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Zéro déchet, au boulot !

Bako Consigne, vers une restauration Zéro Déchet

Bako Consigne, vers une restauration Zéro Déchet

26min |22/10/2024
Play
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Zéro déchet, au boulot !

Bako Consigne, vers une restauration Zéro Déchet

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26min |22/10/2024
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Description

Partons à la découverte d'un projet inspirant qui avance dans la bonne direction en permettant de diminuer les emballages de la restauration à la source. Avec près de 90 milliards d'emballages utilisés chaque année en France, dont une grande partie pour des produits alimentaires, il est temps d’agir. Nous sommes face à une véritable marée de déchets, et les solutions doivent émerger.

Pour en parler, j’ai le plaisir d'accueillir Caroline Villandre de Bako Consigne.

Bako consigne propose un service clé en main pour mettre en place des plats en verre consignés, une alternative concrète pour les traiteurs, les restaurateurs et la grande distribution.

Dans cet épisode, Caroline nous expliquera :

  • Les valeurs et services de Bako Consigne,

  • La genèse de cette initiative innovante,

  • Les retours d'expérience de leurs clients,

  • L'impact de la loi AGEC sur la restauration,

  • Le processus logistique derrière le service de consigne,

Et bien plus encore !

Découvrez comment Bako Consigne s'engage à transformer le paysage de l'alimentation et de la restauration vers un avenir zéro déchet.

🔗 Pour en savoir plus sur Bako, rendez-vous sur leur site bako-consigne.fr. Et n'oubliez pas de consulter les liens vers leurs réseaux sociaux :

Linkedin : https://www.linkedin.com/company/bako-consigne

Facebook : https://www.facebook.com/Bakoconsigne

Instagram : https://www.instagram.com/bakoconsigne


C'est parti pour cet échange inspirant avec Caroline Villandre !

Bonne écoute !


Vous écoutez le 65e épisode de la chaine. Si vous avez apprécié son écoute, pensez à donner une note sur votre application podcast préférée.

NEWS : ce PODCAST se décline en livre "Zéro déchet, au boulot !" Editions Péra. Vous pouvons le commander ici ! 


Pour être informé, par mail de la sortie d'un nouvel épisode, inscrivez-vous ICI, sur ce lien.

ou abonnez-vous via votre application Podcast.


Pour  en savoir plus sur mes interventions, conférences, formations :www.sophie-au-naturel.fr 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Zéro déchet au boulot !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui vous accompagne vers le zéro déchet au travail. Vous êtes sensible à prendre soin de la planète, œuvrez pour diminuer les déchets à la maison, mais au travail c'est le désastre. Gâchis de papier, d'emballage, indifférence des collègues, vous vous sentez démuni face à l'ampleur de la tâche. Alors bonne nouvelle, ce podcast s'adresse à tous ceux qui souhaitent avancer de manière positive et concrète dans une démarche de diminution des déchets en entreprise. Allez, place au sujet du jour.

  • Speaker #0

    Bienvenue pour ce nouveau podcast. Je suis ravie de faire découvrir ce projet inspirant qui va dans le bon sens. Vous le savez, le plastique, ce n'est pas fantastique. Nous en avons trop, les poubelles débordent, nous ne savons pas toujours comment les traiter en fin de vie de manière non polluante. Aujourd'hui, ce sont près de 60% des emballages alimentaires qui sont plastifiés. Selon l'ADEME, 90 milliards d'emballages sont utilisés par les Français chaque année. La durée moyenne d'utilisation d'un emballage n'excède pas 20 minutes. Nous faisons face à une manne vraiment trop importante de déchets problématiques comme le plastique. L'entreprise que je vous présente aujourd'hui propose un moyen concret de réduire ces déchets du quotidien. J'ai invité Caroline Villandre de l'entreprise Baco. Caroline, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors pour la petite histoire, j'ai entendu parler de votre structure par différents canaux, notamment lorsque j'ai interviewé Cédric Hérault, un restaurateur engagé pour le zéro déchet. Il a vanté vos services en témoignant dans le 60e épisode de ce podcast. Alors Caroline, vous proposez un service clé en main pour favoriser la mise en place de plats en verre. consignés pour les traiteurs, les restaurateurs et même pour la grande distribution. J'ai eu envie de vous rencontrer pour parler de votre structure, mais aussi de partager vos actions pour faire cheminer les professionnels de l'alimentation et de la restauration vers le zéro déchet. On y va ?

  • Speaker #2

    Oui, on y va, super. Je suis prête.

  • Speaker #0

    Allons-y. Pouvez-vous tout d'abord vous présenter ? Je pense à l'entreprise Baco, ses valeurs, mais aussi ses services.

  • Speaker #2

    Alors effectivement, moi je suis la gérante de Baco Consigne, qui accompagne les professionnels de la restauration à réduire leurs déchets en proposant des services et des offres d'emballage réemployable. Donc on les accompagne tout au long des étapes, qui va du choix du contenant à sa réutilisation, en passant par la gestion du paiement, donc de la consigne et de la déconsigne, mais aussi la collecte des contenants et le lavage des contenants. Donc on les accompagne vraiment. avec des solutions clés en main qui rendent la consigne facile.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous a amené à créer votre activité ? Comment est née cette initiative ?

  • Speaker #2

    Alors moi, je suis issue plutôt d'une carrière dans la communication et le commerce. J'ai été infographiste, web designer, responsable marketing durant plus de 15 ans. Et en 2013, je suis partie vivre en Nouvelle-Calédonie, un territoire qui est vraiment préservé. On était en contact permanent avec la nature dans toute sa splendeur. Et quand je suis revenue en France, donc en 2018, cinq ans plus tard, j'étais maman de deux enfants. Et j'ai pris conscience de mon impact et de l'impact de nos modes de consommation sur notre environnement, nos manières d'agir et de consommer. On s'est engagé dans la famille, à titre personnel, dans une démarche de plus de sobriété, de zéro déchet. Comme en parallèle, j'ai eu du mal à retrouver un poste dans le domaine de la communication. J'ai eu du mal aussi à me reconnaître dans ces nouveaux modes de consommation, ces nouveaux modes de communication, et à trouver un poste dans mon domaine. Donc, j'ai commencé à réfléchir à comment allier mes convictions personnelles à mon projet professionnel. Et je suis tombée sur un projet qui s'appelait Emboîte le plat dans le sud de la France, qui était développé sur Toulouse. Et donc, j'ai pris contact avec eux et j'ai souhaité, et semé en tout cas, une solution similaire dans les Hauts-de-France. Donc, c'est comme ça que j'ai lancé Baco Consigne en 2021.

  • Speaker #0

    Très belle histoire. Alors... Aujourd'hui, qui sont vos clients ? Que vous pouvez nous donner des exemples de réussite ou des exemples inspirants de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Aujourd'hui, nos clients, c'est des restaurateurs, des traiteurs, des enseignes de la grande distribution ou des collectivités. On a plus d'une trentaine de clients. On a pu tester chez des enseignes restaurateurs comme dans la région les plus connues, Barbac, qui est un charcutier boucher engagé ou les Halles Modernes. Dans les enseignes de la grande distribution, on est implanté chez les supermarchés match et partisans du goût. Et on discute avec d'autres grandes enseignes comme Ausha, Franprix, Carrefour, pour s'implanter aussi chez eux. Et donc, on est en contact avec des grosses métropoles et des collectivités, des communautés de communes aussi importantes de la région, mais aussi d'ailleurs. Aujourd'hui, c'est plus d'une trentaine de clients, plus de 50 partenaires et c'est aussi tout un écosystème local et national d'acteurs engagés dans le réemploi et dans la construction de ce nouveau modèle de consommation. Depuis 2021, on a vraiment développé des solutions et des services adaptés au parcours utilisateur spécifique de nos clients, puisque à chaque fois c'est un parcours magasin différent en fonction des enseignes. Et puis 2024, depuis cette année, on élargit aussi notre champ d'action en proposant une activité de consulting en parallèle au travers de BACO Consigne pour accompagner aussi bien les acteurs privés et publics dans leur transition en les aidant à mettre en œuvre des solutions à impact aussi bien sur la réduction des déchets, l'anti-gaspillage ou le réemploi. Et donc, on a déjà de beaux partenariats et de belles perspectives avec des industriels de l'agroalimentaire et des grosses collectivités un peu partout en France.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple qui vous a marqué, de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Alors, un projet charnière en 2022 qu'on a lancé chez les supermarchés Mâches. Donc, chez un premier magasin, et c'est vrai que ça a été quelques mois de négociations, parce qu'il faut savoir que la mise en place d'un contrat, c'est entre peut-être 8 mois et 18 mois avec la grande distribution, donc c'est assez long. Finalement, j'avais un point d'entrée chez Supermarché Match qui me permettait d'activer assez rapidement notre solution chez eux. On l'a testé chez un premier magasin et j'ai été vraiment étonnée de l'engouement, en tout cas de l'appétence de la clientèle à recevoir la démarche de la consigne puisqu'il y a encore peu de visibilité sur ce type d'offres au national. En tout cas, c'est vrai que c'était une belle expérimentation qui nous a permis aussi d'avoir des résultats sur huit mois, en tout cas vraiment engageants. et très encourageant et donc de voir que ça correspondait aussi à une attente consommateur importante.

  • Speaker #0

    Et alors, par exemple, sur l'exemple des supermarchés match, qu'est-ce qui était proposé en plat consigné ? Quel type de produit était vendu en plat consigné ?

  • Speaker #2

    Alors là, on était sur des plats préparés, proposés directement au service au rayon traiteur, donc préparés sur place. puisque c'est des plats qui sont directement préparés en cuisine sur place. Et donc, ils avaient sélectionné deux plats faisant partie des meilleures ventes. Donc, on était sur un plat de pâte poulet ticard et un plat de pâte au saumon. Et donc, c'est un peu ce qui a permis vraiment de toucher un maximum. Et en même temps, ça a été assez limitant. dans le temps, puisqu'on n'avait que ces deux recettes à proposer parmi une cinquantaine du rayon. Donc, c'est ce qui a peut-être porté défaut, en tout cas, au projet à terme, puisqu'on manquait de visibilité en rayon et que les consommateurs les plus engagés en avaient un petit peu marre de manger des pâtes tous les jours pour assouvir leur impact.

  • Speaker #0

    Parlons à présent de réglementation. Donc, Donc, on le sait, la réglementation pousse les entreprises à évoluer sur la question de la diminution des déchets. Je pense notamment à la loi AGEC. Avez-vous quelques exemples d'impact de cette loi sur les métiers de la restauration ou même de la cantine ? A nous partager.

  • Speaker #2

    Effectivement, la loi AGEC a été lancée en 2020 et concerne vraiment l'ensemble des professionnels de l'alimentation et de la restauration puisque le but de cette loi a vraiment pour objectif de sortir des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040 avec des échéances précises. On a pu voir les premiers changements, on s'en rappelle peut-être en 2020, autour de l'interdiction de commercialiser les pailles en plastique et aussi la disparition des touillettes en plastique sur la machine à café en entreprise. Ça, c'était dès 2020. Et puis après, il y a eu un certain nombre d'échéances. Par exemple, en entreprise, depuis 2022, on ne peut plus proposer de bouteilles en plastique aux utilisateurs. Depuis aussi 2022, tout ce qui est portage de repas à domicile, plutôt pour les traiteurs, quand ils livrent plus de quatre fois par semaine des repas à domicile, ils ont l'obligation de le proposer dans des emballages réemployables. En 2023, on a vu, ça a fait pas mal polémique avec les enseignes comme McDonald's ou Quick ou Burger King. Mais là, c'est vraiment le cas concret, effectivement, de la mise en application de la loi AJEC. Pour tout ce qui est restauration sur place, plus de 20 places assises. Tout ce qui est enseignes concernées avait l'obligation de proposer dans des emballages réemployables les repas. Les collectivités vont aussi être concernées à partir de 2025, puisque les cantines scolaires auront l'obligation d'être livrées dans des contenants réemployables. C'est effectivement toutes ces catégories de professionnels. On a aussi les metteurs en marché. Ça, c'est tout ce qui est enseigne de la grande distribution. Ils commercialisent les produits alimentaires de leur marque et doivent attendre d'ici 2027 10 de leur unité de vente en emballage réemployable égal.

  • Speaker #0

    C'est un enjeu aussi pour vous. Finalement, qu'est-ce qui motive vos clients à avoir recours à un service de consigne ? C'est quoi les leviers pour vous ?

