que votre spécialité est puisée dans l'astroarchéologie ? C'est écrit par Eric Van Daniken. Une discipline plutôt controverse, c'est qui, je le rappelle. vise à rechercher dans les vestiges des civilisations du passé des preuves de visites extraterrestres sur notre planète. Alors monsieur, n'est-ce pas un petit peu déplacé de...

  • Speaker #1

    De vouloir m'inviter pour dénoncer en direct des agissements polémistes, réglionistes ou sectaires ? Voilà. Alors je ne suis pas de ce bord-là, si je puis vous rassurer.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #2

    Mais de quel bord parlez-vous ?

  • Speaker #1

    Je ne suis non pas astro-archéologue, mais en réalité archéo-astronome. Ah oui,

  • Speaker #2

    ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Ben, euh, laisse... L'archéo-astronomie ne doit pas être confondue avec l'autre, dont les buts sont ésotériques, astrologiques ou ufologiques. Moi, ma spécialité, elle est plutôt destinée à développer le champ de la recherche. Quand l'archéologie devient galactique, recomposer notre histoire avec des maillons manquants de la chaîne causale, c'est par exemple les peintures ou les gravures de nos anciens, peuvent-elles révéler un savoir-faire astronomique ? Se peut-il que nos anciens, les hommes préhistoriques par exemple, les égyptiens, les celtes, aient eu des connaissances insoupçonnées en astronomie et voir le décalage entre leur perception de l'époque et notre vision actuelle de la carte galactique ? Donc c'est plus une approche un peu zététique, mais on oublie souvent que les coïncidences troublantes qui font que le soleil au moment de l'équinoxe d'été éclaire une entrée de grotte. J'ai travaillé à réintégrer les représentations du ciel en fonction du site d'observation pour modéliser les cartes célestes à travers les époques. J'utilise les grands télescopes comme l'observatoire Cake, Hubble ou le James Webb, qui parviennent à observer des galaxies très lointaines et qui ont commencé à donner un aperçu de ce à quoi ressemblait l'univers. de temps après le Big Bang.

  • Speaker #2

    Je n'ai même pas réussi à avoir quelques images et quelques temps d'antenne sur James Webb. Vous avez bien de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, on en a des applications un peu plus concrètes aujourd'hui grâce à ce qu'on appelle les cartes LIDAR. C'est de la haute définition de cartes satellites. On peut reconnaître aujourd'hui...

  • Speaker #2

    Ça permet de faire de la cartographie. Oui,

  • Speaker #1

    mais on peut déceler par exemple des anciens temples près d'Ancor. On peut retrouver...

  • Speaker #2

    C'est comme un radar au sol.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais ça nous permet de voir aussi les sous-sols. Alors moi, c'est vrai que j'avais travaillé très longtemps avec le professeur McLoughlin pour reconstituer les chevaux des courants stellaires. Et en fait, l'idée, c'était que le résultat de ces travaux ont pu montrer qu'il n'y a pas eu une seule bouillie post-Big Bang, suivie de quelques milliards d'années de calme, comme on le pense, mais une évolution constante qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Ces recherches nous ont permis de créer des cartes de navigation en hyperespace sans risque de se cogner une planète dans la trajectoire.

  • Speaker #2

    Avec le risque d'avoir un univers en constance augmentation et perpétuelle croissance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. J'ai développé un algorithme qui permet, à l'inverse des films où on a l'impression que les vaisseaux vont tout droit en hyperespace, alors que ce n'est pas possible. Nous, on a adapté le pilotage à la trajectoire à prendre. On avait eu au départ de cette découverte, je crois que c'était en 2024 de mémoire, transposé un algorithme que j'avais développé sur des avions civils pour éviter les turbulences météorologiques qu'il y avait à l'époque. Et puis, on s'est rendu compte qu'à l'époque, il y avait les turbulences météorologiques, mais que ça avait aussi des incidences géopolitiques, on pourrait dire.

  • Speaker #2

    Mais pas tout le temps non plus. Mais pas tout le temps, c'est ça.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci, monsieur Esperandu, pour cet éclairage. Comment dire ? Poisonnant ! Alors j'aimerais que nous abordions maintenant notre deuxième sujet, celui de l'intrigue, ce fameux Space Fantasy Movie à la française. Un sujet que je pensais intituler l'histoire, avec un grand H, est plus grande que le héros.

  • Speaker #1

    Je peux même peut-être vous proposer, on a retrouvé dans une capsule temporelle liée à une faille, une bande-annonce qui aurait été égarée et créée dans un univers parallèle qui faisait plus années 50. Mais je pense que ça décrit, excusez-moi, c'est en anglais, parce que le film a été tourné en anglais. Et donc, c'est une bande-annonce qui donne un peu cette impression 50's.

  • Speaker #3

    Et voilà. Oui, allez-y, allez-y. On passe. Ils se débrouillent sur une quest perversique pour retirer les cinq pierres élémentaires et arrêter l'encreux de la douleur. Mais en leur chemin est le malévolent Zorg et son armée de mercenaires déterminés à attirer le pouvoir pour leurs propres fins néfariques. Dans une race contre le temps et une bataille contre l'enfer, Lilou et ses alliés doivent débloquer les secrets de l'univers pour sauver l'humanité de la destruction. Prêt pour une voyage épique dans le monde et dans le temps, où le destin de l'humanité est en place. Le cinquième élément, qui reviendra bientôt à un théâtre près de vous. Préparez-vous pour une aventure au-delà de vos rêves le plus wild.

  • Speaker #0

    Effectivement, on croirait que c'est très ancien, voire un peu daté même. Alors messieurs, l'un de vous voudrait-il nous faire le pitch du film s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, j'adore les films d'aventure. Alors, au XXIIIe siècle, dans un univers étrange et coloré, où tout espoir de survie est impossible sans la découverte du cinquième élément, un héros affronte le mal pour sauver l'humanité. Le 18 mars 2263, Le mal absolu est de retour, comme tous les 5000 ans d'ailleurs. Il fonce droit sur la Terre sous la forme d'une grosse boule de magma intelligente mue par une unique obsession, détruire toute forme de vie. Une seule chose peut l'arrêter, la réunion des pierres symbolisant les quatre éléments, la Terre, l'eau, le feu et l'air, autour d'un être suprême, un guerrier ultime, symbole de lumière et de vie. Le cinquième élément. Qui s'avère être une femme, au physique agréable, répondant au doux nom de Lilou Lallemane, les Caradibas, les Minichals et Gbad de Sébastien.

  • Speaker #1

    Vous soyez...

  • Speaker #2

    Surnommé Lilou, bien sûr. Par un concours de circonstances, Lilou tombe, vraiment physiquement et littéralement, dans le taxi, par le toit volant, d'un ancien militaire basé et blasé et retraité, Corben Dallas. Corbin Dallas. Il échoua ainsi à celui-ci, qui est aussi tombé amoureux, évidemment, de sauver le monde en protégeant le cinquième élément et en retrouvant les quatre cailloux avant les agents du mal, le tout dans les 48 heures qui suivent, évidemment, puisque le mal absolu vient sur la Terre pour l'annulation suprême. Voilà, c'est pour faire court.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est complet, professeur. Ce qu'il faut dire,

  • Speaker #2

    c'est que Luc Besson, ses scénarios se résument quand même à un timbre poste. Alors, ce n'est pas l'essentiel. J'adore ce réalisateur, mais bon, c'est pas un pitch, c'est un scénario.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison, c'est pas faux.

  • Speaker #0

    En faut-il plus pour faire un très bon film ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas la vie de Spielberg, justement. Plus c'est court, plus c'est bon.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que le... Ce cinquième élément, cette femme, Lilou, il faut dire que le début du film commence en Égypte et 5000 ans plus tard, les moines, les chaunes moines...

  • Speaker #2

    Ce ne sont pas des boîtes de Shaolin !

  • Speaker #1

    Non, reviennent sur Terre et en fait, ils se font attaquer par des méchants. Et du coup, le vaisseau explose, mais les terriens réussissent à récupérer un morceau de bras.

  • Speaker #2

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #1

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #2

    Ils arrivent à dupliquer.

  • Speaker #1

    Ils vont pouvoir reconstruire la personne entièrement, reconstituer entièrement la personne. Et la scène est super bien faite en plus. Et donc, c'est là qu'apparaît cette fameuse Lilou et on vous laissera la scène à contempler.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, tout ceci était passionnant. Je vous propose maintenant une respiration musicale, directement inspirée par notre sujet du jour, et une version que j'adore, Supernature, interprétée par Céron, avec pour moi la diva Beth Ditto et remixée par Alan Brax. Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latent. Messieurs, je crois que vous l'avez compris, j'aimerais que vous vous penchiez maintenant sur les personnages charismatiques de ce film et sur... On peut appeler les gimmicks comme Lilou ou Multipass.

  • Speaker #2

    L'ilou, c'est cet être reconstitué finalement avec un robot qu'on voit se composer devant nos yeux dans cette espèce d'imprimante 3D biologique, en forme de suppositoire blanc d'ailleurs, qui laisse dévoiler son anatomie, de ses os, de ses réseaux neuronaux jusqu'à ses vêtements en bandages serrés autour de son corps qui sont absolument fascinants, l'esthétique unique de son corps. Son écoféminisme d'ailleurs aussi.

  • Speaker #0

    Vous avez été marqué.

  • Speaker #2

    Ah, ça vous remélange de technologie un peu passéiste et puis ringarde et en même temps visionnaire et follement attirante bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    et en plus après la reconstruction, elle est affublée d'un vêtement assez spartiate à base de bandes. Mais voilà, c'est vrai que c'est un personnage particulier, vous avez raison.

  • Speaker #2

    C'est une momie sexy. Oui,

  • Speaker #1

    une sorte de couleur de cheveux roux, carotte qui n'existe presque pas.

  • Speaker #2

    Ou pas encore.

  • Speaker #1

    Pas naturellement. Je pense que Luc Besson cultive un peu la fragilité pour aller jusqu'à accumuler de la force pour la fin du film. Il paraît qu'il aurait auditionné plus de 8000 actrices avant de tomber sur Mila Jojovic.

  • Speaker #0

    Son héroïne.

  • Speaker #1

    Son héroïne. qu'il épousera ensuite, entre autres.

  • Speaker #2

    Oui, entre autres, oui. Il est marié de nombreuses fois. Après, bon, il faut bien...

  • Speaker #0

    On peut citer quand même Jean-Paul Gaultier pour les costumes. Ah bah oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On fait ça en parallèle.

  • Speaker #1

    Et donc, on est vraiment sur un personnage, oui, un peu androgyne. Et c'est vraiment le héros féminin, quoi.

  • Speaker #2

    Du film, oui, puisque le personnage central, c'est le cinquième élément dont le film parle. personnage extrêmement puissant puisque c'est une arme, c'est pas juste une femme et toute l'attention des personnages est concentrée sur le personnage de Lilou. Que ce soit Zorg, le méchant qui cherche à la tuer, littéralement, que ce soit le prêtre qui cherche à la valoriser et puis à se servir d'elle finalement pour combattre le mal absolu ou Corben Dallas qui... voit en elle une intervention divine, quelque part, qui a troué le toit de son taxi.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre personnage, presque un peu intermédiaire, c'est le fameux Ruby, l'acteur Christoker, qui s'est inspiré notamment de Michael Jackson pour interpréter son personnage. Et c'est presque un influenceur avant l'heure. Les scènes avec Ruby sont magnifiques.

  • Speaker #0

    Vous n'auriez pas un petit extrait à nous passer pour nous remémorer, s'il vous plaît ? Comment c'était ?

  • Speaker #4

    Oh oh !

  • Speaker #2

    C'était un...

  • Speaker #4

    Un pur et un de l'ordinaire,

  • Speaker #2

    j'ai trouvé ça......mais là, oui, oui, Thomas !

  • Speaker #4

    Ah,

  • Speaker #2

    super gris !

  • Speaker #1

    C'est le gris au que ça veut,

  • Speaker #4

    il est gris,

  • Speaker #1

    mais le plus sensé de l'aventurier......est qu'une fois, on va retrouver la vie d'une absolue, il est gris ou plus gris !

  • Speaker #0

    Gris !

  • Speaker #4

    Gris ! Ah, c'est un vrai gris !

  • Speaker #0

    Corben mon ange qu'est-ce que tu m'as fait là ? C'était naze ! Y'avait rien, aucune pêche, aucune énergie, rien du tout ! J'suis censé animer une émission ! Il faut que ça pop, pop, pop ! Alors demain, quoi qu'on fasse, je vous en supplie, essayez d'avoir plus de deux mots dans votre vocabulaire ! Faut que ce... Sois green, ok ? Ok ?

  • Speaker #1

    Je peux pas. Oui. Il faut que je te parle. Je suis pas venu pour danser la rumba à la radio.

  • Speaker #0

    A l'aube de mal pour ton 5 à 7,

  • Speaker #1

    tu t'exciteras sans moi.

  • Speaker #0

    Green ? Tu peux green. J'aurais aimé que le studio soit filmé, juste pour que vous puissiez voir le professeur en train de mimer. Ruby. Assez jouissif. Super green.

  • Speaker #2

    Non mais est-ce qu'il faut quand même rappeler que ce Ruby est un animateur... de radio interstellaire, c'est-à-dire que l'avenir finalement est dans la radio, ce qui est absolument novateur dans un film de l'époque, où on avait vraiment l'impression que la radio était le média de l'après-guerre, alors que Luc Besson voyait dans cette possibilité de transmettre un flux de radio interstellaire immédiat, était la façon la plus simple de communiquer par tout l'univers.

  • Speaker #0

    Et de toucher un maximum de populations à travers la galette. C'est ça,

  • Speaker #2

    l'objectif c'est le nombre.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi évoquer

  • Speaker #1

    Bruce ? Ah bah Bruce Willis, en plus il est né en Allemagne, il a un père GI, un militaire américain. Il a été célébré meilleur barman de New York et tout le monde l'appelait Bruno dans les années 1980. Il était connu à l'époque... pour Claire de Lune, une série, Die Hard, toute la saga, La Mort où vous voici bien, bien sûr, Pulp Fiction, il y aura Armageddon, juste après le cinquième élément, Hudson Oak, une sorte de James Bond branché en Europe, une sorte de Jason Bourne cool. Willy, c'est un véritable musée de la fin du XXe siècle. C'est l'acteur des années 2000, avec son petit côté histoude, un peu conservateur, on ne va pas se mentir. qui affirme à qui veut l'entendre tu veux gagner de l'argent en gardant la tu veux garder l'argent que tu gagnes votre république 1 donc c'est c'est un dur à cuire à au coeur tendre et alors Gary Oldman aussi est exceptionnel en Zorg, on pourra en reparler. Il y a quand même des femmes qui ont détesté ce film. Une déception qui n'a eu d'égal que de l'agacement profond face à des clichés très gros. Il y a de nombreuses femmes qui sont plantureuses, les hôtesses dans le vaisseau de croisière, les vendeuses de chez... Hyper McDo, tout un plat de choses comme ça.

  • Speaker #0

    En fait, à part Lidou, toutes les autres femmes représentées sont soit serveuses, soit accompagnatrices de stars, par exemple, sur la croisière, ou bien guichetières, donc des rôles tout à fait secondaires.

  • Speaker #2

    Mais évidemment, la cantatrice du plateau final,

  • Speaker #0

    qui est l'exception,

  • Speaker #2

    qui est la porteuse de vie et de pierre, en fait, des quatre éléments. Pour compléter Lilou, les personnages principaux sont avant tout féminins. Lilou est un être divin, bon sang.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison.

  • Speaker #2

    Les personnages masculins n'ont cesse de parler de sa chair. Ils n'arrêtent pas de la regarder avec un désir non dissimulé, de dire à quel point elle est parfaite. Ils n'entendent que ça dans la bouche. Elle est parfaite, elle est parfaite. Elle a un nombre de brins ADN incroyable, entendez, mais pas que plastiquement. Je veux dire, de son intellect, elle est capable de tout apprendre en quelques secondes. elle analyse l'humanité d'un regard, elle sait tout décrire.

  • Speaker #0

    En fait, elle représente toutes les femmes, puisque chacun des personnages masculins voit à chaque fois la perfection en elle.

  • Speaker #2

    Mais c'est bien plus que ça, elle représente l'humanité, et l'humanité est incarnée par une femme, parce qu'il n'y a que les femmes qui sont capables de synthétiser à ce point autant de choses. L'homme est réduit, la femme est complète.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qu'on verra notamment avec la cantatrice qu'on voit un peu plus tard dans le film où il y a toute cette notion de transition, de maternité, de transfert.

  • Speaker #2

    Et de genre, puisque la cantatrice a un désir fou pour Lilou et l'exprime en offrant une partie de son corps, de ses chairs, de ses entrailles, évidemment, comme un don de soi. mais mue par le désir. Elle ne voit que Lilou parce qu'elle en reconnaît évidemment le sentiment parfait.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci messieurs. Non, professeur, autre chose à ajouter ?

  • Speaker #2

    Oh non, je ne comptais pas vendre des sandwiches.

  • Speaker #0

    Je pense que vous êtes bien étendu sur Lilou. Merci pour cet échange captivant. Je vous invite à partir maintenant dans un nouveau voyage poétique, celui-là, avec un classique de Antonio Carlos Jobim. le co-fondateur de la bossa nova quand même, et son titre, Aguas de Marzo, interprété ici en français par Georges Moustaki. Un pas, une pierre, un chemin qui chemine, un reste de racine, c'est un peu solitaire, c'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil, c'est la mort, le sommeil, c'est un piège en tout vert. Un arbre millénaire, un nœud dans le bois, c'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'herbe, c'est un tronc qui brûle, c'est la neige qui fond, le mystère profond, la promesse de vie, c'est le souffle du vent au sommet des collines, c'est une vieille ruine, le vide et le néant, c'est la pique qui jacasse, c'est la verse qui verse, les torahs, les grèces, ce sont les eaux de Mars. C'est le pied qui avance, pas pas sûr, pas lent, c'est la main qui se tense, c'est la pierre qu'on lance, c'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine, un reste de racines, c'est un peu solitaire. C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose, le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire, ou une écharde inclue, c'est la fièvre qui monte, c'est un conte à pompons, c'est un peu rien du tout. Un poisson a un geste, c'est comme du vivant, c'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qu'il nous reste, c'est du bois, c'est un jour, le thé, du thé, un alcool trafiqué, le chemin, le poupou, c'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé, la voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue, un pas, un pont, un crapaud qui croasse, c'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon. C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces, ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie. Une pierre, un bâton, c'est Joseph et ses jappes, Un serpent qui attaque, une entaille au talon, Un pas, une pierre, un chemin qui se mine, Un reste de racines, c'est un peu solitaire, C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison, C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars, La promesse de vie, le mystère profond, Ce sont les eaux de Mars. dans ton corps, tu te rends, par le père, et un fin de camin, et un reste d'auditoire, et un peu de saisie, par un pierre, tu manges de nous, restes de la santé, et personne ne peut faire de pierre, et même, restes de la santé,

  • Speaker #1

    et

  • Speaker #2

    Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sur Uchronia. Uchronia, les chroniques du temps latent. Alors avant la pause messieurs, nous nous étions arrêtés sur les personnages, enfin surtout le professeur sur un personnage. Donc du cinquième élément, alors avant de débuter notre prochain sujet, je vous propose une immersion dans cet univers avec l'écoute d'un extrait musical emblématique, la Diva Dance.

  • Speaker #3

    La Plava Laguna.

  • Speaker #2

    Voilà. Ah là là, comment enchaîner ?

  • Speaker #4

    C'est la chanson de la diva impossible, évidemment, à reproduire, du moins, le croyait-on.

