- Speaker #0
Quand tu meurs, que tu es en deuil, il y a un moment où il y a un silence absolu, où les gens doutent des fois, et j'essaie de les convaincre par expérience que ça ne dure qu'un moment, et qu'après on rentre en contact avec la personne, on est là-haut, et puis de temps en temps on voit des signes d'encouragement, ou des petites étoiles. Alors qu'on m'a dit un copain, il m'a dit « Ouais, mais il y a des milliards de signes en permanence. » Je lui ai dit « Les signes dont je parle, c'est les signes qui te sont adressés, qui ont du sens pour toi et qui ne peuvent pas te tromper. » Si tu veux les voir.
- Speaker #1
J'ai fait ma Saint-Valentin ici, avec une bouteille de rhum et l'eau là. Et on s'est pris une murge juste devant, là, et on a écouté de la musique, les musiques que Daniel aimait, on a pleuré, on a bu, c'était très...
- Speaker #2
Alors la murge, elle n'a pas eu lieu dans un bar ou à domicile. Ici, on est en plein air, dans un cimetière.
- Speaker #1
Donc tu vois, je pense que ça, c'est pas du tout réglementaire.
- Speaker #2
Là, ce que tu es en train de faire,
- Speaker #3
c'est de les sceller,
- Speaker #2
puis de resceller...
- Speaker #1
Ouais, c'est ça.
- Speaker #2
En fait, ça ne s'appelle pas un tombeau, mais un colombarium. Estella était en train de receler la niche où était déposée l'urne de Daniel.
- Speaker #1
Ça peut tomber ou pas ?
- Speaker #3
Non.
- Speaker #2
On est devant l'endroit où sont les cendres de Daniel. Et il y a un galet avec l'équité Daniel et deux piqueurs. Et une bougie qui ne s'éteint jamais. ça une lampe-laide.
- Speaker #1
Et une fleur de magnolia, aujourd'hui, qui vient de me déposer.
- Speaker #2
Et trois mots, reliés à la source pour l'éternité, Lily. Bisous mon petit frère, Brigitte. Avec tout notre amour, Téniès, Laura et Marion. On était donc au cimetière de Villandreau ce 8 mars 2025. C'était moins de trois mois après la mort de Daniel et je venais passer l'après-midi avec Stella. Une après-midi sous le signe des signes. Les signes, c'est la thématique de ce septième et dernier épisode de la saison. Stella avait encore beaucoup de choses à me dire, et moi, j'avais beaucoup de choses à voir. Et d'abord, la maison aux feuilles.
- Speaker #1
C'est pour ça qu'on l'a appelée la maison aux feuilles, parce qu'elle est entièrement recouverte de feuilles. Ça, c'est des choses qu'on avait plantées, en fond, avec Daniel. Du romarin, il y a de la vigne, que son fils m'avait donnée, qui donne des super bons raisins. Vas-y, il y a une lavande que j'ai... Du trop taillé, j'espère que je ne l'ai pas tué. Ça, c'est des fenêtres capotiques de Daniel. Intérieur, extérieur, sur la folie sable.
- Speaker #2
Et l'arbre est en fleurs.
- Speaker #1
Oui, le prunus est en fleurs. Le prunus est en fleurs, c'est beau.
- Speaker #2
Vous entendez les oiseaux ? Dès qu'on mettait le pied dehors, ils nous accompagnaient. Ensuite, on a visité la maison.
- Speaker #1
C'est la chambre d'Agnan. Voilà, ça c'est la chambre dans laquelle... Et donc c'est cette fameuse fenêtre qu'il a faite.
- Speaker #2
On va voir la vue sur l'arbre.
- Speaker #1
Oui, il adorait cette vue, effectivement. C'est marrant parce que cette fenêtre, on a l'impression qu'elle a toujours été là. Et là, c'est vrai que tu vois le ciel, tu vois le haut du Prunus, tu vois le ciel, tu vois les arbres. c'est très beau voilà on avait deux espaces pour dormir de chanvre ce qui était beaucoup plus beaucoup plus pratique ma vie d'avoir chacun son espace plutôt gens chacun sa piole et puis à la fin c'est vrai qu'il avait très mal la nuit il avait besoin d' espace il avait le pied de perf et tout ça donc en fait j'étais dans ma chambre juste à côté qui est celle ci et que j'occupe toujours parce que je n'arrive pas à investir la chambre dans laquelle il était pour l'instant.
