" Un amour toujours présent dans le réel" entre l'analysant et l'analyste ( Podcast n°9) cover
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Une psychanalyse à fleur d'inconscient

" Un amour toujours présent dans le réel" entre l'analysant et l'analyste ( Podcast n°9)

" Un amour toujours présent dans le réel" entre l'analysant et l'analyste ( Podcast n°9)

10min |12/03/2022|

902

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Description

Bienvenue sur ce site de podcasts "Une psychanalyse à fleur d'inconscient."  Je
vais encore aujourd'hui vous parler d'amour, des amours analytiques.  Déjà dans les "Études sur l'hystérie," Freud se posait la question de savoir ce que l'analyste pouvait offrir à l'analysant en échange de cet amour de transfert qui s'exprimait dans l'analyse.  Il tentait d'y répondre par ce qu'il appelait «  un surrogat » d'amour, une sorte de substitut  d'amour éprouvé par le psychanalyste. 

 Lacan  a franchi un pas de plus par rapport à Freud. Il était moins  hésitant  quant à cette question de l'amour dans le cours d'une analyse.  


Alors qu'il forge ce nouveau concept le désir du psychanalyste, il met en lumière dans le séminaire l'Angoisse,  les travaux d'une psychanalyste anglaise, qui  plutôt à contre-courant du monde analytique, n'éprouvait aucune méfiance à l'égard du contre-transfert c'est à dire des sentiments éprouvés par l'analyste à l'égard de l'analysant.

Cette analyste s'appelait Lucie Tower.  Dans un article paru en 1955, elle
affirmait en effet  qu'une étude scientifique de l'inconscient du psychanalyste devrait nous permettre d'accroître notre efficacité thérapeutique et nous donner une base scientifique solide avec laquelle évaluer les techniques de traitement.  Elle soutenait
aussi le fait qu'à son idée, « les sentiments érotiques éprouvés par l'analyste sont inhibés quant au but et ne le poussent pas à l'action, et que donc ils ne doivent pas être
réprouvés par le groupe analytique mais laissés vivre en liberté dans le champ de l'expérience analytique.

Lacan lui aussi, à sa façon a cautionné l'importance à accorder aux affects du  psychanalyste. Il a en effet toujours soutenu qu'il n'est pas interdit d'éprouver des sentiments pour son analysant mais que le tout c'est de savoir s'en servir.

Et justement  au sujet de ces travaux de Lucie Tower, évoquant les liens si étroits de Freud et de Dora, Lacan décrivait à son tour la qualité des amours analytiques et soulignait le fait que l'amour de transfert n'est pas simple reproduction, réédition de nos amours anciennes, qu'il est toujours un amour tout à fait présent dans le
réel. Je le cite «  Le texte de Dora « peut à tous ceux qui ont entendu mon discours sur le banquet, rappeler cette dimension toujours élidée quand il s'agit du transfert, à savoir que le transfert n'est pas simplement ce qui reproduit une action, une attitude, un traumatisme ancien et qui le répète, c'est qu'il y a toujours une autre coordonnée... un amour présent dans le réel, et nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas  qu'il est la conséquence de cet amour là. ».

 Lacan, dans l'un des tout premiers textes qu'il a consacré à Dora,
« Intervention sur le transfert »,  indique que,  pour lui,  c'est  le texte même de cette première des cinq psychanalyses qui  apporte la preuve de cet amour.  Son écriture est  en quelque sorte une forme de  sublimation de cet amour de transfert, la symbolisation de cette perte, de ce deuil de l'objet d'amour, que fut pour lui Dora.     

Il élève en effet  ce « Fragment d'une analyse d'hystérie »  « à la hauteur de ton » du roman de la  Princesse de  Clèves. Il en fait donc une sorte de monument de la littérature analytique.  .

