Les Français du bout du monde face au « temps qui perd de l’épaisseur » … cover
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UFE Berlin

Les Français du bout du monde face au « temps qui perd de l’épaisseur » …

Les Français du bout du monde face au « temps qui perd de l’épaisseur » …

56min |25/10/2021|

59

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Description

En partant à la découverte de ces « Français du bout du monde » au cours de nos émissions diffusées chaque semaine par la Voix du Béarn et relayées en Pologne par Radio Hexagone, on peut être sûr de rencontrer des compatriotes de qualité. Il y en a qui suscitent même une certaine admiration de la part de nos auditeurs pour avoir si bien réussi leur intégration dans un autre pays d’accueil, chose qui est « tout sauf évidente »...  

Chaque peuple, chaque pays a son histoire collective, sa langue, ses coutumes, ses traditions. Depuis une quarantaine d’années dans les pays qui ont la chance de vivre en
démocratie, on a le sentiment de partager une même « communauté de destin ». Mais une communauté demande des bâtisseurs, des guides pour fédérer des individus au cœur d’équipes (qui gagnent) : le sport collectif s’avère souvent être un des meilleurs exemples pour y parvenir. 

Curieusement, depuis dix, quinze ans, le temps semble s’être accéléré du fait d’Internet. La révolution numérique, les smartphones et les réseaux sociaux ont accentué cette perception.
L’instantanéité générant une obligation d’immédiateté, le « temps perd de l’épaisseur ». Ces nouvelles technologies ont envahi notre vie au quotidien créant un nouveau rapport au temps.  

Il y a au moins un bon côté, cela permet aux « expats » d’avoir le sentiment d’être reliés
en permanence à leur pays d’origine, à leurs parents, à leurs amis. Sans oublier ceux dont ils partagent le quotidien. Il est clair que la communication instantanée, la « dictature du temps réel » qui régissent désormais nos économies sont en train de changer sournoisement nos modes de vie, de pensée et d’action. Parmi ceux qui ont vu venir ces évolutions, citons Nicole Aubert.[1] Elle a raison quand elle dit que « notre
culture temporelle est en train de changer radicalement ». 

On les appelle des « expatriés »… alors que la plupart ont leur patrie chevillée au cœur. Vivre loin de son pays, de sa famille, de ses amis, devoir changer une partie de ses habitudes pour s’adapter au quotidien et réussir sa vie dans un pays étranger, accompagner des compatriotes à trouver un emploi, un logement, certains s’y emploient avec succès. Sans renier pour autant leur culture ! Plus de 3.500.000 d’expats sont inscrits dans nos ambassades ! 

Longtemps ignorés en France – on a pu le constater une fois de plus avec cette pandémie –  c’est un fait – à l’exception notable du Sénat qui ne les considère pas comme des « Français de deuxième catégorie » et qui, traditionnellement, défend leurs intérêts, seul certains grands groupes français ont vraiment compris l’intérêt d’avoir de tels relais à l’étranger pour mieux les aider à pénétrer des marchés difficiles et  promouvoir ce « Made in France » qui s’avère, dans bien des cas, de qualité. 

Avant la COVID comme l’avait rappelé Serge Bosca lors d’une précédente émission, « les distances aussi s’étaient raccourcies avec les avancées technologiques et les lignes
Low-cost… Les Expats vont devoir encore plus s’intégrer et se soutenir si nous
sommes amenés à nouveau à vivre de tels confinements (Kick-down). L’intégration
permettant de connaître les organes des pays où ils vivent. Le soutien pour aider nos compatriotes jeunes, arrivés ou moins bien intégrés, est devenu essentiel ». Leur donner une chance pour avoir envie de bien s’intégrer est devenu une priorité pour les sections de l’UFE à travers le monde. 

Aujourd’hui nous allons de nouveau dialoguer avec deux de ces Français expatriés dans des villes hanséatiques : Serge Bosca, qui vit à Gdansk, en Pologne et Antoine Desbordes installé à Hambourg en Allemagne. Deux pays voisins pourtant très différents. On vérifiera qu'un Gaulois reste un Gaulois et qu'un Marseillais – même à Gdansk – ne renonce pas pour autant à la bouillabaisse. 

