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George le podcast - Décrypter le succès des marques de boissons

French Bloom, le plus premium des vins désalcoolisés - par Rodolphe Frèrejean Taittinger

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35min |22/04/2024
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Description

La nouvelle tendance des vins désalcoolisés 🍷


L'un des principes fondamentaux de la réussite d'une entreprise est sa capacité à se montrer attentive aux besoins de son marché et aux envies de ses clients.


C'est justement la démarche qu'à eu cette jeune entreprise, French Bloom. Créé par Maggie Frerejean-Taittinger et Rodolphe Frerejean Taittinger, ce vin effervescent désalcoolisé à été entièrement pensé pour répondre aux envies du marché : une boisson saine, de qualité et qui reconnecte les non buveurs d'alcool aux moments de fête et de partage. 🥂


Dans cet épisode, vous apprendrez comment le couple Frèrejean Taittinger a totalement repensé sa façon de produire du vin en vue de créer un vin désalcoolisé de qualité.


Nous parlerons aussi :

  • Stratégie marketing

  • Branding

  • Évolutions des modes de consommation

  • Innovation dans le secteur vin et R&D


Vous êtes producteur de boissons, vins ou spiritueux et souhaitez identifier vos opportunités de croissance ? 


Réservez votre session de conseils stratégiques gratuite en vous rendant sur notre site agence-george.fr  💪


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Transcription

  • Speaker #0

    Trop souvent, on considère qu'il suffit de prendre un vin qui est fait pour être un vin et de le désalcooliser. Et généralement, ça ne marche pas. En fait, on s'est aperçu qu'il fallait vraiment surfer au maximum pour pouvoir défaire et déconstruire au moment de la désalcoolisation.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixées à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Bonjour Rodolphe.

  • Speaker #0

    Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de vous avoir avec nous sur ce podcast. Aujourd'hui, on va parler de vin désalcoolisé. Un sujet nouveau, très en vogue, et qui fait beaucoup de bruit aujourd'hui dans l'industrie et la filière vitivinicole. Je suis ravie de vous avoir avec nous pour que vous puissiez nous parler de votre nouvelle création, French Loom, un vin pétillant désalcoolisé. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment est-ce que vous avez eu cette idée et comment est né French Loom ?

  • Speaker #0

    Déjà, c'est un grand plaisir d'être avec vous. Merci infiniment pour l'invitation. Frenchbloom, c'est né de pas mal d'histoires qui se sont croisées. Avant tout, moi je viens du monde du champagne. Avec mes deux frères, on a créé notre propre maison de champagne qui s'appelle Frère Jean Frère, qui existe depuis 2005. On est dans le cœur d'Avis, dans les grands crus. C'est vrai qu'on a une solide expérience dans le champagne, mais aussi dans le cognac. On a une vieille réserve de cognac depuis 1767 qui s'appelle Coutenceau, qu'on développe aussi avec mes frères. Donc c'est vrai que mes origines c'est le champagne et le cognac. Ma femme, Maggie, travaillait pour le Guide Michelin pendant quasiment 6 ans. Et c'est vrai que quand elle était enceinte en Elle m'a fait part de son sentiment, en tout cas de cette impression qu'elle avait d'être un peu rejetée de la fête. Et ce sentiment que dans un cas précis, pour une femme enceinte, il y avait cette impression qu'on ne pouvait plus du tout partager les moments de convivialité. Et ce sentiment aussi un peu... C'est vrai qu'en France, le vin fait vraiment partie de notre culture. Et donc quand on ne peut pas boire... On est un peu écarté des moments de convivialité. Donc de là est née cette quête, parce que je pense qu'il faut vraiment l'appeler une quête, cette expérimentation qui, avec du R&D, ça fait quasiment 4 ans qu'on fait du R&D sans arrêt, et c'est passionnant. Et c'est vrai qu'on expérimente beaucoup de choses, et donc on utilise à la fois le savoir-faire qu'on a, mais on va le mélanger avec beaucoup d'innovation. En tout cas, c'est une très belle aventure.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le vin est un élément important dans notre culture à nous, français, qui fait partie de ces indispensables donnements de convivialité. Pourtant, on perçoit quand même une baisse constante. et progressive de la consommation d'alcool en France. Et au-delà de ces moments de convivialité dont on peut se sentir effectivement exclu lorsque momentanément, comme votre femme, dans le cadre d'une grossesse, on peut être amené à ne pas devoir consommer de produits alcoolisés, il y a aussi, on voit, une tranche de la population qui se tourne, pas forcément contrainte par ces produits à faible ténor d'alcool ou sans alcool. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ? Vous avez créé ce produit, ce pétillant sans alcool.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. Je pense que déjà, le premier point, c'est que le marché a beaucoup changé. Les choses changent beaucoup. Je pense que les gens aujourd'hui veulent consommer toujours... Première chose, on n'est pas des anti-vins. Ça, c'est un point important. Je suis avant tout vignon. Je fais du champagne, je fais du cognac. J'adore le vin. Je bois du vin. Mais approchant la quarantaine, je fais de plus en plus gaffe. J'essaye de faire attention. J'essaye de boire mieux, de boire moins, en tout cas. De limiter ma consommation d'alcool. Peut-être que plus en plus de prise de conscience qu'il faut faire attention. Je pense que si c'est un sentiment assez général, les gens aujourd'hui veulent vivre en bonne santé, veulent vivre plus longtemps, veulent vivre dans de bonnes conditions. Et clairement, on ne dit pas que le vin est contradictoire avec ça. En revanche, on pense que de modérer la consommation tout en gardant des moments de convivialité sympathiques et d'essayer de reproduire au maximum l'expérience du vin. sans forcément l'alcool, en tout cas d'une manière bio, sans sulfite, est un point très intéressant. Donc pour répondre à votre question, en fait c'est vrai qu'à l'origine on pensait que ça allait être un produit plutôt pour les femmes enceintes, pour les sobres, pour les marchés religieux. Et en fait on se rend compte que quasiment 80% de nos consommateurs sont des consommateurs de vin, de champagne et autres. Donc on avait tout faux sur plein de points. Et donc de là est née cette approche. d'essayer de trouver une manière de produire, encore une fois, un vin sans alcool, haut de gamme, chic, français, mais surtout naturel. Ça, c'était un point super important pour nous. C'était d'être sur une base de vin 100% bio, avec pas de sulfite, pas de choses chimiques, que tout soit très naturel.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quand on regarde un peu l'offre de vins désalcoolisés qui existe sur le marché, on perçoit quand même majoritairement dans ces produits... Une absence de structure, une acidité relativement prononcée. Pour ceux qui arrivent à des niveaux de 0.0 d'alcool, on utilise majoritairement aujourd'hui des arômes artificiels. Et globalement, on n'est pas sur un ratio prix-plaisir qui soit équivalent aujourd'hui au vin. Mais je crois que vous avez, avec French Bloom, fait une véritable avancée en matière de vins désalcoolisés. Sur laquelle... sur la qualité globale du produit, sur la sensation qu'on peut avoir à la dégustation. Comment est-ce que vous avez fait, techniquement, pour parvenir à un produit aussi abouti aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que le vrai cœur du sujet, c'est qu'il y a trop souvent un problème sur les vins sans alcool parce que 100% des arômes et quasiment 20% du vin en lui-même. Donc le problème, c'est que si la base de vin n'est pas surjoué, on se retrouve avec beaucoup de déceptions après la désalcoolisation. Et pour le coup, dans ce R&D, on a fait désalcooliser plein de vins, et des très bons vins aussi. Et on s'est aperçu que même en désalcoolisant le meilleur chassagne mouraché de la Terre, on n'obtenait pas un bon vin à la fin. Donc en gros, on est parti sur une approche qui n'est pas dogmatique. Et ça, je pense que c'est ultra important. Trop souvent, dans le vin, on a des idées préconçues, qui sont des idées liées à un AOC spécifique. Et donc nous, on sort vraiment de ce concept d'AOC spécifique. Donc nous, notre vision a été vraiment tout l'inverse. Déjà, on est dans le Languedoc. Et dans le Languedoc, nous, on a trouvé vraiment notre bonheur et notre cahier des charges qu'on est en train de mettre dans le Languedoc et qu'on est en train de créer avec vraiment des spécifications très précises qu'on a développées et qu'on est toujours en train de développer parce que c'est une quête qui prend du temps. Languedoc a pas mal de grandes qualités. La première chose, c'est que 40% de l'appellation Languedoc, c'est des vins bio. Donc c'est un peu le royaume des vins naturels, le Languedoc. Il y a une surface aussi de vignes et de raisins qui est très intéressante, mais aussi des chardonnays qui ont plus d'épaules en fait. Et ça, c'est un point qui me semble passionnant. C'est qu'en fait, on se rend compte que ces chardonnays du sud de la France sont beaucoup plus adaptés. pour pouvoir tenir la désalcoolisation. Donc tout le process, c'est encore une fois, c'est de surfaire, surfaire dans les vieillissements, dans le boisé, surfaire dans la réacidification des vins, faire des vendanges un peu plus tôt pour avoir naturellement de l'acidité. Et en fait, on obtient cette base de vin qui est vraiment imbuvable, avant d'être désalcoolisé. mais on doit encore une fois c'est toute la difficulté du jeu c'est d'arriver à créer une base de vin qui soit la plus amenée à au moment de la désalcoolisation à tenir et à revenir sur ses pieds. Ça, je pense qu'on est vraiment un des premiers à faire cette vision dans les vins sans alcool. Ce qui nous permet de sortir des premiers vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Ça paraît être un cheminement relativement logique. Quand on crée un produit sur n'importe quel marché, il y a toujours cette recherche, cette démarche de R&D, de comment est-ce qu'on va faire pour améliorer le produit, quel type de produit, quel type de sucrosité, etc. Et... Probablement que la plus grosse problématique aujourd'hui des vins désalcoolisés, c'est de vouloir transformer un produit fini, un produit abouti, en quelque chose pour lequel il n'a pas été conçu. Vous avez vraiment cette démarche de construire un vin désalcoolisé. Donc ça passe bien sûr par le... Le vin tranquille, mais toute la démarche est tournée vers la construction d'un produit à part entière. Ces raisins sont vinifiés exclusivement dans un but de produire un vin désalcoolisé et non pas d'utiliser une partie des mous ou des vins tranquilles qui resteraient et qui n'auraient pas été écoulés pour en faire un produit alternatif.

  • Speaker #0

    Alors, on apprend beaucoup. au départ on sur le blanc et le rosé on prenait une base de vin désalcoolisé, donc de chardonnay, donc déjà dans cette logique-là, avec une base de vin qui était déjà travaillée, mais qui était moins travaillée qu'aujourd'hui, ce qu'on a appris sur le millésime nous apprend énormément maintenant pour améliorer aussi le blanc et le rosé. C'est là où c'est très intéressant, c'est qu'on est constamment, constamment dans une quête de perfectibilité et de se remettre en question. Sur le blanc et le rosé, on est à la V8, on va lancer notre V9, là on lance notre premier millésime, mais sur le blanc et le rosé, on prenait une base de chardonnay, qu'on désalcoolisait, ensuite on rajoutait des mous de raisin, donc des mous de pinot noir qu'on rajoutait, et ensuite on mettait des arômes naturels, comme arômes de citron et arômes de fermentation, qu'on mettait dans le blanc et le rosé. Le millésime nous a permis, mais comme tout ça, on est pionnier, on est en premier et pionnier d'une nouvelle catégorie, on doit sans arrêt être un peu des explorateurs, on va dans une nouvelle zone, et donc... ce qu'on a appris avec le millésime qu'on est en train maintenant de transposer sur le blanc et le rosé c'est qu'en fait le plus on fait avant la désalcoolisation le mieux c'est mais avec quand même beaucoup de difficultés parce que il faut en parallèle nous on s'est mis sur French Boom beaucoup de disciplines pour être sans sulfite donc sans arôme chimique sans jamais mettre quoi que ce soit de chimique ça c'est essentiel pour nous et donc on est en train de transposer

  • Speaker #1

    Du zéro, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, de faire du 0.0, donc pas du 0.5, ce qui est, en soi, ça change tout, en fait. Même à 0.5, il y a beaucoup plus de textures. Même d'avoir un tout petit peu plus d'alcool permet tout de suite de changer tout. D'arriver à 0.0, et ce qu'on est arrivé à faire sur le millésime avec vraiment une belle texture, d'avoir une belle acidité, une belle texture, une belle longueur en bouche, c'est assez remarquable. Et ça a été vraiment difficile d'arriver là. donc encore une fois on apprend de plus en plus à créer et améliorer notre base de vin et si sur cette base de vin qu'on va construire en fait des vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Puisqu'on parle de votre millésime, qui est le dernier mai de votre gamme de vins désalcoolisés, que vous avez quand même sorti à plus de 100 euros la bouteille sur le marché, est-ce que vous pouvez nous expliquer quel est le positionnement que vous avez choisi pour French Room et quels sont vos principaux clients cibles aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que c'est une très bonne question. Avant d'en arriver là, je veux juste parler pour moi de la définition d'un vin complexe. Pour moi, un vin complexe Quand on va acheter une belle bouteille de vin, un grand vin, un très grand vin, pour moi un très grand vin c'est avant tout une expérience, du plaisir, de la complexité, c'est avant tout ça. Pour moi l'alcool est quasiment secondaire dans l'approche d'un grand vin en fait. Donc ça c'est un point qui est important avant de rentrer sur le cœur du sujet, sur ce millésime, c'est que nous on est arrivé à faire pour la première fois un vin sans alter. colle avec un côté tridimensionnel où il y a à la fois un très bonnet une belle acidité une très belle texture une très belle longueur en bouche avec des arômes qui viennent aussi de la vinification avec tout ce travail qui a été le fruit de quatre ans de r&d et de beaucoup de difficultés pour pouvoir en arriver là de plein de tests qui ont échoué on a fait des centaines de tests on a même pour tout vous dire on a même essayé de faire vieillir à un moment des vins sans alcool en fût et c'était la pire erreur du monde c'était imbuvable et donc on a dû sans arrêt se remettre en question faire plein de tests pour affiner mettre sur la table plein de gens aussi qui venaient avec des expériences différentes à la fois un grand sommelier, à la fois notre chef de cave, de champagne, notre maître de chez, de cognac, mais plein d'autres gens différents qui ont apporté aussi des visions différentes, parce qu'il fallait penser différemment avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Et c'est vrai qu'on a la chance aussi d'avoir le soutien de Jean Mouex, qui est le propriétaire de Petrus, qui est un de nos investisseurs, une partie de la famille Rémi Martin, Béatrice Cointreau, des grands investisseurs aussi du monde du vin, qui nous ont beaucoup aidés. et qui ont tout de suite cru au potentiel et du projet donc forcément il faut faire preuve d'ouverture d'esprit pour pouvoir en arriver là. Donc je pense qu'aujourd'hui, le prix dans lequel on est est aussi la conséquence de pas mal de paramètres, la rareté. Il n'y a que 17 000 bouteilles qui ont été produites sur ce premier millésime. D'arriver sur aussi la rareté, le côté unique, d'avoir pour la première fois un vin complexe, sans alcool, avec cette approche tridimensionnelle et de la texture, de la longueur, tout ça. Et donc, la recherche et le développement qui a été mis en place, qui a été mis dans cette bouteille, tout ça, c'est sûr que ça a un prix. C'est un prix qui est, je pense, justifié en tout cas. Et c'est vrai que nos clients sont plutôt des flexi-drinkers en fait. Ce sont plutôt des gens qui aiment les bons vins, qui aiment se faire plaisir, mais de temps à l'autre vont faire attention, vont essayer de... ou parfois vont faire même les deux. On arrive par exemple, on travaille avec pas mal de très belles tables d'étoilés Michelin. dans lequel il y a des menus qui peuvent être à la fois avec de l'alcool et parfois sans alcool, ou des pairings avec 100% vin sans alcool. Et c'est passionnant parce qu'au final, quand on a la chance d'aller sur une très belle table dans un étoilé Michelin, c'est sûr qu'on ne peut pas tout le temps, quand on doit travailler, se faire 5 plats, 5 accormés vins. Le monde a pas mal changé aussi dans cette vision. Et je pense que les gens aussi font plus attention à eux, à leur santé, mais ils veulent toujours se faire plaisir. Je pense que ça, c'est le point central.