Je vous incite donc à aller relire ce roman de Madame Lafayette  si vous voulez en savoir un peu plus sur ce qui a incité Lacan a comparer ainsi ces deux héroïnes, surtout si au détour de ce texte, il vous vient à l'idée de rapprocher le rôle que joue la
mère de la princesse de Clèves, madame de Chartres auprès de sa fille et celui de madame K. auprès de Dora.


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
 premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la
 psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes
 développés

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ )  



Musique :  Sincerity par  Glowing Palac

Description

Bienvenue sur ce site de podcasts "Une psychanalyse à fleur d'inconscient."  Je
vais encore aujourd'hui vous parler d'amour, des amours analytiques.  Déjà dans les "Études sur l'hystérie," Freud se posait la question de savoir ce que l'analyste pouvait offrir à l'analysant en échange de cet amour de transfert qui s'exprimait dans l'analyse.  Il tentait d'y répondre par ce qu'il appelait «  un surrogat » d'amour, une sorte de substitut  d'amour éprouvé par le psychanalyste. 

 Lacan  a franchi un pas de plus par rapport à Freud. Il était moins  hésitant  quant à cette question de l'amour dans le cours d'une analyse.  


Alors qu'il forge ce nouveau concept le désir du psychanalyste, il met en lumière dans le séminaire l'Angoisse,  les travaux d'une psychanalyste anglaise, qui  plutôt à contre-courant du monde analytique, n'éprouvait aucune méfiance à l'égard du contre-transfert c'est à dire des sentiments éprouvés par l'analyste à l'égard de l'analysant.

Cette analyste s'appelait Lucie Tower.  Dans un article paru en 1955, elle
affirmait en effet  qu'une étude scientifique de l'inconscient du psychanalyste devrait nous permettre d'accroître notre efficacité thérapeutique et nous donner une base scientifique solide avec laquelle évaluer les techniques de traitement.  Elle soutenait
aussi le fait qu'à son idée, « les sentiments érotiques éprouvés par l'analyste sont inhibés quant au but et ne le poussent pas à l'action, et que donc ils ne doivent pas être
réprouvés par le groupe analytique mais laissés vivre en liberté dans le champ de l'expérience analytique.

Lacan lui aussi, à sa façon a cautionné l'importance à accorder aux affects du  psychanalyste. Il a en effet toujours soutenu qu'il n'est pas interdit d'éprouver des sentiments pour son analysant mais que le tout c'est de savoir s'en servir.

Et justement  au sujet de ces travaux de Lucie Tower, évoquant les liens si étroits de Freud et de Dora, Lacan décrivait à son tour la qualité des amours analytiques et soulignait le fait que l'amour de transfert n'est pas simple reproduction, réédition de nos amours anciennes, qu'il est toujours un amour tout à fait présent dans le
réel. Je le cite «  Le texte de Dora « peut à tous ceux qui ont entendu mon discours sur le banquet, rappeler cette dimension toujours élidée quand il s'agit du transfert, à savoir que le transfert n'est pas simplement ce qui reproduit une action, une attitude, un traumatisme ancien et qui le répète, c'est qu'il y a toujours une autre coordonnée... un amour présent dans le réel, et nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas  qu'il est la conséquence de cet amour là. ».

 Lacan, dans l'un des tout premiers textes qu'il a consacré à Dora,
« Intervention sur le transfert »,  indique que,  pour lui,  c'est  le texte même de cette première des cinq psychanalyses qui  apporte la preuve de cet amour.  Son écriture est  en quelque sorte une forme de  sublimation de cet amour de transfert, la symbolisation de cette perte, de ce deuil de l'objet d'amour, que fut pour lui Dora.     

Il élève en effet  ce « Fragment d'une analyse d'hystérie »  « à la hauteur de ton » du roman de la  Princesse de  Clèves. Il en fait donc une sorte de monument de la littérature analytique.  .

Je vous incite donc à aller relire ce roman de Madame Lafayette  si vous voulez en savoir un peu plus sur ce qui a incité Lacan a comparer ainsi ces deux héroïnes, surtout si au détour de ce texte, il vous vient à l'idée de rapprocher le rôle que joue la
mère de la princesse de Clèves, madame de Chartres auprès de sa fille et celui de madame K. auprès de Dora.


