EP 55 - La Dame En Noir cover
EP 55 - La Dame En Noir cover
VIVANT - 1er podcast dédié aux professionnels du funéraire.

EP 55 - La Dame En Noir

EP 55 - La Dame En Noir

27min |28/05/2024
Play
EP 55 - La Dame En Noir cover
EP 55 - La Dame En Noir cover
VIVANT - 1er podcast dédié aux professionnels du funéraire.

EP 55 - La Dame En Noir

EP 55 - La Dame En Noir

27min |28/05/2024
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Description

🎙️ Bienvenue dans ce nouvel épisode de "VIVANT".

Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir l'histoire incroyable de Mina Holleville, une femme dont le parcours inattendu l'a menée au cœur du monde des pompes funèbres.

Rien ne prédestinait Mina à cette aventure.

Après avoir vécu 3 vies dont une carrière remarquée en télévision, Mina se retrouve propulsée dans le milieu funéraire...


Pourquoi l’appelle-t-on la Dame En Noir ? Vous le saurez en écoutant cet épisode de VIVANT. Ps : Ce n'est pas pour les raisons auxquelles vous pensez...

Préparez-vous à être inspiré par le parcours unique de Mina Holleville
et à porter un nouveau regard sur le monde funéraire.

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Transcription

  • Teddy Bredelet

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 55 de Vivant, La Dame en Noir, avec Mina Holville. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. Au premier abord, rien ne prédestinait Mina Oldville à vivre une aventure dans le monde des ponts de funèbres, et pourtant, je vous emmène avec moi dans le nord de la France pour un épisode spécial de Vivant, rencontrer la Dame en Noir. Après avoir vécu trois vies et une carrière remarquées en télévision, c'est un peu par hasard que Mina se retrouve née à née dans le monde du funéraire. Alors pourquoi on l'appelle la Dame en Noir ? Est-ce que vous allez découvrir dans cet épisode de Vivant ? Et ce n'est certainement pas pour les raisons auxquelles vous pensez. Mais je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Mina Holville. Bonjour Mina, bienvenue dans Vivant, comment tu vas ?

  • Minna Holleville

    Salut Teddy, très bien, merci.

  • Teddy Bredelet

    Je suis très content de t'accueillir. On va parler de toi, ton parcours, ton histoire. Avant ça, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Minna Holleville

    Je m'appelle Mina, je suis la dirigeante des Pompes Funèbres de la Liberté. Pomp Finable de la Liberté, Bruxelles-des-Lys, située à Abbeville dans la Somme, depuis maintenant 13 ans.

  • Teddy Bredelet

    On se connaît bien, on a un peu discuté. Et ce qui m'a fasciné chez toi, c'est l'histoire qui t'a amené au monde du funéraire. Raconte-nous un petit peu comment tu as switché ta vie d'avant à ce monde merveilleux qu'est le funéraire. Quel funéraire !

  • Minna Holleville

    Eh bien, je suis originaire d'Abbeville. J'ai quitté ma ville. Très très tôt, puisque j'ai perdu ma maman à l'âge de 14 ans, et je suis partie faire des études. Au départ, le cursus, c'était la Sorbonne pour devenir prof d'allemand. Je suis partie ensuite à l'étranger pour mettre en pratique la langue germanique. Les études, pas mon truc, plus être sur le terrain. Je suis devenue au fil du temps traductrice. Puis ensuite, j'ai basculé pour devenir hôtesse de l'air.

  • Teddy Bredelet

    C'est vrai que c'est logique. Jusque là, ça va.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc j'ai fait le tour du monde. J'étais jeune, j'étais enthousiaste. Et puis, je suis revenue ensuite sur Paris. J'ai débuté en région parisienne comme, on va dire, assistante de radio. J'ai bossé un petit peu pour RTL, Fun Radio, M6. Et puis, de fil en aiguille, les rencontres m'ont amenée à... à développer ma personnalité et à faire un petit parcours dans les médias. Je suis devenue animatrice télé pour une chaîne musicale du Satellite pendant 12 ans.

  • Teddy Bredelet

    Quelle chaîne ? Que les gens aillent retrouver les trucs sur YouTube.

  • Minna Holleville

    Ça s'appelle Télé Mélodie. Télé Mélodie, qui est une chaîne sur le Satellite, qui s'appelle aujourd'hui Vintage Forever.

  • Teddy Bredelet

    Oh,

  • Minna Holleville

    Forever. Forever. Et donc, j'ai eu la chance de côtoyer des personnes extraordinaires, avec pas mal de célébrités de ces années phares qu'étaient les Sixties, avec toute la bande de Salut les Copains. Et ça a été une expérience très enrichissante d'un point de vue humain.

  • Teddy Bredelet

    Ça a duré combien de temps ?

  • Minna Holleville

    12 ans. Ouais. 12 ans. 12 ans, j'ai présenté l'émission qui s'appelle L'Agenda. Et puis à côté, j'ai fait quelques investissements dans le milieu de la nuit. J'ai travaillé un petit peu sur Amiens, dans le milieu de la nuit, dans les discothèques. Et puis, une fois encore, beaucoup de rencontres, beaucoup de réflexions. Et j'ai toujours réagi de manière très spontanée, en faisant tout simplement ce qui me plaisait. Et dès qu'il y avait quelque chose qui ne me plaisait plus, j'arrêtais et je passais à autre chose. Et je suis arrivée à Abbeville, on est venu me chercher pour ouvrir un restaurant. Et c'est très, très, très rigolo dans le sens où j'ai revu des personnes avec lesquelles j'avais grandi, les meilleurs moments de l'adolescence, les premières boum. Et j'ai rencontré un jeune homme avec lequel j'avais passé de bons moments dans ma jeunesse et qui m'a fait part de son métier. Et comme quoi, il était pont funèbre. Et sur le coup, je lui ai dit mais c'est pas possible, tu peux pas être croque-mort.

  • Teddy Bredelet

    Mon Dieu.

  • Minna Holleville

    C'est affreux. Tu respires tellement la vie. Tu ne peux pas faire ce métier. Et il m'a dit, si, si, tu vas voir, demain, je vais venir avec un corbillard sur le parking de ton restaurant. Voilà. petit malaise et à la fin du compte on a fait un petit peu à l'époque c'était la mode de cette émission de télé qui s'appelait Vie ma vie donc en fait il est venu assister à une émission que j'ai enregistrée en studio et je lui dis bah écoute je suis venu un petit peu dans le milieu des médias Plumestrasse, Payette moi j'aimerais bien maintenant venir dans ton milieu un petit peu secret un petit peu interrogatif.

  • Teddy Bredelet

    C'était quoi qui t'a motivée à découvrir ce milieu-là ? Au lieu du côté vie ma vie et t'inverses les rôles Parce que quand on t'écoute comme ça, la première impression que t'as, c'est quand même un truc glauque, lourd, dur.

  • Minna Holleville

    Tu sais, j'ai perdu ma maman, j'avais 14 ans, donc j'ai pas forcément gardé un très très bon souvenir des pompes funèbres à l'époque. C'était à mien. C'est comme si j'avais encore ce sentiment-là en moi. hier, je me souviens exactement de l'odeur quand je suis rentrée dans ce funérarium. Je me souviens de l'apparence physique de ce croque-mort qui était très étrayant, qui avait de la gomina dans les cheveux, qui avait un ourlet pas fait à son pantalon avec les chaussettes, je ne sais pas si tu te souviens à l'époque, tu sais, les chaussettes blanches avec les rayures ténites. Aucune élégance, il n'y avait aucune empathie. C'était froid. C'était les draps en velours sur les tables de registre. C'était affreux. Je me suis dit, ça ne correspond pas du tout à ma maman. Maman n'était pas comme ça. Maman était pétillante. Elle était classe. Elle respirait la joie de vivre. Elle était emportée par un cancer des intestins. Et puis, j'avais vraiment ce sentiment de malaise quand on me disait le mot pompe funérable.

  • Teddy Bredelet

    Oui, je comprends.

  • Minna Holleville

    Et donc je suis allée faire un stage de découverte, c'est peut-être un bien grand mot, mais une petite journée d'immersion dans le milieu du funéraire, donc au Pompfina de la Liberté, pour le coup à Abbeville. Et ce jour-là a été incroyable pour moi. Tu passes du milieu de la lumière où tu effaces caméra, où tu peux recommencer parce qu'on te dit non, la prise n'est pas bonne, t'as bafouillé, t'es dans les plumes, les strass, les paillettes Et puis là, en fait, t'effaces. A une famille en deuil, tu ne peux pas tricher, tu ne peux pas cacher tes sentiments. Tu dois être toi-même, tu dois être transparente. Et à la fin du compte, on ressort une seule et même impression, c'est l'amour qui ressort de toute cette expérience.

  • Teddy Bredelet

    Tu crois que ton expérience dans le milieu de la nuit a une influence dans ce que tu fais aujourd'hui, dans ton métier ?

  • Minna Holleville

    Je suis arrivée à la Collégiale Saint-Wulfrand d'Aville, une très très grande cérémonie, plus de 500 personnes. Et quatre bonhommes habillés tout en noir, un corbillard fourgon, pour le coup. Plein de fleurs, mais je ne sais pas combien de fleurs il y avait. C'était hallucinant. Et donc, ces bras qui chargeaient les fleurs. Et puis, cette cérémonie et la peine des gens. Et je me suis dit, je ne peux pas être là en tant que simple spectatrice. Il faut que je les aide. Donc, tout naturellement, je suis allée au devant des familles. Et là, il s'est passé que... quelque chose, je ne sais pas, de manière tout à fait naturelle et spontanée. On a parlé de la vie, on a parlé de la maladie, on a parlé de l'espoir, on a parlé de la souffrance, on a parlé de la préparation à la séparation. Et on les a accompagnés jusqu'au cimetière et à la sortie au cimetière, les personnes sont venues me remercier et m'ont dit ça fait bizarre de voir une femme C'est la première fois ici par chez nous qu'on voit une femme. Vous faites partie de l'équipe ? Je dis non, non. Je suis seulement là en découverte. Écoutez, merci, madame. Et puis voilà, tu vois, pour moi, ça en était resté là. Le lendemain, je retournais à Paris pour enregistrer mes émissions de variété. J'avais une interview de prévue. Enfin, rien de particulier. Et donc, ce copain de collège me passe un petit coup de fil, peut-être quoi, une dizaine de jours plus tard, et me dit, écoute Mina, il faut que tu repasses à l'agence, à l'huile, tu reviens quand ? La famille qu'on a accompagnée est repassée. Ils t'ont amené un cadeau. J'ai un cadeau ? Je trouvais ça hallucinant. Il dit, bon d'ailleurs, je pense que c'est une boîte de chocolat. J'ai dit, ah ouais ? Et il me dit, ouais, ouais. Et ils m'ont dit, écoutez, on a trouvé ça super, le fait d'avoir une femme, de pouvoir échanger avec elle. Elle était très sympa, ça paraît peut-être bizarre de dire le mot très sympa alors qu'on parle de l'une des railles. Et puis, le bouche-à-oreille s'est fait très rapidement. On est dans une petite ville et les personnes ont cru tout de suite que les Pompes Funèbres de la Liberté avaient une dame qui faisait des cérémonies. La Dame en Noir, c'est comme ça qu'on m'a appelée. C'était très, très rigolo à l'époque. Et puis, ils m'ont recontactée peut-être un mois après. en me disant écoute on est en train de penser à quelque chose de complètement fou est-ce que tu aimerais bien rejoindre l'équipe des banques funèbres de la liberté vous êtes complètement taré j'y connais rien moi votre milieu du funéraire je dis moi mon job c'est de parler face à une caméra d'enregistrer des voix off pour des spots publicitaires pour la radio etc Non, non, mais écoute, t'inquiète pas. Déjà, est-ce que l'aventure te tente ? Je dis oui, pourquoi pas ? Toujours, tu sais, curieuse et avide de nouvelles expériences. Je dis OK. Il dit, oui, mais par contre, il faut passer un diplôme pour rentrer dans le milieu du funéraire. Alors, je suis partie. Brave. J'avais un petit peu plus de 30 ans. Je suis partie en formation pour devenir conseillère funéraire et je suis arrivée dans un milieu fascinant, passionnant avec un maître de stage qui s'appelle Pierre ou s'appelait Pierre parce que je ne sais pas si Pierre est toujours de ce monde. Mais à l'époque, c'était Pierre de FCA formation. Il est originaire de Marseille. Et il était né le même jour que moi. Alors, je ne sais pas si le fait d'être né le même jour que toi... Ça crée des liens. Voilà, ça crée des liens, comme tu dis. Et ça a bien matché. Et un autre regard, justement, j'ai pu porter au fil de cette formation. sur justement l'aspect du maître de cérémonie. C'est-à-dire qu'on te met dans un cadre, on te fait une formation et à la fin du compte, moi, avec mes expériences passées, je me suis dit, mais on peut aller beaucoup plus loin que ça. Et beaucoup plus dans la personnalisation, en fait, de la cérémonie et des obsèques. Et donc, de retour ici, je n'étais pas embauchée. Je leur ai dit, écoutez, OK, vous voulez une maîtresse de cérémonie. Moi, je veux bien tenter l'aventure. C'est une super nouvelle expérience pour moi. à une seule condition, c'est que c'est moi qui décide de quand je travaille.

  • Teddy Bredelet

    Ok, c'est bien, c'est les choses qui se font.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc en fait, chez Prestataire de Service, j'étais intermittente du spectacle, en fait. Donc en fait, je faisais mes factures, je disais, bon, bah ok, semaine prochaine, je peux venir sur Abbeville faire deux cérémonies ou bien trois, etc. Donc je jonglais, en fait, entre la télé et le milieu des pompes funèbres, tout simplement. Et au fur et à mesure, de deux, j'en suis passée à trois, plus à cinq, puis maintenant à dix, voire douze cérémonies par semaine.

  • Teddy Bredelet

    T'as quelle vision du milieu du funéraire aujourd'hui ?

