EP 54 : Conseiller funéraire : Mode d'Emploi avec Lorraine Jean cover
EP 54 : Conseiller funéraire : Mode d'Emploi avec Lorraine Jean cover
VIVANT - podcast sur la mort, la vie et le deuil par Teddy Bredelet

EP 54 : Conseiller funéraire : Mode d'Emploi avec Lorraine Jean

EP 54 : Conseiller funéraire : Mode d'Emploi avec Lorraine Jean

34min |13/05/2024
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VIVANT - podcast sur la mort, la vie et le deuil par Teddy Bredelet

EP 54 : Conseiller funéraire : Mode d'Emploi avec Lorraine Jean

EP 54 : Conseiller funéraire : Mode d'Emploi avec Lorraine Jean

34min |13/05/2024
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Description

70 % des auditeurs de Vivant sont conseillers funéraire ou aimeraient le devenir !

Il ne m'en fallait pas plus pour inviter Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain.

En quoi consiste cette formation ? Qu'est-ce qu'on y apprend ?
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ? Quelles sont les pièges à éviter ?

Une piqure de rappel pour les uns. Un épisode riche en apprentissages pour les autres.

Bonne écoute ! Prenez soin de vous


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 54 de Vivant, devenir conseiller funéraire avec Lorraine Jean. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. J'ai découvert que 70% des auditeurs de vivants sont conseillers funéraires ou aimeraient le devenir. C'est pour ces raisons qu'aujourd'hui j'invite Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain. Dans cet épisode, on va parler de formation funéraire. En quoi consiste cette formation ? Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ? Quels sont les pièges aussi à éviter ? Et vous entendrez les conseils et astuces pour réussir. Bref, une piqûre de rappel pour les uns et un épisode riche en apprentissage pour les autres. Je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Lorraine Jean. Bonjour Lorraine, bienvenue dans Vivant. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Teddy, je vais très bien et je te remercie de m'inviter à participer à ton podcast. Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, ça s'entend. Alors vous, les gens, vous ne le voyez pas, mais vous l'entendez. Elle a un sourire incroyable Lorraine, c'est vraiment fou, donc je suis très très heureux. Dis-moi Lorraine, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux déjà te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, donc moi je suis Lorraine Jean, j'ai commencé en fait à travailler dans le milieu du funéraire quand j'avais 19 ans. J'étais à l'époque en fac d'art du spectacle, je voulais travailler dans l'audiovisuel et donc très rapidement je me suis rendu compte que l'audiovisuel c'était sympa mais que je n'avais pas de vrai projet professionnel derrière. Donc je me suis rapidement posé la question de ce que je pourrais faire et l'idée de travailler dans le funéraire elle est arrivée pour moi vraiment comme un cheveu sur la soupe. Un matin, je me suis réveillée en me disant Pourquoi pas moi, en fait ? Tu vois, j'avais toujours été très intriguée par le monde du funéraire, mais sans vraiment me projeter là-dedans. Et à partir du jour où je me suis dit Pourquoi pas moi ? il y a vraiment eu un déclic en moi et j'ai découvert une passion pour ce milieu qui ne m'a jamais lâchée et qui m'anime toujours aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça vient d'où ? J'étais attiré par le milieu du funéraire.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire vraiment ce qui m'attirait à l'époque dans ce milieu-là, mais en tout cas, je me posais... des questions, parce que c'est un milieu qui est un petit peu à part, parce que c'était en 2011, donc à l'époque c'était aussi peut-être moins démocratisé que ça l'est aujourd'hui. Donc tu vois, je me demandais un peu, mais qu'est-ce qui se passe dans les coulisses ? Comment ça se passe pour préparer un corps ? Qu'est-ce que c'est toutes les démarches pour organiser des obsèques ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Donc je me posais beaucoup de questions. C'est devenu une attirance quand j'ai commencé à creuser, vraiment. quand j'ai commencé à lire des articles à me renseigner vraiment sur les différents métiers qui existaient dans le funéraire, ces choses-là où là après j'ai été vraiment attirée et où j'ai eu envie de le faire mais à la base j'étais plus intriguée

  • Speaker #0

    Et tu fais quoi aujourd'hui concrètement dans le funéraire ma chère Lorraine ?

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, je suis formatrice. Donc je forme en fait des conseillers funéraires. Je forme les gens au métier que moi j'ai exercé pendant sept ans. Donc j'interviens sur l'intégralité de la formation de conseillers funéraires. Et à côté de ça, je fais aussi des formations sur l'orientation professionnelle et les techniques de recherche d'emploi.

  • Speaker #0

    Tiens, première question un peu cash, un peu direct. Tu sais, quand tu es dans le monde du funéraire, tu discutes un petit peu en coulisses avec les uns et les autres. Il y en a... J'entends souvent quand même le truc de la formation. Désolé, mais la formation conseiller funéraire.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    on apprend peut-être pas tant de trucs que ça. Il manque un peu de concret. Tu vois, il y a un côté, on survole un peu beaucoup. Et ça pourrait être un chouï approfondi. T'en penses quoi de ça ?

  • Speaker #1

    Alors, que ça a évolué quand même. Parce que moi, par exemple, j'ai fait ma formation de conseillère funéraire en 2011. À l'époque, c'était 96 heures de théorie pure et dure. La psychologie du deuil, en une grosse matinée, c'était rangé. Il n'y avait pas de stage obligatoire. Aujourd'hui, on est quand même sur une formation qui dure 140 heures en théorie et 140 heures de pratique. Donc aujourd'hui, on a quand même un stage pratique obligatoire. ça fait quand même que deux mois de formation, donc ça reste quand même assez court. Après, oui, il y a des choses qui sont survolées. Enfin, comment dire ? Il y a des sujets sur lesquels on pourrait peut-être aller davantage dans le détail. Mais pour le coup, je trouve que c'est notre rôle aussi en tant que formateur de proposer des ressources. Tu parles beaucoup dans tes podcasts de ressources. Moi, je travaille tout le temps avec ça. J'envoie toujours aux apprenants que j'ai en formation une fiche avec plusieurs ressources, des bouquins. des vidéos, des podcasts, des sites internet où ils pourront trouver des articles, des choses comme ça et où justement sur les sujets où on n'a pas forcément le temps d'aller loin on s'arrête aux attendus du diplôme et après, si tu veux creuser, si tu veux aller plus loin, moi je te propose ça, ça, ça, ça. Et après, c'est à chaque personne d'aller creuser les différentes infos.

  • Speaker #0

    N'importe qui peut commencer une formation funéraire du jour au lendemain ou il y a des prérequis selon toi ?

  • Speaker #1

    Les prérequis sont assez légers. C'est savoir lire, écrire. Il n'y a pas de stage d'exigé pour rentrer en formation de conseiller funéraire. C'est par contre fortement recommandé. Et moi, je... je conseillerais à tout le monde de, à minima, faire un stage pour exercer ce métier-là, parce que moi, ça a été ma démarche, en tout cas, quand j'ai commencé, j'avais très, très envie de faire ce métier-là. Mais je me posais la question, est-ce que mon corps va supporter les visions, les odeurs ? Et je partais du principe qu'à un moment, c'est un peu ton corps qui choisit aussi si tu peux le faire ou pas. Donc moi, j'aurais tendance à conseiller à toute personne qui veut se lancer dans cette formation de, à minima, faire un stage et d'être confrontée à la vision des défunts.

  • Speaker #0

    du coup tu as commencé comment ? parce que tu dis oui je commençais à tout le monde de faire un stage oui je me mets à la place d'un gérant de pompe funèbre typiquement ou quand tu vois un peu le quotidien dans des moments de rush parce que le funéraire on sait que ça peut être calme à des moments et puis des fois c'est ouh ça va très vite Est-ce que j'aurais envie en fait... Bonjour, alors moi je débarque, je ne sais pas du tout, mais je viens juste découvrir, je voulais savoir si c'était jouable chez vous. Tu vois ce que je veux dire ? Toi, tu as dû y aller avec ta méga-banane en mode Ouais, j'ai vraiment envie, c'est moi qu'il vous faut !

  • Speaker #1

    Ah, ouais, j'ai galéré !

  • Speaker #0

    Voilà, tu as galéré quand même ! Non,

  • Speaker #1

    j'ai galéré ! Je pense que c'est peut-être un petit peu plus facile aujourd'hui que ça l'était aussi à l'époque. Moi, en 2011, j'avais les deux gros défauts qu'il ne fallait pas avoir. J'étais jeune et j'étais une femme.

  • Speaker #0

    C'est con ça !

  • Speaker #1

    Oui, ce n'était pas facile. J'ai fait énormément de demandes de stage. Ce qui a été hyper frustrant, c'est qu'on m'a fermé plein de portes sans à aucun moment me laisser l'occasion d'expliquer le projet que j'avais derrière. J'avais démarché aussi les chambres mortuaires pour les stages. La chambre mortuaire où j'ai réalisé mon stage, elle m'avait refusé une première fois. j'étais un peu saoulée, j'en avais ras-le-bol. Je les ai appelées en leur disant, voilà, vous ne voulez pas me prendre en stage ? Ok, mais accordez-moi au moins une sorte d'enquête métier, un temps d'échange où je vais pouvoir vous poser quelques questions et savoir comment vous, vous vivez le fait de travailler avec la mort au quotidien. Et ils m'ont accordé ce temps d'échange. Et c'était les premiers... à m'accorder vraiment un temps d'échange et à me laisser la chance de pouvoir expliquer le projet que j'avais derrière. Donc, ils ont vu que c'était sérieux, ils ont vu que ce n'était pas de la curiosité morbide, que j'avais un vrai projet professionnel derrière, que j'avais besoin de valider. Et du coup, à l'issue de cet entretien, on a signé une convention de stage. Donc oui, ce n'est pas facile de mettre un pied dans le dos des ponts de funèbres. Ce qu'il faut, je pense, si on est vraiment motivé, c'est ne pas lâcher. insister parce que des pompes filables qui prennent des stagiaires et des novices il y en a encore,

  • Speaker #0

    ça existe donc persévérance et beaucoup de persévérance la technique du pied sous la porte la technique du pied à la porte tu as pas dit Je trouve que ce qui est intéressant dans ce que tu as dit, ce n'est pas y aller en frontal, bonjour, je veux un stage, non ? C'est plutôt, bonjour, j'aimerais travailler dans ce milieu-là, est-ce que vous auriez une demi-heure à m'accorder ? Je vous pose quelques questions, etc.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, ce qu'on appelle les enquêtes métiers, les temps d'échange avec les personnes qui font le métier que nous, on a envie de faire. Je trouve que c'est un super bon tremplin vers le stage, parce que déjà, on n'a rien à perdre. On aura toujours gagné un temps d'échange avec cette personne-là. Donc, on aura toujours récupéré des infos, on aura toujours précisé. sa vision de la réalité du terrain. Et après, ça peut aboutir sur un stage. Alors, pas forcément, mais les enquêtes métiers, on peut en faire 3, 4, 5 s'il y a besoin. Ce n'est pas limité. Donc oui, c'est un bon tremplin, je trouve.

  • Speaker #0

    Ça t'a apporté quoi, du coup, tes 7 ans dans le funéraire, avant de faire de la formation ?

  • Speaker #1

    Les 7 ans dans le funéraire, moi, ça m'a énormément apporté. J'ai accompagné beaucoup de familles, beaucoup de défunts. aussi, parce que l'accompagnement des familles, pour moi, n'est pas dissociable de l'accompagnement des défunts. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est aussi un métier qui a des contraintes, des contraintes horaires, de par les astreintes, ces choses-là. et c'est un métier qui exige aussi beaucoup, où on donne beaucoup, et où moi, je pense que sur la fin de ma carrière, je commençais à donner un petit peu trop. C'est un métier où on explore ses limites, clairement, et oui, moi, j'ai eu besoin de prendre de la distance avec ce métier-là parce que je commençais à donner trop. Et voilà, la limite que j'étais capable de mettre au début, parce que le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de comprendre ce que vivent les gens, pas de prendre part à leur peine. C'est leur défunt, ce n'est pas le mien. Moi, je ne suis pas en deuil. Et voilà, la limite, je sentais qu'elle commençait à devenir vraiment de plus en plus fine, cette limite à ne pas franchir. Donc, j'ai préféré prendre un petit peu de distance avec ce milieu-là, même si le funéraire m'a très vite rattrapée, parce qu'au final... ça a commencé à me manquer au bout d'une semaine, 15 jours après que j'ai arrêté d'exercer, je crois. Donc, je me suis dit, j'étais en train de faire un bilan de compétences que j'avais entamé avant ma rupture conventionnelle. Et je me suis dit, comment je pourrais retourner dans le funéraire, mais retourner peut-être autrement. Et donc, très vite, le métier de formateur est arrivé un petit peu comme une évidence. Parce que... On m'a toujours dit, quand tu parles de ton métier, t'en parles avec beaucoup de sourire, avec beaucoup de bonne humeur, tout ça. Et ça surprend souvent les gens. Et donc... et donc ouais je me suis dit par la formation ça peut être un bon moyen aussi en formant les nouveaux conseillers funéraires d'essayer de changer un petit peu le monde du funéraire ou en tout cas de par exemple valoriser l'accompagnement de partager vraiment des valeurs donc c'est comment dire, je me suis toujours dit si je pouvais changer la vision du funéraire ne serait-ce que d'une poignée de personnes à mon échelle c'est toujours ça de pris Donc, tu vois, il y avait aussi ce truc-là. Et il y avait envie de partager, alors pas mes connaissances, parce que les connaissances dans la formation, au final, pour un formateur, ce n'est pas grand-chose, mais de partager en tout cas mon expérience et mes valeurs.

  • Speaker #0

    Tu as dit, si je pouvais changer déjà à mon échelle le milieu du funéraire, il mériterait d'évoluer ? Ou en tout cas, c'est quoi à ton avis la direction qu'il doit prendre ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai quitté le monde du funéraire en 2018, il y avait vraiment un mouvement où le funéraire… prenait une tournure assez commerciale, où on avait toutes ces offres qu'on pouvait trouver sur Internet avec organisation d'obsèques à partir de 999 euros. Et quand on regardait au final les petites lignes, on se rendait compte que c'était hors travaux de cimetière, hors toilettes mortuaires, hors crématorium. Donc au final, moi j'ai reçu vraiment des familles qui arrivaient à l'agence, qui avaient précommandé des obsèques sur Internet et à qui je devais facturer 1000, 1500 euros en plus, parce qu'au final ça ne correspondait pas du tout à ce que les familles voulaient et parce que les familles avaient fait ça tout seuls chez eux sur Internet sans avoir eu, ne serait-ce qu'au téléphone, un conseiller funéraire. tout est dans le mot, on est conseiller funéraire donc notre rôle c'est pas un rôle de commercial c'est un rôle de conseil et d'accompagnement des familles et donc oui, quand je dis changer un petit peu le monde du funéraire c'est que pour moi, et comme tu dis je pense qu'on est en train de prendre un petit peu cette tournure là ce qui compte plus que tout, c'est l'accompagnement c'est l'accompagnement c'est d'avoir une approche qui est centrée sur les volontés du défunt, sur les volontés de la famille, c'est d'essayer aussi de faire des choses d'innover, de faire preuve un petit peu, au-delà de l'ouverture d'esprit, de créativité en proposant des choses aux familles pour vraiment répondre à ce que la famille veut, parce que des obsèques, il n'y en aura pas deux. Et que chaque défunt est unique, chaque famille est unique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses sérieusement que les familles... Tu as dit ce que les familles veulent. Est-ce qu'elles savent vraiment ? tu vois au final ce qu'elles veulent pas toujours combien de fois j'ai discuté avec des enfin j'ai entendu c'est pas tant une discussion mais en tout cas j'ai discuté avec des pommes funèbres dont le premier truc qu'on m'a sorti alors là je prêche pour ma parouache tu vois typiquement démarche administrative après décès de toute façon les familles elles nous le demandent jamais est-ce que les familles elles ont ne serait-ce que connaissance de ce qu'elles doivent faire ou en tout cas après les obsèques il y a peut-être des petites choses à faire à ce niveau-là et puis deux, est-ce qu'elles ont à peine connaissance que ça puisse exister cette affaire ?

  • Speaker #1

    Je me tue à le répéter en formation que pour répondre aux besoins des familles, ce qu'il faut c'est maîtriser son offre de service, maîtriser tout ce qui peut exister et être force de proposition alors après il y a aussi les aider à expliciter par le questionnement, il ne faut surtout pas choisir pour eux des fois il y a des gens qui sont tellement paumés moi ça m'est arrivé de dire à des familles on se revoit cet après-midi allez déjeuner ensemble, prenez le temps de discuter moi je vous ai informé de tout ce qu'il était possible de faire posez-vous, prenez un temps, et on se revoit cet après-midi quand vous aurez décidé de tout ça. Mais oui, le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de savoir tout ce qui existe pour pouvoir le proposer aux familles.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que proposer tout ce qui existe, ou en tout cas, plutôt d'adapter la proposition à la famille, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Je reprends parce qu'il y a peut-être des gens qui vont se dire Ah oui, il faut que j'ouvre le catalogue Eh bien non, peut-être pas. Il faut ouvrir tout le catalogue non plus parce que sinon, on ne va pas s'en sortir.

  • Speaker #1

    Avec la famille, l'exemple que je donnais, j'avais été assez large dans ce qu'on pouvait proposer parce que les gens ne savaient vraiment pas cérémonie religieuse, civile, inhumation, crémation. Ils étaient vraiment perdus, ils ne savaient pas. Mais oui, en tout cas, si on a des infos, si on sait que la personne va être inhumée et que ça va être une cérémonie religieuse suivie d'une inhumation au cimetière, bon. Là, on va rester dans ce cadre-là. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi qu'il y a certaines pompes funèbres qui ont un peu peur d'être trop chères. La question du prix revient souvent. Moi, mon avis, c'est vraiment que l'accompagnement, au-delà du prix, on s'en fout à la limite, entre guillemets. Je pense que clairement une famille peut choisir une pompe funèbre même 200 euros plus cher que son concurrent parce que simplement le contact a été bon et parce que simplement la famille a été plus prise en charge d'un point de vue relationnel, émotionnel, conseil. que le reste.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité, carrément. Moi, ça m'est arrivé plusieurs fois de recevoir des familles dans un premier temps pour faire un devis. J'ai travaillé sur le secteur de Tours, et Tours, on avait beaucoup de familles où on était en concurrence, qui faisaient différents établissements de concunèbres. Et ça m'est arrivé plusieurs fois d'avoir des familles qui revenaient me voir parce qu'elles avaient trouvé que j'avais une bonne posture d'écoute, que je les avais bien renseignées, parce qu'ils s'étaient sentis bien, en fait. Et c'est ça qui compte pour les gens. Les familles nous confient leurs défuntes.