- Speaker #2
Et là, c'est une œuvre de Daniel.
- Speaker #1
Ah oui, Daniel a beaucoup dessiné, il a fait pas mal de choses. Alors moi, je ne l'ai pas connu sur cette période, mais il a été vraiment, je ne sais pas comment on dit, pointilliste. Il était pointu et pointilliste. Beaucoup de choses comme ça autour des points. Il avait même édité un petit ouvrage à compte d'auteurs, je vais te montrer, avec des dessins de points. Donc ça c'est des livres que Daniel a, avec ses dessins et ses poésies, des livres qu'il a imprimés à compte d'auteurs. Celui-là je l'aime beaucoup, il voit un regard, un animal, un trou, etc. Ça c'est un, il t'en a peut-être parlé, c'est un recueil de poésie qui s'appelle L'Homme Traversé.
- Speaker #2
Tu peux me relire un ?
- Speaker #1
Ouais. Bien d'en voir un passer. Foudroyer d'amour. Mon cœur en éclatant a mué, trempant dans de hautes nuées. Le vierge de l'éternel m'a frappé, émulsion infinie, repli et trame. Aimé de cœur, donné sans prendre. Après des millénaires d'épreuves, après le déferlement d'appétit, les élans vers l'ouverture de paix. fin d'une conscience entière de ces universels répondants sentir la source unique ces doubles solaires au-delà des perceptions corporelles la croix de lumière m'a traversée ma nuit est sortie de l'ombre l'astre devant mon oeil a éclaté le voile du mystère s'est effacé aveuglé foudroyé d'amour
- Speaker #2
Par l'amour, parlons-en. Faut pas croire que ce podcast ne s'intéresse qu'à la mort. Il s'intéresse à toutes celles et à tous ceux qui se sont aimés à la vie, à la mort. Même si c'est toujours tumultueux de s'aimer autant.
- Speaker #1
Je peux pas dire que c'est une relation simple avec nos personnalités. Je dirais avec nos bagages aussi, avec nos souffrances, avec nos attentes, avec la façon de non exprimer nos besoins. On a eu des vrais moments d'incompréhension, de tension. Je suis partie deux fois, j'ai écouté mes affaires, je suis partie, voilà. Et puis j'ai pensé retrouver, je ne sais pas, je suis revenue. Donc après, on est passé sur la communication non-violente. On a fait des... On y a mis du cœur à l'orage, quoi, pour se dire, OK, on va s'en sortir, on va y arriver, parce qu'il y a de la monde, quoi.
- Speaker #2
Quand tu partais, tu partais juste à côté ?
- Speaker #1
Non, je partais définitivement. Ce n'était pas que je partais en week-end, c'était que je partais... C'était des gros dramas. Parce qu'à chaque fois, je suis partie un an, plusieurs mois, enfin un an et un an et demi. Donc c'était des longues périodes. Ah oui,
- Speaker #2
c'est Richard Borton et Elisabeth Taylor.
- Speaker #1
C'était des... des sacrées périodes. Et la deuxième fois, la première fois que je suis partie, j'ai trouvé une maison. La deuxième fois que je suis partie, j'ai trouvé un arbre. Et je suis remis à la lumière.
- Speaker #2
Non, mais c'est ce qu'on appelle l'amour passionnel, non ? Après, c'est un peu normal d'avoir un karma de yo-yo quand on a commencé par un coup de foudre. Et même un coup de foudre à répétition.
