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Drôle de planète

L'art , pour quoi faire ? partie 1

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07min |11/04/2024|

20

Play
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07min |11/04/2024|

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Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Cette fois-ci, nous explorons le thème de l'art : l'art en tant que spectateur, l'art en tant que créateur, l'art comme source d'images personnelles et antidote des images des écrans. En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, Myriam avec vous pour une bulle de sagesse avec Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Bonjour Sanji !

  • Speaker #1

    Bonjour Myriam, bonjour à tous vos auditeurs.

  • Speaker #0

    Alors c'est un plaisir de vous retrouver dans Drôles de Planète. Sanji Ramboatiana, je rappelle, auteur, formateur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide et également coauteur du livre César l'Imparfait Heureux. Alors Sanji, justement, dans César l'Imparfait Heureux, vous avez écrit une chronique qui s'intitule À quoi sert l'art ? Et donc, avant de parler de ce thème, je voulais vous partager une donnée qui m'interpelle, qui va peut-être surprendre. Je voulais parler des écrans. Savez-vous que les Français, et pas seulement les adolescents, passent en moyenne 4h30 par jour devant les écrans ? Eh bien, cette donnée me permet peut-être d'introduire la suite. Qu'est-ce que vous en pensez, Sanji ?

  • Speaker #1

    J'en pense Myriam, c'est vrai que les écrans envahissent notre vie. Et puis les écrans c'est quand même quelque chose qui est souvent utile. Ça nous permet de nous tenir au courant de l'actualité, ça nous permet de nous distraire, ça nous permet d'être en contact avec les autres, ça a plein d'avantages les écrans. Mais ce que vous soulignez, les 4h30 d'utilisation quotidienne par les Français, me fait penser à une autre statistique que j'ai lue il n'y a pas très longtemps, où aux États-Unis, on s'est aperçu que, par exemple, les retraités passaient plus de 11h30 par jour sur les écrans. À partir de ce moment-là, on peut se dire quand même que les écrans sont envahissants et que probablement, ils nous empêchent plein d'autres activités. Donc moi, je pense que les écrans sont utiles, mais on doit en avoir un usage raisonné. Ils vont occuper toute la place dans notre cerveau et il n'y aura plus d'autre place pour autre chose. C'est bien dommage.

  • Speaker #0

    Et oui, et en fait, j'ai souhaité aborder ce thème des écrans parce qu'il nous avait semblé dans une autre émission qu'en fait, il y avait une invasion d'images, de profusions d'images, on va dire extérieures, qui sont ingurgitées par les écrans. Et que l'art, il nous semblait également, permettait de créer nos propres images. Et donc c'est par ce biais là que j'aimerais que vous nous présentiez qu'est ce que c'est que l'art ?

  • Speaker #1

    L'art c'est deux choses. C'est d'abord être spectateur de la création d'un autre et de s'apercevoir que cette création en fait elle produit en nous une émotion, une émotion esthétique. Et que très souvent lorsque nous écoutons une musique ou que nous regardons une peinture et bien Ça attire en nous nos propres images, c'est-à-dire la création des autres stimule notre propre vie intérieure, notre propre vie inspirée. Il y a une deuxième facette à l'art, c'est la facette où on est créateur, où on essaye de mettre sous une forme ou une autre, qu'elle soit musicale, qu'elle soit de la peinture, qu'elle soit de la poésie, peu importe le type de support, on essaye de partager avec d'autres ce qui nous habite au plus profond, nos propres images inspirées, nos propres émotions, et on essaye de les communiquer à d'autres. C'est comme si... D'un côté, nous participions à l'expérience artistique d'un autre et que ça stimule l'un autre. Et dans le deuxième cas, on partage nos propres créations. Et vous avez raison, lorsque les écrans et les images extérieures habitent un peu trop notre vie, il n'y a plus de place pour nos propres images à nous. Quand je dis images, prenez en tête l'exemple de la lecture. Quand on lit un texte et qu'on observe ce qui se passe en nous, à la fois on lit et à la fois on observe. On a des images à l'intérieur de nous, comme si on vivait dedans nous, et que nous avons l'impression que nous sommes les acteurs de ce que nous sommes en train de lire. C'est ça les images intérieures. Et ça on en a plein. C'est notre vie à nous et c'est la richesse de notre vie intérieure. S'il y a trop d'images des écrans, en fait il n'y a plus de place pour ce type d'image. Observez-le lorsqu'on regarde une série ou un film, Ce sont les émotions de l'acteur, les émotions du personnage qui sont dans le film, les émotions du personnage qui sont dans la série, qui finalement nous habitent, pas vraiment les nôtres. Dans le cas de l'art, c'est l'inverse. On va aller chercher à l'intérieur de nous quelles sont nos propres émotions pour essayer de les partager avec d'autres dans l'espoir que ça fasse à leur tour. dans leur être, que ça leur fasse naître en eux leurs propres images. C'est ça le rôle de l'art, à mon avis.

