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Les secrets de la réussite du Champagne Taittinger enfin révélés cover
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George le podcast - Décrypter le succès des marques de boissons

Les secrets de la réussite du Champagne Taittinger enfin révélés

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31min |05/06/2023
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31min |05/06/2023
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Description

Taittinger, c'est LA maison familiale qui a été reprise aux mains d'un fond américain par Pierre-Emmanuel Taittinger.

Si Pierre-Emmanuel s'est battu pour reprendre le contrôle de l'entreprise familiale, c'était pour la transmettre à ses deux enfants, Clovis et Vitalie.

Dans cette interview exclusive, Vitalie Taittinger, aujourd'hui présidente de la maison de champagne éponyme, nous livre les secrets de sa réussite avec beaucoup d'humilité et de sincérité.

Elle nous explique comment elle a mis au point, avec l'aide de son frère Clovis, une stratégie de marketing digitale innovante et engageante qui lui aura valu d'être classée n°1 des maisons de champagne sur les réseaux sociaux par le Figaro Magazine en 2022.


Ce que vous apprendrez :
- Comment créer une marque forte 🚀
- Les clés d'un marketing digital efficace 💫
- Comment construire la vision de votre entreprise et la communiquer à votre public cible 🎯
- Comment affirmer sa propre identité lorsqu'on appartient à une appellation de renommée mondiale 🤩
- Pourquoi le changement est une opportunité pour l'industrie viticole 📈

Vous êtes producteur de vin et souhaitez identifier vos opportunités de croissance ? 


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Transcription

  • Speaker #0

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixés à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Alors bonjour Vitalie, je suis ravie de vous avoir avec nous sur le podcast de l'agence Georges pour parler marketing et des succès, notamment marketing de la Maison de Champagne d'Étinger, la Maison de Champagne familiale qui porte votre nom. Vous êtes aujourd'hui présidente de la Maison de Champagne, mais avant ça vous avez été directrice marketing et communication. Et donc j'espère que vous allez pouvoir nous en dire un peu plus à ce sujet.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pouvez nous dire comment est-ce que vous définiriez selon vous une marque à succès ?

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Le succès, en fait, est quelque chose qui, pour beaucoup de gens, se décide. Mais pour moi, le succès vient couronner un acte de courage et de singularité. En fait, moi, je ne me suis jamais dit nous allons faire ça pour avoir un succès Je me suis toujours dit comment peut-on exprimer au mieux ce qu'on est, avec générosité, pour que finalement les gens qui sont capables de nous aimer et qui pourraient aimer nos produits nous rejoignent ? Donc pour moi la communication comme le marketing c'est être capable d'exprimer ce qu'est la maison pour faire en sorte qu'elle soit reconnue le plus justement possible et aimée pour des vraies raisons.

  • Speaker #0

    Chez nous à l'Avangeur je vous explique souvent à nos clients qu'une marque c'est pas souvent un slogan bien choisi et jolie étiquette. C'est d'abord bien plus que ça, c'est avant tout une vision. Une vision, une mission partagée, une proposition d'alors. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle a été et quelle est encore aujourd'hui la mission que vous vous êtes fixé pour le Champagne Taittinger ?

  • Speaker #1

    C'est très simple. En fait, c'est quelque chose que nous partageons en famille, avec mon père, avec mon frère Clovis. Et nous nous sommes toujours dit que, bien sûr, il fallait que nous soyons dans le champagne, totalement focalisés sur l'excellence de nos produits, mais notre mission, c'est une mission de bonheur. Et en fait, c'est ce qui fait le sel de notre métier, c'est ce qui fait que tous les matins, nous nous levons avec bonheur et avec appétit. En fait, quand on a la chance de produire du champagne, on sait que nous sommes non seulement sur un domaine qui est celui du vin, Mais nous sommes aussi sur une appellation qui véhicule énormément de choses qui sont bien au-delà du vin. Le champagne, c'est un symbole. Et dans le monde entier, champagne signifie amour, célébration, famille, moment d'exception, excellence, imaginaire augmenté, art, culture. Et surtout, je crois que c'est peut-être un des mots les plus positifs. Donc voilà, nous nous levons tous les matins avec une mission de bonheur.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez du champagne, ce vin mondialement connu et reconnu comme symbole de joie, de bonheur partagé aussi. Est-ce que c'est surtout ça le partage ? Effectivement, le champagne à lui tout seul, c'est une marque extrêmement forte, fièrement défendue par vos interprofessions aussi. Et dans ce contexte, quand il existe autour de vous ou au-dessus de vous, une marque collective aussi forte que celle du champagne. Comment fait-on pour développer des identités fortes sous une bannière collective ?

  • Speaker #1

    en étant convaincu de ce qu'on peut nous apporter en tant que marque et en tant que famille à cette appellation. Moi, je pense que par exemple, en Champagne, cohabitent des identités très différentes et notamment, nous avons la chance d'être portés aussi par des groupes internationaux leaders, non seulement dans le domaine du vin, mais dans le domaine de la mode. Et c'est vrai que Taittinger... C'est encore quelque chose de différent. C'est un nom qui résonne en Champagne comme étant un nom à la fois d'entrepreneur, un nom de personne engagée dans la société. Mon grand-père a été 20 ans maire de Reims. Et c'est un nom aussi qui, dans le domaine de la culture, est extrêmement engagé. Donc en fait, il est dans l'art. Parce que tout simplement, dans la famille, tout le monde n'a pas toujours été focalisé sur... Sur ce vin merveilleux, il y a eu des personnalités très fortes dans l'art. Mon arrière-grand-mère était artiste, ma grand-mère était artiste. Et en fait, c'est toutes ces choses qui vous nourrissent et qui un jour font... que vous êtes différents. Et moi,la direction et la vision que j'ai pour cette maison, c'est qu'il faut assumer ses différences. Et c'est en même temps quelque chose auquel je crois profondément dans la société. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je pense qu'on est beaucoup trop dans une société d'imitation, et qu'au contraire, il faut savoir développer le goût propre de chacun et la singularité de chacun pour qu'il y ait des solutions nouvelles et des voies nouvelles pour le futur. Pour la maison, j'agis exactement comme j'agirais dans la vie en général, c'est-à-dire que je crois qu'il faut avoir le courage de se mettre à nu et d'assumer ses différences. Voilà.

  • Speaker #0

    Assumer ses différences et aussi choisir quelque part de construire autour de soi et autour de sa marque une communauté qui vous ressemble forcément. Sacha Guitry disait disait, si on souhaite plaire à tout le monde, il fini par plaire à n'importe qui. Alors, est-ce que justement cette sensibilité pour le monde de l'art fait partie des choses que vous mettez en avant dans l'identité du champagne tétangé ? Comment faites-vous pour l'affirmer dans votre communication de marque aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quelque chose que nous avons en nous, que nous ne montrions pas peut-être de façon évidente. Et c'est quelque chose que nous allons vivre beaucoup plus fortement avec. avec nos visiteurs et que nous vivons déjà un petit peu plus sur les réseaux sociaux, dans la mesure où nous avons, et même dans tout ce que nous faisons. petit à petit, ça commence à devenir de plus en plus présent et assumé. Et comment faisons-nous ? Nous sortons tout simplement des sentiers battus. Nous assumons les envies qui sont les nôtres. C'est drôle parce que j'ai été directrice de la communication et du marketing pendant longtemps et je pense que venant moi d'un monde qui était plus celui de l'art, parce que finalement les études que j'ai faites étaient des études de dessin, Cette histoire de singularité était au centre de mon questionnement. Et quand je suis arrivée au Champagne-Taittinger, j'ai avant tout appris un nouveau métier. Et j'ai été très respectueuse de ce nouveau métier, j'ai été très respectueuse de ceux qui m'ont enseigné ce nouveau métier, notamment, je suivi une directrice marketing communication pendant des années, qui venait de grands groupes, et j'ai écouté avec beaucoup... de respect et aussi de curiosité tout ce qu'elle m'a enseigné, je l'ai appliqué. Et quand j'ai pris la présidence, mon frère a repris la communication et le marketing. J'ai gardé la communication institutionnelle, mais ce qui m'a beaucoup plu, c'est que lui, il est arrivé avec son envie et avec des idées qui étaient différentes. Et en fait, il a totalement prolongé, mais augmenté ce que moi j'avais construit. pour des raisons en plus totalement différentes aussi. Et il en a fait un territoire qui est un territoire de liberté et qui fonctionne très bien avec ce que nous sommes. Et j'avoue que ça, c'est aussi la richesse, c'est d'être capable de parler du même sujet avec les mêmes ambitions et de façon différente. Donc voilà, ce qu'il a construit aujourd'hui, ce que vous pouvez voir depuis maintenant. plusieurs années sur les réseaux sociaux. C'est une vision de la marque qui rejoint une vision de la vie, qui intègre complètement l'art et l'art que nous avons reçu quand nous étions enfants. C'est une culture qui résonne impeccablement et chez l'un et chez l'autre et je pense aussi avec ce qu'est Étanger. et qui ouvrent des voies qui sont des voies différentes. On ne parle pas du vin. Pour le vin, on ne parle pas de l'image pour l'image. En fait, on essaye de raconter une histoire qui est une histoire de respiration, une histoire de plaisir, quelque chose d'immédiat, qui vous donne, en respectant les codes qui sont ceux des réseaux sociaux, de l'immédiateté, de cette espèce d'envie de respirer, mais juste brièvement, et de repartir avec une lumière, une couleur. une impression et de voyager avec une journée ou deux.

  • Speaker #0

    Alors justement, en 2022, la maison d'étanger a été classée numéro 1 par le Général Magazine au classement des maisons de Champagne, notamment grâce à votre stratégie digitale, notamment sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a mené cette réflexion, ce changement de stratégie qui est, je crois, lié aussi au Covid-19 ? Et comment est-ce que vous avez mis en place ces séjours ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà quelques années, quand j'ai repris la direction de la communication, j'étais persuadée que les réseaux sociaux c'était quelque chose de fondamental. Pour plein de raisons, pas pour des raisons de mode, de courant, mais juste parce que dans certains pays, il n'y a plus de communication print, parce que ça coûte trop cher, et qu'en fait nos importateurs, qui ont la totale liberté sur leur budget, etc. Pour eux, c'était évident qu'il fallait s'engouffrer là-dedans, parce que c'était à l'époque encore moins cher qu'aujourd'hui, et qu'on pouvait toucher beaucoup de monde avec énormément de liberté. Et ça allait bien aussi avec cette ère de l'image qui se démultipliait, parce que moi, quand je suis arrivée dans la maison, on shootait une campagne, une image par an, et parfois une pour deux ans. Aujourd'hui, on a une production d'images par maison qui est quand même... beaucoup plus colossal, je crois qu'on doit produire plus de 150 images par an, ce qui est quand même différent. Et à cette époque-là, moi j'étais persuadée que les réseaux sociaux étaient quelque chose d'important. Mon frère Clovis, qui lui était focalisé sur tout ce qui était marché, je pense qu'il ne le voyait pas totalement de la même façon. Et à l'époque, moi, je n'avais pas énormément de budget là-dessus. Donc j'avais commencé à développer des campagnes en essayant d'être maligne et en me disant, voilà, on va à la fois jouer avec la loi Évin, on va à la fois jouer avec cette idée d'emmener les gens dans un imaginaire et en tout cas de les projeter dans la consommation du champagne. Et on avait commencé à faire un bout de chemin. Et je me souviens, à l'époque, c'était un petit peu un embatté. Puisque pour faire quelques campagnes de photos, dégager des budgets sur des choses qui ne sont pas forcément totalement acceptées par les uns et les autres, c'était un petit peu un acte rebelle. Et quand mon frère Clovis a repris, lui, c'était en plein Covid, un super moment pour pousser tout ce qui était digital. Et je lui dis, moi, il faut absolument qu'on se positionne sur le digital. Mais lui qui avait plutôt un réflexe qui était lié au marché, lui, en fait, construisait plus les choses par rapport au retail. Donc, sa préoccupation première, c'était plus, quels sont les outils qui, chez les cavistes en ligne, vont nous permettre de marquer des points. Super approche, parce que c'est vrai qu'on peut avoir une consistance de marques dans tous les points de vente, autant sur le net, c'était très compliqué. Il y avait des images qui dataient de l'an 40, des machins, chaque caviste développait son propre... Donc on a créé un kit, qui était un kit retail en ligne. Et en même temps, il y avait la seule façon de communiquer pendant le Covid, c'était les réseaux sociaux. Et nous, nous avions shooté une campagne juste avant, qui était une campagne un peu légère, qui finalement tombait assez bien. Sur ce sujet, on s'est posé aussi beaucoup de questions, puisqu'on s'est dit, est-ce qu'il faut faire des lives ? Est-ce qu'il faut faire des trucs ? Et en fait, moi, nous, on n'avait pas du tout envie de se mouiller là-dedans. On avait envie de maîtriser impeccablement chaque image. Parce que pour moi, l'image, ça reste un truc qui doit être impeccable. Et j'ai du mal avec l'idée de la mauvaise qualité, de la mauvaise définition, du hasard. Pour moi, c'est un peu sacré. C'est comme le cinéma, je trouve que ça doit toujours être beau. Une campagne publicitaire, ça doit toujours être impeccable. Et l'image, pareil. Donc, on est parti sur des campagnes et on voulait divertir. On n'avait pas envie d'être professoral, on n'avait pas envie d'être un télo. On avait envie qu'il y ait une vraie... une vraie notion de plaisir et qui est aussi des clins d'oeil artistiques, qui est un peu d'humour, qui est du décalage. Et en fait, que ça corresponde un peu à l'identité de Tétanger, nous on se dit toujours, voilà, on est sérieux, mais on n'a pas envie de se prendre au sérieux. Et donc finalement, on a petit à petit, en tâtonnant, parce qu'au début, ce n'est pas évident, on a trouvé un ton dans lequel on se sent heureux. Et le tout est porté par quelqu'un qui faisait partie et qui fait toujours partie de l'équipe marketing, mais qui connaît parfaitement la maison, donc qui connaît aussi très bien les limites. Ceux sur quoi on n'a pas envie d'aller, tout ça c'est une question de code, c'est assez précis.