  • Speaker #0

    c'est pas rien quand même oui des fins un moment de vie unique aussi effectivement et puis tout ce qui va avec exactement exactement tu parlais des du coup je reviens sur ok ça c'est le marché entre guillemets en tout cas comment le funéraire peut évoluer et la vision des gens Je ne suis pas vraiment convaincu du tout du tout que le grand public aujourd'hui est mieux informé qu'il y a quelques années sur ce qui existe dans ces moments-là. En tout cas, tu vois, en amont, d'un décès ou ce genre de choses. Alors, il y a plus de ressources, certainement. Oui. Il y a plus de ressources. Est-ce qu'il y a beaucoup plus de ressources vraiment de qualité ? Alors là, j'en sais rien, vu le nombre de... Tu vois, je reçois forcément, je reçois beaucoup de... Je suis très en veille sur tout ce qui est relatif à ma thématique, par exemple. Tu vois, les articles qui peuvent sortir sur tout ce qui gravite autour des démarches après décès, pension de réversion et compagnie, tu vois, ce genre de choses. Oh, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu. Celui qui fera le titre, c'est le plus punchy. Et tu ouvres le truc, il n'y a rien dedans. Il n'y a que dalle, que dalle, que dalle. C'est toujours, toujours, toujours, toujours la même chose. Ou à la fin, tu n'es pas plus avancé qu'au début.

  • Speaker #1

    Mais justement, pour moi, le rôle des pompes funèbres, c'est d'essayer de contrer un petit peu ce manque d'informations, justement, en proposant des choses aux familles et en leur proposant des choses, tu vois, comme toi, tranquillité.fr, par exemple, où on sait que c'est quelque chose de sérieux, où les gens vont y trouver les bonnes informations assez facilement aussi, au final. Et pour moi, oui, c'est le rôle des professionnels du funéraire de combler un petit peu ce manque-là. Donc aujourd'hui, des ressources... sur ce sujet-là, il y en a. Il y en a des bonnes, il y en a des moins bonnes. Mais tu vois, il y a notamment Happy End par Sarah Dumont. C'est une mine d'or, autant pour les professionnels que pour les familles, d'ailleurs, où là, tu peux vraiment trouver des vraies infos et où tu peux être bien renseignée, où les familles peuvent être sûres que, oui, on est libre de choisir l'établissement de pont funèbre qu'on veut. Donc, tu rien que sur ces infos-là, ces infos basiques,

  • Speaker #0

    être libre de choisir les établissements qu'on veut. Ça aussi, c'est un vaste sujet. Du coup, dans une formation funéraire classique, on apprend quoi ? Très rapidement, on ne va pas rentrer dans le détail, parce que sinon, on va perdre la moitié de l'auditorat et ce serait vraiment dommage. Mais dans les grandes lignes, on va y trouver quoi ?

  • Speaker #1

    On apprend à recevoir une famille et à organiser des obsèques. Donc recevoir une famille en étant dans une posture qu'on appelle une posture d'écoute active. Donc en étant vraiment centré sur la famille qu'on a en face de nous, en prenant le temps de les écouter et de les aider si besoin à verbaliser certaines choses. L'organisation des obsèques, c'est un gros bloc puisque ça englobe énormément de choses, notamment en termes de législation. On apprend des techniques de rédaction pour rédiger une cérémonie funéraire. il y a une partie aussi gestes et postures hygiène et sécurité pour apprendre aussi à se protéger parce que c'est un métier où on est quand même exposé à différents risques on a une partie aussi sur le management et l'encadrement d'équipe et puis j'ai sûrement oublié des choses dans 140 heures mais sans aller trop dans le détail on va dire que globalement on est là dessus c'est bien synthétisé je voudrais qu'on revienne un peu sur ton expérience à toi

  • Speaker #0

    au delà de je dirais ce feu sacré qui t'anime pour le funéraire et cette envie que tu avais au départ de Tif-Roté tu pourrais me raconter la première fois que tu as été confronté justement à un défunt à une famille et un défunt où on sait que des fois c'est pas simple tout le monde n'est pas du terme d'avance mais dans le même état la première fois que j'ai été confrontée à un défunt c'était quand j'étais en stage en

  • Speaker #1

    chambre mortuaire c'était au moment d'un soin de conservation avec un thanato qui s'appelle Emmanuel, qui était très chouette, et qui a été très bienveillant, qui m'a laissé aussi aller à mon rythme. Alors, il y avait le défunt dans la pièce, et moi, je me suis mise dans l'angle de la pièce, au coin totalement opposé. Donc, je suis restée dans la pièce, mais le plus loin possible du défunt, au début. Parce qu'en fait, au niveau du soin de thanatopraxie, ils font une incision au-dessus du nombril pour pouvoir faire une ponction et une injection de formol. Et en fait, ça peut paraître bête, mais j'avais peur que ça pète. L'abdomen paraît tellement gonflé.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que c'est bête, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, parce que je savais que ça n'arriverait pas. Et en même temps, c'était une peur que je n'arrivais pas vraiment à contrôler. Donc, j'avais besoin d'être au bout de la pièce. Et donc, petit à petit, au fur et à mesure du soin, je me suis rapprochée. Et jusqu'à ce que le Thanato me dise, est-ce que tu veux participer un petit peu, faire deux, trois petites choses ? Donc, il m'a laissé faire deux, trois petites choses aussi sur le corps. Donc, ça s'est très bien passé. Ça s'est passé vraiment... en douceur, et j'ai adoré ça. Moi, j'ai trouvé au premier abord que les soins de conservation, ça avait un côté un peu poétique. Alors, je suis tombée sur des très bons Thanatos aussi, j'ai eu énormément de chance, mais je pense notamment à un Thanato qui finissait son soin, il tournait autour du corps, pour peaufiner au niveau du maquillage, il avait sa petite palette, et puis il ajoutait un petit bout ici, un petit peu ici, et tac, il tournait autour du corps, mais c'était presque beau comme truc, tu vois. Donc ça, ça a été vraiment mon premier souvenir marquant avec un défunt et un thanato. Après, la première fois que j'ai été confrontée à une famille, j'en avais croisé quand j'étais à la chambre mortuaire. Là, ça a été un peu difficile parce qu'une des premières familles que j'ai vues, c'est une famille qui a couru vers moi au moment où mes collègues s'étaient absentés. Moi, j'étais costardière, tu vois. Et qui était persuadée que le défunt avait bougé. donc ça c'est des choses qui peuvent arriver quand on fixe un défunt pendant longtemps, on peut avoir l'impression souvent c'est au niveau des yeux que les yeux bougent un petit peu ou alors qu'il y a un mouvement de respiration donc je suis allée avec elle la dame c'était pour son époux et donc je suis restée tout un moment avec elle dans la chambre jusqu'à ce qu'elle me lâche la main en fait d'accord pour qu'elle prenne conscience que non, il était bien parti, il ne bougeait plus puisqu'il était mort. Mais je suis restée avec elle le temps qu'elle réalise ça. Donc il y a eu cette première expérience-là, et ensuite il y a eu la première famille que j'ai reçue, où je ne me rappelle pas de tout parce que j'étais dans un état de stress monstrueux. que j'étais tout juste sortie de ma formation. Et donc, quand on sort de formation, on n'est pas apte encore à recevoir une famille. Il faut aussi beaucoup observer. Idéalement, si on peut recevoir une famille en ayant à côté de soi un conseiller funéraire qui est expérimenté, c'est le top. Moi, j'étais vraiment toute seule dans mon agence. Et donc, la première famille que j'ai reçue, ça a été, je ne sais pas, l'entretien, il a duré peut-être deux heures et demie.

  • Speaker #0

    Ça a été...

  • Speaker #1

    hyper long, mais pour eux comme pour moi, moi je culpabilisais énormément parce que j'avais l'impression de leur infliger ça en plus du deuil qu'ils étaient en train de vivre. Et voilà, je ne me rappelle pas tout parce que j'étais hyper stressée, mais ça a été hyper compliqué. Je suis tombée sur une famille qui était géniale parce qu'ils m'ont beaucoup rassurée. ce qui me culpabilisait encore plus parce que c'était à moi de les rassurer mais voilà donc ça a été un peu difficile et puis petit à petit après j'ai appris à le faire mais oui quand on se lance dans une formation de conseiller funéraire il faut avoir aussi ce truc là en tête c'est que quand on sort de formation on n'est pas forcément capable de recevoir une famille Aujourd'hui, avec les périodes de stage obligatoires, c'est peut-être un peu différent. Mais en tout cas, il faut vraiment se faire accompagner et ne pas être lâché tout seul, tout de suite, dans le grand bain.

  • Speaker #0

    Comme dans beaucoup de métiers. Sauf que là, ça peut avoir un impact beaucoup plus fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Là, l'enjeu est quand même important.

  • Speaker #0

    Ton expérience la plus difficile ?

  • Speaker #1

    sans aucun doute ça a été marquant et ça fait partie aussi des raisons qu'on fait que je me suis reconvertie quand je disais qu'on explorait ses limites dans ces métiers là c'est la fois où j'ai eu le décès d'une petite fille de 2 ans qui était décédée d'un accident de la route dans un contexte en plus un peu compliqué les parents étaient séparés la maman ne l'avait pas vue depuis longtemps c'était un peu difficile et en fait en 6 ans de carrière parce que ça arrivait à peu près au bout de 6 ans j'ai eu cette chance incroyable, je n'avais jamais vu un enfant mort c'est toujours tombé sur mes jours de repos quand j'étais en vacances j'ai eu cette chance incroyable et Et donc là, ça a été difficile parce que sur la même matinée, j'ai reçu la famille. j'ai aidé le Thanato pour faire la toilette on l'a fait à deux parce que c'est plus facile à deux que tout seul je voulais pas le laisser seul mais tu vois c'était très particulier parce que à chaque fois que j'aidais les Thanato pour des habillages des choses comme ça on discutait entre nous et là c'est vraiment la seule fois où j'ai fait un habillage avec un Thanato où on ne s'est pas parlé par contre on a fait que de parler à la petite on a fait que de lui parler à elle et donc j'ai reçu la famille, j'ai aidé le Thanato pour la préparation du corps après j'ai accompagné du coup la famille auprès du corps de cette petite et en fait jusqu'au jour des obsèques j'étais dans le vague J'avais le regard, comme quand t'es fatiguée, que tu sais que t'es en train de bugger, de regarder dans le vide. J'avais vraiment ce regard-là. J'ai grillé un feu rouge sur la route. Enfin, tu vois, j'étais totalement à l'ouest, totalement déconnectée parce que... parce que quand je l'ai vu j'ai ressenti un gros sentiment d'impuissance et d'injustice et c'est horrible parce que ce que tu as sous les yeux c'est injuste et en même temps tu ne peux rien y faire et tu sais que ça arrive et tu es responsable de rien et alors en plus je ne me suis pas accordé le droit de craquer, de pleurer ce qui fait du bien, ce qui permet aux émotions de sortir donc jusqu'au jour des obsèques je voulais rester forte pour la famille je l'ai fait je pense les avoir vraiment bien accompagnés et par contre dès le lendemain des obsèques j'ai fendu en larmes je me suis effondrée mais tu vois j'avais besoin de sortir ça aussi de sortir ces émotions là en pleurant moi c'est quelque chose qui m'arrive souvent quand je ressens des émotions où vraiment je n'arrive pas à mettre des mots dessus je les ai évacués en pleurant et là il n'y avait pas de mots à mettre dessus et du coup de pleurer ça m'a permis de sortir vraiment tout ça ça a été sans aucun doute l'expérience la plus dure il y a quelque chose à faire la première fois que tu vas

  • Speaker #0

    Pour se préparer, je dirais, la première fois, pour le rapport au corps, justement, le défunt, le rapport au corps, comme tu le dis, c'est toujours compliqué.

  • Speaker #1

    Déjà, d'essayer de se renseigner un maximum sur la théorie avant d'aller voir la pratique, par rapport aux soins de conservation. On trouve beaucoup de choses maintenant sur Internet. Il y a des sites Internet, il y a des choses sur les réseaux aussi qui sont très pertinentes. Donc moi, j'étais allée me renseigner sur comment ça se déroulait vraiment un soin de conservation. J'avais échangé aussi avec des thanatos avant de voir un soin. pour vraiment qu'on m'explique comme ça. Bon, je sais à peu près à quoi m'attendre. J'en ai parlé en plus avec des pros, donc je sais que les infos, elles sont vérifiées, elles sont exactes, il n'y a pas de souci. Et voilà, moi, ça m'a permis de me préparer vraiment à voir tout ça et pour le coup, à faire les choses vraiment en douceur. J'ai l'impression d'y être allée vraiment étape par étape. Et j'avais tellement peur que mon corps ne soit pas capable de faire ce métier-là, alors que moi, j'avais vraiment envie de le faire, que du coup, ouais, j'ai sécurisé vraiment tout ça pour éviter les traumatismes, entre guillemets.

  • Speaker #0

    comme tu le laissais j'aime bien demander à mes invités des ressources des choses comme ça, alors toi t'en dis plein tout le temps pendant tes formations à tes futurs conseillers t'aurais un livre, une ressource en tout cas que t'aimerais partager avec les gens qui nous écoutent Alors, moi, pour le coup, vraiment à titre personnel, une femme que j'aime beaucoup, c'est Juliette Caz, qui est chercheuse indépendante et qui a plusieurs médias sur la thanatologie. Et alors, ce que j'aime, c'est qu'elle propose déjà plein de types de ressources différentes. Sur son site, on peut trouver à la fois des articles, des podcasts. Elle a aussi une chaîne YouTube. Donc, tu vois, il y a vraiment différents formats. et elle parle de plein de choses autour du funéraire des choses qu'on ne connait pas qui sont surprenantes donc Juliette Casse c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup elle a écrit des livres aussi trois livres et un quatrième qui va sortir je crois bientôt et qui sont vraiment hyper intéressants et après moi dans mes formations j'aime bien aussi on en a parlé tout à l'heure mais conseiller à mes apprenants,

  • Speaker #1

    pour ceux qui veulent éventuellement se lancer dans la formation le site et la chaîne Youtube de Sarah Dumont, donc Happy End qui apporte aussi beaucoup d'éléments et des éléments très très concrets,

  • Speaker #0

    très proches du terrain et je trouve hyper pertinent aussi,

  • Speaker #1

    donc ça en fait deux du coup mais mais il y a ces deux ressources là que j'aime beaucoup et je trouve que tu as le côté vraiment happy end vraiment pratique aux pratiques par rapport à la formation et Juliette Caz où on va s'écarter un petit peu des domaines qu'on balaye pendant la formation mais vraiment pour les gens comme moi que ça passionne et qui veulent creuser davantage et

  • Speaker #2

    découvrir des petites choses en plus un peu surprenantes Merci Lorraine si je devais te laisser le mot de la fin je l'ai déjà dit en plus je pense mais ce serait vraiment de s'écouter

  • Speaker #0

    on l'a dit tout à l'heure et ouais je pense que c'est vraiment d'écouter de composer avec ce qu'on fait, avec ce qu'on est le métier de conseiller funéraire c'est un métier où on va apprendre certaines compétences techniques, certaines connaissances théoriques, mais pour moi c'est pas ça qui va faire qu'on va être un bon conseiller funéraire demain ou pas c'est vraiment l'identité professionnelle qu'on va se construire et c'est un métier où il y a beaucoup de savoir-être et où d'un conseiller funéraire à un autre, on peut avoir deux manières de travailler qui vont être totalement différentes, comme dans la formation au final, sans qu'il y en ait un qui soit forcément meilleur qu'un autre. On peut avoir deux bons conseillers funéraires mais qui travaillent de deux manières totalement différentes parce qu'il y a des gens qui vont un peu plus être dans l'empathie, ça dépend vraiment des gens de comment on est. Mais réussir à trouver cet équilibre, qui n'est pas facile à trouver,

  • Speaker #1

    qui demande de travailler aussi un petit peu sur soi.

  • Speaker #0

    mais pour pouvoir composer avec sa personnalité et de ne pas avoir peur de donner de soi, parce que ça vaut vraiment le coup.

  • Speaker #2

    Merci, Lorraine. On t'a déjà dit que tu ressemblais un peu à Camille Cotin.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Ouais, grave.

  • Speaker #1

    Alors non, j'ai un stagiaire qui m'a sorti Julia Roberts l'autre jour. Je lui ai dit vous, vous serez mon chouchou. Mais non, on ne m'a jamais dit ça.

  • Speaker #2

    Ah, il y a un côté, ouais, clairement, Camille Cotin. Je l'ai vue dans une émission, elle est passée au Saturday Night Live, tout ça.

  • Speaker #1

    Ça me fait décomplexer de mon grand nez,

  • Speaker #2

    tu vois. En tout cas, un grand merci, Lorraine. Je te dis à la prochaine, bien entendu. Et puis, écoute, prends soin de toi et puis merci à vous et prenez soin de vous.

  • Speaker #0

    Merci Teddy

  • Speaker #2

    Ciao Voilà c'est fini pour aujourd'hui si cet épisode vous a plu vous pouvez le liker le commenter ou le partager sur vos plateformes de réseaux sociaux n'hésitez pas également à vous abonner à la chaîne Youtube de Vivant, vous pouvez nous rejoindre la prochaine saison de Vivant sera intégralement filmée, il y aura également pas mal de surprises à venir donc je vous invite vraiment à venir nous y rejoindre, sinon vous pouvez nous suivre également sur vos plateformes de podcast Très bien Je vous dis à très très vite pour un prochain épisode. Merci de votre fidélité et surtout, prenez soin de vous.

