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Mesurer la nature : Capital naturel et actions concrètes pour une transition écologique réussie

Mesurer la nature : Capital naturel et actions concrètes pour une transition écologique réussie

08min |28/01/2025
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Description

La vie et la nature doivent-elles faire l’objet d’une fixation de prix pour être protégées? E quoi consiste exactement le capital naturel et les services écosystémiques? Tel est l’objet de cet épisode


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast est une production de Scope4 Consulting, partenaire de la transition écologique des entreprises et collectivités. Bienvenue sur Vers horizon, le podcast de la transition écologique. Je suis Myriam Ausha. Tous les mercredis matins dès 7h, je vous donne rendez-vous pour 30 minutes de clarification et de partage. Comprendre les enjeux écologiques, c'est déjà agir dans le bon sens. Vers horizon, Myriam Ausha. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers Horizon. Je suis heureuse de vous retrouver après quelques semaines à subir l'épidémie de grippe. Savez-vous qu'on découvre encore 18 000 nouvelles espèces chaque année ? Et dans le même temps, nous perdons de la biodiversité à un rythme alarmant. Ce qui veut dire que potentiellement, l'écosystème Terre perd des espèces avant même que les humains aient découvert qu'elles existaient. Face à cette situation, une nouvelle solution émerge. Mettre un prix sur la nature pour mieux la sauver. Est-ce la bonne approche ? Aujourd'hui, nous parlons de capital naturel et de crédit biodiversité. Il est communément répandu que tout ce qui est gratuit n'a pas de valeur. Pour valoriser quelque chose, il faut donc lui fixer un prix. Cette idée semble logique, mais prenons un exemple historique troublant. La vie a-t-elle un prix ? L'être humain a-t-il un prix ? Si oui, lequel ? Durant des siècles, une partie de l'humanité a été soumise à l'esclavage, un commerce très rentable pour les esclavagistes et leur pays. Lorsqu'à force de rébellions, l'esclavage a finalement été aboli, c'est parce que c'était devenu socialement insoutenable et moralement inacceptable. Depuis des décennies, on a le plus grand mal à mettre un prix sur le préjudice subi, du fait d'éventuelles difficultés à chiffrer la valeur de plusieurs générations d'individus en argent. De fait, on peut s'interroger. La vie ou la nature ont-elles besoin d'un prix pour mériter d'être protégées ? L'idée de mettre un prix sur la nature et la vie des espèces vient du concept de capital naturel et des crédits biodiversité. En quoi cela consiste ? Le capital naturel fait référence au stock de ressources naturelles, le sol, l'air, l'eau et tous les organismes vivants. Ces ressources naturelles fournissent un certain nombre de biens et services essentiels à l'homme. Ces services sont appelés services écosystémiques et pourraient être mesurés de manière anthropocentrique, c'est-à-dire en fonction de leur contribution au bien-être humain, exemple pollinisation, purification de l'eau, Prévention de l'érosion des sols, contrôle du climat, et j'en passe. C'est de ce principe que vient l'utilisation du terme capital, terme central emprunté à l'économie humaine, qui vise une croissance toujours progressive. L'idée clé autour de la définition du capital naturel et des services écosystémiques est que nous devrions mettre un prix sur la nature pour la sauver. Alors comment ? Cela pourrait se faire en trois étapes. On commencerait tout d'abord par mesurer les stocks physiques, c'est-à-dire l'état global de la nature, puis on valoriserait ces stocks physiques en termes monétaires, encore un terme emprunté au récit économique qui encadre actuellement les activités humaines. Enfin, troisième temps, on inclurait ces prix dans le prix des biens et des services via une comptabilité durable et les marchés de compensation biodiversité. Tel est le triptyque fragile par lequel les architectes d'une valorisation de la biodiversité construisent sa compatibilité au courant économique majeur. Tout y est. Un capital de départ qui influence le prix des biens ou services et intègre une comptabilité considérant la valeur initiale et arbitraire donnée à la nature. Enfin, des marchés qui échangeraient des crédits biodiversité comme d'autres biens et services auxquels l'économie classique a déjà su donner un prix à travers l'offre et la demande. Bref, on pense pouvoir sauver la nature en appliquant à tout le vivant, connu et encore inconnu, les formules de l'économie humaine dont l'indice de réussite est la croissance ininterrompue. Or, comme le disait Einstein, la folie c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à des résultats différents. Cet acharnement à vouloir faire rentrer la nature dans le moule de l'économie humaine interpelle, notamment parce qu'il repose sur des hypothèses fragiles et les premiers résultats le démontrent. En effet, en Australie, 75% des projets de compensation ont abouti à des résultats médiocres ou désastrants. Au Canada, 63% des projets de compensation d'habités aquatiques ont échoué. Alors pourquoi ça ne marche pas ? Prenons un exemple concret. Un promoteur veut construire sur une zone humide, il propose de recréer une zone humide ailleurs. Sauf qu'un écosystème, c'est comme une ville millénaire, on ne peut pas simplement le déplacer et le recréer ailleurs, parce qu'on ne peut pas recréer toute sa complexité, son histoire et ses interactions, parce qu'il y a des milliers d'espèces présentes dans cet écosystème. Cet exemple montre que les problèmes pratiques sont nombreux. L'incertitude scientifique sur le nombre exact des espèces qui peuplent actuellement la Terre. L'impossibilité de vraiment recréer un écosystème complexe. Les risques sociaux, notamment des conflits pour les terres, par exemple. Enfin, l'absence de signal prix clair. En conclusion, la nature ne nous rend pas seulement des services. Elle permet la vie avant tout. La définition du capital naturel suggère que l'écosystème naturel serait au service des seuls humains. Par conséquent, toutes les méthodes destinées à donner un prix à la nature dupliquent le raisonnement économique humain sur la nature pour en faire un objet d'échange, au sein, justement, des marchés qui ne profiteront qu'exclusivement à l'espèce humaine. Alors que faire ? La restauration des écosystèmes est essentielle. Elle doit venir en plus de l'étape première qui est la... protection de la nature. Il est illusoire de penser qu'on peut restaurer à l'identique un écosystème par la main de l'homme. Voici notamment trois actions concrètes que j'ai déjà pu appliquer, que vous pouvez vous aussi appliquer et entreprendre dans votre vie. Informez-vous sur des projets d'aménagement dans votre région, notamment les projets autour des forêts, car près des trois quarts de la forêt française appartiennent à des particuliers. Deuxièmement, vous pouvez soutenir les associations locales de protection de la nature, après avoir vérifié la cohérence de leurs actions et l'origine de leur financement. Enfin, troisième action possible, vous pouvez participer à des consultations publiques sur les projets d'aménagement de votre région ou de votre département. Notre épisode est à présent terminé. Nous répondons à toutes vos questions dans l'espace commentaires sous ce podcast ou par mail à verhorizon.podcastaerobase.gmail.com Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à lui donner 5 étoiles et à vous abonner gratuitement sur votre plateforme préférée. Vous pouvez également rejoindre notre communauté Vers Horizon Podcast sur tous les réseaux Facebook, TikTok, Instagram ou sur notre chaîne YouTube. Enfin, vous pouvez vous abonner à notre newsletter sur le site internet du podcast www.vers-horizon.net Voilà pour aujourd'hui, on se retrouve mercredi prochain. D'ici là, prenez soin de vous et de votre environnement.