- Speaker #1
Et moi, Daniel, je l'avais vu des années avant. Sous un chapiteau, il y avait une espèce de plateforme pour les associations artistiques. Tout ça, je l'avais vu et je l'avais vraiment repéré. J'avais hyper fâché sur lui. Ah,
- Speaker #2
c'était un implant,
- Speaker #1
comme on dit en technique scénariste. J'avais déjà été implanté. Et voilà, il était en couple avec une jeune fille et j'avais vraiment fâché. Et puis voilà, le temps est passé. Quand même, à un moment, parce que je m'occupais des clowns à l'hôpital, il était venu faire une audition parce qu'on recrutait. Donc là, je l'avais re-rencontré. Il avait confirmé. Je le trouvais vraiment très beau. Le temps continue de passer. Je n'ai pas recruté aucune. Donc voilà, le temps passe. Et Fred, il a fait l'entremise.
- Speaker #2
Ah Fred, l'entremetteur. Nous y voilà. Fred, on en a un peu parlé dans le dernier épisode. Et ça fait longtemps que j'entends parler de lui. C'est d'ailleurs Daniel qui a commencé. Comment vous vous êtes rencontrés ?
- Speaker #1
C'est la faute à Fred. Ouais, c'est grâce. On a eu un ami entremetteur qui a fait « Oh, vous deux ! »
- Speaker #0
Ça pourrait matcher.
- Speaker #2
Par hasard, mais y a-t-il vraiment des hasards dans cette histoire ? Il y a surtout des rencontres. Et donc, le jour où je suis venu voir Stella dans son lointain village de Villandreau, au bout du bout du bout du sud de la Gironde, elle n'était pas seule. Il y avait un vieux pote qui était là, par hasard.
- Speaker #1
Eh oui.
- Speaker #2
C'était bien lui, le fameux Fred. Fred, Frédéric Arp, c'est un artiste, un musicien, un danseur, clown, comme Stella qui était clown à l'hôpital, et un homme de théâtre aussi, comédien, metteur en scène, formateur, comme Daniel, qu'il a d'ailleurs remplacé comme formateur, au théâtre en miettes à Bègle. Ils sont de la même école, celle de Jacques Lecoq. l'apôtre du théâtre corporel. Donc, Fred s'est lié avec Daniel. Et Fred connaissait bien Stella et...
- Speaker #3
Un jour j'ai dit à Daniel, mais tu connais quelqu'un qui s'appelle Stella ? Voilà, je me suis dit que peut-être qu'il pourrait partager un bout de chemin ou autre.
- Speaker #2
Alors pourquoi tu t'es dit que ça allait coller entre deux ?
- Speaker #3
Pour moi le point commun qu'il y avait entre les deux c'est ce que j'appellerais la foi, une forme de foi, quelque chose qui est indicible. J'ai beaucoup navigué dans la théologie juive. Donc là, tu me demandes de mettre des mots sur des choses où il n'y a pas vraiment de mots. En tout cas, de mon ressenti, Daniel et Stella étaient sans animé d'une fois, d'un rapport au vivant qui, pour moi, va avec l'indicible, avec le secret. Voilà, c'était purement un ressenti.
- Speaker #2
Les trucs qu'on ne trouve pas sur les applications de rencontre ?
- Speaker #3
Justement, non.
- Speaker #1
Non, c'est hyper députatif.
- Speaker #3
C'est ce qu'on pourrait appeler du ressenti, si tu veux. Et forcément, c'est une part qui ne s'algorithmise pas.
- Speaker #2
Merci, si tu veux regarder le match, c'est maintenant. Oui, parce que ce jour-là, il y avait Irlande-France à la télé. Mais pendant que Fred regardait les Français plier les Irlandais,
- Speaker #1
J'ai peur. Il a l'air sérieusement touché. C'est du genou. Désolé. Ah non, non, non, non.
- Speaker #2
Et tandis qu'Antoine Dupont repartait sur une civière,
- Speaker #1
C'est le pire scénario. Antoine Dupont va devoir quitter la pelouse. On voit à peine qu'il n'y a que Maxime Lucu sur le banc aujourd'hui.