  • Speaker #3

    Sous-titrage ST'501 Sous-titrage Société Radio-Canada

Description

70 % des auditeurs de Vivant sont conseillers funéraire ou aimeraient le devenir !

Il ne m'en fallait pas plus pour inviter Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain.

En quoi consiste cette formation ? Qu'est-ce qu'on y apprend ?
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ? Quelles sont les pièges à éviter ?

Une piqure de rappel pour les uns. Un épisode riche en apprentissages pour les autres.

Bonne écoute ! Prenez soin de vous


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 54 de Vivant, devenir conseiller funéraire avec Lorraine Jean. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. J'ai découvert que 70% des auditeurs de vivants sont conseillers funéraires ou aimeraient le devenir. C'est pour ces raisons qu'aujourd'hui j'invite Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain. Dans cet épisode, on va parler de formation funéraire. En quoi consiste cette formation ? Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ? Quels sont les pièges aussi à éviter ? Et vous entendrez les conseils et astuces pour réussir. Bref, une piqûre de rappel pour les uns et un épisode riche en apprentissage pour les autres. Je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Lorraine Jean. Bonjour Lorraine, bienvenue dans Vivant. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Teddy, je vais très bien et je te remercie de m'inviter à participer à ton podcast. Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, ça s'entend. Alors vous, les gens, vous ne le voyez pas, mais vous l'entendez. Elle a un sourire incroyable Lorraine, c'est vraiment fou, donc je suis très très heureux. Dis-moi Lorraine, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux déjà te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, donc moi je suis Lorraine Jean, j'ai commencé en fait à travailler dans le milieu du funéraire quand j'avais 19 ans. J'étais à l'époque en fac d'art du spectacle, je voulais travailler dans l'audiovisuel et donc très rapidement je me suis rendu compte que l'audiovisuel c'était sympa mais que je n'avais pas de vrai projet professionnel derrière. Donc je me suis rapidement posé la question de ce que je pourrais faire et l'idée de travailler dans le funéraire elle est arrivée pour moi vraiment comme un cheveu sur la soupe. Un matin, je me suis réveillée en me disant Pourquoi pas moi, en fait ? Tu vois, j'avais toujours été très intriguée par le monde du funéraire, mais sans vraiment me projeter là-dedans. Et à partir du jour où je me suis dit Pourquoi pas moi ? il y a vraiment eu un déclic en moi et j'ai découvert une passion pour ce milieu qui ne m'a jamais lâchée et qui m'anime toujours aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça vient d'où ? J'étais attiré par le milieu du funéraire.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire vraiment ce qui m'attirait à l'époque dans ce milieu-là, mais en tout cas, je me posais... des questions, parce que c'est un milieu qui est un petit peu à part, parce que c'était en 2011, donc à l'époque c'était aussi peut-être moins démocratisé que ça l'est aujourd'hui. Donc tu vois, je me demandais un peu, mais qu'est-ce qui se passe dans les coulisses ? Comment ça se passe pour préparer un corps ? Qu'est-ce que c'est toutes les démarches pour organiser des obsèques ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Donc je me posais beaucoup de questions. C'est devenu une attirance quand j'ai commencé à creuser, vraiment. quand j'ai commencé à lire des articles à me renseigner vraiment sur les différents métiers qui existaient dans le funéraire, ces choses-là où là après j'ai été vraiment attirée et où j'ai eu envie de le faire mais à la base j'étais plus intriguée

  • Speaker #0

    Et tu fais quoi aujourd'hui concrètement dans le funéraire ma chère Lorraine ?

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, je suis formatrice. Donc je forme en fait des conseillers funéraires. Je forme les gens au métier que moi j'ai exercé pendant sept ans. Donc j'interviens sur l'intégralité de la formation de conseillers funéraires. Et à côté de ça, je fais aussi des formations sur l'orientation professionnelle et les techniques de recherche d'emploi.

  • Speaker #0

    Tiens, première question un peu cash, un peu direct. Tu sais, quand tu es dans le monde du funéraire, tu discutes un petit peu en coulisses avec les uns et les autres. Il y en a... J'entends souvent quand même le truc de la formation. Désolé, mais la formation conseiller funéraire.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    on apprend peut-être pas tant de trucs que ça. Il manque un peu de concret. Tu vois, il y a un côté, on survole un peu beaucoup. Et ça pourrait être un chouï approfondi. T'en penses quoi de ça ?

  • Speaker #1

    Alors, que ça a évolué quand même. Parce que moi, par exemple, j'ai fait ma formation de conseillère funéraire en 2011. À l'époque, c'était 96 heures de théorie pure et dure. La psychologie du deuil, en une grosse matinée, c'était rangé. Il n'y avait pas de stage obligatoire. Aujourd'hui, on est quand même sur une formation qui dure 140 heures en théorie et 140 heures de pratique. Donc aujourd'hui, on a quand même un stage pratique obligatoire. ça fait quand même que deux mois de formation, donc ça reste quand même assez court. Après, oui, il y a des choses qui sont survolées. Enfin, comment dire ? Il y a des sujets sur lesquels on pourrait peut-être aller davantage dans le détail. Mais pour le coup, je trouve que c'est notre rôle aussi en tant que formateur de proposer des ressources. Tu parles beaucoup dans tes podcasts de ressources. Moi, je travaille tout le temps avec ça. J'envoie toujours aux apprenants que j'ai en formation une fiche avec plusieurs ressources, des bouquins. des vidéos, des podcasts, des sites internet où ils pourront trouver des articles, des choses comme ça et où justement sur les sujets où on n'a pas forcément le temps d'aller loin on s'arrête aux attendus du diplôme et après, si tu veux creuser, si tu veux aller plus loin, moi je te propose ça, ça, ça, ça. Et après, c'est à chaque personne d'aller creuser les différentes infos.

  • Speaker #0

    N'importe qui peut commencer une formation funéraire du jour au lendemain ou il y a des prérequis selon toi ?

  • Speaker #1

    Les prérequis sont assez légers. C'est savoir lire, écrire. Il n'y a pas de stage d'exigé pour rentrer en formation de conseiller funéraire. C'est par contre fortement recommandé. Et moi, je... je conseillerais à tout le monde de, à minima, faire un stage pour exercer ce métier-là, parce que moi, ça a été ma démarche, en tout cas, quand j'ai commencé, j'avais très, très envie de faire ce métier-là. Mais je me posais la question, est-ce que mon corps va supporter les visions, les odeurs ? Et je partais du principe qu'à un moment, c'est un peu ton corps qui choisit aussi si tu peux le faire ou pas. Donc moi, j'aurais tendance à conseiller à toute personne qui veut se lancer dans cette formation de, à minima, faire un stage et d'être confrontée à la vision des défunts.

  • Speaker #0

    du coup tu as commencé comment ? parce que tu dis oui je commençais à tout le monde de faire un stage oui je me mets à la place d'un gérant de pompe funèbre typiquement ou quand tu vois un peu le quotidien dans des moments de rush parce que le funéraire on sait que ça peut être calme à des moments et puis des fois c'est ouh ça va très vite Est-ce que j'aurais envie en fait... Bonjour, alors moi je débarque, je ne sais pas du tout, mais je viens juste découvrir, je voulais savoir si c'était jouable chez vous. Tu vois ce que je veux dire ? Toi, tu as dû y aller avec ta méga-banane en mode Ouais, j'ai vraiment envie, c'est moi qu'il vous faut !

  • Speaker #1

    Ah, ouais, j'ai galéré !

  • Speaker #0

    Voilà, tu as galéré quand même ! Non,

  • Speaker #1

    j'ai galéré ! Je pense que c'est peut-être un petit peu plus facile aujourd'hui que ça l'était aussi à l'époque. Moi, en 2011, j'avais les deux gros défauts qu'il ne fallait pas avoir. J'étais jeune et j'étais une femme.

  • Speaker #0

    C'est con ça !

  • Speaker #1

    Oui, ce n'était pas facile. J'ai fait énormément de demandes de stage. Ce qui a été hyper frustrant, c'est qu'on m'a fermé plein de portes sans à aucun moment me laisser l'occasion d'expliquer le projet que j'avais derrière. J'avais démarché aussi les chambres mortuaires pour les stages. La chambre mortuaire où j'ai réalisé mon stage, elle m'avait refusé une première fois. j'étais un peu saoulée, j'en avais ras-le-bol. Je les ai appelées en leur disant, voilà, vous ne voulez pas me prendre en stage ? Ok, mais accordez-moi au moins une sorte d'enquête métier, un temps d'échange où je vais pouvoir vous poser quelques questions et savoir comment vous, vous vivez le fait de travailler avec la mort au quotidien. Et ils m'ont accordé ce temps d'échange. Et c'était les premiers... à m'accorder vraiment un temps d'échange et à me laisser la chance de pouvoir expliquer le projet que j'avais derrière. Donc, ils ont vu que c'était sérieux, ils ont vu que ce n'était pas de la curiosité morbide, que j'avais un vrai projet professionnel derrière, que j'avais besoin de valider. Et du coup, à l'issue de cet entretien, on a signé une convention de stage. Donc oui, ce n'est pas facile de mettre un pied dans le dos des ponts de funèbres. Ce qu'il faut, je pense, si on est vraiment motivé, c'est ne pas lâcher. insister parce que des pompes filables qui prennent des stagiaires et des novices il y en a encore,

  • Speaker #0

    ça existe donc persévérance et beaucoup de persévérance la technique du pied sous la porte la technique du pied à la porte tu as pas dit Je trouve que ce qui est intéressant dans ce que tu as dit, ce n'est pas y aller en frontal, bonjour, je veux un stage, non ? C'est plutôt, bonjour, j'aimerais travailler dans ce milieu-là, est-ce que vous auriez une demi-heure à m'accorder ? Je vous pose quelques questions, etc.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, ce qu'on appelle les enquêtes métiers, les temps d'échange avec les personnes qui font le métier que nous, on a envie de faire. Je trouve que c'est un super bon tremplin vers le stage, parce que déjà, on n'a rien à perdre. On aura toujours gagné un temps d'échange avec cette personne-là. Donc, on aura toujours récupéré des infos, on aura toujours précisé. sa vision de la réalité du terrain. Et après, ça peut aboutir sur un stage. Alors, pas forcément, mais les enquêtes métiers, on peut en faire 3, 4, 5 s'il y a besoin. Ce n'est pas limité. Donc oui, c'est un bon tremplin, je trouve.

  • Speaker #0

    Ça t'a apporté quoi, du coup, tes 7 ans dans le funéraire, avant de faire de la formation ?

  • Speaker #1

    Les 7 ans dans le funéraire, moi, ça m'a énormément apporté. J'ai accompagné beaucoup de familles, beaucoup de défunts. aussi, parce que l'accompagnement des familles, pour moi, n'est pas dissociable de l'accompagnement des défunts. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est aussi un métier qui a des contraintes, des contraintes horaires, de par les astreintes, ces choses-là. et c'est un métier qui exige aussi beaucoup, où on donne beaucoup, et où moi, je pense que sur la fin de ma carrière, je commençais à donner un petit peu trop. C'est un métier où on explore ses limites, clairement, et oui, moi, j'ai eu besoin de prendre de la distance avec ce métier-là parce que je commençais à donner trop. Et voilà, la limite que j'étais capable de mettre au début, parce que le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de comprendre ce que vivent les gens, pas de prendre part à leur peine. C'est leur défunt, ce n'est pas le mien. Moi, je ne suis pas en deuil. Et voilà, la limite, je sentais qu'elle commençait à devenir vraiment de plus en plus fine, cette limite à ne pas franchir. Donc, j'ai préféré prendre un petit peu de distance avec ce milieu-là, même si le funéraire m'a très vite rattrapée, parce qu'au final... ça a commencé à me manquer au bout d'une semaine, 15 jours après que j'ai arrêté d'exercer, je crois. Donc, je me suis dit, j'étais en train de faire un bilan de compétences que j'avais entamé avant ma rupture conventionnelle. Et je me suis dit, comment je pourrais retourner dans le funéraire, mais retourner peut-être autrement. Et donc, très vite, le métier de formateur est arrivé un petit peu comme une évidence. Parce que... On m'a toujours dit, quand tu parles de ton métier, t'en parles avec beaucoup de sourire, avec beaucoup de bonne humeur, tout ça. Et ça surprend souvent les gens. Et donc... et donc ouais je me suis dit par la formation ça peut être un bon moyen aussi en formant les nouveaux conseillers funéraires d'essayer de changer un petit peu le monde du funéraire ou en tout cas de par exemple valoriser l'accompagnement de partager vraiment des valeurs donc c'est comment dire, je me suis toujours dit si je pouvais changer la vision du funéraire ne serait-ce que d'une poignée de personnes à mon échelle c'est toujours ça de pris Donc, tu vois, il y avait aussi ce truc-là. Et il y avait envie de partager, alors pas mes connaissances, parce que les connaissances dans la formation, au final, pour un formateur, ce n'est pas grand-chose, mais de partager en tout cas mon expérience et mes valeurs.

  • Speaker #0

    Tu as dit, si je pouvais changer déjà à mon échelle le milieu du funéraire, il mériterait d'évoluer ? Ou en tout cas, c'est quoi à ton avis la direction qu'il doit prendre ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai quitté le monde du funéraire en 2018, il y avait vraiment un mouvement où le funéraire… prenait une tournure assez commerciale, où on avait toutes ces offres qu'on pouvait trouver sur Internet avec organisation d'obsèques à partir de 999 euros. Et quand on regardait au final les petites lignes, on se rendait compte que c'était hors travaux de cimetière, hors toilettes mortuaires, hors crématorium. Donc au final, moi j'ai reçu vraiment des familles qui arrivaient à l'agence, qui avaient précommandé des obsèques sur Internet et à qui je devais facturer 1000, 1500 euros en plus, parce qu'au final ça ne correspondait pas du tout à ce que les familles voulaient et parce que les familles avaient fait ça tout seuls chez eux sur Internet sans avoir eu, ne serait-ce qu'au téléphone, un conseiller funéraire. tout est dans le mot, on est conseiller funéraire donc notre rôle c'est pas un rôle de commercial c'est un rôle de conseil et d'accompagnement des familles et donc oui, quand je dis changer un petit peu le monde du funéraire c'est que pour moi, et comme tu dis je pense qu'on est en train de prendre un petit peu cette tournure là ce qui compte plus que tout, c'est l'accompagnement c'est l'accompagnement c'est d'avoir une approche qui est centrée sur les volontés du défunt, sur les volontés de la famille, c'est d'essayer aussi de faire des choses d'innover, de faire preuve un petit peu, au-delà de l'ouverture d'esprit, de créativité en proposant des choses aux familles pour vraiment répondre à ce que la famille veut, parce que des obsèques, il n'y en aura pas deux. Et que chaque défunt est unique, chaque famille est unique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses sérieusement que les familles... Tu as dit ce que les familles veulent. Est-ce qu'elles savent vraiment ? tu vois au final ce qu'elles veulent pas toujours combien de fois j'ai discuté avec des enfin j'ai entendu c'est pas tant une discussion mais en tout cas j'ai discuté avec des pommes funèbres dont le premier truc qu'on m'a sorti alors là je prêche pour ma parouache tu vois typiquement démarche administrative après décès de toute façon les familles elles nous le demandent jamais est-ce que les familles elles ont ne serait-ce que connaissance de ce qu'elles doivent faire ou en tout cas après les obsèques il y a peut-être des petites choses à faire à ce niveau-là et puis deux, est-ce qu'elles ont à peine connaissance que ça puisse exister cette affaire ?

  • Speaker #1

    Je me tue à le répéter en formation que pour répondre aux besoins des familles, ce qu'il faut c'est maîtriser son offre de service, maîtriser tout ce qui peut exister et être force de proposition alors après il y a aussi les aider à expliciter par le questionnement, il ne faut surtout pas choisir pour eux des fois il y a des gens qui sont tellement paumés moi ça m'est arrivé de dire à des familles on se revoit cet après-midi allez déjeuner ensemble, prenez le temps de discuter moi je vous ai informé de tout ce qu'il était possible de faire posez-vous, prenez un temps, et on se revoit cet après-midi quand vous aurez décidé de tout ça. Mais oui, le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de savoir tout ce qui existe pour pouvoir le proposer aux familles.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que proposer tout ce qui existe, ou en tout cas, plutôt d'adapter la proposition à la famille, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Je reprends parce qu'il y a peut-être des gens qui vont se dire Ah oui, il faut que j'ouvre le catalogue Eh bien non, peut-être pas. Il faut ouvrir tout le catalogue non plus parce que sinon, on ne va pas s'en sortir.

  • Speaker #1

    Avec la famille, l'exemple que je donnais, j'avais été assez large dans ce qu'on pouvait proposer parce que les gens ne savaient vraiment pas cérémonie religieuse, civile, inhumation, crémation. Ils étaient vraiment perdus, ils ne savaient pas. Mais oui, en tout cas, si on a des infos, si on sait que la personne va être inhumée et que ça va être une cérémonie religieuse suivie d'une inhumation au cimetière, bon. Là, on va rester dans ce cadre-là. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi qu'il y a certaines pompes funèbres qui ont un peu peur d'être trop chères. La question du prix revient souvent. Moi, mon avis, c'est vraiment que l'accompagnement, au-delà du prix, on s'en fout à la limite, entre guillemets. Je pense que clairement une famille peut choisir une pompe funèbre même 200 euros plus cher que son concurrent parce que simplement le contact a été bon et parce que simplement la famille a été plus prise en charge d'un point de vue relationnel, émotionnel, conseil. que le reste.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité, carrément. Moi, ça m'est arrivé plusieurs fois de recevoir des familles dans un premier temps pour faire un devis. J'ai travaillé sur le secteur de Tours, et Tours, on avait beaucoup de familles où on était en concurrence, qui faisaient différents établissements de concunèbres. Et ça m'est arrivé plusieurs fois d'avoir des familles qui revenaient me voir parce qu'elles avaient trouvé que j'avais une bonne posture d'écoute, que je les avais bien renseignées, parce qu'ils s'étaient sentis bien, en fait. Et c'est ça qui compte pour les gens. Les familles nous confient leurs défuntes.