  • Speaker #3

    Non mais c'est vrai, professeur, parce qu'à l'époque, c'est la soprano Inva Moula qui avait interprété ce morceau, composé par Éric Serra, qui avait eu une commande de Luc Besson, pour la bande-son du film, de modifier numériquement toutes les notes de la chanson et de la voix. en ajoutant sa propre voix et avec une sorte d'autotune de l'époque. Donc c'est un correcteur de fréquence vocale. Et c'était... Luc Besson voulait une approche atmosphérique, parce que la scène est magnifique, ça se passe dans un vaisseau. Et donc... Merci. dans un vaisseau spatial et la cantatrice chante devant l'espace et d'un seul coup le toit s'escamote et on voit toute une planète et les étoiles. Donc c'est magnifique. Et du coup il voulait quelque chose d'inhumain sur cette fréquence vocale. Donc ça avait été retravaillé. Et par contre on observe qu'il y a eu trois... trois personnes qui ont réussi à faire à peu près cette approche de cantatrice. Il y a une jeune artiste qui avait participé à l'Amérique, un incroyable talent. Il y a une autre américaine qui s'appelle Sirène. Et puis surtout une cantatrice chinoise, Zhen Zhang. Et donc je vous invite à écouter ces différentes approches. Je vous proposerais même de pouvoir vous allonger dans l'herbe, dans un parc, et écouter cette chanson au casque, c'est magnifique.

  • Speaker #2

    Mystique. Ce qui nous amène à notre quatrième sujet, la technologie. La technologie séduisante, comme une continuité galactique pour une dystopie. Heureuse, alors qui est cette fameuse diva ?

  • Speaker #4

    L'actrice française Myween bien sûr ! Évidemment la soprano Inva Mulla forme à elle deux une synthèse de personnages étranges montés sur des échasses avec une robe magnifique. Et ces modifications ont été apportées à la voix de la soprano avec de l'informatique, l'autotune dont parlait Robert. Et Besson souhaitait réellement transformer cette voix. Et évidemment, on pense tout de suite à Métal hurlant ce film canadien inspiré des auteurs français Drouillet et Moebius. Génialiste. Et Messier également, où ce personnage d'Iva à la Castafior est tiré et filé tel un fil infini.

  • Speaker #2

    Oui, et splendide.

  • Speaker #4

    Et splendide, bien sûr.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'on est sur des rues. d'usages dans ce film sans arrêt il ya les voitures volantes il ya le fait de pouvoir reconstruire un être humain à partir d'un brin d'adn il ya ces voyages dans l'espace donc ce qui se passe c'est que pour pour pouvoir retrouver les éléments lille où et corbin dallas bas sont un peu aider à gagner une sorte de voyage d'une croisière intergalactique.

  • Speaker #2

    Vous voulez dire que c'est totalement truqué ?

  • Speaker #3

    Par exemple. Et donc, on retrouve des innovations fantastiques dans tout ce film.

  • Speaker #2

    Par exemple, ce qui est drôle, c'est que justement au moment où ils vont à l'embarquement, pour pouvoir pénétrer dans ce fameux vaisseau. La gare, la station est empêchée par une grève, la grève des éboueurs, ce qui veut dire que la vieillissante guichetière semble obligée de s'excuser à cause du merdier qui est juste derrière elle. A chaque fois, l'équilibre entre ce futur possible et un quotidien tout à fait basique. Oui,

  • Speaker #3

    alors c'est des évocations, des clins d'œil sans que ça vienne à lourdir, je pense, la progression de... du déroulé du film. Il y a toute cette scène dans le vaisseau, on pourrait dire que c'est Léon dans l'espace. C'est peut-être la scène de destruction en intérieur la plus imposante et la plus importante de l'histoire du cinéma à l'époque, avec une direction artistique qui est vraiment spectaculaire. Et en plus, je pense que ce film, il se patine avec les années. Il y a des films qui te déhissent.

  • Speaker #2

    Il tient la route.

  • Speaker #3

    On est vraiment dans une dystopie de la verticalité ici. Il y avait beaucoup de critiques parce qu'à l'époque, il y avait Cube, il y avait Bienvenue à Gataca, Spawn. On était vraiment sur une autre approche.

  • Speaker #4

    L'aspiration est quand même Star Wars.

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Oui, mais on dirait à l'époque... va sortir peut-être le réveil de la force.

  • Speaker #4

    Non, non, il va sortir la menace fantôme.

  • Speaker #3

    La menace fantôme, tout à fait. Alors que lui, il ira plus sur une approche du... un nouvel espoir.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, finalement, quelque part, ils ringardisent aussi le futur Star Wars de la menace fantôme, qu'on attendait évidemment encore plus que le cinquième élément, en créant une oeuvre singulière, en patinant de réel une oeuvre de science-fiction.

  • Speaker #2

    Et qui n'aura pas de suite.

  • Speaker #4

    Et qui n'aura pas de suite. dès le départ, puisque le film se boucle avec l'arrêt de l'être maléfique suprême par Lilou, le personnage du cinquième élève.

  • Speaker #3

    Et à part peut-être Independence Day qui sort un an avant, avec toute la folie dithyrambique de Roland Emmerich, on est sur un film particulier qui se justifie, qui se regarde bien, qui est super.

  • Speaker #2

    Qui se justifie à lui-même. Écoutez messieurs, après toutes ces émotions et ces débats haletants, je vous propose une petite respiration musicale avec le titre Sleep from Day des Chemical Brothers. Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latin. Pour notre déjà dernier échange, professeur, je vous propose d'aborder le volet Game Changer du film. Un sujet que nous pourrions peut-être appeler Friend Touch et Binge Movies. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'est un film qui sort avant deux années exceptionnelles. Il y aura 1999... pour Fight Club, Matrix et je vous en passe, c'est des meilleurs. Mais déjà, 1998, il y aura Blade, Sphere, Lost in Space, Armageddon, toujours avec Bruce Willis, Chapeau, Monon, Botte de cuir, Las Vegas Parano, Taxi, et où peut-être Luc Besson va commencer à aller sur un autre gis, celui peut-être de l'accompagnement de jeunes réalisateurs, de producteurs, d'essayer de faire... de ce film qui aura été quand même le plus grand succès français et européen de l'histoire du cinéma à l'époque.

  • Speaker #4

    Surtout son budget colossal, faire venir en fait en film français une star internationale comme Bruce Willis, et pas une star sur le déclin, pas un Bruce Willis avec un déambulateur, non,

  • Speaker #3

    un Bruce Willis en pleine forme,

  • Speaker #4

    sortant d'un film magnifique de Tantin, Tarantino. Pulp Fiction qui l'a complètement relancé sur le cinéma indépendant. Il va tourner un film avec des capitaux français, tourner en France ou un petit peu en Tchéquie, je ne sais plus. Et surtout, faire comprendre à Hollywood qu'on peut faire mieux qu'eux, faire tout autant de sorties en salles, même en Chine, et réussir à quelque part à créer des maisons de production françaises puissantes. avec des oeuvres uniques et effectivement Luc Besson ne va plus devenir un réalisateur mais un producteur et une pognière à futurs artistes français.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    avec des moyens techniques.

  • Speaker #3

    Avec des moyens et puis ce film, tout est pastiche mais avec panache. Et je pense que ça va laisser une trace où il va pouvoir peut-être se reposer mais du coup aller plus loin sur d'autres oeuvres. C'est vrai qu'il va se lancer après dans les... dans les dessins animés, il va... Il va parler le blanc sec, tout ça. Voilà, il va aller... Il va se tester sur d'autres registres avec Angela. Mais ce film est une vraie quintessence de tout ce qui est possible en bien.

  • Speaker #4

    Alors après, ses succès, finalement, il les aura plus en tant que producteur que réalisateur, puisqu'il aura des succès avec Taken, absolument incroyable. Il y a Liam Neeson impressionnant. Oui, oui,

  • Speaker #3

    il est transporteur.

  • Speaker #4

    Il est transporteur avec... Avec l'acteur anglais survitaminé Jason Statham et ses gros muscles. Ouh là ! Il est beau quand même, je ne vais pas dire le contraire.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #4

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #3

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #4

    Gary Oldman fantastique, déjà impressionnant dans Léon, même si évidemment ce n'est pas un acteur sorti de nulle part, mais là, mis en lumière dans toute sa folie et son esthétique ravageuse d'un méchant ultime.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer quelques extraits ?

  • Speaker #4

    Avec plaisir.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer un petit extrait quand il présente l'arme absolue ?

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #4

    Encore !

  • Speaker #3

    Je voulais vous faire entendre que on n'est plus sur un film fait par des français qui se forcent à parler en anglais. Là on a un vrai Gary Oldman qui transforme sa voix. qui a un bon rythme, un bon débit.

  • Speaker #4

    Et qui porte une prothèse d'ailleurs. Alors on pourrait même d'ailleurs rendre hommage à Gary Oldman qui a presque préparé le rôle de Stark dans Iron Man finalement et ses ventes d'armes et ses mises en scène spectaculaires.

  • Speaker #2

    Le dandy de l'espace. Écoutez, merci beaucoup messieurs pour ces échanges intelligents et inspirants. Merci monsieur Robert Joseph, espérant Dieu pour votre expertise.

  • Speaker #3

    Merci à vous pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Merci cher professeur Mac Lauslin pour vos avis éclairés.

  • Speaker #4

    Avec plaisir, avec plaisir, si je peux dispenser de ma science.

  • Speaker #2

    Je remercie également notre metteur en ondes, Franky Todelwood, que le monde entier nous envie. Surtout moi. Et cherche à nous arracher. Pour conclure, cette émission éclore cette saison. Chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actuchronia. Alors, pour aller plus loin sur cette thématique et exercer votre côté élémentaire, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire un nouveau transfert du cinquième élément. En effet, depuis peu, vous pouvez le revoir, sorti en 4K. Nous vous recommandons vivement les Artbooks de Jean-Claude Mézières, les Extras de Mézières, tome 2, mon cinquième élément. paru chez Dargaud en 1998. Nous vous invitons à retourner au Musée Lyonnais du cinéma et des miniatures. Nous vous en avons déjà parlé ici. Vous y retrouverez de nombreux décors et des scènes de ce film culte. Et découvrez, quelle chance, ou redécouvrez l'Empire des mille planètes et la saga valérienne de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, et également chez Dargaud. J'aimerais que nous ayons une pensée pour Luc Péry, qui nous a quittés le 4 mars 2019. Et enfin... Comment ne pas en parler ? Le beau geste, celui qui vient de Bruce Willis, qui a cédé ses droits à l'image pour une postérité cinématographique éternelle. Un rêve d'acteur, quoi. Et rappelez-vous, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, chères auditrices, chers auditeurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour une nouvelle saison et un prochain épisode du Cronia. En attendant, retrouvez-nous en podcast et pour tous les épisodes. En FM sur le 92.2, sur le DAB+, sur tous les postes modernes, en direct live sur le site de www.radiodijoncampus.com. Uchronia, les chroniques du temps latent. Vous écoutez Radio-Dijon Campus.

  • Speaker #5

    Pour l'enquête en train d'ingrédients, pour l'enquête en train d'ingrédients... Oh, les canons rient, les canons rient. Sûrez-vous que vous êtes prêts quand vous voyez les...

  • Speaker #1

    Je vous ai dit que nous n'étions pas les mêmes.

  • Speaker #5

    Chidi-chidi-bang,

  • Speaker #6

    chidi-chidi-

  • Speaker #1

    Oh,

Description

Uchr0niA Cinquième élément

Saison 2 – Épisode 10


Au sommaire de notre émission, un épisode consacré au phénomène d’intrigue-action-space-fantasy. Aujourd’hui nous allons mettre en lumière le film Le Cinquième élément réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un film d’aventure, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique, où tout ce qui est vieux, peut renaître dans la nouveauté. Un film illustrant l’unité de l’humanité face au Mal prêt à tout absorber.


L’équipe d’Uchr0niA reçoit Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, archéo astronome au sein de l'UMR CNRS CNES KiVIVrAvERRA, rattachée à l’Observatoire astronomique de Strasbourg.

Un classique intemporel, à l'équilibre parfait de film de l'espace avec de l'opéra, de l'action pure et fun, d'un futur possible où une femme peut sauver le monde et de comédie fantastique avec des morceaux de diva dedans.


Une émission sur l'eau, le feu, l'air et la Terre, sur le quotidien des gardiens de la galaxie, sur notre mode de vie en 2263, sur les perspectives de reconversion professionnelle des militaires et des Mondoshawans. Un Bruce Willis en pleine ré ascension vers l'éternel, une Mila Jovovich flamboyante, un Chris Tucker vivifiant et un Gary Oldman saisissant.


Est-ce que le Professeur McLoughlin se souviendra de ses années à développer un système de navigation en hyper espace ?... Vous le saurez en écoutant Uchr0niA !


L’équipe d’Uchr0niA vous proposera quelques respirations musicales inspirées avec la célèbre bande son d'Éric Serra et les hommages remixés des Chemical Brothers, Georges Moustaki ou encore de Cerrone pour vos oreilles nostalgiques.


Uchr0niA les Chroniques du temps latent !

uchronia1984@gmail.com

-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et je suis accompagnée, as usual, par le talentueux professeur John Mc... Mc Loughlin, bonjour professeur. Bonjour. Et nous recevons, qualité de témoin du jour, un invité d'exception, M. Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto-histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, astro-archéologue au sein de l'UMR CNRS-CNES, qui vivravera, une unité de recherche rattachée à l'Observatoire Astronomique de Strasbourg. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous.

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps l'attend. Au sommaire de notre émission, un échange consacré au phénomène d'intrigue, action, space, fantasy, de la musique et quelques conseils. Et oui, notre épisode, je suppose que vous avez déjà deviné, notre épisode d'aujourd'hui revient sur un film devenu culte réalisé par Luc Besson et qui nous décrit comment l'utopie d'un homme entraîne la dystopie d'un autre. Un film d'aventure où tout ce qui est vieux peut renaître dans la nouveauté, un film illustrant l'unité de l'humanité face au mal. prêt à tout absorber. Il faut dire que nous avons été littéralement envahis de messages et de demandes, bien sûr, de nos auditeurs et auditrices sur le sujet. Cette séance, écrite aux petits oignons mais sans eau, sera en immersion complète depuis l'Égypte, New York et même dans l'espace où nous tenterons de rejoindre Flushtown Paradise. Notre voyage sera ponctué de respirations musicales avant de terminer par nos recommandations, évidemment subjectives, La séance Actu Cronia. Aujourd'hui, nous allons mettre en lumière le film Le cinquième élément, réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un classique, à mon sens, intemporel, à l'équilibre parfait entre comédie, action et fantastique. Un film français difficilement classable, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique qui repousse les limites de la catégorisation du genre. Eh bien messieurs, je vous propose d'aborder notre premier sujet consacré aux inspirations d'un artisan du cinéma, un sujet que j'ai intitulé Plonger dans le réel du futur au cinéma Messieurs, c'est à vous.

  • Speaker #2

    Alors, évidemment, le cinquième élément, un titre qui finalement rappelle un peu l'œuvre du Dumas. On parle des trois mousquetaires et finalement il n'y a que le quatrième qui nous concerne. Le cinquième élément fait référence aux quatre éléments, la terre, l'eau... Le feu et l'air, et quel est ce mystérieux cinquième élément ? C'est le sujet du film.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que c'est un film de cadreur. Luc Besson maîtrise la photographie, le cadrage, le montage. Quand même une bonne dose de mise en scène. C'est un orchestrateur d'équipe pour en faire un super produit fini.

  • Speaker #2

    C'est un animateur, c'est un génie de l'image quand même, avec des films absolument fantastiques comme Léon, Nikita, Le Grand Bleu.

  • Speaker #1

    Oui, et il a beaucoup travaillé à l'époque avec Jean-Pierre Jeunet, en restant sur des registres différents mais quand même complémentaires, jusqu'à la période de Alien 4, où certains même diraient qu'il s'est mis un peu en retrait, où il aurait presque saboté le film. pour laisser la lumière à Luc Besson à cette époque-là. Et puis, depuis Léon, il travaillait beaucoup avec Quentin Tarantino, qui venait de sortir Pulp Fiction.

  • Speaker #2

    Alors, il faut se souvenir quand même à l'époque que Luc Besson est un cinéaste attendu au tournant. Comme on pouvait attendre des œuvres majeures, on attendait le dernier Luc Besson. C'était toujours un événement.

  • Speaker #1

    Oui, non, mais c'est vrai. Alors là, il va sur un autre registre où on l'attend. Pas, mais c'est vraiment une de ses passions à Luc Besson. Il y en a qui disent qu'il avait cette idée du cinquième élément à sa sortie de l'école de cinéma. Même avant, à l'époque adolescente.

  • Speaker #2

    Limité par, évidemment, les moyens, la post-production, l'argent, les studios.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, professeur. Il s'inspire quand même de choses... Connu, reconnu, il y aura beaucoup de dilemmes dans l'histoire du réalisateur Luc Besson, notamment sur les scénarios, les scripts qui se seraient inspirés plus ou moins ouvertement d'autres œuvres. Et c'est vrai qu'on pourrait retrouver peut-être des courts métrages, des essais qui peuvent ressembler dans l'esprit à un montage de ce que peut être le cinquième élément, mais d'une autre approche. Bon là on est quand même sur... Un film, je pense, d'un fan des œuvres, par exemple de l'Incal, de Jodorowsky, Moebius, le côté fiction métaphorique, où l'Incal constitue autour de la notion d'alchimie et où il y a des titres d'albums qui font référence au film. Je pense à l'œuvre au blanc pour l'Incal Lumière, l'œuvre au noir pour l'Incal Noir, qui sont les premières phases du grand œuvre. Je ne veux pas vous noyer de tout ça, mais il y a ce qui est en bas, ce qui est en haut, des concepts issus de la méthode même alchimique de l'analogie. Et puis cette fameuse cinquième essence ou quinte essence qui renvoie aux quatre éléments de Platon, la terre, l'eau, l'air et le feu. Et où on voit dès le premier album John D. Fool qui se subdivise entre ces fameux quatre éléments.

  • Speaker #2

    Et d'ailleurs qui finit par se décomposer. C'est vraiment la puissance de l'œuvre de Jodorowsky qui est métaphysique, psychédélique et également emprunt de consommation de stupéfiants à haute dose. Et sa rencontre fantastique avec Jean Giraud alias Moïbus qui lui fait découvrir une œuvre graphique unique qui permet de mettre en monde son drôle de cerveau qui me rappelle un peu le mien quelque part. Mais en plus... tordu.

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que Luc Besson, lycéen, il dévorait les bandes dessinées de Jean-Claude Mézières comme Valérian, qu'il finira par adapter sur grand écran. Et on pourra retrouver même une continuité logique et presque un rapprochement esthétique entre le cinquième élément et plus tard Valérian, même si bien sûr les moyens ne sont pas les mêmes.

  • Speaker #0

    Alors 25 ans les séparent.

  • Speaker #1

    Oui mais il y a eu ça. Ça suit bien, on peut regarder à la suite Le Cinquième Élément et Valérian et il n'y a pas de rupture esthétique, je trouve.

