La forme érotomaniaque de l'amour au féminin ( Podcast n°57) cover
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Une psychanalyse à fleur d'inconscient

La forme érotomaniaque de l'amour au féminin ( Podcast n°57)

La forme érotomaniaque de l'amour au féminin ( Podcast n°57)

09min |29/08/2025|

141

Play
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Description

Dans l’un de ses  textes, “Propos introductifs pour un congrès sur la sexualité féminine”,  Lacan  oppose, selon le sexe,  la forme fétichiste de l’amour à sa forme érotomaniaque.   

Cette opposition étant  posée,  la forme fétichiste,  celle des hommes a été souvent décrite, mais celle des femmes, cette forme érotomaniaque de l’amour,  l’est  beaucoup moins et peut pourtant ouvrir des pistes intéressantes dans l’approche de la sexualité féminine.  

C’est un  grand psychiatre,  Gaétan de Clérambauld,  qui, dans les années 1920,   a été  le chantre de toutes ces femmes érotomanes.  Il  détermina les caractéristiques de leur délire.  Cette érotomanie se manifeste par la conviction délirante d’être aimée par un homme, la plupart du temps, célèbre.  

C’est dans ce fil, que je vais donc aujourd’hui vous parler  d’une femme érotomane, mais qui ne se comptait pas parmi les amoureuses de prêtres et de médecins ou d’écrivains célèbres mais qui avait  en effet choisi d’être aimée par un professeur au Collège de France. 

C’est ainsi qu’un beau jour de l’année 1964, Alfred Sauvy qui était à l'époque un sociologue de renom, reçut cette missive : “ Cher Monsieur, veuillez surveiller les armes qui vous appartiennent !”

Ainsi commença une très longue histoire d’amour, un amour par correspondance. En tout, elle lui écrivit 3000 lettres.  Alfred Sauvy les colligea toutes et surtout les garda dans un grenier de campagne, précieusement enfermées dans trois coffrets noirs. transmises de mains en mains, j’ai eu la chance de les recevoir en héritage.  Elles constituent une très émouvant témoignage de ce que peut être l’amour d’une femme pour un homme, mais un amour fou. 

Ainsi dans l’une de ses lettres, elle écrivait ceci :

“Cher Monsieur, rien de neuf, vous me paraissez bien loin, ma lettre devrait nous rapprocher mais je crains qu’elle ne soit lue.  la sorcière semble un peu calmée pour l’instant. J’ai arrêté mes travaux de désensorcellement mais je vais les reprendre demain. Quelques lignes plus loin, elle écrit “ La sorcière s’étonne un peu que vous n’ayez pas sombré comme les autres, que vous ne soyez pas passé au service du Diable. Il paraît d’après elle que c’est une évolution normale. Pour moi,   je sais bien que vous êtes un don de Dieu. Il fait bien les choses. 

Merci, toujours merci pour votre solidité et votre grande indulgence. mon seul bonheur est de penser à vous.” 

Est-ce qu’il ne vous paraît pas ainsi que tout son délire d’amour n’est là que pour tenter de remédier à ce que Lacan a appelé la forclusion du nom du père, dans la psychose. C’est en somme un appel désespéré à la métaphore paternelle.   Alfred Sauvy est là pour la sauver des persécutions de la sorcière, ainsi d’ailleurs que de celles de Belzébuth, que,  dans les dernières années de sa vie, elle finit par appeler de ce petit nom presque affectueux, Beau-Zébré. 


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la

psychanalyse".

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Description

Dans l’un de ses  textes, “Propos introductifs pour un congrès sur la sexualité féminine”,  Lacan  oppose, selon le sexe,  la forme fétichiste de l’amour à sa forme érotomaniaque.   

Cette opposition étant  posée,  la forme fétichiste,  celle des hommes a été souvent décrite, mais celle des femmes, cette forme érotomaniaque de l’amour,  l’est  beaucoup moins et peut pourtant ouvrir des pistes intéressantes dans l’approche de la sexualité féminine.  

C’est un  grand psychiatre,  Gaétan de Clérambauld,  qui, dans les années 1920,   a été  le chantre de toutes ces femmes érotomanes.  Il  détermina les caractéristiques de leur délire.  Cette érotomanie se manifeste par la conviction délirante d’être aimée par un homme, la plupart du temps, célèbre.  