  • Speaker #0

    c'est pas rien quand même oui des fins un moment de vie unique aussi effectivement et puis tout ce qui va avec exactement exactement tu parlais des du coup je reviens sur ok ça c'est le marché entre guillemets en tout cas comment le funéraire peut évoluer et la vision des gens Je ne suis pas vraiment convaincu du tout du tout que le grand public aujourd'hui est mieux informé qu'il y a quelques années sur ce qui existe dans ces moments-là. En tout cas, tu vois, en amont, d'un décès ou ce genre de choses. Alors, il y a plus de ressources, certainement. Oui. Il y a plus de ressources. Est-ce qu'il y a beaucoup plus de ressources vraiment de qualité ? Alors là, j'en sais rien, vu le nombre de... Tu vois, je reçois forcément, je reçois beaucoup de... Je suis très en veille sur tout ce qui est relatif à ma thématique, par exemple. Tu vois, les articles qui peuvent sortir sur tout ce qui gravite autour des démarches après décès, pension de réversion et compagnie, tu vois, ce genre de choses. Oh, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu. Celui qui fera le titre, c'est le plus punchy. Et tu ouvres le truc, il n'y a rien dedans. Il n'y a que dalle, que dalle, que dalle. C'est toujours, toujours, toujours, toujours la même chose. Ou à la fin, tu n'es pas plus avancé qu'au début.

  • Speaker #1

    Mais justement, pour moi, le rôle des pompes funèbres, c'est d'essayer de contrer un petit peu ce manque d'informations, justement, en proposant des choses aux familles et en leur proposant des choses, tu vois, comme toi, tranquillité.fr, par exemple, où on sait que c'est quelque chose de sérieux, où les gens vont y trouver les bonnes informations assez facilement aussi, au final. Et pour moi, oui, c'est le rôle des professionnels du funéraire de combler un petit peu ce manque-là. Donc aujourd'hui, des ressources... sur ce sujet-là, il y en a. Il y en a des bonnes, il y en a des moins bonnes. Mais tu vois, il y a notamment Happy End par Sarah Dumont. C'est une mine d'or, autant pour les professionnels que pour les familles, d'ailleurs, où là, tu peux vraiment trouver des vraies infos et où tu peux être bien renseignée, où les familles peuvent être sûres que, oui, on est libre de choisir l'établissement de pont funèbre qu'on veut. Donc, tu rien que sur ces infos-là, ces infos basiques,

  • Speaker #0

    être libre de choisir les établissements qu'on veut. Ça aussi, c'est un vaste sujet. Du coup, dans une formation funéraire classique, on apprend quoi ? Très rapidement, on ne va pas rentrer dans le détail, parce que sinon, on va perdre la moitié de l'auditorat et ce serait vraiment dommage. Mais dans les grandes lignes, on va y trouver quoi ?

  • Speaker #1

    On apprend à recevoir une famille et à organiser des obsèques. Donc recevoir une famille en étant dans une posture qu'on appelle une posture d'écoute active. Donc en étant vraiment centré sur la famille qu'on a en face de nous, en prenant le temps de les écouter et de les aider si besoin à verbaliser certaines choses. L'organisation des obsèques, c'est un gros bloc puisque ça englobe énormément de choses, notamment en termes de législation. On apprend des techniques de rédaction pour rédiger une cérémonie funéraire. il y a une partie aussi gestes et postures hygiène et sécurité pour apprendre aussi à se protéger parce que c'est un métier où on est quand même exposé à différents risques on a une partie aussi sur le management et l'encadrement d'équipe et puis j'ai sûrement oublié des choses dans 140 heures mais sans aller trop dans le détail on va dire que globalement on est là dessus c'est bien synthétisé je voudrais qu'on revienne un peu sur ton expérience à toi

  • Speaker #0

    au delà de je dirais ce feu sacré qui t'anime pour le funéraire et cette envie que tu avais au départ de Tif-Roté tu pourrais me raconter la première fois que tu as été confronté justement à un défunt à une famille et un défunt où on sait que des fois c'est pas simple tout le monde n'est pas du terme d'avance mais dans le même état la première fois que j'ai été confrontée à un défunt c'était quand j'étais en stage en

  • Speaker #1

    chambre mortuaire c'était au moment d'un soin de conservation avec un thanato qui s'appelle Emmanuel, qui était très chouette, et qui a été très bienveillant, qui m'a laissé aussi aller à mon rythme. Alors, il y avait le défunt dans la pièce, et moi, je me suis mise dans l'angle de la pièce, au coin totalement opposé. Donc, je suis restée dans la pièce, mais le plus loin possible du défunt, au début. Parce qu'en fait, au niveau du soin de thanatopraxie, ils font une incision au-dessus du nombril pour pouvoir faire une ponction et une injection de formol. Et en fait, ça peut paraître bête, mais j'avais peur que ça pète. L'abdomen paraît tellement gonflé.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que c'est bête, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, parce que je savais que ça n'arriverait pas. Et en même temps, c'était une peur que je n'arrivais pas vraiment à contrôler. Donc, j'avais besoin d'être au bout de la pièce. Et donc, petit à petit, au fur et à mesure du soin, je me suis rapprochée. Et jusqu'à ce que le Thanato me dise, est-ce que tu veux participer un petit peu, faire deux, trois petites choses ? Donc, il m'a laissé faire deux, trois petites choses aussi sur le corps. Donc, ça s'est très bien passé. Ça s'est passé vraiment... en douceur, et j'ai adoré ça. Moi, j'ai trouvé au premier abord que les soins de conservation, ça avait un côté un peu poétique. Alors, je suis tombée sur des très bons Thanatos aussi, j'ai eu énormément de chance, mais je pense notamment à un Thanato qui finissait son soin, il tournait autour du corps, pour peaufiner au niveau du maquillage, il avait sa petite palette, et puis il ajoutait un petit bout ici, un petit peu ici, et tac, il tournait autour du corps, mais c'était presque beau comme truc, tu vois. Donc ça, ça a été vraiment mon premier souvenir marquant avec un défunt et un thanato. Après, la première fois que j'ai été confrontée à une famille, j'en avais croisé quand j'étais à la chambre mortuaire. Là, ça a été un peu difficile parce qu'une des premières familles que j'ai vues, c'est une famille qui a couru vers moi au moment où mes collègues s'étaient absentés. Moi, j'étais costardière, tu vois. Et qui était persuadée que le défunt avait bougé. donc ça c'est des choses qui peuvent arriver quand on fixe un défunt pendant longtemps, on peut avoir l'impression souvent c'est au niveau des yeux que les yeux bougent un petit peu ou alors qu'il y a un mouvement de respiration donc je suis allée avec elle la dame c'était pour son époux et donc je suis restée tout un moment avec elle dans la chambre jusqu'à ce qu'elle me lâche la main en fait d'accord pour qu'elle prenne conscience que non, il était bien parti, il ne bougeait plus puisqu'il était mort. Mais je suis restée avec elle le temps qu'elle réalise ça. Donc il y a eu cette première expérience-là, et ensuite il y a eu la première famille que j'ai reçue, où je ne me rappelle pas de tout parce que j'étais dans un état de stress monstrueux. que j'étais tout juste sortie de ma formation. Et donc, quand on sort de formation, on n'est pas apte encore à recevoir une famille. Il faut aussi beaucoup observer. Idéalement, si on peut recevoir une famille en ayant à côté de soi un conseiller funéraire qui est expérimenté, c'est le top. Moi, j'étais vraiment toute seule dans mon agence. Et donc, la première famille que j'ai reçue, ça a été, je ne sais pas, l'entretien, il a duré peut-être deux heures et demie.

  • Speaker #0

    Ça a été...

  • Speaker #1

    hyper long, mais pour eux comme pour moi, moi je culpabilisais énormément parce que j'avais l'impression de leur infliger ça en plus du deuil qu'ils étaient en train de vivre. Et voilà, je ne me rappelle pas tout parce que j'étais hyper stressée, mais ça a été hyper compliqué. Je suis tombée sur une famille qui était géniale parce qu'ils m'ont beaucoup rassurée. ce qui me culpabilisait encore plus parce que c'était à moi de les rassurer mais voilà donc ça a été un peu difficile et puis petit à petit après j'ai appris à le faire mais oui quand on se lance dans une formation de conseiller funéraire il faut avoir aussi ce truc là en tête c'est que quand on sort de formation on n'est pas forcément capable de recevoir une famille Aujourd'hui, avec les périodes de stage obligatoires, c'est peut-être un peu différent. Mais en tout cas, il faut vraiment se faire accompagner et ne pas être lâché tout seul, tout de suite, dans le grand bain.

  • Speaker #0

    Comme dans beaucoup de métiers. Sauf que là, ça peut avoir un impact beaucoup plus fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Là, l'enjeu est quand même important.

  • Speaker #0

    Ton expérience la plus difficile ?

  • Speaker #1

    sans aucun doute ça a été marquant et ça fait partie aussi des raisons qu'on fait que je me suis reconvertie quand je disais qu'on explorait ses limites dans ces métiers là c'est la fois où j'ai eu le décès d'une petite fille de 2 ans qui était décédée d'un accident de la route dans un contexte en plus un peu compliqué les parents étaient séparés la maman ne l'avait pas vue depuis longtemps c'était un peu difficile et en fait en 6 ans de carrière parce que ça arrivait à peu près au bout de 6 ans j'ai eu cette chance incroyable, je n'avais jamais vu un enfant mort c'est toujours tombé sur mes jours de repos quand j'étais en vacances j'ai eu cette chance incroyable et Et donc là, ça a été difficile parce que sur la même matinée, j'ai reçu la famille. j'ai aidé le Thanato pour faire la toilette on l'a fait à deux parce que c'est plus facile à deux que tout seul je voulais pas le laisser seul mais tu vois c'était très particulier parce que à chaque fois que j'aidais les Thanato pour des habillages des choses comme ça on discutait entre nous et là c'est vraiment la seule fois où j'ai fait un habillage avec un Thanato où on ne s'est pas parlé par contre on a fait que de parler à la petite on a fait que de lui parler à elle et donc j'ai reçu la famille, j'ai aidé le Thanato pour la préparation du corps après j'ai accompagné du coup la famille auprès du corps de cette petite et en fait jusqu'au jour des obsèques j'étais dans le vague J'avais le regard, comme quand t'es fatiguée, que tu sais que t'es en train de bugger, de regarder dans le vide. J'avais vraiment ce regard-là. J'ai grillé un feu rouge sur la route. Enfin, tu vois, j'étais totalement à l'ouest, totalement déconnectée parce que... parce que quand je l'ai vu j'ai ressenti un gros sentiment d'impuissance et d'injustice et c'est horrible parce que ce que tu as sous les yeux c'est injuste et en même temps tu ne peux rien y faire et tu sais que ça arrive et tu es responsable de rien et alors en plus je ne me suis pas accordé le droit de craquer, de pleurer ce qui fait du bien, ce qui permet aux émotions de sortir donc jusqu'au jour des obsèques je voulais rester forte pour la famille je l'ai fait je pense les avoir vraiment bien accompagnés et par contre dès le lendemain des obsèques j'ai fendu en larmes je me suis effondrée mais tu vois j'avais besoin de sortir ça aussi de sortir ces émotions là en pleurant moi c'est quelque chose qui m'arrive souvent quand je ressens des émotions où vraiment je n'arrive pas à mettre des mots dessus je les ai évacués en pleurant et là il n'y avait pas de mots à mettre dessus et du coup de pleurer ça m'a permis de sortir vraiment tout ça ça a été sans aucun doute l'expérience la plus dure il y a quelque chose à faire la première fois que tu vas

  • Speaker #0

    Pour se préparer, je dirais, la première fois, pour le rapport au corps, justement, le défunt, le rapport au corps, comme tu le dis, c'est toujours compliqué.

  • Speaker #1

    Déjà, d'essayer de se renseigner un maximum sur la théorie avant d'aller voir la pratique, par rapport aux soins de conservation. On trouve beaucoup de choses maintenant sur Internet. Il y a des sites Internet, il y a des choses sur les réseaux aussi qui sont très pertinentes. Donc moi, j'étais allée me renseigner sur comment ça se déroulait vraiment un soin de conservation. J'avais échangé aussi avec des thanatos avant de voir un soin. pour vraiment qu'on m'explique comme ça. Bon, je sais à peu près à quoi m'attendre. J'en ai parlé en plus avec des pros, donc je sais que les infos, elles sont vérifiées, elles sont exactes, il n'y a pas de souci. Et voilà, moi, ça m'a permis de me préparer vraiment à voir tout ça et pour le coup, à faire les choses vraiment en douceur. J'ai l'impression d'y être allée vraiment étape par étape. Et j'avais tellement peur que mon corps ne soit pas capable de faire ce métier-là, alors que moi, j'avais vraiment envie de le faire, que du coup, ouais, j'ai sécurisé vraiment tout ça pour éviter les traumatismes, entre guillemets.

  • Speaker #0

    comme tu le laissais j'aime bien demander à mes invités des ressources des choses comme ça, alors toi t'en dis plein tout le temps pendant tes formations à tes futurs conseillers t'aurais un livre, une ressource en tout cas que t'aimerais partager avec les gens qui nous écoutent Alors, moi, pour le coup, vraiment à titre personnel, une femme que j'aime beaucoup, c'est Juliette Caz, qui est chercheuse indépendante et qui a plusieurs médias sur la thanatologie. Et alors, ce que j'aime, c'est qu'elle propose déjà plein de types de ressources différentes. Sur son site, on peut trouver à la fois des articles, des podcasts. Elle a aussi une chaîne YouTube. Donc, tu vois, il y a vraiment différents formats. et elle parle de plein de choses autour du funéraire des choses qu'on ne connait pas qui sont surprenantes donc Juliette Casse c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup elle a écrit des livres aussi trois livres et un quatrième qui va sortir je crois bientôt et qui sont vraiment hyper intéressants et après moi dans mes formations j'aime bien aussi on en a parlé tout à l'heure mais conseiller à mes apprenants,

  • Speaker #1

    pour ceux qui veulent éventuellement se lancer dans la formation le site et la chaîne Youtube de Sarah Dumont, donc Happy End qui apporte aussi beaucoup d'éléments et des éléments très très concrets,

  • Speaker #0

    très proches du terrain et je trouve hyper pertinent aussi,

  • Speaker #1

    donc ça en fait deux du coup mais mais il y a ces deux ressources là que j'aime beaucoup et je trouve que tu as le côté vraiment happy end vraiment pratique aux pratiques par rapport à la formation et Juliette Caz où on va s'écarter un petit peu des domaines qu'on balaye pendant la formation mais vraiment pour les gens comme moi que ça passionne et qui veulent creuser davantage et

  • Speaker #2

    découvrir des petites choses en plus un peu surprenantes Merci Lorraine si je devais te laisser le mot de la fin je l'ai déjà dit en plus je pense mais ce serait vraiment de s'écouter

  • Speaker #0

    on l'a dit tout à l'heure et ouais je pense que c'est vraiment d'écouter de composer avec ce qu'on fait, avec ce qu'on est le métier de conseiller funéraire c'est un métier où on va apprendre certaines compétences techniques, certaines connaissances théoriques, mais pour moi c'est pas ça qui va faire qu'on va être un bon conseiller funéraire demain ou pas c'est vraiment l'identité professionnelle qu'on va se construire et c'est un métier où il y a beaucoup de savoir-être et où d'un conseiller funéraire à un autre, on peut avoir deux manières de travailler qui vont être totalement différentes, comme dans la formation au final, sans qu'il y en ait un qui soit forcément meilleur qu'un autre. On peut avoir deux bons conseillers funéraires mais qui travaillent de deux manières totalement différentes parce qu'il y a des gens qui vont un peu plus être dans l'empathie, ça dépend vraiment des gens de comment on est. Mais réussir à trouver cet équilibre, qui n'est pas facile à trouver,

  • Speaker #1

    qui demande de travailler aussi un petit peu sur soi.

  • Speaker #0

    mais pour pouvoir composer avec sa personnalité et de ne pas avoir peur de donner de soi, parce que ça vaut vraiment le coup.

  • Speaker #2

    Merci, Lorraine. On t'a déjà dit que tu ressemblais un peu à Camille Cotin.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Ouais, grave.

  • Speaker #1

    Alors non, j'ai un stagiaire qui m'a sorti Julia Roberts l'autre jour. Je lui ai dit vous, vous serez mon chouchou. Mais non, on ne m'a jamais dit ça.

  • Speaker #2

    Ah, il y a un côté, ouais, clairement, Camille Cotin. Je l'ai vue dans une émission, elle est passée au Saturday Night Live, tout ça.

  • Speaker #1

    Ça me fait décomplexer de mon grand nez,

  • Speaker #2

    tu vois. En tout cas, un grand merci, Lorraine. Je te dis à la prochaine, bien entendu. Et puis, écoute, prends soin de toi et puis merci à vous et prenez soin de vous.

  • Speaker #0

    Merci Teddy

  • Speaker #2

    Ciao Voilà c'est fini pour aujourd'hui si cet épisode vous a plu vous pouvez le liker le commenter ou le partager sur vos plateformes de réseaux sociaux n'hésitez pas également à vous abonner à la chaîne Youtube de Vivant, vous pouvez nous rejoindre la prochaine saison de Vivant sera intégralement filmée, il y aura également pas mal de surprises à venir donc je vous invite vraiment à venir nous y rejoindre, sinon vous pouvez nous suivre également sur vos plateformes de podcast Très bien Je vous dis à très très vite pour un prochain épisode. Merci de votre fidélité et surtout, prenez soin de vous.

  • Speaker #3

    Sous-titrage ST'501 Sous-titrage Société Radio-Canada

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Description

70 % des auditeurs de Vivant sont conseillers funéraire ou aimeraient le devenir !

Il ne m'en fallait pas plus pour inviter Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain.

En quoi consiste cette formation ? Qu'est-ce qu'on y apprend ?
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ? Quelles sont les pièges à éviter ?