  • Speaker #2

    D'autant que Luc Besson n'y va pas seul sur cette œuvre. Il se fait accompagner d'artistes majeurs que sont évidemment Christian et Mézières, qui sont des auteurs de bande dessinée reconnus et à qui il demande de faire l'art book, la conception visuelle. de l'univers, de la politique et des personnages du cinquième élément, dans une version très complète et très fouillée, dans la même œuvre que Moebius avait fait pour le futur ou l'ancien réalisateur Jodorowsky, pour l'œuvre de Dune, à savoir une œuvre foisonnante dans laquelle le réalisateur et les créateurs de costumes puissent piquer allègrement et réussir à composer une... Une œuvre singulière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Et avec cette capacité de reprendre cette histoire de Valérian. Donc Valérian et Laureline, c'est des agents spatio-temporels qui voyagent à bord d'un vaisseau affrété par Galaxity et qui apparaissent pour la première fois dans le magazine Pilote dès 1967. Et puis on pourrait retrouver aussi une inspiration. dont certains acteurs qui intègrent le cinquième élément. Je pense au film Grey's Talk, qui ont des références très marquées dans le film du cinquième élément.

  • Speaker #2

    Et on retrouve Ian Holm dans le visuel et dans la puissance évocatrice de la nature, évidemment, puisqu'on fait un film de science-fiction avant tout pour se rapprocher d'éléments aussi essentiels que la nature.

  • Speaker #1

    Et alors c'est vrai qu'il y a aussi une autre inspiration. ouverte, celle de Blade Runner, de Ridley Scott. Il reprend les références, les voitures volantes, sans y intégrer le côté peut-être dépressif, très dark du film. Mais on y retrouve les voitures volantes, les pyramides, des humains pas vraiment humains, tout ça. Et avec aussi cette capacité à utiliser, je pense qu'on en reparlera un peu plus tard, mais cette capacité à intégrer les innovations, les scénarios du futur, sans aller sur un descriptif contemplatif. On est dedans tout de suite et ça participe à l'action du film.

  • Speaker #0

    Un futur quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais dites-moi, monsieur Robert, Joseph, espérons Dieu, vous allez nous raconter votre parcours, mais j'avais une question, si on me brûle les lèvres. Est-ce que votre spécialité est puisée dans l'astroarchéologie ? C'est écrit par Eric Van Daniken. Une discipline plutôt controverse, c'est qui, je le rappelle. vise à rechercher dans les vestiges des civilisations du passé des preuves de visites extraterrestres sur notre planète. Alors monsieur, n'est-ce pas un petit peu déplacé de...

  • Speaker #1

    De vouloir m'inviter pour dénoncer en direct des agissements polémistes, réglionistes ou sectaires ? Voilà. Alors je ne suis pas de ce bord-là, si je puis vous rassurer.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #2

    Mais de quel bord parlez-vous ?

  • Speaker #1

    Je ne suis non pas astro-archéologue, mais en réalité archéo-astronome. Ah oui,

  • Speaker #2

    ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Ben, euh, laisse... L'archéo-astronomie ne doit pas être confondue avec l'autre, dont les buts sont ésotériques, astrologiques ou ufologiques. Moi, ma spécialité, elle est plutôt destinée à développer le champ de la recherche. Quand l'archéologie devient galactique, recomposer notre histoire avec des maillons manquants de la chaîne causale, c'est par exemple les peintures ou les gravures de nos anciens, peuvent-elles révéler un savoir-faire astronomique ? Se peut-il que nos anciens, les hommes préhistoriques par exemple, les égyptiens, les celtes, aient eu des connaissances insoupçonnées en astronomie et voir le décalage entre leur perception de l'époque et notre vision actuelle de la carte galactique ? Donc c'est plus une approche un peu zététique, mais on oublie souvent que les coïncidences troublantes qui font que le soleil au moment de l'équinoxe d'été éclaire une entrée de grotte. J'ai travaillé à réintégrer les représentations du ciel en fonction du site d'observation pour modéliser les cartes célestes à travers les époques. J'utilise les grands télescopes comme l'observatoire Cake, Hubble ou le James Webb, qui parviennent à observer des galaxies très lointaines et qui ont commencé à donner un aperçu de ce à quoi ressemblait l'univers. de temps après le Big Bang.

  • Speaker #2

    Je n'ai même pas réussi à avoir quelques images et quelques temps d'antenne sur James Webb. Vous avez bien de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, on en a des applications un peu plus concrètes aujourd'hui grâce à ce qu'on appelle les cartes LIDAR. C'est de la haute définition de cartes satellites. On peut reconnaître aujourd'hui...

  • Speaker #2

    Ça permet de faire de la cartographie. Oui,

  • Speaker #1

    mais on peut déceler par exemple des anciens temples près d'Ancor. On peut retrouver...

  • Speaker #2

    C'est comme un radar au sol.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais ça nous permet de voir aussi les sous-sols. Alors moi, c'est vrai que j'avais travaillé très longtemps avec le professeur McLoughlin pour reconstituer les chevaux des courants stellaires. Et en fait, l'idée, c'était que le résultat de ces travaux ont pu montrer qu'il n'y a pas eu une seule bouillie post-Big Bang, suivie de quelques milliards d'années de calme, comme on le pense, mais une évolution constante qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Ces recherches nous ont permis de créer des cartes de navigation en hyperespace sans risque de se cogner une planète dans la trajectoire.

  • Speaker #2

    Avec le risque d'avoir un univers en constance augmentation et perpétuelle croissance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. J'ai développé un algorithme qui permet, à l'inverse des films où on a l'impression que les vaisseaux vont tout droit en hyperespace, alors que ce n'est pas possible. Nous, on a adapté le pilotage à la trajectoire à prendre. On avait eu au départ de cette découverte, je crois que c'était en 2024 de mémoire, transposé un algorithme que j'avais développé sur des avions civils pour éviter les turbulences météorologiques qu'il y avait à l'époque. Et puis, on s'est rendu compte qu'à l'époque, il y avait les turbulences météorologiques, mais que ça avait aussi des incidences géopolitiques, on pourrait dire.

  • Speaker #2

    Mais pas tout le temps non plus. Mais pas tout le temps, c'est ça.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci, monsieur Esperandu, pour cet éclairage. Comment dire ? Poisonnant ! Alors j'aimerais que nous abordions maintenant notre deuxième sujet, celui de l'intrigue, ce fameux Space Fantasy Movie à la française. Un sujet que je pensais intituler l'histoire, avec un grand H, est plus grande que le héros.

  • Speaker #1

    Je peux même peut-être vous proposer, on a retrouvé dans une capsule temporelle liée à une faille, une bande-annonce qui aurait été égarée et créée dans un univers parallèle qui faisait plus années 50. Mais je pense que ça décrit, excusez-moi, c'est en anglais, parce que le film a été tourné en anglais. Et donc, c'est une bande-annonce qui donne un peu cette impression 50's.

  • Speaker #3

    Et voilà. Oui, allez-y, allez-y. On passe. Ils se débrouillent sur une quest perversique pour retirer les cinq pierres élémentaires et arrêter l'encreux de la douleur. Mais en leur chemin est le malévolent Zorg et son armée de mercenaires déterminés à attirer le pouvoir pour leurs propres fins néfariques. Dans une race contre le temps et une bataille contre l'enfer, Lilou et ses alliés doivent débloquer les secrets de l'univers pour sauver l'humanité de la destruction. Prêt pour une voyage épique dans le monde et dans le temps, où le destin de l'humanité est en place. Le cinquième élément, qui reviendra bientôt à un théâtre près de vous. Préparez-vous pour une aventure au-delà de vos rêves le plus wild.

  • Speaker #0

    Effectivement, on croirait que c'est très ancien, voire un peu daté même. Alors messieurs, l'un de vous voudrait-il nous faire le pitch du film s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, j'adore les films d'aventure. Alors, au XXIIIe siècle, dans un univers étrange et coloré, où tout espoir de survie est impossible sans la découverte du cinquième élément, un héros affronte le mal pour sauver l'humanité. Le 18 mars 2263, Le mal absolu est de retour, comme tous les 5000 ans d'ailleurs. Il fonce droit sur la Terre sous la forme d'une grosse boule de magma intelligente mue par une unique obsession, détruire toute forme de vie. Une seule chose peut l'arrêter, la réunion des pierres symbolisant les quatre éléments, la Terre, l'eau, le feu et l'air, autour d'un être suprême, un guerrier ultime, symbole de lumière et de vie. Le cinquième élément. Qui s'avère être une femme, au physique agréable, répondant au doux nom de Lilou Lallemane, les Caradibas, les Minichals et Gbad de Sébastien.

  • Speaker #1

    Vous soyez...

  • Speaker #2

    Surnommé Lilou, bien sûr. Par un concours de circonstances, Lilou tombe, vraiment physiquement et littéralement, dans le taxi, par le toit volant, d'un ancien militaire basé et blasé et retraité, Corben Dallas. Corbin Dallas. Il échoua ainsi à celui-ci, qui est aussi tombé amoureux, évidemment, de sauver le monde en protégeant le cinquième élément et en retrouvant les quatre cailloux avant les agents du mal, le tout dans les 48 heures qui suivent, évidemment, puisque le mal absolu vient sur la Terre pour l'annulation suprême. Voilà, c'est pour faire court.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est complet, professeur. Ce qu'il faut dire,

  • Speaker #2

    c'est que Luc Besson, ses scénarios se résument quand même à un timbre poste. Alors, ce n'est pas l'essentiel. J'adore ce réalisateur, mais bon, c'est pas un pitch, c'est un scénario.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison, c'est pas faux.

  • Speaker #0

    En faut-il plus pour faire un très bon film ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas la vie de Spielberg, justement. Plus c'est court, plus c'est bon.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que le... Ce cinquième élément, cette femme, Lilou, il faut dire que le début du film commence en Égypte et 5000 ans plus tard, les moines, les chaunes moines...

  • Speaker #2

    Ce ne sont pas des boîtes de Shaolin !

  • Speaker #1

    Non, reviennent sur Terre et en fait, ils se font attaquer par des méchants. Et du coup, le vaisseau explose, mais les terriens réussissent à récupérer un morceau de bras.

  • Speaker #2

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #1

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #2

    Ils arrivent à dupliquer.

  • Speaker #1

    Ils vont pouvoir reconstruire la personne entièrement, reconstituer entièrement la personne. Et la scène est super bien faite en plus. Et donc, c'est là qu'apparaît cette fameuse Lilou et on vous laissera la scène à contempler.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, tout ceci était passionnant. Je vous propose maintenant une respiration musicale, directement inspirée par notre sujet du jour, et une version que j'adore, Supernature, interprétée par Céron, avec pour moi la diva Beth Ditto et remixée par Alan Brax. Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latent. Messieurs, je crois que vous l'avez compris, j'aimerais que vous vous penchiez maintenant sur les personnages charismatiques de ce film et sur... On peut appeler les gimmicks comme Lilou ou Multipass.

  • Speaker #2

    L'ilou, c'est cet être reconstitué finalement avec un robot qu'on voit se composer devant nos yeux dans cette espèce d'imprimante 3D biologique, en forme de suppositoire blanc d'ailleurs, qui laisse dévoiler son anatomie, de ses os, de ses réseaux neuronaux jusqu'à ses vêtements en bandages serrés autour de son corps qui sont absolument fascinants, l'esthétique unique de son corps. Son écoféminisme d'ailleurs aussi.

  • Speaker #0

    Vous avez été marqué.

  • Speaker #2

    Ah, ça vous remélange de technologie un peu passéiste et puis ringarde et en même temps visionnaire et follement attirante bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    et en plus après la reconstruction, elle est affublée d'un vêtement assez spartiate à base de bandes. Mais voilà, c'est vrai que c'est un personnage particulier, vous avez raison.

  • Speaker #2

    C'est une momie sexy. Oui,

  • Speaker #1

    une sorte de couleur de cheveux roux, carotte qui n'existe presque pas.

  • Speaker #2

    Ou pas encore.

  • Speaker #1

    Pas naturellement. Je pense que Luc Besson cultive un peu la fragilité pour aller jusqu'à accumuler de la force pour la fin du film. Il paraît qu'il aurait auditionné plus de 8000 actrices avant de tomber sur Mila Jojovic.

  • Speaker #0

    Son héroïne.

  • Speaker #1

    Son héroïne. qu'il épousera ensuite, entre autres.

  • Speaker #2

    Oui, entre autres, oui. Il est marié de nombreuses fois. Après, bon, il faut bien...

  • Speaker #0

    On peut citer quand même Jean-Paul Gaultier pour les costumes. Ah bah oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On fait ça en parallèle.

  • Speaker #1

    Et donc, on est vraiment sur un personnage, oui, un peu androgyne. Et c'est vraiment le héros féminin, quoi.

  • Speaker #2

    Du film, oui, puisque le personnage central, c'est le cinquième élément dont le film parle. personnage extrêmement puissant puisque c'est une arme, c'est pas juste une femme et toute l'attention des personnages est concentrée sur le personnage de Lilou. Que ce soit Zorg, le méchant qui cherche à la tuer, littéralement, que ce soit le prêtre qui cherche à la valoriser et puis à se servir d'elle finalement pour combattre le mal absolu ou Corben Dallas qui... voit en elle une intervention divine, quelque part, qui a troué le toit de son taxi.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre personnage, presque un peu intermédiaire, c'est le fameux Ruby, l'acteur Christoker, qui s'est inspiré notamment de Michael Jackson pour interpréter son personnage. Et c'est presque un influenceur avant l'heure. Les scènes avec Ruby sont magnifiques.

  • Speaker #0

    Vous n'auriez pas un petit extrait à nous passer pour nous remémorer, s'il vous plaît ? Comment c'était ?

  • Speaker #4

    Oh oh !

  • Speaker #2

    C'était un...

  • Speaker #4

    Un pur et un de l'ordinaire,

  • Speaker #2

    j'ai trouvé ça......mais là, oui, oui, Thomas !

  • Speaker #4

    Ah,

  • Speaker #2

    super gris !

  • Speaker #1

    C'est le gris au que ça veut,

  • Speaker #4

    il est gris,

  • Speaker #1

    mais le plus sensé de l'aventurier......est qu'une fois, on va retrouver la vie d'une absolue, il est gris ou plus gris !

  • Speaker #0

    Gris !

  • Speaker #4

    Gris ! Ah, c'est un vrai gris !

  • Speaker #0

    Corben mon ange qu'est-ce que tu m'as fait là ? C'était naze ! Y'avait rien, aucune pêche, aucune énergie, rien du tout ! J'suis censé animer une émission ! Il faut que ça pop, pop, pop ! Alors demain, quoi qu'on fasse, je vous en supplie, essayez d'avoir plus de deux mots dans votre vocabulaire ! Faut que ce... Sois green, ok ? Ok ?

  • Speaker #1

    Je peux pas. Oui. Il faut que je te parle. Je suis pas venu pour danser la rumba à la radio.

  • Speaker #0

    A l'aube de mal pour ton 5 à 7,

  • Speaker #1

    tu t'exciteras sans moi.

  • Speaker #0

    Green ? Tu peux green. J'aurais aimé que le studio soit filmé, juste pour que vous puissiez voir le professeur en train de mimer. Ruby. Assez jouissif. Super green.

  • Speaker #2

    Non mais est-ce qu'il faut quand même rappeler que ce Ruby est un animateur... de radio interstellaire, c'est-à-dire que l'avenir finalement est dans la radio, ce qui est absolument novateur dans un film de l'époque, où on avait vraiment l'impression que la radio était le média de l'après-guerre, alors que Luc Besson voyait dans cette possibilité de transmettre un flux de radio interstellaire immédiat, était la façon la plus simple de communiquer par tout l'univers.

  • Speaker #0

    Et de toucher un maximum de populations à travers la galette. C'est ça,

  • Speaker #2

    l'objectif c'est le nombre.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi évoquer

  • Speaker #1

    Bruce ? Ah bah Bruce Willis, en plus il est né en Allemagne, il a un père GI, un militaire américain. Il a été célébré meilleur barman de New York et tout le monde l'appelait Bruno dans les années 1980. Il était connu à l'époque... pour Claire de Lune, une série, Die Hard, toute la saga, La Mort où vous voici bien, bien sûr, Pulp Fiction, il y aura Armageddon, juste après le cinquième élément, Hudson Oak, une sorte de James Bond branché en Europe, une sorte de Jason Bourne cool. Willy, c'est un véritable musée de la fin du XXe siècle. C'est l'acteur des années 2000, avec son petit côté histoude, un peu conservateur, on ne va pas se mentir. qui affirme à qui veut l'entendre tu veux gagner de l'argent en gardant la tu veux garder l'argent que tu gagnes votre république 1 donc c'est c'est un dur à cuire à au coeur tendre et alors Gary Oldman aussi est exceptionnel en Zorg, on pourra en reparler. Il y a quand même des femmes qui ont détesté ce film. Une déception qui n'a eu d'égal que de l'agacement profond face à des clichés très gros. Il y a de nombreuses femmes qui sont plantureuses, les hôtesses dans le vaisseau de croisière, les vendeuses de chez... Hyper McDo, tout un plat de choses comme ça.

  • Speaker #0

    En fait, à part Lidou, toutes les autres femmes représentées sont soit serveuses, soit accompagnatrices de stars, par exemple, sur la croisière, ou bien guichetières, donc des rôles tout à fait secondaires.

  • Speaker #2

    Mais évidemment, la cantatrice du plateau final,

  • Speaker #0

    qui est l'exception,

  • Speaker #2

    qui est la porteuse de vie et de pierre, en fait, des quatre éléments. Pour compléter Lilou, les personnages principaux sont avant tout féminins. Lilou est un être divin, bon sang.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison.

  • Speaker #2

    Les personnages masculins n'ont cesse de parler de sa chair. Ils n'arrêtent pas de la regarder avec un désir non dissimulé, de dire à quel point elle est parfaite. Ils n'entendent que ça dans la bouche. Elle est parfaite, elle est parfaite. Elle a un nombre de brins ADN incroyable, entendez, mais pas que plastiquement. Je veux dire, de son intellect, elle est capable de tout apprendre en quelques secondes. elle analyse l'humanité d'un regard, elle sait tout décrire.

  • Speaker #0

    En fait, elle représente toutes les femmes, puisque chacun des personnages masculins voit à chaque fois la perfection en elle.

  • Speaker #2

    Mais c'est bien plus que ça, elle représente l'humanité, et l'humanité est incarnée par une femme, parce qu'il n'y a que les femmes qui sont capables de synthétiser à ce point autant de choses. L'homme est réduit, la femme est complète.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qu'on verra notamment avec la cantatrice qu'on voit un peu plus tard dans le film où il y a toute cette notion de transition, de maternité, de transfert.

  • Speaker #2

    Et de genre, puisque la cantatrice a un désir fou pour Lilou et l'exprime en offrant une partie de son corps, de ses chairs, de ses entrailles, évidemment, comme un don de soi. mais mue par le désir. Elle ne voit que Lilou parce qu'elle en reconnaît évidemment le sentiment parfait.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci messieurs. Non, professeur, autre chose à ajouter ?

  • Speaker #2

    Oh non, je ne comptais pas vendre des sandwiches.