Serge et Antoine sont tous les deux actifs au sein de l’Union des Français de l’Étranger, une association fondée en 1927 pour accompagner les expatriés français à travers le monde.[2] Deux chiffres pour présenter l’UFE: plus de 20.000 membres dans 110 pays, autrement dit un vaste réseau dont les membres bénévoles ne limitent pas leurs actions au soutien et à l’entraide de ses membres. Trop souvent, « la nature ayant horreur du vide », il leur faut combler le grand vide laissé par nos services diplomatiques et consulaires qui, au fil des ans, ont vu notre immense réseau diplomatique mondial se
réduire en peau de chagrin… Ces expatriés engagés, on les retrouve souvent derrière des projets emblématiques.  

Prenons un exemple, dans le domaine de l’éducation : il existe 495 lycées français dans 137 pays, ce qui correspond à 356.000 élèves ! Le Traité de l‘Élysée a même été plus loin en décidant la création de trois lycées franco-allemands. Deux en Allemagne, à Sarrebruck et à Fribourg et un en France, à Bucq, près de Versailles. Trois  établissements dont la renommée n’est plus à faire comme les lycées français de Londres, de Rome ou de Varsovie !
Et que dire du Lycée français de Berlin, fondé en 1689 par le prince-électeur Frédéric Iᵉʳ de Prusse pour aider les réfugiés protestants après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, un lycée qui depuis sa création a toujours réussi à garder le français comme langue d'enseignement… Le « réseau AEFE » est une belle et grande réussite française.  

Deux nouveaux projets de lycées franco-allemands ont été lancés récemment : à Hambourg, le projet a été soutenu par le maire Olaf Scholz qui devrait succéder prochainement comme chancelier d’Allemagne à Angela Merkel et à Strasbourg, capitale européenne.  

Ronan le Gleut, Sénateur des Français de l’étranger,[3] suit de prêt l’évolution de ces deux projets. Quand on a soi-même eu la chance d’être élève au Lycée Français de Berlin, on mesure à quel point de tels projets peuvent être porteurs d’avenir pour les
jeunes générations. 

En Pologne, comme en Allemagne, les projets éducatifs franco-polonais ou franco-allemands ont toujours été une priorité de l’UFE. Il arrive même, en Pologne, que l’UFE
informe notre ambassade de l’existence d’écoles de qualité dans des villes moyennes où l’on enseigne le français, langue considérée comme la deuxième langue étrangère des Polonais…  A Berlin les écoles francophones se multiplient.[4]  

Au cours de ces échanges on apprend toujours des choses intéressantes. Enrichissantes. L’expérience et le savoir des uns sont vraiment une source de richesse qui gagne à être mieux partagée. Une nouvelle occasion avec Jean-Michel Poulot de revisiter notre vieux continent sans oublier des escapades aux Amériques et en Asie. 

Joël-François Dumont 

[1] Voir « Le culte de l’urgence, la société malade du temps » de Nicole Aubert, Éditions
Flammarion (2018) et « @ la recherche du temps : Individus hyperconnectés, société accélérée : tensions et transformations » aux Éditions Érès (2018) 

[2] Voir « Vigilance et solidarité pour développer la France d’outre-frontière ». Entretien  avec l’ambassadeur François Barry Delongchamps, président de l’UFE Monde (27.04.2021).  

[3] Voir « La France et les Français de l’étranger : Entretien avec le sénateur Ronan Le
Gleut
» (01.08.2021).  

 [4] Voir « Les écoles francophones à Berlin » in Le Petit Journal.com (18.09.2021).  

Description

En partant à la découverte de ces « Français du bout du monde » au cours de nos émissions diffusées chaque semaine par la Voix du Béarn et relayées en Pologne par Radio Hexagone, on peut être sûr de rencontrer des compatriotes de qualité. Il y en a qui suscitent même une certaine admiration de la part de nos auditeurs pour avoir si bien réussi leur intégration dans un autre pays d’accueil, chose qui est « tout sauf évidente »...  

Chaque peuple, chaque pays a son histoire collective, sa langue, ses coutumes, ses traditions. Depuis une quarantaine d’années dans les pays qui ont la chance de vivre en
démocratie, on a le sentiment de partager une même « communauté de destin ». Mais une communauté demande des bâtisseurs, des guides pour fédérer des individus au cœur d’équipes (qui gagnent) : le sport collectif s’avère souvent être un des meilleurs exemples pour y parvenir. 