C’est dans ce fil, que je vais donc aujourd’hui vous parler  d’une femme érotomane, mais qui ne se comptait pas parmi les amoureuses de prêtres et de médecins ou d’écrivains célèbres mais qui avait  en effet choisi d’être aimée par un professeur au Collège de France. 

C’est ainsi qu’un beau jour de l’année 1964, Alfred Sauvy qui était à l'époque un sociologue de renom, reçut cette missive : “ Cher Monsieur, veuillez surveiller les armes qui vous appartiennent !”

Ainsi commença une très longue histoire d’amour, un amour par correspondance. En tout, elle lui écrivit 3000 lettres.  Alfred Sauvy les colligea toutes et surtout les garda dans un grenier de campagne, précieusement enfermées dans trois coffrets noirs. transmises de mains en mains, j’ai eu la chance de les recevoir en héritage.  Elles constituent une très émouvant témoignage de ce que peut être l’amour d’une femme pour un homme, mais un amour fou. 

Ainsi dans l’une de ses lettres, elle écrivait ceci :

“Cher Monsieur, rien de neuf, vous me paraissez bien loin, ma lettre devrait nous rapprocher mais je crains qu’elle ne soit lue.  la sorcière semble un peu calmée pour l’instant. J’ai arrêté mes travaux de désensorcellement mais je vais les reprendre demain. Quelques lignes plus loin, elle écrit “ La sorcière s’étonne un peu que vous n’ayez pas sombré comme les autres, que vous ne soyez pas passé au service du Diable. Il paraît d’après elle que c’est une évolution normale. Pour moi,   je sais bien que vous êtes un don de Dieu. Il fait bien les choses. 

Merci, toujours merci pour votre solidité et votre grande indulgence. mon seul bonheur est de penser à vous.” 

Est-ce qu’il ne vous paraît pas ainsi que tout son délire d’amour n’est là que pour tenter de remédier à ce que Lacan a appelé la forclusion du nom du père, dans la psychose. C’est en somme un appel désespéré à la métaphore paternelle.   Alfred Sauvy est là pour la sauver des persécutions de la sorcière, ainsi d’ailleurs que de celles de Belzébuth, que,  dans les dernières années de sa vie, elle finit par appeler de ce petit nom presque affectueux, Beau-Zébré. 


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

des premiers sites de psychanalyse.  Je l'ai appelé " Le goût de la

psychanalyse".

(  https://www.le-gout-de-la-psychanalyse.fr/



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Dans l’un de ses  textes, “Propos introductifs pour un congrès sur la sexualité féminine”,  Lacan  oppose, selon le sexe,  la forme fétichiste de l’amour à sa forme érotomaniaque.   

Cette opposition étant  posée,  la forme fétichiste,  celle des hommes a été souvent décrite, mais celle des femmes, cette forme érotomaniaque de l’amour,  l’est  beaucoup moins et peut pourtant ouvrir des pistes intéressantes dans l’approche de la sexualité féminine.  

C’est un  grand psychiatre,  Gaétan de Clérambauld,  qui, dans les années 1920,   a été  le chantre de toutes ces femmes érotomanes.  Il  détermina les caractéristiques de leur délire.  Cette érotomanie se manifeste par la conviction délirante d’être aimée par un homme, la plupart du temps, célèbre.  

C’est dans ce fil, que je vais donc aujourd’hui vous parler  d’une femme érotomane, mais qui ne se comptait pas parmi les amoureuses de prêtres et de médecins ou d’écrivains célèbres mais qui avait  en effet choisi d’être aimée par un professeur au Collège de France. 

C’est ainsi qu’un beau jour de l’année 1964, Alfred Sauvy qui était à l'époque un sociologue de renom, reçut cette missive : “ Cher Monsieur, veuillez surveiller les armes qui vous appartiennent !”

Ainsi commença une très longue histoire d’amour, un amour par correspondance. En tout, elle lui écrivit 3000 lettres.  Alfred Sauvy les colligea toutes et surtout les garda dans un grenier de campagne, précieusement enfermées dans trois coffrets noirs. transmises de mains en mains, j’ai eu la chance de les recevoir en héritage.  Elles constituent une très émouvant témoignage de ce que peut être l’amour d’une femme pour un homme, mais un amour fou. 