  • Speaker #0

    Je pense que vous êtes bien étendu sur Lilou. Merci pour cet échange captivant. Je vous invite à partir maintenant dans un nouveau voyage poétique, celui-là, avec un classique de Antonio Carlos Jobim. le co-fondateur de la bossa nova quand même, et son titre, Aguas de Marzo, interprété ici en français par Georges Moustaki. Un pas, une pierre, un chemin qui chemine, un reste de racine, c'est un peu solitaire, c'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil, c'est la mort, le sommeil, c'est un piège en tout vert. Un arbre millénaire, un nœud dans le bois, c'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'herbe, c'est un tronc qui brûle, c'est la neige qui fond, le mystère profond, la promesse de vie, c'est le souffle du vent au sommet des collines, c'est une vieille ruine, le vide et le néant, c'est la pique qui jacasse, c'est la verse qui verse, les torahs, les grèces, ce sont les eaux de Mars. C'est le pied qui avance, pas pas sûr, pas lent, c'est la main qui se tense, c'est la pierre qu'on lance, c'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine, un reste de racines, c'est un peu solitaire. C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose, le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire, ou une écharde inclue, c'est la fièvre qui monte, c'est un conte à pompons, c'est un peu rien du tout. Un poisson a un geste, c'est comme du vivant, c'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qu'il nous reste, c'est du bois, c'est un jour, le thé, du thé, un alcool trafiqué, le chemin, le poupou, c'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé, la voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue, un pas, un pont, un crapaud qui croasse, c'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon. C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces, ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie. Une pierre, un bâton, c'est Joseph et ses jappes, Un serpent qui attaque, une entaille au talon, Un pas, une pierre, un chemin qui se mine, Un reste de racines, c'est un peu solitaire, C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison, C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars, La promesse de vie, le mystère profond, Ce sont les eaux de Mars. dans ton corps, tu te rends, par le père, et un fin de camin, et un reste d'auditoire, et un peu de saisie, par un pierre, tu manges de nous, restes de la santé, et personne ne peut faire de pierre, et même, restes de la santé,

  • Speaker #1

    et

  • Speaker #2

    Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sur Uchronia. Uchronia, les chroniques du temps latent. Alors avant la pause messieurs, nous nous étions arrêtés sur les personnages, enfin surtout le professeur sur un personnage. Donc du cinquième élément, alors avant de débuter notre prochain sujet, je vous propose une immersion dans cet univers avec l'écoute d'un extrait musical emblématique, la Diva Dance.

  • Speaker #3

    La Plava Laguna.

  • Speaker #2

    Voilà. Ah là là, comment enchaîner ?

  • Speaker #4

    C'est la chanson de la diva impossible, évidemment, à reproduire, du moins, le croyait-on.

  • Speaker #3

    Non mais c'est vrai, professeur, parce qu'à l'époque, c'est la soprano Inva Moula qui avait interprété ce morceau, composé par Éric Serra, qui avait eu une commande de Luc Besson, pour la bande-son du film, de modifier numériquement toutes les notes de la chanson et de la voix. en ajoutant sa propre voix et avec une sorte d'autotune de l'époque. Donc c'est un correcteur de fréquence vocale. Et c'était... Luc Besson voulait une approche atmosphérique, parce que la scène est magnifique, ça se passe dans un vaisseau. Et donc... Merci. dans un vaisseau spatial et la cantatrice chante devant l'espace et d'un seul coup le toit s'escamote et on voit toute une planète et les étoiles. Donc c'est magnifique. Et du coup il voulait quelque chose d'inhumain sur cette fréquence vocale. Donc ça avait été retravaillé. Et par contre on observe qu'il y a eu trois... trois personnes qui ont réussi à faire à peu près cette approche de cantatrice. Il y a une jeune artiste qui avait participé à l'Amérique, un incroyable talent. Il y a une autre américaine qui s'appelle Sirène. Et puis surtout une cantatrice chinoise, Zhen Zhang. Et donc je vous invite à écouter ces différentes approches. Je vous proposerais même de pouvoir vous allonger dans l'herbe, dans un parc, et écouter cette chanson au casque, c'est magnifique.

  • Speaker #2

    Mystique. Ce qui nous amène à notre quatrième sujet, la technologie. La technologie séduisante, comme une continuité galactique pour une dystopie. Heureuse, alors qui est cette fameuse diva ?

  • Speaker #4

    L'actrice française Myween bien sûr ! Évidemment la soprano Inva Mulla forme à elle deux une synthèse de personnages étranges montés sur des échasses avec une robe magnifique. Et ces modifications ont été apportées à la voix de la soprano avec de l'informatique, l'autotune dont parlait Robert. Et Besson souhaitait réellement transformer cette voix. Et évidemment, on pense tout de suite à Métal hurlant ce film canadien inspiré des auteurs français Drouillet et Moebius. Génialiste. Et Messier également, où ce personnage d'Iva à la Castafior est tiré et filé tel un fil infini.

  • Speaker #2

    Oui, et splendide.

  • Speaker #4

    Et splendide, bien sûr.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'on est sur des rues. d'usages dans ce film sans arrêt il ya les voitures volantes il ya le fait de pouvoir reconstruire un être humain à partir d'un brin d'adn il ya ces voyages dans l'espace donc ce qui se passe c'est que pour pour pouvoir retrouver les éléments lille où et corbin dallas bas sont un peu aider à gagner une sorte de voyage d'une croisière intergalactique.

  • Speaker #2

    Vous voulez dire que c'est totalement truqué ?

  • Speaker #3

    Par exemple. Et donc, on retrouve des innovations fantastiques dans tout ce film.

  • Speaker #2

    Par exemple, ce qui est drôle, c'est que justement au moment où ils vont à l'embarquement, pour pouvoir pénétrer dans ce fameux vaisseau. La gare, la station est empêchée par une grève, la grève des éboueurs, ce qui veut dire que la vieillissante guichetière semble obligée de s'excuser à cause du merdier qui est juste derrière elle. A chaque fois, l'équilibre entre ce futur possible et un quotidien tout à fait basique. Oui,

  • Speaker #3

    alors c'est des évocations, des clins d'œil sans que ça vienne à lourdir, je pense, la progression de... du déroulé du film. Il y a toute cette scène dans le vaisseau, on pourrait dire que c'est Léon dans l'espace. C'est peut-être la scène de destruction en intérieur la plus imposante et la plus importante de l'histoire du cinéma à l'époque, avec une direction artistique qui est vraiment spectaculaire. Et en plus, je pense que ce film, il se patine avec les années. Il y a des films qui te déhissent.

  • Speaker #2

    Il tient la route.

  • Speaker #3

    On est vraiment dans une dystopie de la verticalité ici. Il y avait beaucoup de critiques parce qu'à l'époque, il y avait Cube, il y avait Bienvenue à Gataca, Spawn. On était vraiment sur une autre approche.

  • Speaker #4

    L'aspiration est quand même Star Wars.

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Oui, mais on dirait à l'époque... va sortir peut-être le réveil de la force.

  • Speaker #4

    Non, non, il va sortir la menace fantôme.

  • Speaker #3

    La menace fantôme, tout à fait. Alors que lui, il ira plus sur une approche du... un nouvel espoir.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, finalement, quelque part, ils ringardisent aussi le futur Star Wars de la menace fantôme, qu'on attendait évidemment encore plus que le cinquième élément, en créant une oeuvre singulière, en patinant de réel une oeuvre de science-fiction.

  • Speaker #2

    Et qui n'aura pas de suite.

  • Speaker #4

    Et qui n'aura pas de suite. dès le départ, puisque le film se boucle avec l'arrêt de l'être maléfique suprême par Lilou, le personnage du cinquième élève.

  • Speaker #3

    Et à part peut-être Independence Day qui sort un an avant, avec toute la folie dithyrambique de Roland Emmerich, on est sur un film particulier qui se justifie, qui se regarde bien, qui est super.

  • Speaker #2

    Qui se justifie à lui-même. Écoutez messieurs, après toutes ces émotions et ces débats haletants, je vous propose une petite respiration musicale avec le titre Sleep from Day des Chemical Brothers. Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latin. Pour notre déjà dernier échange, professeur, je vous propose d'aborder le volet Game Changer du film. Un sujet que nous pourrions peut-être appeler Friend Touch et Binge Movies. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'est un film qui sort avant deux années exceptionnelles. Il y aura 1999... pour Fight Club, Matrix et je vous en passe, c'est des meilleurs. Mais déjà, 1998, il y aura Blade, Sphere, Lost in Space, Armageddon, toujours avec Bruce Willis, Chapeau, Monon, Botte de cuir, Las Vegas Parano, Taxi, et où peut-être Luc Besson va commencer à aller sur un autre gis, celui peut-être de l'accompagnement de jeunes réalisateurs, de producteurs, d'essayer de faire... de ce film qui aura été quand même le plus grand succès français et européen de l'histoire du cinéma à l'époque.

  • Speaker #4

    Surtout son budget colossal, faire venir en fait en film français une star internationale comme Bruce Willis, et pas une star sur le déclin, pas un Bruce Willis avec un déambulateur, non,

  • Speaker #3

    un Bruce Willis en pleine forme,

  • Speaker #4

    sortant d'un film magnifique de Tantin, Tarantino. Pulp Fiction qui l'a complètement relancé sur le cinéma indépendant. Il va tourner un film avec des capitaux français, tourner en France ou un petit peu en Tchéquie, je ne sais plus. Et surtout, faire comprendre à Hollywood qu'on peut faire mieux qu'eux, faire tout autant de sorties en salles, même en Chine, et réussir à quelque part à créer des maisons de production françaises puissantes. avec des oeuvres uniques et effectivement Luc Besson ne va plus devenir un réalisateur mais un producteur et une pognière à futurs artistes français.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    avec des moyens techniques.

  • Speaker #3

    Avec des moyens et puis ce film, tout est pastiche mais avec panache. Et je pense que ça va laisser une trace où il va pouvoir peut-être se reposer mais du coup aller plus loin sur d'autres oeuvres. C'est vrai qu'il va se lancer après dans les... dans les dessins animés, il va... Il va parler le blanc sec, tout ça. Voilà, il va aller... Il va se tester sur d'autres registres avec Angela. Mais ce film est une vraie quintessence de tout ce qui est possible en bien.

  • Speaker #4

    Alors après, ses succès, finalement, il les aura plus en tant que producteur que réalisateur, puisqu'il aura des succès avec Taken, absolument incroyable. Il y a Liam Neeson impressionnant. Oui, oui,

  • Speaker #3

    il est transporteur.

  • Speaker #4

    Il est transporteur avec... Avec l'acteur anglais survitaminé Jason Statham et ses gros muscles. Ouh là ! Il est beau quand même, je ne vais pas dire le contraire.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #4

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #3

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #4

    Gary Oldman fantastique, déjà impressionnant dans Léon, même si évidemment ce n'est pas un acteur sorti de nulle part, mais là, mis en lumière dans toute sa folie et son esthétique ravageuse d'un méchant ultime.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer quelques extraits ?

  • Speaker #4

    Avec plaisir.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer un petit extrait quand il présente l'arme absolue ?

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #4

    Encore !

  • Speaker #3

    Je voulais vous faire entendre que on n'est plus sur un film fait par des français qui se forcent à parler en anglais. Là on a un vrai Gary Oldman qui transforme sa voix. qui a un bon rythme, un bon débit.

  • Speaker #4

    Et qui porte une prothèse d'ailleurs. Alors on pourrait même d'ailleurs rendre hommage à Gary Oldman qui a presque préparé le rôle de Stark dans Iron Man finalement et ses ventes d'armes et ses mises en scène spectaculaires.

  • Speaker #2

    Le dandy de l'espace. Écoutez, merci beaucoup messieurs pour ces échanges intelligents et inspirants. Merci monsieur Robert Joseph, espérant Dieu pour votre expertise.

  • Speaker #3

    Merci à vous pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Merci cher professeur Mac Lauslin pour vos avis éclairés.

  • Speaker #4

    Avec plaisir, avec plaisir, si je peux dispenser de ma science.

  • Speaker #2

    Je remercie également notre metteur en ondes, Franky Todelwood, que le monde entier nous envie. Surtout moi. Et cherche à nous arracher. Pour conclure, cette émission éclore cette saison. Chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actuchronia. Alors, pour aller plus loin sur cette thématique et exercer votre côté élémentaire, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire un nouveau transfert du cinquième élément. En effet, depuis peu, vous pouvez le revoir, sorti en 4K. Nous vous recommandons vivement les Artbooks de Jean-Claude Mézières, les Extras de Mézières, tome 2, mon cinquième élément. paru chez Dargaud en 1998. Nous vous invitons à retourner au Musée Lyonnais du cinéma et des miniatures. Nous vous en avons déjà parlé ici. Vous y retrouverez de nombreux décors et des scènes de ce film culte. Et découvrez, quelle chance, ou redécouvrez l'Empire des mille planètes et la saga valérienne de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, et également chez Dargaud. J'aimerais que nous ayons une pensée pour Luc Péry, qui nous a quittés le 4 mars 2019. Et enfin... Comment ne pas en parler ? Le beau geste, celui qui vient de Bruce Willis, qui a cédé ses droits à l'image pour une postérité cinématographique éternelle. Un rêve d'acteur, quoi. Et rappelez-vous, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, chères auditrices, chers auditeurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour une nouvelle saison et un prochain épisode du Cronia. En attendant, retrouvez-nous en podcast et pour tous les épisodes. En FM sur le 92.2, sur le DAB+, sur tous les postes modernes, en direct live sur le site de www.radiodijoncampus.com. Uchronia, les chroniques du temps latent. Vous écoutez Radio-Dijon Campus.

  • Speaker #5

    Pour l'enquête en train d'ingrédients, pour l'enquête en train d'ingrédients... Oh, les canons rient, les canons rient. Sûrez-vous que vous êtes prêts quand vous voyez les...

  • Speaker #1

    Je vous ai dit que nous n'étions pas les mêmes.

  • Speaker #5

    Chidi-chidi-bang,

  • Speaker #6

    chidi-chidi-

  • Speaker #1

    Oh,

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Description

Uchr0niA Cinquième élément

Saison 2 – Épisode 10


Au sommaire de notre émission, un épisode consacré au phénomène d’intrigue-action-space-fantasy. Aujourd’hui nous allons mettre en lumière le film Le Cinquième élément réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un film d’aventure, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique, où tout ce qui est vieux, peut renaître dans la nouveauté. Un film illustrant l’unité de l’humanité face au Mal prêt à tout absorber.


L’équipe d’Uchr0niA reçoit Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, archéo astronome au sein de l'UMR CNRS CNES KiVIVrAvERRA, rattachée à l’Observatoire astronomique de Strasbourg.

Un classique intemporel, à l'équilibre parfait de film de l'espace avec de l'opéra, de l'action pure et fun, d'un futur possible où une femme peut sauver le monde et de comédie fantastique avec des morceaux de diva dedans.


Une émission sur l'eau, le feu, l'air et la Terre, sur le quotidien des gardiens de la galaxie, sur notre mode de vie en 2263, sur les perspectives de reconversion professionnelle des militaires et des Mondoshawans. Un Bruce Willis en pleine ré ascension vers l'éternel, une Mila Jovovich flamboyante, un Chris Tucker vivifiant et un Gary Oldman saisissant.


Est-ce que le Professeur McLoughlin se souviendra de ses années à développer un système de navigation en hyper espace ?... Vous le saurez en écoutant Uchr0niA !


L’équipe d’Uchr0niA vous proposera quelques respirations musicales inspirées avec la célèbre bande son d'Éric Serra et les hommages remixés des Chemical Brothers, Georges Moustaki ou encore de Cerrone pour vos oreilles nostalgiques.


Uchr0niA les Chroniques du temps latent !

uchronia1984@gmail.com

-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et je suis accompagnée, as usual, par le talentueux professeur John Mc... Mc Loughlin, bonjour professeur. Bonjour. Et nous recevons, qualité de témoin du jour, un invité d'exception, M. Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto-histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, astro-archéologue au sein de l'UMR CNRS-CNES, qui vivravera, une unité de recherche rattachée à l'Observatoire Astronomique de Strasbourg. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous.

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps l'attend. Au sommaire de notre émission, un échange consacré au phénomène d'intrigue, action, space, fantasy, de la musique et quelques conseils. Et oui, notre épisode, je suppose que vous avez déjà deviné, notre épisode d'aujourd'hui revient sur un film devenu culte réalisé par Luc Besson et qui nous décrit comment l'utopie d'un homme entraîne la dystopie d'un autre. Un film d'aventure où tout ce qui est vieux peut renaître dans la nouveauté, un film illustrant l'unité de l'humanité face au mal. prêt à tout absorber. Il faut dire que nous avons été littéralement envahis de messages et de demandes, bien sûr, de nos auditeurs et auditrices sur le sujet. Cette séance, écrite aux petits oignons mais sans eau, sera en immersion complète depuis l'Égypte, New York et même dans l'espace où nous tenterons de rejoindre Flushtown Paradise. Notre voyage sera ponctué de respirations musicales avant de terminer par nos recommandations, évidemment subjectives, La séance Actu Cronia. Aujourd'hui, nous allons mettre en lumière le film Le cinquième élément, réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un classique, à mon sens, intemporel, à l'équilibre parfait entre comédie, action et fantastique. Un film français difficilement classable, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique qui repousse les limites de la catégorisation du genre. Eh bien messieurs, je vous propose d'aborder notre premier sujet consacré aux inspirations d'un artisan du cinéma, un sujet que j'ai intitulé Plonger dans le réel du futur au cinéma Messieurs, c'est à vous.

  • Speaker #2

    Alors, évidemment, le cinquième élément, un titre qui finalement rappelle un peu l'œuvre du Dumas. On parle des trois mousquetaires et finalement il n'y a que le quatrième qui nous concerne. Le cinquième élément fait référence aux quatre éléments, la terre, l'eau... Le feu et l'air, et quel est ce mystérieux cinquième élément ? C'est le sujet du film.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que c'est un film de cadreur. Luc Besson maîtrise la photographie, le cadrage, le montage. Quand même une bonne dose de mise en scène. C'est un orchestrateur d'équipe pour en faire un super produit fini.

  • Speaker #2

    C'est un animateur, c'est un génie de l'image quand même, avec des films absolument fantastiques comme Léon, Nikita, Le Grand Bleu.

  • Speaker #1

    Oui, et il a beaucoup travaillé à l'époque avec Jean-Pierre Jeunet, en restant sur des registres différents mais quand même complémentaires, jusqu'à la période de Alien 4, où certains même diraient qu'il s'est mis un peu en retrait, où il aurait presque saboté le film. pour laisser la lumière à Luc Besson à cette époque-là. Et puis, depuis Léon, il travaillait beaucoup avec Quentin Tarantino, qui venait de sortir Pulp Fiction.

  • Speaker #2

    Alors, il faut se souvenir quand même à l'époque que Luc Besson est un cinéaste attendu au tournant. Comme on pouvait attendre des œuvres majeures, on attendait le dernier Luc Besson. C'était toujours un événement.

  • Speaker #1

    Oui, non, mais c'est vrai. Alors là, il va sur un autre registre où on l'attend. Pas, mais c'est vraiment une de ses passions à Luc Besson. Il y en a qui disent qu'il avait cette idée du cinquième élément à sa sortie de l'école de cinéma. Même avant, à l'époque adolescente.

  • Speaker #2

    Limité par, évidemment, les moyens, la post-production, l'argent, les studios.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, professeur. Il s'inspire quand même de choses... Connu, reconnu, il y aura beaucoup de dilemmes dans l'histoire du réalisateur Luc Besson, notamment sur les scénarios, les scripts qui se seraient inspirés plus ou moins ouvertement d'autres œuvres. Et c'est vrai qu'on pourrait retrouver peut-être des courts métrages, des essais qui peuvent ressembler dans l'esprit à un montage de ce que peut être le cinquième élément, mais d'une autre approche. Bon là on est quand même sur... Un film, je pense, d'un fan des œuvres, par exemple de l'Incal, de Jodorowsky, Moebius, le côté fiction métaphorique, où l'Incal constitue autour de la notion d'alchimie et où il y a des titres d'albums qui font référence au film. Je pense à l'œuvre au blanc pour l'Incal Lumière, l'œuvre au noir pour l'Incal Noir, qui sont les premières phases du grand œuvre. Je ne veux pas vous noyer de tout ça, mais il y a ce qui est en bas, ce qui est en haut, des concepts issus de la méthode même alchimique de l'analogie. Et puis cette fameuse cinquième essence ou quinte essence qui renvoie aux quatre éléments de Platon, la terre, l'eau, l'air et le feu. Et où on voit dès le premier album John D. Fool qui se subdivise entre ces fameux quatre éléments.