Curieusement, depuis dix, quinze ans, le temps semble s’être accéléré du fait d’Internet. La révolution numérique, les smartphones et les réseaux sociaux ont accentué cette perception.
L’instantanéité générant une obligation d’immédiateté, le « temps perd de l’épaisseur ». Ces nouvelles technologies ont envahi notre vie au quotidien créant un nouveau rapport au temps.  

Il y a au moins un bon côté, cela permet aux « expats » d’avoir le sentiment d’être reliés
en permanence à leur pays d’origine, à leurs parents, à leurs amis. Sans oublier ceux dont ils partagent le quotidien. Il est clair que la communication instantanée, la « dictature du temps réel » qui régissent désormais nos économies sont en train de changer sournoisement nos modes de vie, de pensée et d’action. Parmi ceux qui ont vu venir ces évolutions, citons Nicole Aubert.[1] Elle a raison quand elle dit que « notre
culture temporelle est en train de changer radicalement ». 

On les appelle des « expatriés »… alors que la plupart ont leur patrie chevillée au cœur. Vivre loin de son pays, de sa famille, de ses amis, devoir changer une partie de ses habitudes pour s’adapter au quotidien et réussir sa vie dans un pays étranger, accompagner des compatriotes à trouver un emploi, un logement, certains s’y emploient avec succès. Sans renier pour autant leur culture ! Plus de 3.500.000 d’expats sont inscrits dans nos ambassades ! 

Longtemps ignorés en France – on a pu le constater une fois de plus avec cette pandémie –  c’est un fait – à l’exception notable du Sénat qui ne les considère pas comme des « Français de deuxième catégorie » et qui, traditionnellement, défend leurs intérêts, seul certains grands groupes français ont vraiment compris l’intérêt d’avoir de tels relais à l’étranger pour mieux les aider à pénétrer des marchés difficiles et  promouvoir ce « Made in France » qui s’avère, dans bien des cas, de qualité. 

Avant la COVID comme l’avait rappelé Serge Bosca lors d’une précédente émission, « les distances aussi s’étaient raccourcies avec les avancées technologiques et les lignes
Low-cost… Les Expats vont devoir encore plus s’intégrer et se soutenir si nous
sommes amenés à nouveau à vivre de tels confinements (Kick-down). L’intégration
permettant de connaître les organes des pays où ils vivent. Le soutien pour aider nos compatriotes jeunes, arrivés ou moins bien intégrés, est devenu essentiel ». Leur donner une chance pour avoir envie de bien s’intégrer est devenu une priorité pour les sections de l’UFE à travers le monde. 

Aujourd’hui nous allons de nouveau dialoguer avec deux de ces Français expatriés dans des villes hanséatiques : Serge Bosca, qui vit à Gdansk, en Pologne et Antoine Desbordes installé à Hambourg en Allemagne. Deux pays voisins pourtant très différents. On vérifiera qu'un Gaulois reste un Gaulois et qu'un Marseillais – même à Gdansk – ne renonce pas pour autant à la bouillabaisse. 

Serge et Antoine sont tous les deux actifs au sein de l’Union des Français de l’Étranger, une association fondée en 1927 pour accompagner les expatriés français à travers le monde.[2] Deux chiffres pour présenter l’UFE: plus de 20.000 membres dans 110 pays, autrement dit un vaste réseau dont les membres bénévoles ne limitent pas leurs actions au soutien et à l’entraide de ses membres. Trop souvent, « la nature ayant horreur du vide », il leur faut combler le grand vide laissé par nos services diplomatiques et consulaires qui, au fil des ans, ont vu notre immense réseau diplomatique mondial se
réduire en peau de chagrin… Ces expatriés engagés, on les retrouve souvent derrière des projets emblématiques.  

Prenons un exemple, dans le domaine de l’éducation : il existe 495 lycées français dans 137 pays, ce qui correspond à 356.000 élèves ! Le Traité de l‘Élysée a même été plus loin en décidant la création de trois lycées franco-allemands. Deux en Allemagne, à Sarrebruck et à Fribourg et un en France, à Bucq, près de Versailles. Trois  établissements dont la renommée n’est plus à faire comme les lycées français de Londres, de Rome ou de Varsovie !
Et que dire du Lycée français de Berlin, fondé en 1689 par le prince-électeur Frédéric Iᵉʳ de Prusse pour aider les réfugiés protestants après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, un lycée qui depuis sa création a toujours réussi à garder le français comme langue d'enseignement… Le « réseau AEFE » est une belle et grande réussite française.  

