Écrire l’histoire de France en prenant en compte la nature et son exploitation : tel est le projet des auteurs d’Une histoire environnementale de la France (La Découverte, 2025). Le premier tome, La nature en révolution (1780-1840), montre le rôle central de la question écologique dans les débats révolutionnaires, le lien entre l’extraction des matières premières, l’industrialisation et la colonisation ou encore la lente normalisation des risques de pollution au début du XIXe siècle. Dans e deuxième tome, Les natures de la République (1870-1940), Charles-François Mathis explore comment, au sein de la Troisième République, les notions de progrès et de productivisme ont cohabité avec un rapport singulier à la nature, à mobiliser ou à soigner.

Mode d’emploi, le festival des idées de la Villa Gillet propose de s’emparer des outils de la recherche, du journalisme, de la philosophie et de l’histoire des idées pour comprendre les grands débats de notre temps. Cette année, l’anthropologue Chowra Makaremi, les philosophes Camille Froidevaux-Metterie et Charles Girard et l’historienne des idées Alice Béja ont construit avec nous un programme qui traverse quatre terrains de discussion : l’histoire - comment l’écrire autrement, en intégrant les préoccupations contemporaines telles que le dérèglement climatique, en incluant les émotions dans l’analyse des mobilisations collectives, en interrogeant les équilibres des pouvoirs ; les filiations - comment combler les lacunes de nos grands récits et comment se dessinent de nouveaux héritages de la pensée ; la liberté - comment comprendre la bascule entre libéralisme et illibéralisme, et les tendances actuelles du populisme global ; le féminisme - et son rôle dans la transformation des critiques de la domination. 

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