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
 premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la
 psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes
 développés

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Musique :  Sincerity par  Glowing Palac

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vais encore aujourd'hui vous parler d'amour, des amours analytiques.  Déjà dans les "Études sur l'hystérie," Freud se posait la question de savoir ce que l'analyste pouvait offrir à l'analysant en échange de cet amour de transfert qui s'exprimait dans l'analyse.  Il tentait d'y répondre par ce qu'il appelait «  un surrogat » d'amour, une sorte de substitut  d'amour éprouvé par le psychanalyste. 

 Lacan  a franchi un pas de plus par rapport à Freud. Il était moins  hésitant  quant à cette question de l'amour dans le cours d'une analyse.  


Alors qu'il forge ce nouveau concept le désir du psychanalyste, il met en lumière dans le séminaire l'Angoisse,  les travaux d'une psychanalyste anglaise, qui  plutôt à contre-courant du monde analytique, n'éprouvait aucune méfiance à l'égard du contre-transfert c'est à dire des sentiments éprouvés par l'analyste à l'égard de l'analysant.

Cette analyste s'appelait Lucie Tower.  Dans un article paru en 1955, elle
affirmait en effet  qu'une étude scientifique de l'inconscient du psychanalyste devrait nous permettre d'accroître notre efficacité thérapeutique et nous donner une base scientifique solide avec laquelle évaluer les techniques de traitement.  Elle soutenait
aussi le fait qu'à son idée, « les sentiments érotiques éprouvés par l'analyste sont inhibés quant au but et ne le poussent pas à l'action, et que donc ils ne doivent pas être
réprouvés par le groupe analytique mais laissés vivre en liberté dans le champ de l'expérience analytique.

Lacan lui aussi, à sa façon a cautionné l'importance à accorder aux affects du  psychanalyste. Il a en effet toujours soutenu qu'il n'est pas interdit d'éprouver des sentiments pour son analysant mais que le tout c'est de savoir s'en servir.

Et justement  au sujet de ces travaux de Lucie Tower, évoquant les liens si étroits de Freud et de Dora, Lacan décrivait à son tour la qualité des amours analytiques et soulignait le fait que l'amour de transfert n'est pas simple reproduction, réédition de nos amours anciennes, qu'il est toujours un amour tout à fait présent dans le
réel. Je le cite «  Le texte de Dora « peut à tous ceux qui ont entendu mon discours sur le banquet, rappeler cette dimension toujours élidée quand il s'agit du transfert, à savoir que le transfert n'est pas simplement ce qui reproduit une action, une attitude, un traumatisme ancien et qui le répète, c'est qu'il y a toujours une autre coordonnée... un amour présent dans le réel, et nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas  qu'il est la conséquence de cet amour là. ».

 Lacan, dans l'un des tout premiers textes qu'il a consacré à Dora,
« Intervention sur le transfert »,  indique que,  pour lui,  c'est  le texte même de cette première des cinq psychanalyses qui  apporte la preuve de cet amour.  Son écriture est  en quelque sorte une forme de  sublimation de cet amour de transfert, la symbolisation de cette perte, de ce deuil de l'objet d'amour, que fut pour lui Dora.     

Il élève en effet  ce « Fragment d'une analyse d'hystérie »  « à la hauteur de ton » du roman de la  Princesse de  Clèves. Il en fait donc une sorte de monument de la littérature analytique.  .

Je vous incite donc à aller relire ce roman de Madame Lafayette  si vous voulez en savoir un peu plus sur ce qui a incité Lacan a comparer ainsi ces deux héroïnes, surtout si au détour de ce texte, il vous vient à l'idée de rapprocher le rôle que joue la
mère de la princesse de Clèves, madame de Chartres auprès de sa fille et celui de madame K. auprès de Dora.


