#45 - JULIETTE HAMON : OSER PARTIR SEULE - 2 ans en tour du monde en stop cover
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#45 - JULIETTE HAMON : OSER PARTIR SEULE - 2 ans en tour du monde en stop

1h12 |18/03/2025
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Description

Trop heureuse de retrouver après quelques mois d’absence !! 💛


Aujourd’hui, je reçois une invitée que j’affectionne particulièrement, véritable ambassadrice du voyage au féminin et de l’aventure avec un grand A. Elle parcourt le monde en stop, sans avion, avec une approche engagée et inspirante… Vous la connaissez sûrement : Juliette HAMON aka la Bretonne en stop !


Il y a un an et demi, on l’avait laissée au Pakistan (Épisode 19 du podcast). Aujourd’hui, on la retrouve en Australie, deux ans après son grand départ, pour découvrir la suite de son incroyable épopée à travers l’Inde, le Népal, la Chine, l’Asie du Sud-Est… et son arrivée en bateau stop en Océanie.


💫Dans cet épisode, Juliette nous partage ses rencontres marquantes, ses anecdotes les plus folles, mais aussi un projet qui lui tient à cœur : la sortie de son livre "Oser partir seule", un guide essentiel pour toutes celles et ceux qui rêvent de voyage en solo.


On a parlé de comment ce projet est né, de la manière dont ses expériences sur la route ont nourri son livre, et de ses précieux conseils qu’elle partage pour se lancer. Ensemble, on explore aussi des thèmes qui lui sont chers : le voyage responsable, le féminisme, l’écologie, la santé mentale …


Bref, un épisode riche en inspirations et en réflexions, qui donnera je l’espère envie d’oser te lancer dans ta propre aventure ! Et bien sûr, n’hésitez pas à commander le livre chez ton libraire préféré qui sort le mercredi 19 Mars : https://www.fnac.com/a19538794/Juliette-Hamon-Voyager-en-solo-au-feminin


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Transcription

  • Speaker #0

    J'ai toujours rêvé de partir voyager comme ça sur une longue période, j'avais rêvé de faire un livre aussi et là tout est en train de se lier. Et je me dis que c'est cette aventure, c'est ce cheminon qui m'a menée à tout ça. Je suis trop reconnaissante pour tout ça, le chemin plus que la destination. Le chemin a même plein d'autres choses hyper inattendues. C'est un guide qui s'ouvre à tout le monde en soi. Sur le fait de se lancer à l'aventure, mais pas que, c'était aussi qu'est-ce que l'aventure. Levé un peu tous les stéréotypes sur le voyage en tant que femme seule, sur tout l'aspect sécurité, etc. Et dire en fait il faut relâcher la pression sur ça. Il y a plein de facteurs extérieurs qui vont dire que c'est hyper dangereux mais en fait ressens le doigt sur toi et vois toi qu'est ce que tu as envie de faire. Après c'était aussi hyper important pour moi de parler de l'aventure vraiment dans sa globalité. C'est pas forcément encourager les personnes à partir forcément visiter plein de pays partout dans le monde. C'était plutôt vraiment l'aventure dans son sens Les sensations que ça fait de se lancer dans l'inconnu en fait.

