- Speaker #0
« Parer au départ » , c'est le podcast de l'agence Visa Mundi. Sur plusieurs dizaines de destinations, Visa Mundi simplifie le parcours de tous les voyageurs en aidant à l'obtention du bon document au bon moment. Rendez-vous sur visamundi.co, bonne écoute ! Bienvenue, aujourd'hui on examine de près deux décisions présidentielles américaines, toutes récentes. Oui,
- Speaker #1
signées les 4 et 5 juin.
- Speaker #0
Exactement, et elles instaurent de nouvelles restrictions assez importantes sur les voyages et les études aux Etats-Unis. Pour ça, on se base sur les documents officiels de la Maison-Blanche Et puis un article de synthèse L'idée, c'est de décortiquer un peu la portée et les raisons derrière tout ça
- Speaker #1
Tout à fait Et il faut voir que ces actions, elles s'inscrivent, disons, dans l'autorité présidentielle De réguler l'entrée sur le territoire Pour la sécurité nationale,
- Speaker #0
c'est ça ?
- Speaker #1
Principalement, oui C'est une prérogative qui avait été confirmée par la Cour suprême, d'ailleurs, dans l'affaire Trump contre Hawaï Ah oui, c'est vrai Donc les justifications officielles, elles tournent autour de la sécurité Merci. Mais aussi de l'application, on va dire, des lois sur l'immigration.
- Speaker #0
Alors, commençons par la première proclamation. Elle vise les voyages en général. C'est bien ça ?
- Speaker #1
C'est ça. Des restrictions d'entrée pour les ressortissants de 19 pays. Et ça s'applique très vite, dès le 9 juin.
- Speaker #0
19 pays, c'est beaucoup ? Il y a des niveaux différents ?
- Speaker #1
Oui, en gros, deux niveaux. D'abord, une suspension totale des visas immigrants et non-immigrants. Ça concerne 12 pays.
- Speaker #0
Comme qui, par exemple ?
- Speaker #1
On a l'Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, l'Erythrée. Haïti, l'Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan, le Yémen. Voilà, cette liste-là.
- Speaker #0
D'accord. Et le deuxième niveau ?
- Speaker #1
C'est une suspension partielle. Ça touche sept autres pays, comme Cuba, le Laos, le Venezuela.
- Speaker #0
Et comment l'administration justifie une liste pareille ? Les raisons sont les mêmes pour tous ?
- Speaker #1
Non, ça varie. Pour certains, comme l'Iran, la Somalie, l'Afghanistan, on met en avant la sécurité, le terrorisme.
- Speaker #0
Logique.
- Speaker #1
Pour d'autres, c'est plus le manque de coopération. La difficulté à vérifier les identités, à obtenir des infos fiables.
- Speaker #0
Pour quel pays ?
- Speaker #1
On cite l'Érythrée, le Soudan, le Venezuela, Cuba par exemple.
- Speaker #0
Et il y avait aussi cette histoire de visas dépassés, non ? Les overstays.
- Speaker #1
Exactement. C'est un critère mentionné. Pour le Tchad ou la Guinée équatoriale, les taux de dépassement pour les visas étudiants FMJ seraient très élevés, genre plus de 55%, voire 70%.
- Speaker #0
Ah oui, quand même.
- Speaker #1
Et pour Haïti, c'est plus de 30%. sur les visas P1-B2. Enfin, dernier point, le refus de certains pays de reprendre leurs ressortissants expulsables.
- Speaker #0
Qui est concerné par ça ?
- Speaker #1
Cuba, l'Iran, le Laos, la Sierra Leone, le Venezuela sont mentionnés. Donc on voit, c'est un mélange de raisons.
- Speaker #0
Mais il y a des exceptions, j'imagine. On ne bloque pas tout le monde.
- Speaker #1
Non, heureusement. Les résidents permanents légaux, la carte verte, ne sont pas concernés. Les binationaux qui voyagent avec un passeport d'un pays non restreint, non plus. Et puis, certains membres de la famille de citoyens américains et des cas jugés d'intérêt national.
- Speaker #0
Et les visas qui ont déjà été délivrés avant le 9 juin ?
- Speaker #1
Une source disait qu'ils ne seraient pas révoqués. Mais, attention, on va voir que pour Harvard, c'est peut-être un peu différent.
