Description
Aujourd’hui, on parle d’un tournant majeur en Europe.
L’Union européenne envisage en effet d’assouplir fortement le RGPD, ce règlement qui encadre le traitement des données en Europe.
Et c'est l’intelligence artificielle qui est clairement au cœur de cette évolution.
Une « stratégie de simplification numérique »
Premièrement donc, la Commission européenne vient de présenter une « stratégie de simplification numérique » qui inclut plusieurs modifications ciblées du RGPD.
L’objectif affiché est de faciliter l’accès aux données nécessaires au développement de l’IA en Europe.
Et parmi les mesures envisagées, on note la simplification des pop-ups de consentement liés aux cookies. Mais surtout un assouplissement de certaines obligations pesant sur les entreprises. Il s'agit d'un signal fort dans un contexte où l’Europe cherche à accélérer sur l’IA alors que les géants américains et chinois dominent déjà ce secteur.
Un simple ajustement ?
Le second point, c'est que pour la Commission, il s’agit d’un simple ajustement. La vice-présidente exécutive Henna Virkkunen parle même d’un « lifting » destiné à refléter l’évolution des technologies.
Elle rappelle que les États membres considèrent à date le RGPD comme « efficace et équilibré ». Et que les changements visent surtout à harmoniser, clarifier et simplifier son application.
C'est une manière de répondre aux critiques récurrentes des grandes entreprises technologiques, mais aussi aux pressions internationales, notamment de la part des États-Unis, dont l’AI Action Plan a ouvertement appelé à réduire les régulations jugées trop contraignantes.
Une levée de boucliers chez les défenseurs européens de la vie privée
Reste que ces propositions provoquent une levée de boucliers chez les défenseurs européens de la vie privée.
Pour Max Schrems, figure incontournable du militantisme numérique, il s’agit purement et simplement de « la plus grande attaque contre les droits numériques des Européens depuis des années ».
D’autres, comme Johnny Ryan de l’Irish Council for Civil Liberties, estiment que cet assouplissement ne renforcera en rien la compétitivité européenne. Au contraire, il risquerait d’entériner la domination des géants américains et chinois en matière d’IA.
Selon eux, le vrai problème n’est pas le trop-plein de règles, mais leur manque d’application. Ils craignent surtout que ces changements ouvrent davantage la voie à l’utilisation de données personnelles pour entraîner des modèles d’IA, sans garanties suffisantes pour les citoyens.
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