  • Speaker #0

    C'est aussi la traduction de votre image de marque, ces image que vous produisez sur les réseaux sociaux, d'où cette importance de maitriser à la fois la qualité, mais aussi ce qu'elles vont renvoyer, elles doivent traduire la vision.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, oui, il y a plein de choses qui nous font rire, tant dans les lumières que dans les clins d'œil, que dans tout. Et on se reconnaît et je pense que finalement, on n'est jamais aussi... aussi fort que quand on est soi-même. donc voilà, là moi j'ai l'impression qu'on est parfaitement nous-mêmes dans une culture familiale et de maison qui est digérée,

  • Speaker #0

    qui est bien restituée et qui est joyeuse voilà et en plus vous avez des résultats qui sont à la hauteur de l'énergie que vous y mettez et certainement du bonheur avec lequel vous faites puisque vous dites que ça vous ressemble donc c'est encore mieux Je voudrais juste revenir, j'ai une petite question. Vous avez parlé d'un kit retail. Comment est-ce que ça marche exactement ? Qu'est-ce que c'est ce kit retail que vous avez mis en place pour les canustes en ligne ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, ça commence par des choses très basiques, mais avoir des beaux pack shots de vos bouteilles et avoir quelque chose qui soit bien défini, avec le bon angle, sans la contre-étiquette qui arrive en transparence derrière. Ça paraît bête, mais... Finalement, c'est quand même aussi très important dans la désirabilité. En fait, la désirabilité, c'est aussi la maîtrise de tout. Et je pense qu'il faut aller très loin dans le détail. Donc, on a fait, bien sûr, des pack shots. On a créé des petites vidéos qui sont des vidéos qui donnent un peu la personnalité des vins en sensation. Donc, en très peu de temps, vous arrivez à voir. On a créé des petites vidéos sur les accords Mets-Vins. Ça me sent énormément coûté parce que... Je me retrouve en train de commenter les folies de la marqueterie et de parler de petits pâtés lorrains et ça m'avalue quand même. Taquinerie de tous mes collègues ? Non mais en fait voilà c'est comment vous mettez en place une charte graphique sur le web avec des photos qui sont des photos institutionnelles, avec des vidéos qui apportent des compléments d'informations et qui sont incarnées, avec des choses qui parlent du vin mais de façon différente et un peu maîtrisée et surtout homogène. Et... Voilà comment vous réussissez à obtenir une image qui soit homogène d'un média à un autre, d'un vendeur à un autre. C'est le même travail que celui que vous pouvez faire chez les cavistes, en ayant vos étuis, mais voilà comment on cale le discours et l'apparence, où que ce soit.

  • Speaker #0

    Et c'est dans la droite ligne de ce que vous faites sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire maîtriser toujours cette image, qu'elle soit le parfait reflet de l'essence et de l'identité de la maison de champagne.

  • Speaker #1

    Alors après, ce n'est pas les mêmes vocations, c'est plus technique ou alors c'est plus informatif. Là où les réseaux sociaux sont plus dédiés à, et encore, chacun à son propre rôle, donc on ne fera pas les mêmes choses sur les uns ou sur les autres, mais c'est vrai que l'idée, les réseaux sociaux, c'est le lieu du plaisir, c'est le lieu de la séduction, c'est comme le magazine. Il faut qu'il y ait cette même qualité et ce même plaisir qu'on trouve quand on feuillette un ELLE, quand on est une femme. un beau magazine de cigares quand on est un homme, sans faire de stéréotypes, en en faisant quand même. Mais voilà, chaque média a sa vocation et l'idée est de bien la comprendre et d'être précisément là où les gens vous attendent. C'est-à-dire qu'on est fidèle à ce que nous sommes et pour autant on sert quand même le média sur lequel on va aller.

  • Speaker #0

    On parle souvent de la difficulté de mesurer, et on en revient plutôt sur un assessment où on parle tout de suite de marketing, de communication, a fortiori sur les réseaux sociaux. Comment est-ce que vous, vous avez pu mesurer, alors bien sûr vous avez été consacré en 2022 par le journal et en magazine, mais concrètement comment est-ce que vous avez pu mesurer les résultats obtenus de ces efforts de colonisation, de ce que vous avez créé notamment sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors sur les réseaux sociaux, on n'a jamais eu autant de feedback. C'est-à-dire que quand vous allez quelque part et qu'on vous dit c'est génial et que ce soit tout public. La dernière fois, je suis allée chercher un passeport à la mairie de Reims et j'ai un couple qui est venu m'accoster et m'a dit c'est génial ce que vous faites, ça nous fait du bien Et bien voilà, ça pour moi, c'est un bon retour. Mais après, on ne prend pas de mesures. Quelque chose qui marche, vous le voyez. Quelque chose qui ne marche pas, vous le savez. Et après, dans les deux cas, c'est un acte de foi. Parce que parfois, vous avez des choses qui ne marchent pas, ou qui sont moins consensuelles, et qui provoquent à la fois, parfois, beaucoup d'adhésion, et à la fois, parfois, un peu d'inimité. Il faut assumer aussi. Et moi, ce qui m'importe, c'est surtout d'avancer en construisant des choses qui sont des choses très solides par rapport à la maison. On sait que de temps en temps, il faut aller construire sur tel domaine une image et il faut raconter une histoire. Cette histoire, elle est importante et donc il faut le dire. Et parfois, il y a des gens qui ne rentrent pas dans l'histoire. Ce n'est pas grave. En fait, rien ne serait pire, comme vous l'avez aussi bien dit, que de plaire à tout le monde, parce que finalement, plaire à tout le monde, c'est peut-être à n'importe qui, et ne pas toucher réellement certains. Et il ne faut jamais oublier qu'on a un tout petit nombre de bouteilles à délivrer si on voit le champ, le nombre d'individus sur la Terre et qu'en fait ce qui compte, c'est que chacune de ces bouteilles parvienne à celui qui est capable de la déguster avec le plus de plaisir. c'est pour ça qu'il faut quand même être fidèle à ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parle beaucoup en ce moment, et particulièrement depuis la crise Covid, des évolutions quand même structurelles, notamment sur le marché des grains spiritueux. Comment est-ce que vous voyez les choses ici au Champagne-Tétinger, et peut-être même pour la Champagne d'une manière générale ? Est-ce que c'est quelque chose où vous dites qu'il va falloir conjuguer avec à l'avenir ? Ou est-ce qu'au contraire, c'est source d'opportunités et une invitation à se dépasser ?

  • Speaker #1

    Ce qu'on a appris avec le Covid, c'est que quand même, tout ce qui nous arrive est source d'opportunités. En fait, moi je me souviens, parce que j'ai pris la présidence de la maison en 2020. Au mois de mars, on prend la décision la plus unique dans l'histoire de la maison, qui est celle de fermer momentanément la cuverie, la production. C'était quand même du jamais vu. Et on réorganise tout, ça n'a pas duré très longtemps. Mais quoi qu'il en soit, pour nous, cette période a été d'une richesse absolue. Parce qu'en fait, là-haut, Nous n'avions jamais le temps de nous retrouver les uns avec les autres, y compris avec mon frère. Nous avons eu une vraie période de transition après la présidence de mon père pour parler, un, de ce que nous avions vécu, deux, de ce que nous voulions vivre et du sens qu'avait cette aventure pour nous. Et ça nous a vraiment permis de fixer tous les horizons des années à venir et maintenant de travailler pour réaliser tout ce plan. Donc les opportunités, il y en a pour la Champagne. Je pense que le Covid a été salutaire. C'est horrible de le dire, mais c'est quand même vrai. Nous étions dans une appellation où les uns et les autres perdaient un peu parfois la foi. La foi dans le produit était complètement focalisée par les progressions dans le domaine du sparkling, mais des autres pays. Et moi, le danger, je trouvais, c'était de penser à un moment. que la champagne était une vieille appellation. Et en fait, non, la champagne, c'est un symbole qui est extrêmement puissant et on a pu le voir pendant le Covid, parce que les gens avaient besoin. plus de la valeur symbolique du champagne que de sa valeur oenologique, ils avaient besoin de faire la fête chez eux. Et ouvrir une bouteille de champagne, c'est s'offrir un moment de joie et d'exception. Et je pense que le Covid a ravivé ce symbole et cette flamme. Aujourd'hui, nous sommes sur une tendance qui est une tendance à la hausse, mais pour moi, c'est un petit coup de pied pour nous dire à tous, les gars, Travaillez ensemble, n'oubliez jamais de voir l'appellation de l'extérieur et pas de l'intérieur, et de considérer que vous êtes tous partie d'une même barque et qu'il faut nourrir dans le même sens. Parce que ce que vous ferez ensemble sera beaucoup plus valorisant pour l'appellation que ce que vous pourrez faire chacun dans votre courant. En tout cas, les deux participent et il faut aller dans le même sens. Et aujourd'hui, dans les marchés, il y a énormément d'opportunités. Mais je pense qu'il faut surtout, surtout que nous ne perdions pas ce que nous sommes. Et nous sommes... à la fois une appellation d'assemblage, et c'est une force, c'est la liberté de la Champagne, et il ne faut pas la perdre, et en même temps, nous sommes aussi capables de sortir des très beaux vins de terroir. Et ça, les vignerons ont apporté cette dimension-là à la Champagne, et je pense que c'est une dimension extrêmement précieuse. Aujourd'hui, nous avons tout, et je pense qu'il faut continuer à avancer comme ça. Il y a une très belle confrérie. travaillons tous les uns avec les autres et il y a une vraie amitié entre les maisons entre les vignerons et les maisons et nous sommes interdépendants donc je crois qu'il faut surtout être conscient du bonheur que nous avons encore devant nous et être capable de le cultiver.

  • Speaker #0

    Mais si demain, vous deviez repartir de zéro, c'est une nouvelle marque de vin, que ce soit un champagne ou un vin blanc, rouge, rosé, peu importe. Quelles sont les premières actions que vous metriez en place et comment est-ce que vous procéderiez pour développer et faire parler, faire connaître votre vin ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça prendrait du temps. Je pense que déjà, je choisirais un endroit où j'ai envie de rester. où j'ai envie de vivre, un endroit où il y a une histoire qui me parle. Et je prendrai le temps d'apprendre à la fois la terre et aussi le goût qui sort de la vigne. Et après, je pense que je serai généreuse. C'est-à-dire que toutes les belles histoires commencent par un moment de partage. Et voilà, je pense que je serai à la fois curieuse de connaître l'environnement dans lequel je suis, les gens qui habitent à côté, les établissements qui sont à côté. Et puis, petit à petit, de se dire, il y aurait peut-être un peu de bouchard. Et puis après... On raconterait peut-être une histoire dans un journal, dans un magazine. Et puis petit à petit, l'histoire ferait son chemin, mais je crois vraiment que je prendrais le temps. Et si vous me parlez de moi, Vitality Tint, j'ai personnellement recommencé depuis zéro. Je reprendrais depuis zéro. C'est-à-dire, je ferais quelques bouteilles pour commencer et je reprendrais le temps de faire une histoire depuis zéro. Parce qu'en fait, je trouve que... C'est beau de prendre le temps et le temps du vin c'est un temps qui dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui est juste nécessaire pour rappeler à tout le monde qu'on n'est pas obligé d'aller vite et que le temps long ça marche.

  • Speaker #0

    Demain, ce n'est pas l'argent qui guidera le monde, c'est l'oxygène, c'est l'eau, c'est tout ça. Et en fait, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'on a encore le respect de ça. On a lancé une aventure dans le Kent. En 2024, on sortira la première bouteille, ça fera 10 ans qu'on travaille dessus. Je trouve que c'est chouette. Je trouve que c'est beau de donner du temps à ces flacons, de savoir les attendre, de savoir les savourer quand vous les ouvrez, de se dire que ce sont des moments uniques. Le temps du vin pour moi c'est celui-là et je n'aurai pas de recette sauf celle de prendre le temps et de me faire confiance. et de raconter une histoire, parce que sinon, il n'y a pas de nécessité de créer des choses s'il n'y a pas d'histoire à raconter, s'il n'y a pas de singularité. En fait, aujourd'hui, on voit bien que le sujet qui nous préoccupe tous, c'est l'environnement, c'est qu'est-ce qu'on va devenir, qu'est-ce qu'on va laisser à nos enfants. Moi, je ne serais pas à l'aise si j'avais l'impression de ne pas faire en sorte que chaque bouteille de tétanger ait cette mission de bonheur et soit... excellente, c'est-à-dire d'avoir tout fait pour qu'elle soit parfaite. Parce qu'en fait, lancer quelque chose dans le commerce qui n'a pas la qualité, qui n'a pas forcément de qualité, je me dis que c'est déjà polluer un petit peu. Moi, je n'ai pas tellement envie de polluer. Donc voilà, aujourd'hui, ça me rassure vraiment de penser qu'on fait ce qu'il y a de mieux. et que chacune des bouteilles peut apporter quelque chose de précieux. Et je crois que c'est le cas.

  • Speaker #1

    Et alors, Jean-Hildo, une dernière question à vous poser. Qu'est-ce que vous pensez de l'initiative d'entreprises comme l'agent Georges qui se brèvent justement pour raconter des histoires et aider ces vignerons et ces producteurs de vin à révéler leur identité ? Et donc, par le biais du marketing, bien sûr, de la communication, est-ce que vous pensez que c'est quelque chose d'important et d'utile ?

  • Speaker #0

    C'est très utile parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui font les choses très bien et qui les sentent et qui n'ont pas forcément le métier ou l'historique dans leur propre vie qui leur permet de se projeter dans la transmission. Et savoir raconter ce qu'on fait et savoir aussi parfois pourquoi on le fait. Parce que je suis persuadée qu'il y a plein de gens qui font bien les choses mais qui ne réalisent pas pourquoi ils les font bien et qui ne savent pas à force. Je pense que d'avoir ce regard d'une agence à un moment donné de votre vie qui est capable de vous dire Voilà, ce que vous faites, c'est unique et on va vous aider à raconter pourquoi c'est unique. Comme ça, vous allez peut-être trouver aussi ceux qui sont capables d'apprécier ce que vous êtes. Moi, je trouve que c'est nécessaire et ça fait aussi partie de cet écosystème vertueux. Aujourd'hui, on ne peut pas produire pour produire. Il faut raconter une histoire. Il faut faire les choses avec conscience du sens. Et je pense que c'est aussi le rôle d'une agence comme la vôtre et aussi des agences en général. Et je pense que le travail de l'identité... de la part d'une agence, être capable d'aller d'écouter, être capable d'aller chercher ce qui est racinaire dans chacune des histoires, ce qui fait la différence ce qui distingue, ça c'est le rôle des agences et être capable de le faire ressortir au travers d'une communication, ça c'est le rôle des agents

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On ressemble à Ginkgo que le plus important, c'est d'être soi-même, de miser sur ce qui fait son identité propre. Et c'est tout l'intérêt de créer des marques qui nous ressemblent et qui trouvent un écho auprès de nos cibles. Parce que les vôtres ne sont pas forcément celles de vos amis.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est pour ça qu'il y a de la place pour tout le monde, ce qui est quand même génial. Nous ne sommes pas concurrents.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette intervue. Merci pour votre temps et d'avoir répondu à nos questions.

  • Speaker #0

    Je vous remercie de votre patience.