Chapters

  • Introduction et enjeux de la biodiversité

    00:39

  • Le concept de capital naturel et crédits biodiversité

    01:11

  • Mesurer et valoriser la nature

    03:17

  • Critique des méthodes de valorisation et échecs des projets

    06:15

  • Actions concrètes pour protéger la nature

    06:45

Description

La vie et la nature doivent-elles faire l’objet d’une fixation de prix pour être protégées? E quoi consiste exactement le capital naturel et les services écosystémiques? Tel est l’objet de cet épisode


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast est une production de Scope4 Consulting, partenaire de la transition écologique des entreprises et collectivités. Bienvenue sur Vers horizon, le podcast de la transition écologique. Je suis Myriam Ausha. Tous les mercredis matins dès 7h, je vous donne rendez-vous pour 30 minutes de clarification et de partage. Comprendre les enjeux écologiques, c'est déjà agir dans le bon sens. Vers horizon, Myriam Ausha. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers Horizon. Je suis heureuse de vous retrouver après quelques semaines à subir l'épidémie de grippe. Savez-vous qu'on découvre encore 18 000 nouvelles espèces chaque année ? Et dans le même temps, nous perdons de la biodiversité à un rythme alarmant. Ce qui veut dire que potentiellement, l'écosystème Terre perd des espèces avant même que les humains aient découvert qu'elles existaient. Face à cette situation, une nouvelle solution émerge. Mettre un prix sur la nature pour mieux la sauver. Est-ce la bonne approche ? Aujourd'hui, nous parlons de capital naturel et de crédit biodiversité. Il est communément répandu que tout ce qui est gratuit n'a pas de valeur. Pour valoriser quelque chose, il faut donc lui fixer un prix. Cette idée semble logique, mais prenons un exemple historique troublant. La vie a-t-elle un prix ? L'être humain a-t-il un prix ? Si oui, lequel ? Durant des siècles, une partie de l'humanité a été soumise à l'esclavage, un commerce très rentable pour les esclavagistes et leur pays. Lorsqu'à force de rébellions, l'esclavage a finalement été aboli, c'est parce que c'était devenu socialement insoutenable et moralement inacceptable. Depuis des décennies, on a le plus grand mal à mettre un prix sur le préjudice subi, du fait d'éventuelles difficultés à chiffrer la valeur de plusieurs générations d'individus en argent. De fait, on peut s'interroger. La vie ou la nature ont-elles besoin d'un prix pour mériter d'être protégées ? L'idée de mettre un prix sur la nature et la vie des espèces vient du concept de capital naturel et des crédits biodiversité. En quoi cela consiste ? Le capital naturel fait référence au stock de ressources naturelles, le sol, l'air, l'eau et tous les organismes vivants. Ces ressources naturelles fournissent un certain nombre de biens et services essentiels à l'homme. Ces services sont appelés services écosystémiques et pourraient être mesurés de manière anthropocentrique, c'est-à-dire en fonction de leur contribution au bien-être humain, exemple pollinisation, purification de l'eau, Prévention de l'érosion des sols, contrôle du climat, et j'en passe. C'est de ce principe que vient l'utilisation du terme capital, terme central emprunté à l'économie humaine, qui vise une croissance toujours progressive. L'idée clé autour de la définition du capital naturel et des services écosystémiques est que nous devrions mettre un prix sur la nature pour la sauver. Alors comment ? Cela pourrait se faire en trois étapes. On commencerait tout d'abord par mesurer les stocks physiques, c'est-à-dire l'état global de la nature, puis on valoriserait ces stocks physiques en termes monétaires, encore un terme emprunté au récit économique qui encadre actuellement les activités humaines. Enfin, troisième temps, on inclurait ces prix dans le prix des biens et des services via une comptabilité durable et les marchés de compensation biodiversité. Tel est le triptyque