  • Speaker #1

    Bienvenue à bord de Wanderlust, le podcast voyage et aventure qui mêle inspiration et développement personnel. Ici, vous allez découvrir des récits de vie et de voyages variés, singuliers et inspirants. Des personnes qui ont transformé leur vie en explorant le monde. en osant des projets audacieux et en repoussant leurs limites. Le voyage, c'est bien plus qu'une simple destination. C'est une exploration intérieure, une quête de soi et un moyen d'adopter un nouveau regard sur le monde. Je suis Marine, passionnée de voyages et de rencontres. J'espère que ce podcast vous inspirera à réaliser vos rêves les plus fous dans une vie remplie de sens, de passion et d'aventure. Hello, je suis ravie de vous retrouver après quelques mois d'absence. Aujourd'hui, je reçois une invitée que j'affectionne particulièrement, une véritable ambassadrice du voyage au féminin et de l'aventure avec un grand A. Elle parcourt le monde en stop, sans avion et avec une approche engagée et inspirante. Il s'agit de Juliette Hamon, aka la bretonne en stop. Il y a un an et demi, on l'avait laissée au Pakistan. Aujourd'hui, on la retrouve en Australie, deux ans après son grand départ, pour découvrir la suite de son incroyable épopée à travers l'Inde, la Chine, le Népal, l'Asie du Sud-Est et bien sûr son arrivée en bateau-stop en Océanie. Dans cet épisode, Juliette nous partage ses rencontres marquantes, ses anecdotes les plus folles mais aussi un projet, la sortie de son livre « Oser partir seul » , un guide essentiel pour toutes celles et ceux qui rêvent de voyager en solo. On a parlé de son processus d'écriture, de la manière dont ses expériences sur la route ont nourri ce projet et des précieux conseils qu'elle partage pour se lancer. Bref, un épisode riche en inspiration et en réflexion qui te donnera, je l'espère, envie d'oser te lancer dans ta propre aventure. Et bien sûr, n'hésitez pas à commander son livre chez votre libraire préféré qui sort demain dans les bacs.

  • Speaker #0

    Belle écoute !

  • Speaker #2

    Hello Juliette, comment ça va ?

  • Speaker #0

    Salut Marine, ça va et toi ?

  • Speaker #2

    Eh bien ça va. très bien, je suis trop heureuse qu'on se retrouve pour un nouvel épisode un an et demi après le premier qu'on avait enregistré ensemble pour rappel, voilà on avait enregistré l'épisode 19 dans le podcast et donc c'était 9 mois après ton départ, donc là tu as fêté tes 2 ans, donc ça fait un petit moment et je suis ravie qu'on puisse faire un point d'étape, on se l'était dit d'ailleurs à la fin qu'on se recontacterait peut-être en Australie et ça y est quoi, on y est rire

  • Speaker #0

    Ça me paraît dingue parce que la dernière fois qu'on s'est parlé, j'étais au Pakistan et ça me paraît tellement long, ça me paraît être une autre vie. Donc c'est fou, oui.

  • Speaker #2

    C'est clair. Et d'ailleurs, on ne va pas pouvoir reprendre tout ce qu'on avait évoqué effectivement la première fois, donc n'hésitez pas à aller l'écouter peut-être avant de commencer cet épisode. On avait parlé vraiment un peu de tes débuts de voyageuse, tout le cheminement et la construction du projet jusqu'aux premières étapes, jusqu'au Pakistan. Donc là, on va vraiment parler de la deuxième partie, on va dire, du Pakistan jusqu'à l'Australie et de plein de projets qui se sont mêlés pendant ce petit bout de voyage-là. Bon, déjà, Juliette, est-ce que tu peux commencer par te présenter rapidement en une phrase, nous dire ton projet et d'où on se parle en ce moment ?

  • Speaker #0

    Oui, moi, c'est Juliette, ou la Bretonne en stop. Je viens de Bretagne et mon projet, c'était de faire le tour du monde à pied en stop. Uniquement, sans prendre l'avion, pour des régions écologiques. Je suis partie il y a deux ans maintenant, en février 2023 de Brest. Je suis arrivée récemment en novembre en Australie en faisant du bateau stop. Je pense rester quelques temps en Australie et ensuite poursuivre ce tour du monde sans avion.

  • Speaker #2

    Génial. Et justement, comment tu le vis, ce cap de l'Australie ? Puisque toi, quand même, à la base, c'était un petit peu un rêve d'enfant que tu avais. Comment tu vis ce cap de l'Australie et ce retour un peu à une réalité un peu plus occidentale, on va dire, et aussi qui rime avec deux ans sur les routes du monde ?