  • Speaker #2

    Et d'ailleurs qui finit par se décomposer. C'est vraiment la puissance de l'œuvre de Jodorowsky qui est métaphysique, psychédélique et également emprunt de consommation de stupéfiants à haute dose. Et sa rencontre fantastique avec Jean Giraud alias Moïbus qui lui fait découvrir une œuvre graphique unique qui permet de mettre en monde son drôle de cerveau qui me rappelle un peu le mien quelque part. Mais en plus... tordu.

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que Luc Besson, lycéen, il dévorait les bandes dessinées de Jean-Claude Mézières comme Valérian, qu'il finira par adapter sur grand écran. Et on pourra retrouver même une continuité logique et presque un rapprochement esthétique entre le cinquième élément et plus tard Valérian, même si bien sûr les moyens ne sont pas les mêmes.

  • Speaker #0

    Alors 25 ans les séparent.

  • Speaker #1

    Oui mais il y a eu ça. Ça suit bien, on peut regarder à la suite Le Cinquième Élément et Valérian et il n'y a pas de rupture esthétique, je trouve.

  • Speaker #2

    D'autant que Luc Besson n'y va pas seul sur cette œuvre. Il se fait accompagner d'artistes majeurs que sont évidemment Christian et Mézières, qui sont des auteurs de bande dessinée reconnus et à qui il demande de faire l'art book, la conception visuelle. de l'univers, de la politique et des personnages du cinquième élément, dans une version très complète et très fouillée, dans la même œuvre que Moebius avait fait pour le futur ou l'ancien réalisateur Jodorowsky, pour l'œuvre de Dune, à savoir une œuvre foisonnante dans laquelle le réalisateur et les créateurs de costumes puissent piquer allègrement et réussir à composer une... Une œuvre singulière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Et avec cette capacité de reprendre cette histoire de Valérian. Donc Valérian et Laureline, c'est des agents spatio-temporels qui voyagent à bord d'un vaisseau affrété par Galaxity et qui apparaissent pour la première fois dans le magazine Pilote dès 1967. Et puis on pourrait retrouver aussi une inspiration. dont certains acteurs qui intègrent le cinquième élément. Je pense au film Grey's Talk, qui ont des références très marquées dans le film du cinquième élément.

  • Speaker #2

    Et on retrouve Ian Holm dans le visuel et dans la puissance évocatrice de la nature, évidemment, puisqu'on fait un film de science-fiction avant tout pour se rapprocher d'éléments aussi essentiels que la nature.

  • Speaker #1

    Et alors c'est vrai qu'il y a aussi une autre inspiration. ouverte, celle de Blade Runner, de Ridley Scott. Il reprend les références, les voitures volantes, sans y intégrer le côté peut-être dépressif, très dark du film. Mais on y retrouve les voitures volantes, les pyramides, des humains pas vraiment humains, tout ça. Et avec aussi cette capacité à utiliser, je pense qu'on en reparlera un peu plus tard, mais cette capacité à intégrer les innovations, les scénarios du futur, sans aller sur un descriptif contemplatif. On est dedans tout de suite et ça participe à l'action du film.

  • Speaker #0

    Un futur quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais dites-moi, monsieur Robert, Joseph, espérons Dieu, vous allez nous raconter votre parcours, mais j'avais une question, si on me brûle les lèvres. Est-ce que votre spécialité est puisée dans l'astroarchéologie ? C'est écrit par Eric Van Daniken. Une discipline plutôt controverse, c'est qui, je le rappelle. vise à rechercher dans les vestiges des civilisations du passé des preuves de visites extraterrestres sur notre planète. Alors monsieur, n'est-ce pas un petit peu déplacé de...

  • Speaker #1

    De vouloir m'inviter pour dénoncer en direct des agissements polémistes, réglionistes ou sectaires ? Voilà. Alors je ne suis pas de ce bord-là, si je puis vous rassurer.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #2

    Mais de quel bord parlez-vous ?

  • Speaker #1

    Je ne suis non pas astro-archéologue, mais en réalité archéo-astronome. Ah oui,

  • Speaker #2

    ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Ben, euh, laisse... L'archéo-astronomie ne doit pas être confondue avec l'autre, dont les buts sont ésotériques, astrologiques ou ufologiques. Moi, ma spécialité, elle est plutôt destinée à développer le champ de la recherche. Quand l'archéologie devient galactique, recomposer notre histoire avec des maillons manquants de la chaîne causale, c'est par exemple les peintures ou les gravures de nos anciens, peuvent-elles révéler un savoir-faire astronomique ? Se peut-il que nos anciens, les hommes préhistoriques par exemple, les égyptiens, les celtes, aient eu des connaissances insoupçonnées en astronomie et voir le décalage entre leur perception de l'époque et notre vision actuelle de la carte galactique ? Donc c'est plus une approche un peu zététique, mais on oublie souvent que les coïncidences troublantes qui font que le soleil au moment de l'équinoxe d'été éclaire une entrée de grotte. J'ai travaillé à réintégrer les représentations du ciel en fonction du site d'observation pour modéliser les cartes célestes à travers les époques. J'utilise les grands télescopes comme l'observatoire Cake, Hubble ou le James Webb, qui parviennent à observer des galaxies très lointaines et qui ont commencé à donner un aperçu de ce à quoi ressemblait l'univers. de temps après le Big Bang.

  • Speaker #2

    Je n'ai même pas réussi à avoir quelques images et quelques temps d'antenne sur James Webb. Vous avez bien de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, on en a des applications un peu plus concrètes aujourd'hui grâce à ce qu'on appelle les cartes LIDAR. C'est de la haute définition de cartes satellites. On peut reconnaître aujourd'hui...

  • Speaker #2

    Ça permet de faire de la cartographie. Oui,

  • Speaker #1

    mais on peut déceler par exemple des anciens temples près d'Ancor. On peut retrouver...

  • Speaker #2

    C'est comme un radar au sol.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais ça nous permet de voir aussi les sous-sols. Alors moi, c'est vrai que j'avais travaillé très longtemps avec le professeur McLoughlin pour reconstituer les chevaux des courants stellaires. Et en fait, l'idée, c'était que le résultat de ces travaux ont pu montrer qu'il n'y a pas eu une seule bouillie post-Big Bang, suivie de quelques milliards d'années de calme, comme on le pense, mais une évolution constante qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Ces recherches nous ont permis de créer des cartes de navigation en hyperespace sans risque de se cogner une planète dans la trajectoire.

  • Speaker #2

    Avec le risque d'avoir un univers en constance augmentation et perpétuelle croissance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. J'ai développé un algorithme qui permet, à l'inverse des films où on a l'impression que les vaisseaux vont tout droit en hyperespace, alors que ce n'est pas possible. Nous, on a adapté le pilotage à la trajectoire à prendre. On avait eu au départ de cette découverte, je crois que c'était en 2024 de mémoire, transposé un algorithme que j'avais développé sur des avions civils pour éviter les turbulences météorologiques qu'il y avait à l'époque. Et puis, on s'est rendu compte qu'à l'époque, il y avait les turbulences météorologiques, mais que ça avait aussi des incidences géopolitiques, on pourrait dire.

  • Speaker #2

    Mais pas tout le temps non plus. Mais pas tout le temps, c'est ça.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci, monsieur Esperandu, pour cet éclairage. Comment dire ? Poisonnant ! Alors j'aimerais que nous abordions maintenant notre deuxième sujet, celui de l'intrigue, ce fameux Space Fantasy Movie à la française. Un sujet que je pensais intituler l'histoire, avec un grand H, est plus grande que le héros.

  • Speaker #1

    Je peux même peut-être vous proposer, on a retrouvé dans une capsule temporelle liée à une faille, une bande-annonce qui aurait été égarée et créée dans un univers parallèle qui faisait plus années 50. Mais je pense que ça décrit, excusez-moi, c'est en anglais, parce que le film a été tourné en anglais. Et donc, c'est une bande-annonce qui donne un peu cette impression 50's.

  • Speaker #3

    Et voilà. Oui, allez-y, allez-y. On passe. Ils se débrouillent sur une quest perversique pour retirer les cinq pierres élémentaires et arrêter l'encreux de la douleur. Mais en leur chemin est le malévolent Zorg et son armée de mercenaires déterminés à attirer le pouvoir pour leurs propres fins néfariques. Dans une race contre le temps et une bataille contre l'enfer, Lilou et ses alliés doivent débloquer les secrets de l'univers pour sauver l'humanité de la destruction. Prêt pour une voyage épique dans le monde et dans le temps, où le destin de l'humanité est en place. Le cinquième élément, qui reviendra bientôt à un théâtre près de vous. Préparez-vous pour une aventure au-delà de vos rêves le plus wild.

  • Speaker #0

    Effectivement, on croirait que c'est très ancien, voire un peu daté même. Alors messieurs, l'un de vous voudrait-il nous faire le pitch du film s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, j'adore les films d'aventure. Alors, au XXIIIe siècle, dans un univers étrange et coloré, où tout espoir de survie est impossible sans la découverte du cinquième élément, un héros affronte le mal pour sauver l'humanité. Le 18 mars 2263, Le mal absolu est de retour, comme tous les 5000 ans d'ailleurs. Il fonce droit sur la Terre sous la forme d'une grosse boule de magma intelligente mue par une unique obsession, détruire toute forme de vie. Une seule chose peut l'arrêter, la réunion des pierres symbolisant les quatre éléments, la Terre, l'eau, le feu et l'air, autour d'un être suprême, un guerrier ultime, symbole de lumière et de vie. Le cinquième élément. Qui s'avère être une femme, au physique agréable, répondant au doux nom de Lilou Lallemane, les Caradibas, les Minichals et Gbad de Sébastien.

  • Speaker #1

    Vous soyez...

  • Speaker #2

    Surnommé Lilou, bien sûr. Par un concours de circonstances, Lilou tombe, vraiment physiquement et littéralement, dans le taxi, par le toit volant, d'un ancien militaire basé et blasé et retraité, Corben Dallas. Corbin Dallas. Il échoua ainsi à celui-ci, qui est aussi tombé amoureux, évidemment, de sauver le monde en protégeant le cinquième élément et en retrouvant les quatre cailloux avant les agents du mal, le tout dans les 48 heures qui suivent, évidemment, puisque le mal absolu vient sur la Terre pour l'annulation suprême. Voilà, c'est pour faire court.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est complet, professeur. Ce qu'il faut dire,

  • Speaker #2

    c'est que Luc Besson, ses scénarios se résument quand même à un timbre poste. Alors, ce n'est pas l'essentiel. J'adore ce réalisateur, mais bon, c'est pas un pitch, c'est un scénario.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison, c'est pas faux.

  • Speaker #0

    En faut-il plus pour faire un très bon film ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas la vie de Spielberg, justement. Plus c'est court, plus c'est bon.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que le... Ce cinquième élément, cette femme, Lilou, il faut dire que le début du film commence en Égypte et 5000 ans plus tard, les moines, les chaunes moines...

  • Speaker #2

    Ce ne sont pas des boîtes de Shaolin !

  • Speaker #1

    Non, reviennent sur Terre et en fait, ils se font attaquer par des méchants. Et du coup, le vaisseau explose, mais les terriens réussissent à récupérer un morceau de bras.

  • Speaker #2

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #1

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #2

    Ils arrivent à dupliquer.

  • Speaker #1

    Ils vont pouvoir reconstruire la personne entièrement, reconstituer entièrement la personne. Et la scène est super bien faite en plus. Et donc, c'est là qu'apparaît cette fameuse Lilou et on vous laissera la scène à contempler.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, tout ceci était passionnant. Je vous propose maintenant une respiration musicale, directement inspirée par notre sujet du jour, et une version que j'adore, Supernature, interprétée par Céron, avec pour moi la diva Beth Ditto et remixée par Alan Brax. Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latent. Messieurs, je crois que vous l'avez compris, j'aimerais que vous vous penchiez maintenant sur les personnages charismatiques de ce film et sur... On peut appeler les gimmicks comme Lilou ou Multipass.

  • Speaker #2

    L'ilou, c'est cet être reconstitué finalement avec un robot qu'on voit se composer devant nos yeux dans cette espèce d'imprimante 3D biologique, en forme de suppositoire blanc d'ailleurs, qui laisse dévoiler son anatomie, de ses os, de ses réseaux neuronaux jusqu'à ses vêtements en bandages serrés autour de son corps qui sont absolument fascinants, l'esthétique unique de son corps. Son écoféminisme d'ailleurs aussi.

  • Speaker #0

    Vous avez été marqué.

  • Speaker #2

    Ah, ça vous remélange de technologie un peu passéiste et puis ringarde et en même temps visionnaire et follement attirante bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    et en plus après la reconstruction, elle est affublée d'un vêtement assez spartiate à base de bandes. Mais voilà, c'est vrai que c'est un personnage particulier, vous avez raison.

  • Speaker #2

    C'est une momie sexy. Oui,

  • Speaker #1

    une sorte de couleur de cheveux roux, carotte qui n'existe presque pas.

  • Speaker #2

    Ou pas encore.

  • Speaker #1

    Pas naturellement. Je pense que Luc Besson cultive un peu la fragilité pour aller jusqu'à accumuler de la force pour la fin du film. Il paraît qu'il aurait auditionné plus de 8000 actrices avant de tomber sur Mila Jojovic.

  • Speaker #0

    Son héroïne.

  • Speaker #1

    Son héroïne. qu'il épousera ensuite, entre autres.

  • Speaker #2

    Oui, entre autres, oui. Il est marié de nombreuses fois. Après, bon, il faut bien...

  • Speaker #0

    On peut citer quand même Jean-Paul Gaultier pour les costumes. Ah bah oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On fait ça en parallèle.

  • Speaker #1

    Et donc, on est vraiment sur un personnage, oui, un peu androgyne. Et c'est vraiment le héros féminin, quoi.

  • Speaker #2

    Du film, oui, puisque le personnage central, c'est le cinquième élément dont le film parle. personnage extrêmement puissant puisque c'est une arme, c'est pas juste une femme et toute l'attention des personnages est concentrée sur le personnage de Lilou. Que ce soit Zorg, le méchant qui cherche à la tuer, littéralement, que ce soit le prêtre qui cherche à la valoriser et puis à se servir d'elle finalement pour combattre le mal absolu ou Corben Dallas qui... voit en elle une intervention divine, quelque part, qui a troué le toit de son taxi.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre personnage, presque un peu intermédiaire, c'est le fameux Ruby, l'acteur Christoker, qui s'est inspiré notamment de Michael Jackson pour interpréter son personnage. Et c'est presque un influenceur avant l'heure. Les scènes avec Ruby sont magnifiques.

  • Speaker #0

    Vous n'auriez pas un petit extrait à nous passer pour nous remémorer, s'il vous plaît ? Comment c'était ?

  • Speaker #4

    Oh oh !

  • Speaker #2

    C'était un...

  • Speaker #4

    Un pur et un de l'ordinaire,

  • Speaker #2

    j'ai trouvé ça......mais là, oui, oui, Thomas !

  • Speaker #4

    Ah,

  • Speaker #2

    super gris !

  • Speaker #1

    C'est le gris au que ça veut,

  • Speaker #4

    il est gris,

  • Speaker #1

    mais le plus sensé de l'aventurier......est qu'une fois, on va retrouver la vie d'une absolue, il est gris ou plus gris !

  • Speaker #0

    Gris !

  • Speaker #4

    Gris ! Ah, c'est un vrai gris !

  • Speaker #0

    Corben mon ange qu'est-ce que tu m'as fait là ? C'était naze ! Y'avait rien, aucune pêche, aucune énergie, rien du tout ! J'suis censé animer une émission ! Il faut que ça pop, pop, pop ! Alors demain, quoi qu'on fasse, je vous en supplie, essayez d'avoir plus de deux mots dans votre vocabulaire ! Faut que ce... Sois green, ok ? Ok ?

  • Speaker #1

    Je peux pas. Oui. Il faut que je te parle. Je suis pas venu pour danser la rumba à la radio.

  • Speaker #0

    A l'aube de mal pour ton 5 à 7,

  • Speaker #1

    tu t'exciteras sans moi.

  • Speaker #0

    Green ? Tu peux green. J'aurais aimé que le studio soit filmé, juste pour que vous puissiez voir le professeur en train de mimer. Ruby. Assez jouissif. Super green.

  • Speaker #2

    Non mais est-ce qu'il faut quand même rappeler que ce Ruby est un animateur... de radio interstellaire, c'est-à-dire que l'avenir finalement est dans la radio, ce qui est absolument novateur dans un film de l'époque, où on avait vraiment l'impression que la radio était le média de l'après-guerre, alors que Luc Besson voyait dans cette possibilité de transmettre un flux de radio interstellaire immédiat, était la façon la plus simple de communiquer par tout l'univers.

  • Speaker #0

    Et de toucher un maximum de populations à travers la galette. C'est ça,

  • Speaker #2

    l'objectif c'est le nombre.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi évoquer

  • Speaker #1

    Bruce ? Ah bah Bruce Willis, en plus il est né en Allemagne, il a un père GI, un militaire américain. Il a été célébré meilleur barman de New York et tout le monde l'appelait Bruno dans les années 1980. Il était connu à l'époque... pour Claire de Lune, une série, Die Hard, toute la saga, La Mort où vous voici bien, bien sûr, Pulp Fiction, il y aura Armageddon, juste après le cinquième élément, Hudson Oak, une sorte de James Bond branché en Europe, une sorte de Jason Bourne cool. Willy, c'est un véritable musée de la fin du XXe siècle. C'est l'acteur des années 2000, avec son petit côté histoude, un peu conservateur, on ne va pas se mentir. qui affirme à qui veut l'entendre tu veux gagner de l'argent en gardant la tu veux garder l'argent que tu gagnes votre république 1 donc c'est c'est un dur à cuire à au coeur tendre et alors Gary Oldman aussi est exceptionnel en Zorg, on pourra en reparler. Il y a quand même des femmes qui ont détesté ce film. Une déception qui n'a eu d'égal que de l'agacement profond face à des clichés très gros. Il y a de nombreuses femmes qui sont plantureuses, les hôtesses dans le vaisseau de croisière, les vendeuses de chez... Hyper McDo, tout un plat de choses comme ça.

  • Speaker #0

    En fait, à part Lidou, toutes les autres femmes représentées sont soit serveuses, soit accompagnatrices de stars, par exemple, sur la croisière, ou bien guichetières, donc des rôles tout à fait secondaires.

  • Speaker #2

    Mais évidemment, la cantatrice du plateau final,

  • Speaker #0

    qui est l'exception,

  • Speaker #2

    qui est la porteuse de vie et de pierre, en fait, des quatre éléments. Pour compléter Lilou, les personnages principaux sont avant tout féminins. Lilou est un être divin, bon sang.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison.

  • Speaker #2

    Les personnages masculins n'ont cesse de parler de sa chair. Ils n'arrêtent pas de la regarder avec un désir non dissimulé, de dire à quel point elle est parfaite. Ils n'entendent que ça dans la bouche. Elle est parfaite, elle est parfaite. Elle a un nombre de brins ADN incroyable, entendez, mais pas que plastiquement. Je veux dire, de son intellect, elle est capable de tout apprendre en quelques secondes. elle analyse l'humanité d'un regard, elle sait tout décrire.

  • Speaker #0

    En fait, elle représente toutes les femmes, puisque chacun des personnages masculins voit à chaque fois la perfection en elle.