- Speaker #2
on continuait à parler d'amour avec Stella. Après l'entremise, j'adore ce mot désuet, l'entremise de Fred, elle a vu Daniel. Puis, Ils ont échangé des textos, puis ils se sont retrouvés autour d'un café, puis elle a passé un premier week-end à Villandreau, puis... Non mais attendez, non mais attendez là, la musique ne va pas du tout. Ce n'est pas une bluette qui démarre, ou alors elle ne dure pas très longtemps. Car bien sûr, dans cette histoire, rien ne pouvait se passer comme prévu. Et neuf mois plus tard, tiens, là, c'est Daniel qui commence à raconter.
- Speaker #0
Après, au bout de neuf mois, elle m'a dit, j'ai réussi mes examens. Et en fait, elle avait fait des examens et effectivement, elle avait un cancer du sein.
- Speaker #1
Ce jour-là, j'avais deux examens. J'avais un examen à l'université, parce que je voulais faire des études universitaires, et j'avais la mammographie. Quand je suis arrivée, ou je l'ai eu au téléphone, j'ai dit, j'ai réussi un des deux examens, c'est la mammographie.
- Speaker #0
On a fait tout ça sur l'équipe, on a eu plein de cocktails.
- Speaker #1
Et ce qui est drôle aussi avec Daniel, c'était joli, ça c'est que le jour de l'annonce, on a été boire des coups en fait. Il est venu à Bordeaux et on a été voir des coups au 4K et c'est un petit bar à cocktail sur les quais qui était vraiment très sympa. Alors c'est pas qu'on fêtait ça, mais on s'est dit ok, on le marre d'entrée d'une clé de sol positive. Si on peut considérer cette période comme une partition, ça a donné une clé d'entrée hyper positive.
- Speaker #2
D'un cancer à l'autre, ces deux-là ont vécu un amour intense, comme un cycle. Un cycle dont Fred est une figure tutélaire. Car tiens, le match est fini et 27-42 plus tard, Fred est venu nous rejoindre, car cet homme, qui était à l'origine de l'histoire, était aussi présent. A la fin.
- Speaker #3
J'étais là au moment où il a rendu son dernier souffle. Je suis arrivé à 19h, il est mort à 22h.
- Speaker #2
Tu étais là au début de l'histoire et à la fin de l'histoire.
- Speaker #1
Oui.
- Speaker #3
Et j'étais là en conscience à la fin. Par rapport à notre lien... A notre lien, j'étais là en conscience, c'est-à-dire que je devais travailler le vendredi, j'avais l'intime conviction qu'il partira avant, donc j'ai pris la route à 19h, le temps d'arriver, de me poser, de prendre un petit temps avec Stella. Stella a eu un coup de téléphone et puis on a partagé ses derniers souffles. Donc ouais, j'étais là au début et à la fin.
- Speaker #2
C'est un signe du destin ?
- Speaker #3
J'ai toujours eu l'intime conviction d'un destin croisé. Et après moi, d'une manière très très intime, j'ai un lien avec la mort qui depuis l'enfance est prégnant. Mon obstétricien s'appelait Ben Amor déjà. Voilà, ça a commencé comme ça. C'est quelque chose que je garde assez secret. J'ai perdu beaucoup d'amis ces dernières années, des amis comédiens, notamment un qui s'est pendu. C'est des rendez-vous que j'ai souvent évité. Avec Daniel, quelque part, il m'a remis aussi à un endroit qui est essentiel pour moi. Ce que je te partageais tout à l'heure, c'est qu'il y a des choses qui sont de l'ordre de l'expérience intime qui, peut-être, ne se mettent pas en mots, en action. En tout cas, oui, on était ensemble à ce moment-là. Ça a été précieux pour moi. Cet espace, il est aussi précieux que la naissance. Tous mes enfants sont à la maison, par exemple, si tu veux. En tout cas, dans mes croyances profondes, dans ce que je pense, c'est des passages qui vont réordonner, on va dire, le chemin des personnalités, qui vont amener une précieusité du moment, où d'un seul coup, on est... On est tous un endroit d'équité. Cultiver ça, le partager, le rendre visible ou audible comme tu fais, je pense qu'aujourd'hui c'est salutaire et c'est un acte de santé publique.