Une piqure de rappel pour les uns. Un épisode riche en apprentissages pour les autres.

Bonne écoute ! Prenez soin de vous


Retrouvez notre guide offert pour vous aider dans les démarches à réaliser suite au décès de votre proche : https://tranquillite.fr/


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 54 de Vivant, devenir conseiller funéraire avec Lorraine Jean. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. J'ai découvert que 70% des auditeurs de vivants sont conseillers funéraires ou aimeraient le devenir. C'est pour ces raisons qu'aujourd'hui j'invite Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain. Dans cet épisode, on va parler de formation funéraire. En quoi consiste cette formation ? Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ? Quels sont les pièges aussi à éviter ? Et vous entendrez les conseils et astuces pour réussir. Bref, une piqûre de rappel pour les uns et un épisode riche en apprentissage pour les autres. Je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Lorraine Jean. Bonjour Lorraine, bienvenue dans Vivant. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Teddy, je vais très bien et je te remercie de m'inviter à participer à ton podcast. Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, ça s'entend. Alors vous, les gens, vous ne le voyez pas, mais vous l'entendez. Elle a un sourire incroyable Lorraine, c'est vraiment fou, donc je suis très très heureux. Dis-moi Lorraine, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux déjà te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, donc moi je suis Lorraine Jean, j'ai commencé en fait à travailler dans le milieu du funéraire quand j'avais 19 ans. J'étais à l'époque en fac d'art du spectacle, je voulais travailler dans l'audiovisuel et donc très rapidement je me suis rendu compte que l'audiovisuel c'était sympa mais que je n'avais pas de vrai projet professionnel derrière. Donc je me suis rapidement posé la question de ce que je pourrais faire et l'idée de travailler dans le funéraire elle est arrivée pour moi vraiment comme un cheveu sur la soupe. Un matin, je me suis réveillée en me disant Pourquoi pas moi, en fait ? Tu vois, j'avais toujours été très intriguée par le monde du funéraire, mais sans vraiment me projeter là-dedans. Et à partir du jour où je me suis dit Pourquoi pas moi ? il y a vraiment eu un déclic en moi et j'ai découvert une passion pour ce milieu qui ne m'a jamais lâchée et qui m'anime toujours aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça vient d'où ? J'étais attiré par le milieu du funéraire.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire vraiment ce qui m'attirait à l'époque dans ce milieu-là, mais en tout cas, je me posais... des questions, parce que c'est un milieu qui est un petit peu à part, parce que c'était en 2011, donc à l'époque c'était aussi peut-être moins démocratisé que ça l'est aujourd'hui. Donc tu vois, je me demandais un peu, mais qu'est-ce qui se passe dans les coulisses ? Comment ça se passe pour préparer un corps ? Qu'est-ce que c'est toutes les démarches pour organiser des obsèques ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Donc je me posais beaucoup de questions. C'est devenu une attirance quand j'ai commencé à creuser, vraiment. quand j'ai commencé à lire des articles à me renseigner vraiment sur les différents métiers qui existaient dans le funéraire, ces choses-là où là après j'ai été vraiment attirée et où j'ai eu envie de le faire mais à la base j'étais plus intriguée

  • Speaker #0

    Et tu fais quoi aujourd'hui concrètement dans le funéraire ma chère Lorraine ?

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, je suis formatrice. Donc je forme en fait des conseillers funéraires. Je forme les gens au métier que moi j'ai exercé pendant sept ans. Donc j'interviens sur l'intégralité de la formation de conseillers funéraires. Et à côté de ça, je fais aussi des formations sur l'orientation professionnelle et les techniques de recherche d'emploi.

  • Speaker #0

    Tiens, première question un peu cash, un peu direct. Tu sais, quand tu es dans le monde du funéraire, tu discutes un petit peu en coulisses avec les uns et les autres. Il y en a... J'entends souvent quand même le truc de la formation. Désolé, mais la formation conseiller funéraire.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    on apprend peut-être pas tant de trucs que ça. Il manque un peu de concret. Tu vois, il y a un côté, on survole un peu beaucoup. Et ça pourrait être un chouï approfondi. T'en penses quoi de ça ?

  • Speaker #1

    Alors, que ça a évolué quand même. Parce que moi, par exemple, j'ai fait ma formation de conseillère funéraire en 2011. À l'époque, c'était 96 heures de théorie pure et dure. La psychologie du deuil, en une grosse matinée, c'était rangé. Il n'y avait pas de stage obligatoire. Aujourd'hui, on est quand même sur une formation qui dure 140 heures en théorie et 140 heures de pratique. Donc aujourd'hui, on a quand même un stage pratique obligatoire. ça fait quand même que deux mois de formation, donc ça reste quand même assez court. Après, oui, il y a des choses qui sont survolées. Enfin, comment dire ? Il y a des sujets sur lesquels on pourrait peut-être aller davantage dans le détail. Mais pour le coup, je trouve que c'est notre rôle aussi en tant que formateur de proposer des ressources. Tu parles beaucoup dans tes podcasts de ressources. Moi, je travaille tout le temps avec ça. J'envoie toujours aux apprenants que j'ai en formation une fiche avec plusieurs ressources, des bouquins. des vidéos, des podcasts, des sites internet où ils pourront trouver des articles, des choses comme ça et où justement sur les sujets où on n'a pas forcément le temps d'aller loin on s'arrête aux attendus du diplôme et après, si tu veux creuser, si tu veux aller plus loin, moi je te propose ça, ça, ça, ça. Et après, c'est à chaque personne d'aller creuser les différentes infos.

  • Speaker #0

    N'importe qui peut commencer une formation funéraire du jour au lendemain ou il y a des prérequis selon toi ?

  • Speaker #1

    Les prérequis sont assez légers. C'est savoir lire, écrire. Il n'y a pas de stage d'exigé pour rentrer en formation de conseiller funéraire. C'est par contre fortement recommandé. Et moi, je... je conseillerais à tout le monde de, à minima, faire un stage pour exercer ce métier-là, parce que moi, ça a été ma démarche, en tout cas, quand j'ai commencé, j'avais très, très envie de faire ce métier-là. Mais je me posais la question, est-ce que mon corps va supporter les visions, les odeurs ? Et je partais du principe qu'à un moment, c'est un peu ton corps qui choisit aussi si tu peux le faire ou pas. Donc moi, j'aurais tendance à conseiller à toute personne qui veut se lancer dans cette formation de, à minima, faire un stage et d'être confrontée à la vision des défunts.

  • Speaker #0

    du coup tu as commencé comment ? parce que tu dis oui je commençais à tout le monde de faire un stage oui je me mets à la place d'un gérant de pompe funèbre typiquement ou quand tu vois un peu le quotidien dans des moments de rush parce que le funéraire on sait que ça peut être calme à des moments et puis des fois c'est ouh ça va très vite Est-ce que j'aurais envie en fait... Bonjour, alors moi je débarque, je ne sais pas du tout, mais je viens juste découvrir, je voulais savoir si c'était jouable chez vous. Tu vois ce que je veux dire ? Toi, tu as dû y aller avec ta méga-banane en mode Ouais, j'ai vraiment envie, c'est moi qu'il vous faut !

  • Speaker #1

    Ah, ouais, j'ai galéré !

  • Speaker #0

    Voilà, tu as galéré quand même ! Non,

  • Speaker #1

    j'ai galéré ! Je pense que c'est peut-être un petit peu plus facile aujourd'hui que ça l'était aussi à l'époque. Moi, en 2011, j'avais les deux gros défauts qu'il ne fallait pas avoir. J'étais jeune et j'étais une femme.

  • Speaker #0

    C'est con ça !

  • Speaker #1

    Oui, ce n'était pas facile. J'ai fait énormément de demandes de stage. Ce qui a été hyper frustrant, c'est qu'on m'a fermé plein de portes sans à aucun moment me laisser l'occasion d'expliquer le projet que j'avais derrière. J'avais démarché aussi les chambres mortuaires pour les stages. La chambre mortuaire où j'ai réalisé mon stage, elle m'avait refusé une première fois. j'étais un peu saoulée, j'en avais ras-le-bol. Je les ai appelées en leur disant, voilà, vous ne voulez pas me prendre en stage ? Ok, mais accordez-moi au moins une sorte d'enquête métier, un temps d'échange où je vais pouvoir vous poser quelques questions et savoir comment vous, vous vivez le fait de travailler avec la mort au quotidien. Et ils m'ont accordé ce temps d'échange. Et c'était les premiers... à m'accorder vraiment un temps d'échange et à me laisser la chance de pouvoir expliquer le projet que j'avais derrière. Donc, ils ont vu que c'était sérieux, ils ont vu que ce n'était pas de la curiosité morbide, que j'avais un vrai projet professionnel derrière, que j'avais besoin de valider. Et du coup, à l'issue de cet entretien, on a signé une convention de stage. Donc oui, ce n'est pas facile de mettre un pied dans le dos des ponts de funèbres. Ce qu'il faut, je pense, si on est vraiment motivé, c'est ne pas lâcher. insister parce que des pompes filables qui prennent des stagiaires et des novices il y en a encore,

  • Speaker #0

    ça existe donc persévérance et beaucoup de persévérance la technique du pied sous la porte la technique du pied à la porte tu as pas dit Je trouve que ce qui est intéressant dans ce que tu as dit, ce n'est pas y aller en frontal, bonjour, je veux un stage, non ? C'est plutôt, bonjour, j'aimerais travailler dans ce milieu-là, est-ce que vous auriez une demi-heure à m'accorder ? Je vous pose quelques questions, etc.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, ce qu'on appelle les enquêtes métiers, les temps d'échange avec les personnes qui font le métier que nous, on a envie de faire. Je trouve que c'est un super bon tremplin vers le stage, parce que déjà, on n'a rien à perdre. On aura toujours gagné un temps d'échange avec cette personne-là. Donc, on aura toujours récupéré des infos, on aura toujours précisé. sa vision de la réalité du terrain. Et après, ça peut aboutir sur un stage. Alors, pas forcément, mais les enquêtes métiers, on peut en faire 3, 4, 5 s'il y a besoin. Ce n'est pas limité. Donc oui, c'est un bon tremplin, je trouve.

  • Speaker #0

    Ça t'a apporté quoi, du coup, tes 7 ans dans le funéraire, avant de faire de la formation ?

  • Speaker #1

    Les 7 ans dans le funéraire, moi, ça m'a énormément apporté. J'ai accompagné beaucoup de familles, beaucoup de défunts. aussi, parce que l'accompagnement des familles, pour moi, n'est pas dissociable de l'accompagnement des défunts. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est aussi un métier qui a des contraintes, des contraintes horaires, de par les astreintes, ces choses-là. et c'est un métier qui exige aussi beaucoup, où on donne beaucoup, et où moi, je pense que sur la fin de ma carrière, je commençais à donner un petit peu trop. C'est un métier où on explore ses limites, clairement, et oui, moi, j'ai eu besoin de prendre de la distance avec ce métier-là parce que je commençais à donner trop. Et voilà, la limite que j'étais capable de mettre au début, parce que le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de comprendre ce que vivent les gens, pas de prendre part à leur peine. C'est leur défunt, ce n'est pas le mien. Moi, je ne suis pas en deuil. Et voilà, la limite, je sentais qu'elle commençait à devenir vraiment de plus en plus fine, cette limite à ne pas franchir. Donc, j'ai préféré prendre un petit peu de distance avec ce milieu-là, même si le funéraire m'a très vite rattrapée, parce qu'au final... ça a commencé à me manquer au bout d'une semaine, 15 jours après que j'ai arrêté d'exercer, je crois. Donc, je me suis dit, j'étais en train de faire un bilan de compétences que j'avais entamé avant ma rupture conventionnelle. Et je me suis dit, comment je pourrais retourner dans le funéraire, mais retourner peut-être autrement. Et donc, très vite, le métier de formateur est arrivé un petit peu comme une évidence. Parce que... On m'a toujours dit, quand tu parles de ton métier, t'en parles avec beaucoup de sourire, avec beaucoup de bonne humeur, tout ça. Et ça surprend souvent les gens. Et donc... et donc ouais je me suis dit par la formation ça peut être un bon moyen aussi en formant les nouveaux conseillers funéraires d'essayer de changer un petit peu le monde du funéraire ou en tout cas de par exemple valoriser l'accompagnement de partager vraiment des valeurs donc c'est comment dire, je me suis toujours dit si je pouvais changer la vision du funéraire ne serait-ce que d'une poignée de personnes à mon échelle c'est toujours ça de pris Donc, tu vois, il y avait aussi ce truc-là. Et il y avait envie de partager, alors pas mes connaissances, parce que les connaissances dans la formation, au final, pour un formateur, ce n'est pas grand-chose, mais de partager en tout cas mon expérience et mes valeurs.

  • Speaker #0

    Tu as dit, si je pouvais changer déjà à mon échelle le milieu du funéraire, il mériterait d'évoluer ? Ou en tout cas, c'est quoi à ton avis la direction qu'il doit prendre ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai quitté le monde du funéraire en 2018, il y avait vraiment un mouvement où le funéraire… prenait une tournure assez commerciale, où on avait toutes ces offres qu'on pouvait trouver sur Internet avec organisation d'obsèques à partir de 999 euros. Et quand on regardait au final les petites lignes, on se rendait compte que c'était hors travaux de cimetière, hors toilettes mortuaires, hors crématorium. Donc au final, moi j'ai reçu vraiment des familles qui arrivaient à l'agence, qui avaient précommandé des obsèques sur Internet et à qui je devais facturer 1000, 1500 euros en plus, parce qu'au final ça ne correspondait pas du tout à ce que les familles voulaient et parce que les familles avaient fait ça tout seuls chez eux sur Internet sans avoir eu, ne serait-ce qu'au téléphone, un conseiller funéraire. tout est dans le mot, on est conseiller funéraire donc notre rôle c'est pas un rôle de commercial c'est un rôle de conseil et d'accompagnement des familles et donc oui, quand je dis changer un petit peu le monde du funéraire c'est que pour moi, et comme tu dis je pense qu'on est en train de prendre un petit peu cette tournure là ce qui compte plus que tout, c'est l'accompagnement c'est l'accompagnement c'est d'avoir une approche qui est centrée sur les volontés du défunt, sur les volontés de la famille, c'est d'essayer aussi de faire des choses d'innover, de faire preuve un petit peu, au-delà de l'ouverture d'esprit, de créativité en proposant des choses aux familles pour vraiment répondre à ce que la famille veut, parce que des obsèques, il n'y en aura pas deux. Et que chaque défunt est unique, chaque famille est unique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses sérieusement que les familles... Tu as dit ce que les familles veulent. Est-ce qu'elles savent vraiment ? tu vois au final ce qu'elles veulent pas toujours combien de fois j'ai discuté avec des enfin j'ai entendu c'est pas tant une discussion mais en tout cas j'ai discuté avec des pommes funèbres dont le premier truc qu'on m'a sorti alors là je prêche pour ma parouache tu vois typiquement démarche administrative après décès de toute façon les familles elles nous le demandent jamais est-ce que les familles elles ont ne serait-ce que connaissance de ce qu'elles doivent faire ou en tout cas après les obsèques il y a peut-être des petites choses à faire à ce niveau-là et puis deux, est-ce qu'elles ont à peine connaissance que ça puisse exister cette affaire ?

  • Speaker #1

    Je me tue à le répéter en formation que pour répondre aux besoins des familles, ce qu'il faut c'est maîtriser son offre de service, maîtriser tout ce qui peut exister et être force de proposition alors après il y a aussi les aider à expliciter par le questionnement, il ne faut surtout pas choisir pour eux des fois il y a des gens qui sont tellement paumés moi ça m'est arrivé de dire à des familles on se revoit cet après-midi allez déjeuner ensemble, prenez le temps de discuter moi je vous ai informé de tout ce qu'il était possible de faire posez-vous, prenez un temps, et on se revoit cet après-midi quand vous aurez décidé de tout ça. Mais oui, le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de savoir tout ce qui existe pour pouvoir le proposer aux familles.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que proposer tout ce qui existe, ou en tout cas, plutôt d'adapter la proposition à la famille, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Je reprends parce qu'il y a peut-être des gens qui vont se dire Ah oui, il faut que j'ouvre le catalogue Eh bien non, peut-être pas. Il faut ouvrir tout le catalogue non plus parce que sinon, on ne va pas s'en sortir.

  • Speaker #1

    Avec la famille, l'exemple que je donnais, j'avais été assez large dans ce qu'on pouvait proposer parce que les gens ne savaient vraiment pas cérémonie religieuse, civile, inhumation, crémation. Ils étaient vraiment perdus, ils ne savaient pas. Mais oui, en tout cas, si on a des infos, si on sait que la personne va être inhumée et que ça va être une cérémonie religieuse suivie d'une inhumation au cimetière, bon. Là, on va rester dans ce cadre-là. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi qu'il y a certaines pompes funèbres qui ont un peu peur d'être trop chères. La question du prix revient souvent. Moi, mon avis, c'est vraiment que l'accompagnement, au-delà du prix, on s'en fout à la limite, entre guillemets. Je pense que clairement une famille peut choisir une pompe funèbre même 200 euros plus cher que son concurrent parce que simplement le contact a été bon et parce que simplement la famille a été plus prise en charge d'un point de vue relationnel, émotionnel, conseil. que le reste.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité, carrément. Moi, ça m'est arrivé plusieurs fois de recevoir des familles dans un premier temps pour faire un devis. J'ai travaillé sur le secteur de Tours, et Tours, on avait beaucoup de familles où on était en concurrence, qui faisaient différents établissements de concunèbres. Et ça m'est arrivé plusieurs fois d'avoir des familles qui revenaient me voir parce qu'elles avaient trouvé que j'avais une bonne posture d'écoute, que je les avais bien renseignées, parce qu'ils s'étaient sentis bien, en fait. Et c'est ça qui compte pour les gens. Les familles nous confient leurs défuntes.