  • Speaker #2

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires. Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton Prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast. Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs. Et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

Description

Taittinger, c'est LA maison familiale qui a été reprise aux mains d'un fond américain par Pierre-Emmanuel Taittinger.

Si Pierre-Emmanuel s'est battu pour reprendre le contrôle de l'entreprise familiale, c'était pour la transmettre à ses deux enfants, Clovis et Vitalie.

Dans cette interview exclusive, Vitalie Taittinger, aujourd'hui présidente de la maison de champagne éponyme, nous livre les secrets de sa réussite avec beaucoup d'humilité et de sincérité.

Elle nous explique comment elle a mis au point, avec l'aide de son frère Clovis, une stratégie de marketing digitale innovante et engageante qui lui aura valu d'être classée n°1 des maisons de champagne sur les réseaux sociaux par le Figaro Magazine en 2022.


Ce que vous apprendrez :
- Comment créer une marque forte 🚀
- Les clés d'un marketing digital efficace 💫
- Comment construire la vision de votre entreprise et la communiquer à votre public cible 🎯
- Comment affirmer sa propre identité lorsqu'on appartient à une appellation de renommée mondiale 🤩
- Pourquoi le changement est une opportunité pour l'industrie viticole 📈

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Transcription

  • Speaker #0

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixés à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Alors bonjour Vitalie, je suis ravie de vous avoir avec nous sur le podcast de l'agence Georges pour parler marketing et des succès, notamment marketing de la Maison de Champagne d'Étinger, la Maison de Champagne familiale qui porte votre nom. Vous êtes aujourd'hui présidente de la Maison de Champagne, mais avant ça vous avez été directrice marketing et communication. Et donc j'espère que vous allez pouvoir nous en dire un peu plus à ce sujet.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pouvez nous dire comment est-ce que vous définiriez selon vous une marque à succès ?

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Le succès, en fait, est quelque chose qui, pour beaucoup de gens, se décide. Mais pour moi, le succès vient couronner un acte de courage et de singularité. En fait, moi, je ne me suis jamais dit nous allons faire ça pour avoir un succès Je me suis toujours dit comment peut-on exprimer au mieux ce qu'on est, avec générosité, pour que finalement les gens qui sont capables de nous aimer et qui pourraient aimer nos produits nous rejoignent ? Donc pour moi la communication comme le marketing c'est être capable d'exprimer ce qu'est la maison pour faire en sorte qu'elle soit reconnue le plus justement possible et aimée pour des vraies raisons.

  • Speaker #0

    Chez nous à l'Avangeur je vous explique souvent à nos clients qu'une marque c'est pas souvent un slogan bien choisi et jolie étiquette. C'est d'abord bien plus que ça, c'est avant tout une vision. Une vision, une mission partagée, une proposition d'alors. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle a été et quelle est encore aujourd'hui la mission que vous vous êtes fixé pour le Champagne Taittinger ?

  • Speaker #1

    C'est très simple. En fait, c'est quelque chose que nous partageons en famille, avec mon père, avec mon frère Clovis. Et nous nous sommes toujours dit que, bien sûr, il fallait que nous soyons dans le champagne, totalement focalisés sur l'excellence de nos produits, mais notre mission, c'est une mission de bonheur. Et en fait, c'est ce qui fait le sel de notre métier, c'est ce qui fait que tous les matins, nous nous levons avec bonheur et avec appétit. En fait, quand on a la chance de produire du champagne, on sait que nous sommes non seulement sur un domaine qui est celui du vin, Mais nous sommes aussi sur une appellation qui véhicule énormément de choses qui sont bien au-delà du vin. Le champagne, c'est un symbole. Et dans le monde entier, champagne signifie amour, célébration, famille, moment d'exception, excellence, imaginaire augmenté, art, culture. Et surtout, je crois que c'est peut-être un des mots les plus positifs. Donc voilà, nous nous levons tous les matins avec une mission de bonheur.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez du champagne, ce vin mondialement connu et reconnu comme symbole de joie, de bonheur partagé aussi. Est-ce que c'est surtout ça le partage ? Effectivement, le champagne à lui tout seul, c'est une marque extrêmement forte, fièrement défendue par vos interprofessions aussi. Et dans ce contexte, quand il existe autour de vous ou au-dessus de vous, une marque collective aussi forte que celle du champagne. Comment fait-on pour développer des identités fortes sous une bannière collective ?

  • Speaker #1

    en étant convaincu de ce qu'on peut nous apporter en tant que marque et en tant que famille à cette appellation. Moi, je pense que par exemple, en Champagne, cohabitent des identités très différentes et notamment, nous avons la chance d'être portés aussi par des groupes internationaux leaders, non seulement dans le domaine du vin, mais dans le domaine de la mode. Et c'est vrai que Taittinger... C'est encore quelque chose de différent. C'est un nom qui résonne en Champagne comme étant un nom à la fois d'entrepreneur, un nom de personne engagée dans la société. Mon grand-père a été 20 ans maire de Reims. Et c'est un nom aussi qui, dans le domaine de la culture, est extrêmement engagé. Donc en fait, il est dans l'art. Parce que tout simplement, dans la famille, tout le monde n'a pas toujours été focalisé sur... Sur ce vin merveilleux, il y a eu des personnalités très fortes dans l'art. Mon arrière-grand-mère était artiste, ma grand-mère était artiste. Et en fait, c'est toutes ces choses qui vous nourrissent et qui un jour font... que vous êtes différents. Et moi,la direction et la vision que j'ai pour cette maison, c'est qu'il faut assumer ses différences. Et c'est en même temps quelque chose auquel je crois profondément dans la société. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je pense qu'on est beaucoup trop dans une société d'imitation, et qu'au contraire, il faut savoir développer le goût propre de chacun et la singularité de chacun pour qu'il y ait des solutions nouvelles et des voies nouvelles pour le futur. Pour la maison, j'agis exactement comme j'agirais dans la vie en général, c'est-à-dire que je crois qu'il faut avoir le courage de se mettre à nu et d'assumer ses différences. Voilà.

  • Speaker #0

    Assumer ses différences et aussi choisir quelque part de construire autour de soi et autour de sa marque une communauté qui vous ressemble forcément. Sacha Guitry disait disait, si on souhaite plaire à tout le monde, il fini par plaire à n'importe qui. Alors, est-ce que justement cette sensibilité pour le monde de l'art fait partie des choses que vous mettez en avant dans l'identité du champagne tétangé ? Comment faites-vous pour l'affirmer dans votre communication de marque aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quelque chose que nous avons en nous, que nous ne montrions pas peut-être de façon évidente. Et c'est quelque chose que nous allons vivre beaucoup plus fortement avec. avec nos visiteurs et que nous vivons déjà un petit peu plus sur les réseaux sociaux, dans la mesure où nous avons, et même dans tout ce que nous faisons. petit à petit, ça commence à devenir de plus en plus présent et assumé. Et comment faisons-nous ? Nous sortons tout simplement des sentiers battus. Nous assumons les envies qui sont les nôtres. C'est drôle parce que j'ai été directrice de la communication et du marketing pendant longtemps et je pense que venant moi d'un monde qui était plus celui de l'art, parce que finalement les études que j'ai faites étaient des études de dessin, Cette histoire de singularité était au centre de mon questionnement. Et quand je suis arrivée au Champagne-Taittinger, j'ai avant tout appris un nouveau métier. Et j'ai été très respectueuse de ce nouveau métier, j'ai été très respectueuse de ceux qui m'ont enseigné ce nouveau métier, notamment, je suivi une directrice marketing communication pendant des années, qui venait de grands groupes, et j'ai écouté avec beaucoup... de respect et aussi de curiosité tout ce qu'elle m'a enseigné, je l'ai appliqué. Et quand j'ai pris la présidence, mon frère a repris la communication et le marketing. J'ai gardé la communication institutionnelle, mais ce qui m'a beaucoup plu, c'est que lui, il est arrivé avec son envie et avec des idées qui étaient différentes. Et en fait, il a totalement prolongé, mais augmenté ce que moi j'avais construit. pour des raisons en plus totalement différentes aussi. Et il en a fait un territoire qui est un territoire de liberté et qui fonctionne très bien avec ce que nous sommes. Et j'avoue que ça, c'est aussi la richesse, c'est d'être capable de parler du même sujet avec les mêmes ambitions et de façon différente. Donc voilà, ce qu'il a construit aujourd'hui, ce que vous pouvez voir depuis maintenant. plusieurs années sur les réseaux sociaux. C'est une vision de la marque qui rejoint une vision de la vie, qui intègre complètement l'art et l'art que nous avons reçu quand nous étions enfants. C'est une culture qui résonne impeccablement et chez l'un et chez l'autre et je pense aussi avec ce qu'est Étanger. et qui ouvrent des voies qui sont des voies différentes. On ne parle pas du vin. Pour le vin, on ne parle pas de l'image pour l'image. En fait, on essaye de raconter une histoire qui est une histoire de respiration, une histoire de plaisir, quelque chose d'immédiat, qui vous donne, en respectant les codes qui sont ceux des réseaux sociaux, de l'immédiateté, de cette espèce d'envie de respirer, mais juste brièvement, et de repartir avec une lumière, une couleur. une impression et de voyager avec une journée ou deux.

  • Speaker #0

    Alors justement, en 2022, la maison d'étanger a été classée numéro 1 par le Général Magazine au classement des maisons de Champagne, notamment grâce à votre stratégie digitale, notamment sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a mené cette réflexion, ce changement de stratégie qui est, je crois, lié aussi au Covid-19 ? Et comment est-ce que vous avez mis en place ces séjours ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà quelques années, quand j'ai repris la direction de la communication, j'étais persuadée que les réseaux sociaux c'était quelque chose de fondamental. Pour plein de raisons, pas pour des raisons de mode, de courant, mais juste parce que dans certains pays, il n'y a plus de communication print, parce que ça coûte trop cher, et qu'en fait nos importateurs, qui ont la totale liberté sur leur budget, etc. Pour eux, c'était évident qu'il fallait s'engouffrer là-dedans, parce que c'était à l'époque encore moins cher qu'aujourd'hui, et qu'on pouvait toucher beaucoup de monde avec énormément de liberté. Et ça allait bien aussi avec cette ère de l'image qui se démultipliait, parce que moi, quand je suis arrivée dans la maison, on shootait une campagne, une image par an, et parfois une pour deux ans. Aujourd'hui, on a une production d'images par maison qui est quand même... beaucoup plus colossal, je crois qu'on doit produire plus de 150 images par an, ce qui est quand même différent. Et à cette époque-là, moi j'étais persuadée que les réseaux sociaux étaient quelque chose d'important. Mon frère Clovis, qui lui était focalisé sur tout ce qui était marché, je pense qu'il ne le voyait pas totalement de la même façon. Et à l'époque, moi, je n'avais pas énormément de budget là-dessus. Donc j'avais commencé à développer des campagnes en essayant d'être maligne et en me disant, voilà, on va à la fois jouer avec la loi Évin, on va à la fois jouer avec cette idée d'emmener les gens dans un imaginaire et en tout cas de les projeter dans la consommation du champagne. Et on avait commencé à faire un bout de chemin. Et je me souviens, à l'époque, c'était un petit peu un embatté. Puisque pour faire quelques campagnes de photos, dégager des budgets sur des choses qui ne sont pas forcément totalement acceptées par les uns et les autres, c'était un petit peu un acte rebelle. Et quand mon frère Clovis a repris, lui, c'était en plein Covid, un super moment pour pousser tout ce qui était digital. Et je lui dis, moi, il faut absolument qu'on se positionne sur le digital. Mais lui qui avait plutôt un réflexe qui était lié au marché, lui, en fait, construisait plus les choses par rapport au retail. Donc, sa préoccupation première, c'était plus, quels sont les outils qui, chez les cavistes en ligne, vont nous permettre de marquer des points. Super approche, parce que c'est vrai qu'on peut avoir une consistance de marques dans tous les points de vente, autant sur le net, c'était très compliqué. Il y avait des images qui dataient de l'an 40, des machins, chaque caviste développait son propre... Donc on a créé un kit, qui était un kit retail en ligne. Et en même temps, il y avait la seule façon de communiquer pendant le Covid, c'était les réseaux sociaux. Et nous, nous avions shooté une campagne juste avant, qui était une campagne un peu légère, qui finalement tombait assez bien. Sur ce sujet, on s'est posé aussi beaucoup de questions, puisqu'on s'est dit, est-ce qu'il faut faire des lives ? Est-ce qu'il faut faire des trucs ? Et en fait, moi, nous, on n'avait pas du tout envie de se mouiller là-dedans. On avait envie de maîtriser impeccablement chaque image. Parce que pour moi, l'image, ça reste un truc qui doit être impeccable. Et j'ai du mal avec l'idée de la mauvaise qualité, de la mauvaise définition, du hasard. Pour moi, c'est un peu sacré. C'est comme le cinéma, je trouve que ça doit toujours être beau. Une campagne publicitaire, ça doit toujours être impeccable. Et l'image, pareil. Donc, on est parti sur des campagnes et on voulait divertir. On n'avait pas envie d'être professoral, on n'avait pas envie d'être un télo. On avait envie qu'il y ait une vraie... une vraie notion de plaisir et qui est aussi des clins d'oeil artistiques, qui est un peu d'humour, qui est du décalage. Et en fait, que ça corresponde un peu à l'identité de Tétanger, nous on se dit toujours, voilà, on est sérieux, mais on n'a pas envie de se prendre au sérieux. Et donc finalement, on a petit à petit, en tâtonnant, parce qu'au début, ce n'est pas évident, on a trouvé un ton dans lequel on se sent heureux. Et le tout est porté par quelqu'un qui faisait partie et qui fait toujours partie de l'équipe marketing, mais qui connaît parfaitement la maison, donc qui connaît aussi très bien les limites. Ceux sur quoi on n'a pas envie d'aller, tout ça c'est une question de code, c'est assez précis.