Ainsi dans l’une de ses lettres, elle écrivait ceci :

“Cher Monsieur, rien de neuf, vous me paraissez bien loin, ma lettre devrait nous rapprocher mais je crains qu’elle ne soit lue.  la sorcière semble un peu calmée pour l’instant. J’ai arrêté mes travaux de désensorcellement mais je vais les reprendre demain. Quelques lignes plus loin, elle écrit “ La sorcière s’étonne un peu que vous n’ayez pas sombré comme les autres, que vous ne soyez pas passé au service du Diable. Il paraît d’après elle que c’est une évolution normale. Pour moi,   je sais bien que vous êtes un don de Dieu. Il fait bien les choses. 

Merci, toujours merci pour votre solidité et votre grande indulgence. mon seul bonheur est de penser à vous.” 

Est-ce qu’il ne vous paraît pas ainsi que tout son délire d’amour n’est là que pour tenter de remédier à ce que Lacan a appelé la forclusion du nom du père, dans la psychose. C’est en somme un appel désespéré à la métaphore paternelle.   Alfred Sauvy est là pour la sauver des persécutions de la sorcière, ainsi d’ailleurs que de celles de Belzébuth, que,  dans les dernières années de sa vie, elle finit par appeler de ce petit nom presque affectueux, Beau-Zébré. 


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

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Dans l’un de ses  textes, “Propos introductifs pour un congrès sur la sexualité féminine”,  Lacan  oppose, selon le sexe,  la forme fétichiste de l’amour à sa forme érotomaniaque.   

Cette opposition étant  posée,  la forme fétichiste,  celle des hommes a été souvent décrite, mais celle des femmes, cette forme érotomaniaque de l’amour,  l’est  beaucoup moins et peut pourtant ouvrir des pistes intéressantes dans l’approche de la sexualité féminine.  

C’est un  grand psychiatre,  Gaétan de Clérambauld,  qui, dans les années 1920,   a été  le chantre de toutes ces femmes érotomanes.  Il  détermina les caractéristiques de leur délire.  Cette érotomanie se manifeste par la conviction délirante d’être aimée par un homme, la plupart du temps, célèbre.  

C’est dans ce fil, que je vais donc aujourd’hui vous parler  d’une femme érotomane, mais qui ne se comptait pas parmi les amoureuses de prêtres et de médecins ou d’écrivains célèbres mais qui avait  en effet choisi d’être aimée par un professeur au Collège de France. 

C’est ainsi qu’un beau jour de l’année 1964, Alfred Sauvy qui était à l'époque un sociologue de renom, reçut cette missive : “ Cher Monsieur, veuillez surveiller les armes qui vous appartiennent !”

Ainsi commença une très longue histoire d’amour, un amour par correspondance. En tout, elle lui écrivit 3000 lettres.  Alfred Sauvy les colligea toutes et surtout les garda dans un grenier de campagne, précieusement enfermées dans trois coffrets noirs. transmises de mains en mains, j’ai eu la chance de les recevoir en héritage.  Elles constituent une très émouvant témoignage de ce que peut être l’amour d’une femme pour un homme, mais un amour fou. 

Ainsi dans l’une de ses lettres, elle écrivait ceci :

“Cher Monsieur, rien de neuf, vous me paraissez bien loin, ma lettre devrait nous rapprocher mais je crains qu’elle ne soit lue.  la sorcière semble un peu calmée pour l’instant. J’ai arrêté mes travaux de désensorcellement mais je vais les reprendre demain. Quelques lignes plus loin, elle écrit “ La sorcière s’étonne un peu que vous n’ayez pas sombré comme les autres, que vous ne soyez pas passé au service du Diable. Il paraît d’après elle que c’est une évolution normale. Pour moi,   je sais bien que vous êtes un don de Dieu. Il fait bien les choses. 

Merci, toujours merci pour votre solidité et votre grande indulgence. mon seul bonheur est de penser à vous.” 

Est-ce qu’il ne vous paraît pas ainsi que tout son délire d’amour n’est là que pour tenter de remédier à ce que Lacan a appelé la forclusion du nom du père, dans la psychose. C’est en somme un appel désespéré à la métaphore paternelle.   Alfred Sauvy est là pour la sauver des persécutions de la sorcière, ainsi d’ailleurs que de celles de Belzébuth, que,  dans les dernières années de sa vie, elle finit par appeler de ce petit nom presque affectueux, Beau-Zébré. 


J'ai créé, il y a maintenant longtemps, dans les années 2000, un

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