  • Speaker #1

    Pour reprendre, quand vous avez créé ce nouveau produit, Fred's Room, quels sont les principaux clients cibles que vous aviez à l'esprit ? Est-ce que c'était déjà vos clients traditionnels de champagne, pour reprendre vos clients de la maison Frère Jean Frère, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait, comme je vous disais, on avait tout faux. On pensait que le gros du marché, ça allait être, encore une fois, les marchés religieux, que ça allait plutôt être Dubaï, que ça allait plutôt être les femmes enceintes, que ça allait plutôt être les... Et sobre, encore une fois, 80% de notre marché aujourd'hui c'est la France numéro 1 quand même. On pensait qu'on allait se faire lapider en France, parce qu'on pensait que c'était tellement un blasphème de faire ce qu'on fait, qu'on pensait, et en fait pas du tout, on a 600 comptes actifs, on est à la coupe en France, ça marche très bien, on a la chance de travailler avec des très beaux groupes comme le groupe MoMA, le groupe Paris Society, on travaille avec le groupe Ducasse, on travaille avec le Cheval Blanc, on travaille le Ritz à Paris, On travaille avec la plupart des palaces, on est vraiment fiers de ça, on travaille avec plein de petites épiceries fines, aussi la grande épicerie, les galeries Lafayette, plein de très très beaux endroits en France, avec vraiment des très belles rotations, donc ça on en est vraiment fiers. Donc la France reste pour nous un marché très important, ça s'appelle French Bloom, c'est très important pour nous au final que la France marche bien, mais c'est vrai que les Etats-Unis sont devenus notre second plus gros marché, et c'est en train de devenir le premier marché maintenant. ce qui est une croissance très très importante aux États-Unis. Il faut vraiment comprendre par exemple aux États-Unis que les Gen Z, les nouvelles générations, boivent quasiment 30 à 40% moins d'alcool. Donc déjà il y a une forme vraiment de consommation qui est en train de... C'est beaucoup plus qu'un effet de mode, c'est vraiment un changement de consommation profond qui est en train de s'installer. Je ne dis pas du tout que c'est la fin du vin. Encore une fois, il ne faut pas dire ce que je n'ai pas dit parce que je pense que le vin a de très très belles années devant. mais en tout cas la vraie surprise c'est de voir, je vais au Japon la semaine prochaine on est le partenaire du Guide Michelin à Kyoto au Japon avec French Bloom on va faire le lancement de la cuvée avec les plus grands chefs japonais qui adorent d'ailleurs French Bloom, c'est intéressant parce que dans un pays qui est assez conservateur comme le Japon pour le coup ils ont adopté avec beaucoup d'intérêt à French Bloom, et même l'AQV, le blanc de blanc, on est en train de créer notre propre cahier des charges. Je ne sais pas si ce serait arrogant de dire notre propre AOC, mais en tout cas, on est en train de créer notre propre catégorie.

  • Speaker #1

    Alors justement, vous parliez du parallèle avec le champagne et French Bloom, évidemment ce sont deux produits très différents. Il me semble, quand on fait le parallèle avec le champagne, que la stratégie que vous avez adoptée, la stratégie de marque pour French Bloom, est judicieuse. Là encore, et aussi différenciante de ce qu'on peut voir dans le reste de l'industrie des fins et spiritueux, enfin sur les autres marques qui commencent à émerger aujourd'hui, vous avez fait le choix, vous, de créer une marque à part entière, French Bloom, et non pas une gamme. Au sein de votre cuvée de la maison Frère Jean Frère, est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a motivé ce choix et si ça vous semble encore aujourd'hui avec le recul avoir été un bon choix ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un très bon choix parce qu'encore une fois, on ne veut pas être juste une alternative. On est en train de créer une belle marque et comme vous l'avez dit, on est vraiment fiers. C'est un point très important. Et on n'est pas en train d'essayer de créer une marque d'un champagne sans alcool. Encore une fois, on est en train de créer... Parce que, comme je vous ai dit, c'est vraiment notre conviction chez French Bloom que c'est vraiment pas du tout le concept. Parce que de désalcooliser des vins d'une AOC, ça ne marche pas, en fait. Ça ne fonctionne pas. C'est pas bon. Donc, en gros, il faut vraiment... repenser toute la base de la vinification depuis le début. Donc on est vraiment fiers d'avoir créé, de se détacher pour le coup sur cette marque et d'être vraiment un pur player, pardon pour cet anglicisme, je ne me suis pas promis de ne pas en faire, j'en viens d'en faire un, mais vraiment d'être très très focalisé sur cette quête en fait, et de le faire à fond en fait. Nous notre vision c'est de se dire Si on le fait, autant vraiment le faire à fond et d'essayer d'aller beaucoup plus loin que de se dire on va juste désalcooliser un fond de cuve et on va voir comment ça va donner. Non, on va vraiment repenser le truc et on va aller jusqu'au bout et puis on va essayer peu à peu. Ça prend du temps. Il a fallu quasiment 10 ans et des milliards de dollars aux industriels de la bière pour arriver où est-ce qu'ils sont arrivés sur les bières sans alcool. Et quand je vois que dans certains pays, dans certains marchés, dans une boîte comme Abbéinebev, Numéro 1 de la bière, ils font 20% de leur vente de bière, c'est des bières sans alcool. Donc ce que je veux dire c'est qu'il y a un tsunami de demandes aujourd'hui. Et ça, on ne peut pas ne pas le voir. Et ce qui est super intéressant, c'est que c'est la demande qui drive tout en fait. Ça c'est très intéressant. Donc en gros, aujourd'hui, nous ce qu'on est en train de faire sur French Bloom, c'est qu'on répond avant tout à une demande. Alors, Une demande marché qui est très forte. Les clients qui vont dans des beaux restaurants ou dans des beaux bistrots, ils veulent avoir le même niveau d'expérience quand ils ne boivent pas aussi. Et ça, c'est un point qui est essentiel à comprendre. Le seul truc, c'est qu'une bière sans alcool ou un mocktail, c'est très solo, c'est très individuel, c'est chacun pour soi. Alors que là, avec une bouteille de French Bloom, on va pouvoir partager une bouteille. Donc on va pouvoir créer de l'inclusivité, de la convivialité, on va pouvoir célébrer tous ensemble en fait. C'est aussi ça qu'on trouvait assez fascinant, de pouvoir célébrer un moment, puis là sur la cuvée, on va encore plus loin parce qu'on veut faire plus que célébrer. On va aussi... On peut aussi créer un vin, un vin complexe dans lequel on peut aussi réfléchir, on peut se poser, on peut le boire doucement, on peut le laisser se réchauffer. Donc ça pour nous c'est le... C'est la prochaine génération, c'est les vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Alors justement vous disiez que vous aviez répondu à une demande qui était là, qui est croissante. J'entends souvent dire que le marketing crée la demande, je pense que ce n'est pas vrai du tout. C'est plutôt l'art de répondre à une demande en mettant en face de cette demande ou de son besoin les bonnes solutions, ou en tout cas le bon produit, celui qui va bien. Et c'est vrai qu'on voit depuis le Covid-19 qu'il y a des changements structurels importants qui se sont faits. ...opérer sur le marché des boissons alcoolisées en général, parce que ça ne concerne pas que le vin. Et je crois effectivement qu'il y a un vrai marché pour ces nouvelles boissons sans alcool, alors que ce soit du vin ou autre. Effectivement, vous parliez des mocktails, parce que je crois que c'est toute l'industrie des boissons qui réfléchit à des alternatives à ce qui était historiquement utilisé dans des boissons alcoolisées, qui peuvent aujourd'hui être utilisées dans des boissons sans alcool, avec des distillats, des biters qui sont vraiment pensés et réfléchis pour pouvoir amener de la complexité, même sans la présence de l'alcool. Depuis ces changements structurels, on voit émerger ces boissons désalcoolisées, ces vins désalcoolisés qui, contrairement au French Blue, en général, pour l'instant, s'inscrivent dans des gammes et appartiennent encore à des maisons ou des marques de vins ou de spiritueux. Est-ce que... Comme on entend souvent aujourd'hui, vous pensez que dans ce cadre-là, est-ce que ça peut avoir un risque ? Souvent, ça peut être un risque pour ces nouvelles générations de les éloigner de la consommation de vin, plutôt alors même qu'on cherche à les réintéresser au monde des vins et spirituels.

  • Speaker #0

    Je pense qu'au contraire, clairement, on essaie de les réintéresser. Encore une fois... C'est vrai que les générations font généralement l'opposé de la génération d'avant. On a envie de faire l'opposé de ce que faisaient nos parents. Je pense que la génération de mes parents voulait faire l'opposé, les boomers ont voulu faire l'opposé des générations encore d'avant, dans les années 40-50. Donc en gros, je crois que peut-être oui, c'est vrai que d'une manière assez générale, le tabac ou l'alcool est moins en vogue auprès des... Nouvelle génération, ça c'est sûr. Après, je pense que le vin a de très très belles heures devant nous. Et ça c'est sûr. Nous, on est en train en fait de redéfinir, en tout cas vraiment sur la cuvée, on est en train de redéfinir aussi la définition d'un vin complexe. Et c'est vrai que pour nous, en tout cas, un vin peut être aussi sans alcool. Déjà, première chose. À partir du moment où il est fait à base de vin. Et qu'à partir du moment où il y a une belle expérience. Parce que c'est ça pour moi la définition. une fois d'un vin c'est de l'expérience et c'est de la complexité c'est du plaisir si on peut retrouver sur du sens d'alcool eh ben je trouve que c'est intéressant ça ça permet de pouvoir justement développer encore plus en fait cette industrie et je trouve que au contraire je trouve que les professionnels du monde du vin et spiritueux devrait adopter je crois qu'ils sont en train de l'adopter de plus en plus quand je vois un groupe comme pernod ricard qui en train de lancer une partie de leur gamme ils ont fait je crois la sus 0 il ya pas longtemps le jean be fitter en zéro les industriels de la bière l'ont complètement fait complètement compris C'est vrai que le monde du vin est encore une fois plus conservateur. Donc il faut s'y mettre peu à peu. On est en train de disrupter une industrie qui est très conservatrice sur le monde du vin. Donc forcément, on est toujours un peu chahuté, un peu dénigré. Ça fait partie du jeu, c'est normal. Mais je pense que c'est la première étape. La deuxième étape, je pense que ça va être l'intégration par les professionnels du vin. Et c'est en train d'arriver, mais ça va être de plus en plus gros parce que c'est vrai qu'encore une fois... Le marché est en très très forte croissance. Nous, on a vu quasiment 300% de croissance l'année dernière sur French Bloom. C'est à peu près notre rythme de croissance en ce moment, 300% chaque année de développement. Donc, il y a un vrai Eldorado qui est en train de se mettre en place. Et là où c'est intéressant, c'est surtout, aujourd'hui je me rends compte de quelque chose, c'est même nos clients, nos clients restaurateurs. Déjà, d'une part, on va élever leur expérience. Donc, on va permettre à... d'élever l'expérience pour leurs clients. On va aussi élever leur profitabilité. Il faut le dire, c'est un point important, parce qu'ils vont pouvoir aussi peut-être gagner plus d'argent en vendant des produits sans alcool de qualité, cette fois-ci, qui ne sont pas juste des sodas ou de l'eau. Donc je pense que c'est bénéfique pour tout le monde. Ça, c'est mon point de vue sincère, mais ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui à ceux qui pensent qu'avec le vin sans alcool, on appelons ça du vin, et en ayant des niveaux prix-plaisir... Comme je disais tout à l'heure, qui ne sont pas encore satisfaisants sur la grande majorité des produits qui sont proposés aujourd'hui à la vente. A tous ceux qui disent que les vignons sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis, qu'est-ce que vous en dites ?

  • Speaker #0

    Alors première chose, la définition d'un vin sans alcool, elle est très normée aujourd'hui. Un vin sans alcool, c'est l'Union Européenne qui donne la norme, c'est un vin qui est fait à un vin sans alcool et 100% fait à base de vin qui a été désalcoolisé. Donc dans cette vision-là, je pense que oui, c'est important quand même de mettre des normes sur la qualification d'un vin sans alcool. Ça c'est très important. Après, je pense que... J'espère en tout cas que les vignons ne vont pas scier cette branche, parce que c'est une branche qui est intéressante. La France a beaucoup de talent, beaucoup de savoir-faire. On est un des premiers pays du monde du vin, si ce n'est d'ailleurs je crois le premier, et c'est vrai que dans cette vision-là, je pense qu'on devrait être aussi à la pointe de l'innovation. Et ce savoir-faire que nous avons chez nous devrait au contraire être mis à contribution. On a raté quelques... Vous savez que c'était les Français qui avaient créé les premières voitures électriques par exemple ? J'ai découvert ça il y a deux jours, j'étais... J'étais subjugé de voir que dans les années 80, il y avait des voitures électriques qui avaient été faites par des Français. Je trouve ça dommage qu'on n'ait pas pris le lead là-dessus. Et je trouve que sur les vins sans alcool, je trouve que les Français devraient prendre le lead, en tout cas les producteurs, les vignerons français. En tout cas, c'est l'appel que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que finalement, la difficulté, c'est celle qui consiste à opposer ces deux produits ? Mais est-ce que finalement, il ne serait pas mieux de les distinguer complètement ? Plutôt que de vouloir les opposer ou les associer, c'est peut-être ça finalement qui fait aujourd'hui du tort à la filière, c'est de vouloir opposer ces deux produits comme étant l'un l'alternative de l'autre, et comme ne pouvant pas coexister quelque part, alors que d'avoir une démarche qui présenterait ces deux produits comme deux produits distincts, différents, imaginés pour des moments différents, pour des personnes différentes, d'avoir vraiment deux univers, je pense que ça me paraît...

  • Speaker #0

    C'est le cœur du sujet. C'est le cœur du sujet aussi parce que le problème, c'est... En fait, c'est quand il y a des séparations que on a du mal... Parfois, il faut mieux se rencontrer, il faut mieux se voir quand on a des... Se parler par téléphone, par WhatsApp, par email, ça donne un peu des distances. Et les distances sont mauvaises. En fait, je pense que le cœur du sujet, là, c'est que notre cible sont des flexi-drinkers. Les flexi-drinkers sont des gens qui aiment à la fois boire du vin et à la voix de temps en temps boire des vins sans alcool ou d'autres alternatives type mocktail ou biens sans alcool ou autre chose. Donc dans cette approche-là, je pense que la méconnaissance du marché... pour beaucoup, donne l'impression que, encore une fois, ah oui, ça c'est pour les sobres, c'est que pour les marchés religieux, c'est que pour les femmes enceintes, ça n'a rien à voir. Mais en fait, je pense que le cœur du sujet, c'est de comprendre ce que la demande veut. Et c'est la demande, encore une fois, qui est très intéressante. C'est ce que les clients veulent, ce que le marché veut. Et aujourd'hui, en 2024, et des évolutions de consommation en fait. Donc ces évolutions de consommation font que le client final veut avoir potentiellement des expériences qui sont, encore une fois, flexibles. Ce côté flexible. Je prends un autre parallèle. Je ne suis pas végétarien, ok ? Mais de temps en temps, je vais manger le plat végétarien. Vous voyez ? Dans cette approche-là, il y a dix ans, on rigolait bien de ceux qui faisait des plats végétariens aujourd'hui c'est devenu quasiment obligatoire maintenant de proposer des des altères enfin des plats végétariens en fait sans être moins bien c'est pas parce qu'il n'y a pas d'alcool que c'est moins bien vous voyez nous notre vision elle est là en fait elle est elle va encore même beaucoup plus loin que ça d'une certaine manière c'est c'est très complémentaire en fait et donc c'est cette complémentarité qui est je pense la base de réconciliation parce qu'il n'y a pas de monde en fait c'est le même monde qui devrait qui devrait être travailler ensemble dans une seule direction, puisque c'est très complémentaire, et que le marché veut cette complémentarité.

  • Speaker #1

    Je retiendrai deux choses pour moi qui sont vraiment très importantes. La première, c'est qu'on répond toujours à une demande du marché. C'est quelque chose qui est là, qui est tangible, qui existe, auquel on doit être attentif. Et ça, je pense que c'est un premier point extrêmement important pour la filière vin de manière générale et pas uniquement sur le nolo ou le sans-alcool, qui sont des nouvelles mouvances qui apparaissent. Et la deuxième, c'est de réfléchir en termes d'expérience client. Parce qu'après tout, le vin, c'est comme vous l'avez dit à plusieurs reprises, c'est proposer une expérience de dégustation, des moments de partage, et pas uniquement un produit alcoolisé.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne peux pas être plus d'accord avec vous, et vous avez raison, c'est ça, c'est avant tout une expérience, c'est des moments de convivialité, c'est des moments de partage, c'est des moments de plaisir aussi. Je pense que c'est ça avant tout le vin, et c'est important aussi d'arriver quand même avec des niveaux de complexité. Et ça, je pense que le virage qu'on est en train de faire est important, parce qu'il faut que la catégorie soit aussi très qualitative. C'est pour ça qu'aujourd'hui, nous, on met, en tout cas chez French Bloom, énormément de travail, de R&D, pour proposer des produits de grande qualité, des vins sans alcool très complexes. Et ça c'est essentiel aussi pour améliorer cette expérience de convivialité. Et je crois que toute la nouvelle catégorie, la nouvelle filière de vin sans alcool va de plus en plus vers cette voie. Il y a vraiment aujourd'hui une quête aussi d'autres acteurs, d'amélioration, de recherche, de développement pour aller chercher de la complexité. Et donc il y a ces troisième génération de... de vignons, qui font des vins sans alcool, de plus en plus complexes. Et donc le marché, à mon avis, dans 2-3 ans, on va commencer à avoir de très très belles surprises. Et on a cette conviction qu'on verra dans pas si longtemps des grands vins rouges sans alcool, des grands vins blancs sans alcool. C'est ce qu'il y a de plus difficile. Les vins avec de l'effervescence, ça nous permet d'aller chercher plusieurs couches aromatiques entre l'acidité, la longueur en bouche. mais le Saint-Garles je pense que c'est vraiment les vins rouges sans alcool très complexes ce qui est le plus dur Très bien Merci beaucoup en tout cas Merci infiniment Merci à vous A bientôt

  • Speaker #1

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast Merci Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

Description

La nouvelle tendance des vins désalcoolisés 🍷


L'un des principes fondamentaux de la réussite d'une entreprise est sa capacité à se montrer attentive aux besoins de son marché et aux envies de ses clients.