fragile par lequel les architectes d'une valorisation de la biodiversité construisent sa compatibilité au courant économique majeur. Tout y est. Un capital de départ qui influence le prix des biens ou services et intègre une comptabilité considérant la valeur initiale et arbitraire donnée à la nature. Enfin, des marchés qui échangeraient des crédits biodiversité comme d'autres biens et services auxquels l'économie classique a déjà su donner un prix à travers l'offre et la demande. Bref, on pense pouvoir sauver la nature en appliquant à tout le vivant, connu et encore inconnu, les formules de l'économie humaine dont l'indice de réussite est la croissance ininterrompue. Or, comme le disait Einstein, la folie c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à des résultats différents. Cet acharnement à vouloir faire rentrer la nature dans le moule de l'économie humaine interpelle, notamment parce qu'il repose sur des hypothèses fragiles et les premiers résultats le démontrent. En effet, en Australie, 75% des projets de compensation ont abouti à des résultats médiocres ou désastrants. Au Canada, 63% des projets de compensation d'habités aquatiques ont échoué. Alors pourquoi ça ne marche pas ? Prenons un exemple concret. Un promoteur veut construire sur une zone humide, il propose de recréer une zone humide ailleurs. Sauf qu'un écosystème, c'est comme une ville millénaire, on ne peut pas simplement le déplacer et le recréer ailleurs, parce qu'on ne peut pas recréer toute sa complexité, son histoire et ses interactions, parce qu'il y a des milliers d'espèces présentes dans cet écosystème. Cet exemple montre que les problèmes pratiques sont nombreux. L'incertitude scientifique sur le nombre exact des espèces qui peuplent actuellement la Terre. L'impossibilité de vraiment recréer un écosystème complexe. Les risques sociaux, notamment des conflits pour les terres, par exemple. Enfin, l'absence de signal prix clair. En conclusion, la nature ne nous rend pas seulement des services. Elle permet la vie avant tout. La définition du capital naturel suggère que l'écosystème naturel serait au service des seuls humains. Par conséquent, toutes les méthodes destinées à donner un prix à la nature dupliquent le raisonnement économique humain sur la nature pour en faire un objet d'échange, au sein, justement, des marchés qui ne profiteront qu'exclusivement à l'espèce humaine. Alors que faire ? La restauration des écosystèmes est essentielle. Elle doit venir en plus de l'étape première qui est la... protection de la nature. Il est illusoire de penser qu'on peut restaurer à l'identique un écosystème par la main de l'homme. Voici notamment trois actions concrètes que j'ai déjà pu appliquer, que vous pouvez vous aussi appliquer et entreprendre dans votre vie. Informez-vous sur des projets d'aménagement dans votre région, notamment les projets autour des forêts, car près des trois quarts de la forêt française appartiennent à des particuliers. Deuxièmement, vous pouvez soutenir les associations locales de protection de la nature, après avoir vérifié la cohérence de leurs actions et l'origine de leur financement. Enfin, troisième action possible, vous pouvez participer à des consultations publiques sur les projets d'aménagement de votre région ou de votre département. Notre épisode est à présent terminé. Nous répondons à toutes vos questions dans l'espace commentaires sous ce podcast ou par mail à verhorizon.podcastaerobase.gmail.com Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à lui donner 5 étoiles et à vous abonner gratuitement sur votre plateforme préférée. Vous pouvez également rejoindre notre communauté Vers Horizon Podcast sur tous les réseaux Facebook, TikTok, Instagram ou sur notre chaîne YouTube. Enfin, vous pouvez vous abonner à notre newsletter sur le site internet du podcast www.vers-horizon.net Voilà pour aujourd'hui, on se retrouve mercredi prochain. D'ici là, prenez soin de vous et de votre environnement.