  • Speaker #0

    C'est aussi la traduction de votre image de marque, ces image que vous produisez sur les réseaux sociaux, d'où cette importance de maitriser à la fois la qualité, mais aussi ce qu'elles vont renvoyer, elles doivent traduire la vision.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, oui, il y a plein de choses qui nous font rire, tant dans les lumières que dans les clins d'œil, que dans tout. Et on se reconnaît et je pense que finalement, on n'est jamais aussi... aussi fort que quand on est soi-même. donc voilà, là moi j'ai l'impression qu'on est parfaitement nous-mêmes dans une culture familiale et de maison qui est digérée,

  • Speaker #0

    qui est bien restituée et qui est joyeuse voilà et en plus vous avez des résultats qui sont à la hauteur de l'énergie que vous y mettez et certainement du bonheur avec lequel vous faites puisque vous dites que ça vous ressemble donc c'est encore mieux Je voudrais juste revenir, j'ai une petite question. Vous avez parlé d'un kit retail. Comment est-ce que ça marche exactement ? Qu'est-ce que c'est ce kit retail que vous avez mis en place pour les canustes en ligne ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, ça commence par des choses très basiques, mais avoir des beaux pack shots de vos bouteilles et avoir quelque chose qui soit bien défini, avec le bon angle, sans la contre-étiquette qui arrive en transparence derrière. Ça paraît bête, mais... Finalement, c'est quand même aussi très important dans la désirabilité. En fait, la désirabilité, c'est aussi la maîtrise de tout. Et je pense qu'il faut aller très loin dans le détail. Donc, on a fait, bien sûr, des pack shots. On a créé des petites vidéos qui sont des vidéos qui donnent un peu la personnalité des vins en sensation. Donc, en très peu de temps, vous arrivez à voir. On a créé des petites vidéos sur les accords Mets-Vins. Ça me sent énormément coûté parce que... Je me retrouve en train de commenter les folies de la marqueterie et de parler de petits pâtés lorrains et ça m'avalue quand même. Taquinerie de tous mes collègues ? Non mais en fait voilà c'est comment vous mettez en place une charte graphique sur le web avec des photos qui sont des photos institutionnelles, avec des vidéos qui apportent des compléments d'informations et qui sont incarnées, avec des choses qui parlent du vin mais de façon différente et un peu maîtrisée et surtout homogène. Et... Voilà comment vous réussissez à obtenir une image qui soit homogène d'un média à un autre, d'un vendeur à un autre. C'est le même travail que celui que vous pouvez faire chez les cavistes, en ayant vos étuis, mais voilà comment on cale le discours et l'apparence, où que ce soit.

  • Speaker #0

    Et c'est dans la droite ligne de ce que vous faites sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire maîtriser toujours cette image, qu'elle soit le parfait reflet de l'essence et de l'identité de la maison de champagne.

  • Speaker #1

    Alors après, ce n'est pas les mêmes vocations, c'est plus technique ou alors c'est plus informatif. Là où les réseaux sociaux sont plus dédiés à, et encore, chacun à son propre rôle, donc on ne fera pas les mêmes choses sur les uns ou sur les autres, mais c'est vrai que l'idée, les réseaux sociaux, c'est le lieu du plaisir, c'est le lieu de la séduction, c'est comme le magazine. Il faut qu'il y ait cette même qualité et ce même plaisir qu'on trouve quand on feuillette un ELLE, quand on est une femme. un beau magazine de cigares quand on est un homme, sans faire de stéréotypes, en en faisant quand même. Mais voilà, chaque média a sa vocation et l'idée est de bien la comprendre et d'être précisément là où les gens vous attendent. C'est-à-dire qu'on est fidèle à ce que nous sommes et pour autant on sert quand même le média sur lequel on va aller.

  • Speaker #0

    On parle souvent de la difficulté de mesurer, et on en revient plutôt sur un assessment où on parle tout de suite de marketing, de communication, a fortiori sur les réseaux sociaux. Comment est-ce que vous, vous avez pu mesurer, alors bien sûr vous avez été consacré en 2022 par le journal et en magazine, mais concrètement comment est-ce que vous avez pu mesurer les résultats obtenus de ces efforts de colonisation, de ce que vous avez créé notamment sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors sur les réseaux sociaux, on n'a jamais eu autant de feedback. C'est-à-dire que quand vous allez quelque part et qu'on vous dit c'est génial et que ce soit tout public. La dernière fois, je suis allée chercher un passeport à la mairie de Reims et j'ai un couple qui est venu m'accoster et m'a dit c'est génial ce que vous faites, ça nous fait du bien Et bien voilà, ça pour moi, c'est un bon retour. Mais après, on ne prend pas de mesures. Quelque chose qui marche, vous le voyez. Quelque chose qui ne marche pas, vous le savez. Et après, dans les deux cas, c'est un acte de foi. Parce que parfois, vous avez des choses qui ne marchent pas, ou qui sont moins consensuelles, et qui provoquent à la fois, parfois, beaucoup d'adhésion, et à la fois, parfois, un peu d'inimité. Il faut assumer aussi. Et moi, ce qui m'importe, c'est surtout d'avancer en construisant des choses qui sont des choses très solides par rapport à la maison. On sait que de temps en temps, il faut aller construire sur tel domaine une image et il faut raconter une histoire. Cette histoire, elle est importante et donc il faut le dire. Et parfois, il y a des gens qui ne rentrent pas dans l'histoire. Ce n'est pas grave. En fait, rien ne serait pire, comme vous l'avez aussi bien dit, que de plaire à tout le monde, parce que finalement, plaire à tout le monde, c'est peut-être à n'importe qui, et ne pas toucher réellement certains. Et il ne faut jamais oublier qu'on a un tout petit nombre de bouteilles à délivrer si on voit le champ, le nombre d'individus sur la Terre et qu'en fait ce qui compte, c'est que chacune de ces bouteilles parvienne à celui qui est capable de la déguster avec le plus de plaisir. c'est pour ça qu'il faut quand même être fidèle à ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parle beaucoup en ce moment, et particulièrement depuis la crise Covid, des évolutions quand même structurelles, notamment sur le marché des grains spiritueux. Comment est-ce que vous voyez les choses ici au Champagne-Tétinger, et peut-être même pour la Champagne d'une manière générale ? Est-ce que c'est quelque chose où vous dites qu'il va falloir conjuguer avec à l'avenir ? Ou est-ce qu'au contraire, c'est source d'opportunités et une invitation à se dépasser ?

  • Speaker #1

    Ce qu'on a appris avec le Covid, c'est que quand même, tout ce qui nous arrive est source d'opportunités. En fait, moi je me souviens, parce que j'ai pris la présidence de la maison en 2020. Au mois de mars, on prend la décision la plus unique dans l'histoire de la maison, qui est celle de fermer momentanément la cuverie, la production. C'était quand même du jamais vu. Et on réorganise tout, ça n'a pas duré très longtemps. Mais quoi qu'il en soit, pour nous, cette période a été d'une richesse absolue. Parce qu'en fait, là-haut, Nous n'avions jamais le temps de nous retrouver les uns avec les autres, y compris avec mon frère. Nous avons eu une vraie période de transition après la présidence de mon père pour parler, un, de ce que nous avions vécu, deux, de ce que nous voulions vivre et du sens qu'avait cette aventure pour nous. Et ça nous a vraiment permis de fixer tous les horizons des années à venir et maintenant de travailler pour réaliser tout ce plan. Donc les opportunités, il y en a pour la Champagne. Je pense que le Covid a été salutaire. C'est horrible de le dire, mais c'est quand même vrai. Nous étions dans une appellation où les uns et les autres perdaient un peu parfois la foi. La foi dans le produit était complètement focalisée par les progressions dans le domaine du sparkling, mais des autres pays. Et moi, le danger, je trouvais, c'était de penser à un moment. que la champagne était une vieille appellation. Et en fait, non, la champagne, c'est un symbole qui est extrêmement puissant et on a pu le voir pendant le Covid, parce que les gens avaient besoin. plus de la valeur symbolique du champagne que de sa valeur oenologique, ils avaient besoin de faire la fête chez eux. Et ouvrir une bouteille de champagne, c'est s'offrir un moment de joie et d'exception. Et je pense que le Covid a ravivé ce symbole et cette flamme. Aujourd'hui, nous sommes sur une tendance qui est une tendance à la hausse, mais pour moi, c'est un petit coup de pied pour nous dire à tous, les gars, Travaillez ensemble, n'oubliez jamais de voir l'appellation de l'extérieur et pas de l'intérieur, et de considérer que vous êtes tous partie d'une même barque et qu'il faut nourrir dans le même sens. Parce que ce que vous ferez ensemble sera beaucoup plus valorisant pour l'appellation que ce que vous pourrez faire chacun dans votre courant. En tout cas, les deux participent et il faut aller dans le même sens. Et aujourd'hui, dans les marchés, il y a énormément d'opportunités. Mais je pense qu'il faut surtout, surtout que nous ne perdions pas ce que nous sommes. Et nous sommes... à la fois une appellation d'assemblage, et c'est une force, c'est la liberté de la Champagne, et il ne faut pas la perdre, et en même temps, nous sommes aussi capables de sortir des très beaux vins de terroir. Et ça, les vignerons ont apporté cette dimension-là à la Champagne, et je pense que c'est une dimension extrêmement précieuse. Aujourd'hui, nous avons tout, et je pense qu'il faut continuer à avancer comme ça. Il y a une très belle confrérie. travaillons tous les uns avec les autres et il y a une vraie amitié entre les maisons entre les vignerons et les maisons et nous sommes interdépendants donc je crois qu'il faut surtout être conscient du bonheur que nous avons encore devant nous et être capable de le cultiver.

  • Speaker #0

    Mais si demain, vous deviez repartir de zéro, c'est une nouvelle marque de vin, que ce soit un champagne ou un vin blanc, rouge, rosé, peu importe. Quelles sont les premières actions que vous metriez en place et comment est-ce que vous procéderiez pour développer et faire parler, faire connaître votre vin ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça prendrait du temps. Je pense que déjà, je choisirais un endroit où j'ai envie de rester. où j'ai envie de vivre, un endroit où il y a une histoire qui me parle. Et je prendrai le temps d'apprendre à la fois la terre et aussi le goût qui sort de la vigne. Et après, je pense que je serai généreuse. C'est-à-dire que toutes les belles histoires commencent par un moment de partage. Et voilà, je pense que je serai à la fois curieuse de connaître l'environnement dans lequel je suis, les gens qui habitent à côté, les établissements qui sont à côté. Et puis, petit à petit, de se dire, il y aurait peut-être un peu de bouchard. Et puis après... On raconterait peut-être une histoire dans un journal, dans un magazine. Et puis petit à petit, l'histoire ferait son chemin, mais je crois vraiment que je prendrais le temps. Et si vous me parlez de moi, Vitality Tint, j'ai personnellement recommencé depuis zéro. Je reprendrais depuis zéro. C'est-à-dire, je ferais quelques bouteilles pour commencer et je reprendrais le temps de faire une histoire depuis zéro. Parce qu'en fait, je trouve que... C'est beau de prendre le temps et le temps du vin c'est un temps qui dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui est juste nécessaire pour rappeler à tout le monde qu'on n'est pas obligé d'aller vite et que le temps long ça marche.

  • Speaker #0

    Demain, ce n'est pas l'argent qui guidera le monde, c'est l'oxygène, c'est l'eau, c'est tout ça. Et en fait, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'on a encore le respect de ça. On a lancé une aventure dans le Kent. En 2024, on sortira la première bouteille, ça fera 10 ans qu'on travaille dessus. Je trouve que c'est chouette. Je trouve que c'est beau de donner du temps à ces flacons, de savoir les attendre, de savoir les savourer quand vous les ouvrez, de se dire que ce sont des moments uniques. Le temps du vin pour moi c'est celui-là et je n'aurai pas de recette sauf celle de prendre le temps et de me faire confiance. et de raconter une histoire, parce que sinon, il n'y a pas de nécessité de créer des choses s'il n'y a pas d'histoire à raconter, s'il n'y a pas de singularité. En fait, aujourd'hui, on voit bien que le sujet qui nous préoccupe tous, c'est l'environnement, c'est qu'est-ce qu'on va devenir, qu'est-ce qu'on va laisser à nos enfants. Moi, je ne serais pas à l'aise si j'avais l'impression de ne pas faire en sorte que chaque bouteille de tétanger ait cette mission de bonheur et soit... excellente, c'est-à-dire d'avoir tout fait pour qu'elle soit parfaite. Parce qu'en fait, lancer quelque chose dans le commerce qui n'a pas la qualité, qui n'a pas forcément de qualité, je me dis que c'est déjà polluer un petit peu. Moi, je n'ai pas tellement envie de polluer. Donc voilà, aujourd'hui, ça me rassure vraiment de penser qu'on fait ce qu'il y a de mieux. et que chacune des bouteilles peut apporter quelque chose de précieux. Et je crois que c'est le cas.

  • Speaker #1

    Et alors, Jean-Hildo, une dernière question à vous poser. Qu'est-ce que vous pensez de l'initiative d'entreprises comme l'agent Georges qui se brèvent justement pour raconter des histoires et aider ces vignerons et ces producteurs de vin à révéler leur identité ? Et donc, par le biais du marketing, bien sûr, de la communication, est-ce que vous pensez que c'est quelque chose d'important et d'utile ?

  • Speaker #0

    C'est très utile parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui font les choses très bien et qui les sentent et qui n'ont pas forcément le métier ou l'historique dans leur propre vie qui leur permet de se projeter dans la transmission. Et savoir raconter ce qu'on fait et savoir aussi parfois pourquoi on le fait. Parce que je suis persuadée qu'il y a plein de gens qui font bien les choses mais qui ne réalisent pas pourquoi ils les font bien et qui ne savent pas à force. Je pense que d'avoir ce regard d'une agence à un moment donné de votre vie qui est capable de vous dire Voilà, ce que vous faites, c'est unique et on va vous aider à raconter pourquoi c'est unique. Comme ça, vous allez peut-être trouver aussi ceux qui sont capables d'apprécier ce que vous êtes. Moi, je trouve que c'est nécessaire et ça fait aussi partie de cet écosystème vertueux. Aujourd'hui, on ne peut pas produire pour produire. Il faut raconter une histoire. Il faut faire les choses avec conscience du sens. Et je pense que c'est aussi le rôle d'une agence comme la vôtre et aussi des agences en général. Et je pense que le travail de l'identité... de la part d'une agence, être capable d'aller d'écouter, être capable d'aller chercher ce qui est racinaire dans chacune des histoires, ce qui fait la différence ce qui distingue, ça c'est le rôle des agences et être capable de le faire ressortir au travers d'une communication, ça c'est le rôle des agents

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On ressemble à Ginkgo que le plus important, c'est d'être soi-même, de miser sur ce qui fait son identité propre. Et c'est tout l'intérêt de créer des marques qui nous ressemblent et qui trouvent un écho auprès de nos cibles. Parce que les vôtres ne sont pas forcément celles de vos amis.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est pour ça qu'il y a de la place pour tout le monde, ce qui est quand même génial. Nous ne sommes pas concurrents.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette intervue. Merci pour votre temps et d'avoir répondu à nos questions.

  • Speaker #0

    Je vous remercie de votre patience.