  • Minna Holleville

    Aujourd'hui, je pense qu'il faut énormément dépoussiérer le milieu du funéraire. Je suis ravie d'une chose, c'est qu'il y ait de plus en plus de femmes dans notre branche professionnelle. Je trouve que le regard d'une femme est essentiel pour l'évolution des mentalités, surtout dans le milieu du funéraire. Il est vrai qu'une femme amène une certaine sensibilité et un regard peut-être plus maternel. La compassion également, la transparence. Alors je n'ai rien contre les hommes, loin de là. Au contraire, on a besoin des hommes également, puisqu'on se rend compte qu'au niveau du port de charge, c'est quand même assez limité également pour une femme. Quand j'ai débuté au Pompfuneb de la Liberté, c'était une toute petite équipe, ils étaient 7. Aujourd'hui on est 27, donc en 13 ans de temps. Donc l'évolution, on le voit, c'est plutôt bien bien passé et surtout dans le bon sens, puisque de plus en plus de familles nous accordent leur confiance aujourd'hui, j'en suis très honorée. Et on a mis justement pas mal de choses en place. Aujourd'hui je suis ravie dans mon équipe, sur 27 salariés, d'avoir 12 femmes. Ce qui est plutôt... pas mal au niveau de la parité et chacune et chacun de mes collaborateurs amènent ce petit quelque chose qui fait que le maillon de la chaîne à la fin du compte il est solide et la plupart des familles sont ravies, satisfaites de nos prestations.

  • Teddy Bredelet

    C'est la première fois que j'enregistre un podcast en vrai, habituellement c'est toujours à distance.

  • Minna Holleville

    C'est vrai ?

  • Teddy Bredelet

    Ouais je te promets et là on est dans tes locaux, on est à l'agence Les gens ne voient pas, ne voient pas ce qui se passe, ne voient pas l'environnement, etc. Il y a un côté hyper chaleureux, hyper cosy, on n'a pas l'impression d'être dans une pompe funèbre, absolument pas. Ça te vient d'où cette envie de créer un environnement à part au sein même de ton agence de pompe funèbre ? Parce que là, on est dans une salle... ça pourrait être chez Habitat, ça pourrait être un truc hyper chaleureux.

  • Minna Holleville

    Alors on est dans la salle de convivialité, ici même on reçoit les familles après les obsèques pour partager ensemble ce traditionnel café du souvenir. Et de toute façon cet endroit, je l'ai voulu complètement convivial, chaleureux. Je ne voulais pas, dans ma vision du funéraire... qu'on ait ce souvenir, comme moi j'ai pu l'avoir du haut de mes 14 balais, de rentrer dans un endroit où on se dit tout de suite avec l'appréhension, ça va sentir mauvais, ça va sentir la mort. Non, vraiment j'ai beaucoup travaillé en collaboration avec mon époux pour que la plupart des personnes qui rentrent chez nous se sentent comme chez elles. Voilà, pour moi c'est essentiel. Sans qu'il y ait de... de signes de luxure. Je voulais avant tout que ça soit cosy, qu'on se sente ici comme à la maison. C'est idem pour le funérarium, c'est idem pour nos salles de cérémonie. On a beaucoup réfléchi ensemble sur l'accueil des familles et sur le vivre et souffrir ensemble.

  • Teddy Bredelet

    Aujourd'hui, c'est quoi ta vision du funéraire, mais dans 15 ans ? Ça doit aller vers quoi ? Ça doit tendre vers quoi ? Vers ce que tu fais là aujourd'hui, avec ce côté cosy, chaleureux, ou ça doit aller encore plus loin que ça ?

  • Minna Holleville

    Je n'ai pas la prétention de me dire que ma vision du funéraire est celle du futur. Je pense qu'il faut avant tout échanger avec ses collaborateurs et ses collaboratrices, parce qu'avant tout, c'est le bien-être au travail. qui fait qu'aujourd'hui, ton staff va donner le meilleur de soi-même. Et si effectivement, ils ont des conditions de travail optimales, je pense qu'ils se donneront beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup pour ta société, pour ton bébé. Donc déjà, pour moi, ça, c'est le premier point. Ensuite, il est vrai que par rapport au regard du funéraire actuel en France, Il y a encore, pour moi, pas mal de boulot au niveau du cérémonial, c'est clair. Après, on est aussi en France, il y a une culture, il y a la religion. Il faut respecter chaque choix de chacun. Mais il faut pouvoir aussi être neutre. C'est vrai que les gens me disent, mais d'où viennent toutes ces idées au niveau de la déco, au niveau de votre accueil ? Je pense que la simplicité, à la fin du compte, avec quelques... Touche. parfois d'originalité mais surtout de personnalisation. Je pense que c'est ça en fait le match gagnant aujourd'hui. Dans cette société où tu es considéré comme un numéro, ici on t'accueille avec le sourire, même si on t'a peut-être appris au moment de passer le diplôme de conseillère funéraire qu'on ne devait pas dire bonjour. Enfin moi j'ai halluciné. Quand on m'a dit lors des premiers cours, alors surtout, surtout, ne dites pas bonjour, Bonjour, le terme bonjour à des familles qui rentrent dans votre agence de pompe funèbre, je dis mais vous êtes complètement...

  • Teddy Bredelet

    On dit quoi du coup ? On dit rien ?

  • Minna Holleville

    Non, on dit bonjour. Et tout se passe dans le regard, avec un petit sourire. Après voilà, les femmes ont peut-être plus cette facilité aussi à être tactiles que les hommes. C'est vrai qu'une femme va peut-être plus facilement poser sa main sur un poignet ou bien sur une épaule qu'un homme. En plus avec tout ça... Ce qui se passe en ce moment, on sait très bien qu'il faut prendre le maximum de pincettes. Mais il ne faut pas tricher. Je pense qu'il ne faut pas tricher.

  • Teddy Bredelet

    Ça serait le conseil que tu donnerais à des personnes qui nous écoutent, qui sont en formation funéraire ? Je sais que le podcast est vachement écouté par des jeunes qui sont en formation de conseillers funéraires, etc. Ça serait le conseil que tu leur donnerais ?

  • Minna Holleville

    Oui, je pense qu'il ne faut pas tricher avec ces sentiments. En plus, je suppose que la plupart des personnes qui se dirigent... Dans le milieu des pompes funèbres, que ce soit une reconversion professionnelle ou bien tout simplement cette envie qui nous éminime en notre nous intérieur. Parce qu'on a perdu un être cher et puis parce qu'on s'est projeté et puis parce qu'on s'identifie certainement aussi à ce métier quelque part. Donc non, il ne faut pas tricher. La souffrance, on la connaît tous. On ne va pas se mentir. On a tous eu aussi un moment cette espérance de se dire. On peut dire que la personne, elle allait s'en sortir parce qu'il y a un traitement thérapeutique, parce qu'on nous a annoncé une bonne nouvelle. Et puis d'un seul coup, c'est la dégringolade, c'est la descente aux enfers. Et puis, on a cette réalité, cette inéluctable réalité qu'en fait, la mort, on va tous y passer.

  • Teddy Bredelet

    Oui, ça fait partie de la vie. Tu dirais quoi aux gens qui vivent un deuil, qui nous écoutent ? Tu aurais envie de leur dire un truc ?

  • Minna Holleville

    J'aimerais leur dire qu'il faut en parler. C'est pas parce que les morts ne font plus partie de nous, ne font plus partie de notre société actuelle, qu'on n'entend plus leur voix et qu'on ne les voit plus physiquement, qu'en fait, il ne faut pas hésiter, il faut en parler. Il faut en parler. Il faut continuer justement à parler d'eux et à faire vivre ce souvenir. Et ne pas avoir honte de cacher sa souffrance. Parce que c'est ça le problème aujourd'hui, c'est qu'à aucun moment tu vas oser dire, ne serait-ce à ton frère, à ta soeur, à ton père, à ta mère, ou même ne serait-ce à ton collègue de travail quand tu arrives le matin, mais mince, on a le droit de dire qu'aujourd'hui, ça ne va pas. Ça ne va pas. Et c'est vrai que cette transparence, moi j'ai des collaborateurs, le matin, des fois quand j'arrive, j'ai passé une sale nuit. ils le voient tout de suite et ils n'ont même pas besoin de me poser la question. Je leur dis clairement, non, aujourd'hui, ce n'est pas mon jour, les gars. Ça ne va pas. Arrêtons de vouloir toujours être des super au top, machin, la banane, etc. Non, on a le droit aussi d'avoir des faiblesses dans cette société. Et là, en plus, on en a été témoin durant ces derniers mois, après le Covid. On a beaucoup, beaucoup pris sur nous. Tout le monde a pris... Beaucoup de décès, ça a été très compliqué physiquement, moralement, psychologiquement. Non, à un moment, on a le droit de dire, écoutez, les gars, là, je sature, j'ai besoin de prendre l'air. Hé, on n'est pas des machines.

  • Teddy Bredelet

    Mais ça, tu le gères comment émotionnellement vis-à-vis d'une famille, dans des journées justement où t'en as plein le dos ? Et il faut quand même, en face des familles, être là, gérer et essayer de masquer un peu ça pour pas que ça se voit, parce que c'est les familles d'abord.

  • Minna Holleville

    Alors sincèrement, par expérience, la plupart des familles comprennent. Je suis tout à fait consciente de ce que vous êtes en train de traverser. Si je fais ce métier, ce n'est pas un hasard. Je suis désolée, aujourd'hui, c'est compliqué. C'est compliqué pour vous, pour moi aussi, c'est compliqué. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais sachez que je vais tout mettre en œuvre. afin de vous aider et de vous accompagner dans cette épreuve douloureuse. Tout simplement. Et je pense que la sincérité, surtout quand tu es dans cet état de deuil, de faiblesse, de remise en question.

  • Teddy Bredelet

    Est-ce qu'il y avait un sujet que tu voulais aborder ?

  • Minna Holleville

    Oui, j'aimerais faire passer un message. Je suis assez présente sur les réseaux sociaux. Je suis témoin de toutes ces publications dans les groupes, les Amis du funéraire sur Facebook ou autres, les autres profils. Ce qui m'attriste le plus... C'est à chaque fois ce groupe d'entraide. Je ne le perçois pas comme une demande de conseil, mais comme une demande de solution. C'est-à-dire que la plupart des postes sont des personnes qui ne cherchent pas à personnaliser et à s'intéresser à autrui. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui disent Ah ben voilà, je suis confrontée à une famille en deuil. Désolée d'être aussi crue, mais ils ont perdu un bébé. Qu'est-ce que je dois faire comme texte ? à un moment t'as envie de lui dire mais démerde-toi, parle aux gens ils ont besoin de ça ils ont besoin d'exprimer leur souffrance et toi c'est pas parce que tu fais le métier de conseillère funéraire ou tu fais un ordinateur et tu vas faire ton devis réglementaire et tu vas leur vendre une prestation mais va plus loin que ça, pourquoi tu fais ce métier au départ ? pourquoi ? Pour faire... du business, pour vendre un cercueil, pour faire du chiffre, ou vraiment parce que tu t'es dit du départ que tu allais aider ces gens-là. Alors, arrête de poster sur les réseaux sociaux il me faudrait un texte pour ça, pour ça, pour ça Intéresse-toi aux gens et écris. Écris ce que tu ressens. Intéresse-toi à leur vie.

  • Teddy Bredelet

    J'aime bien demander à mes invités s'ils ont un livre, un docu, un film, enfin bref, quelque chose qu'ils aimeraient partager, en lien avec le funéraire ou pas d'ailleurs. Tu vois, ton livre de chevet.

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet ?

  • Teddy Bredelet

    Ton truc de chevet, qu'est-ce que c'est ?

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet actuellement, c'est l'histoire incroyable de Mathieu de Monchaux, qui est le maire de Hédin. J'ai fait la connaissance du maire Mathieu de Monchaux lors de l'acquisition des pompes funèbres caillerées que j'ai rachetées il y a un peu plus de six mois à Hédin, dans le Pas-de-Calais. Pompes funèbres qui partaient à la retraite. J'ai fait la connaissance du maire de la commune. Et le maire de la commune a une histoire incroyable. Il a failli passer de l'autre côté du miroir. Il a été victime de la grippe H1N1 et dans son livre Déconne pas Mathieu Il fait part justement de son histoire, de son parcours, du coma, du ressenti de ses proches et de l'espoir. Et en fait, Mathieu, ils ont voulu le débrancher puisque c'était terminé. Il n'y avait plus aucun espoir. Et la veille, il s'est réveillé. Et tu prends conscience, lors de la lecture de son livre, de l'impact des paroles. de la démonstration de l'amour d'une famille. Et à la fin du compte, il ne reste que ça. C'est mon livre de chevet actuellement. Côté cinéma, c'est compliqué ta question, parce que je suis une passionnée de cinéma. J'aime beaucoup Tim Burton. Je ne vais pas parler des noces funèbres, même si c'est un classique et de l'étrange Noël de Monsieur Jack. Côté un petit peu enfantin, fantasmagorique. Big Fish ouais trop bien ce film j'adore Big Fish ouais voilà et puis bien sûr Dirty Dancing qui est passé qui est passé lundi dernier sur TF bien sûr parce qu'on ne laisse pas bébé dans un coin t'es dit mais oui bien évidemment mais

  • Teddy Bredelet

    on est d'accord on est d'accord voilà mais oui Mina, si je devais te laisser le mot de la fin, tu dirais quoi ?

  • Minna Holleville

    Ne laissons pas la fin arriver, prenons notre destin en main.

  • Teddy Bredelet

    Merci beaucoup Mina de ce temps passé ensemble. Bref, je t'aime d'amour.

  • Minna Holleville

    Merci Teddy, et bienvenue dans Ch'Nord.

  • Teddy Bredelet

    Bah ouais, c'est ça Biloute. Allez, prends soin de toi bientôt, salut. Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à liker, commenter et partager ce podcast sur vos réseaux sociaux. Vous pouvez également noter Vivant sur 5 étoiles, sur Apple Podcasts. et Spotify, et éventuellement laisser un mot gentil, ça fait toujours plaisir. Je vous invite également à me rejoindre sur ma chaîne YouTube, vous cherchez Teddy Bredelet, T-E-D-E-Y, et Bredelet, B-R-E-D-E-L-E-T, et vous devriez me retrouver pour retrouver tous les épisodes de Vivant, et bien plus encore. Je vous donne rendez-vous dans trois semaines pour un nouvel épisode de Vivant. D'ici là, je vous souhaite le meilleur, et prenez soin de vous.