  • Speaker #0

    Donc on a l'impression que ce sont deux activités finalement totalement en contradiction et que le fait de la profusion d'avaler en quelque sorte des images qui ne sont pas les nôtres fait que notre source propre d'images se tarie. Est-ce qu'on pourrait le voir comme cela ?

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça, c'est-à-dire que... Quand nous regardons des images à l'extérieur, je veux dire les images des écrans, Elles sont tellement puissantes à la fois par leur luminosité, à la fois par leur intensité émotionnelle, qu'elles nous coupent de nos propres images. Et puis c'est plus facile souvent d'aller regarder les images des autres plutôt que d'être attentif aux siennes. Alors je ne dirais pas que c'est le mal, que ce n'est pas bien. Ça nous fait du bien aussi parfois, et c'est reposant, que de regarder une série et puis d'être habité par... de suivre une histoire qui nous captive, ça nous sort de l'ordinaire de notre... notre vie et de nos soucis quotidiens, je pense que c'est important, ça fait partie du repos, du repos psychique de l'homme. Ce sur quoi je voudrais attirer notre attention, et vous l'avez très bien souligné Myriam, c'est que s'il y en a trop des images, alors tout d'un coup ça nous abrutit. C'est comme si ça nous vidait de notre vie intérieure à nous. Observez, quand nous regardons la télé trop longtemps, au bout d'un moment, on est dans une espèce de lassitude. C'est parce que notre être profond réclame qu'on retourne retrouver nos propres images. Donc il y a à trouver une alternance. entre nos propres images, celles qui sont à l'intérieur de nous, sur notre écran intérieur, et puis des images qui nous sont proposées par les écrans, les images extérieures. L'une et l'autre peut-être se stimulent, plutôt que les images extérieures envahissent toute notre vie intérieure et qu'elles finissent par tuer nos propres images.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour ce premier volet. Je vous propose une première pause musicale. Nous allons nous retrouver tout de suite après.

Description

Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Cette fois-ci, nous explorons le thème de l'art : l'art en tant que spectateur, l'art en tant que créateur, l'art comme source d'images personnelles et antidote des images des écrans. En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, Myriam avec vous pour une bulle de sagesse avec Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Bonjour Sanji !

  • Speaker #1

    Bonjour Myriam, bonjour à tous vos auditeurs.

  • Speaker #0

    Alors c'est un plaisir de vous retrouver dans Drôles de Planète. Sanji Ramboatiana, je rappelle, auteur, formateur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide et également coauteur du livre César l'Imparfait Heureux. Alors Sanji, justement, dans César l'Imparfait Heureux, vous avez écrit une chronique qui s'intitule À quoi sert l'art ? Et donc, avant de parler de ce thème, je voulais vous partager une donnée qui m'interpelle, qui va peut-être surprendre. Je voulais parler des écrans. Savez-vous que les Français, et pas seulement les adolescents, passent en moyenne 4h30 par jour devant les écrans ? Eh bien, cette donnée me permet peut-être d'introduire la suite. Qu'est-ce que vous en pensez, Sanji ?

