- Speaker #0
Bonjour, je suis Patricia Lepic, bienvenue dans Une affaire de goût, le podcast qui explore le vin sous l'angle unique, celui des émotions et des sensations qui l'éveillent en nous.
- Speaker #1
Alors Patricia, nous sommes aujourd'hui dans les studios de TéléParis, mais bientôt nous serons dans l'historique Maison Baccarat au cœur de Paris.
- Speaker #0
Bonjour Stéphane, oui, c'est un un lieu réinventé par Ducasse/Baccarat, qui l'a entièrement transformé en un lieu d'expérience, de moments de vie et de rencontres inattendues, un lieu dédié à la joie. Merci à notre partenaire de nous accueillir bientôt dans cette nouvelle et magnifique salle de dégustation Garouste, une pièce cocon octogonale ornée de l'œuvre de Gérard Garouste, Alchimie, qui représente la terre, le feu, l'air et l'eau nécessaires à la fabrication du cristal, mais si on y ajoute le soleil, les éléments nécessaires à la fabrication du vin. Une affaire de goût et le podcast pour comprendre que le vin fait avant tout naître les émotions grâce aux sensations qu'il procure. Et comme ce sont les consommateurs qui en parlent le mieux, nous allons leur donner la parole. Ils seront entourés d'un expert et d'un passionné avec qui ils pourront partager leurs émotions avec des mots simples, justes, suffisants pour profiter du vin.
- Speaker #1
Excellente idée. Le vin fait partie intégrante de notre culture, mais il faut reconnaître que souvent, le vocabulaire qui l'entoure est obscur. Pour ne pas dire un vocabulaire pompeux et d'initié.
- Speaker #0
Oui, mais c'est normal Stéphane, avoir envie de mettre des mots sur ce que l'on ressent, surtout quand il y a de l'émotion. Et puis quand on est en société, on ne veut pas juste dire, on veut partager ce que l'on ressent. L'expert cherche des descriptions bien précises, alors que le passionné se laisse plus de liberté pour exprimer ce qu'il aime ou pas dans un vin. Et le profane, il se débrouille avec ses mots et ses sensations, tout simplement.
- Speaker #1
Et justement, est-ce que l'on n'en fait pas un peu trop ? Est-ce que l'on n'oublie pas l'essentiel, c'est-à-dire le ressenti, l'émotion ?
- Speaker #0
Bien sûr, car si c'est génial de pouvoir mettre des mots, de chercher des images pour enrichir l'expérience de la dégustation, l'essentiel, c'est d'y aller avec nos impressions directes et spontanées. Ce qui a été un peu oublié depuis un certain temps. Les mots qu'on choisit doivent juste évoquer quelque chose, pas tout expliquer. Et puis l'art de déguster. C'est aussi profiter du moment, un joli verre, un lieu sympa comme celui dans lequel nous nous trouvons, des gens chouettes. Tout ça fait partie du plaisir. L'impression que laisse un grand vin vient autant de ses arômes que des amis avec qui on le partage. Et même de l'image qu'on s'en faisait avant la première gorgée.
- Speaker #1
Entendu, mais vous êtes d'accord pour dire qu'on est allé trop loin dans les références techniques. On en a presque bâti des récits à dimension spirituelle, comme si le vin avait une âme.
- Speaker #0
Mais c'est justement pour ça que notre lien au vin est si fort. Avec un simple verre de vin, on vit une expérience qui parle de nous, de la vie, du sens qu'on cherche ou qu'on donne à tout ça. Le vin, c'est un passeur, un révélateur. Il a besoin de la compagnie des autres. Il ne se savoure pas dans un coin, en solo.
- Speaker #1
Pardonnez-moi, mais on dit aussi que les Français n'ont jamais aussi pu consommer d'alcool. En 60 ans, leur consommation aurait chuté de 60%. Comment vous expliquez cela ? Est-ce que ce sont simplement des changements culturels, des nouvelles façons de vivre ? Mais est-ce qu'il n'y aurait pas un peu trop de complexité aussi à aller chercher du côté des appellations, des terroirs et autres classifications dont on ne comprend pas toujours grand chose ?
- Speaker #0
Bon, commençons par les chiffres. C'est exactement ce que vous venez de dire. Depuis les années 60, la consommation de vin en France a chuté de près de 60%. Chez les moins de 50 ans, cette tendance est encore plus marquée. Selon une récente étude de France AgriMer, seulement 17% des 18-35 ans consomment du vin régulièrement, contre 51 % il y a 30 ans. Les chiffres parlent d'eux-mêmes et montrent clairement un changement d'habitude.