Deux nouveaux projets de lycées franco-allemands ont été lancés récemment : à Hambourg, le projet a été soutenu par le maire Olaf Scholz qui devrait succéder prochainement comme chancelier d’Allemagne à Angela Merkel et à Strasbourg, capitale européenne.  

Ronan le Gleut, Sénateur des Français de l’étranger,[3] suit de prêt l’évolution de ces deux projets. Quand on a soi-même eu la chance d’être élève au Lycée Français de Berlin, on mesure à quel point de tels projets peuvent être porteurs d’avenir pour les
jeunes générations. 

En Pologne, comme en Allemagne, les projets éducatifs franco-polonais ou franco-allemands ont toujours été une priorité de l’UFE. Il arrive même, en Pologne, que l’UFE
informe notre ambassade de l’existence d’écoles de qualité dans des villes moyennes où l’on enseigne le français, langue considérée comme la deuxième langue étrangère des Polonais…  A Berlin les écoles francophones se multiplient.[4]  

Au cours de ces échanges on apprend toujours des choses intéressantes. Enrichissantes. L’expérience et le savoir des uns sont vraiment une source de richesse qui gagne à être mieux partagée. Une nouvelle occasion avec Jean-Michel Poulot de revisiter notre vieux continent sans oublier des escapades aux Amériques et en Asie. 

Joël-François Dumont 

[1] Voir « Le culte de l’urgence, la société malade du temps » de Nicole Aubert, Éditions
Flammarion (2018) et « @ la recherche du temps : Individus hyperconnectés, société accélérée : tensions et transformations » aux Éditions Érès (2018) 

[2] Voir « Vigilance et solidarité pour développer la France d’outre-frontière ». Entretien  avec l’ambassadeur François Barry Delongchamps, président de l’UFE Monde (27.04.2021).  

[3] Voir « La France et les Français de l’étranger : Entretien avec le sénateur Ronan Le
Gleut
» (01.08.2021).  

 [4] Voir « Les écoles francophones à Berlin » in Le Petit Journal.com (18.09.2021).  

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En partant à la découverte de ces « Français du bout du monde » au cours de nos émissions diffusées chaque semaine par la Voix du Béarn et relayées en Pologne par Radio Hexagone, on peut être sûr de rencontrer des compatriotes de qualité. Il y en a qui suscitent même une certaine admiration de la part de nos auditeurs pour avoir si bien réussi leur intégration dans un autre pays d’accueil, chose qui est « tout sauf évidente »...  

Chaque peuple, chaque pays a son histoire collective, sa langue, ses coutumes, ses traditions. Depuis une quarantaine d’années dans les pays qui ont la chance de vivre en
démocratie, on a le sentiment de partager une même « communauté de destin ». Mais une communauté demande des bâtisseurs, des guides pour fédérer des individus au cœur d’équipes (qui gagnent) : le sport collectif s’avère souvent être un des meilleurs exemples pour y parvenir. 

Curieusement, depuis dix, quinze ans, le temps semble s’être accéléré du fait d’Internet. La révolution numérique, les smartphones et les réseaux sociaux ont accentué cette perception.
L’instantanéité générant une obligation d’immédiateté, le « temps perd de l’épaisseur ». Ces nouvelles technologies ont envahi notre vie au quotidien créant un nouveau rapport au temps.  

Il y a au moins un bon côté, cela permet aux « expats » d’avoir le sentiment d’être reliés
en permanence à leur pays d’origine, à leurs parents, à leurs amis. Sans oublier ceux dont ils partagent le quotidien. Il est clair que la communication instantanée, la « dictature du temps réel » qui régissent désormais nos économies sont en train de changer sournoisement nos modes de vie, de pensée et d’action. Parmi ceux qui ont vu venir ces évolutions, citons Nicole Aubert.[1] Elle a raison quand elle dit que « notre
culture temporelle est en train de changer radicalement ». 