Description

🎙️ Bienvenue dans ce nouvel épisode de "VIVANT".

Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir l'histoire incroyable de Mina Holleville, une femme dont le parcours inattendu l'a menée au cœur du monde des pompes funèbres.

Rien ne prédestinait Mina à cette aventure.

Après avoir vécu 3 vies dont une carrière remarquée en télévision, Mina se retrouve propulsée dans le milieu funéraire...


Pourquoi l’appelle-t-on la Dame En Noir ? Vous le saurez en écoutant cet épisode de VIVANT. Ps : Ce n'est pas pour les raisons auxquelles vous pensez...

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Transcription

  • Teddy Bredelet

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 55 de Vivant, La Dame en Noir, avec Mina Holville. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. Au premier abord, rien ne prédestinait Mina Oldville à vivre une aventure dans le monde des ponts de funèbres, et pourtant, je vous emmène avec moi dans le nord de la France pour un épisode spécial de Vivant, rencontrer la Dame en Noir. Après avoir vécu trois vies et une carrière remarquées en télévision, c'est un peu par hasard que Mina se retrouve née à née dans le monde du funéraire. Alors pourquoi on l'appelle la Dame en Noir ? Est-ce que vous allez découvrir dans cet épisode de Vivant ? Et ce n'est certainement pas pour les raisons auxquelles vous pensez. Mais je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Mina Holville. Bonjour Mina, bienvenue dans Vivant, comment tu vas ?

  • Minna Holleville

    Salut Teddy, très bien, merci.

  • Teddy Bredelet

    Je suis très content de t'accueillir. On va parler de toi, ton parcours, ton histoire. Avant ça, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Minna Holleville

    Je m'appelle Mina, je suis la dirigeante des Pompes Funèbres de la Liberté. Pomp Finable de la Liberté, Bruxelles-des-Lys, située à Abbeville dans la Somme, depuis maintenant 13 ans.

  • Teddy Bredelet

    On se connaît bien, on a un peu discuté. Et ce qui m'a fasciné chez toi, c'est l'histoire qui t'a amené au monde du funéraire. Raconte-nous un petit peu comment tu as switché ta vie d'avant à ce monde merveilleux qu'est le funéraire. Quel funéraire !

  • Minna Holleville

    Eh bien, je suis originaire d'Abbeville. J'ai quitté ma ville. Très très tôt, puisque j'ai perdu ma maman à l'âge de 14 ans, et je suis partie faire des études. Au départ, le cursus, c'était la Sorbonne pour devenir prof d'allemand. Je suis partie ensuite à l'étranger pour mettre en pratique la langue germanique. Les études, pas mon truc, plus être sur le terrain. Je suis devenue au fil du temps traductrice. Puis ensuite, j'ai basculé pour devenir hôtesse de l'air.

  • Teddy Bredelet

    C'est vrai que c'est logique. Jusque là, ça va.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc j'ai fait le tour du monde. J'étais jeune, j'étais enthousiaste. Et puis, je suis revenue ensuite sur Paris. J'ai débuté en région parisienne comme, on va dire, assistante de radio. J'ai bossé un petit peu pour RTL, Fun Radio, M6. Et puis, de fil en aiguille, les rencontres m'ont amenée à... à développer ma personnalité et à faire un petit parcours dans les médias. Je suis devenue animatrice télé pour une chaîne musicale du Satellite pendant 12 ans.

  • Teddy Bredelet

    Quelle chaîne ? Que les gens aillent retrouver les trucs sur YouTube.

  • Minna Holleville

    Ça s'appelle Télé Mélodie. Télé Mélodie, qui est une chaîne sur le Satellite, qui s'appelle aujourd'hui Vintage Forever.

  • Teddy Bredelet

    Oh,

  • Minna Holleville

    Forever. Forever. Et donc, j'ai eu la chance de côtoyer des personnes extraordinaires, avec pas mal de célébrités de ces années phares qu'étaient les Sixties, avec toute la bande de Salut les Copains. Et ça a été une expérience très enrichissante d'un point de vue humain.

  • Teddy Bredelet

    Ça a duré combien de temps ?

  • Minna Holleville

    12 ans. Ouais. 12 ans. 12 ans, j'ai présenté l'émission qui s'appelle L'Agenda. Et puis à côté, j'ai fait quelques investissements dans le milieu de la nuit. J'ai travaillé un petit peu sur Amiens, dans le milieu de la nuit, dans les discothèques. Et puis, une fois encore, beaucoup de rencontres, beaucoup de réflexions. Et j'ai toujours réagi de manière très spontanée, en faisant tout simplement ce qui me plaisait. Et dès qu'il y avait quelque chose qui ne me plaisait plus, j'arrêtais et je passais à autre chose. Et je suis arrivée à Abbeville, on est venu me chercher pour ouvrir un restaurant. Et c'est très, très, très rigolo dans le sens où j'ai revu des personnes avec lesquelles j'avais grandi, les meilleurs moments de l'adolescence, les premières boum. Et j'ai rencontré un jeune homme avec lequel j'avais passé de bons moments dans ma jeunesse et qui m'a fait part de son métier. Et comme quoi, il était pont funèbre. Et sur le coup, je lui ai dit mais c'est pas possible, tu peux pas être croque-mort.

  • Teddy Bredelet

    Mon Dieu.

  • Minna Holleville

    C'est affreux. Tu respires tellement la vie. Tu ne peux pas faire ce métier. Et il m'a dit, si, si, tu vas voir, demain, je vais venir avec un corbillard sur le parking de ton restaurant. Voilà. petit malaise et à la fin du compte on a fait un petit peu à l'époque c'était la mode de cette émission de télé qui s'appelait Vie ma vie donc en fait il est venu assister à une émission que j'ai enregistrée en studio et je lui dis bah écoute je suis venu un petit peu dans le milieu des médias Plumestrasse, Payette moi j'aimerais bien maintenant venir dans ton milieu un petit peu secret un petit peu interrogatif.

  • Teddy Bredelet

    C'était quoi qui t'a motivée à découvrir ce milieu-là ? Au lieu du côté vie ma vie et t'inverses les rôles Parce que quand on t'écoute comme ça, la première impression que t'as, c'est quand même un truc glauque, lourd, dur.

  • Minna Holleville

    Tu sais, j'ai perdu ma maman, j'avais 14 ans, donc j'ai pas forcément gardé un très très bon souvenir des pompes funèbres à l'époque. C'était à mien. C'est comme si j'avais encore ce sentiment-là en moi. hier, je me souviens exactement de l'odeur quand je suis rentrée dans ce funérarium. Je me souviens de l'apparence physique de ce croque-mort qui était très étrayant, qui avait de la gomina dans les cheveux, qui avait un ourlet pas fait à son pantalon avec les chaussettes, je ne sais pas si tu te souviens à l'époque, tu sais, les chaussettes blanches avec les rayures ténites. Aucune élégance, il n'y avait aucune empathie. C'était froid. C'était les draps en velours sur les tables de registre. C'était affreux. Je me suis dit, ça ne correspond pas du tout à ma maman. Maman n'était pas comme ça. Maman était pétillante. Elle était classe. Elle respirait la joie de vivre. Elle était emportée par un cancer des intestins. Et puis, j'avais vraiment ce sentiment de malaise quand on me disait le mot pompe funérable.

  • Teddy Bredelet

    Oui, je comprends.

  • Minna Holleville

    Et donc je suis allée faire un stage de découverte, c'est peut-être un bien grand mot, mais une petite journée d'immersion dans le milieu du funéraire, donc au Pompfina de la Liberté, pour le coup à Abbeville. Et ce jour-là a été incroyable pour moi. Tu passes du milieu de la lumière où tu effaces caméra, où tu peux recommencer parce qu'on te dit non, la prise n'est pas bonne, t'as bafouillé, t'es dans les plumes, les strass, les paillettes Et puis là, en fait, t'effaces. A une famille en deuil, tu ne peux pas tricher, tu ne peux pas cacher tes sentiments. Tu dois être toi-même, tu dois être transparente. Et à la fin du compte, on ressort une seule et même impression, c'est l'amour qui ressort de toute cette expérience.

  • Teddy Bredelet

    Tu crois que ton expérience dans le milieu de la nuit a une influence dans ce que tu fais aujourd'hui, dans ton métier ?

  • Minna Holleville

    Je suis arrivée à la Collégiale Saint-Wulfrand d'Aville, une très très grande cérémonie, plus de 500 personnes. Et quatre bonhommes habillés tout en noir, un corbillard fourgon, pour le coup. Plein de fleurs, mais je ne sais pas combien de fleurs il y avait. C'était hallucinant. Et donc, ces bras qui chargeaient les fleurs. Et puis, cette cérémonie et la peine des gens. Et je me suis dit, je ne peux pas être là en tant que simple spectatrice. Il faut que je les aide. Donc, tout naturellement, je suis allée au devant des familles. Et là, il s'est passé que... quelque chose, je ne sais pas, de manière tout à fait naturelle et spontanée. On a parlé de la vie, on a parlé de la maladie, on a parlé de l'espoir, on a parlé de la souffrance, on a parlé de la préparation à la séparation. Et on les a accompagnés jusqu'au cimetière et à la sortie au cimetière, les personnes sont venues me remercier et m'ont dit ça fait bizarre de voir une femme C'est la première fois ici par chez nous qu'on voit une femme. Vous faites partie de l'équipe ? Je dis non, non. Je suis seulement là en découverte. Écoutez, merci, madame. Et puis voilà, tu vois, pour moi, ça en était resté là. Le lendemain, je retournais à Paris pour enregistrer mes émissions de variété. J'avais une interview de prévue. Enfin, rien de particulier. Et donc, ce copain de collège me passe un petit coup de fil, peut-être quoi, une dizaine de jours plus tard, et me dit, écoute Mina, il faut que tu repasses à l'agence, à l'huile, tu reviens quand ? La famille qu'on a accompagnée est repassée. Ils t'ont amené un cadeau. J'ai un cadeau ? Je trouvais ça hallucinant. Il dit, bon d'ailleurs, je pense que c'est une boîte de chocolat. J'ai dit, ah ouais ? Et il me dit, ouais, ouais. Et ils m'ont dit, écoutez, on a trouvé ça super, le fait d'avoir une femme, de pouvoir échanger avec elle. Elle était très sympa, ça paraît peut-être bizarre de dire le mot très sympa alors qu'on parle de l'une des railles. Et puis, le bouche-à-oreille s'est fait très rapidement. On est dans une petite ville et les personnes ont cru tout de suite que les Pompes Funèbres de la Liberté avaient une dame qui faisait des cérémonies. La Dame en Noir, c'est comme ça qu'on m'a appelée. C'était très, très rigolo à l'époque. Et puis, ils m'ont recontactée peut-être un mois après. en me disant écoute on est en train de penser à quelque chose de complètement fou est-ce que tu aimerais bien rejoindre l'équipe des banques funèbres de la liberté vous êtes complètement taré j'y connais rien moi votre milieu du funéraire je dis moi mon job c'est de parler face à une caméra d'enregistrer des voix off pour des spots publicitaires pour la radio etc Non, non, mais écoute, t'inquiète pas. Déjà, est-ce que l'aventure te tente ? Je dis oui, pourquoi pas ? Toujours, tu sais, curieuse et avide de nouvelles expériences. Je dis OK. Il dit, oui, mais par contre, il faut passer un diplôme pour rentrer dans le milieu du funéraire. Alors, je suis partie. Brave. J'avais un petit peu plus de 30 ans. Je suis partie en formation pour devenir conseillère funéraire et je suis arrivée dans un milieu fascinant, passionnant avec un maître de stage qui s'appelle Pierre ou s'appelait Pierre parce que je ne sais pas si Pierre est toujours de ce monde. Mais à l'époque, c'était Pierre de FCA formation. Il est originaire de Marseille. Et il était né le même jour que moi. Alors, je ne sais pas si le fait d'être né le même jour que toi... Ça crée des liens. Voilà, ça crée des liens, comme tu dis. Et ça a bien matché. Et un autre regard, justement, j'ai pu porter au fil de cette formation. sur justement l'aspect du maître de cérémonie. C'est-à-dire qu'on te met dans un cadre, on te fait une formation et à la fin du compte, moi, avec mes expériences passées, je me suis dit, mais on peut aller beaucoup plus loin que ça. Et beaucoup plus dans la personnalisation, en fait, de la cérémonie et des obsèques. Et donc, de retour ici, je n'étais pas embauchée. Je leur ai dit, écoutez, OK, vous voulez une maîtresse de cérémonie. Moi, je veux bien tenter l'aventure. C'est une super nouvelle expérience pour moi. à une seule condition, c'est que c'est moi qui décide de quand je travaille.

  • Teddy Bredelet

    Ok, c'est bien, c'est les choses qui se font.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc en fait, chez Prestataire de Service, j'étais intermittente du spectacle, en fait. Donc en fait, je faisais mes factures, je disais, bon, bah ok, semaine prochaine, je peux venir sur Abbeville faire deux cérémonies ou bien trois, etc. Donc je jonglais, en fait, entre la télé et le milieu des pompes funèbres, tout simplement. Et au fur et à mesure, de deux, j'en suis passée à trois, plus à cinq, puis maintenant à dix, voire douze cérémonies par semaine.

  • Teddy Bredelet

    T'as quelle vision du milieu du funéraire aujourd'hui ?