- Speaker #1
Alors à propos de changement d'habitude, allons voir du côté des jeunes, parce que comment expliquer qu'ils tournent autant le dos au vin ?
- Speaker #0
Il y a plusieurs raisons derrière ça. Déjà, nos modes de vie ont changé, vous le constatez aussi, en mangement à table, souvent sur le pouce, et le vin n'est plus forcément au menu de tous les jours. Ensuite, les jeunes font plus attention à leur santé. Donc ils limitent un peu l'alcool et puis ils explorent d'autres choix. Les bières artisanales, les cocktails, les spirituels, il y a le choix. Oui,
- Speaker #1
il y a le choix, mais qu'est-ce qu'ils boivent exactement ?
- Speaker #0
Alors ils explorent de nouvelles saveurs. Ils sont attirés par des bières locales, les cocktails innovants et les boissons sans alcool de qualité. Mais ils ne délaissent pas complètement le vin pour autant. Ils privilégient parfois des vins bio, naturels et aiment découvrir des cépages méconnus. L'expérience compte autant que le produit lui-même.
- Speaker #1
Moi, je me demande entre nous si le vin, surtout le vin rouge, n'est pas vu comme la boisson. de la génération d'avant, celle des parents ou celle des grands-parents. Est-ce que ce n'est pas un peu perçu comme étant élitiste la boisson, en gros, des personnes de plus de 50 ans qui en ont les moyens ? Bref, une expérience intimidante pour les jeunes.
- Speaker #0
Oui et non, mais avant tout, les jeunes ne rejettent pas le vin. Ils l'associent même à des images très positives. Les repas en famille, la culture française, un produit de qualité et noble. À partir de 25 ans, ils commencent à apprécier son goût et à s'intéresser à son univers. Et les femmes en particulier se démarquent. Elles cherchent avant tout le goût et le plaisir, souvent avec des blancs pour des soirées tranquilles entre amis. Le rosé, lui, c'est l'allié facile à boire et les bulles font toujours partie des moments festifs.
- Speaker #1
Entre nous, je dirais que les jeunes aussi ont grandi dans un monde hyper connecté, qu'ils passent en moyenne 4 heures par jour sur les réseaux sociaux et le vin ne fait pas partie de leur quotidien. Mais en tant que produit local, justement, le vin pourrait peut-être revenir dans leur consommation plus éco-responsable. plus vertueuse. Après tout, un vigneron, c'est quand même mieux qu'un industriel qui fabrique des sodas avec des goûts chimiques, à condition bien sûr de simplifier la dégustation. On est d'accord ?
- Speaker #0
On est tout à fait d'accord. La clé, c'est de démystifier le vin. Pas besoin d'être un expert pour apprécier une bonne bouteille. On peut commencer par l'identifier, ce qu'on aime, le sucré, l'acide, les arômes fruités ou floraux. La dégustation doit être un plaisir simple. Sans jargon compliqué, rappelons-nous que le meilleur vin est avant tout celui qui nous plaît. C'est précisément le propos de notre podcast Une affaire de goût en rappelant que l'alcool est dangereux pour la santé et qu'il faut le consommer avec modération.
- Speaker #1
Toujours, évidemment. En tout cas, c'est très important de préserver cette culture du vin en France. Le vin fait partie intégrante de notre patrimoine culturel, c'est un lien avec notre histoire, nos régions, nos traditions, et en rendant... accessible cette dégustation, on invite chacun à s'approprier cette culture. C'est aussi une manière de soutenir nos vignerons qui souffrent depuis de nombreuses années et de valoriser le savoir-faire français à un moment, à une période où le made in France est redevenu un enjeu majeur.
- Speaker #0
Vous avez très bien résumé la problématique de la dégustation et de la consommation du vin en France, Stéphane. Et même si les jeunes consomment moins de vin, cela ne signifie pas qu'ils s'en désintéressent. Au contraire. Ils cherchent une expérience authentique, simple et à leur image. En simplifiant la dégustation et en rendant le vin accessible à tous, on perpétue une tradition tout en l'adaptant aux attentes d'aujourd'hui. Vous voulez d'écouter la présentation d'une affaire de goût que vous retrouverez toutes les semaines à partir de fin novembre. Vous découvrirez avec nous comment le vin devient une véritable affaire de goût. Une production Télé Paris et Niche Média Éditions. Et n'oubliez pas, le meilleur vin est celui que vous aimez et que vous consommez toujours avec modération.