On les appelle des « expatriés »… alors que la plupart ont leur patrie chevillée au cœur. Vivre loin de son pays, de sa famille, de ses amis, devoir changer une partie de ses habitudes pour s’adapter au quotidien et réussir sa vie dans un pays étranger, accompagner des compatriotes à trouver un emploi, un logement, certains s’y emploient avec succès. Sans renier pour autant leur culture ! Plus de 3.500.000 d’expats sont inscrits dans nos ambassades ! 

Longtemps ignorés en France – on a pu le constater une fois de plus avec cette pandémie –  c’est un fait – à l’exception notable du Sénat qui ne les considère pas comme des « Français de deuxième catégorie » et qui, traditionnellement, défend leurs intérêts, seul certains grands groupes français ont vraiment compris l’intérêt d’avoir de tels relais à l’étranger pour mieux les aider à pénétrer des marchés difficiles et  promouvoir ce « Made in France » qui s’avère, dans bien des cas, de qualité. 

Avant la COVID comme l’avait rappelé Serge Bosca lors d’une précédente émission, « les distances aussi s’étaient raccourcies avec les avancées technologiques et les lignes
Low-cost… Les Expats vont devoir encore plus s’intégrer et se soutenir si nous
sommes amenés à nouveau à vivre de tels confinements (Kick-down). L’intégration
permettant de connaître les organes des pays où ils vivent. Le soutien pour aider nos compatriotes jeunes, arrivés ou moins bien intégrés, est devenu essentiel ». Leur donner une chance pour avoir envie de bien s’intégrer est devenu une priorité pour les sections de l’UFE à travers le monde. 

Aujourd’hui nous allons de nouveau dialoguer avec deux de ces Français expatriés dans des villes hanséatiques : Serge Bosca, qui vit à Gdansk, en Pologne et Antoine Desbordes installé à Hambourg en Allemagne. Deux pays voisins pourtant très différents. On vérifiera qu'un Gaulois reste un Gaulois et qu'un Marseillais – même à Gdansk – ne renonce pas pour autant à la bouillabaisse. 

Serge et Antoine sont tous les deux actifs au sein de l’Union des Français de l’Étranger, une association fondée en 1927 pour accompagner les expatriés français à travers le monde.[2] Deux chiffres pour présenter l’UFE: plus de 20.000 membres dans 110 pays, autrement dit un vaste réseau dont les membres bénévoles ne limitent pas leurs actions au soutien et à l’entraide de ses membres. Trop souvent, « la nature ayant horreur du vide », il leur faut combler le grand vide laissé par nos services diplomatiques et consulaires qui, au fil des ans, ont vu notre immense réseau diplomatique mondial se
réduire en peau de chagrin… Ces expatriés engagés, on les retrouve souvent derrière des projets emblématiques.  

Prenons un exemple, dans le domaine de l’éducation : il existe 495 lycées français dans 137 pays, ce qui correspond à 356.000 élèves ! Le Traité de l‘Élysée a même été plus loin en décidant la création de trois lycées franco-allemands. Deux en Allemagne, à Sarrebruck et à Fribourg et un en France, à Bucq, près de Versailles. Trois  établissements dont la renommée n’est plus à faire comme les lycées français de Londres, de Rome ou de Varsovie !
Et que dire du Lycée français de Berlin, fondé en 1689 par le prince-électeur Frédéric Iᵉʳ de Prusse pour aider les réfugiés protestants après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, un lycée qui depuis sa création a toujours réussi à garder le français comme langue d'enseignement… Le « réseau AEFE » est une belle et grande réussite française.  

Deux nouveaux projets de lycées franco-allemands ont été lancés récemment : à Hambourg, le projet a été soutenu par le maire Olaf Scholz qui devrait succéder prochainement comme chancelier d’Allemagne à Angela Merkel et à Strasbourg, capitale européenne.  

Ronan le Gleut, Sénateur des Français de l’étranger,[3] suit de prêt l’évolution de ces deux projets. Quand on a soi-même eu la chance d’être élève au Lycée Français de Berlin, on mesure à quel point de tels projets peuvent être porteurs d’avenir pour les
jeunes générations. 