Chapters

  • Introduction et enjeux de la biodiversité

    00:39

  • Le concept de capital naturel et crédits biodiversité

    01:11

  • Mesurer et valoriser la nature

    03:17

  • Critique des méthodes de valorisation et échecs des projets

    06:15

  • Actions concrètes pour protéger la nature

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La vie et la nature doivent-elles faire l’objet d’une fixation de prix pour être protégées? E quoi consiste exactement le capital naturel et les services écosystémiques? Tel est l’objet de cet épisode


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Transcription

  • Speaker #0

    Ce podcast est une production de Scope4 Consulting, partenaire de la transition écologique des entreprises et collectivités. Bienvenue sur Vers horizon, le podcast de la transition écologique. Je suis Myriam Ausha. Tous les mercredis matins dès 7h, je vous donne rendez-vous pour 30 minutes de clarification et de partage. Comprendre les enjeux écologiques, c'est déjà agir dans le bon sens. Vers horizon, Myriam Ausha. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers Horizon. Je suis heureuse de vous retrouver après quelques semaines à subir l'épidémie de grippe. Savez-vous qu'on découvre encore 18 000 nouvelles espèces chaque année ? Et dans le même temps, nous perdons de la biodiversité à un rythme alarmant. Ce qui veut dire que potentiellement, l'écosystème Terre perd des espèces avant même que les humains aient découvert qu'elles existaient. Face à cette situation, une nouvelle solution émerge. Mettre un prix sur la nature pour mieux la sauver. Est-ce la bonne approche ? Aujourd'hui, nous parlons de capital naturel et de crédit biodiversité. Il est communément répandu que tout ce qui est gratuit n'a pas de valeur. Pour valoriser quelque chose, il faut donc lui fixer un prix. Cette idée semble logique, mais prenons un exemple historique troublant. La vie a-t-elle un prix ? L'être humain a-t-il un prix ? Si oui, lequel ? Durant des siècles, une partie de l'humanité a été soumise à l'esclavage, un commerce très rentable pour les esclavagistes et leur pays. Lorsqu'à force de rébellions, l'esclavage a finalement été aboli, c'est parce que c'était devenu socialement insoutenable et moralement inacceptable. Depuis des décennies, on a le plus grand mal à mettre un prix sur le préjudice subi, du fait d'éventuelles difficultés à chiffrer la valeur de plusieurs générations d'individus en argent. De fait, on peut s'interroger. La vie ou la nature ont-elles besoin d'un prix pour mériter d'être protégées ? L'idée de mettre un prix sur la nature et la vie des espèces vient du concept de capital naturel et des crédits biodiversité. En quoi cela consiste ? Le capital naturel fait référence au stock de ressources naturelles, le sol, l'air, l'eau et tous les organismes vivants. Ces ressources naturelles fournissent un certain nombre de biens et services essentiels à l'homme. Ces services sont appelés services écosystémiques et pourraient être mesurés de manière anthropocentrique, c'est-à-dire en fonction de leur contribution au bien-être humain, exemple pollinisation, purification de l'eau, Prévention de l'érosion des sols, contrôle du climat, et j'en passe. C'est de ce principe que vient l'utilisation du terme capital, terme central emprunté à l'économie humaine, qui vise une croissance toujours progressive. L'idée clé autour de la définition du capital naturel et des services écosystémiques est que nous devrions mettre un prix sur la nature pour la sauver. Alors comment ? Cela pourrait se faire en trois étapes. On commencerait tout d'abord par mesurer les stocks physiques, c'est-à-dire l'état global de la nature, puis on valoriserait ces stocks physiques en termes monétaires, encore un terme emprunté au récit économique qui encadre actuellement les activités humaines. Enfin, troisième temps, on inclurait ces prix dans le prix des biens et des services via une comptabilité durable et les marchés de compensation