C'est justement la démarche qu'à eu cette jeune entreprise, French Bloom. Créé par Maggie Frerejean-Taittinger et Rodolphe Frerejean Taittinger, ce vin effervescent désalcoolisé à été entièrement pensé pour répondre aux envies du marché : une boisson saine, de qualité et qui reconnecte les non buveurs d'alcool aux moments de fête et de partage. 🥂


Dans cet épisode, vous apprendrez comment le couple Frèrejean Taittinger a totalement repensé sa façon de produire du vin en vue de créer un vin désalcoolisé de qualité.


Nous parlerons aussi :

  • Stratégie marketing

  • Branding

  • Évolutions des modes de consommation

  • Innovation dans le secteur vin et R&D


Vous êtes producteur de boissons, vins ou spiritueux et souhaitez identifier vos opportunités de croissance ? 


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Transcription

  • Speaker #0

    Trop souvent, on considère qu'il suffit de prendre un vin qui est fait pour être un vin et de le désalcooliser. Et généralement, ça ne marche pas. En fait, on s'est aperçu qu'il fallait vraiment surfer au maximum pour pouvoir défaire et déconstruire au moment de la désalcoolisation.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixées à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Bonjour Rodolphe.

  • Speaker #0

    Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de vous avoir avec nous sur ce podcast. Aujourd'hui, on va parler de vin désalcoolisé. Un sujet nouveau, très en vogue, et qui fait beaucoup de bruit aujourd'hui dans l'industrie et la filière vitivinicole. Je suis ravie de vous avoir avec nous pour que vous puissiez nous parler de votre nouvelle création, French Loom, un vin pétillant désalcoolisé. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment est-ce que vous avez eu cette idée et comment est né French Loom ?

  • Speaker #0

    Déjà, c'est un grand plaisir d'être avec vous. Merci infiniment pour l'invitation. Frenchbloom, c'est né de pas mal d'histoires qui se sont croisées. Avant tout, moi je viens du monde du champagne. Avec mes deux frères, on a créé notre propre maison de champagne qui s'appelle Frère Jean Frère, qui existe depuis 2005. On est dans le cœur d'Avis, dans les grands crus. C'est vrai qu'on a une solide expérience dans le champagne, mais aussi dans le cognac. On a une vieille réserve de cognac depuis 1767 qui s'appelle Coutenceau, qu'on développe aussi avec mes frères. Donc c'est vrai que mes origines c'est le champagne et le cognac. Ma femme, Maggie, travaillait pour le Guide Michelin pendant quasiment 6 ans. Et c'est vrai que quand elle était enceinte en Elle m'a fait part de son sentiment, en tout cas de cette impression qu'elle avait d'être un peu rejetée de la fête. Et ce sentiment que dans un cas précis, pour une femme enceinte, il y avait cette impression qu'on ne pouvait plus du tout partager les moments de convivialité. Et ce sentiment aussi un peu... C'est vrai qu'en France, le vin fait vraiment partie de notre culture. Et donc quand on ne peut pas boire... On est un peu écarté des moments de convivialité. Donc de là est née cette quête, parce que je pense qu'il faut vraiment l'appeler une quête, cette expérimentation qui, avec du R&D, ça fait quasiment 4 ans qu'on fait du R&D sans arrêt, et c'est passionnant. Et c'est vrai qu'on expérimente beaucoup de choses, et donc on utilise à la fois le savoir-faire qu'on a, mais on va le mélanger avec beaucoup d'innovation. En tout cas, c'est une très belle aventure.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le vin est un élément important dans notre culture à nous, français, qui fait partie de ces indispensables donnements de convivialité. Pourtant, on perçoit quand même une baisse constante. et progressive de la consommation d'alcool en France. Et au-delà de ces moments de convivialité dont on peut se sentir effectivement exclu lorsque momentanément, comme votre femme, dans le cadre d'une grossesse, on peut être amené à ne pas devoir consommer de produits alcoolisés, il y a aussi, on voit, une tranche de la population qui se tourne, pas forcément contrainte par ces produits à faible ténor d'alcool ou sans alcool. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ? Vous avez créé ce produit, ce pétillant sans alcool.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. Je pense que déjà, le premier point, c'est que le marché a beaucoup changé. Les choses changent beaucoup. Je pense que les gens aujourd'hui veulent consommer toujours... Première chose, on n'est pas des anti-vins. Ça, c'est un point important. Je suis avant tout vignon. Je fais du champagne, je fais du cognac. J'adore le vin. Je bois du vin. Mais approchant la quarantaine, je fais de plus en plus gaffe. J'essaye de faire attention. J'essaye de boire mieux, de boire moins, en tout cas. De limiter ma consommation d'alcool. Peut-être que plus en plus de prise de conscience qu'il faut faire attention. Je pense que si c'est un sentiment assez général, les gens aujourd'hui veulent vivre en bonne santé, veulent vivre plus longtemps, veulent vivre dans de bonnes conditions. Et clairement, on ne dit pas que le vin est contradictoire avec ça. En revanche, on pense que de modérer la consommation tout en gardant des moments de convivialité sympathiques et d'essayer de reproduire au maximum l'expérience du vin. sans forcément l'alcool, en tout cas d'une manière bio, sans sulfite, est un point très intéressant. Donc pour répondre à votre question, en fait c'est vrai qu'à l'origine on pensait que ça allait être un produit plutôt pour les femmes enceintes, pour les sobres, pour les marchés religieux. Et en fait on se rend compte que quasiment 80% de nos consommateurs sont des consommateurs de vin, de champagne et autres. Donc on avait tout faux sur plein de points. Et donc de là est née cette approche. d'essayer de trouver une manière de produire, encore une fois, un vin sans alcool, haut de gamme, chic, français, mais surtout naturel. Ça, c'était un point super important pour nous. C'était d'être sur une base de vin 100% bio, avec pas de sulfite, pas de choses chimiques, que tout soit très naturel.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quand on regarde un peu l'offre de vins désalcoolisés qui existe sur le marché, on perçoit quand même majoritairement dans ces produits... Une absence de structure, une acidité relativement prononcée. Pour ceux qui arrivent à des niveaux de 0.0 d'alcool, on utilise majoritairement aujourd'hui des arômes artificiels. Et globalement, on n'est pas sur un ratio prix-plaisir qui soit équivalent aujourd'hui au vin. Mais je crois que vous avez, avec French Bloom, fait une véritable avancée en matière de vins désalcoolisés. Sur laquelle... sur la qualité globale du produit, sur la sensation qu'on peut avoir à la dégustation. Comment est-ce que vous avez fait, techniquement, pour parvenir à un produit aussi abouti aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que le vrai cœur du sujet, c'est qu'il y a trop souvent un problème sur les vins sans alcool parce que 100% des arômes et quasiment 20% du vin en lui-même. Donc le problème, c'est que si la base de vin n'est pas surjoué, on se retrouve avec beaucoup de déceptions après la désalcoolisation. Et pour le coup, dans ce R&D, on a fait désalcooliser plein de vins, et des très bons vins aussi. Et on s'est aperçu que même en désalcoolisant le meilleur chassagne mouraché de la Terre, on n'obtenait pas un bon vin à la fin. Donc en gros, on est parti sur une approche qui n'est pas dogmatique. Et ça, je pense que c'est ultra important. Trop souvent, dans le vin, on a des idées préconçues, qui sont des idées liées à un AOC spécifique. Et donc nous, on sort vraiment de ce concept d'AOC spécifique. Donc nous, notre vision a été vraiment tout l'inverse. Déjà, on est dans le Languedoc. Et dans le Languedoc, nous, on a trouvé vraiment notre bonheur et notre cahier des charges qu'on est en train de mettre dans le Languedoc et qu'on est en train de créer avec vraiment des spécifications très précises qu'on a développées et qu'on est toujours en train de développer parce que c'est une quête qui prend du temps. Languedoc a pas mal de grandes qualités. La première chose, c'est que 40% de l'appellation Languedoc, c'est des vins bio. Donc c'est un peu le royaume des vins naturels, le Languedoc. Il y a une surface aussi de vignes et de raisins qui est très intéressante, mais aussi des chardonnays qui ont plus d'épaules en fait. Et ça, c'est un point qui me semble passionnant. C'est qu'en fait, on se rend compte que ces chardonnays du sud de la France sont beaucoup plus adaptés. pour pouvoir tenir la désalcoolisation. Donc tout le process, c'est encore une fois, c'est de surfaire, surfaire dans les vieillissements, dans le boisé, surfaire dans la réacidification des vins, faire des vendanges un peu plus tôt pour avoir naturellement de l'acidité. Et en fait, on obtient cette base de vin qui est vraiment imbuvable, avant d'être désalcoolisé. mais on doit encore une fois c'est toute la difficulté du jeu c'est d'arriver à créer une base de vin qui soit la plus amenée à au moment de la désalcoolisation à tenir et à revenir sur ses pieds. Ça, je pense qu'on est vraiment un des premiers à faire cette vision dans les vins sans alcool. Ce qui nous permet de sortir des premiers vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Ça paraît être un cheminement relativement logique. Quand on crée un produit sur n'importe quel marché, il y a toujours cette recherche, cette démarche de R&D, de comment est-ce qu'on va faire pour améliorer le produit, quel type de produit, quel type de sucrosité, etc. Et... Probablement que la plus grosse problématique aujourd'hui des vins désalcoolisés, c'est de vouloir transformer un produit fini, un produit abouti, en quelque chose pour lequel il n'a pas été conçu. Vous avez vraiment cette démarche de construire un vin désalcoolisé. Donc ça passe bien sûr par le... Le vin tranquille, mais toute la démarche est tournée vers la construction d'un produit à part entière. Ces raisins sont vinifiés exclusivement dans un but de produire un vin désalcoolisé et non pas d'utiliser une partie des mous ou des vins tranquilles qui resteraient et qui n'auraient pas été écoulés pour en faire un produit alternatif.

  • Speaker #0

    Alors, on apprend beaucoup. au départ on sur le blanc et le rosé on prenait une base de vin désalcoolisé, donc de chardonnay, donc déjà dans cette logique-là, avec une base de vin qui était déjà travaillée, mais qui était moins travaillée qu'aujourd'hui, ce qu'on a appris sur le millésime nous apprend énormément maintenant pour améliorer aussi le blanc et le rosé. C'est là où c'est très intéressant, c'est qu'on est constamment, constamment dans une quête de perfectibilité et de se remettre en question. Sur le blanc et le rosé, on est à la V8, on va lancer notre V9, là on lance notre premier millésime, mais sur le blanc et le rosé, on prenait une base de chardonnay, qu'on désalcoolisait, ensuite on rajoutait des mous de raisin, donc des mous de pinot noir qu'on rajoutait, et ensuite on mettait des arômes naturels, comme arômes de citron et arômes de fermentation, qu'on mettait dans le blanc et le rosé. Le millésime nous a permis, mais comme tout ça, on est pionnier, on est en premier et pionnier d'une nouvelle catégorie, on doit sans arrêt être un peu des explorateurs, on va dans une nouvelle zone, et donc... ce qu'on a appris avec le millésime qu'on est en train maintenant de transposer sur le blanc et le rosé c'est qu'en fait le plus on fait avant la désalcoolisation le mieux c'est mais avec quand même beaucoup de difficultés parce que il faut en parallèle nous on s'est mis sur French Boom beaucoup de disciplines pour être sans sulfite donc sans arôme chimique sans jamais mettre quoi que ce soit de chimique ça c'est essentiel pour nous et donc on est en train de transposer

  • Speaker #1

    Du zéro, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, de faire du 0.0, donc pas du 0.5, ce qui est, en soi, ça change tout, en fait. Même à 0.5, il y a beaucoup plus de textures. Même d'avoir un tout petit peu plus d'alcool permet tout de suite de changer tout. D'arriver à 0.0, et ce qu'on est arrivé à faire sur le millésime avec vraiment une belle texture, d'avoir une belle acidité, une belle texture, une belle longueur en bouche, c'est assez remarquable. Et ça a été vraiment difficile d'arriver là. donc encore une fois on apprend de plus en plus à créer et améliorer notre base de vin et si sur cette base de vin qu'on va construire en fait des vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Puisqu'on parle de votre millésime, qui est le dernier mai de votre gamme de vins désalcoolisés, que vous avez quand même sorti à plus de 100 euros la bouteille sur le marché, est-ce que vous pouvez nous expliquer quel est le positionnement que vous avez choisi pour French Room et quels sont vos principaux clients cibles aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que c'est une très bonne question. Avant d'en arriver là, je veux juste parler pour moi de la définition d'un vin complexe. Pour moi, un vin complexe Quand on va acheter une belle bouteille de vin, un grand vin, un très grand vin, pour moi un très grand vin c'est avant tout une expérience, du plaisir, de la complexité, c'est avant tout ça. Pour moi l'alcool est quasiment secondaire dans l'approche d'un grand vin en fait. Donc ça c'est un point qui est important avant de rentrer sur le cœur du sujet, sur ce millésime, c'est que nous on est arrivé à faire pour la première fois un vin sans alter. colle avec un côté tridimensionnel où il y a à la fois un très bonnet une belle acidité une très belle texture une très belle longueur en bouche avec des arômes qui viennent aussi de la vinification avec tout ce travail qui a été le fruit de quatre ans de r&d et de beaucoup de difficultés pour pouvoir en arriver là de plein de tests qui ont échoué on a fait des centaines de tests on a même pour tout vous dire on a même essayé de faire vieillir à un moment des vins sans alcool en fût et c'était la pire erreur du monde c'était imbuvable et donc on a dû sans arrêt se remettre en question faire plein de tests pour affiner mettre sur la table plein de gens aussi qui venaient avec des expériences différentes à la fois un grand sommelier, à la fois notre chef de cave, de champagne, notre maître de chez, de cognac, mais plein d'autres gens différents qui ont apporté aussi des visions différentes, parce qu'il fallait penser différemment avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Et c'est vrai qu'on a la chance aussi d'avoir le soutien de Jean Mouex, qui est le propriétaire de Petrus, qui est un de nos investisseurs, une partie de la famille Rémi Martin, Béatrice Cointreau, des grands investisseurs aussi du monde du vin, qui nous ont beaucoup aidés. et qui ont tout de suite cru au potentiel et du projet donc forcément il faut faire preuve d'ouverture d'esprit pour pouvoir en arriver là. Donc je pense qu'aujourd'hui, le prix dans lequel on est est aussi la conséquence de pas mal de paramètres, la rareté. Il n'y a que 17 000 bouteilles qui ont été produites sur ce premier millésime. D'arriver sur aussi la rareté, le côté unique, d'avoir pour la première fois un vin complexe, sans alcool, avec cette approche tridimensionnelle et de la texture, de la longueur, tout ça. Et donc, la recherche et le développement qui a été mis en place, qui a été mis dans cette bouteille, tout ça, c'est sûr que ça a un prix. C'est un prix qui est, je pense, justifié en tout cas. Et c'est vrai que nos clients sont plutôt des flexi-drinkers en fait. Ce sont plutôt des gens qui aiment les bons vins, qui aiment se faire plaisir, mais de temps à l'autre vont faire attention, vont essayer de... ou parfois vont faire même les deux. On arrive par exemple, on travaille avec pas mal de très belles tables d'étoilés Michelin. dans lequel il y a des menus qui peuvent être à la fois avec de l'alcool et parfois sans alcool, ou des pairings avec 100% vin sans alcool. Et c'est passionnant parce qu'au final, quand on a la chance d'aller sur une très belle table dans un étoilé Michelin, c'est sûr qu'on ne peut pas tout le temps, quand on doit travailler, se faire 5 plats, 5 accormés vins. Le monde a pas mal changé aussi dans cette vision. Et je pense que les gens aussi font plus attention à eux, à leur santé, mais ils veulent toujours se faire plaisir. Je pense que ça, c'est le point central.