  • Speaker #2

    Mais c'est bien plus que ça, elle représente l'humanité, et l'humanité est incarnée par une femme, parce qu'il n'y a que les femmes qui sont capables de synthétiser à ce point autant de choses. L'homme est réduit, la femme est complète.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qu'on verra notamment avec la cantatrice qu'on voit un peu plus tard dans le film où il y a toute cette notion de transition, de maternité, de transfert.

  • Speaker #2

    Et de genre, puisque la cantatrice a un désir fou pour Lilou et l'exprime en offrant une partie de son corps, de ses chairs, de ses entrailles, évidemment, comme un don de soi. mais mue par le désir. Elle ne voit que Lilou parce qu'elle en reconnaît évidemment le sentiment parfait.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci messieurs. Non, professeur, autre chose à ajouter ?

  • Speaker #2

    Oh non, je ne comptais pas vendre des sandwiches.

  • Speaker #0

    Je pense que vous êtes bien étendu sur Lilou. Merci pour cet échange captivant. Je vous invite à partir maintenant dans un nouveau voyage poétique, celui-là, avec un classique de Antonio Carlos Jobim. le co-fondateur de la bossa nova quand même, et son titre, Aguas de Marzo, interprété ici en français par Georges Moustaki. Un pas, une pierre, un chemin qui chemine, un reste de racine, c'est un peu solitaire, c'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil, c'est la mort, le sommeil, c'est un piège en tout vert. Un arbre millénaire, un nœud dans le bois, c'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'herbe, c'est un tronc qui brûle, c'est la neige qui fond, le mystère profond, la promesse de vie, c'est le souffle du vent au sommet des collines, c'est une vieille ruine, le vide et le néant, c'est la pique qui jacasse, c'est la verse qui verse, les torahs, les grèces, ce sont les eaux de Mars. C'est le pied qui avance, pas pas sûr, pas lent, c'est la main qui se tense, c'est la pierre qu'on lance, c'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine, un reste de racines, c'est un peu solitaire. C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose, le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire, ou une écharde inclue, c'est la fièvre qui monte, c'est un conte à pompons, c'est un peu rien du tout. Un poisson a un geste, c'est comme du vivant, c'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qu'il nous reste, c'est du bois, c'est un jour, le thé, du thé, un alcool trafiqué, le chemin, le poupou, c'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé, la voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue, un pas, un pont, un crapaud qui croasse, c'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon. C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces, ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie. Une pierre, un bâton, c'est Joseph et ses jappes, Un serpent qui attaque, une entaille au talon, Un pas, une pierre, un chemin qui se mine, Un reste de racines, c'est un peu solitaire, C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison, C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars, La promesse de vie, le mystère profond, Ce sont les eaux de Mars. dans ton corps, tu te rends, par le père, et un fin de camin, et un reste d'auditoire, et un peu de saisie, par un pierre, tu manges de nous, restes de la santé, et personne ne peut faire de pierre, et même, restes de la santé,

  • Speaker #1

    et

  • Speaker #2

    Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sur Uchronia. Uchronia, les chroniques du temps latent. Alors avant la pause messieurs, nous nous étions arrêtés sur les personnages, enfin surtout le professeur sur un personnage. Donc du cinquième élément, alors avant de débuter notre prochain sujet, je vous propose une immersion dans cet univers avec l'écoute d'un extrait musical emblématique, la Diva Dance.

  • Speaker #3

    La Plava Laguna.

  • Speaker #2

    Voilà. Ah là là, comment enchaîner ?

  • Speaker #4

    C'est la chanson de la diva impossible, évidemment, à reproduire, du moins, le croyait-on.

  • Speaker #3

    Non mais c'est vrai, professeur, parce qu'à l'époque, c'est la soprano Inva Moula qui avait interprété ce morceau, composé par Éric Serra, qui avait eu une commande de Luc Besson, pour la bande-son du film, de modifier numériquement toutes les notes de la chanson et de la voix. en ajoutant sa propre voix et avec une sorte d'autotune de l'époque. Donc c'est un correcteur de fréquence vocale. Et c'était... Luc Besson voulait une approche atmosphérique, parce que la scène est magnifique, ça se passe dans un vaisseau. Et donc... Merci. dans un vaisseau spatial et la cantatrice chante devant l'espace et d'un seul coup le toit s'escamote et on voit toute une planète et les étoiles. Donc c'est magnifique. Et du coup il voulait quelque chose d'inhumain sur cette fréquence vocale. Donc ça avait été retravaillé. Et par contre on observe qu'il y a eu trois... trois personnes qui ont réussi à faire à peu près cette approche de cantatrice. Il y a une jeune artiste qui avait participé à l'Amérique, un incroyable talent. Il y a une autre américaine qui s'appelle Sirène. Et puis surtout une cantatrice chinoise, Zhen Zhang. Et donc je vous invite à écouter ces différentes approches. Je vous proposerais même de pouvoir vous allonger dans l'herbe, dans un parc, et écouter cette chanson au casque, c'est magnifique.

  • Speaker #2

    Mystique. Ce qui nous amène à notre quatrième sujet, la technologie. La technologie séduisante, comme une continuité galactique pour une dystopie. Heureuse, alors qui est cette fameuse diva ?

  • Speaker #4

    L'actrice française Myween bien sûr ! Évidemment la soprano Inva Mulla forme à elle deux une synthèse de personnages étranges montés sur des échasses avec une robe magnifique. Et ces modifications ont été apportées à la voix de la soprano avec de l'informatique, l'autotune dont parlait Robert. Et Besson souhaitait réellement transformer cette voix. Et évidemment, on pense tout de suite à Métal hurlant ce film canadien inspiré des auteurs français Drouillet et Moebius. Génialiste. Et Messier également, où ce personnage d'Iva à la Castafior est tiré et filé tel un fil infini.

  • Speaker #2

    Oui, et splendide.

  • Speaker #4

    Et splendide, bien sûr.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'on est sur des rues. d'usages dans ce film sans arrêt il ya les voitures volantes il ya le fait de pouvoir reconstruire un être humain à partir d'un brin d'adn il ya ces voyages dans l'espace donc ce qui se passe c'est que pour pour pouvoir retrouver les éléments lille où et corbin dallas bas sont un peu aider à gagner une sorte de voyage d'une croisière intergalactique.

  • Speaker #2

    Vous voulez dire que c'est totalement truqué ?

  • Speaker #3

    Par exemple. Et donc, on retrouve des innovations fantastiques dans tout ce film.

  • Speaker #2

    Par exemple, ce qui est drôle, c'est que justement au moment où ils vont à l'embarquement, pour pouvoir pénétrer dans ce fameux vaisseau. La gare, la station est empêchée par une grève, la grève des éboueurs, ce qui veut dire que la vieillissante guichetière semble obligée de s'excuser à cause du merdier qui est juste derrière elle. A chaque fois, l'équilibre entre ce futur possible et un quotidien tout à fait basique. Oui,

  • Speaker #3

    alors c'est des évocations, des clins d'œil sans que ça vienne à lourdir, je pense, la progression de... du déroulé du film. Il y a toute cette scène dans le vaisseau, on pourrait dire que c'est Léon dans l'espace. C'est peut-être la scène de destruction en intérieur la plus imposante et la plus importante de l'histoire du cinéma à l'époque, avec une direction artistique qui est vraiment spectaculaire. Et en plus, je pense que ce film, il se patine avec les années. Il y a des films qui te déhissent.

  • Speaker #2

    Il tient la route.

  • Speaker #3

    On est vraiment dans une dystopie de la verticalité ici. Il y avait beaucoup de critiques parce qu'à l'époque, il y avait Cube, il y avait Bienvenue à Gataca, Spawn. On était vraiment sur une autre approche.

  • Speaker #4

    L'aspiration est quand même Star Wars.

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Oui, mais on dirait à l'époque... va sortir peut-être le réveil de la force.

  • Speaker #4

    Non, non, il va sortir la menace fantôme.

  • Speaker #3

    La menace fantôme, tout à fait. Alors que lui, il ira plus sur une approche du... un nouvel espoir.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, finalement, quelque part, ils ringardisent aussi le futur Star Wars de la menace fantôme, qu'on attendait évidemment encore plus que le cinquième élément, en créant une oeuvre singulière, en patinant de réel une oeuvre de science-fiction.

  • Speaker #2

    Et qui n'aura pas de suite.

  • Speaker #4

    Et qui n'aura pas de suite. dès le départ, puisque le film se boucle avec l'arrêt de l'être maléfique suprême par Lilou, le personnage du cinquième élève.

  • Speaker #3

    Et à part peut-être Independence Day qui sort un an avant, avec toute la folie dithyrambique de Roland Emmerich, on est sur un film particulier qui se justifie, qui se regarde bien, qui est super.

  • Speaker #2

    Qui se justifie à lui-même. Écoutez messieurs, après toutes ces émotions et ces débats haletants, je vous propose une petite respiration musicale avec le titre Sleep from Day des Chemical Brothers. Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latin. Pour notre déjà dernier échange, professeur, je vous propose d'aborder le volet Game Changer du film. Un sujet que nous pourrions peut-être appeler Friend Touch et Binge Movies. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'est un film qui sort avant deux années exceptionnelles. Il y aura 1999... pour Fight Club, Matrix et je vous en passe, c'est des meilleurs. Mais déjà, 1998, il y aura Blade, Sphere, Lost in Space, Armageddon, toujours avec Bruce Willis, Chapeau, Monon, Botte de cuir, Las Vegas Parano, Taxi, et où peut-être Luc Besson va commencer à aller sur un autre gis, celui peut-être de l'accompagnement de jeunes réalisateurs, de producteurs, d'essayer de faire... de ce film qui aura été quand même le plus grand succès français et européen de l'histoire du cinéma à l'époque.

  • Speaker #4

    Surtout son budget colossal, faire venir en fait en film français une star internationale comme Bruce Willis, et pas une star sur le déclin, pas un Bruce Willis avec un déambulateur, non,

  • Speaker #3

    un Bruce Willis en pleine forme,

  • Speaker #4

    sortant d'un film magnifique de Tantin, Tarantino. Pulp Fiction qui l'a complètement relancé sur le cinéma indépendant. Il va tourner un film avec des capitaux français, tourner en France ou un petit peu en Tchéquie, je ne sais plus. Et surtout, faire comprendre à Hollywood qu'on peut faire mieux qu'eux, faire tout autant de sorties en salles, même en Chine, et réussir à quelque part à créer des maisons de production françaises puissantes. avec des oeuvres uniques et effectivement Luc Besson ne va plus devenir un réalisateur mais un producteur et une pognière à futurs artistes français.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    avec des moyens techniques.

  • Speaker #3

    Avec des moyens et puis ce film, tout est pastiche mais avec panache. Et je pense que ça va laisser une trace où il va pouvoir peut-être se reposer mais du coup aller plus loin sur d'autres oeuvres. C'est vrai qu'il va se lancer après dans les... dans les dessins animés, il va... Il va parler le blanc sec, tout ça. Voilà, il va aller... Il va se tester sur d'autres registres avec Angela. Mais ce film est une vraie quintessence de tout ce qui est possible en bien.

  • Speaker #4

    Alors après, ses succès, finalement, il les aura plus en tant que producteur que réalisateur, puisqu'il aura des succès avec Taken, absolument incroyable. Il y a Liam Neeson impressionnant. Oui, oui,

  • Speaker #3

    il est transporteur.

  • Speaker #4

    Il est transporteur avec... Avec l'acteur anglais survitaminé Jason Statham et ses gros muscles. Ouh là ! Il est beau quand même, je ne vais pas dire le contraire.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #4

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #3

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #4

    Gary Oldman fantastique, déjà impressionnant dans Léon, même si évidemment ce n'est pas un acteur sorti de nulle part, mais là, mis en lumière dans toute sa folie et son esthétique ravageuse d'un méchant ultime.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer quelques extraits ?

  • Speaker #4

    Avec plaisir.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer un petit extrait quand il présente l'arme absolue ?

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #4

    Encore !

  • Speaker #3

    Je voulais vous faire entendre que on n'est plus sur un film fait par des français qui se forcent à parler en anglais. Là on a un vrai Gary Oldman qui transforme sa voix. qui a un bon rythme, un bon débit.

  • Speaker #4

    Et qui porte une prothèse d'ailleurs. Alors on pourrait même d'ailleurs rendre hommage à Gary Oldman qui a presque préparé le rôle de Stark dans Iron Man finalement et ses ventes d'armes et ses mises en scène spectaculaires.

  • Speaker #2

    Le dandy de l'espace. Écoutez, merci beaucoup messieurs pour ces échanges intelligents et inspirants. Merci monsieur Robert Joseph, espérant Dieu pour votre expertise.

  • Speaker #3

    Merci à vous pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Merci cher professeur Mac Lauslin pour vos avis éclairés.

  • Speaker #4

    Avec plaisir, avec plaisir, si je peux dispenser de ma science.

  • Speaker #2

    Je remercie également notre metteur en ondes, Franky Todelwood, que le monde entier nous envie. Surtout moi. Et cherche à nous arracher. Pour conclure, cette émission éclore cette saison. Chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actuchronia. Alors, pour aller plus loin sur cette thématique et exercer votre côté élémentaire, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire un nouveau transfert du cinquième élément. En effet, depuis peu, vous pouvez le revoir, sorti en 4K. Nous vous recommandons vivement les Artbooks de Jean-Claude Mézières, les Extras de Mézières, tome 2, mon cinquième élément. paru chez Dargaud en 1998. Nous vous invitons à retourner au Musée Lyonnais du cinéma et des miniatures. Nous vous en avons déjà parlé ici. Vous y retrouverez de nombreux décors et des scènes de ce film culte. Et découvrez, quelle chance, ou redécouvrez l'Empire des mille planètes et la saga valérienne de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, et également chez Dargaud. J'aimerais que nous ayons une pensée pour Luc Péry, qui nous a quittés le 4 mars 2019. Et enfin... Comment ne pas en parler ? Le beau geste, celui qui vient de Bruce Willis, qui a cédé ses droits à l'image pour une postérité cinématographique éternelle. Un rêve d'acteur, quoi. Et rappelez-vous, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, chères auditrices, chers auditeurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour une nouvelle saison et un prochain épisode du Cronia. En attendant, retrouvez-nous en podcast et pour tous les épisodes. En FM sur le 92.2, sur le DAB+, sur tous les postes modernes, en direct live sur le site de www.radiodijoncampus.com. Uchronia, les chroniques du temps latent. Vous écoutez Radio-Dijon Campus.

  • Speaker #5

    Pour l'enquête en train d'ingrédients, pour l'enquête en train d'ingrédients... Oh, les canons rient, les canons rient. Sûrez-vous que vous êtes prêts quand vous voyez les...

  • Speaker #1

    Je vous ai dit que nous n'étions pas les mêmes.

  • Speaker #5

    Chidi-chidi-bang,

  • Speaker #6

    chidi-chidi-

  • Speaker #1

    Oh,

Description

Uchr0niA Cinquième élément

Saison 2 – Épisode 10


Au sommaire de notre émission, un épisode consacré au phénomène d’intrigue-action-space-fantasy. Aujourd’hui nous allons mettre en lumière le film Le Cinquième élément réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un film d’aventure, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique, où tout ce qui est vieux, peut renaître dans la nouveauté. Un film illustrant l’unité de l’humanité face au Mal prêt à tout absorber.


L’équipe d’Uchr0niA reçoit Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, archéo astronome au sein de l'UMR CNRS CNES KiVIVrAvERRA, rattachée à l’Observatoire astronomique de Strasbourg.

Un classique intemporel, à l'équilibre parfait de film de l'espace avec de l'opéra, de l'action pure et fun, d'un futur possible où une femme peut sauver le monde et de comédie fantastique avec des morceaux de diva dedans.


Une émission sur l'eau, le feu, l'air et la Terre, sur le quotidien des gardiens de la galaxie, sur notre mode de vie en 2263, sur les perspectives de reconversion professionnelle des militaires et des Mondoshawans. Un Bruce Willis en pleine ré ascension vers l'éternel, une Mila Jovovich flamboyante, un Chris Tucker vivifiant et un Gary Oldman saisissant.


Est-ce que le Professeur McLoughlin se souviendra de ses années à développer un système de navigation en hyper espace ?... Vous le saurez en écoutant Uchr0niA !


L’équipe d’Uchr0niA vous proposera quelques respirations musicales inspirées avec la célèbre bande son d'Éric Serra et les hommages remixés des Chemical Brothers, Georges Moustaki ou encore de Cerrone pour vos oreilles nostalgiques.


Uchr0niA les Chroniques du temps latent !

uchronia1984@gmail.com

-- 92.2 FM -- DAB+- live et podcast www.radiodijoncampus.com


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à toutes et tous et bienvenue sur Uchronia. Je suis Pénélope Solette et je suis accompagnée, as usual, par le talentueux professeur John Mc... Mc Loughlin, bonjour professeur. Bonjour. Et nous recevons, qualité de témoin du jour, un invité d'exception, M. Robert Joseph Esperandieu, professeur de proto-histoire à la Société Astronomique de Bourgogne, astro-archéologue au sein de l'UMR CNRS-CNES, qui vivravera, une unité de recherche rattachée à l'Observatoire Astronomique de Strasbourg. Bonjour.

  • Speaker #1

    Bien le bonjour à toutes et à tous.

  • Speaker #0

    Uchr0niA, les chroniques du temps l'attend. Au sommaire de notre émission, un échange consacré au phénomène d'intrigue, action, space, fantasy, de la musique et quelques conseils. Et oui, notre épisode, je suppose que vous avez déjà deviné, notre épisode d'aujourd'hui revient sur un film devenu culte réalisé par Luc Besson et qui nous décrit comment l'utopie d'un homme entraîne la dystopie d'un autre. Un film d'aventure où tout ce qui est vieux peut renaître dans la nouveauté, un film illustrant l'unité de l'humanité face au mal. prêt à tout absorber. Il faut dire que nous avons été littéralement envahis de messages et de demandes, bien sûr, de nos auditeurs et auditrices sur le sujet. Cette séance, écrite aux petits oignons mais sans eau, sera en immersion complète depuis l'Égypte, New York et même dans l'espace où nous tenterons de rejoindre Flushtown Paradise. Notre voyage sera ponctué de respirations musicales avant de terminer par nos recommandations, évidemment subjectives, La séance Actu Cronia. Aujourd'hui, nous allons mettre en lumière le film Le cinquième élément, réalisé par Luc Besson et sorti en salle en 1997. Un classique, à mon sens, intemporel, à l'équilibre parfait entre comédie, action et fantastique. Un film français difficilement classable, une critique esthétique sociétale de notre possible futur galactique qui repousse les limites de la catégorisation du genre. Eh bien messieurs, je vous propose d'aborder notre premier sujet consacré aux inspirations d'un artisan du cinéma, un sujet que j'ai intitulé Plonger dans le réel du futur au cinéma Messieurs, c'est à vous.

  • Speaker #2

    Alors, évidemment, le cinquième élément, un titre qui finalement rappelle un peu l'œuvre du Dumas. On parle des trois mousquetaires et finalement il n'y a que le quatrième qui nous concerne. Le cinquième élément fait référence aux quatre éléments, la terre, l'eau... Le feu et l'air, et quel est ce mystérieux cinquième élément ? C'est le sujet du film.

  • Speaker #1

    Oui, et c'est vrai que c'est un film de cadreur. Luc Besson maîtrise la photographie, le cadrage, le montage. Quand même une bonne dose de mise en scène. C'est un orchestrateur d'équipe pour en faire un super produit fini.

  • Speaker #2

    C'est un animateur, c'est un génie de l'image quand même, avec des films absolument fantastiques comme Léon, Nikita, Le Grand Bleu.