  • Speaker #2

    C'est d'abord et le plus souvent une démarche RSE, une démarche de la marque, de vouloir en tout cas se positionner sur la réduction de leurs déchets d'emballage. Et c'est effectivement essentiel pour le bon fonctionnement, puisqu'il faut vraiment que l'ancienne embarque ses équipes dans la démarche, sinon ça ne fonctionne pas. Et puis c'est aussi, comme on l'a vu depuis 2022, la pénurie des ressources et l'augmentation des coûts énergétiques. On l'a vu effectivement avec l'augmentation du prix du verre et la pénurie des bouteilles suite à la guerre en Ukraine. Et donc, les producteurs doivent trouver aussi des alternatives. Et puis, il y a aussi cette législation, comme on l'a évoqué au-dessus, par la loi AGEC. Donc, à un moment ou à un autre, l'ensemble des professionnels doivent se restreindre à cette législation et doivent revoir aussi leur mode de consommation et leur production. Donc, un argument aussi de vente important pour nous, c'est aussi la réduction des coûts, puisque ça permet de faire un gain sur le jetable, donc sur les emballages jetables, mais aussi une rentabilité qui peut être effectuée à terme sur le parc de contenants, qui demande un investissement important au départ, mais qui peut être rentabilisée à partir d'un nombre de rotations par contenant.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, si on prend l'exemple de Match, l'enseigne, achètent un certain nombre de contenants, les utilisent. Comment ça se passe ? Quel est votre travail ? Je pense par exemple au flux de la logistique. Comment ça se met en place concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors nous, on les accompagne vraiment sur l'ensemble de la boucle. D'abord en amont sur effectivement le choix du contenant. Quel contenant va s'adapter à leurs produits alimentaires, à leur rayonnage ? On a plus de 150 références qui sont proposées en catalogue. On travaille avec une dizaine de fournisseurs spécialisés dans les emballages réemployables, aussi bien plastique, verre que inox. On vient les accompagner, on vient préparer les contenants à un usage de réemploi avec des étiquettes réemployables et puis tout un système de traçabilité par QR code. Ensuite, sur l'ensemble des étapes, grâce à des outils de traçabilité des contenants, de gestion aussi de la consigne et de la déconcigne en magasin, des outils de collecte, aussi bien un meuble de récupération qui peut être positionné en magasin, et les services annexes de collecte et de lavage en local. Là, on fait appel à des prestataires locaux qui viennent intervenir sur la récupération des contenants. et le lavage des contenants. Donc au niveau du parcours... Comment ça se passe en grande distribution ? Le produit alimentaire est proposé au consommateur directement en rayon, dans un emballage consigné. Le consommateur paie une consigne directement en caisse, qui est une sorte de caution ou de dépôt de garantie, et il emporte son produit, il le consomme chez lui, et il revient en magasin avec son emballage consigné, qu'il dépose dans un meuble de récupération pour récupérer le montant de sa consigne. souvent, le plus souvent en bon d'achat ou directement sur sa carte de fidélité. Et donc, le meuble est ensuite collecté et les plats sales acheminés sur une unité de lavage industriel en local pour être contrôlés, lavés et remis ensuite en circulation encore et encore.

  • Speaker #0

    Et alors, un plat, par exemple, peut faire combien de rotations ? Il peut être utilisé combien de fois ?

  • Speaker #2

    Il y a des plats en verre en dehors du couvercle, mais qui sont garantis pour un usage de jusqu'à 3000 utilisations, 3000 cycles de laval. Donc s'il n'y a pas de casse entre les deux, en tout cas il peut aller en termes de durabilité jusqu'à autant de rotation. Et pour des contenants en plastique réemployable, on est plus autour de minimum 150 réutilisations et jusqu'à 200 ou 300 utilisations.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Est-ce qu'il arrive que les consommateurs gardent le plat, qu'ils vous les rendent facilement ou vous avez finalement une perte de stock ? Comment ça se passe là-dessus ?

  • Speaker #2

    Donc oui, ça arrive. D'où l'intérêt de la consigne pour justement donner une valeur au contenant et inciter le consommateur à ramener le plat. C'est vraiment encore une fois ce dépôt de garantie qui permet de donner une valeur au contenant et pousser le consommateur à le ramener. mais c'est aussi ce qui nous permet de racheter des plats quand justement ils ne sont pas retournés et donc de continuer d'investir dans ce parc de contenants en circulation. Donc nous, on est en moyenne sur un taux de retour de 50%, ce qui est plutôt encourageant vu justement la pédagogie et la sensibilisation nécessaire des utilisateurs et des consommateurs à ce nouveau mode de consommation. Et donc, il y a tout un travail de terrain et de pédagogie pour pouvoir atteindre un taux de retour qui va de 60 à 80 pour une meilleure rentabilité, du meilleur économique. Donc ça, c'est en tout cas les objectifs qu'on vise à terme.

  • Speaker #0

    Et si on fait un petit bilan, que vous avez une idée de la quantité de plats qui ont été utilisés depuis le démarrage de votre activité il y a quatre ans ?

  • Speaker #2

    Alors nous, aujourd'hui, on est à peu près à 15 000 emballages en circulation. entre le nombre d'emballages qu'on a pu fournir à nos clients. Et donc, ça représente plus d'une tonne de déchets qui ont été évités. Puisque à chaque fois, effectivement, ça permet d'éviter un emballage jetable qui part à la poubelle. Et donc, il faut savoir que c'est à peu près... 15 utilisations, ça représente à peu près un kilo de déchets qui sont évités et qui ne sont pas mis à la poubelle.

  • Speaker #0

    Petite fierté alors !

  • Speaker #2

    Tout à fait !

  • Speaker #0

    Citeo, l'éco-organisme dédié aux emballages ménagers, est en train d'imaginer justement un système de réemploi à travers toute la France. L'idée est de réduire les emballages alimentaires jetables. Le projet REUSE, c'est son petit nom, vise à mettre en circulation 30 millions d'emballages en verre réemployables d'ici 2025. La région des Hauts-de-France est l'un des territoires pilotes du projet REIUSE. Alors comment votre structure BACO-Consigne se positionne-t-elle sur ce projet ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, depuis 2023, Citeo a initié ce projet en mettant tout autour de la table aussi bien des industriels, des distributeurs, des opérateurs de réemploi comme nous ou des laveurs pour imaginer et qu'on... co-construire vraiment ensemble ce modèle de réemploi qui soit le plus adapté à un déploiement de la consigne au national. Et bien, co-consigne fait partie vraiment de la démarche depuis son lancement et on contribue activement aux discussions en faisant partie régulièrement d'ateliers. On y était encore la semaine dernière au REUSD numéro 5 sur Paris. Et donc, on a d'ailleurs été lauréat l'année dernière. suite au lancement de l'appel à projets, encore plus de réemploi. Et donc, par rapport à tout cet écosystème, nous, on se positionne en tant qu'experts sur ce marché, qui est pour l'instant un marché niche, mais qui a vraiment des belles perspectives de déploiement. Et aujourd'hui, il y a peu de personnes qui connaissent ce marché, qui sont à même en tout cas de proposer des services aux enseignes et aux acteurs qu'ils souhaitent. Et donc nous, on se positionne comme ça, en tant qu'experts, pour pouvoir aider les enseignes et les acteurs qu'ils souhaitent à s'implanter dans notre région et apporter le projet localement, parce qu'il est plus que nécessaire d'avoir un chef d'orchestre pour piloter l'ensemble du projet opérationnel.

  • Speaker #0

    Il y a un enjeu fort, étant donné ce que vous disiez tout à l'heure, sur le prix du verre qui a plus que doublé ces dernières années, sur les pénuries qu'on a sur le sable qui permet de fabriquer du verre. Donc l'idée de la réutilisation est, je dirais, indispensable et c'est vraiment des projets d'avenir à mon sens.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On dit parfois que c'est peut-être mieux de recycler le verre plutôt que d'utiliser un service de consigne. Alors, recycler, c'est l'idée de mettre du verre dans la benne dédiée, de le faire fondre et de recréer un nouveau contenant. Alors, certains argumentent que beaucoup d'eau est nécessaire pour laver les plats quand on le met en système de consigne. Qu'est-ce que vous pensez ? Est-ce que c'est mieux de recycler ? Est-ce que c'est mieux de consigner ?

  • Speaker #2

    Alors, je vais vous dire tout de suite, alors cet argument, c'est faux. De manière générale, en fait, il faut savoir que le réemploi est toujours plus vertueux que le recyclage, car il est vite. le déchet en amont et donc l'extraction de nouvelles ressources nécessaires à la production d'un produit ou d'un nouvel emballage, quelle que soit la matière. C'est pareil pour le plastique, surtout que c'est encore pire pour le plastique puisqu'on réutilise très peu, enfin il y a en tout cas très peu du plastique qui est recyclé aujourd'hui en France, contrairement au verre qui est quasi réutilisé à 100% en France. Mais pour le recyclage du verre, il faut savoir qu'il sera broyé, puis fondu à plus de 1500 degrés pour être de nouveau moulé. Et tout ça nécessite bien sûr des ressources en gaz, en eau et en matières premières. Alors que quand la bouteille est lavée dans un centre de lavage, l'eau est réutilisée sur l'enseigne du tunnel de lavage, sauf pour la dernière étape de rinçage. Et cela permet d'économiser jusqu'à 50% d'eau par rapport au recyclage. Plusieurs études ont prouvé que le réemploi de bouteilles permet vraiment d'éviter jusqu'à 79%, donc jusqu'à presque 80% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport au recyclage.

  • Speaker #0

    Donc, on l'a compris, consignons, consignons.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Avez-vous d'autres projets ou rêves à venir pour continuer à avancer sur votre démarche de réduction des déchets avec Baco Consigne ?

  • Speaker #2

    Alors comme effectivement on a plein de projets en tête, comme je l'ai précédemment évoqué, on est en train de développer aussi notre activité de conseil pour faire bénéficier au plus grand nombre notre expertise. Puisque le marché du réemploi est encore une fois peut-être un marché de niche aujourd'hui pour le moment parce qu'on a peu de visibilité de la consigne en magasin par rapport au reste qui est... Mais avec un énorme potentiel de déploiement, encore une fois, comme on l'a évoqué, c'est un incontournable. Aujourd'hui, on va tous devoir y passer. Et donc, ce déploiement amène des perspectives énormes sur ce marché dans les prochaines années. Et cette expertise est vraiment essentielle à ce changement. Et pour le moment, plutôt rare. Donc, on est peu, en tout cas, à avoir initié ce marché-là et avoir cette expertise et ces compétences opérationnelles. En dehors du réemploi d'emballage, c'est aussi tout un modèle de consommation innovant qui est sur un modèle circulaire, qui est aussi mutualisé et qui peut être aussi appliqué à bien d'autres domaines comme le domaine du textile, la livraison ou encore la logistique. Aujourd'hui, on se positionne aussi en tant que consultant du développement durable et de l'économie circulaire plus largement. pour accompagner encore une fois les acteurs privés et publics dans leur transition.

  • Speaker #0

    Intéressant. Alors, juste une petite note pour les auditeurs, on est en 2024, fin 2024, et je serais curieuse de voir comment va évoluer ce marché de la consigne ces prochaines années. Je pense qu'il risque certainement d'exploser et, comme vous le dites, de devenir un incontournable. Voilà, juste pour le poser, on est en 2024 et peut-être d'ici deux, trois ans, on aura un marché qui sera complètement différent. en tout cas qui sera certainement plus mûre, je le souhaite. Caroline, est-ce que vous auriez un dernier conseil pour des entreprises qui envisagent de changer leur stratégie déchet vers la diminution ?

  • Speaker #2

    Alors, le conseil, ce serait de faire le premier pas, car ça commence d'abord par de la sensibilisation. Donc, sensibilisez vos collaborateurs au changement, à la mise en place de petits gestes simples au quotidien. Et surtout, testez. N'ayez pas peur de tester, de vous lancer, parce que ce sera... Forcément pas parfaits des démarrages, mais les gens ont besoin de se sentir acteurs, de faire leur part dans ce contexte environnemental qui peut être aussi très anxiogène. Et donc les embarquer dans cette démarche, c'est aussi être vecteur de collaborer ensemble, d'avoir des actions positives au quotidien, de se sentir utile. Et donc c'est vraiment des retours et des bénéfices humains que vous allez pouvoir... obtenir au sein de vos équipes. Donc, n'hésitez pas, changez et consignez-vous.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vous rejoins, il y a plein d'effets collatéraux hyper chouettes dans l'idée de se lancer dans toutes ces démarches, notamment le déchet qui est une... Finalement, ce n'est pas très glamour, mais c'est des actions hyper concrètes et impactantes et relativement accessibles à mettre en œuvre. Donc, pour conclure, Caroline, je trouve que vos services sont précieux pour des structures qui veulent être exemplaires dans le sens inspiré montrer l'exemple. Bravo pour vos projets. Je vous souhaite de continuer avec succès vos projets entrepreneuriaux. Alors, pour retrouver les informations sur BACO Consigne, rendez-vous sur le site baco-consigne.fr. L'adresse et les liens vers les réseaux sociaux sont en description du podcast. Merci Caroline Villandre pour cet échange très intéressant.

  • Speaker #2

    Merci Sophie. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Au plaisir.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Sophie Free, dans la vie je travaille pour sensibiliser au développement durable et je parle notamment du zéro déchet. Pour cela je propose des ateliers, des conférences, des formations professionnalisantes, un blog, Sophia Naturel, et je suis aussi auteur de livres sur le sujet. Retrouvez toutes mes informations sur le site sophie-o-naturel.fr. Au plaisir !