  • Minna Holleville

    Aujourd'hui, je pense qu'il faut énormément dépoussiérer le milieu du funéraire. Je suis ravie d'une chose, c'est qu'il y ait de plus en plus de femmes dans notre branche professionnelle. Je trouve que le regard d'une femme est essentiel pour l'évolution des mentalités, surtout dans le milieu du funéraire. Il est vrai qu'une femme amène une certaine sensibilité et un regard peut-être plus maternel. La compassion également, la transparence. Alors je n'ai rien contre les hommes, loin de là. Au contraire, on a besoin des hommes également, puisqu'on se rend compte qu'au niveau du port de charge, c'est quand même assez limité également pour une femme. Quand j'ai débuté au Pompfuneb de la Liberté, c'était une toute petite équipe, ils étaient 7. Aujourd'hui on est 27, donc en 13 ans de temps. Donc l'évolution, on le voit, c'est plutôt bien bien passé et surtout dans le bon sens, puisque de plus en plus de familles nous accordent leur confiance aujourd'hui, j'en suis très honorée. Et on a mis justement pas mal de choses en place. Aujourd'hui je suis ravie dans mon équipe, sur 27 salariés, d'avoir 12 femmes. Ce qui est plutôt... pas mal au niveau de la parité et chacune et chacun de mes collaborateurs amènent ce petit quelque chose qui fait que le maillon de la chaîne à la fin du compte il est solide et la plupart des familles sont ravies, satisfaites de nos prestations.

  • Teddy Bredelet

    C'est la première fois que j'enregistre un podcast en vrai, habituellement c'est toujours à distance.

  • Minna Holleville

    C'est vrai ?

  • Teddy Bredelet

    Ouais je te promets et là on est dans tes locaux, on est à l'agence Les gens ne voient pas, ne voient pas ce qui se passe, ne voient pas l'environnement, etc. Il y a un côté hyper chaleureux, hyper cosy, on n'a pas l'impression d'être dans une pompe funèbre, absolument pas. Ça te vient d'où cette envie de créer un environnement à part au sein même de ton agence de pompe funèbre ? Parce que là, on est dans une salle... ça pourrait être chez Habitat, ça pourrait être un truc hyper chaleureux.

  • Minna Holleville

    Alors on est dans la salle de convivialité, ici même on reçoit les familles après les obsèques pour partager ensemble ce traditionnel café du souvenir. Et de toute façon cet endroit, je l'ai voulu complètement convivial, chaleureux. Je ne voulais pas, dans ma vision du funéraire... qu'on ait ce souvenir, comme moi j'ai pu l'avoir du haut de mes 14 balais, de rentrer dans un endroit où on se dit tout de suite avec l'appréhension, ça va sentir mauvais, ça va sentir la mort. Non, vraiment j'ai beaucoup travaillé en collaboration avec mon époux pour que la plupart des personnes qui rentrent chez nous se sentent comme chez elles. Voilà, pour moi c'est essentiel. Sans qu'il y ait de... de signes de luxure. Je voulais avant tout que ça soit cosy, qu'on se sente ici comme à la maison. C'est idem pour le funérarium, c'est idem pour nos salles de cérémonie. On a beaucoup réfléchi ensemble sur l'accueil des familles et sur le vivre et souffrir ensemble.

  • Teddy Bredelet

    Aujourd'hui, c'est quoi ta vision du funéraire, mais dans 15 ans ? Ça doit aller vers quoi ? Ça doit tendre vers quoi ? Vers ce que tu fais là aujourd'hui, avec ce côté cosy, chaleureux, ou ça doit aller encore plus loin que ça ?

  • Minna Holleville

    Je n'ai pas la prétention de me dire que ma vision du funéraire est celle du futur. Je pense qu'il faut avant tout échanger avec ses collaborateurs et ses collaboratrices, parce qu'avant tout, c'est le bien-être au travail. qui fait qu'aujourd'hui, ton staff va donner le meilleur de soi-même. Et si effectivement, ils ont des conditions de travail optimales, je pense qu'ils se donneront beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup pour ta société, pour ton bébé. Donc déjà, pour moi, ça, c'est le premier point. Ensuite, il est vrai que par rapport au regard du funéraire actuel en France, Il y a encore, pour moi, pas mal de boulot au niveau du cérémonial, c'est clair. Après, on est aussi en France, il y a une culture, il y a la religion. Il faut respecter chaque choix de chacun. Mais il faut pouvoir aussi être neutre. C'est vrai que les gens me disent, mais d'où viennent toutes ces idées au niveau de la déco, au niveau de votre accueil ? Je pense que la simplicité, à la fin du compte, avec quelques... Touche. parfois d'originalité mais surtout de personnalisation. Je pense que c'est ça en fait le match gagnant aujourd'hui. Dans cette société où tu es considéré comme un numéro, ici on t'accueille avec le sourire, même si on t'a peut-être appris au moment de passer le diplôme de conseillère funéraire qu'on ne devait pas dire bonjour. Enfin moi j'ai halluciné. Quand on m'a dit lors des premiers cours, alors surtout, surtout, ne dites pas bonjour, Bonjour, le terme bonjour à des familles qui rentrent dans votre agence de pompe funèbre, je dis mais vous êtes complètement...

  • Teddy Bredelet

    On dit quoi du coup ? On dit rien ?

  • Minna Holleville

    Non, on dit bonjour. Et tout se passe dans le regard, avec un petit sourire. Après voilà, les femmes ont peut-être plus cette facilité aussi à être tactiles que les hommes. C'est vrai qu'une femme va peut-être plus facilement poser sa main sur un poignet ou bien sur une épaule qu'un homme. En plus avec tout ça... Ce qui se passe en ce moment, on sait très bien qu'il faut prendre le maximum de pincettes. Mais il ne faut pas tricher. Je pense qu'il ne faut pas tricher.

  • Teddy Bredelet

    Ça serait le conseil que tu donnerais à des personnes qui nous écoutent, qui sont en formation funéraire ? Je sais que le podcast est vachement écouté par des jeunes qui sont en formation de conseillers funéraires, etc. Ça serait le conseil que tu leur donnerais ?

  • Minna Holleville

    Oui, je pense qu'il ne faut pas tricher avec ces sentiments. En plus, je suppose que la plupart des personnes qui se dirigent... Dans le milieu des pompes funèbres, que ce soit une reconversion professionnelle ou bien tout simplement cette envie qui nous éminime en notre nous intérieur. Parce qu'on a perdu un être cher et puis parce qu'on s'est projeté et puis parce qu'on s'identifie certainement aussi à ce métier quelque part. Donc non, il ne faut pas tricher. La souffrance, on la connaît tous. On ne va pas se mentir. On a tous eu aussi un moment cette espérance de se dire. On peut dire que la personne, elle allait s'en sortir parce qu'il y a un traitement thérapeutique, parce qu'on nous a annoncé une bonne nouvelle. Et puis d'un seul coup, c'est la dégringolade, c'est la descente aux enfers. Et puis, on a cette réalité, cette inéluctable réalité qu'en fait, la mort, on va tous y passer.

  • Teddy Bredelet

    Oui, ça fait partie de la vie. Tu dirais quoi aux gens qui vivent un deuil, qui nous écoutent ? Tu aurais envie de leur dire un truc ?

  • Minna Holleville

    J'aimerais leur dire qu'il faut en parler. C'est pas parce que les morts ne font plus partie de nous, ne font plus partie de notre société actuelle, qu'on n'entend plus leur voix et qu'on ne les voit plus physiquement, qu'en fait, il ne faut pas hésiter, il faut en parler. Il faut en parler. Il faut continuer justement à parler d'eux et à faire vivre ce souvenir. Et ne pas avoir honte de cacher sa souffrance. Parce que c'est ça le problème aujourd'hui, c'est qu'à aucun moment tu vas oser dire, ne serait-ce à ton frère, à ta soeur, à ton père, à ta mère, ou même ne serait-ce à ton collègue de travail quand tu arrives le matin, mais mince, on a le droit de dire qu'aujourd'hui, ça ne va pas. Ça ne va pas. Et c'est vrai que cette transparence, moi j'ai des collaborateurs, le matin, des fois quand j'arrive, j'ai passé une sale nuit. ils le voient tout de suite et ils n'ont même pas besoin de me poser la question. Je leur dis clairement, non, aujourd'hui, ce n'est pas mon jour, les gars. Ça ne va pas. Arrêtons de vouloir toujours être des super au top, machin, la banane, etc. Non, on a le droit aussi d'avoir des faiblesses dans cette société. Et là, en plus, on en a été témoin durant ces derniers mois, après le Covid. On a beaucoup, beaucoup pris sur nous. Tout le monde a pris... Beaucoup de décès, ça a été très compliqué physiquement, moralement, psychologiquement. Non, à un moment, on a le droit de dire, écoutez, les gars, là, je sature, j'ai besoin de prendre l'air. Hé, on n'est pas des machines.

  • Teddy Bredelet

    Mais ça, tu le gères comment émotionnellement vis-à-vis d'une famille, dans des journées justement où t'en as plein le dos ? Et il faut quand même, en face des familles, être là, gérer et essayer de masquer un peu ça pour pas que ça se voit, parce que c'est les familles d'abord.

  • Minna Holleville

    Alors sincèrement, par expérience, la plupart des familles comprennent. Je suis tout à fait consciente de ce que vous êtes en train de traverser. Si je fais ce métier, ce n'est pas un hasard. Je suis désolée, aujourd'hui, c'est compliqué. C'est compliqué pour vous, pour moi aussi, c'est compliqué. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais sachez que je vais tout mettre en œuvre. afin de vous aider et de vous accompagner dans cette épreuve douloureuse. Tout simplement. Et je pense que la sincérité, surtout quand tu es dans cet état de deuil, de faiblesse, de remise en question.

  • Teddy Bredelet

    Est-ce qu'il y avait un sujet que tu voulais aborder ?

  • Minna Holleville

    Oui, j'aimerais faire passer un message. Je suis assez présente sur les réseaux sociaux. Je suis témoin de toutes ces publications dans les groupes, les Amis du funéraire sur Facebook ou autres, les autres profils. Ce qui m'attriste le plus... C'est à chaque fois ce groupe d'entraide. Je ne le perçois pas comme une demande de conseil, mais comme une demande de solution. C'est-à-dire que la plupart des postes sont des personnes qui ne cherchent pas à personnaliser et à s'intéresser à autrui. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui disent Ah ben voilà, je suis confrontée à une famille en deuil. Désolée d'être aussi crue, mais ils ont perdu un bébé. Qu'est-ce que je dois faire comme texte ? à un moment t'as envie de lui dire mais démerde-toi, parle aux gens ils ont besoin de ça ils ont besoin d'exprimer leur souffrance et toi c'est pas parce que tu fais le métier de conseillère funéraire ou tu fais un ordinateur et tu vas faire ton devis réglementaire et tu vas leur vendre une prestation mais va plus loin que ça, pourquoi tu fais ce métier au départ ? pourquoi ? Pour faire... du business, pour vendre un cercueil, pour faire du chiffre, ou vraiment parce que tu t'es dit du départ que tu allais aider ces gens-là. Alors, arrête de poster sur les réseaux sociaux il me faudrait un texte pour ça, pour ça, pour ça Intéresse-toi aux gens et écris. Écris ce que tu ressens. Intéresse-toi à leur vie.

  • Teddy Bredelet

    J'aime bien demander à mes invités s'ils ont un livre, un docu, un film, enfin bref, quelque chose qu'ils aimeraient partager, en lien avec le funéraire ou pas d'ailleurs. Tu vois, ton livre de chevet.

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet ?

  • Teddy Bredelet

    Ton truc de chevet, qu'est-ce que c'est ?

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet actuellement, c'est l'histoire incroyable de Mathieu de Monchaux, qui est le maire de Hédin. J'ai fait la connaissance du maire Mathieu de Monchaux lors de l'acquisition des pompes funèbres caillerées que j'ai rachetées il y a un peu plus de six mois à Hédin, dans le Pas-de-Calais. Pompes funèbres qui partaient à la retraite. J'ai fait la connaissance du maire de la commune. Et le maire de la commune a une histoire incroyable. Il a failli passer de l'autre côté du miroir. Il a été victime de la grippe H1N1 et dans son livre Déconne pas Mathieu Il fait part justement de son histoire, de son parcours, du coma, du ressenti de ses proches et de l'espoir. Et en fait, Mathieu, ils ont voulu le débrancher puisque c'était terminé. Il n'y avait plus aucun espoir. Et la veille, il s'est réveillé. Et tu prends conscience, lors de la lecture de son livre, de l'impact des paroles. de la démonstration de l'amour d'une famille. Et à la fin du compte, il ne reste que ça. C'est mon livre de chevet actuellement. Côté cinéma, c'est compliqué ta question, parce que je suis une passionnée de cinéma. J'aime beaucoup Tim Burton. Je ne vais pas parler des noces funèbres, même si c'est un classique et de l'étrange Noël de Monsieur Jack. Côté un petit peu enfantin, fantasmagorique. Big Fish ouais trop bien ce film j'adore Big Fish ouais voilà et puis bien sûr Dirty Dancing qui est passé qui est passé lundi dernier sur TF bien sûr parce qu'on ne laisse pas bébé dans un coin t'es dit mais oui bien évidemment mais

  • Teddy Bredelet

    on est d'accord on est d'accord voilà mais oui Mina, si je devais te laisser le mot de la fin, tu dirais quoi ?

  • Minna Holleville

    Ne laissons pas la fin arriver, prenons notre destin en main.

  • Teddy Bredelet

    Merci beaucoup Mina de ce temps passé ensemble. Bref, je t'aime d'amour.

  • Minna Holleville

    Merci Teddy, et bienvenue dans Ch'Nord.

  • Teddy Bredelet

    Bah ouais, c'est ça Biloute. Allez, prends soin de toi bientôt, salut. Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à liker, commenter et partager ce podcast sur vos réseaux sociaux. Vous pouvez également noter Vivant sur 5 étoiles, sur Apple Podcasts. et Spotify, et éventuellement laisser un mot gentil, ça fait toujours plaisir. Je vous invite également à me rejoindre sur ma chaîne YouTube, vous cherchez Teddy Bredelet, T-E-D-E-Y, et Bredelet, B-R-E-D-E-L-E-T, et vous devriez me retrouver pour retrouver tous les épisodes de Vivant, et bien plus encore. Je vous donne rendez-vous dans trois semaines pour un nouvel épisode de Vivant. D'ici là, je vous souhaite le meilleur, et prenez soin de vous.

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Description

🎙️ Bienvenue dans ce nouvel épisode de "VIVANT".

Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir l'histoire incroyable de Mina Holleville, une femme dont le parcours inattendu l'a menée au cœur du monde des pompes funèbres.