  • Speaker #1

    J'en pense Myriam, c'est vrai que les écrans envahissent notre vie. Et puis les écrans c'est quand même quelque chose qui est souvent utile. Ça nous permet de nous tenir au courant de l'actualité, ça nous permet de nous distraire, ça nous permet d'être en contact avec les autres, ça a plein d'avantages les écrans. Mais ce que vous soulignez, les 4h30 d'utilisation quotidienne par les Français, me fait penser à une autre statistique que j'ai lue il n'y a pas très longtemps, où aux États-Unis, on s'est aperçu que, par exemple, les retraités passaient plus de 11h30 par jour sur les écrans. À partir de ce moment-là, on peut se dire quand même que les écrans sont envahissants et que probablement, ils nous empêchent plein d'autres activités. Donc moi, je pense que les écrans sont utiles, mais on doit en avoir un usage raisonné. Ils vont occuper toute la place dans notre cerveau et il n'y aura plus d'autre place pour autre chose. C'est bien dommage.

  • Speaker #0

    Et oui, et en fait, j'ai souhaité aborder ce thème des écrans parce qu'il nous avait semblé dans une autre émission qu'en fait, il y avait une invasion d'images, de profusions d'images, on va dire extérieures, qui sont ingurgitées par les écrans. Et que l'art, il nous semblait également, permettait de créer nos propres images. Et donc c'est par ce biais là que j'aimerais que vous nous présentiez qu'est ce que c'est que l'art ?

  • Speaker #1

    L'art c'est deux choses. C'est d'abord être spectateur de la création d'un autre et de s'apercevoir que cette création en fait elle produit en nous une émotion, une émotion esthétique. Et que très souvent lorsque nous écoutons une musique ou que nous regardons une peinture et bien Ça attire en nous nos propres images, c'est-à-dire la création des autres stimule notre propre vie intérieure, notre propre vie inspirée. Il y a une deuxième facette à l'art, c'est la facette où on est créateur, où on essaye de mettre sous une forme ou une autre, qu'elle soit musicale, qu'elle soit de la peinture, qu'elle soit de la poésie, peu importe le type de support, on essaye de partager avec d'autres ce qui nous habite au plus profond, nos propres images inspirées, nos propres émotions, et on essaye de les communiquer à d'autres. C'est comme si... D'un côté, nous participions à l'expérience artistique d'un autre et que ça stimule l'un autre. Et dans le deuxième cas, on partage nos propres créations. Et vous avez raison, lorsque les écrans et les images extérieures habitent un peu trop notre vie, il n'y a plus de place pour nos propres images à nous. Quand je dis images, prenez en tête l'exemple de la lecture. Quand on lit un texte et qu'on observe ce qui se passe en nous, à la fois on lit et à la fois on observe. On a des images à l'intérieur de nous, comme si on vivait dedans nous, et que nous avons l'impression que nous sommes les acteurs de ce que nous sommes en train de lire. C'est ça les images intérieures. Et ça on en a plein. C'est notre vie à nous et c'est la richesse de notre vie intérieure. S'il y a trop d'images des écrans, en fait il n'y a plus de place pour ce type d'image. Observez-le lorsqu'on regarde une série ou un film, Ce sont les émotions de l'acteur, les émotions du personnage qui sont dans le film, les émotions du personnage qui sont dans la série, qui finalement nous habitent, pas vraiment les nôtres. Dans le cas de l'art, c'est l'inverse. On va aller chercher à l'intérieur de nous quelles sont nos propres émotions pour essayer de les partager avec d'autres dans l'espoir que ça fasse à leur tour. dans leur être, que ça leur fasse naître en eux leurs propres images. C'est ça le rôle de l'art, à mon avis.