  • Speaker #0

    c'est pas rien quand même oui des fins un moment de vie unique aussi effectivement et puis tout ce qui va avec exactement exactement tu parlais des du coup je reviens sur ok ça c'est le marché entre guillemets en tout cas comment le funéraire peut évoluer et la vision des gens Je ne suis pas vraiment convaincu du tout du tout que le grand public aujourd'hui est mieux informé qu'il y a quelques années sur ce qui existe dans ces moments-là. En tout cas, tu vois, en amont, d'un décès ou ce genre de choses. Alors, il y a plus de ressources, certainement. Oui. Il y a plus de ressources. Est-ce qu'il y a beaucoup plus de ressources vraiment de qualité ? Alors là, j'en sais rien, vu le nombre de... Tu vois, je reçois forcément, je reçois beaucoup de... Je suis très en veille sur tout ce qui est relatif à ma thématique, par exemple. Tu vois, les articles qui peuvent sortir sur tout ce qui gravite autour des démarches après décès, pension de réversion et compagnie, tu vois, ce genre de choses. Oh, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu. Celui qui fera le titre, c'est le plus punchy. Et tu ouvres le truc, il n'y a rien dedans. Il n'y a que dalle, que dalle, que dalle. C'est toujours, toujours, toujours, toujours la même chose. Ou à la fin, tu n'es pas plus avancé qu'au début.

  • Speaker #1

    Mais justement, pour moi, le rôle des pompes funèbres, c'est d'essayer de contrer un petit peu ce manque d'informations, justement, en proposant des choses aux familles et en leur proposant des choses, tu vois, comme toi, tranquillité.fr, par exemple, où on sait que c'est quelque chose de sérieux, où les gens vont y trouver les bonnes informations assez facilement aussi, au final. Et pour moi, oui, c'est le rôle des professionnels du funéraire de combler un petit peu ce manque-là. Donc aujourd'hui, des ressources... sur ce sujet-là, il y en a. Il y en a des bonnes, il y en a des moins bonnes. Mais tu vois, il y a notamment Happy End par Sarah Dumont. C'est une mine d'or, autant pour les professionnels que pour les familles, d'ailleurs, où là, tu peux vraiment trouver des vraies infos et où tu peux être bien renseignée, où les familles peuvent être sûres que, oui, on est libre de choisir l'établissement de pont funèbre qu'on veut. Donc, tu rien que sur ces infos-là, ces infos basiques,

  • Speaker #0

    être libre de choisir les établissements qu'on veut. Ça aussi, c'est un vaste sujet. Du coup, dans une formation funéraire classique, on apprend quoi ? Très rapidement, on ne va pas rentrer dans le détail, parce que sinon, on va perdre la moitié de l'auditorat et ce serait vraiment dommage. Mais dans les grandes lignes, on va y trouver quoi ?

  • Speaker #1

    On apprend à recevoir une famille et à organiser des obsèques. Donc recevoir une famille en étant dans une posture qu'on appelle une posture d'écoute active. Donc en étant vraiment centré sur la famille qu'on a en face de nous, en prenant le temps de les écouter et de les aider si besoin à verbaliser certaines choses. L'organisation des obsèques, c'est un gros bloc puisque ça englobe énormément de choses, notamment en termes de législation. On apprend des techniques de rédaction pour rédiger une cérémonie funéraire. il y a une partie aussi gestes et postures hygiène et sécurité pour apprendre aussi à se protéger parce que c'est un métier où on est quand même exposé à différents risques on a une partie aussi sur le management et l'encadrement d'équipe et puis j'ai sûrement oublié des choses dans 140 heures mais sans aller trop dans le détail on va dire que globalement on est là dessus c'est bien synthétisé je voudrais qu'on revienne un peu sur ton expérience à toi

  • Speaker #0

    au delà de je dirais ce feu sacré qui t'anime pour le funéraire et cette envie que tu avais au départ de Tif-Roté tu pourrais me raconter la première fois que tu as été confronté justement à un défunt à une famille et un défunt où on sait que des fois c'est pas simple tout le monde n'est pas du terme d'avance mais dans le même état la première fois que j'ai été confrontée à un défunt c'était quand j'étais en stage en

  • Speaker #1

    chambre mortuaire c'était au moment d'un soin de conservation avec un thanato qui s'appelle Emmanuel, qui était très chouette, et qui a été très bienveillant, qui m'a laissé aussi aller à mon rythme. Alors, il y avait le défunt dans la pièce, et moi, je me suis mise dans l'angle de la pièce, au coin totalement opposé. Donc, je suis restée dans la pièce, mais le plus loin possible du défunt, au début. Parce qu'en fait, au niveau du soin de thanatopraxie, ils font une incision au-dessus du nombril pour pouvoir faire une ponction et une injection de formol. Et en fait, ça peut paraître bête, mais j'avais peur que ça pète. L'abdomen paraît tellement gonflé.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que c'est bête, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, parce que je savais que ça n'arriverait pas. Et en même temps, c'était une peur que je n'arrivais pas vraiment à contrôler. Donc, j'avais besoin d'être au bout de la pièce. Et donc, petit à petit, au fur et à mesure du soin, je me suis rapprochée. Et jusqu'à ce que le Thanato me dise, est-ce que tu veux participer un petit peu, faire deux, trois petites choses ? Donc, il m'a laissé faire deux, trois petites choses aussi sur le corps. Donc, ça s'est très bien passé. Ça s'est passé vraiment... en douceur, et j'ai adoré ça. Moi, j'ai trouvé au premier abord que les soins de conservation, ça avait un côté un peu poétique. Alors, je suis tombée sur des très bons Thanatos aussi, j'ai eu énormément de chance, mais je pense notamment à un Thanato qui finissait son soin, il tournait autour du corps, pour peaufiner au niveau du maquillage, il avait sa petite palette, et puis il ajoutait un petit bout ici, un petit peu ici, et tac, il tournait autour du corps, mais c'était presque beau comme truc, tu vois. Donc ça, ça a été vraiment mon premier souvenir marquant avec un défunt et un thanato. Après, la première fois que j'ai été confrontée à une famille, j'en avais croisé quand j'étais à la chambre mortuaire. Là, ça a été un peu difficile parce qu'une des premières familles que j'ai vues, c'est une famille qui a couru vers moi au moment où mes collègues s'étaient absentés. Moi, j'étais costardière, tu vois. Et qui était persuadée que le défunt avait bougé. donc ça c'est des choses qui peuvent arriver quand on fixe un défunt pendant longtemps, on peut avoir l'impression souvent c'est au niveau des yeux que les yeux bougent un petit peu ou alors qu'il y a un mouvement de respiration donc je suis allée avec elle la dame c'était pour son époux et donc je suis restée tout un moment avec elle dans la chambre jusqu'à ce qu'elle me lâche la main en fait d'accord pour qu'elle prenne conscience que non, il était bien parti, il ne bougeait plus puisqu'il était mort. Mais je suis restée avec elle le temps qu'elle réalise ça. Donc il y a eu cette première expérience-là, et ensuite il y a eu la première famille que j'ai reçue, où je ne me rappelle pas de tout parce que j'étais dans un état de stress monstrueux. que j'étais tout juste sortie de ma formation. Et donc, quand on sort de formation, on n'est pas apte encore à recevoir une famille. Il faut aussi beaucoup observer. Idéalement, si on peut recevoir une famille en ayant à côté de soi un conseiller funéraire qui est expérimenté, c'est le top. Moi, j'étais vraiment toute seule dans mon agence. Et donc, la première famille que j'ai reçue, ça a été, je ne sais pas, l'entretien, il a duré peut-être deux heures et demie.

  • Speaker #0

    Ça a été...

  • Speaker #1

    hyper long, mais pour eux comme pour moi, moi je culpabilisais énormément parce que j'avais l'impression de leur infliger ça en plus du deuil qu'ils étaient en train de vivre. Et voilà, je ne me rappelle pas tout parce que j'étais hyper stressée, mais ça a été hyper compliqué. Je suis tombée sur une famille qui était géniale parce qu'ils m'ont beaucoup rassurée. ce qui me culpabilisait encore plus parce que c'était à moi de les rassurer mais voilà donc ça a été un peu difficile et puis petit à petit après j'ai appris à le faire mais oui quand on se lance dans une formation de conseiller funéraire il faut avoir aussi ce truc là en tête c'est que quand on sort de formation on n'est pas forcément capable de recevoir une famille Aujourd'hui, avec les périodes de stage obligatoires, c'est peut-être un peu différent. Mais en tout cas, il faut vraiment se faire accompagner et ne pas être lâché tout seul, tout de suite, dans le grand bain.

  • Speaker #0

    Comme dans beaucoup de métiers. Sauf que là, ça peut avoir un impact beaucoup plus fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Là, l'enjeu est quand même important.

  • Speaker #0

    Ton expérience la plus difficile ?

  • Speaker #1

    sans aucun doute ça a été marquant et ça fait partie aussi des raisons qu'on fait que je me suis reconvertie quand je disais qu'on explorait ses limites dans ces métiers là c'est la fois où j'ai eu le décès d'une petite fille de 2 ans qui était décédée d'un accident de la route dans un contexte en plus un peu compliqué les parents étaient séparés la maman ne l'avait pas vue depuis longtemps c'était un peu difficile et en fait en 6 ans de carrière parce que ça arrivait à peu près au bout de 6 ans j'ai eu cette chance incroyable, je n'avais jamais vu un enfant mort c'est toujours tombé sur mes jours de repos quand j'étais en vacances j'ai eu cette chance incroyable et Et donc là, ça a été difficile parce que sur la même matinée, j'ai reçu la famille. j'ai aidé le Thanato pour faire la toilette on l'a fait à deux parce que c'est plus facile à deux que tout seul je voulais pas le laisser seul mais tu vois c'était très particulier parce que à chaque fois que j'aidais les Thanato pour des habillages des choses comme ça on discutait entre nous et là c'est vraiment la seule fois où j'ai fait un habillage avec un Thanato où on ne s'est pas parlé par contre on a fait que de parler à la petite on a fait que de lui parler à elle et donc j'ai reçu la famille, j'ai aidé le Thanato pour la préparation du corps après j'ai accompagné du coup la famille auprès du corps de cette petite et en fait jusqu'au jour des obsèques j'étais dans le vague J'avais le regard, comme quand t'es fatiguée, que tu sais que t'es en train de bugger, de regarder dans le vide. J'avais vraiment ce regard-là. J'ai grillé un feu rouge sur la route. Enfin, tu vois, j'étais totalement à l'ouest, totalement déconnectée parce que... parce que quand je l'ai vu j'ai ressenti un gros sentiment d'impuissance et d'injustice et c'est horrible parce que ce que tu as sous les yeux c'est injuste et en même temps tu ne peux rien y faire et tu sais que ça arrive et tu es responsable de rien et alors en plus je ne me suis pas accordé le droit de craquer, de pleurer ce qui fait du bien, ce qui permet aux émotions de sortir donc jusqu'au jour des obsèques je voulais rester forte pour la famille je l'ai fait je pense les avoir vraiment bien accompagnés et par contre dès le lendemain des obsèques j'ai fendu en larmes je me suis effondrée mais tu vois j'avais besoin de sortir ça aussi de sortir ces émotions là en pleurant moi c'est quelque chose qui m'arrive souvent quand je ressens des émotions où vraiment je n'arrive pas à mettre des mots dessus je les ai évacués en pleurant et là il n'y avait pas de mots à mettre dessus et du coup de pleurer ça m'a permis de sortir vraiment tout ça ça a été sans aucun doute l'expérience la plus dure il y a quelque chose à faire la première fois que tu vas

  • Speaker #0

    Pour se préparer, je dirais, la première fois, pour le rapport au corps, justement, le défunt, le rapport au corps, comme tu le dis, c'est toujours compliqué.

  • Speaker #1

    Déjà, d'essayer de se renseigner un maximum sur la théorie avant d'aller voir la pratique, par rapport aux soins de conservation. On trouve beaucoup de choses maintenant sur Internet. Il y a des sites Internet, il y a des choses sur les réseaux aussi qui sont très pertinentes. Donc moi, j'étais allée me renseigner sur comment ça se déroulait vraiment un soin de conservation. J'avais échangé aussi avec des thanatos avant de voir un soin. pour vraiment qu'on m'explique comme ça. Bon, je sais à peu près à quoi m'attendre. J'en ai parlé en plus avec des pros, donc je sais que les infos, elles sont vérifiées, elles sont exactes, il n'y a pas de souci. Et voilà, moi, ça m'a permis de me préparer vraiment à voir tout ça et pour le coup, à faire les choses vraiment en douceur. J'ai l'impression d'y être allée vraiment étape par étape. Et j'avais tellement peur que mon corps ne soit pas capable de faire ce métier-là, alors que moi, j'avais vraiment envie de le faire, que du coup, ouais, j'ai sécurisé vraiment tout ça pour éviter les traumatismes, entre guillemets.

  • Speaker #0

    comme tu le laissais j'aime bien demander à mes invités des ressources des choses comme ça, alors toi t'en dis plein tout le temps pendant tes formations à tes futurs conseillers t'aurais un livre, une ressource en tout cas que t'aimerais partager avec les gens qui nous écoutent Alors, moi, pour le coup, vraiment à titre personnel, une femme que j'aime beaucoup, c'est Juliette Caz, qui est chercheuse indépendante et qui a plusieurs médias sur la thanatologie. Et alors, ce que j'aime, c'est qu'elle propose déjà plein de types de ressources différentes. Sur son site, on peut trouver à la fois des articles, des podcasts. Elle a aussi une chaîne YouTube. Donc, tu vois, il y a vraiment différents formats. et elle parle de plein de choses autour du funéraire des choses qu'on ne connait pas qui sont surprenantes donc Juliette Casse c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup elle a écrit des livres aussi trois livres et un quatrième qui va sortir je crois bientôt et qui sont vraiment hyper intéressants et après moi dans mes formations j'aime bien aussi on en a parlé tout à l'heure mais conseiller à mes apprenants,

  • Speaker #1

    pour ceux qui veulent éventuellement se lancer dans la formation le site et la chaîne Youtube de Sarah Dumont, donc Happy End qui apporte aussi beaucoup d'éléments et des éléments très très concrets,

  • Speaker #0

    très proches du terrain et je trouve hyper pertinent aussi,

  • Speaker #1

    donc ça en fait deux du coup mais mais il y a ces deux ressources là que j'aime beaucoup et je trouve que tu as le côté vraiment happy end vraiment pratique aux pratiques par rapport à la formation et Juliette Caz où on va s'écarter un petit peu des domaines qu'on balaye pendant la formation mais vraiment pour les gens comme moi que ça passionne et qui veulent creuser davantage et

  • Speaker #2

    découvrir des petites choses en plus un peu surprenantes Merci Lorraine si je devais te laisser le mot de la fin je l'ai déjà dit en plus je pense mais ce serait vraiment de s'écouter

  • Speaker #0

    on l'a dit tout à l'heure et ouais je pense que c'est vraiment d'écouter de composer avec ce qu'on fait, avec ce qu'on est le métier de conseiller funéraire c'est un métier où on va apprendre certaines compétences techniques, certaines connaissances théoriques, mais pour moi c'est pas ça qui va faire qu'on va être un bon conseiller funéraire demain ou pas c'est vraiment l'identité professionnelle qu'on va se construire et c'est un métier où il y a beaucoup de savoir-être et où d'un conseiller funéraire à un autre, on peut avoir deux manières de travailler qui vont être totalement différentes, comme dans la formation au final, sans qu'il y en ait un qui soit forcément meilleur qu'un autre. On peut avoir deux bons conseillers funéraires mais qui travaillent de deux manières totalement différentes parce qu'il y a des gens qui vont un peu plus être dans l'empathie, ça dépend vraiment des gens de comment on est. Mais réussir à trouver cet équilibre, qui n'est pas facile à trouver,

  • Speaker #1

    qui demande de travailler aussi un petit peu sur soi.

  • Speaker #0

    mais pour pouvoir composer avec sa personnalité et de ne pas avoir peur de donner de soi, parce que ça vaut vraiment le coup.

  • Speaker #2

    Merci, Lorraine. On t'a déjà dit que tu ressemblais un peu à Camille Cotin.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Ouais, grave.

  • Speaker #1

    Alors non, j'ai un stagiaire qui m'a sorti Julia Roberts l'autre jour. Je lui ai dit vous, vous serez mon chouchou. Mais non, on ne m'a jamais dit ça.

  • Speaker #2

    Ah, il y a un côté, ouais, clairement, Camille Cotin. Je l'ai vue dans une émission, elle est passée au Saturday Night Live, tout ça.

  • Speaker #1

    Ça me fait décomplexer de mon grand nez,

  • Speaker #2

    tu vois. En tout cas, un grand merci, Lorraine. Je te dis à la prochaine, bien entendu. Et puis, écoute, prends soin de toi et puis merci à vous et prenez soin de vous.

  • Speaker #0

    Merci Teddy

  • Speaker #2

    Ciao Voilà c'est fini pour aujourd'hui si cet épisode vous a plu vous pouvez le liker le commenter ou le partager sur vos plateformes de réseaux sociaux n'hésitez pas également à vous abonner à la chaîne Youtube de Vivant, vous pouvez nous rejoindre la prochaine saison de Vivant sera intégralement filmée, il y aura également pas mal de surprises à venir donc je vous invite vraiment à venir nous y rejoindre, sinon vous pouvez nous suivre également sur vos plateformes de podcast Très bien Je vous dis à très très vite pour un prochain épisode. Merci de votre fidélité et surtout, prenez soin de vous.

  • Speaker #3

    Sous-titrage ST'501 Sous-titrage Société Radio-Canada

Description

70 % des auditeurs de Vivant sont conseillers funéraire ou aimeraient le devenir !

Il ne m'en fallait pas plus pour inviter Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain.

En quoi consiste cette formation ? Qu'est-ce qu'on y apprend ?
Quelles sont les qualités requises pour exercer ce métier ? Quelles sont les pièges à éviter ?

Une piqure de rappel pour les uns. Un épisode riche en apprentissages pour les autres.