Rien ne prédestinait Mina à cette aventure.

Après avoir vécu 3 vies dont une carrière remarquée en télévision, Mina se retrouve propulsée dans le milieu funéraire...


Pourquoi l’appelle-t-on la Dame En Noir ? Vous le saurez en écoutant cet épisode de VIVANT. Ps : Ce n'est pas pour les raisons auxquelles vous pensez...

Préparez-vous à être inspiré par le parcours unique de Mina Holleville
et à porter un nouveau regard sur le monde funéraire.

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Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Teddy Bredelet

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 55 de Vivant, La Dame en Noir, avec Mina Holville. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. Au premier abord, rien ne prédestinait Mina Oldville à vivre une aventure dans le monde des ponts de funèbres, et pourtant, je vous emmène avec moi dans le nord de la France pour un épisode spécial de Vivant, rencontrer la Dame en Noir. Après avoir vécu trois vies et une carrière remarquées en télévision, c'est un peu par hasard que Mina se retrouve née à née dans le monde du funéraire. Alors pourquoi on l'appelle la Dame en Noir ? Est-ce que vous allez découvrir dans cet épisode de Vivant ? Et ce n'est certainement pas pour les raisons auxquelles vous pensez. Mais je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Mina Holville. Bonjour Mina, bienvenue dans Vivant, comment tu vas ?

  • Minna Holleville

    Salut Teddy, très bien, merci.

  • Teddy Bredelet

    Je suis très content de t'accueillir. On va parler de toi, ton parcours, ton histoire. Avant ça, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Minna Holleville

    Je m'appelle Mina, je suis la dirigeante des Pompes Funèbres de la Liberté. Pomp Finable de la Liberté, Bruxelles-des-Lys, située à Abbeville dans la Somme, depuis maintenant 13 ans.

  • Teddy Bredelet

    On se connaît bien, on a un peu discuté. Et ce qui m'a fasciné chez toi, c'est l'histoire qui t'a amené au monde du funéraire. Raconte-nous un petit peu comment tu as switché ta vie d'avant à ce monde merveilleux qu'est le funéraire. Quel funéraire !

  • Minna Holleville

    Eh bien, je suis originaire d'Abbeville. J'ai quitté ma ville. Très très tôt, puisque j'ai perdu ma maman à l'âge de 14 ans, et je suis partie faire des études. Au départ, le cursus, c'était la Sorbonne pour devenir prof d'allemand. Je suis partie ensuite à l'étranger pour mettre en pratique la langue germanique. Les études, pas mon truc, plus être sur le terrain. Je suis devenue au fil du temps traductrice. Puis ensuite, j'ai basculé pour devenir hôtesse de l'air.

  • Teddy Bredelet

    C'est vrai que c'est logique. Jusque là, ça va.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc j'ai fait le tour du monde. J'étais jeune, j'étais enthousiaste. Et puis, je suis revenue ensuite sur Paris. J'ai débuté en région parisienne comme, on va dire, assistante de radio. J'ai bossé un petit peu pour RTL, Fun Radio, M6. Et puis, de fil en aiguille, les rencontres m'ont amenée à... à développer ma personnalité et à faire un petit parcours dans les médias. Je suis devenue animatrice télé pour une chaîne musicale du Satellite pendant 12 ans.

  • Teddy Bredelet

    Quelle chaîne ? Que les gens aillent retrouver les trucs sur YouTube.

  • Minna Holleville

    Ça s'appelle Télé Mélodie. Télé Mélodie, qui est une chaîne sur le Satellite, qui s'appelle aujourd'hui Vintage Forever.

  • Teddy Bredelet

    Oh,

  • Minna Holleville

    Forever. Forever. Et donc, j'ai eu la chance de côtoyer des personnes extraordinaires, avec pas mal de célébrités de ces années phares qu'étaient les Sixties, avec toute la bande de Salut les Copains. Et ça a été une expérience très enrichissante d'un point de vue humain.

  • Teddy Bredelet

    Ça a duré combien de temps ?

  • Minna Holleville

    12 ans. Ouais. 12 ans. 12 ans, j'ai présenté l'émission qui s'appelle L'Agenda. Et puis à côté, j'ai fait quelques investissements dans le milieu de la nuit. J'ai travaillé un petit peu sur Amiens, dans le milieu de la nuit, dans les discothèques. Et puis, une fois encore, beaucoup de rencontres, beaucoup de réflexions. Et j'ai toujours réagi de manière très spontanée, en faisant tout simplement ce qui me plaisait. Et dès qu'il y avait quelque chose qui ne me plaisait plus, j'arrêtais et je passais à autre chose. Et je suis arrivée à Abbeville, on est venu me chercher pour ouvrir un restaurant. Et c'est très, très, très rigolo dans le sens où j'ai revu des personnes avec lesquelles j'avais grandi, les meilleurs moments de l'adolescence, les premières boum. Et j'ai rencontré un jeune homme avec lequel j'avais passé de bons moments dans ma jeunesse et qui m'a fait part de son métier. Et comme quoi, il était pont funèbre. Et sur le coup, je lui ai dit mais c'est pas possible, tu peux pas être croque-mort.

  • Teddy Bredelet

    Mon Dieu.

  • Minna Holleville

    C'est affreux. Tu respires tellement la vie. Tu ne peux pas faire ce métier. Et il m'a dit, si, si, tu vas voir, demain, je vais venir avec un corbillard sur le parking de ton restaurant. Voilà. petit malaise et à la fin du compte on a fait un petit peu à l'époque c'était la mode de cette émission de télé qui s'appelait Vie ma vie donc en fait il est venu assister à une émission que j'ai enregistrée en studio et je lui dis bah écoute je suis venu un petit peu dans le milieu des médias Plumestrasse, Payette moi j'aimerais bien maintenant venir dans ton milieu un petit peu secret un petit peu interrogatif.

  • Teddy Bredelet

    C'était quoi qui t'a motivée à découvrir ce milieu-là ? Au lieu du côté vie ma vie et t'inverses les rôles Parce que quand on t'écoute comme ça, la première impression que t'as, c'est quand même un truc glauque, lourd, dur.

  • Minna Holleville

    Tu sais, j'ai perdu ma maman, j'avais 14 ans, donc j'ai pas forcément gardé un très très bon souvenir des pompes funèbres à l'époque. C'était à mien. C'est comme si j'avais encore ce sentiment-là en moi. hier, je me souviens exactement de l'odeur quand je suis rentrée dans ce funérarium. Je me souviens de l'apparence physique de ce croque-mort qui était très étrayant, qui avait de la gomina dans les cheveux, qui avait un ourlet pas fait à son pantalon avec les chaussettes, je ne sais pas si tu te souviens à l'époque, tu sais, les chaussettes blanches avec les rayures ténites. Aucune élégance, il n'y avait aucune empathie. C'était froid. C'était les draps en velours sur les tables de registre. C'était affreux. Je me suis dit, ça ne correspond pas du tout à ma maman. Maman n'était pas comme ça. Maman était pétillante. Elle était classe. Elle respirait la joie de vivre. Elle était emportée par un cancer des intestins. Et puis, j'avais vraiment ce sentiment de malaise quand on me disait le mot pompe funérable.

  • Teddy Bredelet

    Oui, je comprends.

  • Minna Holleville

    Et donc je suis allée faire un stage de découverte, c'est peut-être un bien grand mot, mais une petite journée d'immersion dans le milieu du funéraire, donc au Pompfina de la Liberté, pour le coup à Abbeville. Et ce jour-là a été incroyable pour moi. Tu passes du milieu de la lumière où tu effaces caméra, où tu peux recommencer parce qu'on te dit non, la prise n'est pas bonne, t'as bafouillé, t'es dans les plumes, les strass, les paillettes Et puis là, en fait, t'effaces. A une famille en deuil, tu ne peux pas tricher, tu ne peux pas cacher tes sentiments. Tu dois être toi-même, tu dois être transparente. Et à la fin du compte, on ressort une seule et même impression, c'est l'amour qui ressort de toute cette expérience.

  • Teddy Bredelet

    Tu crois que ton expérience dans le milieu de la nuit a une influence dans ce que tu fais aujourd'hui, dans ton métier ?

  • Minna Holleville

    Je suis arrivée à la Collégiale Saint-Wulfrand d'Aville, une très très grande cérémonie, plus de 500 personnes. Et quatre bonhommes habillés tout en noir, un corbillard fourgon, pour le coup. Plein de fleurs, mais je ne sais pas combien de fleurs il y avait. C'était hallucinant. Et donc, ces bras qui chargeaient les fleurs. Et puis, cette cérémonie et la peine des gens. Et je me suis dit, je ne peux pas être là en tant que simple spectatrice. Il faut que je les aide. Donc, tout naturellement, je suis allée au devant des familles. Et là, il s'est passé que... quelque chose, je ne sais pas, de manière tout à fait naturelle et spontanée. On a parlé de la vie, on a parlé de la maladie, on a parlé de l'espoir, on a parlé de la souffrance, on a parlé de la préparation à la séparation. Et on les a accompagnés jusqu'au cimetière et à la sortie au cimetière, les personnes sont venues me remercier et m'ont dit ça fait bizarre de voir une femme C'est la première fois ici par chez nous qu'on voit une femme. Vous faites partie de l'équipe ? Je dis non, non. Je suis seulement là en découverte. Écoutez, merci, madame. Et puis voilà, tu vois, pour moi, ça en était resté là. Le lendemain, je retournais à Paris pour enregistrer mes émissions de variété. J'avais une interview de prévue. Enfin, rien de particulier. Et donc, ce copain de collège me passe un petit coup de fil, peut-être quoi, une dizaine de jours plus tard, et me dit, écoute Mina, il faut que tu repasses à l'agence, à l'huile, tu reviens quand ? La famille qu'on a accompagnée est repassée. Ils t'ont amené un cadeau. J'ai un cadeau ? Je trouvais ça hallucinant. Il dit, bon d'ailleurs, je pense que c'est une boîte de chocolat. J'ai dit, ah ouais ? Et il me dit, ouais, ouais. Et ils m'ont dit, écoutez, on a trouvé ça super, le fait d'avoir une femme, de pouvoir échanger avec elle. Elle était très sympa, ça paraît peut-être bizarre de dire le mot très sympa alors qu'on parle de l'une des railles. Et puis, le bouche-à-oreille s'est fait très rapidement. On est dans une petite ville et les personnes ont cru tout de suite que les Pompes Funèbres de la Liberté avaient une dame qui faisait des cérémonies. La Dame en Noir, c'est comme ça qu'on m'a appelée. C'était très, très rigolo à l'époque. Et puis, ils m'ont recontactée peut-être un mois après. en me disant écoute on est en train de penser à quelque chose de complètement fou est-ce que tu aimerais bien rejoindre l'équipe des banques funèbres de la liberté vous êtes complètement taré j'y connais rien moi votre milieu du funéraire je dis moi mon job c'est de parler face à une caméra d'enregistrer des voix off pour des spots publicitaires pour la radio etc Non, non, mais écoute, t'inquiète pas. Déjà, est-ce que l'aventure te tente ? Je dis oui, pourquoi pas ? Toujours, tu sais, curieuse et avide de nouvelles expériences. Je dis OK. Il dit, oui, mais par contre, il faut passer un diplôme pour rentrer dans le milieu du funéraire. Alors, je suis partie. Brave. J'avais un petit peu plus de 30 ans. Je suis partie en formation pour devenir conseillère funéraire et je suis arrivée dans un milieu fascinant, passionnant avec un maître de stage qui s'appelle Pierre ou s'appelait Pierre parce que je ne sais pas si Pierre est toujours de ce monde. Mais à l'époque, c'était Pierre de FCA formation. Il est originaire de Marseille. Et il était né le même jour que moi. Alors, je ne sais pas si le fait d'être né le même jour que toi... Ça crée des liens. Voilà, ça crée des liens, comme tu dis. Et ça a bien matché. Et un autre regard, justement, j'ai pu porter au fil de cette formation. sur justement l'aspect du maître de cérémonie. C'est-à-dire qu'on te met dans un cadre, on te fait une formation et à la fin du compte, moi, avec mes expériences passées, je me suis dit, mais on peut aller beaucoup plus loin que ça. Et beaucoup plus dans la personnalisation, en fait, de la cérémonie et des obsèques. Et donc, de retour ici, je n'étais pas embauchée. Je leur ai dit, écoutez, OK, vous voulez une maîtresse de cérémonie. Moi, je veux bien tenter l'aventure. C'est une super nouvelle expérience pour moi. à une seule condition, c'est que c'est moi qui décide de quand je travaille.

  • Teddy Bredelet

    Ok, c'est bien, c'est les choses qui se font.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc en fait, chez Prestataire de Service, j'étais intermittente du spectacle, en fait. Donc en fait, je faisais mes factures, je disais, bon, bah ok, semaine prochaine, je peux venir sur Abbeville faire deux cérémonies ou bien trois, etc. Donc je jonglais, en fait, entre la télé et le milieu des pompes funèbres, tout simplement. Et au fur et à mesure, de deux, j'en suis passée à trois, plus à cinq, puis maintenant à dix, voire douze cérémonies par semaine.

  • Teddy Bredelet

    T'as quelle vision du milieu du funéraire aujourd'hui ?

  • Minna Holleville

    Aujourd'hui, je pense qu'il faut énormément dépoussiérer le milieu du funéraire. Je suis ravie d'une chose, c'est qu'il y ait de plus en plus de femmes dans notre branche professionnelle. Je trouve que le regard d'une femme est essentiel pour l'évolution des mentalités, surtout dans le milieu du funéraire. Il est vrai qu'une femme amène une certaine sensibilité et un regard peut-être plus maternel. La compassion également, la transparence. Alors je n'ai rien contre les hommes, loin de là. Au contraire, on a besoin des hommes également, puisqu'on se rend compte qu'au niveau du port de charge, c'est quand même assez limité également pour une femme. Quand j'ai débuté au Pompfuneb de la Liberté, c'était une toute petite équipe, ils étaient 7. Aujourd'hui on est 27, donc en 13 ans de temps. Donc l'évolution, on le voit, c'est plutôt bien bien passé et surtout dans le bon sens, puisque de plus en plus de familles nous accordent leur confiance aujourd'hui, j'en suis très honorée. Et on a mis justement pas mal de choses en place. Aujourd'hui je suis ravie dans mon équipe, sur 27 salariés, d'avoir 12 femmes. Ce qui est plutôt... pas mal au niveau de la parité et chacune et chacun de mes collaborateurs amènent ce petit quelque chose qui fait que le maillon de la chaîne à la fin du compte il est solide et la plupart des familles sont ravies, satisfaites de nos prestations.