Chapters

  • Intro du podcast ZDAB

    00:06

  • Démarrage de l'interview avec Caroline de BAKO consigne

    00:06

  • OUTRO du podcast ZDAB

    25:42

Description

Partons à la découverte d'un projet inspirant qui avance dans la bonne direction en permettant de diminuer les emballages de la restauration à la source. Avec près de 90 milliards d'emballages utilisés chaque année en France, dont une grande partie pour des produits alimentaires, il est temps d’agir. Nous sommes face à une véritable marée de déchets, et les solutions doivent émerger.

Pour en parler, j’ai le plaisir d'accueillir Caroline Villandre de Bako Consigne.

Bako consigne propose un service clé en main pour mettre en place des plats en verre consignés, une alternative concrète pour les traiteurs, les restaurateurs et la grande distribution.

Dans cet épisode, Caroline nous expliquera :

  • Les valeurs et services de Bako Consigne,

  • La genèse de cette initiative innovante,

  • Les retours d'expérience de leurs clients,

  • L'impact de la loi AGEC sur la restauration,

  • Le processus logistique derrière le service de consigne,

Et bien plus encore !

Découvrez comment Bako Consigne s'engage à transformer le paysage de l'alimentation et de la restauration vers un avenir zéro déchet.

🔗 Pour en savoir plus sur Bako, rendez-vous sur leur site bako-consigne.fr. Et n'oubliez pas de consulter les liens vers leurs réseaux sociaux :

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C'est parti pour cet échange inspirant avec Caroline Villandre !

Bonne écoute !


Vous écoutez le 65e épisode de la chaine. Si vous avez apprécié son écoute, pensez à donner une note sur votre application podcast préférée.

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  • Speaker #0

    Zéro déchet au boulot !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui vous accompagne vers le zéro déchet au travail. Vous êtes sensible à prendre soin de la planète, œuvrez pour diminuer les déchets à la maison, mais au travail c'est le désastre. Gâchis de papier, d'emballage, indifférence des collègues, vous vous sentez démuni face à l'ampleur de la tâche. Alors bonne nouvelle, ce podcast s'adresse à tous ceux qui souhaitent avancer de manière positive et concrète dans une démarche de diminution des déchets en entreprise. Allez, place au sujet du jour.

  • Speaker #0

    Bienvenue pour ce nouveau podcast. Je suis ravie de faire découvrir ce projet inspirant qui va dans le bon sens. Vous le savez, le plastique, ce n'est pas fantastique. Nous en avons trop, les poubelles débordent, nous ne savons pas toujours comment les traiter en fin de vie de manière non polluante. Aujourd'hui, ce sont près de 60% des emballages alimentaires qui sont plastifiés. Selon l'ADEME, 90 milliards d'emballages sont utilisés par les Français chaque année. La durée moyenne d'utilisation d'un emballage n'excède pas 20 minutes. Nous faisons face à une manne vraiment trop importante de déchets problématiques comme le plastique. L'entreprise que je vous présente aujourd'hui propose un moyen concret de réduire ces déchets du quotidien. J'ai invité Caroline Villandre de l'entreprise Baco. Caroline, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors pour la petite histoire, j'ai entendu parler de votre structure par différents canaux, notamment lorsque j'ai interviewé Cédric Hérault, un restaurateur engagé pour le zéro déchet. Il a vanté vos services en témoignant dans le 60e épisode de ce podcast. Alors Caroline, vous proposez un service clé en main pour favoriser la mise en place de plats en verre. consignés pour les traiteurs, les restaurateurs et même pour la grande distribution. J'ai eu envie de vous rencontrer pour parler de votre structure, mais aussi de partager vos actions pour faire cheminer les professionnels de l'alimentation et de la restauration vers le zéro déchet. On y va ?

  • Speaker #2

    Oui, on y va, super. Je suis prête.

  • Speaker #0

    Allons-y. Pouvez-vous tout d'abord vous présenter ? Je pense à l'entreprise Baco, ses valeurs, mais aussi ses services.

  • Speaker #2

    Alors effectivement, moi je suis la gérante de Baco Consigne, qui accompagne les professionnels de la restauration à réduire leurs déchets en proposant des services et des offres d'emballage réemployable. Donc on les accompagne tout au long des étapes, qui va du choix du contenant à sa réutilisation, en passant par la gestion du paiement, donc de la consigne et de la déconsigne, mais aussi la collecte des contenants et le lavage des contenants. Donc on les accompagne vraiment. avec des solutions clés en main qui rendent la consigne facile.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous a amené à créer votre activité ? Comment est née cette initiative ?

  • Speaker #2

    Alors moi, je suis issue plutôt d'une carrière dans la communication et le commerce. J'ai été infographiste, web designer, responsable marketing durant plus de 15 ans. Et en 2013, je suis partie vivre en Nouvelle-Calédonie, un territoire qui est vraiment préservé. On était en contact permanent avec la nature dans toute sa splendeur. Et quand je suis revenue en France, donc en 2018, cinq ans plus tard, j'étais maman de deux enfants. Et j'ai pris conscience de mon impact et de l'impact de nos modes de consommation sur notre environnement, nos manières d'agir et de consommer. On s'est engagé dans la famille, à titre personnel, dans une démarche de plus de sobriété, de zéro déchet. Comme en parallèle, j'ai eu du mal à retrouver un poste dans le domaine de la communication. J'ai eu du mal aussi à me reconnaître dans ces nouveaux modes de consommation, ces nouveaux modes de communication, et à trouver un poste dans mon domaine. Donc, j'ai commencé à réfléchir à comment allier mes convictions personnelles à mon projet professionnel. Et je suis tombée sur un projet qui s'appelait Emboîte le plat dans le sud de la France, qui était développé sur Toulouse. Et donc, j'ai pris contact avec eux et j'ai souhaité, et semé en tout cas, une solution similaire dans les Hauts-de-France. Donc, c'est comme ça que j'ai lancé Baco Consigne en 2021.

  • Speaker #0

    Très belle histoire. Alors... Aujourd'hui, qui sont vos clients ? Que vous pouvez nous donner des exemples de réussite ou des exemples inspirants de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Aujourd'hui, nos clients, c'est des restaurateurs, des traiteurs, des enseignes de la grande distribution ou des collectivités. On a plus d'une trentaine de clients. On a pu tester chez des enseignes restaurateurs comme dans la région les plus connues, Barbac, qui est un charcutier boucher engagé ou les Halles Modernes. Dans les enseignes de la grande distribution, on est implanté chez les supermarchés match et partisans du goût. Et on discute avec d'autres grandes enseignes comme Ausha, Franprix, Carrefour, pour s'implanter aussi chez eux. Et donc, on est en contact avec des grosses métropoles et des collectivités, des communautés de communes aussi importantes de la région, mais aussi d'ailleurs. Aujourd'hui, c'est plus d'une trentaine de clients, plus de 50 partenaires et c'est aussi tout un écosystème local et national d'acteurs engagés dans le réemploi et dans la construction de ce nouveau modèle de consommation. Depuis 2021, on a vraiment développé des solutions et des services adaptés au parcours utilisateur spécifique de nos clients, puisque à chaque fois c'est un parcours magasin différent en fonction des enseignes. Et puis 2024, depuis cette année, on élargit aussi notre champ d'action en proposant une activité de consulting en parallèle au travers de BACO Consigne pour accompagner aussi bien les acteurs privés et publics dans leur transition en les aidant à mettre en œuvre des solutions à impact aussi bien sur la réduction des déchets, l'anti-gaspillage ou le réemploi. Et donc, on a déjà de beaux partenariats et de belles perspectives avec des industriels de l'agroalimentaire et des grosses collectivités un peu partout en France.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple qui vous a marqué, de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Alors, un projet charnière en 2022 qu'on a lancé chez les supermarchés Mâches. Donc, chez un premier magasin, et c'est vrai que ça a été quelques mois de négociations, parce qu'il faut savoir que la mise en place d'un contrat, c'est entre peut-être 8 mois et 18 mois avec la grande distribution, donc c'est assez long. Finalement, j'avais un point d'entrée chez Supermarché Match qui me permettait d'activer assez rapidement notre solution chez eux. On l'a testé chez un premier magasin et j'ai été vraiment étonnée de l'engouement, en tout cas de l'appétence de la clientèle à recevoir la démarche de la consigne puisqu'il y a encore peu de visibilité sur ce type d'offres au national. En tout cas, c'est vrai que c'était une belle expérimentation qui nous a permis aussi d'avoir des résultats sur huit mois, en tout cas vraiment engageants. et très encourageant et donc de voir que ça correspondait aussi à une attente consommateur importante.

  • Speaker #0

    Et alors, par exemple, sur l'exemple des supermarchés match, qu'est-ce qui était proposé en plat consigné ? Quel type de produit était vendu en plat consigné ?

  • Speaker #2

    Alors là, on était sur des plats préparés, proposés directement au service au rayon traiteur, donc préparés sur place. puisque c'est des plats qui sont directement préparés en cuisine sur place. Et donc, ils avaient sélectionné deux plats faisant partie des meilleures ventes. Donc, on était sur un plat de pâte poulet ticard et un plat de pâte au saumon. Et donc, c'est un peu ce qui a permis vraiment de toucher un maximum. Et en même temps, ça a été assez limitant. dans le temps, puisqu'on n'avait que ces deux recettes à proposer parmi une cinquantaine du rayon. Donc, c'est ce qui a peut-être porté défaut, en tout cas, au projet à terme, puisqu'on manquait de visibilité en rayon et que les consommateurs les plus engagés en avaient un petit peu marre de manger des pâtes tous les jours pour assouvir leur impact.

  • Speaker #0

    Parlons à présent de réglementation. Donc, Donc, on le sait, la réglementation pousse les entreprises à évoluer sur la question de la diminution des déchets. Je pense notamment à la loi AGEC. Avez-vous quelques exemples d'impact de cette loi sur les métiers de la restauration ou même de la cantine ? A nous partager.

  • Speaker #2

    Effectivement, la loi AGEC a été lancée en 2020 et concerne vraiment l'ensemble des professionnels de l'alimentation et de la restauration puisque le but de cette loi a vraiment pour objectif de sortir des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040 avec des échéances précises. On a pu voir les premiers changements, on s'en rappelle peut-être en 2020, autour de l'interdiction de commercialiser les pailles en plastique et aussi la disparition des touillettes en plastique sur la machine à café en entreprise. Ça, c'était dès 2020. Et puis après, il y a eu un certain nombre d'échéances. Par exemple, en entreprise, depuis 2022, on ne peut plus proposer de bouteilles en plastique aux utilisateurs. Depuis aussi 2022, tout ce qui est portage de repas à domicile, plutôt pour les traiteurs, quand ils livrent plus de quatre fois par semaine des repas à domicile, ils ont l'obligation de le proposer dans des emballages réemployables. En 2023, on a vu, ça a fait pas mal polémique avec les enseignes comme McDonald's ou Quick ou Burger King. Mais là, c'est vraiment le cas concret, effectivement, de la mise en application de la loi AJEC. Pour tout ce qui est restauration sur place, plus de 20 places assises. Tout ce qui est enseignes concernées avait l'obligation de proposer dans des emballages réemployables les repas. Les collectivités vont aussi être concernées à partir de 2025, puisque les cantines scolaires auront l'obligation d'être livrées dans des contenants réemployables. C'est effectivement toutes ces catégories de professionnels. On a aussi les metteurs en marché. Ça, c'est tout ce qui est enseigne de la grande distribution. Ils commercialisent les produits alimentaires de leur marque et doivent attendre d'ici 2027 10 de leur unité de vente en emballage réemployable égal.

  • Speaker #0

    C'est un enjeu aussi pour vous. Finalement, qu'est-ce qui motive vos clients à avoir recours à un service de consigne ? C'est quoi les leviers pour vous ?