  • Speaker #2

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires. Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton Prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast. Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs. Et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

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- Comment affirmer sa propre identité lorsqu'on appartient à une appellation de renommée mondiale 🤩
- Pourquoi le changement est une opportunité pour l'industrie viticole 📈

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Transcription

  • Speaker #0

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixés à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Alors bonjour Vitalie, je suis ravie de vous avoir avec nous sur le podcast de l'agence Georges pour parler marketing et des succès, notamment marketing de la Maison de Champagne d'Étinger, la Maison de Champagne familiale qui porte votre nom. Vous êtes aujourd'hui présidente de la Maison de Champagne, mais avant ça vous avez été directrice marketing et communication. Et donc j'espère que vous allez pouvoir nous en dire un peu plus à ce sujet.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pouvez nous dire comment est-ce que vous définiriez selon vous une marque à succès ?

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Le succès, en fait, est quelque chose qui, pour beaucoup de gens, se décide. Mais pour moi, le succès vient couronner un acte de courage et de singularité. En fait, moi, je ne me suis jamais dit nous allons faire ça pour avoir un succès Je me suis toujours dit comment peut-on exprimer au mieux ce qu'on est, avec générosité, pour que finalement les gens qui sont capables de nous aimer et qui pourraient aimer nos produits nous rejoignent ? Donc pour moi la communication comme le marketing c'est être capable d'exprimer ce qu'est la maison pour faire en sorte qu'elle soit reconnue le plus justement possible et aimée pour des vraies raisons.

  • Speaker #0

    Chez nous à l'Avangeur je vous explique souvent à nos clients qu'une marque c'est pas souvent un slogan bien choisi et jolie étiquette. C'est d'abord bien plus que ça, c'est avant tout une vision. Une vision, une mission partagée, une proposition d'alors. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle a été et quelle est encore aujourd'hui la mission que vous vous êtes fixé pour le Champagne Taittinger ?

  • Speaker #1

    C'est très simple. En fait, c'est quelque chose que nous partageons en famille, avec mon père, avec mon frère Clovis. Et nous nous sommes toujours dit que, bien sûr, il fallait que nous soyons dans le champagne, totalement focalisés sur l'excellence de nos produits, mais notre mission, c'est une mission de bonheur. Et en fait, c'est ce qui fait le sel de notre métier, c'est ce qui fait que tous les matins, nous nous levons avec bonheur et avec appétit. En fait, quand on a la chance de produire du champagne, on sait que nous sommes non seulement sur un domaine qui est celui du vin, Mais nous sommes aussi sur une appellation qui véhicule énormément de choses qui sont bien au-delà du vin. Le champagne, c'est un symbole. Et dans le monde entier, champagne signifie amour, célébration, famille, moment d'exception, excellence, imaginaire augmenté, art, culture. Et surtout, je crois que c'est peut-être un des mots les plus positifs. Donc voilà, nous nous levons tous les matins avec une mission de bonheur.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez du champagne, ce vin mondialement connu et reconnu comme symbole de joie, de bonheur partagé aussi. Est-ce que c'est surtout ça le partage ? Effectivement, le champagne à lui tout seul, c'est une marque extrêmement forte, fièrement défendue par vos interprofessions aussi. Et dans ce contexte, quand il existe autour de vous ou au-dessus de vous, une marque collective aussi forte que celle du champagne. Comment fait-on pour développer des identités fortes sous une bannière collective ?

  • Speaker #1

    en étant convaincu de ce qu'on peut nous apporter en tant que marque et en tant que famille à cette appellation. Moi, je pense que par exemple, en Champagne, cohabitent des identités très différentes et notamment, nous avons la chance d'être portés aussi par des groupes internationaux leaders, non seulement dans le domaine du vin, mais dans le domaine de la mode. Et c'est vrai que Taittinger... C'est encore quelque chose de différent. C'est un nom qui résonne en Champagne comme étant un nom à la fois d'entrepreneur, un nom de personne engagée dans la société. Mon grand-père a été 20 ans maire de Reims. Et c'est un nom aussi qui, dans le domaine de la culture, est extrêmement engagé. Donc en fait, il est dans l'art. Parce que tout simplement, dans la famille, tout le monde n'a pas toujours été focalisé sur... Sur ce vin merveilleux, il y a eu des personnalités très fortes dans l'art. Mon arrière-grand-mère était artiste, ma grand-mère était artiste. Et en fait, c'est toutes ces choses qui vous nourrissent et qui un jour font... que vous êtes différents. Et moi,la direction et la vision que j'ai pour cette maison, c'est qu'il faut assumer ses différences. Et c'est en même temps quelque chose auquel je crois profondément dans la société. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je pense qu'on est beaucoup trop dans une société d'imitation, et qu'au contraire, il faut savoir développer le goût propre de chacun et la singularité de chacun pour qu'il y ait des solutions nouvelles et des voies nouvelles pour le futur. Pour la maison, j'agis exactement comme j'agirais dans la vie en général, c'est-à-dire que je crois qu'il faut avoir le courage de se mettre à nu et d'assumer ses différences. Voilà.

  • Speaker #0

    Assumer ses différences et aussi choisir quelque part de construire autour de soi et autour de sa marque une communauté qui vous ressemble forcément. Sacha Guitry disait disait, si on souhaite plaire à tout le monde, il fini par plaire à n'importe qui. Alors, est-ce que justement cette sensibilité pour le monde de l'art fait partie des choses que vous mettez en avant dans l'identité du champagne tétangé ? Comment faites-vous pour l'affirmer dans votre communication de marque aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quelque chose que nous avons en nous, que nous ne montrions pas peut-être de façon évidente. Et c'est quelque chose que nous allons vivre beaucoup plus fortement avec. avec nos visiteurs et que nous vivons déjà un petit peu plus sur les réseaux sociaux, dans la mesure où nous avons, et même dans tout ce que nous faisons. petit à petit, ça commence à devenir de plus en plus présent et assumé. Et comment faisons-nous ? Nous sortons tout simplement des sentiers battus. Nous assumons les envies qui sont les nôtres. C'est drôle parce que j'ai été directrice de la communication et du marketing pendant longtemps et je pense que venant moi d'un monde qui était plus celui de l'art, parce que finalement les études que j'ai faites étaient des études de dessin, Cette histoire de singularité était au centre de mon questionnement. Et quand je suis arrivée au Champagne-Taittinger, j'ai avant tout appris un nouveau métier. Et j'ai été très respectueuse de ce nouveau métier, j'ai été très respectueuse de ceux qui m'ont enseigné ce nouveau métier, notamment, je suivi une directrice marketing communication pendant des années, qui venait de grands groupes, et j'ai écouté avec beaucoup... de respect et aussi de curiosité tout ce qu'elle m'a enseigné, je l'ai appliqué. Et quand j'ai pris la présidence, mon frère a repris la communication et le marketing. J'ai gardé la communication institutionnelle, mais ce qui m'a beaucoup plu, c'est que lui, il est arrivé avec son envie et avec des idées qui étaient différentes. Et en fait, il a totalement prolongé, mais augmenté ce que moi j'avais construit. pour des raisons en plus totalement différentes aussi. Et il en a fait un territoire qui est un territoire de liberté et qui fonctionne très bien avec ce que nous sommes. Et j'avoue que ça, c'est aussi la richesse, c'est d'être capable de parler du même sujet avec les mêmes ambitions et de façon différente. Donc voilà, ce qu'il a construit aujourd'hui, ce que vous pouvez voir depuis maintenant. plusieurs années sur les réseaux sociaux. C'est une vision de la marque qui rejoint une vision de la vie, qui intègre complètement l'art et l'art que nous avons reçu quand nous étions enfants. C'est une culture qui résonne impeccablement et chez l'un et chez l'autre et je pense aussi avec ce qu'est Étanger. et qui ouvrent des voies qui sont des voies différentes. On ne parle pas du vin. Pour le vin, on ne parle pas de l'image pour l'image. En fait, on essaye de raconter une histoire qui est une histoire de respiration, une histoire de plaisir, quelque chose d'immédiat, qui vous donne, en respectant les codes qui sont ceux des réseaux sociaux, de l'immédiateté, de cette espèce d'envie de respirer, mais juste brièvement, et de repartir avec une lumière, une couleur. une impression et de voyager avec une journée ou deux.

  • Speaker #0

    Alors justement, en 2022, la maison d'étanger a été classée numéro 1 par le Général Magazine au classement des maisons de Champagne, notamment grâce à votre stratégie digitale, notamment sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a mené cette réflexion, ce changement de stratégie qui est, je crois, lié aussi au Covid-19 ? Et comment est-ce que vous avez mis en place ces séjours ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà quelques années, quand j'ai repris la direction de la communication, j'étais persuadée que les réseaux sociaux c'était quelque chose de fondamental. Pour plein de raisons, pas pour des raisons de mode, de courant, mais juste parce que dans certains pays, il n'y a plus de communication print, parce que ça coûte trop cher, et qu'en fait nos importateurs, qui ont la totale liberté sur leur budget, etc. Pour eux, c'était évident qu'il fallait s'engouffrer là-dedans, parce que c'était à l'époque encore moins cher qu'aujourd'hui, et qu'on pouvait toucher beaucoup de monde avec énormément de liberté. Et ça allait bien aussi avec cette ère de l'image qui se démultipliait, parce que moi, quand je suis arrivée dans la maison, on shootait une campagne, une image par an, et parfois une pour deux ans. Aujourd'hui, on a une production d'images par maison qui est quand même... beaucoup plus colossal, je crois qu'on doit produire plus de 150 images par an, ce qui est quand même différent. Et à cette époque-là, moi j'étais persuadée que les réseaux sociaux étaient quelque chose d'important. Mon frère Clovis, qui lui était focalisé sur tout ce qui était marché, je pense qu'il ne le voyait pas totalement de la même façon. Et à l'époque, moi, je n'avais pas énormément de budget là-dessus. Donc j'avais commencé à développer des campagnes en essayant d'être maligne et en me disant, voilà, on va à la fois jouer avec la loi Évin, on va à la fois jouer avec cette idée d'emmener les gens dans un imaginaire et en tout cas de les projeter dans la consommation du champagne. Et on avait commencé à faire un bout de chemin. Et je me souviens, à l'époque, c'était un petit peu un embatté. Puisque pour faire quelques campagnes de photos, dégager des budgets sur des choses qui ne sont pas forcément totalement acceptées par les uns et les autres, c'était un petit peu un acte rebelle. Et quand mon frère Clovis a repris, lui, c'était en plein Covid, un super moment pour pousser tout ce qui était digital. Et je lui dis, moi, il faut absolument qu'on se positionne sur le digital. Mais lui qui avait plutôt un réflexe qui était lié au marché, lui, en fait, construisait plus les choses par rapport au retail. Donc, sa préoccupation première, c'était plus, quels sont les outils qui, chez les cavistes en ligne, vont nous permettre de marquer des points. Super approche, parce que c'est vrai qu'on peut avoir une consistance de marques dans tous les points de vente, autant sur le net, c'était très compliqué. Il y avait des images qui dataient de l'an 40, des machins, chaque caviste développait son propre... Donc on a créé un kit, qui était un kit retail en ligne. Et en même temps, il y avait la seule façon de communiquer pendant le Covid, c'était les réseaux sociaux. Et nous, nous avions shooté une campagne juste avant, qui était une campagne un peu légère, qui finalement tombait assez bien. Sur ce sujet, on s'est posé aussi beaucoup de questions, puisqu'on s'est dit, est-ce qu'il faut faire des lives ? Est-ce qu'il faut faire des trucs ? Et en fait, moi, nous, on n'avait pas du tout envie de se mouiller là-dedans. On avait envie de maîtriser impeccablement chaque image. Parce que pour moi, l'image, ça reste un truc qui doit être impeccable. Et j'ai du mal avec l'idée de la mauvaise qualité, de la mauvaise définition, du hasard. Pour moi, c'est un peu sacré. C'est comme le cinéma, je trouve que ça doit toujours être beau. Une campagne publicitaire, ça doit toujours être impeccable. Et l'image, pareil. Donc, on est parti sur des campagnes et on voulait divertir. On n'avait pas envie d'être professoral, on n'avait pas envie d'être un télo. On avait envie qu'il y ait une vraie... une vraie notion de plaisir et qui est aussi des clins d'oeil artistiques, qui est un peu d'humour, qui est du décalage. Et en fait, que ça corresponde un peu à l'identité de Tétanger, nous on se dit toujours, voilà, on est sérieux, mais on n'a pas envie de se prendre au sérieux. Et donc finalement, on a petit à petit, en tâtonnant, parce qu'au début, ce n'est pas évident, on a trouvé un ton dans lequel on se sent heureux. Et le tout est porté par quelqu'un qui faisait partie et qui fait toujours partie de l'équipe marketing, mais qui connaît parfaitement la maison, donc qui connaît aussi très bien les limites. Ceux sur quoi on n'a pas envie d'aller, tout ça c'est une question de code, c'est assez précis.

  • Speaker #0

    C'est aussi la traduction de votre image de marque, ces image que vous produisez sur les réseaux sociaux, d'où cette importance de maitriser à la fois la qualité, mais aussi ce qu'elles vont renvoyer, elles doivent traduire la vision.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, oui, il y a plein de choses qui nous font rire, tant dans les lumières que dans les clins d'œil, que dans tout. Et on se reconnaît et je pense que finalement, on n'est jamais aussi... aussi fort que quand on est soi-même. donc voilà, là moi j'ai l'impression qu'on est parfaitement nous-mêmes dans une culture familiale et de maison qui est digérée,

  • Speaker #0

    qui est bien restituée et qui est joyeuse voilà et en plus vous avez des résultats qui sont à la hauteur de l'énergie que vous y mettez et certainement du bonheur avec lequel vous faites puisque vous dites que ça vous ressemble donc c'est encore mieux Je voudrais juste revenir, j'ai une petite question. Vous avez parlé d'un kit retail. Comment est-ce que ça marche exactement ? Qu'est-ce que c'est ce kit retail que vous avez mis en place pour les canustes en ligne ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, ça commence par des choses très basiques, mais avoir des beaux pack shots de vos bouteilles et avoir quelque chose qui soit bien défini, avec le bon angle, sans la contre-étiquette qui arrive en transparence derrière. Ça paraît bête, mais... Finalement, c'est quand même aussi très important dans la désirabilité. En fait, la désirabilité, c'est aussi la maîtrise de tout. Et je pense qu'il faut aller très loin dans le détail. Donc, on a fait, bien sûr, des pack shots. On a créé des petites vidéos qui sont des vidéos qui donnent un peu la personnalité des vins en sensation. Donc, en très peu de temps, vous arrivez à voir. On a créé des petites vidéos sur les accords Mets-Vins. Ça me sent énormément coûté parce que... Je me retrouve en train de commenter les folies de la marqueterie et de parler de petits pâtés lorrains et ça m'avalue quand même. Taquinerie de tous mes collègues ? Non mais en fait voilà c'est comment vous mettez en place une charte graphique sur le web avec des photos qui sont des photos institutionnelles, avec des vidéos qui apportent des compléments d'informations et qui sont incarnées, avec des choses qui parlent du vin mais de façon différente et un peu maîtrisée et surtout homogène. Et... Voilà comment vous réussissez à obtenir une image qui soit homogène d'un média à un autre, d'un vendeur à un autre. C'est le même travail que celui que vous pouvez faire chez les cavistes, en ayant vos étuis, mais voilà comment on cale le discours et l'apparence, où que ce soit.