  • Speaker #1

    Oui, et il a beaucoup travaillé à l'époque avec Jean-Pierre Jeunet, en restant sur des registres différents mais quand même complémentaires, jusqu'à la période de Alien 4, où certains même diraient qu'il s'est mis un peu en retrait, où il aurait presque saboté le film. pour laisser la lumière à Luc Besson à cette époque-là. Et puis, depuis Léon, il travaillait beaucoup avec Quentin Tarantino, qui venait de sortir Pulp Fiction.

  • Speaker #2

    Alors, il faut se souvenir quand même à l'époque que Luc Besson est un cinéaste attendu au tournant. Comme on pouvait attendre des œuvres majeures, on attendait le dernier Luc Besson. C'était toujours un événement.

  • Speaker #1

    Oui, non, mais c'est vrai. Alors là, il va sur un autre registre où on l'attend. Pas, mais c'est vraiment une de ses passions à Luc Besson. Il y en a qui disent qu'il avait cette idée du cinquième élément à sa sortie de l'école de cinéma. Même avant, à l'époque adolescente.

  • Speaker #2

    Limité par, évidemment, les moyens, la post-production, l'argent, les studios.

  • Speaker #1

    Oui, tout à fait, professeur. Il s'inspire quand même de choses... Connu, reconnu, il y aura beaucoup de dilemmes dans l'histoire du réalisateur Luc Besson, notamment sur les scénarios, les scripts qui se seraient inspirés plus ou moins ouvertement d'autres œuvres. Et c'est vrai qu'on pourrait retrouver peut-être des courts métrages, des essais qui peuvent ressembler dans l'esprit à un montage de ce que peut être le cinquième élément, mais d'une autre approche. Bon là on est quand même sur... Un film, je pense, d'un fan des œuvres, par exemple de l'Incal, de Jodorowsky, Moebius, le côté fiction métaphorique, où l'Incal constitue autour de la notion d'alchimie et où il y a des titres d'albums qui font référence au film. Je pense à l'œuvre au blanc pour l'Incal Lumière, l'œuvre au noir pour l'Incal Noir, qui sont les premières phases du grand œuvre. Je ne veux pas vous noyer de tout ça, mais il y a ce qui est en bas, ce qui est en haut, des concepts issus de la méthode même alchimique de l'analogie. Et puis cette fameuse cinquième essence ou quinte essence qui renvoie aux quatre éléments de Platon, la terre, l'eau, l'air et le feu. Et où on voit dès le premier album John D. Fool qui se subdivise entre ces fameux quatre éléments.

  • Speaker #2

    Et d'ailleurs qui finit par se décomposer. C'est vraiment la puissance de l'œuvre de Jodorowsky qui est métaphysique, psychédélique et également emprunt de consommation de stupéfiants à haute dose. Et sa rencontre fantastique avec Jean Giraud alias Moïbus qui lui fait découvrir une œuvre graphique unique qui permet de mettre en monde son drôle de cerveau qui me rappelle un peu le mien quelque part. Mais en plus... tordu.

  • Speaker #1

    Alors c'est vrai que Luc Besson, lycéen, il dévorait les bandes dessinées de Jean-Claude Mézières comme Valérian, qu'il finira par adapter sur grand écran. Et on pourra retrouver même une continuité logique et presque un rapprochement esthétique entre le cinquième élément et plus tard Valérian, même si bien sûr les moyens ne sont pas les mêmes.

  • Speaker #0

    Alors 25 ans les séparent.

  • Speaker #1

    Oui mais il y a eu ça. Ça suit bien, on peut regarder à la suite Le Cinquième Élément et Valérian et il n'y a pas de rupture esthétique, je trouve.

  • Speaker #2

    D'autant que Luc Besson n'y va pas seul sur cette œuvre. Il se fait accompagner d'artistes majeurs que sont évidemment Christian et Mézières, qui sont des auteurs de bande dessinée reconnus et à qui il demande de faire l'art book, la conception visuelle. de l'univers, de la politique et des personnages du cinquième élément, dans une version très complète et très fouillée, dans la même œuvre que Moebius avait fait pour le futur ou l'ancien réalisateur Jodorowsky, pour l'œuvre de Dune, à savoir une œuvre foisonnante dans laquelle le réalisateur et les créateurs de costumes puissent piquer allègrement et réussir à composer une... Une œuvre singulière.

  • Speaker #1

    Oui, c'est vrai. Et avec cette capacité de reprendre cette histoire de Valérian. Donc Valérian et Laureline, c'est des agents spatio-temporels qui voyagent à bord d'un vaisseau affrété par Galaxity et qui apparaissent pour la première fois dans le magazine Pilote dès 1967. Et puis on pourrait retrouver aussi une inspiration. dont certains acteurs qui intègrent le cinquième élément. Je pense au film Grey's Talk, qui ont des références très marquées dans le film du cinquième élément.

  • Speaker #2

    Et on retrouve Ian Holm dans le visuel et dans la puissance évocatrice de la nature, évidemment, puisqu'on fait un film de science-fiction avant tout pour se rapprocher d'éléments aussi essentiels que la nature.

  • Speaker #1

    Et alors c'est vrai qu'il y a aussi une autre inspiration. ouverte, celle de Blade Runner, de Ridley Scott. Il reprend les références, les voitures volantes, sans y intégrer le côté peut-être dépressif, très dark du film. Mais on y retrouve les voitures volantes, les pyramides, des humains pas vraiment humains, tout ça. Et avec aussi cette capacité à utiliser, je pense qu'on en reparlera un peu plus tard, mais cette capacité à intégrer les innovations, les scénarios du futur, sans aller sur un descriptif contemplatif. On est dedans tout de suite et ça participe à l'action du film.

  • Speaker #0

    Un futur quotidien.

  • Speaker #1

    C'est ça.

  • Speaker #0

    Mais dites-moi, monsieur Robert, Joseph, espérons Dieu, vous allez nous raconter votre parcours, mais j'avais une question, si on me brûle les lèvres. Est-ce que votre spécialité est puisée dans l'astroarchéologie ? C'est écrit par Eric Van Daniken. Une discipline plutôt controverse, c'est qui, je le rappelle. vise à rechercher dans les vestiges des civilisations du passé des preuves de visites extraterrestres sur notre planète. Alors monsieur, n'est-ce pas un petit peu déplacé de...

  • Speaker #1

    De vouloir m'inviter pour dénoncer en direct des agissements polémistes, réglionistes ou sectaires ? Voilà. Alors je ne suis pas de ce bord-là, si je puis vous rassurer.

  • Speaker #0

    Tant mieux.

  • Speaker #2

    Mais de quel bord parlez-vous ?

  • Speaker #1

    Je ne suis non pas astro-archéologue, mais en réalité archéo-astronome. Ah oui,

  • Speaker #2

    ce n'est pas pareil.

  • Speaker #1

    Ben, euh, laisse... L'archéo-astronomie ne doit pas être confondue avec l'autre, dont les buts sont ésotériques, astrologiques ou ufologiques. Moi, ma spécialité, elle est plutôt destinée à développer le champ de la recherche. Quand l'archéologie devient galactique, recomposer notre histoire avec des maillons manquants de la chaîne causale, c'est par exemple les peintures ou les gravures de nos anciens, peuvent-elles révéler un savoir-faire astronomique ? Se peut-il que nos anciens, les hommes préhistoriques par exemple, les égyptiens, les celtes, aient eu des connaissances insoupçonnées en astronomie et voir le décalage entre leur perception de l'époque et notre vision actuelle de la carte galactique ? Donc c'est plus une approche un peu zététique, mais on oublie souvent que les coïncidences troublantes qui font que le soleil au moment de l'équinoxe d'été éclaire une entrée de grotte. J'ai travaillé à réintégrer les représentations du ciel en fonction du site d'observation pour modéliser les cartes célestes à travers les époques. J'utilise les grands télescopes comme l'observatoire Cake, Hubble ou le James Webb, qui parviennent à observer des galaxies très lointaines et qui ont commencé à donner un aperçu de ce à quoi ressemblait l'univers. de temps après le Big Bang.

  • Speaker #2

    Je n'ai même pas réussi à avoir quelques images et quelques temps d'antenne sur James Webb. Vous avez bien de la chance.

  • Speaker #1

    Oui, on en a des applications un peu plus concrètes aujourd'hui grâce à ce qu'on appelle les cartes LIDAR. C'est de la haute définition de cartes satellites. On peut reconnaître aujourd'hui...

  • Speaker #2

    Ça permet de faire de la cartographie. Oui,

  • Speaker #1

    mais on peut déceler par exemple des anciens temples près d'Ancor. On peut retrouver...

  • Speaker #2

    C'est comme un radar au sol.

  • Speaker #1

    C'est ça, mais ça nous permet de voir aussi les sous-sols. Alors moi, c'est vrai que j'avais travaillé très longtemps avec le professeur McLoughlin pour reconstituer les chevaux des courants stellaires. Et en fait, l'idée, c'était que le résultat de ces travaux ont pu montrer qu'il n'y a pas eu une seule bouillie post-Big Bang, suivie de quelques milliards d'années de calme, comme on le pense, mais une évolution constante qui s'est poursuivie jusqu'à aujourd'hui. Ces recherches nous ont permis de créer des cartes de navigation en hyperespace sans risque de se cogner une planète dans la trajectoire.

  • Speaker #2

    Avec le risque d'avoir un univers en constance augmentation et perpétuelle croissance.

  • Speaker #1

    Oui, c'est ça. J'ai développé un algorithme qui permet, à l'inverse des films où on a l'impression que les vaisseaux vont tout droit en hyperespace, alors que ce n'est pas possible. Nous, on a adapté le pilotage à la trajectoire à prendre. On avait eu au départ de cette découverte, je crois que c'était en 2024 de mémoire, transposé un algorithme que j'avais développé sur des avions civils pour éviter les turbulences météorologiques qu'il y avait à l'époque. Et puis, on s'est rendu compte qu'à l'époque, il y avait les turbulences météorologiques, mais que ça avait aussi des incidences géopolitiques, on pourrait dire.

  • Speaker #2

    Mais pas tout le temps non plus. Mais pas tout le temps, c'est ça.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci, monsieur Esperandu, pour cet éclairage. Comment dire ? Poisonnant ! Alors j'aimerais que nous abordions maintenant notre deuxième sujet, celui de l'intrigue, ce fameux Space Fantasy Movie à la française. Un sujet que je pensais intituler l'histoire, avec un grand H, est plus grande que le héros.

  • Speaker #1

    Je peux même peut-être vous proposer, on a retrouvé dans une capsule temporelle liée à une faille, une bande-annonce qui aurait été égarée et créée dans un univers parallèle qui faisait plus années 50. Mais je pense que ça décrit, excusez-moi, c'est en anglais, parce que le film a été tourné en anglais. Et donc, c'est une bande-annonce qui donne un peu cette impression 50's.

  • Speaker #3

    Et voilà. Oui, allez-y, allez-y. On passe. Ils se débrouillent sur une quest perversique pour retirer les cinq pierres élémentaires et arrêter l'encreux de la douleur. Mais en leur chemin est le malévolent Zorg et son armée de mercenaires déterminés à attirer le pouvoir pour leurs propres fins néfariques. Dans une race contre le temps et une bataille contre l'enfer, Lilou et ses alliés doivent débloquer les secrets de l'univers pour sauver l'humanité de la destruction. Prêt pour une voyage épique dans le monde et dans le temps, où le destin de l'humanité est en place. Le cinquième élément, qui reviendra bientôt à un théâtre près de vous. Préparez-vous pour une aventure au-delà de vos rêves le plus wild.

  • Speaker #0

    Effectivement, on croirait que c'est très ancien, voire un peu daté même. Alors messieurs, l'un de vous voudrait-il nous faire le pitch du film s'il vous plaît ?

  • Speaker #2

    Avec plaisir, j'adore les films d'aventure. Alors, au XXIIIe siècle, dans un univers étrange et coloré, où tout espoir de survie est impossible sans la découverte du cinquième élément, un héros affronte le mal pour sauver l'humanité. Le 18 mars 2263, Le mal absolu est de retour, comme tous les 5000 ans d'ailleurs. Il fonce droit sur la Terre sous la forme d'une grosse boule de magma intelligente mue par une unique obsession, détruire toute forme de vie. Une seule chose peut l'arrêter, la réunion des pierres symbolisant les quatre éléments, la Terre, l'eau, le feu et l'air, autour d'un être suprême, un guerrier ultime, symbole de lumière et de vie. Le cinquième élément. Qui s'avère être une femme, au physique agréable, répondant au doux nom de Lilou Lallemane, les Caradibas, les Minichals et Gbad de Sébastien.

  • Speaker #1

    Vous soyez...

  • Speaker #2

    Surnommé Lilou, bien sûr. Par un concours de circonstances, Lilou tombe, vraiment physiquement et littéralement, dans le taxi, par le toit volant, d'un ancien militaire basé et blasé et retraité, Corben Dallas. Corbin Dallas. Il échoua ainsi à celui-ci, qui est aussi tombé amoureux, évidemment, de sauver le monde en protégeant le cinquième élément et en retrouvant les quatre cailloux avant les agents du mal, le tout dans les 48 heures qui suivent, évidemment, puisque le mal absolu vient sur la Terre pour l'annulation suprême. Voilà, c'est pour faire court.

  • Speaker #1

    Je crois que c'est complet, professeur. Ce qu'il faut dire,

  • Speaker #2

    c'est que Luc Besson, ses scénarios se résument quand même à un timbre poste. Alors, ce n'est pas l'essentiel. J'adore ce réalisateur, mais bon, c'est pas un pitch, c'est un scénario.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison, c'est pas faux.

  • Speaker #0

    En faut-il plus pour faire un très bon film ?

  • Speaker #1

    Oui, oui.

  • Speaker #2

    Ce n'est pas la vie de Spielberg, justement. Plus c'est court, plus c'est bon.

  • Speaker #1

    Alors, c'est vrai que le... Ce cinquième élément, cette femme, Lilou, il faut dire que le début du film commence en Égypte et 5000 ans plus tard, les moines, les chaunes moines...

  • Speaker #2

    Ce ne sont pas des boîtes de Shaolin !

  • Speaker #1

    Non, reviennent sur Terre et en fait, ils se font attaquer par des méchants. Et du coup, le vaisseau explose, mais les terriens réussissent à récupérer un morceau de bras.

  • Speaker #2

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #1

    Un fragment d'ADN.

  • Speaker #2

    Ils arrivent à dupliquer.

  • Speaker #1

    Ils vont pouvoir reconstruire la personne entièrement, reconstituer entièrement la personne. Et la scène est super bien faite en plus. Et donc, c'est là qu'apparaît cette fameuse Lilou et on vous laissera la scène à contempler.

  • Speaker #0

    Merci messieurs, tout ceci était passionnant. Je vous propose maintenant une respiration musicale, directement inspirée par notre sujet du jour, et une version que j'adore, Supernature, interprétée par Céron, avec pour moi la diva Beth Ditto et remixée par Alan Brax. Ne cherchez pas à changer de station, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latent. Messieurs, je crois que vous l'avez compris, j'aimerais que vous vous penchiez maintenant sur les personnages charismatiques de ce film et sur... On peut appeler les gimmicks comme Lilou ou Multipass.

  • Speaker #2

    L'ilou, c'est cet être reconstitué finalement avec un robot qu'on voit se composer devant nos yeux dans cette espèce d'imprimante 3D biologique, en forme de suppositoire blanc d'ailleurs, qui laisse dévoiler son anatomie, de ses os, de ses réseaux neuronaux jusqu'à ses vêtements en bandages serrés autour de son corps qui sont absolument fascinants, l'esthétique unique de son corps. Son écoféminisme d'ailleurs aussi.

  • Speaker #0

    Vous avez été marqué.

  • Speaker #2

    Ah, ça vous remélange de technologie un peu passéiste et puis ringarde et en même temps visionnaire et follement attirante bien sûr. Oui,

  • Speaker #1

    et en plus après la reconstruction, elle est affublée d'un vêtement assez spartiate à base de bandes. Mais voilà, c'est vrai que c'est un personnage particulier, vous avez raison.

  • Speaker #2

    C'est une momie sexy. Oui,

  • Speaker #1

    une sorte de couleur de cheveux roux, carotte qui n'existe presque pas.

  • Speaker #2

    Ou pas encore.

  • Speaker #1

    Pas naturellement. Je pense que Luc Besson cultive un peu la fragilité pour aller jusqu'à accumuler de la force pour la fin du film. Il paraît qu'il aurait auditionné plus de 8000 actrices avant de tomber sur Mila Jojovic.

  • Speaker #0

    Son héroïne.

  • Speaker #1

    Son héroïne. qu'il épousera ensuite, entre autres.

  • Speaker #2

    Oui, entre autres, oui. Il est marié de nombreuses fois. Après, bon, il faut bien...

  • Speaker #0

    On peut citer quand même Jean-Paul Gaultier pour les costumes. Ah bah oui,

  • Speaker #1

    oui.

  • Speaker #0

    On fait ça en parallèle.

  • Speaker #1

    Et donc, on est vraiment sur un personnage, oui, un peu androgyne. Et c'est vraiment le héros féminin, quoi.

  • Speaker #2

    Du film, oui, puisque le personnage central, c'est le cinquième élément dont le film parle. personnage extrêmement puissant puisque c'est une arme, c'est pas juste une femme et toute l'attention des personnages est concentrée sur le personnage de Lilou. Que ce soit Zorg, le méchant qui cherche à la tuer, littéralement, que ce soit le prêtre qui cherche à la valoriser et puis à se servir d'elle finalement pour combattre le mal absolu ou Corben Dallas qui... voit en elle une intervention divine, quelque part, qui a troué le toit de son taxi.

  • Speaker #1

    Il y a aussi un autre personnage, presque un peu intermédiaire, c'est le fameux Ruby, l'acteur Christoker, qui s'est inspiré notamment de Michael Jackson pour interpréter son personnage. Et c'est presque un influenceur avant l'heure. Les scènes avec Ruby sont magnifiques.

  • Speaker #0

    Vous n'auriez pas un petit extrait à nous passer pour nous remémorer, s'il vous plaît ? Comment c'était ?

  • Speaker #4

    Oh oh !

  • Speaker #2

    C'était un...

  • Speaker #4

    Un pur et un de l'ordinaire,

  • Speaker #2

    j'ai trouvé ça......mais là, oui, oui, Thomas !

  • Speaker #4

    Ah,

  • Speaker #2

    super gris !

  • Speaker #1

    C'est le gris au que ça veut,

  • Speaker #4

    il est gris,

  • Speaker #1

    mais le plus sensé de l'aventurier......est qu'une fois, on va retrouver la vie d'une absolue, il est gris ou plus gris !

  • Speaker #0

    Gris !

  • Speaker #4

    Gris ! Ah, c'est un vrai gris !

  • Speaker #0

    Corben mon ange qu'est-ce que tu m'as fait là ? C'était naze ! Y'avait rien, aucune pêche, aucune énergie, rien du tout ! J'suis censé animer une émission ! Il faut que ça pop, pop, pop ! Alors demain, quoi qu'on fasse, je vous en supplie, essayez d'avoir plus de deux mots dans votre vocabulaire ! Faut que ce... Sois green, ok ? Ok ?

  • Speaker #1

    Je peux pas. Oui. Il faut que je te parle. Je suis pas venu pour danser la rumba à la radio.

  • Speaker #0

    A l'aube de mal pour ton 5 à 7,

  • Speaker #1

    tu t'exciteras sans moi.

  • Speaker #0

    Green ? Tu peux green. J'aurais aimé que le studio soit filmé, juste pour que vous puissiez voir le professeur en train de mimer. Ruby. Assez jouissif. Super green.