  • Speaker #0

    Oui, l'Australie, c'était une grosse étape parce que c'est vrai que tout ce projet, il est parti du fait que de base, initialement, je voulais partir en Australie. et que je voulais pas prendre l'avion et que j'ai commencé à réfléchir à comment rejoindre l'Australie sans prendre l'avion. Donc c'est un peu parti de cette envie justement de découvrir l'Australie. Finalement, au fur et à mesure, j'ai totalement perdu l'Australie du jeu et c'était plus du tout le but en soi. Mais c'est vrai que du coup, ça m'a quand même émue je pense. En tout cas, ça m'a fait un petit quelque chose quand sur le bateau j'ai vu l'Australie. En plus, c'était vraiment un processus hyper particulier le fait d'arriver en voilier. d'apercevoir les côtes au loin après 7 jours en mer sans rien voir. J'ai vraiment un peu eu le temps de m'imprégner, d'attendre cette arrivée. J'étais à la barre du bateau quand on a commencé à apercevoir la côte. Tout l'ensemble, tout le contexte faisait que ça rendait un peu cette expérience unique et que j'avais vraiment l'impression que c'était, alors c'est pas un aboutissement, mais une étape importante. Et après par contre, une fois en Australie, c'est vrai que ça a été assez particulier pour moi. Parce que oui, c'était un contexte totalement différent. Que ce soit, effectivement, c'était beaucoup plus occidental, mais c'est aussi que mon mode de voyage a été très différent, parce que jusqu'à présent, ça fait deux ans que je suis vraiment tout le temps à un temps de marcher, de faire du stop, de changer quotidiennement d'environnement. Et là, l'Australie, c'était aussi rester un an en Australie pour rester un peu plus sur des temps longs, aux mêmes endroits. Aussi, travailler un petit peu pour gagner de l'argent, pour pouvoir continuer mon voyage. Et donc, c'était... totalement un autre contexte où je me retrouvais beaucoup plus ancrée dans un endroit, à travailler, à avoir un job et ça m'a fait des gros dilemmes, j'avais l'impression de ne plus être tant que ça dans l'aventure et d'avoir retrouvé ma vie parisienne mais juste à l'autre bout du monde. Ça a été un petit choc, ça m'a fait bizarre, c'était pas forcément agréable au début pour être tout à fait honnête. Là je commence à m'habituer, je me rends compte que ça me fait du bien et ça m'a aussi donné beaucoup de temps pour le livre dont on parlera après. Donc je sais que c'était nécessaire, que c'était important, mais ça a été... un peu bizarre au début.

  • Speaker #2

    Oui, ça demande de toute façon une adaptation constante en fonction de ces étapes, de l'environnement dans lequel tu es. Et là, tu explores une nouvelle manière de voyager et d'un nouveau mode de vie.

  • Speaker #0

    C'est ça. Et puis c'était super particulier parce que l'année 2024 a été très intense. J'ai été justement en Inde, au Pakistan, au Népal, j'ai traversé toute la Chine non-stop. Après l'Asie du Sud-Est, j'ai passé beaucoup de temps sur un bateau. Et soudain, je me suis retrouvée en Australie, à Melbourne, à faire du plate-sitting en plein centre-ville. Et je suis arrivée le jour du Black Friday. Alors en fait, moi, je n'avais aucune idée d'où j'arrivais. Je ne me rendais pas compte que j'étais à ce point-là, en plein centre de Melbourne. Et je suis sortie juste pour acheter de quoi manger. Et en fait, je me suis retrouvée en plein dans la foule du Black Friday. Et vraiment, à ce moment-là, c'est juste... un peu, j'étais déphasée, je n'étais pas encore habituée. Et vraiment, je me suis retrouvée à déanduler dans les rues, à moitié les larmes aux yeux, juste un peu perdue de qu'est-ce que je fais là. J'étais perdue, le contrat, c'était trop grand, je n'étais plus adaptée, je ne sais pas. Mais ouais, ça m'a fait bizarre. J'ai envoyé des messages paniqués à toute ma famille, tout mon entourage. Qu'est-ce que je fais là ? Et après, finalement, je me suis habituée, c'est comme tout, mais c'était vrai que c'était un peu particulier.

  • Speaker #2

    Donc là, tu vas y rester un petit peu pendant un an. Et j'aimerais quand même qu'on revienne justement sur les étapes d'avant l'Australie. Donc tu voyages sans avion, principalement en stop, que ce soit en voiture stop ou en bateau stop maintenant que tu as testé. Il y a beaucoup de gens qui ont essayé même d'arriver jusqu'en Inde ou d'autres pays uniquement en stop ou en tout cas sans avion. Ça a été quoi les frontières les plus compliquées à passer parce que des fois, il y en a qui n'y arrivent pas ?