  • Teddy Bredelet

    C'est la première fois que j'enregistre un podcast en vrai, habituellement c'est toujours à distance.

  • Minna Holleville

    C'est vrai ?

  • Teddy Bredelet

    Ouais je te promets et là on est dans tes locaux, on est à l'agence Les gens ne voient pas, ne voient pas ce qui se passe, ne voient pas l'environnement, etc. Il y a un côté hyper chaleureux, hyper cosy, on n'a pas l'impression d'être dans une pompe funèbre, absolument pas. Ça te vient d'où cette envie de créer un environnement à part au sein même de ton agence de pompe funèbre ? Parce que là, on est dans une salle... ça pourrait être chez Habitat, ça pourrait être un truc hyper chaleureux.

  • Minna Holleville

    Alors on est dans la salle de convivialité, ici même on reçoit les familles après les obsèques pour partager ensemble ce traditionnel café du souvenir. Et de toute façon cet endroit, je l'ai voulu complètement convivial, chaleureux. Je ne voulais pas, dans ma vision du funéraire... qu'on ait ce souvenir, comme moi j'ai pu l'avoir du haut de mes 14 balais, de rentrer dans un endroit où on se dit tout de suite avec l'appréhension, ça va sentir mauvais, ça va sentir la mort. Non, vraiment j'ai beaucoup travaillé en collaboration avec mon époux pour que la plupart des personnes qui rentrent chez nous se sentent comme chez elles. Voilà, pour moi c'est essentiel. Sans qu'il y ait de... de signes de luxure. Je voulais avant tout que ça soit cosy, qu'on se sente ici comme à la maison. C'est idem pour le funérarium, c'est idem pour nos salles de cérémonie. On a beaucoup réfléchi ensemble sur l'accueil des familles et sur le vivre et souffrir ensemble.

  • Teddy Bredelet

    Aujourd'hui, c'est quoi ta vision du funéraire, mais dans 15 ans ? Ça doit aller vers quoi ? Ça doit tendre vers quoi ? Vers ce que tu fais là aujourd'hui, avec ce côté cosy, chaleureux, ou ça doit aller encore plus loin que ça ?

  • Minna Holleville

    Je n'ai pas la prétention de me dire que ma vision du funéraire est celle du futur. Je pense qu'il faut avant tout échanger avec ses collaborateurs et ses collaboratrices, parce qu'avant tout, c'est le bien-être au travail. qui fait qu'aujourd'hui, ton staff va donner le meilleur de soi-même. Et si effectivement, ils ont des conditions de travail optimales, je pense qu'ils se donneront beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup pour ta société, pour ton bébé. Donc déjà, pour moi, ça, c'est le premier point. Ensuite, il est vrai que par rapport au regard du funéraire actuel en France, Il y a encore, pour moi, pas mal de boulot au niveau du cérémonial, c'est clair. Après, on est aussi en France, il y a une culture, il y a la religion. Il faut respecter chaque choix de chacun. Mais il faut pouvoir aussi être neutre. C'est vrai que les gens me disent, mais d'où viennent toutes ces idées au niveau de la déco, au niveau de votre accueil ? Je pense que la simplicité, à la fin du compte, avec quelques... Touche. parfois d'originalité mais surtout de personnalisation. Je pense que c'est ça en fait le match gagnant aujourd'hui. Dans cette société où tu es considéré comme un numéro, ici on t'accueille avec le sourire, même si on t'a peut-être appris au moment de passer le diplôme de conseillère funéraire qu'on ne devait pas dire bonjour. Enfin moi j'ai halluciné. Quand on m'a dit lors des premiers cours, alors surtout, surtout, ne dites pas bonjour, Bonjour, le terme bonjour à des familles qui rentrent dans votre agence de pompe funèbre, je dis mais vous êtes complètement...

  • Teddy Bredelet

    On dit quoi du coup ? On dit rien ?

  • Minna Holleville

    Non, on dit bonjour. Et tout se passe dans le regard, avec un petit sourire. Après voilà, les femmes ont peut-être plus cette facilité aussi à être tactiles que les hommes. C'est vrai qu'une femme va peut-être plus facilement poser sa main sur un poignet ou bien sur une épaule qu'un homme. En plus avec tout ça... Ce qui se passe en ce moment, on sait très bien qu'il faut prendre le maximum de pincettes. Mais il ne faut pas tricher. Je pense qu'il ne faut pas tricher.

  • Teddy Bredelet

    Ça serait le conseil que tu donnerais à des personnes qui nous écoutent, qui sont en formation funéraire ? Je sais que le podcast est vachement écouté par des jeunes qui sont en formation de conseillers funéraires, etc. Ça serait le conseil que tu leur donnerais ?

  • Minna Holleville

    Oui, je pense qu'il ne faut pas tricher avec ces sentiments. En plus, je suppose que la plupart des personnes qui se dirigent... Dans le milieu des pompes funèbres, que ce soit une reconversion professionnelle ou bien tout simplement cette envie qui nous éminime en notre nous intérieur. Parce qu'on a perdu un être cher et puis parce qu'on s'est projeté et puis parce qu'on s'identifie certainement aussi à ce métier quelque part. Donc non, il ne faut pas tricher. La souffrance, on la connaît tous. On ne va pas se mentir. On a tous eu aussi un moment cette espérance de se dire. On peut dire que la personne, elle allait s'en sortir parce qu'il y a un traitement thérapeutique, parce qu'on nous a annoncé une bonne nouvelle. Et puis d'un seul coup, c'est la dégringolade, c'est la descente aux enfers. Et puis, on a cette réalité, cette inéluctable réalité qu'en fait, la mort, on va tous y passer.

  • Teddy Bredelet

    Oui, ça fait partie de la vie. Tu dirais quoi aux gens qui vivent un deuil, qui nous écoutent ? Tu aurais envie de leur dire un truc ?

  • Minna Holleville

    J'aimerais leur dire qu'il faut en parler. C'est pas parce que les morts ne font plus partie de nous, ne font plus partie de notre société actuelle, qu'on n'entend plus leur voix et qu'on ne les voit plus physiquement, qu'en fait, il ne faut pas hésiter, il faut en parler. Il faut en parler. Il faut continuer justement à parler d'eux et à faire vivre ce souvenir. Et ne pas avoir honte de cacher sa souffrance. Parce que c'est ça le problème aujourd'hui, c'est qu'à aucun moment tu vas oser dire, ne serait-ce à ton frère, à ta soeur, à ton père, à ta mère, ou même ne serait-ce à ton collègue de travail quand tu arrives le matin, mais mince, on a le droit de dire qu'aujourd'hui, ça ne va pas. Ça ne va pas. Et c'est vrai que cette transparence, moi j'ai des collaborateurs, le matin, des fois quand j'arrive, j'ai passé une sale nuit. ils le voient tout de suite et ils n'ont même pas besoin de me poser la question. Je leur dis clairement, non, aujourd'hui, ce n'est pas mon jour, les gars. Ça ne va pas. Arrêtons de vouloir toujours être des super au top, machin, la banane, etc. Non, on a le droit aussi d'avoir des faiblesses dans cette société. Et là, en plus, on en a été témoin durant ces derniers mois, après le Covid. On a beaucoup, beaucoup pris sur nous. Tout le monde a pris... Beaucoup de décès, ça a été très compliqué physiquement, moralement, psychologiquement. Non, à un moment, on a le droit de dire, écoutez, les gars, là, je sature, j'ai besoin de prendre l'air. Hé, on n'est pas des machines.

  • Teddy Bredelet

    Mais ça, tu le gères comment émotionnellement vis-à-vis d'une famille, dans des journées justement où t'en as plein le dos ? Et il faut quand même, en face des familles, être là, gérer et essayer de masquer un peu ça pour pas que ça se voit, parce que c'est les familles d'abord.

  • Minna Holleville

    Alors sincèrement, par expérience, la plupart des familles comprennent. Je suis tout à fait consciente de ce que vous êtes en train de traverser. Si je fais ce métier, ce n'est pas un hasard. Je suis désolée, aujourd'hui, c'est compliqué. C'est compliqué pour vous, pour moi aussi, c'est compliqué. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais sachez que je vais tout mettre en œuvre. afin de vous aider et de vous accompagner dans cette épreuve douloureuse. Tout simplement. Et je pense que la sincérité, surtout quand tu es dans cet état de deuil, de faiblesse, de remise en question.

  • Teddy Bredelet

    Est-ce qu'il y avait un sujet que tu voulais aborder ?

  • Minna Holleville

    Oui, j'aimerais faire passer un message. Je suis assez présente sur les réseaux sociaux. Je suis témoin de toutes ces publications dans les groupes, les Amis du funéraire sur Facebook ou autres, les autres profils. Ce qui m'attriste le plus... C'est à chaque fois ce groupe d'entraide. Je ne le perçois pas comme une demande de conseil, mais comme une demande de solution. C'est-à-dire que la plupart des postes sont des personnes qui ne cherchent pas à personnaliser et à s'intéresser à autrui. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui disent Ah ben voilà, je suis confrontée à une famille en deuil. Désolée d'être aussi crue, mais ils ont perdu un bébé. Qu'est-ce que je dois faire comme texte ? à un moment t'as envie de lui dire mais démerde-toi, parle aux gens ils ont besoin de ça ils ont besoin d'exprimer leur souffrance et toi c'est pas parce que tu fais le métier de conseillère funéraire ou tu fais un ordinateur et tu vas faire ton devis réglementaire et tu vas leur vendre une prestation mais va plus loin que ça, pourquoi tu fais ce métier au départ ? pourquoi ? Pour faire... du business, pour vendre un cercueil, pour faire du chiffre, ou vraiment parce que tu t'es dit du départ que tu allais aider ces gens-là. Alors, arrête de poster sur les réseaux sociaux il me faudrait un texte pour ça, pour ça, pour ça Intéresse-toi aux gens et écris. Écris ce que tu ressens. Intéresse-toi à leur vie.

  • Teddy Bredelet

    J'aime bien demander à mes invités s'ils ont un livre, un docu, un film, enfin bref, quelque chose qu'ils aimeraient partager, en lien avec le funéraire ou pas d'ailleurs. Tu vois, ton livre de chevet.

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet ?

  • Teddy Bredelet

    Ton truc de chevet, qu'est-ce que c'est ?

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet actuellement, c'est l'histoire incroyable de Mathieu de Monchaux, qui est le maire de Hédin. J'ai fait la connaissance du maire Mathieu de Monchaux lors de l'acquisition des pompes funèbres caillerées que j'ai rachetées il y a un peu plus de six mois à Hédin, dans le Pas-de-Calais. Pompes funèbres qui partaient à la retraite. J'ai fait la connaissance du maire de la commune. Et le maire de la commune a une histoire incroyable. Il a failli passer de l'autre côté du miroir. Il a été victime de la grippe H1N1 et dans son livre Déconne pas Mathieu Il fait part justement de son histoire, de son parcours, du coma, du ressenti de ses proches et de l'espoir. Et en fait, Mathieu, ils ont voulu le débrancher puisque c'était terminé. Il n'y avait plus aucun espoir. Et la veille, il s'est réveillé. Et tu prends conscience, lors de la lecture de son livre, de l'impact des paroles. de la démonstration de l'amour d'une famille. Et à la fin du compte, il ne reste que ça. C'est mon livre de chevet actuellement. Côté cinéma, c'est compliqué ta question, parce que je suis une passionnée de cinéma. J'aime beaucoup Tim Burton. Je ne vais pas parler des noces funèbres, même si c'est un classique et de l'étrange Noël de Monsieur Jack. Côté un petit peu enfantin, fantasmagorique. Big Fish ouais trop bien ce film j'adore Big Fish ouais voilà et puis bien sûr Dirty Dancing qui est passé qui est passé lundi dernier sur TF bien sûr parce qu'on ne laisse pas bébé dans un coin t'es dit mais oui bien évidemment mais

  • Teddy Bredelet

    on est d'accord on est d'accord voilà mais oui Mina, si je devais te laisser le mot de la fin, tu dirais quoi ?

  • Minna Holleville

    Ne laissons pas la fin arriver, prenons notre destin en main.

  • Teddy Bredelet

    Merci beaucoup Mina de ce temps passé ensemble. Bref, je t'aime d'amour.

  • Minna Holleville

    Merci Teddy, et bienvenue dans Ch'Nord.

  • Teddy Bredelet

    Bah ouais, c'est ça Biloute. Allez, prends soin de toi bientôt, salut. Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à liker, commenter et partager ce podcast sur vos réseaux sociaux. Vous pouvez également noter Vivant sur 5 étoiles, sur Apple Podcasts. et Spotify, et éventuellement laisser un mot gentil, ça fait toujours plaisir. Je vous invite également à me rejoindre sur ma chaîne YouTube, vous cherchez Teddy Bredelet, T-E-D-E-Y, et Bredelet, B-R-E-D-E-L-E-T, et vous devriez me retrouver pour retrouver tous les épisodes de Vivant, et bien plus encore. Je vous donne rendez-vous dans trois semaines pour un nouvel épisode de Vivant. D'ici là, je vous souhaite le meilleur, et prenez soin de vous.

Description

🎙️ Bienvenue dans ce nouvel épisode de "VIVANT".

Aujourd'hui, nous vous invitons à découvrir l'histoire incroyable de Mina Holleville, une femme dont le parcours inattendu l'a menée au cœur du monde des pompes funèbres.

Rien ne prédestinait Mina à cette aventure.

Après avoir vécu 3 vies dont une carrière remarquée en télévision, Mina se retrouve propulsée dans le milieu funéraire...