En Pologne, comme en Allemagne, les projets éducatifs franco-polonais ou franco-allemands ont toujours été une priorité de l’UFE. Il arrive même, en Pologne, que l’UFE
informe notre ambassade de l’existence d’écoles de qualité dans des villes moyennes où l’on enseigne le français, langue considérée comme la deuxième langue étrangère des Polonais…  A Berlin les écoles francophones se multiplient.[4]  

Au cours de ces échanges on apprend toujours des choses intéressantes. Enrichissantes. L’expérience et le savoir des uns sont vraiment une source de richesse qui gagne à être mieux partagée. Une nouvelle occasion avec Jean-Michel Poulot de revisiter notre vieux continent sans oublier des escapades aux Amériques et en Asie. 

Joël-François Dumont 

[1] Voir « Le culte de l’urgence, la société malade du temps » de Nicole Aubert, Éditions
Flammarion (2018) et « @ la recherche du temps : Individus hyperconnectés, société accélérée : tensions et transformations » aux Éditions Érès (2018) 

[2] Voir « Vigilance et solidarité pour développer la France d’outre-frontière ». Entretien  avec l’ambassadeur François Barry Delongchamps, président de l’UFE Monde (27.04.2021).  

[3] Voir « La France et les Français de l’étranger : Entretien avec le sénateur Ronan Le
Gleut
» (01.08.2021).  

 [4] Voir « Les écoles francophones à Berlin » in Le Petit Journal.com (18.09.2021).  

Description

En partant à la découverte de ces « Français du bout du monde » au cours de nos émissions diffusées chaque semaine par la Voix du Béarn et relayées en Pologne par Radio Hexagone, on peut être sûr de rencontrer des compatriotes de qualité. Il y en a qui suscitent même une certaine admiration de la part de nos auditeurs pour avoir si bien réussi leur intégration dans un autre pays d’accueil, chose qui est « tout sauf évidente »...  

Chaque peuple, chaque pays a son histoire collective, sa langue, ses coutumes, ses traditions. Depuis une quarantaine d’années dans les pays qui ont la chance de vivre en
démocratie, on a le sentiment de partager une même « communauté de destin ». Mais une communauté demande des bâtisseurs, des guides pour fédérer des individus au cœur d’équipes (qui gagnent) : le sport collectif s’avère souvent être un des meilleurs exemples pour y parvenir. 

Curieusement, depuis dix, quinze ans, le temps semble s’être accéléré du fait d’Internet. La révolution numérique, les smartphones et les réseaux sociaux ont accentué cette perception.
L’instantanéité générant une obligation d’immédiateté, le « temps perd de l’épaisseur ». Ces nouvelles technologies ont envahi notre vie au quotidien créant un nouveau rapport au temps.  

Il y a au moins un bon côté, cela permet aux « expats » d’avoir le sentiment d’être reliés
en permanence à leur pays d’origine, à leurs parents, à leurs amis. Sans oublier ceux dont ils partagent le quotidien. Il est clair que la communication instantanée, la « dictature du temps réel » qui régissent désormais nos économies sont en train de changer sournoisement nos modes de vie, de pensée et d’action. Parmi ceux qui ont vu venir ces évolutions, citons Nicole Aubert.[1] Elle a raison quand elle dit que « notre
culture temporelle est en train de changer radicalement ». 

On les appelle des « expatriés »… alors que la plupart ont leur patrie chevillée au cœur. Vivre loin de son pays, de sa famille, de ses amis, devoir changer une partie de ses habitudes pour s’adapter au quotidien et réussir sa vie dans un pays étranger, accompagner des compatriotes à trouver un emploi, un logement, certains s’y emploient avec succès. Sans renier pour autant leur culture ! Plus de 3.500.000 d’expats sont inscrits dans nos ambassades ! 

Longtemps ignorés en France – on a pu le constater une fois de plus avec cette pandémie –  c’est un fait – à l’exception notable du Sénat qui ne les considère pas comme des « Français de deuxième catégorie » et qui, traditionnellement, défend leurs intérêts, seul certains grands groupes français ont vraiment compris l’intérêt d’avoir de tels relais à l’étranger pour mieux les aider à pénétrer des marchés difficiles et  promouvoir ce « Made in France » qui s’avère, dans bien des cas, de qualité. 

Avant la COVID comme l’avait rappelé Serge Bosca lors d’une précédente émission, « les distances aussi s’étaient raccourcies avec les avancées technologiques et les lignes
Low-cost… Les Expats vont devoir encore plus s’intégrer et se soutenir si nous
sommes amenés à nouveau à vivre de tels confinements (Kick-down). L’intégration
permettant de connaître les organes des pays où ils vivent. Le soutien pour aider nos compatriotes jeunes, arrivés ou moins bien intégrés, est devenu essentiel ». Leur donner une chance pour avoir envie de bien s’intégrer est devenu une priorité pour les sections de l’UFE à travers le monde. 