  • Speaker #0

    Oui. Les frontières les plus compliquées à passer ? Je pense qu'il y a eu la Chine qui était assez compliquée. En fait, la frontière déjà, Chine-Pakistan, c'est une frontière qui est l'une des plus hautes au monde. Elle fait 4700 mètres d'altitude et donc elle est fermée une partie de l'année de novembre à avril parce qu'il y a tout simplement beaucoup trop de neige. Donc déjà, celle-là, elle était difficile, mais vraiment au sens où j'ai dû vraiment accélérer mon autostop. pour arriver au bon moment parce qu'elle allait juste fermer avant mon passage sinon. Bon, finalement, l'imprévu a fait que je suis restée. Beaucoup plus longtemps que prévu en Inde, vu que j'y suis restée presque sept mois. Mais il y avait aussi cet enjeu-là où une fois en Inde, je me disais que sinon j'étais potentiellement bloquée pour la suite. Parce que tant que la frontière entre le Pakistan et la Chine ne réouvrait pas, c'est toute une géographie à connaître, mais c'était mon seul moyen de traverser par voie terrestre. C'est dans tous les cas, donc je devais attendre jusqu'en avril. Donc tout s'est bien en coupillé, et moi du coup je n'ai pas du tout vécu comme une attente. Mais c'était une frontière qui n'était pas forcément évidente. Après, je le rappelle tout le temps, mais je reste hyper privilégiée et je relate toujours parce que j'ai le passeport français. Je m'en rends compte vraiment constamment que c'est quand même hyper facile pour moi. Enfin, hyper facile. C'est de l'administratif, c'est des démarches, etc. Mais comparé à toutes les personnes que je rencontre dans les différents pays et qui me racontent toutes les galères qu'ils ou elles ont pour voyager ou pour aller dans d'autres pays, je relativise beaucoup quand même.

  • Speaker #2

    Il y a aussi la frontière quand même Pakistan-Inde, non ?

  • Speaker #0

    Qui est quand même compliquée. Là, c'était encore quelque chose de plus particulier. Ça va être tant que ça compliqué en soi pour moi en tant qu'étrangère. Mais c'est juste qu'effectivement le contexte entre l'Inde et le Pakistan est extrêmement tendu et qu'en fait il y a une seule frontière terrestre ouverte entre ces deux pays qui est celle à Amritsar. Et donc c'est vraiment une frontière militarisée où il y a ... En fait, les Pakistanais et les Indiens ont très peu, très peu si ce n'est quasiment pas, possibilité d'aller l'un et l'autre dans leurs pays respectifs. Et donc, moi j'avais mon visa, donc je n'ai plus traversé cette frontière, mais alors c'était vraiment vide, il n'y avait personne qui la traversait à part moi et quelques personnes. C'était vraiment une atmosphère particulière, une mise en scène aussi à la frontière, où en fait tous les soirs à 19h, il y a une parade, et c'est la fermeture de la frontière. Et en fait, des deux côtés de la frontière, il y a des Indiens qui applaudissent l'Inde et des Pakistanais qui applaudissent le Pakistan. Et c'est tout très mis en scène et scénarisé, etc. Donc finalement, ça fait comme si c'était un spectacle, mais c'est quand même basé sur des tensions entre les deux pays. Voilà, donc c'est une affaire très particulière. C'est toi, c'est ce problème. Bah c'est ça. Et en plus, moi, j'étais avec des amis pakistanais qui m'ont amenée jusqu'à la frontière. Pakistan Inde et c'était hyper fort parce que bah eux ils me disaient mais en fait on rêve d'aller en Inde et en fait on sait que tout simplement c'est pas possible pour nous. Donc enfin je me sentais encore plus... c'était un sentiment hyper particulier pour moi du coup de pouvoir la traverser et de leur dire au revoir. Et puis enfin eux après ils me disaient bah dis bonjour aux Indiens pour nous et j'avais un peu cette impression de connexion parce qu'effectivement une fois que j'étais en Inde bah pareil tout le monde me demandait mais alors c'était comment le Pakistan ? Ça leur paraissait irréel que j'y sois allée et que j'y ai passé autant de temps. C'était bizarre d'avoir ce rôle de transmettre un peu moi mon vécu, mon expérience des deux côtés de la frontière dans les deux pays. Mais en tout cas, les deux pays avaient vraiment, enfin en tout cas, les personnes que tu rencontrais avaient vraiment une grande curiosité les uns pour les autres. Et voilà, j'ai essayé de transmettre au mieux moi ce que j'avais perçu. C'est toujours un peu délicat, un peu compliqué, mais voilà. Très bien.