  • Speaker #2

    C'est d'abord et le plus souvent une démarche RSE, une démarche de la marque, de vouloir en tout cas se positionner sur la réduction de leurs déchets d'emballage. Et c'est effectivement essentiel pour le bon fonctionnement, puisqu'il faut vraiment que l'ancienne embarque ses équipes dans la démarche, sinon ça ne fonctionne pas. Et puis c'est aussi, comme on l'a vu depuis 2022, la pénurie des ressources et l'augmentation des coûts énergétiques. On l'a vu effectivement avec l'augmentation du prix du verre et la pénurie des bouteilles suite à la guerre en Ukraine. Et donc, les producteurs doivent trouver aussi des alternatives. Et puis, il y a aussi cette législation, comme on l'a évoqué au-dessus, par la loi AGEC. Donc, à un moment ou à un autre, l'ensemble des professionnels doivent se restreindre à cette législation et doivent revoir aussi leur mode de consommation et leur production. Donc, un argument aussi de vente important pour nous, c'est aussi la réduction des coûts, puisque ça permet de faire un gain sur le jetable, donc sur les emballages jetables, mais aussi une rentabilité qui peut être effectuée à terme sur le parc de contenants, qui demande un investissement important au départ, mais qui peut être rentabilisée à partir d'un nombre de rotations par contenant.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, si on prend l'exemple de Match, l'enseigne, achètent un certain nombre de contenants, les utilisent. Comment ça se passe ? Quel est votre travail ? Je pense par exemple au flux de la logistique. Comment ça se met en place concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors nous, on les accompagne vraiment sur l'ensemble de la boucle. D'abord en amont sur effectivement le choix du contenant. Quel contenant va s'adapter à leurs produits alimentaires, à leur rayonnage ? On a plus de 150 références qui sont proposées en catalogue. On travaille avec une dizaine de fournisseurs spécialisés dans les emballages réemployables, aussi bien plastique, verre que inox. On vient les accompagner, on vient préparer les contenants à un usage de réemploi avec des étiquettes réemployables et puis tout un système de traçabilité par QR code. Ensuite, sur l'ensemble des étapes, grâce à des outils de traçabilité des contenants, de gestion aussi de la consigne et de la déconcigne en magasin, des outils de collecte, aussi bien un meuble de récupération qui peut être positionné en magasin, et les services annexes de collecte et de lavage en local. Là, on fait appel à des prestataires locaux qui viennent intervenir sur la récupération des contenants. et le lavage des contenants. Donc au niveau du parcours... Comment ça se passe en grande distribution ? Le produit alimentaire est proposé au consommateur directement en rayon, dans un emballage consigné. Le consommateur paie une consigne directement en caisse, qui est une sorte de caution ou de dépôt de garantie, et il emporte son produit, il le consomme chez lui, et il revient en magasin avec son emballage consigné, qu'il dépose dans un meuble de récupération pour récupérer le montant de sa consigne. souvent, le plus souvent en bon d'achat ou directement sur sa carte de fidélité. Et donc, le meuble est ensuite collecté et les plats sales acheminés sur une unité de lavage industriel en local pour être contrôlés, lavés et remis ensuite en circulation encore et encore.

  • Speaker #0

    Et alors, un plat, par exemple, peut faire combien de rotations ? Il peut être utilisé combien de fois ?

  • Speaker #2

    Il y a des plats en verre en dehors du couvercle, mais qui sont garantis pour un usage de jusqu'à 3000 utilisations, 3000 cycles de laval. Donc s'il n'y a pas de casse entre les deux, en tout cas il peut aller en termes de durabilité jusqu'à autant de rotation. Et pour des contenants en plastique réemployable, on est plus autour de minimum 150 réutilisations et jusqu'à 200 ou 300 utilisations.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Est-ce qu'il arrive que les consommateurs gardent le plat, qu'ils vous les rendent facilement ou vous avez finalement une perte de stock ? Comment ça se passe là-dessus ?

  • Speaker #2

    Donc oui, ça arrive. D'où l'intérêt de la consigne pour justement donner une valeur au contenant et inciter le consommateur à ramener le plat. C'est vraiment encore une fois ce dépôt de garantie qui permet de donner une valeur au contenant et pousser le consommateur à le ramener. mais c'est aussi ce qui nous permet de racheter des plats quand justement ils ne sont pas retournés et donc de continuer d'investir dans ce parc de contenants en circulation. Donc nous, on est en moyenne sur un taux de retour de 50%, ce qui est plutôt encourageant vu justement la pédagogie et la sensibilisation nécessaire des utilisateurs et des consommateurs à ce nouveau mode de consommation. Et donc, il y a tout un travail de terrain et de pédagogie pour pouvoir atteindre un taux de retour qui va de 60 à 80 pour une meilleure rentabilité, du meilleur économique. Donc ça, c'est en tout cas les objectifs qu'on vise à terme.

  • Speaker #0

    Et si on fait un petit bilan, que vous avez une idée de la quantité de plats qui ont été utilisés depuis le démarrage de votre activité il y a quatre ans ?

  • Speaker #2

    Alors nous, aujourd'hui, on est à peu près à 15 000 emballages en circulation. entre le nombre d'emballages qu'on a pu fournir à nos clients. Et donc, ça représente plus d'une tonne de déchets qui ont été évités. Puisque à chaque fois, effectivement, ça permet d'éviter un emballage jetable qui part à la poubelle. Et donc, il faut savoir que c'est à peu près... 15 utilisations, ça représente à peu près un kilo de déchets qui sont évités et qui ne sont pas mis à la poubelle.

  • Speaker #0

    Petite fierté alors !

  • Speaker #2

    Tout à fait !

  • Speaker #0

    Citeo, l'éco-organisme dédié aux emballages ménagers, est en train d'imaginer justement un système de réemploi à travers toute la France. L'idée est de réduire les emballages alimentaires jetables. Le projet REUSE, c'est son petit nom, vise à mettre en circulation 30 millions d'emballages en verre réemployables d'ici 2025. La région des Hauts-de-France est l'un des territoires pilotes du projet REIUSE. Alors comment votre structure BACO-Consigne se positionne-t-elle sur ce projet ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, depuis 2023, Citeo a initié ce projet en mettant tout autour de la table aussi bien des industriels, des distributeurs, des opérateurs de réemploi comme nous ou des laveurs pour imaginer et qu'on... co-construire vraiment ensemble ce modèle de réemploi qui soit le plus adapté à un déploiement de la consigne au national. Et bien, co-consigne fait partie vraiment de la démarche depuis son lancement et on contribue activement aux discussions en faisant partie régulièrement d'ateliers. On y était encore la semaine dernière au REUSD numéro 5 sur Paris. Et donc, on a d'ailleurs été lauréat l'année dernière. suite au lancement de l'appel à projets, encore plus de réemploi. Et donc, par rapport à tout cet écosystème, nous, on se positionne en tant qu'experts sur ce marché, qui est pour l'instant un marché niche, mais qui a vraiment des belles perspectives de déploiement. Et aujourd'hui, il y a peu de personnes qui connaissent ce marché, qui sont à même en tout cas de proposer des services aux enseignes et aux acteurs qu'ils souhaitent. Et donc nous, on se positionne comme ça, en tant qu'experts, pour pouvoir aider les enseignes et les acteurs qu'ils souhaitent à s'implanter dans notre région et apporter le projet localement, parce qu'il est plus que nécessaire d'avoir un chef d'orchestre pour piloter l'ensemble du projet opérationnel.

  • Speaker #0

    Il y a un enjeu fort, étant donné ce que vous disiez tout à l'heure, sur le prix du verre qui a plus que doublé ces dernières années, sur les pénuries qu'on a sur le sable qui permet de fabriquer du verre. Donc l'idée de la réutilisation est, je dirais, indispensable et c'est vraiment des projets d'avenir à mon sens.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On dit parfois que c'est peut-être mieux de recycler le verre plutôt que d'utiliser un service de consigne. Alors, recycler, c'est l'idée de mettre du verre dans la benne dédiée, de le faire fondre et de recréer un nouveau contenant. Alors, certains argumentent que beaucoup d'eau est nécessaire pour laver les plats quand on le met en système de consigne. Qu'est-ce que vous pensez ? Est-ce que c'est mieux de recycler ? Est-ce que c'est mieux de consigner ?

  • Speaker #2

    Alors, je vais vous dire tout de suite, alors cet argument, c'est faux. De manière générale, en fait, il faut savoir que le réemploi est toujours plus vertueux que le recyclage, car il est vite. le déchet en amont et donc l'extraction de nouvelles ressources nécessaires à la production d'un produit ou d'un nouvel emballage, quelle que soit la matière. C'est pareil pour le plastique, surtout que c'est encore pire pour le plastique puisqu'on réutilise très peu, enfin il y a en tout cas très peu du plastique qui est recyclé aujourd'hui en France, contrairement au verre qui est quasi réutilisé à 100% en France. Mais pour le recyclage du verre, il faut savoir qu'il sera broyé, puis fondu à plus de 1500 degrés pour être de nouveau moulé. Et tout ça nécessite bien sûr des ressources en gaz, en eau et en matières premières. Alors que quand la bouteille est lavée dans un centre de lavage, l'eau est réutilisée sur l'enseigne du tunnel de lavage, sauf pour la dernière étape de rinçage. Et cela permet d'économiser jusqu'à 50% d'eau par rapport au recyclage. Plusieurs études ont prouvé que le réemploi de bouteilles permet vraiment d'éviter jusqu'à 79%, donc jusqu'à presque 80% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport au recyclage.

  • Speaker #0

    Donc, on l'a compris, consignons, consignons.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Avez-vous d'autres projets ou rêves à venir pour continuer à avancer sur votre démarche de réduction des déchets avec Baco Consigne ?

  • Speaker #2

    Alors comme effectivement on a plein de projets en tête, comme je l'ai précédemment évoqué, on est en train de développer aussi notre activité de conseil pour faire bénéficier au plus grand nombre notre expertise. Puisque le marché du réemploi est encore une fois peut-être un marché de niche aujourd'hui pour le moment parce qu'on a peu de visibilité de la consigne en magasin par rapport au reste qui est... Mais avec un énorme potentiel de déploiement, encore une fois, comme on l'a évoqué, c'est un incontournable. Aujourd'hui, on va tous devoir y passer. Et donc, ce déploiement amène des perspectives énormes sur ce marché dans les prochaines années. Et cette expertise est vraiment essentielle à ce changement. Et pour le moment, plutôt rare. Donc, on est peu, en tout cas, à avoir initié ce marché-là et avoir cette expertise et ces compétences opérationnelles. En dehors du réemploi d'emballage, c'est aussi tout un modèle de consommation innovant qui est sur un modèle circulaire, qui est aussi mutualisé et qui peut être aussi appliqué à bien d'autres domaines comme le domaine du textile, la livraison ou encore la logistique. Aujourd'hui, on se positionne aussi en tant que consultant du développement durable et de l'économie circulaire plus largement. pour accompagner encore une fois les acteurs privés et publics dans leur transition.

  • Speaker #0

    Intéressant. Alors, juste une petite note pour les auditeurs, on est en 2024, fin 2024, et je serais curieuse de voir comment va évoluer ce marché de la consigne ces prochaines années. Je pense qu'il risque certainement d'exploser et, comme vous le dites, de devenir un incontournable. Voilà, juste pour le poser, on est en 2024 et peut-être d'ici deux, trois ans, on aura un marché qui sera complètement différent. en tout cas qui sera certainement plus mûre, je le souhaite. Caroline, est-ce que vous auriez un dernier conseil pour des entreprises qui envisagent de changer leur stratégie déchet vers la diminution ?

  • Speaker #2

    Alors, le conseil, ce serait de faire le premier pas, car ça commence d'abord par de la sensibilisation. Donc, sensibilisez vos collaborateurs au changement, à la mise en place de petits gestes simples au quotidien. Et surtout, testez. N'ayez pas peur de tester, de vous lancer, parce que ce sera... Forcément pas parfaits des démarrages, mais les gens ont besoin de se sentir acteurs, de faire leur part dans ce contexte environnemental qui peut être aussi très anxiogène. Et donc les embarquer dans cette démarche, c'est aussi être vecteur de collaborer ensemble, d'avoir des actions positives au quotidien, de se sentir utile. Et donc c'est vraiment des retours et des bénéfices humains que vous allez pouvoir... obtenir au sein de vos équipes. Donc, n'hésitez pas, changez et consignez-vous.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vous rejoins, il y a plein d'effets collatéraux hyper chouettes dans l'idée de se lancer dans toutes ces démarches, notamment le déchet qui est une... Finalement, ce n'est pas très glamour, mais c'est des actions hyper concrètes et impactantes et relativement accessibles à mettre en œuvre. Donc, pour conclure, Caroline, je trouve que vos services sont précieux pour des structures qui veulent être exemplaires dans le sens inspiré montrer l'exemple. Bravo pour vos projets. Je vous souhaite de continuer avec succès vos projets entrepreneuriaux. Alors, pour retrouver les informations sur BACO Consigne, rendez-vous sur le site baco-consigne.fr. L'adresse et les liens vers les réseaux sociaux sont en description du podcast. Merci Caroline Villandre pour cet échange très intéressant.

  • Speaker #2

    Merci Sophie. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Au plaisir.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Sophie Free, dans la vie je travaille pour sensibiliser au développement durable et je parle notamment du zéro déchet. Pour cela je propose des ateliers, des conférences, des formations professionnalisantes, un blog, Sophia Naturel, et je suis aussi auteur de livres sur le sujet. Retrouvez toutes mes informations sur le site sophie-o-naturel.fr. Au plaisir !

Chapters

  • Intro du podcast ZDAB

    00:06

  • Démarrage de l'interview avec Caroline de BAKO consigne

    00:06

  • OUTRO du podcast ZDAB

    25:42

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Description

Partons à la découverte d'un projet inspirant qui avance dans la bonne direction en permettant de diminuer les emballages de la restauration à la source. Avec près de 90 milliards d'emballages utilisés chaque année en France, dont une grande partie pour des produits alimentaires, il est temps d’agir. Nous sommes face à une véritable marée de déchets, et les solutions doivent émerger.