  • Speaker #1

    Pour reprendre, quand vous avez créé ce nouveau produit, Fred's Room, quels sont les principaux clients cibles que vous aviez à l'esprit ? Est-ce que c'était déjà vos clients traditionnels de champagne, pour reprendre vos clients de la maison Frère Jean Frère, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait, comme je vous disais, on avait tout faux. On pensait que le gros du marché, ça allait être, encore une fois, les marchés religieux, que ça allait plutôt être Dubaï, que ça allait plutôt être les femmes enceintes, que ça allait plutôt être les... Et sobre, encore une fois, 80% de notre marché aujourd'hui c'est la France numéro 1 quand même. On pensait qu'on allait se faire lapider en France, parce qu'on pensait que c'était tellement un blasphème de faire ce qu'on fait, qu'on pensait, et en fait pas du tout, on a 600 comptes actifs, on est à la coupe en France, ça marche très bien, on a la chance de travailler avec des très beaux groupes comme le groupe MoMA, le groupe Paris Society, on travaille avec le groupe Ducasse, on travaille avec le Cheval Blanc, on travaille le Ritz à Paris, On travaille avec la plupart des palaces, on est vraiment fiers de ça, on travaille avec plein de petites épiceries fines, aussi la grande épicerie, les galeries Lafayette, plein de très très beaux endroits en France, avec vraiment des très belles rotations, donc ça on en est vraiment fiers. Donc la France reste pour nous un marché très important, ça s'appelle French Bloom, c'est très important pour nous au final que la France marche bien, mais c'est vrai que les Etats-Unis sont devenus notre second plus gros marché, et c'est en train de devenir le premier marché maintenant. ce qui est une croissance très très importante aux États-Unis. Il faut vraiment comprendre par exemple aux États-Unis que les Gen Z, les nouvelles générations, boivent quasiment 30 à 40% moins d'alcool. Donc déjà il y a une forme vraiment de consommation qui est en train de... C'est beaucoup plus qu'un effet de mode, c'est vraiment un changement de consommation profond qui est en train de s'installer. Je ne dis pas du tout que c'est la fin du vin. Encore une fois, il ne faut pas dire ce que je n'ai pas dit parce que je pense que le vin a de très très belles années devant. mais en tout cas la vraie surprise c'est de voir, je vais au Japon la semaine prochaine on est le partenaire du Guide Michelin à Kyoto au Japon avec French Bloom on va faire le lancement de la cuvée avec les plus grands chefs japonais qui adorent d'ailleurs French Bloom, c'est intéressant parce que dans un pays qui est assez conservateur comme le Japon pour le coup ils ont adopté avec beaucoup d'intérêt à French Bloom, et même l'AQV, le blanc de blanc, on est en train de créer notre propre cahier des charges. Je ne sais pas si ce serait arrogant de dire notre propre AOC, mais en tout cas, on est en train de créer notre propre catégorie.

  • Speaker #1

    Alors justement, vous parliez du parallèle avec le champagne et French Bloom, évidemment ce sont deux produits très différents. Il me semble, quand on fait le parallèle avec le champagne, que la stratégie que vous avez adoptée, la stratégie de marque pour French Bloom, est judicieuse. Là encore, et aussi différenciante de ce qu'on peut voir dans le reste de l'industrie des fins et spiritueux, enfin sur les autres marques qui commencent à émerger aujourd'hui, vous avez fait le choix, vous, de créer une marque à part entière, French Bloom, et non pas une gamme. Au sein de votre cuvée de la maison Frère Jean Frère, est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a motivé ce choix et si ça vous semble encore aujourd'hui avec le recul avoir été un bon choix ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un très bon choix parce qu'encore une fois, on ne veut pas être juste une alternative. On est en train de créer une belle marque et comme vous l'avez dit, on est vraiment fiers. C'est un point très important. Et on n'est pas en train d'essayer de créer une marque d'un champagne sans alcool. Encore une fois, on est en train de créer... Parce que, comme je vous ai dit, c'est vraiment notre conviction chez French Bloom que c'est vraiment pas du tout le concept. Parce que de désalcooliser des vins d'une AOC, ça ne marche pas, en fait. Ça ne fonctionne pas. C'est pas bon. Donc, en gros, il faut vraiment... repenser toute la base de la vinification depuis le début. Donc on est vraiment fiers d'avoir créé, de se détacher pour le coup sur cette marque et d'être vraiment un pur player, pardon pour cet anglicisme, je ne me suis pas promis de ne pas en faire, j'en viens d'en faire un, mais vraiment d'être très très focalisé sur cette quête en fait, et de le faire à fond en fait. Nous notre vision c'est de se dire Si on le fait, autant vraiment le faire à fond et d'essayer d'aller beaucoup plus loin que de se dire on va juste désalcooliser un fond de cuve et on va voir comment ça va donner. Non, on va vraiment repenser le truc et on va aller jusqu'au bout et puis on va essayer peu à peu. Ça prend du temps. Il a fallu quasiment 10 ans et des milliards de dollars aux industriels de la bière pour arriver où est-ce qu'ils sont arrivés sur les bières sans alcool. Et quand je vois que dans certains pays, dans certains marchés, dans une boîte comme Abbéinebev, Numéro 1 de la bière, ils font 20% de leur vente de bière, c'est des bières sans alcool. Donc ce que je veux dire c'est qu'il y a un tsunami de demandes aujourd'hui. Et ça, on ne peut pas ne pas le voir. Et ce qui est super intéressant, c'est que c'est la demande qui drive tout en fait. Ça c'est très intéressant. Donc en gros, aujourd'hui, nous ce qu'on est en train de faire sur French Bloom, c'est qu'on répond avant tout à une demande. Alors, Une demande marché qui est très forte. Les clients qui vont dans des beaux restaurants ou dans des beaux bistrots, ils veulent avoir le même niveau d'expérience quand ils ne boivent pas aussi. Et ça, c'est un point qui est essentiel à comprendre. Le seul truc, c'est qu'une bière sans alcool ou un mocktail, c'est très solo, c'est très individuel, c'est chacun pour soi. Alors que là, avec une bouteille de French Bloom, on va pouvoir partager une bouteille. Donc on va pouvoir créer de l'inclusivité, de la convivialité, on va pouvoir célébrer tous ensemble en fait. C'est aussi ça qu'on trouvait assez fascinant, de pouvoir célébrer un moment, puis là sur la cuvée, on va encore plus loin parce qu'on veut faire plus que célébrer. On va aussi... On peut aussi créer un vin, un vin complexe dans lequel on peut aussi réfléchir, on peut se poser, on peut le boire doucement, on peut le laisser se réchauffer. Donc ça pour nous c'est le... C'est la prochaine génération, c'est les vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Alors justement vous disiez que vous aviez répondu à une demande qui était là, qui est croissante. J'entends souvent dire que le marketing crée la demande, je pense que ce n'est pas vrai du tout. C'est plutôt l'art de répondre à une demande en mettant en face de cette demande ou de son besoin les bonnes solutions, ou en tout cas le bon produit, celui qui va bien. Et c'est vrai qu'on voit depuis le Covid-19 qu'il y a des changements structurels importants qui se sont faits. ...opérer sur le marché des boissons alcoolisées en général, parce que ça ne concerne pas que le vin. Et je crois effectivement qu'il y a un vrai marché pour ces nouvelles boissons sans alcool, alors que ce soit du vin ou autre. Effectivement, vous parliez des mocktails, parce que je crois que c'est toute l'industrie des boissons qui réfléchit à des alternatives à ce qui était historiquement utilisé dans des boissons alcoolisées, qui peuvent aujourd'hui être utilisées dans des boissons sans alcool, avec des distillats, des biters qui sont vraiment pensés et réfléchis pour pouvoir amener de la complexité, même sans la présence de l'alcool. Depuis ces changements structurels, on voit émerger ces boissons désalcoolisées, ces vins désalcoolisés qui, contrairement au French Blue, en général, pour l'instant, s'inscrivent dans des gammes et appartiennent encore à des maisons ou des marques de vins ou de spiritueux. Est-ce que... Comme on entend souvent aujourd'hui, vous pensez que dans ce cadre-là, est-ce que ça peut avoir un risque ? Souvent, ça peut être un risque pour ces nouvelles générations de les éloigner de la consommation de vin, plutôt alors même qu'on cherche à les réintéresser au monde des vins et spirituels.

  • Speaker #0

    Je pense qu'au contraire, clairement, on essaie de les réintéresser. Encore une fois... C'est vrai que les générations font généralement l'opposé de la génération d'avant. On a envie de faire l'opposé de ce que faisaient nos parents. Je pense que la génération de mes parents voulait faire l'opposé, les boomers ont voulu faire l'opposé des générations encore d'avant, dans les années 40-50. Donc en gros, je crois que peut-être oui, c'est vrai que d'une manière assez générale, le tabac ou l'alcool est moins en vogue auprès des... Nouvelle génération, ça c'est sûr. Après, je pense que le vin a de très très belles heures devant nous. Et ça c'est sûr. Nous, on est en train en fait de redéfinir, en tout cas vraiment sur la cuvée, on est en train de redéfinir aussi la définition d'un vin complexe. Et c'est vrai que pour nous, en tout cas, un vin peut être aussi sans alcool. Déjà, première chose. À partir du moment où il est fait à base de vin. Et qu'à partir du moment où il y a une belle expérience. Parce que c'est ça pour moi la définition. une fois d'un vin c'est de l'expérience et c'est de la complexité c'est du plaisir si on peut retrouver sur du sens d'alcool eh ben je trouve que c'est intéressant ça ça permet de pouvoir justement développer encore plus en fait cette industrie et je trouve que au contraire je trouve que les professionnels du monde du vin et spiritueux devrait adopter je crois qu'ils sont en train de l'adopter de plus en plus quand je vois un groupe comme pernod ricard qui en train de lancer une partie de leur gamme ils ont fait je crois la sus 0 il ya pas longtemps le jean be fitter en zéro les industriels de la bière l'ont complètement fait complètement compris C'est vrai que le monde du vin est encore une fois plus conservateur. Donc il faut s'y mettre peu à peu. On est en train de disrupter une industrie qui est très conservatrice sur le monde du vin. Donc forcément, on est toujours un peu chahuté, un peu dénigré. Ça fait partie du jeu, c'est normal. Mais je pense que c'est la première étape. La deuxième étape, je pense que ça va être l'intégration par les professionnels du vin. Et c'est en train d'arriver, mais ça va être de plus en plus gros parce que c'est vrai qu'encore une fois... Le marché est en très très forte croissance. Nous, on a vu quasiment 300% de croissance l'année dernière sur French Bloom. C'est à peu près notre rythme de croissance en ce moment, 300% chaque année de développement. Donc, il y a un vrai Eldorado qui est en train de se mettre en place. Et là où c'est intéressant, c'est surtout, aujourd'hui je me rends compte de quelque chose, c'est même nos clients, nos clients restaurateurs. Déjà, d'une part, on va élever leur expérience. Donc, on va permettre à... d'élever l'expérience pour leurs clients. On va aussi élever leur profitabilité. Il faut le dire, c'est un point important, parce qu'ils vont pouvoir aussi peut-être gagner plus d'argent en vendant des produits sans alcool de qualité, cette fois-ci, qui ne sont pas juste des sodas ou de l'eau. Donc je pense que c'est bénéfique pour tout le monde. Ça, c'est mon point de vue sincère, mais ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui à ceux qui pensent qu'avec le vin sans alcool, on appelons ça du vin, et en ayant des niveaux prix-plaisir... Comme je disais tout à l'heure, qui ne sont pas encore satisfaisants sur la grande majorité des produits qui sont proposés aujourd'hui à la vente. A tous ceux qui disent que les vignons sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis, qu'est-ce que vous en dites ?

  • Speaker #0

    Alors première chose, la définition d'un vin sans alcool, elle est très normée aujourd'hui. Un vin sans alcool, c'est l'Union Européenne qui donne la norme, c'est un vin qui est fait à un vin sans alcool et 100% fait à base de vin qui a été désalcoolisé. Donc dans cette vision-là, je pense que oui, c'est important quand même de mettre des normes sur la qualification d'un vin sans alcool. Ça c'est très important. Après, je pense que... J'espère en tout cas que les vignons ne vont pas scier cette branche, parce que c'est une branche qui est intéressante. La France a beaucoup de talent, beaucoup de savoir-faire. On est un des premiers pays du monde du vin, si ce n'est d'ailleurs je crois le premier, et c'est vrai que dans cette vision-là, je pense qu'on devrait être aussi à la pointe de l'innovation. Et ce savoir-faire que nous avons chez nous devrait au contraire être mis à contribution. On a raté quelques... Vous savez que c'était les Français qui avaient créé les premières voitures électriques par exemple ? J'ai découvert ça il y a deux jours, j'étais... J'étais subjugé de voir que dans les années 80, il y avait des voitures électriques qui avaient été faites par des Français. Je trouve ça dommage qu'on n'ait pas pris le lead là-dessus. Et je trouve que sur les vins sans alcool, je trouve que les Français devraient prendre le lead, en tout cas les producteurs, les vignerons français. En tout cas, c'est l'appel que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que finalement, la difficulté, c'est celle qui consiste à opposer ces deux produits ? Mais est-ce que finalement, il ne serait pas mieux de les distinguer complètement ? Plutôt que de vouloir les opposer ou les associer, c'est peut-être ça finalement qui fait aujourd'hui du tort à la filière, c'est de vouloir opposer ces deux produits comme étant l'un l'alternative de l'autre, et comme ne pouvant pas coexister quelque part, alors que d'avoir une démarche qui présenterait ces deux produits comme deux produits distincts, différents, imaginés pour des moments différents, pour des personnes différentes, d'avoir vraiment deux univers, je pense que ça me paraît...

  • Speaker #0

    C'est le cœur du sujet. C'est le cœur du sujet aussi parce que le problème, c'est... En fait, c'est quand il y a des séparations que on a du mal... Parfois, il faut mieux se rencontrer, il faut mieux se voir quand on a des... Se parler par téléphone, par WhatsApp, par email, ça donne un peu des distances. Et les distances sont mauvaises. En fait, je pense que le cœur du sujet, là, c'est que notre cible sont des flexi-drinkers. Les flexi-drinkers sont des gens qui aiment à la fois boire du vin et à la voix de temps en temps boire des vins sans alcool ou d'autres alternatives type mocktail ou biens sans alcool ou autre chose. Donc dans cette approche-là, je pense que la méconnaissance du marché... pour beaucoup, donne l'impression que, encore une fois, ah oui, ça c'est pour les sobres, c'est que pour les marchés religieux, c'est que pour les femmes enceintes, ça n'a rien à voir. Mais en fait, je pense que le cœur du sujet, c'est de comprendre ce que la demande veut. Et c'est la demande, encore une fois, qui est très intéressante. C'est ce que les clients veulent, ce que le marché veut. Et aujourd'hui, en 2024, et des évolutions de consommation en fait. Donc ces évolutions de consommation font que le client final veut avoir potentiellement des expériences qui sont, encore une fois, flexibles. Ce côté flexible. Je prends un autre parallèle. Je ne suis pas végétarien, ok ? Mais de temps en temps, je vais manger le plat végétarien. Vous voyez ? Dans cette approche-là, il y a dix ans, on rigolait bien de ceux qui faisait des plats végétariens aujourd'hui c'est devenu quasiment obligatoire maintenant de proposer des des altères enfin des plats végétariens en fait sans être moins bien c'est pas parce qu'il n'y a pas d'alcool que c'est moins bien vous voyez nous notre vision elle est là en fait elle est elle va encore même beaucoup plus loin que ça d'une certaine manière c'est c'est très complémentaire en fait et donc c'est cette complémentarité qui est je pense la base de réconciliation parce qu'il n'y a pas de monde en fait c'est le même monde qui devrait qui devrait être travailler ensemble dans une seule direction, puisque c'est très complémentaire, et que le marché veut cette complémentarité.

  • Speaker #1

    Je retiendrai deux choses pour moi qui sont vraiment très importantes. La première, c'est qu'on répond toujours à une demande du marché. C'est quelque chose qui est là, qui est tangible, qui existe, auquel on doit être attentif. Et ça, je pense que c'est un premier point extrêmement important pour la filière vin de manière générale et pas uniquement sur le nolo ou le sans-alcool, qui sont des nouvelles mouvances qui apparaissent. Et la deuxième, c'est de réfléchir en termes d'expérience client. Parce qu'après tout, le vin, c'est comme vous l'avez dit à plusieurs reprises, c'est proposer une expérience de dégustation, des moments de partage, et pas uniquement un produit alcoolisé.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne peux pas être plus d'accord avec vous, et vous avez raison, c'est ça, c'est avant tout une expérience, c'est des moments de convivialité, c'est des moments de partage, c'est des moments de plaisir aussi. Je pense que c'est ça avant tout le vin, et c'est important aussi d'arriver quand même avec des niveaux de complexité. Et ça, je pense que le virage qu'on est en train de faire est important, parce qu'il faut que la catégorie soit aussi très qualitative. C'est pour ça qu'aujourd'hui, nous, on met, en tout cas chez French Bloom, énormément de travail, de R&D, pour proposer des produits de grande qualité, des vins sans alcool très complexes. Et ça c'est essentiel aussi pour améliorer cette expérience de convivialité. Et je crois que toute la nouvelle catégorie, la nouvelle filière de vin sans alcool va de plus en plus vers cette voie. Il y a vraiment aujourd'hui une quête aussi d'autres acteurs, d'amélioration, de recherche, de développement pour aller chercher de la complexité. Et donc il y a ces troisième génération de... de vignons, qui font des vins sans alcool, de plus en plus complexes. Et donc le marché, à mon avis, dans 2-3 ans, on va commencer à avoir de très très belles surprises. Et on a cette conviction qu'on verra dans pas si longtemps des grands vins rouges sans alcool, des grands vins blancs sans alcool. C'est ce qu'il y a de plus difficile. Les vins avec de l'effervescence, ça nous permet d'aller chercher plusieurs couches aromatiques entre l'acidité, la longueur en bouche. mais le Saint-Garles je pense que c'est vraiment les vins rouges sans alcool très complexes ce qui est le plus dur Très bien Merci beaucoup en tout cas Merci infiniment Merci à vous A bientôt

  • Speaker #1

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast Merci Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

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Description

La nouvelle tendance des vins désalcoolisés 🍷


L'un des principes fondamentaux de la réussite d'une entreprise est sa capacité à se montrer attentive aux besoins de son marché et aux envies de ses clients.