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
 premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la
 psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes
 développés

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/ )  



Musique :  Sincerity par  Glowing Palac

Description

Bienvenue sur ce site de podcasts "Une psychanalyse à fleur d'inconscient."  Je
vais encore aujourd'hui vous parler d'amour, des amours analytiques.  Déjà dans les "Études sur l'hystérie," Freud se posait la question de savoir ce que l'analyste pouvait offrir à l'analysant en échange de cet amour de transfert qui s'exprimait dans l'analyse.  Il tentait d'y répondre par ce qu'il appelait «  un surrogat » d'amour, une sorte de substitut  d'amour éprouvé par le psychanalyste. 

 Lacan  a franchi un pas de plus par rapport à Freud. Il était moins  hésitant  quant à cette question de l'amour dans le cours d'une analyse.  


Alors qu'il forge ce nouveau concept le désir du psychanalyste, il met en lumière dans le séminaire l'Angoisse,  les travaux d'une psychanalyste anglaise, qui  plutôt à contre-courant du monde analytique, n'éprouvait aucune méfiance à l'égard du contre-transfert c'est à dire des sentiments éprouvés par l'analyste à l'égard de l'analysant.

Cette analyste s'appelait Lucie Tower.  Dans un article paru en 1955, elle
affirmait en effet  qu'une étude scientifique de l'inconscient du psychanalyste devrait nous permettre d'accroître notre efficacité thérapeutique et nous donner une base scientifique solide avec laquelle évaluer les techniques de traitement.  Elle soutenait
aussi le fait qu'à son idée, « les sentiments érotiques éprouvés par l'analyste sont inhibés quant au but et ne le poussent pas à l'action, et que donc ils ne doivent pas être
réprouvés par le groupe analytique mais laissés vivre en liberté dans le champ de l'expérience analytique.

Lacan lui aussi, à sa façon a cautionné l'importance à accorder aux affects du  psychanalyste. Il a en effet toujours soutenu qu'il n'est pas interdit d'éprouver des sentiments pour son analysant mais que le tout c'est de savoir s'en servir.

Et justement  au sujet de ces travaux de Lucie Tower, évoquant les liens si étroits de Freud et de Dora, Lacan décrivait à son tour la qualité des amours analytiques et soulignait le fait que l'amour de transfert n'est pas simple reproduction, réédition de nos amours anciennes, qu'il est toujours un amour tout à fait présent dans le
réel. Je le cite «  Le texte de Dora « peut à tous ceux qui ont entendu mon discours sur le banquet, rappeler cette dimension toujours élidée quand il s'agit du transfert, à savoir que le transfert n'est pas simplement ce qui reproduit une action, une attitude, un traumatisme ancien et qui le répète, c'est qu'il y a toujours une autre coordonnée... un amour présent dans le réel, et nous ne pouvons rien comprendre au transfert si nous ne savons pas  qu'il est la conséquence de cet amour là. ».

 Lacan, dans l'un des tout premiers textes qu'il a consacré à Dora,
« Intervention sur le transfert »,  indique que,  pour lui,  c'est  le texte même de cette première des cinq psychanalyses qui  apporte la preuve de cet amour.  Son écriture est  en quelque sorte une forme de  sublimation de cet amour de transfert, la symbolisation de cette perte, de ce deuil de l'objet d'amour, que fut pour lui Dora.     

Il élève en effet  ce « Fragment d'une analyse d'hystérie »  « à la hauteur de ton » du roman de la  Princesse de  Clèves. Il en fait donc une sorte de monument de la littérature analytique.  .

Je vous incite donc à aller relire ce roman de Madame Lafayette  si vous voulez en savoir un peu plus sur ce qui a incité Lacan a comparer ainsi ces deux héroïnes, surtout si au détour de ce texte, il vous vient à l'idée de rapprocher le rôle que joue la
mère de la princesse de Clèves, madame de Chartres auprès de sa fille et celui de madame K. auprès de Dora.


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un des
 premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la
 psychanalyse". Vous pouvez y retrouver la plupart de  ces textes
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