Pour en parler, j’ai le plaisir d'accueillir Caroline Villandre de Bako Consigne.

Bako consigne propose un service clé en main pour mettre en place des plats en verre consignés, une alternative concrète pour les traiteurs, les restaurateurs et la grande distribution.

Dans cet épisode, Caroline nous expliquera :

  • Les valeurs et services de Bako Consigne,

  • La genèse de cette initiative innovante,

  • Les retours d'expérience de leurs clients,

  • L'impact de la loi AGEC sur la restauration,

  • Le processus logistique derrière le service de consigne,

Et bien plus encore !

Découvrez comment Bako Consigne s'engage à transformer le paysage de l'alimentation et de la restauration vers un avenir zéro déchet.

🔗 Pour en savoir plus sur Bako, rendez-vous sur leur site bako-consigne.fr. Et n'oubliez pas de consulter les liens vers leurs réseaux sociaux :

Linkedin : https://www.linkedin.com/company/bako-consigne

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C'est parti pour cet échange inspirant avec Caroline Villandre !

Bonne écoute !


Vous écoutez le 65e épisode de la chaine. Si vous avez apprécié son écoute, pensez à donner une note sur votre application podcast préférée.

NEWS : ce PODCAST se décline en livre "Zéro déchet, au boulot !" Editions Péra. Vous pouvons le commander ici ! 


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Pour  en savoir plus sur mes interventions, conférences, formations :www.sophie-au-naturel.fr 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Zéro déchet au boulot !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui vous accompagne vers le zéro déchet au travail. Vous êtes sensible à prendre soin de la planète, œuvrez pour diminuer les déchets à la maison, mais au travail c'est le désastre. Gâchis de papier, d'emballage, indifférence des collègues, vous vous sentez démuni face à l'ampleur de la tâche. Alors bonne nouvelle, ce podcast s'adresse à tous ceux qui souhaitent avancer de manière positive et concrète dans une démarche de diminution des déchets en entreprise. Allez, place au sujet du jour.

  • Speaker #0

    Bienvenue pour ce nouveau podcast. Je suis ravie de faire découvrir ce projet inspirant qui va dans le bon sens. Vous le savez, le plastique, ce n'est pas fantastique. Nous en avons trop, les poubelles débordent, nous ne savons pas toujours comment les traiter en fin de vie de manière non polluante. Aujourd'hui, ce sont près de 60% des emballages alimentaires qui sont plastifiés. Selon l'ADEME, 90 milliards d'emballages sont utilisés par les Français chaque année. La durée moyenne d'utilisation d'un emballage n'excède pas 20 minutes. Nous faisons face à une manne vraiment trop importante de déchets problématiques comme le plastique. L'entreprise que je vous présente aujourd'hui propose un moyen concret de réduire ces déchets du quotidien. J'ai invité Caroline Villandre de l'entreprise Baco. Caroline, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors pour la petite histoire, j'ai entendu parler de votre structure par différents canaux, notamment lorsque j'ai interviewé Cédric Hérault, un restaurateur engagé pour le zéro déchet. Il a vanté vos services en témoignant dans le 60e épisode de ce podcast. Alors Caroline, vous proposez un service clé en main pour favoriser la mise en place de plats en verre. consignés pour les traiteurs, les restaurateurs et même pour la grande distribution. J'ai eu envie de vous rencontrer pour parler de votre structure, mais aussi de partager vos actions pour faire cheminer les professionnels de l'alimentation et de la restauration vers le zéro déchet. On y va ?

  • Speaker #2

    Oui, on y va, super. Je suis prête.

  • Speaker #0

    Allons-y. Pouvez-vous tout d'abord vous présenter ? Je pense à l'entreprise Baco, ses valeurs, mais aussi ses services.

  • Speaker #2

    Alors effectivement, moi je suis la gérante de Baco Consigne, qui accompagne les professionnels de la restauration à réduire leurs déchets en proposant des services et des offres d'emballage réemployable. Donc on les accompagne tout au long des étapes, qui va du choix du contenant à sa réutilisation, en passant par la gestion du paiement, donc de la consigne et de la déconsigne, mais aussi la collecte des contenants et le lavage des contenants. Donc on les accompagne vraiment. avec des solutions clés en main qui rendent la consigne facile.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous a amené à créer votre activité ? Comment est née cette initiative ?

  • Speaker #2

    Alors moi, je suis issue plutôt d'une carrière dans la communication et le commerce. J'ai été infographiste, web designer, responsable marketing durant plus de 15 ans. Et en 2013, je suis partie vivre en Nouvelle-Calédonie, un territoire qui est vraiment préservé. On était en contact permanent avec la nature dans toute sa splendeur. Et quand je suis revenue en France, donc en 2018, cinq ans plus tard, j'étais maman de deux enfants. Et j'ai pris conscience de mon impact et de l'impact de nos modes de consommation sur notre environnement, nos manières d'agir et de consommer. On s'est engagé dans la famille, à titre personnel, dans une démarche de plus de sobriété, de zéro déchet. Comme en parallèle, j'ai eu du mal à retrouver un poste dans le domaine de la communication. J'ai eu du mal aussi à me reconnaître dans ces nouveaux modes de consommation, ces nouveaux modes de communication, et à trouver un poste dans mon domaine. Donc, j'ai commencé à réfléchir à comment allier mes convictions personnelles à mon projet professionnel. Et je suis tombée sur un projet qui s'appelait Emboîte le plat dans le sud de la France, qui était développé sur Toulouse. Et donc, j'ai pris contact avec eux et j'ai souhaité, et semé en tout cas, une solution similaire dans les Hauts-de-France. Donc, c'est comme ça que j'ai lancé Baco Consigne en 2021.

  • Speaker #0

    Très belle histoire. Alors... Aujourd'hui, qui sont vos clients ? Que vous pouvez nous donner des exemples de réussite ou des exemples inspirants de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Aujourd'hui, nos clients, c'est des restaurateurs, des traiteurs, des enseignes de la grande distribution ou des collectivités. On a plus d'une trentaine de clients. On a pu tester chez des enseignes restaurateurs comme dans la région les plus connues, Barbac, qui est un charcutier boucher engagé ou les Halles Modernes. Dans les enseignes de la grande distribution, on est implanté chez les supermarchés match et partisans du goût. Et on discute avec d'autres grandes enseignes comme Ausha, Franprix, Carrefour, pour s'implanter aussi chez eux. Et donc, on est en contact avec des grosses métropoles et des collectivités, des communautés de communes aussi importantes de la région, mais aussi d'ailleurs. Aujourd'hui, c'est plus d'une trentaine de clients, plus de 50 partenaires et c'est aussi tout un écosystème local et national d'acteurs engagés dans le réemploi et dans la construction de ce nouveau modèle de consommation. Depuis 2021, on a vraiment développé des solutions et des services adaptés au parcours utilisateur spécifique de nos clients, puisque à chaque fois c'est un parcours magasin différent en fonction des enseignes. Et puis 2024, depuis cette année, on élargit aussi notre champ d'action en proposant une activité de consulting en parallèle au travers de BACO Consigne pour accompagner aussi bien les acteurs privés et publics dans leur transition en les aidant à mettre en œuvre des solutions à impact aussi bien sur la réduction des déchets, l'anti-gaspillage ou le réemploi. Et donc, on a déjà de beaux partenariats et de belles perspectives avec des industriels de l'agroalimentaire et des grosses collectivités un peu partout en France.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple qui vous a marqué, de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Alors, un projet charnière en 2022 qu'on a lancé chez les supermarchés Mâches. Donc, chez un premier magasin, et c'est vrai que ça a été quelques mois de négociations, parce qu'il faut savoir que la mise en place d'un contrat, c'est entre peut-être 8 mois et 18 mois avec la grande distribution, donc c'est assez long. Finalement, j'avais un point d'entrée chez Supermarché Match qui me permettait d'activer assez rapidement notre solution chez eux. On l'a testé chez un premier magasin et j'ai été vraiment étonnée de l'engouement, en tout cas de l'appétence de la clientèle à recevoir la démarche de la consigne puisqu'il y a encore peu de visibilité sur ce type d'offres au national. En tout cas, c'est vrai que c'était une belle expérimentation qui nous a permis aussi d'avoir des résultats sur huit mois, en tout cas vraiment engageants. et très encourageant et donc de voir que ça correspondait aussi à une attente consommateur importante.

  • Speaker #0

    Et alors, par exemple, sur l'exemple des supermarchés match, qu'est-ce qui était proposé en plat consigné ? Quel type de produit était vendu en plat consigné ?

  • Speaker #2

    Alors là, on était sur des plats préparés, proposés directement au service au rayon traiteur, donc préparés sur place. puisque c'est des plats qui sont directement préparés en cuisine sur place. Et donc, ils avaient sélectionné deux plats faisant partie des meilleures ventes. Donc, on était sur un plat de pâte poulet ticard et un plat de pâte au saumon. Et donc, c'est un peu ce qui a permis vraiment de toucher un maximum. Et en même temps, ça a été assez limitant. dans le temps, puisqu'on n'avait que ces deux recettes à proposer parmi une cinquantaine du rayon. Donc, c'est ce qui a peut-être porté défaut, en tout cas, au projet à terme, puisqu'on manquait de visibilité en rayon et que les consommateurs les plus engagés en avaient un petit peu marre de manger des pâtes tous les jours pour assouvir leur impact.

  • Speaker #0

    Parlons à présent de réglementation. Donc, Donc, on le sait, la réglementation pousse les entreprises à évoluer sur la question de la diminution des déchets. Je pense notamment à la loi AGEC. Avez-vous quelques exemples d'impact de cette loi sur les métiers de la restauration ou même de la cantine ? A nous partager.

  • Speaker #2

    Effectivement, la loi AGEC a été lancée en 2020 et concerne vraiment l'ensemble des professionnels de l'alimentation et de la restauration puisque le but de cette loi a vraiment pour objectif de sortir des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040 avec des échéances précises. On a pu voir les premiers changements, on s'en rappelle peut-être en 2020, autour de l'interdiction de commercialiser les pailles en plastique et aussi la disparition des touillettes en plastique sur la machine à café en entreprise. Ça, c'était dès 2020. Et puis après, il y a eu un certain nombre d'échéances. Par exemple, en entreprise, depuis 2022, on ne peut plus proposer de bouteilles en plastique aux utilisateurs. Depuis aussi 2022, tout ce qui est portage de repas à domicile, plutôt pour les traiteurs, quand ils livrent plus de quatre fois par semaine des repas à domicile, ils ont l'obligation de le proposer dans des emballages réemployables. En 2023, on a vu, ça a fait pas mal polémique avec les enseignes comme McDonald's ou Quick ou Burger King. Mais là, c'est vraiment le cas concret, effectivement, de la mise en application de la loi AJEC. Pour tout ce qui est restauration sur place, plus de 20 places assises. Tout ce qui est enseignes concernées avait l'obligation de proposer dans des emballages réemployables les repas. Les collectivités vont aussi être concernées à partir de 2025, puisque les cantines scolaires auront l'obligation d'être livrées dans des contenants réemployables. C'est effectivement toutes ces catégories de professionnels. On a aussi les metteurs en marché. Ça, c'est tout ce qui est enseigne de la grande distribution. Ils commercialisent les produits alimentaires de leur marque et doivent attendre d'ici 2027 10 de leur unité de vente en emballage réemployable égal.

  • Speaker #0

    C'est un enjeu aussi pour vous. Finalement, qu'est-ce qui motive vos clients à avoir recours à un service de consigne ? C'est quoi les leviers pour vous ?

