Description
Bon.. au moment oĂč jâĂ©cris ces lignes, le texte a changĂ©.
Dans le cadre du débat parlementaire, la fameuse "taxe holdings" a été
profondĂ©ment transformĂ©e. Elle ne vise plus les actifs financiers ou immobiliers comme prĂ©vu initialement, mais dĂ©sormais uniquement les biens de luxe dĂ©tenus par des sociĂ©tĂ©s : bijoux, Ćuvres dâart, voitures de collection, yachtsâŠ
â En clair, une taxe sur le patrimoine ostentatoire logĂ© dans des structures Ă lâIS.
Mais attention : si le Projet de Loi de Finances (PLF) nâest pas votĂ©, le gouvernement pourrait revenir, par ordonnance, Ă la version dâorigine â celle dâune vĂ©ritable taxe sur la fortune des sociĂ©tĂ©s. Et il serait naĂŻf de croire que le sujet est clos.
Jâai reçu pour en parler Philippe Donneaud avocat associĂ© chez CMS Francis Lefebvre Avocats, dans Une Cession Presque Parfaite. Et selon lui, ce changement nâest quâun ajustement politique, pas une renonciation. LâidĂ©e de fond reste intacte : faire contribuer le capital considĂ©rĂ© comme improductif, autrement dit la richesse qui ne travaille pas.
đ La premiĂšre version du texte visait les sociĂ©tĂ©s Ă lâIS contrĂŽlĂ©es par des personnes physiques, disposant de plus de 5M⏠dâactifs et gĂ©nĂ©rant majoritairement des revenus passifs (dividendes, loyers, placements).
Lâobjectif : instaurer une taxe annuelle dâenviron 2% de la valeur des actifs, non dĂ©ductible de lâIS, une forme d'"ISF corporate".
Ce nâĂ©tait donc pas un texte rĂ©servĂ© aux grands patrimoines familiaux. Une entreprise post-cession, une sociĂ©tĂ© immobiliĂšre ou mĂȘme une PME disposant dâune trĂ©sorerie importante pouvait ĂȘtre concernĂ©e.
Le recentrage sur les biens de luxe a simplement permis de dĂ©samorcer la tension politique. Car beaucoup dâentrepreneurs, de family offices et de groupes familiaux craignaient une atteinte au capital âjugĂ© improductifâ.
Mais le fond du problĂšme demeure : la frontiĂšre entre capital "inactif" et capital "productif" reste floue. Et câest ce flou qui inquiĂšte les fiscalistes.
â ïž Si le PLF 2026 Ă©choue, le gouvernement pourrait donc rĂ©activer la version initiale par ordonnance.
Et les consĂ©quences seraient lourdes : les montages dâapport-cession deviendraient moins attractifs car garder une holding inerte aprĂšs la vente de son entreprise deviendrait coĂ»teux, et la distinction entre holdings animatrices et holdings passives deviendrait centrale. MĂȘme les structures Ă©trangĂšres contrĂŽlĂ©es par des rĂ©sidents français pourraient ĂȘtre rattrapĂ©es.
â Pour les dirigeants, le message est simple : anticiper. Faire un audit de ses structures, activer vos sociĂ©tĂ©s patrimoniales (facturation, animation, gestion), et repenser la gestion de votre trĂ©sorerie. Car la logique qui se dessine, câest celle dâun capital qui doit circuler.
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