biodiversité. Tel est le triptyque fragile par lequel les architectes d'une valorisation de la biodiversité construisent sa compatibilité au courant économique majeur. Tout y est. Un capital de départ qui influence le prix des biens ou services et intègre une comptabilité considérant la valeur initiale et arbitraire donnée à la nature. Enfin, des marchés qui échangeraient des crédits biodiversité comme d'autres biens et services auxquels l'économie classique a déjà su donner un prix à travers l'offre et la demande. Bref, on pense pouvoir sauver la nature en appliquant à tout le vivant, connu et encore inconnu, les formules de l'économie humaine dont l'indice de réussite est la croissance ininterrompue. Or, comme le disait Einstein, la folie c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à des résultats différents. Cet acharnement à vouloir faire rentrer la nature dans le moule de l'économie humaine interpelle, notamment parce qu'il repose sur des hypothèses fragiles et les premiers résultats le démontrent. En effet, en Australie, 75% des projets de compensation ont abouti à des résultats médiocres ou désastrants. Au Canada, 63% des projets de compensation d'habités aquatiques ont échoué. Alors pourquoi ça ne marche pas ? Prenons un exemple concret. Un promoteur veut construire sur une zone humide, il propose de recréer une zone humide ailleurs. Sauf qu'un écosystème, c'est comme une ville millénaire, on ne peut pas simplement le déplacer et le recréer ailleurs, parce qu'on ne peut pas recréer toute sa complexité, son histoire et ses interactions, parce qu'il y a des milliers d'espèces présentes dans cet écosystème. Cet exemple montre que les problèmes pratiques sont nombreux. L'incertitude scientifique sur le nombre exact des espèces qui peuplent actuellement la Terre. L'impossibilité de vraiment recréer un écosystème complexe. Les risques sociaux, notamment des conflits pour les terres, par exemple. Enfin, l'absence de signal prix clair. En conclusion, la nature ne nous rend pas seulement des services. Elle permet la vie avant tout. La définition du capital naturel suggère que l'écosystème naturel serait au service des seuls humains. Par conséquent, toutes les méthodes destinées à donner un prix à la nature dupliquent le raisonnement économique humain sur la nature pour en faire un objet d'échange, au sein, justement, des marchés qui ne profiteront qu'exclusivement à l'espèce humaine. Alors que faire ? La restauration des écosystèmes est essentielle. Elle doit venir en plus de l'étape première qui est la... protection de la nature. Il est illusoire de penser qu'on peut restaurer à l'identique un écosystème par la main de l'homme. Voici notamment trois actions concrètes que j'ai déjà pu appliquer, que vous pouvez vous aussi appliquer et entreprendre dans votre vie. Informez-vous sur des projets d'aménagement dans votre région, notamment les projets autour des forêts, car près des trois quarts de la forêt française appartiennent à des particuliers. Deuxièmement, vous pouvez soutenir les associations locales de protection de la nature, après avoir vérifié la cohérence de leurs actions et l'origine de leur financement. Enfin, troisième action possible, vous pouvez participer à des consultations publiques sur les projets d'aménagement de votre région ou de votre département. Notre épisode est à présent terminé. Nous répondons à toutes vos questions dans l'espace commentaires sous ce podcast ou par mail à verhorizon.podcastaerobase.gmail.com Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à lui donner 5 étoiles et à vous abonner gratuitement sur votre plateforme préférée. Vous pouvez également rejoindre notre communauté Vers Horizon Podcast sur tous les réseaux Facebook, TikTok, Instagram ou sur notre chaîne YouTube. Enfin, vous pouvez vous abonner à notre newsletter sur le site internet du podcast www.vers-horizon.net Voilà pour aujourd'hui, on se retrouve mercredi prochain. D'ici là, prenez soin de vous et de votre environnement.