  • Speaker #2

    C'est d'abord et le plus souvent une démarche RSE, une démarche de la marque, de vouloir en tout cas se positionner sur la réduction de leurs déchets d'emballage. Et c'est effectivement essentiel pour le bon fonctionnement, puisqu'il faut vraiment que l'ancienne embarque ses équipes dans la démarche, sinon ça ne fonctionne pas. Et puis c'est aussi, comme on l'a vu depuis 2022, la pénurie des ressources et l'augmentation des coûts énergétiques. On l'a vu effectivement avec l'augmentation du prix du verre et la pénurie des bouteilles suite à la guerre en Ukraine. Et donc, les producteurs doivent trouver aussi des alternatives. Et puis, il y a aussi cette législation, comme on l'a évoqué au-dessus, par la loi AGEC. Donc, à un moment ou à un autre, l'ensemble des professionnels doivent se restreindre à cette législation et doivent revoir aussi leur mode de consommation et leur production. Donc, un argument aussi de vente important pour nous, c'est aussi la réduction des coûts, puisque ça permet de faire un gain sur le jetable, donc sur les emballages jetables, mais aussi une rentabilité qui peut être effectuée à terme sur le parc de contenants, qui demande un investissement important au départ, mais qui peut être rentabilisée à partir d'un nombre de rotations par contenant.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, si on prend l'exemple de Match, l'enseigne, achètent un certain nombre de contenants, les utilisent. Comment ça se passe ? Quel est votre travail ? Je pense par exemple au flux de la logistique. Comment ça se met en place concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors nous, on les accompagne vraiment sur l'ensemble de la boucle. D'abord en amont sur effectivement le choix du contenant. Quel contenant va s'adapter à leurs produits alimentaires, à leur rayonnage ? On a plus de 150 références qui sont proposées en catalogue. On travaille avec une dizaine de fournisseurs spécialisés dans les emballages réemployables, aussi bien plastique, verre que inox. On vient les accompagner, on vient préparer les contenants à un usage de réemploi avec des étiquettes réemployables et puis tout un système de traçabilité par QR code. Ensuite, sur l'ensemble des étapes, grâce à des outils de traçabilité des contenants, de gestion aussi de la consigne et de la déconcigne en magasin, des outils de collecte, aussi bien un meuble de récupération qui peut être positionné en magasin, et les services annexes de collecte et de lavage en local. Là, on fait appel à des prestataires locaux qui viennent intervenir sur la récupération des contenants. et le lavage des contenants. Donc au niveau du parcours... Comment ça se passe en grande distribution ? Le produit alimentaire est proposé au consommateur directement en rayon, dans un emballage consigné. Le consommateur paie une consigne directement en caisse, qui est une sorte de caution ou de dépôt de garantie, et il emporte son produit, il le consomme chez lui, et il revient en magasin avec son emballage consigné, qu'il dépose dans un meuble de récupération pour récupérer le montant de sa consigne. souvent, le plus souvent en bon d'achat ou directement sur sa carte de fidélité. Et donc, le meuble est ensuite collecté et les plats sales acheminés sur une unité de lavage industriel en local pour être contrôlés, lavés et remis ensuite en circulation encore et encore.

  • Speaker #0

    Et alors, un plat, par exemple, peut faire combien de rotations ? Il peut être utilisé combien de fois ?

  • Speaker #2

    Il y a des plats en verre en dehors du couvercle, mais qui sont garantis pour un usage de jusqu'à 3000 utilisations, 3000 cycles de laval. Donc s'il n'y a pas de casse entre les deux, en tout cas il peut aller en termes de durabilité jusqu'à autant de rotation. Et pour des contenants en plastique réemployable, on est plus autour de minimum 150 réutilisations et jusqu'à 200 ou 300 utilisations.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Est-ce qu'il arrive que les consommateurs gardent le plat, qu'ils vous les rendent facilement ou vous avez finalement une perte de stock ? Comment ça se passe là-dessus ?

  • Speaker #2

    Donc oui, ça arrive. D'où l'intérêt de la consigne pour justement donner une valeur au contenant et inciter le consommateur à ramener le plat. C'est vraiment encore une fois ce dépôt de garantie qui permet de donner une valeur au contenant et pousser le consommateur à le ramener. mais c'est aussi ce qui nous permet de racheter des plats quand justement ils ne sont pas retournés et donc de continuer d'investir dans ce parc de contenants en circulation. Donc nous, on est en moyenne sur un taux de retour de 50%, ce qui est plutôt encourageant vu justement la pédagogie et la sensibilisation nécessaire des utilisateurs et des consommateurs à ce nouveau mode de consommation. Et donc, il y a tout un travail de terrain et de pédagogie pour pouvoir atteindre un taux de retour qui va de 60 à 80 pour une meilleure rentabilité, du meilleur économique. Donc ça, c'est en tout cas les objectifs qu'on vise à terme.

  • Speaker #0

    Et si on fait un petit bilan, que vous avez une idée de la quantité de plats qui ont été utilisés depuis le démarrage de votre activité il y a quatre ans ?

  • Speaker #2

    Alors nous, aujourd'hui, on est à peu près à 15 000 emballages en circulation. entre le nombre d'emballages qu'on a pu fournir à nos clients. Et donc, ça représente plus d'une tonne de déchets qui ont été évités. Puisque à chaque fois, effectivement, ça permet d'éviter un emballage jetable qui part à la poubelle. Et donc, il faut savoir que c'est à peu près... 15 utilisations, ça représente à peu près un kilo de déchets qui sont évités et qui ne sont pas mis à la poubelle.

  • Speaker #0

    Petite fierté alors !

  • Speaker #2

    Tout à fait !

  • Speaker #0

    Citeo, l'éco-organisme dédié aux emballages ménagers, est en train d'imaginer justement un système de réemploi à travers toute la France. L'idée est de réduire les emballages alimentaires jetables. Le projet REUSE, c'est son petit nom, vise à mettre en circulation 30 millions d'emballages en verre réemployables d'ici 2025. La région des Hauts-de-France est l'un des territoires pilotes du projet REIUSE. Alors comment votre structure BACO-Consigne se positionne-t-elle sur ce projet ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, depuis 2023, Citeo a initié ce projet en mettant tout autour de la table aussi bien des industriels, des distributeurs, des opérateurs de réemploi comme nous ou des laveurs pour imaginer et qu'on... co-construire vraiment ensemble ce modèle de réemploi qui soit le plus adapté à un déploiement de la consigne au national. Et bien, co-consigne fait partie vraiment de la démarche depuis son lancement et on contribue activement aux discussions en faisant partie régulièrement d'ateliers. On y était encore la semaine dernière au REUSD numéro 5 sur Paris. Et donc, on a d'ailleurs été lauréat l'année dernière. suite au lancement de l'appel à projets, encore plus de réemploi. Et donc, par rapport à tout cet écosystème, nous, on se positionne en tant qu'experts sur ce marché, qui est pour l'instant un marché niche, mais qui a vraiment des belles perspectives de déploiement. Et aujourd'hui, il y a peu de personnes qui connaissent ce marché, qui sont à même en tout cas de proposer des services aux enseignes et aux acteurs qu'ils souhaitent. Et donc nous, on se positionne comme ça, en tant qu'experts, pour pouvoir aider les enseignes et les acteurs qu'ils souhaitent à s'implanter dans notre région et apporter le projet localement, parce qu'il est plus que nécessaire d'avoir un chef d'orchestre pour piloter l'ensemble du projet opérationnel.

  • Speaker #0

    Il y a un enjeu fort, étant donné ce que vous disiez tout à l'heure, sur le prix du verre qui a plus que doublé ces dernières années, sur les pénuries qu'on a sur le sable qui permet de fabriquer du verre. Donc l'idée de la réutilisation est, je dirais, indispensable et c'est vraiment des projets d'avenir à mon sens.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On dit parfois que c'est peut-être mieux de recycler le verre plutôt que d'utiliser un service de consigne. Alors, recycler, c'est l'idée de mettre du verre dans la benne dédiée, de le faire fondre et de recréer un nouveau contenant. Alors, certains argumentent que beaucoup d'eau est nécessaire pour laver les plats quand on le met en système de consigne. Qu'est-ce que vous pensez ? Est-ce que c'est mieux de recycler ? Est-ce que c'est mieux de consigner ?

  • Speaker #2

    Alors, je vais vous dire tout de suite, alors cet argument, c'est faux. De manière générale, en fait, il faut savoir que le réemploi est toujours plus vertueux que le recyclage, car il est vite. le déchet en amont et donc l'extraction de nouvelles ressources nécessaires à la production d'un produit ou d'un nouvel emballage, quelle que soit la matière. C'est pareil pour le plastique, surtout que c'est encore pire pour le plastique puisqu'on réutilise très peu, enfin il y a en tout cas très peu du plastique qui est recyclé aujourd'hui en France, contrairement au verre qui est quasi réutilisé à 100% en France. Mais pour le recyclage du verre, il faut savoir qu'il sera broyé, puis fondu à plus de 1500 degrés pour être de nouveau moulé. Et tout ça nécessite bien sûr des ressources en gaz, en eau et en matières premières. Alors que quand la bouteille est lavée dans un centre de lavage, l'eau est réutilisée sur l'enseigne du tunnel de lavage, sauf pour la dernière étape de rinçage. Et cela permet d'économiser jusqu'à 50% d'eau par rapport au recyclage. Plusieurs études ont prouvé que le réemploi de bouteilles permet vraiment d'éviter jusqu'à 79%, donc jusqu'à presque 80% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport au recyclage.

  • Speaker #0

    Donc, on l'a compris, consignons, consignons.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Avez-vous d'autres projets ou rêves à venir pour continuer à avancer sur votre démarche de réduction des déchets avec Baco Consigne ?

  • Speaker #2

    Alors comme effectivement on a plein de projets en tête, comme je l'ai précédemment évoqué, on est en train de développer aussi notre activité de conseil pour faire bénéficier au plus grand nombre notre expertise. Puisque le marché du réemploi est encore une fois peut-être un marché de niche aujourd'hui pour le moment parce qu'on a peu de visibilité de la consigne en magasin par rapport au reste qui est... Mais avec un énorme potentiel de déploiement, encore une fois, comme on l'a évoqué, c'est un incontournable. Aujourd'hui, on va tous devoir y passer. Et donc, ce déploiement amène des perspectives énormes sur ce marché dans les prochaines années. Et cette expertise est vraiment essentielle à ce changement. Et pour le moment, plutôt rare. Donc, on est peu, en tout cas, à avoir initié ce marché-là et avoir cette expertise et ces compétences opérationnelles. En dehors du réemploi d'emballage, c'est aussi tout un modèle de consommation innovant qui est sur un modèle circulaire, qui est aussi mutualisé et qui peut être aussi appliqué à bien d'autres domaines comme le domaine du textile, la livraison ou encore la logistique. Aujourd'hui, on se positionne aussi en tant que consultant du développement durable et de l'économie circulaire plus largement. pour accompagner encore une fois les acteurs privés et publics dans leur transition.

  • Speaker #0

    Intéressant. Alors, juste une petite note pour les auditeurs, on est en 2024, fin 2024, et je serais curieuse de voir comment va évoluer ce marché de la consigne ces prochaines années. Je pense qu'il risque certainement d'exploser et, comme vous le dites, de devenir un incontournable. Voilà, juste pour le poser, on est en 2024 et peut-être d'ici deux, trois ans, on aura un marché qui sera complètement différent. en tout cas qui sera certainement plus mûre, je le souhaite. Caroline, est-ce que vous auriez un dernier conseil pour des entreprises qui envisagent de changer leur stratégie déchet vers la diminution ?

  • Speaker #2

    Alors, le conseil, ce serait de faire le premier pas, car ça commence d'abord par de la sensibilisation. Donc, sensibilisez vos collaborateurs au changement, à la mise en place de petits gestes simples au quotidien. Et surtout, testez. N'ayez pas peur de tester, de vous lancer, parce que ce sera... Forcément pas parfaits des démarrages, mais les gens ont besoin de se sentir acteurs, de faire leur part dans ce contexte environnemental qui peut être aussi très anxiogène. Et donc les embarquer dans cette démarche, c'est aussi être vecteur de collaborer ensemble, d'avoir des actions positives au quotidien, de se sentir utile. Et donc c'est vraiment des retours et des bénéfices humains que vous allez pouvoir... obtenir au sein de vos équipes. Donc, n'hésitez pas, changez et consignez-vous.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vous rejoins, il y a plein d'effets collatéraux hyper chouettes dans l'idée de se lancer dans toutes ces démarches, notamment le déchet qui est une... Finalement, ce n'est pas très glamour, mais c'est des actions hyper concrètes et impactantes et relativement accessibles à mettre en œuvre. Donc, pour conclure, Caroline, je trouve que vos services sont précieux pour des structures qui veulent être exemplaires dans le sens inspiré montrer l'exemple. Bravo pour vos projets. Je vous souhaite de continuer avec succès vos projets entrepreneuriaux. Alors, pour retrouver les informations sur BACO Consigne, rendez-vous sur le site baco-consigne.fr. L'adresse et les liens vers les réseaux sociaux sont en description du podcast. Merci Caroline Villandre pour cet échange très intéressant.

  • Speaker #2

    Merci Sophie. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Au plaisir.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Sophie Free, dans la vie je travaille pour sensibiliser au développement durable et je parle notamment du zéro déchet. Pour cela je propose des ateliers, des conférences, des formations professionnalisantes, un blog, Sophia Naturel, et je suis aussi auteur de livres sur le sujet. Retrouvez toutes mes informations sur le site sophie-o-naturel.fr. Au plaisir !

Chapters

  • Intro du podcast ZDAB

    00:06

  • Démarrage de l'interview avec Caroline de BAKO consigne

    00:06

  • OUTRO du podcast ZDAB

    25:42

Description

Partons à la découverte d'un projet inspirant qui avance dans la bonne direction en permettant de diminuer les emballages de la restauration à la source. Avec près de 90 milliards d'emballages utilisés chaque année en France, dont une grande partie pour des produits alimentaires, il est temps d’agir. Nous sommes face à une véritable marée de déchets, et les solutions doivent émerger.

Pour en parler, j’ai le plaisir d'accueillir Caroline Villandre de Bako Consigne.

Bako consigne propose un service clé en main pour mettre en place des plats en verre consignés, une alternative concrète pour les traiteurs, les restaurateurs et la grande distribution.