  • Speaker #0

    Donc on a l'impression que ce sont deux activités finalement totalement en contradiction et que le fait de la profusion d'avaler en quelque sorte des images qui ne sont pas les nôtres fait que notre source propre d'images se tarie. Est-ce qu'on pourrait le voir comme cela ?

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça, c'est-à-dire que... Quand nous regardons des images à l'extérieur, je veux dire les images des écrans, Elles sont tellement puissantes à la fois par leur luminosité, à la fois par leur intensité émotionnelle, qu'elles nous coupent de nos propres images. Et puis c'est plus facile souvent d'aller regarder les images des autres plutôt que d'être attentif aux siennes. Alors je ne dirais pas que c'est le mal, que ce n'est pas bien. Ça nous fait du bien aussi parfois, et c'est reposant, que de regarder une série et puis d'être habité par... de suivre une histoire qui nous captive, ça nous sort de l'ordinaire de notre... notre vie et de nos soucis quotidiens, je pense que c'est important, ça fait partie du repos, du repos psychique de l'homme. Ce sur quoi je voudrais attirer notre attention, et vous l'avez très bien souligné Myriam, c'est que s'il y en a trop des images, alors tout d'un coup ça nous abrutit. C'est comme si ça nous vidait de notre vie intérieure à nous. Observez, quand nous regardons la télé trop longtemps, au bout d'un moment, on est dans une espèce de lassitude. C'est parce que notre être profond réclame qu'on retourne retrouver nos propres images. Donc il y a à trouver une alternance. entre nos propres images, celles qui sont à l'intérieur de nous, sur notre écran intérieur, et puis des images qui nous sont proposées par les écrans, les images extérieures. L'une et l'autre peut-être se stimulent, plutôt que les images extérieures envahissent toute notre vie intérieure et qu'elles finissent par tuer nos propres images.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour ce premier volet. Je vous propose une première pause musicale. Nous allons nous retrouver tout de suite après.

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  • Speaker #0

    Bonjour à tous, Myriam avec vous pour une bulle de sagesse avec Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Bonjour Sanji !

  • Speaker #1

    Bonjour Myriam, bonjour à tous vos auditeurs.

  • Speaker #0

    Alors c'est un plaisir de vous retrouver dans Drôles de Planète. Sanji Ramboatiana, je rappelle, auteur, formateur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide et également coauteur du livre César l'Imparfait Heureux. Alors Sanji, justement, dans César l'Imparfait Heureux, vous avez écrit une chronique qui s'intitule À quoi sert l'art ? Et donc, avant de parler de ce thème, je voulais vous partager une donnée qui m'interpelle, qui va peut-être surprendre. Je voulais parler des écrans. Savez-vous que les Français, et pas seulement les adolescents, passent en moyenne 4h30 par jour devant les écrans ? Eh bien, cette donnée me permet peut-être d'introduire la suite. Qu'est-ce que vous en pensez, Sanji ?

  • Speaker #1

    J'en pense Myriam, c'est vrai que les écrans envahissent notre vie. Et puis les écrans c'est quand même quelque chose qui est souvent utile. Ça nous permet de nous tenir au courant de l'actualité, ça nous permet de nous distraire, ça nous permet d'être en contact avec les autres, ça a plein d'avantages les écrans. Mais ce que vous soulignez, les 4h30 d'utilisation quotidienne par les Français, me fait penser à une autre statistique que j'ai lue il n'y a pas très longtemps, où aux États-Unis, on s'est aperçu que, par exemple, les retraités passaient plus de 11h30 par jour sur les écrans. À partir de ce moment-là, on peut se dire quand même que les écrans sont envahissants et que probablement, ils nous empêchent plein d'autres activités. Donc moi, je pense que les écrans sont utiles, mais on doit en avoir un usage raisonné. Ils vont occuper toute la place dans notre cerveau et il n'y aura plus d'autre place pour autre chose. C'est bien dommage.