Pourquoi l’appelle-t-on la Dame En Noir ? Vous le saurez en écoutant cet épisode de VIVANT. Ps : Ce n'est pas pour les raisons auxquelles vous pensez...

Préparez-vous à être inspiré par le parcours unique de Mina Holleville
et à porter un nouveau regard sur le monde funéraire.

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Transcription

  • Teddy Bredelet

    Bonjour, vous êtes en train d'écouter l'épisode 55 de Vivant, La Dame en Noir, avec Mina Holville. Vivant, ce sont toutes les trois semaines des conversations ordinaires mais inspirantes, singulières et rassurantes pour réveiller votre conscience. Mes invités ont accepté de partager leur histoire et avec eux, vous découvrirez que parler de la mort, c'est avant tout parler de la vie. Ici Teddy Brodley de Tranquillité.fr, je vous souhaite la bienvenue dans ce podcast vivant. Au premier abord, rien ne prédestinait Mina Oldville à vivre une aventure dans le monde des ponts de funèbres, et pourtant, je vous emmène avec moi dans le nord de la France pour un épisode spécial de Vivant, rencontrer la Dame en Noir. Après avoir vécu trois vies et une carrière remarquées en télévision, c'est un peu par hasard que Mina se retrouve née à née dans le monde du funéraire. Alors pourquoi on l'appelle la Dame en Noir ? Est-ce que vous allez découvrir dans cet épisode de Vivant ? Et ce n'est certainement pas pour les raisons auxquelles vous pensez. Mais je ne vous en dis pas plus et laisse place à mon échange avec Mina Holville. Bonjour Mina, bienvenue dans Vivant, comment tu vas ?

  • Minna Holleville

    Salut Teddy, très bien, merci.

  • Teddy Bredelet

    Je suis très content de t'accueillir. On va parler de toi, ton parcours, ton histoire. Avant ça, est-ce que tu peux te présenter en quelques mots ?

  • Minna Holleville

    Je m'appelle Mina, je suis la dirigeante des Pompes Funèbres de la Liberté. Pomp Finable de la Liberté, Bruxelles-des-Lys, située à Abbeville dans la Somme, depuis maintenant 13 ans.

  • Teddy Bredelet

    On se connaît bien, on a un peu discuté. Et ce qui m'a fasciné chez toi, c'est l'histoire qui t'a amené au monde du funéraire. Raconte-nous un petit peu comment tu as switché ta vie d'avant à ce monde merveilleux qu'est le funéraire. Quel funéraire !

  • Minna Holleville

    Eh bien, je suis originaire d'Abbeville. J'ai quitté ma ville. Très très tôt, puisque j'ai perdu ma maman à l'âge de 14 ans, et je suis partie faire des études. Au départ, le cursus, c'était la Sorbonne pour devenir prof d'allemand. Je suis partie ensuite à l'étranger pour mettre en pratique la langue germanique. Les études, pas mon truc, plus être sur le terrain. Je suis devenue au fil du temps traductrice. Puis ensuite, j'ai basculé pour devenir hôtesse de l'air.

  • Teddy Bredelet

    C'est vrai que c'est logique. Jusque là, ça va.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc j'ai fait le tour du monde. J'étais jeune, j'étais enthousiaste. Et puis, je suis revenue ensuite sur Paris. J'ai débuté en région parisienne comme, on va dire, assistante de radio. J'ai bossé un petit peu pour RTL, Fun Radio, M6. Et puis, de fil en aiguille, les rencontres m'ont amenée à... à développer ma personnalité et à faire un petit parcours dans les médias. Je suis devenue animatrice télé pour une chaîne musicale du Satellite pendant 12 ans.

  • Teddy Bredelet

    Quelle chaîne ? Que les gens aillent retrouver les trucs sur YouTube.

  • Minna Holleville

    Ça s'appelle Télé Mélodie. Télé Mélodie, qui est une chaîne sur le Satellite, qui s'appelle aujourd'hui Vintage Forever.

  • Teddy Bredelet

    Oh,

  • Minna Holleville

    Forever. Forever. Et donc, j'ai eu la chance de côtoyer des personnes extraordinaires, avec pas mal de célébrités de ces années phares qu'étaient les Sixties, avec toute la bande de Salut les Copains. Et ça a été une expérience très enrichissante d'un point de vue humain.

  • Teddy Bredelet

    Ça a duré combien de temps ?

  • Minna Holleville

    12 ans. Ouais. 12 ans. 12 ans, j'ai présenté l'émission qui s'appelle L'Agenda. Et puis à côté, j'ai fait quelques investissements dans le milieu de la nuit. J'ai travaillé un petit peu sur Amiens, dans le milieu de la nuit, dans les discothèques. Et puis, une fois encore, beaucoup de rencontres, beaucoup de réflexions. Et j'ai toujours réagi de manière très spontanée, en faisant tout simplement ce qui me plaisait. Et dès qu'il y avait quelque chose qui ne me plaisait plus, j'arrêtais et je passais à autre chose. Et je suis arrivée à Abbeville, on est venu me chercher pour ouvrir un restaurant. Et c'est très, très, très rigolo dans le sens où j'ai revu des personnes avec lesquelles j'avais grandi, les meilleurs moments de l'adolescence, les premières boum. Et j'ai rencontré un jeune homme avec lequel j'avais passé de bons moments dans ma jeunesse et qui m'a fait part de son métier. Et comme quoi, il était pont funèbre. Et sur le coup, je lui ai dit mais c'est pas possible, tu peux pas être croque-mort.

  • Teddy Bredelet

    Mon Dieu.

  • Minna Holleville

    C'est affreux. Tu respires tellement la vie. Tu ne peux pas faire ce métier. Et il m'a dit, si, si, tu vas voir, demain, je vais venir avec un corbillard sur le parking de ton restaurant. Voilà. petit malaise et à la fin du compte on a fait un petit peu à l'époque c'était la mode de cette émission de télé qui s'appelait Vie ma vie donc en fait il est venu assister à une émission que j'ai enregistrée en studio et je lui dis bah écoute je suis venu un petit peu dans le milieu des médias Plumestrasse, Payette moi j'aimerais bien maintenant venir dans ton milieu un petit peu secret un petit peu interrogatif.

  • Teddy Bredelet

    C'était quoi qui t'a motivée à découvrir ce milieu-là ? Au lieu du côté vie ma vie et t'inverses les rôles Parce que quand on t'écoute comme ça, la première impression que t'as, c'est quand même un truc glauque, lourd, dur.

  • Minna Holleville

    Tu sais, j'ai perdu ma maman, j'avais 14 ans, donc j'ai pas forcément gardé un très très bon souvenir des pompes funèbres à l'époque. C'était à mien. C'est comme si j'avais encore ce sentiment-là en moi. hier, je me souviens exactement de l'odeur quand je suis rentrée dans ce funérarium. Je me souviens de l'apparence physique de ce croque-mort qui était très étrayant, qui avait de la gomina dans les cheveux, qui avait un ourlet pas fait à son pantalon avec les chaussettes, je ne sais pas si tu te souviens à l'époque, tu sais, les chaussettes blanches avec les rayures ténites. Aucune élégance, il n'y avait aucune empathie. C'était froid. C'était les draps en velours sur les tables de registre. C'était affreux. Je me suis dit, ça ne correspond pas du tout à ma maman. Maman n'était pas comme ça. Maman était pétillante. Elle était classe. Elle respirait la joie de vivre. Elle était emportée par un cancer des intestins. Et puis, j'avais vraiment ce sentiment de malaise quand on me disait le mot pompe funérable.

  • Teddy Bredelet

    Oui, je comprends.

  • Minna Holleville

    Et donc je suis allée faire un stage de découverte, c'est peut-être un bien grand mot, mais une petite journée d'immersion dans le milieu du funéraire, donc au Pompfina de la Liberté, pour le coup à Abbeville. Et ce jour-là a été incroyable pour moi. Tu passes du milieu de la lumière où tu effaces caméra, où tu peux recommencer parce qu'on te dit non, la prise n'est pas bonne, t'as bafouillé, t'es dans les plumes, les strass, les paillettes Et puis là, en fait, t'effaces. A une famille en deuil, tu ne peux pas tricher, tu ne peux pas cacher tes sentiments. Tu dois être toi-même, tu dois être transparente. Et à la fin du compte, on ressort une seule et même impression, c'est l'amour qui ressort de toute cette expérience.

  • Teddy Bredelet

    Tu crois que ton expérience dans le milieu de la nuit a une influence dans ce que tu fais aujourd'hui, dans ton métier ?

  • Minna Holleville

    Je suis arrivée à la Collégiale Saint-Wulfrand d'Aville, une très très grande cérémonie, plus de 500 personnes. Et quatre bonhommes habillés tout en noir, un corbillard fourgon, pour le coup. Plein de fleurs, mais je ne sais pas combien de fleurs il y avait. C'était hallucinant. Et donc, ces bras qui chargeaient les fleurs. Et puis, cette cérémonie et la peine des gens. Et je me suis dit, je ne peux pas être là en tant que simple spectatrice. Il faut que je les aide. Donc, tout naturellement, je suis allée au devant des familles. Et là, il s'est passé que... quelque chose, je ne sais pas, de manière tout à fait naturelle et spontanée. On a parlé de la vie, on a parlé de la maladie, on a parlé de l'espoir, on a parlé de la souffrance, on a parlé de la préparation à la séparation. Et on les a accompagnés jusqu'au cimetière et à la sortie au cimetière, les personnes sont venues me remercier et m'ont dit ça fait bizarre de voir une femme C'est la première fois ici par chez nous qu'on voit une femme. Vous faites partie de l'équipe ? Je dis non, non. Je suis seulement là en découverte. Écoutez, merci, madame. Et puis voilà, tu vois, pour moi, ça en était resté là. Le lendemain, je retournais à Paris pour enregistrer mes émissions de variété. J'avais une interview de prévue. Enfin, rien de particulier. Et donc, ce copain de collège me passe un petit coup de fil, peut-être quoi, une dizaine de jours plus tard, et me dit, écoute Mina, il faut que tu repasses à l'agence, à l'huile, tu reviens quand ? La famille qu'on a accompagnée est repassée. Ils t'ont amené un cadeau. J'ai un cadeau ? Je trouvais ça hallucinant. Il dit, bon d'ailleurs, je pense que c'est une boîte de chocolat. J'ai dit, ah ouais ? Et il me dit, ouais, ouais. Et ils m'ont dit, écoutez, on a trouvé ça super, le fait d'avoir une femme, de pouvoir échanger avec elle. Elle était très sympa, ça paraît peut-être bizarre de dire le mot très sympa alors qu'on parle de l'une des railles. Et puis, le bouche-à-oreille s'est fait très rapidement. On est dans une petite ville et les personnes ont cru tout de suite que les Pompes Funèbres de la Liberté avaient une dame qui faisait des cérémonies. La Dame en Noir, c'est comme ça qu'on m'a appelée. C'était très, très rigolo à l'époque. Et puis, ils m'ont recontactée peut-être un mois après. en me disant écoute on est en train de penser à quelque chose de complètement fou est-ce que tu aimerais bien rejoindre l'équipe des banques funèbres de la liberté vous êtes complètement taré j'y connais rien moi votre milieu du funéraire je dis moi mon job c'est de parler face à une caméra d'enregistrer des voix off pour des spots publicitaires pour la radio etc Non, non, mais écoute, t'inquiète pas. Déjà, est-ce que l'aventure te tente ? Je dis oui, pourquoi pas ? Toujours, tu sais, curieuse et avide de nouvelles expériences. Je dis OK. Il dit, oui, mais par contre, il faut passer un diplôme pour rentrer dans le milieu du funéraire. Alors, je suis partie. Brave. J'avais un petit peu plus de 30 ans. Je suis partie en formation pour devenir conseillère funéraire et je suis arrivée dans un milieu fascinant, passionnant avec un maître de stage qui s'appelle Pierre ou s'appelait Pierre parce que je ne sais pas si Pierre est toujours de ce monde. Mais à l'époque, c'était Pierre de FCA formation. Il est originaire de Marseille. Et il était né le même jour que moi. Alors, je ne sais pas si le fait d'être né le même jour que toi... Ça crée des liens. Voilà, ça crée des liens, comme tu dis. Et ça a bien matché. Et un autre regard, justement, j'ai pu porter au fil de cette formation. sur justement l'aspect du maître de cérémonie. C'est-à-dire qu'on te met dans un cadre, on te fait une formation et à la fin du compte, moi, avec mes expériences passées, je me suis dit, mais on peut aller beaucoup plus loin que ça. Et beaucoup plus dans la personnalisation, en fait, de la cérémonie et des obsèques. Et donc, de retour ici, je n'étais pas embauchée. Je leur ai dit, écoutez, OK, vous voulez une maîtresse de cérémonie. Moi, je veux bien tenter l'aventure. C'est une super nouvelle expérience pour moi. à une seule condition, c'est que c'est moi qui décide de quand je travaille.

  • Teddy Bredelet

    Ok, c'est bien, c'est les choses qui se font.

  • Minna Holleville

    Voilà, donc en fait, chez Prestataire de Service, j'étais intermittente du spectacle, en fait. Donc en fait, je faisais mes factures, je disais, bon, bah ok, semaine prochaine, je peux venir sur Abbeville faire deux cérémonies ou bien trois, etc. Donc je jonglais, en fait, entre la télé et le milieu des pompes funèbres, tout simplement. Et au fur et à mesure, de deux, j'en suis passée à trois, plus à cinq, puis maintenant à dix, voire douze cérémonies par semaine.

  • Teddy Bredelet

    T'as quelle vision du milieu du funéraire aujourd'hui ?