- Speaker #0
Justement, parlons-en. La deuxième proclamation, elle cible spécifiquement Harvard. Ça, c'est assez spectaculaire, non ?
- Speaker #1
Ah oui, c'est très ciblé et assez inédit pour une université de ce calibre.
- Speaker #0
Qu'est-ce qu'elle dit exactement ?
- Speaker #1
Depuis le 5 juin, et pour au moins 6 mois, plus aucun nouveau visa étudiant ou chercheur, les types F, M, J, ne sera délivré pour quelqu'un qui veut commencer un programme à Harvard.
- Speaker #0
Et la justification, c'est quoi ? La sécurité encore ?
- Speaker #1
Oui, c'est un des arguments principaux. La crainte d'espionnage, de vol de technologies sensibles.
- Speaker #0
Visant qui ?
- Speaker #1
La Chine est mentionnée explicitement. On parle de financement important de la Chine à Harvard. Plus de 150 millions de dollars sur 10 ans. Il y a même des allégations de lien avec une organisation. paramilitaires chinoises. D'accord.
- Speaker #0
Et à part l'espionnage ?
- Speaker #1
On reproche aussi à Harvard, tenez-vous bien, de ne pas respecter ses obligations dans le cadre du programme SVP.
- Speaker #0
Le SVP, c'est le système de suivi des étudiants étrangers ?
- Speaker #1
C'est ça. L'université n'aurait pas fourni au DHS, le département de la sécurité intérieure, des informations jugées nécessaires sur des problèmes de criminalité ou de mauvaise conduite d'étudiants étrangers. Ah bon ? Apparemment, seuls trois cas auraient été rapportés et jugés de manière insuffisante.
- Speaker #0
Et il y a un troisième point un peu surprenant sur les droits civiques.
- Speaker #1
Oui, c'est plus politique peut-être. Le texte mentionne la condamnation passée de Harvard par la Cour suprême pour discrimination raciale dans ses admissions.
- Speaker #0
Et le lien ?
- Speaker #1
L'administration suggère que ces pratiques discriminatoires pourraient continuer. Et donc, ça questionne, en filigrane, la légitimité d'admettre des étudiants étrangers dans ce contexte. C'est euh… Un angle d'attaque assez particulier.
- Speaker #0
Et ça pourrait aller plus loin que les nouveaux étudiants, non ?
- Speaker #1
Potentiellement, oui. La proclamation demande carrément aux autorités d'envisager la révocation des visas FMJ des étudiants qui sont déjà à Harvard. Wow ! Et même de réévaluer si Harvard peut continuer à participer au programme SEVP. On imagine sans peine qu'Harvard ne va pas laisser passer ça. Un recours en justice semble inévitable.
- Speaker #0
Ok. Très clair. Un dernier mot rapide sur l'Esta, ça concerne beaucoup de monde aussi. Oui,
- Speaker #1
petit changement pour les voyageurs des pays du programme d'exemption de visa. Il faudra maintenant joindre une photo d'identité, ou même un selfie, à la demande en ligne.
- Speaker #0
D'accord, une mesure technique.
- Speaker #1
Voilà. Et on parle aussi d'une possible augmentation du coût de l'Esta. Il pourrait passer de 21 dollars à 40 dollars. C'est pas encore fait, mais c'est dans l'air.
- Speaker #0
Bon, si on résume tout ça, on a des restrictions de voyage assez larges pour 19 nationalités. Une mesure choc est très ciblée sur Harvard pour les nouveaux étudiants. Et puis un ajustement technique pour les stades. Le message global semble être un net durcissement, non ?
- Speaker #1
Absolument. Un durcissement notable des politiques d'entrée. Et ça pose question, au-delà des justifications de sécurité ou de conformité qui sont avancées.
- Speaker #0
C'est-à-dire ?
- Speaker #1
Quelles vont être les répercussions ? Sur le plan diplomatique d'abord, et puis sur l'image des États-Unis comme pôle éducatif mondial.
- Speaker #0
Surtout si une mesure comme celle contre Harvard, un symbole quand même, devait durer.
- Speaker #1
Exactement. ou si elle devait inspirer d'autres mesures similaires. C'est vraiment un point à suivre de près dans les prochains mois.