  • Speaker #0

    Et oui, et en fait, j'ai souhaité aborder ce thème des écrans parce qu'il nous avait semblé dans une autre émission qu'en fait, il y avait une invasion d'images, de profusions d'images, on va dire extérieures, qui sont ingurgitées par les écrans. Et que l'art, il nous semblait également, permettait de créer nos propres images. Et donc c'est par ce biais là que j'aimerais que vous nous présentiez qu'est ce que c'est que l'art ?

  • Speaker #1

    L'art c'est deux choses. C'est d'abord être spectateur de la création d'un autre et de s'apercevoir que cette création en fait elle produit en nous une émotion, une émotion esthétique. Et que très souvent lorsque nous écoutons une musique ou que nous regardons une peinture et bien Ça attire en nous nos propres images, c'est-à-dire la création des autres stimule notre propre vie intérieure, notre propre vie inspirée. Il y a une deuxième facette à l'art, c'est la facette où on est créateur, où on essaye de mettre sous une forme ou une autre, qu'elle soit musicale, qu'elle soit de la peinture, qu'elle soit de la poésie, peu importe le type de support, on essaye de partager avec d'autres ce qui nous habite au plus profond, nos propres images inspirées, nos propres émotions, et on essaye de les communiquer à d'autres. C'est comme si... D'un côté, nous participions à l'expérience artistique d'un autre et que ça stimule l'un autre. Et dans le deuxième cas, on partage nos propres créations. Et vous avez raison, lorsque les écrans et les images extérieures habitent un peu trop notre vie, il n'y a plus de place pour nos propres images à nous. Quand je dis images, prenez en tête l'exemple de la lecture. Quand on lit un texte et qu'on observe ce qui se passe en nous, à la fois on lit et à la fois on observe. On a des images à l'intérieur de nous, comme si on vivait dedans nous, et que nous avons l'impression que nous sommes les acteurs de ce que nous sommes en train de lire. C'est ça les images intérieures. Et ça on en a plein. C'est notre vie à nous et c'est la richesse de notre vie intérieure. S'il y a trop d'images des écrans, en fait il n'y a plus de place pour ce type d'image. Observez-le lorsqu'on regarde une série ou un film, Ce sont les émotions de l'acteur, les émotions du personnage qui sont dans le film, les émotions du personnage qui sont dans la série, qui finalement nous habitent, pas vraiment les nôtres. Dans le cas de l'art, c'est l'inverse. On va aller chercher à l'intérieur de nous quelles sont nos propres émotions pour essayer de les partager avec d'autres dans l'espoir que ça fasse à leur tour. dans leur être, que ça leur fasse naître en eux leurs propres images. C'est ça le rôle de l'art, à mon avis.

  • Speaker #0

    Donc on a l'impression que ce sont deux activités finalement totalement en contradiction et que le fait de la profusion d'avaler en quelque sorte des images qui ne sont pas les nôtres fait que notre source propre d'images se tarie. Est-ce qu'on pourrait le voir comme cela ?

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça, c'est-à-dire que... Quand nous regardons des images à l'extérieur, je veux dire les images des écrans, Elles sont tellement puissantes à la fois par leur luminosité, à la fois par leur intensité émotionnelle, qu'elles nous coupent de nos propres images. Et puis c'est plus facile souvent d'aller regarder les images des autres plutôt que d'être attentif aux siennes. Alors je ne dirais pas que c'est le mal, que ce n'est pas bien. Ça nous fait du bien aussi parfois, et c'est reposant, que de regarder une série et puis d'être habité par... de suivre une histoire qui nous captive, ça nous sort de l'ordinaire de notre... notre vie et de nos soucis quotidiens, je pense que c'est important, ça fait partie du repos, du repos psychique de l'homme. Ce sur quoi je voudrais attirer notre attention, et vous l'avez très bien souligné Myriam, c'est que s'il y en a trop des images, alors tout d'un coup ça nous abrutit. C'est comme si ça nous vidait de notre vie intérieure à nous. Observez, quand nous regardons la télé trop longtemps, au bout d'un moment, on est dans une espèce de lassitude. C'est parce que notre être profond réclame qu'on retourne retrouver nos propres images. Donc il y a à trouver une alternance. entre nos propres images, celles qui sont à l'intérieur de nous, sur notre écran intérieur, et puis des images qui nous sont proposées par les écrans, les images extérieures. L'une et l'autre peut-être se stimulent, plutôt que les images extérieures envahissent toute notre vie intérieure et qu'elles finissent par tuer nos propres images.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour ce premier volet. Je vous propose une première pause musicale. Nous allons nous retrouver tout de suite après.