  • Speaker #2

    Et donc, tu l'as dit, pour arriver en Australie, tu devais traverser un océan et pour ça, tu as trouvé un bateau stop. Une autre aventure, j'imagine. Comment tu l'as vécu cette expérience ? Et ça aussi, c'est pas évident de trouver un bateau. D'autres n'ont pas réussi aussi.

  • Speaker #0

    Oui.

  • Speaker #2

    Comment t'as fait ? Et comment tu l'as vécu ?

  • Speaker #0

    Alors j'étais pas du tout... Enfin, j'appréhendais un peu cette partie de l'aventure, parce qu'effectivement, tous les personnes avec qui j'étais en contact me disaient que c'était particulièrement difficile. Et je connaissais beaucoup de gens qui avaient été bloqués en Asie du Sud-Est. Moi, ma seule information que j'avais, pour être honnête, c'était que la bonne saison, c'était septembre-octobre environ. Et donc j'ai accéléré pour traverser la Chine et l'Asie du Sud-Est pour être à peu près dans cette région géographique, dans cette saisonnalité-là, pour optimiser mes chances. C'était aussi que je devais me poser pour écrire, c'était très urgent. Donc j'avais absolument besoin d'arriver en Asie du Sud-Est à ce moment-là. Voilà, donc j'ai juste suivi cette information-là sans trop savoir, et je suis partie avec l'idée que potentiellement j'allais rester un an bloquée en Asie du Sud-Est. Si je ne trouvais pas de bateau cette année, c'était en mode, bon, je vais rester dans cette zone jusqu'à trouver un bateau pendant un an. Et en fait j'ai eu trop de chance, vraiment grosse coïncidence, mais j'ai vu une annonce en ligne sur le final crew sur Facebook, d'un capitaine qui cherchait un équipage, il cherchait quelqu'un d'expérimenté et pour partir le lendemain d'Indonésie. Moi j'étais en Thaïlande et je n'étais pas expérimentée, donc je me suis dit c'est totalement putschu, mais par curiosité je lui ai envoyé un petit message. Et en fait on s'est appelé, on s'est super bien entendu, il me disait qu'il avait eu des hippies à bord, etc. J'ai bien contacté avec lui. Et en fait, en raccrochant, je me suis dit, bon, je ne comptais pas du tout y aller parce que je voulais écrire. Et en fait, je me suis dit, il a l'air génial, ce capitaine, l'expérience a l'air dingue. Bah ok, je lui ai dit, écoute, est-ce que tu peux m'attendre si je mets une semaine pour arriver en stop de Thaïlande en Indonésie ? Et il m'a dit, c'est ok. Et voilà, je me suis lancée dans un nouveau périple pour rejoindre le bateau. Le plus vite possible pour saisir cette opportunité qui avait l'air dingue, sachant qu'en plus, ils partaient naviguer un mois et demi dans toute l'Indonésie avant de faire la traversée. Et ça, c'était hyper important pour moi, parce que j'avais vraiment envie de prendre le temps pour le coup de découvrir l'Indonésie, d'autres îles que je ne connaissais pas. Donc voilà, ça me plaignait beaucoup comme projet aussi.

  • Speaker #2

    Donc c'était un mois de navigation, c'est ça, je crois, au total ?

  • Speaker #0

    Ouais, un mois et demi à peu près, ouais. Et alors,

  • Speaker #2

    en tant que bretonne qui se respecte ?