Aujourd’hui nous allons de nouveau dialoguer avec deux de ces Français expatriés dans des villes hanséatiques : Serge Bosca, qui vit à Gdansk, en Pologne et Antoine Desbordes installé à Hambourg en Allemagne. Deux pays voisins pourtant très différents. On vérifiera qu'un Gaulois reste un Gaulois et qu'un Marseillais – même à Gdansk – ne renonce pas pour autant à la bouillabaisse. 

Serge et Antoine sont tous les deux actifs au sein de l’Union des Français de l’Étranger, une association fondée en 1927 pour accompagner les expatriés français à travers le monde.[2] Deux chiffres pour présenter l’UFE: plus de 20.000 membres dans 110 pays, autrement dit un vaste réseau dont les membres bénévoles ne limitent pas leurs actions au soutien et à l’entraide de ses membres. Trop souvent, « la nature ayant horreur du vide », il leur faut combler le grand vide laissé par nos services diplomatiques et consulaires qui, au fil des ans, ont vu notre immense réseau diplomatique mondial se
réduire en peau de chagrin… Ces expatriés engagés, on les retrouve souvent derrière des projets emblématiques.  

Prenons un exemple, dans le domaine de l’éducation : il existe 495 lycées français dans 137 pays, ce qui correspond à 356.000 élèves ! Le Traité de l‘Élysée a même été plus loin en décidant la création de trois lycées franco-allemands. Deux en Allemagne, à Sarrebruck et à Fribourg et un en France, à Bucq, près de Versailles. Trois  établissements dont la renommée n’est plus à faire comme les lycées français de Londres, de Rome ou de Varsovie !
Et que dire du Lycée français de Berlin, fondé en 1689 par le prince-électeur Frédéric Iᵉʳ de Prusse pour aider les réfugiés protestants après la révocation de l'Édit de Nantes en 1685, un lycée qui depuis sa création a toujours réussi à garder le français comme langue d'enseignement… Le « réseau AEFE » est une belle et grande réussite française.  

Deux nouveaux projets de lycées franco-allemands ont été lancés récemment : à Hambourg, le projet a été soutenu par le maire Olaf Scholz qui devrait succéder prochainement comme chancelier d’Allemagne à Angela Merkel et à Strasbourg, capitale européenne.  

Ronan le Gleut, Sénateur des Français de l’étranger,[3] suit de prêt l’évolution de ces deux projets. Quand on a soi-même eu la chance d’être élève au Lycée Français de Berlin, on mesure à quel point de tels projets peuvent être porteurs d’avenir pour les
jeunes générations. 

En Pologne, comme en Allemagne, les projets éducatifs franco-polonais ou franco-allemands ont toujours été une priorité de l’UFE. Il arrive même, en Pologne, que l’UFE
informe notre ambassade de l’existence d’écoles de qualité dans des villes moyennes où l’on enseigne le français, langue considérée comme la deuxième langue étrangère des Polonais…  A Berlin les écoles francophones se multiplient.[4]  

Au cours de ces échanges on apprend toujours des choses intéressantes. Enrichissantes. L’expérience et le savoir des uns sont vraiment une source de richesse qui gagne à être mieux partagée. Une nouvelle occasion avec Jean-Michel Poulot de revisiter notre vieux continent sans oublier des escapades aux Amériques et en Asie. 

Joël-François Dumont 

[1] Voir « Le culte de l’urgence, la société malade du temps » de Nicole Aubert, Éditions
Flammarion (2018) et « @ la recherche du temps : Individus hyperconnectés, société accélérée : tensions et transformations » aux Éditions Érès (2018) 

[2] Voir « Vigilance et solidarité pour développer la France d’outre-frontière ». Entretien  avec l’ambassadeur François Barry Delongchamps, président de l’UFE Monde (27.04.2021).  

[3] Voir « La France et les Français de l’étranger : Entretien avec le sénateur Ronan Le
Gleut
» (01.08.2021).  

 [4] Voir « Les écoles francophones à Berlin » in Le Petit Journal.com (18.09.2021).  

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