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Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l’actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Cette fois-ci, nous explorons le thème de l'art : l'art en tant que spectateur, l'art en tant que créateur, l'art comme source d'images personnelles et antidote des images des écrans. En partenariat avec mon invité Sanjy Ramboatiana, auteur, formateur et consultant, cofondateur de l'association Artas Entraide. et co-auteur du livre César l'imparfait heureux.


Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.

Transcription

  • Speaker #0

    Bonjour à tous, Myriam avec vous pour une bulle de sagesse avec Drôle de planète, le podcast qui démonte les idées reçues sur l'actualité pour voir au-delà des apparences et élever notre regard. Bonjour Sanji !

  • Speaker #1

    Bonjour Myriam, bonjour à tous vos auditeurs.

  • Speaker #0

    Alors c'est un plaisir de vous retrouver dans Drôles de Planète. Sanji Ramboatiana, je rappelle, auteur, formateur, consultant, cofondateur d'Arta Centraide et également coauteur du livre César l'Imparfait Heureux. Alors Sanji, justement, dans César l'Imparfait Heureux, vous avez écrit une chronique qui s'intitule À quoi sert l'art ? Et donc, avant de parler de ce thème, je voulais vous partager une donnée qui m'interpelle, qui va peut-être surprendre. Je voulais parler des écrans. Savez-vous que les Français, et pas seulement les adolescents, passent en moyenne 4h30 par jour devant les écrans ? Eh bien, cette donnée me permet peut-être d'introduire la suite. Qu'est-ce que vous en pensez, Sanji ?

  • Speaker #1

    J'en pense Myriam, c'est vrai que les écrans envahissent notre vie. Et puis les écrans c'est quand même quelque chose qui est souvent utile. Ça nous permet de nous tenir au courant de l'actualité, ça nous permet de nous distraire, ça nous permet d'être en contact avec les autres, ça a plein d'avantages les écrans. Mais ce que vous soulignez, les 4h30 d'utilisation quotidienne par les Français, me fait penser à une autre statistique que j'ai lue il n'y a pas très longtemps, où aux États-Unis, on s'est aperçu que, par exemple, les retraités passaient plus de 11h30 par jour sur les écrans. À partir de ce moment-là, on peut se dire quand même que les écrans sont envahissants et que probablement, ils nous empêchent plein d'autres activités. Donc moi, je pense que les écrans sont utiles, mais on doit en avoir un usage raisonné. Ils vont occuper toute la place dans notre cerveau et il n'y aura plus d'autre place pour autre chose. C'est bien dommage.

  • Speaker #0

    Et oui, et en fait, j'ai souhaité aborder ce thème des écrans parce qu'il nous avait semblé dans une autre émission qu'en fait, il y avait une invasion d'images, de profusions d'images, on va dire extérieures, qui sont ingurgitées par les écrans. Et que l'art, il nous semblait également, permettait de créer nos propres images. Et donc c'est par ce biais là que j'aimerais que vous nous présentiez qu'est ce que c'est que l'art ?