Chapters

  • Introduction et enjeux de la biodiversité

    00:39

  • Le concept de capital naturel et crédits biodiversité

    01:11

  • Mesurer et valoriser la nature

    03:17

  • Critique des méthodes de valorisation et échecs des projets

    06:15

  • Actions concrètes pour protéger la nature

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La vie et la nature doivent-elles faire l’objet d’une fixation de prix pour être protégées? E quoi consiste exactement le capital naturel et les services écosystémiques? Tel est l’objet de cet épisode


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  • Speaker #0

    Ce podcast est une production de Scope4 Consulting, partenaire de la transition écologique des entreprises et collectivités. Bienvenue sur Vers horizon, le podcast de la transition écologique. Je suis Myriam Ausha. Tous les mercredis matins dès 7h, je vous donne rendez-vous pour 30 minutes de clarification et de partage. Comprendre les enjeux écologiques, c'est déjà agir dans le bon sens. Vers horizon, Myriam Ausha. Bonjour et bienvenue dans ce nouvel épisode de Vers Horizon. Je suis heureuse de vous retrouver après quelques semaines à subir l'épidémie de grippe. Savez-vous qu'on découvre encore 18 000 nouvelles espèces chaque année ? Et dans le même temps, nous perdons de la biodiversité à un rythme alarmant. Ce qui veut dire que potentiellement, l'écosystème Terre perd des espèces avant même que les humains aient découvert qu'elles existaient. Face à cette situation, une nouvelle solution émerge. Mettre un prix sur la nature pour mieux la sauver. Est-ce la bonne approche ? Aujourd'hui, nous parlons de capital naturel et de crédit biodiversité. Il est communément répandu que tout ce qui est gratuit n'a pas de valeur. Pour valoriser quelque chose, il faut donc lui fixer un prix. Cette idée semble logique, mais prenons un exemple historique troublant. La vie a-t-elle un prix ? L'être humain a-t-il un prix ? Si oui, lequel ? Durant des siècles, une partie de l'humanité a été soumise à l'esclavage, un commerce très rentable pour les esclavagistes et leur pays. Lorsqu'à force de rébellions, l'esclavage a finalement été aboli, c'est parce que c'était devenu socialement insoutenable et moralement inacceptable. Depuis des décennies, on a le plus grand mal à mettre un prix sur le préjudice subi, du fait d'éventuelles difficultés à chiffrer la valeur de plusieurs générations d'individus en argent. De fait, on peut s'interroger. La vie ou la nature ont-elles besoin d'un prix pour mériter d'être protégées ? L'idée de mettre un prix sur la nature et la vie des espèces vient du concept de capital naturel et des crédits biodiversité. En quoi cela consiste ? Le capital naturel fait référence au stock de ressources naturelles, le sol, l'air, l'eau et tous les organismes vivants. Ces ressources naturelles fournissent un certain nombre de biens et services essentiels à l'homme. Ces services sont appelés services écosystémiques et pourraient être mesurés de manière anthropocentrique, c'est-à-dire en fonction de leur contribution au bien-être humain, exemple pollinisation, purification de l'eau, Prévention de l'érosion des sols, contrôle du climat, et j'en passe. C'est de ce principe que vient l'utilisation du terme capital, terme central emprunté à l'économie humaine, qui vise une croissance toujours progressive. L'idée clé autour de la définition du capital naturel et des services écosystémiques est que nous devrions mettre un prix sur la nature pour la sauver. Alors comment ? Cela pourrait se faire en trois étapes. On commencerait tout d'abord par mesurer les stocks physiques, c'est-à-dire l'état global de la nature, puis on valoriserait ces stocks physiques en termes monétaires, encore un terme emprunté au récit économique qui encadre actuellement les activités humaines. Enfin, troisième temps, on inclurait ces prix dans le prix des biens et des services via une comptabilité durable et les marchés de compensation biodiversité. Tel est le triptyque fragile par lequel les architectes d'une valorisation de la biodiversité construisent sa compatibilité au courant économique majeur. Tout y