  • Speaker #0

    Pour être tout à fait honnête, j'appréhendais beaucoup parce que j'ai beau être bretonne, j'avais un gros doute. Ils m'ont demandé si j'avais le mal de mer et j'en avais aucune idée et j'avais plutôt un petit penchant pour répondre oui. Donc je me suis dit, si j'arrive et que j'ai le mal de mer les premiers jours, ils ne vont jamais me garder dans un camp équipage. Je savais qu'il y avait plein de personnes intéressées pour être à bord. Donc j'avais un stress, une tension. Je me suis dit, mais si j'ai le mal de mer et qu'en fait, ça remet tout mon projet en cause parce qu'en fait, je ne vais jamais pouvoir traverser les océans après. Donc j'avais une certaine pression les premiers jours. C'est un milieu qui m'était quand même assez étranger, familier parce que je me sens très bien dans l'océan, etc. sur les bateaux, mais je ne connaissais pas du tout les termes, encore moins en anglais, et je ne connaissais pas du tout ce qu'il fallait faire, etc. Et c'était un équipage très relax. Donc ils m'ont vraiment laissée à la barre très rapidement. J'ai fait des quarts très rapidement de nuit, et donc j'étais stressée au début, mais vraiment très très très stressée. Mais finalement ça s'est super bien passé, j'ai eu un petit peu le mal de mer. Au début, je le cachais. Au bout d'un moment, c'était mes copains, donc je m'auto-brise à leur dire. Et en fait, au final, c'était une expérience géniale et c'est passé hyper vite. Alors que j'avais un peu peur de ça aussi, le fait d'être tout le temps constamment avec des personnes. On avait des tout petits lits, on dormait même un peu partout sur le bateau. Donc c'était vraiment très, très confiné comme espace. Mais en fait, c'était génial. C'était vraiment une petite bulle intemporelle.

  • Speaker #2

    Trop bien. Et donc, pour les pays du Pakistan à l'Australie, est-ce que tu as... un ou deux pays qui t'a particulièrement marqué ?

  • Speaker #0

    En vrai, le Pakistan, encore une fois, je pense que je t'ai déjà dit le Pakistan, mais je te reposais, Pakistan et Indre, c'est mes deux énormes coups de cœur. Mais encore une fois, je ne fais pas la promotion forcément, je n'allais pas forcément en Inde ou au Pakistan, mais c'était vraiment mes expériences et mes rencontres qui ont été hyper fortes. Toutes les discussions que j'ai eues, les personnes que j'ai rencontrées sur la route. Les paysages aussi au Pakistan, c'est vrai que j'ai fait des treks. J'avais rencontré des personnes quelques mois avant, du coup en octobre, à mon premier passage. Et en fait, ils habitent dans des villages hyper isolés. Et ils m'ont dit, mais en fait Juliette, on connaît plein d'endroits pour aller longer les glaciers, etc. On peut partir sur des treks de plusieurs jours. Donc je les ai un peu suivies dans cette aventure. C'était pas tout le temps le plus safe, pour être tout à fait honnête. Mais par contre, c'était vraiment mémorable. Enfin, j'ai retrouvé chez leur famille, notamment une dame qui vit seule. avec ses élevages de moutons depuis des générations. Enfin, c'est vraiment elle toute seule. Et c'était hyper impressionnant de voir cette femme vraiment au milieu des montagnes, en fait sans aucune ressource à part vraiment son élevage de moutons, qui gérait toute sa vie comme ça. Enfin, ça me barrisait vraiment une warrior. J'étais en même temps trop forte. Et voilà, donc c'était sa tante et j'ai passé des heures à l'aider à faire le lait. C'était hyper fort, c'était trop beau. C'était, voilà, encore une fois, des expériences hyper enrichissantes. Je ne vais pas te raconter toutes les conversations, toutes les réflexions que j'ai eues, mais c'était génial.

  • Speaker #2

    Oui, et justement, l'Inde aussi, tu es restée donc longtemps. C'est quoi ton ressenti sur ce pays après une émersion aussi longue là-bas ?

  • Speaker #0

    Oui, l'Inde, c'était très particulier mon rapport avec l'Inde, parce qu'au début, quand j'ai passé la frontière, la première semaine et demie, j'ai détesté. Enfin, ce n'est pas que j'ai détesté, mais je me sentais hyper perdue.

  • Speaker #2

    C'est un choc.