C'est justement la démarche qu'à eu cette jeune entreprise, French Bloom. Créé par Maggie Frerejean-Taittinger et Rodolphe Frerejean Taittinger, ce vin effervescent désalcoolisé à été entièrement pensé pour répondre aux envies du marché : une boisson saine, de qualité et qui reconnecte les non buveurs d'alcool aux moments de fête et de partage. 🥂


Dans cet épisode, vous apprendrez comment le couple Frèrejean Taittinger a totalement repensé sa façon de produire du vin en vue de créer un vin désalcoolisé de qualité.


Nous parlerons aussi :

  • Stratégie marketing

  • Branding

  • Évolutions des modes de consommation

  • Innovation dans le secteur vin et R&D


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Transcription

  • Speaker #0

    Trop souvent, on considère qu'il suffit de prendre un vin qui est fait pour être un vin et de le désalcooliser. Et généralement, ça ne marche pas. En fait, on s'est aperçu qu'il fallait vraiment surfer au maximum pour pouvoir défaire et déconstruire au moment de la désalcoolisation.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixées à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Bonjour Rodolphe.

  • Speaker #0

    Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de vous avoir avec nous sur ce podcast. Aujourd'hui, on va parler de vin désalcoolisé. Un sujet nouveau, très en vogue, et qui fait beaucoup de bruit aujourd'hui dans l'industrie et la filière vitivinicole. Je suis ravie de vous avoir avec nous pour que vous puissiez nous parler de votre nouvelle création, French Loom, un vin pétillant désalcoolisé. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment est-ce que vous avez eu cette idée et comment est né French Loom ?

  • Speaker #0

    Déjà, c'est un grand plaisir d'être avec vous. Merci infiniment pour l'invitation. Frenchbloom, c'est né de pas mal d'histoires qui se sont croisées. Avant tout, moi je viens du monde du champagne. Avec mes deux frères, on a créé notre propre maison de champagne qui s'appelle Frère Jean Frère, qui existe depuis 2005. On est dans le cœur d'Avis, dans les grands crus. C'est vrai qu'on a une solide expérience dans le champagne, mais aussi dans le cognac. On a une vieille réserve de cognac depuis 1767 qui s'appelle Coutenceau, qu'on développe aussi avec mes frères. Donc c'est vrai que mes origines c'est le champagne et le cognac. Ma femme, Maggie, travaillait pour le Guide Michelin pendant quasiment 6 ans. Et c'est vrai que quand elle était enceinte en Elle m'a fait part de son sentiment, en tout cas de cette impression qu'elle avait d'être un peu rejetée de la fête. Et ce sentiment que dans un cas précis, pour une femme enceinte, il y avait cette impression qu'on ne pouvait plus du tout partager les moments de convivialité. Et ce sentiment aussi un peu... C'est vrai qu'en France, le vin fait vraiment partie de notre culture. Et donc quand on ne peut pas boire... On est un peu écarté des moments de convivialité. Donc de là est née cette quête, parce que je pense qu'il faut vraiment l'appeler une quête, cette expérimentation qui, avec du R&D, ça fait quasiment 4 ans qu'on fait du R&D sans arrêt, et c'est passionnant. Et c'est vrai qu'on expérimente beaucoup de choses, et donc on utilise à la fois le savoir-faire qu'on a, mais on va le mélanger avec beaucoup d'innovation. En tout cas, c'est une très belle aventure.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le vin est un élément important dans notre culture à nous, français, qui fait partie de ces indispensables donnements de convivialité. Pourtant, on perçoit quand même une baisse constante. et progressive de la consommation d'alcool en France. Et au-delà de ces moments de convivialité dont on peut se sentir effectivement exclu lorsque momentanément, comme votre femme, dans le cadre d'une grossesse, on peut être amené à ne pas devoir consommer de produits alcoolisés, il y a aussi, on voit, une tranche de la population qui se tourne, pas forcément contrainte par ces produits à faible ténor d'alcool ou sans alcool. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ? Vous avez créé ce produit, ce pétillant sans alcool.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. Je pense que déjà, le premier point, c'est que le marché a beaucoup changé. Les choses changent beaucoup. Je pense que les gens aujourd'hui veulent consommer toujours... Première chose, on n'est pas des anti-vins. Ça, c'est un point important. Je suis avant tout vignon. Je fais du champagne, je fais du cognac. J'adore le vin. Je bois du vin. Mais approchant la quarantaine, je fais de plus en plus gaffe. J'essaye de faire attention. J'essaye de boire mieux, de boire moins, en tout cas. De limiter ma consommation d'alcool. Peut-être que plus en plus de prise de conscience qu'il faut faire attention. Je pense que si c'est un sentiment assez général, les gens aujourd'hui veulent vivre en bonne santé, veulent vivre plus longtemps, veulent vivre dans de bonnes conditions. Et clairement, on ne dit pas que le vin est contradictoire avec ça. En revanche, on pense que de modérer la consommation tout en gardant des moments de convivialité sympathiques et d'essayer de reproduire au maximum l'expérience du vin. sans forcément l'alcool, en tout cas d'une manière bio, sans sulfite, est un point très intéressant. Donc pour répondre à votre question, en fait c'est vrai qu'à l'origine on pensait que ça allait être un produit plutôt pour les femmes enceintes, pour les sobres, pour les marchés religieux. Et en fait on se rend compte que quasiment 80% de nos consommateurs sont des consommateurs de vin, de champagne et autres. Donc on avait tout faux sur plein de points. Et donc de là est née cette approche. d'essayer de trouver une manière de produire, encore une fois, un vin sans alcool, haut de gamme, chic, français, mais surtout naturel. Ça, c'était un point super important pour nous. C'était d'être sur une base de vin 100% bio, avec pas de sulfite, pas de choses chimiques, que tout soit très naturel.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quand on regarde un peu l'offre de vins désalcoolisés qui existe sur le marché, on perçoit quand même majoritairement dans ces produits... Une absence de structure, une acidité relativement prononcée. Pour ceux qui arrivent à des niveaux de 0.0 d'alcool, on utilise majoritairement aujourd'hui des arômes artificiels. Et globalement, on n'est pas sur un ratio prix-plaisir qui soit équivalent aujourd'hui au vin. Mais je crois que vous avez, avec French Bloom, fait une véritable avancée en matière de vins désalcoolisés. Sur laquelle... sur la qualité globale du produit, sur la sensation qu'on peut avoir à la dégustation. Comment est-ce que vous avez fait, techniquement, pour parvenir à un produit aussi abouti aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que le vrai cœur du sujet, c'est qu'il y a trop souvent un problème sur les vins sans alcool parce que 100% des arômes et quasiment 20% du vin en lui-même. Donc le problème, c'est que si la base de vin n'est pas surjoué, on se retrouve avec beaucoup de déceptions après la désalcoolisation. Et pour le coup, dans ce R&D, on a fait désalcooliser plein de vins, et des très bons vins aussi. Et on s'est aperçu que même en désalcoolisant le meilleur chassagne mouraché de la Terre, on n'obtenait pas un bon vin à la fin. Donc en gros, on est parti sur une approche qui n'est pas dogmatique. Et ça, je pense que c'est ultra important. Trop souvent, dans le vin, on a des idées préconçues, qui sont des idées liées à un AOC spécifique. Et donc nous, on sort vraiment de ce concept d'AOC spécifique. Donc nous, notre vision a été vraiment tout l'inverse. Déjà, on est dans le Languedoc. Et dans le Languedoc, nous, on a trouvé vraiment notre bonheur et notre cahier des charges qu'on est en train de mettre dans le Languedoc et qu'on est en train de créer avec vraiment des spécifications très précises qu'on a développées et qu'on est toujours en train de développer parce que c'est une quête qui prend du temps. Languedoc a pas mal de grandes qualités. La première chose, c'est que 40% de l'appellation Languedoc, c'est des vins bio. Donc c'est un peu le royaume des vins naturels, le Languedoc. Il y a une surface aussi de vignes et de raisins qui est très intéressante, mais aussi des chardonnays qui ont plus d'épaules en fait. Et ça, c'est un point qui me semble passionnant. C'est qu'en fait, on se rend compte que ces chardonnays du sud de la France sont beaucoup plus adaptés. pour pouvoir tenir la désalcoolisation. Donc tout le process, c'est encore une fois, c'est de surfaire, surfaire dans les vieillissements, dans le boisé, surfaire dans la réacidification des vins, faire des vendanges un peu plus tôt pour avoir naturellement de l'acidité. Et en fait, on obtient cette base de vin qui est vraiment imbuvable, avant d'être désalcoolisé. mais on doit encore une fois c'est toute la difficulté du jeu c'est d'arriver à créer une base de vin qui soit la plus amenée à au moment de la désalcoolisation à tenir et à revenir sur ses pieds. Ça, je pense qu'on est vraiment un des premiers à faire cette vision dans les vins sans alcool. Ce qui nous permet de sortir des premiers vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Ça paraît être un cheminement relativement logique. Quand on crée un produit sur n'importe quel marché, il y a toujours cette recherche, cette démarche de R&D, de comment est-ce qu'on va faire pour améliorer le produit, quel type de produit, quel type de sucrosité, etc. Et... Probablement que la plus grosse problématique aujourd'hui des vins désalcoolisés, c'est de vouloir transformer un produit fini, un produit abouti, en quelque chose pour lequel il n'a pas été conçu. Vous avez vraiment cette démarche de construire un vin désalcoolisé. Donc ça passe bien sûr par le... Le vin tranquille, mais toute la démarche est tournée vers la construction d'un produit à part entière. Ces raisins sont vinifiés exclusivement dans un but de produire un vin désalcoolisé et non pas d'utiliser une partie des mous ou des vins tranquilles qui resteraient et qui n'auraient pas été écoulés pour en faire un produit alternatif.

  • Speaker #0

    Alors, on apprend beaucoup. au départ on sur le blanc et le rosé on prenait une base de vin désalcoolisé, donc de chardonnay, donc déjà dans cette logique-là, avec une base de vin qui était déjà travaillée, mais qui était moins travaillée qu'aujourd'hui, ce qu'on a appris sur le millésime nous apprend énormément maintenant pour améliorer aussi le blanc et le rosé. C'est là où c'est très intéressant, c'est qu'on est constamment, constamment dans une quête de perfectibilité et de se remettre en question. Sur le blanc et le rosé, on est à la V8, on va lancer notre V9, là on lance notre premier millésime, mais sur le blanc et le rosé, on prenait une base de chardonnay, qu'on désalcoolisait, ensuite on rajoutait des mous de raisin, donc des mous de pinot noir qu'on rajoutait, et ensuite on mettait des arômes naturels, comme arômes de citron et arômes de fermentation, qu'on mettait dans le blanc et le rosé. Le millésime nous a permis, mais comme tout ça, on est pionnier, on est en premier et pionnier d'une nouvelle catégorie, on doit sans arrêt être un peu des explorateurs, on va dans une nouvelle zone, et donc... ce qu'on a appris avec le millésime qu'on est en train maintenant de transposer sur le blanc et le rosé c'est qu'en fait le plus on fait avant la désalcoolisation le mieux c'est mais avec quand même beaucoup de difficultés parce que il faut en parallèle nous on s'est mis sur French Boom beaucoup de disciplines pour être sans sulfite donc sans arôme chimique sans jamais mettre quoi que ce soit de chimique ça c'est essentiel pour nous et donc on est en train de transposer

  • Speaker #1

    Du zéro, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, de faire du 0.0, donc pas du 0.5, ce qui est, en soi, ça change tout, en fait. Même à 0.5, il y a beaucoup plus de textures. Même d'avoir un tout petit peu plus d'alcool permet tout de suite de changer tout. D'arriver à 0.0, et ce qu'on est arrivé à faire sur le millésime avec vraiment une belle texture, d'avoir une belle acidité, une belle texture, une belle longueur en bouche, c'est assez remarquable. Et ça a été vraiment difficile d'arriver là. donc encore une fois on apprend de plus en plus à créer et améliorer notre base de vin et si sur cette base de vin qu'on va construire en fait des vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Puisqu'on parle de votre millésime, qui est le dernier mai de votre gamme de vins désalcoolisés, que vous avez quand même sorti à plus de 100 euros la bouteille sur le marché, est-ce que vous pouvez nous expliquer quel est le positionnement que vous avez choisi pour French Room et quels sont vos principaux clients cibles aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que c'est une très bonne question. Avant d'en arriver là, je veux juste parler pour moi de la définition d'un vin complexe. Pour moi, un vin complexe Quand on va acheter une belle bouteille de vin, un grand vin, un très grand vin, pour moi un très grand vin c'est avant tout une expérience, du plaisir, de la complexité, c'est avant tout ça. Pour moi l'alcool est quasiment secondaire dans l'approche d'un grand vin en fait. Donc ça c'est un point qui est important avant de rentrer sur le cœur du sujet, sur ce millésime, c'est que nous on est arrivé à faire pour la première fois un vin sans alter. colle avec un côté tridimensionnel où il y a à la fois un très bonnet une belle acidité une très belle texture une très belle longueur en bouche avec des arômes qui viennent aussi de la vinification avec tout ce travail qui a été le fruit de quatre ans de r&d et de beaucoup de difficultés pour pouvoir en arriver là de plein de tests qui ont échoué on a fait des centaines de tests on a même pour tout vous dire on a même essayé de faire vieillir à un moment des vins sans alcool en fût et c'était la pire erreur du monde c'était imbuvable et donc on a dû sans arrêt se remettre en question faire plein de tests pour affiner mettre sur la table plein de gens aussi qui venaient avec des expériences différentes à la fois un grand sommelier, à la fois notre chef de cave, de champagne, notre maître de chez, de cognac, mais plein d'autres gens différents qui ont apporté aussi des visions différentes, parce qu'il fallait penser différemment avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Et c'est vrai qu'on a la chance aussi d'avoir le soutien de Jean Mouex, qui est le propriétaire de Petrus, qui est un de nos investisseurs, une partie de la famille Rémi Martin, Béatrice Cointreau, des grands investisseurs aussi du monde du vin, qui nous ont beaucoup aidés. et qui ont tout de suite cru au potentiel et du projet donc forcément il faut faire preuve d'ouverture d'esprit pour pouvoir en arriver là. Donc je pense qu'aujourd'hui, le prix dans lequel on est est aussi la conséquence de pas mal de paramètres, la rareté. Il n'y a que 17 000 bouteilles qui ont été produites sur ce premier millésime. D'arriver sur aussi la rareté, le côté unique, d'avoir pour la première fois un vin complexe, sans alcool, avec cette approche tridimensionnelle et de la texture, de la longueur, tout ça. Et donc, la recherche et le développement qui a été mis en place, qui a été mis dans cette bouteille, tout ça, c'est sûr que ça a un prix. C'est un prix qui est, je pense, justifié en tout cas. Et c'est vrai que nos clients sont plutôt des flexi-drinkers en fait. Ce sont plutôt des gens qui aiment les bons vins, qui aiment se faire plaisir, mais de temps à l'autre vont faire attention, vont essayer de... ou parfois vont faire même les deux. On arrive par exemple, on travaille avec pas mal de très belles tables d'étoilés Michelin. dans lequel il y a des menus qui peuvent être à la fois avec de l'alcool et parfois sans alcool, ou des pairings avec 100% vin sans alcool. Et c'est passionnant parce qu'au final, quand on a la chance d'aller sur une très belle table dans un étoilé Michelin, c'est sûr qu'on ne peut pas tout le temps, quand on doit travailler, se faire 5 plats, 5 accormés vins. Le monde a pas mal changé aussi dans cette vision. Et je pense que les gens aussi font plus attention à eux, à leur santé, mais ils veulent toujours se faire plaisir. Je pense que ça, c'est le point central.

  • Speaker #1

    Pour reprendre, quand vous avez créé ce nouveau produit, Fred's Room, quels sont les principaux clients cibles que vous aviez à l'esprit ? Est-ce que c'était déjà vos clients traditionnels de champagne, pour reprendre vos clients de la maison Frère Jean Frère, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait, comme je vous disais, on avait tout faux. On pensait que le gros du marché, ça allait être, encore une fois, les marchés religieux, que ça allait plutôt être Dubaï, que ça allait plutôt être les femmes enceintes, que ça allait plutôt être les... Et sobre, encore une fois, 80% de notre marché aujourd'hui c'est la France numéro 1 quand même. On pensait qu'on allait se faire lapider en France, parce qu'on pensait que c'était tellement un blasphème de faire ce qu'on fait, qu'on pensait, et en fait pas du tout, on a 600 comptes actifs, on est à la coupe en France, ça marche très bien, on a la chance de travailler avec des très beaux groupes comme le groupe MoMA, le groupe Paris Society, on travaille avec le groupe Ducasse, on travaille avec le Cheval Blanc, on travaille le Ritz à Paris, On travaille avec la plupart des palaces, on est vraiment fiers de ça, on travaille avec plein de petites épiceries fines, aussi la grande épicerie, les galeries Lafayette, plein de très très beaux endroits en France, avec vraiment des très belles rotations, donc ça on en est vraiment fiers. Donc la France reste pour nous un marché très important, ça s'appelle French Bloom, c'est très important pour nous au final que la France marche bien, mais c'est vrai que les Etats-Unis sont devenus notre second plus gros marché, et c'est en train de devenir le premier marché maintenant. ce qui est une croissance très très importante aux États-Unis. Il faut vraiment comprendre par exemple aux États-Unis que les Gen Z, les nouvelles générations, boivent quasiment 30 à 40% moins d'alcool. Donc déjà il y a une forme vraiment de consommation qui est en train de... C'est beaucoup plus qu'un effet de mode, c'est vraiment un changement de consommation profond qui est en train de s'installer. Je ne dis pas du tout que c'est la fin du vin. Encore une fois, il ne faut pas dire ce que je n'ai pas dit parce que je pense que le vin a de très très belles années devant. mais en tout cas la vraie surprise c'est de voir, je vais au Japon la semaine prochaine on est le partenaire du Guide Michelin à Kyoto au Japon avec French Bloom on va faire le lancement de la cuvée avec les plus grands chefs japonais qui adorent d'ailleurs French Bloom, c'est intéressant parce que dans un pays qui est assez conservateur comme le Japon pour le coup ils ont adopté avec beaucoup d'intérêt à French Bloom, et même l'AQV, le blanc de blanc, on est en train de créer notre propre cahier des charges. Je ne sais pas si ce serait arrogant de dire notre propre AOC, mais en tout cas, on est en train de créer notre propre catégorie.