  • Speaker #2

    Non mais est-ce qu'il faut quand même rappeler que ce Ruby est un animateur... de radio interstellaire, c'est-à-dire que l'avenir finalement est dans la radio, ce qui est absolument novateur dans un film de l'époque, où on avait vraiment l'impression que la radio était le média de l'après-guerre, alors que Luc Besson voyait dans cette possibilité de transmettre un flux de radio interstellaire immédiat, était la façon la plus simple de communiquer par tout l'univers.

  • Speaker #0

    Et de toucher un maximum de populations à travers la galette. C'est ça,

  • Speaker #2

    l'objectif c'est le nombre.

  • Speaker #0

    Est-ce qu'on pourrait aussi évoquer

  • Speaker #1

    Bruce ? Ah bah Bruce Willis, en plus il est né en Allemagne, il a un père GI, un militaire américain. Il a été célébré meilleur barman de New York et tout le monde l'appelait Bruno dans les années 1980. Il était connu à l'époque... pour Claire de Lune, une série, Die Hard, toute la saga, La Mort où vous voici bien, bien sûr, Pulp Fiction, il y aura Armageddon, juste après le cinquième élément, Hudson Oak, une sorte de James Bond branché en Europe, une sorte de Jason Bourne cool. Willy, c'est un véritable musée de la fin du XXe siècle. C'est l'acteur des années 2000, avec son petit côté histoude, un peu conservateur, on ne va pas se mentir. qui affirme à qui veut l'entendre tu veux gagner de l'argent en gardant la tu veux garder l'argent que tu gagnes votre république 1 donc c'est c'est un dur à cuire à au coeur tendre et alors Gary Oldman aussi est exceptionnel en Zorg, on pourra en reparler. Il y a quand même des femmes qui ont détesté ce film. Une déception qui n'a eu d'égal que de l'agacement profond face à des clichés très gros. Il y a de nombreuses femmes qui sont plantureuses, les hôtesses dans le vaisseau de croisière, les vendeuses de chez... Hyper McDo, tout un plat de choses comme ça.

  • Speaker #0

    En fait, à part Lidou, toutes les autres femmes représentées sont soit serveuses, soit accompagnatrices de stars, par exemple, sur la croisière, ou bien guichetières, donc des rôles tout à fait secondaires.

  • Speaker #2

    Mais évidemment, la cantatrice du plateau final,

  • Speaker #0

    qui est l'exception,

  • Speaker #2

    qui est la porteuse de vie et de pierre, en fait, des quatre éléments. Pour compléter Lilou, les personnages principaux sont avant tout féminins. Lilou est un être divin, bon sang.

  • Speaker #1

    Oui, mais vous avez raison.

  • Speaker #2

    Les personnages masculins n'ont cesse de parler de sa chair. Ils n'arrêtent pas de la regarder avec un désir non dissimulé, de dire à quel point elle est parfaite. Ils n'entendent que ça dans la bouche. Elle est parfaite, elle est parfaite. Elle a un nombre de brins ADN incroyable, entendez, mais pas que plastiquement. Je veux dire, de son intellect, elle est capable de tout apprendre en quelques secondes. elle analyse l'humanité d'un regard, elle sait tout décrire.

  • Speaker #0

    En fait, elle représente toutes les femmes, puisque chacun des personnages masculins voit à chaque fois la perfection en elle.

  • Speaker #2

    Mais c'est bien plus que ça, elle représente l'humanité, et l'humanité est incarnée par une femme, parce qu'il n'y a que les femmes qui sont capables de synthétiser à ce point autant de choses. L'homme est réduit, la femme est complète.

  • Speaker #1

    C'est quelque chose qu'on verra notamment avec la cantatrice qu'on voit un peu plus tard dans le film où il y a toute cette notion de transition, de maternité, de transfert.

  • Speaker #2

    Et de genre, puisque la cantatrice a un désir fou pour Lilou et l'exprime en offrant une partie de son corps, de ses chairs, de ses entrailles, évidemment, comme un don de soi. mais mue par le désir. Elle ne voit que Lilou parce qu'elle en reconnaît évidemment le sentiment parfait.

  • Speaker #0

    Écoutez, merci messieurs. Non, professeur, autre chose à ajouter ?

  • Speaker #2

    Oh non, je ne comptais pas vendre des sandwiches.

  • Speaker #0

    Je pense que vous êtes bien étendu sur Lilou. Merci pour cet échange captivant. Je vous invite à partir maintenant dans un nouveau voyage poétique, celui-là, avec un classique de Antonio Carlos Jobim. le co-fondateur de la bossa nova quand même, et son titre, Aguas de Marzo, interprété ici en français par Georges Moustaki. Un pas, une pierre, un chemin qui chemine, un reste de racine, c'est un peu solitaire, c'est un éclat de verre, c'est la vie, le soleil, c'est la mort, le sommeil, c'est un piège en tout vert. Un arbre millénaire, un nœud dans le bois, c'est un chien qui aboie, c'est un oiseau dans l'herbe, c'est un tronc qui brûle, c'est la neige qui fond, le mystère profond, la promesse de vie, c'est le souffle du vent au sommet des collines, c'est une vieille ruine, le vide et le néant, c'est la pique qui jacasse, c'est la verse qui verse, les torahs, les grèces, ce sont les eaux de Mars. C'est le pied qui avance, pas pas sûr, pas lent, c'est la main qui se tense, c'est la pierre qu'on lance, c'est un trou dans la terre, un chemin qui chemine, un reste de racines, c'est un peu solitaire. C'est un oiseau dans l'air, un oiseau qui se pose, le jardin qu'on arrose, une source d'eau claire, ou une écharde inclue, c'est la fièvre qui monte, c'est un conte à pompons, c'est un peu rien du tout. Un poisson a un geste, c'est comme du vivant, c'est tout ce qu'on attend, c'est tout ce qu'il nous reste, c'est du bois, c'est un jour, le thé, du thé, un alcool trafiqué, le chemin, le poupou, c'est le cri d'un hibou, un corps ensommeillé, la voiture rouillée, c'est la boue, c'est la boue, un pas, un pont, un crapaud qui croasse, c'est un chaland qui passe, c'est un bel horizon. C'est la saison des pluies, c'est la fonte des glaces, ce sont les eaux de Mars, la promesse de vie. Une pierre, un bâton, c'est Joseph et ses jappes, Un serpent qui attaque, une entaille au talon, Un pas, une pierre, un chemin qui se mine, Un reste de racines, c'est un peu solitaire, C'est l'hiver qui s'efface, la fin d'une saison, C'est la neige qui fond, ce sont les eaux de Mars, La promesse de vie, le mystère profond, Ce sont les eaux de Mars. dans ton corps, tu te rends, par le père, et un fin de camin, et un reste d'auditoire, et un peu de saisie, par un pierre, tu manges de nous, restes de la santé, et personne ne peut faire de pierre, et même, restes de la santé,

  • Speaker #1

    et

  • Speaker #2

    Ne changez pas de fréquence, vous êtes bien sur Uchronia. Uchronia, les chroniques du temps latent. Alors avant la pause messieurs, nous nous étions arrêtés sur les personnages, enfin surtout le professeur sur un personnage. Donc du cinquième élément, alors avant de débuter notre prochain sujet, je vous propose une immersion dans cet univers avec l'écoute d'un extrait musical emblématique, la Diva Dance.

  • Speaker #3

    La Plava Laguna.

  • Speaker #2

    Voilà. Ah là là, comment enchaîner ?

  • Speaker #4

    C'est la chanson de la diva impossible, évidemment, à reproduire, du moins, le croyait-on.

  • Speaker #3

    Non mais c'est vrai, professeur, parce qu'à l'époque, c'est la soprano Inva Moula qui avait interprété ce morceau, composé par Éric Serra, qui avait eu une commande de Luc Besson, pour la bande-son du film, de modifier numériquement toutes les notes de la chanson et de la voix. en ajoutant sa propre voix et avec une sorte d'autotune de l'époque. Donc c'est un correcteur de fréquence vocale. Et c'était... Luc Besson voulait une approche atmosphérique, parce que la scène est magnifique, ça se passe dans un vaisseau. Et donc... Merci. dans un vaisseau spatial et la cantatrice chante devant l'espace et d'un seul coup le toit s'escamote et on voit toute une planète et les étoiles. Donc c'est magnifique. Et du coup il voulait quelque chose d'inhumain sur cette fréquence vocale. Donc ça avait été retravaillé. Et par contre on observe qu'il y a eu trois... trois personnes qui ont réussi à faire à peu près cette approche de cantatrice. Il y a une jeune artiste qui avait participé à l'Amérique, un incroyable talent. Il y a une autre américaine qui s'appelle Sirène. Et puis surtout une cantatrice chinoise, Zhen Zhang. Et donc je vous invite à écouter ces différentes approches. Je vous proposerais même de pouvoir vous allonger dans l'herbe, dans un parc, et écouter cette chanson au casque, c'est magnifique.

  • Speaker #2

    Mystique. Ce qui nous amène à notre quatrième sujet, la technologie. La technologie séduisante, comme une continuité galactique pour une dystopie. Heureuse, alors qui est cette fameuse diva ?

  • Speaker #4

    L'actrice française Myween bien sûr ! Évidemment la soprano Inva Mulla forme à elle deux une synthèse de personnages étranges montés sur des échasses avec une robe magnifique. Et ces modifications ont été apportées à la voix de la soprano avec de l'informatique, l'autotune dont parlait Robert. Et Besson souhaitait réellement transformer cette voix. Et évidemment, on pense tout de suite à Métal hurlant ce film canadien inspiré des auteurs français Drouillet et Moebius. Génialiste. Et Messier également, où ce personnage d'Iva à la Castafior est tiré et filé tel un fil infini.

  • Speaker #2

    Oui, et splendide.

  • Speaker #4

    Et splendide, bien sûr.

  • Speaker #3

    C'est vrai qu'on est sur des rues. d'usages dans ce film sans arrêt il ya les voitures volantes il ya le fait de pouvoir reconstruire un être humain à partir d'un brin d'adn il ya ces voyages dans l'espace donc ce qui se passe c'est que pour pour pouvoir retrouver les éléments lille où et corbin dallas bas sont un peu aider à gagner une sorte de voyage d'une croisière intergalactique.

  • Speaker #2

    Vous voulez dire que c'est totalement truqué ?

  • Speaker #3

    Par exemple. Et donc, on retrouve des innovations fantastiques dans tout ce film.

  • Speaker #2

    Par exemple, ce qui est drôle, c'est que justement au moment où ils vont à l'embarquement, pour pouvoir pénétrer dans ce fameux vaisseau. La gare, la station est empêchée par une grève, la grève des éboueurs, ce qui veut dire que la vieillissante guichetière semble obligée de s'excuser à cause du merdier qui est juste derrière elle. A chaque fois, l'équilibre entre ce futur possible et un quotidien tout à fait basique. Oui,

  • Speaker #3

    alors c'est des évocations, des clins d'œil sans que ça vienne à lourdir, je pense, la progression de... du déroulé du film. Il y a toute cette scène dans le vaisseau, on pourrait dire que c'est Léon dans l'espace. C'est peut-être la scène de destruction en intérieur la plus imposante et la plus importante de l'histoire du cinéma à l'époque, avec une direction artistique qui est vraiment spectaculaire. Et en plus, je pense que ce film, il se patine avec les années. Il y a des films qui te déhissent.

  • Speaker #2

    Il tient la route.

  • Speaker #3

    On est vraiment dans une dystopie de la verticalité ici. Il y avait beaucoup de critiques parce qu'à l'époque, il y avait Cube, il y avait Bienvenue à Gataca, Spawn. On était vraiment sur une autre approche.

  • Speaker #4

    L'aspiration est quand même Star Wars.

  • Speaker #3

    Oui, bien sûr. Oui, mais on dirait à l'époque... va sortir peut-être le réveil de la force.

  • Speaker #4

    Non, non, il va sortir la menace fantôme.

  • Speaker #3

    La menace fantôme, tout à fait. Alors que lui, il ira plus sur une approche du... un nouvel espoir.

  • Speaker #4

    D'ailleurs, finalement, quelque part, ils ringardisent aussi le futur Star Wars de la menace fantôme, qu'on attendait évidemment encore plus que le cinquième élément, en créant une oeuvre singulière, en patinant de réel une oeuvre de science-fiction.

  • Speaker #2

    Et qui n'aura pas de suite.

  • Speaker #4

    Et qui n'aura pas de suite. dès le départ, puisque le film se boucle avec l'arrêt de l'être maléfique suprême par Lilou, le personnage du cinquième élève.

  • Speaker #3

    Et à part peut-être Independence Day qui sort un an avant, avec toute la folie dithyrambique de Roland Emmerich, on est sur un film particulier qui se justifie, qui se regarde bien, qui est super.

  • Speaker #2

    Qui se justifie à lui-même. Écoutez messieurs, après toutes ces émotions et ces débats haletants, je vous propose une petite respiration musicale avec le titre Sleep from Day des Chemical Brothers. Ne cherchez pas à changer de radio, vous êtes bien sur Ukronia, les chroniques du temps latin. Pour notre déjà dernier échange, professeur, je vous propose d'aborder le volet Game Changer du film. Un sujet que nous pourrions peut-être appeler Friend Touch et Binge Movies. Qu'en pensez-vous ?

  • Speaker #3

    C'est vrai que c'est un film qui sort avant deux années exceptionnelles. Il y aura 1999... pour Fight Club, Matrix et je vous en passe, c'est des meilleurs. Mais déjà, 1998, il y aura Blade, Sphere, Lost in Space, Armageddon, toujours avec Bruce Willis, Chapeau, Monon, Botte de cuir, Las Vegas Parano, Taxi, et où peut-être Luc Besson va commencer à aller sur un autre gis, celui peut-être de l'accompagnement de jeunes réalisateurs, de producteurs, d'essayer de faire... de ce film qui aura été quand même le plus grand succès français et européen de l'histoire du cinéma à l'époque.

  • Speaker #4

    Surtout son budget colossal, faire venir en fait en film français une star internationale comme Bruce Willis, et pas une star sur le déclin, pas un Bruce Willis avec un déambulateur, non,

  • Speaker #3

    un Bruce Willis en pleine forme,

  • Speaker #4

    sortant d'un film magnifique de Tantin, Tarantino. Pulp Fiction qui l'a complètement relancé sur le cinéma indépendant. Il va tourner un film avec des capitaux français, tourner en France ou un petit peu en Tchéquie, je ne sais plus. Et surtout, faire comprendre à Hollywood qu'on peut faire mieux qu'eux, faire tout autant de sorties en salles, même en Chine, et réussir à quelque part à créer des maisons de production françaises puissantes. avec des oeuvres uniques et effectivement Luc Besson ne va plus devenir un réalisateur mais un producteur et une pognière à futurs artistes français.

  • Speaker #0

    Oui,

  • Speaker #2

    avec des moyens techniques.

  • Speaker #3

    Avec des moyens et puis ce film, tout est pastiche mais avec panache. Et je pense que ça va laisser une trace où il va pouvoir peut-être se reposer mais du coup aller plus loin sur d'autres oeuvres. C'est vrai qu'il va se lancer après dans les... dans les dessins animés, il va... Il va parler le blanc sec, tout ça. Voilà, il va aller... Il va se tester sur d'autres registres avec Angela. Mais ce film est une vraie quintessence de tout ce qui est possible en bien.

  • Speaker #4

    Alors après, ses succès, finalement, il les aura plus en tant que producteur que réalisateur, puisqu'il aura des succès avec Taken, absolument incroyable. Il y a Liam Neeson impressionnant. Oui, oui,

  • Speaker #3

    il est transporteur.

  • Speaker #4

    Il est transporteur avec... Avec l'acteur anglais survitaminé Jason Statham et ses gros muscles. Ouh là ! Il est beau quand même, je ne vais pas dire le contraire.

  • Speaker #2

    Voilà.

  • Speaker #4

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #3

    Et Gary Oldman.

  • Speaker #4

    Gary Oldman fantastique, déjà impressionnant dans Léon, même si évidemment ce n'est pas un acteur sorti de nulle part, mais là, mis en lumière dans toute sa folie et son esthétique ravageuse d'un méchant ultime.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer quelques extraits ?

  • Speaker #4

    Avec plaisir.

  • Speaker #3

    Je peux vous passer un petit extrait quand il présente l'arme absolue ?

  • Speaker #2

    Oui !

  • Speaker #4

    Encore !

  • Speaker #3

    Je voulais vous faire entendre que on n'est plus sur un film fait par des français qui se forcent à parler en anglais. Là on a un vrai Gary Oldman qui transforme sa voix. qui a un bon rythme, un bon débit.

  • Speaker #4

    Et qui porte une prothèse d'ailleurs. Alors on pourrait même d'ailleurs rendre hommage à Gary Oldman qui a presque préparé le rôle de Stark dans Iron Man finalement et ses ventes d'armes et ses mises en scène spectaculaires.

  • Speaker #2

    Le dandy de l'espace. Écoutez, merci beaucoup messieurs pour ces échanges intelligents et inspirants. Merci monsieur Robert Joseph, espérant Dieu pour votre expertise.

  • Speaker #3

    Merci à vous pour votre accueil.

  • Speaker #2

    Merci cher professeur Mac Lauslin pour vos avis éclairés.

  • Speaker #4

    Avec plaisir, avec plaisir, si je peux dispenser de ma science.

  • Speaker #2

    Je remercie également notre metteur en ondes, Franky Todelwood, que le monde entier nous envie. Surtout moi. Et cherche à nous arracher. Pour conclure, cette émission éclore cette saison. Chères auditrices, chers auditeurs, place maintenant à la magie d'Actuchronia. Alors, pour aller plus loin sur cette thématique et exercer votre côté élémentaire, nous vous invitons à voir, revoir, visiter ou lire un nouveau transfert du cinquième élément. En effet, depuis peu, vous pouvez le revoir, sorti en 4K. Nous vous recommandons vivement les Artbooks de Jean-Claude Mézières, les Extras de Mézières, tome 2, mon cinquième élément. paru chez Dargaud en 1998. Nous vous invitons à retourner au Musée Lyonnais du cinéma et des miniatures. Nous vous en avons déjà parlé ici. Vous y retrouverez de nombreux décors et des scènes de ce film culte. Et découvrez, quelle chance, ou redécouvrez l'Empire des mille planètes et la saga valérienne de Jean-Claude Mézières et Pierre Christin, et également chez Dargaud. J'aimerais que nous ayons une pensée pour Luc Péry, qui nous a quittés le 4 mars 2019. Et enfin... Comment ne pas en parler ? Le beau geste, celui qui vient de Bruce Willis, qui a cédé ses droits à l'image pour une postérité cinématographique éternelle. Un rêve d'acteur, quoi. Et rappelez-vous, on n'est pas forcément l'image que vous percevez de nous. Mesdames, messieurs, chères auditrices, chers auditeurs, c'est le moment de nous quitter. J'ai hâte de vous retrouver pour une nouvelle saison et un prochain épisode du Cronia. En attendant, retrouvez-nous en podcast et pour tous les épisodes. En FM sur le 92.2, sur le DAB+, sur tous les postes modernes, en direct live sur le site de www.radiodijoncampus.com. Uchronia, les chroniques du temps latent. Vous écoutez Radio-Dijon Campus.

  • Speaker #5

    Pour l'enquête en train d'ingrédients, pour l'enquête en train d'ingrédients... Oh, les canons rient, les canons rient. Sûrez-vous que vous êtes prêts quand vous voyez les...

  • Speaker #1

    Je vous ai dit que nous n'étions pas les mêmes.

  • Speaker #5

    Chidi-chidi-bang,

  • Speaker #6

    chidi-chidi-

  • Speaker #1

    Oh,

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