Bonne écoute ! Prenez soin de vous


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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 54 de Vivant, devenir conseiller funéraire avec Lorraine Jean. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. J'ai découvert que 70% des auditeurs de vivants sont conseillers funéraires ou aimeraient le devenir. C'est pour ces raisons qu'aujourd'hui j'invite Lorraine Jean qui forme les conseillers funéraires de demain. Dans cet épisode, on va parler de formation funéraire. En quoi consiste cette formation ? Quelles sont les qualités pour exercer ce métier ? Quels sont les pièges aussi à éviter ? Et vous entendrez les conseils et astuces pour réussir. Bref, une piqûre de rappel pour les uns et un épisode riche en apprentissage pour les autres. Je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Lorraine Jean. Bonjour Lorraine, bienvenue dans Vivant. Comment vas-tu aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Bonjour Teddy, je vais très bien et je te remercie de m'inviter à participer à ton podcast. Je suis ravie d'être là.

  • Speaker #0

    Avec plaisir, ça s'entend. Alors vous, les gens, vous ne le voyez pas, mais vous l'entendez. Elle a un sourire incroyable Lorraine, c'est vraiment fou, donc je suis très très heureux. Dis-moi Lorraine, pour ceux qui ne te connaissent pas, est-ce que tu peux déjà te présenter en quelques mots ?

  • Speaker #1

    Oui, donc moi je suis Lorraine Jean, j'ai commencé en fait à travailler dans le milieu du funéraire quand j'avais 19 ans. J'étais à l'époque en fac d'art du spectacle, je voulais travailler dans l'audiovisuel et donc très rapidement je me suis rendu compte que l'audiovisuel c'était sympa mais que je n'avais pas de vrai projet professionnel derrière. Donc je me suis rapidement posé la question de ce que je pourrais faire et l'idée de travailler dans le funéraire elle est arrivée pour moi vraiment comme un cheveu sur la soupe. Un matin, je me suis réveillée en me disant Pourquoi pas moi, en fait ? Tu vois, j'avais toujours été très intriguée par le monde du funéraire, mais sans vraiment me projeter là-dedans. Et à partir du jour où je me suis dit Pourquoi pas moi ? il y a vraiment eu un déclic en moi et j'ai découvert une passion pour ce milieu qui ne m'a jamais lâchée et qui m'anime toujours aujourd'hui.

  • Speaker #0

    Ça vient d'où ? J'étais attiré par le milieu du funéraire.

  • Speaker #1

    Je ne peux pas te dire vraiment ce qui m'attirait à l'époque dans ce milieu-là, mais en tout cas, je me posais... des questions, parce que c'est un milieu qui est un petit peu à part, parce que c'était en 2011, donc à l'époque c'était aussi peut-être moins démocratisé que ça l'est aujourd'hui. Donc tu vois, je me demandais un peu, mais qu'est-ce qui se passe dans les coulisses ? Comment ça se passe pour préparer un corps ? Qu'est-ce que c'est toutes les démarches pour organiser des obsèques ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Donc je me posais beaucoup de questions. C'est devenu une attirance quand j'ai commencé à creuser, vraiment. quand j'ai commencé à lire des articles à me renseigner vraiment sur les différents métiers qui existaient dans le funéraire, ces choses-là où là après j'ai été vraiment attirée et où j'ai eu envie de le faire mais à la base j'étais plus intriguée

  • Speaker #0

    Et tu fais quoi aujourd'hui concrètement dans le funéraire ma chère Lorraine ?

  • Speaker #1

    Et donc aujourd'hui, je suis formatrice. Donc je forme en fait des conseillers funéraires. Je forme les gens au métier que moi j'ai exercé pendant sept ans. Donc j'interviens sur l'intégralité de la formation de conseillers funéraires. Et à côté de ça, je fais aussi des formations sur l'orientation professionnelle et les techniques de recherche d'emploi.

  • Speaker #0

    Tiens, première question un peu cash, un peu direct. Tu sais, quand tu es dans le monde du funéraire, tu discutes un petit peu en coulisses avec les uns et les autres. Il y en a... J'entends souvent quand même le truc de la formation. Désolé, mais la formation conseiller funéraire.

  • Speaker #1

    Ouais,

  • Speaker #0

    on apprend peut-être pas tant de trucs que ça. Il manque un peu de concret. Tu vois, il y a un côté, on survole un peu beaucoup. Et ça pourrait être un chouï approfondi. T'en penses quoi de ça ?

  • Speaker #1

    Alors, que ça a évolué quand même. Parce que moi, par exemple, j'ai fait ma formation de conseillère funéraire en 2011. À l'époque, c'était 96 heures de théorie pure et dure. La psychologie du deuil, en une grosse matinée, c'était rangé. Il n'y avait pas de stage obligatoire. Aujourd'hui, on est quand même sur une formation qui dure 140 heures en théorie et 140 heures de pratique. Donc aujourd'hui, on a quand même un stage pratique obligatoire. ça fait quand même que deux mois de formation, donc ça reste quand même assez court. Après, oui, il y a des choses qui sont survolées. Enfin, comment dire ? Il y a des sujets sur lesquels on pourrait peut-être aller davantage dans le détail. Mais pour le coup, je trouve que c'est notre rôle aussi en tant que formateur de proposer des ressources. Tu parles beaucoup dans tes podcasts de ressources. Moi, je travaille tout le temps avec ça. J'envoie toujours aux apprenants que j'ai en formation une fiche avec plusieurs ressources, des bouquins. des vidéos, des podcasts, des sites internet où ils pourront trouver des articles, des choses comme ça et où justement sur les sujets où on n'a pas forcément le temps d'aller loin on s'arrête aux attendus du diplôme et après, si tu veux creuser, si tu veux aller plus loin, moi je te propose ça, ça, ça, ça. Et après, c'est à chaque personne d'aller creuser les différentes infos.

  • Speaker #0

    N'importe qui peut commencer une formation funéraire du jour au lendemain ou il y a des prérequis selon toi ?

  • Speaker #1

    Les prérequis sont assez légers. C'est savoir lire, écrire. Il n'y a pas de stage d'exigé pour rentrer en formation de conseiller funéraire. C'est par contre fortement recommandé. Et moi, je... je conseillerais à tout le monde de, à minima, faire un stage pour exercer ce métier-là, parce que moi, ça a été ma démarche, en tout cas, quand j'ai commencé, j'avais très, très envie de faire ce métier-là. Mais je me posais la question, est-ce que mon corps va supporter les visions, les odeurs ? Et je partais du principe qu'à un moment, c'est un peu ton corps qui choisit aussi si tu peux le faire ou pas. Donc moi, j'aurais tendance à conseiller à toute personne qui veut se lancer dans cette formation de, à minima, faire un stage et d'être confrontée à la vision des défunts.

  • Speaker #0

    du coup tu as commencé comment ? parce que tu dis oui je commençais à tout le monde de faire un stage oui je me mets à la place d'un gérant de pompe funèbre typiquement ou quand tu vois un peu le quotidien dans des moments de rush parce que le funéraire on sait que ça peut être calme à des moments et puis des fois c'est ouh ça va très vite Est-ce que j'aurais envie en fait... Bonjour, alors moi je débarque, je ne sais pas du tout, mais je viens juste découvrir, je voulais savoir si c'était jouable chez vous. Tu vois ce que je veux dire ? Toi, tu as dû y aller avec ta méga-banane en mode Ouais, j'ai vraiment envie, c'est moi qu'il vous faut !

  • Speaker #1

    Ah, ouais, j'ai galéré !

  • Speaker #0

    Voilà, tu as galéré quand même ! Non,

  • Speaker #1

    j'ai galéré ! Je pense que c'est peut-être un petit peu plus facile aujourd'hui que ça l'était aussi à l'époque. Moi, en 2011, j'avais les deux gros défauts qu'il ne fallait pas avoir. J'étais jeune et j'étais une femme.

  • Speaker #0

    C'est con ça !

  • Speaker #1

    Oui, ce n'était pas facile. J'ai fait énormément de demandes de stage. Ce qui a été hyper frustrant, c'est qu'on m'a fermé plein de portes sans à aucun moment me laisser l'occasion d'expliquer le projet que j'avais derrière. J'avais démarché aussi les chambres mortuaires pour les stages. La chambre mortuaire où j'ai réalisé mon stage, elle m'avait refusé une première fois. j'étais un peu saoulée, j'en avais ras-le-bol. Je les ai appelées en leur disant, voilà, vous ne voulez pas me prendre en stage ? Ok, mais accordez-moi au moins une sorte d'enquête métier, un temps d'échange où je vais pouvoir vous poser quelques questions et savoir comment vous, vous vivez le fait de travailler avec la mort au quotidien. Et ils m'ont accordé ce temps d'échange. Et c'était les premiers... à m'accorder vraiment un temps d'échange et à me laisser la chance de pouvoir expliquer le projet que j'avais derrière. Donc, ils ont vu que c'était sérieux, ils ont vu que ce n'était pas de la curiosité morbide, que j'avais un vrai projet professionnel derrière, que j'avais besoin de valider. Et du coup, à l'issue de cet entretien, on a signé une convention de stage. Donc oui, ce n'est pas facile de mettre un pied dans le dos des ponts de funèbres. Ce qu'il faut, je pense, si on est vraiment motivé, c'est ne pas lâcher. insister parce que des pompes filables qui prennent des stagiaires et des novices il y en a encore,

  • Speaker #0

    ça existe donc persévérance et beaucoup de persévérance la technique du pied sous la porte la technique du pied à la porte tu as pas dit Je trouve que ce qui est intéressant dans ce que tu as dit, ce n'est pas y aller en frontal, bonjour, je veux un stage, non ? C'est plutôt, bonjour, j'aimerais travailler dans ce milieu-là, est-ce que vous auriez une demi-heure à m'accorder ? Je vous pose quelques questions, etc.

  • Speaker #1

    Mais c'est ça, ce qu'on appelle les enquêtes métiers, les temps d'échange avec les personnes qui font le métier que nous, on a envie de faire. Je trouve que c'est un super bon tremplin vers le stage, parce que déjà, on n'a rien à perdre. On aura toujours gagné un temps d'échange avec cette personne-là. Donc, on aura toujours récupéré des infos, on aura toujours précisé. sa vision de la réalité du terrain. Et après, ça peut aboutir sur un stage. Alors, pas forcément, mais les enquêtes métiers, on peut en faire 3, 4, 5 s'il y a besoin. Ce n'est pas limité. Donc oui, c'est un bon tremplin, je trouve.

  • Speaker #0

    Ça t'a apporté quoi, du coup, tes 7 ans dans le funéraire, avant de faire de la formation ?

  • Speaker #1

    Les 7 ans dans le funéraire, moi, ça m'a énormément apporté. J'ai accompagné beaucoup de familles, beaucoup de défunts. aussi, parce que l'accompagnement des familles, pour moi, n'est pas dissociable de l'accompagnement des défunts. Ce qu'il faut savoir, c'est que c'est aussi un métier qui a des contraintes, des contraintes horaires, de par les astreintes, ces choses-là. et c'est un métier qui exige aussi beaucoup, où on donne beaucoup, et où moi, je pense que sur la fin de ma carrière, je commençais à donner un petit peu trop. C'est un métier où on explore ses limites, clairement, et oui, moi, j'ai eu besoin de prendre de la distance avec ce métier-là parce que je commençais à donner trop. Et voilà, la limite que j'étais capable de mettre au début, parce que le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de comprendre ce que vivent les gens, pas de prendre part à leur peine. C'est leur défunt, ce n'est pas le mien. Moi, je ne suis pas en deuil. Et voilà, la limite, je sentais qu'elle commençait à devenir vraiment de plus en plus fine, cette limite à ne pas franchir. Donc, j'ai préféré prendre un petit peu de distance avec ce milieu-là, même si le funéraire m'a très vite rattrapée, parce qu'au final... ça a commencé à me manquer au bout d'une semaine, 15 jours après que j'ai arrêté d'exercer, je crois. Donc, je me suis dit, j'étais en train de faire un bilan de compétences que j'avais entamé avant ma rupture conventionnelle. Et je me suis dit, comment je pourrais retourner dans le funéraire, mais retourner peut-être autrement. Et donc, très vite, le métier de formateur est arrivé un petit peu comme une évidence. Parce que... On m'a toujours dit, quand tu parles de ton métier, t'en parles avec beaucoup de sourire, avec beaucoup de bonne humeur, tout ça. Et ça surprend souvent les gens. Et donc... et donc ouais je me suis dit par la formation ça peut être un bon moyen aussi en formant les nouveaux conseillers funéraires d'essayer de changer un petit peu le monde du funéraire ou en tout cas de par exemple valoriser l'accompagnement de partager vraiment des valeurs donc c'est comment dire, je me suis toujours dit si je pouvais changer la vision du funéraire ne serait-ce que d'une poignée de personnes à mon échelle c'est toujours ça de pris Donc, tu vois, il y avait aussi ce truc-là. Et il y avait envie de partager, alors pas mes connaissances, parce que les connaissances dans la formation, au final, pour un formateur, ce n'est pas grand-chose, mais de partager en tout cas mon expérience et mes valeurs.

  • Speaker #0

    Tu as dit, si je pouvais changer déjà à mon échelle le milieu du funéraire, il mériterait d'évoluer ? Ou en tout cas, c'est quoi à ton avis la direction qu'il doit prendre ?

  • Speaker #1

    Quand j'ai quitté le monde du funéraire en 2018, il y avait vraiment un mouvement où le funéraire… prenait une tournure assez commerciale, où on avait toutes ces offres qu'on pouvait trouver sur Internet avec organisation d'obsèques à partir de 999 euros. Et quand on regardait au final les petites lignes, on se rendait compte que c'était hors travaux de cimetière, hors toilettes mortuaires, hors crématorium. Donc au final, moi j'ai reçu vraiment des familles qui arrivaient à l'agence, qui avaient précommandé des obsèques sur Internet et à qui je devais facturer 1000, 1500 euros en plus, parce qu'au final ça ne correspondait pas du tout à ce que les familles voulaient et parce que les familles avaient fait ça tout seuls chez eux sur Internet sans avoir eu, ne serait-ce qu'au téléphone, un conseiller funéraire. tout est dans le mot, on est conseiller funéraire donc notre rôle c'est pas un rôle de commercial c'est un rôle de conseil et d'accompagnement des familles et donc oui, quand je dis changer un petit peu le monde du funéraire c'est que pour moi, et comme tu dis je pense qu'on est en train de prendre un petit peu cette tournure là ce qui compte plus que tout, c'est l'accompagnement c'est l'accompagnement c'est d'avoir une approche qui est centrée sur les volontés du défunt, sur les volontés de la famille, c'est d'essayer aussi de faire des choses d'innover, de faire preuve un petit peu, au-delà de l'ouverture d'esprit, de créativité en proposant des choses aux familles pour vraiment répondre à ce que la famille veut, parce que des obsèques, il n'y en aura pas deux. Et que chaque défunt est unique, chaque famille est unique.

  • Speaker #0

    Est-ce que tu penses sérieusement que les familles... Tu as dit ce que les familles veulent. Est-ce qu'elles savent vraiment ? tu vois au final ce qu'elles veulent pas toujours combien de fois j'ai discuté avec des enfin j'ai entendu c'est pas tant une discussion mais en tout cas j'ai discuté avec des pommes funèbres dont le premier truc qu'on m'a sorti alors là je prêche pour ma parouache tu vois typiquement démarche administrative après décès de toute façon les familles elles nous le demandent jamais est-ce que les familles elles ont ne serait-ce que connaissance de ce qu'elles doivent faire ou en tout cas après les obsèques il y a peut-être des petites choses à faire à ce niveau-là et puis deux, est-ce qu'elles ont à peine connaissance que ça puisse exister cette affaire ?

  • Speaker #1

    Je me tue à le répéter en formation que pour répondre aux besoins des familles, ce qu'il faut c'est maîtriser son offre de service, maîtriser tout ce qui peut exister et être force de proposition alors après il y a aussi les aider à expliciter par le questionnement, il ne faut surtout pas choisir pour eux des fois il y a des gens qui sont tellement paumés moi ça m'est arrivé de dire à des familles on se revoit cet après-midi allez déjeuner ensemble, prenez le temps de discuter moi je vous ai informé de tout ce qu'il était possible de faire posez-vous, prenez un temps, et on se revoit cet après-midi quand vous aurez décidé de tout ça. Mais oui, le rôle d'un conseiller funéraire, c'est de savoir tout ce qui existe pour pouvoir le proposer aux familles.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que proposer tout ce qui existe, ou en tout cas, plutôt d'adapter la proposition à la famille, on est d'accord ?

  • Speaker #1

    Oui, on est d'accord.

  • Speaker #0

    Je reprends parce qu'il y a peut-être des gens qui vont se dire Ah oui, il faut que j'ouvre le catalogue Eh bien non, peut-être pas. Il faut ouvrir tout le catalogue non plus parce que sinon, on ne va pas s'en sortir.

  • Speaker #1

    Avec la famille, l'exemple que je donnais, j'avais été assez large dans ce qu'on pouvait proposer parce que les gens ne savaient vraiment pas cérémonie religieuse, civile, inhumation, crémation. Ils étaient vraiment perdus, ils ne savaient pas. Mais oui, en tout cas, si on a des infos, si on sait que la personne va être inhumée et que ça va être une cérémonie religieuse suivie d'une inhumation au cimetière, bon. Là, on va rester dans ce cadre-là. Je suis d'accord.

  • Speaker #0

    J'ai l'impression aussi qu'il y a certaines pompes funèbres qui ont un peu peur d'être trop chères. La question du prix revient souvent. Moi, mon avis, c'est vraiment que l'accompagnement, au-delà du prix, on s'en fout à la limite, entre guillemets. Je pense que clairement une famille peut choisir une pompe funèbre même 200 euros plus cher que son concurrent parce que simplement le contact a été bon et parce que simplement la famille a été plus prise en charge d'un point de vue relationnel, émotionnel, conseil. que le reste.

  • Speaker #1

    Non, mais c'est une réalité, carrément. Moi, ça m'est arrivé plusieurs fois de recevoir des familles dans un premier temps pour faire un devis. J'ai travaillé sur le secteur de Tours, et Tours, on avait beaucoup de familles où on était en concurrence, qui faisaient différents établissements de concunèbres. Et ça m'est arrivé plusieurs fois d'avoir des familles qui revenaient me voir parce qu'elles avaient trouvé que j'avais une bonne posture d'écoute, que je les avais bien renseignées, parce qu'ils s'étaient sentis bien, en fait. Et c'est ça qui compte pour les gens. Les familles nous confient leurs défuntes.