  • Speaker #1

    Alors justement, vous parliez du parallèle avec le champagne et French Bloom, évidemment ce sont deux produits très différents. Il me semble, quand on fait le parallèle avec le champagne, que la stratégie que vous avez adoptée, la stratégie de marque pour French Bloom, est judicieuse. Là encore, et aussi différenciante de ce qu'on peut voir dans le reste de l'industrie des fins et spiritueux, enfin sur les autres marques qui commencent à émerger aujourd'hui, vous avez fait le choix, vous, de créer une marque à part entière, French Bloom, et non pas une gamme. Au sein de votre cuvée de la maison Frère Jean Frère, est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a motivé ce choix et si ça vous semble encore aujourd'hui avec le recul avoir été un bon choix ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un très bon choix parce qu'encore une fois, on ne veut pas être juste une alternative. On est en train de créer une belle marque et comme vous l'avez dit, on est vraiment fiers. C'est un point très important. Et on n'est pas en train d'essayer de créer une marque d'un champagne sans alcool. Encore une fois, on est en train de créer... Parce que, comme je vous ai dit, c'est vraiment notre conviction chez French Bloom que c'est vraiment pas du tout le concept. Parce que de désalcooliser des vins d'une AOC, ça ne marche pas, en fait. Ça ne fonctionne pas. C'est pas bon. Donc, en gros, il faut vraiment... repenser toute la base de la vinification depuis le début. Donc on est vraiment fiers d'avoir créé, de se détacher pour le coup sur cette marque et d'être vraiment un pur player, pardon pour cet anglicisme, je ne me suis pas promis de ne pas en faire, j'en viens d'en faire un, mais vraiment d'être très très focalisé sur cette quête en fait, et de le faire à fond en fait. Nous notre vision c'est de se dire Si on le fait, autant vraiment le faire à fond et d'essayer d'aller beaucoup plus loin que de se dire on va juste désalcooliser un fond de cuve et on va voir comment ça va donner. Non, on va vraiment repenser le truc et on va aller jusqu'au bout et puis on va essayer peu à peu. Ça prend du temps. Il a fallu quasiment 10 ans et des milliards de dollars aux industriels de la bière pour arriver où est-ce qu'ils sont arrivés sur les bières sans alcool. Et quand je vois que dans certains pays, dans certains marchés, dans une boîte comme Abbéinebev, Numéro 1 de la bière, ils font 20% de leur vente de bière, c'est des bières sans alcool. Donc ce que je veux dire c'est qu'il y a un tsunami de demandes aujourd'hui. Et ça, on ne peut pas ne pas le voir. Et ce qui est super intéressant, c'est que c'est la demande qui drive tout en fait. Ça c'est très intéressant. Donc en gros, aujourd'hui, nous ce qu'on est en train de faire sur French Bloom, c'est qu'on répond avant tout à une demande. Alors, Une demande marché qui est très forte. Les clients qui vont dans des beaux restaurants ou dans des beaux bistrots, ils veulent avoir le même niveau d'expérience quand ils ne boivent pas aussi. Et ça, c'est un point qui est essentiel à comprendre. Le seul truc, c'est qu'une bière sans alcool ou un mocktail, c'est très solo, c'est très individuel, c'est chacun pour soi. Alors que là, avec une bouteille de French Bloom, on va pouvoir partager une bouteille. Donc on va pouvoir créer de l'inclusivité, de la convivialité, on va pouvoir célébrer tous ensemble en fait. C'est aussi ça qu'on trouvait assez fascinant, de pouvoir célébrer un moment, puis là sur la cuvée, on va encore plus loin parce qu'on veut faire plus que célébrer. On va aussi... On peut aussi créer un vin, un vin complexe dans lequel on peut aussi réfléchir, on peut se poser, on peut le boire doucement, on peut le laisser se réchauffer. Donc ça pour nous c'est le... C'est la prochaine génération, c'est les vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Alors justement vous disiez que vous aviez répondu à une demande qui était là, qui est croissante. J'entends souvent dire que le marketing crée la demande, je pense que ce n'est pas vrai du tout. C'est plutôt l'art de répondre à une demande en mettant en face de cette demande ou de son besoin les bonnes solutions, ou en tout cas le bon produit, celui qui va bien. Et c'est vrai qu'on voit depuis le Covid-19 qu'il y a des changements structurels importants qui se sont faits. ...opérer sur le marché des boissons alcoolisées en général, parce que ça ne concerne pas que le vin. Et je crois effectivement qu'il y a un vrai marché pour ces nouvelles boissons sans alcool, alors que ce soit du vin ou autre. Effectivement, vous parliez des mocktails, parce que je crois que c'est toute l'industrie des boissons qui réfléchit à des alternatives à ce qui était historiquement utilisé dans des boissons alcoolisées, qui peuvent aujourd'hui être utilisées dans des boissons sans alcool, avec des distillats, des biters qui sont vraiment pensés et réfléchis pour pouvoir amener de la complexité, même sans la présence de l'alcool. Depuis ces changements structurels, on voit émerger ces boissons désalcoolisées, ces vins désalcoolisés qui, contrairement au French Blue, en général, pour l'instant, s'inscrivent dans des gammes et appartiennent encore à des maisons ou des marques de vins ou de spiritueux. Est-ce que... Comme on entend souvent aujourd'hui, vous pensez que dans ce cadre-là, est-ce que ça peut avoir un risque ? Souvent, ça peut être un risque pour ces nouvelles générations de les éloigner de la consommation de vin, plutôt alors même qu'on cherche à les réintéresser au monde des vins et spirituels.

  • Speaker #0

    Je pense qu'au contraire, clairement, on essaie de les réintéresser. Encore une fois... C'est vrai que les générations font généralement l'opposé de la génération d'avant. On a envie de faire l'opposé de ce que faisaient nos parents. Je pense que la génération de mes parents voulait faire l'opposé, les boomers ont voulu faire l'opposé des générations encore d'avant, dans les années 40-50. Donc en gros, je crois que peut-être oui, c'est vrai que d'une manière assez générale, le tabac ou l'alcool est moins en vogue auprès des... Nouvelle génération, ça c'est sûr. Après, je pense que le vin a de très très belles heures devant nous. Et ça c'est sûr. Nous, on est en train en fait de redéfinir, en tout cas vraiment sur la cuvée, on est en train de redéfinir aussi la définition d'un vin complexe. Et c'est vrai que pour nous, en tout cas, un vin peut être aussi sans alcool. Déjà, première chose. À partir du moment où il est fait à base de vin. Et qu'à partir du moment où il y a une belle expérience. Parce que c'est ça pour moi la définition. une fois d'un vin c'est de l'expérience et c'est de la complexité c'est du plaisir si on peut retrouver sur du sens d'alcool eh ben je trouve que c'est intéressant ça ça permet de pouvoir justement développer encore plus en fait cette industrie et je trouve que au contraire je trouve que les professionnels du monde du vin et spiritueux devrait adopter je crois qu'ils sont en train de l'adopter de plus en plus quand je vois un groupe comme pernod ricard qui en train de lancer une partie de leur gamme ils ont fait je crois la sus 0 il ya pas longtemps le jean be fitter en zéro les industriels de la bière l'ont complètement fait complètement compris C'est vrai que le monde du vin est encore une fois plus conservateur. Donc il faut s'y mettre peu à peu. On est en train de disrupter une industrie qui est très conservatrice sur le monde du vin. Donc forcément, on est toujours un peu chahuté, un peu dénigré. Ça fait partie du jeu, c'est normal. Mais je pense que c'est la première étape. La deuxième étape, je pense que ça va être l'intégration par les professionnels du vin. Et c'est en train d'arriver, mais ça va être de plus en plus gros parce que c'est vrai qu'encore une fois... Le marché est en très très forte croissance. Nous, on a vu quasiment 300% de croissance l'année dernière sur French Bloom. C'est à peu près notre rythme de croissance en ce moment, 300% chaque année de développement. Donc, il y a un vrai Eldorado qui est en train de se mettre en place. Et là où c'est intéressant, c'est surtout, aujourd'hui je me rends compte de quelque chose, c'est même nos clients, nos clients restaurateurs. Déjà, d'une part, on va élever leur expérience. Donc, on va permettre à... d'élever l'expérience pour leurs clients. On va aussi élever leur profitabilité. Il faut le dire, c'est un point important, parce qu'ils vont pouvoir aussi peut-être gagner plus d'argent en vendant des produits sans alcool de qualité, cette fois-ci, qui ne sont pas juste des sodas ou de l'eau. Donc je pense que c'est bénéfique pour tout le monde. Ça, c'est mon point de vue sincère, mais ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui à ceux qui pensent qu'avec le vin sans alcool, on appelons ça du vin, et en ayant des niveaux prix-plaisir... Comme je disais tout à l'heure, qui ne sont pas encore satisfaisants sur la grande majorité des produits qui sont proposés aujourd'hui à la vente. A tous ceux qui disent que les vignons sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis, qu'est-ce que vous en dites ?

  • Speaker #0

    Alors première chose, la définition d'un vin sans alcool, elle est très normée aujourd'hui. Un vin sans alcool, c'est l'Union Européenne qui donne la norme, c'est un vin qui est fait à un vin sans alcool et 100% fait à base de vin qui a été désalcoolisé. Donc dans cette vision-là, je pense que oui, c'est important quand même de mettre des normes sur la qualification d'un vin sans alcool. Ça c'est très important. Après, je pense que... J'espère en tout cas que les vignons ne vont pas scier cette branche, parce que c'est une branche qui est intéressante. La France a beaucoup de talent, beaucoup de savoir-faire. On est un des premiers pays du monde du vin, si ce n'est d'ailleurs je crois le premier, et c'est vrai que dans cette vision-là, je pense qu'on devrait être aussi à la pointe de l'innovation. Et ce savoir-faire que nous avons chez nous devrait au contraire être mis à contribution. On a raté quelques... Vous savez que c'était les Français qui avaient créé les premières voitures électriques par exemple ? J'ai découvert ça il y a deux jours, j'étais... J'étais subjugé de voir que dans les années 80, il y avait des voitures électriques qui avaient été faites par des Français. Je trouve ça dommage qu'on n'ait pas pris le lead là-dessus. Et je trouve que sur les vins sans alcool, je trouve que les Français devraient prendre le lead, en tout cas les producteurs, les vignerons français. En tout cas, c'est l'appel que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que finalement, la difficulté, c'est celle qui consiste à opposer ces deux produits ? Mais est-ce que finalement, il ne serait pas mieux de les distinguer complètement ? Plutôt que de vouloir les opposer ou les associer, c'est peut-être ça finalement qui fait aujourd'hui du tort à la filière, c'est de vouloir opposer ces deux produits comme étant l'un l'alternative de l'autre, et comme ne pouvant pas coexister quelque part, alors que d'avoir une démarche qui présenterait ces deux produits comme deux produits distincts, différents, imaginés pour des moments différents, pour des personnes différentes, d'avoir vraiment deux univers, je pense que ça me paraît...

  • Speaker #0

    C'est le cœur du sujet. C'est le cœur du sujet aussi parce que le problème, c'est... En fait, c'est quand il y a des séparations que on a du mal... Parfois, il faut mieux se rencontrer, il faut mieux se voir quand on a des... Se parler par téléphone, par WhatsApp, par email, ça donne un peu des distances. Et les distances sont mauvaises. En fait, je pense que le cœur du sujet, là, c'est que notre cible sont des flexi-drinkers. Les flexi-drinkers sont des gens qui aiment à la fois boire du vin et à la voix de temps en temps boire des vins sans alcool ou d'autres alternatives type mocktail ou biens sans alcool ou autre chose. Donc dans cette approche-là, je pense que la méconnaissance du marché... pour beaucoup, donne l'impression que, encore une fois, ah oui, ça c'est pour les sobres, c'est que pour les marchés religieux, c'est que pour les femmes enceintes, ça n'a rien à voir. Mais en fait, je pense que le cœur du sujet, c'est de comprendre ce que la demande veut. Et c'est la demande, encore une fois, qui est très intéressante. C'est ce que les clients veulent, ce que le marché veut. Et aujourd'hui, en 2024, et des évolutions de consommation en fait. Donc ces évolutions de consommation font que le client final veut avoir potentiellement des expériences qui sont, encore une fois, flexibles. Ce côté flexible. Je prends un autre parallèle. Je ne suis pas végétarien, ok ? Mais de temps en temps, je vais manger le plat végétarien. Vous voyez ? Dans cette approche-là, il y a dix ans, on rigolait bien de ceux qui faisait des plats végétariens aujourd'hui c'est devenu quasiment obligatoire maintenant de proposer des des altères enfin des plats végétariens en fait sans être moins bien c'est pas parce qu'il n'y a pas d'alcool que c'est moins bien vous voyez nous notre vision elle est là en fait elle est elle va encore même beaucoup plus loin que ça d'une certaine manière c'est c'est très complémentaire en fait et donc c'est cette complémentarité qui est je pense la base de réconciliation parce qu'il n'y a pas de monde en fait c'est le même monde qui devrait qui devrait être travailler ensemble dans une seule direction, puisque c'est très complémentaire, et que le marché veut cette complémentarité.

  • Speaker #1

    Je retiendrai deux choses pour moi qui sont vraiment très importantes. La première, c'est qu'on répond toujours à une demande du marché. C'est quelque chose qui est là, qui est tangible, qui existe, auquel on doit être attentif. Et ça, je pense que c'est un premier point extrêmement important pour la filière vin de manière générale et pas uniquement sur le nolo ou le sans-alcool, qui sont des nouvelles mouvances qui apparaissent. Et la deuxième, c'est de réfléchir en termes d'expérience client. Parce qu'après tout, le vin, c'est comme vous l'avez dit à plusieurs reprises, c'est proposer une expérience de dégustation, des moments de partage, et pas uniquement un produit alcoolisé.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne peux pas être plus d'accord avec vous, et vous avez raison, c'est ça, c'est avant tout une expérience, c'est des moments de convivialité, c'est des moments de partage, c'est des moments de plaisir aussi. Je pense que c'est ça avant tout le vin, et c'est important aussi d'arriver quand même avec des niveaux de complexité. Et ça, je pense que le virage qu'on est en train de faire est important, parce qu'il faut que la catégorie soit aussi très qualitative. C'est pour ça qu'aujourd'hui, nous, on met, en tout cas chez French Bloom, énormément de travail, de R&D, pour proposer des produits de grande qualité, des vins sans alcool très complexes. Et ça c'est essentiel aussi pour améliorer cette expérience de convivialité. Et je crois que toute la nouvelle catégorie, la nouvelle filière de vin sans alcool va de plus en plus vers cette voie. Il y a vraiment aujourd'hui une quête aussi d'autres acteurs, d'amélioration, de recherche, de développement pour aller chercher de la complexité. Et donc il y a ces troisième génération de... de vignons, qui font des vins sans alcool, de plus en plus complexes. Et donc le marché, à mon avis, dans 2-3 ans, on va commencer à avoir de très très belles surprises. Et on a cette conviction qu'on verra dans pas si longtemps des grands vins rouges sans alcool, des grands vins blancs sans alcool. C'est ce qu'il y a de plus difficile. Les vins avec de l'effervescence, ça nous permet d'aller chercher plusieurs couches aromatiques entre l'acidité, la longueur en bouche. mais le Saint-Garles je pense que c'est vraiment les vins rouges sans alcool très complexes ce qui est le plus dur Très bien Merci beaucoup en tout cas Merci infiniment Merci à vous A bientôt

  • Speaker #1

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast Merci Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

Description

La nouvelle tendance des vins désalcoolisés 🍷


L'un des principes fondamentaux de la réussite d'une entreprise est sa capacité à se montrer attentive aux besoins de son marché et aux envies de ses clients.


C'est justement la démarche qu'à eu cette jeune entreprise, French Bloom. Créé par Maggie Frerejean-Taittinger et Rodolphe Frerejean Taittinger, ce vin effervescent désalcoolisé à été entièrement pensé pour répondre aux envies du marché : une boisson saine, de qualité et qui reconnecte les non buveurs d'alcool aux moments de fête et de partage. 🥂


Dans cet épisode, vous apprendrez comment le couple Frèrejean Taittinger a totalement repensé sa façon de produire du vin en vue de créer un vin désalcoolisé de qualité.