  • Speaker #0

    Et c'est dans la droite ligne de ce que vous faites sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire maîtriser toujours cette image, qu'elle soit le parfait reflet de l'essence et de l'identité de la maison de champagne.

  • Speaker #1

    Alors après, ce n'est pas les mêmes vocations, c'est plus technique ou alors c'est plus informatif. Là où les réseaux sociaux sont plus dédiés à, et encore, chacun à son propre rôle, donc on ne fera pas les mêmes choses sur les uns ou sur les autres, mais c'est vrai que l'idée, les réseaux sociaux, c'est le lieu du plaisir, c'est le lieu de la séduction, c'est comme le magazine. Il faut qu'il y ait cette même qualité et ce même plaisir qu'on trouve quand on feuillette un ELLE, quand on est une femme. un beau magazine de cigares quand on est un homme, sans faire de stéréotypes, en en faisant quand même. Mais voilà, chaque média a sa vocation et l'idée est de bien la comprendre et d'être précisément là où les gens vous attendent. C'est-à-dire qu'on est fidèle à ce que nous sommes et pour autant on sert quand même le média sur lequel on va aller.

  • Speaker #0

    On parle souvent de la difficulté de mesurer, et on en revient plutôt sur un assessment où on parle tout de suite de marketing, de communication, a fortiori sur les réseaux sociaux. Comment est-ce que vous, vous avez pu mesurer, alors bien sûr vous avez été consacré en 2022 par le journal et en magazine, mais concrètement comment est-ce que vous avez pu mesurer les résultats obtenus de ces efforts de colonisation, de ce que vous avez créé notamment sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors sur les réseaux sociaux, on n'a jamais eu autant de feedback. C'est-à-dire que quand vous allez quelque part et qu'on vous dit c'est génial et que ce soit tout public. La dernière fois, je suis allée chercher un passeport à la mairie de Reims et j'ai un couple qui est venu m'accoster et m'a dit c'est génial ce que vous faites, ça nous fait du bien Et bien voilà, ça pour moi, c'est un bon retour. Mais après, on ne prend pas de mesures. Quelque chose qui marche, vous le voyez. Quelque chose qui ne marche pas, vous le savez. Et après, dans les deux cas, c'est un acte de foi. Parce que parfois, vous avez des choses qui ne marchent pas, ou qui sont moins consensuelles, et qui provoquent à la fois, parfois, beaucoup d'adhésion, et à la fois, parfois, un peu d'inimité. Il faut assumer aussi. Et moi, ce qui m'importe, c'est surtout d'avancer en construisant des choses qui sont des choses très solides par rapport à la maison. On sait que de temps en temps, il faut aller construire sur tel domaine une image et il faut raconter une histoire. Cette histoire, elle est importante et donc il faut le dire. Et parfois, il y a des gens qui ne rentrent pas dans l'histoire. Ce n'est pas grave. En fait, rien ne serait pire, comme vous l'avez aussi bien dit, que de plaire à tout le monde, parce que finalement, plaire à tout le monde, c'est peut-être à n'importe qui, et ne pas toucher réellement certains. Et il ne faut jamais oublier qu'on a un tout petit nombre de bouteilles à délivrer si on voit le champ, le nombre d'individus sur la Terre et qu'en fait ce qui compte, c'est que chacune de ces bouteilles parvienne à celui qui est capable de la déguster avec le plus de plaisir. c'est pour ça qu'il faut quand même être fidèle à ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parle beaucoup en ce moment, et particulièrement depuis la crise Covid, des évolutions quand même structurelles, notamment sur le marché des grains spiritueux. Comment est-ce que vous voyez les choses ici au Champagne-Tétinger, et peut-être même pour la Champagne d'une manière générale ? Est-ce que c'est quelque chose où vous dites qu'il va falloir conjuguer avec à l'avenir ? Ou est-ce qu'au contraire, c'est source d'opportunités et une invitation à se dépasser ?

  • Speaker #1

    Ce qu'on a appris avec le Covid, c'est que quand même, tout ce qui nous arrive est source d'opportunités. En fait, moi je me souviens, parce que j'ai pris la présidence de la maison en 2020. Au mois de mars, on prend la décision la plus unique dans l'histoire de la maison, qui est celle de fermer momentanément la cuverie, la production. C'était quand même du jamais vu. Et on réorganise tout, ça n'a pas duré très longtemps. Mais quoi qu'il en soit, pour nous, cette période a été d'une richesse absolue. Parce qu'en fait, là-haut, Nous n'avions jamais le temps de nous retrouver les uns avec les autres, y compris avec mon frère. Nous avons eu une vraie période de transition après la présidence de mon père pour parler, un, de ce que nous avions vécu, deux, de ce que nous voulions vivre et du sens qu'avait cette aventure pour nous. Et ça nous a vraiment permis de fixer tous les horizons des années à venir et maintenant de travailler pour réaliser tout ce plan. Donc les opportunités, il y en a pour la Champagne. Je pense que le Covid a été salutaire. C'est horrible de le dire, mais c'est quand même vrai. Nous étions dans une appellation où les uns et les autres perdaient un peu parfois la foi. La foi dans le produit était complètement focalisée par les progressions dans le domaine du sparkling, mais des autres pays. Et moi, le danger, je trouvais, c'était de penser à un moment. que la champagne était une vieille appellation. Et en fait, non, la champagne, c'est un symbole qui est extrêmement puissant et on a pu le voir pendant le Covid, parce que les gens avaient besoin. plus de la valeur symbolique du champagne que de sa valeur oenologique, ils avaient besoin de faire la fête chez eux. Et ouvrir une bouteille de champagne, c'est s'offrir un moment de joie et d'exception. Et je pense que le Covid a ravivé ce symbole et cette flamme. Aujourd'hui, nous sommes sur une tendance qui est une tendance à la hausse, mais pour moi, c'est un petit coup de pied pour nous dire à tous, les gars, Travaillez ensemble, n'oubliez jamais de voir l'appellation de l'extérieur et pas de l'intérieur, et de considérer que vous êtes tous partie d'une même barque et qu'il faut nourrir dans le même sens. Parce que ce que vous ferez ensemble sera beaucoup plus valorisant pour l'appellation que ce que vous pourrez faire chacun dans votre courant. En tout cas, les deux participent et il faut aller dans le même sens. Et aujourd'hui, dans les marchés, il y a énormément d'opportunités. Mais je pense qu'il faut surtout, surtout que nous ne perdions pas ce que nous sommes. Et nous sommes... à la fois une appellation d'assemblage, et c'est une force, c'est la liberté de la Champagne, et il ne faut pas la perdre, et en même temps, nous sommes aussi capables de sortir des très beaux vins de terroir. Et ça, les vignerons ont apporté cette dimension-là à la Champagne, et je pense que c'est une dimension extrêmement précieuse. Aujourd'hui, nous avons tout, et je pense qu'il faut continuer à avancer comme ça. Il y a une très belle confrérie. travaillons tous les uns avec les autres et il y a une vraie amitié entre les maisons entre les vignerons et les maisons et nous sommes interdépendants donc je crois qu'il faut surtout être conscient du bonheur que nous avons encore devant nous et être capable de le cultiver.

  • Speaker #0

    Mais si demain, vous deviez repartir de zéro, c'est une nouvelle marque de vin, que ce soit un champagne ou un vin blanc, rouge, rosé, peu importe. Quelles sont les premières actions que vous metriez en place et comment est-ce que vous procéderiez pour développer et faire parler, faire connaître votre vin ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça prendrait du temps. Je pense que déjà, je choisirais un endroit où j'ai envie de rester. où j'ai envie de vivre, un endroit où il y a une histoire qui me parle. Et je prendrai le temps d'apprendre à la fois la terre et aussi le goût qui sort de la vigne. Et après, je pense que je serai généreuse. C'est-à-dire que toutes les belles histoires commencent par un moment de partage. Et voilà, je pense que je serai à la fois curieuse de connaître l'environnement dans lequel je suis, les gens qui habitent à côté, les établissements qui sont à côté. Et puis, petit à petit, de se dire, il y aurait peut-être un peu de bouchard. Et puis après... On raconterait peut-être une histoire dans un journal, dans un magazine. Et puis petit à petit, l'histoire ferait son chemin, mais je crois vraiment que je prendrais le temps. Et si vous me parlez de moi, Vitality Tint, j'ai personnellement recommencé depuis zéro. Je reprendrais depuis zéro. C'est-à-dire, je ferais quelques bouteilles pour commencer et je reprendrais le temps de faire une histoire depuis zéro. Parce qu'en fait, je trouve que... C'est beau de prendre le temps et le temps du vin c'est un temps qui dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui est juste nécessaire pour rappeler à tout le monde qu'on n'est pas obligé d'aller vite et que le temps long ça marche.

  • Speaker #0

    Demain, ce n'est pas l'argent qui guidera le monde, c'est l'oxygène, c'est l'eau, c'est tout ça. Et en fait, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'on a encore le respect de ça. On a lancé une aventure dans le Kent. En 2024, on sortira la première bouteille, ça fera 10 ans qu'on travaille dessus. Je trouve que c'est chouette. Je trouve que c'est beau de donner du temps à ces flacons, de savoir les attendre, de savoir les savourer quand vous les ouvrez, de se dire que ce sont des moments uniques. Le temps du vin pour moi c'est celui-là et je n'aurai pas de recette sauf celle de prendre le temps et de me faire confiance. et de raconter une histoire, parce que sinon, il n'y a pas de nécessité de créer des choses s'il n'y a pas d'histoire à raconter, s'il n'y a pas de singularité. En fait, aujourd'hui, on voit bien que le sujet qui nous préoccupe tous, c'est l'environnement, c'est qu'est-ce qu'on va devenir, qu'est-ce qu'on va laisser à nos enfants. Moi, je ne serais pas à l'aise si j'avais l'impression de ne pas faire en sorte que chaque bouteille de tétanger ait cette mission de bonheur et soit... excellente, c'est-à-dire d'avoir tout fait pour qu'elle soit parfaite. Parce qu'en fait, lancer quelque chose dans le commerce qui n'a pas la qualité, qui n'a pas forcément de qualité, je me dis que c'est déjà polluer un petit peu. Moi, je n'ai pas tellement envie de polluer. Donc voilà, aujourd'hui, ça me rassure vraiment de penser qu'on fait ce qu'il y a de mieux. et que chacune des bouteilles peut apporter quelque chose de précieux. Et je crois que c'est le cas.

  • Speaker #1

    Et alors, Jean-Hildo, une dernière question à vous poser. Qu'est-ce que vous pensez de l'initiative d'entreprises comme l'agent Georges qui se brèvent justement pour raconter des histoires et aider ces vignerons et ces producteurs de vin à révéler leur identité ? Et donc, par le biais du marketing, bien sûr, de la communication, est-ce que vous pensez que c'est quelque chose d'important et d'utile ?

  • Speaker #0

    C'est très utile parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui font les choses très bien et qui les sentent et qui n'ont pas forcément le métier ou l'historique dans leur propre vie qui leur permet de se projeter dans la transmission. Et savoir raconter ce qu'on fait et savoir aussi parfois pourquoi on le fait. Parce que je suis persuadée qu'il y a plein de gens qui font bien les choses mais qui ne réalisent pas pourquoi ils les font bien et qui ne savent pas à force. Je pense que d'avoir ce regard d'une agence à un moment donné de votre vie qui est capable de vous dire Voilà, ce que vous faites, c'est unique et on va vous aider à raconter pourquoi c'est unique. Comme ça, vous allez peut-être trouver aussi ceux qui sont capables d'apprécier ce que vous êtes. Moi, je trouve que c'est nécessaire et ça fait aussi partie de cet écosystème vertueux. Aujourd'hui, on ne peut pas produire pour produire. Il faut raconter une histoire. Il faut faire les choses avec conscience du sens. Et je pense que c'est aussi le rôle d'une agence comme la vôtre et aussi des agences en général. Et je pense que le travail de l'identité... de la part d'une agence, être capable d'aller d'écouter, être capable d'aller chercher ce qui est racinaire dans chacune des histoires, ce qui fait la différence ce qui distingue, ça c'est le rôle des agences et être capable de le faire ressortir au travers d'une communication, ça c'est le rôle des agents

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On ressemble à Ginkgo que le plus important, c'est d'être soi-même, de miser sur ce qui fait son identité propre. Et c'est tout l'intérêt de créer des marques qui nous ressemblent et qui trouvent un écho auprès de nos cibles. Parce que les vôtres ne sont pas forcément celles de vos amis.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est pour ça qu'il y a de la place pour tout le monde, ce qui est quand même génial. Nous ne sommes pas concurrents.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette intervue. Merci pour votre temps et d'avoir répondu à nos questions.

  • Speaker #0

    Je vous remercie de votre patience.

  • Speaker #2

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires. Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton Prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast. Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs. Et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

Description

Taittinger, c'est LA maison familiale qui a été reprise aux mains d'un fond américain par Pierre-Emmanuel Taittinger.

Si Pierre-Emmanuel s'est battu pour reprendre le contrôle de l'entreprise familiale, c'était pour la transmettre à ses deux enfants, Clovis et Vitalie.

Dans cette interview exclusive, Vitalie Taittinger, aujourd'hui présidente de la maison de champagne éponyme, nous livre les secrets de sa réussite avec beaucoup d'humilité et de sincérité.

Elle nous explique comment elle a mis au point, avec l'aide de son frère Clovis, une stratégie de marketing digitale innovante et engageante qui lui aura valu d'être classée n°1 des maisons de champagne sur les réseaux sociaux par le Figaro Magazine en 2022.


Ce que vous apprendrez :
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Transcription

  • Speaker #0

    Je crois qu'il existe, pour tous les vignerons français, des opportunités de croissance encore insoupçonnées. Accompagner les vignerons ambitieux pour relever les défis de demain et leur permettre d'augmenter leur chiffre d'affaires, c'est la mission que nous nous sommes fixés à l'agence Georges. Dans ce podcast, nous décryptons les méthodes marketing, de communication et de vente d'aujourd'hui qui vous rapprocheront de vos consommateurs cibles et assureront votre succès. Je suis Juliette Bory. Fondatrice de l'agence Georges, et voici notre podcast. Alors bonjour Vitalie, je suis ravie de vous avoir avec nous sur le podcast de l'agence Georges pour parler marketing et des succès, notamment marketing de la Maison de Champagne d'Étinger, la Maison de Champagne familiale qui porte votre nom. Vous êtes aujourd'hui présidente de la Maison de Champagne, mais avant ça vous avez été directrice marketing et communication. Et donc j'espère que vous allez pouvoir nous en dire un peu plus à ce sujet.