Dans cet épisode, Caroline nous expliquera :

  • Les valeurs et services de Bako Consigne,

  • La genèse de cette initiative innovante,

  • Les retours d'expérience de leurs clients,

  • L'impact de la loi AGEC sur la restauration,

  • Le processus logistique derrière le service de consigne,

Et bien plus encore !

Découvrez comment Bako Consigne s'engage à transformer le paysage de l'alimentation et de la restauration vers un avenir zéro déchet.

🔗 Pour en savoir plus sur Bako, rendez-vous sur leur site bako-consigne.fr. Et n'oubliez pas de consulter les liens vers leurs réseaux sociaux :

Linkedin : https://www.linkedin.com/company/bako-consigne

Facebook : https://www.facebook.com/Bakoconsigne

Instagram : https://www.instagram.com/bakoconsigne


C'est parti pour cet échange inspirant avec Caroline Villandre !

Bonne écoute !


Vous écoutez le 65e épisode de la chaine. Si vous avez apprécié son écoute, pensez à donner une note sur votre application podcast préférée.

NEWS : ce PODCAST se décline en livre "Zéro déchet, au boulot !" Editions Péra. Vous pouvons le commander ici ! 


Pour être informé, par mail de la sortie d'un nouvel épisode, inscrivez-vous ICI, sur ce lien.

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Pour  en savoir plus sur mes interventions, conférences, formations :www.sophie-au-naturel.fr 



Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Zéro déchet au boulot !

  • Speaker #1

    Bienvenue dans le podcast qui vous accompagne vers le zéro déchet au travail. Vous êtes sensible à prendre soin de la planète, œuvrez pour diminuer les déchets à la maison, mais au travail c'est le désastre. Gâchis de papier, d'emballage, indifférence des collègues, vous vous sentez démuni face à l'ampleur de la tâche. Alors bonne nouvelle, ce podcast s'adresse à tous ceux qui souhaitent avancer de manière positive et concrète dans une démarche de diminution des déchets en entreprise. Allez, place au sujet du jour.

  • Speaker #0

    Bienvenue pour ce nouveau podcast. Je suis ravie de faire découvrir ce projet inspirant qui va dans le bon sens. Vous le savez, le plastique, ce n'est pas fantastique. Nous en avons trop, les poubelles débordent, nous ne savons pas toujours comment les traiter en fin de vie de manière non polluante. Aujourd'hui, ce sont près de 60% des emballages alimentaires qui sont plastifiés. Selon l'ADEME, 90 milliards d'emballages sont utilisés par les Français chaque année. La durée moyenne d'utilisation d'un emballage n'excède pas 20 minutes. Nous faisons face à une manne vraiment trop importante de déchets problématiques comme le plastique. L'entreprise que je vous présente aujourd'hui propose un moyen concret de réduire ces déchets du quotidien. J'ai invité Caroline Villandre de l'entreprise Baco. Caroline, bonjour.

  • Speaker #2

    Bonjour Sophie.

  • Speaker #0

    Alors pour la petite histoire, j'ai entendu parler de votre structure par différents canaux, notamment lorsque j'ai interviewé Cédric Hérault, un restaurateur engagé pour le zéro déchet. Il a vanté vos services en témoignant dans le 60e épisode de ce podcast. Alors Caroline, vous proposez un service clé en main pour favoriser la mise en place de plats en verre. consignés pour les traiteurs, les restaurateurs et même pour la grande distribution. J'ai eu envie de vous rencontrer pour parler de votre structure, mais aussi de partager vos actions pour faire cheminer les professionnels de l'alimentation et de la restauration vers le zéro déchet. On y va ?

  • Speaker #2

    Oui, on y va, super. Je suis prête.

  • Speaker #0

    Allons-y. Pouvez-vous tout d'abord vous présenter ? Je pense à l'entreprise Baco, ses valeurs, mais aussi ses services.

  • Speaker #2

    Alors effectivement, moi je suis la gérante de Baco Consigne, qui accompagne les professionnels de la restauration à réduire leurs déchets en proposant des services et des offres d'emballage réemployable. Donc on les accompagne tout au long des étapes, qui va du choix du contenant à sa réutilisation, en passant par la gestion du paiement, donc de la consigne et de la déconsigne, mais aussi la collecte des contenants et le lavage des contenants. Donc on les accompagne vraiment. avec des solutions clés en main qui rendent la consigne facile.

  • Speaker #0

    Et qu'est-ce qui vous a amené à créer votre activité ? Comment est née cette initiative ?

  • Speaker #2

    Alors moi, je suis issue plutôt d'une carrière dans la communication et le commerce. J'ai été infographiste, web designer, responsable marketing durant plus de 15 ans. Et en 2013, je suis partie vivre en Nouvelle-Calédonie, un territoire qui est vraiment préservé. On était en contact permanent avec la nature dans toute sa splendeur. Et quand je suis revenue en France, donc en 2018, cinq ans plus tard, j'étais maman de deux enfants. Et j'ai pris conscience de mon impact et de l'impact de nos modes de consommation sur notre environnement, nos manières d'agir et de consommer. On s'est engagé dans la famille, à titre personnel, dans une démarche de plus de sobriété, de zéro déchet. Comme en parallèle, j'ai eu du mal à retrouver un poste dans le domaine de la communication. J'ai eu du mal aussi à me reconnaître dans ces nouveaux modes de consommation, ces nouveaux modes de communication, et à trouver un poste dans mon domaine. Donc, j'ai commencé à réfléchir à comment allier mes convictions personnelles à mon projet professionnel. Et je suis tombée sur un projet qui s'appelait Emboîte le plat dans le sud de la France, qui était développé sur Toulouse. Et donc, j'ai pris contact avec eux et j'ai souhaité, et semé en tout cas, une solution similaire dans les Hauts-de-France. Donc, c'est comme ça que j'ai lancé Baco Consigne en 2021.

  • Speaker #0

    Très belle histoire. Alors... Aujourd'hui, qui sont vos clients ? Que vous pouvez nous donner des exemples de réussite ou des exemples inspirants de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Oui, tout à fait. Aujourd'hui, nos clients, c'est des restaurateurs, des traiteurs, des enseignes de la grande distribution ou des collectivités. On a plus d'une trentaine de clients. On a pu tester chez des enseignes restaurateurs comme dans la région les plus connues, Barbac, qui est un charcutier boucher engagé ou les Halles Modernes. Dans les enseignes de la grande distribution, on est implanté chez les supermarchés match et partisans du goût. Et on discute avec d'autres grandes enseignes comme Ausha, Franprix, Carrefour, pour s'implanter aussi chez eux. Et donc, on est en contact avec des grosses métropoles et des collectivités, des communautés de communes aussi importantes de la région, mais aussi d'ailleurs. Aujourd'hui, c'est plus d'une trentaine de clients, plus de 50 partenaires et c'est aussi tout un écosystème local et national d'acteurs engagés dans le réemploi et dans la construction de ce nouveau modèle de consommation. Depuis 2021, on a vraiment développé des solutions et des services adaptés au parcours utilisateur spécifique de nos clients, puisque à chaque fois c'est un parcours magasin différent en fonction des enseignes. Et puis 2024, depuis cette année, on élargit aussi notre champ d'action en proposant une activité de consulting en parallèle au travers de BACO Consigne pour accompagner aussi bien les acteurs privés et publics dans leur transition en les aidant à mettre en œuvre des solutions à impact aussi bien sur la réduction des déchets, l'anti-gaspillage ou le réemploi. Et donc, on a déjà de beaux partenariats et de belles perspectives avec des industriels de l'agroalimentaire et des grosses collectivités un peu partout en France.

  • Speaker #0

    Est-ce que vous pouvez nous donner un exemple qui vous a marqué, de projets que vous avez pu mettre en place ?

  • Speaker #2

    Alors, un projet charnière en 2022 qu'on a lancé chez les supermarchés Mâches. Donc, chez un premier magasin, et c'est vrai que ça a été quelques mois de négociations, parce qu'il faut savoir que la mise en place d'un contrat, c'est entre peut-être 8 mois et 18 mois avec la grande distribution, donc c'est assez long. Finalement, j'avais un point d'entrée chez Supermarché Match qui me permettait d'activer assez rapidement notre solution chez eux. On l'a testé chez un premier magasin et j'ai été vraiment étonnée de l'engouement, en tout cas de l'appétence de la clientèle à recevoir la démarche de la consigne puisqu'il y a encore peu de visibilité sur ce type d'offres au national. En tout cas, c'est vrai que c'était une belle expérimentation qui nous a permis aussi d'avoir des résultats sur huit mois, en tout cas vraiment engageants. et très encourageant et donc de voir que ça correspondait aussi à une attente consommateur importante.

  • Speaker #0

    Et alors, par exemple, sur l'exemple des supermarchés match, qu'est-ce qui était proposé en plat consigné ? Quel type de produit était vendu en plat consigné ?

  • Speaker #2

    Alors là, on était sur des plats préparés, proposés directement au service au rayon traiteur, donc préparés sur place. puisque c'est des plats qui sont directement préparés en cuisine sur place. Et donc, ils avaient sélectionné deux plats faisant partie des meilleures ventes. Donc, on était sur un plat de pâte poulet ticard et un plat de pâte au saumon. Et donc, c'est un peu ce qui a permis vraiment de toucher un maximum. Et en même temps, ça a été assez limitant. dans le temps, puisqu'on n'avait que ces deux recettes à proposer parmi une cinquantaine du rayon. Donc, c'est ce qui a peut-être porté défaut, en tout cas, au projet à terme, puisqu'on manquait de visibilité en rayon et que les consommateurs les plus engagés en avaient un petit peu marre de manger des pâtes tous les jours pour assouvir leur impact.

  • Speaker #0

    Parlons à présent de réglementation. Donc, Donc, on le sait, la réglementation pousse les entreprises à évoluer sur la question de la diminution des déchets. Je pense notamment à la loi AGEC. Avez-vous quelques exemples d'impact de cette loi sur les métiers de la restauration ou même de la cantine ? A nous partager.

  • Speaker #2

    Effectivement, la loi AGEC a été lancée en 2020 et concerne vraiment l'ensemble des professionnels de l'alimentation et de la restauration puisque le but de cette loi a vraiment pour objectif de sortir des emballages plastiques à usage unique d'ici 2040 avec des échéances précises. On a pu voir les premiers changements, on s'en rappelle peut-être en 2020, autour de l'interdiction de commercialiser les pailles en plastique et aussi la disparition des touillettes en plastique sur la machine à café en entreprise. Ça, c'était dès 2020. Et puis après, il y a eu un certain nombre d'échéances. Par exemple, en entreprise, depuis 2022, on ne peut plus proposer de bouteilles en plastique aux utilisateurs. Depuis aussi 2022, tout ce qui est portage de repas à domicile, plutôt pour les traiteurs, quand ils livrent plus de quatre fois par semaine des repas à domicile, ils ont l'obligation de le proposer dans des emballages réemployables. En 2023, on a vu, ça a fait pas mal polémique avec les enseignes comme McDonald's ou Quick ou Burger King. Mais là, c'est vraiment le cas concret, effectivement, de la mise en application de la loi AJEC. Pour tout ce qui est restauration sur place, plus de 20 places assises. Tout ce qui est enseignes concernées avait l'obligation de proposer dans des emballages réemployables les repas. Les collectivités vont aussi être concernées à partir de 2025, puisque les cantines scolaires auront l'obligation d'être livrées dans des contenants réemployables. C'est effectivement toutes ces catégories de professionnels. On a aussi les metteurs en marché. Ça, c'est tout ce qui est enseigne de la grande distribution. Ils commercialisent les produits alimentaires de leur marque et doivent attendre d'ici 2027 10 de leur unité de vente en emballage réemployable égal.

  • Speaker #0

    C'est un enjeu aussi pour vous. Finalement, qu'est-ce qui motive vos clients à avoir recours à un service de consigne ? C'est quoi les leviers pour vous ?

  • Speaker #2

    C'est d'abord et le plus souvent une démarche RSE, une démarche de la marque, de vouloir en tout cas se positionner sur la réduction de leurs déchets d'emballage. Et c'est effectivement essentiel pour le bon fonctionnement, puisqu'il faut vraiment que l'ancienne embarque ses équipes dans la démarche, sinon ça ne fonctionne pas. Et puis c'est aussi, comme on l'a vu depuis 2022, la pénurie des ressources et l'augmentation des coûts énergétiques. On l'a vu effectivement avec l'augmentation du prix du verre et la pénurie des bouteilles suite à la guerre en Ukraine. Et donc, les producteurs doivent trouver aussi des alternatives. Et puis, il y a aussi cette législation, comme on l'a évoqué au-dessus, par la loi AGEC. Donc, à un moment ou à un autre, l'ensemble des professionnels doivent se restreindre à cette législation et doivent revoir aussi leur mode de consommation et leur production. Donc, un argument aussi de vente important pour nous, c'est aussi la réduction des coûts, puisque ça permet de faire un gain sur le jetable, donc sur les emballages jetables, mais aussi une rentabilité qui peut être effectuée à terme sur le parc de contenants, qui demande un investissement important au départ, mais qui peut être rentabilisée à partir d'un nombre de rotations par contenant.