Nous parlerons aussi :

  • Stratégie marketing

  • Branding

  • Évolutions des modes de consommation

  • Innovation dans le secteur vin et R&D


Vous êtes producteur de boissons, vins ou spiritueux et souhaitez identifier vos opportunités de croissance ? 


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Transcription

  • Speaker #0

    Trop souvent, on considère qu'il suffit de prendre un vin qui est fait pour être un vin et de le désalcooliser. Et généralement, ça ne marche pas. En fait, on s'est aperçu qu'il fallait vraiment surfer au maximum pour pouvoir défaire et déconstruire au moment de la désalcoolisation.

  • Speaker #1

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixées à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Bonjour Rodolphe.

  • Speaker #0

    Bonjour Juliette.

  • Speaker #1

    Je suis ravie de vous avoir avec nous sur ce podcast. Aujourd'hui, on va parler de vin désalcoolisé. Un sujet nouveau, très en vogue, et qui fait beaucoup de bruit aujourd'hui dans l'industrie et la filière vitivinicole. Je suis ravie de vous avoir avec nous pour que vous puissiez nous parler de votre nouvelle création, French Loom, un vin pétillant désalcoolisé. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment est-ce que vous avez eu cette idée et comment est né French Loom ?

  • Speaker #0

    Déjà, c'est un grand plaisir d'être avec vous. Merci infiniment pour l'invitation. Frenchbloom, c'est né de pas mal d'histoires qui se sont croisées. Avant tout, moi je viens du monde du champagne. Avec mes deux frères, on a créé notre propre maison de champagne qui s'appelle Frère Jean Frère, qui existe depuis 2005. On est dans le cœur d'Avis, dans les grands crus. C'est vrai qu'on a une solide expérience dans le champagne, mais aussi dans le cognac. On a une vieille réserve de cognac depuis 1767 qui s'appelle Coutenceau, qu'on développe aussi avec mes frères. Donc c'est vrai que mes origines c'est le champagne et le cognac. Ma femme, Maggie, travaillait pour le Guide Michelin pendant quasiment 6 ans. Et c'est vrai que quand elle était enceinte en Elle m'a fait part de son sentiment, en tout cas de cette impression qu'elle avait d'être un peu rejetée de la fête. Et ce sentiment que dans un cas précis, pour une femme enceinte, il y avait cette impression qu'on ne pouvait plus du tout partager les moments de convivialité. Et ce sentiment aussi un peu... C'est vrai qu'en France, le vin fait vraiment partie de notre culture. Et donc quand on ne peut pas boire... On est un peu écarté des moments de convivialité. Donc de là est née cette quête, parce que je pense qu'il faut vraiment l'appeler une quête, cette expérimentation qui, avec du R&D, ça fait quasiment 4 ans qu'on fait du R&D sans arrêt, et c'est passionnant. Et c'est vrai qu'on expérimente beaucoup de choses, et donc on utilise à la fois le savoir-faire qu'on a, mais on va le mélanger avec beaucoup d'innovation. En tout cas, c'est une très belle aventure.

  • Speaker #1

    C'est vrai que le vin est un élément important dans notre culture à nous, français, qui fait partie de ces indispensables donnements de convivialité. Pourtant, on perçoit quand même une baisse constante. et progressive de la consommation d'alcool en France. Et au-delà de ces moments de convivialité dont on peut se sentir effectivement exclu lorsque momentanément, comme votre femme, dans le cadre d'une grossesse, on peut être amené à ne pas devoir consommer de produits alcoolisés, il y a aussi, on voit, une tranche de la population qui se tourne, pas forcément contrainte par ces produits à faible ténor d'alcool ou sans alcool. Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment ? Vous avez créé ce produit, ce pétillant sans alcool.

  • Speaker #0

    Oui, absolument. Je pense que déjà, le premier point, c'est que le marché a beaucoup changé. Les choses changent beaucoup. Je pense que les gens aujourd'hui veulent consommer toujours... Première chose, on n'est pas des anti-vins. Ça, c'est un point important. Je suis avant tout vignon. Je fais du champagne, je fais du cognac. J'adore le vin. Je bois du vin. Mais approchant la quarantaine, je fais de plus en plus gaffe. J'essaye de faire attention. J'essaye de boire mieux, de boire moins, en tout cas. De limiter ma consommation d'alcool. Peut-être que plus en plus de prise de conscience qu'il faut faire attention. Je pense que si c'est un sentiment assez général, les gens aujourd'hui veulent vivre en bonne santé, veulent vivre plus longtemps, veulent vivre dans de bonnes conditions. Et clairement, on ne dit pas que le vin est contradictoire avec ça. En revanche, on pense que de modérer la consommation tout en gardant des moments de convivialité sympathiques et d'essayer de reproduire au maximum l'expérience du vin. sans forcément l'alcool, en tout cas d'une manière bio, sans sulfite, est un point très intéressant. Donc pour répondre à votre question, en fait c'est vrai qu'à l'origine on pensait que ça allait être un produit plutôt pour les femmes enceintes, pour les sobres, pour les marchés religieux. Et en fait on se rend compte que quasiment 80% de nos consommateurs sont des consommateurs de vin, de champagne et autres. Donc on avait tout faux sur plein de points. Et donc de là est née cette approche. d'essayer de trouver une manière de produire, encore une fois, un vin sans alcool, haut de gamme, chic, français, mais surtout naturel. Ça, c'était un point super important pour nous. C'était d'être sur une base de vin 100% bio, avec pas de sulfite, pas de choses chimiques, que tout soit très naturel.

  • Speaker #1

    Et aujourd'hui, quand on regarde un peu l'offre de vins désalcoolisés qui existe sur le marché, on perçoit quand même majoritairement dans ces produits... Une absence de structure, une acidité relativement prononcée. Pour ceux qui arrivent à des niveaux de 0.0 d'alcool, on utilise majoritairement aujourd'hui des arômes artificiels. Et globalement, on n'est pas sur un ratio prix-plaisir qui soit équivalent aujourd'hui au vin. Mais je crois que vous avez, avec French Bloom, fait une véritable avancée en matière de vins désalcoolisés. Sur laquelle... sur la qualité globale du produit, sur la sensation qu'on peut avoir à la dégustation. Comment est-ce que vous avez fait, techniquement, pour parvenir à un produit aussi abouti aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Je pense que le vrai cœur du sujet, c'est qu'il y a trop souvent un problème sur les vins sans alcool parce que 100% des arômes et quasiment 20% du vin en lui-même. Donc le problème, c'est que si la base de vin n'est pas surjoué, on se retrouve avec beaucoup de déceptions après la désalcoolisation. Et pour le coup, dans ce R&D, on a fait désalcooliser plein de vins, et des très bons vins aussi. Et on s'est aperçu que même en désalcoolisant le meilleur chassagne mouraché de la Terre, on n'obtenait pas un bon vin à la fin. Donc en gros, on est parti sur une approche qui n'est pas dogmatique. Et ça, je pense que c'est ultra important. Trop souvent, dans le vin, on a des idées préconçues, qui sont des idées liées à un AOC spécifique. Et donc nous, on sort vraiment de ce concept d'AOC spécifique. Donc nous, notre vision a été vraiment tout l'inverse. Déjà, on est dans le Languedoc. Et dans le Languedoc, nous, on a trouvé vraiment notre bonheur et notre cahier des charges qu'on est en train de mettre dans le Languedoc et qu'on est en train de créer avec vraiment des spécifications très précises qu'on a développées et qu'on est toujours en train de développer parce que c'est une quête qui prend du temps. Languedoc a pas mal de grandes qualités. La première chose, c'est que 40% de l'appellation Languedoc, c'est des vins bio. Donc c'est un peu le royaume des vins naturels, le Languedoc. Il y a une surface aussi de vignes et de raisins qui est très intéressante, mais aussi des chardonnays qui ont plus d'épaules en fait. Et ça, c'est un point qui me semble passionnant. C'est qu'en fait, on se rend compte que ces chardonnays du sud de la France sont beaucoup plus adaptés. pour pouvoir tenir la désalcoolisation. Donc tout le process, c'est encore une fois, c'est de surfaire, surfaire dans les vieillissements, dans le boisé, surfaire dans la réacidification des vins, faire des vendanges un peu plus tôt pour avoir naturellement de l'acidité. Et en fait, on obtient cette base de vin qui est vraiment imbuvable, avant d'être désalcoolisé. mais on doit encore une fois c'est toute la difficulté du jeu c'est d'arriver à créer une base de vin qui soit la plus amenée à au moment de la désalcoolisation à tenir et à revenir sur ses pieds. Ça, je pense qu'on est vraiment un des premiers à faire cette vision dans les vins sans alcool. Ce qui nous permet de sortir des premiers vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Ça paraît être un cheminement relativement logique. Quand on crée un produit sur n'importe quel marché, il y a toujours cette recherche, cette démarche de R&D, de comment est-ce qu'on va faire pour améliorer le produit, quel type de produit, quel type de sucrosité, etc. Et... Probablement que la plus grosse problématique aujourd'hui des vins désalcoolisés, c'est de vouloir transformer un produit fini, un produit abouti, en quelque chose pour lequel il n'a pas été conçu. Vous avez vraiment cette démarche de construire un vin désalcoolisé. Donc ça passe bien sûr par le... Le vin tranquille, mais toute la démarche est tournée vers la construction d'un produit à part entière. Ces raisins sont vinifiés exclusivement dans un but de produire un vin désalcoolisé et non pas d'utiliser une partie des mous ou des vins tranquilles qui resteraient et qui n'auraient pas été écoulés pour en faire un produit alternatif.

  • Speaker #0

    Alors, on apprend beaucoup. au départ on sur le blanc et le rosé on prenait une base de vin désalcoolisé, donc de chardonnay, donc déjà dans cette logique-là, avec une base de vin qui était déjà travaillée, mais qui était moins travaillée qu'aujourd'hui, ce qu'on a appris sur le millésime nous apprend énormément maintenant pour améliorer aussi le blanc et le rosé. C'est là où c'est très intéressant, c'est qu'on est constamment, constamment dans une quête de perfectibilité et de se remettre en question. Sur le blanc et le rosé, on est à la V8, on va lancer notre V9, là on lance notre premier millésime, mais sur le blanc et le rosé, on prenait une base de chardonnay, qu'on désalcoolisait, ensuite on rajoutait des mous de raisin, donc des mous de pinot noir qu'on rajoutait, et ensuite on mettait des arômes naturels, comme arômes de citron et arômes de fermentation, qu'on mettait dans le blanc et le rosé. Le millésime nous a permis, mais comme tout ça, on est pionnier, on est en premier et pionnier d'une nouvelle catégorie, on doit sans arrêt être un peu des explorateurs, on va dans une nouvelle zone, et donc... ce qu'on a appris avec le millésime qu'on est en train maintenant de transposer sur le blanc et le rosé c'est qu'en fait le plus on fait avant la désalcoolisation le mieux c'est mais avec quand même beaucoup de difficultés parce que il faut en parallèle nous on s'est mis sur French Boom beaucoup de disciplines pour être sans sulfite donc sans arôme chimique sans jamais mettre quoi que ce soit de chimique ça c'est essentiel pour nous et donc on est en train de transposer

  • Speaker #1

    Du zéro, quoi.

  • Speaker #0

    Oui, de faire du 0.0, donc pas du 0.5, ce qui est, en soi, ça change tout, en fait. Même à 0.5, il y a beaucoup plus de textures. Même d'avoir un tout petit peu plus d'alcool permet tout de suite de changer tout. D'arriver à 0.0, et ce qu'on est arrivé à faire sur le millésime avec vraiment une belle texture, d'avoir une belle acidité, une belle texture, une belle longueur en bouche, c'est assez remarquable. Et ça a été vraiment difficile d'arriver là. donc encore une fois on apprend de plus en plus à créer et améliorer notre base de vin et si sur cette base de vin qu'on va construire en fait des vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Puisqu'on parle de votre millésime, qui est le dernier mai de votre gamme de vins désalcoolisés, que vous avez quand même sorti à plus de 100 euros la bouteille sur le marché, est-ce que vous pouvez nous expliquer quel est le positionnement que vous avez choisi pour French Room et quels sont vos principaux clients cibles aujourd'hui ?

  • Speaker #0

    Alors, je pense que c'est une très bonne question. Avant d'en arriver là, je veux juste parler pour moi de la définition d'un vin complexe. Pour moi, un vin complexe Quand on va acheter une belle bouteille de vin, un grand vin, un très grand vin, pour moi un très grand vin c'est avant tout une expérience, du plaisir, de la complexité, c'est avant tout ça. Pour moi l'alcool est quasiment secondaire dans l'approche d'un grand vin en fait. Donc ça c'est un point qui est important avant de rentrer sur le cœur du sujet, sur ce millésime, c'est que nous on est arrivé à faire pour la première fois un vin sans alter. colle avec un côté tridimensionnel où il y a à la fois un très bonnet une belle acidité une très belle texture une très belle longueur en bouche avec des arômes qui viennent aussi de la vinification avec tout ce travail qui a été le fruit de quatre ans de r&d et de beaucoup de difficultés pour pouvoir en arriver là de plein de tests qui ont échoué on a fait des centaines de tests on a même pour tout vous dire on a même essayé de faire vieillir à un moment des vins sans alcool en fût et c'était la pire erreur du monde c'était imbuvable et donc on a dû sans arrêt se remettre en question faire plein de tests pour affiner mettre sur la table plein de gens aussi qui venaient avec des expériences différentes à la fois un grand sommelier, à la fois notre chef de cave, de champagne, notre maître de chez, de cognac, mais plein d'autres gens différents qui ont apporté aussi des visions différentes, parce qu'il fallait penser différemment avec beaucoup d'ouverture d'esprit. Et c'est vrai qu'on a la chance aussi d'avoir le soutien de Jean Mouex, qui est le propriétaire de Petrus, qui est un de nos investisseurs, une partie de la famille Rémi Martin, Béatrice Cointreau, des grands investisseurs aussi du monde du vin, qui nous ont beaucoup aidés. et qui ont tout de suite cru au potentiel et du projet donc forcément il faut faire preuve d'ouverture d'esprit pour pouvoir en arriver là. Donc je pense qu'aujourd'hui, le prix dans lequel on est est aussi la conséquence de pas mal de paramètres, la rareté. Il n'y a que 17 000 bouteilles qui ont été produites sur ce premier millésime. D'arriver sur aussi la rareté, le côté unique, d'avoir pour la première fois un vin complexe, sans alcool, avec cette approche tridimensionnelle et de la texture, de la longueur, tout ça. Et donc, la recherche et le développement qui a été mis en place, qui a été mis dans cette bouteille, tout ça, c'est sûr que ça a un prix. C'est un prix qui est, je pense, justifié en tout cas. Et c'est vrai que nos clients sont plutôt des flexi-drinkers en fait. Ce sont plutôt des gens qui aiment les bons vins, qui aiment se faire plaisir, mais de temps à l'autre vont faire attention, vont essayer de... ou parfois vont faire même les deux. On arrive par exemple, on travaille avec pas mal de très belles tables d'étoilés Michelin. dans lequel il y a des menus qui peuvent être à la fois avec de l'alcool et parfois sans alcool, ou des pairings avec 100% vin sans alcool. Et c'est passionnant parce qu'au final, quand on a la chance d'aller sur une très belle table dans un étoilé Michelin, c'est sûr qu'on ne peut pas tout le temps, quand on doit travailler, se faire 5 plats, 5 accormés vins. Le monde a pas mal changé aussi dans cette vision. Et je pense que les gens aussi font plus attention à eux, à leur santé, mais ils veulent toujours se faire plaisir. Je pense que ça, c'est le point central.

  • Speaker #1

    Pour reprendre, quand vous avez créé ce nouveau produit, Fred's Room, quels sont les principaux clients cibles que vous aviez à l'esprit ? Est-ce que c'était déjà vos clients traditionnels de champagne, pour reprendre vos clients de la maison Frère Jean Frère, ou pas du tout ?