- Speaker #2
Ce destin croisé avec Daniel, Fred n'est pas le seul à l'avoir ressenti. Même si je l'ai connu brièvement, Daniel m'a profondément marqué comme un miroir inversé. Daniel est mort à l'âge que j'ai aujourd'hui. On est tous les deux d'une même génération, avec sans doute de mêmes aspirations créatives. La comparaison s'arrête là. Daniel est bien plus drôle, extraverti et mystique que moi. Mais peu importe, ce n'est pas sa foi qui m'inspire, c'est son attitude face à la mort. Avant, on se posait souvent la question « et toi t'aurais fait quoi pendant la guerre ? » Question toute théorique et un peu hors-sol. On a peu de chance, finalement, de revivre cette période de notre vivant, enfin j'espère. En revanche, on finira tous par mourir de notre vivant. Et à cet égard, la manière dont Daniel a préparé sa sortie constitue pour moi une précieuse boussole.
- Speaker #1
En tout cas, malgré mon espoir, il n'y a jamais eu de déni. Ça, c'était vraiment un vrai enseignement pour toutes les personnes qui m'ont côtoyé. Parce qu'il était vraiment, tu l'as vu, il avait toute la transparence par rapport à ça. Mais il nous faisait vraiment travailler pour le coup. il a tout réglé, et quand on dit réglé, il y a la matérialité, mais c'est pas que ça, il y a aussi les relations, donc il y a eu des beaux cadeaux, il y a eu un pardon de son père, enfin, ou son père qui lui dit je t'aime, il y a eu de son fils qui est à la communauté, qui aussi a demandé pardon pour la communauté, parce que Daniel a beaucoup souffert du fait de ne pas être considéré comme le père d'Italie, et d'avoir une place très annexe, et donc... Donc il y a eu un pardon par rapport à ça. Il a réglé des choses, mais il y a aussi plein de gens qui sont venus régler des choses au niveau relationnel. Et je pense que par rapport à ça, il est vraiment parti en paix.
- Speaker #2
Ah, le grand pardon. Avec Daniel, il y a bien sûr toujours une dimension... spirituel en prime. Il a prévenu qu'il ne resterait pas vraiment sans donner de nouvelles une fois parti.
- Speaker #0
Quand tu meurs, que tu es en deuil, il y a un moment où il y a un silence absolu, où les gens doutent des fois. Et j'essaie de les convaincre par expérience que ça ne dure qu'un moment et qu'après on rentre en contact avec la personne. Alors pour les agnostiques c'est... Le souvenir s'est intégré dans le cœur ou le cerveau et qu'on peut être en lien avec l'expérience qu'on a eue avec ces personnes. Et pour moi qui suis plus mystique, c'est vraiment, on est là-haut et puis de temps en temps on voit des signes ou d'encouragement ou des petites étoiles. Ah la fume !
- Speaker #1
Oh,
- Speaker #0
il n'y a pas besoin, en général les signes ils sont clairs. L'univers nous envoie des signes en permanence, à part que quand on les voit pas, il envoie un peu plus fort et un peu plus fort et un peu plus fort et un peu plus fort, jusqu'à ce que ce soit évident. Mais les signes, il y en a quoi. Alors comme a dit un copain, il m'a dit « ouais, mais il y a des milliards de signes en permanence » . Je lui ai dit « les signes dont je parle, c'est les signes qui te sont adressés, qui ont du sens pour toi et qui peuvent pas te tromper quoi, si tu veux les voir » .
- Speaker #2
ou si on veut bien les entendre. Est-ce que tu as eu des signes ?