  • Speaker #0

    Donc, si je comprends bien, si on prend l'exemple de Match, l'enseigne, achètent un certain nombre de contenants, les utilisent. Comment ça se passe ? Quel est votre travail ? Je pense par exemple au flux de la logistique. Comment ça se met en place concrètement ?

  • Speaker #2

    Alors nous, on les accompagne vraiment sur l'ensemble de la boucle. D'abord en amont sur effectivement le choix du contenant. Quel contenant va s'adapter à leurs produits alimentaires, à leur rayonnage ? On a plus de 150 références qui sont proposées en catalogue. On travaille avec une dizaine de fournisseurs spécialisés dans les emballages réemployables, aussi bien plastique, verre que inox. On vient les accompagner, on vient préparer les contenants à un usage de réemploi avec des étiquettes réemployables et puis tout un système de traçabilité par QR code. Ensuite, sur l'ensemble des étapes, grâce à des outils de traçabilité des contenants, de gestion aussi de la consigne et de la déconcigne en magasin, des outils de collecte, aussi bien un meuble de récupération qui peut être positionné en magasin, et les services annexes de collecte et de lavage en local. Là, on fait appel à des prestataires locaux qui viennent intervenir sur la récupération des contenants. et le lavage des contenants. Donc au niveau du parcours... Comment ça se passe en grande distribution ? Le produit alimentaire est proposé au consommateur directement en rayon, dans un emballage consigné. Le consommateur paie une consigne directement en caisse, qui est une sorte de caution ou de dépôt de garantie, et il emporte son produit, il le consomme chez lui, et il revient en magasin avec son emballage consigné, qu'il dépose dans un meuble de récupération pour récupérer le montant de sa consigne. souvent, le plus souvent en bon d'achat ou directement sur sa carte de fidélité. Et donc, le meuble est ensuite collecté et les plats sales acheminés sur une unité de lavage industriel en local pour être contrôlés, lavés et remis ensuite en circulation encore et encore.

  • Speaker #0

    Et alors, un plat, par exemple, peut faire combien de rotations ? Il peut être utilisé combien de fois ?

  • Speaker #2

    Il y a des plats en verre en dehors du couvercle, mais qui sont garantis pour un usage de jusqu'à 3000 utilisations, 3000 cycles de laval. Donc s'il n'y a pas de casse entre les deux, en tout cas il peut aller en termes de durabilité jusqu'à autant de rotation. Et pour des contenants en plastique réemployable, on est plus autour de minimum 150 réutilisations et jusqu'à 200 ou 300 utilisations.

  • Speaker #0

    Super intéressant. Est-ce qu'il arrive que les consommateurs gardent le plat, qu'ils vous les rendent facilement ou vous avez finalement une perte de stock ? Comment ça se passe là-dessus ?

  • Speaker #2

    Donc oui, ça arrive. D'où l'intérêt de la consigne pour justement donner une valeur au contenant et inciter le consommateur à ramener le plat. C'est vraiment encore une fois ce dépôt de garantie qui permet de donner une valeur au contenant et pousser le consommateur à le ramener. mais c'est aussi ce qui nous permet de racheter des plats quand justement ils ne sont pas retournés et donc de continuer d'investir dans ce parc de contenants en circulation. Donc nous, on est en moyenne sur un taux de retour de 50%, ce qui est plutôt encourageant vu justement la pédagogie et la sensibilisation nécessaire des utilisateurs et des consommateurs à ce nouveau mode de consommation. Et donc, il y a tout un travail de terrain et de pédagogie pour pouvoir atteindre un taux de retour qui va de 60 à 80 pour une meilleure rentabilité, du meilleur économique. Donc ça, c'est en tout cas les objectifs qu'on vise à terme.

  • Speaker #0

    Et si on fait un petit bilan, que vous avez une idée de la quantité de plats qui ont été utilisés depuis le démarrage de votre activité il y a quatre ans ?

  • Speaker #2

    Alors nous, aujourd'hui, on est à peu près à 15 000 emballages en circulation. entre le nombre d'emballages qu'on a pu fournir à nos clients. Et donc, ça représente plus d'une tonne de déchets qui ont été évités. Puisque à chaque fois, effectivement, ça permet d'éviter un emballage jetable qui part à la poubelle. Et donc, il faut savoir que c'est à peu près... 15 utilisations, ça représente à peu près un kilo de déchets qui sont évités et qui ne sont pas mis à la poubelle.

  • Speaker #0

    Petite fierté alors !

  • Speaker #2

    Tout à fait !

  • Speaker #0

    Citeo, l'éco-organisme dédié aux emballages ménagers, est en train d'imaginer justement un système de réemploi à travers toute la France. L'idée est de réduire les emballages alimentaires jetables. Le projet REUSE, c'est son petit nom, vise à mettre en circulation 30 millions d'emballages en verre réemployables d'ici 2025. La région des Hauts-de-France est l'un des territoires pilotes du projet REIUSE. Alors comment votre structure BACO-Consigne se positionne-t-elle sur ce projet ?

  • Speaker #2

    Alors effectivement, depuis 2023, Citeo a initié ce projet en mettant tout autour de la table aussi bien des industriels, des distributeurs, des opérateurs de réemploi comme nous ou des laveurs pour imaginer et qu'on... co-construire vraiment ensemble ce modèle de réemploi qui soit le plus adapté à un déploiement de la consigne au national. Et bien, co-consigne fait partie vraiment de la démarche depuis son lancement et on contribue activement aux discussions en faisant partie régulièrement d'ateliers. On y était encore la semaine dernière au REUSD numéro 5 sur Paris. Et donc, on a d'ailleurs été lauréat l'année dernière. suite au lancement de l'appel à projets, encore plus de réemploi. Et donc, par rapport à tout cet écosystème, nous, on se positionne en tant qu'experts sur ce marché, qui est pour l'instant un marché niche, mais qui a vraiment des belles perspectives de déploiement. Et aujourd'hui, il y a peu de personnes qui connaissent ce marché, qui sont à même en tout cas de proposer des services aux enseignes et aux acteurs qu'ils souhaitent. Et donc nous, on se positionne comme ça, en tant qu'experts, pour pouvoir aider les enseignes et les acteurs qu'ils souhaitent à s'implanter dans notre région et apporter le projet localement, parce qu'il est plus que nécessaire d'avoir un chef d'orchestre pour piloter l'ensemble du projet opérationnel.

  • Speaker #0

    Il y a un enjeu fort, étant donné ce que vous disiez tout à l'heure, sur le prix du verre qui a plus que doublé ces dernières années, sur les pénuries qu'on a sur le sable qui permet de fabriquer du verre. Donc l'idée de la réutilisation est, je dirais, indispensable et c'est vraiment des projets d'avenir à mon sens.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    On dit parfois que c'est peut-être mieux de recycler le verre plutôt que d'utiliser un service de consigne. Alors, recycler, c'est l'idée de mettre du verre dans la benne dédiée, de le faire fondre et de recréer un nouveau contenant. Alors, certains argumentent que beaucoup d'eau est nécessaire pour laver les plats quand on le met en système de consigne. Qu'est-ce que vous pensez ? Est-ce que c'est mieux de recycler ? Est-ce que c'est mieux de consigner ?

  • Speaker #2

    Alors, je vais vous dire tout de suite, alors cet argument, c'est faux. De manière générale, en fait, il faut savoir que le réemploi est toujours plus vertueux que le recyclage, car il est vite. le déchet en amont et donc l'extraction de nouvelles ressources nécessaires à la production d'un produit ou d'un nouvel emballage, quelle que soit la matière. C'est pareil pour le plastique, surtout que c'est encore pire pour le plastique puisqu'on réutilise très peu, enfin il y a en tout cas très peu du plastique qui est recyclé aujourd'hui en France, contrairement au verre qui est quasi réutilisé à 100% en France. Mais pour le recyclage du verre, il faut savoir qu'il sera broyé, puis fondu à plus de 1500 degrés pour être de nouveau moulé. Et tout ça nécessite bien sûr des ressources en gaz, en eau et en matières premières. Alors que quand la bouteille est lavée dans un centre de lavage, l'eau est réutilisée sur l'enseigne du tunnel de lavage, sauf pour la dernière étape de rinçage. Et cela permet d'économiser jusqu'à 50% d'eau par rapport au recyclage. Plusieurs études ont prouvé que le réemploi de bouteilles permet vraiment d'éviter jusqu'à 79%, donc jusqu'à presque 80% d'émissions de gaz à effet de serre par rapport au recyclage.

  • Speaker #0

    Donc, on l'a compris, consignons, consignons.

  • Speaker #2

    Tout à fait.

  • Speaker #0

    Avez-vous d'autres projets ou rêves à venir pour continuer à avancer sur votre démarche de réduction des déchets avec Baco Consigne ?

  • Speaker #2

    Alors comme effectivement on a plein de projets en tête, comme je l'ai précédemment évoqué, on est en train de développer aussi notre activité de conseil pour faire bénéficier au plus grand nombre notre expertise. Puisque le marché du réemploi est encore une fois peut-être un marché de niche aujourd'hui pour le moment parce qu'on a peu de visibilité de la consigne en magasin par rapport au reste qui est... Mais avec un énorme potentiel de déploiement, encore une fois, comme on l'a évoqué, c'est un incontournable. Aujourd'hui, on va tous devoir y passer. Et donc, ce déploiement amène des perspectives énormes sur ce marché dans les prochaines années. Et cette expertise est vraiment essentielle à ce changement. Et pour le moment, plutôt rare. Donc, on est peu, en tout cas, à avoir initié ce marché-là et avoir cette expertise et ces compétences opérationnelles. En dehors du réemploi d'emballage, c'est aussi tout un modèle de consommation innovant qui est sur un modèle circulaire, qui est aussi mutualisé et qui peut être aussi appliqué à bien d'autres domaines comme le domaine du textile, la livraison ou encore la logistique. Aujourd'hui, on se positionne aussi en tant que consultant du développement durable et de l'économie circulaire plus largement. pour accompagner encore une fois les acteurs privés et publics dans leur transition.

  • Speaker #0

    Intéressant. Alors, juste une petite note pour les auditeurs, on est en 2024, fin 2024, et je serais curieuse de voir comment va évoluer ce marché de la consigne ces prochaines années. Je pense qu'il risque certainement d'exploser et, comme vous le dites, de devenir un incontournable. Voilà, juste pour le poser, on est en 2024 et peut-être d'ici deux, trois ans, on aura un marché qui sera complètement différent. en tout cas qui sera certainement plus mûre, je le souhaite. Caroline, est-ce que vous auriez un dernier conseil pour des entreprises qui envisagent de changer leur stratégie déchet vers la diminution ?

  • Speaker #2

    Alors, le conseil, ce serait de faire le premier pas, car ça commence d'abord par de la sensibilisation. Donc, sensibilisez vos collaborateurs au changement, à la mise en place de petits gestes simples au quotidien. Et surtout, testez. N'ayez pas peur de tester, de vous lancer, parce que ce sera... Forcément pas parfaits des démarrages, mais les gens ont besoin de se sentir acteurs, de faire leur part dans ce contexte environnemental qui peut être aussi très anxiogène. Et donc les embarquer dans cette démarche, c'est aussi être vecteur de collaborer ensemble, d'avoir des actions positives au quotidien, de se sentir utile. Et donc c'est vraiment des retours et des bénéfices humains que vous allez pouvoir... obtenir au sein de vos équipes. Donc, n'hésitez pas, changez et consignez-vous.

  • Speaker #0

    Alors moi, je vous rejoins, il y a plein d'effets collatéraux hyper chouettes dans l'idée de se lancer dans toutes ces démarches, notamment le déchet qui est une... Finalement, ce n'est pas très glamour, mais c'est des actions hyper concrètes et impactantes et relativement accessibles à mettre en œuvre. Donc, pour conclure, Caroline, je trouve que vos services sont précieux pour des structures qui veulent être exemplaires dans le sens inspiré montrer l'exemple. Bravo pour vos projets. Je vous souhaite de continuer avec succès vos projets entrepreneuriaux. Alors, pour retrouver les informations sur BACO Consigne, rendez-vous sur le site baco-consigne.fr. L'adresse et les liens vers les réseaux sociaux sont en description du podcast. Merci Caroline Villandre pour cet échange très intéressant.

  • Speaker #2

    Merci Sophie. À très bientôt.

  • Speaker #0

    Au plaisir.

  • Speaker #1

    Merci pour votre écoute. Je suis Sophie Free, dans la vie je travaille pour sensibiliser au développement durable et je parle notamment du zéro déchet. Pour cela je propose des ateliers, des conférences, des formations professionnalisantes, un blog, Sophia Naturel, et je suis aussi auteur de livres sur le sujet. Retrouvez toutes mes informations sur le site sophie-o-naturel.fr. Au plaisir !

Chapters

  • Intro du podcast ZDAB

    00:06

  • Démarrage de l'interview avec Caroline de BAKO consigne

    00:06

  • OUTRO du podcast ZDAB

    25:42

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