  • Minna Holleville

    Aujourd'hui, je pense qu'il faut énormément dépoussiérer le milieu du funéraire. Je suis ravie d'une chose, c'est qu'il y ait de plus en plus de femmes dans notre branche professionnelle. Je trouve que le regard d'une femme est essentiel pour l'évolution des mentalités, surtout dans le milieu du funéraire. Il est vrai qu'une femme amène une certaine sensibilité et un regard peut-être plus maternel. La compassion également, la transparence. Alors je n'ai rien contre les hommes, loin de là. Au contraire, on a besoin des hommes également, puisqu'on se rend compte qu'au niveau du port de charge, c'est quand même assez limité également pour une femme. Quand j'ai débuté au Pompfuneb de la Liberté, c'était une toute petite équipe, ils étaient 7. Aujourd'hui on est 27, donc en 13 ans de temps. Donc l'évolution, on le voit, c'est plutôt bien bien passé et surtout dans le bon sens, puisque de plus en plus de familles nous accordent leur confiance aujourd'hui, j'en suis très honorée. Et on a mis justement pas mal de choses en place. Aujourd'hui je suis ravie dans mon équipe, sur 27 salariés, d'avoir 12 femmes. Ce qui est plutôt... pas mal au niveau de la parité et chacune et chacun de mes collaborateurs amènent ce petit quelque chose qui fait que le maillon de la chaîne à la fin du compte il est solide et la plupart des familles sont ravies, satisfaites de nos prestations.

  • Teddy Bredelet

    C'est la première fois que j'enregistre un podcast en vrai, habituellement c'est toujours à distance.

  • Minna Holleville

    C'est vrai ?

  • Teddy Bredelet

    Ouais je te promets et là on est dans tes locaux, on est à l'agence Les gens ne voient pas, ne voient pas ce qui se passe, ne voient pas l'environnement, etc. Il y a un côté hyper chaleureux, hyper cosy, on n'a pas l'impression d'être dans une pompe funèbre, absolument pas. Ça te vient d'où cette envie de créer un environnement à part au sein même de ton agence de pompe funèbre ? Parce que là, on est dans une salle... ça pourrait être chez Habitat, ça pourrait être un truc hyper chaleureux.

  • Minna Holleville

    Alors on est dans la salle de convivialité, ici même on reçoit les familles après les obsèques pour partager ensemble ce traditionnel café du souvenir. Et de toute façon cet endroit, je l'ai voulu complètement convivial, chaleureux. Je ne voulais pas, dans ma vision du funéraire... qu'on ait ce souvenir, comme moi j'ai pu l'avoir du haut de mes 14 balais, de rentrer dans un endroit où on se dit tout de suite avec l'appréhension, ça va sentir mauvais, ça va sentir la mort. Non, vraiment j'ai beaucoup travaillé en collaboration avec mon époux pour que la plupart des personnes qui rentrent chez nous se sentent comme chez elles. Voilà, pour moi c'est essentiel. Sans qu'il y ait de... de signes de luxure. Je voulais avant tout que ça soit cosy, qu'on se sente ici comme à la maison. C'est idem pour le funérarium, c'est idem pour nos salles de cérémonie. On a beaucoup réfléchi ensemble sur l'accueil des familles et sur le vivre et souffrir ensemble.

  • Teddy Bredelet

    Aujourd'hui, c'est quoi ta vision du funéraire, mais dans 15 ans ? Ça doit aller vers quoi ? Ça doit tendre vers quoi ? Vers ce que tu fais là aujourd'hui, avec ce côté cosy, chaleureux, ou ça doit aller encore plus loin que ça ?

  • Minna Holleville

    Je n'ai pas la prétention de me dire que ma vision du funéraire est celle du futur. Je pense qu'il faut avant tout échanger avec ses collaborateurs et ses collaboratrices, parce qu'avant tout, c'est le bien-être au travail. qui fait qu'aujourd'hui, ton staff va donner le meilleur de soi-même. Et si effectivement, ils ont des conditions de travail optimales, je pense qu'ils se donneront beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup pour ta société, pour ton bébé. Donc déjà, pour moi, ça, c'est le premier point. Ensuite, il est vrai que par rapport au regard du funéraire actuel en France, Il y a encore, pour moi, pas mal de boulot au niveau du cérémonial, c'est clair. Après, on est aussi en France, il y a une culture, il y a la religion. Il faut respecter chaque choix de chacun. Mais il faut pouvoir aussi être neutre. C'est vrai que les gens me disent, mais d'où viennent toutes ces idées au niveau de la déco, au niveau de votre accueil ? Je pense que la simplicité, à la fin du compte, avec quelques... Touche. parfois d'originalité mais surtout de personnalisation. Je pense que c'est ça en fait le match gagnant aujourd'hui. Dans cette société où tu es considéré comme un numéro, ici on t'accueille avec le sourire, même si on t'a peut-être appris au moment de passer le diplôme de conseillère funéraire qu'on ne devait pas dire bonjour. Enfin moi j'ai halluciné. Quand on m'a dit lors des premiers cours, alors surtout, surtout, ne dites pas bonjour, Bonjour, le terme bonjour à des familles qui rentrent dans votre agence de pompe funèbre, je dis mais vous êtes complètement...

  • Teddy Bredelet

    On dit quoi du coup ? On dit rien ?

  • Minna Holleville

    Non, on dit bonjour. Et tout se passe dans le regard, avec un petit sourire. Après voilà, les femmes ont peut-être plus cette facilité aussi à être tactiles que les hommes. C'est vrai qu'une femme va peut-être plus facilement poser sa main sur un poignet ou bien sur une épaule qu'un homme. En plus avec tout ça... Ce qui se passe en ce moment, on sait très bien qu'il faut prendre le maximum de pincettes. Mais il ne faut pas tricher. Je pense qu'il ne faut pas tricher.

  • Teddy Bredelet

    Ça serait le conseil que tu donnerais à des personnes qui nous écoutent, qui sont en formation funéraire ? Je sais que le podcast est vachement écouté par des jeunes qui sont en formation de conseillers funéraires, etc. Ça serait le conseil que tu leur donnerais ?

  • Minna Holleville

    Oui, je pense qu'il ne faut pas tricher avec ces sentiments. En plus, je suppose que la plupart des personnes qui se dirigent... Dans le milieu des pompes funèbres, que ce soit une reconversion professionnelle ou bien tout simplement cette envie qui nous éminime en notre nous intérieur. Parce qu'on a perdu un être cher et puis parce qu'on s'est projeté et puis parce qu'on s'identifie certainement aussi à ce métier quelque part. Donc non, il ne faut pas tricher. La souffrance, on la connaît tous. On ne va pas se mentir. On a tous eu aussi un moment cette espérance de se dire. On peut dire que la personne, elle allait s'en sortir parce qu'il y a un traitement thérapeutique, parce qu'on nous a annoncé une bonne nouvelle. Et puis d'un seul coup, c'est la dégringolade, c'est la descente aux enfers. Et puis, on a cette réalité, cette inéluctable réalité qu'en fait, la mort, on va tous y passer.

  • Teddy Bredelet

    Oui, ça fait partie de la vie. Tu dirais quoi aux gens qui vivent un deuil, qui nous écoutent ? Tu aurais envie de leur dire un truc ?

  • Minna Holleville

    J'aimerais leur dire qu'il faut en parler. C'est pas parce que les morts ne font plus partie de nous, ne font plus partie de notre société actuelle, qu'on n'entend plus leur voix et qu'on ne les voit plus physiquement, qu'en fait, il ne faut pas hésiter, il faut en parler. Il faut en parler. Il faut continuer justement à parler d'eux et à faire vivre ce souvenir. Et ne pas avoir honte de cacher sa souffrance. Parce que c'est ça le problème aujourd'hui, c'est qu'à aucun moment tu vas oser dire, ne serait-ce à ton frère, à ta soeur, à ton père, à ta mère, ou même ne serait-ce à ton collègue de travail quand tu arrives le matin, mais mince, on a le droit de dire qu'aujourd'hui, ça ne va pas. Ça ne va pas. Et c'est vrai que cette transparence, moi j'ai des collaborateurs, le matin, des fois quand j'arrive, j'ai passé une sale nuit. ils le voient tout de suite et ils n'ont même pas besoin de me poser la question. Je leur dis clairement, non, aujourd'hui, ce n'est pas mon jour, les gars. Ça ne va pas. Arrêtons de vouloir toujours être des super au top, machin, la banane, etc. Non, on a le droit aussi d'avoir des faiblesses dans cette société. Et là, en plus, on en a été témoin durant ces derniers mois, après le Covid. On a beaucoup, beaucoup pris sur nous. Tout le monde a pris... Beaucoup de décès, ça a été très compliqué physiquement, moralement, psychologiquement. Non, à un moment, on a le droit de dire, écoutez, les gars, là, je sature, j'ai besoin de prendre l'air. Hé, on n'est pas des machines.

  • Teddy Bredelet

    Mais ça, tu le gères comment émotionnellement vis-à-vis d'une famille, dans des journées justement où t'en as plein le dos ? Et il faut quand même, en face des familles, être là, gérer et essayer de masquer un peu ça pour pas que ça se voit, parce que c'est les familles d'abord.

  • Minna Holleville

    Alors sincèrement, par expérience, la plupart des familles comprennent. Je suis tout à fait consciente de ce que vous êtes en train de traverser. Si je fais ce métier, ce n'est pas un hasard. Je suis désolée, aujourd'hui, c'est compliqué. C'est compliqué pour vous, pour moi aussi, c'est compliqué. Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais sachez que je vais tout mettre en œuvre. afin de vous aider et de vous accompagner dans cette épreuve douloureuse. Tout simplement. Et je pense que la sincérité, surtout quand tu es dans cet état de deuil, de faiblesse, de remise en question.

  • Teddy Bredelet

    Est-ce qu'il y avait un sujet que tu voulais aborder ?

  • Minna Holleville

    Oui, j'aimerais faire passer un message. Je suis assez présente sur les réseaux sociaux. Je suis témoin de toutes ces publications dans les groupes, les Amis du funéraire sur Facebook ou autres, les autres profils. Ce qui m'attriste le plus... C'est à chaque fois ce groupe d'entraide. Je ne le perçois pas comme une demande de conseil, mais comme une demande de solution. C'est-à-dire que la plupart des postes sont des personnes qui ne cherchent pas à personnaliser et à s'intéresser à autrui. Je trouve qu'il y a beaucoup de personnes qui disent Ah ben voilà, je suis confrontée à une famille en deuil. Désolée d'être aussi crue, mais ils ont perdu un bébé. Qu'est-ce que je dois faire comme texte ? à un moment t'as envie de lui dire mais démerde-toi, parle aux gens ils ont besoin de ça ils ont besoin d'exprimer leur souffrance et toi c'est pas parce que tu fais le métier de conseillère funéraire ou tu fais un ordinateur et tu vas faire ton devis réglementaire et tu vas leur vendre une prestation mais va plus loin que ça, pourquoi tu fais ce métier au départ ? pourquoi ? Pour faire... du business, pour vendre un cercueil, pour faire du chiffre, ou vraiment parce que tu t'es dit du départ que tu allais aider ces gens-là. Alors, arrête de poster sur les réseaux sociaux il me faudrait un texte pour ça, pour ça, pour ça Intéresse-toi aux gens et écris. Écris ce que tu ressens. Intéresse-toi à leur vie.

  • Teddy Bredelet

    J'aime bien demander à mes invités s'ils ont un livre, un docu, un film, enfin bref, quelque chose qu'ils aimeraient partager, en lien avec le funéraire ou pas d'ailleurs. Tu vois, ton livre de chevet.

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet ?

  • Teddy Bredelet

    Ton truc de chevet, qu'est-ce que c'est ?

  • Minna Holleville

    Mon livre de chevet actuellement, c'est l'histoire incroyable de Mathieu de Monchaux, qui est le maire de Hédin. J'ai fait la connaissance du maire Mathieu de Monchaux lors de l'acquisition des pompes funèbres caillerées que j'ai rachetées il y a un peu plus de six mois à Hédin, dans le Pas-de-Calais. Pompes funèbres qui partaient à la retraite. J'ai fait la connaissance du maire de la commune. Et le maire de la commune a une histoire incroyable. Il a failli passer de l'autre côté du miroir. Il a été victime de la grippe H1N1 et dans son livre Déconne pas Mathieu Il fait part justement de son histoire, de son parcours, du coma, du ressenti de ses proches et de l'espoir. Et en fait, Mathieu, ils ont voulu le débrancher puisque c'était terminé. Il n'y avait plus aucun espoir. Et la veille, il s'est réveillé. Et tu prends conscience, lors de la lecture de son livre, de l'impact des paroles. de la démonstration de l'amour d'une famille. Et à la fin du compte, il ne reste que ça. C'est mon livre de chevet actuellement. Côté cinéma, c'est compliqué ta question, parce que je suis une passionnée de cinéma. J'aime beaucoup Tim Burton. Je ne vais pas parler des noces funèbres, même si c'est un classique et de l'étrange Noël de Monsieur Jack. Côté un petit peu enfantin, fantasmagorique. Big Fish ouais trop bien ce film j'adore Big Fish ouais voilà et puis bien sûr Dirty Dancing qui est passé qui est passé lundi dernier sur TF bien sûr parce qu'on ne laisse pas bébé dans un coin t'es dit mais oui bien évidemment mais

  • Teddy Bredelet

    on est d'accord on est d'accord voilà mais oui Mina, si je devais te laisser le mot de la fin, tu dirais quoi ?

  • Minna Holleville

    Ne laissons pas la fin arriver, prenons notre destin en main.

  • Teddy Bredelet

    Merci beaucoup Mina de ce temps passé ensemble. Bref, je t'aime d'amour.

  • Minna Holleville

    Merci Teddy, et bienvenue dans Ch'Nord.

  • Teddy Bredelet

    Bah ouais, c'est ça Biloute. Allez, prends soin de toi bientôt, salut. Voilà, c'est fini pour aujourd'hui. J'espère que cet épisode vous a plu. Si c'est le cas, je vous invite à liker, commenter et partager ce podcast sur vos réseaux sociaux. Vous pouvez également noter Vivant sur 5 étoiles, sur Apple Podcasts. et Spotify, et éventuellement laisser un mot gentil, ça fait toujours plaisir. Je vous invite également à me rejoindre sur ma chaîne YouTube, vous cherchez Teddy Bredelet, T-E-D-E-Y, et Bredelet, B-R-E-D-E-L-E-T, et vous devriez me retrouver pour retrouver tous les épisodes de Vivant, et bien plus encore. Je vous donne rendez-vous dans trois semaines pour un nouvel épisode de Vivant. D'ici là, je vous souhaite le meilleur, et prenez soin de vous.

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