Description
Cette balade du Randopolitain va nous conduire de la vallée de la Marne au canal de l’Ourcq, en suivant la frontière entre la Seine-Saint-Denis et la Seine-et-Marne. L’itinéraire est une véritable traversée de l’histoire des paysages. Le site de Chelles, occupé depuis 300 000 ans au moins, puis ville gauloise et romaine, est connu pour son abbaye féminine fondée au VIIe siècle par la reine Bathilde, veuve de Clovis II. Le secteur est marqué par les lotissements de l’entre-deux-guerres et les grands ensembles sociaux de l’après-guerre. Il accueillera bientôt les architectures monumentales des futures gares de la ligne 16 Est du Grand Paris Express :
on construit une ligne de métro sous la Ceinture verte, avec un ouvrage de ventilation en plein champ.
Certains des espaces naturels que l’on va traverser ont été sauvés de justesse de la destruction par l’abandon, dans les années 1980, du projet d’A87, la grande rocade autoroutière de la région parisienne. En rebord de plateau, les carrières de gypse ont longtemps fourni Paris en plâtre : certaines sont toujours actives, au nord, vers Vaujours, mais la plupart ont été recolonisées par la végétation et parfois reconverties en parcs.
Commençons la balade. Depuis la gare de Chelles, installée dans un ancien méandre de la Marne, le quartier des Abbesses est délimité par le Mont Guichet, que l’on aperçoit à l’horizon. Sous nos pieds, des cours d’eaux enfouis aux noms évocateurs : la rivière des Dames, le ru des Pissottes, le ru de St-Roch… On grimpe une côte pour arriver au parc agricole régional du Mont Guichet. Ce site naturel remarquable de plus 100 hectares domine Chelles et la vallée de la Marne. Il y a 25 ans, en 1997, le site était à l’abandon : les friches agricoles servaient de terrain de motocross et de campement pour les gens du voyage. Le site a été classé en Périmètre régional d’intervention foncière (Prif) et en Espace naturel sensible (Ens). L’Agence
des espaces verts (AEV, devenue Île-de-France Nature) a restauré le site en installant une maraîchère et un vigneron bio, ainsi qu’un éleveur pratiquant l’éco-pâturage.
La suite du parcours illustre, à l’est, la diversité des paysages, des usages et des fonctions de la Ceinture verte de la métropole parisienne. Ce projet a été étudié dans le détail dès 1977 par
l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région parisienne (ancêtre de L’Institut Paris Region) et synthétisé en 1987 avec le « projet de Ceinture verte de la métropole parisienne ». En partenariat avec les départements et les communes, il est mis en œuvre par l’Agence des espaces verts, créée en 1976, en même temps que le Ministère de l’environnement.
Le projet de Ceinture verte de la métropole parisienne s’inspire de la London Green Belt, conçue en même temps que le plan régional d’après-guerre. Le principe est de contenir
l’expansion du Grand Londres : le développement urbain se passe à l’extérieur de la Green Belt. Ce projet est inscrit dans la loi : c’est une protection très forte. La Ceinture verte d’Île-de-France est un anneau de 10 à 30 km du centre de l’agglomération. Elle comprend une mosaïque d’espaces : des espaces urbanisés, des espaces agricoles, des espaces forestiers et des parcs. Contrairement à celle de Londres, la Ceinture verte d’Île-de-France n’est pas protégée dans la loi. Elle est négociée entre les collectivités locales et l’Agence des espaces verts. La Ceinture verte est à poursuivre.
L’accent est mis aujourd’hui sur la nature en ville et notamment sur la création de grandes continuités paysagères, écologiques et de parcours pour les piétons et les vélos, de façon à faire pénétrer la nature jusqu’au cœur de l’agglomération.
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