  • Speaker #0

    En fait, on avait, comme je vous disais, on avait tout faux. On pensait que le gros du marché, ça allait être, encore une fois, les marchés religieux, que ça allait plutôt être Dubaï, que ça allait plutôt être les femmes enceintes, que ça allait plutôt être les... Et sobre, encore une fois, 80% de notre marché aujourd'hui c'est la France numéro 1 quand même. On pensait qu'on allait se faire lapider en France, parce qu'on pensait que c'était tellement un blasphème de faire ce qu'on fait, qu'on pensait, et en fait pas du tout, on a 600 comptes actifs, on est à la coupe en France, ça marche très bien, on a la chance de travailler avec des très beaux groupes comme le groupe MoMA, le groupe Paris Society, on travaille avec le groupe Ducasse, on travaille avec le Cheval Blanc, on travaille le Ritz à Paris, On travaille avec la plupart des palaces, on est vraiment fiers de ça, on travaille avec plein de petites épiceries fines, aussi la grande épicerie, les galeries Lafayette, plein de très très beaux endroits en France, avec vraiment des très belles rotations, donc ça on en est vraiment fiers. Donc la France reste pour nous un marché très important, ça s'appelle French Bloom, c'est très important pour nous au final que la France marche bien, mais c'est vrai que les Etats-Unis sont devenus notre second plus gros marché, et c'est en train de devenir le premier marché maintenant. ce qui est une croissance très très importante aux États-Unis. Il faut vraiment comprendre par exemple aux États-Unis que les Gen Z, les nouvelles générations, boivent quasiment 30 à 40% moins d'alcool. Donc déjà il y a une forme vraiment de consommation qui est en train de... C'est beaucoup plus qu'un effet de mode, c'est vraiment un changement de consommation profond qui est en train de s'installer. Je ne dis pas du tout que c'est la fin du vin. Encore une fois, il ne faut pas dire ce que je n'ai pas dit parce que je pense que le vin a de très très belles années devant. mais en tout cas la vraie surprise c'est de voir, je vais au Japon la semaine prochaine on est le partenaire du Guide Michelin à Kyoto au Japon avec French Bloom on va faire le lancement de la cuvée avec les plus grands chefs japonais qui adorent d'ailleurs French Bloom, c'est intéressant parce que dans un pays qui est assez conservateur comme le Japon pour le coup ils ont adopté avec beaucoup d'intérêt à French Bloom, et même l'AQV, le blanc de blanc, on est en train de créer notre propre cahier des charges. Je ne sais pas si ce serait arrogant de dire notre propre AOC, mais en tout cas, on est en train de créer notre propre catégorie.

  • Speaker #1

    Alors justement, vous parliez du parallèle avec le champagne et French Bloom, évidemment ce sont deux produits très différents. Il me semble, quand on fait le parallèle avec le champagne, que la stratégie que vous avez adoptée, la stratégie de marque pour French Bloom, est judicieuse. Là encore, et aussi différenciante de ce qu'on peut voir dans le reste de l'industrie des fins et spiritueux, enfin sur les autres marques qui commencent à émerger aujourd'hui, vous avez fait le choix, vous, de créer une marque à part entière, French Bloom, et non pas une gamme. Au sein de votre cuvée de la maison Frère Jean Frère, est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a motivé ce choix et si ça vous semble encore aujourd'hui avec le recul avoir été un bon choix ?

  • Speaker #0

    Je pense que c'est un très bon choix parce qu'encore une fois, on ne veut pas être juste une alternative. On est en train de créer une belle marque et comme vous l'avez dit, on est vraiment fiers. C'est un point très important. Et on n'est pas en train d'essayer de créer une marque d'un champagne sans alcool. Encore une fois, on est en train de créer... Parce que, comme je vous ai dit, c'est vraiment notre conviction chez French Bloom que c'est vraiment pas du tout le concept. Parce que de désalcooliser des vins d'une AOC, ça ne marche pas, en fait. Ça ne fonctionne pas. C'est pas bon. Donc, en gros, il faut vraiment... repenser toute la base de la vinification depuis le début. Donc on est vraiment fiers d'avoir créé, de se détacher pour le coup sur cette marque et d'être vraiment un pur player, pardon pour cet anglicisme, je ne me suis pas promis de ne pas en faire, j'en viens d'en faire un, mais vraiment d'être très très focalisé sur cette quête en fait, et de le faire à fond en fait. Nous notre vision c'est de se dire Si on le fait, autant vraiment le faire à fond et d'essayer d'aller beaucoup plus loin que de se dire on va juste désalcooliser un fond de cuve et on va voir comment ça va donner. Non, on va vraiment repenser le truc et on va aller jusqu'au bout et puis on va essayer peu à peu. Ça prend du temps. Il a fallu quasiment 10 ans et des milliards de dollars aux industriels de la bière pour arriver où est-ce qu'ils sont arrivés sur les bières sans alcool. Et quand je vois que dans certains pays, dans certains marchés, dans une boîte comme Abbéinebev, Numéro 1 de la bière, ils font 20% de leur vente de bière, c'est des bières sans alcool. Donc ce que je veux dire c'est qu'il y a un tsunami de demandes aujourd'hui. Et ça, on ne peut pas ne pas le voir. Et ce qui est super intéressant, c'est que c'est la demande qui drive tout en fait. Ça c'est très intéressant. Donc en gros, aujourd'hui, nous ce qu'on est en train de faire sur French Bloom, c'est qu'on répond avant tout à une demande. Alors, Une demande marché qui est très forte. Les clients qui vont dans des beaux restaurants ou dans des beaux bistrots, ils veulent avoir le même niveau d'expérience quand ils ne boivent pas aussi. Et ça, c'est un point qui est essentiel à comprendre. Le seul truc, c'est qu'une bière sans alcool ou un mocktail, c'est très solo, c'est très individuel, c'est chacun pour soi. Alors que là, avec une bouteille de French Bloom, on va pouvoir partager une bouteille. Donc on va pouvoir créer de l'inclusivité, de la convivialité, on va pouvoir célébrer tous ensemble en fait. C'est aussi ça qu'on trouvait assez fascinant, de pouvoir célébrer un moment, puis là sur la cuvée, on va encore plus loin parce qu'on veut faire plus que célébrer. On va aussi... On peut aussi créer un vin, un vin complexe dans lequel on peut aussi réfléchir, on peut se poser, on peut le boire doucement, on peut le laisser se réchauffer. Donc ça pour nous c'est le... C'est la prochaine génération, c'est les vins complexes sans alcool.

  • Speaker #1

    Alors justement vous disiez que vous aviez répondu à une demande qui était là, qui est croissante. J'entends souvent dire que le marketing crée la demande, je pense que ce n'est pas vrai du tout. C'est plutôt l'art de répondre à une demande en mettant en face de cette demande ou de son besoin les bonnes solutions, ou en tout cas le bon produit, celui qui va bien. Et c'est vrai qu'on voit depuis le Covid-19 qu'il y a des changements structurels importants qui se sont faits. ...opérer sur le marché des boissons alcoolisées en général, parce que ça ne concerne pas que le vin. Et je crois effectivement qu'il y a un vrai marché pour ces nouvelles boissons sans alcool, alors que ce soit du vin ou autre. Effectivement, vous parliez des mocktails, parce que je crois que c'est toute l'industrie des boissons qui réfléchit à des alternatives à ce qui était historiquement utilisé dans des boissons alcoolisées, qui peuvent aujourd'hui être utilisées dans des boissons sans alcool, avec des distillats, des biters qui sont vraiment pensés et réfléchis pour pouvoir amener de la complexité, même sans la présence de l'alcool. Depuis ces changements structurels, on voit émerger ces boissons désalcoolisées, ces vins désalcoolisés qui, contrairement au French Blue, en général, pour l'instant, s'inscrivent dans des gammes et appartiennent encore à des maisons ou des marques de vins ou de spiritueux. Est-ce que... Comme on entend souvent aujourd'hui, vous pensez que dans ce cadre-là, est-ce que ça peut avoir un risque ? Souvent, ça peut être un risque pour ces nouvelles générations de les éloigner de la consommation de vin, plutôt alors même qu'on cherche à les réintéresser au monde des vins et spirituels.

  • Speaker #0

    Je pense qu'au contraire, clairement, on essaie de les réintéresser. Encore une fois... C'est vrai que les générations font généralement l'opposé de la génération d'avant. On a envie de faire l'opposé de ce que faisaient nos parents. Je pense que la génération de mes parents voulait faire l'opposé, les boomers ont voulu faire l'opposé des générations encore d'avant, dans les années 40-50. Donc en gros, je crois que peut-être oui, c'est vrai que d'une manière assez générale, le tabac ou l'alcool est moins en vogue auprès des... Nouvelle génération, ça c'est sûr. Après, je pense que le vin a de très très belles heures devant nous. Et ça c'est sûr. Nous, on est en train en fait de redéfinir, en tout cas vraiment sur la cuvée, on est en train de redéfinir aussi la définition d'un vin complexe. Et c'est vrai que pour nous, en tout cas, un vin peut être aussi sans alcool. Déjà, première chose. À partir du moment où il est fait à base de vin. Et qu'à partir du moment où il y a une belle expérience. Parce que c'est ça pour moi la définition. une fois d'un vin c'est de l'expérience et c'est de la complexité c'est du plaisir si on peut retrouver sur du sens d'alcool eh ben je trouve que c'est intéressant ça ça permet de pouvoir justement développer encore plus en fait cette industrie et je trouve que au contraire je trouve que les professionnels du monde du vin et spiritueux devrait adopter je crois qu'ils sont en train de l'adopter de plus en plus quand je vois un groupe comme pernod ricard qui en train de lancer une partie de leur gamme ils ont fait je crois la sus 0 il ya pas longtemps le jean be fitter en zéro les industriels de la bière l'ont complètement fait complètement compris C'est vrai que le monde du vin est encore une fois plus conservateur. Donc il faut s'y mettre peu à peu. On est en train de disrupter une industrie qui est très conservatrice sur le monde du vin. Donc forcément, on est toujours un peu chahuté, un peu dénigré. Ça fait partie du jeu, c'est normal. Mais je pense que c'est la première étape. La deuxième étape, je pense que ça va être l'intégration par les professionnels du vin. Et c'est en train d'arriver, mais ça va être de plus en plus gros parce que c'est vrai qu'encore une fois... Le marché est en très très forte croissance. Nous, on a vu quasiment 300% de croissance l'année dernière sur French Bloom. C'est à peu près notre rythme de croissance en ce moment, 300% chaque année de développement. Donc, il y a un vrai Eldorado qui est en train de se mettre en place. Et là où c'est intéressant, c'est surtout, aujourd'hui je me rends compte de quelque chose, c'est même nos clients, nos clients restaurateurs. Déjà, d'une part, on va élever leur expérience. Donc, on va permettre à... d'élever l'expérience pour leurs clients. On va aussi élever leur profitabilité. Il faut le dire, c'est un point important, parce qu'ils vont pouvoir aussi peut-être gagner plus d'argent en vendant des produits sans alcool de qualité, cette fois-ci, qui ne sont pas juste des sodas ou de l'eau. Donc je pense que c'est bénéfique pour tout le monde. Ça, c'est mon point de vue sincère, mais ça va prendre un peu de temps.

  • Speaker #1

    Alors qu'est-ce que vous répondez aujourd'hui à ceux qui pensent qu'avec le vin sans alcool, on appelons ça du vin, et en ayant des niveaux prix-plaisir... Comme je disais tout à l'heure, qui ne sont pas encore satisfaisants sur la grande majorité des produits qui sont proposés aujourd'hui à la vente. A tous ceux qui disent que les vignons sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis, qu'est-ce que vous en dites ?

  • Speaker #0

    Alors première chose, la définition d'un vin sans alcool, elle est très normée aujourd'hui. Un vin sans alcool, c'est l'Union Européenne qui donne la norme, c'est un vin qui est fait à un vin sans alcool et 100% fait à base de vin qui a été désalcoolisé. Donc dans cette vision-là, je pense que oui, c'est important quand même de mettre des normes sur la qualification d'un vin sans alcool. Ça c'est très important. Après, je pense que... J'espère en tout cas que les vignons ne vont pas scier cette branche, parce que c'est une branche qui est intéressante. La France a beaucoup de talent, beaucoup de savoir-faire. On est un des premiers pays du monde du vin, si ce n'est d'ailleurs je crois le premier, et c'est vrai que dans cette vision-là, je pense qu'on devrait être aussi à la pointe de l'innovation. Et ce savoir-faire que nous avons chez nous devrait au contraire être mis à contribution. On a raté quelques... Vous savez que c'était les Français qui avaient créé les premières voitures électriques par exemple ? J'ai découvert ça il y a deux jours, j'étais... J'étais subjugé de voir que dans les années 80, il y avait des voitures électriques qui avaient été faites par des Français. Je trouve ça dommage qu'on n'ait pas pris le lead là-dessus. Et je trouve que sur les vins sans alcool, je trouve que les Français devraient prendre le lead, en tout cas les producteurs, les vignerons français. En tout cas, c'est l'appel que je fais aujourd'hui.

  • Speaker #1

    Mais est-ce que finalement, la difficulté, c'est celle qui consiste à opposer ces deux produits ? Mais est-ce que finalement, il ne serait pas mieux de les distinguer complètement ? Plutôt que de vouloir les opposer ou les associer, c'est peut-être ça finalement qui fait aujourd'hui du tort à la filière, c'est de vouloir opposer ces deux produits comme étant l'un l'alternative de l'autre, et comme ne pouvant pas coexister quelque part, alors que d'avoir une démarche qui présenterait ces deux produits comme deux produits distincts, différents, imaginés pour des moments différents, pour des personnes différentes, d'avoir vraiment deux univers, je pense que ça me paraît...

  • Speaker #0

    C'est le cœur du sujet. C'est le cœur du sujet aussi parce que le problème, c'est... En fait, c'est quand il y a des séparations que on a du mal... Parfois, il faut mieux se rencontrer, il faut mieux se voir quand on a des... Se parler par téléphone, par WhatsApp, par email, ça donne un peu des distances. Et les distances sont mauvaises. En fait, je pense que le cœur du sujet, là, c'est que notre cible sont des flexi-drinkers. Les flexi-drinkers sont des gens qui aiment à la fois boire du vin et à la voix de temps en temps boire des vins sans alcool ou d'autres alternatives type mocktail ou biens sans alcool ou autre chose. Donc dans cette approche-là, je pense que la méconnaissance du marché... pour beaucoup, donne l'impression que, encore une fois, ah oui, ça c'est pour les sobres, c'est que pour les marchés religieux, c'est que pour les femmes enceintes, ça n'a rien à voir. Mais en fait, je pense que le cœur du sujet, c'est de comprendre ce que la demande veut. Et c'est la demande, encore une fois, qui est très intéressante. C'est ce que les clients veulent, ce que le marché veut. Et aujourd'hui, en 2024, et des évolutions de consommation en fait. Donc ces évolutions de consommation font que le client final veut avoir potentiellement des expériences qui sont, encore une fois, flexibles. Ce côté flexible. Je prends un autre parallèle. Je ne suis pas végétarien, ok ? Mais de temps en temps, je vais manger le plat végétarien. Vous voyez ? Dans cette approche-là, il y a dix ans, on rigolait bien de ceux qui faisait des plats végétariens aujourd'hui c'est devenu quasiment obligatoire maintenant de proposer des des altères enfin des plats végétariens en fait sans être moins bien c'est pas parce qu'il n'y a pas d'alcool que c'est moins bien vous voyez nous notre vision elle est là en fait elle est elle va encore même beaucoup plus loin que ça d'une certaine manière c'est c'est très complémentaire en fait et donc c'est cette complémentarité qui est je pense la base de réconciliation parce qu'il n'y a pas de monde en fait c'est le même monde qui devrait qui devrait être travailler ensemble dans une seule direction, puisque c'est très complémentaire, et que le marché veut cette complémentarité.

  • Speaker #1

    Je retiendrai deux choses pour moi qui sont vraiment très importantes. La première, c'est qu'on répond toujours à une demande du marché. C'est quelque chose qui est là, qui est tangible, qui existe, auquel on doit être attentif. Et ça, je pense que c'est un premier point extrêmement important pour la filière vin de manière générale et pas uniquement sur le nolo ou le sans-alcool, qui sont des nouvelles mouvances qui apparaissent. Et la deuxième, c'est de réfléchir en termes d'expérience client. Parce qu'après tout, le vin, c'est comme vous l'avez dit à plusieurs reprises, c'est proposer une expérience de dégustation, des moments de partage, et pas uniquement un produit alcoolisé.

  • Speaker #0

    Absolument. Je ne peux pas être plus d'accord avec vous, et vous avez raison, c'est ça, c'est avant tout une expérience, c'est des moments de convivialité, c'est des moments de partage, c'est des moments de plaisir aussi. Je pense que c'est ça avant tout le vin, et c'est important aussi d'arriver quand même avec des niveaux de complexité. Et ça, je pense que le virage qu'on est en train de faire est important, parce qu'il faut que la catégorie soit aussi très qualitative. C'est pour ça qu'aujourd'hui, nous, on met, en tout cas chez French Bloom, énormément de travail, de R&D, pour proposer des produits de grande qualité, des vins sans alcool très complexes. Et ça c'est essentiel aussi pour améliorer cette expérience de convivialité. Et je crois que toute la nouvelle catégorie, la nouvelle filière de vin sans alcool va de plus en plus vers cette voie. Il y a vraiment aujourd'hui une quête aussi d'autres acteurs, d'amélioration, de recherche, de développement pour aller chercher de la complexité. Et donc il y a ces troisième génération de... de vignons, qui font des vins sans alcool, de plus en plus complexes. Et donc le marché, à mon avis, dans 2-3 ans, on va commencer à avoir de très très belles surprises. Et on a cette conviction qu'on verra dans pas si longtemps des grands vins rouges sans alcool, des grands vins blancs sans alcool. C'est ce qu'il y a de plus difficile. Les vins avec de l'effervescence, ça nous permet d'aller chercher plusieurs couches aromatiques entre l'acidité, la longueur en bouche. mais le Saint-Garles je pense que c'est vraiment les vins rouges sans alcool très complexes ce qui est le plus dur Très bien Merci beaucoup en tout cas Merci infiniment Merci à vous A bientôt

  • Speaker #1

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast Merci Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

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