  • Speaker #1

    L'art c'est deux choses. C'est d'abord être spectateur de la création d'un autre et de s'apercevoir que cette création en fait elle produit en nous une émotion, une émotion esthétique. Et que très souvent lorsque nous écoutons une musique ou que nous regardons une peinture et bien Ça attire en nous nos propres images, c'est-à-dire la création des autres stimule notre propre vie intérieure, notre propre vie inspirée. Il y a une deuxième facette à l'art, c'est la facette où on est créateur, où on essaye de mettre sous une forme ou une autre, qu'elle soit musicale, qu'elle soit de la peinture, qu'elle soit de la poésie, peu importe le type de support, on essaye de partager avec d'autres ce qui nous habite au plus profond, nos propres images inspirées, nos propres émotions, et on essaye de les communiquer à d'autres. C'est comme si... D'un côté, nous participions à l'expérience artistique d'un autre et que ça stimule l'un autre. Et dans le deuxième cas, on partage nos propres créations. Et vous avez raison, lorsque les écrans et les images extérieures habitent un peu trop notre vie, il n'y a plus de place pour nos propres images à nous. Quand je dis images, prenez en tête l'exemple de la lecture. Quand on lit un texte et qu'on observe ce qui se passe en nous, à la fois on lit et à la fois on observe. On a des images à l'intérieur de nous, comme si on vivait dedans nous, et que nous avons l'impression que nous sommes les acteurs de ce que nous sommes en train de lire. C'est ça les images intérieures. Et ça on en a plein. C'est notre vie à nous et c'est la richesse de notre vie intérieure. S'il y a trop d'images des écrans, en fait il n'y a plus de place pour ce type d'image. Observez-le lorsqu'on regarde une série ou un film, Ce sont les émotions de l'acteur, les émotions du personnage qui sont dans le film, les émotions du personnage qui sont dans la série, qui finalement nous habitent, pas vraiment les nôtres. Dans le cas de l'art, c'est l'inverse. On va aller chercher à l'intérieur de nous quelles sont nos propres émotions pour essayer de les partager avec d'autres dans l'espoir que ça fasse à leur tour. dans leur être, que ça leur fasse naître en eux leurs propres images. C'est ça le rôle de l'art, à mon avis.

  • Speaker #0

    Donc on a l'impression que ce sont deux activités finalement totalement en contradiction et que le fait de la profusion d'avaler en quelque sorte des images qui ne sont pas les nôtres fait que notre source propre d'images se tarie. Est-ce qu'on pourrait le voir comme cela ?

  • Speaker #1

    C'est tout à fait ça, c'est-à-dire que... Quand nous regardons des images à l'extérieur, je veux dire les images des écrans, Elles sont tellement puissantes à la fois par leur luminosité, à la fois par leur intensité émotionnelle, qu'elles nous coupent de nos propres images. Et puis c'est plus facile souvent d'aller regarder les images des autres plutôt que d'être attentif aux siennes. Alors je ne dirais pas que c'est le mal, que ce n'est pas bien. Ça nous fait du bien aussi parfois, et c'est reposant, que de regarder une série et puis d'être habité par... de suivre une histoire qui nous captive, ça nous sort de l'ordinaire de notre... notre vie et de nos soucis quotidiens, je pense que c'est important, ça fait partie du repos, du repos psychique de l'homme. Ce sur quoi je voudrais attirer notre attention, et vous l'avez très bien souligné Myriam, c'est que s'il y en a trop des images, alors tout d'un coup ça nous abrutit. C'est comme si ça nous vidait de notre vie intérieure à nous. Observez, quand nous regardons la télé trop longtemps, au bout d'un moment, on est dans une espèce de lassitude. C'est parce que notre être profond réclame qu'on retourne retrouver nos propres images. Donc il y a à trouver une alternance. entre nos propres images, celles qui sont à l'intérieur de nous, sur notre écran intérieur, et puis des images qui nous sont proposées par les écrans, les images extérieures. L'une et l'autre peut-être se stimulent, plutôt que les images extérieures envahissent toute notre vie intérieure et qu'elles finissent par tuer nos propres images.

  • Speaker #0

    Eh bien, merci Sanji pour ce premier volet. Je vous propose une première pause musicale. Nous allons nous retrouver tout de suite après.

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