  • Speaker #1

    Avec plaisir.

  • Speaker #0

    Alors, est-ce que vous pouvez nous dire comment est-ce que vous définiriez selon vous une marque à succès ?

  • Speaker #1

    C'est très difficile. Le succès, en fait, est quelque chose qui, pour beaucoup de gens, se décide. Mais pour moi, le succès vient couronner un acte de courage et de singularité. En fait, moi, je ne me suis jamais dit nous allons faire ça pour avoir un succès Je me suis toujours dit comment peut-on exprimer au mieux ce qu'on est, avec générosité, pour que finalement les gens qui sont capables de nous aimer et qui pourraient aimer nos produits nous rejoignent ? Donc pour moi la communication comme le marketing c'est être capable d'exprimer ce qu'est la maison pour faire en sorte qu'elle soit reconnue le plus justement possible et aimée pour des vraies raisons.

  • Speaker #0

    Chez nous à l'Avangeur je vous explique souvent à nos clients qu'une marque c'est pas souvent un slogan bien choisi et jolie étiquette. C'est d'abord bien plus que ça, c'est avant tout une vision. Une vision, une mission partagée, une proposition d'alors. Est-ce que vous pouvez nous dire quelle a été et quelle est encore aujourd'hui la mission que vous vous êtes fixé pour le Champagne Taittinger ?

  • Speaker #1

    C'est très simple. En fait, c'est quelque chose que nous partageons en famille, avec mon père, avec mon frère Clovis. Et nous nous sommes toujours dit que, bien sûr, il fallait que nous soyons dans le champagne, totalement focalisés sur l'excellence de nos produits, mais notre mission, c'est une mission de bonheur. Et en fait, c'est ce qui fait le sel de notre métier, c'est ce qui fait que tous les matins, nous nous levons avec bonheur et avec appétit. En fait, quand on a la chance de produire du champagne, on sait que nous sommes non seulement sur un domaine qui est celui du vin, Mais nous sommes aussi sur une appellation qui véhicule énormément de choses qui sont bien au-delà du vin. Le champagne, c'est un symbole. Et dans le monde entier, champagne signifie amour, célébration, famille, moment d'exception, excellence, imaginaire augmenté, art, culture. Et surtout, je crois que c'est peut-être un des mots les plus positifs. Donc voilà, nous nous levons tous les matins avec une mission de bonheur.

  • Speaker #0

    Vous nous parlez du champagne, ce vin mondialement connu et reconnu comme symbole de joie, de bonheur partagé aussi. Est-ce que c'est surtout ça le partage ? Effectivement, le champagne à lui tout seul, c'est une marque extrêmement forte, fièrement défendue par vos interprofessions aussi. Et dans ce contexte, quand il existe autour de vous ou au-dessus de vous, une marque collective aussi forte que celle du champagne. Comment fait-on pour développer des identités fortes sous une bannière collective ?

  • Speaker #1

    en étant convaincu de ce qu'on peut nous apporter en tant que marque et en tant que famille à cette appellation. Moi, je pense que par exemple, en Champagne, cohabitent des identités très différentes et notamment, nous avons la chance d'être portés aussi par des groupes internationaux leaders, non seulement dans le domaine du vin, mais dans le domaine de la mode. Et c'est vrai que Taittinger... C'est encore quelque chose de différent. C'est un nom qui résonne en Champagne comme étant un nom à la fois d'entrepreneur, un nom de personne engagée dans la société. Mon grand-père a été 20 ans maire de Reims. Et c'est un nom aussi qui, dans le domaine de la culture, est extrêmement engagé. Donc en fait, il est dans l'art. Parce que tout simplement, dans la famille, tout le monde n'a pas toujours été focalisé sur... Sur ce vin merveilleux, il y a eu des personnalités très fortes dans l'art. Mon arrière-grand-mère était artiste, ma grand-mère était artiste. Et en fait, c'est toutes ces choses qui vous nourrissent et qui un jour font... que vous êtes différents. Et moi,la direction et la vision que j'ai pour cette maison, c'est qu'il faut assumer ses différences. Et c'est en même temps quelque chose auquel je crois profondément dans la société. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, je pense qu'on est beaucoup trop dans une société d'imitation, et qu'au contraire, il faut savoir développer le goût propre de chacun et la singularité de chacun pour qu'il y ait des solutions nouvelles et des voies nouvelles pour le futur. Pour la maison, j'agis exactement comme j'agirais dans la vie en général, c'est-à-dire que je crois qu'il faut avoir le courage de se mettre à nu et d'assumer ses différences. Voilà.

  • Speaker #0

    Assumer ses différences et aussi choisir quelque part de construire autour de soi et autour de sa marque une communauté qui vous ressemble forcément. Sacha Guitry disait disait, si on souhaite plaire à tout le monde, il fini par plaire à n'importe qui. Alors, est-ce que justement cette sensibilité pour le monde de l'art fait partie des choses que vous mettez en avant dans l'identité du champagne tétangé ? Comment faites-vous pour l'affirmer dans votre communication de marque aujourd'hui ?

  • Speaker #1

    Oui, c'est quelque chose que nous avons en nous, que nous ne montrions pas peut-être de façon évidente. Et c'est quelque chose que nous allons vivre beaucoup plus fortement avec. avec nos visiteurs et que nous vivons déjà un petit peu plus sur les réseaux sociaux, dans la mesure où nous avons, et même dans tout ce que nous faisons. petit à petit, ça commence à devenir de plus en plus présent et assumé. Et comment faisons-nous ? Nous sortons tout simplement des sentiers battus. Nous assumons les envies qui sont les nôtres. C'est drôle parce que j'ai été directrice de la communication et du marketing pendant longtemps et je pense que venant moi d'un monde qui était plus celui de l'art, parce que finalement les études que j'ai faites étaient des études de dessin, Cette histoire de singularité était au centre de mon questionnement. Et quand je suis arrivée au Champagne-Taittinger, j'ai avant tout appris un nouveau métier. Et j'ai été très respectueuse de ce nouveau métier, j'ai été très respectueuse de ceux qui m'ont enseigné ce nouveau métier, notamment, je suivi une directrice marketing communication pendant des années, qui venait de grands groupes, et j'ai écouté avec beaucoup... de respect et aussi de curiosité tout ce qu'elle m'a enseigné, je l'ai appliqué. Et quand j'ai pris la présidence, mon frère a repris la communication et le marketing. J'ai gardé la communication institutionnelle, mais ce qui m'a beaucoup plu, c'est que lui, il est arrivé avec son envie et avec des idées qui étaient différentes. Et en fait, il a totalement prolongé, mais augmenté ce que moi j'avais construit. pour des raisons en plus totalement différentes aussi. Et il en a fait un territoire qui est un territoire de liberté et qui fonctionne très bien avec ce que nous sommes. Et j'avoue que ça, c'est aussi la richesse, c'est d'être capable de parler du même sujet avec les mêmes ambitions et de façon différente. Donc voilà, ce qu'il a construit aujourd'hui, ce que vous pouvez voir depuis maintenant. plusieurs années sur les réseaux sociaux. C'est une vision de la marque qui rejoint une vision de la vie, qui intègre complètement l'art et l'art que nous avons reçu quand nous étions enfants. C'est une culture qui résonne impeccablement et chez l'un et chez l'autre et je pense aussi avec ce qu'est Étanger. et qui ouvrent des voies qui sont des voies différentes. On ne parle pas du vin. Pour le vin, on ne parle pas de l'image pour l'image. En fait, on essaye de raconter une histoire qui est une histoire de respiration, une histoire de plaisir, quelque chose d'immédiat, qui vous donne, en respectant les codes qui sont ceux des réseaux sociaux, de l'immédiateté, de cette espèce d'envie de respirer, mais juste brièvement, et de repartir avec une lumière, une couleur. une impression et de voyager avec une journée ou deux.

  • Speaker #0

    Alors justement, en 2022, la maison d'étanger a été classée numéro 1 par le Général Magazine au classement des maisons de Champagne, notamment grâce à votre stratégie digitale, notamment sur les réseaux sociaux. Est-ce que vous pouvez nous expliquer qu'est-ce qui a mené cette réflexion, ce changement de stratégie qui est, je crois, lié aussi au Covid-19 ? Et comment est-ce que vous avez mis en place ces séjours ?

  • Speaker #1

    Il y a déjà quelques années, quand j'ai repris la direction de la communication, j'étais persuadée que les réseaux sociaux c'était quelque chose de fondamental. Pour plein de raisons, pas pour des raisons de mode, de courant, mais juste parce que dans certains pays, il n'y a plus de communication print, parce que ça coûte trop cher, et qu'en fait nos importateurs, qui ont la totale liberté sur leur budget, etc. Pour eux, c'était évident qu'il fallait s'engouffrer là-dedans, parce que c'était à l'époque encore moins cher qu'aujourd'hui, et qu'on pouvait toucher beaucoup de monde avec énormément de liberté. Et ça allait bien aussi avec cette ère de l'image qui se démultipliait, parce que moi, quand je suis arrivée dans la maison, on shootait une campagne, une image par an, et parfois une pour deux ans. Aujourd'hui, on a une production d'images par maison qui est quand même... beaucoup plus colossal, je crois qu'on doit produire plus de 150 images par an, ce qui est quand même différent. Et à cette époque-là, moi j'étais persuadée que les réseaux sociaux étaient quelque chose d'important. Mon frère Clovis, qui lui était focalisé sur tout ce qui était marché, je pense qu'il ne le voyait pas totalement de la même façon. Et à l'époque, moi, je n'avais pas énormément de budget là-dessus. Donc j'avais commencé à développer des campagnes en essayant d'être maligne et en me disant, voilà, on va à la fois jouer avec la loi Évin, on va à la fois jouer avec cette idée d'emmener les gens dans un imaginaire et en tout cas de les projeter dans la consommation du champagne. Et on avait commencé à faire un bout de chemin. Et je me souviens, à l'époque, c'était un petit peu un embatté. Puisque pour faire quelques campagnes de photos, dégager des budgets sur des choses qui ne sont pas forcément totalement acceptées par les uns et les autres, c'était un petit peu un acte rebelle. Et quand mon frère Clovis a repris, lui, c'était en plein Covid, un super moment pour pousser tout ce qui était digital. Et je lui dis, moi, il faut absolument qu'on se positionne sur le digital. Mais lui qui avait plutôt un réflexe qui était lié au marché, lui, en fait, construisait plus les choses par rapport au retail. Donc, sa préoccupation première, c'était plus, quels sont les outils qui, chez les cavistes en ligne, vont nous permettre de marquer des points. Super approche, parce que c'est vrai qu'on peut avoir une consistance de marques dans tous les points de vente, autant sur le net, c'était très compliqué. Il y avait des images qui dataient de l'an 40, des machins, chaque caviste développait son propre... Donc on a créé un kit, qui était un kit retail en ligne. Et en même temps, il y avait la seule façon de communiquer pendant le Covid, c'était les réseaux sociaux. Et nous, nous avions shooté une campagne juste avant, qui était une campagne un peu légère, qui finalement tombait assez bien. Sur ce sujet, on s'est posé aussi beaucoup de questions, puisqu'on s'est dit, est-ce qu'il faut faire des lives ? Est-ce qu'il faut faire des trucs ? Et en fait, moi, nous, on n'avait pas du tout envie de se mouiller là-dedans. On avait envie de maîtriser impeccablement chaque image. Parce que pour moi, l'image, ça reste un truc qui doit être impeccable. Et j'ai du mal avec l'idée de la mauvaise qualité, de la mauvaise définition, du hasard. Pour moi, c'est un peu sacré. C'est comme le cinéma, je trouve que ça doit toujours être beau. Une campagne publicitaire, ça doit toujours être impeccable. Et l'image, pareil. Donc, on est parti sur des campagnes et on voulait divertir. On n'avait pas envie d'être professoral, on n'avait pas envie d'être un télo. On avait envie qu'il y ait une vraie... une vraie notion de plaisir et qui est aussi des clins d'oeil artistiques, qui est un peu d'humour, qui est du décalage. Et en fait, que ça corresponde un peu à l'identité de Tétanger, nous on se dit toujours, voilà, on est sérieux, mais on n'a pas envie de se prendre au sérieux. Et donc finalement, on a petit à petit, en tâtonnant, parce qu'au début, ce n'est pas évident, on a trouvé un ton dans lequel on se sent heureux. Et le tout est porté par quelqu'un qui faisait partie et qui fait toujours partie de l'équipe marketing, mais qui connaît parfaitement la maison, donc qui connaît aussi très bien les limites. Ceux sur quoi on n'a pas envie d'aller, tout ça c'est une question de code, c'est assez précis.

  • Speaker #0

    C'est aussi la traduction de votre image de marque, ces image que vous produisez sur les réseaux sociaux, d'où cette importance de maitriser à la fois la qualité, mais aussi ce qu'elles vont renvoyer, elles doivent traduire la vision.

  • Speaker #1

    Exactement. Et en fait, oui, il y a plein de choses qui nous font rire, tant dans les lumières que dans les clins d'œil, que dans tout. Et on se reconnaît et je pense que finalement, on n'est jamais aussi... aussi fort que quand on est soi-même. donc voilà, là moi j'ai l'impression qu'on est parfaitement nous-mêmes dans une culture familiale et de maison qui est digérée,

  • Speaker #0

    qui est bien restituée et qui est joyeuse voilà et en plus vous avez des résultats qui sont à la hauteur de l'énergie que vous y mettez et certainement du bonheur avec lequel vous faites puisque vous dites que ça vous ressemble donc c'est encore mieux Je voudrais juste revenir, j'ai une petite question. Vous avez parlé d'un kit retail. Comment est-ce que ça marche exactement ? Qu'est-ce que c'est ce kit retail que vous avez mis en place pour les canustes en ligne ?