est. Un capital de départ qui influence le prix des biens ou services et intègre une comptabilité considérant la valeur initiale et arbitraire donnée à la nature. Enfin, des marchés qui échangeraient des crédits biodiversité comme d'autres biens et services auxquels l'économie classique a déjà su donner un prix à travers l'offre et la demande. Bref, on pense pouvoir sauver la nature en appliquant à tout le vivant, connu et encore inconnu, les formules de l'économie humaine dont l'indice de réussite est la croissance ininterrompue. Or, comme le disait Einstein, la folie c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à des résultats différents. Cet acharnement à vouloir faire rentrer la nature dans le moule de l'économie humaine interpelle, notamment parce qu'il repose sur des hypothèses fragiles et les premiers résultats le démontrent. En effet, en Australie, 75% des projets de compensation ont abouti à des résultats médiocres ou désastrants. Au Canada, 63% des projets de compensation d'habités aquatiques ont échoué. Alors pourquoi ça ne marche pas ? Prenons un exemple concret. Un promoteur veut construire sur une zone humide, il propose de recréer une zone humide ailleurs. Sauf qu'un écosystème, c'est comme une ville millénaire, on ne peut pas simplement le déplacer et le recréer ailleurs, parce qu'on ne peut pas recréer toute sa complexité, son histoire et ses interactions, parce qu'il y a des milliers d'espèces présentes dans cet écosystème. Cet exemple montre que les problèmes pratiques sont nombreux. L'incertitude scientifique sur le nombre exact des espèces qui peuplent actuellement la Terre. L'impossibilité de vraiment recréer un écosystème complexe. Les risques sociaux, notamment des conflits pour les terres, par exemple. Enfin, l'absence de signal prix clair. En conclusion, la nature ne nous rend pas seulement des services. Elle permet la vie avant tout. La définition du capital naturel suggère que l'écosystème naturel serait au service des seuls humains. Par conséquent, toutes les méthodes destinées à donner un prix à la nature dupliquent le raisonnement économique humain sur la nature pour en faire un objet d'échange, au sein, justement, des marchés qui ne profiteront qu'exclusivement à l'espèce humaine. Alors que faire ? La restauration des écosystèmes est essentielle. Elle doit venir en plus de l'étape première qui est la... protection de la nature. Il est illusoire de penser qu'on peut restaurer à l'identique un écosystème par la main de l'homme. Voici notamment trois actions concrètes que j'ai déjà pu appliquer, que vous pouvez vous aussi appliquer et entreprendre dans votre vie. Informez-vous sur des projets d'aménagement dans votre région, notamment les projets autour des forêts, car près des trois quarts de la forêt française appartiennent à des particuliers. Deuxièmement, vous pouvez soutenir les associations locales de protection de la nature, après avoir vérifié la cohérence de leurs actions et l'origine de leur financement. Enfin, troisième action possible, vous pouvez participer à des consultations publiques sur les projets d'aménagement de votre région ou de votre département. Notre épisode est à présent terminé. Nous répondons à toutes vos questions dans l'espace commentaires sous ce podcast ou par mail à verhorizon.podcastaerobase.gmail.com Si cet épisode vous a plu, n'hésitez pas à lui donner 5 étoiles et à vous abonner gratuitement sur votre plateforme préférée. Vous pouvez également rejoindre notre communauté Vers Horizon Podcast sur tous les réseaux Facebook, TikTok, Instagram ou sur notre chaîne YouTube. Enfin, vous pouvez vous abonner à notre newsletter sur le site internet du podcast www.vers-horizon.net Voilà pour aujourd'hui, on se retrouve mercredi prochain. D'ici là, prenez soin de vous et de votre environnement.

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  • Introduction et enjeux de la biodiversité

    00:39

  • Le concept de capital naturel et crédits biodiversité

    01:11

  • Mesurer et valoriser la nature

    03:17

  • Critique des méthodes de valorisation et échecs des projets

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