Description
L'écosystème de la technologie est régulièrement secoué par des scandales, et en voici un nouveau. Il s'agit de la faillite retentissante de Builder.ai, une start-up britannique autrefois valorisée à plus d’un milliard de dollars.
Cette prétendue licorne a littéralement berné Microsoft comme le turc mécanique avait en 1809 berné Napoléon.
Et en guise d'automate féru de jeu d'échecs, ici, c'est une armée de développeurs indiens qui ont été déguisés en intelligence artificielle.
La promesse était très séduisante
Builder.ai s’était fait connaître grâce à Natasha, une plateforme soi-disant pilotée par IA, qui permettait de créer des applications sur mesure « aussi facilement que commander une pizza » promettait la société.
Microsoft y a cru, au point d’intégrer Natasha à Azure en 2023. Et plusieurs fonds de pays du Golfe persique ont également misé sur cette pépite britannique.
Mais derrière cette belle façade technologique, la réalité était bien plus artisanale.
Cette IA était en réalité très humaine
Car oui, cette IA était en réalité très humaine.
Car ce n’est pas l’IA qui produisait le code, mais environ 700 développeurs basés en Inde. Des employés qui travaillaient jour et nuit pour livrer les projets informatiques vendus comme des prouesses d'intelligence artificielle par leurs dirigeants.
Dans le détail, l’interface de Natasha servait à générer un cahier des charges, qui était ensuite envoyé à des équipes basées dans les villes indiennes de Gurugram et de Bengalore. Résultat, une production manuelle, camouflée sous le label de l’intelligence artificielle. Et c'est une audit interne qui a révélé que seule la gestion des tickets était automatisée.
La société s'est effondrée
La supercherie n'a toutefois pas duré. Et la société s'est effondrée.
Les incohérences techniques et les retards de livraison ont alerté les clients dès 2024.
Et en juin 2025, tout s’écroule. Un créancier important gèle 37 millions d’euros d’actifs après avoir découvert que les revenus réels de l’entreprise étaient quatre fois inférieurs à ceux annoncés.
Builder.ai ne disposait plus que de 5 millions sur ses comptes, avec une procédure d’insolvabilité enclenchée et des centaines de licenciements à venir.
Ce naufrage rappelle une vérité brutale. Dans la course effrénée à l’IA, certaines start-up n’hésitent pas à maquiller leurs limites techniques pour capter des fonds.
Les investisseurs, eux, commencent à réclamer plus de transparence. Et cela passe par la documentation du code, la traçabilité des données, ou encore la vérification des flux financiers.
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