  • Speaker #0

    Pas bien, oui. Pour eux, qui sont super nombreux, ils ont le réflexe de klaxonner partout. Sauf que moi, je me sens vite agressée par un klaxon, je pense que je suis au mauvais endroit. Donc j'ai tout le temps constamment l'impression de déranger tout le monde. Donc je sursautais tous les trois secondes dans la rue. Aussi, je me suis rendue compte que je n'avais pas forcément les codes. Autant il y a plein d'autres cultures que je connais assez. En France, par exemple, j'ai pas mal d'amis qui ont la religion musulmane, etc. Donc par exemple, quand j'étais au Pakistan, pour moi ça m'était plus familier, je connaissais plus les codes. Mais il y avait plein de codes que je n'avais pas et je me suis rendu compte que c'était une culture qui était plus éloignée que moi, que j'avais moins rencontré dans ma vie et donc j'avais plus de marge d'apprentissage on va dire. Donc au début ça a été vraiment... j'étais vraiment défaissée, je ne comprenais rien. Le premier jour, j'ai accepté de prendre une photographie. Il y a plein de personnes d'un coup qui ont voulu faire une photo avec moi. C'était un événement particulier au Golden Temple qui est un peu le monument hyper important pour les Sikhs, qui est une religion... du Punjab en Inde. Et en fait, c'était particulièrement la naissance d'un de leurs gourous. Et donc, il y avait vraiment déjà beaucoup de monde. Et j'ai accepté de faire cette photo et je me suis retrouvée encerclée par une masse de personnes, au point que le gardien du Golden Temple a dû venir m'extraire de la foule en me disant fais attention à toi. Et en fait, là, j'ai paniqué. Enfin, voilà, il n'y a potentiellement pas de quoi paniquer, mais c'était juste l'exaltation, l'inconnu. Et c'était la première fois que ça me le faisait aussi fort dans un pays. Donc voilà, au début, j'ai eu peur. Je me suis sentie un peu perdue. J'avais peur de faire le stop aussi parce que je ne connaissais aucune voyageuse qui avait fait du stop toute seule en Inde. Donc j'avais très peu de retours, très peu de sources ou de personnes sur qui m'appuyer. Et en fait après j'ai commencé à faire du stop, j'ai fait mon premier volontariat dans la montagne, donc c'était un peu plus calme aussi. Et là du coup j'ai commencé à avoir plein d'amis indiens, j'ai commencé à comprendre beaucoup plus, plein de codes, leur culture, j'étais hyper curieuse, ils sont hyper curieux, donc c'était génial. Et ça m'a bien lancée, et en fait finalement je suis tombée amoureuse de ce pays, au sens où en fait c'est dingue, je pense qu'il y a encore tellement de choses que je connais pas, mais c'est juste que c'est... tellement divers qu'en fait à chaque fois que j'allais dans un endroit j'avais l'impression de réapprendre à zéro parce qu'il y a tellement différentes langues, tellement différentes cultures mais partout, constamment, donc en fait j'avais l'impression de revenir à zéro constamment mais moi ça me stimule donc j'ai adoré de changer de pays aussi mais vraiment constamment, mais après c'est immense aussi l'Inde je ne me rendais pas compte c'est vraiment immense, j'avais un peu ce cliché aussi de tout ce qui est spirituel je sais qu'on me parlait beaucoup de l'Inde pour la spiritualité etc, j'avais pas spécialement envie d'être trop dans cet aspect-là. J'avais un peu l'impression que c'était mon image, mais que c'était un peu aussi un tourisme d'Occidentaux qui viennent et qui essayent de s'approprier directement ou en tout cas de comprendre tout de suite les codes en Inde. Je ne connaissais pas assez, je voulais vraiment prendre le temps de comprendre avant d'aller trop vers cet aspect-là. Mais au final, j'ai l'impression d'avoir quand même eu des discussions ou des personnes qui m'expliquaient leur point de vue, etc., qui m'ont beaucoup fait apprendre ou qui m'ont fait beaucoup réfléchir. Donc voilà, tout ce voyage, j'étais un peu dans son... un état émotionnel et de réflexion qui était un peu particulier. Mais j'ai beaucoup aimé, j'ai beaucoup appris. Ça m'a beaucoup marquée.

  • Speaker #2

    Et d'ailleurs, tu as fait une retraite vipassana là-bas. Donc,

  • Speaker #0

    pour ceux qui ne connaîtraient pas,

  • Speaker #2

    c'est dix jours dans le silence le plus total, sans pouvoir lire, écrire. Qu'est-ce que tu en retires de cette expérience ? Est-ce qu'il y a des choses que tu as aimées ou moins aimées ?