  • Speaker #1

    En fait, déjà, ça commence par des choses très basiques, mais avoir des beaux pack shots de vos bouteilles et avoir quelque chose qui soit bien défini, avec le bon angle, sans la contre-étiquette qui arrive en transparence derrière. Ça paraît bête, mais... Finalement, c'est quand même aussi très important dans la désirabilité. En fait, la désirabilité, c'est aussi la maîtrise de tout. Et je pense qu'il faut aller très loin dans le détail. Donc, on a fait, bien sûr, des pack shots. On a créé des petites vidéos qui sont des vidéos qui donnent un peu la personnalité des vins en sensation. Donc, en très peu de temps, vous arrivez à voir. On a créé des petites vidéos sur les accords Mets-Vins. Ça me sent énormément coûté parce que... Je me retrouve en train de commenter les folies de la marqueterie et de parler de petits pâtés lorrains et ça m'avalue quand même. Taquinerie de tous mes collègues ? Non mais en fait voilà c'est comment vous mettez en place une charte graphique sur le web avec des photos qui sont des photos institutionnelles, avec des vidéos qui apportent des compléments d'informations et qui sont incarnées, avec des choses qui parlent du vin mais de façon différente et un peu maîtrisée et surtout homogène. Et... Voilà comment vous réussissez à obtenir une image qui soit homogène d'un média à un autre, d'un vendeur à un autre. C'est le même travail que celui que vous pouvez faire chez les cavistes, en ayant vos étuis, mais voilà comment on cale le discours et l'apparence, où que ce soit.

  • Speaker #0

    Et c'est dans la droite ligne de ce que vous faites sur les réseaux sociaux, c'est-à-dire maîtriser toujours cette image, qu'elle soit le parfait reflet de l'essence et de l'identité de la maison de champagne.

  • Speaker #1

    Alors après, ce n'est pas les mêmes vocations, c'est plus technique ou alors c'est plus informatif. Là où les réseaux sociaux sont plus dédiés à, et encore, chacun à son propre rôle, donc on ne fera pas les mêmes choses sur les uns ou sur les autres, mais c'est vrai que l'idée, les réseaux sociaux, c'est le lieu du plaisir, c'est le lieu de la séduction, c'est comme le magazine. Il faut qu'il y ait cette même qualité et ce même plaisir qu'on trouve quand on feuillette un ELLE, quand on est une femme. un beau magazine de cigares quand on est un homme, sans faire de stéréotypes, en en faisant quand même. Mais voilà, chaque média a sa vocation et l'idée est de bien la comprendre et d'être précisément là où les gens vous attendent. C'est-à-dire qu'on est fidèle à ce que nous sommes et pour autant on sert quand même le média sur lequel on va aller.

  • Speaker #0

    On parle souvent de la difficulté de mesurer, et on en revient plutôt sur un assessment où on parle tout de suite de marketing, de communication, a fortiori sur les réseaux sociaux. Comment est-ce que vous, vous avez pu mesurer, alors bien sûr vous avez été consacré en 2022 par le journal et en magazine, mais concrètement comment est-ce que vous avez pu mesurer les résultats obtenus de ces efforts de colonisation, de ce que vous avez créé notamment sur les réseaux sociaux ?

  • Speaker #1

    Alors sur les réseaux sociaux, on n'a jamais eu autant de feedback. C'est-à-dire que quand vous allez quelque part et qu'on vous dit c'est génial et que ce soit tout public. La dernière fois, je suis allée chercher un passeport à la mairie de Reims et j'ai un couple qui est venu m'accoster et m'a dit c'est génial ce que vous faites, ça nous fait du bien Et bien voilà, ça pour moi, c'est un bon retour. Mais après, on ne prend pas de mesures. Quelque chose qui marche, vous le voyez. Quelque chose qui ne marche pas, vous le savez. Et après, dans les deux cas, c'est un acte de foi. Parce que parfois, vous avez des choses qui ne marchent pas, ou qui sont moins consensuelles, et qui provoquent à la fois, parfois, beaucoup d'adhésion, et à la fois, parfois, un peu d'inimité. Il faut assumer aussi. Et moi, ce qui m'importe, c'est surtout d'avancer en construisant des choses qui sont des choses très solides par rapport à la maison. On sait que de temps en temps, il faut aller construire sur tel domaine une image et il faut raconter une histoire. Cette histoire, elle est importante et donc il faut le dire. Et parfois, il y a des gens qui ne rentrent pas dans l'histoire. Ce n'est pas grave. En fait, rien ne serait pire, comme vous l'avez aussi bien dit, que de plaire à tout le monde, parce que finalement, plaire à tout le monde, c'est peut-être à n'importe qui, et ne pas toucher réellement certains. Et il ne faut jamais oublier qu'on a un tout petit nombre de bouteilles à délivrer si on voit le champ, le nombre d'individus sur la Terre et qu'en fait ce qui compte, c'est que chacune de ces bouteilles parvienne à celui qui est capable de la déguster avec le plus de plaisir. c'est pour ça qu'il faut quand même être fidèle à ce qu'on est.

  • Speaker #0

    Il y a aussi, on parle beaucoup en ce moment, et particulièrement depuis la crise Covid, des évolutions quand même structurelles, notamment sur le marché des grains spiritueux. Comment est-ce que vous voyez les choses ici au Champagne-Tétinger, et peut-être même pour la Champagne d'une manière générale ? Est-ce que c'est quelque chose où vous dites qu'il va falloir conjuguer avec à l'avenir ? Ou est-ce qu'au contraire, c'est source d'opportunités et une invitation à se dépasser ?

  • Speaker #1

    Ce qu'on a appris avec le Covid, c'est que quand même, tout ce qui nous arrive est source d'opportunités. En fait, moi je me souviens, parce que j'ai pris la présidence de la maison en 2020. Au mois de mars, on prend la décision la plus unique dans l'histoire de la maison, qui est celle de fermer momentanément la cuverie, la production. C'était quand même du jamais vu. Et on réorganise tout, ça n'a pas duré très longtemps. Mais quoi qu'il en soit, pour nous, cette période a été d'une richesse absolue. Parce qu'en fait, là-haut, Nous n'avions jamais le temps de nous retrouver les uns avec les autres, y compris avec mon frère. Nous avons eu une vraie période de transition après la présidence de mon père pour parler, un, de ce que nous avions vécu, deux, de ce que nous voulions vivre et du sens qu'avait cette aventure pour nous. Et ça nous a vraiment permis de fixer tous les horizons des années à venir et maintenant de travailler pour réaliser tout ce plan. Donc les opportunités, il y en a pour la Champagne. Je pense que le Covid a été salutaire. C'est horrible de le dire, mais c'est quand même vrai. Nous étions dans une appellation où les uns et les autres perdaient un peu parfois la foi. La foi dans le produit était complètement focalisée par les progressions dans le domaine du sparkling, mais des autres pays. Et moi, le danger, je trouvais, c'était de penser à un moment. que la champagne était une vieille appellation. Et en fait, non, la champagne, c'est un symbole qui est extrêmement puissant et on a pu le voir pendant le Covid, parce que les gens avaient besoin. plus de la valeur symbolique du champagne que de sa valeur oenologique, ils avaient besoin de faire la fête chez eux. Et ouvrir une bouteille de champagne, c'est s'offrir un moment de joie et d'exception. Et je pense que le Covid a ravivé ce symbole et cette flamme. Aujourd'hui, nous sommes sur une tendance qui est une tendance à la hausse, mais pour moi, c'est un petit coup de pied pour nous dire à tous, les gars, Travaillez ensemble, n'oubliez jamais de voir l'appellation de l'extérieur et pas de l'intérieur, et de considérer que vous êtes tous partie d'une même barque et qu'il faut nourrir dans le même sens. Parce que ce que vous ferez ensemble sera beaucoup plus valorisant pour l'appellation que ce que vous pourrez faire chacun dans votre courant. En tout cas, les deux participent et il faut aller dans le même sens. Et aujourd'hui, dans les marchés, il y a énormément d'opportunités. Mais je pense qu'il faut surtout, surtout que nous ne perdions pas ce que nous sommes. Et nous sommes... à la fois une appellation d'assemblage, et c'est une force, c'est la liberté de la Champagne, et il ne faut pas la perdre, et en même temps, nous sommes aussi capables de sortir des très beaux vins de terroir. Et ça, les vignerons ont apporté cette dimension-là à la Champagne, et je pense que c'est une dimension extrêmement précieuse. Aujourd'hui, nous avons tout, et je pense qu'il faut continuer à avancer comme ça. Il y a une très belle confrérie. travaillons tous les uns avec les autres et il y a une vraie amitié entre les maisons entre les vignerons et les maisons et nous sommes interdépendants donc je crois qu'il faut surtout être conscient du bonheur que nous avons encore devant nous et être capable de le cultiver.

  • Speaker #0

    Mais si demain, vous deviez repartir de zéro, c'est une nouvelle marque de vin, que ce soit un champagne ou un vin blanc, rouge, rosé, peu importe. Quelles sont les premières actions que vous metriez en place et comment est-ce que vous procéderiez pour développer et faire parler, faire connaître votre vin ?

  • Speaker #1

    Je pense que ça prendrait du temps. Je pense que déjà, je choisirais un endroit où j'ai envie de rester. où j'ai envie de vivre, un endroit où il y a une histoire qui me parle. Et je prendrai le temps d'apprendre à la fois la terre et aussi le goût qui sort de la vigne. Et après, je pense que je serai généreuse. C'est-à-dire que toutes les belles histoires commencent par un moment de partage. Et voilà, je pense que je serai à la fois curieuse de connaître l'environnement dans lequel je suis, les gens qui habitent à côté, les établissements qui sont à côté. Et puis, petit à petit, de se dire, il y aurait peut-être un peu de bouchard. Et puis après... On raconterait peut-être une histoire dans un journal, dans un magazine. Et puis petit à petit, l'histoire ferait son chemin, mais je crois vraiment que je prendrais le temps. Et si vous me parlez de moi, Vitality Tint, j'ai personnellement recommencé depuis zéro. Je reprendrais depuis zéro. C'est-à-dire, je ferais quelques bouteilles pour commencer et je reprendrais le temps de faire une histoire depuis zéro. Parce qu'en fait, je trouve que... C'est beau de prendre le temps et le temps du vin c'est un temps qui dans le monde dans lequel on vit aujourd'hui est juste nécessaire pour rappeler à tout le monde qu'on n'est pas obligé d'aller vite et que le temps long ça marche.

  • Speaker #0

    Demain, ce n'est pas l'argent qui guidera le monde, c'est l'oxygène, c'est l'eau, c'est tout ça. Et en fait, ce que j'aime dans ce métier, c'est qu'on a encore le respect de ça. On a lancé une aventure dans le Kent. En 2024, on sortira la première bouteille, ça fera 10 ans qu'on travaille dessus. Je trouve que c'est chouette. Je trouve que c'est beau de donner du temps à ces flacons, de savoir les attendre, de savoir les savourer quand vous les ouvrez, de se dire que ce sont des moments uniques. Le temps du vin pour moi c'est celui-là et je n'aurai pas de recette sauf celle de prendre le temps et de me faire confiance. et de raconter une histoire, parce que sinon, il n'y a pas de nécessité de créer des choses s'il n'y a pas d'histoire à raconter, s'il n'y a pas de singularité. En fait, aujourd'hui, on voit bien que le sujet qui nous préoccupe tous, c'est l'environnement, c'est qu'est-ce qu'on va devenir, qu'est-ce qu'on va laisser à nos enfants. Moi, je ne serais pas à l'aise si j'avais l'impression de ne pas faire en sorte que chaque bouteille de tétanger ait cette mission de bonheur et soit... excellente, c'est-à-dire d'avoir tout fait pour qu'elle soit parfaite. Parce qu'en fait, lancer quelque chose dans le commerce qui n'a pas la qualité, qui n'a pas forcément de qualité, je me dis que c'est déjà polluer un petit peu. Moi, je n'ai pas tellement envie de polluer. Donc voilà, aujourd'hui, ça me rassure vraiment de penser qu'on fait ce qu'il y a de mieux. et que chacune des bouteilles peut apporter quelque chose de précieux. Et je crois que c'est le cas.

  • Speaker #1

    Et alors, Jean-Hildo, une dernière question à vous poser. Qu'est-ce que vous pensez de l'initiative d'entreprises comme l'agent Georges qui se brèvent justement pour raconter des histoires et aider ces vignerons et ces producteurs de vin à révéler leur identité ? Et donc, par le biais du marketing, bien sûr, de la communication, est-ce que vous pensez que c'est quelque chose d'important et d'utile ?

  • Speaker #0

    C'est très utile parce que je pense qu'il y a beaucoup de gens qui font les choses très bien et qui les sentent et qui n'ont pas forcément le métier ou l'historique dans leur propre vie qui leur permet de se projeter dans la transmission. Et savoir raconter ce qu'on fait et savoir aussi parfois pourquoi on le fait. Parce que je suis persuadée qu'il y a plein de gens qui font bien les choses mais qui ne réalisent pas pourquoi ils les font bien et qui ne savent pas à force. Je pense que d'avoir ce regard d'une agence à un moment donné de votre vie qui est capable de vous dire Voilà, ce que vous faites, c'est unique et on va vous aider à raconter pourquoi c'est unique. Comme ça, vous allez peut-être trouver aussi ceux qui sont capables d'apprécier ce que vous êtes. Moi, je trouve que c'est nécessaire et ça fait aussi partie de cet écosystème vertueux. Aujourd'hui, on ne peut pas produire pour produire. Il faut raconter une histoire. Il faut faire les choses avec conscience du sens. Et je pense que c'est aussi le rôle d'une agence comme la vôtre et aussi des agences en général. Et je pense que le travail de l'identité... de la part d'une agence, être capable d'aller d'écouter, être capable d'aller chercher ce qui est racinaire dans chacune des histoires, ce qui fait la différence ce qui distingue, ça c'est le rôle des agences et être capable de le faire ressortir au travers d'une communication, ça c'est le rôle des agents

  • Speaker #1

    Merci beaucoup. On ressemble à Ginkgo que le plus important, c'est d'être soi-même, de miser sur ce qui fait son identité propre. Et c'est tout l'intérêt de créer des marques qui nous ressemblent et qui trouvent un écho auprès de nos cibles. Parce que les vôtres ne sont pas forcément celles de vos amis.

  • Speaker #0

    Exactement. Et c'est pour ça qu'il y a de la place pour tout le monde, ce qui est quand même génial. Nous ne sommes pas concurrents.

  • Speaker #1

    Merci beaucoup pour cette intervue. Merci pour votre temps et d'avoir répondu à nos questions.

  • Speaker #0

    Je vous remercie de votre patience.

  • Speaker #2

    Vous souhaitez aller plus loin ? Réservez votre session stratégique gratuite durant laquelle vous recevrez nos conseils et recommandations personnalisées pour vous aider à développer votre chiffre d'affaires. Rendez-vous sur le site agence-georges.fr et cliquez sur le bouton Prendre rendez-vous J'espère que vous avez aimé ce podcast. Si tel est le cas, abonnez-vous pour que je puisse vous partager d'autres stratégies pour atteindre vos objectifs. Et laissez-moi 5 étoiles, cela me ferait vraiment plaisir. A très vite !

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