- Speaker #1
Oui, j'en ai des signes. Déjà, je communique pas mal. Daniel, je sais qu'il était très proche de François d'Assise. Il parlait aux oiseaux, aux animaux. Donc, il disait « Regardez les oiseaux, regardez les oiseaux. » Les derniers jours, il disait « Regardez les oiseaux, ils parleront de moi. » Donc, je regarde les oiseaux. Et toi, ce matin, c'est super drôle, parce qu'il y avait deux petits oiseaux, et il y avait un oiseau, ce matin, alors que tu venais aujourd'hui, qui voulait absolument rentrer dans la maison, un petit rouge-gorge, et il arrêtait pas de taper, je me disais, mais c'est pas possible, comme s'il était, en fait, dedans, dehors, enfin, et donc, il voulait rentrer à la porte vitrée, là, et il tapait, donc je me suis dit, waouh, alors, j'ai essayé de prendre sa photo, il était trop vif, et donc, après, j'ai mis des graines, j'ai leur ai mis des graines dehors, pour, voilà. donc je regarde les oiseaux donc des fois ben toi ce matin il y a eu ça des fois en voiture je ne sais pas un oiseau qui passe devant enfin en tout cas je suis attentif aux oiseaux et à chaque fois c'est une belle pensée c'est une belle pensée pour Daniel et après plein d'autres signes plus intuitifs c'est une présence qui est là quoi ça va être là merci beaucoup ben de rien Tu as tout ce qu'il te faut ?
- Speaker #2
Ah non, il me manquait encore quelque chose. Et c'est tout à la fin de mes derniers échanges avec Fred que c'est arrivé. À ce moment-là, Fred me racontait qu'il avait l'ambition de devenir célébrant laïque. Comme Stella, tiens, qu'il est devenu depuis la mort de Daniel et qui officie désormais pour la coopérative funéraire Cyprès, en Sud-Gironde.
- Speaker #3
Il s'avère qu'aujourd'hui, c'est d'une nécessité publique, je crois, qu'il y ait des célébrants laïcs. qui est des passeurs, qui est des gens qui prennent soin. Là, je mets en scène un spectacle de clowns et on s'inspire énormément d'une personne qui s'appelle Cynthia Fleury, qui a une chaire au CNAM, sur la question de porter attention, de considérer autrui, de prendre soin. Je pense que tout ça, c'est un passeur. Comme tu peux avoir une boulangère qui est dans la manière dont elle va te donner son pain. va le temps d'un instant te procurer une sensation d'humanité, de partage, si tu veux. C'est notre ami l'oiseau, il est venu s'inviter. On parlait des oiseaux tout à l'heure et de Saint-François d'Assise.
- Speaker #2
C'est un signe.
- Speaker #3
Tout à fait.
- Speaker #2
Vous avez entendu le rouge-gorge ? Enfin, je suppose que c'était le rouge-gorge du matin qui est venu me saluer sur la terrasse. Je n'ai pas fait LPO en deuxième langue et l'oiseau était juste dans mon dos. Ok, je n'ai pas vu l'oiseau. Mais son intervention pile plume à la fin de la dernière question de l'interview ne m'a pas trompé. Ce jour-là, il y a un mystique qui est venu faire un clin d'œil, un agnostique. C'était le dernier épisode. Encore un peu long, mais ne m'en voulez pas. C'était le dernier épisode de l'histoire de Daniel Estella. Merci d'avoir suivi cette cinquième saison. Si vous avez envie de la prolonger, n'hésitez pas à en parler autour de vous. Retrouvez « À la vie à la mort » sur LinkedIn et Instagram. Il y a des tas de photos extraordinaires pour illustrer cette histoire. Et si ça vous a vraiment plu, envoyez-moi 5 étoiles sur Apple Podcast et ou Spotify. En dessous de 5 étoiles, c'est pas la peine. Écrivez des commentaires aussi, ne soyez pas timide. Maintenant, c'est même possible de commenter des épisodes sur Spotify et pas seulement chez Apple. Alors ? Ah, au fait, j'ai oublié de vous dire, ce n'est pas tout à fait la fin de l'histoire. Bon, je n'en dis pas plus, mais il pourrait bien y avoir un épilogue dans les prochaines semaines. Comment être tenu au courant ? Abonnez-vous bien sûr sur votre plateforme préférée à La Vie à la Mort. Allez, salut les vivants !