  • Speaker #0

    Oui. Alors, la vipassana, c'était au Népal. C'était à Lumbini. C'est là.

  • Speaker #2

    Je crois que c'était en Inde.

  • Speaker #0

    C'était juste après mon... J'étais en Inde et j'y suis allée au Népal pour deux mois. Et Lumini, c'est l'endroit de naissance du Bouddha. Et donc, c'était un endroit hyper spécial parce qu'il y a plein de temples partout. Des temples de tous les endroits du monde réunis à cet endroit. Et c'est hyper calme avec des temples partout. C'est vraiment un petit endroit particulier. Et moi, il faut savoir que je n'ai jamais fait de méditation. Ou alors, pas plus de 3-4 minutes dans ma vie. que tu me connaisses suffisamment pour savoir que je suis un peu hyper active, que j'ai toujours envie de faire plein de choses, que j'ai des idées qui fuissent tout le temps. Donc voilà, j'étais pas du tout sûre de moi. C'est juste parti du fait que dans mon premier voyage seul il y a des années, j'avais rencontré une fille au Costa Rica qui m'avait dit j'ai voulu faire une retraite vipassana et j'ai pas du tout réussi, c'était impossible. Elle m'avait parlé de ça et depuis ça m'est resté en tête, je m'étais dit peut-être un jour. Et je ne sais pas pourquoi, mais là au Népal, j'avais envie de faire cette expérience-là. Et j'ai beaucoup stressé parce que toutes les personnes qui y étaient avaient beaucoup d'expérience en méditation. Et au final, ça a été hyper marquant, un événement marquant de mon année. Bon, je vais passer par tous les états émotionnels, je ne vais pas tout décentraliser parce que ça va durer encore super longtemps. Mais ce que j'ai retenu, en tout cas, c'était vraiment cet apprentissage de rien n'est permanent. On y parle beaucoup d'impermanence. Et c'était hyper intéressant parce que c'était vraiment un apprentissage que j'ai fait sur mon voyage justement avec mes émotions qui sont toujours au bas au bas constamment. Et en fait là c'était un apprentissage plus corporel où tu es assis en tailleur de quand même 5 heures du matin à 21 heures le soir à méditer constamment. Tu as pas le droit d'écrire, de lire, de faire quoi que ce soit, de parler pendant dix jours. Il n'y a pas une seule parole. Et donc, en fait, je sentais plein de choses. J'avais mal aux genoux, j'avais mal partout. Et en fait, ça m'a appris aussi qu'en fait, si tu ne te focalises pas trop sur ça, tu le laisses passer et ça passe. Et tu finis par... tout passe. Et en fait, c'était trop intéressant parce que du coup, un peu ma philosophie du voyage, je l'ai appliquée corporellement aussi. Ça m'a beaucoup aidée à connecter avec mon corps. Bon, voilà, je ne vais pas te faire toute cette analyse. Mais voilà, l'Inde et le Népal, ça a été ça. Ça a été, je crois, une grosse prise de conscience sur plus mon corps. Et c'est quand même, enfin j'utilise tout le temps mon corps quotidien pour cette aventure et j'ai pris grave conscience de sa valeur je crois.

  • Speaker #2

    Finalement, par le retour à l'esprit, à ce côté très intérieur, ça t'a rapproché de ton corps.

  • Speaker #0

    C'est ça.

  • Speaker #2

    C'est fou. Est-ce qu'on peut parler juste quelques minutes aussi de la Mongolie ? Je crois que c'est un pays qui t'a aussi touchée. Tu as fait des rencontres notamment avec une famille. de nomades.

  • Speaker #0

    Oui. Du coup la Mongolie c'était avant le Pakistan mais ça avait été hyper marquant aussi pour moi. Ça faisait partie de, en gros, quand je suis partie en Australie à vie en stop, mes deux endroits où je voulais vraiment aller c'était la Mongolie et l'Inde. Et la Mongolie c'était justement pour un peu ses grandes étendues et marcher pendant longtemps. Alors ça c'était un peu une anecdote incongrue.

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