  • Speaker #0

    c'est pas rien quand même oui des fins un moment de vie unique aussi effectivement et puis tout ce qui va avec exactement exactement tu parlais des du coup je reviens sur ok ça c'est le marché entre guillemets en tout cas comment le funéraire peut évoluer et la vision des gens Je ne suis pas vraiment convaincu du tout du tout que le grand public aujourd'hui est mieux informé qu'il y a quelques années sur ce qui existe dans ces moments-là. En tout cas, tu vois, en amont, d'un décès ou ce genre de choses. Alors, il y a plus de ressources, certainement. Oui. Il y a plus de ressources. Est-ce qu'il y a beaucoup plus de ressources vraiment de qualité ? Alors là, j'en sais rien, vu le nombre de... Tu vois, je reçois forcément, je reçois beaucoup de... Je suis très en veille sur tout ce qui est relatif à ma thématique, par exemple. Tu vois, les articles qui peuvent sortir sur tout ce qui gravite autour des démarches après décès, pension de réversion et compagnie, tu vois, ce genre de choses. Oh, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu. Celui qui fera le titre, c'est le plus punchy. Et tu ouvres le truc, il n'y a rien dedans. Il n'y a que dalle, que dalle, que dalle. C'est toujours, toujours, toujours, toujours la même chose. Ou à la fin, tu n'es pas plus avancé qu'au début.

  • Speaker #1

    Mais justement, pour moi, le rôle des pompes funèbres, c'est d'essayer de contrer un petit peu ce manque d'informations, justement, en proposant des choses aux familles et en leur proposant des choses, tu vois, comme toi, tranquillité.fr, par exemple, où on sait que c'est quelque chose de sérieux, où les gens vont y trouver les bonnes informations assez facilement aussi, au final. Et pour moi, oui, c'est le rôle des professionnels du funéraire de combler un petit peu ce manque-là. Donc aujourd'hui, des ressources... sur ce sujet-là, il y en a. Il y en a des bonnes, il y en a des moins bonnes. Mais tu vois, il y a notamment Happy End par Sarah Dumont. C'est une mine d'or, autant pour les professionnels que pour les familles, d'ailleurs, où là, tu peux vraiment trouver des vraies infos et où tu peux être bien renseignée, où les familles peuvent être sûres que, oui, on est libre de choisir l'établissement de pont funèbre qu'on veut. Donc, tu rien que sur ces infos-là, ces infos basiques,

  • Speaker #0

    être libre de choisir les établissements qu'on veut. Ça aussi, c'est un vaste sujet. Du coup, dans une formation funéraire classique, on apprend quoi ? Très rapidement, on ne va pas rentrer dans le détail, parce que sinon, on va perdre la moitié de l'auditorat et ce serait vraiment dommage. Mais dans les grandes lignes, on va y trouver quoi ?

  • Speaker #1

    On apprend à recevoir une famille et à organiser des obsèques. Donc recevoir une famille en étant dans une posture qu'on appelle une posture d'écoute active. Donc en étant vraiment centré sur la famille qu'on a en face de nous, en prenant le temps de les écouter et de les aider si besoin à verbaliser certaines choses. L'organisation des obsèques, c'est un gros bloc puisque ça englobe énormément de choses, notamment en termes de législation. On apprend des techniques de rédaction pour rédiger une cérémonie funéraire. il y a une partie aussi gestes et postures hygiène et sécurité pour apprendre aussi à se protéger parce que c'est un métier où on est quand même exposé à différents risques on a une partie aussi sur le management et l'encadrement d'équipe et puis j'ai sûrement oublié des choses dans 140 heures mais sans aller trop dans le détail on va dire que globalement on est là dessus c'est bien synthétisé je voudrais qu'on revienne un peu sur ton expérience à toi

  • Speaker #0

    au delà de je dirais ce feu sacré qui t'anime pour le funéraire et cette envie que tu avais au départ de Tif-Roté tu pourrais me raconter la première fois que tu as été confronté justement à un défunt à une famille et un défunt où on sait que des fois c'est pas simple tout le monde n'est pas du terme d'avance mais dans le même état la première fois que j'ai été confrontée à un défunt c'était quand j'étais en stage en

  • Speaker #1

    chambre mortuaire c'était au moment d'un soin de conservation avec un thanato qui s'appelle Emmanuel, qui était très chouette, et qui a été très bienveillant, qui m'a laissé aussi aller à mon rythme. Alors, il y avait le défunt dans la pièce, et moi, je me suis mise dans l'angle de la pièce, au coin totalement opposé. Donc, je suis restée dans la pièce, mais le plus loin possible du défunt, au début. Parce qu'en fait, au niveau du soin de thanatopraxie, ils font une incision au-dessus du nombril pour pouvoir faire une ponction et une injection de formol. Et en fait, ça peut paraître bête, mais j'avais peur que ça pète. L'abdomen paraît tellement gonflé.

  • Speaker #0

    Je ne pense pas que c'est bête, franchement.

  • Speaker #1

    Je ne sais pas, parce que je savais que ça n'arriverait pas. Et en même temps, c'était une peur que je n'arrivais pas vraiment à contrôler. Donc, j'avais besoin d'être au bout de la pièce. Et donc, petit à petit, au fur et à mesure du soin, je me suis rapprochée. Et jusqu'à ce que le Thanato me dise, est-ce que tu veux participer un petit peu, faire deux, trois petites choses ? Donc, il m'a laissé faire deux, trois petites choses aussi sur le corps. Donc, ça s'est très bien passé. Ça s'est passé vraiment... en douceur, et j'ai adoré ça. Moi, j'ai trouvé au premier abord que les soins de conservation, ça avait un côté un peu poétique. Alors, je suis tombée sur des très bons Thanatos aussi, j'ai eu énormément de chance, mais je pense notamment à un Thanato qui finissait son soin, il tournait autour du corps, pour peaufiner au niveau du maquillage, il avait sa petite palette, et puis il ajoutait un petit bout ici, un petit peu ici, et tac, il tournait autour du corps, mais c'était presque beau comme truc, tu vois. Donc ça, ça a été vraiment mon premier souvenir marquant avec un défunt et un thanato. Après, la première fois que j'ai été confrontée à une famille, j'en avais croisé quand j'étais à la chambre mortuaire. Là, ça a été un peu difficile parce qu'une des premières familles que j'ai vues, c'est une famille qui a couru vers moi au moment où mes collègues s'étaient absentés. Moi, j'étais costardière, tu vois. Et qui était persuadée que le défunt avait bougé. donc ça c'est des choses qui peuvent arriver quand on fixe un défunt pendant longtemps, on peut avoir l'impression souvent c'est au niveau des yeux que les yeux bougent un petit peu ou alors qu'il y a un mouvement de respiration donc je suis allée avec elle la dame c'était pour son époux et donc je suis restée tout un moment avec elle dans la chambre jusqu'à ce qu'elle me lâche la main en fait d'accord pour qu'elle prenne conscience que non, il était bien parti, il ne bougeait plus puisqu'il était mort. Mais je suis restée avec elle le temps qu'elle réalise ça. Donc il y a eu cette première expérience-là, et ensuite il y a eu la première famille que j'ai reçue, où je ne me rappelle pas de tout parce que j'étais dans un état de stress monstrueux. que j'étais tout juste sortie de ma formation. Et donc, quand on sort de formation, on n'est pas apte encore à recevoir une famille. Il faut aussi beaucoup observer. Idéalement, si on peut recevoir une famille en ayant à côté de soi un conseiller funéraire qui est expérimenté, c'est le top. Moi, j'étais vraiment toute seule dans mon agence. Et donc, la première famille que j'ai reçue, ça a été, je ne sais pas, l'entretien, il a duré peut-être deux heures et demie.

  • Speaker #0

    Ça a été...

  • Speaker #1

    hyper long, mais pour eux comme pour moi, moi je culpabilisais énormément parce que j'avais l'impression de leur infliger ça en plus du deuil qu'ils étaient en train de vivre. Et voilà, je ne me rappelle pas tout parce que j'étais hyper stressée, mais ça a été hyper compliqué. Je suis tombée sur une famille qui était géniale parce qu'ils m'ont beaucoup rassurée. ce qui me culpabilisait encore plus parce que c'était à moi de les rassurer mais voilà donc ça a été un peu difficile et puis petit à petit après j'ai appris à le faire mais oui quand on se lance dans une formation de conseiller funéraire il faut avoir aussi ce truc là en tête c'est que quand on sort de formation on n'est pas forcément capable de recevoir une famille Aujourd'hui, avec les périodes de stage obligatoires, c'est peut-être un peu différent. Mais en tout cas, il faut vraiment se faire accompagner et ne pas être lâché tout seul, tout de suite, dans le grand bain.

  • Speaker #0

    Comme dans beaucoup de métiers. Sauf que là, ça peut avoir un impact beaucoup plus fort quand même.

  • Speaker #1

    C'est ça. Là, l'enjeu est quand même important.

  • Speaker #0

    Ton expérience la plus difficile ?

  • Speaker #1

    sans aucun doute ça a été marquant et ça fait partie aussi des raisons qu'on fait que je me suis reconvertie quand je disais qu'on explorait ses limites dans ces métiers là c'est la fois où j'ai eu le décès d'une petite fille de 2 ans qui était décédée d'un accident de la route dans un contexte en plus un peu compliqué les parents étaient séparés la maman ne l'avait pas vue depuis longtemps c'était un peu difficile et en fait en 6 ans de carrière parce que ça arrivait à peu près au bout de 6 ans j'ai eu cette chance incroyable, je n'avais jamais vu un enfant mort c'est toujours tombé sur mes jours de repos quand j'étais en vacances j'ai eu cette chance incroyable et Et donc là, ça a été difficile parce que sur la même matinée, j'ai reçu la famille. j'ai aidé le Thanato pour faire la toilette on l'a fait à deux parce que c'est plus facile à deux que tout seul je voulais pas le laisser seul mais tu vois c'était très particulier parce que à chaque fois que j'aidais les Thanato pour des habillages des choses comme ça on discutait entre nous et là c'est vraiment la seule fois où j'ai fait un habillage avec un Thanato où on ne s'est pas parlé par contre on a fait que de parler à la petite on a fait que de lui parler à elle et donc j'ai reçu la famille, j'ai aidé le Thanato pour la préparation du corps après j'ai accompagné du coup la famille auprès du corps de cette petite et en fait jusqu'au jour des obsèques j'étais dans le vague J'avais le regard, comme quand t'es fatiguée, que tu sais que t'es en train de bugger, de regarder dans le vide. J'avais vraiment ce regard-là. J'ai grillé un feu rouge sur la route. Enfin, tu vois, j'étais totalement à l'ouest, totalement déconnectée parce que... parce que quand je l'ai vu j'ai ressenti un gros sentiment d'impuissance et d'injustice et c'est horrible parce que ce que tu as sous les yeux c'est injuste et en même temps tu ne peux rien y faire et tu sais que ça arrive et tu es responsable de rien et alors en plus je ne me suis pas accordé le droit de craquer, de pleurer ce qui fait du bien, ce qui permet aux émotions de sortir donc jusqu'au jour des obsèques je voulais rester forte pour la famille je l'ai fait je pense les avoir vraiment bien accompagnés et par contre dès le lendemain des obsèques j'ai fendu en larmes je me suis effondrée mais tu vois j'avais besoin de sortir ça aussi de sortir ces émotions là en pleurant moi c'est quelque chose qui m'arrive souvent quand je ressens des émotions où vraiment je n'arrive pas à mettre des mots dessus je les ai évacués en pleurant et là il n'y avait pas de mots à mettre dessus et du coup de pleurer ça m'a permis de sortir vraiment tout ça ça a été sans aucun doute l'expérience la plus dure il y a quelque chose à faire la première fois que tu vas

  • Speaker #0

    Pour se préparer, je dirais, la première fois, pour le rapport au corps, justement, le défunt, le rapport au corps, comme tu le dis, c'est toujours compliqué.

  • Speaker #1

    Déjà, d'essayer de se renseigner un maximum sur la théorie avant d'aller voir la pratique, par rapport aux soins de conservation. On trouve beaucoup de choses maintenant sur Internet. Il y a des sites Internet, il y a des choses sur les réseaux aussi qui sont très pertinentes. Donc moi, j'étais allée me renseigner sur comment ça se déroulait vraiment un soin de conservation. J'avais échangé aussi avec des thanatos avant de voir un soin. pour vraiment qu'on m'explique comme ça. Bon, je sais à peu près à quoi m'attendre. J'en ai parlé en plus avec des pros, donc je sais que les infos, elles sont vérifiées, elles sont exactes, il n'y a pas de souci. Et voilà, moi, ça m'a permis de me préparer vraiment à voir tout ça et pour le coup, à faire les choses vraiment en douceur. J'ai l'impression d'y être allée vraiment étape par étape. Et j'avais tellement peur que mon corps ne soit pas capable de faire ce métier-là, alors que moi, j'avais vraiment envie de le faire, que du coup, ouais, j'ai sécurisé vraiment tout ça pour éviter les traumatismes, entre guillemets.

  • Speaker #0

    comme tu le laissais j'aime bien demander à mes invités des ressources des choses comme ça, alors toi t'en dis plein tout le temps pendant tes formations à tes futurs conseillers t'aurais un livre, une ressource en tout cas que t'aimerais partager avec les gens qui nous écoutent Alors, moi, pour le coup, vraiment à titre personnel, une femme que j'aime beaucoup, c'est Juliette Caz, qui est chercheuse indépendante et qui a plusieurs médias sur la thanatologie. Et alors, ce que j'aime, c'est qu'elle propose déjà plein de types de ressources différentes. Sur son site, on peut trouver à la fois des articles, des podcasts. Elle a aussi une chaîne YouTube. Donc, tu vois, il y a vraiment différents formats. et elle parle de plein de choses autour du funéraire des choses qu'on ne connait pas qui sont surprenantes donc Juliette Casse c'est vraiment quelqu'un que j'aime beaucoup elle a écrit des livres aussi trois livres et un quatrième qui va sortir je crois bientôt et qui sont vraiment hyper intéressants et après moi dans mes formations j'aime bien aussi on en a parlé tout à l'heure mais conseiller à mes apprenants,

  • Speaker #1

    pour ceux qui veulent éventuellement se lancer dans la formation le site et la chaîne Youtube de Sarah Dumont, donc Happy End qui apporte aussi beaucoup d'éléments et des éléments très très concrets,

  • Speaker #0

    très proches du terrain et je trouve hyper pertinent aussi,

  • Speaker #1

    donc ça en fait deux du coup mais mais il y a ces deux ressources là que j'aime beaucoup et je trouve que tu as le côté vraiment happy end vraiment pratique aux pratiques par rapport à la formation et Juliette Caz où on va s'écarter un petit peu des domaines qu'on balaye pendant la formation mais vraiment pour les gens comme moi que ça passionne et qui veulent creuser davantage et

  • Speaker #2

    découvrir des petites choses en plus un peu surprenantes Merci Lorraine si je devais te laisser le mot de la fin je l'ai déjà dit en plus je pense mais ce serait vraiment de s'écouter

  • Speaker #0

    on l'a dit tout à l'heure et ouais je pense que c'est vraiment d'écouter de composer avec ce qu'on fait, avec ce qu'on est le métier de conseiller funéraire c'est un métier où on va apprendre certaines compétences techniques, certaines connaissances théoriques, mais pour moi c'est pas ça qui va faire qu'on va être un bon conseiller funéraire demain ou pas c'est vraiment l'identité professionnelle qu'on va se construire et c'est un métier où il y a beaucoup de savoir-être et où d'un conseiller funéraire à un autre, on peut avoir deux manières de travailler qui vont être totalement différentes, comme dans la formation au final, sans qu'il y en ait un qui soit forcément meilleur qu'un autre. On peut avoir deux bons conseillers funéraires mais qui travaillent de deux manières totalement différentes parce qu'il y a des gens qui vont un peu plus être dans l'empathie, ça dépend vraiment des gens de comment on est. Mais réussir à trouver cet équilibre, qui n'est pas facile à trouver,

  • Speaker #1

    qui demande de travailler aussi un petit peu sur soi.

  • Speaker #0

    mais pour pouvoir composer avec sa personnalité et de ne pas avoir peur de donner de soi, parce que ça vaut vraiment le coup.

  • Speaker #2

    Merci, Lorraine. On t'a déjà dit que tu ressemblais un peu à Camille Cotin.

  • Speaker #1

    C'est vrai ?

  • Speaker #2

    Ouais, grave.

  • Speaker #1

    Alors non, j'ai un stagiaire qui m'a sorti Julia Roberts l'autre jour. Je lui ai dit vous, vous serez mon chouchou. Mais non, on ne m'a jamais dit ça.

  • Speaker #2

    Ah, il y a un côté, ouais, clairement, Camille Cotin. Je l'ai vue dans une émission, elle est passée au Saturday Night Live, tout ça.

  • Speaker #1

    Ça me fait décomplexer de mon grand nez,

  • Speaker #2

    tu vois. En tout cas, un grand merci, Lorraine. Je te dis à la prochaine, bien entendu. Et puis, écoute, prends soin de toi et puis merci à vous et prenez soin de vous.

  • Speaker #0

    Merci Teddy

  • Speaker #2

    Ciao Voilà c'est fini pour aujourd'hui si cet épisode vous a plu vous pouvez le liker le commenter ou le partager sur vos plateformes de réseaux sociaux n'hésitez pas également à vous abonner à la chaîne Youtube de Vivant, vous pouvez nous rejoindre la prochaine saison de Vivant sera intégralement filmée, il y aura également pas mal de surprises à venir donc je vous invite vraiment à venir nous y rejoindre, sinon vous pouvez nous suivre également sur vos plateformes de podcast Très bien Je vous dis à très très vite pour un prochain épisode. Merci de votre fidélité et surtout, prenez soin de vous.

  • Speaker #3

    Sous-titrage ST'501 Sous-titrage Société Radio-Canada

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